134 – Le Royaume des Grèbes

Samedi 26 Novembre, An III

Le chevalier est en plein travail. Max le rejoint, grimpe sur le bureau et s’installe devant lui.

Max : « Bonome, je peux venir avec toi ? »

Le chevalier : « Bien sûr mais tu n’es pas avec tes cousins ? »

Max : « Ils étudient. »

Le chevalier : « Pas toi ? »

Max : « J’ai bien révisé déjà et je voulais faire une pause et pas te laisser tout seul. »

Le chevalier : « C’est gentil. »

Max : « Ben oui, je suis un gentil petitours 🙂 Qu’est ce que tu fais ? »

Le chevalier : « Je corrige des copies… »

Max : « Tu corriges tout le temps des copies. Tu en as pas assez ? »

Le chevalier : « Ce n’est pas l’aspect le plus intéressant du métier… »

Max : « Tu en as trop bonome. C’est pas possible ça. »

Le chevalier : « Oui, du coup, je ne peux pas les corriger aussi bien que je le voudrais. »

Max : « Tu l’as déjà dit. Mais c’est pas la peine de soigner la correction bonome. Ils s’en fichent les élèves. Tout ce qu’ils veulent c’est des points. Quand tu leur rends leur copie ils lisent pas tes commentaires, remarques ou corrections. Ils comptent les points. Tout ce qu’ils veulent c’est des points. Ils prennent leur calculette et ils additionnent. ‘Alors… 1+2+4+2+4=13 Oh ben zutalor ! Il me manque un point ! Monsieur ! Monsieur ! Vite ! Au secours ! Normalement j’ai 26 sur 20 et vous m’avez mis que 13 ! Ça va pas du tout !’ »

Le chevalier : « 🙂 »

Max : « En plus c’est pas ça qu’il faut faire bonome. On met plus des points normalement ! Il faut mettre des smileys. Et seulement des smileys qui sourient parce que si tu mets des smileys qui font la tête quand ils ont faux, ça les traumatise les pauvres petits. Il faut parler seulement de ce qui va bien. Comme ça, à la fin, ils savent rien du tout mais tu peux dire que tout va bien et le ministre est content parce que les résultats sont bons. Bonome quand même ! Et la bienveillance ? Tu as pensé à la bienveillance ? Et oublie pas de valoriser ! Ce qu’il y a sur la copie est un sabir étrange que personne comprend, même pas celui qui l’a écrit ? Et alors ? Tu vas pas le sanctionner quand même ? Tu es pas pas prof de français ! Tu valorises ! Recherche son intention ! Que voulait-il dire ? Il avait l’intention d’avoir bon ? Oui ? Alors tu mets les points ! Et puis comme ça, ça va plus vite à corriger ! Bonome, fais un effort quand même ! »

Le chevalier : « Je ne sais pas si je dois rire ou pleurer de ce que tu racontes… Ce sont effectivement les consignes du ministère… Je crois que je vais faire une pause… »

Max : « On papote ? »

Le chevalier : « De quoi veux-tu papoter ? »

Max : « De cousin Samuel. »

Le chevalier : « D’accord. »

Max : « Tu te rends compte qu’il est venu tout seul depuis le lac Saint-Jean jusqu’en Charentmaritimie ! »

Le chevalier : « Oui, il m’impressionne ce petitours blanc. »

Max : « Ben oui ! Quel aventurier ! Et il apprend vite en plus. Bientôt il connaîtra mieux les zoisos que Léo. »

Le chevalier : « 🙂 »

Max : « Enfin… Ceux de Charentmaritimie, parce que ceux d’ici, il les a pas encore vus… »

Le chevalier : « Ah, d’accord… »

Max : « Depuis notre retour on est même pas allés en inspection. Comment pourrait-il découvrir les zoisos d’ici ? Tout ce chemin depuis le Québec pour rester dans la cabane… »

Le chevalier : « Je vois. Je suppose qu’il devient urgent que je prévois une inspection alors. »

Max : « Bonome, je parle pas pour moi. Tu me connais ! Et puis je les connais les zoisos d’ici. Mais Samuel ? Tu penses à notre petit Sam ? Il traverse l’Atlantique comme Samuel de Champlain. On fait la zoisologie en Charentmaritimie et la géologie compliquée en Vendée et après, plus rien ! Rien du tout ! De la cabane et c’est tout ! Qu’est ce qu’il va penser ? Tu veux qu’il devienne dépressif ? »

Le chevalier : « Ben non… »

Max : « On a pas le choix bonome ! Il faut aller inspecter ! »

Le chevalier : « Dans l’intérêt de Sam, évidemment ! »

Max : « Ben oui… »

Le chevalier : « Et vous viendriez avec nous pour qu’il ne se sente pas seul. »

Max : « Bonome, il risquerait d’avoir peur dans un Royaume inconnu ! La présence rassurante de deux petizours aguerris s’impose ! »

Le chevalier : « En quelque sorte, Léo et toi nous accompagneriez par devoir et uniquement dans l’intérêt de Sam. »

Max : « Tu as tout compris. »

Le chevalier : « Il en a de la chance ce petitours d’avoir des cousins aussi dévoués que vous. Quelle noblesse dans votre sacrifice ! Aller aux zoisos uniquement pour Sam ! Alors que… »

Max : « N’en fais pas trop bonome ! »

Le chevalier : « On y va ? »

Max : « Merci bonome ! Je cours les prévenir ! … Euh… Mais on va où ? »

Au Royaume des Grèbes…

Max : « Tu vois Samuel, il est comme ça bonome. Il prend les décisions à l’unanimité de lui-même… »

Samuel : « C’est votre faute. »

Max : « Quoi ? Notre faute ? Ah ben d’accord ! »

Samuel : « Ben oui. Il demande votre avis et vous vous chamaillez parce que vous voulez pas aller au même endroit tous les deux. Alors il décide tout seul. C’est normal et c’est votre faute. »

Le chevalier : « Il me plaît vraiment beaucoup ce petitours blanc 🙂 »

Léo : « Tu entends Samuel ? »

Samuel (Timidement) : « Ouiii. »

Max : « Bien. Je vois. Bonome a un chouchou petitours… »

Samuel : « Je suis pas son chouchou ! »

Max : « ‘J’aime beaucoup ce petitours blanc.’ ‘Il me plaît beaucoup ce petitours blanc’… »

Léo : « Max ! Sois pas jaloux ! Çavapalatête ! Tu es son petitours comme nous ! »

Max (à lui même) : « Je devrais peut-être teindre ma fourrure en blanc… »

Le chevalier : « Oui Max. Bonne idée. »

Léo : « Garrulus glandarius, Corvidés ! »

Samuel : « Un geai des chênes ! Qu’est ce qu’il est bôôôô ! »

Max : « Tu connais le geai des chênes ? On l’a jamais vu pourtant ! »

Léo : « On étudie, nous ! J’ai déjà montré les Corvidés à Sam. »

Samuel : « Les Corvidés sont très intelligents comme zoisos. Je sais tout sur le geai des chênes. Il cache ses réserves d’aliments. Même que parfois, quand il se sait observé, il fait semblant de cacher mais il repart avec sa nourriture 🙂 Parce qu’ils se volent entre eux les geais des chênes. Et ils prennent des bains de fourmis. C’est Léo qui m’a raconté. Ils se mettent parmi les fourmis qui leur montent dessus et les aspergent d’acide formique pour les repousser. Mais les geais s’en fichent. Ils aiment bien parce que ça élimine leurs parasites. Et je sais même ce que tu vas dire cousin Max. ‘Elles sont vraiment belles les petites plumes bleues. Il faudrait que je trouve ce qu’on pourrait en faire…’ »

Max : « Je dis ça moi ? »

Samuel : « Oui 🙂 Quasiment à chaque fois que tu vois un geai. »

Max : « Je suppose que c’est Léo qui a cafté. »

Samuel : « Cousin Léo est pas un cafteur ! C’est écrit dans ton blog ! »

Léo : « Et oui tête de piaf ! »

Max : « Tête de piaf ? Hé ! Toi ! Le petitours à capuche, fais attention à ce que tu dis ! »

Léo : « Tête de piaf ! Tête de piaf ! »

Max : « Oulala ! Bonome, tu laisses faire ? »

Le chevalier : « Max, vous êtes des juvéniles et les juvéniles ça se chamaille. C’est une loi de la nature. Tu ne voudrais quand même pas que je lutte contre une loi de la nature ! »

Léo : « Il t’a eu ! »

Max : « Bon, ben j’ai plus qu’à me taire alors… »

Léo : « On arrive à l’observatoire. »

Max : « Bonome ! C’est quoi ça ? Qu’est ce qu’ils ont fait les gardes ? Regarde moi ça ! »

Le chevalier : « Intéressant… »

Max : « Intéressant ? Bonome, mets ton bonnet ! Tu as le cerveau qui gèle ! »

Le chevalier : « Tiens, c’est nouveau ça… »

Max : « Oui 🙂 C’est encore un peu tôt pour le gel mais j’avais envie de changer. Mais change pas de sujet ! C’est quoi ça bonome ? »

Le chevalier : « Des travaux… Pour qu’une roselière s’installe. Je soupçonne les gardes de ce Royaume de faire des aménagements pour que blongios vienne s’installer ici. »

Max : « C’est pour blongios ? »

Léo : « Max, observe bien. Des bandes de terre qui dépassent à peine de l’eau et séparées par des petits canaux peu profonds… Oui oui, l’hypothèse de bonome est cohérente avec nos observations. »

Samuel : « Je connais pas blongios moi. Vous pourriez m’expliquer ? »

Léo : « Bien sûr petit Sam. Max, tu t’en occupes ? »

Max : « Moi ? D’accord. Petit Sam, sais-tu ce qu’est une chaîne alimentaire ? »

Samuel : « Oui ! Je sais ! C’est une suite d’êtres vivants dans laquelle chaque être vivant est mangé par celui qui le suit. Le premier maillon de la chaîne est souvent un végéto. »

Léo : « Apparemment il sait, en effet 🙂 »

Max : « Bonome, je crois que c’est Samuel qui va nous former… »

Le chevalier : « Maxou, mon petitours, pourrais-tu expliquer à Sam pourquoi ces aménagements sont pour ton ami blongios s’il te plaît ? »

Max : « Oui bonome ! Je peux ! »

Samuel : « Nous t’écoutons. »

Max : « Bien, sur ces bandes de terre, il va y avoir la phragmitaie. Si j’avais pas peur de plus avoir d’amis je parlerais du Phragmition communis. »

Léo : « Attention Max ! Si tu commences à faire la phytosociologie, tu vas plus avoir d’amis ! C’est la pente savonneuse ! Je t’aurai prévenu ! »

Max : « Oui oui. Merci pour ton intervention Léo. Bon, les phragmites vont envahir tout ça. Et c’est une bonne nouvelle. Parce qu’ils vont abriter des tas de zanimos. Les amphibiens et les insectes vont venir pondre ici. Les petits poissons aussi. Au printemps, il va avoir des milliers et des milliers d’œufs de tout ça. Bon, les œufs, les larves et les alevins vont servir de nourriture à des prédateurs. Mais c’est des zanimos les prédateurs. Il y a nos grébus et nos grébous. Des couleuvres vont venir aussi… Enfin, des prédateurs quoi. Mais des phytophages aussi. Parce que, entre les phragmites il y aura d’autres végétos. Les foulques vont venir. Et puis, il y aura des nids de zoisos comme les rousserolles… Tous les petits insectivores… J’ai pas dit les insectes, mais il y en aura beaucoup. Puis les zoisos vont faire des œufs aussi. Ça va attirer d’autres prédateurs. Il y aura peut-être le putois. Le putois aime bien les œufs et les petits zoisos… Et puis, il pourra y avoir blongios. Parce que blongios vient se nourrir dans la roselière. Et il pourra se nourrir des amphibiens, des insectes ou des petits poissons qui viennent dans la phragmitaie. Voilà, je sais que j’ai été un peu brouillon mais il y a tellement de zanimos dans la roselière que je m’y perds un peu. »

Samuel : « Bravo cousin Max ! Bravo ! »

Max : « J’aime beaucoup ce petitours blanc moi aussi 🙂 »

Léo : « Tu as parlé des habitants alors je suis rassuré. Tu es pas devenu phytosociologue. Ouf ! »

Max : « Ben oui, eux ils parlent jamais des habitants. Ils parlent que des habitats. Et ils ont pas d’amis. »

Samuel : « Cousin Max, dois-je comprendre que tu aimes pas les phytosociologues ? »

Max : « Petit Sam, c’est pas que je les aime pas. C’est que personne les comprend. Ils peuvent pas avoir d’amis. C’est comme ça. On y peut rien. »

Léo : « Je t’expliquerai petit Sam. »

Max : « Bon, les gardes ont bien fait leur travail. On le dira à Princesse. Mais il y a pas de zoisos pour le moment. Alors on avance ! »

Léo : « En route ! »

Samuel : « Il y a d’autres observatoires ? »

Max : « Oui Sam. Tu vas voir, c’est un très beau Royaume. »

Léo : « Encore un geai ! »

Max : « Il y a des jours à geais 🙂 »

Léo : « Ils sont en pleine activité ! C’est le moment de cacher des réserves de glands pour l’hiver. »

Le chevalier : « Vous ai-je déjà dit que les geais savent très bien gérer leurs réserves ? »

Max : « Mmmmmm… Il me semble bien, oui. »

Léo : « L’histoire des vers, des larves et des graines ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « On connaît bonome. Tu radotes. »

Samuel : « Moi je sais pas ! Dis moi s’il te plaît ! »

Le chevalier : « Si un geai trouve beaucoup de vers, des larves et de glands il les cache rapidement. Mais il sait que les vers et les larves se gardent moins longtemps alors il les mange en premier. »

Samuel : « Il sait dans quel ordre il doit tout manger ? Rholala ! Ils sont malins les geais. »

Léo : « Les Corvidés sont les plus intelligents des zoisos. »

Max : « Bonome, tu pourras nous relire la fabrication d’outils chez les corbeaux de Nouvelle-Calédonie ce soir s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Max : « Pourquoi tu souris ? »

Le chevalier : « Parce que vous allez vous endormir à la troisième ligne. »

Léo : « Il y a de fortes chances en effet. »

Max : « On le relira ensemble un jour alors. On arrive au deuxième observatoire… Alors… Qu’allons nous voir ? … Bof… »

Léo : « Max, il y a une foulque et une pie qui font sa toilette et un grébou. »

Samuel : « Fulica atra, Rallidés ; Pica pica, Corvidés et Tachybaptus ruficollis, Podicipédidés. »

Léo : « Bravo petit Sam ! »

Max : « Oh ! »

Léo : « Qu’est ce que tu as vu Maxou ? »

Max : « L’oie grise ! Là-bas ! »

Samuel : « C’est qui cette oie grise ? On connaît les oies grises. On les a vues au Royaume des Paons. »

Max : « Celle-ci nous chiffonne un peu… »

Léo : « Elle a du foncé sur le dessus du cou et de la tête. Et ça nous perturbe… »

Max : « Un fotoeur qui vient souvent dans ce Royaume dit que c’est une oie cygnoïde. »

Léo : « Mais nous, même si on est que des petizours, on est pas convaincus. »

Max : « Parce que l’oie cygnoïde a un bec noir et tuberculé, comme le cygne. »

Léo : « D’où son nom. »

Max : « Et cette oie a pas le bec noir et tuberculé. »

Samuel : « Et si vous négligiez le plus foncé sur le cou ? »

Léo : « C’est pas bête ça ! »

Max : « Bonome, une foto s’il te plaît ! »

Max : « Merci… Alors… »

Léo : « Pas de barre noires sur le ventre. On peut exclure l’oie rieuse et l’oie naine. »

Max : « Bec avec une pointe noire… »

Léo : « C’est pas l’oie cendrée. »

Max : « Il reste l’oie des moissons et l’oie à bec court… »

Léo : « Le bec a pas l’air court… »

Max : « L’oie des moissons ? Anser fabalis ? »

Léo : « Bonome, qu’est ce que tu en penses ? »

Le chevalier : « Vous avez tout fait de tête. Sans vos beaux livres de zoisos… »

Max : « Ben oui. »

Le chevalier : « Vous m’impressionnez… J’aime bien votre hypothèse. »

Max : « Si tu dis hypothèse c’est que tu es pas sûr non plus. »

Léo : « On t’impressionne ? »

Le chevalier : « Oui. »

Léo : « Tu es fier de nous ? »

Le chevalier : « Oui, très fier. Vous êtes de grands ornithologues. »

Léo : « C’est grâce à toi. Et c’est Samuel qui a eu l’idée de négliger un caractère. »

Le chevalier : « C’est vous qui étudiez. »

Max : « Anser fabalis… Avec l’oie cendrée c’est la deuxième espèce d’oie qu’on voit dans nos Royaumes. »

Samuel : « C’est vrai qu’il est bien ce Royaume 🙂 »

Max : « On a déjà vu plus de zoisos ! Allez, on continue ! »

Léo (à Samuel): « On va à un autre observatoire… »

Max : « Dites, on pourrait pocher ! »

Léo : « Bonome, tu veux bien ? »

Le chevalier : « Bien sûr ! Désolé de ne pas y avoir pensé… Grimpez ! »

Max : « Petizours ! En rang pour le pochage ! Samuel passe le premier ! »

Léo : « Oui Max. Bien Max ! »

Le chevalier : « Vous êtes installés ? »

Max : « Confortablement 🙂 »

Le chevalier : « Alors allons-y ! »

Max : « Moi j’aime bien pocher 🙂 »

Samuel : « Moi aussi ! »

Max : « Ben oui, tu en profites pour te coller à ton cousin Léo 🙂 Léo, il peut même plus bouger ! »

Léo : « Max, c’est pas tes affaires ! »

Samuel : « C’est vrai cousin Léo ? Ça t’embête ? »

Léo : « Non petit Sam. Écoute pas Max, il dit des erreurs ! »

Samuel : « Pourquoi tu dis des erreurs cousin Max ? »

Max : « Mmmmm… Des erreurs. Je dis des erreurs… D’accord Léo, je dis des erreurs. Petit Sam, je dis des erreurs pour vous taquiner ! Je suis taquin moi ! Oulala qu’est ce que je suis taquin ! »

Léo (à l’oreille de Max) : « Merci Maxou. »

Le chevalier : « Nous y sommes ! »

Max : « Bonomou, tu veux bien nous poser sur les planches s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Je peux. »

Léo : « Une sarcelle d’hiver ! Elle dort ! »

Max : « IL dort ! C’est un mâle ! »

Léo : « Je sais bien ! Mais on dit toujours une sarcelle ! »

Max : « C’est le féminin qui l’emporte ! »

Le chevalier : « 🙂 »

Léo : « Anas crecca, Anatidés. »

Max : « C’est un migrateur. Il vient passer passer l’hiver chez nous. Le reste de l’année la sarcelle d’hiver vit tout au nord. »

Léo : « Il y a en a qui nichent en France. »

Le chevalier : « Mes petizours ornithologues… »

Max : « Tu as parlé bonome ? »

Le chevalier : « Je vous observe zoisoter tous les trois… »

Max : « Je suppose que tu nous as fotoés ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Max : « Viens plutôt voir les zoisos avec nous. »

Léo : « Des chipeaux arrivent… »

Max : « Un monsieur et deux madames… »

Léo : « Anas strepera, Anatidés. »

Samuel : « Lui aussi c’est un migrateur ? »

Max : « Oui. Mais son aire de répartition est très morcelée. Alors je te dirai pas d’où il vient. »

Léo : « Il y en a aussi qui nichent en France. »

Samuel : « On voit de beaux zoisos avec vous. »

Max : « Mais on a pas vu grébu ! Bonome, pourquoi il est pas là grébu ? »

Léo : « Et grébou ? »

Max : « C’est le Royaume des Grèbes quand même ! »

Le chevalier : « Nous les verrons peut-être plus tard. »

Léo : « Regarde petit Sam ! Les chipeaux sont en train de manger. »

Max : « Ce sont des canards de surface alors ils ploufent pas dans l’eau. »

Samuel : « Ils sont rigolos avec leur fesses en l’air 🙂 »

Max : « Tiens ! Monsieur colvert. Bonjour monsieur colvert 🙂 Dites, vous sauriez pas où il y a des dragons ? … Monsieur colvert ! … Ben il répond pas ! Bonome ! »

Le chevalier : « Tu embêtes encore les zoisos avec ton dragon ? »

Max : « Je les embête même pas ! Je leur demande et c’est tout. »

Samuel : « Cousin Max, je crois que ça existe pas les dragons. »

Max : « Et les livres de chevaliers qui parlent des grands chevaliers sauroctones ? Ils diraient des erreurs les livres de chevaliers ? »

Léo (à Samuel) : « Petit Sam, laisse Max chercher son dragon. Il embête personne et ça lui fait du bien au moral. »

Samuel : « D’accord cousin Max. On va chercher un dragon. »

Max : « Il faut en trouver un pour que bonome soit dé-banni. »

Samuel : « Oui Maxou. »

Léo : « Regardez les foulques ! Elles font la course ! »

Max : « Elles sont vraiment terribles ces foulques ! »

Léo : « La plus proche de nous a dépassé l’autre ! »

Samuel : « Elle a gagné la course ! Bravo la foulque ! Bravo ! »

Max (au chevalier) : « Samuel est un petitours très enthousiaste 🙂 »

Léo : « Monsieur sarcelle d’hiver s’est réveillé ! »

Max : « Il fait un brin de toilette 🙂 »

Léo : « Il se remet les plumes en place. »

Samuel : « Pour être bien imperméable. »

Léo : « Sinon il va prendre l’eau. »

Samuel : « Et il va prendre froid. »

Max : « Il va aller manger. »

Samuel : « Bon appétit monsieur sarcelle d’hiver ! »

Léo : « Il y a une madame colvert avec monsieur ! »

Samuel : « Eux aussi mangent les fesses en l’air ! »

Léo : « Tu es comme Maxou toi ! Tu parles toujours des fesses des canards ! »

Samuel : « Parce qu’ils les mettent en l’air pour manger ! J’y peux rien moi ! »

Max : « Et moi, c’est parce que monsieur sarcelle d’hiver a les fesses jaunes alors que monsieur chipeau les a noires ! J’y peux rien non plus ! »

Léo : « On devrait manger les fesses en l’air 🙂 »

Max : « T’es trop bête ! »

Samuel : « Ben ça alors ! Le cygne fait pareil ! »

Léo : « Et maintenant les colverts et le cygne le font ensemble ! »

Max : « Dites les Anatidés, on vient vous voir et vous nous montrez vos fesses ! C’est pas très poli ça ! »

Léo : « Ou alors on peut se dire qu’ils continuent leur vie tranquillement malgré notre présence. »

Samuel : « Ce qui voudrait dire qu’ils nous acceptent sur leur territoire. »

Léo : « Un seul et unique fait et deux interprétations 🙂 »

Max : « Alors on interprète pas du tout et on s’en tient aux faits. Les Anatidés mangent les fesses en l’air. »

Léo : « Ceux de surface seulement Maxou ! Pas les ploufeurs ! »

Max : « Mais on a pas vu de ploufeurs encore ! »

Samuel : « Les sarcelles d’hiver sont des ploufeurs ou des surfaceurs ? »

Max : « Des surfaceurs ? »

Léo : « Petitoursien du grand nord je suppose 🙂 »

Samuel : « Ouiiii 🙂 Il y a deux mâles maintenant. »

Léo : « Ce sont de beaux zoisos ces canards. »

Max : « Petit Sam, tu peux voir que tous les zoisos c’est le préféré de cousin Léo 🙂 »

Léo : « Les chipeaux s’en vont ! Bonome, tu peux les fotoer ? La femelle surtout pour qu’on apprenne à bien l’identifier. Parce que les femelles canards sont souvent marrons alors on pourrait les confondre. »

Max : « Tu entends bonome ? Des fotos d’étude, pédagogiques. Pas des belles fotos ! »

Le chevalier : « Oui Maxou ! D’accord Maxou ! »

Max : « Montre moi ça… Oui, pas mal… Bon, tu pouvais pas les prendre de face puisqu’ils nous tournent le dos. Léo, ça te va ? »

Léo : « Mmmm… Oui ! Très bien mon bonome ! Merci ! »

Max : « Et tout là-bas ? Tu peux fotoer tout là-bas ? »

Samuel : « Vous le laissez jamais tranquille votre bonome ? »

Max : « Bonome, il tient pas en place. Il sait pas faire rien du tout ! Alors on l’occupe pour pas qu’il s’étiole ou qu’il déprime ! On prend soin de lui. »

Le chevalier : « Ah… Je comprends. Si c’est pour me rendre service… »

Max : « Montre ! »

Max : « Des mouettes qui rigolent, des grands cormorans, des bernaches du Canada, une poule-d’eau, des foulques… »

Léo : « Les zoisos habituels… »

Samuel : « Les zoisos habituels ! Non mais vous vous entendez ? On dirait que vous êtes blasés ! »

Léo : « On est même pas blasés ! »

Max : « Mais on les connaît bien ces zoisos ! »

Léo : « On les aime beaucoup quand même ! »

Max : « Mais comme ils sont loin… »

Léo : « Qu’on les voit pas bien… »

Samuel : « Les zoisos habituels ! Pfff ! Moi je les observe quand même ! »

Max : « Ben nous aussi ! »

Léo : « On précise juste que ce sont les zoisos habituels ! »

Max : « Dis donc le petitours blanc, faudrait voir à voir ! Non mais ! »

Léo : « Les chipeaux nous montrent leurs fesses ! IL Y A GRÉBOU ! »

Max : « Tu connais grébou petit Sam ? »

Samuel : « Léo me l’a présenté dans son beau livre. C’est le chouchou zoiso du chevalier. »

