Mercredi 10 Aout, An III
Max : « Bonome, bonomou, mon bonome à moi 🙂 »
Le chevalier : « Mon petitours. »
Max : « Tu te souviens de ce que tu m’as dit hier ? »
Le chevalier : « Pas du tout Maxou 🙂 »
Max : « Hier soir. Je suis sûr que tu te souviens. »
Le chevalier : « Je t’ai souhaité bonnuit Max. »
Max : « Bonome ! Fais un effort ! Réfléchis un peu ! »
Le chevalier : « Serait-ce en rapport avec… »
Max : « Avec ? »
Le chevalier : « Un beau zoiso… »
Max : « Ouiiii ! »
Le chevalier : « Ton ami blongios ? »
Max : « Oui bonomou 🙂 Tu m’as dit qu’on irait le voir aujourd’hui. On y va ? »
Le chevalier : « Tout de suite ? »
Max : « Sauf si tu es occupé. »
Le chevalier : « Non, je n’ai rien de spécial à faire… Mais Léo me semble en plein travail. »
Max : « Léo, il étudie tout le temps. Il est comme toi : il peut pas faire rien. Alors il étudie. Mais si on lui propose d’aller voir blongios il arrête d’étudier. C’est certain. »
Le chevalier : « Alors va lui en parler. »
Max : « J’y cours ! »
Quelques secondes plus tard Max et Léo, le sac sur le dos, reviennent vers le chevalier…
Léo (timidement) : « Saute dans tes chaussettes bonome et emmène nous voir blongios ! »
Le chevalier : « Le style de Max dans la bouche de Léo 🙂 »
Max : « Il le fait avec moins de conviction. Léo, il faut être plus sec dans ta façon de parler. Tiens, écoute (Max prend une voix forte et sévère) : Bonome tu te bouges un peu ! Ça suffit de faire rien ! Allez hop ! Aux zoisos et en vitesse ! (à Léo) Tu vois, il faut de la conviction et de la fermeté. Tu t’entraînes pas assez. On travaillera ça plus tard. Bon, bonome, tu es prêt ? On t’attend nous ! »
Le chevalier : « Alors je saute dans mes chaussettes et nous y allons 🙂 »
Au Royaume des Bernaches…
Max : « On va tout de suite à la roselière. Il faut pas faire attendre blongios. »
Léo : « Non Maxou. On s’arrête au Marais. Je veux voir si il y a des zoisos moi. »
Max : « Mais… Bonome, Léo se rebelle ! »
Le chevalier : « Il suit tes conseils 🙂 »
Max : « Tu le soutiens ? »
Le chevalier : « Oui, je soutiens mes petizours. »
Max : « D’accord. Alors on s’arrête au Marais. »
Léo : « L’oie cendrée est encore toute seule… »
Max : « Ça devient inquiétant là. Bonome, tu vas lancer un avis de recherche ? »
Le chevalier : « J’en parlerai aux gardes. Ils ont peut-être des nouvelles. »
Max : « Oui bonome. Qu’est ce qu’elle va dire Princesse si on a perdu une oie cendrée. Pfff… On va se faire gronder. »
Léo : « Max ! Tu penses qu’à toi ! Elle va peut-être pas bien du tout l’oie cendrée. Ou alors elle est toute morte ! Et toi, tu te demandes si Princesse va nous gronder ! »
Max : « Oui Léo, encore une fois tu as raison. »
Léo : « Pauvre oie cendrée… »
Le chevalier : « Venez ici tous les deux. »
Max : « Oui bonome. Je crois qu’on a besoin d’un câlin. »
Le chevalier : « Oui. »
Max : « Allons à la roselière. »
Léo : « Au Phragmition communis Max. »
Max : « Tu parles le phytosociobiologiste toi ? Fais attention, tu vas plus avoir d’amis. »
Léo : « Je dis pas tous les noms compliqués, juste l’alliance. C’est pas trop compliqué. »
Max : « Méfie toi Léo. On commence par parler des alliances puis on sait plus s’arrêter et on se retrouve phytosociobiologiste. C’est le cercle vicieux. Tu es sur une pente savonneuse mon Léo. »
Léo : « Mais non Maxou. Je dis juste les noms des alliances végétales ! »
Max : « Une pente savonneuse Léo, une pente savonneuse ! Attention ! »
Le chevalier : « Un cercle vicieux sur une pente savonneuse ! »
Léo : « C’est mieux qu’un cercle savonneux. »
Le chevalier : « Une planche vicieuse ? »
Max : « Moquez-vous ! M’en fiche ! »
Léo : « Oui Maxou 🙂 Regardez le jeune héron cendré ! »
Max : « Bien vu Léo. Il a la calotte grise. »
