Août – L’isodonte mexicaine

Max : « Bonjour à tous ! »

Samuel et Léo : « Bonjour aussi ! »

Léo : « Nous continuons nos bulletins d’informations en direct-différé avec une nouvelle édition spéciale. »

Samuel : « Oui… Je sais pas si c’est encore la peine de dire que c’est en direct… En différé plutôt. Même en très différé… »

Max : « On s’en fiche ! Imagine les lecteurs qui découvriront cet article dans plusieurs mois. Ils sauront pas qu’il a été gravé en très différé. »

Samuel : « C’est quand même pas très respectueux de la déontologie journalistique… »

Max : « Certes… Bon, on fait quoi ? »

Léo : « On fait notre édition spéciale et puis c’est tout ! »

Max : « Léo est la voix de la sagesse 🙂 »

Samuel : « Pour une fois nous allons pas vous parler d’un ami. »

Max : « Mais d’un beau zanimo. »

Léo : « Il a longtemps énervé bonome ce zanimo parce qu’il trouvait pas qui c’était 🙂 »

Max : « On vous le montre ! »

Isodonte mexicaine, Isodontia mexicana, Sphécidés

Isodonte mexicaine, Isodontia mexicana, Sphécidés

Max : « Vous avez bien observé ? »

Léo : « Alors étudions sa systématique. »

Samuel : « Je commence ! Tout le monde peut voir que son corps comporte trois parties principales : la tête, le thorax et l’abdomen. Il y a trois paires de pattes thoraciques et deux paires d’ailes thoraciques aussi. Sur la tête vous apercevez les yeux et la paire d’antennes. Et puis, il y a une cuticule. Nous sommes donc en présence d’un Arthropode et plus précisément d’un Insecte. »

Léo : « Un bien bel Insecte 🙂 »

Samuel : « Qui prend la suite ? »

Max : « Pfff ! C’est le plus difficile ! On voit même pas bien ! »

Léo : « Maxou ronchonne 🙂 »

Max : « Je ronchonne pas ! J’explique ! Bon… Il faut faire d’après les fotos je suppose… »

Léo : « Ben oui ! »

Max : « Il y en a d’autres de cette série ? »

Samuel : « Voilà ! »

Isodonte mexicaine, Isodontia mexicana, Sphécidés

Isodonte mexicaine, Isodontia mexicana, Sphécidés

Max : « Ben d’accord… C’est même pas possible ! On voit pas les caractères dont j’ai besoin ! »

Léo : « Improvise Maxou ! »

Max : « D’accord 🙂 Ce zanimo ressemble à une grosse fourmi pourvue d’ailes et tout le monde sait que les fourmis sont des Hyménoptères ! Donc ce zanimo est un Hyménoptère 🙂 »

Samuel : « Bravo cousin Max ! Bravo ! »

Léo : « Bien joué Maxou 🙂 »

Max : « 🙂 Les Hyménoptères ont deux paires d’ailes. Souvent, on croit qu’il y en a qu’une mais c’est parce que, dans ce groupe d’Insectes, les ailes sont attachées entre elles pendant le vol. Alors si on fait pas très attention on en voit qu’une de chaque côté. »

Samuel : « Il faut toujours bien observer ! »

Max : « Léo, c’est à toi pour la suite ! »

Léo : « Je relève le défi ! Il apparaît clairement d’après les fotos que l’abdomen est relié au thorax par un pédoncule. Nous sommes donc en présence d’un Apocrite et non d’un Symphite. Ben oui. »

Max : « Ça saute aux yeux ! »

Léo : « Les Apocrites se subdivisent en Aculéates et Térébrants ou parasitoïdes. »

Samuel : « Cousin Léo, pour le bien de nos tympans il vaudrait mieux que tu abuses pas des mots compliqués… »

Léo : « 🙂 Ce zanimo porte un aiguillon même si on le voit pas. »

Max : « Nous en sommes donc à Arthropode, Insecte, Hyménoptère, Apocrite, Aculéate. Samuel ? »

Samuel : « La suite ? Oulala ! Ça se complique ! Euh… Les ailes sont pliées en long au repos et les yeux sont réniformes. Ce sont donc des Vespoïdés. A toi cousin Max ! »

Max : « Aïe ! »

Léo : « Moi je sais ! Moi je sais ! »

Max : « Alors nous t’écoutons ! »

Léo : « Il faut les fotos suivantes ! »

Max : « Précisons que c’est pour utiliser ces très belles fotos de notre cher bonome que nous avons décidé de graver cette édition spéciale. »

Samuel : « Elles sont bieeeeens ! »

Léo : « Les deux premières s’il vous plaît ! »

Isodonte mexicaine, Isodontia mexicana, Sphécidés

Isodonte mexicaine, Isodontia mexicana, Sphécidés

Max : « Vous vous demandez sûrement pourquoi cet isodonte mexicaine prend cet autre insecte dans ses pattes. »

Léo : « Ils se font pas des calins 🙂 »

Samuel : « Cousin Léo, je crois que tu es allé trop vite ! Tu arrives à ces magnifiques fotos alors que nous avons pas terminé la systématique du zanimo ! Et cousin Max a donné son nom ! »

Léo : « C’est Maxou qui est allé trop vite, pas moi ! Pour identifier cette famille il faut savoir qu’elles prédatent des Orthoptères ! Je montrais ces fotos pour arriver à la famille des Sphécidés. Ensuite, j’aurais signalé la pilosité grise sur le thorax et la tête, les ailes fumées et le pétiole courbé ce qui aurait conduit à l’espèce Isodontia mexicana c’est-à-dire l’isodonte mexicaine ou sphex du Mexique. »