Max : « Bonome, ça me fait penser… Tu te souviens du rififi chez les grébous ? Article… Article 87.2 ! »

Le chevalier : « Je me souviens ! »

Max : « Je sais ce qu’ils faisaient ! »

Léo : « C’est vrai ? Dis nous ! On a lu l’article avec Sam il y a pas longtemps ! Dis nous ! »

Max : « Ils faisaient la bagarre ! Combat territorial ! C’est souvent que ça se passe à la fin de l’hiver ou au début du printemps ! Ils font leur nid, forment des couples et il y a la bagarre pour les territoires. J’ai vu un documentaire sur les roselières, je vous le montrerai. »

Le chevalier : « Mon petitours m’apprend des choses sur les oiseaux… »

Max : « Eh oui bonome ! Il y a pas que toi qui es intelligent et cultivé 🙂 »

Léo : « Petit Sam, grébou est un commensal des canards. »

Samuel : « NON MAIS TU PEUX PAS FAIRE SIMPLE ? ÇA VEUT DIRE QUOI COMMENSAL ? TU PEUX PAS T’EMPÊCHER D’UTILISER DES MOTS COMPLIQUÉS QUE PERSONNE CONNAÎT À PART TOI POUR FAIRE CROIRE QUE TU ES INTELLIGENT ET CULTIVÉ ! TU VAS PAS BIEN DANS TA TÊTE TOI ! »

Léo : « … »

Samuel (à Max) : « J’ai bien fait cousin Max ? »

Léo : « C’était pour de rire ? »

Samuel : « J’imitais cousin Max 🙂 »

Max : « Oui c’est bien, mais tu me copies trop. Il faut que tu personnalises, que tu trouves ton propre style… Mais tu as compris le principe. C’est encourageant 🙂 »

Léo : « Alors ça ! Samuel m’a crié dessus ! »

Samuel : « C’était pour de rire cousin Léo. Tu m’en veux ? »

Léo : « Non… Mais j’ai eu peur. »

Samuel : « Oh, pardon cousin Léo. Je voulais pas te faire peur, moi. Je voulais parodier cousin Max. Pardon Léo. Dis, tu veux bien m’expliquer le commensalisme ? »

Léo : « Oui… Oui oui… C’est… »

Samuel : « Cousin Léo ! Tu es tout bouleversé ! Chevalier, il faut câliner ton petit Léo. Je l’ai tout chamboulé… Désolé pardon cousin Léo. »

Le chevalier : « Mon pauvre Léo. Toi qui es si gentil… »

Max : « Et pas nous… »

Le chevalier : « Toi, tu as une mauvaise influence sur Samuel ! Et Samuel, il ne faut pas crier sur mon petit Léo ! »

Max : « Oups, tu es fâché, bonome. »

Le chevalier : « Je suis pas fâché mais un peu mécontent ! Ça va mon Léo ? »

Léo : « Il faut pas gronder Sam. Il a pas fait exprès. C’était pour de rire. C’est moi qui suis trop sensible… »

Max : « Léonou… »

Samuel : « Léonou ? »

Max : « Oui, Léonou. Max, Maxou. Bonome, bonomou. Léo, Léonou. »

Samuel : « Sam, Samou ? »

Max : « Qu’en penses-tu Léonou ? »

Léo : « Samuellou ? »

Le chevalier : « Moi je préfère petit Sam. »

Samuel : « Alors c’est petit Sam ! »

Le chevalier : « Dites tous les trois, voulez-vous prendre la pose que je vous fotoe ? »

Max : « Attends ! Je me recoiffe ! »

Léo : « Pfff ! ‘Attends, je me fais beau pour montrer à Princesse !’ »

Max : « Je vois que tu es remis 🙂 »

Le chevalier : « Allez-vous donc vous taire ? »

Max : « Ben non. Tu sais bien bonome. On est dissipés nous. »

Léo : « On dissipe, on a dissipé, on est des dissipeurs 🙂 »

Le chevalier : « 😀 »

Max : « Dépêche toi bonome ! »

Le chevalier : « Voilà ! Dites, il y a des nouveautés quand même. Vous pourriez expliquer ! »

Samuel : « Moi j’ai une belle salopette ! Merci chevalier ! »

Le chevalier : « Et toi Max ? »

Max : « Moi ? Ah oui… J’ai eu une médaille… C’est Princesse qui me l’a envoyée… »

Samuel : « Léo a rien eu… »

Léo : « Moi ? J’ai un petit cousin ! Un pantalon, un sacado, un beau livre de zoisos, un autre cousin et un bonome ! Et tu dis que j’ai rien eu ? Tu dis des erreurs petit Sam. Je m’en fiche des médailles moi ! »

Max : « Un petit cousin surtout 🙂 »

Léo : « Et un bonome 🙂 »

Le chevalier (à lui même) : « Les enfants ont des peluches et moi j’appartiens à des peluches. Ils ont un bonome… »

Max : « Quand je te dis que tu repousses l’étrange aux limites du bizarre 🙂 »

Léo : « Et si nous reprenions l’observation ? »

Max : « Vous avez vu toutes les corneilles ? »

Léo : « Ce sont des zoisos grégaires qui se rassemblent pour aller dormir. »

Max : « Aïe ! »

Samuel : « Tu t’es fait mal ? »

Max : « Non mais si les zoisos se rassemblent pour aller dormir ça veut dire qu’il va bientôt falloir rentrer… »

Léo : « Zutalor ! »

Le chevalier : « Effectivement, c’est le moment de rentrer… Pochez-vous. »

Max : « Dis bonome, on va passer par l’autre observatoire ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. Et si on voit des zoisos, on s’arrête. Le soleil n’est pas encore couché… »

Le chevalier : « Léo, pourrais-tu grimper sur mon épaule s’il te plaît ? »

Léo : « Mmmmm ? Oui, si tu veux. J’arrive… Voilà ! Que puis-je pour toi mon bonome ? »

Le chevalier : « Max n’a pas l’air très content de parler de sa médaille. »

Léo : « Ben… Dans la lettre qui l’accompagnait Princesse lui a fait promettre de pas en parler. »

Le chevalier : « Il y a autre chose. Je le connais mon Maxou. »

Léo : « Elle l’a envoyée par la poste. »

Le chevalier : « Je vois. Il aurait voulu qu’elle le convoque et qu’elle la lui remette en mains propres c’est ça ? »

Léo : « Oui. Et puis… En vérité, c’est toi qui fais bien ta mission. Max est pas dupe. Il sait bien qu’elle est pour toi cette médaille. Mais comme elle t’a banni, elle pouvait pas te la remettre. Alors elle l’a envoyée à Max. »

Le chevalier : « Mais il la porte quand même… »

Léo : « Ben oui. C’est compliqué. Il est très fier de sa médaille, parce qu’il faut bien reconnaître qu’il la mérite quand même. Mais il déteste Princesse. Même si c’est Princesse et qu’il l’aime bien quand même… »

Le chevalier : « D’accord, je comprends. Alors on ne parle pas de la médaille. »

Léo : « Non, il vaut mieux pas. »

Max : « Dites là haut, qu’est ce que vous vous racontez ? »

Léo (qui se laisse glisser jusqu’à la poche) : « Bonome voulait savoir si j’étais remis de mes émotions suite aux cris de Sam. Il est gentil bonome. »

Samuel : « Tu m’en veux cousin Léo ? »

Léo : « Mais non ! Tu rigolais ! Ton imitation de Max était assez réussie je dois bien le reconnaître. »

Le chevalier : « Nous sommes à l’observatoire. »

Max : « Alors… Les zoisos habituels de tout à l’heure ! Qu’est ce qu’ils sont beaux oulala ! Rhoooo la chance ! Rholala ! »

Samuel : « Cousin Max, te moquerais-tu de moi ? »

Max : « Tu plaisantes ? C’est pas mon style 🙂 »

Léo : « Des fuligules morillons ! Là ! »

Max : « Aythya fuligula, Anatidés. Eux ce sont des ploufeurs ! »

Samuel : « J’en ai vu un ploufer ! »

Léo : « Plouf le fuligule ! »

Max : « Ils s’en vont les fuligules… »

Léo : « Alors nous aussi… »

Samuel : « On a vu des beaux zoisos. La chance ! »

Max : « On va peut être en voir d’autres. Plus loin, il y a souvent des fuligules milouins même si on les voit pas bien… »

Max : « Et voilà ! Qu’est ce que je disais ! »

Samuel : « Tu es trop fort cousin Max ! Bravo ! »

Léo : « Pfff ! Ils sont souvent là. Moi aussi j’aurais pu le dire. »

Max : « Mais tu l’as pas fait ! Na ! »

Le chevalier : « Je vais essayer de m’approcher… Là… Madame milouin… Monsieur maintenant… »

Max : « Tu nous montres tes fotos ? »

Samuel : « C’est Aythya ferina le fuligule milouin. On en a vu au Royaume des Paons. »

Léo : « On a vu beaucoup de zoisos au Royaume des Paons. Et de tout près en plus… »

Max : « Vous passiez votre temps à rholalaer ! Rholala par ci, rholala par là ! Mes lecteurs ont dû faire une indigestion de rholala ! »

Léo : « Pfff ! Toi tu as oulalaé ! »

Max : « A peine ! »

Le chevalier : « Seriez-vous fatigués ? »

Léo : « Oui. »

Max : « Mais pourquoi cette question ? »

Le chevalier : « Parce que vous vous chamaillez toujours quand vous êtes fatigués. »

Samuel : « Alors tes petizours sont souvent fatigués 🙂 »

Le chevalier : « J’entends des orites longicaudes… »

Léo : « Moi aussi ! »

Max : « Les zoisos petizours 🙂 »

Léo : « Là ! »

Le chevalier : « Pfff ! Il n’y a plus assez de lumière pour les fotos… »

Max : « Alors on rentre vraiment cette fois… »

Voilà pour cette journée Princesse. Samuel a enfin découvert les zoisos de chez nous dans un beau Royaume où les gardes font bien leur travail.

Je t’embrasse Princesse et j’espère que tu vas bien.

Un documentaire sur la roselière

Continuer la promenade

133 – Monsieur Balanin

Un jour de novembre de l’an IV dans la cabane du chevalier…

Max : « Pfff ! Pourquoi me suis-je lancé dans les cours pour la schola ! Quel travail ! Je vais jamais m’en sortir moi… J’en ai assez ! Et si je faisais une pause… Que pourrais-je faire ? Tiens ! Et si je demandais à monsieur Internet… Aloraloralor… »

Max : « Oulala ! C’est rigolo ça ! Les aventures de Monsieur Balanin ! Hihihihi ! Rholala, il faut que je prévienne les cousins ! LÉO ! SAMUEL ! VENEZ VOIR ! … LÉO ! SAMUEL ! … Ils répondent pas ! Je vais aller les chercher. Ils doivent encore dormir. Ou étudier les zoisos… »

Max : « Qu’est que vous faites ! Je vous ai appelés et vous êtes même pas venus ! »

Léo : « Mmmmm… »

Samuel : « On lit La Hulotte. »

Léo : « Pour tout savoir sur le lierre. »

Max : « La Hulotte ? Le journal le plus lu dans les terriers ? »

Léo : « Ben oui, La Hulotte ! »

Max : « Elle est arrivée ? Chouette alors ! Mais faites une pause et venez voir. »

Léo : « Voir quoi ? »

Max : « Viens ! Je crois qu’on va bien rigoler 🙂 »

Léo : « Qu’est ce que c’est ? »

Max : « Les aventures de monsieur Balanin 🙂 »

Samuel : « C’est qui monsieur Balanin ? »

Max : « Un aventurier. Comme nous 🙂 »

Léo : « C’est un drôle d’aventurier ! Il est allongé sur la mousse ! »

Max : « Regardez ! Il fotoe des êtres vivants comme bonome ! »

Léo : « Et là il fait l’escalade ! »

Samuel : « Il est rigolo monsieur Balanin ! »

Max : « Après tout ça il a bien le droit de faire une pause ! »

Léo : « Il se caféine dans la nature ! Comme bonome ! »

Samuel : « Je crois que je l’aime déjà beaucoup ce monsieur Balanin. Vous savez où il habite ? »

Max : « Ben non. Je comprends pas la langue dans laquelle est écrit son blog. »

Léo : « Je pense que c’est du tchèque. »

Max : « Comment tu sais ça toi ? »

Léo : « Ben… A vrai dire, je sais pas. Mais je pense que c’est du tchèque. »

Max : « Bonome a une amie qui parle tchèque. Il faudra lui envoyer le lien. »

Samuel : « Regardez ! Il y a sa maison ! »

Max : « Lui aussi il a une cabane en rondins au fond des bois ! »

Léo : « Dites, et si on demandait à l’amie de bonome de lui envoyer une invitation ? Il pourrait venir nous voir monsieur Balanin. »

Samuel : « Ou on pourrait aller chez lui ! »

Max : « Bonome voudra pas tout chevaucher jusque là-bas. »

Léo : « Il a un vélo ! Monsieur Balanin a un vélo ! »

Samuel : « Rhooo la chance ! »

Max : « Oui, ben moi je préfère pocher quand bonome vélote. Parce qu’avec nos petites pattes on arriverait pas à le suivre ! »

Léo : « On pourrait faire la course de vélo dans la cabane 🙂 »

Max : « Il fait du ski ! Monsieur Balanin fait du ski ! »

Samuel : « Je crois que j’aurais peur moi sur des skis… »

Léo : « Zutalor ! Il a fait la carambole monsieur Balanin ! Il est tout cassé ! »

Max : « Et là ! Il est sous la pluie. Il va être tout mouillé ! »

Samuel : « Pauvre monsieur Balanin… »

Léo : « Rhooo… Regardez ! Il faudra montrer ça à bonome 🙂 »

Max : « Son fantasme 🙂 »

Léo : « Et sur cette foto… Ça vous rappelle pas quelqu’un ? »

Max : « Si ! Un grand chevalier ! »

Samuel : « Vous devriez pas vous moquer de lui. Il est très gentil avec nous. »

Léo : « On le sait petit Sam. Mais il est le premier à se moquer de lui même. »

Samuel : « C’est vrai. Il est rigolo. Et il serait capable d’adopter monsieur Balanin pour nous faire plaisir. »

Max : « Il faut vraiment qu’on lui écrive à monsieur Balanin. »

Le chevalier : « Bonjour mes petizours. Que faites-vous ? »

Léo : « On regarde les aventures de monsieur Balanin ! »

Le chevalier : « Monsieur Balanin ? »

Max : « Ouiiii ! Regarde ! Il a même un chien monsieur Balanin. »

Léo : « Et un sacado ! »

Léo : « Et il y a des fotos qui nous ont fait penser à toi. »

Samuel : « Ouiiii ! »

Le chevalier : « Mes petizours qui pensent à moi… C’est touchant. »

Max : « Regarde un peu ça… »

Léo : « Ça te fait rêver non ? Une telle tasse de café 🙂 »

Max : « Parce que monsieur Balanin il se caféine dans la nature lui aussi. »

Samuel : « Et il fotoe les êtres vivants. »

Léo : « Comme toi ! »

Max : « Et là… Ça te rappelle personne ? »

Le chevalier : « Je vois… C’est comme cela que vous pensez à moi. C’est déjà moins touchant… »

Max : « Ronchonne pas bonome ! On t’aime bien quand même ! Dis monsieur Balanin, tu feras attention aux geais quand même…»

Les aventures de monsieur Balanin

La Hulotte, le journal le plus lu dans les terriers

Continuer la promenade

132-7 Le Marais de Vendée

Max : « Léo, tu viens, il faut finir de graver la Vendée. »

Léo : « J’appelle Samuel ! SAMUEL ! VIENS ON VA GRAVER LE BLOG DE MAX ! »

Samuel : « J’arrive… »

Léo : « On en est où déjà ? »

Max : « Le marais de Vendée… Le dernier après-midi. »

Léo : « Avec tous les articles qu’on a gravés tes lecteurs vont croire qu’on est restés là-bas trois semaines 🙂 »

Max : « Alors qu’on a fait que deux jours d’inspection 🙂 »

Samuel : « Je suis là 🙂 Vous voulez que je vous aide ? »

Max : « Ben oui, on grave à trois maintenant. »

Léo : « Tu as choisi les fotos ? »

Max : « Oui mais il y en a trop. J’ai envie de faire bref. »

Léo : « Alors on les regarde et on en supprime encore. Allez ! Au travail ! »

Samuel : « Dites, il faut pas supprimer trop de fotos parce que je connais pas tous les zoisos comme vous, moi. »

Léo : « T’inquiète pas Samuel. Tu vas choisir avec nous. »

Max : « Et super Léo va te protéger petit Sam 🙂 »

Lundi 31 Octobre, an III

Max : « Bonome, c’était bien la géologie compliquée. »

Le chevalier : « Je suis content que ça t’ait plu 🙂 »

Max : « J’ai eu raison de t’imposer de venir en Vendée. Elle est gentille Framboise de nous avoir prêté sa cabane. Il faudra lui faire un cadeau. Moi je peux pas puisque j’ai pas d’argent de poche. »

Le chevalier : « Max, tu voudrais vraiment de l’argent de poche ? »

Max : « On pourrait te faire des cadeaux. Et acheter du chocolat… »

Le chevalier : « Je t’ai déjà dit que je n’avais pas besoin de cadeaux. C’est vous mon cadeau. Et je ne pense pas vous priver de chocolat. Tu t’imagines aller faire les boutiques ? »

Max : « On pourrait pas y aller sans toi. J’imagine la tête des échoppiers quand on arriverait à la caisse pour payer 🙂 »

Le chevalier : « ‘Bonjour monsieur l’échoppier, je suis un petitours et je voudrais faire une cadeau à mon bonome. Pourriez-vous m’aider s’il vous plaît. Je peux pas payer parce que j’ai pas d’argent de poche et en plus les pièces rentrent pas dans mon sacado rouge.’ »

Max : « 🙂 Alors pas d’argent de poche. D’accord bonome. On s’arrête à la taverne ? »

Le chevalier : « Si tu veux Maxou. »

Max : « On pourra papoter tous les deux. Les cousins font un gros dodo 🙂 »

Le chevalier : « Apparemment 🙂 »

Max : « Samuel a pas l’habitude de crapahuter partout et Léo dort pas bien à cause que Sam dort tout collé contre lui. Il veut pas en parler Léo, mais il dort mal quand même. Il peut pas bouger du tout la nuit. »

Le chevalier : « Pauvre petit Léo… Nous voilà à la taverne. De quoi veux tu papoter ? »

Max : « Je sais pas… En fait, on est pas obligés de parler. Je peux m’installer sur tes genoux tout simplement. »

Max : « D’accord mon petitours. »

Quelques instants plus tard la tête de Léo sort de la poche du chevalier…

Léo : « Mmmmm… On chevauche plus ? On est arrivés ? »

Max : « On fait une pause à la taverne pour vous laisser dormir. »

Léo : « C’est gentil ça. On va où après ? »

Max : « Tu es pas encore réveillé toi 🙂 On va voir des zoisos dans le Marais de Vendée. »

Léo : « Chouette alors ! Des zoisos ! On fait une longue pause ? La chevauchée va être longue après ? »

Le chevalier : « Une demi-heure au total. »

Léo : « Ça me laisse le temps de finir ma sieste. A tout à l’heure. »

Max : « Il retourne dormir ! Bonome, Léo retourne siester ! »

Le chevalier : « Il m’a l’air bien fatigué ce petit Léo. »

Max : « Il faut dire qu’on a beaucoup inspecté ces derniers jours. Dis, tu crois qu’on va voir des zoisos ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas Maxou. Je ne connais pas ce Marais tu sais. »

Max : « Tu vas peut-être te perdre 🙂 »

Le chevalier : « Peut-être 🙂 Max, je profite que nous ne soyons que tous les deux pour te dire que je suis très fier de toi. »

Max : « Merci mon bonome, c’est gentil. Mais pourquoi es-tu fier de moi ? Pour ma perfection ? »

Le chevalier : « La perfection est ton seul défaut c’est ça ? »

Max : « Ben oui 🙂 »

Le chevalier : « Si on oublie la bonne quarantaine de défauts qui te caractérisent, on peut effectivement te trouver parfait 🙂 »

Max : « Pfff ! Tu dis des erreurs mon bonome ! Même en cherchant bien, tu m’en trouverais aucun ! »

Le chevalier : « Max, j’ai annoncé une demi-heure à Léo alors je n’ai pas le temps de faire la liste maintenant. Non, je suis fier de toi pour la façon dont tu accueilles tes cousins. »

Max : « Ils sont gentils mes cousins. C’est pas difficile de les accueillir. Et puis ils aiment beaucoup les zoisos tous les deux. As-tu remarqué que Samuel apprend encore plus vite que Léo ? »

Le chevalier : « Oui, il est doué ce petitours blanc. »

Max : « Oui. Merci bonome. »

Le chevalier : « De quoi ? Je ne comprends pas. »

Max : « De pas avoir parlé de la scène que j’ai faite à l’arrivée de Léo. »

Le chevalier : « ‘C’est qui ce petitours ? Il a pas de sacado et je suis sûr qu’il connaît même pas les étages !’ ‘Tu veux me remplacer !’ ‘Égorge moi bonome ! Adieu monde cruel !’ »

Max : « J’ai dit ça moi ? »

Le chevalier : « Et bien d’autres choses encore 🙂 »

Max : « Je vais pas bien dans ma tête… »

Le chevalier : « C’est du passé maintenant. Tu t’occupes bien d’eux et je suis fier de toi. Bien, et si nous y allions ? »

Max : « Pas tout de suite bonome. J’ai quelque chose à faire avant. »

Max se serre très fort contre la main de son bonome.

Max : « Voilà ! On peut y aller maintenant. »

Au Marais de Vendée…

Le chevalier : « Nous y sommes. Veux-tu réveiller Léo et Samuel ? »

Max : « D’accord 🙂 LÉO ! SAMUEL ! C’EST FINI DE DODOER ! LES ZOISOS NOUS ATTENDENT ! »

Le chevalier : « Je pensais à une méthode plus douce… »

Max : « J’ai choisi l’efficacité 🙂 »

Deux petites têtes sortent de la poche du chevalier.