Léo : « Ben oui, c’est un juvénile. »
Max : « Qu’est ce qu’il fait ? »
Léo : « On dirait qu’il se chamaille avec la branche qui pend au-dessus de lui 🙂 »
Max : « Il a pas un cousin avec lequel se chamailler lui 🙂 »
Léo : « Il va pas bien dans sa tête ce patapon. »
Max : « C’est un juvénile Léo. Les juvéniles aiment jouer. Même avec une branche. Bon, je suppose que vous voulez aller de l’autre côté du marais. »
Léo : « Tu supposes juste 🙂 On va voir le Nymphaeion albae et l’Hydrocharition morsus-ranae. »
Max : « Fais attention à toi Léo, s’il te plaît. »
Le chevalier : « La pente savonneuse Léo ! »
Léo : « 🙂 J’ai fait exprès 🙂 »
Max : « Je t’aurais prévenu Léo. »
Léo : « Oui, merci Maxou. »
Max : « Le héron cendré ! »
Léo : « Il est venu se poser juste devant nous. »
Max : « Calotte blanche… C’est un adulte. »
Léo : « C’est peut-être le parent du patapon de tout à l’heure. »
Max : « Il y a pas des zoisos… »
Léo : « Bonome fotoe le héron. »
Max : « Des hérons, on en a vu plein. Il y a pas des zoisos… »
Léo : « Et l’oie cendrée ? »
Max : « C’est l’autre ? »
Léo : « Je crois pas. Mais regarde, on dirait qu’elle a une couche ! »
Max : « Une couche bien remplie 🙂 Bonome, tu devrais lui proposer de la changer. »
Le chevalier : « Mon petitours… »
Max : « Oui mon bonome ? »
Le chevalier : « Tu dis des bêtises 🙂 »
Max : « Oui mon bonome. N’empêche qu’il y a pas des zoisos ici. »
Le chevalier : « Voudrais-tu aller au Phragmition communis ? »
Max : « Ah non ! Tu vas pas t’y mettre ! On va à la roselière ! »
Léo : « Oui Max. Allons-y. »
Max : « On a pas de rendez-vous avec blongios. J’espère qu’il va venir. »
Le chevalier : « On ne peut pas savoir Maxou. »
Max : « Zutalor ! J’ai oublié de te demander ! »
Le chevalier : « Qu’as-tu oublié ? »
Max : « Mais bonome… De dire aux zoisos de prévenir blongios de notre arrivée ! Qu’il puisse s’organiser pour venir ! Tu y as pensé toi ? »
Le chevalier : « Non. »
Max : « Tu penses à rien ! Il faut tout faire tout seul. Pfff ! »
Léo : « Voilà ! Max ronchonne. »
Max : « Je ronchonne même pas ! Je constate votre inefficacité. Et c’est pas pareil. Je vais apprendre le zoiso moi, comme ça je pourrai passer mes messages tout seul… »
Léo : « On arrive. »
Max : « Bonome, on s’installe et on attend. Toute la journée si il le faut. Mais on repart pas sans avoir vu blongios. »
Léo : « Qu’est ce qu’on va faire en attendant ? »
Max : « On pourrait le présenter ! »
Léo : « Le présenter à qui ? »
Max : « Ben… Pour mon blog ! »
Léo : « D’accord. Qui commence ? »
Max : « Moi ! »
Léo : « D’accord Maxou. Nous t’écoutons. »
Max : « Le blongios nain est un Ardéidé. C’est même le plus petit des hérons. Il mesure de 30 à 38 cm et pèse de 125 à 170 grammes. C’est plus qu’un petitours mais c’est tout petit pour un gros zoiso. Son nom, en scientifique, est Ixobrychus minutus. À toi Léo 🙂 »
Léo : « J’ai étudié un peu sa répartition mondiale. On le trouve en Europe, en Afrique, en Nouvelle-Zélande, en Nouvelle-Guinée et en Australie. Mais peut-être qu’il existe plus en Nouvelle-Zélande. On sait pas. Il hiverne en Afrique ou dans le sous-continent indien. En France, il est très inégalement réparti. Je sais plus tous les départements où on peut le voir. Mais c’est pas partout. Non non ! A peu près la moitié du territoire. »
Max : « Merci Léo. Je fais son écologie. Il habite les roselières hautes avec des Phragmites, des Typha… Mais aussi là où il y a des saules. Il aime bien là où il y a des saules. Même qu’il recherche les endroits où il y en a. Mais c’est quand même pas obligé. Le nid se trouve toujours là où la végétation est dense. Et il faut que ce soit calme et pas loin de l’eau. »
