139-2 La paléontologie et les Céphalopodes

Lundi 26 Décembre, An III (suite)

Le chevalier : « Mes petizours, voulez-vous aller fossiler ? »

Max : « Ben oui ! On est là pour ça ! »

Le chevalier : « Alors descendez de votre perchoir 🙂 »

Max : « Tu veux pas nous porter ? »

Le chevalier : « Je vous pose au sol et vous vous mettez en quête. »

Max : « D’accord ! »

Léo : « On va par là ? »

Le chevalier : « Il y a plus d’espace de l’autre côté. »

Léo : « Bien bonome. D’accord bonome. »

Max : « C’est parti ! »

Un peu plus tard…

Léo : « Max ! Bonome ! Venez voir ! »

Le chevalier : « J’arrive ! »

Max : « Je suis là ! »

Léo : « Maxou, tu connais ces fossiles ? »

Max : « Mmmmm… »

Léo : « Tu mmmmes en te grattant la tête ? »

Samuel : « Tu te prends pour le chevalier ? »

Léo : « Tu espères trouver c’est qui ce fossile ? »

Max : « Ben… On a déjà vu des machins comme ça. Là Où Les Cailloux Sont Tout Cassés… Et j’ai l’impression que ce sont les mêmes roches… Le Cénomanien inférieur… Bonome m’a donné le nom mais je me souviens plus… Ah, tu arrives enfin ! Bonome, c’est qui ce fossile ? »

Le chevalier : « Voyons ça… Mmmmm… Forme concave, des bourrelets concentriques… dans des roches d’âge cénomanien… Je dirais que c’est une orbitoline, Orbitolina concava, Orbitolinidés. »

Max : « C’est ça ! Une orbitoline ! C’est un unicellulaire. Vous vous rendez compte ? Ça, un unicellulaire ! »

Samuel : « Ça alors ! »

Max : « Belle trouvaille les cousins. Mais moi aussi j’ai trouvé un beau fossile. Venez voir… Vous voyez ? Bougez pas, je grimpe… »

Samuel : « C’est un très beau fossile ça 🙂 »

Max : « Mes chers cousins, ce que vous voyez là est un idiomachin triangulaire. C’est un fossile bizarre que personne connaît à part bonome. Il appartient un groupe de zanimos étranges qui existent plus, tellement ils étaient étranges. Même eux savaient pas bien ce qu’ils étaient. C’est pour cette raison qu’ils ont préféré disparaître sans laisser de traces. Ils se sont même pas bien fossilisés. Personne, je dis bien personne, c’est à dire même pas notre célébrissime Bonomus coelebs, en a jamais vu un entier. Voilà, c’était Max petitours, en direct du cénomanien inférieur de Charentmaritimie. Je vous rends l’antenne. »

Samuel : « Bravo cousin Max, bravo ! »

Léo : « Tu t’es encore surpassé 🙂 »

Max : « Je suis assez fier de moi 🙂 »

Léo : « Tu te souviens de leur vrai nom ? »

Max : « Tu crois que quelqu’un sur Terre le connaît ? »

Léo : « Bonome, comment il s’appelle l’idiomachin triangulaire en vrai ? »

Le chevalier : « Ichthyosarcolites triangularis »

Léo : « Merci superbonome 🙂 »

Max : « Bon, on continue ? »

Samuel : « Cette fois, je vais avec le chevalier. Vous, vous allez explorer tous les deux. »

Léo : « D’accord. Tu viens Maxou. »

Max : « On y va ! »

Samuel : « Chevalier, j’ai envoyé les cousins de l’autre côté parce que j’ai aperçu quelque chose là-bas. Viens voir. »

Le chevalier : « Je te suis mon petit Sam. »

Samuel : « Tu le vois ? »

Le chevalier : « Non… »

Samuel : « Mais si ! Regarde bien ! Bon, dépêche toi ! … Voilà, tu le vois maintenant ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 Bravo mon petit Sam ! Quelle vue ! »

Samuel : « Tu veux bien aller chercher cousin Max et cousin Léo s’il te plaît. Je reste là pour étudier. »

Le chevalier : « Oui mon petitours. Je reviens… Max, Léo, venez voir ce qu’a trouvé notre petit Sam. »

Max : « Il a fait une belle découverte ? »

Le chevalier : « Vous verrez 🙂 »

Samuel : « Vous voilà 🙂 Regardez mon beau fossile. »

Léo : « Rhoooo ! »

Max : « Oulala ! Tu es vraiment un grand fossileur petit Sam. »

Le chevalier : « Et il l’a vu de très loin, bien avant moi. »

Samuel : « Oui 🙂 Mais je sais pas qui c’est ce fossile. Je l’ai bien observé et je comprends pas. Tu nous expliques chevalier s’il te plaît. »

Le chevalier : « Je veux bien essayer. Asseyez-vous. »

Léo : « Si il nous dit de nous asseoir, c’est que ça va être long 🙂 »

Max : « Un très long exposé interminable et soporifique. »

Léo : « J’espère qu’il va affiner. J’aime bien quand il affine 🙂 »

Samuel : « Chevalier nous t’écoutons. »

Le chevalier : « Ce que vous voyez là est une coquille. »

Max : « Merci bonome ! Ah ben ça ! Heureusement que tu es là ! Une coquille ! Pfff, on y aurait pas pensé sans toi ! Pour bonome hip hip hip ! Houra ! »

Samuel : « Cousin Max, pourrais-tu te taire ? J’écoute, moi. Continue chevalier s’il te plaît. »

Le chevalier : « A quoi pensez-vous quand vous entendez coquille ? »

Léo : « Animal à corps mou, protégé par une coquille : Mollusque ! Je pense à un Mollusque. »

Le chevalier : « Bien mon Léo. Que savez-vous sur les Mollusques ? »

Max : « Ils peuvent avoir une coquille constituée de deux valves. Ce sont alors des Bivalves. Il y a la moule, l’huître… Ou alors leur coquille peut être en une seule partie et enroulée en spirale. Je connais les Gastéropodes : l’escargot, la limnée… »

Le chevalier : « Bien Maxou. Les coquilles en spirale… Ou les coquilles internes… Commençons par les coquilles en spirale. Il y a effectivement les Gastéropodes. Leur coquille n’est pas divisée intérieurement. Il existe des Mollusques dont la coquille spiralée est divisée intérieurement par des cloisons. Mais ces cloisons communiquent entre elle par un siphon. Et le siphon peut-être orienté vers l’avant, chez les Ammonoïdés, ou vers l’arrière, chez les Nautiloïdés. Là nous sommes en présence d’un nautile. »

Samuel : « Rhoooo… »

Léo : « Bonome, aurais-tu des illustrations ? »

Le chevalier : « J’ai toujours ça sur moi, évidemment 🙂 »

Max : « On en trouvera pour mon blog. »

Le chevalier : « Nous ne mettrons que le nautile. Une vue latérale d’un individu vivant et une vue en coupe. Je trouverai ça. »

Max : « Bonome, c’est quoi une mamonite ? »

Le chevalier : « Une ammonite ? Je l’ai dit Maxou. C’est un Mollusque à coquille spiralée, cloisonnée, et dont le siphon est dirigé vers l’avant. »

Max : « Et pourquoi on en a jamais vu ? »

Le chevalier : « Il y en a très peu dans la région. »

Max : « Et il y a des régions où on peut en trouver ? »

Le chevalier : « Oui, en Normandie par exemple. »

Max : « Mon bonome, tu veux bien nous emmener en Normandie pour qu’on voit des mamonites s’il te plaît. »

Le chevalier : « Là ? Maintenant ? »

Max : « Ben non. Mais un jour. S’il te plaît mon bonome. »

Le chevalier : « Je vais voir ce que je peux faire. »

Samuel : « On peut revenir à mon fossile ? Comment tu sais que la coquille est cloisonnée ? »

Le chevalier : « Regarde bien mon petit Sam. »

Samuel : « Il y a des traits à la surface. »

Le chevalier : « Ce sont les traces des cloisons internes. »

Samuel : « Je vois. Mais au début elles sont serrées et à la fin il y a un long espace. Pourquoi ? »

Le chevalier : « Les cloisons délimitent des loges. L’animal vit dans la dernière qui est la plus grande. On l’appelle la loge d’habitation. Il communique avec les autres loges par le siphon. C’est grâce à cela qu’il peut monter ou descendre, en remplissant sa coquille d’air ou d’eau. »

Max : « Comme les sous-marins ! »

Le chevalier : « Exactement ! »

Léo : « Tu peux décrire le nautile s’il te plaît ? »

(modifié d’après Brousse et Lehman)

Le chevalier : « Comme tous les animaux dont nous parlons depuis tout à l’heure, il a des tentacules porteurs de ventouses autour de la bouche. »

Max : « Comme les pieuvres ! »

Le chevalier : « Exact. »

Léo : « Mais les pieuvres ont pas de coquille ! »

Le chevalier : « Souviens-toi de ce que j’ai dit tout à l’heure : coquille en spirale, interne ou absente. »

Max : « Tu avais pas dit absente ! »

Le chevalier : « Oubli de ma part. Désolé. »

Samuel : « C’est un peu compliqué tout ça… »

Max : « C’est parce que tu as pas encore l’habitude. Nous aussi on est un peu perdus mais on continue quand même. On étudiera ça attentivement en gravant mon blog. Bonome nous expliquera encore et Léo fera des recherches. »

Samuel : « Vous aussi vous êtes un peu perdus ? »

Léo : « Ben… J’aime pas trop le dire mais oui… »

Max : « Si bonome nous fait une interro j’ai une sale note. »

Samuel : « D’accord, alors on continue. »

Léo : « Bonome, on a un groupe de zanimos qui ont un corps mou, une coquille spiralée et cloisonnée, ou interne, ou pas de coquille mais des tentacules autour de la bouche. Comment appelle-t-on ce groupe et les zanimos qu’on met dedans ont-ils d’autres caractères communs ? »

Le chevalier : « Ce sont les Céphalopodes. Ils ont donc des tentacules autour de la bouche, un bec corné semblable à un bec de perroquet… »

Max : « Un bec de perroquet ? Oulala ! Mais c’est dangereux alors ! »

Le chevalier : « Pas pour les petizours:) »

Léo : « Quoi d’autre ? »

Le chevalier : « Un cerveau bien développé protégé par un crâne cartilagineux, des yeux très perfectionnés ressemblant à ceux des humains… Je crois que c’est tout. »

Léo : « Tu peux reprendre un peu ? »

Le chevalier : « Je peux. Il existe un ensemble d’animaux qui ont en commun d’avoir des tentacules préhenseurs autour de la bouche équipée d’un bec de perroquet. Ils peuvent avoir une coquille en spirale cloisonnée, une coquille interne ou pas de coquille. Quand la coquille est présente, elle possède un sillon qui peut être orienté vers l’avant ou vers l’arrière. Voici un beau document… »

Le chevalier : « Le siphon dont il parle est une partie de l’animal qui permet d’expulser l’eau vers l’arrière, ce qui le fait avancer. Ou plutôt reculer. Nous voyons qu’il existe le groupe des Nautiloïdés, celui des Ammonoïdés et celui des Coléoïdés. Bien je pense que ça suffit pour cette première approche des Céphalopodes. »

Léo : « Merci bonome. »

Max : « On reverra ça en Normandie avec les mamonites. »

Le chevalier : « Les ammonites Maxou. »

Max : « Oui bonome, les mamonites 🙂 Dis, tu pourrais prendre le beau fossile pour petit Sam ? »

Samuel : « Il est coincé dans la roche ! »

Max : « Bonome ? »

Le chevalier : « Je n’ai pas mon marteau Maxou. »

Max : « Samuel va être déçu… »

Samuel : « Mais non ! Je suis pas déçu moi ! Le chevalier l’a fotoé et il nous l’a expliqué ! »

Max : « D’accord. »

Léo : « Bonome, avant de s’éloigner de ce beau fossile, tu peux nous donner son nom ? »

Le chevalier : « J’ai entendu parlé de deux espèces de nautiles présentes dans la cénomanien inférieur : Deltoidonautilus triangularis et Nautilus triangularis. Je ne peux rien dire de plus… »

Samuel : « C’est déjà beaucoup. Merci chevalier. On peut aller s’asseoir sur le banc ? »

Léo : « Attendez ! Il y a Pierre Petitpierre ! »

Samuel : « Bonjour Pierre Petitpierre. Tu veux venir t’asseoir sur le banc avec nous ? »

Max : « Il va pas répondre. Les zoisos nous répondent jamais… »

Léo : « Allez ! On grimpe ! »

Le chevalier : « Je comprends que vous soyez fatigués le soir. Avec votre taille tout vous demande d’immenses efforts. Grimper sur un banc est une vraie aventure. »

Max : « Oui, tu aurais pu nous aider d’ailleurs. »

Léo : « L’écoute pas bonome. On aime bien grimper et les juvéniles débordent d’énergie. »

Samuel : « Je suis quand même fatigué moi. »

Léo : « Alors on profite du paysage sans bouger. »

Max : « Dis bonome, ce serait pas l’Île des Beaux Canards là-bas ? Et le bateau ? C’est pas celui sur lequel on a batoé ? »

Le chevalier : « Si mon petitours. »

Léo : « On a batoé… Nous, des petizours… »

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

Léo : « J’aime bien quand tu dis ‘mon petitours’. »

Le chevalier ; « Je sais mon petitours 🙂 »

Max : « Bonome, tu zoomes le phare et le sémaphore et après tu viens t’asseoir et on te grimpe dessus. »

Le chevalier : « A vos ordres Max ! »

Il a fait ce que je lui ai demandé et on a chahuté tous les quatre. Comme des juvéniles. Et on a bien rigolé 🙂 Puis on s’est pochés pour le retour. Et on s’est endormis. Bonome nous a pas réveillés en arrivant à la cabane. Il nous a couchés tout de suite. Et il est resté tout seul. C’est pas juste.

Une magnifique coupe d’ammonite…

Je t’embrasse Princesse, et j’espère que tu vas bien.

Continuer la promenade

139-1 Au bord de mer…

Lundi 26 décembre, An III

Le matin. Le chevalier se prépare un café. Max le rejoint.

Max : « Bonjour bonome. »

Le chevalier : « Bonjour mon petitours. Déjà levé ? »

Max : « Toi aussi 🙂 »

Le chevalier : « Eh oui… Léo et Samuel dorment encore ? »

Max : « Oui. On a un peu chahuté hier soir. »

Le chevalier : « J’ai entendu… »

Max : « On t’a embêté ? »

Le chevalier : « Non, j’avais sommeil et j’ai réussi à dormir. »

Max : « J’en suis ravi 🙂 Dis bonome, ça fait un moment que petit Sam est avec nous maintenant. Il progresse vite, tu trouves pas ? »

Le chevalier : « Si. Je crois qu’il apprécie beaucoup la nature. »

Max : « C’est un vrai naturaliste ce petit Sam. Il devrait avoir un sacado. »

Le chevalier : « Je vois. »

Max : « Ben oui ! Bonome, pourrais-tu aller au magasin de sacados ? Léo a demandé d’aller sur l’Île Où On va à Pieds et j’aimerais bien remettre le sacado à Samuel sur l’île. »

Le chevalier : « Max ! Tu aurais pu en parler avant ! Comment vais-je faire moi ? Il m’est impossible de trouver un sacado et aller sur l’île aujourd’hui ! »

Max : « Me gronde pas bonome. Tu pourrais le trouver, le sacado, aujourd’hui ? »

Le chevalier : « Oui, mais pas avant d’aller sur l’île. Ce n’est pas du tout sur le chemin ! »

Max : « Ah… Léo va être déçu si on va pas sur l’île aujourd’hui… »

Le chevalier : « Je peux dire que la marée n’est pas favorable. Tu sais que la pleine mer se décale d’une heure et quart chaque jour… »

Max : « Alors on va quérir le sacado aujourd’hui et sur l’Île demain. D’accord bonome. Mais on va où aujourd’hui ? »

Le chevalier : « La question quotidienne de mon petitours : ‘On va où aujourd’hui ?’ »

Max : « Ouiiii 🙂 »

Le chevalier : « J’ai envie d’aller me promener sur la côte, au sud du Petit Royaume des Barges. Nous pourrions laisser notre monture à F. puis prendre le chemin côtier, marcher sur l’estran… »

Max : « On connaît pas là-bas ! Chouette alors ! Merci bonomou. »

Le chevalier : « Tu vas réveiller tes cousins ? »

Max : « On part tôt ? On pourrait pas les laisser dormir un peu ? »

Le chevalier : « Nous ne sommes pas pressés… Laisse les dormir si tu veux. »

Max : « Et comme ça on reste un peu tous les deux 🙂 »

Un peu plus tard. Léo rejoint Max et le chevalier.

Léo : « Vous êtes déjà levés ? »

Max : « Depuis longtemps ! »

Léo : « Vous complotez ? »

Max : « Oui, on se demande comment on pourrait vous perdre dans la nature au cours de l’inspection du jour 🙂 »

Léo : « D’accord. Je vois. Bonome, pourrais-je boire du café ? »

Le chevalier : « Tu veux du café ? »

Léo : « Oui. Toi, tu te caféines toujours alors je veux du café moi aussi. »

Max : « Euh… Léo, tu es tout petit, toi. La caféine pourrait te faire la crise cardiaque. Et argh le Léo ! Plus de Léo. Fini le Léo ! »

Léo : « Max, on est des peluches. On a pas de cœur, nous. On peut pas faire la crise cardiaque. »

Le chevalier (pour lui-même, accoudé à la table et tournant sa cuillère dans sa tasse.) : « Ils n’ont pas d’organes mais arrivent à ingurgiter des montagnes de chocolat… »

Max : « Dis donc ! J’ai du cœur moi ! J’ai même un cœur gros comme ça ! »

Le chevalier (même jeu) : « Et je ne les ai jamais vus aller aux cabinets. Où mettent-ils tout ce chocolat... »

Léo : « Max, avoir un cœur gros comme ça est une expression. Ça veut pas dire que tu as un myocarde qui met ton sang en mouvement dans ton système vasculaire. »

Le chevalier : « Ils devraient être énormes avec tout le chocolat qu’ils ont mangé… »

Max : « Ben voilà ! Léo se lance dans un cours de physiologie cardio-vasculaire dès le réveil ! C’est bien mon Léo, ça ! »

Le chevalier : « Encore un mystère de la création… »

Léo : « Je fais pas un cours ! Je voudrais goûter la boisson favorite de mon bonome ! »

Samuel : « Bonjour chevalier ! Bonjour cousin Léo ! Bonjour cousin Max ! »

Le chevalier : « Bonjour mon petitours ! Tu tombes à pic ! Veux-tu un peu de chocolat ? Sinon, va te préparer, nous allons aux zoisos ! »

Samuel : « On va aux zoisos ! Chouette alors ! Je file mettre ma salopette et mon sacado ! Léo ! Max ! On se prépare ! Et plus vite que ça ! »

Au bord de la mer…

Max : « Bonome, fais attention avant de mettre ton sacado. Il y a une grosse araignée dessus 🙂 »

Le chevalier : « Ah oui 🙂 Je fotoe je suppose ? »

Max : « Tu supposes bien 🙂 »

Samuel : « Dites les cousins, vous voulez bien m’expliquer l’araignée s’il vous plaît ? »

Léo : « On connaît pas les espèces d’araignées, nous. »

Max : « A cause qu’on a toujours pas de beau livre d’araignées… »

Samuel : « Vous pouvez m’expliquer sans dire l’espèce. Allez ! S’il vous plaît. »

Léo : « D’accord petit Sam. »

Max : « Ben tu fais alors ! »

Léo : « Oui, pas de problème. Bon, commençons par le commencement. Ce zanimo a des pattes articulées et une partie dure à l’extérieur qui entoure le corps. C’est la cuticule. On peut donc dire que c’est un arthropode. Les pattes sont au nombre de huit. On voit que l’avant du corps regroupe la tête et le thorax. On parle de céphalothorax ou prosome. Et il y a un petit abdomen ou opisthosome à l’arrière. »

Samuel : « Rholala ! Tu connais bien les araignées cousin Léo ! »

Max : « Moi aussi ! Comme tu peux voir sur la première foto surtout, il y a comme des petites pattes entre les pattes de devant. Ce sont les pédipalpes. Avec tout ça on peut dire que c’est un Arachnide. »

Léo : « Il y a les chélicères au niveau de la bouche. Ce sont des crochets qui permettent d’injecter des sucs digestifs. On aurait dû le dire avant. Dans l’ordre, c’est Arthropodes, Chélicérates, Arachnides, Aranéides. Mais après on sait plus. »

Samuel : « C’est déjà beaucoup. Il va falloir que je révise tout ça moi. »

Léo : « On t’aidera petit Sam. »

Max : « Bon, on commence ? Bonome, tu peux mettre ton sacado maintenant ! »

Léo : « Regardez comme c’est beau… »

Max : « C’est une grande baie… C’est le Petit Royaume des Barges là-bas ? »

Le chevalier : « Oui Max. Nous irons peut-être jusque là. »

Max : « Tout là-bas ? Oulala ! On va pocher alors ! C’est bien trop loin pour nos petites pattes. Les cousins, on grimpe ! »

Léo : « Voilà ! »

Samuel : « On est installés ! »

Max : « On s’est pochés 🙂 Allez ! Cavale bonome ! »

Léo : « Dis, il y a des rochers tout cassés ici. On pourra aller les observer ? »

Le chevalier : « Au retour mon Léo, si la marée le permet. »

Léo : « Merci bonome. »

Max : « Rholala ! On va tout explorer la côte 🙂 »

Léo : « Ici on est dans la zone des carrelets. Il y a des tas de carrelets… »

Max : « Mais après c’est tout sauvage ! »

Léo : « Oui mais il y a pas d’arbres en arrière dune et pas de végétos. C’est pas très favorable aux observations ornithologiques ça. »

Max : « Bonome nous trouvera bien quelques beaux zoisos. »

Samuel : « Encore des carrelets ! Un rouge puis un jaune. »

Léo : « On devrait passer une nuit dans un carrelet, à marée haute, pour voir ce que ça fait. »

Max : « Ils doivent bouger avec les vagues… »

Samuel : « Un jour de brume. Comme ça on disparaîtrait dans la brume 🙂 »

Max : « Et si on a peur ? »

Léo : « Bonome nous rassurerait. »

Max : « Et si lui aussi a peur ? »

Léo : « Bonome il a pas peur ! Il a peur de rien bonome ! C’est le plus grand de tous les chevaliers ! »

Max : « Pas fâcher Léo ! Pas fâcher ! »

Samuel : « J’entends des zoisos… »

Léo : « Ecoutons… »

Léo : « Je reconnais ! Un pinson des arbres ! Fringilla coelebs, Fringillidés. »