Léo : « Des zoisos ? »

Samuel : « Où ça des zoisos ? »

Léo : « C’est qui le zoiso ? »

Max : « Il y en a pas encore. C’était pour vous réveiller 🙂 »

Léo : « On est arrivés ? »

Le chevalier : « Cette fois oui. »

Léo : « Alors on est réveillés ! »

Samuel : « On dort plus du tout ! »

Léo : « C’est bôôô ! »

Max : « Rhoooo c’est bôôô ! »

Léo : « Voilà ! Tu commences déjà à te moquer de moi ! »

Max : « Je me moque pas ! Je te taquine. Et c’est pas pareil 🙂 »

Samuel : « On s’en fiche de Max, cousin Léo. Laisse-le faire si ça l’amuse. »

Le chevalier : « J’aime beaucoup ce petitours blanc, moi 🙂 »

Samuel : « Tadorna tadorna, Anatidés ! Samuel : un point ! »

Max : « Des tadornes ? Où ça ? »

Léo : « Lève la tête Maxou. »

Max : « Des tadornes en vol ! »

Léo : « Tu vois petit Sam, ils ont le cou tout noir. On peut dire que ce sont des adultes. »

Max : « En hiver, les adultes migrent autour de la mer des Wadden et ils laissent les petits sous la garde des juvéniles. Ça les responsabilise 🙂 »

Samuel : « C’est où la mer des Wadden ? »

Léo : « Au nord tout là-bas. Des Pays-Bas au Danemark en passant par l’Allemagne. Il y a des tas d’îles là-bas. »

Samuel : « Et les parents laissent leurs petits ? »

Max : « Ben oui. Ce sont pas des bons parents les tadornes. Ils font des petits et après ils s’en vont. »

Samuel : « Mais ce sont des beaux zoisos. »

Léo : « Très beaux petit Sam, tu as raison. »

Max : « Bonome, tu vois là-bas ? »

Le chevalier : « Je vois… »

Max : « On va voir ? »

Le chevalier : « S’il n’y a pas de canaux à traverser… »

Max : « Oui bonome… Dis bonome, tu traverses jamais les canaux ? »

Le chevalier : « Non Max. »

Max : « Vraiment jamais ? »

Le chevalier : « Vraiment jamais. »

Max : « C’est juste le petit fleuve de l’Aber en Bretagne que tu traverses alors. Et en hiver en plus. »

Le chevalier : « Je n’aurais pas dû te raconter cette histoire. »

Léo : « On s’approche. »

Max : « Zutalor ! Il y a un canal ! On pourra pas s’approcher… »

Léo : « Si on s’approchait, les zoisos se sauveraient. »

Max : « Bonome, il faut fotoer et nous montrer. »

Le chevalier : « Je m’y attendais. Voilà… Au gros zoom maintenant… Tenez, regardez. »

Léo : « Est-ce que tu les reconnais tous petit Sam ? »

Samuel : « Mmmm… Je sais pas. Et si on demandait à cousin Max de nous les identifier ? »

Max : « C’est une interro ? Bonome, Samuel me fait une interro ! »

Le chevalier : « Max, je crois plutôt que Samuel veut te mettre en avant. »

Max : « C’est vrai Sam ? »

Samuel (timidement) : « Oui. Parce que je suis souvent avec cousin Léo et je veux pas que tu penses que je t’aime pas. »

Max : « Bonome tu entends ça ? Comment tu dis déjà ? ‘Je l’aime bien ce petitours blanc.’ 🙂 Remontre la foto. »

Max : « Alors… Au premier rang ce sont des mouettes qui rigolent sauf tout à droite il y a un tadorne qui dort sur une patte. Après… A droite il y a des goélands. Le plus gros, le plus à gauche de la droite, c’est un marin. Il est sombre et très grand. Puis il y a un argenté ou un leucophée. Il est trop loin pour que je fasse la distinction. Le troisième ça doit être un brun. Léo doit être content : 4 espèces de Laridés côte à côte. Parce que ton cousin Léo aime beaucoup les Laridés petit Sam. Il y a aussi un vanneau huppé et… Celui qui est de dos… C’est un Scolopacidé, ça. Peut-être un chevalier. Ou alors un pluvier… Et il y a des tadornes, mais tu les avais sûrement reconnus. Passons à gauche maintenant… Bonome, je voudrais pas dire des erreurs. Est-ce que tu pourrais tout zoomer s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Voilà mon petitours. »

Max : « Merci mon bonome. »

Max : « Oui, c’est ça ! Ce sont des barges… Des barges, mais quelles barges… A queue noire ? Léo, qu’est ce que tu en penses ? »

Léo : « Il faut les faire s’envoler pour voir les ailes… »

Max : « Non mais tu vas pas bien dans ta tête toi ! On va pas les faire s’envoler ! Elles dorment les barges, alors tu les laisses en paix. »

Léo : « Je rigolais buteo trois fois 🙂 »

Max : « Et tu m’insultes en plus ! Buteo trois fois toi même ! »

Samuel : « Chevalier, puisque les duettistes ont repris leur numéro, tu peux me présenter les zoisos qu’il y a de l’autre côté s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Bien sûr mon petit Sam. Allons voir. »

Léo : « Pluvialis squatarola, Charadriidés. »

Samuel : « Léo : 1 point ! »

Max : « Tringa ochropus, Scolopacidés ! »

Samuel : « Max : 1 point ! »

Léo : « On est pas sûrs pour le chevalier… »

Max : « Moi je suis sûr. »

Léo : « Il est trop loin ! On peut pas l’affirmer. »

Max : « Tu dis ça pour pas que je marque un point ! Tricheur ! »

Léo : « Et si c’était un chevalier sylvain ? Tu saurais le reconnaître d’ici peut-être ? »

Le chevalier : « Max, Léo, voulez-vous bien cesser de vous chamailler. »

Samuel : « Sinon on vous ploufe 🙂 Viens bonome, on va aux zoisos. »

Max : « Léo, tu as entendu ? Samuel veut nous ploufer et il a dit bonome ! »

Léo : « Il a vite compris notre mode d’emploi 🙂 »

Max : « Parce que ça t’amuse ? »

Léo : « Ben oui ! Il a fait ça pour qu’on se calme. Bien joué petit Sam 🙂 »

Samuel : « Vous allez être sages tous les deux ? »

Léo : « Oui Sam, promis. »

Samuel : « Alors on peut aller aux zoisos. Mais vous chamaillez plus ! »

Max : « Bonome, regarde ! C’est l’observatoire où on est allés avant-hier ! »

Léo : « On est allés tout là-bas. »

Samuel : « Mais il y avait pas des zoisos… »

Max : « Ben non puisqu’ils sont de ce côté. On les voit mieux d’ici. Bonome, tu vas pouvoir les fotoer avec le petit zoom et tu vas plus ronchonner parce que les fotos sont pas belles 🙂 »

Max : « Il y a pas beaucoup d’eau… La vase, au premier plan devrait être sous l’eau. Il pleut pas beaucoup ces derniers temps. Normalement en cette saison, les réserves d’eau doivent commencer à se recharger. Et il pleut même pas… Pfff ! Il y a plus de saisons ! »

Samuel : « Dites, c’est quoi les machins blancs sur la vase ? »

Max : « Ce sont des plumes. Les zoisos perdent des plumes tout le temps. Alors dans les endroits où il y a beaucoup de zoisos, il y a beaucoup de plumes. »

Léo : « Et de fientes aussi. Au Grand Étang, la berge est toute blanche à cause des fientes et des plumes. »

Samuel : « C’est beau le Grand Etang ? »

Léo : « Rholala oui ! »

Max : « C’est là où le soleil se couche 🙂 »

Léo : « Et au mois de mai on y a vu des tas d’espèces de zoisos ! Comme en Charentmaritimie. »

Samuel : « Vous m’y emmènerez ? »

Max : « Oui, on y va souvent. »

Léo : « On parle même pas des zoisos qui sont devant nous… »

Max : « On est pas très concentrés en effet. »

Léo : « Et si on disait qu’on était en promenade cet après midi ? Après tout, on a bien travaillé ce matin. »

Max : « On a tout étudié la géologie compliquée. »

Léo : « Mais on a pas fait la synthèse. »

Max : « C’est vrai ça ! Bonome ! La synthèse ! »

Le chevalier : « Je redoutais ce moment… »

Max : « Pourquoi ? »

Le chevalier : « Parce que c’est très compliqué. »

Max : « Tu veux pas nous dire ? On s’installe sur le bord du chemin et tu expliques. S’il te plaît. »

Léo : « Oh oui ! »

Les petizours : « LA SYNTHÈSE ! LA SYNTHÈSE ! »

Le chevalier : « Ici ? Maintenant ? Comme ça, sur le bord d’un chemin au milieu d’une promenade ornithologique ? »

Max : « Ouiiii 🙂 »

Le chevalier : « Pourquoi pas. Après tout, si ça me permet de faire bref… Bon, nous avons vu de vastes affleurements de rhyolites… »

Max : « D’ignimbrites rhyolitiques métamorphisées et de métarhyolites. Pas de rhyolites ! Pfff ! Un peu de précision bonome quand même ! »

Léo : « Même qu’elles montrent la phase initiale de la distension crustale annonçant l’ouverture de l’océan Centralien. »

Max : « Au tout début du Silurien. »

Le chevalier : « Et il y a les séquence schistes et grès à séquence de Bouma du Dinantien. »

Léo : « La sédimentation de bas de talus due à des dépôts de turbidites. Oui oui, on a vu ça. »

Max : « Mais entre les deux il y a des tas de roches tout plissées et entremêlées qu’on comprend rien du tout à leur relation. Les phtanites, les ampélites, les calcaires dolomitiques, les schistes et tout ça… »

Léo : « Et il manque le Dévonien. On sait même pas pourquoi… »

Le chevalier : « Moi non plus… Mais je sais pourquoi l’ensemble des roches que nous avons observées entre les porphyroïdes de la Sauzaie et les turbidites du Dinantien sont aussi difficiles à comprendre. A vrai dire ce n’est pas très difficile. »

Max : « Tu sais ça ? »

Léo : « Dis nous alors ! »

Max : « S’il te plaît bonome ! »

Léo : « Nous laisse pas dans l’ignorance ! »

Max : « Pour qui on va passer sinon ? Des béotiens ? »

Léo : « Tu veux que tes petizours passent pour des béotiens ? »

Max : « Des ignares ? »

Léo : « Indignes de leur sacado ! »

Le chevalier : « 🙂 C’est très simple. Il s’agit d’un olistostrome. »

Max : « Hein ? »

Léo : « Quoi ? »

Max : « Un oli-quoi ? C’est quoi ça ? »

Léo : « BONOME ! C’EST QUOI CE MOT ? TU PEUX PAS FAIRE SIMPLE ? »

Max : « TU PEUX PAS T’EMPÊCHER D’UTILISER DES MOTS COMPLIQUÉS QUE PERSONNE CONNAÎT À PART TOI ! »

Samuel : « ÇA VA PAS DU TOUT ÇA BONOME ! TU VAS PAS BIEN DANS TA TÊTE ! »

Max et Léo se tournent vers Samuel et éclatent de rire.

Samuel : « Ben moi j’ai rien compris du tout à ce que vous avez dit mais je connais vos usages. Alors comme vous avez crié sur le chevalier j’ai crié aussi 🙂 Je me doutais bien que ça vous calmerait d’un coup. Chevalier, qu’est ce que c’est un holly-truc ? »

Le chevalier : « Un olistostrome. C’est un dépôt sédimentaire chaotique composé d’un ensemble de matériaux hétérogènes appelé olistolithe. »

Max : « Dépôt sédimentaire chaotique composé de matériaux hétérogènes. Je suis bien d’accord. C’était bien chaotique et hétérogène. »

Léo : « Mais comment ça se forme ? »

Le chevalier : « Par effondrement gravitaire de sédiments non encore consolidés, mais un peu quand même. »

Max : « C’est ton explication ça ? »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « Je suppose que tu trouves ça clair et que tu es content de toi. »

Le chevalier : « Et je suppose que je me trompe. »

Max : « Bonome, une personne normale comprend rien du tout à ce que tu racontes. Peut-être qu’un grand géologue serait d’accord avec toi. Mais c’est même pas sûr qu’il te comprenne, le grand géologue. »

Le chevalier : « D’accord. Bon, vous avez compris que les roches sédimentaires que nous avons observées se sont formées au pied du talus continental. »

Max : « Oui bonome. »

Le chevalier : « Et en haut du talus, il y a le plateau continental. »

Max : « Pourrais-tu nous faire un schéma dans le sable du chemin s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Je peux. »

Le chevalier : « Il y a sédimentation aussi sur le plateau continental. »

Max : « Ben oui, forcément. On sait ça. »

Le chevalier : « Et il arrive que les sédiments en voie de consolidation qui se situent en bordure du plateau continental soient déstabilisés et tombent. C’est ce qu’on appelle un effondrement gravitaire. »

Max : « D’accooord ! Je comprends ! Ben voilà, tu vois quand tu veux ! »

Léo : « En tombant, et surtout en arrivant en bas, ils se sont pliés, cassés, enroulés… Et ça a donné un dépôt sédimentaire chaotique formé de sédiments hétérogènes. Forcément… »

Max : « Alors les 200 mètres de falaises que nous avons parcourus étaient sur le plateau continental et ils sont tombés au pied du talus. Poum les sédiments ! »

Léo : « Quand même ! 200 mètres de falaises… Ça c’est de l’effondrement gravitaire ! »

Max : « Ils sont tombés à cause de la tectonique ? »

Le chevalier : « C’est possible. On peut imaginer qu’un tremblement de terre est à l’origine de cet effondrement gravitaire… »

Max : « Bien. Bravo bonome ! »

Léo : « Et le Dévonien ? Tu sais vraiment pas pourquoi il y a pas de Dévonien ? »

Le chevalier : « Ben non. Honte sur moi. »

Max : « Pas grave bonome. Je suppose que tu as fait des recherches et que tu as rien trouvé… Tant pis. Si Princesse nous demande où est le Dévonien de Brétignolles-sur-Mer on pourra pas répondre. Peut-être qu’elle va nous bannir du Pays des Zoisos à cause de ça… »

Léo : « Tu crois vraiment que Princesse s’intéresse au Dévonien de Brétignolles ? »

Max : « J’espère que non… »

Samuel : « Cousin Léo, et cousin Max aussi, vous voudrez bien me faire une synthèse juste pour moi ? J’ai pas tout compris à cause que je débute la géologie. »

Léo : « Bien sûr petit Sam. »

Max : « C’est vrai que c’est pas le meilleur endroit pour commencer la géologie ! Oulala ! Il y a plus simple comme falaise… »

Le chevalier : « Je confirme 🙂 »

Max : « Merci pour cette courte synthèse mon bonome. On peut reprendre la promenade maintenant. En route ! »

Léo : « Il est beau ce marais… »

Max : « Il ressemble à celui de Charentmaritimie… Oh ! Regardez l’église là-bas ! La taverne dans laquelle on s’est arrêtés était juste en face ! »

Léo : « Bonome connaît toutes les tavernes du Pays des Zoisos 🙂 »

Max : « Il dépense la moitié de son salaire en café 🙂 »

Le chevalier : « Et l’autre moitié en chocolat pour mes petizours… »

Max : « Tiens, ça me fait penser qu’on en a pas eu aujourd’hui. Bonome, aurais-tu du chocolat ? »

Le chevalier : « Non, j’ai oublié d’en prendre. »

Max : « Tu as pas de chocolat ? »

Le chevalier : « Ben non. »

Max : « Pas du tout ? Il t’en reste pas un petit morceau au fond du sac ? »

Le chevalier : « Tu n’en laisses jamais le moindre morceau… »

Max : « Aïe ! Je vais faire la crise de manque, moi… Pas de chocolat… »

Léo : « Drogué ! »

Le chevalier : « Le chocolat est effectivement classé parmi les drogues dont la dépendance physique est réelle. A cause de la théobromine et du magnésium qu’il contient. La théobromine est un composé chimique qui appartient à la même famille que la caféine. »

Samuel : « Dites, j’aime bien faire les choses fort savantes mais là c’est trop pour moi. On va pas faire un cours sur le chocolat quand même. Je veux un peu de repos et des zoisos. Des beaux zoisos. S’il vous plaît. »

Max : « On y va petit Sam ! »

Léo : « Il y a un passereau sur l’arbuste de l’autre côté du canal. »

Max : « On dirait un tarier. »

Léo : « Tarier pâtre, Saxicola torquata, Muscicapidés. Samuel : deux points ! »

Max : « Bonome, c’est vraiment un tarier pâtre ? »

Le chevalier : « Il me semble bien 🙂 »

Léo : « Bravo petit Sam ! »

Samuel : « On l’a déjà vu lui, alors je le connais. C’est un beau zoiso le tarier pâtre. »

Max : « Tu es comme Léo toi. Tous les zoisos c’est ton préféré 🙂 »

Léo : « Tu embêtes pas Sam, Max ! »

Max : « Je l’embête même pas ! C’est gentil comme remarque. Pfff ! »

Samuel : « Egretta garzetta, Ardéidés. Samuel : trois points. »

Max : « Léo, je crois qu’on va encore se faire ratatiner au jeu des zoisos. »

Léo : « Il est trop fort pour nous. »

Max : « On peut pas lutter. »

Léo : « Petit Sam, nous te sacrons champion du monde des petizours du jeu des zoisos. »

Samuel : « La promenade est pas terminée. Vous pouvez encore marquer des points. »

Max : « Et toi aussi… »

Léo : « Je relève quand même le défi ! »

Léo : « Platalea leucorodia, Thréskiornithidés ! »

Samuel : « Elles sont belles ! Rholala ! »

Max : « Léo : deux points ! Tu fotoes bonomes ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « Elles ont le bout des ailes noir. Si je dis pas des erreurs, c’est que les jeunes qui ont le bout des ailes noir. »

Le chevalier : « C’est exact Maxou. Le bec est rose et lisse, et non pas noir comme chez les adultes, et l’iris est brun au lieu de rouge. »

Max : « Parce que tu vois l’iris d’ici, toi ? »

Le chevalier : « Non, mais je le sais. »

Samuel : « Elles migrent pas les spatules blanches ? »

Le chevalier : « Si. Elles vont passer l’hiver en Afrique de l’Ouest sur le banc d’Argouin au large de la Mauritanie et dans le delta du fleuve Sénégal (30 à 40 % de la population). Le voyage aller se fait entre juillet et octobre avec un pic fin août. Le retour a lieu de février à mai avec un pic vers le mois de mars. Le Marais de Charentmaritimie est un lieu de halte très important pour elles. »

Léo : « Il y en a qui nichent en France ? »

Le chevalier : « Je ne pense pas. Peut-être quelques couples. Mais il y a de plus en plus d’individus qui passent l’hiver en France, surtout sur l’île d’Ut mais aussi dans le bassin d’Arcachon, la rivière de Pont l’Abbé en Bretagne… »

Max : « Alors on peut en voir toute l’année… Il faudrait que je vérifie dans mon blog pour savoir si on en a vu à chaque fois en Charentmaritimie. »

Le chevalier : « Comme tu es en retard dans ton blog, je n’arrive pas à me souvenir… »

Max : « Hé ! Toi ! Le graaaand chevalier ! C’est pas très gentil de me faire remarquer que je suis en retard dans mon blog ! »

Le chevalier : « Ne le prend pas mal Maxou. Mais parfois tu graves les articles alors que nous revenons d’un autre séjour… Alors je mélange un peu tout. Ce n’était pas un reproche. »

Max : « Mouai… »

Léo : « Bonome, on est au bout du marais, là. »

Max : « Léo, tu dis des erreurs. Le marais a pas de bout. »

Léo : « Regarde devant toi un peu ! Et en ouvrant les yeux s’il te plaît ! On va où, là ? Tu peux nous le dire ? »

Max : « Euh… Là, on peut pas. Là non plus… Et là, on peut mais seulement si on traverse à la nage. On peut plus avancer. Zutalor ! Mais on est pas au bout du marais. On est au bout du chemin ! Et na ! Tu as dis des erreurs et puis c’est tout ! »

Léo : « N’empêche qu’on peut plus avancer ! J’avais raison ! »

Max : « Pfff ! Tu as dis des erreurs ! »

Samuel : « Chevalier, il faut faire demi-tour et retourner à notre monture. On a pas le choix. »

Le chevalier : « Tout à fait d’accord 🙂 »

Samuel : « On y va ? »

Le chevalier : « C’est parti 🙂 »

Max : « Ben et nous ? »

Samuel : « Vous, vous restez là et vous débattez pour savoir si on est au bout du marais ou au bout du chemin. Amusez vous bien 🙂 »

Léo : « Petit Sam… J’aime beaucoup la façon dont tu arrêtes nos chamailleries. »

Samuel : « Je suis malin moi 🙂 Vous êtes calmés ? On peut zoisoter tranquillement dans ce marais ? »

Léo : « On peut petit Sam. »

Samuel : « Il est très beau ce marais. C’est tout calme. »

Max : « C’est plus reposant que les falaises ça c’est sûr 🙂 En plus, bonome fait pas de longs exposés soporifiques, alors on arrive à garder les yeux ouverts 🙂 »

Le chevalier : « Mmmm… Quelqu’un a parlé ? »

Max : « Fais pas semblant de pas avoir entendu. Je te connais bonome. »

Le chevalier : « Si mes exposés sont si soporifiques que cela, je ne répondrai plus à tes questions et tu resteras un béotien indigne de son sacado. »

Max : « Tu ferais pas ça ? Bonome ! Je suis naturaliste moi ! Comment j’apprends si tu m’enseignes plus rien ? »

Le chevalier : « Tu te trouves un autre bonome. Essaye d’en trouver un qui ne soit pas soporifique… »

Max : « Bonome, mon bonome, bonomou… S’il te plaît. »

Le chevalier : « Oui mon petitours. D’accord mon petitours. Je te pardonne. »

Léo : « On est revenus à l’étang… »

Samuel : « Mais là, il y a des spatules blanches. »

Max : « C’est la journée des spatules. »

Léo : « Et de l’autre côté il y a des grands cormorans. »

Samuel : « Phalacrocorax carbo, Phalacrocoracidés ? »

Léo : « Exactement ! »

Max : « Comment il connaît le grand cormoran ? »

Léo : « On en a vu en vol samedi matin. »

Samuel : « Et vous aviez dit que vous me les présenteriez. »

Max : « Bonome, tu as entendu ? Tu dois présenter le grand cormoran à Samuel. »

Le chevalier : « Non, j’ai trop peur d’être soporifique. »

Max : « Pfff ! Fais pas semblant d’être vexé mon bonomou. »

Le chevalier : « Débrouille toi Max. »

Max : « Léo, tu m’aides ? »

Léo : « Non, bonome a raison. Débrouille toi. »

Samuel : « Cousin Max, je t’écoute. »

Max : « Ben voilà ! J’ai encore interro… Que dire sur le grand cormoran ? Saviez-vous qu’ils font partie des Pélicaniformes ? Ben oui ! Ce sont des lointains cousins des pélicans. Mais bon, on a jamais vu des pélicans, nous. Comme vous pouvez le voir, tous ces cormorans ont pas les mêmes couleurs. A gauche, il y en a un au ventre blanc. C’est un jeune. Parce que les cormorans, c’est l’inverse des zoms. Les zoms, au début, ils ont les cheveux foncés et, avec l’âge, ils blanchissent. Les cormorans commencent clairs et finissent sombres. Hopla ! Là, les adultes ont presque pas du blanc. C’est parce qu’ils sont en plumage internuptial. A partir de janvier, ils vont mettre leur beau plumage nuptial avec du blanc sur les joues et la gorge, des filoplumes blanches sur la nuque et des tâches blanches sur le haut des cuisses. C’est mieux pour faire des œufs d’avoir du blanc quand on est un cormoran. Les cormorans sont grégaires. Ils vivent souvent en groupe et ils nichent dans des arbres. Et ils font caca sur les branches de l’arbre qui devient tout blanc aussi. Mais il fait pas des œufs l’arbre. Jamais. Une particularité du grand cormoran est de se tenir les ailes écartées comme on le voit pas sur cette foto. Certains prétendent que c’est pour se sécher les ailes car lors de la distribution des glandes uropygiennes par Dieu, ils sont arrivés en retard à cause qu’ils chahutaient au fond de la classe et qu’ils ont pas entendu l’appel. Mais c’est pas vrai du tout. Oulala non ! Selon les auteurs, ce serait au choix : pour s’assurer un minimum d’espace autour d’eux parce que même si ils vivent en groupe ils aiment pas être tout serrés. Ou alors ce serait pour des raison de thermorégulation et de dispersion de la chaleur produite lors du vol battu. Mais on sait pas bien encore. Et ils veulent même pas répondre les grands cormorans quand on leur pose la question. Ils sont pas très coopératifs. Oh, on pourrait dire bien d’autres choses encore, en variant le ton, mais je veux pas dépasser vos capacités de concentration alors je vais conclure mon long exposé passionnant. En conclusion, nous pouvons dire que le grand cormoran est un très beau zoiso 🙂 »

Samuel (qui applaudit) : « Bravo cousin Max ! Bravo ! »

Max (saluant) : « Merci public, merci 🙂 »

Léo : « T’es trop bête ! Dis Max, pourrais-tu préciser ce qu’est une filoplume ? »

Max : « Bien sûr ! Évidemment ! Ce sont de petite plumes en forme de poils très fins, constituées d’un rachis filiforme et terminées par quelques barbes en touffes. En général, leur follicule est très riche en terminaisons nerveuses. »

Samuel : « Dis donc, tu en connais des choses cousins Max ! »

Max : « Ben oui. C’est parce que j’aime beaucoup les zoisos. Ah oui ! J’aurai pu ajouter qu’il y a deux sous-espèces de grands cormorans : Phalacrocorax carbo carbo qui s’observe sur le littoral et Phalacrocorax carbo sinensis qui vit plutôt dans l’intérieur des terres. Mais je sais pas les distinguer. »

Samuel : « Ben nous, on savait même pas qu’il y avait deux sous-espèces. »

Léo : « Bravo Maxou ! Dis donc, je savais pas que tu travaillais autant. »

Le chevalier : « Léo, tu sais bien que Max n’aime pas montrer son savoir. Il préfère faire l’idiot et le ronchonneur. »

Max : « Mon cher petit bonome, je fais pas l’idiot. Et le ronchonneur, c’est toi. Vous venez, on voit les spatules là-bas. »

Léo : « Il y a pas que des spatules… »

Max : « Sur la foto de droite, on voit un combattant varié, Philomachus pugnax, Scolopacidés. Autrefois on l’appelait le chevalier combattant et on a changé son nom. Mais je sais pas pourquoi. »

Samuel : « Moi, j’aime beaucoup les spatules. Il est rigolo leur gros bec. »

Max : « Léo, qu’est ce que tu as vu ? »

Léo : « Là… Il y a des avocettes élégantes qui font dodo. Enfin, je suis pas bien sûr parce que j’ai que mes petits yeux de petitours… »

Le chevalier : « Je zoome… Voilà… Bien vu Léo ! »

Max : « Léo il est comme bonome : il a des superzieux 🙂 »

Samuel : « Des barges, des vanneaux, des spatules, des combattants… et des Laridés en plus des tadornes… Et des avocettes… Tout ça de zoisos… La chance ! »

Max : « Samuel, je crois que tu as été contaminé par Léo. Tu dis plus ‘tabarnak’ mais ‘la chance’. Fais attention petit Sam, ta mâchoire va choir et tu vas rholalaer 🙂 »

Léo : « Ma mâchoire choit plus ! Je fais attention maintenant ! »

Samuel : « Ta mâchoire a chu ? »

Max : « Oulala ! Elle… Euh… Dis bonome, comment on conjugue le verbe choir à l’imparfait de l’indicatif ? »

Le chevalier : « Il ne se conjugue pas à l’imparfait de l’indicatif. »

Max : « Ah bon ? Zutalor ! La grammaire française avait pas prévu la chute régulière de la mâchoire de Léo. Cousin Samuel, lors de ses débuts de naturaliste, la mâchoire de Léo choiait à chaque fois qu’il apercevait un beau zoiso. A tel point que nous envisagions de lui mettre un élastique 🙂 »

Léo : « Tu es vraiment trop bête Max. »

Le chevalier : « ‘Choiait’… »

Max : « Petitoursien du nord bonome ! »

Le chevalier : « Pourrais-tu conjuguer choir à l’imparfait de l’indicatif en petitoursien du nord s’il te plaît ? »

Max : « Bien sûr bonomou 🙂 Je choiais, tu choiais, il choiait, nous choiions, vous choiiez, ils choiaient. Satisfait ? »

Le chevalier : « Tout à fait 🙂 Merci mon petitours. »

Max : « A ton service bonome ! »

Léo : « LES ZOISOS ! »

Le chevalier : « Je te montre Léo. »

Max : « Ben et nous ? »

Le chevalier : « Voilà ! »

Max : « Léo, nous t’écoutons. »

Léo : « Tu veux que je les identifie en vol à partir de la foto ? »

Max : « Ben oui ! Tu en es capable ! »

Léo : « Je sais pas… Voyons ça… Dans les beaux livres de zoisos il y a pas beaucoup d’illustrations des zoisos en vol… Mmmmm… Je dirais que les grands sont des bécasseaux maubèches et les autres des variables. Mais je suis pas du tout sûr de moi. »

Samuel : « Cousin Léo, il y a des Laridés. »

Léo : « Marin, argenté et des juvéniles… »

Max : « Ben voilà, c’est fini. On est revenus à notre monture. C’est fini la Vendée… »

Samuel : « On rentre ? »

Le chevalier : « Oui. Et en arrivant à la cabane de Framboise il vous faudra préparer vos affaires. Nous retournons chez nous demain matin. »

Léo : « Petit Sam, tu vas voir notre cabane ! »

Samuel : « Je viens avec vous ? »

Max : « Bien sûr que tu viens avec nous ! Bonome t’a adopté ! »

Léo : « Et nous aussi 🙂 »

Samuel : « Rhoooo la chance ! »

Voilà Princesse, j’espère que tu as apprécié tous ces articles sur la Vendée. Nous, on a beaucoup aimé même si on y est pas restés longtemps. On a fait la géologie compliquée et on a vu de beaux zoisos.