Léo : « D’après ce que tu viens de dire on peut affirmer qu’il se trouve dans les marais, les étangs, les bords des lacs, les gravières… »
Max : « Et c’est pour ça qu’il est difficile à observer. Il vit dans les roselières et c’est pas facile d’y aller. Bonome, pourrais-tu nous parler du nid de blongios ? »
Le chevalier : « C’est un nid constitué de brindilles, de roseaux, d’herbes… Il fait environ 8 à 30 cm de haut pour un diamètre de 18 à 35 cm. Quand il est construit dans la roselière il se trouve entre 10 et 60 cm au-dessus de l’eau. Mais il peut être dans des saules, des aubépines ou même des ronces s’il se trouve plus loin de l’eau. »
Max : « Et les œufs ? Quand est-ce qu’il fait des œufs blongios ? »
Le chevalier : « De la mi Mai à Juillet. Il existe parfois une seconde couvée mais c’est souvent une couvée de remplacement. La femelle pond de 4 à 7 œufs (jusqu’à 9). Les deux parents se relaient pour les couver pendant 16 à 24 jours. Les petits quittent le nid avant de savoir voler mais ils y reviennent pour se faire nourrir. Ils volent vers un mois et atteignent la maturité sexuelle vers 1 an. Le blongios peut vivre 6 ans. »
Max : « Merci bonome. Léo, peux-tu nous parler du régime alimentaire de blongios ? »
Léo : « Oui Max, je peux. Il se nourrit de petits poissons, d’amphibiens et d’invertébrés aquatiques, surtout d’insectes. »
Le chevalier : « Je prends la suite. Léo, ce que je vais dire va t’intéresser. Max, bouche toi les oreilles. »
Max : « Et pourquoi devrais-je me boucher les oreilles s’il te plaît ? »
Le chevalier : « Parce que je vais parler le phytosociobiologiste 🙂 »
Max : « Toi aussi tu es sur une pente savonneuse ! »
Léo : « Tu connais tous les habitats dans lesquels on trouve blongios ? »
Le chevalier : « Je ne sais pas si ce sont tous les habitats mais j’en connais. »
Léo : « Chouette alors ! Dis nous ! »
Le chevalier : « 3130 : Eaux stagnantes oligo à mésotrophes avec végétation du Littorelletea uniflorae et/ou du Isoëto-Nanojuncetea.
3140 : Eau oligo à mésotrophes calcaires avec végétation benthique à Chara ssp.
3150 : Lacs eutrophes naturels avec végétation du Magnopotamion ou Hydrocharition.
7210 : Marais calcaires à Cladium mariscus et espèces du Caricion dovallianae. »
Max : « Ça y est ? Tu as fini ? »
Léo : « Rhoooo, tout ça d’habitats… On les connait pas tous. Il faudra nous les présenter chevalier. »
Max : « Çavapalatête ? Vous allez arrêter avec les habitats ! Il faut que ça cesse ! »
Léo : « C’est qu’on est naturalistes nous 🙂 Alors on s’intéresse aux habitats. »
Max : « On peut pas être naturaliste sans étudier les habitats ? »
Léo : « Tu peux. Si tu veux avoir des lacunes… »
Max : « Vous m’embêtez avec les habitats… Mais je veux pas avoir des lacunes. J’ai un sacado moi. Même que je l’ai eu avant toi. Je suis naturaliste aussi. Il y a pas que vous. »
Léo : « Oui Maxou. Tu es un grand naturaliste. Chevalier, est-ce que tu connais le statut de conservation du blongios ? »
Le chevalier : « Pas au niveau mondial. En France il est classé en danger de disparition. Comme pour beaucoup d’oiseaux, ses effectifs ont beaucoup baissé entre 1968 et 1980. On estime que 90 % de la population a disparu. Depuis, les effectifs augmentent de nouveau. En 1990 on comptait 200 à 300 couples reproducteurs. »
Max : « Pour toute la France ? »
Le chevalier : « Oui Max. Actuellement, il y a entre 500 à 830 couples dont 40 à 50 en Île de France. »
Max : « C’est vraiment pas beaucoup… Pauvre blongios. Comment on pourrait faire pour qu’il y ait plus de couples ? »
Le chevalier : « Essayons de comprendre pourquoi les effectifs ont si fortement baissé. »
Léo : « Tu sais toi ? »