Max : « Bonome, tu nous trouves ce pinson. »

Léo : « Il est là ! »

Samuel : « Mais… Il est pas coloré ce pinson ! »

Max : « Parce que c’est une pinsone 🙂 »

Samuel : « C’est une femelle ? »

Léo : « Oui petit Sam. »

Max : « Elle est venue voir le grand chevalier avec ses petizours. »

Léo : « Tu dis souvent ça. Les zoisos viennent pas nous observer ! »

Samuel : « C’est nous qui allons les voir ! »

Léo : « Sinon, on resterait dans la cabane et ils viendraient tous. »

Samuel : « Ce serait plus reposant 🙂 »

Max : « Et cet étourneau, il est pas venu nous voir peut-être ? »

Léo : « Ben non ! Il nous tourne le dos ! »

Samuel : « Et il nous tire la langue ! »

Max : « Vous êtes pas logiques ! Comment peut-il nous tirer la langue en nous tournant le dos ? Ça va pas ça ! »

Léo : « N’empêche qu’il nous a tiré la langue ! »

Le chevalier : « Mes chers petizours bien aimés, pourriez-vous vous dispenser de vos habituelles chamailleries aujourd’hui ? »

Max : « Pas de chamaillerie ? »

Le chevalier : « Non, s’il vous plaît. »

Max : « Même si on est des juvéniles ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Max : « On est sages alors ? »

Le chevalier : « J’aimerais bien. »

Max : « Les cousins, acceptez-vous d’êtres sages aujourd’hui ? »

Léo : « Ben, si ça fait plaisir à notre bonome… »

Samuel : « On peut faire ça pour lui quand même. »

Max : « Bon, bonome, nous sommes d’accord pour être sages. Enfin, on va faire un effort. On est pas sûrs d’y arriver. »

Léo : « Un rechute de juvénilité est toujours possible. »

Max : « Parce que c’est une loi de la nature. Les juvéniles se chamaillent. »

Léo : « C’est difficile de lutter contre la nature. »

Samuel : « Vous vous arrêtez jamais vous ! Chevalier, moi je vais être sage. C’est promis. »

Max : « Ah l’autre ! Il fait le chouchou ! »

Samuel : « Même pas vrai ! Je suis un gentil petitours et c’est tout ! »

Max : « Pfff ! »

Léo : « Vous vous chamaillez là 🙂 »

Max : « Zutalor ! Bonome, c’est plus fort que nous. On y peut rien. Désolé. »

Le chevalier : « Je ne peux m’en prendre qu’à moi-même… Quelle idée ai-je eu d’adopter trois petizours… »

Max : « Une excellente idée mon bonome ! Surtout quand tu as adopté le premier ! »

Léo : « Non, le deuxième est mieux ! »

Samuel : « Le deuxième est peut-être mieux que le premier mais c’est le troisième le meilleur ! »

Le chevalier pousse un énorme soupir…

Max : « Pas la peine de soupirer bonome. Bon, on avance ? »

Le chevalier : « Non, attendez un peu… »

Max : « Qu’est ce que tu as fotoé ? Montre nous s’il te plaît… »

Léo : « Un bateau tout cassé ! Tu le connais bonome ? »

Max : « C’est la famille de tante Yvonne ? »

Samuel : « C’est tonton Yvon ? »

Max : « Ben non ! Tonton Yvon on l’a vu dans le marais de l’Île d’Ut… Bonome, c’est qui ce bateau ? »

Le chevalier : « Un bateau anonyme… »

Léo : « Tu connais pas son histoire ? »

Max : « On la demandera au vent alors. Tout à l’heure on fera une pause et on écoutera notre ami nous raconter les aventures de ce bateau. »

Samuel : « Chouette alors ! »

Léo : « Il souffle pas beaucoup le vent… »

Max : « C’est le petit vent du jour qui nous caresse les joues 🙂 »

Léo : « J’entends encore des pinsons des arbres… »

Samuel : « Il y a un mâle et une femelle… »

Max : « Les mâles sont célibataires pendant les migrations mais si ils migrent pas ? »

Léo : « Peut-être qu’ils restent avec les femelles et les jeunes… »

Max : « Apparemment… »

Samuel : « Les pinsons des arbres sont de très beaux zoisos. »

Max : « Tous les zoisos sont de très beaux zoisos petit Sam. »

Léo : « Le paysage est très beau aussi. Bonome, pourquoi on est jamais venus ici avant ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas… Je vais peu au nord du Grand Fleuve d’Ici… »

Max : « Bah ça change un peu. Mais on voit pas beaucoup des zoisos… »

Léo : « J’en aperçois là-bas, au-delà du bateau envasé. On y va ? »

Max : « Bien sûr qu’on y va ! Il faut voir qui c’est ces zoisos ! »

Samuel : « La mer monte. Le bateau envasé va se faire recouvrir par la marée. Ça doit lui faire bizarre, lui qui flottait sur les flots… »

Max : « C’est sûr que c’est plus pareil 🙂 »

Léo : « Regardez au sol ! Il y a des empreintes de zanimos! »

Max : « Ça alors ! On voit bien les sabots des deux doigts antérieurs. Mais aussi deux petits traces en arrière et sur les côtés. L’empreinte la plus proche de nous. Bonome, c’est une trace de sanglier ça ! »

Le chevalier : « Il me semble bien. »

Léo : « On est en territoire sanglier ?! Oulala ! Je suis pas rassuré moi ! »

Max : « Bonome, tu as ton couteau ? Tu nous protèges si les sangliers nous attaquent. Je veux pas finir mangé tout cru moi. »

Samuel : « Les sangliers vont sur les plages ? »

Le chevalier : « Apparemment oui mon petit Sam. »

Samuel : « Qu’est ce qu’ils viennent faire à la plage ? Ils prennent des bains de mer ? »

Le chevalier : « Peut-être 🙂 Ou alors c’est sur leur chemin. Il est également possible qu’ils glanent des animaux morts. Vous savez que les sangliers sont omnivores. »

Max : « Ben oui, on sait. Mais sont-ils nécrophages ? Tu penses qu’ils peuvent manger des cadavres de poissons ou de crabes échoués sur la plage ? »

Le chevalier : « Je n’en sais rien. Je suis assez surpris de voir leurs empreintes ici. »

Léo : « Et elles ont l’air plutôt fraîches… »

Max : « Bonome, ils vont pas nous manger ? »

Le chevalier : « Les sanglier ne sont pas petitoursophages. »

Max : « Tu es sûr ? »

Le chevalier : « Absolument ! Comme ils ne sont pas bonomophages. »

Max : « On risque rien alors ? »

Le chevalier : « Rien du tout 🙂 »

Max : « On avance encore alors ? »

Le chevalier : « Si tu veux Maxou. »

Léo : « Une aigrette garzette vient de se poser… »

Samuel : « Elle a fait caca ! »

Max : « Mon petit Sam, je préfère quand tu fais la conclusion sur les zoisos 🙂 »

Samuel : « Je peux la faire, cousin Max. En conclusion, nous pouvons dire que l’aigrette garzette est un très beau zoiso. Même quand elle fait caca 🙂 »

Max : « T’es trop bête ! »

Léo : « Max, tu embêtes pas petit Sam ! »

Max : « Mais ! Je l’embête pas ton petit Sam ! Il dit des bêtises pour de rire alors je dis qu’il est bête pour de rire ! Pfff ! Toi et ton petit Sam ! »

Samuel : « Tu sais cousin Léo, si Maxou m’embêtait, je saurais me défendre. »

Max : « Il me gronderait ! Ça c’est sûr ! Il se laisserait pas faire ce petitours blanc. Oulala non ! »

Léo : « D’accord petit Sam. »

Max : « Elle est belle cette baie… On voit le Petit Royaume des Barges, la Pointe d’Y., l’autre baie… »

Léo : « Et dire qu’on a déjà exploré tout ça. Grâce à toi bonome. »

Max : « Bonome, on connaît toute la côte de Charentmaritimie ? »

Le chevalier : « Non, nous ne sommes jamais allés tout au sud, vers l’embouchure de la Seudre. Et il y a toute la côte de l’île d’O. »

Max : « Il faudra y aller alors. »

Léo : « Il y a d’autres îles ? »

Le chevalier : « Pas en Charentmaritimie. »

Max : « Le bateau se fait engloutir. Pauvre bateau… Il y a personne pour raconter son histoire… »

Léo : « Le vent nous la racontera Maxou. »

Max : « Mais on aura pas le droit d’en parler ! Son histoire va se perdre. »

Léo : « Ça m’étonnerait que ce soit une belle histoire comme celle de tante Yvonne… Au fait, j’ai fait quelques recherches et j’ai découvert qu’il y a d’autres morceaux du bateaux sur l’estran de Fort Lonnec. »

Max : « On les as pas vus ! »

Léo : « Ben non. Mais on peut pas tout voir. On fossile, on zoisote, on géologise… »

Max : « Et on rate les morceaux de tante Yvonne… »

Léo : « Et là on va même pas voir les zoisos. Ils sont trop loin… »

Max : « Bonome, pourquoi il y a des rigoles dans la vase ? »

Le chevalier : « Je suppose que c’est lorsque la mer se retire. L’eau doit bien s’évacuer. »

Samuel : « C’est peut-être la pluie… »

Léo : « Ben non. Il a pas plu depuis la dernière marée. »

Samuel : « Alors c’est la mer… »

Max : « On voit même pas les zoisos. Tu peux tout zoomer s’il te plaît ? »

Léo : « Il y a des Scolopacidés au premier plan puis ce sont des tadornes. »

Samuel : « Les Scolopacidés sont des limicoles. »

Max : « Oui mais limicole, c’est pas une vraie classification scientifique. C’est une classification en fonction du milieu de vie. C’est un groupe tout à fait artificiel. »

Léo : « N’empêche que là, les Scolopacidés ont les pattes dans la vase. »

Max : « Les tadornes aussi ! Et ce sont pas des limicoles ! »

Samuel : « Ce sont des palmipèdes 🙂 »

Max : « Vous le faites exprès ? Ça existe pas non plus les palmipèdes ! Ou alors il faut mettre les mouettes dans le même groupe que les canards ! Vous vous rendez compte un peu ? Les mouettes et les canards dans le même groupe… Pfff ! Vous dites des erreurs ! »

Le chevalier : « Mon Maxou je crois bien que tes cousins te taquinent 🙂 »

Max : « Il faut pas dire des erreurs comme ça ! Quand même ! Les limicoles, les palmipèdes… On est plus au 19ème siècle nous ! »

Samuel : « Tiens, Pierre Petitpierre vient nous voir. »

Max : « Pierre PetitPierre ? C’est qui ça ? »

Samuel : « Le tournepierre à collier 🙂 »

Max : « Tu l’appelles Pierre Petitpierre ? »

Samuel : « Ouiiii 🙂 Tu avais l’air déçu que je m’appelle pas Pierre Petitpierre quand je suis arrivé. Et il y a pas que vous qui pouvez donner des surnoms aux zoisos. »

Léo : « C’est vrai ça ! D’accord petit Sam. Le tournepierre s’appellera Pierre Petitpierre. »

Max : « N’empêche qu’on voit pas beaucoup de zoisos… »

Léo : « Regardez la baie. On vient de tout là bas ! »

Samuel : « La brume se lève… »

Léo : « On va disparaître dans la brume 🙂 »

Max : « Et si elle nous transporte ailleurs ? »

Léo : « J’aimerais bien 🙂 »

Max : « Ah oui ? Même si on se retrouve en pleine ville ou dans un étang avec les brochets ? »

Léo : « Ou au Royaume Secret. »

Samuel : « Oh oui ! C’est comme ça qu’on y accède ! Par la brume ! »

Max : « Vous pensez ? Je vais enquêter… »

Léo : « Et si nous faisions une pause ? »

Max : « Bonne idée ! Bonome, tu pourras te livrer à tes vices ! »

Le chevalier : « Mes vices ?! Carrément ! »

Max : « Pétunage et caféinage 🙂 »

Léo : « J’ai même pas goûté le café ce matin, moi. »

Max : « Léo, tu veux vraiment faire la crise cardiaque ? »

Léo : « Déjà j’ai pas de cœur ! Et en plus bonome boit que du déca ! On fait pas la crise cardiaque avec du déca ! »

Le chevalier : « Tu veux vraiment goûter ? »

Léo : « Oui, s’il te plaît. »

Le chevalier : « Mmmmm… Après tout, pourquoi pas… Tiens. »

Léo : « Merci bonome… Pouah !!!! Beurk !!! Mais c’est pas bon ! C’est tout amer ! Et tu bois ça toi ? »

Max : « 300 litres par jour 🙂 »

Léo : « Ben moi je préfère le chocolat. »

Le chevalier : « Un jour je te ferai goûter le cacao et tu verras ce que c’est, l’amertume 🙂 »

Max : « Dites, vous voulez pas sortir la serviette au lieu de bavasser ? »

Léo : « Parce qu’on bavasse, nous ? »

Max : « Oui, vous bavassez ! »

Léo : « PFFFFFF ! »

Samuel : « J’ai sorti la serviette. Installez vous. ET EN SILENCE ! »

Max : « Oulala ! Pas crier Samuel, pas crier ! »

Léo : « Tu vois petit Sam, la falaise là-bas c’est le Kimméridgien. »

Samuel : « Du Jurassique 🙂 On va y aller ? »

Le chevalier : « C’est un peu loin… »

Max : « Et c’est des cailloux tout cassés. J’aime pas trop quand tu marches sur ces galets arrondis. Tu risques de te tout casser. »

Léo : « Il y a pas beaucoup des fossiles… »

Max : « Et pas de zoisos. »

Samuel : « J’ai compris. On y va pas. Et si Princesse m’interroge sur le Petit Royaume des Barges et le Kimméridigien je pourrai pas répondre et elle va me bannir du Pays des Zoisos et j’errerai comme une bêêête. »

Léo : « 🙂 »

Max : « Tu me parodies là. »

Samuel : « Ouiiii 🙂 »

Max : « Bonome, tu trouves pas qu’il prend de l’assurance ton petitours blanc ? Il nous gronde. Il me parodie. »

Léo : « Il gagne au jeu des zoisos 🙂 »

Le chevalier : C’est vrai. Et ça me plaît bien. Bien, et si nous rentrions ? »

Max : « Parce qu’on a notre mot à dire ? »

Le chevalier : « Pas vraiment 🙂 »

Max : « Les cousins, rangement de la serviette et pochage ! »

Léo : « Bien Max ! »

Samuel : « Oui Max ! »

Léo : « Serviette rangée ! »

Samuel : « On grimpe ! »

Le chevalier : « Vous êtes installés ? »

Max : « Nous sommes 🙂 »

Léo : « Pauvre bonome, tu vas devoir refaire tout le chemin dans l’autre sens… »

Le chevalier : « Oui, mais j’aime marcher au grand air. »

Max : « Bonome est un grand marcheur. »

Samuel : « Il a des grandes pattes 🙂 »

Léo : « Oh… Regardez le bateau ! »

Max : « Il devient un sous marin 🙂 »

Léo : « J’aime bien les épaves. Même quand elles sont tout cassées et anonymes. »

Max : « C’est dommage qu’elle disparaisse pas dans la brume cette épave. Ça ferait une belle foto. Dis bonome, tu veux pas dire à la brume de venir ? »

Le chevalier : « Parce que tu croies que je peux faire ça ? Tu me surestimes mon petitours. »

Max : « Oui, ben ça équilibre une peu parce que toi, tu as tendance à te sous-estimer. »

Léo : « J’entends un zoiso que je connais pas… Vous le voyez ? »

Max : « Un zoiso ? Bonome, cherche le zoiso pour ton Léo. »

Samuel : « Cherche bonome, cherche 🙂 »

Léo : « 🙂 »

Max : « Et tu le laisses faire ? Il te parle comme si tu étais un toutou et toi tu laisses faire ? Il y a du favoritisme ! »

Léo : « Meu non ! Toi aussi il te laisse faire ! Espèce de jaloux ! »

Le chevalier : « Il est là ! »

Max : « Tu as trouvé le zoiso ? »

Le chevalier : « Oui, il est là ! »

Max : « On le connaît pas ! C’est qui ce zoiso ? »

Léo : « Il me dit rien du tout… »

Le chevalier : « Mmmmm… »

Max : « Tu mmmmmes en te grattant la tête ? Tu le connais pas ? »

Le chevalier : « Difficile… Peut-être… C’est probablement un bruant… Mais un juvénile… »

Léo : « Bruant proyer ? »

Le chevalier : « Non… Mmmmmm… Je sais pas trop… Peut-être un bruant jaune. Une femelle dans son premier hiver… Mais sans certitude… »

Max : « Tu vois Samuel, ça c’est bonome quand il sait pas trop. Les gens normaux quand ils connaissent pas un zoiso, ils le connaissent pas et puis c’est tout. Bonome, quand il connaît pas un zoiso il dit que c’est un bruant jaune, femelle, première année. »

Samuel : « Il a une drôle de façon de pas connaître. »

Max : « Ah ben c’est sûr que c’est pas comme nous. »

Léo : « Un bruant jaune… Emberiza citrinella ? »

Le chevalier : « Oui, enfin, si c’est bien un bruant jaune… »

Samuel : « Cousin Léo aussi a une drôle de façon de pas connaître. »

Max : « Il ressemble beaucoup à bonome… »

Samuel : « Donc, si je résume, ils savent pas qui c’est ce zoiso mais c’est un bruant jaune femelle dans son premier hiver qui s’appelle Emberiza citrinella. »

Max : « C’est ça. Mais ils savent pas bien. »

Samuel : « Et quand ils savent, ça donne quoi ? »

Max : « Ben, ils connaissent le prénom du zoiso, ses goûts, sa pointure aussi… »

Samuel : « Et pas son tour de tête ? »

Max : « Si si ! Pardon 🙂 »

Léo : « Un bruant jaune… Il faudra étudier ça au calme. »

Le chevalier : « Je te fais confiance mon Léo. »

Max : « Dites, on arrive bientôt non ? »

Le chevalier : « Oui, nous arrivons aux carrelets. »

Max : « Et il est pas tard encore. »

Le chevalier : « Je vois. Que proposes-tu ? »

Max : « Ben, il y a des cailloux là où on est arrivés tout à l’heure. On aurait dit le Cénomanien. On pourrait peut-être explorer un peu. Qu’en dis-tu ? »

Le chevalier : « Je suppose que Léo et Samuel sont d’accord. »

Léo : « Je suis. »

Samuel : « Moi aussi. »

Le chevalier : « Bien. Mais faisons d’abord une pause. »

Max : « D’accord bonome ! »

Continuer la promenade

182 – C’est Noël, An IV

Fin décembre, an IV

Princesse, c’est bientôt Noël !

Et avant Noël il y a l’Avent, avec un e comme dans Avent. Avent, ça vient du latin adventus qui veut dire venue. Parce que les Chrétiens croient à la venue du Sauveur. Il est venu dans le petit Jésus et c’est ça qu’on fête à Noël, la naissance du Sauveur. Noël, c’est pas les cadeaux, non non non ! Même si ça fait plaisir d’en recevoir et d’en offrir. Normalement, les cadeaux c’est à l’Épiphanie, quand les mages sont venus offrir la myrrhe, l’or et l’encens à Marie et Joseph, les parents de Jésus. Euh, en fait ils les ont offerts à Jésus mais il était trop petit, il pouvait pas les prendre. Je sais pas pourquoi on les fait à Noël les cadeaux… A l’Épiphanie, on mange la galette et on tire les rois. Et c’est bien aussi 🙂 Bonome ronchonne parce que les zoms ont transformé toutes les fêtes religieuses en occasions de trop manger. Il a raison mais ça m’énerve quand même…

Princesse, tu sais qu’à la schola, on célèbre l’Avent à l’église et bonome troubadoure. Et tu sais quoi ? Moi aussi j’ai troubadouré ! Regarde un peu ça…

J’ai musiqué avec bonome 🙂 Et avec une gentille élève qui jouait le même instrument que moi 🙂 On a duotté.

Puis après on a joué avec bonome et une gentille collègue qui soufflait dans sa flûte. Et il y avait la chorale avec des tas d’élèves. Mais, en fait, on est plus élèves ou professeurs quand on musique. On est tous troubadours. Et j’aime bien 🙂

Et on m’a offert des chocolats ! Huuuummmm du chocolat 🙂 Merci beaucoup pour les chocolats, c’est très gentil de ta part, toi qui me les as offerts 🙂 Je te remercie beaucoup. En rentrant à la cabane je les ai montrés à mes cousins et on les a partagés. (Ils sont déjà tout mangés…).

Puis après, Noël est arrivé. On a été très sages. On est allés à la messe et, en rentrant, on a fait la prière devant la crèche. Tous ensemble.

Puis on s’est chamaillés parce qu’on est des juvéniles 🙂 Bonome, qui a déjà beaucoup travaillé depuis le début des vacances, est venu nous voir. On a cru qu’il allait nous gronder mais il est venu avec nous et on a fait la bagarre tous les quatre. Trois petizours contre un grand chevalier. Tu te doutes bien qu’il a fait exprès de perdre et que ça c’est terminé en séance de chatouillages généralisés 🙂 On a bien rigolé. Mais il était déjà tard. Il était même déjà demain. Enfin, le lendemain. C’est à dire le jour de Noël. Et on a voulu aller au lit. Mais quelle ne fût pas notre surprise en arrivant dans la chambre !

Samuel : « Il y a papa Noël ! Papa Noël est venu apporter nos cadeaux ! Tabarnak ! Il existe en vrai alors ! Rholala ! »

Nous étions stupéfaits ! Rholala ! Papa Noël ! Et il a disparu. D’un coup. Hopla ! Plus de papa Noël !