Je t’embrasse Princesse, et j’espère que tu vas bien.

Continuer la promenade

132-6 Histoire sans parole

Un jour de l’an IV…

Max est en plein travail…

Léo : « Tu graves ton blog ? »

Max : « Ben oui ! Il faut bien que j’avance un peu. Tu es pas avec Samuel ? »

Léo : « Il étudie les zoisos la truffe dans les livres. Tu en es où ? »

Max : « Brétignolles encore… Le retour à notre monture après l’inspection de la falaise… »

Léo : « Je dormais moi. Samuel aussi. Qu’est ce tu vas raconter ? »

Max : « Rien. »

Léo : « Tu vas faire un article en racontant rien ? »

Max : « Oui 🙂 On s’est pas parlé avec bonome. Il avait sa grosse pelisse avec le col qui monte. Je me suis installé dans le col, pour être contre lui et bien voir la beauté, mais on a pas parlé. Alors j’ai rien à graver. »

Léo : « Mais tu fais un article quand même ? »

Max : « ‘Histoire sans parole’… Il y a une trentaine de fotos que j’aime bien. Je vais mettre un morceau de musique que bonome a joué avec son amie troubadour. »

Léo : « Tu vas mettre quoi ? »

Max : « Sibelius. J’aime beaucoup. »

Léo : « Max, tu devrais pas faire ça. Bonome va pas être content. »

Max : « Et pourquoi s’il te plaît ? »

Léo : « Tu sais bien qu’il est pas content de cet enregistrement. Il a fait une faute sur deux mesures. Et il trouve qu’il joue trop lentement. »

Max : « Oui ben c’est de sa faute. Ça fait des mois que je lui demande de l’enregistrer de nouveau. Et mieux cette fois ! Et il l’a pas fait. Alors il se débrouille. Il râle si il veut chonchon ! »

Léo : « Samuel a raison. Il devrait nous gronder un peu plus. Surtout toi ! »

Max : « Samuel a pas raison du tout ! Bonome nous gronde pas et c’est très bien comme ça ! »

Léo : « Oui, et bien moi je dirai que j’étais pas d’accord ! »

Max : « Lâcheur ! »

Léo : « Oui, je l’assume. Je suis pas d’accord pour cet enregistrement. Dis, comment tu vas faire ton article sans parole ? »

Max : « Ben, je vais mettre la musique au début et les fotos après. Le lecteur lance la musique et écoute en regardant la beauté des fotos. Et hopla ! »

Léo : « Ce serait une bonne idée avec un bon enregistrement… »

Max : « C’est une bonne idée 🙂 »

Léo : « Je te laisse travailler alors. Moi je vais siester. »

Max : « Sieste bien lâcheur 🙂 »

Léo : « Travaille bien Maxou 🙂 »

Samuel : « Ben moi, je connais pas bien encore le chevalier et je l’ai jamais entendu troubadourer en vrai. Mais c’est très beau malgré tout 🙂 »

Continuer la promenade

132-5 La Grotte Triangulaire et les séquences de Bouma

Lundi 31 Octobre, An III (ça continue…)

Max : « Bon, on y retourne ! »

Léo : « On en est à la série rythmique supérieure sur l’estran. »

Max : « C’est tout plié 🙂 »

Léo : « Il y a encore alternance de microquartzites grises et de lits de phyllites rosées. »

Samuel : « Il y a des plis sur les rochers aussi. On y va ? »

Max : « Oui. Grimpe, on te suit. »

Samuel : « Je dois faire l’escalade ? »

Max : « Oui ! Tu vas voir, c’est rigolo 🙂 »

Samuel : « Et si je tombe ? »

Max : « Tu tomberas pas. Et de toutes façons, tu es une peluche. En arrivant au sol tu rebondirais et tu aurais rien du tout. »

Samuel : « Même pas mal ? »

Max : « Même pas mal ! Allez ! Grimpe ! »

Le chevalier : « Êtes-vous bien installés ? »

Max : « Oui bonome ! »

Samuel : « Léo me tient 🙂 Je peux pas tomber. »

Max : « On montrera les beaux plis à Princesse. »

Léo : « A Brindille et Arthur aussi ! »

Samuel : « C’est qui Brindille et Arthur ? »

Max : « Brindille c’est une lectrice de mon blog qui est venue nous voir quand bonome était tout cassé. Elle nous a emmenés au Royaume des Bernaches. Depuis elle vient avec nous de temps en temps. Et elle a adopté un petitours elle aussi. »

Samuel : « C’est Arthur ? »

Max : « Oui. Arthur petitours. »

Léo : « Brindille elle a un jardin avec ses propres zoisos. Arthur a écrit un article dans le blog de Max pour présenter son petit Royaume à lui. »

Samuel : « Il a son propre Royaume ? Rhooo la chance ! »

Max : « Oui mais il va moins souvent en inspection que nous. Et il a pas de sacado. »

Léo : « On devrait lui en offrir un. »

Max : « On va voir. Tu en penses quoi bonome ? »

Le chevalier : « Ce serait gentil. Je pense qu’il apprécierait le cadeau. »

Max : « Bon, quand tu iras à l’échoppe de sacados pour Samuel, tu en prendras un pour Arthur alors. Je le paierais bien mais on a toujours pas d’argent de poche… »

Le chevalier : « Tu ne vas pas remettre ça sur le tapis ! »

Max : « Bonome, serais-tu avare ? »

Léo : « Max ! »

Max : « Ben quoi ! J’essaye de comprendre moi ! »

Léo : « Qu’est ce qu’on ferait avec de l’argent de poche ? »

Max : « On pourrait faire des cadeaux à bonome ! »

Le chevalier : « Je n’ai pas envie de cadeaux Maxou. Je n’ai besoin de rien. Allez, continuons notre inspection. La mer commence à remonter… »

Max : « On se dépêche alors. Tu as d’autres choses à nous montrer ? »

Le chevalier : « Plus trop. Un petite grotte et les roches du Tournaisien supérieur. »

Léo : « Le tournaisien ? On connaît pas le tournaisien. »

Le chevalier : « C’est un étage du Mississippien dans le Carbonifère, qui s’étend de 359 à 347 millions d’années avant nos jours. »

Léo : « Mais avant on était au Wenlock, c’est-à-dire au Silurien. Et, si je me souviens bien de l’échelle stratigraphique, entre le Silurien et le Carbonifère il y a le Dévonien. Il est où le Dévonien ? »

Max : « Bonome ! Quelqu’un a volé le Dévonien ! »

Samuel : « Il y a pas de Dévonien alors ? »

Le chevalier : « Non, il n’y a pas de Dévonien ici. »

Max : « Mon bonome, comment cela est-il possible qu’il y ait pas de Dévonien mais du Carbonifère ? En Bretagne tu nous as dit que l’orogenèse avait eu lieu au cours du Carbonifère. »

Le chevalier : « Je te dirais bien qu’ici nous sommes dans l’arrière-pays et que l’émersion a eu lieu plus tardivement… »

Léo : « Mais ça explique pas la lacune du Dévonien… »

Max : « Il faudra faire des recherches alors… »

Samuel : « Tu vas chercher le Dévonien ? Mais le chevalier a dit qu’il y en avait pas ! »

Max : « Petit Sam, je vais pas chercher le Dévonien. Je vais chercher pourquoi il y a pas de Dévonien. »

Samuel : « Ah oui, d’accord. »

Max : « Bonome, tu as pas parlé d’une petite grotte ? »

Le chevalier : « Si, nous y allons… »

Samuel : « Attendez ! Moi aussi je voudrais être fotoé sur des plis. Il y en a de beaux là… »

Le chevalier : « D’accord mon petitours. Veux-tu que je t’aide à grimper ? »

Samuel : « Oh oui ! Merci chevalier 🙂 »

Max : « Tu as des fotos de tout tes petizours ? Ça va mieux ? »

Le chevalier : « Je n’ai rien demandé mais je suis ravi 🙂 »

Samuel (à Léo) : « Je suis son petitours 🙂 »

Léo : « Oui petit Sam. Il t’a adopté tout de suite. »

Max : « C’est ça la petite grotte ? »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « On va la voir ? On doit mettre nos casques ? »

Le chevalier : « Oui et oui. »

Max : « On y va alors ! »

Léo : « C’est la deuxième grotte aujourd’hui 🙂 »

Samuel : « On est des explorateurs 🙂 »

Max : « Tabarnak ! Rhooo la chance ! Rholala ! »

Léo : « Bonome, tu nous a bien expliqué que les korrigans ont enfermé des géants qui embêtaient les zoms dans des grottes en bord de mer n’est ce pas ? »

Le chevalier : « Oui Léo. »

Léo : « Tu m’en voudrais si j’enfermais Max dans cette grotte ? »

Le chevalier : « Mmmmm… Lui savonnerais-tu la truffe avec des ampélites avant ? »

Léo : « Oui, c’est une bonne idée. »

Le chevalier : « Alors d’accord. As-tu besoin d’aide ? »

Léo : « Ce serait bien aimable à toi. »

Max : « QUOI ? MAIS VOUS ALLEZ PAS BIEN DANS VOS TÊTES VOUS ! VOUS DISCUTEZ DE M’ENFERMER DANS UNE GROTTE ? COMME ÇA, TRANQUILLEMENT… ET DEVANT MOI EN PLUS ! MAIS JE SUIS PAS D’ACCORD MOI ! »

Léo : « On s’en fiche. On va t’enfermer quand même ! »

Samuel : « Cousin Max, je pense que Léo et le chevalier te taquinent parce que tu nous as imités. »

Max : « Ils disent qu’ils veulent m’enfermer dans une grotte ! »

Samuel : « Pour te taquiner ! »

Max : « Tu es sûr ? »

Samuel : « Je suis qu’un tout petitours et je les connais pas depuis longtemps mais je les imagine mal se débarrasser de toi en t’enfermant dans une grotte. Ils t’aiment beaucoup tu sais. »

Max : « Ils m’aiment beaucoup ? Ils me menacent de m’enfermer dans une grotte et tu en déduis qu’ils m’aiment beaucoup ! »

Samuel : « Cousin Max, ça suffit maintenant ! Ils rigolaient ! Dites lui, tous les deux, qui vous rigoliez ! »

Léo : « Oui Maxou. C’était pour de rire. »

Le chevalier : « D’accord avec Léo 🙂 »

Max : « Et ça vous amuse ? »

Léo : « Ouiiii 🙂 »

Max : « Je confirme : vous allez pas bien dans vos têtes… »

Samuel : « Bon, on va la voir cette grotte ? »

Le chevalier : « Nous y sommes… »

Léo : « Alternance de microquartzites grises et d’argilites roses… »

Max : « Pas très original… »

Samuel : « Assez commun dans le secteur même… »

Léo : « Bon, les lits sont bien nets. »

Max : « C’est vrai qu’on voit bien. »

Samuel : « La différence de compétence saute aux yeux. »

Léo : « Il y a de jolies plissements… »

Max : « Les microquartzites sont fracturées mais pas les argilites. »

Samuel : « Forcément puisque les microquartzites sont cassantes alors que les argilites sont ductiles. »

Léo : « Tout le monde sait ça ! »

Max : « Allez ! On passe à la suite. »

Samuel : « Pas trop mal cette petite grotte. »

Max : « Pas exceptionnelle non plus… »

Léo : « Ça valait quand même le coup d’œil. »

Max : « Oui, on passait par là alors il fallait bien faire le détour. »

Le chevalier : « Ça vous amuse de faire les petizours blasés ? »

Léo : « Ouiiii 🙂 »

Max : « Comme si on était des grands géologues 🙂 »

Le chevalier : « Vous êtes bêtes ! »

Léo : « On est un peu fatigués bonome. »

Max : « Tu te rends compte de tout ce qu’on a vu depuis ce matin ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Léo : « En plus, on en est qu’à l’observation ! On a pas encore essayer d’expliquer. »

Samuel : « Sauf le chevauchement. »

Léo : « Oui, certes. Mais tous les plis, les écailles, les lanières, les roches tout mélangées… »

Max : « Et l’absence du Dévonien ! On a pas expliqué l’absence du Dévonien ! »

Le chevalier : « Non, mais nous n’avons même pas encore vu le Carbonifère… »

Max : « On t’attend bonome ! Montre nous un peu ce Carbonifère ! »

Léo : « Tu as parlé du Tournaisien il me semble. »

Le chevalier : « Oui, premier étage du Carbonifère. Il est là… »

Le chevalier : « Vous pouvez voir deux formations : les grès et phyllites rouges de La Parée et les grès feldspathiques et phyllites bistres. Ces derniers s’étendent jusqu’au Marais Girard. »

Léo : « Jusqu’au filon de quartz tu veux dire ! »

Le chevalier : « Oui mon Léo. »

Max : « Sois un peu précis bonome s’il te plaît. Comment tu veux qu’on comprenne sinon ! »

Le chevalier : « Pardon mes petizours. Moi aussi je fatigue… »

Max : C’est pas grave mon bonome. Mais ne recommence plus sinon il nous faudra sévir. »

Léo : « Pour ton bien, évidemment. »

Le chevalier : « Merci mes petizours 🙂 »

Samuel : « Tu nous expliques le Tournaisien s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Ces deux formations, assez similaires, indiquent une sédimentation de turbidites déposées dans un bassin sédimentaire alimenté par l’érosion de reliefs situés à proximité et en cours de surrection. »

Max : « Voilà ! Tu recommences à parler le gondwanien ! Pfff ! Bonome, pourrais-tu utiliser quelques mots simples de temps en temps ? »

Le chevalier : « Oui Max. Ne crie pas Max. Venez voir, vous allez mieux comprendre… »

Max : « On est censés mieux comprendre là ? »

Le chevalier : « Ben… Oui ! »

Max : « Les cousins, vous comprendez mieux vous ? »

Léo : « On comprende rien du tout. »

Samuel : « Y’a personne qui comprende quelque chose. »

Léo : « Mais c’est très beau. »

Max (à Samuel) : « Tu vois Samuel, on t’avait prévenu. Bonome, il voit pas comme nous. Lui, là, il comprend quelque chose. Et il voit des tas de choses dans sa tête. »

Léo : « Alors que nous, on voit juste des belles roches. »

Max : « Bonome, aurais-tu l’obligeance de nous dire ce que tu vois dans ta tête ? Pas ce que tu vois avec tes yeux mais ce qu’il se passe dans ta tête. S’il te plaît. »

Le chevalier : « Il me semble que c’est évident ! Un bassin sédimentaire se ferme. Cela se passe par à-coups. A chaque fois, les sédiments du talus, instables, tombent et forment des turbidites qui se déposent plus bas en séquence de Bouma. »

Max : « Tu vois ça toi ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « Dans ta tête, il se passe ça ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

Léo : « La tête de bonome est comme le Tardis. Elle est plus grande à l’intérieur 🙂 »

Samuel : « C’est quoi le Tardis ? »

Max : « Mmmmm… Comment dire… C’est le vaisseau des Seigneurs du Temps. Il permet de voyager dans le temps et l’espace. Et, comme la tête de bonome, il est plus grand à l’intérieur qu’à l’extérieur. »

Léo : « Parce que bonome c’est un Seigneur du Temps. »

Max : « Il a vu la naissance de l’Univers. »

Samuel : « Chevalier, je crois que deux de tes petizours vont pas bien dans leur tête… »

Le chevalier : « Je confirme 🙂 »

Samuel : « Tu m’expliques les turpitudes des séquences des pumas s’il te plaît. »

Le chevalier : « Les turbidites et les séquences de Bouma. Viens voir… »

Samuel : « Max ! Léo ! Venez vous aussi ! »

Le chevalier : « Voilà… »

Samuel : « Il y a des tas de fines couches différentes… »

Le chevalier : « Et ici encore. On voit mieux d’ailleurs. »

Max : « D’accord bonome. On a vu. Tu expliques maintenant s’il te plaît. »

Le chevalier : « Oui mes petizours. Il me faudrait un schéma pour vous montrer le contexte…»

Max : « Demande à monsieur Internet. »

Le chevalier : « Oui, bonne idée… Voilà… »

Max : « Merci bonome. Tu as les références de ce document ? »

Le chevalier : « Non, j’ai oublié. »

Max : « Tu vas avoir une amende et comme tu pourras pas la payer tu vas aller en prison. Et nous on aura plus de bonome. »

Le chevalier : « Étudions ce document. Vous voyez que des avalanches sous marines donnent naissance à des cônes sédimentaires. »

Léo : « On voit. »

Le chevalier : « A chaque avalanche, un mélange de sédiments dévale la pente et vont se déposer sur le cône. Mais toutes les particules ne se déposent pas à la même vitesse. »

Max : « Les plus grosses tombent les premières. »

Léo : « Et les plus fines mettent du temps à se déposer. »

Le chevalier : « Exact. C’est ce que nous voyons… Regardez de nouveau. »

Max : « Bonome, mon bonomou… Pourquoi tu as pas bien pris la séquence complète ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas… On voit les deux tiers supérieurs d’un élément et le début d’un autre. »

Max : « Oui, il y a tout, mais pas dans l’ordre. Des fois, tu vas pas bien dans ta tête toi… »

Léo : « Regarde Max au lieu de râler… »

Le chevalier : « En haut de la foto, il y a la base de la séquence. Ce sont les éléments les plus lourds, les plus grossiers… Puis il faut observer le bas de la foto. Ce sont des grains un peu plus fins. »

Léo : « On voit. »

Le chevalier : « Au dessus, il y a des dépôts très fins à laminations entrecroisées. »

Léo : « C’est très beau… »

Le chevalier : « Puis il y a de nouveau des dépôts très fins à laminations parallèles et la séquence se termine par une fine couches d’argile. »

Samuel : « C’est ça la séquence de Bouma ? »

Le chevalier : « Oui mon petit Sam. »

Léo : « Ce sont donc des dépôts de turbidites. Et c’est répété, répété, répété… »

Max : « Bonome, pourquoi il y a des avalanches de sédiments ? »

Le chevalier : « Parce que la pente est instable. Ou alors, parce qu’il y a des petits séismes qui accompagnent la fermeture du bassin sédimentaire. »

Léo : « C’est sûrement la seconde hypothèse. »

Max : « Ben oui. L’océan centralien se ferme. Je pensais qu’il était déjà fermé au Carbonifère moi. »

Le chevalier : « Moi aussi 🙂 Mais si la sédimentation se poursuit c’est qu’il reste une petite mer. »

Max : « Forcément bonome, forcément… »

Le chevalier : « Mes petizours, je pense que nous allons arrêter là nos observations. »

Max : « Vous êtes d’accord les cousins ? »

Léo : « Oui, parce que je fatigue moi. »

Samuel : « Je crois que je comprendrai plus rien maintenant… »

Max : « Bonome, tes petizours sont d’accord. »

Le chevalier : « Il reste des tas de détails à observer mais nous les garderons pour une prochaine visite. »

Max : « Oui bonome. On retourne à notre monture ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « On peut pocher ? »

Le chevalier : « J’allais vous le proposer. »

Max : « Alors on grimpe. »

Léo : « Bonome, tu vas surement manger ton sandouich bientôt et aller à la taverne pour te caféiner. Mais après ? »

Le chevalier : « Si vous n’êtes pas trop fatigués nous pouvons allez nous promener dans le marais. Peut-être y verrons nous quelques oiseaux. »

Max : « Bonome, c’est surtout toi qui marches. Et tu nous expliques tout. Alors c’est si toi tu es pas trop fatigué. »

Le chevalier : « Ça devrait aller 🙂 »

Max : « Alors on y va ! »

Léo : « Moi, je vais dodoer un peu pendant le retour à la monture. »

Samuel : « Moi aussi. »

Max : « Tu vas te serrer contre Léo 🙂 »

Léo : « Laisse le dire Samuel. On s’en fiche. »

Max : « Ben moi je vais même pas dodoer. A tout à l’heure les dormeurs 🙂 »

Continuer la promenade

132-4 La Pointe Rouge

Lundi 31 Octobre, An III (encore…)

Max : « Bonomou, quand est-ce qu’on va à la Pointe Rouge ? »

Le chevalier : « Nous y allons Maxou. »

Max : « Tu surveilles la marée ? Je veux pas qu’on soit tout noyés à cause de la mer qui remonte… »

Le chevalier : « Moi non plus 🙂 »

Max : « On y va alors ? »

Le chevalier : « Oui, mais j’ai quelque chose à vous montrer en chemin. »

Max : « En chemin ? Mais elle est juste là la Pointe Rouge ! »

Le chevalier : « Je sais. Avançons un peu… Voilà ! Nous pouvons nous retourner… »

Max : « Alors… A gauche il y a un rocher tout plié et à droite… Des rochers avec des tas de couleurs différentes qu’on comprend rien du tout… D’accord… »

Léo : « Il y a une sorte de couloir entre les rochers… On est passés par là. C’est pas normal ça. »

Le chevalier : « Bien vu Léo. »

Max : « Bonome, à droite, il y a des ampélites. Mais les autres roches ? C’est quoi les autres roches ? »

Léo : « Les grises ? »

Max : « Oui, les grises. »

Le chevalier : « Je pense que ce sont des calcaires dolomitiques. »

Max : « Des calcaires de Dominique ? Dominique a laissé ses calcaires ici ? Il fait pas attention à ses affaires ce Dominique… »

Le chevalier : « Des calcaires dolomitiques ! »

Samuel : « Chevalier, c’est quoi les calcaires dolomitiques ? »

Le chevalier : « Ce sont des calcaires qui contiennent une part non négligeable de dolomie. »

Max : « Bien bien bien… Et qu’est ce que la dolomie mon bonomou ? »

Le chevalier : « Un carbonate double de calcium et magnésium. »

Léo : « On fait la chimie ? »

Le chevalier : « Si tu veux mon Léo. Le calcaire est de la calcite CaCO3. La dolomie a pour formule CaMg(CO3)2. »

Léo : « Et si il y a de la dolomie dans le calcaire on parle de calcaire dolomitique. »

Le chevalier : « Oui Léo. »

Max : « Et pourquoi il y a de la dolomie dans le calcaire ? »

Le chevalier : « Il existe plusieurs modes de formation de la dolomie. Elle peut précipiter directement à partir de l’eau de mer. Cela arrive dans les lagunes côtières le long des pays chauds. Elle peut également se former par remplacement partiel des ions Ca++ de la calcite par des ions Mg++ lors de la diagenèse dans des eaux riches en sels ferro-magnésiens ou par circulation d’eaux magnésiennes plus ou moins chaudes le long de fissures. »

Max : « D’accoooord… et alors ? »

Le chevalier : « Les dolomies et les calcaires dolomitiques sont souvent associées à une mer peu profonde et chaude, soumise à une forte évaporation. »

Léo : « Ils datent de quand ces calcaires dolomitiques ? »

Le chevalier : « Du Wenlock supérieur il me semble… »

Léo : « C’est encore le Silurien… Il faudra que tu nous fasses une synthèse de tout ce qu’on a vu… En comparant à la Bretagne… »

Le chevalier : « Je vais faire de mon mieux. »

Max : « Oui bonome. Bon, que voulais-tu nous montrer ? »

Le chevalier : « Regardez sur la gauche… »

Léo : « La zone toute lisse ? »

Le chevalier : « Oui, la zone toute lisse. »

Max : « On va voir ? »

Le chevalier : « Voilà ! »

Max : « C’est rigolo. Il y a des plis sous la zone toute lisse. »

Samuel : « Pourquoi c’est tout lisse ? »

Max : « C’est encore un miroir de faille Samuel. »

Samuel : « Dans ce sens là ? Alors c’est une faille F2. Le chevalier en a parlé tout à l’heure. »

Le chevalier : « Exact petit Sam. »

Léo : « Bonome, si il y a des plis derrière le miroir de faille, est-ce parce que les plis existaient déjà quand la faille est apparue ? »

Le chevalier : « Oui Léo. Tu viens de découvrir le principe de la chronologie relative. »

Léo : « La chronologie relative ? »

Max : « La chronologie c’est l’ordre des événements. Mais pourquoi relative ? »

Le chevalier : « Léo a bien compris que le plissement a précédé l’apparition de la faille. Mais nous n’avons aucune date à proposer pour ces événements. Nous pouvons seulement les dater l’un par rapport à l’autre. Nous avons donc une datation relative. »

Max : « D’accord. Merci bonome. »

Samuel : « On peut faire mieux en datation relative. Parce que les roches sont du Wenlock supérieur. On sait que les roches se sont déposées avant de se plier. On peut donc ajouter deux événements. Il y a eu dépôts des sédiments, formation des roches, plissement des roches et faille. »

Léo : « Et tout ça après le Silurien supérieur. »

Max : « Bonomou, il y a des stries sur le miroir de faille. Qu’est ce qu’elles t’apprennent ? »