Le chevalier : « Oui. Les phragmites ont été fortement exploités. On les a donc coupés. Les points d’eau accueillant des phragmites ont été asséchés. Les aménagements touristiques (pontons, chemins…) se sont multipliés. Il y a eu surpopulation de sangliers et de ragondins. Les chiens en divagation peuvent déranger les couples nicheurs. Et l’utilisation de pesticides pour l’agriculture intensive a abouti à une pollution toxique pour de nombreux oiseaux. »
Max : « Tout ça… »
Léo : « Qu’est ce qu’on peut faire ? »
Le chevalier : « Nous ? Rien. »
Max : « Et les zoms ? »
Le chevalier : « Ils peuvent faire l’inverse de ce qu’ils ont fait. Je te rappelle que dans le département les zoms ont investi près de 300 000 euros pour développer les roselières. »
Max : « Au Royaume des Hérons et au Royaume des Grèbes. »
Le chevalier : « Oui. J’oubliais. Il faut limiter les populations de brochets (Esox lucius) et de sandres (Sander lucioperca) qui se nourrissent des même proies que blongios. »
Max : « Et avec tout ça blongios va se développer de nouveau ? »
Le chevalier : « Cela va prendre du temps, mais oui 🙂 »
Max : « Bon, on a tout dit. Maintenant il faut attendre… »
Léo : « Tu veux vraiment attendre toute la journée ? »
Max : « Oui, si il le faut… »
Léo : « D’accord. On attend. »
Bien plus tard…
Max : « Bonome ! Il arrive ! Le voilà ! »
Max : « Il s’est posé ! Bonjour blongios ! Bonome, on s’approche ! Oulala ! Blongios est venu ! »
Léo : « Rhoooo la chance ! Blongios est là, juste devant nous ! »
Le chevalier : « Allez le voir. Ne soyez pas timides. »
Max : « Tu viens pas ? »
Le chevalier : « Non, il aurait peur de moi. Allez-y. »
Les petizours s’approchent doucement de blongios. Le chevalier les observe tout en fotoant. Il les entend parler sans distinguer ce qu’ils se disent. Il les entend rire, parler encore… Blongios s’en va et les petizours reviennent vers lui.
Le chevalier : « Vous avez bien ri tous les trois 🙂 »
Max : « Ouiiii 🙂 C’est à cause de blongios 🙂 »
Le chevalier : « Que vous vous êtes vous racontés ? »
Max : « Tu as pas écouté ? »
Le chevalier : « Non, je voulais vous laisser avec votre ami. Accepteriez-vous de me raconter ? »
Max : « Bien sûr bonome 🙂 »
Léo : « Rholala… On a discuté avec un blongios nain… Rhooo… La chance… Un blongios nain tout près comme ça… »
Max : « Bonome, c’est moi qui vais raconter parce que Léo en est incapable. Je crois qu’il va rholalaer un petit moment. La chance, rhooo et tout ça 🙂 »
Le chevalier : « Je t’écoute Maxou. »
Max : « D’abord je lui ai dit bonjour, qu’il m’avait manqué et que j’étais très content de le revoir. Lui, il est resté silencieux mais il a regardé Léo avec insistance. Tu as dû voir ça. Alors je lui ai présenté mon cousin Léo. Et il a rigolé. J’ai pas demandé pourquoi. J’y ai pas pensé sur le moment. Puis je lui ai demandé si son hivernage tout là-bas s’était bien passé. Et là, il a répondu. Tu te rends compte ? Blongios nous as parlé ! »
Le chevalier : « Parce que tu lui as parlé avec ton cœur Max. Que t’a t-il dit ? »
Max : « Que, tout là-bas, il avait discuté avec ses copains blongios. Tu sais, quand ils se retrouvent pendant l’hivernage, ils prennent des nouvelles les uns des autres, pour savoir comment s’est passée la saison de reproduction. Blongios a raconté à ses copains qu’il avait rencontré un petitours qui avait un sacado et qui accompagnait partout un grand chevalier. Même que ce petitours aime beaucoup les zoisos. Les autres se sont moqués de lui. Parce qu’un petitours ça a pas de sacado et ça parle pas aux zoisos. Et puis, les grands chevaliers ont pas de petitours. Blongios a continué à raconter. Il a dit qu’il aimait bien ce petitours, que c’était pas encore son ami mais que ça viendrait si on se revoyait. Alors les autres blongios se sont encore plus moqués de lui. Mais lui s’en fichait. Il savait bien qu’il disait la vérité. Et pendant tout l’hivernage les autres blongios l’ont raillé et chahuté. Et, au moment de repartir, ils lui ont dit de bien saluer le grand chevalier au petitours. Alors blongios leur a dit qu’il se fichait de ce qu’ils pensaient et qu’il se réjouissait par avance de devenir ami avec un petitours. »