Léo : « Dites, papa Noël c’est pas un vieux zom avec une barbe blanche normalement ? »

Max : « Ben… Le papa Noël des zoms… Mais là, ça devait être un papa Noël de petizours… »

Samuel : « Il a disparu d’un coup… »

Max : « Bonome, tu as eu le temps de le fotoer ? Parce que sinon Princesse va jamais me croire. Un papa Noël de petizours… »

Samuel : « La chance ! C’est parce qu’on a été très sages cette année 🙂 »

Léo : « Il y a des cadeaux ! Bonome, on peut les ouvrir ? »

Le chevalier : « Nous sommes le 25. Papa Noël les a apportés. Vous pouvez les ouvrir. »

Max : « Mon cadeau est le plus petit. Pfff ! »

Léo : « C’est Samuel qui commence ! »

Samuel : « D’accord. J’ouvre… »

Léo : « Un beau livre de mammifères ! »

Max : « La chance ! »

Léo : « Alors ça va être toi le spécialiste des mammifères ! Chouette alors ! »

Samuel : « Il va falloir que je l’apprenne par cœur alors… »

Max : « Pas la peine. On le mettra dans le sacado de bonome pour aller en inspection 🙂 »

Samuel : « Un beau livre de mammifère… Rhoooo… »

Max : « A toi Léo ! »

Léo : « J’ouvre… Oulala de oulala ! Rhoooo… Ça c’est un beau cadeau ! »

Samuel : « Des chants de zoisos ! On va pouvoir écouter des zoisos dans la cabane ! »

Max : « Bonome, c’est toi qui as choisi les cadeaux ? »

Le chevalier : « Non Max, c’est papa Noël 🙂 »

Max : « Tu as passé la commande à papa Noël et tu as choisi des chants de zoisos pour Léo. Alors toi ! Tu te rends compte qu’on va plus jamais dormir ? »

Le chevalier : « Max, tu exagères. Léo a déjà un disque de chants de zoisos et il me semble que tu dors assez bien. »

Max : « Bonome, si Léo gazouille la nuit je te parle plus jamais ! »

Samuel : « Cousin Max, c’est Noël aujourd’hui ! Cesse donc de ronchonner ! »

Léo : « Je vais faire attention Maxou. Ouvre donc ton cadeau. »

Max : « Mon petit cadeau… Tu me fotoes comme les cousins ? »

Max : « Alors… Ben ça alors ! C’est un gilet blanc… Ah non ! C’est… Bonome ?! C’est… C’est vrai ? Il va pas disparaître comme le papa Noël ? »

Le chevalier : « Non mon petitours, il ne va pas disparaître. »

Max : « Bonome, c’est un gilet de la LPO ça ! »

Le chevalier : « Fait sur mesure spécialement pour toi 🙂 Avec ton initiale brodée sur la poitrine. »

Léo : « Max, ça veut dire que tu vas être guide ! Tu te rends compte ? »

Max : « Moi ? Guide ? Pour la LPO ? »

Le chevalier : « Oui Maxou 🙂 »

Max : « … »

Léo : « Tiens, Maxou reste silencieux. »

Samuel : « C’est si rare 🙂 »

Léo : « Sam, va chercher un chocolat pour Max. C’est une urgence 🙂 »

Max : « Vous moquez pas… »

Le chevalier : « Prends la pause mon petitours. »

Max : « Je vais enfiler mon beau gilet. Bougez pas, je reviens… »

Max : « Pfff… »

Léo : « Pauvre Max, il est tout chamboulé. »

Samuel : « Ben oui, il a eu le plus petit des cadeaux. Le pauvre. »

Léo : « Ben oui. C’est vraiment pas de chance… »

Samuel : « C’est bien dommage d’avoir eu ce si petit cadeau… »

Léo : « 🙂 Bonome, c’est à ton tour ! »

Le chevalier : « 🙂 Je le connais ce cadeau 🙂 »

Léo : « Ben oui, c’est le même que l’an dernier 🙂 »

Le chevalier ! « Merci mes petizours 🙂 »

Voilà Princesse, Noël est passé mais on est encore dans l’octave de la Nativité alors je peux encore te souhaiter un joyeux Noël, à toi, et à toute ta famille.

Je t’embrasse Princesse, et j’espère que tu vas bien.

PS : On a découvert un autre petitours tout mignon 🙂

Joyeux Noël à tous !!!

Continuer la promenade

138 – Une petite sortie

Dimanche 25 Décembre, An III

L’après midi avance dans la cabane de Charentmaritimie…

Max : « Bonome… »

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

Max : « Le temps se dégage un peu. On pourrait aller se promener. »

Le chevalier : « Se promener ? »

Max : « Ben, c’est qu’il est déjà un peu tard. Trop tard pour une inspection. Mais si tu en as le courage, on pourrait aller se balader en bord de mer. Avec un peu de chance on verra quelques zoisos et un beau coucher de soleil. Tu veux bien ? »

Le chevalier : « Où voudrais-tu aller ? »

Max : « Il faudrait demander l’avis de Samuel et Léo. Mais j’irais bien à Port de B. face à l’Île Où On Va à Pieds… »

Le chevalier : « Pourquoi pas… Va demander l’avis de tes cousins. »

Max part en courant…

Max : « LÉO ! SAMUEL ! PRÉPAREZ-VOUS ! ON VA SE PROMENER ! »

Les trois petizours arrivent immédiatement, sacados sur le dos…

Max : « Bonome, saute dans tes chaussures ! On est prêts nous ! »

À Port des B. …

Léo : « C’est la première fois qu’on va se promener, comme ça, en fin d’après-midi. »

Samuel : « On inspecte même pas 🙂 »

Max : « On se balade sur la digue… Bonome, tu descends pas la digue s’il te plaît. »

Léo : « Ben non ! La taverne est fermée ! Où irais-tu te remettre l’épaule ? »

Max : « Rhooo Léo ! Comment tu es toi ! Comme si il arrivait à bonome de s’abîmer l’épaule sur une digue… »

Samuel : « Chevalier, je crois que tes duettistes reprennent leur numéro 🙂 »

Le chevalier : « Ils sont restés enfermés trop longtemps. Ils ont besoin de se défouler… »

Samuel : « Et ils s’en prennent à toi qui es si gentil… »

Max : « Dis donc le petitours blanc, on pourrait s’en prendre à toi si tu préfères ! »

Léo : « Max ! Tu embêtes pas petit Sam ! »

Le chevalier : « Allez vous dégourdir les pattes sur les rochers. Mais faites attention à ne pas tomber et ne courez pas ! »

Max : « On y va ! »

Léo : « On est partis ! »

Samuel : « Chevalier, je peux rester avec toi ? »

Le chevalier : « Bien sûr petit Sam. »

Samuel : « C’est très beau ici… »

Le chevalier : « Max dirait que c’est parce que tu as beaucoup de beauté dans les yeux. »

Samuel : « Tu crois ?»

Le chevalier : « Je suis sûr qu’il dirait ça. »

Samuel : « Oui oui. Mais tu crois que j’ai vraiment de la beauté dans les yeux ? »

Le chevalier : « Bien sûr. Tu en doutes ? »

Samuel : « Je sais pas… Regarde, Max et Léo reviennent 🙂 »

Max : « Ff-ff… On est allés jusque tout là-bas et il y a pas beaucoup des zoisos… »

Samuel : « Vous êtes tout essoufflés 🙂 »

Léo : « Ff-ff… On a tout couru en sautant de rochers en rochers… »

Le chevalier : « Je vous avais demandé de ne pas courir. »

Max : « Oui, mais on s’en fiche ! On court si on veut. »

Léo : « C’est ici qu’il y a le plus de zoisos. Pas la peine d’avancer plus. »

Max : « On peut trouver une belle place et s’asseoir pour observer. Qu’est ce que tu en penses bonome ? »

Le chevalier : « Je m’en fiche ! J’avance si je veux ! »

Samuel : « Et vlan ! Bien fait pour toi cousin Max ! »

Max : « Tu veux pas t’asseoir pour observer ? »

Le chevalier : « Si 🙂 Choisissez l’endroit qui vous plaît le plus… »

Max : « Bonome, c’est toi qui vas t’asseoir sur les rochers. Nous on va s’installer confortablement sur toi. Alors tu choisis. »

Le chevalier : « Là… Venez… »

Max : « On est bien là ! »

Léo : « Tous les trois sur bonome 🙂 »

Samuel : « Le spectacle peut commencer… »

Max : « Il y a des barges… »

Léo : « Barges rousses ou barges à queue noire ? »

Max : « On s’en fiche ! On se promène. Disons qu’il y a de beaux zoisos… »

Samuel : « On fait la conclusion dès l’introduction. ‘Là, vous voyez des beaux zoisos. En conclusion, nous pouvons dire que ce sont de très beaux zoisos.’ »

Léo : « 🙂 Et là il y a des bécasseaux variables en plumage internuptial… »

Max : « Tu es un incorrigible naturaliste toi ! On dit qu’il y a de beaux petits zoisos gris qui marchent dans la vase ! Et puis c’est tout ! »

Léo : « On peut quand même rappeler que limicole signifie qui aime l’argile ? »

Max : « Tu peux si tu veux. »

Samuel : « Nous on fait que regarder. »

Max : « On fait pas de longs exposés soporifiques qui intéressent personne… »

Samuel : « On se régale en regardant les gros zoisos gris et blancs qui mangent devant nous… »

Max : « On sait pas qui c’est ces zoisos mais ils sont beaux quand même ! »

Max et Samuel applaudissent…

Le chevalier : « Vous applaudissez maintenant ? »

Max : « Le petit zoiso gris a réussi son atterrissage 🙂 »

Léo : « Il y a un goéland brun ! Sur le bord de la foto, à gauche ! »

Max : « L’espèce de mouette ? »

Samuel : « C’est une mouette grise. »

Léo : « Bonome, qu’est ce qu’ils ont mes cousins ? Ils ont effacé toutes leurs données naturalistes ? »

Le chevalier : « Ils jouent aux ignares, aux béotiens… »

Léo : « Ah ! Samuel joue au bêta ! »

Max : « Ben… Et moi ? »

Léo : « Toi ? Tu connais rien du tout ! Tu joues pas au bêta. Tu l’es 🙂 »

Max : « Dis donc le petitours à capuche, je te rappelle que c’est moi qui t’ai initié à la zoisologie ! Tu me dois le respect ! »

Samuel : « Vous allez quand même pas vous chamailler ! On est là pour se détendre et profiter de la beauté ! Zutalor ! CHAMAILLEZ VOUS EN SILENCE ! »

Max : « Samuel nous a grondés ! »

Léo : « On l’a bien mérité. »

Max : « Ça alors ! Même bonome nous gronde pas et Samuel nous a grondés… »

Samuel : « Chevalier, pourrais-tu tout zoomer ces charmants petits zoisos gris s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Bien sûr mon petitours. »

Samuel : « Celui-là a le bec tout crotté 🙂 »

Max : « Il mange salement ce joli petit zoiso gris. Il s’est même pas essuyé le bec ! »

Léo : « Il y a quand même pas beaucoup des zoisos… »

Samuel : « C’est pas grave cousin Léo. On est bien là tous ensemble. »

Léo : « Ben oui. Mais bonome aime beaucoup les zoisos. Encore plus que nous. Et c’est lui qui chevauche. Alors si on le fait cavaler et qu’il y a pas de zoisos… »

Le chevalier : « Ne t’inquiète pas pour moi mon Léo. Je suis très bien sur ce rocher, face à l’estran, avec mes petizours sur les genoux. »

Léo : « C’est pas grave si il y a pas des zoisos ? »

Le chevalier : « Ce serait mieux s’il y en avait mais… »

Max : « Mais on s’en fiche ! On profite de la nature ! Regardez moi ce paysage ! N’est-il pas magnifique ? »

Léo : « Il est ! »

Samuel : « La brume s’en mêle… Vous connaissez la brume ? »

Max : « Ben oui ! On sait ce que c’est la brume, petit Sam ! »

Samuel : « Mais non ! Tout le monde sait ce que c’est le vent. Mais vous, vous le connaissez. C’est votre ami le vent. Et la brume ? C’est votre amie la brume ? »

Léo : « On la connaît un peu… Je me souviens d’inspections dans la brume… Vers Là Où Les Cailloux Sont Tout Cassés… »

Samuel : « Oui ! Juste après mon arrivée ! »

Léo : « C’est ça 🙂 Mais on est pas amis encore… »

Max : « Elle cache l’Île… »

Léo : « On ira sur l’île ? »

Le chevalier : « Je vais regarder les horaires de marée et, si c’est possible, nous irons demain. »

Léo : « Merci bonome. »

Max : « Vous avez vu le carrelet ? Il disparaît dans la brume. »

Léo : « On devrait disparaître dans la brume. On va où quand on disparaît dans la brume ? Elle nous transporte ailleurs ? »

Max : « On devrait essayer ! Bonome, on peut aller dans la brume ? »

Le chevalier : « Vous voulez vous perdre dans la brume ? »

Max : « Pas nous perdre ! Vérifier l’hypothèse de Léo ! Si il a bon, on va être transportés ailleurs, on sait même pas où, et ce sera bien ! »

Le chevalier : « Même si elle nous transporte dans la mer ? Avec les congres ? »

Max : « Avec les congres ? Aïe ! On peut pas choisir où on va ? »

Samuel : « On sait même pas si la brume nous transporte vraiment quand on disparaît en elle. Alors de là à choisir où on va… »

Léo : « Pour le moment? c’est l’Île qui disparaît… Peut-être qu’elle sera plus là demain… »

Max : « Léo rêve à voix haute 🙂 »

Samuel : « Il est poète cousin Léo. »

Max : « Léo, c’est un pouêt ! »

Samuel : « Et toi, tu es trop bête ! Laisse cousin Léo rêver ! »

Max : « Pour une fois qu’il rêve pas de zoisos 🙂 »

Samuel : « Le soleil se couche… »

Max : « J’aime bien quand il tombe dans la mer 🙂 »

Léo : « On regarde ? »

Max : « Bonome, tu veux bien te déplacer un peu, par là, pour être face au soleil ? »

Le chevalier : « Vous y allez à pattes ou vous pochez ? »

Léo : « On va loin ? »

Le chevalier : « Quelques mètres vers la gauche… »

Léo : « A pattes alors… »

Max : « Pas trop loin bonome. Et fais attention à toi. J’aime pas trop que tu marches sur les gros rochers de la digue. Je me demande même si c’est pas interdit. Tu vas aller en prison ! »

Le chevalier : « Oui Maxou, je vais aller en prison parce que je marche sur l’enrochement. Tout le monde sait ça ! »

Max : « Je vais te dénoncer à Princesse ! Un rapport et hopla ! »

Samuel : « Tu en as pas assez de dire des bêtises cousin Max ? »

Max : « Moi ? Non 🙂 »

Le chevalier : « Léo, tu peux arrêter de cavaler. Nous nous arrêtons là ! »

Léo : « Assieds toi et j’arrive 🙂 »

Le chevalier : « Venez là mes petizours. »

Max : « On est là ! »

Samuel : « C’est beau ! »

Max : « C’est parce que tu as de la beauté dans les yeux petit Sam. »

Samuel : « Oui cousin Max 🙂 »

Léo : « Le coucher de soleil se regarde en silence… »

Max : « Il y a que toi qui parles Léo. »

Samuel : « Chut ! »

On est restés jusqu’à l’obscurité… Après, bonome a regagné notre monture et on a chevauché à la nuit tombante… Et c’était bien.

Voilà Princesse, c’était juste une petite promenade. Je t’embrasse et j’espère que tu vas bien.

Coquelicot, bonome me demande de mettre ce lien 😉

Faut-il tout tuer ?, par DirtyBiology (Mais je pense que tu connais…)

Je suis pas d’accord moi. Et il m’embête. J’aime pas quand il fait de la provocation. Mais c’est mon bonome. Et je tiens à mon chocolat moi.

Continuer la promenade

Un autre beau dessin

Jeudi 14 Décembre, An IV

Dans la cabane du chevalier…

Max : « Bonjour bonome, tu es rentré de la schola ? »

Le chevalier : « Max, tu devrais le savoir puisque tu es venu avec moi 🙂 »

Max : « Ah oui ! Je suis bête dans ma tête moi… C’est parce que je pensais à autre chose… Viens voir bonome… »

Le chevalier : « Qu’y a t’il mon petitours ? »

Max : « Rien de grave. Pas la peine de t’inquiéter 🙂 Regarde… »

Le chevalier : « Oh ! Bravo ! C’est toi qui l’as fait ? »

Max : « Ben non, je dessine pas moi. C’est Coquelicot. Elle me l’a donné. Elle est gentille non ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. Il est très beau ce dessin. »

Max : « Ben oui 🙂 Tu reconnais la scène ? »

Le chevalier : « Évidemment 🙂 »

Max : « Là Où Les Cailloux Sont Tout Cassés… Le jour où on a donné le sacado à Léo, le coucher de soleil au bord de l’eau avec les embruns sur la truffe… »

Le chevalier : « De beaux souvenirs… As-tu montré ce dessin à tes cousins ? »

Max : « Pas encore. Je voulais te le montrer d’abord. Je les appelle. »

Le chevalier : « STOP ! Tu ne cries pas ! Je vais les chercher… »

Le chevalier part dans la chambre et revient avec les Léo et Samuel.

Max : « Léo ! Samuel ! Regardez un peu ça ! »

Samuel : « Tabarnak ! C’est vous ! »

Léo : « Rholala ! C’est toi qui l’as fait ? »

Max : « Non, c’est Coquelicot ! »

Samuel : « Ça c’est un beau dessin ! Vous êtes rigolo tous les deux 🙂 »

Max : « C’est le jour où Léo a reçu son sacado 🙂 Dis bonome, tu peux me retrouver la foto s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Bien sûr Maxou. »

Max : « Et… Est-ce que tu as un cadre ? Je voudrais l’encadrer et le mettre dans la chambre. »

Le chevalier : « Je vais voir… Mais tu pourrais demander à Léo et Samuel. »

Max : « Vous voulez bien ? »

Samuel : « Moi je suis d’accord. »

Léo : « Un dessin de moi ?… Mais il y a plus de place dans notre chambre. Avec le lit, nos beaux livres de zoisos, ton premier cadre, notre penderie… »

Max : « Bonome, il faut agrandir notre chambre. Elle a été conçue quand j’étais seul. Nous sommes trois maintenant. Tu pourrais pousser les murs… »

Le chevalier : « Je vais voir ce que je peux faire… »

Max : « Et il faudrait faire un cadeau à Coquelicot. Tu peux t’en occuper ? »

Le chevalier : Non. »

Max : « Non ? »

Le chevalier : « Non ! »

Max : « Et pourquoi, s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Parce que je ne fais pas de cadeau à Coquelicot. Tu te débrouilles… »

Max : « Et comment je fais sans argent de poche ? »

Le chevalier : « Et voilà ! C’est reparti… »

Max : « Non, d’accord, je vois bien que je t’embête avec l’argent de poche. Bonome, il faut que je te parle. »

Le chevalier : « Je t’écoute Maxou. »

Max : « Bonome, cela fait quelques mois maintenant que je travaille pour toi. Les cours de Max, ça te dit quelque chose ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

Max : « Tu te rends compte du travail que ça me demande ? »

Le chevalier : « Oui. Et je suis très fier de toi. J’aime beaucoup tes cours. »

Max : « Merci mon bonome. Tu dois savoir qu’il est écrit : ‘Toute peine mérite salaire.’ C’est dans la Bible. Tu connais la Bible ? »

Le chevalier : « Je connais 🙂 »

Max : « Bien. Peut-être pourrions nous parler de mon salaire alors… »

Le chevalier : « Mon petitours, je suis ravi que tu cites la Bible. C’est digne d’un bon petit disciple de Jésus. »

Max : « Merci bonome. On parle du salaire alors ? »

Le chevalier : «  Remettons d’abord ce verset dans son contexte c’est-à-dire dans l’évangile de Luc, chapitre 10 verset 7 : ‘Demeurez dans cette maison-là, mangeant et buvant ce qu’on vous donnera ; car l’ouvrier mérite son salaire.’ Matthieu dit, lui, au chapitre 10, versets 9 et 10 : ‘Ne prenez ni or, ni argent, ni monnaie dans vos ceintures ; ni sac pour le voyage, ni deux tuniques, ni souliers, ni bâton ; car l’ouvrier mérite son salaire.’ Les évangélistes ne parlent pas d’argent mais de la nourriture et du lit. »

Max : « Ils disent ça ? Tu es sûr ? »

Léo : « Mon Maxou, je crois que tu t’es fait moucher ! »

Samuel : « Et vlan ! »

Léo : « Parce qu’on a un beau lit nous. »

Samuel : « Dans une belle chambre. »

Léo : « Et du chocolat à volonté. »

Samuel : « Alors tu mérites ton salaire, toi. »

Léo : « La chance ! »

Samuel : « Tu reçois gratuitement et tu donnes gratuitement. »

Léo : « Tu vis pleinement l’idéal évangélique. »

Samuel : « Grâce à ton travail. »

Max : « Alors pas de salaire ? »

Léo : « Ben non ! »

Samuel : « Tu gagnes le paradis cousin Max ! »

Léo : « Et tu penses à l’argent… »

Max : « M’en fiche de l’argent moi. C’est pour faire un cadeau à Coquelicot. Elle est gentille Coquelicot. Elle m’a fait un beau dessin et je peux même pas la remercier en lui faisant un cadeau et en plus mes cousins se moquent de moi… »

Le chevalier : « Max, que dirais-tu d’encadrer ton beau dessin et d’aller pousser les murs de la chambre ? »

Max : « C’est pas un cadeau pour Coquelicot ça… »

Léo : « Allez, viens Maxou. On va encadrer ton beau dessin. »

Léo : « Voilà ! Bonome, tu fotoes ? »

Le chevalier : « Évidemment ! »

Léo : « Bon, on va pousser les murs de la chambre maintenant ! Allez ! Au travail ! »

Léo : « Pousse un peu Max ! »

Samuel : « Allez cousin Max ! Le mur va pas se pousser tout seul ! »

Max : « Pfff… »

Léo : « Encore un peu… Voilà ! Samuel, tu remets les beaux livres de zoisos. Max, tu mets le cadre en place ! Et moi je déplace la carte de Brindille et je pousse un peu le lit… »

Samuel : « Fait ! »

Max : « Il est bien là ? »

Léo : « Oui ! Très bien ! Et sinon on le déplacera plus tard… »

Samuel : « On verra à l’usage 🙂 »

Léo : « Bien. C’est fait. Bonome… »

Le chevalier : « Oui mon petitours, je vous fotoe 🙂 Installez vous dans votre lit. »

Léo : « On y va ! »

Léo : « Dites, puisqu’on est au lit, bonome pourrait nous raconter une histoire ! »

Samuel : « Oh oui ! Une histoire ! »

Le chevalier : « Si vous voulez. Mais d’abord, vous allez vous débarbouiller et vous déshabiller. Pas de pantalon dans le lit ! »

Léo a vu que j’étais triste encore à cause que je peux même pas faire un cadeau à Coquelicot alors, pendant qu’on se débarbouillait, il a lancé une bataille d’eau. On s’est tout aspergés et on a bien rigolé. On a mis de l’eau partout et bonome nous a même pas grondés. Il est gentil bonome. Il a tout essuyé pendant qu’on allait au lit en se chamaillant. On s’est couchés et il est venu nous raconter une belle histoire sur la mer des temps passés. Mais on a pas entendu la fin 🙂

Coquelicot, je te remercie pour ce beau dessin 🙂

Continuer la promenade

137 – Le Royaume des Chevaliers

Samedi 24 Décembre, An III

Les trois petizours grimpent dans le lit du chevalier alors qu’il dort encore…

Max : « Bonome ! Réveille toi ! »