Le chevalier : « Elles sont horizontales et parallèles entre elles… Elles nous indiquent le sens du déplacement… Le compartiment face à nous s’est déplacé vers la droite par rapport à celui sur lequel nous sommes. On parle de faille dextre. »

Max : « Tu as tout dit sur la faille ? »

Le chevalier : « Je crois… »

Max : « On peut regarder les plis ? J’aime bien les plis. »

Le chevalier : « Alors regardons les. »

Léo : « Tu vas les fotoer ? Je peux grimper pour servir d’échelle ? »

Max : « Tu veux faire l’escalade ? »

Léo : « Oui, il y a pas que toi qui sait faire l’escalade. Et puis j’aime bien que bonome me fotoe 🙂 »

Max : « Alors grimpe ! »

Max : « On voit une alternance de microquartzites et d’argilites roses… »

Léo : « Et c’est tout plié. »

Samuel : « C’est vraiment impressionnant tout ces plis… »

Léo : « Ben oui. Max, je comprends ce que tu disais tout à l’heure. On connaît la théorie mais j’ai du mal à imaginer comment ça a pu se plier comme ça… »

Max : « Ben oui… Bon, on avance ? »

Léo : « Regarde Max ! Il y a encore des plis sur le rochers ! »

Max : « C’est pire tout plié qu’en Bretagne ici. »

Samuel : « Encore ouf qu’il faut pas tout repasser 🙂 »

Max : « Oulala oui ! En plus, si on remettait tout à plat les roches recouvreraient la mer… »

Léo : « Bonome… »

Le chevalier : « Oui mon Léo. »

Léo : « C’est quelle formation ici ? Ce sont plus les séries rythmiques inférieures ni les phtanites… »

Le chevalier : « Exact ! Ce sont les séries rythmiques supérieures. »

Max : « Microquartzites beiges et argilites roses d’épaisseur centimétrique… »

Samuel : « Avec de nombreux et beaux plis… »

Max : « Et la Pointe Rouge ? Quand va t-on la voir la Pointe Rouge ? »

Le chevalier : « Pourquoi es-tu si impatient de la voir ? »

Max : « Primo, elle est très belle. Secundo tu y comprends rien du tout et je suis impatient de te voir rien comprendre du tout 🙂 »

Samuel : « C’est pas très gentil. »

Max : « Samuel, bonome comprend toujours tout. Il raconte toute l’histoire de la Terre quand tu lui présentes un caillou. Alors, de temps en temps, j’aime bien le voir pas comprendre. Ça le rend un peu plus humain. »

Samuel : « C’est pas bête… C’est bien qu’il comprenne pas alors. Chevalier, il faut que tu saches pas tout. C’est mieux pour notre équilibre. Sinon, on va faire le complexe d’infériorité. »

Léo : « Ben oui. Et on va finir dépressifs. »

Max : « Tu veux pas des petizours dépressifs quand même ? »

Le chevalier : « Non. Mais pour le moment, vous ne m’avez pas l’air dépressifs du tout 🙂 Mon petit Sam, ne t’inquiète pas, je ne connais pas tout. Et, tu sais, mes connaissances sur la géologie du coin sont assez superficielles. Et je ne suis absolument pas sûr de ce que je raconte. »

Max : « Connaissances superficielles… Vous entendez ça les cousins ? Ces connaissances sont assez superficielles. Pfff… »

Léo : « Ben c’est bonome… Il est comme ça tu sais. »

Le chevalier : « Allons voir la Pointe Rouge. »

Léo : « Elle est juste là. »

Max : « Bonome, mes lecteurs vont pas bien comprendre. »

Le chevalier : « Qu’est ce qu’ils ne vont pas bien comprendre ? »

Max : « Ben, on est lundi là. On est arrivés vendredi soir et hier on a fait la promenade. Si je dis pas des erreurs, il y a déjà huit articles sur la Vendée et on a même pas fini. »

Le chevalier : « Oui… »

Max : « En gros, je vais écrire un article tous les 50 mètres… »

Le chevalier : « Quand même pas ! »

Max : « Ben si ! Les porphyroïdes de la Sauzaie : 20 mètres entre l’accès à l’estran et le Rocher Sainte Véronique, un article. Le Rocher : 20 mètres, un article… Un article tous les 50 mètres je te dis. »

Le chevalier : « C’est pas tout à fait faux… »

Max : « C’est normal que je sois en retard dans mon blog… »

Léo : « Heureusement que les connaissances de bonome sont un peu superficielles… »

Le chevalier : « Et si nous passions à l’étude de la Pointe Rouge ? »

Max : « La Pointe des Cheveux qui Tombent 🙂 »

Léo : « Elle est belle ! »

Samuel : « Rholala oui ! »

Max : « Ben oui ! C’est pour ça que je voulais la voir… On peut s’en éloigner un peu et la regarder sous tous les angles s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Si Samuel et Léo sont d’accord. »

Léo (à Samuel) : « Tu vois Samuel, le chevalier demande toujours l’avis des autres petizours quand l’un d’entre nous demande quelque chose. »

Samuel : « Toujours ? »

Léo : « Oui oui. Je sais pas pourquoi parce qu’on est toujours d’accord. Mais il demande. »

Samuel : « Et si on lui disait qu’on est pas d’accord. Pour voir… »

Léo : « Bonome, Samuel et moi nous sommes consultés et on est pas d’accord. On veut pas voir la Pointe Rouge sous tous les angles. »

Le chevalier : « Max va être déçu. »

Léo : « On s’en fiche. On veut pas. »

Le chevalier : « Bien. Max tu entends ça ? Samuel et Léo ne veulent pas faire le tour de la Pointe Rouge. »

Max : « Ben on les laisse là et on y va tous les deux. Tu veux bien toi. »

Le chevalier : « Ça me paraît être un bon compromis. Samuel, Léo installez vous confortablement sur un rocher. Max et moi allons étudier tous les deux. Et on va voir la beauté. Amusez vous bien en attendant. »

Léo : « Bonome, c’est pas vrai ! »

Samuel : « Nous laisse pas ! »

Léo : « On veut venir nous aussi ! »

Samuel : « C’était pour voir ta réaction. »

Léo : « S’il te plaît bonome. »

Le chevalier : « 🙂 Je vous avais entendu… »

Léo : « Tu nous aurais pas laissés ? »

Le chevalier : « Laisser mes petizours sur un rocher ? Non non non ! Mes petizours… Que ferais-je sans vous ? Pochez vous tous les trois. »

Max : « On grimpe ! »

Max : « Elle est vraiment belle cette pointe. »

Léo : « On s’approche ? »

Le chevalier : « Demande à Max. »

Max : « Non, j’ai pas envie. Je reste là sur un rocher. Allez-y sans moi… »

Léo : « T’es trop bête ! Allez, en route ! »

Max : « Bonomou, pourrais-tu nous expliquer la Pointe Rouge malgré ton ignorance ? »

Le chevalier : « Elle est formée de schistes rutilants, de niveaux très étirés d’ampélites englobant des lentilles d’arkoses, de niveaux de phtanites et de calcaires dolomitiques. »

Max : « Et ça, c’est quand tu connais pas… D’accord. Je vois. »

Samuel : « On va faire le complexe d’infériorité alors. »

Léo : « Là tout de suite. »

Max : « Parce que nous, quand on connaît pas, on connaît pas. On dit pas tout ça. »

Léo : « On peut dire que c’est beau à la rigueur… »

Samuel : « Mais on fait pas une longue phrase avec que des mots que personne connaît. »

Max : « Bonome, parlerais-tu le gondwanien ? »

Le chevalier : « Il n’y a que rutilant que vous ne connaissez pas dans ma phrase. Les schistes rutilants sont des schistes riches en fer. »

Max : « Et il y a tout ça dans la Pointe Rouge ? »

Le chevalier : « D’après ce que j’ai lu. »

Max : « C’est un peu un résumé de toute la falaise alors. »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Léo : « Bonome, viens voir… »

Le chevalier : « Qu’as-tu vu mon Léo ? »

Léo : « Viens te dis-je ! »

Le chevalier : « Je suis là ! »

Léo : « Regarde là… »

Léo : « Et là… »

Max : « Comme c’est étrange… Ce sont les même roches mais elles ont pas du tout le même aspect. Comment expliques-tu ça grand chevalier sauroctone ? »

Le chevalier : « Je ne suis pas encore un chevalier sauroctone. »

Max : « Non, mais ça serait bien que tu t’y mettes ! Explications s’il te plaît. »

Le chevalier : « Vous n’avez pas d’hypothèse ? »

Léo : « Non. »

Max : « Non plus. »

Samuel : « Pas mieux… »

Le chevalier : « Revoyons les fotos… »

Le chevalier : « Ce sont effectivement les mêmes roches à savoir des argilites et des ampélites. Dans un cas elles sont bien lisses mais pas dans l’autre. »

Max : « Merci bonome mais ça on le sait déjà. Comment l’expliques-tu s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Par leur position. Leur hauteur plutôt. »

Max : « Leur hauteur ? »

Le chevalier : « J’hésite un peu à parler d’altitude… »

Max : « Explique toi un peu ! »

Le chevalier : « Les roches les plus basses sont usées par les galets lorsque la marée monte. »

Léo : « Ben oui ! J’aurai dû y penser ! »

Max : « C’est vrai. C’est tout bête… »

Le chevalier : « Vous ne pouvez pas penser à tout. Et vous devez être fatigués après tout ce que nous avons vu depuis ce matin. »

Max : « La matinée a été assez dense en effet. »

Samuel : « Assez dense ?! C’est tout ? »

Léo : « Max euphémise 🙂 »

Le chevalier : « Tiens, c’est intéressant ça… »

Max : « Qu’est ce que tu as vu encore ? »

Le chevalier : « Là… »

Max : « Oui… C’est sûrement très intéressant… »

Léo : « C’est quoi ? »

Le chevalier : « Des fentes en échelons… »

Léo : « Qu’est ce qu’elles te disent ces fentes en échelons ? »

Le chevalier : « Je suis un peu perplexe… Elles ne sont pas toutes parallèles… »

Léo : « Et si elles étaient parallèles ? »

Le chevalier : « Elles indiqueraient un cisaillement. »

Léo : « Elles annoncent une faille alors. »

Le chevalier : « Si le mouvement continue oui… Bien, voilà pour la Pointe Rouge. »

Max : « C’est tout ? »

Le chevalier : « Oui Max. Je t’ai dit que je ne comprenais pas tout ici. »

Samuel : « Tu nous a déjà expliqué beaucoup de choses fort savantes chevalier. Merci. »

Le chevalier : « Ça te plaît Samuel ? »

Samuel : « C’est encore mieux que ce que j’espérais 🙂 »

Max : « Tu es arrivé au bon moment. Le Royaume des Paons, la Vendée… »

Samuel : « Le Gondwana Max. On est au Gondwana nous. »

Le chevalier : « Retournons observer la série rythmique supérieure sur l’estran… »

Léo : « On pourrait faire une pause avant ? »

Max : « Une pause ? Maintenant ? »

Léo : « Oui, maintenant. »

Max : « Bonome, es-tu d’accord pour faire une pause maintenant ? »

Le chevalier : « Bien sûr Léo. Nous avons encore un peu de temps avant que la marée nous chasse de l’estran. »

Max : « Alors pause ! »

Continuer la promenade

132-3 Jusqu’à la Pointe Rouge

Lundi 31 Octobre, An III (encore…)

Max : « Bonomou ? »

Le chevalier : « Oui mon Maxou. »

Max : « C’est bien les câlins avec gratouillis 🙂 »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Max : « Mais on est naturalistes nous. »

Le chevalier : « Oui, vous avez des sacados. »

Max : « Il faudra en trouver un pour Samuel d’ailleurs. »

Le chevalier : « Il me semble que tu l’as déjà dit. »

Max : « Oui, sans doute… Bonome, et si on continuait la géologie ? Il y a encore des tas de rochers à voir. Tu veux bien ? »

Léo : « Oh oui ! S’il te plaît ! »

Samuel : « Ce serait gentil de ta part. »

Le chevalier : « Vous voulez continuer ? »

Max : « Ben oui ! C’est ce qu’on vient de te dire ! Pfff ! Tu comprends rien du tout ! »

Léo : « Max ! Tu parles pas comme ça à bonome ! »

Max : « Ben il comprend rien ! C’est pas de ma faute quand même ! »

Samuel : « Ils recommencent ! Tu les grondes jamais chevalier ? »

Le chevalier : « Pour quoi faire ? Ils se calment d’eux-mêmes. Et ils m’amusent. »

Samuel : « Tu es trop gentil avec tes petizours. Tu devrais sévir un peu. »

Max : « Hé ! Ho ! Le petitours blanc ! Çavapalatête ! Tu dis pas à mon bonome qu’il est trop gentil avec ses petizours ! Et tu lui dis encore moins de sévir ! »

Léo : « Et toi tu parles pas sur ce ton à Samuel ! »

Le chevalier : « Calmez vous un peu. Vous vouliez continuer ? Alors continuons. »

Samuel : « C’est là que tu comprends plus tout ? »

Le chevalier : « J’en ai bien peur… »

Samuel : « On y va quand même ! Allez, en route ! »

Max : « Mais… C’est moi qui dis ça normalement ! »

Samuel : « TU VAS PAS BIEN DANS TA TÊTE TOI ! METS TA CASQUETTE MAX ! OULALA ! QU’EST CE QU’ON VA FAIRE DE TOI ! PFFFF ! »

Léo : « Et toc ! »

Max : « Il m’a crié dessus… Bonome, Samuel m’a crié dessus ! »

Le chevalier : « Ouiiii 🙂 Je l’aime beaucoup ce petitours blanc. Tu viens Samuel, on va faire la géologie. »

Léo : « Ben et nous ? »

Le chevalier : « Vous venez aussi 🙂 »

Max : « Alors, en route ! »

Léo : « Qu’est ce qu’on va voir ? »

Le chevalier : « Nous allons commencer par observer les séries rythmiques inférieures. Elles sont visibles sur l’estran et en falaise. »

Léo : « Chouette alors ! »

Le chevalier : « Les voici… »

Léo : « C’est beau ! »

Max : « Tu dis toujours que c’est beau… »

Samuel : « Et toi tu lui fais toujours remarquer qu’il dit que c’est beau… »

Le chevalier : « Mes petizours, vous m’avez l’air bien dissipés. Peut-être devrions nous rentrer. »

Max : « Non bonome ! »

Léo : « On est sages ! »

Samuel : « On dissipe plus ! »

Max : « Bonomou, pourrais-tu nous expliquer un peu mieux les séries rythmiques inférieures s’il te plaît ? »

Léo : « C’est quoi comme roches ? »

Samuel : « On veut savoir nous. »

Max : « Parce qu’on est géologues. On est pas dissipés… »

Le chevalier : « Ce sont des phyllites. »

Léo : « Des phyllites ? On a jamais vu des phyllites ? »

Le chevalier : « Si, mais je n’ai pas donné ce nom. »

Léo : « Et là, tu affines 🙂 »

Le chevalier : « Oui 🙂 Les phyllites sont des roches feuilletées. D’ailleurs phyllite vient du… »

Max : « Grékancien 🙂 Ça faisait longtemps que tu avais pas parlé du grékancien. »

Le chevalier : « Et ça te manquait 🙂 Donc phyllite vient du grec φΰλλον qui signifie feuille. »

Léo : « Je comprends… il y a des feuillets collés les uns aux autres. Elles viennent d’où, les phyllites ? »

Le chevalier : « Ce sont des roches métamorphiques foliées composées à l’origine de micas à base de séricite et de chlorite. »

Max : « Ben voilà ! Léo te pose une question simple et quand tu réponds, on comprend rien du tout ! Bonome, s’il te plaît, pourrais-tu arrêter de parler en grékancien. S’il te plaît ? »

Le chevalier : « Je me suis emballé. Pardon Maxou. La séricite et la chlorite sont des minéraux argileux. »

Max : « Ben voilà ! Les phyllites sont constitués de minéraux argileux. Je suppose qu’ils ont été chauffés et comprimés et qu’une schistosité est apparue et ça a donné les phyllites. »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Léo : « Donc, le milieu de dépôt était encore calme. On est toujours sur le talus ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

Léo : « Mais l’océan centralien s’est élargi je suppose. Armorica est loin au Nord maintenant. »

Le chevalier : « Absolument. »

Samuel : « Alors on a vu les rhyolites machins qui montrent le tout début de l’ouverture de l’océan au sein du Gondwana. Et là, on voit l’océan élargi. Tabarnak ! C’est bien la géologie. On est au Gondwana 🙂 »

Léo : « Les zoms d’ici pensent qu’ils sont en Vendée et nous on est au Gondwana 🙂 »

Max : « Peut-être faudrait-il préciser à mes lecteurs qu’à l’époque, l’océan Atlantique existait même pas et que l’océan Centralien était orienté Est-Ouest. »

Léo : « Bonome, tout ça c’est les phyllites de la série rythmique inférieure ? »

Le chevalier : « Tout quoi ? »

Léo : « Tout ça, là ! La falaise, l’estran… »

Le chevalier : « Oui Léo. »

Léo : « On connaît l’épaisseur de cette série ? »

Le chevalier : « Difficile à dire avec tous les plissements… Moi, je ne la connais pas. »

Léo : « C’est pas grave. »

Max : « Oulala ! Regardez un peu la ! Et là ! C’est beau ! »

Samuel : « Cousin Max, tu dis toujours que c’est beau. On attendait une réponse de géologue nous 🙂 »

Max : « Tu te moques là ! Bonome, Samuel se moque de moi ! »

Le chevalier : « Qu’est ce qui ne va pas ? Ce sont tes propres mots il me semble. »

Max : « Oui, mais moi j’ai le droit ! C’est mon style ! Et je suis l’aîné. J’ai le droit de taquiner mes cousins plus jeunes. »

Le chevalier : « Samuel aussi. »

Max : « C’est pas juste… Samuel se moque de moi et bonome le gronde même pas… »

Léo : « Bonome, Maxou a raison : c’est très beau. Mais il faut que tu nous expliques. »

Le chevalier : « Expliquer quoi ? »

Léo : « Les belles roches ! Montre les fotos… »

Samuel : « A gauche, ce sont les phyllites. Mais là, on les voit pas en coupe. Elles sont penchées et érodées. Alors on voit plein de couches différentes. Mais à droite, je sais pas. »

Max : « On dirait des ignimbrites à grains très fins… Ce sont les mêmes couleurs. »

Le chevalier : « Tu as raison Maxou. Mais je ne suis quand même pas sûr que ce soit des ignimbrites bien qu’il y en ait de signalées au sein de la SRI… »

Max : « Tu sais pas ce que c’est alors ? »

Le chevalier : « Non. Je vous avais prévenus que je ne connaissais pas tout dans ce secteur… »

Max : « Chouette alors ! Bonome connaît pas tout ! »

Samuel : « Et cette couche noire ? »

Le chevalier : « Ce sont des ampélites. »

Léo : « Des ampélites ? Comme à Lam Saoz ? »

Le chevalier : « Oui mon Léo. »

Max : « Une fine couche comme ça ? C’est étrange… »

Léo : « Bonome, pourrais-tu faire un rappel sur les ampélites. Pour Samuel. Il était pas là en Bretagne alors il connaît pas les ampélites. »

Le chevalier : « Samuel, va toucher les ampélites s’il te plaît. »

Samuel : « Tu veux ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Samuel : « J’y vais… C’est un peu gras ! … Zutalor ! J’ai la patte toute noire ! »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Léo : « Tu viens de découvrir que les ampélites sont très riches en matière organique 🙂 »

Le chevalier : « Il peut y avoir jusqu’à 25 % de carbone… »

Max : « Et avec le carbone il y a encore des argiles. »

Le chevalier : « Oui, on parle parfois de schistes graphiteux d’ailleurs. »

Léo : « Il y a un rapport avec la vigne aussi, mais je me souviens plus. »

Le chevalier : « Oui, à cause du grékancien. Ampélos signifie vigne. On mettait des ampélites dans les vignes pour enrichir la terre en matière organique et parce qu’on croyait que la pyrite qu’elles contiennent repoussait les chenilles. »

Max : « La pyrite, c’est du sulfure de fer, FeS2. »

Léo : « Et la richesse en matière organique et en pyrite indique un milieu réducteur. Il y avait pas beaucoup de dioxygène. Alors le fer se combinait avec le soufre qui s’oxydait pas non plus, et la pauvreté de dioxygène empêchait la décomposition de la matière organique. »

Samuel : « Rholala ! Vous connaissez bien les ampélites vous. »

Léo : « On en a déjà vu. C’est normal. »

Max : « Même que dans les ampélites de Lam Saoz, on a trouvé des graptolites, des fossiles bizarres que personne connaît à part bonome. »

Léo : « On les a trouvés en 2 minutes. Bonome les avait même pas vus l’année d’avant. »

Max : « On est des bons fossileurs, nous. »

Samuel : « Il y a des graptolites ici aussi ? »

Le chevalier : « Quelques rares découvertes… Du même genre qu’à Lam Saoz. »

Max : « C’était la même mer bonome. Mais sur l’autre rive. »

Le chevalier : « Savez vous que si les ampélites avaient été un peu plus chauffées et comprimées, elles auraient donné du pétrole ? »

Max : « Du pétrole ? Le pétrole se forme à partir des ampélites ? »

Le chevalier : « Non, à partir de matière organique. »

Max : « Tu nous expliqueras ça une autre fois. »

Léo : « D’autres choses sur les ampélites ? »

Le chevalier : « Oui Léo. Elles sont très friables. On dit qu’elles ne sont pas compétentes. »

Léo : « Tu nous as déjà expliqué. Les roches peuvent être compétentes. On dit aussi cassantes. Ou alors elles peuvent être non compétentes ou ductiles. »

Le chevalier : « Quelle mémoire Léo ! Les roches ductiles sont souvent à la base des chevauchements ou des écailles… C’est pour cette raison qu’ici, les ampélites sont souvent débitées en lanières. »

Léo : « Quand tout se plisse ou se complique à cause de la tectonique, les ampélites résistent pas du tout et c’est là que ça se décolle et que ça glisse… »

Le chevalier : « Oui mon Léo. On dit qu’elles forment des couches-savons. »

Léo : « Et tout glisse dessus ! Hopla ! »

Max : « Tu vois Samuel, ça, c’est bonome quand il comprend pas tout… »

Samuel : « Et Léo comprend tout tout le temps… »

Max : « Oui, on a l’impression qu’il connaît aussi bien que bonome. Il doit être autiste… »

Léo : « JE SUIS PAS AUTISTE ! TU ARRÊTES AVEC L’AUTISME OU JE TE SAVONNE LA TRUFFE AVEC DES AMPÉLITES ! »

Le chevalier : « J’aimerais bien voir ça 🙂 »

Léo (au chevalier) : « C’est vrai ? Je peux ? »

Le chevalier : « Quand même pas Léo. Je ne peux pas te laisser faire. »

Léo : « D’accord… Il le mériterait quand même… »

Samuel : « Regardez les ampélites sur la falaise… »

Le chevalier : « Oui… Nous les reverrons plus loin. »

Max : « On regarde pas ? »

Le chevalier : « Non, pas là. »

Max : « Samuel nous montre des ampélites et on les regarde pas… C’est pas gentil ça. Viens Samuel, on s’en fiche de bonome. On va voir les ampélites sur le rocher. … Bonome veut pas étudier ici parce qu’il connaît rien du tout à ce rocher. Mais on s’en fiche. On observe et puis c’est tout. »

Samuel : « Cousin Léo, tu comprends ce rocher toi ? »

Léo : « Non… Au dessus des ampélites je dirais que ce sont les phyllites vertes et roses de la série rythmique inférieure. Mais en dessous, je sais pas. »

Max : « Pas grave. Bonome, on continue ! »

Léo : « On va voir la Pointe Rouge ? »

Le chevalier : « Pas encore. J’ai quelque chose à vous montrer. Venez… »

Max : « Encore une faille ! »

Le chevalier : « Exact Maxou ! »

Max : « Dis bonome, il y a des failles comme ça et des failles comme ça. Pourquoi ? »

Le chevalier : « Mon petitours… Il y a effectivement deux familles de failles. Certaines sont orientées parallèlement à la côte. Ce sont les failles F1. Les autres sont perpendiculaires à la côte. C’est la famille de faille F2 à laquelle appartient celle-ci. »

Max : « D’accord. Léo, qu’est ce que tu observes ? »

Léo : « Le miroir de faille et les deux compartiments… »

Léo : « On voit bien le miroir de faille. Samuel, le miroir c’est la zone toute lisse. C’est la surface au long de laquelle a eu lieu le mouvement. A droite, ce sont les phyllites. Elles sont très redressées. Presque verticales même. A gauche, je sais pas ce que c’est. Mais c’est moins penché… »

Le chevalier : « Bien vu Léo. C’est la formation de droite qui est venue chevaucher celle de gauche. On parle de faille inverse. Cette faille nous indique qu’il y a eu un serrage Nord-Sud. »

Léo : « Merci bonome. »

Max : « Dis Léo, tu as remarqué que tu dis de plus en plus souvent bonome ? »

Léo : « J’avais pas fait attention… »

Max : « Depuis que Sam est arrivé 🙂 »

Léo : « Ça t’embête pas chevalier ? »

Le chevalier : « Non mon petitours. Je suis content d’être ton bonome 🙂 Samuel, toi aussi tu peux m’appeler bonome si tu veux. »

Samuel : « Pas tout de suite chevalier. Je viens d’arriver moi. On se connaît pas encore très bien. J’oserai pas. »

Le chevalier : « Sens toi libre petit Sam. »

Samuel : « Merci chevalier. »

Léo : « Mmmmm… »