Le chevalier : « Et qu’est ce qui vous a fait tant rire ? »
Max : « Ben bonome, c’est à cause de Léo. Blongios, quand il va retourner tout là-bas, et que ses copains vont lui demander des nouvelles du petitours, il va devoir dire que maintenant le grand chevalier a plus un, mais deux petizours 🙂 C’est pour ça qu’il avait rigolé en voyant Léo 🙂 »
Le chevalier : « Il va encore se faire moquer pendant tout l’hiver. »
Max : « Il le sait bonome mais il s’en fiche. Parce que lui, il a des amis petizours. »
Le chevalier : « Vous êtes amis alors ? »
Max : « Oui bonome. C’est notre ami blongios maintenant. »
Léo : « Rhooo la chance ! On est amis avec un blongios nain. Il y en a même pas mille en France et nous on est amis avec un blongios nain. Rholala… »
Max : « Oui Léo. Rhooo la chance 🙂 Ah, au fait, il souhaite que ton épaule se remette bien. »
Le chevalier : « Tu lui en as parlé ? »
Max : « Pour lui expliquer pourquoi on était pas venus plus tôt. Mais le vent lui avait raconté ta mésaventure et l’avait rassuré sur ton état. Il était quand même triste de pas nous avoir vu plus tôt. »
Le chevalier : « Vous allez vous revoir ? »
Max : « Il veut pas trop montrer aux autres zoisos qu’on est amis. Il a peur que ça suscite des jalousies. Mais on va essayer de le revoir avant qu’il reparte. »
Le chevalier : « D’accord. »
Max : « Après, il a dit qu’il pouvait pas rester plus pour papoter parce qu’il avait des trucs de blongios à faire. Il nous a dit au revoir et il est parti. Tu as fotoé ? »
Le chevalier : « Oui Maxou. J’ai quelques belles fotos. »
Max : « Toi ? Tu as des belles fotos ? Pfff ! »
Léo : « Un blongios nain tout près… Et on a des fotos… »
Le chevalier : « Regardez. »
Max : « Les autres sont mieux. »
Léo : « Tout ça de fotos de blongios… »
Max : « Bonome, tu crois que Léo va se remettre avant ce soir ? »
Le chevalier : « Non, il va se coucher en rholalaant. »
Max : « Oui, c’est aussi ce que je pense 🙂 »
Léo : « On est bêtes ! »
Max : « Qu’est ce qu’il t’arrive Léo ? »
Léo : « C’était pas blongios mais blongiote ! C’était une femelle ! »
Max : « Ben oui. Léo, tu étais tellement fasciné que tu as pas fait attention. Oui, c’était une femelle. J’ai dit blongios par commodité, mais c’était bien blongiote. »
Léo : « Rhoooo… »
Max : « Oui Léo 🙂 Bonome, on peut rester encore ? »
Le chevalier : « Tu avais prévu de rester toute la journée s’il le fallait… »
Max : « Merci bonomou 🙂 Viens Léo, on va s’installer sur les genoux de bonome. »
Le chevalier : « Installez-vous confortablement. Mais laissez moi libre de saisir l’appareil au cas où… »
Max : « Oui, d’accord… Ça va comme ça ? »
Le chevalier : « Oui, très bien. »
Max : « Tu as qu’une seule main de disponible… Gratouille le front de Léo. »
Léo : « Rrrroooonnnn rrrroooonnnn … »
Max : « Bonome, tu l’a vue ? »
Le chevalier : « Oui. Tu veux d’autres fotos ? »
Max : « Elle est loin et les fotos seront pas terribles mais oui 🙂 »
Léo : « C’est pas tout le monde qui est ami avec blongios. »
Un peu plus tard…
Le chevalier : « Max ! Léo ! Regardez ! »
Max : « Ça alors ! »
Léo : « Rholala de rholala ! »
Max : « Monsieur blongios… »
Léo : « On a vu monsieur et madame… »
Max : « Ils sont tous les deux dans les phragmites. Ils vont peut-être faire des œufs. »