Léo : « C’est la fin décembre ! Les jours sont courts. Si on part tard on aura le temps de rien du tout ! »

Samuel : « Debout chevalier ! »

Max : « Ou on te chatouille ! »

Le chevalier : « Mmmmm… Çédéjaleur ? »

Max : « Oui c’est l’heure ! Allez, debout ! »

Le chevalier : « Bonjour mes petizours 🙂 Avez-vous bien dormi ? »

Léo : « Oui, merci chevalier 🙂 »

Samuel : « Et toi ? »

Le chevalier : « Je resterais bien au lit… »

Max : « Ah non ! On a pas tout chevauché hier pour rester au lit aujourd’hui ! »

Léo : « Max, va préparer le café ! »

Max : « J’y vais de ce pas. Vous, le laissez pas se rendormir ! »

Léo : « Oulala non ! On va le chatouiller 🙂 »

Le chevalier : « Non ! S’il vous plaît ! Je suis réveillé 🙂 »

Léo : « Bonome, je sais bien que normalement c’est la question de Max qui clôt l’introduction de ses articles mais… On va où aujourd’hui ? »

Samuel : « Moi je sais ! »

Léo : « Tu sais ? Bonome te l’a dit ? »

Samuel : « Non, pas la peine. Je sais 🙂 »

Léo : « Comment tu sais ? »

Samuel : « On va aller au Royaume des Chevaliers. Parce que le chevalier sait jamais où aller, qu’il a pas envie de réfléchir parce qu’il est en vacances, que c’est pas trop loin et qu’on y voit de beaux zoisos. »

Léo : « C’est vrai bonome ? »

Le chevalier : « Oui. Je suis démasqué par un tout petitours 🙂 »

Max revient après s’être acquitté de sa tâche…

Max : « Ah, c’est bien, la grosse marmotte est pas endormie 🙂 Bon, bonome, on va où aujourd’hui ? »

Léo et Samuel : « Au Royaume des Chevaliers ! »

Au Royaume des Chevaliers…

Léo : « Bonome, petit Sam va mieux connaître la Charentmaritimie que les Royaumes de chez nous 🙂 »

Le chevalier : « C’est vrai mon Léo. »

Max : « Ben oui ! On a presque pas inspecté entre les deux petites vacances. »

Léo : « Le chevalier a du travail Maxou. Et on avait décidé de réduire nos sorties pour que tu rattrapes un peu le retard que tu as dans ton blog. »

Max : « Deux petites sorties ! En dans le même Royaume en plus. »

Samuel : « Elles m’ont plu ces sorties. Et j’ai pu étudier avec vous. C’est bien d’étudier avant d’aller sur le terrain. Comme ça on comprend et on retient mieux. Et puis je devais réviser les 80 espèces de zoisos que j’ai vues, la géologie compliquée de Vendée…»

Max : « Samuel, je préfère que tu insistes pas trop sur l’intérêt de pas inspecter. Bonome pourrait s’en resservir contre nous… »

Léo : « Et si nous commencions l’inspection ? »

Max : « D’accord ! Bonome, fotoe le paysage pour montrer à Princesse ! »

Samuel : « Vous voyez le nuage de zoisos ? C’est qui ces zoisos ? »

Max : « Un nuage de zoisos ? En cette saison ? Probablement des vanneaux huppés… Bo… »

Le chevalier : « Oui, je fotoe et je vous montre 🙂 »

Léo : « Ce sont bien des vanneaux huppés. Bravo Maxou ! »

Samuel : « Vanellus vanellus, Charadriidés. Il y en a vraiment beaucoup…»

Max : « Ils vivent en bandes les vanneaux. On en voit souvent comme ça. Surtout ici. Quelque fois on voit que des vanneaux. Mais c’est un beau zoiso le vanneau. »

Léo : « Zutalor ! On a fait fuir les canards ! »

Max : « Léo, as tu eu le temps de les identifier ? »

Léo : « Pas tous… Chevalier, as-tu fotoé ? »

Le chevalier : « J’ai 🙂 »

Léo : « C’est bien ça… Ce sont de sarcelles d’hiver qui se sont envolées pour aller loin de nous. On les voit prêtes à ahétanhir. A droite, qui regardent vers la droite, ce sont des canards siffleurs. Et il y a des colverts. »

Max : « Anas crecca, Anas penelope et Anas platyrhynchos. »

Samuel : « Trois espèces d’Anatidés d’un coup ! Hopla ! »

Max : « Les siffleurs on les voit jamais de près… »

Léo : « Mais les aigrettes, si 🙂 »

Samuel : « Egretta garzetta, Ardéidés ! »

Léo : « Oui petit Sam. Et là, des avocettes élégantes… »

Samuel : « Recurvirostra avosetta, Récurvirostridés. »

Max : « Tu as bien révisé petit Sam. »

Samuel : « Je veux pas vous faire honte, moi. Vous êtes de grands ornithologues alors je voudrais être à la hauteur. »

Max : « Je crois que tu nous as rattrapés en zoisologie 🙂 »

Samuel : « Ben non, quand même pas. Mais je progresse 🙂 Par exemple, je reconnais bien les tadornes de belon et je sais qu’ils s’appellent Tadorna tadorna

Max : « Bien vu petit Sam ! »

Léo : « Il y a un souchet parmi eux. Ou plutôt juste devant eux. A gauche… »

Samuel : « Tu vois cousin Max, je l’avais pas remarqué moi, le canard souchet. »

Max : « Il y a que Léo qui peut. Et bonome aussi. Ils sont pas comme nous, eux. Ils ont des détecteurs de zoisos dans la tête… »

Léo : « Les oies cendrées ! Rhoooo ! »

Samuel : « Elles sont passées juste au-dessus de nous ! »

Max : « Léo, tu es sûr que c’étaient bien des cendrées ? »

Léo : « D’après le motif de la queue, la couleur des ailes… Mais en vol c’est pas facile… C’est jamais facile les oies grises. »

Samuel : « Il y a beaucoup des Anatidés et des Anséridés. »

Max : « Ou alors des Anatidés seulement. Auquel cas, nous aurions vu trois sous-familles : Les Anatidés, les Tadorninés et les Ansérinés… »

Léo : « On refera des recherches Maxou. J’ai vu que ton beau livre de zoisos parle des Anatidés… »

Max : « Et si on s’est trompés jusque maintenant je vais devoir tout corriger mon blog ! Pfff ! »

Léo : « Il faudrait trouver quelqu’un qui accepte de le corriger… »

Max : « Personne voudra lire les aventures de petizours au Pays des Zoisos ! Et puis les ornithologues lisent pas la géologie et l’insectologie. Ni la botanique… »

Samuel : « Cousin Max, on va le relire tous les trois et on fera des corrections. Et puis on notera nos questions et on ira voir le gentil spécialiste en zoisos que vous connaissez. On lui demandera son avis. »

Léo : « Il aime beaucoup les Laridés. On pourra lui demander pour les sternes ! Sont-ce des Laridés ou sont-ce des Sternidés ? »

Max : « Et vous pensez qu’il va accepter de corriger près de 200 articles écrits par des petizours ? Vous rêvez les cousins ! »

Léo : « Il va pas tout corriger ! On va demander à bonome de lui poser des questions précises. »

Samuel : « Les oies grises se sont posées ici. Avec des tadornes et des colverts. Cousin Léo, vois-tu d’autres zoisos ? »

Léo : « Mmmmm… Non, rien d’autre… »

Max : On avance alors… »

Samuel : « Des canards qui s’envolent ! »

Max : « Forcément, les arbres ont plus beaucoup de feuilles alors on est pas cachés ! Les zoisos nous voient venir. »

Léo : « Ce sont des sarcelles d’hiver et un souchet qui s’envolent. »

Samuel : « Il s’appelle comment le souchet en scientifique ? »

Max : « Anas clypeata Petit Sam. »

Samuel : « Ah oui ! J’arrive pas à le retenir celui-là. Souchet-clypeata ; souchet-clypeata ; souchet-clypeata ; souchet-clypeata… »

Léo (à Max) : « Tu le laisses répéter ? »

Max : « Il faut bien qu’il apprenne… »

Léo : « Merci Maxou. »

Max : « On est déjà au bout du Royaume… »

Léo : « On va voir le fleuve ? »

Max : « Ben oui, on va toujours voir le fleuve 🙂 »

Léo : « C’est marée haute… »

Max : « Oh ! C’est quoi ces empreintes ? Bonome, tu fotoes et tu zoomes ! S’il te plaît mon bonome ! »

Max : « Alors… C’est du renard ça… J’en suis presque sûr. Un renard est passé par là ! Bonome, il faut trouver ce renard ! Tu te mets en chasse ! »

Léo : « Vous avez vu sur la dernière foto ? On voit les petits reliefs qu’il y a sur les coussinets du renard. »

Samuel : « J’aimerais bien voir un renard moi. »

Max : « Bonome va le trouver. »

Le chevalier : « Ce n’est pas évident Maxou. Je n’ai pas le droit de suivre les traces dans la réserve, tu sais bien. »

Max : « Alors on trouve pas le renard ? »

Le chevalier : « Nous le verrons seulement s’il veut bien se montrer. »

Max : « Tu parles le renard bonome. Tu veux bien lancer un appel en disant que c’est pour ton nouveau petitours. Imagine un peu la déception de Samuel si nous le voyions pas… »

Samuel : « Le chevalier parle le renard ? »

Max : « Le renard, le chevreuil… Tout le mammifère ! Et le zoiso aussi ! Bonome, il est polyglotte du zanimo 🙂 »

Léo : « Mais il veut pas le reconnaître… »

Max : « Il fait comme si c’était pas vrai. »

Le chevalier : « Dites mes petizours, que diriez-vous de faire une pause ici ? »

Max : « Tu vas pétuner et te caféiner 🙂 »

Léo : « Bonome il a besoin de rien d’autre que son herbe à pétun, son café et ses petizours pour être heureux dans la nature. »

Max : « Si ! Il lui faut son appareil à fotoer. »

Léo : « C’est vrai. Imagine qu’il voit un beau zoiso et qu’il puisse pas le fotoer ! »

Max : « Dis bonome, ça m’étonne de toi, ça. Le simple souvenir te suffit pas ? Il te faut une trace ? »

Le chevalier : « Le souvenir pourrait me suffire. Mais j’aime avoir les fotos. C’est vrai. »

Max : « Pourtant tu les montres à personne. A part Brindille quelque fois. »

Le chevalier : « Mais je les regarde régulièrement. Ça prolonge l’inspection. »

Max : « Et quand tu les regardes, tu revis ces beaux moments. »

Le chevalier : « Oui, quand je les regarde dans notre cabane, après une longue journée de travail, je me retrouve un peu au Pays des Zoisos. »

Max : « Je comprends. Ça nous le fait aussi. »

Le chevalier : « Et depuis que mon petitours grave un blog je m’en voudrais beaucoup de ne pas fotoer un beau zanimo 🙂 »

Max : « Merci mon bonome. Léo, qu’est ce qu’il t’arrive ? Tu tiens pas en place. »

Léo : « J’ai entendu un zoiso… Venez, mais discrètement. »

Max : « On furtive Léo 🙂 »

Léo : « Il est là… »

Max : « Bruant des roseaux ? »

Léo : « Oui oui… Peut-être une femelle en plumage nuptial… »

Max : « En cette saison ? »

Léo : « Le mâle internuptial a du clair sur la joue et un cercle orbitaire blanc… »

Max : « Il faudra vérifier alors… »

Léo : « Elle est partie… Tu as bien observé petit Sam? »

Samuel : « De tous mes yeux 🙂 »

Max : « Le bruant des roseaux s’appelle Emberiza schoeniclus et c’est un embérizidés. »

Samuel : « Des cygnes ! »

Léo : « Ils n’ont fait que passer 🙂 »

Max : « J’aime beaucoup le bruit qu’ils font en volant. »

Léo : « Il faudrait l’enregistrer un jour pour ton blog. »

Max : « C’est difficile. Le temps de les voir… et l’appareil de bonome y arriverait pas forcément. Je préfère qu’il les fotoe. »

Samuel : « Il y a un autre bruant des roseaux ! »

Max : « Alors Léo ? Mâle ? Femelle ? »

Léo : « Je dirais mâle internuptial… »

Max : « On étudiera tout ça dans la cabane. Bonome, on avance vers la Charmante Petite Ville ou on fait demi-tour ? »

Le chevalier : « Avançons un peu… J’aime beaucoup ce paysage. Et ce temps… »

Max : « Il fait tout gris, froid et humide et tu aimes ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 Je suis bien couvert et je n’ai pas froid. Sauf aux mains. »

Max : « Pourquoi ne portes-tu pas tes gants ? »

Le chevalier : « Pour être prêt à fotoer. Tiens, justement… »

Léo : « C’est qui ce zoiso ? Je le reconnais pas de loin… »

Le chevalier : « Regardez moi ça 🙂 »

Léo : « C’est un Strigiforme ! »

Max : « Un Strigiforme ? »

Léo : « Les rapaces nocturnes… »

Max : « Nocturnes ? Mais les zanimos nocturnes sont actifs la nuit ! On les voit pas le jour ! »

Le chevalier : « Ce Strigiforme est pourtant diurne 🙂 »

Léo : « Alors c’est… Nooon ? C’est le hibou des marais ? Bonome ? »

Le chevalier : « Nous verrons mieux ce soir sur l’ordinateur mais il me semble bien 🙂 »

Léo : « Le hibou des marais ! Rhoo la chaaance ! »

Max : « Oulala ! Un hibou des marais ! »

Léo : « Asio flammeus, Strigidés ! »

Max : « C’est notre premier Strigiforme ! »

Léo : « Ben oui, à part le hibou des marais et la chevêchette d’Europe ils sont nocturnes. On peut pas les voir. »

Max : « On a eu raison d’avancer un peu 🙂 »

Léo : « On peut rentrer maintenant. Ça m’étonnerait qu’on voit d’autres zoisos extraordinaires. »

Max : « Ça c’est une bonne journée. Parce que déjà les bruants des roseaux c’est pas tous les jours qu’on en voit ! »

Samuel : « On voit de beaux zoisos avec vous. Quelle aventures ! Je suis bien content d’être venu ! »

Le chevalier : « Maxou, imagine que je n’aie pas eu mon appareil… »

Max : « Oulala non ! Comment j’aurais montré le hibou des marais à Princesse moi ? »

Le chevalier : « 🙂 Bon, demi-tour. »

Léo : « On a vu un hibou des marais… »

Max : « C’est pas tous les jours 🙂 »

Léo : « Ben non. C’est la première fois ! Un hibou des marais… »

Samuel : « Rholala un hibou des marais ! Rhooo la chance ! C’est pas tous les jours 🙂 »

Max : « Je crois que notre petit cousin nous parodie. »

Léo : « Il aime bien nous parodier. »

Samuel : « Vous êtes rigolos tous les deux. Vous rholalaez, vous oulalaez, vous patouléjourez… »

Max : « Nous nous réjouissons de nos observations. »

Léo : « Nos sommes admiratifs devant tant de beauté. »

Max : « Et de diversité. »

Samuel : « Je comprends. »

Léo : « Il y a un petit zoiso dans les tamaris. Bonome, pourrais-tu nous approcher afin que nous l’observassions à notre aise. »

Le chevalier : « Je peux 🙂 »

Max : « Aïe ! »

Samuel : « Tu t’es fait mal cousin Max ? »

Léo : « Non, il aïe parce que c’est un pouillot. »

Max : « Et on connait rien du tout aux pouillots. On fait même pas de progrès. »

Léo : « Max, j’ai une mauvaise nouvelle pour toi. »

Max : « Une mauvaise nouvelle ? »

Léo : « Très mauvaise. »

Max : « Ouille ! »

Léo : « Ben oui. Tu sais déjà qu’on connaît rien aux pouillots. »

Max : « Je m’en suis rendu-compte… »

Léo : « Et bien il y a pire ! Il y a les hypolaïs, genre Hippolais. Tu sais quoi ? Ils ressemblent aux pouillots les hypolaïs. Et on peut les confondre… »

Max : « Oh non ! Alors déjà on sait pas qui c’est ce pouillot mais peut-être que c’est même pas un pouillot mais un hypolaïs. Et je suppose qu’il y a plusieurs espèces d’hypolaïs et qu’elles se ressemblent en plus. »

Léo : « Bien oui. Tout à fait… »

Max : « Alors on sait encore pire moins qu’avant… »

Léo : « Et oui… »

Max : « Pfff ! Bonome, as-tu entendu Léo ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « Tu pourrais pas nous trouver une formation en pouillots, hypolaïs et autres zoisos qu’on connaît pas ? »

Le chevalier : « J’aimerais bien Maxou. »

Léo : « On va étudier ça dans la cabane. On demandera à monsieur Internet. »

Samuel : « Peut-être qu’en demandant au gentil spécialiste en zoisos que vous connaissez… »

Max : « On le connaît pas tant que ça. On le croise parfois et on a eu l’occasion de lui montrer des fotos deux ou trois fois… »

Léo : « Bon, on va préparer des fotos problématiques et on tentera de prendre rendez-vous. On verra bien. »

Samuel : « L’aigrette garzette on la connaît bien. On a pas besoin de formation d’aigrette garzette. »

Max : « Ben non, on connait bien les Ardéidés. »

Léo : « On a quand même jamais vu le crabier chevelu… »

Max : « Oui… Tu vas où bonome ? »

Le chevalier : « Là… M’appuyer sur la barrière et observer… »

Max : « Toi, tu fais durer l’inspection 🙂 »

Léo : « Bonne idée 🙂 »

Max : « BONOME ! BONOME ! LE RENARD ! IL EST LÀ ! FOTOE BONOME ! FOTOE ! »

Le chevalier : « Oui Max… »

Max : « Change d’appareil ! Prends le gros zoom ! Le rate pas bonome ! »

Max : « Rholala ! Bonome, reprends l’autre appareil ! Il fait pas des belles fotos le gros zoom ! Assure avec l’autre ! Le renard ! Rhoooo… »

Max : « Il nous a repère ! Zutalor ! »

Max : « Oh non ! Il se sauve ! Il est tout là-bas maintenant ! Il nous regarde encore ! »

Max : « Rholala ! On a vu le renard ! Bravo bonome ! »

Samuel : « Dis chevalier, tu parles vraiment le renard alors ? »

Léo : « Il va pas te répondre petit Sam. Il va regarder dans le vide, comme ça, et il va te sourire. Tu vois 🙂 »

Samuel : « Merci Chevalier 🙂 Je peux grimper me serrer contre toi ? »

Le chevalier : « Tu peux mon petitours. »

Samuel grimpe et se serre contre le torse du chevalier.

Samuel : « Merci Chevalier. Grâce à toi j’ai vu un beau renard. »

Max : « Un hibou des marais, un renard… Rholala ! Quelle belle journée ! »

Léo : « Oh ça oui alors ! »

Samuel : « C’est beau un renard. Cousin Max, tu as pas donné le nom du renard en scientifique. »

Max : « J’ai oublié ! J’étais trop focalisé sur l’observation… Le renard s’appelle Vulpes vulpe et c’est un Canidé, de la famille du chien. Parfois on lit qu’il s’appelle Canis vulpes tellement il ressemble à un chien. C’est très beau un renard. J’en ai déjà vu plusieurs moi. »

Léo : « Moi aussi j’en ai déjà vu ! »

Samuel : « La chaaance ! Vous voulez bien m’expliquer le renard s’il vous plaît ? »

Max : « Oulala ! D’habitude c’est bonome qui explique les zanimos ! »

Léo : « On peut essayer Maxou. On connaît un peu quand même ! »

Max : « Le renard que nous avons vu est le renard roux. Il faut préciser parce qu’il existe plusieurs espèces de renards. Mais on les connaît pas. »

Léo : « Les zoms pensent toujours que le renard mange des lapins ou qu’il vole des poules dans les poulaillers. Mais c’est même pas vrai ! Et c’est injuste ! »

Max : « Le renard a bien une denture de carnivore. Avec des canines pointues, des molaires tranchantes appelées carnassières et des petites incisives qui servent pas beaucoup. Mais il est pas toujours carnivore le renard. »

Léo : « Max, il faut pas dire carnivore ! »

Max : « Ah oui ! Le renard est zoophage. Mais pas toujours. En été il se goinfre de fruits rouges. Ça se voit à ses excréments. Pour le renard, on dit les laissées. Et oui ! En été, les laissées du renard sont toutes rouges à cause des fruits qu’il mange. Il mange presque que des fruits. »

Léo : « Il est donc phytophage. »

Max : « On doit donc dire que le renard est phyto-zoophage. Ou omnivore. »

Léo : « C’est surtout l’hiver qu’il mange des zanimos. »

Max : « Il va les chercher dans leur terrier quand ils hibernent. Ils se sauvent beaucoup moins vite quand ils hibernent 🙂 »

Léo : « Et ils se défendent pas ! Parce que j’ai déjà vu, dans un documentaire, un renard qui voulait manger un lièvre. Et le lièvre était pas d’accord ! Il voulait pas se faire manger tout cru ! Alors il a attaqué le renard à coup de pattes arrières et le renard s’est sauvé tout de suite ! »

Max : « N’empêche qu’on a vu aussi un renard qui attrapait des bernachons. Il en attrapait plein ! Et il allait les enterrer pour les manger plus tard. »

Léo : « Il faut dire qu’il y avait des milliers de bernachons. »

Samuel : « Tabarnak ! Vous connaissez bien le renard roux vous ! »

Max : « Toi aussi maintenant. Veux-tu faire la conclusion petit Sam ? »

Samuel : « Oui 🙂 En conclusion, nous pouvons dire que le renard roux est un très beau zanimo. »

Léo : « Bravo petit Sam ! »

Max : « Oh ! J’avais pas vu les oies grises ! »

Léo : « Moi non plus ! »

Max : « Aloraloralor… Pas de barre sombre sur le ventre, pointe du bec claire… Ce sont des oies cendrées. »

Samuel : « Anser anser, Anséridés ! »

Max : « A mon avis le renard va les éviter… »

Léo : « Il pourrait se faire agresser à coups de bec… »

Samuel : « Pauvre renard… »

Max : « Bon, il faut avancer ! »

Léo : « Tu es pressé de rentrer Maxou ? »

Max : « Non, mais si on traîne pas trop ici on pourra peut-être faire des arrêts imprévus pendant la chevauchée de retour 🙂 »

Léo : « Le bord de mer… »

Samuel : « L’Observatoire… »

Max : « Ouiiiii ! »

Samuel : « Il faudrait peut-être demander au chevalier… »

Max : « Bonome ? Il a jamais envie de rentrer ! On a pas à lui demander. Il va les faire ces arrêts imprévus. N’est ce pas bonome ? »

Le chevalier : « Ce n’est pas exclu 🙂 »