Samuel : « Bravo cousin Léo ! Bravo ! »

Max : « Comme son nom l’indique l’isodonte mexicaine est originaire d’Amérique Centrale et d’Amérique du Nord. »

Samuel : « Elle a été introduite en France je sais pas comment. Sûrement par voie maritime lors de transports commerciaux. »

Léo : « On sait qu’elle est arrivée dans l’Hérault dans les années 1960. Depuis, elle remonte vers le nord et il y en a de plus en plus. »

Max : « Comme presque tous les Hyménoptères, l’isodonte mexicaine se nourrit de pollen et de nectar. »

Samuel : « C’est pour cela qu’on l’observe surtout sur les fleurs. »

Max : « Ses pièces buccales sont de type broyeuses ou broyeuses-lécheuses. Mais on a pas de fotos en très gros plan pour vous montrer. »

Samuel : « Vous nous demanderez donc pourquoi l’isodonte mexicaine prenait un Orthoptère dans ses pattes comme supra… »

Max : « On vous remontre… »

Isodonte mexicaine, Isodontia mexicana, Sphécidés

Isodonte mexicaine, Isodontia mexicana, Sphécidés

Isodonte mexicaine, Isodontia mexicana, Sphécidés

Isodonte mexicaine, Isodontia mexicana, Sphécidés

Isodonte mexicaine, Isodontia mexicana, Sphécidés

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Max : « L’Orthoptère est un méconème fragile, Meconema meridionale, Tettigoniidés. »

Léo : « Bonome a fait plusieurs séries de fotos, plusieurs jours de suite… Je crois qu’au début elle se méfiait de nous l’isodonte mexicaine. »

Samuel : « Elle voulait pas rentrer sa proie dans sa loge de peur qu’on la lui vole. »

Max : « Alors on s’est installés et on a mangé notre chocolat en l’observant. »

Léo : « Elle a compris qu’on lui chiperait pas son méconème puisqu’on est chocolatophages. »

Samuel : « Et elle a bien voulu ranger son trophée dans sa loge devant nous. »

Isodonte mexicaine, Isodontia mexicana, Sphécidés

Isodonte mexicaine, Isodontia mexicana, Sphécidés

Isodonte mexicaine, Isodontia mexicana, Sphécidés

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Max : « Mais diantre ! Que fait-elle ! Pourquoi un tel comportement puis qu’elle se nourrit de pollen et de nectar ? »

Léo : « Ce sont les adultes qui sont nectarivores et pollinivores ! »

Samuel : « Pas les larves ! »

Léo : « L’isodonte capture des Orthoptères qu’elle paralyse avec son aiguillon. Puis elle les porte jusque dans une loge naturelle ou artificielle. »

Samuel : « Ensuite, elle pond un œuf. »

Max : « Puis elle rebouche la loge avec des feuilles séchées enroulées. On a vu ça aussi mais on a pas fotoé. »

Léo : « Une isodonte peut faire ça dans plusieurs loges. Sept ou huit. »

Samuel : « C’est l’hécatombe chez les Orthoptères ! »

Max : « Au printemps, l’œuf va éclore et la larve va manger la proie toute crue. Miam le méconème ! Puis la larve va se faire un cocon dans lequel elle va se nymphoser en deux ou trois semaines. Et il y aura un nouvel adulte. »

Samuel : « Mais ça, on peut pas le voir ! On est trop grands pour rentrer dans les loges. »

Léo : « C’est embêtant parce que je comprends pas tout… J’ai lu que c’est la larve qui mange la proie mais aussi que c’est la nymphe qui passe l’hiver dans son cocon. Sauf que la nymphose dure trois semaines… »

Samuel : « C’est pas clair… Je pense que la larve mange la proie puis s’enferme dans son cocon. Elle passe l’hiver en vie ralentie. Puis, quand elle s’active au printemps, la nymphose dure deux ou trois semaines. »

Léo : « Tu dois avoir raison petit Sam. »

Max : «  Merci chers Samuel et Léo ! Voilà ! Vous savez tout sur l’isodonte mexicaine. »

Samuel : « Nous espérons que les fotos vous ont plu 🙂 »

Léo : « Nous vous retrouverons bientôt pour des nouvelles des autres Royaumes ! »

Max : « A bientôt ! »

Continuer la promenade

2 réflexions au sujet de « Août – L’isodonte mexicaine »

  1. Bonjour 🙂

    Désolé de répondre si tard. J’ai un peu délaissé le blog ces derniers temps.

    D’après ce que j’ai lu, les femelles isodontes font des loges dans lesquelles elles déposent un grillons, sauterelle… paralysé. Elle pond un oeuf dessus et l’éclosion à lieu deux à trois semaines plus tard. Ce sont les adultes qui passent l’hiver.

    Je serais curieux de savoir ce qu’il va se passer dans votre velux.

    Meilleures salutations naturalistes,

    Max

  2. Bonjour,
    billet intéressant.

    Je viens de découvrir cet insecte dans mon Vélux.
    Mais nous sommes au mois de Juillet, le printemps est passé depuis un moment et pourtant, j’observe cet Isodonte faire ses va-et-vient.

    En ouvrant le Vélux, on peut apercevoir un amas de paille dans lequel se trouve tout un tas de sauterelles bien rangées.

    En 2 semaines, le tas à diminué de moitié et on peut y observer 2 cocons.

    Pensez vous que ces cocons vont restés là jusqu’au printemps prochain ?

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