Max : « Pourquoi tu mmmmmes en te grattant la tête Léo ? C’est parce que Sam veut pas appeler bonome bonome ? »

Léo : « Mais non 🙂 C’est à cause de cette pointe d’ampélites au sol… »

Max : « Qu’est ce que tu vas dire en voyant le rocher ! »

Léo : « Je dirais bien que c’est beau mais tu te moquerais de moi… »

Max : « Pas à chaque fois Léo, pas à chaque fois… »

Léo : « Tu trouves pas ça beau toi ? »

Max : « Ben si ! Évidemment ! »

Samuel : « C’est encore à cause de la tectonique ? »

Le chevalier : « Oui petit Sam. »

Max : « Bonome, on peut grimper sur le rocher pour que tu nous fotoes ? »

Le chevalier : « Allez-y ! Et après nous ferons une courte pause avant d’aller voir la Pointe Rouge. »

Continuer la promenade

132-2 La Grotte du Four à Catteau et le chevauchement

Lundi 31 Octobre, An III

Max : « Bonome, on continue la pause ? »

Le chevalier : « Oui, regarde 🙂 »

Max : « Samuel fait dodo 🙂 »

Léo : « Il a déjà vu beaucoup de choses fort savantes depuis son arrivée… »

Max : « Tous les zoisos des Royaumes de Charentmaritimie, le Royaume des Paons, la géologie de la Vendée… »

Le chevalier : « Deux cousins qui le chahutent… »

Léo : « Je le chahute pas, moi. Je veille sur lui. »

Le chevalier : « Je sais mon Léo. Max m’a dit que Samuel dormait contre toi toutes les nuits. Tu arrives à dormir, toi ? »

Léo : « Je peux pas bouger mais j’arrive à dormir. Je crois que ça le rassure de dormir contre moi. »

Max : « Tu es son doudou 🙂 »

Léo : « Il nous a jamais raconté sa vie au Lac Saint-Jean… »

Le chevalier : « Non, c’est vrai. »

Léo : « Il a peut-être vécu des événements terribles qui font qu’il a peur la nuit. »

Max : « Il faudra enquêter. Mais, en attendant, maîtrise ton imagination Léo. Il a l’air en pleine forme ce petitours blanc. »

Léo : « Tu as raison Maxou. Il a juste besoin d’un peu d’affection. »

Max : « Il a du être sevré trop tôt… Ça arrive mais c’est pas bien grave. Bon, on attend qu’il se réveille ou on y va sans lui ? »

Léo : « Tu vas pas bien dans ta tête, Max ! On va pas le laisser là le petit Sam ! »

Max : « Je voulais pas le laisser là ! Mais bonome pourrait le pocher. »

Léo : « Et il verrait pas la géologie compliquée ? Non, je suis pas d’accord. »

Max : « On le réveille alors ? »

Léo : « Non, on réveille pas le petit Sam ! »

Max : « Oulala ! Léo pourrait mordre si on embêtait le petit Sam… »

Samuel : « Mmmmmm… Vous parlez de moi ? Qu’est ce que j’ai fait ? »

Léo : « Rien Samuel. Tu es un gentil petitours. »

Samuel : « Je crois que j’ai tout dormi… »

Max : « Oui, tu as tout dormi. La pause est terminée. »

Samuel : « On reprend la géologie ? »

Léo : « Nous t’attendions. »

Samuel : « Alors on y va ! C’est parti. »

Max : « On voit quoi maintenant bonome ? »

Le chevalier : « Quelque chose qui va vous plaire, dans la Grotte du Four à Catteau. »

Max : « Une grotte ? On va dans une grotte ? Il faut les casques ! Bonome, as-tu prévu un casque pour Samuel ? »

Le chevalier : « Évidemment ! Je te connais Maxou 🙂 Sachez quand même que ce n’est pas une vraie grotte. Une grotte de petitours à la rigueur… »

Max : « On y va bonome, on y va ! »

Léo : « Rhoooo… »

Max : « Rholala la chance 🙂 Attendez avant d’approcher. Il faut étudier la vue générale… Revoyons la foto en grand… »

Léo : « Nous t’écoutons monsieur Max. »

Max : « A gauche on voit des roches blanches. D’après leur position je dirais que ce sont les arkoses qu’il y a au-dessus des ignimbrites. En dessous, il y a le bout du Rocher Sainte-Véronique en phtanites. Et à droite, on sait pas encore. Les relations entre toutes ces roches ont l’air étranges… On peut aller voir maintenant. » 

Le chevalier : « Oui, nous allons commencer par le bas de la paroi, sur la gauche. Mettez vos casques et allez-y. »

Max : « Oui bonome ! Petizours, casques sur la tête ! En avant, marche ! »

Le chevalier : « Alors ? »

Léo : « C’est bôôôô ! »

Max : « Oui Léo, c’est beau. Mais je crois que bonome nous demandait notre avis de géologue. »

Léo : « Et un géologue peut pas trouver ça beau ? »

Max : « Si, mais il le dit pas. Il donne une réponse géologique puisqu’il est géologue. »

Léo : « Et ben moi je suis un géologue qui dit que c’est beau ! »

Max : « Tu es même pas géologue ! Tu es un petitours ! »

Léo : « Un petitours naturaliste ! Et dans naturaliste il y a géologue ! »

Samuel (au chevalier) : « On les laisse faire ? »

Le chevalier : « Oui, profitons du spectacle 🙂 »

Max : « Un tout petit géologue alors ! »

Léo : « Tu es pas plus grand que moi je te signale ! »

Max : « Mais moi je dis pas que c’est beau ! »

Léo : « Non, tu dis rien du tout ! Ou alors tu dis que c’est compliqué ! »

Le chevalier : « Il suffit ! Cessez de vous chamailler ! Léo a raison de dire que c’est beau. Rien n’empêche de le dire avant d’étudier. Max, présente tes excuses à Léo ! »

Max : « Mais… »

Le chevalier : « Immédiatement ! »

Max : « Oui bonome, pas fâcher bonome… Mon Léo, je te présente mes excuses. Tu es un vrai géologue qui trouve que c’est beau. Hopla ! On peut étudier maintenant 🙂 »

Léo : « Ça ressemble aux phtanites de Sainte-Véronique. Mais en moins noir, avec plus de niveaux argileux. »

Le chevalier : « Exact Léo. Les niveaux riches en matière organique sont plus rares. »

Max : « Ce sont encore des phtanites ? »

Le chevalier : « A vrai dire, je n’ai jamais lu le nom que l’on donne à ces roches… Dans la littérature scientifique, on parle des séries rythmiques inférieures. »

Max : « On connaît leur âge ? »

Le chevalier : « Elles datent du Wenlock, au Silurien inférieur. En gros, de 440 à 420 millions d’années avant nos jours. »

Max : « On voit bien la stratification S0. »

Léo : « Mais elle est pas horizontale. C’est encore tout penché. »

Max : « Mais au moins, il y a pas de plis… »

Le chevalier : « Venez voir… »

Le chevalier : « Nous allons étudier le pilier au centre de la foto… »

Max : « On y va bonome 🙂 »

Samuel : « Qu’est ce que c’est beau ! »

Max : « C’est vrai petit Sam. »

Léo : « Alors lui, il a le droit de dire que c’est beau ! Quelle injustice ! »

Max : « Ben non ! C’est parce que tu m’as convaincu qu’un géologue pouvait dire que c’est beau ! »

Léo : « C’est vrai ? »

Max : « Ben oui mon Léo. »

Léo : « Chouette alors ! Chevalier, c’est quand même dommage que tu aies pas réussi à rendre compte des vraies couleurs sur ta foto. Problème de luminosité je suppose… »

Le chevalier : « Oui Léo. Je fotoe toujours un peu hâtivement. »

Léo : « Et tu négliges la technique. Mais c’est à cause de nous. Tu préfères observer et nous expliquer que soigner le fotoage. »

Max : « Tu es pas fotoeur bonome. Tu es naturaliste. »

Le chevalier : « Merci pour votre indulgence 🙂 Décalons nous un peu vers la gauche, vers le rocher Sainte-Véronique. »

Max : « Ah oui, d’accord… C’est plus pareil ici… »

Samuel : « Max ! Vite ! Va chercher le fer à repasser ! Qu’est ce qu’elle va dire Princesse ! Oulala ! Les vacances sont gâchées ! »

Max : « 😀 »

Léo : « On voit bien les plis isoclinaux formés par les couches jaunes… »

Max : « Dans les couches noires aussi… »

Samuel : « Alors là, c’est pas tout plié et juste à côté c’est tout plié… »

Max : « C’est vrai ça… Bonome, je vois bien les plis et j’ai un peu appris la stratigraphie. Les couches se déposent horizontalement et les plus anciennes sont en dessous des plus récentes. Et là, il y a des plis. J’en déduis donc qu’il y a eu des plissements. Forcément. Mais j’arrive pas à bien me représenter ce qu’il s’est passé. Je pourrais faire des schémas qui montrent les différents stade de l’évolution entre le dépôt des couches et ce que j’observe. Mais quand même… Tu comprends ce que je veux dire ? »

Le chevalier : « Bien sûr Maxou. Comment réussir à plier des couches de roches comme une feuille de papier ? D’autant plus que des couches sont pliées, alors que celles situées quelques mètres plus loin ne le sont pas… Et, dans l’imaginaire collectif, rien n’est plus immuable qu’une roche… C’est un problème auquel tous les géologues sont confrontés. On s’y fait tu sais… »

Léo : « Regardez moi ces plis… »

Max : « Pfff… La couche noire… Elle est pliée en un pli isoclinal. Mais le pli est décalé par une faille… »

Le chevalier : « On parle de pli faillé. »

Max : « Elle était en forme la tectonique ici 🙂 »

Le chevalier : « Ce n’est pas fini. Retournons voir au-dessus des couches non plissées… Voilà 🙂 »

Max : « Bonome… »

Le chevalier : « Oui Max 🙂 »

Max : « En bas de la paroi il y a les séries rythmiques inférieures du Wenlock. Mais en haut… »

Léo : « On dirait les phtanites de Sainte-Véronique du Llandovery. »

Max : « Et si je dis pas des erreurs le Wenlock c’est après le Llandovery, juste après même. Alors, normalement les séries rythmiques inférieures devraient être au-dessus des phtanites, pas en-dessous… Montre la foto… »

Max : « Ben oui, les phtanites sont bien au-dessus… »

Samuel : « C’est tout inversé ! »

Léo : « Mmmmm… J’ai une hypothèse… »

Samuel : « Cousin Léo a toujours des hypothèses 🙂 »

Léo : « Serions-nous en présence d’un chevauchement ? »

Le chevalier : « Nous sommes 🙂 »

Max : « C’est ça que tu voulais nous voir découvrir par nous mêmes ? »

Le chevalier : « Oui Maxou, et vous ne m’avez pas déçu 🙂 »

Léo : « Rholala ! Un chevauchement ! »

Samuel : « Les roches de là sont passées par dessus les roches d’ici ? C’est ça un chevauchement ? »

Le chevalier : « Oui Samuel. Plus précisément une nappes de roches est passée par dessus une autre nappe. Vous vous souvenez des ignimbrites de la Sauzaie ? »

Max : « Ben oui ! Elles sont juste là ! »

Léo : « Et au nord de Brétignolles… »

Le chevalier : « C’est toute cette nappe qui s’est décollée de son socle est qui est venue chevaucher ici. »

Léo : « J’en reviens pas ! Un chevauchement… »

Max : « Léo, on en a déjà vu un en Bretagne. »

Léo : « Ben oui, je sais, mais quand même ! Tu t’habitues, toi, à ce que des morceaux de roches de plusieurs kilomètres sur plusieurs kilomètres se déplacent et se grimpent dessus comme ça ? »

Max : « Non, c’est vrai… »

Le chevalier : « Observons un peu le détail… »

Max : « Rholala ! Alors en bas, il y a les roches de la série rythmique inférieure… Bonome, la petite surface plane, c’est quoi ? »

Le chevalier : « Une surface de décollement. »

Max : « Mais… Elle est dans la série rythmique ! Il y a eu des chevauchement dans la série elle-même ? »

Le chevalier : « Oui, il y a des écailles. »

Léo : « On voit bien le chevauchement principal. A peu près à l’équateur de la foto. Au-dessus ce sont les phtanites. »

Max : « Et il y a une autre surface de chevauchement… »

Le chevalier : « C’est peut-être une écaille de la série rythmique qui a chevauché les phtanites… »

Max : « Elle était vraiment en forme la tectonique 🙂 »

Le chevalier : « On peut observer le chevauchement vers la gauche aussi. Regardez… »

Léo : « C’est bizarre ! Ici, la série rythmique, en bas, est pas du tout pliée… »

Le chevalier : « C’est vrai… Voyons maintenant les surfaces de contact… »

Léo : « Dire que c’est le long de cette surface que les roches se sont déplacées… »

Max : « C’est normal que ce soit tout lisse… »

Léo : « Bonome, est-ce qu’il y a des stries qui indiquent le sens du déplacement ? »

Le chevalier : « Pas à ma connaissance… »

Samuel : « Chevalier, pourrais-tu remontrer la dernière foto s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Bien sûr mon petitours. »

Max : « Tu as vu quelque chose ? »

Samuel : « Oui, en bas à droite… Regardez les plis noirs… »

Max : « Ça alors ! Bonome, tu avais pas vu ! Tu as donc pas fotoé. Tu peux recadrer l’image ? »

Le chevalier : « Elle ne va pas être très nette. Essayons… »

Max : « C’est pas mal bonome. »

Le chevalier : « Attendez un peu… Mmmmm… Là… Voyons ça… Mmmmm… Ça ira ! Regardez un peu ça ! »

Max : « Tu te lances dans l’utilisation de logiciels graphiques ? On voit que tu débutes… »

Léo : « Max ! »

Max : « Ben quoi ? Le trait est pas très assuré et l’étoile jaune est toute petite. Tu as pas réussi à l’agrandir bonome ? »

Le chevalier : « Non… »

Max : « Pas grave. C’est bien d’avoir essayé. Je pourrai utiliser cette image pour mon blog ? »

Le chevalier : « Bien sûr Maxou. »

Max : « Merci bonome. Voyons ça… »

Max : « En bas à droite, il y a la série rythmique tout plissée. On voit bien le pli que Samuel a découvert. Au dessus du premier trait rouge la série rythmique a pas l’air plissé. C’est un chevauchement interne à la formation. Et le second trait rouge est le chevauchement principal. C’est là que les phtanites viennent sur la série rythmique. L’étoile jaune, si mes lecteurs réussissent à la voir, montre la surface de contact entre les deux formations. »

Le chevalier : « Bravo Maxou. »

Max : « Merci mon bonome 🙂 »

Le chevalier : « La journée vous plaît-elle ? »

Samuel : « Rhoooo oui 🙂 »

Léo : « Oui bonome. On a vu un chevauchement 🙂 »

Max : « Et tu fais pas trop compliqué pour le moment. Je vois bien que tu te retiens 🙂 C’est gentil. »

Le chevalier : « Je propose de faire une autre pause avant d’attaquer la suite. »

Max : « Tu vas manger ton sandouich ? »

Le chevalier : « Non, je n’ai pas encore faim. Vous allez encore faire la bagarre ? »

Max : « Non, pas tout le temps. On va rester avec toi. Mais d’abord on va retourner observer les roches. Tu veux bien ? »

Le chevalier : « Bien sûr. N’hésitez pas à m’appeler si vous avez besoin d’explications. »

Max : « Merci bonome. Mais on va essayer de te laisser méditer. Évite de partir dans ta tête quand même 🙂 »

Le chevalier : « Oui Maxou. A tout à l’heure 🙂 »

Un peu plus tard…

Léo : « Bonome, je peux interrompre ta méditation ? »

Le chevalier : « Oui Léo. »

Léo : « Je comprends pas bien la falaise là. Tu veux pas m’expliquer ? »

Le chevalier : « Qu’est ce que tu ne comprends pas ? »

Léo : « Les relations entre les arkoses blanches et les phtanites chevauchées par la série rythmique inférieure. »

Le chevalier : « Je vois… Tu veux bien aller chercher Max et Samuel s’il te plaît. Les explications vont peut-être les intéresser. »

Léo : « J’y vais 🙂 »

Max : « On est là ! »

Samuel : « On t’écoute 🙂 »

Le chevalier : « Normalement, et si les datations sont correctes, la série rythmique inférieure est en continuité avec les phtanites. Les roches se ressemblent beaucoup. On note juste une diminution de la proportion de quartz avec le temps. Les niveaux argileux sont de plus en plus nombreux et ceux de phtanites le sont moins. »

Max : « D’accord. Mais les arkoses de la formation des porphyroïdes de la Sauzaie ? »

Le chevalier : « Vous me rappelez de quand elles datent ? »

Léo : « Le Trémadoc ! Ordovicien Inférieur ! »

Max : « Et c’est avant le Silurien. Normalement, les arkoses devraient être sous les phtanites. Là, on voit bien qu’elles sont dessus ! »

Le chevalier : « Oui, je ne peux pas le nier… »

Max : « Comment tu expliques ça mon bonome ? »

Le chevalier : « En fait, ce sont les porphyroïdes qui sont chevauchants sur les phtanites. Mais en avançant, elles ont entraîné des écailles de phtanites qui ont elles-même chevauché la série rythmique inférieure. »

Léo : « D’accord. Je comprends mieux maintenant. »

Max : « Bonome, on peut retourner de l’autre côté du Rocher pour voir le chevauchement ? Le vrai, des porphyroïdes sur les phtanites. S’il te plaît ? »

Le chevalier : « Que ne ferais-je pas pour mes petizours 🙂 Pochez-vous. »

Léo : « Chouette alors ! On y va en poche ! »

Max : « Mon bonome, pourrions-nous prendre un peu de recul s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Pour une vue générale du site ? »

Max : « Ben oui. »

Le chevalier : « Ça te va ici ? »

Max : « Oui, merci bonome. »

Léo : « Nous t’écoutons Max. »

Max : « C’est encore moi qui explique ? »

Samuel : « Oui, nous en avons décidé ainsi 🙂 »

Max : « D’accord. On connaît presque tout maintenant. En blanc ce sont les arkoses qui appartiennent à la formation des porphyroïdes de la Sauzaie. An centre, on voit bien la terminaison du Rocher Sainte-Véronique. Il forme un pli plissé. Et à gauche il y a la série rythmique inférieure. »

Le chevalier : « Les roches de la série rythmique inférieure se prolongent vers nous, sur l’estran. »

Max : « Avançons un peu… »

Max : « Voilà ! A la base des arkoses il y a une couche un peu jaune. C’est quoi ? »

Le chevalier : « Nous verrons mieux cette couche tout à l’heure. Regardez plutôt les différences de pendages. A droite, les strates sont presque verticales alors qu’au centre, elles sont peu penchées. »

Léo : « Bonome, en haut à droite, il y a des roches noires. Ce sont des phtanites ? »

Le chevalier : « Il faudrait aller voir. Mais ça ne m’étonnerait pas. »

Max : « Ben oui, la tectonique est capable d’avoir déposé des phtanites tout là haut, oulala ! »

Max : « Pfff… C’est vraiment tout chamboulé ici 🙂 »

Léo : « Le coin, en triangle, ce sont des éboulis ? »

Le chevalier : « On dirait. »

Léo : « Alors il y a la terminaison des arkoses juste à gauche. Rholala ! »

Samuel : « Chevalier, je crois que tu dis des erreurs… »

Le chevalier : « Je t’écoute mon petitours. »

Samuel : « On dirait que les strates, en haut à droite, sont pas presque verticales. Je dirais plutôt qu’elles forment tout un tas de plis très serrées. »

Le chevalier : « Effectivement… Bien vu Samuel, bravo 🙂 Passons de l’autre côté du rocher… »

Léo : « Rhoooo ! »

Max : « Tu vois bonome, si on avait commencé par ici j’aurais rien compris du tout mais là ça va. »

Samuel : « C’est grâce à toi chevalier. »

Max : « Bon, il y a quand même le problème de la couche jaune. Parce qu’on voit bien les arkoses blanches qui appartiennent à la formation des porphyroïdes de la Sauzaie. Et à droite, ce sont les phtanites. On les reconnait bien maintenant. Mais cette couche jaune… C’est quoi cette couche jaune ? »

Le chevalier : « Ce sont des métarhyolites mylonitiques. Tout le monde sait ça Maxou. »

Max : « Alors toi ! Tu peux pas t’en empêcher ! Qu’est ce qu’on va faire de toi bonome ? Pfff… »

Léo : « Max, je crois qu’il le fait exprès pour t’embêter 🙂 »

Max : « Je sais mon Léo, je sais… Pourquoi crois-tu que je lui ai pas crié dessus ? »

Samuel : « Chevalier, je comprends pas les métarhyolites mylonitiques moi. C’est quoi ? »

Le chevalier : « Rassure-toi mon petit Sam, tu ne dois pas être le seul à ne pas comprendre. Bon, le préfixe méta- signifie que la roche a subi un important métamorphisme. Ici, il est placé devant le nom de la roche, la rhyolite. »

Max : « C’est pas vraiment une rhyolite. C’est une ignimbrite rhyolitique. »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Léo : « Et mylonitique ? Ça informe sur quoi ? »

Le chevalier : « Ça indique que la roche a connu une recristallisation importante des minéraux qui la composent, sous l’effet d’une intense déformation. Les roches mylonitiques ont une texture très finement litée et des grains très fins, souvent invisible à l’œil nu. »

Samuel : « Je comprends pas tout quand même… »

Léo : « Moi je crois comprendre. En fait, cette couche jaune, au début, c’est de l’ignimbrite rhyolitique. En fait, je pense que c’est plutôt des arkoses. Mais comme elles viennent de l’érosion des ignimbrites, c’est un peu pareil. Si on regarde bien, cette couche est à la base du chevauchement. C’est cette couche qui a le plus subi les effets du chevauchement. »

Max : « Comment ça ? »

Léo : « Max, frotte tes pattes l’une contre l’autre très fort. »

Max : « Comme ça ? »

Léo : « Frotte plus fort ! »

Max : « Aïe ! Ça brûle ! Ouille ! Ouille ! »

Léo : « Tu comprends ? »

Max : « En frottant l’une contre l’autre lors du chevauchement les couches se seraient échauffées comme quand j’ai frotté mes pattes l’une contre l’autre ? »

Léo : « Oui ! Et la couche la plus proche du frottement s’est encore plus métamorphisée. Les cristaux se sont modifiés et tout ça et ça a donné la couche jaune. »

Max : « Bonome, il a bon ? »

Le chevalier : « Oui, il a bon. »

Samuel : « Tu es un grand géologue cousin Léo 🙂 »

Max : « Comment tu fais pour savoir tout ça Léo ? »

Léo : « Je sais pas… Bonome explique et après je comprends. »

Max : « Mais il a pas expliqué les métamachins mignonlitiques. »

Léo : « Ben non. Mais… Vous trouvez que je suis prétentieux si je dis que c’est pas difficile d’y penser ? »

Max : « Mon Léo, je pourrai jamais dire que tu es prétentieux. Je sais même pas si tu as des défauts… Tu trouves ça tout seul ? Comme ça ? »

Léo : « Ben oui… »

Max : « Bonome, je sais que je t’ai déjà posé la question mais il serait pas autiste notre Léo ? Les autistes savent plein de choses des fois. »

Le chevalier : « Non Maxou, notre Léo n’est pas autiste. Il est très doué pour comprendre la géologie. C’est très impressionnant mais ce n’est pas de l’autisme. »

Max : « Bravo mon Léo. Je suis très fier d’être ton cousin. »

Léo : « Je suis qu’un petitours naturaliste tu sais. Et c’est un peu grâce à toi. C’est toi qui m’as initié. »

Samuel : « Cousin Léo, il faudra tout m’apprendre. S’il te plaît. »

Léo : « Je vais faire de mon mieux. Mais tu sais, Max connait plein de choses fort savantes lui aussi. Il aime pas le montrer, c’est tout. »

Max : « Bonome, tu peux faire d’autres fotos s’il te plaît. Pour la beauté… »

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

Max : « Et avec nous sur les roches ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

Max : « Les cousins, on grimpe ! »

Max : « Moi je suis sur les phtanites, Léo sur les métarhyolites mylonitiques et Samuel est pile sur le chevauchement. Fais attention petit Sam, si ça se met à bouger de nouveau tu vas être tout broyé 🙂 »

Samuel : « C’est même pas vrai ! Ça va pas bouger cousin Max. Tu dis des bêtises 🙂 »

Max : « 🙂 Merci mon bonome. Dis, tu veux bien faire une pause avec tes petizours sur les genoux ? »

Léo : « Avec des gratouillis… »

Le chevalier : « Je veux bien. Venez tous les trois. »

Max : « Merci bonomou 🙂 »

Le chevalier : « Mais avant, je voudrais vous montrer un schéma qui reprend ce que nous avons vu. Il vient de la notice de la carte géologique de Saint-Gilles-Croix-de-Vie. »

Max : « Mmmmm… Oui oui, c’est ça… »

Le chevalier : « Vous n’avez pas l’air très intéressés par le schéma. »

Max : « On attend notre câlin… »

Léo : « Et nos gratouillis… »

Samuel : « Tu avais promis… »

Le chevalier : « D’accord 🙂 »

Continuer la promenade

132-1 Le rocher Sainte-Véronique

Lundi 31 Octobre, An III

Max : « Booonooome… Mon bonome… »

Le chevalier : « Mmmmmm… »

Max : « Bonomou, il est l’heure de te réveiller… »

Le chevalier : « Jedorencor… »

Max : « Mon bonome, on va rater la marée… »

Le chevalier : « Quelle marée ? »