Léo : « Ben voilà ! On parle, on parle… Et on fait fuir les zoisos ! »

Max : « Vous les avez identifiés ? »

Léo : « Canards souchets… »

Samuel : « Sarcelles d’hiver… »

Léo : « Canards colverts… »

Samuel : « Avocettes élégantes… »

Max : « Ah oui ! Quand même ! Ils sont forts mes cousins 🙂 Dis bonome, puisqu’on fait fuir les zoisos d’eau, on pourrait chercher des passereaux dans les arbres. Tu veux bien ? »

Le chevalier : « Des passereaux dans les arbres… Tu sais bien qu’ils se cachent et qu’ils se déplacent beaucoup. Et vite. »

Max : « Mon bonomou, ne te sous-estime pas. Tu vas très bien t’en tirer. On commence ? »

Léo : « On joue aux zoisos ? »

Max : « Tu veux jouer ? Je croyais que tu aimais pas jouer… »

Léo : « J’aime jouer et je m’en fiche de gagner. »

Max : « Depuis que Samuel est là, c’est toujours lui qui gagne… C’est pour ça que tu veux jouer aux zoisos mon Léo 🙂 »

Léo : « Aegithalos caudatus, Aegithalidés ! »

Max : « La mésange à longue queue ! Samuel, bonome dit que ce zoiso ressemble à un petitours… »

Samuel : « C’est un zoisours ? »

Léo : « Un zoisours ! 😀 »

Samuel : « Cousin Léo a marqué un point. Oh ! Rougegorge ! »

Max : « Erithacus rubecula, Muscicapidés ! »

Léo : « Maaax ! »

Max : « Quoi ? »

Léo : « Tu l’as même pas vu ! »

Max : « Mon Léo, dois-je te rappeler LA règle du jeu des zoisos ? C’est le premier qui donne le nom en scientifique qui marque le point. C’est écrit nul part qu’il faut l’avoir vu 🙂 »

Samuel : « Cousin Max marque un point lui aussi ! »

Le chevalier : « Mes petizours, il y a un pouillot… »

Max : « Un pouillot ? Ou un hypolaïs qu’on sait même pas qui c’est ? »

Léo : « Regardons la foto… »

Léo : « On dirait bien un pouillot… »

Max : « Il a les pattes sombres… Si je me souviens bien ce serait un pouillot véloce… »

Léo : « Phylloscopus collybita, Phylloscopidés… »

Samuel : « Léo : 2 points ! »

Max : « Mais… On est même pas sûrs ! »

Samuel : « Cousin Max, où est-il écrit qu’on doit être sûrs ? »

Léo : « C’est vrai ça ! »

Max : « Ben quand même ! On joue aux zoisos ! Il faut donner le nom quand on est sûrs ! Bonome ? »

Le chevalier : « Il n’y a qu’une seule règle Maxou… »

Max : « Alors ça ! Voilà qu’ils se mettent tous à tricher ! Tout ça pour que je perde… C’est vraiment trop injuste ! Alors que c’est moi qui ai inventé ce jeu… »

Le chevalier : « Max, si tu jouais au lieu de ronchonner ? »

Max : « JE RONCHONNE PAS ! JE CONSTATE QUE VOUS TRICHEZ ENCORE ! Ce qui prouve que c’est moi le meilleur à ce jeu sinon vous auriez pas besoin de tricher pour me battre ! Aegithalos caudatus, Aegithalidés ! Et hopla ! Max : 2 points ! »

Samuel : « Bravo cousin Max ! Bravo ! »

Léo : « Deux partout ! »

Max : « Pfff ! Et on sort des arbres ! »

Léo : « On peut continuer avec d’autres zoisos ! On est pas obligés de se limiter aux passereaux. »

Max : « Ardea cinerea, Ardéidés ! »

Léo : « Bien vu ! Il est bôôô ! Et c’est un patapon ! »

Samuel : « Un patapon ? Pourquoi un patapon ? »

Max : « A cause d’un sapro-blague de bonome. ‘Héron, héron petit patapon !’ »

Léo : « Alors depuis, les jeunes hérons on les appelle des patapons. »

Max : « Ils ont la calotte grise et non blanche comme chez les adultes. »

Léo : « Ce petit héron date de ce printemps. »

Max : « Il est tout neuf. »

Léo : « Il découvre l’hiver. »

Max : « Ça doit le surprendre tout ce froid… »

Samuel : « Cousin Max a trois points ! »

Max : « Et oui 🙂 Oh ! Là ! Bonome ! »

Max : « C’est Martin ! Il est tout timide Martin. Il reste derrière les herbes sèches. Il vient même pas nous voir ! »

Léo : « J’aime bien ta foto chevalier. Je l’intitulerai : ‘Impressions de Martin’. »

Samuel : « Elle est étrange cette foto… »

Max : « Oula ! Bonome repousse souvent l’étrange aux limites du bizarre 🙂 »

Samuel : « Elle est floue. On voit presque pas Martin. Il y a rien de particulier. Mais je l’aime bien moi aussi. »

Léo : « Et le regard est attiré par Martin, derrière ses herbes sèches… »

Samuel : « Je devrais peut-être essayer de fotoer un jour… »

Max : « Tu demanderas des conseils à cousin Léo. Léo, il sait bien fotoer. Et il connaît le vocabulaire technique lui. La focale, l’exposition, le temps de pause… Moi, je comprends rien du tout à tout ça. »

Léo : « Mais tu fais de belles fotos toi aussi Maxou. »

Max : « Ben, je suis Max quand même 🙂 Alors bien sûr que je fais des belles fotos ! Mais, en fait, j’aime pas trop fotoer. C’est rigolo parfois mais je préfère observer. »

Samuel : « Je comprends. »

Max : « N’empêche que Martin est pas venu papoter. En Charentmaritimie les Martins viennent pas beaucoup nous voir… »

Léo : « C’est l’hiver Max. Martin il a des trucs de Martin à faire. »

Max : « Ben oui ! Mais quand même ! Il pourrait se poser en face de nous, dire bonjour et se sauver. »

Léo : « Martin c’est un zoiso sauvage. Il peut pas faire ça. »

Samuel : « Alcedo atthis, Alcédinidés 🙂 »

Léo : « Bien joué Sam ! Samuel : 1 point ! »

Max : « On compte Martin dans le jeu ? Mais c’est plus un zoiso Martin ! C’est notre ami ! »

Léo : « Un ami mais un zoiso aussi ! Alors il compte. Samuel marque le point. »

Max : « D’accord. M’en fiche, j’ai 3 🙂 Bonomou, le plus grand de tous les chevaliers, Prince des naturalistes, Merveille des zoisoteurs… »

Le chevalier : « Oui, votre sublimité 🙂 »

Max : « 🙂 Accepterais-tu de nous emmener sur la plate-forme de la Ferme Des T. ? »

Le chevalier : « Je ne comprends même pas pourquoi tu poses cette question. »

Max : « Je le savais ! Allez, grimpe bonome ! »

Léo : « Alors… »

Max : « Là ! Un rapace ! »

Samuel : « C’est qui ce rapace ? »

Max : « Rapasus marronnus, Rapacidés. »

Samuel : « Comment tu dis ? On a étudié les rapaces avec cousin Léo et j’ai pas vu ce nom là… »

Léo : « Max dit des erreurs exprès ! »

Samuel : « Pourquoi tu dis des erreurs cousin Max ? »

Max : « Pour rigoler ! »

Léo : « C’est parce qu’un jour on a vu un rapace au Royaume des Écureuils et bonome arrivait pas à l’identifier alors Max l’avait appelé Rapasus griseus, Rapacidés. »

Samuel : « Je vois. Cousin Max est un petit plaisantin 🙂 Mais c’est qui ce rapace ? »

Léo : « Probablement une buse variable, Buteo buteo, Accipitridés. »

Samuel : « Oui ! On l’a vu dans ton beau livre de zoisos ! »

Max : « Elle est fréquente la buse variable. Mais moins que les faucons crécerelles, Falco tinnunculus, Falconidés. »

Samuel : « Tu as vu des faucons crécerelles ? »

Max : « Ben oui ! Dans le nid de cigogne ! »

Samuel : « Cousin Max : 4 points ! »

Léo : « C’est la première fois qu’on voit le couple réuni… »

Max : « C’est monsieur et madame ? »

Léo : « Ben oui ! A gauche, c’est monsieur, avec sa tête grise. Samuel, observe bien parce qu’on le voit pas toujours aussi bien. Tu vois les ailes sont noir uni. Et entre les ailes il y a les plumes de la queue. Elles sont grises avec juste une bande noire. Tu vois petit Sam. »

Samuel : « Oui cousin Léo. »

Max : « Et à droite c’est madame. Tu remarqueras qu’elle est toute marron avec une queue rayée. »

Samuel : « Oui cousin Max. »

Max : « Bonome, c’est qui les zoisos là-bas, parmi les vanneaux ? »

Le chevalier : « Où ça mon petitours ? »

Max : « A gauche du poteau des cigognes… »

Le chevalier : « Oui, je vois… Tu veux voir ? »

Max : « Oui bonome. Et tu montreras à Léo et Samuel aussi. S’il te plaît. »

Max : « Tu les connais Léo ? »

Léo : « On voit pas bien… Je sais pas. Et toi bonome ? »

Le chevalier : « Je pense à des pluviers dorés, Pluvialis apricaria, Charadriidés. »

Max : « Des pluviers dorés ? On a jamais vu les pluviers dorés ! »

Léo : « On était pas assez riches. On a vu que les pluviers argentés. C’est moins cher 🙂 »

Max : « T’es trop bête Léo ! »

Samuel : « Cousin Léo est rigolo 🙂 »

Max : « Les pluviers dorés viennent ici l’hiver ? »

Le chevalier : « Ceux qui viennent d’Europe du nord. Ils prennent leur plumage internuptial avant la migration d’automne. Ils vivent en bandes de 50 à 5 000 individus et il n’est pas rare de les observer parmi les vanneaux. »

Max : « Merci bonome. Chouette alors ! On a vu une nouvelle espèce ! »

Léo : « C’était une belle journée ! »

Max : « Et c’est pas fini ! Il y a encore les arrêts imprévus 🙂 On retourne à notre monture ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

On y est allés et on a fait des arrêts imprévus. Samuel voulait aller à l’Observatoire et on y est allés. En cheminant sur le chemin, on a dérangé un jeune cygne qui s’est envolé. Mais on l’a pas fait exprès.

Depuis la poche de notre bonome on admirait le paysage.

Bonome s’est moqué de moi en louant la beauté du paysage tel qu’en lui même toujours il change… Léo a bien rigolé mais il a dû expliquer pourquoi à Samuel.

A l’observatoire on a pas vu des zoisos. Mais on était pas déçus parce qu’on avait déjà vu le hibou des marais et les pluviers dorés. Et le renard ! Rholala !

Puis on a croisé un bruant des roseaux.

Il était rigolo avec ses plumes grises autour du coup. On aurait dit qu’il avait mis son écharpe 🙂 Il a eu bien raison parce qu’il faisait pas chaud…

Puis on est arrivés à la monture.

Un peu plus loin Léo a demandé tout timidement si on pouvait aller voir la mer même si on connaissait pas la marée. Juste comme ça, pour lui dire bonjour. Bonome a bien voulu. Il s’est arrêté quelque part où il nous avait jamais emmenés. On s’est promenés un peu dans le marais. C’était très beau.

On cherchait même plus des zoisos. On se laissait bercer, tranquillement, serrés les uns contre les autres. Les petits yeux de petit Sam se fermaient tout seuls. Mais il se forçait à pas dormir pour profiter de la promenade. Il a tenu jusque la mer.

Au retour, il pouvait plus lutter contre la fatigue. Alors il s’est serré contre Léo et il s’est endormi. Léo a souri. Ça l’arrange pas du tout que Samuel se serre toujours contre lui mais il dit rien. Il laisse faire. C’est un gentil petitours Léo. Après, on est rentrés tout fatigués mais la journée était pas terminée 🙂

Voilà Princesse, une autre journée à la mer. Je t’embrasse Princesse et j’espère que tu vas bien.

Continuer la promenade

136 – Les vacances

Jeudi 22 Décembre, An III

Dans la cabane du chevalier…

Max : « Bonome… »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « Le tas de copies sur ton bureau… C’est jusqu’à la fin de l’année scolaire ou c’est juste pour ces prochains jours ? »

Le chevalier : « Les copies ? »

Max : « Oui. C’est un nouveau style de décoration ? Tu penses que le plafond va s’effondrer et tu cherches à l’étayer ? Tu as fait des réserves de papier pour allumer la cheminée ? Avec tout ça tu pourras chauffer toute une semaine si tu veux… »

Le chevalier : « Tu veux brûler les copies des élèves ? »

Max : « Oui. J’en ai assez de te voir assis à corriger. Tu as autre chose à faire de ta vie quand même ! »

Le chevalier : « Quoi par exemple ? »

Max : « T’occuper de tes petizours, faire la mission que Princesse t’a confiée… »

Le chevalier : « Justement ! Je voulais vous parler. Va chercher Léo et Samuel s’il te plaît. »

Max : « Pas la peine d’y aller. LÉÉÉOOOOO ! SAAAAAAMUUUUUÉÉÉÉÉL ! BONOME VEUT NOUS PARLER ! »

Léo : « On est là ! »

Samuel : « On écoute ! »

Le chevalier : « Comment faites-vous pour arriver si vite ? »

Léo : « On est doués 🙂 »

Max : « Bonome, tes petizours sont tout ouïe 🙂 »

Le chevalier : « Que diriez-vous d’aller passer quelques jours en Charentmaritimie ? »

Max : « C’est à nous que tu demandes ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « A nous, tes petizours naturalistes ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max (à Léo et Samuel) : « Vous entendez ? »

Léo : « Oui, c’est gentil de demander. »

Samuel : « Il était pas obligé. »

Léo : « Il aurait pu pas le faire. »

Max : « Vous êtes d’accord ? »

Léo et Samuel : « Ouiiiii ! »

Max : « Moi aussi ! C’est d’accord bonome ! Euh… on part quand ? »

Le chevalier : « Demain matin. »

Max : « Alors on file préparer nos affaires ! »

Léo : « Dis bonome, il te reste du sable de Là Où Le Soleil Se Couche ? »

Le chevalier : « Il en reste un peu, oui. Pourquoi me demandes-tu cela ? »

Léo : « Parce que je crois qu’on va être tout énervés ce soir et qu’on arrivera pas à dormir 🙂 »

Samuel : « C’est quoi le sable de Là Où Le Soleil Se Couche ? »

Max : « Tu connais pas ? Selon un légende du Pays des Zoisos, c’est Là Où Le Soleil Se Couche que le marchand de sable va s’approvisionner. Et c’est ce sable qui, placé derrière les paupières, endort. »

Samuel : « Rhooooo ! Et vous avez de ce sable ? »

Max : « Ben oui ! On le prend Là Où Le Soleil Se Couche. C’est très beau comme endroit. On t’y emmènera au retour. Mais pour le moment, on doit se préparer ! »

Plus tard…

Max : « Bonome, tu viens nous border ? »

Le chevalier : « Vous êtes au lit ? »

Max : « Oui, et on est sages. »

Léo : « Tu nous racontes une histoire du vent ? »

Samuel : « Une histoire du vent… Là Où Le Soleil Se Couche… J’ai vraiment de la chance moi ! »

Max : « Tu la mérites petit Sam, après ton long voyage jusqu’à nous 🙂 »

Samuel : « Je regrette pas du tout ! »

Léo : « Nous non plus ! »

Max : « Bonome ! Notre histoire ! »

Je peux pas la mettre dans mon blog cette belle histoire, Princesse. Tu sais bien. Il faut pas raconter les histoires du vent. Sinon, après, il nous parlerait plus. Et puis, on a pas entendu la fin. Parce que bonome nous a gratouillé le front pendant l’histoire et, quand il a vu qu’on était tout calmes, il nous a glissé du sable derrière les paupières et on s’est endormis.

Je t’embrasse Princesse… On se retrouve en Charentmaritimie 🙂

Continuer la promenade

135 – Retour au Royaume des Grèbes

Dimanche 4 Décembre, An III

Max : « Bonomou… »

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

Max : « Je m’ennuie… »

Le chevalier : « Tu n’a rien à faire ? Tu pourrais avancer dans ton blog.»

Max : « Pas envie… »

Le chevalier : « Chahuter avec tes cousins… »

Max : « Déjà fait… »

Le chevalier : « Que dirais-tu d’étudier ? »

Max : « Je vais pas passer ma vie à étudier quand même ! »

Le chevalier : « Un câlin ? »

Max : « Bof… »

Le chevalier : « D’accord… Veux-tu m’aider à préparer des cours ? »

Max : « Non, pas envie non plus… »

Le chevalier : « Il reste une seule solution. »

Max : « Oui, je t’écoute. »

Le chevalier : « Une inspection ? »

Max : « Une inspection ? Maintenant ? Alors qu’il fait tout froid ? »

Le chevalier : « Oui, pourquoi pas ! Ça me fera du bien de prendre l’air. Et puis l’hiver est là. Nous pourrions lui rendre visite. »

Max : « Une inspection… Je vais voir avec les cousins. Bouge pas bonome, je reviens. »

Quelques instants plus tard…

Max : « Bonome, c’est d’accord ! Et on va au Royaume des Grèbes ! »

Le chevalier : « Le Royaume des Grèbes ? »

Max : « Ben oui. On s’est demandés où aller avec Léo et on était pas d’accord. Dans ce cas là tu prends la décision à l’unanimité tout seul et, à chaque fois, tu choisis le Royaume des Grèbes. Alors on s’est dit… »

Le chevalier : « Si vous avez réussi à vous mettre d’accord, je ne peux que suivre votre avis. Êtes-vous prêts ? »

Max : « Léo met son pantalon et Samuel sa salopette. Ils arrivent avec les sacados. »

Léo : « On est là ! »

Samuel : « On peut y aller ! »

Max : « Alors en route ! »

Au Royaume des Grèbes…

Max : « Oulala ! Il fait pas chaud aujourd’hui ! Je crois qu’on va rester dans ta poche bonome. »

Léo : « Ben oui Maxou, c’est comme ça l’hiver : il fait froid ! »

Samuel : « Même qu’il gèle ! »

Max : « Des fois il neige. C’est bonome qui l’a dit. Parce que nous, on a jamais vu la neige… Bonome, tu as pas froid ? »

Le chevalier : « Non, je me suis bien couvert. J’aime beaucoup ce temps : un beau ciel bleu et une température basse. C’est vivifiant ! »

Max : « Tu dis toujours que c’est vivifiant ! Les zoms se plaignent, râlent et pour toi c’est vivifiant ! »

Léo : « C’est parce que les autres zoms voient pas la beauté. »

Le chevalier : « Tu as raison mon Léo. Vous allez voir comme c’est beau l’hiver ! »

Samuel : « ZOISOS ! »

Max : « Zoisos ? Où ça ? »

Samuel : « Là ! Dans les petits arbres ! »

Max : « Un merle noir et une merlette ! »

Léo : « Turdus merula, Turdidés. Observe bien petit Sam. Tu les as jamais vus ceux-là. »

Max : « Monsieur merle est tout noir avec le bec et le tour de l’œil jaune. »

Léo : « Alors que madame est marron foncé. »

Samuel : « C’est le dimorphisme sexuel. »

Léo : « Oui petit Max. »

Max : « Bonome, monsieur et madame merle sont en train de manger des fruits rouges. Tu connais cette plante ? »

Le chevalier : « Difficile à dire de loin. Je pense que c’est une aubépine, genre Crataegus, famille des Rosacées. Les fruits se forment assez tard et restent sur les branches jusqu’à ce qu’ils se fassent manger par différentes espèces d’oiseaux, dont les merles. »

Max : « Après, les merles se déplacent, digèrent les fruits mais pas les graines qui sont rejetées dans les fientes. Et c’est bien pour l’aubépine, comme ça les petits vont se développer loin de la plante mère. »

Samuel : « Les zoisos font caca des graines ? »

Max : « Il y a des graines dans leurs fientes, oui. »

Léo : « C’est l’un des modes de déplacement des végétos. Avec le vent. »

Samuel : « Il me faudrait un petit carnet pour prendre des notes… »

Léo : « Pas la peine petit Sam. Il y a les fotos de bonome. Et quand on les regarde on reparle de tout ça. »

Max : « Et on révise quand on grave mon blog. »

Samuel : « J’aime bien quand on grave tous les trois. »

Le chevalier : « Moi moins… C’est une occasion de plus de chahuter et de vous chamailler. »

Max : « Et de faire la bagarre 🙂 »

Léo : « Bonome, tu es injuste ! La plupart du temps nous sommes très sages et studieux. »

Max : « Léo a raison ! »

Le chevalier : « C’est vrai. Pardonnez-moi. »

Max : « On te pardonne bonome ! Léo, tu entends ? »

Léo : « Mésange bleue ! Cyanistes caeruleus, Paridés ! »

Max : « Elle doit être dans le gros arbre au-dessus de nous… »

Léo : « Je l’ai vue ! »

Le chevalier : « Moi aussi ! Je fotoe… »

Léo : « Elles sont très belles ces mésanges. »

Max : « Sam, on va bientôt ouvrir nos restaurants à zoisos. Tu pourras voir les mésanges bleues de tout près. »

Léo : « Des charbonnières aussi. »

Max : « Et les moineaux ! »

Samuel : « Vous avez des restaurants à zoisos ? »

Max : « Ben oui ! Au printemps il y avait des familles de mésanges qui venaient manger. Un jour, on a vu une douzaine de mésanges sur le rebord de la fenêtre. »

Léo : « Il y avait surtout des petites mésanges bleues. »

Samuel : « La chance ! »

Le chevalier : « Max, ne devais-tu pas écrire un article sur les oiseaux de la cabane ? »

Max : « Si… Pas eu le temps. Et tu fais trop des fotos. »

Le chevalier : « Ah ? »

Max : « Ben oui ! Juste pour les mésanges il y en a plus de 500 ! Il faut les regarder, les choisir… Ça prend des heures. Et on peut observer une bonne vingtaine d’espèces depuis les fenêtres de la cabane ! »

Le chevalier : « Je comprends. »

Léo : « On arrive au premier observatoire… »

Max : « Bonome ! Regarde ! C’est tout gelé ! »

Léo : « Rholala ! Ça c’est l’hiver ! »

Max : « Et comment il peut pêcher Martin ? Bonome, as-tu apporté des poissons ? »

Le chevalier : « Non, Max. Je ne me promène pas avec des poissons dans les poches. »

Max : « Pfff ! Pauvre Martin ! Bonome, tu vas ramasser des cailloux et, quand nous serons à l’observatoire du rendez-vous avec Martin, tu casseras la glace avec les cailloux. »