Le chevalier : « Ils ont déjà dû les faire… »
Max : « Bonome, dans l’intérêt de notre Léo et de son équilibre psychologique, il vaut mieux pas qu’on voit le nid et les petits aujourd’hui 🙂 »
Le chevalier : « Tu veux rentrer ? »
Max : « Nous sommes venus voir blongios et nous l’avons vu. On peut rentrer maintenant. Sauf si tu veux rester. »
Le chevalier : « Inutile. Nous ne verrons plus rien maintenant. »
Max : « Les images de blongios sont gravées sur notre rétine 🙂 Léo, file dans la poche ! »
Léo : « Oui Maxou… Tu peux venir. »
Max : « En route bonome ! »
En rentrant, bonome a transféré les fotos dans l’ordinateur et on a passé la soirée à les regarder 🙂 Tu te doutes que Léo a pas arrêté de dire rholala rho la chance 🙂 Bonome et moi avons fini par changer d’activité. On a papoté un peu, chahuté aussi. Léo, lui, est resté à regarder les fotos. Il en revenait toujours pas d’avoir vu une femelle blongios nain d’aussi près. Il faut dire que c’est rare comme rencontre. Tu sais Princesse, il y a des zoms qui viennent de très loin pour voir blongios ici. On en a croisé un qui venait de la Ville-Capitale. Il y a un fotoeur qui passe des journées complètes au Royaume des Bernaches pour fotoer ce zoiso. Il a de belles fotos mais parce qu’il a un gros appareil avec un énorme zoom. Je sais pas combien de gens ont vu un blongios nain à moins de dix mètres comme nous. Et pendant longtemps en plus. Léo s’est endormi devant l’ordinateur. Quand bonome s’en est rendu compte, il l’a pris délicatement dans sa main. Il a vu que mes yeux se fermaient et m’a pris dans son autre main puis il nous a couchés. Léo a eu son bisou de bonnuit même s’il dormait déjà. Et moi, en plus du bisou, j’ai eu des gratouillis 🙂
Voilà pour cette belle journée au Pays des Zoisos. J’espère que tu vas bien Princesse. Je t’embrasse.
PS : Princesse, il faut que je te raconte… Tu sais que nous avons des restaurants pour les zoisos chez nous. Alors les zoisos viennent beaucoup autour de la cabane. Et, ces derniers jours, il a fait très chaud. Bonome a laissé les fenêtre ouvertes pour dormir. Un matin, quand il est allé dans le bureau, il y avait un pigeon qui se promenait. On aurait dit qu’il visitait pour s’installer. Quand il a vu bonome arriver, il est parti calmement. C’était pas la peine de visiter puisque c’était occupé. Un autre jour, c’est une petite mésange qui est entrée. Elle, elle a eu peur en voyant bonome. Elle a essayé de se cacher dans les plantes. Puis elle a voulu se sauver par la fenêtre. Mais elle a pas vu la vitre ! Et poum la mésange ! On a eu très peur parce qu’elle est tombée et qu’elle bougeait plus. J’ai cru qu’elle était toute morte ou toute cassée. Bonome s’en est approché pour prendre de ses nouvelles. Et elle a réussi à se cacher sous l’étagère. Mais elle avait pas l’air en forme. Elle gardait le bec ouvert et elle tenait plus sur ses pattes. Puis elle a encore essayé de se sauver et elle s’est retrouvée dans la cuisine. Sous l’étagère. Alors bonome lui a dit d’arrêter de se sauver, qu’il voulait l’aider. Et elle a voleté dans la cuisine et s’est cachée derrière le robinet. C’est pas une bonne cachette un robinet. Bonome lui a jeté un torchon dessus puis il a réussi à l’attraper. Il a tenu la petite mésange dans sa main ! Tu te rends compte ! La chance ! Et il lui a gratouillé le front. La mésange elle avait plus l’air d’avoir peur. Elle fermait les yeux comme nous le faisons Léo et moi quand on se fait gratouiller le front. Je crois bien qu’elle se serait endormie la petite mésange. Mais bonome s’est approché de la fenêtre et a ouvert la main pour la libérer. Mais il avait attendu quelle aille mieux. Notre grand chevalier a fait un câlin à une mésange 🙂