Max : « Bonome, quand même ! On va au Rocher Sainte-Véronique aujourd’hui ! Il faut pas rater la marée descendante. Allez ! Ouvre les yeux ! »

Le chevalier : « Déjà ? Il est quelle heure ? »

Max : « L’heure de te lever ! Léo a hâte d’y être, Samuel trépigne d’impatience et moi j’en ai assez d’attendre qu’une grosse marmotte sorte enfin d’hibernation. »

Le chevalier : « Un grosse marmotte ? »

Max : « Oui, et plutôt la marmotte de fin d’été. Tu sais, la marmotte qui a mangé tout l’été pour faire du gras là 🙂 »

Le chevalier : « Il n’y a pas de grosse marmotte ici… »

Max : « Si ! »

Le chevalier : « Non ! Il y a un grand chevalier. C’est un petitours que j’aime beaucoup qui dit ça de moi 🙂 »

Max : « Tu l’aimes beaucoup ce petitours ? »

Le chevalier : « Oui. Quand il ne me compare pas à une grosse marmotte qui a du gras là. »

Max : « Il a pas dit ça. Tu as dû mal entendre. »

Le chevalier : « J’avais pourtant cru… »

Max : « Tu es pas encore bien réveillé mon bonomou. Tu entends pas bien, c’est normal. Bon, tu sors de ton lit ? »

Le chevalier : « M’auriez-vous préparé du café ? »

Max : « Douze litres. Ça ira pour le réveil ? On peut en refaire pour la journée si tu veux. »

Le chevalier : « Merci mon petitours. Va faire patienter tes cousins le temps que je me prépare. »

Max : « Oui bonome… LES COUSINS ! LA GROSSE MARMOTTE S’EST RÉVEILLÉE ! ON PART BIENTÔT ! »

***

Aux abords du Rocher Sainte Véronique…

Léo : « Rholala, on va faire la géologie compliquée comme en Bretagne. »

Samuel : « J’ai pas fait la Bretagne mais rholala quand même 🙂 »

Max : « Pas trop compliqué quand même mon bonomou. »

Le chevalier : « Je ne suis plus une grosse marmotte ? »

Max : « Mais pourquoi parles-tu toujours de grosse marmotte ? Tu as rêvé de la montagne ? Tu étais au Pays des Marmottes ? »

Léo : « Et si nous allions sur l’estran ? »

Samuel : « La mauvaise foi de Max resterait peut-être ici 🙂 »

Max : « Vu d’ici, on comprend rien du tout. »

Léo : « On voit à peine le Rocher. »

Samuel : « Et les pointes sont tout loin. »

Le chevalier : « Alors avançons un peu… »

Max : « Ben voilà ! On voit mieux là ! Alors on va faire tout ça ? »

Léo : « On va aller du Rocher aux Pointes ! »

Le chevalier : « Et au-delà si nous avons le temps. »

Léo : « Chouette alors ! On se dépêche ! Vite ! »

Max : « Attend Léo. Regarde derrière… »

Léo : « Qu’est ce qu’il y a ? »

Max : « Ben regarde ! Il y a des roches sur l’estran, le rocher noir et les porphyroïdes de la Sauzaie. »

Léo : « Et alors ? »

Max : « Ça m’a l’air bizarre le contact entre les porphyroïdes et les roches noires… »

Léo : « Il faut aller voir alors. »

Max : « Mon bonome aux longues pattes, aurais-tu l’obligeance de nous emmener observer ce contact qui me semble bizarre ? S’il te plaît bonomou. »

Le chevalier : « Grosse marmotte, bonome aux longues pattes… »

Max : « Ouiiii 🙂 Allez ! On y va là ! »

Léo : « Bon, là, on voit bien les porphyroïdes. »

Max : « Regarde à gauche de la foto. Il y a les roches noires. Avance bonome. »

Max : « Là c’est bien. »

Léo : « A droite il y a les porphyroïdes et à gauche les roches noires. »

Max : « On voit bien le gros rocher pointu. Il est penché. Et juste à nos pieds les roches noires ont une surface plane et penchée pareil… »

Léo : « Max, tu te grattes la tête 🙂 »

Max : « … Voilà ! J’ai compris ! Tu disais Léo ? »

Léo : « Tu te grattais la tête en réfléchissant 🙂 Qu’est ce que tu as compris ? »

Max : « Il y a une faille ! C’est pour ça que le contact me paraissait bizarre ! C’est un contact par faille. J’ai bon bonome ? »

Le chevalier : « Oui mon petit géologue. On la voit mieux dans ce sens… »

Max : « Tu vois mieux toi ? »

Le chevalier : « Pas vous ? »

Max : « Bof… »

Le chevalier : « Elle passe sous le rocher au premier plan, sous la flaque, longe le rocher noir penché situé un peu à gauche puis oblique en arrivant sous le sable. Elle se prolonge dans la falaise sous l’enrochement de consolidation. »

Max : « Ah oui… »

Léo : « Bon, on est à peine arrivés qu’on a déjà repéré une faille. La tectonique est passée par là… »

Max : « Et elle a tout compliqué… »

Samuel : « Cousin Max, tu l’a trouvée tout de suite cette faille. Ça a pas eu l’air compliqué pour toi. »

Léo : « Sam a raison. »

Max : « Ben… On a déjà vu des failles alors c’est pas très difficile de les repérer. Dis bonome, on peut aller voir le beau Rocher ? »

Le chevalier : « Vous ne voulez pas étudier les roches noires ? »

Max : « Si, mais après. »

Léo : « On peut aller faire le tour du Rocher et étudier les roches noires ensuite. »

Samuel : « Parce que c’est un très beau rocher. »

Max : « C’est pas tous les jours qu’on en voit des comme ça. »

Le chevalier : « D’accord. Allons-y. »

Max : « Tu comprends tout bonome ? »

Le chevalier : « J’observe… »

Léo : « Nous, on profite de la beauté 🙂 »

Max : « Merci bonome. On peut étudier maintenant. »

Le chevalier : « Allons voir ce petit rocher… »

Le chevalier : « J’écoute vos observations… »

Max : « C’est une roche noire. »

Léo : « Elle a l’air massive. »

Samuel : « Il y a des traits blancs. »

Le chevalier : « Oui. Une roche noire d’aspect massif et veinée de blanc. Réglons tout de suite le problème de ces veines blanches. Ce sont des veines de quartz. Le quartz a cristallisé dans des fractures causées par les mouvements tectoniques. »

Max : « D’accord. De toutes façons, du quartz, il y en a plein les ignimbrites. Les stocks sont pas vraiment limités… »

Le chevalier : « 🙂 Observons le rocher sous un autre angle… Venez ici. »

Max : « Ah oui, ça change tout ! »

Samuel : « C’est plus du tout une roche massive. »

Léo : « C’est une roche feuilletée. »

Max : « On voit bien l’alternance de bandes noires, brunes et beiges. Mais il y en a pas beaucoup de beiges. »

Léo : « Je dirais que c’est une roche sédimentaire… »

Le chevalier : « Exact Léo. »

Max : « Vu la finesse des couches, les sédiments devaient être très fins. C’étaient des argiles ou quelque chose comme ça. J’en déduis que le milieu de sédimentation était très calme. Une plate-forme peu profonde sans vague ou le pied d’un talus. C’est plus profond au pied du talus, du coup il y a moins d’agitation… Oui, ça doit être ça, une sédimentation au pied d’un talus, d’argiles qui venaient de l’érosion de montagnes. »

Léo : « Max, t’entends-tu ? »

Max : « Qu’est ce que j’ai dit ? »

Léo : « Tu as vu un caillou et tu t’es lancé dans une longue explication 🙂 »

Max : « Comme bonome… »

Samuel : « Tu te bonomises cousin Max 🙂 »

Le chevalier : « Tu fais des progrès mon petitours 🙂 Mais tu n’as pas tout à fait raison. En réalité, cette roche est surtout constituée de tout petits grains de quartz. »

Max : « Pourquoi elle est noire alors ? Elle devrait être claire ! C’est clair le quartz ! On le voit bien sur les fotos d’hier, quand Léo observait les cristaux à la loupe. »

Léo : « Je peux hypothéser ? »

Le chevalier : « Bien sûr Léo. »

Léo : « Nous avons déjà vu des roches sédimentaires noires. C’était les ampélites à Lam Saoz. Et tu nous avais expliqué que la couleur noire était due à la présence d’une grande quantité de matière organique. Je suppose donc que cette roche est noire en raison de la présence de grandes quantités de matière organique. »

Samuel : « Alors ces roches noires sont constituées de très petits cristaux de quartz, avec un peu d’argile et de la matière organique. Elle s’appelle comment cette roche ? »

Le chevalier : « On parle de phtanite. Nous sommes face aux Phtanites de Sainte-Véronique. »

Léo : « Max, tu as l’air contrarié. Qu’est ce qu’il t’arrive ? »

Max : « Je suis bête ! Regardez les phtanites ! Elles forment des rochers qui dépassent de l’estran. Et le grand rocher, là… Ils sont très solides ces rochers, sinon ils auraient été érodés. J’aurais dû me douter qu’ils étaient formés d’une roche très dure. Et le quartz c’est très dur ! »

Le chevalier : « Ne sois pas trop sévère avec toi Maxou. Tu ne peux pas tout savoir. »

Samuel : « Tu es déjà un bon géologue cousin Max. »

Max : « Peut-être… »

Léo : « Bon, résumons nous. Les phtanites sont des roches sédimentaires constituées de tout petits grains de quartz imbriqués les unes dans les autres et riches en matière organique. Et il y a des fines couches d’argiles brunes, ou beiges, au sein des couches de quartz. C’est ça ? »

Le chevalier : « Oui Léo. »

Léo : « Est-ce que Max a raison sur le milieu de sédimentation ? »

Le chevalier : « Oui, c’est bien une sédimentation de talus. »

Léo : « Peux-tu expliquer s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Avec des mots simples je suppose ? »

Max : « Sauf si tu as envie de te faire crier dessus… Ça fait longtemps… »

Le chevalier : « D’abord, il faut que je précise que Madame Ters a découvert dans ces phtanites des radiolaires qui permettent de dater les roches du Silurien inférieur (Llandovery), c’est à dire vers 440 millions d’années avant nos jours. »

Max : « Des radiolaires ? Ce sont des fossiles ça ! On peut fossiler ? »

Léo : « Maxou, les radiolaires sont des algues microscopiques. Bonome nous en a parlé en Bretagne. On pourrait pas les voir. »

Max : « Zutalor ! »

Léo : « Pourquoi nous parles-tu des radiolaires ? »

Le chevalier : « En raison du principe d’uniformitarisme. »

Max : « Bonome. »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « Il faut pas m’en vouloir, mais si on te laisse faire, c’est la porte ouverte à toutes les fenêtres. TU VAS PAS BIEN DANS TA TÊTE TOI ! L’UNIFORME QUI TARIT ! C’EST QUOI ÇA ENCORE ? C’EST UN MOT SIMPLE ÇA ? »

Le chevalier : « Je ne vous ai jamais expliqué ce principe simple qui est à la base de la géologie ? »

Léo : « Je crois pas… »

Le chevalier : « Ça m’étonne. Pardonnez moi cet oubli. Nous ne pouvons reconstituer le passé qu’en partant du principe qu’une même cause produit toujours les mêmes effets. »

Samuel : « Ben oui ! Si on dit que les phénomènes sont pas les mêmes au cours du temps, on peut rien comprendre du tout ! »

Le chevalier : « Exact mon petit Sam 🙂 Si nous voyons les effets qui ont eu lieu il y a longtemps, on peut affirmer qu’ils ont eu comme cause, un événement qui provoque ces mêmes effets actuellement. »

Max : « Et le rapport avec les radiolaires ? »

Le chevalier : « Je vais simplifier un peu. Les formations de roches riches en radiolaires se font actuellement sur les talus continentaux dans des zones où il y a des remontées d’eaux froides. Ces eaux froides remontent vers la surface de la matière minérale, des nutriments provenant des profondeurs. Ces arrivées de matière minérale provoquent un fort développement de ces algues unicellulaires que sont les radiolaires. Ces algues servent elles-mêmes de nourriture à tout un réseau trophique. Des phytophages, des zoophages… Mais la prolifération brutale des ces algues  s’accompagne d’une forte consommation de dioxygène. Les eaux s’appauvrissent en dioxygène, ce qui provoque une mortalité de masse dans le réseau trophique. Et le manque de dioxygène empêche la matière organique de se décomposer entièrement. Vous comprenez ? »

Léo : « Moi oui. »

Max : « Ben oui, quand tu expliques, on comprend. »

Samuel : « Mais ça veut dire qu’il y a des remontées d’eau mais pas tout le temps. C’est par épisodes. »

Le chevalier : « Exact mon petit Sam 🙂 On parle d’upwelling. »

Max : « Tu te crois plus intelligent quand tu utilises des mots que personne connaît à part toi, et en anglais en plus ? Même les anglais savent pas ce que ça veut dire ! »

Léo : « Et les upwellings ont lieu sur les talus actuellement. Et comme ils forment des roches riches en radiolaires et en matière organique, on peut dire que comme on voit des roches riches en radiolaires et en matière organique, ces roches se sont formées sur les talus à cause d’upwellings. »

Samuel : « A cause de l’uniformitarisme. »

Le chevalier : « Max, as-tu compris toi aussi ? »

Max : « Ben oui, je suis pas plus bête que Léo ou Samuel. J’ai un sacado moi aussi. »

Le chevalier : « Oui, tu as un sacado 🙂 Pas trop compliqué pour le moment ? »

Max : « C’est pas tout facile quand même ! »

Léo : « Mais on comprend. »

Samuel : « Parce que tu expliques bien. »

Le chevalier : « Merci mon petitours. »

Samuel : « J’aime bien que tu m’appelles mon petitours. Ou mon petit Sam 🙂 »

Max : « J’ai déjà entendu ça 🙂 On est tous les trois son petitours 🙂 »

Léo : « Il y a d’autres choses à savoir sur les phtanites de Sainte-Véronique ? »

Le chevalier : « D’abord, souvenez-vous bien que nous avons vu les traces de la sédimentation d’origine. »

Max : « Ben oui, il y a des couches parallèles. »

Léo : « Mais elles sont penchées, presque verticales. »

Samuel : « C’est à cause de la tectonique 🙂 »

Léo : « Je vais aller sur les roches et tu vas me fotoer, pour bien montrer… »

Le chevalier : « Merci Léo. Nous appellerons ces traces de la stratification d’origine S0. Venez voir maintenant… »

Max : « C’est le Rocher Sainte-Véronique. On l’a déjà vu. »

Le chevalier : « Vous l’avez vu mais vous ne l’avez pas observé. Regardez bien là-haut… »

Max : « Bonome ! C’est quoi ça ? Elles sont tout pliées les roches ! Oulala ! Si Princesse apprend ça ! Va chercher un fer à repasser, vite ! Il faut tout remettre à plat. Allez, dépêche toi. Oulala ! »

Le chevalier : « Max ! »

Max : « Pas le temps bonome, pas le temps ! Le fer à repasser, vite ! Oulalaaaaa ! Comment on va faire ? Voilà, les vacances sont gâchées, on y arrivera jamais 🙁 »

Samuel : « Qu’est ce qu’il t’arrive cousin Max ? »

Léo (à part, à Samuel) : « Laisse les faire… »

Le chevalier : « MAX ! »

Max : « Tu es encore là ? Tu es pas allé chercher le fer à repasser ? Dépêche-toi voyons ! Tu te rends pas compte du travail ! Et on va les mettre où, les roches, quand elles vont être à plat ? Elles vont recouvrir la mer ! Pfff… »

Samuel (à Léo) : « Il va pas bien dans sa tête ? Sa casquette le protège pas assez du soleil ? Son cerveau a fondu ? »

Léo (à Samuel) : « Il te rejoue une scène que tu as ratée… »

Max : « Ouiiii 🙂 »

Samuel : « Tu as vraiment pensé qu’il fallait tout repasser ? »

Max : « Oui. Mais je connaissais pas encore la tectonique à l’époque. »

Léo : « Max veut bien faire sa mission. »

Samuel : « Tu es rigolo cousin Max. Merci d’avoir rejoué la scène 🙂 »

Max : « Bon, la stratification S0 est plus pareille ici. C’est tout plié. »

Le chevalier : « Ce sont des plis isoclinaux à charnière aiguë de 20 à 40°. »

Max : « Ben oui… Bien sûr… Bonome, mon bonome, mon bonomou… »

Le chevalier : « Des plis en Z… »

Max : « C’est mieux. J’apprécie les efforts. »

Le chevalier : « Un pli isoclinal est un pli dont les flancs sont parallèles. »

Max : « Comme un Z. D’où pli en Z. D’accord. »

Léo : « Tu nous expliques les plis s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Revoyons une foto… Celle-ci par exemple. »

Le chevalier : « Nous voyons bien les argiles rouges. Les plis d’argiles rouges montrent des charnières gonflées et des flancs très étirés. Les plans de fracture, ou plans de clivage, sont peu visibles. Dans les phtanites en revanche, les plans sont bien visibles et convergent vers le cœur du pli. Ils cassent les phtanites en nombreux gros blocs. »

Max : « Les deux types de roches ont pas réagi pareil à la température et à la pression… »

Léo : « Samuel, il faut que tu saches que les roches peuvent se plier que si elles ont légèrement chauffées. Si c’est le cas, elles se ramollissent et peuvent se plier. C’est le cas quand elles sont enfouies en profondeur. »

Max : « Si elles sont pas chauffées, elles se plient pas. Elles cassent. »

Samuel : « Merci les cousins. Mais pourquoi elles ont pas réagi pareil ici ? »

Le chevalier : « C’est un peu compliqué. Les argiles sont constituées de feuillets eux-mêmes formés de minéraux argileux. Soumis à une pression orientée, ces minéraux se réorganisent pour se disposer perpendiculairement à la pression. Les plans de clivage sont peu visibles et on parle de schistosité de flux. La roche est dite non compétente ou ductile. Les microquartzites cassent. Elles sont dites compétentes ou cassantes. La température n’était pas suffisante pour les rendre ductiles. »

Léo : « On pourrait déterminer la température à laquelle les roches ont été portées ? »

Le chevalier : « Je suppose que oui. Et en déduire la profondeur à laquelle les roches ont été enfouies. »

Léo : « Alors on peut savoir la profondeur de formation des roches, la profondeur d’enfouissement et on sait que maintenant, elles sont au niveau de la mer. Rholala ! C’est bien la géologie ! »

Max : « C’est un peu compliqué… »

Le chevalier : « Je sais Maxou. Je vous montre une dernière chose et nous nous arrêterons pour les phtanites. Venez… »

Samuel : « Ben ça alors ! Le rocher à l’air d’être un grand pli ! »

Le chevalier : « Oui. On dit qu’il a une forme en berceau. »

Léo : « Alors le grand pli est lui-même plissé ! »

Max : « La tectonique est passée par ici 🙂 »

Le chevalier : « Et ce n’est pas tout ! Vous allez aimer la suite. Mais si nous faisions une pause ? »

Max : « On peut chahuter ? »

Le chevalier : « Vous avez quartier libre jusqu’au rassemblement. »

Max : « Merci bonome ! »

Samuel : « Chevalier, tu vas t’asseoir sur un rocher pour contempler l’univers depuis sa création ? »

Le chevalier : « Je vais m’asseoir, oui 🙂 »

Samuel : « Je peux venir sur tes genoux et contempler avec toi ? »

Le chevalier : « Bien sûr mon petitours. »

Max : « Léo, on laisse Samuel avec son bonome et on va chahuter. »

Léo : « On fait la bagarre ? »

Max : « Mais pour de rire ! »

Continuer la promenade

131 – Une promenade

Dimanche 30 Octobre, An III

Léo : « Ça t’a plu la messe Samuel ? »

Samuel : « Oh oui. J’ai beaucoup aimé. Vous y allez souvent ? »

Max : « Presque toutes les semaines. Mais dans notre paroisse bonome est troubadour. »

Samuel : « Il est troubadour ? »

Léo : « Oui, et on aime beaucoup. »

Max : « Souvent il fait le troubadour avec une des ses amies. Ils sont rigolos tous les deux. Ils prennent des feuilles avec des signes bizarres dessus. Il y a des lignes, des points blancs, des noirs… Et ils ont des queues bizarres les points. Vers le haut vers le bas, avec des machins… Puis il y a des tas d’autres signes. Avec Léo, on comprend rien du tout à ces signes bizarres. Mais bonome et son amie, ils savent bien les lire. Lui, il a un bout de bois bizarre et il souffle dedans. »

Léo : « Il est rigolo quand il souffle. Les veines de son cou gonflent et il change de couleur. Il devient un peu violet. Mais pas trop. »

Max : « Son amie elle a une espèce de bureau devant elle avec des touches noires et blanches. Et des tas de boutons qui s’allument quand elle appuie dessus. »

Léo : « Elle a aussi des touches pour les pieds. »

Max : « Et puis, d’un coup, ils se regardent, se font un petit signe qu’on voit à peine et ils commencent à troubadourer. Troubadourer c’est transformer des signes bizarres que personne comprend en beauté pour les oreilles. »

Léo : « La beauté pour les oreilles ça s’appelle la musique. »

Max : « L’instrument de bonome c’est une clarinette. »

Léo : « Et celui de son amie c’est un orgue. »

Max : « Tu verras Samuel, je suis sûr que ça va te plaire. »

Léo : « Bonome, il est tout timide quand il troubadoure. Et il a peur de faire une fausse note. »

Max : « C’est vrai que c’est grave si il fait une fausse note. Le monde pourrait s’effondrer s’il faisait une fausse note oulala ! »

Samuel : « Il en fait jamais ? »

Max : « Ben si. Même qu’il fait sa tête de quand il est tout contrarié. Avec Léo, on rigole bien 🙂 »

Samuel : « Vous rigolez pendant la messe ? »

Max : « Oui, mais pas trop quand même. On est sages. »

Léo : « Et, à la fin, il est pas content de lui. Il trouve qu’il a pas bien troubadouré. »

Max : « Tu l’as déjà vu content de lui ? »

Léo : « Euh… Non, je crois pas. »

Le chevalier : « Vous papotez ? »

Max : « On explique à Samuel que tu es troubadour. »

Le chevalier : « Ah… Je vous laisse papoter ou vous préférez aller en promenade ? »

Max : « Une promenade ? Une vraie ? Pas une inspection naturaliste au cours de laquelle tu utilises des mots compliqués que personne connaît avec des choses compliquées que personne comprend ? Parce qu’on a déjà fait une journée un peu dense hier et on aimerait bien se reposer un peu aujourd’hui. »

Le chevalier : « Une vraie promenade 🙂 »

Max : « Qu’en pensez-vous les cousins ? »

Léo : « Il va pas tenir. Il va forcément faire le naturaliste à un moment. »

Samuel : « On est naturalistes nous. C’est pas grave si il fait un peu le naturaliste. »

Max : « Bon, tes petizours sont d’accord pour la promenade un peu naturaliste. »

Le chevalier : « Très bien 🙂 Pour éviter de faire trop compliqué je me déplacerai à vélo. Et ça nous permettra de parcourir une plus longue distance. »

Max : « Nous aussi on va devoir véloter ? »

Le chevalier : « Non, je n’en ai pas à votre taille 🙂 »

Max : « On va pocher ? »

Le chevalier : « Oui, la truffe au vent 🙂 »

Samuel : « Chouette alors ! »

Max : « C’est parti bonome ! »

Quelques lieues plus tard…

Le chevalier : « La promenade à vélo vous a plu ? »

Max : « C’était rigolo 🙂 »

Léo : « On avait le vent sur le visage. »

Samuel : « Et on allait très vite ! »

Léo : « On est où ? »

Le chevalier : « Au nord de Brétignolles, au-delà du Rocher Sainte-Véronique. »

Max : « On est passés près du rocher ? Et tu t’es pas arrêté ? »

Le chevalier : « Non, je suis allé vers le nord en une fois. Nous ferons les arrêts au retour. »

Max : « D’accord. »

Léo : « On commence par quoi ? »

Le chevalier : « Nous allons sur l’estran devant nous. Prendre le soleil sur les rochers. »

Léo : « On va faire la géologie ? »

Le chevalier : « J’avais cru comprendre que vous vouliez une promenade reposante. »

Léo : « On fait pas la géologie ? Tant pis… »

Le chevalier : « Un peu de géologie alors. »

Max : « Il y a beaucoup des zoms ici. »

Le chevalier : « Oui, plus qu’en Charentmaritimie. »

Max : « En Charentmaritimie on peut passer la journée sans croiser un seul zom. »

Samuel : « Cousin Léo, qu’est ce que tu scrutes comme ça ? »

Léo : « Les rochers… »

 

Léo : « On dirait des ignimbrites rhyolitiques métamorphisées… »

Max : « Tu t’entends parler Léo ? On dirait bonome ! On comprend rien à ce que tu dis ! »

Léo : « Ben si, tu comprends, je sais bien. »

Max : « Et tu crois que mes lecteurs vont comprendre les ignimbrites rhyolitiques métamorphisées ? »

Léo : « On a tout expliqué déjà. »

Max : « Ce sont pas tous des naturalistes confirmés ! Peut-être qu’ils ont même pas de sacado ! Et ils ont pas un bonome qui leur explique tout pendant des heures. Alors tu vas tout réexpliquer. »

Léo : « J’ai interro ? »

Max : « Oui. Et c’est noté ! »

Léo : « Pfff… J’aime pas les interros. On peut descendre un peu ? Je verrai mieux si on descend et je pourrai mieux répondre à l’interro. »

Max : « Bonome, on descend ! »