Léo : « On pourra jeter des cailloux nous aussi ? »

Le chevalier : « Nous verrons ça… »

Samuel : « Ça alors ! Regardez ! Il y a un zanimo qui nage sous le glace ! »

Max : « C’est pas un ragondin… JE SAIS ! C’est un rat musqué ! »

Léo : « Il s’appelle comment en scientifique ? »

Le chevalier : « Ondatra zibethicus, Cricetidés. »

Samuel : « Mais comment il va faire pour ressortir de l’eau ? »

Le chevalier : « Le rat musqué est un excellent nageur. Il peut parcourir une centaine de mètres sans respirer sous l’eau ou y rester submergé plus de quinze minutes. Ça lui laisse le temps de trouver une sortie. Et puis la glace est peu épaisse. Il pourrait la briser pour sortir. »

Samuel : « Et il a pas froid ? »

Le chevalier : « Sa fourrure imperméable le protège efficacement. »

Max : « Ben moi, j’irai pas sous la glace même si j’ai une fourrure. »

Léo : « Ben non, tu sais même pas nager. »

Max : « Et j’ai trop peur des brochets, oulala ! »

Léo : « On sait même pas si il y a des brochets ici. »

Max : « Tu veux aller vérifier ? »

Léo : « Çavapalatête ! Je veux pas me faire glouber par un brochet ! »

Samuel : « Alors on saura jamais si il y a des brochets et Princesse va croire qu’on inspecte rien du tout et elle va nous bannir du Pays des Zoisos et on va errer sans but comme des bêtes… »

Léo : « 😀 »

Le chevalier : « Tu connais bien ton cousin Max, mon petit Sam 🙂 »

Samuel : « Je l’ai bien imité ? »

Léo : « Parfait ! C’était parfait ! Tout à fait Max ! »

Max : « Pfff ! »

Léo : « Tu pfffes quand tu sais pas quoi répondre ! »

Max : « Je néglige… Avez-vous remarqué que tout l’étang est pas gelé ? Il y a un peu d’eau libre là. »

Léo : « Les zoisos se concentrent autour… »

Max : « Je vois que des foulques et des mouettes qui rigolent… »

Samuel : « Fulica atra, Rallidés et Chroicocephalus ridibundus, Laridés. »

Léo : « Samuel : 20/20 ! »

Samuel : « Merci cousin Léo. »

Max : « Une bécassine des marais s’approche… »

Samuel : « Gali… Galligo… Galli… Zutalor ! Je me souviens plus ! »

Léo : « Gallinago gallinago, Scolopacidés. »

Samuel : « Gallinago gallinago, gallinago gallinago, Gallinago… »

Max : « Pourrais-tu répéter dans ta tête mon petit Sam ? A moins que tu veuilles que je te ploufe. Mais il faut le dire dans ce cas… »

Léo : « Max, tu ploufes pas Samuel ! Tu y penses même pas ! »

Max : « Parce que tu crois réellement que je plouferais mon petit cousin ? »

Léo : « Ben… Tu vas pas toujours bien dans ta tête alors… »

Max : « Oulala ! Léo ! Si tu continues à dire que je vais pas bien dans ma tête tu vas pas tarder à nourrir les brochets ! »

Le chevalier : « Max, pourrais-tu cesser de menacer tes cousins de les jeter à l’eau s’il te plaît ? »

Max : « Je pourrais… Peut-être… »

Samuel : « Il y a rougegorge ! » 

Léo : « Tu connais le rougegorge familier petit Sam ? »

Samuel : « Erithacus rubecula, Muscicapidés. Il est venu nous voir à Brétignolles quand on étudiait les porphyroïdes. »

Léo : « Quelle mémoire ! Bravo Sam ! »

Samuel : « J’ai révisé 🙂 »

Léo : « Mais quand même ! Bravo ! »

Max : « Tiens, le cygne joue au brise-glace… »

Léo : « Qu’est ce que tu racontes ? »

Max : « Regardez ! »

Léo : « Ah oui ! Il est obligé de briser la glace pour avancer. »

Samuel : « Vas-y le cygne ! Vas-y ! Ouiiii ! »

Max : « Encore un effort le cygne. »

Samuel : « Bravo le cygne ! Bravo ! »

Léo : « C’est pas facile l’hiver pour les zanimos. »

Max : « C’est pour cela que beaucoup migrent ou hibernent mon Léo. »

Léo : « Je pensais à ceux qui restent… Il fait froid, l’eau est gelée en surface… Et il y a pas beaucoup du manger… Pauvres zanimos… »

Max : « Ils sont adaptés tu sais. Et il y a quand même du manger. Tiens, prends rougegorge par exemple. Normalement il est insectivore. Mais en hiver il y a plus des insectes alors il mange des fruits. »

Léo : « Oui Max, tu as raison… »

Max : « Regardez la mouette qui rigole ! Elle marche sur la glace ! »

Léo : « C’est une jeunette. C’est son premier hiver. Elle découvre la glace… »

Samuel : « Cousin Léo, comment tu sais que c’est son premier hiver ? »

Léo : « Observe la bien petit Sam. Son bec et ses pattes sont pas rouges mais orange. Et, sur ses plumes, il y a du marron. A l’âge adulte il y a que sur le bout des primaires qu’il y a du noir. Vois-tu ? »

Samuel : « Je vois. Enfin, surtout les ailes foncées. Parce que le orange du bec et des pattes, c’est pas évident à contre-jour… »

Max : « La bécassine s’approche encore… »

Léo : « Elle va venir encore plus près. Elles parcourent tout le bord de l’eau à la recherche de nourriture. Elles passent même sous l’observatoire… »

Samuel : « Et lui, de l’autre côté, c’est qui ? »

Max : « Le pinson des arbres. Fringilla coelebs. C’est un Fringillidé. Le gentil spécialiste en zoisos de Charentmaritimie aime beaucoup les Fringillidés. »

Léo : « Les Laridés aussi. Il veut toujours voir les fotos de Laridés de bonome. »

Max : « Mais lui, il arrive à distinguer les juvéniles. »

Léo : « C’est pour ça que c’est un spécialiste professionnel. »

Samuel : « Dites, il est sûrement très gentil le gentil spécialiste en zoisos mais on pourrait revenir au pinson des arbres s’il vous plaît ? »

Léo : « Bien sûr petit Sam. Que veux-tu savoir ? »

Samuel : « Tout 🙂 »

Max : « Oulala ! Tout ? Ça fait beaucoup ça ! Bon, déjà nous pouvons dire que nous sommes en présence d’un mâle. Ça se voit au poitrail rouge, la nuque bleue… Il est très coloré le mâle, alors que la femelle est plus terne. Léo, tu prends la suite ? »

Léo : « Le pinson des arbres est un zoiso forestier. Enfin, au départ… Parce qu’il a colonisé tous les milieux où il y a des arbres pour faire son nid. Il fait son nid dans les arbres le pinson des arbres. On peut ajouter que les pinsons sont grégaires. Ils vivent en bandes qui peuvent compter des dizaines d’individus. Ils cherchent leur manger en groupe. Ils se nourrissent surtout d’insectes et de leurs larves mais aussi de graines, de fleurs et de bourgeons. »

Max : « Les pinsons ont une particularité qui mérite d’être signalée. En période inter-nuptiale les mâles se séparent des femelles et des juvéniles. Lors de la migrations, les mâles restent à part, comme des célibataires. C’est ce comportement qui est à l’origine du nom d’espèce. Coelebs signifie célibataire 🙂 Et oui ! »

Léo : « Je savais pas ça moi. »

Samuel : « Bravo cousin Max ! »

Léo : « Rholala ! Tu en connais des choses Maxou. »

Max : « Ben, c’est que moi aussi j’étudie. Bon, passons à la migration. En fait, il y a que les populations nordiques qui migrent. Ceux d’ici migrent pas. Ou pas tous. La preuve est devant nous. Si ils migraient, il y en aurait pas un juste là ! Petit Sam, as-tu des questions ? »

Samuel : « Non cousin Max. Je vais déjà apprendre tout ça. »

Léo : « Maxou, il est temps de conclure 🙂 »

Max : « En conclusion, nous pouvons dire que le pinson des arbres est un très beau zoiso 🙂 »

Léo : « Chouette alors ! La bécassine des marais s’est approchée ! »

Samuel : « Gallinago gallinago, Scolopacidés ! »

Léo : « Oui petit Sam. »

Samuel : « Vous pouvez me parler de la bécassine des marais s’il vous plaît ? »

Max : « Commençons par l’habitat… Les bécassines des marais vivent et se reproduisent dans les zones herbeuses humides, au bord des marais, des étangs, des prairies inondées et parfois près des marais salants ou des marais côtiers. »

Samuel : « Comme le Royaume des Chevaliers ! »

Léo : « Oui. D’ailleurs les bécassines, comme tous les Scolopacidés et plus généralement les Charadriiformes, sont souvent appelées limicoles. Ça vient du latin Limus, qui veut dire limon, boue. Parce qu’ils mangent dans la boue. »

Samuel : « Vous êtes vraiment fort savants tous les deux ! Tabarnak ! »

Léo : « Oui Samuel, tabarnak aussi 🙂 »

Max : « Les bécassines des marais ont un très long bec. Bonome, pourrais-tu fotoer le bec des bécassines pour montrer à Samuel ? S’il te plaît ? »

Le chevalier : « Bien sûr… »

Max : « Tu l’as prise en pleine action ! Merci bonome ! Tu vois petit Sam, la bécassine plante son bec dans la boue. Le bout du bec est un peu souple et très sensible. Ça lui sert à détecter ses proies : surtout des vers mais aussi des insectes, des crustacés, des mollusques et pourquoi pas quelques graines ou fruits… »

Léo : « Il y a des bécassines des marais un peu partout sur terre sauf en Amérique du Sud, au sud de l’Afrique et en Australie. Alors forcément, elles migrent pas toutes. Elles ont pas toutes besoin. Nous, on les voit surtout l’hiver. Quand elles migrent, c’est en février ou de juillet à novembre. Là, on est en décembre, alors c’est une hivernante. »

Samuel : « Elles ont vraiment un long bec les bécassines. Je peux faire la conclusion ? »

Léo : « Oui petit Sam. »

Samuel : « En conclusion nous pouvons dire que la bécassine des marais est un très beau zoiso 🙂 »

Léo : « Cousin Sam apprend vite nos coutumes… »

Max : « Je crois qu’il nous étudie autant qu’il étudie les zoisos… »

Le chevalier : « Il faut bien dire que vos mœurs sont parfois étranges. Vous criez sur votre bonome. Vous… »

Max : « Hé ! Ho ! Le grand chevalier ! Faudrait voir à pas nous critiquer ! »

Le chevalier : « Je ne critique pas. Je fais un constat objectif. Une observation. »

Léo : « Dites les foulques, et si on avançait ? »

Le chevalier : « Oui, direction l’observatoire suivant ! »

Max : « Tiens, tu fais pas le tour dans le sens habituel. »

Le chevalier : « Max, tu n’as pas vu que le chemin habituel est fermé ? »

Max : « On pourra pas y aller ? Mais il y a l’observatoire du rendez-vous avec Martin par là-bas ! Comment on va faire ? Et il faut aller casser la glace pour qu’il puisse pêcher ! Bonome ! »

Léo : « Maxou, il fait très froid tu sais. Si on casse la glace, elle va se reformer en quelques heures au plus. »

Max : « Mais Martin ! »

Léo : « Tout est pas gelé. Il va trouver des endroits où pêcher. Il sait faire, Martin. »

Samuel : « C’est qui ce zoiso ? »

Léo : « Le faucon crécerelle ? Tu connais pas le faucon crécerelle ? »

Max : « On l’a vu en Charentmaritimie pourtant. »

Samuel : « J’ai oublié… »

Max : « Falco tinnunculus, Falconidés. Il habite ici. On le voit souvent dans ce secteur. »

Léo : « Presque à chaque fois. »

Max : « Léo, as-tu réussi à déterminer le sexe de cet individu ? »

Léo : « Pas facile… Mais la tête avait l’air marron. »

Max : « J’ai vu. Mais marron uni. »

Léo : « Ben oui. »

Max : « La calotte marron avec la face plus claire, on aurait pu dire que c’était une femelle… »

Léo : « Mais là… »

Max : « Dans mon beau livre il y a pas le juvénile… »

Léo : « Dans le mien non plus… »

Max : « Je pense que c’est quand même une femelle. »

Léo : « Oui, c’est probable. »

Samuel : « Chevalier, tu as vu ? Il parle de leurs beaux livres alors qu’ils les ont même pas devant eux. »

Le chevalier : « J’ai vu. C’est parce qu’ils ont une bibliothèque dans leur tête. Alors il vont dans leur tête et ils prennent leurs beaux livres. Il y a qu’eux qui peuvent faire ça. »

Max : « On va pas dans notre tête nous ! »

Léo : « C’est toi qui le fais ! Même qu’il y a ton fauteuil dans ta tête ! »

Samuel : « Je crois qu’il se moquait de vous 🙂 »

Max : « Bonome, il y a que toi qui vas dans ta tête ! »

Léo : « Même qu’on a peur qu’un jour tu y restes. »

Max : « Qu’est ce qu’on deviendrait si tu restais dans ta tête ? »

Léo : « Des petizours orphelins… »

Max : « Pire ! Des petizours avec un bonome tout foutu et même plus sous garantie. »

Léo : « Qu’est ce qu’on ferait de toi ? »

Max : « Parce que nous, on pourrait se réfugier chez Brindille. »

Léo : « Elle nous recueillerait, c’est sûr ! »

Max : « Mais un bonome tout foutu, coincé dans sa tête… »

Léo : « Max, on pourrait lui creuser un terrier quelque part… »

Max : « Non mais tu imagines un peu la taille du terrier ? Il nous faudrait des semaines pour le creuser ! Non, on l’enverrait au château de Princesse. Hopla ! »

Léo : « Ils lui trouveraient bien un petit coin avec de la paille au château… »

Samuel : « Chevalier, j’admire ta patience 🙂 »

Le chevalier : « Mon petitours, je t’ai déjà dit que mes duettistes m’amusent 🙂 Leur imagination m’impressionne. »

Samuel : « C’est vrai qu’elle est débordante 🙂 »

Le chevalier : « Tu aurais dû les laisser faire pour voir combien de temps ils pouvaient tenir. »

Samuel : « Je me souviendrai 🙂 Tu veux bien me montrer des beaux zoisos s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours 🙂 Viens. »

Max : « Bonome… Bonome ! Hé! Ho ! Tu vas pas nous laisser là ! BONOME ! »

Samuel : « Il me semble avoir entendu Max crier. »

Le chevalier : « Il crie beaucoup ce petitours… »

Léo : « Bonome, nous laisse pas s’il te plaît ! J’ai peur sans toi ! »

Le chevalier : « Je ne veux pas que mon petitours ait peur ! Viens mon Léo. »

Max : « Et moi ? Ça alors ! Mais c’est qu’il me laisserait là le zanimo ! Bonome, si tu viens pas me chercher je t’aime plus ! »

Le chevalier : « Tu ne m’aimes plus ? »

Max : « Plus du tout ! »

Le chevalier : « Ah… Bien. Que ferais-je d’un petitours qui ne m’aime plus… Tant pis pour moi. Adieu Max. »

Max : « Bonome, mon bonome… Me laisse pas ! S’il te plaît ! Je t’aime mon bonome ! »

Le chevalier : « Alors viens 🙂 »

Max court vers le chevalier…

Samuel : « Cousin Max, tu es trop bête toi ! Quand on a un chevalier comme le chevalier, on le menace pas comme ça. On profite de la chance qu’on a et on le remercie. On le menace pas de plus l’aimer. Tu vas pas bien dans ta tête toi. »

Max : « Dis donc le petitours blanc, c’est MON bonome, alors je fais ce que je veux d’abord ! »

Samuel : « Oui Max. D’accord Max. Tu fais comme tu veux Max. Et tu es bête dans ta tête si tu veux. Oulala ! »

Léo : « Et si on observait les zoisos ? »

Samuel : « Oui cousin Léo. On y va 🙂 »

Léo : « Tiens, rougegorge est encore là. »

Samuel : « Bonjour rougegorge ! Tu as pas trop froid ? Tu peux venir avec nous dans la cabane du chevalier si tu veux. »

Léo : « Oh oui ! Viens avec nous rougegorge. Tu veux bien bonome ? »

Le chevalier : « Vous n’allez quand même pas adopter tous les zoisos du Pays des Zoisos ? »

Léo : « Ben non ! Mais rougegorge pourrait venir, lui. »

Le chevalier : « Demandez lui… »

Samuel : « Zutalor ! Il est parti avant qu’on lui demande ! »

Max : « Il serait pas venu de toutes façons… »

Léo : « Qu’est ce que tu en sais ? »

Max : « C’est un zanimo sauvage. Il viendrait pas dans notre cabane. »

Le chevalier : « Je pense que Max a raison. »

Max : « Bien sûr que j’ai raison. Bon, il fait un peu froid là. Vous voulez pas aller dans l’observatoire ? »

Léo : « On y va ! »

Samuel : « C’est vrai qu’il fait plus chaud ici. »

Max : « Max a encore raison 🙂 »

Léo : « Tu parles de toi à la troisième personne maintenant ? »

Max : « Je m’auto-félicite puisque personne le fait pour moi 🙂 »

Samuel : « Il y a des sarcelles d’hiver… »

Léo : « Des mâles et des femelles ! »

Max : « Il y en a un tout seul plus loin. Dis sarcelle, tu te prends pour un pinson des arbres mâle qui reste à l’écart ? Tu es pas un pinson toi ! Pfff… Si les sarcelles d’hiver mâles se prennent pour des pinsons des arbres, où va-t-on ? C’est la porte ouverte à toutes les fenêtres ! »

Samuel : « Ben oui ! Zutalor ! Tu vas devoir écrire un rapport pour Princesse et convoquer tous les mâles sarcelles pour leur faire une formation. Pauvre cousin Max… »

Léo : « 😀 »

Max : « D’accord. Je sais bonome. Tu aimes beaucoup ce petitours blanc car il a pas sa langue dans sa poche. Je sais, je sais… »

Le chevalier : « Pauvre Maxou 🙂 »

Max : « Mais je l’aime beaucoup aussi ce petitours. »

Samuel : « Merci cousin Max. »

Léo : « Regardez les sarcelles ! »

Max : « C’est rigolo ça ! Elles se sont alignées le long de la berge pour manger. »

Léo : « C’est un restaurant de sarcelles d’hiver 🙂 »

Max : « Des sarcelles d’hiver… Mais il y a pas d’autres zoisos… Bonome, que proposes-tu ? »

Le chevalier : « Nous pourrions continuer la promenade. »

Max : « L’inspection bonome, l’inspection ! Nous sommes en mission, pas en promenade. »

Le chevalier : « Oui Maxou. Alors continuons l’inspection. »

Samuel : « On peut pocher ? »

Léo : « Parce qu’il fait froid ! »

Max : « Et on a pas une grosse pelisse nous. »

Le chevalier : « Je comprends. Grimpez ! … »

Max : « Bonome, tes petizours sont confortablement installés 🙂 »

Le chevalier : « Alors continuons l’inspection 🙂 »

Max : « Où nous emmènes-tu mon bonomou ? »

Le chevalier : « Nous allons flâner d’un observatoire à l’autre. »

Max : « flâner ? Alors toi ! Tu es têtu comme bonome ! On promène pas, on flâne pas ! ON INSPECTE ! ORDRE DE PRINCESSE ! »

Léo : « Samuel, ne trouves-tu pas que Max se prend un peu plus au sérieux depuis qu’il est médaillé de l’Ordre de la Médaille ? »

Samuel : « Le cordon doit être trop serré. Le cerveau est plus bien oxygéné 🙂 »

Max : « Mes cousins, pourriez-vous cesser de vous liguer contre moi ? »

Léo : « On se ligue pas ! »

Samuel : « Nous faisons les même constats objectifs ! »

Léo : « Ton cerveau est en hypoxie alors tu déraisonnes. »

Samuel : « Tout le monde peut s’en rendre compte ! »

Le chevalier : « Vous dites des erreurs. Max déraisonnait avant de recevoir sa médaille. »

Max : « J’en ai assez ! J’en ai assez que vous vous moquiez de moi ! Je déraisonne même pas ! »

Samuel : « On arrête cousin Max. »

Léo : « Viens entre nous. On va te grattouiller le front. »

Max : « Vous feriez ça ? »

Léo : « Ben oui ! On veut pas te faire de peine, nous. On veut seulement te taquiner. »

Samuel : « Alors si tu es triste, on te gratouille le front. »

Max : « Rrrroooonnnn rrrroooonnnn… »

Le chevalier : « Je vous préfère comme cela… Grimpez sur l’observatoire ! »

Samuel : « Il y a un zoiso ? »

Léo : « Une mésange bleue ! »

Max : « C’est la journée des mésanges bleues 🙂 »

Léo : « Elle inspecte les phragmites. »

Samuel : « Elle cherche du manger ? »

Max : « Oui. En hiver les zanimos doivent avoir de l’énergie pour se réchauffer. Alors il faut qu’ils mangent. »

Léo : « En hiver ils doivent beaucoup se nourrir pour avoir chaud et la nourriture est pas beaucoup disponible… »

Le chevalier : « En général, les animaux font des réserves de graisse avant la mauvaise saison. Ou ils stockent de la nourriture. Et puis, ils n’ont pas de petits à nourrir. »

Léo : « Tu dis ça pour me rassurer. C’est gentil. Mais les zanimos ont quand même pas beaucoup du manger. Regarde cette petite mésange. Son petit bec montre bien qu’elle est insectivore. Tu sais bien qu’il y a presque pas d’insectes l’hiver. »

Le chevalier : « Presque pas. Ce qui veut dire qu’il en reste quelques uns. Des larves, des nymphes… Et comme rougegorge, elle peut manger quelques végétaux si le besoin se fait sentir. »

Léo : « Mais il y a quand même des zanimos qui meurent de faim et de froid… »

Le chevalier : « Certes… Je ne peux pas dire le contraire sans mentir. »

Samuel : « C’est comme ça la nature cousin Léo. On y peut rien tu sais. »

Léo : « J’en veux pas à l’hiver. Il fait son travail d’hiver. C’est pas sa faute si des zanimos meurent. »

Max : « Moi j’aime beaucoup l’hiver mais il fait quand même froid. Bonome, pourrais-tu nous tricoter des chaussettes ? »

Le chevalier : « Non Max. »

Max : « Pas de chaussettes alors ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas faire. »

Max : « Et dans les échoppes ? »

Léo : « ‘Bonjour monsieur l’échoppier. Je voudrais des chaussettes pour mes petizours. Pourriez-vous me présenter la collection d’hiver s’il vous plaît ?’ »