Léo : « Voilà… Bon… C’est pas facile… On voit que la roche est constituée de cristaux de quartz et de feldspaths qui sont soudés par du sans cristaux. Cette structure me permet de remonter à la formation de la roche. Ce sont de tout petits morceaux de lave qui se sont soudés alors qu’ils étaient encore chauds. Ça, c’est quand un volcan expulse une nuée ardente. Une nuée ardente c’est un mélange de gaz, de laves et de roches propulsées à haute vitesse et à haute température par un volcan explosif. Donc, on sait qu’un volcan a explosé. Boum le volcan ! Et il a beaucoup explosé le volcan oulala ! Le mélange de quartz et de feldspaths riches en potassium permet de dire que c’est une lave rhyolitique au-début. Et la structure, issue des nuées ardentes, ça définit les ignimbrites. On peut donc parler d’ignimbrites rhyolitiques. Puis les roches ont été comprimées. A cause de la tectonique. Des plans se sont formés perpendiculairement à la compression. Ils ont un nom mais je l’ai oublié. C’est à cause de ces plans qu’on a l’impression qu’il y a des couches dans la roche. Et puis, à cause de mécanismes compliqués que je connais pas, des cristaux de feldspaths se sont développés dans ces plans. Là aussi il y a un mot compliqué que j’ai oublié. Et, avec la pression, les roches se sont un peu transformées. C’est le métamorphisme. On peut donc dire que nous sommes en présence d’ignimbrites rhyolitiques métamorphisées. Voilà, j’ai fini. »

Samuel : « Léo : 20/20 Bravo ! »

Max : « Bonome, qu’est ce que tu en penses ? »

Le chevalier : « Que Léo mérite son 20/20. Bravo mon Léo. Pour rappel : les plans apparus suite à la compression sont appelés plans de schistosité. Et les minéraux formés dans les plans de schistosité donnent une linéation minérale. »

Max : « Heureusement qu’on est en promenade… »

Samuel : « Max, on est naturalistes alors on doit étudier. »

Le chevalier : « Et si nous n’étions pas en promenade je vous emmènerais voir les détails de ces roches. »

Léo : « On pourra étudier la prochaine fois qu’on viendra à Brétignolles ? »

Le chevalier : « Nous ne sommes pas encore partis que vous pensez déjà à revenir… »

Max : « Ben oui, on est comme ça nous. »

Léo : « On voit bien les cristaux. Maxou, as-tu pris ta loupe ? »

Max : « Ma loupe ? Elle doit être dans notre pochette. Bonome, pourrais-tu regarder et la donner à Léo s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Voilà mon petitours. Que veux-tu observer ? »

Léo : « Les cristaux. Alors… »

Léo : « Bonome, tu as vu ? Ce qu’il y a entre les cristaux est tout feuilleté et ondulé. Qu’est ce que c’est ? Et pourquoi c’est comme ça ? »

Le chevalier : « Pour savoir précisément ce que c’est, il faudrait faire une lame mince et l’observer au microscope polarisant. »

Léo : « Une lame mince ? C’est quoi une lame mince ? »

Le chevalier : « Une fine coupe de la roche, d’environ 30 µm d’épaisseur. »

Léo : « On peut faire ça ? »

Le chevalier : « On peut le faire mais il faut le matériel adapté. »

Léo : « D’accord. Et c’est quoi le microscope polarisant ? »

Le chevalier : « Oulala ! Je serais incapable d’expliquer le principe de la lumière polarisée. Disons qu’avec deux filtres polarisant, on peut faire apparaître de jolies couleurs et, grâce au microscope, on peut savoir de quoi est constitué ce qui est entre les cristaux. Là, à vue d’œil, je dirais que c’est un mélange de verre et de microcristaux de quartz et de feldspaths. »

Léo : « C’est logique. Et pourquoi c’est feuilleté ? »

Le chevalier : « A cause de la compression mon petitours. »

Léo : « C’est la schistosité ? »

Le chevalier : « Tu sais, c’est compliqué tout ça et je ne suis pas sûr de moi, mais je dirais effectivement que c’est la schistosité. »

Léo : « Merci chevalier. »

Max : « Dis Léo, tu veux pas arrêter d’étudier et venir nous rejoindre ? »

Léo : « J’observe encore un peu les cristaux de quartz et j’arrive… »

Léo : « Voilà 🙂 Vous avez installé la serviette ? Vous faites rien du tout ? »

Max : « On se dore au soleil 🙂 »

Le chevalier : « Vous vous faites bronzer ? »

Max : « Ben non, ça sert à rien de se faire bronzer. On fait rien du tout en profitant du soleil. Et c’est pas pareil. »

Samuel : « C’est bien de faire rien du tout. »

Max : « Tu viens avec nous ? »

Le chevalier : « Je n’ai pas de serviette, moi. »

Max : « Viens quand même bonome. »

Léo : « Le grand chevalier et ses petizours en train de faire rien du tout au soleil… »

Max : « C’est pas tous les jours que ça arrive 🙂 »

Le chevalier : « Ben non. Vous êtes des hyperactifs 🙂 »

Max : « C’est toi qui nous as appris ! Tu es incapable de faire rien du tout ! Tu tiens pas en place ! »

Léo : « Max a raison. C’est toi l’hyperactif ! »

Max : « Tu nous fatigues… »

Léo : « Tu nous épuises même… »

Samuel : « Et vous, vous nous cassez les oreilles ! Quand on fait rien du tout on le fait en silence ! »

Max : « Rholala ! Samuel, comment tu nous parles ! »

Samuel : « C’est toi qui m’as appris 🙂 »

Léo : « Et toc ! »

Le chevalier : « Il apprend vite ce petit Sam 🙂 »

Léo : « On a de la visite… »

Max : « Qui ça ? »

Samuel : « Un insecte Lépidoptère… »

Max : « Ah oui… »

Léo : « C’est un vulcain, Vanessa atalanta, Nymphalidés. »

Max : « Vous croyez qu’il vient faire la géologie lui aussi ? »

Léo : « Non, il a pas de sacado. »

Léo : « Petit Sam, tu peux voir que les Lépidoptères ont une longue trompe. C’est avec cette trompe qu’ils se nourrissent du nectar des fleurs. »

Max : « Tu peux pas t’empêcher d’étudier, toi ! »

Léo : « J’explique à Samuel ! »

Max : « Pendant qu’on fait rien du tout ? Espèce d’hyperactif ! »

Léo : « Je mérite mon sacado moi, monsieur Max ! »

Max : « Je l’ai eu avant toi ! »

Samuel : « Chevalier, il y a des foulques sur la serviette à côté de moi 🙂 »

Le chevalier : « Je vois ça 🙂 Il est temps de reprendre la promenade. »

Max : « On va encore véloter ? »

Le chevalier : « Je suppose que le verbe véloter participe à la richesse du vocabulaire petitoursien… »

Max : « Ben oui. On va pas dire faire du vélo alors qu’on peut dire véloter. Bonome, quand même ! »

Le chevalier : « Je m’incline. Pochez-vous vite. »

Max : « On grimpe ! »

Un peu plus loin…

Samuel : « Regardez ! Il y a un zoiso ! Vous le connaissez ? »

Max : « Oui, c’est un accenteur mouchet, Prunella vulgaris, Prunellidés. Je sais pas si je suis content de le voir celui-là… »

Samuel : « Pourquoi ? Il est beau ce zoiso ? »

Max : « Très beau. Mais Léo sait l’imiter… »

Samuel : « Tu sais l’imiter cousin Léo ? »

Léo : « Oui, un peu. »

Samuel : « Tu veux bien me montrer ? »

Léo : « Je vais essayer… »

Max : « Pfff… Je vais dormir avec un accenteur mouchet cette nuit… »

Samuel : « J’ai pas encore entendu le vrai accenteur mouchet mais je suis sûr que tu l’imites très bien cousin Léo. »

Léo : « Merci petit Sam. »

Le chevalier : « Vous venez ? »

Max : « On vient ! »

Léo : « Rhooo c’est bôôôô ! »

Max : « J’ai déjà entendu ça quelque part… »

Samuel : « Il a raison cousin Léo. C’est très beau. »

Max : « Fotoe beaucoup bonome. Par là. Et par là aussi… »

Léo : « On va explorer tout ça demain ? »

Le chevalier : « Tout ça peut-être pas… J’ai peur que ce soit compliqué. »

Max : « Parce qu’hier c’était simple ? »

Le chevalier : « Oui Maxou, hier c’était bien plus simple que là… »

Max : « Aïe ! »

Léo : « Ça va être intéressant rholala ! On va apprendre des tas de choses. »

Max : « Bonome, tu feras pas trop compliqué quand même. S’il te plaît. »

Le chevalier : « Ne t’inquiète pas Maxou. Je m’adapterai à vous. Et je pense que je ne vais pas tout comprendre non plus… »

Max : « Tu veux pas nous présenter rapidement ce que nous allons voir ? »

Le chevalier : « J’hésite… »

Max : « Pourquoi ? »

Le chevalier : « J’aimerais vous voir découvrir par vous mêmes la structure la plus importante de ce site. »

Max : « Tu vas nous laisser étudier tous seuls ? »

Le chevalier : « Je vous guiderai. »

Léo : « J’ai hâte d’y être ! »

Max : « Moi aussi mais j’ai peur d’être perdu… Bonome, c’est plus ou moins compliqué qu’en Bretagne ? »

Le chevalier : « Vous souvenez-vous de Lam Saoz ? »

Léo : « Oh oui ! C’était bien ! »

Max : « C’est là que la tectonique avait tout compliqué. Avec des chevauchements, des écailles, des plis tout tortueux… »

Le chevalier : « Ça vous donne une idée de ce que nous verrons demain… »

Max : « Aïe ! En gros, tu es en train de nous dire que c’est pire compliqué qu’à Lam Saoz. J’ai bien compris ? »

Le chevalier : « Oui, tu as bien compris… »

Max : « Aïe ! »

Léo : « Et ben moi j’ai hâte d’y être quand même ! On va faire la géologie compliquée. Chouette alors ! »

Samuel : « On voit trois ensembles de roches. Les blanches, les grises et les roses. Tu vas tout nous expliquer ? »

Le chevalier : « Dans ce secteur oui. »

Max : « Et les pointes ? On va aller les voir ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. J’ai quelque chose à vous montrer là-bas. Mais la tectonique a tout compliqué et nous ne ferons pas une étude de détail. C’est trop complexe. »

Max : « Trop complexe pour bonome… Pfff… »

Léo : « On peut aller voir les pointes ? »

Le chevalier : « C’est prévu mon petitours. Nous allons d’abord faire un arrêt pour observer les rochers qui émergent à peine. »

Léo : « En route ! »

Max : « Les voilà ! »

Samuel : « C’est dangereux ces rochers. Il faudrait mettre une balise. Ou un phare… »

Max : « Ben oui. Sinon les bateaux vont venir s’échouer. »

Léo : « Et on retrouvera un bloc moteur tout rouillé 🙂 »

Max : « Et les marins ? Tu penses aux marins ? Ils pourraient se noyer et être tout morts ! »

Léo : « Max, j’étais pas vraiment sérieux. Je faisais allusion au moteur du Tante Yvonne… »

Max : « Mais quand même… Les pauvres marins… »

Léo : « Oui Maxou. »

Max : « J’aimerais bien un avoir un tonton… »

Léo : « On a tonton Rico. »

Samuel : « Vous avez un tonton aussi ? »

Max : « Oui, tonton Rico. C’est grâce à lui que je peux graver mon blog. Parce que bonome, il connaît rien du tout à la technologie. Lui, il voudrait apprendre le cunéiforme et graver au stylet sur des tablettes d’argile… »

Léo : « J’étais pas là encore mais tonton Rico a créé le blog de Max. Il était tout vide le blog mais prêt à être utilisé par un petitours. »

Max : « Bon, on avance ? »

Le chevalier : « On avance ! »

Le chevalier : « Nous arrivons. »

Léo : « Il y a une cisticole ! »

Samuel : « Cisticola juncidis, Cisticolidés ! »

Léo : « Bien petit Sam 🙂 »

Max : « A chaque arrêt on est accueillis par un zoiso 🙂 »

Léo : « Mais elle est pas dans un jonc… »

Max : « Bonome, gronde la s’il te plaît. »

Léo : « Pas d’accord ! Elle vient nous accueillir alors on la gronde pas ! C’est pas de sa faute si il y a pas de joncs ici. »

Max : « On en a vu hier, aujourd’hui… Ce serait pas notre zoiso gardien de Vendée par hasard ? »

Léo : « C’est vrai ça ! »

Max : « Bonome, elle vient te faire son rapport ! Tu peux lui demander si il y a des dragons en Vendée s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Tu n’as toujours pas abandonné ta quête ? »

Max : « Non. Pourquoi l’abandonnerais-je ? On va bien finir par en trouver un. Et on l’offrira à Princesse pour qu’elle te dé-bannisse. Mais tu devras le dresser avant de le lui offrir. »

Le chevalier : « Oui, ça je l’avais compris 🙂 Voici la Pointe rouge. »

Samuel : « On va y aller aussi ? »

Le chevalier : « Oui Samuel. »

Léo : « On va faire tout ça ! La chance ! »

Max : « Et il va encore falloir plusieurs semaines de travail par jour pour graver tout ça… »

Léo : « Max, de toutes façons tu es en retard dans ton blog. »

Max : « Ben oui, forcément ! On fait douze sorties par jour ! »

Le chevalier : « Pauvre Maxou… Des petizours naturalistes qui explorent la nature à longueur de journées. Vous êtes vraiment à plaindre. Max, tu devrais envoyer un rapport à Princesse. »

Max : « Vas-y, moque toi ! »

Le chevalier : « Mon petitours, est-ce que, par hasard, tu aurais peur de ne pas tout comprendre et de me décevoir ? »

Max : « Moi ? »

Le chevalier : « Oui, toi. »

Max : « Un peu… »

Le chevalier : « Vraiment ? »

Max : « Bonome, tu connais toujours tout, toi. On voit un caillou et tu te lances dans des heures d’explications. J’arrive pas toujours à suivre moi. Je suis qu’un petitours. Ça fait même pas un an et demi que je te suis partout. C’est difficile tu sais. Et toi, tu veux des petizours naturalistes. Alors je me dis que si on est pas à la hauteur, tu voudras plus de nous. Et je veux plus vivre sans toi. Qu’est ce que je ferais sans toi ? »

Le chevalier : « Maxou… Ne t’inquiète pas voyons. Tu es et tu resteras toujours mon petitours. C’est toi qui as décidé de devenir naturaliste. C’est vrai que ça me plaît beaucoup mais je ne vais pas te rejeter parce que tu ne comprends pas tout. Si vous en avez assez, vous me le dites et on s’arrête. »

Max : « Tu dis pas ça juste pour me rassurer ? »

Le chevalier : « Je le dis parce que je le pense et pour te rassurer. Si tu veux, nous inspecterons moins pour que tu aies plus de temps pour graver ton blog. Tes cousins t’aideront et vous aurez aussi plus de temps pour vous chamailler. Vous êtes des juvéniles après tout. »

Léo : « Oui, on pourrait espacer nos inspections. On connaît bien les Royaumes de chez nous. C’est plus la peine d’y aller tout le temps. On se concentre sur les vacances, comme ça on aura le temps de bien étudier ce que nous aurons vu. »

Max : « Et si demain on comprend pas, tu nous en voudras pas ? »

Le chevalier : « Bien sur que non. Et moi non plus je ne serais pas toujours à l’aise. Tiens, la Pointe Rouge par exemple, j’ai bien peur de ne pas réussir à identifier les formations géologiques qui la forment. »

Max : « C’est vrai ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. Demain tu vas voir ton bonome se gratter la tête et être un peu perdu. »

Max : « Tu vas perdre des cheveux 🙂 »

Le chevalier : « Il ne m’en restera peut-être plus aucun à la fin de la journée. Est-ce pour cela que je ne serais plus ton bonome ? »

Max : « Ben non. »

Le chevalier : « Tu vas mieux ? »

Max : « Oui 🙂 Et tu nous ré-expliqueras tout quand on gravera mon blog ? »

Le chevalier : « Nous le graverons tous ensemble. »

Léo : « Oui ! J’aime bien quand on grave tous ensemble ! »

Samuel : « Et si on observait les zoisos pour le moment ? »

Léo : « Oui Samuel, bonne idée 🙂 »

Max : « Bonome, tu peux nous prendre sur ton bras ? »

Le chevalier : « Bien sûr Max. Mes petizours naturalistes, installez vous confortablement nous allons zoisoter. »

Samuel : « Léo, tu vas te régaler : il y a des Laridés 🙂 »

Léo : « Voyons un peu… Là il y a un adulte et un juvénile… »

Samuel : « L’adulte a le dos gris clair et les pattes roses. C’est un goéland argenté, Larus argentatus. Mais je sais pas pourquoi il a du gris sur le visage. »

Max : « Ils sont souvent comme ça l’hiver. On sait pas pourquoi. C’est comme ça la nature… »

Samuel : « Et le juvénile ? Il a quel âge ? »

Max : « Oulala ! Samuel, c’est le genre de questions qu’il vaut mieux pas poser. Bonome va se gratter la tête pour réfléchir et il va encore perdre des cheveux. C’est compliqué les goélands juvéniles. »

Léo : « Surtout que le goéland argenté met 4 ans pour acquérir son plumage adulte. On essaye quand même ? »

Le chevalier : « Oui Léo. »

Léo : « Montre la foto s’il te plaît. »

Léo : « Merci chevalier. Alors… »

Le chevalier : « Mmmmm… »

Léo : « Il est très sombre, pas du tout gris clair. »

Le chevalier : « Les plumes sont presque noires mais bordées de blanc. »

Léo : « Tu trouves ? »

Le chevalier : « Je pense avoir trouvé. »

Léo : « Moi aussi 🙂 »

Max : « Ben dites nous ! »

Le chevalier : « Léo ? »

Léo : « Premier hiver ? »

Le chevalier : « C’est aussi ce que je pense. Mais il y a quelque chose qui me dérange. Les plumes de la queue sont bordées de blanc elles aussi et la tête est bien claire. »

Léo : « C’est vrai. C’est plutôt le plumage du premier été alors. »

Max : « On est en automne. »

Léo : « C’est logique alors. Il est entre son premier été et son premier hiver. Hopla ! Trop facile ! »

Max : « Les jeunes goélands à tête blanche sont appelés grisards. Parce qu’ils sont gris. »

Léo : « Je savais pas. »

Max : « Moi aussi j’étudie 🙂 »

Samuel : « Là il y a deux adultes. »

Samuel : « L’un fait dodo sur le rocher et l’autre a les plumes ébouriffées à cause du vent… »

Max : « Il est comme bonome. Rien ne remplace le plaisir d’être sur un rocher au bord de mer 🙂 »

Léo : « Regardez ! Il y a deux juvéniles qui se chamaillent ! »

Max : « Et encore une fois tu leur dis rien ! »

Le chevalier : « Je connais un petitours qui répète régulièrement que c’est comme ça, que les juvéniles se chamaillent, que c’est une règle de la nature et qu’on ne peut rien y faire. »

Max : « Il dit ça ce petitours ? »

Le chevalier : « Oui, pour justifier qu’il se chamaille avec ses cousins. »

Max : « Ah… Et qu’est ce que tu lui réponds ? »

Le chevalier : « Rien. Je lui souris et je lui fais un câlin. »

Max : « Il a de la chance ce petitours. »

Léo : « Ses cousins aussi. »

Max : « C’est pas comme nous… »

Le chevalier : « Vous n’allez quand même pas me dire que vous êtes en manque de câlins ! »

Max : « Ben… »

Léo : « On va pas le dire, non… »

Max : « Mais on le pense quand même… »

Samuel : « On pourrait observer les laridés en étant blottis contre toi. »

Le chevalier : « D’accord. Venez là… »

Max : « On voit mieux comme ça 🙂 »

Léo : « Et c’est plus confortable. »

Samuel : « Oulala ça démange là-bas 🙂 »

Max : « Ben oui, les zanimos ça se gratte 🙂 »

Léo : « Qu’est ce qu’on fait maintenant ? On continue la promenade ? »

Le chevalier : « Oui, nous allons nous approcher des pointes, puis nous retournerons là où nous sommes allés hier pour voir le soleil se coucher. »

Max : « Bon programme 🙂 »

Léo : « Tu vas voir petit Sam. C’est beau le soleil qui se couche. »

Max : « On y va ? »

Le chevalier : « C’est parti ! »

Le chevalier : « Nous voici face aux pointes. »

Max : « On a pas été accueillis par un zoiso. »

Léo : « Max, profite du paysage. On en a déjà vu beaucoup des zoisos. »

Samuel : « Elles ont des noms les pointes ? »

Le chevalier : « Celle de droite est la Pointe Rouge. »

Max : « Celle où tu comprends rien du tout 🙂 »

Léo : « On l’appellera la Pointe des Cheveux qui Tombent 🙂 »

Le chevalier : « Si vous voulez 🙂 A gauche c’est la Pointe des Ampélites. »

Max : « Des ampélites ? Comme la roche ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Léo : « Et on va l’étudier ? »

Le chevalier : « Nous verrons… »

Max : « Allez, on continue. Le soleil va bientôt tomber dans l’eau. »

Léo : « Plouf le soleil ! »

Samuel : « C’est encore plus beau d’ici ! »

Léo : « Et ça sent bon ! Bonome, c’est quoi ce doux parfum ? »

Le chevalier : « L’un de mes préférés 🙂 C’est l’odeur de la dune. »

Max : « Bonome, tu dis des erreurs. Il y a pas la dune ici. »

Le chevalier : « Je sais Max. Mais la petite fleur qui sent si bon vit habituellement sur la dune grise. »

Léo : « C’est une petite fleur qui sent si bon ? »

Max : « Tu nous la présentes s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Elle est juste là… »

Max : « Bonjour petite plante. Merci de parfumer agréablement le bord de mer. »

Léo : « Elle s’appelle comment cette petite plante ? »

Le chevalier : « C’est l’immortelle des sables, Helychrisum stoechas et c’est une Astéracée. »

Max : « Encore une Astéracée 🙂 »

Léo : « Tu peux nous expliquer l’immortelle des sables s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Si tu veux Léo. C’est un sous-arbrisseau. »

Léo : « Un sous-arbrisseau ? C’est quoi un sous-arbrisseau ? »

Le chevalier : « Ce sont des plantes ligneuses d’une taille inférieure à 50 cm. Avant que Max me crie dessus : une plante ligneuse est une plante qui produit de la lignine, c’est à dire du bois. »

Max : « Comme un arbre ? »

Le chevalier : « Comme un arbre 🙂 Mais en tout petit. »

Max : « C’est un petit arbre de petitours 🙂 »

Léo : « Et pourquoi on l’appelle immortelle des sables ? »

Le chevalier : « Des sables parce qu’elle vit sur la dune grise, enracinée dans le sable. Immortelle je ne sais pas. Peut-être parce qu’elle se conserve très longtemps une fois coupée. »

Max : « Il faut pas la couper bonome. C’est un être vivant. Si on la coupe, on l’abîme. »

Léo : « Tu dis ça mais tu manges des feuilles de menthe à chaque fois que tu en croises. Et en plus, tu dis que c’est ton amie la menthe. »

Max : « Je t’ai déjà dit que je lui demande l’autorisation avant ! Elle m’offre une feuille ou deux parce que c’est bon la menthe. »

Léo : « Tu vois petit Sam, Maxou mange ses amies. Il est amivore 🙂 »

Max : « Et toi, tu dis des bêtises pour te moquer de moi. »

Le chevalier : « Bien, il est temps d’aller voir le soleil se coucher. »

Max : « Déjà ? »

Le chevalier : « Nous sommes en automne, le soleil se couche vite. Et il faut aller jusqu’à la plage de la Normandelière. »

Max : « D’accord. On se poche et on y va ! »

Le chevalier : « Nous voici sur la plage… »

Max : « Tu avais raison bonome. Le soleil se couche vite. Il est déjà très bas sur l’horizon. »

Léo : « Max, on sort ta serviette et on s’installe sur un rocher. »

Max : « Oui Léo. Bonome, tu peux la sortir de notre pochette s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Oui. Choisissez bien votre place. »

Max : « Samuel, où veux-tu aller ? »

Samuel : « Je sais pas. Je connais pas le coucher de soleil moi. Léo, tu peux choisir le rocher à ma place s’il te plaît. »

Léo : « Oui petit Sam. Alors… Il faut un rocher un peu haut mais pas trop… Plat et confortable… Mmmm… Celui là ! Il est bien celui là ! »

Max : « Bonome, tu nous installes s’il te plaît. »

Le chevalier : « Serviette… Petizours… Voilà. Êtes-vous bien installés ? »

Max : « Très bien mon bonome. Merci. Tu viens avec nous ? »

Léo : « Ben non, il va s’éloigner pour nous fotoer 🙂 »

Max : « Tu nous fotoes si tu veux mais après tu viens. Et dépêche toi un peu ! »

Max : « Tu vois Samuel, à la mer il y a les rochers et les vagues. Et c’est beau. »

Samuel : « Oui cousin Max. »

Léo : « Le soleil est de plus en plus bas… Il va pas tarder à toucher l’horizon. »

Samuel : « C’est bôôôô ! »

Max : « Ben oui, forcément, avec toute la beauté que tu as dans les yeux… Bonome, viens avec nous. Tu as assez de fotos maintenant. Allez ! »

Le chevalier : « Me voici seigneur Max ! »

Max : « Ben voilà ! Elle est pas belle la vie ? Un bonome, des cousins, la mer et le soleil qui se couche. Que demander de plus ? »

Samuel : «  Le silence peut-être… »

Léo : « Et toc ! »

Max : « Bon, il faut rentrer maintenant… »

Le chevalier : « Oui, une longue journée nous attend demain. »

Léo : « J’ai hâte d’y être ! »

Continuer la promenade