Max : « Je comprends pas… Tu as trouvé des sacados, des pantalons et et il y aurait pas de chaussettes ? C’est étrange… »

Le chevalier : « Dans ma poche tu n’as pas besoin de chaussettes Maxou. »

Max : « D’accord bonome. Tu fotoes les phragmites ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « Tu aimes fotoer les phragmites toi. Elles sont belles tes fotos mon bonome. »

Léo : « Il y a des graines dans les phragmites. Les granivores ont du manger alors. Et les mésanges peuvent en grignoter quelques unes. »

Max : « Tu vois Léonou, ils vont pas tous mourir de faim les zanimos. »

Léo : « Je sais Max. »

Samuel : « Falco tinnunculus, falconidés ! »

Max : « Tu joues aux zoisos ? »

Samuel : « Non, c’est pas drôle. Je gagne à chaque fois. »

Léo : « Samuel nous signalait le faucon. »

Max : « Tête toute marron… »

Léo : « Une femelle probablement. »

Samuel : « Ou un juvénile. Chez les faucon crécerelles il faut trois ans pour avoir son plumage adulte. Si vous êtes pas sûrs de vous, c’est peut-être parce que c’est une jeune femelle. »

Léo : « Remarque pertinente mon petit Sam. »

Max : « C’est une bonne hypothèse. Bonome, tu te rends compte ? Samuel est un tout jeune ornithologue et il fait des hypothèses auxquelles on pense même pas ! »

Le chevalier : « Il a de bons maîtres. »

Max : « Pas seulement. Il est doué ce petitours. »

Le chevalier : « Peut-être… Je commence à avoir froid aux mains. Je vous propose de terminer le tour de l’étang et de rentrer. »

Léo : « Nous aussi on a froid. »

Samuel : « Je veux bien rentrer. »

Max : « D’accord. Mais on termine le tour. Il y a un observatoire encore, puis on prend le raccourci et on en rentre. »

Léo : « Bon programme… On arrive… »

Samuel : « Il y a des canards ! »

Max : « Tu les reconnais petit Sam ? »

Samuel : « Mmmmm… oui ! Ce sont des chipeaux ! Anas stepera, Anatidés. »

Léo : « Strepera petit Sam. Tu as oublié un r. »

Samuel : « strepera strepera strepera… »

Max : « Dans ta tête s’il te plaît Samuel. »

Samuel : « Oui, pardon cousin Max. »

Léo : « Laisse-le apprendre Max. C’est pas grave si il répète à voix haute. Il le dit pas fort. »

Max : « Vous pouvez répéter dans vos têtes quand même ! »

Samuel : « Moi je veux bien, mais des fois j’oublie et je fais à voix haute. »

Léo : « C’est pas grave Sam. »

Max : « C’est bizarre… Quand on est arrivés le raccourci était fermé et maintenant il est ouvert… »

Léo : « Les gardes ont dû l’ouvrir. »

Max : « Quand c’est tout gelé, ils le laissent ouvert d’habitude. »

Léo : « On est peut-être arrivés avant leur passage… »

Samuel : « On s’en fiche ! On peut y aller. »

Max : « Sur ce chemin, on voit rarement des zoisos. »

Léo : « Ils nous voient de loin alors ils se sauvent. »

Max : « Souvent il y a picpic sur le chemin. Mais il se laisse pas fotoer. »

Samuel : « C’est qui picpic ? »

Max : « Picpic ? C’est le pic vert. Les zoms disent pivert souvent. C’est vrai qu’on a le droit. Mais quand on leur parle du pic vert ils comprennent même pas que c’est le même zoiso que le pivert. Et ils se moquent du nom pic vert. Ils sont pas malins les zoms. »

Léo : « Tous les zoms sont pas comme ça. »

Max : « Toi, tu vas encore parler de Brindille 🙂 »

Léo : « Non, j’allais pas le faire. J’y pensais même pas. Mais c’est vrai. »

Samuel : « Vous me l’avez pas encore présentée… »

Léo : « Ben non. Elle est toujours occupée Brindille. On peut pas la voir… »

Le chevalier : « Max, est-ce que pocher en papotant c’est vraiment inspecter ? »

Max : « Dis donc toi, au lieu de parler, tu pourrais te concentrer un peu sur l’observation de la nature ? »

Le chevalier : « Je vois. C’est moi qui fais tout le travail et c’est toi qui as la médaille… »

Max : « Je papote avec mes cousins. Je peux pas tout faire. Dis, on arrive bientôt à l’observatoire ? »

Le chevalier : « Dans quelques pas… Vous allez oser sortir de ma poche ? »

Léo : « Ouiiii 🙂 Pour observer… »

Samuel : « C’est tout gelé ici aussi ! »

Léo : « J’aperçois un gros zoiso tout là-bas. Tu le vois bonome ? »

Le chevalier : « Sur la berge, à droite ? »

Léo : « Oui. D’après la taille, la forme et la couleur je dirais que c’est notre oie inconnue. »

Max (à Samuel) : « Léo et bonome ont des superzieux 🙂 »

Samuel : « Tu vois quelque chose toi ? »

Max : « Non, mais le froid me pique un peu les yeux. Ça fait des larmes et j’ai la vue brouillée. Je vois rien du tout 🙂 »

Le chevalier : « Mon pauvre petitours. Veux-tu voir les fotos ? »

Max : « Oui mon bonome. »

Samuel : « Moi aussi ! »

Max : « C’est bien l’oie grise. Elle a l’air bien embêtée. »

Léo : « Elle marche sur l’eau 🙂 »

Max : « Vous avez vu ? Sur la dernière foto on voit du blanc au-dessus du bec. »

Léo : « Vu ! C’est possible chez l’oie à bec court et l’oie des moissons. »

Max : « Mais souvent c’est tout autour du bec. »

Léo : « Max, cette oie a décidé de nous embêter. Elle a du sombre sur le cou et la tête, du blanc seulement au-dessus du bec… Mais ça cadre avec notre hypothèse. Elle peut-être une oie des moissons. »

Samuel : « Anser fabalis, Anséridés. »

Max : « Oui petit Sam. »

Léo : « Bon, on a bien inspecté. Je pense pas que Princesse veuille qu’on se gèle la truffe dans les Royaumes. On peut rentrer maintenant. »

Max : « Je propose qu’on se poche profondément. »

Samuel : « Proposition acceptée ! »

On s’est donc pochés profondément pendant que bonome retournait à la monture. En fait on est sortis qu’une fois arrivés à la cabane. Bonome avait du travail alors on est allés notre chambre pour pas l’embêter. Et on a chahuté. Mais sans faire trop de bruit pour pas le déranger. Au bout d’un moment, c’est lui qui est venu nous voir. Il s’inquiétait de pas nous entendre. Léo lui a sauté dessus pour faire la bagarre. Samuel l’a imité alors j’ai fait comme eux. Et, comme d’habitude, bonome a fait semblant d’être tout mort en se mettant sur le dos et en laissant pendre sa langue. Samuel connaissait pas. Il avait jamais vu bonome se comporter ainsi. Il a cru qu’il était vraiment tout mort, qu’on l’avait tué pendant la bagarre 🙂 Alors, pour montrer que c’était même pas vrai, Léo a chatouillé bonome. On a bien rigolé. Puis c’était l’heure d’aller au lit. On a fait sa toilette puis on s’est couchés en laissant bonome tout seul. Mais on peut pas veiller tard, nous. On est trop petits. Alors on laisse notre bonome tout seul, lui qui est si gentil et attentionné avec nous… Quand il est venu au lit ça m’a réveillé. Alors je l’ai rejoint dans son lit pour lui gratouiller le front un peu. Pour le remercier. Il m’a souri, m’a pris dans sa main et m’a câliné. Puis il m’a couché et bordé.

Voilà pour cette belle journée d’hiver Princesse.

Je t’embrasse et j’espère que tu vas bien. Même si tu donnes pas de tes nouvelles…

Continuer la promenade

134 – Le Royaume des Grèbes

Samedi 26 Novembre, An III

Le chevalier est en plein travail. Max le rejoint, grimpe sur le bureau et s’installe devant lui.

Max : « Bonome, je peux venir avec toi ? »

Le chevalier : « Bien sûr mais tu n’es pas avec tes cousins ? »

Max : « Ils étudient. »

Le chevalier : « Pas toi ? »

Max : « J’ai bien révisé déjà et je voulais faire une pause et pas te laisser tout seul. »

Le chevalier : « C’est gentil. »

Max : « Ben oui, je suis un gentil petitours 🙂 Qu’est ce que tu fais ? »

Le chevalier : « Je corrige des copies… »

Max : « Tu corriges tout le temps des copies. Tu en as pas assez ? »

Le chevalier : « Ce n’est pas l’aspect le plus intéressant du métier… »

Max : « Tu en as trop bonome. C’est pas possible ça. »

Le chevalier : « Oui, du coup, je ne peux pas les corriger aussi bien que je le voudrais. »

Max : « Tu l’as déjà dit. Mais c’est pas la peine de soigner la correction bonome. Ils s’en fichent les élèves. Tout ce qu’ils veulent c’est des points. Quand tu leur rends leur copie ils lisent pas tes commentaires, remarques ou corrections. Ils comptent les points. Tout ce qu’ils veulent c’est des points. Ils prennent leur calculette et ils additionnent. ‘Alors… 1+2+4+2+4=13 Oh ben zutalor ! Il me manque un point ! Monsieur ! Monsieur ! Vite ! Au secours ! Normalement j’ai 26 sur 20 et vous m’avez mis que 13 ! Ça va pas du tout !’ »

Le chevalier : « 🙂 »

Max : « En plus c’est pas ça qu’il faut faire bonome. On met plus des points normalement ! Il faut mettre des smileys. Et seulement des smileys qui sourient parce que si tu mets des smileys qui font la tête quand ils ont faux, ça les traumatise les pauvres petits. Il faut parler seulement de ce qui va bien. Comme ça, à la fin, ils savent rien du tout mais tu peux dire que tout va bien et le ministre est content parce que les résultats sont bons. Bonome quand même ! Et la bienveillance ? Tu as pensé à la bienveillance ? Et oublie pas de valoriser ! Ce qu’il y a sur la copie est un sabir étrange que personne comprend, même pas celui qui l’a écrit ? Et alors ? Tu vas pas le sanctionner quand même ? Tu es pas pas prof de français ! Tu valorises ! Recherche son intention ! Que voulait-il dire ? Il avait l’intention d’avoir bon ? Oui ? Alors tu mets les points ! Et puis comme ça, ça va plus vite à corriger ! Bonome, fais un effort quand même ! »

Le chevalier : « Je ne sais pas si je dois rire ou pleurer de ce que tu racontes… Ce sont effectivement les consignes du ministère… Je crois que je vais faire une pause… »

Max : « On papote ? »

Le chevalier : « De quoi veux-tu papoter ? »

Max : « De cousin Samuel. »

Le chevalier : « D’accord. »

Max : « Tu te rends compte qu’il est venu tout seul depuis le lac Saint-Jean jusqu’en Charentmaritimie ! »

Le chevalier : « Oui, il m’impressionne ce petitours blanc. »

Max : « Ben oui ! Quel aventurier ! Et il apprend vite en plus. Bientôt il connaîtra mieux les zoisos que Léo. »

Le chevalier : « 🙂 »

Max : « Enfin… Ceux de Charentmaritimie, parce que ceux d’ici, il les a pas encore vus… »

Le chevalier : « Ah, d’accord… »

Max : « Depuis notre retour on est même pas allés en inspection. Comment pourrait-il découvrir les zoisos d’ici ? Tout ce chemin depuis le Québec pour rester dans la cabane… »

Le chevalier : « Je vois. Je suppose qu’il devient urgent que je prévois une inspection alors. »

Max : « Bonome, je parle pas pour moi. Tu me connais ! Et puis je les connais les zoisos d’ici. Mais Samuel ? Tu penses à notre petit Sam ? Il traverse l’Atlantique comme Samuel de Champlain. On fait la zoisologie en Charentmaritimie et la géologie compliquée en Vendée et après, plus rien ! Rien du tout ! De la cabane et c’est tout ! Qu’est ce qu’il va penser ? Tu veux qu’il devienne dépressif ? »

Le chevalier : « Ben non… »

Max : « On a pas le choix bonome ! Il faut aller inspecter ! »

Le chevalier : « Dans l’intérêt de Sam, évidemment ! »

Max : « Ben oui… »

Le chevalier : « Et vous viendriez avec nous pour qu’il ne se sente pas seul. »

Max : « Bonome, il risquerait d’avoir peur dans un Royaume inconnu ! La présence rassurante de deux petizours aguerris s’impose ! »

Le chevalier : « En quelque sorte, Léo et toi nous accompagneriez par devoir et uniquement dans l’intérêt de Sam. »

Max : « Tu as tout compris. »

Le chevalier : « Il en a de la chance ce petitours d’avoir des cousins aussi dévoués que vous. Quelle noblesse dans votre sacrifice ! Aller aux zoisos uniquement pour Sam ! Alors que… »

Max : « N’en fais pas trop bonome ! »

Le chevalier : « On y va ? »

Max : « Merci bonome ! Je cours les prévenir ! … Euh… Mais on va où ? »

Au Royaume des Grèbes…

Max : « Tu vois Samuel, il est comme ça bonome. Il prend les décisions à l’unanimité de lui-même… »

Samuel : « C’est votre faute. »

Max : « Quoi ? Notre faute ? Ah ben d’accord ! »

Samuel : « Ben oui. Il demande votre avis et vous vous chamaillez parce que vous voulez pas aller au même endroit tous les deux. Alors il décide tout seul. C’est normal et c’est votre faute. »

Le chevalier : « Il me plaît vraiment beaucoup ce petitours blanc 🙂 »

Léo : « Tu entends Samuel ? »

Samuel (Timidement) : « Ouiii. »

Max : « Bien. Je vois. Bonome a un chouchou petitours… »

Samuel : « Je suis pas son chouchou ! »

Max : « ‘J’aime beaucoup ce petitours blanc.’ ‘Il me plaît beaucoup ce petitours blanc’… »

Léo : « Max ! Sois pas jaloux ! Çavapalatête ! Tu es son petitours comme nous ! »

Max (à lui même) : « Je devrais peut-être teindre ma fourrure en blanc… »

Le chevalier : « Oui Max. Bonne idée. »

Léo : « Garrulus glandarius, Corvidés ! »

Samuel : « Un geai des chênes ! Qu’est ce qu’il est bôôôô ! »

Max : « Tu connais le geai des chênes ? On l’a jamais vu pourtant ! »

Léo : « On étudie, nous ! J’ai déjà montré les Corvidés à Sam. »

Samuel : « Les Corvidés sont très intelligents comme zoisos. Je sais tout sur le geai des chênes. Il cache ses réserves d’aliments. Même que parfois, quand il se sait observé, il fait semblant de cacher mais il repart avec sa nourriture 🙂 Parce qu’ils se volent entre eux les geais des chênes. Et ils prennent des bains de fourmis. C’est Léo qui m’a raconté. Ils se mettent parmi les fourmis qui leur montent dessus et les aspergent d’acide formique pour les repousser. Mais les geais s’en fichent. Ils aiment bien parce que ça élimine leurs parasites. Et je sais même ce que tu vas dire cousin Max. ‘Elles sont vraiment belles les petites plumes bleues. Il faudrait que je trouve ce qu’on pourrait en faire…’ »

Max : « Je dis ça moi ? »

Samuel : « Oui 🙂 Quasiment à chaque fois que tu vois un geai. »

Max : « Je suppose que c’est Léo qui a cafté. »

Samuel : « Cousin Léo est pas un cafteur ! C’est écrit dans ton blog ! »

Léo : « Et oui tête de piaf ! »

Max : « Tête de piaf ? Hé ! Toi ! Le petitours à capuche, fais attention à ce que tu dis ! »

Léo : « Tête de piaf ! Tête de piaf ! »

Max : « Oulala ! Bonome, tu laisses faire ? »

Le chevalier : « Max, vous êtes des juvéniles et les juvéniles ça se chamaille. C’est une loi de la nature. Tu ne voudrais quand même pas que je lutte contre une loi de la nature ! »

Léo : « Il t’a eu ! »

Max : « Bon, ben j’ai plus qu’à me taire alors… »

Léo : « On arrive à l’observatoire. »

Max : « Bonome ! C’est quoi ça ? Qu’est ce qu’ils ont fait les gardes ? Regarde moi ça ! »

Le chevalier : « Intéressant… »

Max : « Intéressant ? Bonome, mets ton bonnet ! Tu as le cerveau qui gèle ! »

Le chevalier : « Tiens, c’est nouveau ça… »

Max : « Oui 🙂 C’est encore un peu tôt pour le gel mais j’avais envie de changer. Mais change pas de sujet ! C’est quoi ça bonome ? »

Le chevalier : « Des travaux… Pour qu’une roselière s’installe. Je soupçonne les gardes de ce Royaume de faire des aménagements pour que blongios vienne s’installer ici. »

Max : « C’est pour blongios ? »

Léo : « Max, observe bien. Des bandes de terre qui dépassent à peine de l’eau et séparées par des petits canaux peu profonds… Oui oui, l’hypothèse de bonome est cohérente avec nos observations. »

Samuel : « Je connais pas blongios moi. Vous pourriez m’expliquer ? »

Léo : « Bien sûr petit Sam. Max, tu t’en occupes ? »

Max : « Moi ? D’accord. Petit Sam, sais-tu ce qu’est une chaîne alimentaire ? »

Samuel : « Oui ! Je sais ! C’est une suite d’êtres vivants dans laquelle chaque être vivant est mangé par celui qui le suit. Le premier maillon de la chaîne est souvent un végéto. »

Léo : « Apparemment il sait, en effet 🙂 »

Max : « Bonome, je crois que c’est Samuel qui va nous former… »

Le chevalier : « Maxou, mon petitours, pourrais-tu expliquer à Sam pourquoi ces aménagements sont pour ton ami blongios s’il te plaît ? »

Max : « Oui bonome ! Je peux ! »

Samuel : « Nous t’écoutons. »

Max : « Bien, sur ces bandes de terre, il va y avoir la phragmitaie. Si j’avais pas peur de plus avoir d’amis je parlerais du Phragmition communis. »

Léo : « Attention Max ! Si tu commences à faire la phytosociologie, tu vas plus avoir d’amis ! C’est la pente savonneuse ! Je t’aurai prévenu ! »

Max : « Oui oui. Merci pour ton intervention Léo. Bon, les phragmites vont envahir tout ça. Et c’est une bonne nouvelle. Parce qu’ils vont abriter des tas de zanimos. Les amphibiens et les insectes vont venir pondre ici. Les petits poissons aussi. Au printemps, il va avoir des milliers et des milliers d’œufs de tout ça. Bon, les œufs, les larves et les alevins vont servir de nourriture à des prédateurs. Mais c’est des zanimos les prédateurs. Il y a nos grébus et nos grébous. Des couleuvres vont venir aussi… Enfin, des prédateurs quoi. Mais des phytophages aussi. Parce que, entre les phragmites il y aura d’autres végétos. Les foulques vont venir. Et puis, il y aura des nids de zoisos comme les rousserolles… Tous les petits insectivores… J’ai pas dit les insectes, mais il y en aura beaucoup. Puis les zoisos vont faire des œufs aussi. Ça va attirer d’autres prédateurs. Il y aura peut-être le putois. Le putois aime bien les œufs et les petits zoisos… Et puis, il pourra y avoir blongios. Parce que blongios vient se nourrir dans la roselière. Et il pourra se nourrir des amphibiens, des insectes ou des petits poissons qui viennent dans la phragmitaie. Voilà, je sais que j’ai été un peu brouillon mais il y a tellement de zanimos dans la roselière que je m’y perds un peu. »

Samuel : « Bravo cousin Max ! Bravo ! »

Max : « J’aime beaucoup ce petitours blanc moi aussi 🙂 »

Léo : « Tu as parlé des habitants alors je suis rassuré. Tu es pas devenu phytosociologue. Ouf ! »

Max : « Ben oui, eux ils parlent jamais des habitants. Ils parlent que des habitats. Et ils ont pas d’amis. »

Samuel : « Cousin Max, dois-je comprendre que tu aimes pas les phytosociologues ? »

Max : « Petit Sam, c’est pas que je les aime pas. C’est que personne les comprend. Ils peuvent pas avoir d’amis. C’est comme ça. On y peut rien. »

Léo : « Je t’expliquerai petit Sam. »

Max : « Bon, les gardes ont bien fait leur travail. On le dira à Princesse. Mais il y a pas de zoisos pour le moment. Alors on avance ! »

Léo : « En route ! »

Samuel : « Il y a d’autres observatoires ? »

Max : « Oui Sam. Tu vas voir, c’est un très beau Royaume. »

Léo : « Encore un geai ! »

Max : « Il y a des jours à geais 🙂 »

Léo : « Ils sont en pleine activité ! C’est le moment de cacher des réserves de glands pour l’hiver. »

Le chevalier : « Vous ai-je déjà dit que les geais savent très bien gérer leurs réserves ? »

Max : « Mmmmmm… Il me semble bien, oui. »

Léo : « L’histoire des vers, des larves et des graines ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « On connaît bonome. Tu radotes. »

Samuel : « Moi je sais pas ! Dis moi s’il te plaît ! »

Le chevalier : « Si un geai trouve beaucoup de vers, des larves et de glands il les cache rapidement. Mais il sait que les vers et les larves se gardent moins longtemps alors il les mange en premier. »

Samuel : « Il sait dans quel ordre il doit tout manger ? Rholala ! Ils sont malins les geais. »

Léo : « Les Corvidés sont les plus intelligents des zoisos. »

Max : « Bonome, tu pourras nous relire la fabrication d’outils chez les corbeaux de Nouvelle-Calédonie ce soir s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Max : « Pourquoi tu souris ? »

Le chevalier : « Parce que vous allez vous endormir à la troisième ligne. »

Léo : « Il y a de fortes chances en effet. »

Max : « On le relira ensemble un jour alors. On arrive au deuxième observatoire… Alors… Qu’allons nous voir ? … Bof… »

Léo : « Max, il y a une foulque et une pie qui font sa toilette et un grébou. »

Samuel : « Fulica atra, Rallidés ; Pica pica, Corvidés et Tachybaptus ruficollis, Podicipédidés. »

Léo : « Bravo petit Sam ! »

Max : « Oh ! »

Léo : « Qu’est ce que tu as vu Maxou ? »

Max : « L’oie grise ! Là-bas ! »

Samuel : « C’est qui cette oie grise ? On connaît les oies grises. On les a vues au Royaume des Paons. »

Max : « Celle-ci nous chiffonne un peu… »

Léo : « Elle a du foncé sur le dessus du cou et de la tête. Et ça nous perturbe… »

Max : « Un fotoeur qui vient souvent dans ce Royaume dit que c’est une oie cygnoïde. »

Léo : « Mais nous, même si on est que des petizours, on est pas convaincus. »

Max : « Parce que l’oie cygnoïde a un bec noir et tuberculé, comme le cygne. »

Léo : « D’où son nom. »

Max : « Et cette oie a pas le bec noir et tuberculé. »

Samuel : « Et si vous négligiez le plus foncé sur le cou ? »

Léo : « C’est pas bête ça ! »

Max : « Bonome, une foto s’il te plaît ! »

Max : « Merci… Alors… »

Léo : « Pas de barre noires sur le ventre. On peut exclure l’oie rieuse et l’oie naine. »

Max : « Bec avec une pointe noire… »

Léo : « C’est pas l’oie cendrée. »

Max : « Il reste l’oie des moissons et l’oie à bec court… »

Léo : « Le bec a pas l’air court… »

Max : « L’oie des moissons ? Anser fabalis ? »

Léo : « Bonome, qu’est ce que tu en penses ? »

Le chevalier : « Vous avez tout fait de tête. Sans vos beaux livres de zoisos… »

Max : « Ben oui. »

Le chevalier : « Vous m’impressionnez… J’aime bien votre hypothèse. »

Max : « Si tu dis hypothèse c’est que tu es pas sûr non plus. »

Léo : « On t’impressionne ? »

Le chevalier : « Oui. »

Léo : « Tu es fier de nous ? »

Le chevalier : « Oui, très fier. Vous êtes de grands ornithologues. »

Léo : « C’est grâce à toi. Et c’est Samuel qui a eu l’idée de négliger un caractère. »

Le chevalier : « C’est vous qui étudiez. »

Max : « Anser fabalis… Avec l’oie cendrée c’est la deuxième espèce d’oie qu’on voit dans nos Royaumes. »

Samuel : « C’est vrai qu’il est bien ce Royaume 🙂 »

Max : « On a déjà vu plus de zoisos ! Allez, on continue ! »

Léo (à Samuel): « On va à un autre observatoire… »

Max : « Dites, on pourrait pocher ! »

Léo : « Bonome, tu veux bien ? »

Le chevalier : « Bien sûr ! Désolé de ne pas y avoir pensé… Grimpez ! »

Max : « Petizours ! En rang pour le pochage ! Samuel passe le premier ! »

Léo : « Oui Max. Bien Max ! »

Le chevalier : « Vous êtes installés ? »

Max : « Confortablement 🙂 »

Le chevalier : « Alors allons-y ! »

Max : « Moi j’aime bien pocher 🙂 »

Samuel : « Moi aussi ! »

Max : « Ben oui, tu en profites pour te coller à ton cousin Léo 🙂 Léo, il peut même plus bouger ! »

Léo : « Max, c’est pas tes affaires ! »

Samuel : « C’est vrai cousin Léo ? Ça t’embête ? »

Léo : « Non petit Sam. Écoute pas Max, il dit des erreurs ! »

Samuel : « Pourquoi tu dis des erreurs cousin Max ? »

Max : « Mmmmm… Des erreurs. Je dis des erreurs… D’accord Léo, je dis des erreurs. Petit Sam, je dis des erreurs pour vous taquiner ! Je suis taquin moi ! Oulala qu’est ce que je suis taquin ! »

Léo (à l’oreille de Max) : « Merci Maxou. »

Le chevalier : « Nous y sommes ! »

Max : « Bonomou, tu veux bien nous poser sur les planches s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Je peux. »

Léo : « Une sarcelle d’hiver ! Elle dort ! »

Max : « IL dort ! C’est un mâle ! »

Léo : « Je sais bien ! Mais on dit toujours une sarcelle ! »

Max : « C’est le féminin qui l’emporte ! »

Le chevalier : « 🙂 »

Léo : « Anas crecca, Anatidés. »

Max : « C’est un migrateur. Il vient passer passer l’hiver chez nous. Le reste de l’année la sarcelle d’hiver vit tout au nord. »

Léo : « Il y a en a qui nichent en France. »

Le chevalier : « Mes petizours ornithologues… »

Max : « Tu as parlé bonome ? »

Le chevalier : « Je vous observe zoisoter tous les trois… »

Max : « Je suppose que tu nous as fotoés ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Max : « Viens plutôt voir les zoisos avec nous. »

Léo : « Des chipeaux arrivent… »

Max : « Un monsieur et deux madames… »

Léo : « Anas strepera, Anatidés. »

Samuel : « Lui aussi c’est un migrateur ? »

Max : « Oui. Mais son aire de répartition est très morcelée. Alors je te dirai pas d’où il vient. »

Léo : « Il y en a aussi qui nichent en France. »

Samuel : « On voit de beaux zoisos avec vous. »

Max : « Mais on a pas vu grébu ! Bonome, pourquoi il est pas là grébu ? »

Léo : « Et grébou ? »

Max : « C’est le Royaume des Grèbes quand même ! »

Le chevalier : « Nous les verrons peut-être plus tard. »

Léo : « Regarde petit Sam ! Les chipeaux sont en train de manger. »

Max : « Ce sont des canards de surface alors ils ploufent pas dans l’eau. »

Samuel : « Ils sont rigolos avec leur fesses en l’air 🙂 »

Max : « Tiens ! Monsieur colvert. Bonjour monsieur colvert 🙂 Dites, vous sauriez pas où il y a des dragons ? … Monsieur colvert ! … Ben il répond pas ! Bonome ! »

Le chevalier : « Tu embêtes encore les zoisos avec ton dragon ? »

Max : « Je les embête même pas ! Je leur demande et c’est tout. »

Samuel : « Cousin Max, je crois que ça existe pas les dragons. »

Max : « Et les livres de chevaliers qui parlent des grands chevaliers sauroctones ? Ils diraient des erreurs les livres de chevaliers ? »

Léo (à Samuel) : « Petit Sam, laisse Max chercher son dragon. Il embête personne et ça lui fait du bien au moral. »

Samuel : « D’accord cousin Max. On va chercher un dragon. »

Max : « Il faut en trouver un pour que bonome soit dé-banni. »

Samuel : « Oui Maxou. »

Léo : « Regardez les foulques ! Elles font la course ! »

Max : « Elles sont vraiment terribles ces foulques ! »

Léo : « La plus proche de nous a dépassé l’autre ! »

Samuel : « Elle a gagné la course ! Bravo la foulque ! Bravo ! »

Max (au chevalier) : « Samuel est un petitours très enthousiaste 🙂 »

Léo : « Monsieur sarcelle d’hiver s’est réveillé ! »

Max : « Il fait un brin de toilette 🙂 »

Léo : « Il se remet les plumes en place. »

Samuel : « Pour être bien imperméable. »

Léo : « Sinon il va prendre l’eau. »

Samuel : « Et il va prendre froid. »

Max : « Il va aller manger. »

Samuel : « Bon appétit monsieur sarcelle d’hiver ! »

Léo : « Il y a une madame colvert avec monsieur ! »

Samuel : « Eux aussi mangent les fesses en l’air ! »

Léo : « Tu es comme Maxou toi ! Tu parles toujours des fesses des canards ! »

Samuel : « Parce qu’ils les mettent en l’air pour manger ! J’y peux rien moi ! »

Max : « Et moi, c’est parce que monsieur sarcelle d’hiver a les fesses jaunes alors que monsieur chipeau les a noires ! J’y peux rien non plus ! »

Léo : « On devrait manger les fesses en l’air 🙂 »

Max : « T’es trop bête ! »

Samuel : « Ben ça alors ! Le cygne fait pareil ! »

Léo : « Et maintenant les colverts et le cygne le font ensemble ! »

Max : « Dites les Anatidés, on vient vous voir et vous nous montrez vos fesses ! C’est pas très poli ça ! »

Léo : « Ou alors on peut se dire qu’ils continuent leur vie tranquillement malgré notre présence. »

Samuel : « Ce qui voudrait dire qu’ils nous acceptent sur leur territoire. »

Léo : « Un seul et unique fait et deux interprétations 🙂 »

Max : « Alors on interprète pas du tout et on s’en tient aux faits. Les Anatidés mangent les fesses en l’air. »

Léo : « Ceux de surface seulement Maxou ! Pas les ploufeurs ! »

Max : « Mais on a pas vu de ploufeurs encore ! »

Samuel : « Les sarcelles d’hiver sont des ploufeurs ou des surfaceurs ? »

Max : « Des surfaceurs ? »

Léo : « Petitoursien du grand nord je suppose 🙂 »

Samuel : « Ouiiii 🙂 Il y a deux mâles maintenant. »

Léo : « Ce sont de beaux zoisos ces canards. »

Max : « Petit Sam, tu peux voir que tous les zoisos c’est le préféré de cousin Léo 🙂 »

Léo : « Les chipeaux s’en vont ! Bonome, tu peux les fotoer ? La femelle surtout pour qu’on apprenne à bien l’identifier. Parce que les femelles canards sont souvent marrons alors on pourrait les confondre. »

Max : « Tu entends bonome ? Des fotos d’étude, pédagogiques. Pas des belles fotos ! »

Le chevalier : « Oui Maxou ! D’accord Maxou ! »

Max : « Montre moi ça… Oui, pas mal… Bon, tu pouvais pas les prendre de face puisqu’ils nous tournent le dos. Léo, ça te va ? »

Léo : « Mmmm… Oui ! Très bien mon bonome ! Merci ! »

Max : « Et tout là-bas ? Tu peux fotoer tout là-bas ? »

Samuel : « Vous le laissez jamais tranquille votre bonome ? »

Max : « Bonome, il tient pas en place. Il sait pas faire rien du tout ! Alors on l’occupe pour pas qu’il s’étiole ou qu’il déprime ! On prend soin de lui. »

Le chevalier : « Ah… Je comprends. Si c’est pour me rendre service… »

Max : « Montre ! »

Max : « Des mouettes qui rigolent, des grands cormorans, des bernaches du Canada, une poule-d’eau, des foulques… »

Léo : « Les zoisos habituels… »

Samuel : « Les zoisos habituels ! Non mais vous vous entendez ? On dirait que vous êtes blasés ! »

Léo : « On est même pas blasés ! »

Max : « Mais on les connaît bien ces zoisos ! »

Léo : « On les aime beaucoup quand même ! »

Max : « Mais comme ils sont loin… »

Léo : « Qu’on les voit pas bien… »

Samuel : « Les zoisos habituels ! Pfff ! Moi je les observe quand même ! »

Max : « Ben nous aussi ! »

Léo : « On précise juste que ce sont les zoisos habituels ! »

Max : « Dis donc le petitours blanc, faudrait voir à voir ! Non mais ! »

Léo : « Les chipeaux nous montrent leurs fesses ! IL Y A GRÉBOU ! »

Max : « Tu connais grébou petit Sam ? »

Samuel : « Léo me l’a présenté dans son beau livre. C’est le chouchou zoiso du chevalier. »

Max : « Bonome, ça me fait penser… Tu te souviens du rififi chez les grébous ? Article… Article 87.2 ! »

Le chevalier : « Je me souviens ! »

Max : « Je sais ce qu’ils faisaient ! »

Léo : « C’est vrai ? Dis nous ! On a lu l’article avec Sam il y a pas longtemps ! Dis nous ! »

Max : « Ils faisaient la bagarre ! Combat territorial ! C’est souvent que ça se passe à la fin de l’hiver ou au début du printemps ! Ils font leur nid, forment des couples et il y a la bagarre pour les territoires. J’ai vu un documentaire sur les roselières, je vous le montrerai. »

Le chevalier : « Mon petitours m’apprend des choses sur les oiseaux… »

Max : « Eh oui bonome ! Il y a pas que toi qui es intelligent et cultivé 🙂 »

Léo : « Petit Sam, grébou est un commensal des canards. »

Samuel : « NON MAIS TU PEUX PAS FAIRE SIMPLE ? ÇA VEUT DIRE QUOI COMMENSAL ? TU PEUX PAS T’EMPÊCHER D’UTILISER DES MOTS COMPLIQUÉS QUE PERSONNE CONNAÎT À PART TOI POUR FAIRE CROIRE QUE TU ES INTELLIGENT ET CULTIVÉ ! TU VAS PAS BIEN DANS TA TÊTE TOI ! »

Léo : « … »

Samuel (à Max) : « J’ai bien fait cousin Max ? »

Léo : « C’était pour de rire ? »

Samuel : « J’imitais cousin Max 🙂 »

Max : « Oui c’est bien, mais tu me copies trop. Il faut que tu personnalises, que tu trouves ton propre style… Mais tu as compris le principe. C’est encourageant 🙂 »

Léo : « Alors ça ! Samuel m’a crié dessus ! »

Samuel : « C’était pour de rire cousin Léo. Tu m’en veux ? »

Léo : « Non… Mais j’ai eu peur. »

Samuel : « Oh, pardon cousin Léo. Je voulais pas te faire peur, moi. Je voulais parodier cousin Max. Pardon Léo. Dis, tu veux bien m’expliquer le commensalisme ? »

Léo : « Oui… Oui oui… C’est… »

Samuel : « Cousin Léo ! Tu es tout bouleversé ! Chevalier, il faut câliner ton petit Léo. Je l’ai tout chamboulé… Désolé pardon cousin Léo. »

Le chevalier : « Mon pauvre Léo. Toi qui es si gentil… »

Max : « Et pas nous… »

Le chevalier : « Toi, tu as une mauvaise influence sur Samuel ! Et Samuel, il ne faut pas crier sur mon petit Léo ! »

Max : « Oups, tu es fâché, bonome. »

Le chevalier : « Je suis pas fâché mais un peu mécontent ! Ça va mon Léo ? »

Léo : « Il faut pas gronder Sam. Il a pas fait exprès. C’était pour de rire. C’est moi qui suis trop sensible… »

Max : « Léonou… »

Samuel : « Léonou ? »

Max : « Oui, Léonou. Max, Maxou. Bonome, bonomou. Léo, Léonou. »

Samuel : « Sam, Samou ? »

Max : « Qu’en penses-tu Léonou ? »

Léo : « Samuellou ? »

Le chevalier : « Moi je préfère petit Sam. »

Samuel : « Alors c’est petit Sam ! »

Le chevalier : « Dites tous les trois, voulez-vous prendre la pose que je vous fotoe ? »

Max : « Attends ! Je me recoiffe ! »

Léo : « Pfff ! ‘Attends, je me fais beau pour montrer à Princesse !’ »

Max : « Je vois que tu es remis 🙂 »

Le chevalier : « Allez-vous donc vous taire ? »

Max : « Ben non. Tu sais bien bonome. On est dissipés nous. »

Léo : « On dissipe, on a dissipé, on est des dissipeurs 🙂 »

Le chevalier : « 😀 »

Max : « Dépêche toi bonome ! »

Le chevalier : « Voilà ! Dites, il y a des nouveautés quand même. Vous pourriez expliquer ! »

Samuel : « Moi j’ai une belle salopette ! Merci chevalier ! »

Le chevalier : « Et toi Max ? »

Max : « Moi ? Ah oui… J’ai eu une médaille… C’est Princesse qui me l’a envoyée… »

Samuel : « Léo a rien eu… »

Léo : « Moi ? J’ai un petit cousin ! Un pantalon, un sacado, un beau livre de zoisos, un autre cousin et un bonome ! Et tu dis que j’ai rien eu ? Tu dis des erreurs petit Sam. Je m’en fiche des médailles moi ! »

Max : « Un petit cousin surtout 🙂 »

Léo : « Et un bonome 🙂 »

Le chevalier (à lui même) : « Les enfants ont des peluches et moi j’appartiens à des peluches. Ils ont un bonome… »

Max : « Quand je te dis que tu repousses l’étrange aux limites du bizarre 🙂 »

Léo : « Et si nous reprenions l’observation ? »

Max : « Vous avez vu toutes les corneilles ? »

Léo : « Ce sont des zoisos grégaires qui se rassemblent pour aller dormir. »

Max : « Aïe ! »

Samuel : « Tu t’es fait mal ? »

Max : « Non mais si les zoisos se rassemblent pour aller dormir ça veut dire qu’il va bientôt falloir rentrer… »

Léo : « Zutalor ! »

Le chevalier : « Effectivement, c’est le moment de rentrer… Pochez-vous. »

Max : « Dis bonome, on va passer par l’autre observatoire ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. Et si on voit des zoisos, on s’arrête. Le soleil n’est pas encore couché… »

Le chevalier : « Léo, pourrais-tu grimper sur mon épaule s’il te plaît ? »

Léo : « Mmmmm ? Oui, si tu veux. J’arrive… Voilà ! Que puis-je pour toi mon bonome ? »

Le chevalier : « Max n’a pas l’air très content de parler de sa médaille. »

Léo : « Ben… Dans la lettre qui l’accompagnait Princesse lui a fait promettre de pas en parler. »

Le chevalier : « Il y a autre chose. Je le connais mon Maxou. »

Léo : « Elle l’a envoyée par la poste. »

Le chevalier : « Je vois. Il aurait voulu qu’elle le convoque et qu’elle la lui remette en mains propres c’est ça ? »

Léo : « Oui. Et puis… En vérité, c’est toi qui fais bien ta mission. Max est pas dupe. Il sait bien qu’elle est pour toi cette médaille. Mais comme elle t’a banni, elle pouvait pas te la remettre. Alors elle l’a envoyée à Max. »

Le chevalier : « Mais il la porte quand même… »

Léo : « Ben oui. C’est compliqué. Il est très fier de sa médaille, parce qu’il faut bien reconnaître qu’il la mérite quand même. Mais il déteste Princesse. Même si c’est Princesse et qu’il l’aime bien quand même… »

Le chevalier : « D’accord, je comprends. Alors on ne parle pas de la médaille. »

Léo : « Non, il vaut mieux pas. »

Max : « Dites là haut, qu’est ce que vous vous racontez ? »

Léo (qui se laisse glisser jusqu’à la poche) : « Bonome voulait savoir si j’étais remis de mes émotions suite aux cris de Sam. Il est gentil bonome. »

Samuel : « Tu m’en veux cousin Léo ? »

Léo : « Mais non ! Tu rigolais ! Ton imitation de Max était assez réussie je dois bien le reconnaître. »

Le chevalier : « Nous sommes à l’observatoire. »

Max : « Alors… Les zoisos habituels de tout à l’heure ! Qu’est ce qu’ils sont beaux oulala ! Rhoooo la chance ! Rholala ! »

Samuel : « Cousin Max, te moquerais-tu de moi ? »

Max : « Tu plaisantes ? C’est pas mon style 🙂 »

Léo : « Des fuligules morillons ! Là ! »

Max : « Aythya fuligula, Anatidés. Eux ce sont des ploufeurs ! »

Samuel : « J’en ai vu un ploufer ! »

Léo : « Plouf le fuligule ! »

Max : « Ils s’en vont les fuligules… »

Léo : « Alors nous aussi… »

Samuel : « On a vu des beaux zoisos. La chance ! »

Max : « On va peut être en voir d’autres. Plus loin, il y a souvent des fuligules milouins même si on les voit pas bien… »

Max : « Et voilà ! Qu’est ce que je disais ! »

Samuel : « Tu es trop fort cousin Max ! Bravo ! »

Léo : « Pfff ! Ils sont souvent là. Moi aussi j’aurais pu le dire. »

Max : « Mais tu l’as pas fait ! Na ! »

Le chevalier : « Je vais essayer de m’approcher… Là… Madame milouin… Monsieur maintenant… »

Max : « Tu nous montres tes fotos ? »

Samuel : « C’est Aythya ferina le fuligule milouin. On en a vu au Royaume des Paons. »

Léo : « On a vu beaucoup de zoisos au Royaume des Paons. Et de tout près en plus… »

Max : « Vous passiez votre temps à rholalaer ! Rholala par ci, rholala par là ! Mes lecteurs ont dû faire une indigestion de rholala ! »

Léo : « Pfff ! Toi tu as oulalaé ! »

Max : « A peine ! »

Le chevalier : « Seriez-vous fatigués ? »

Léo : « Oui. »

Max : « Mais pourquoi cette question ? »

Le chevalier : « Parce que vous vous chamaillez toujours quand vous êtes fatigués. »

Samuel : « Alors tes petizours sont souvent fatigués 🙂 »

Le chevalier : « J’entends des orites longicaudes… »

Léo : « Moi aussi ! »

Max : « Les zoisos petizours 🙂 »

Léo : « Là ! »

Le chevalier : « Pfff ! Il n’y a plus assez de lumière pour les fotos… »

Max : « Alors on rentre vraiment cette fois… »

Voilà pour cette journée Princesse. Samuel a enfin découvert les zoisos de chez nous dans un beau Royaume où les gardes font bien leur travail.

Je t’embrasse Princesse et j’espère que tu vas bien.

Un documentaire sur la roselière

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133 – Monsieur Balanin

Un jour de novembre de l’an IV dans la cabane du chevalier…

Max : « Pfff ! Pourquoi me suis-je lancé dans les cours pour la schola ! Quel travail ! Je vais jamais m’en sortir moi… J’en ai assez ! Et si je faisais une pause… Que pourrais-je faire ? Tiens ! Et si je demandais à monsieur Internet… Aloraloralor… »

Max : « Oulala ! C’est rigolo ça ! Les aventures de Monsieur Balanin ! Hihihihi ! Rholala, il faut que je prévienne les cousins ! LÉO ! SAMUEL ! VENEZ VOIR ! … LÉO ! SAMUEL ! … Ils répondent pas ! Je vais aller les chercher. Ils doivent encore dormir. Ou étudier les zoisos… »

Max : « Qu’est que vous faites ! Je vous ai appelés et vous êtes même pas venus ! »

Léo : « Mmmmm… »

Samuel : « On lit La Hulotte. »

Léo : « Pour tout savoir sur le lierre. »

Max : « La Hulotte ? Le journal le plus lu dans les terriers ? »

Léo : « Ben oui, La Hulotte ! »

Max : « Elle est arrivée ? Chouette alors ! Mais faites une pause et venez voir. »

Léo : « Voir quoi ? »

Max : « Viens ! Je crois qu’on va bien rigoler 🙂 »

Léo : « Qu’est ce que c’est ? »

Max : « Les aventures de monsieur Balanin 🙂 »

Samuel : « C’est qui monsieur Balanin ? »

Max : « Un aventurier. Comme nous 🙂 »

Léo : « C’est un drôle d’aventurier ! Il est allongé sur la mousse ! »

Max : « Regardez ! Il fotoe des êtres vivants comme bonome ! »

Léo : « Et là il fait l’escalade ! »

Samuel : « Il est rigolo monsieur Balanin ! »

Max : « Après tout ça il a bien le droit de faire une pause ! »

Léo : « Il se caféine dans la nature ! Comme bonome ! »

Samuel : « Je crois que je l’aime déjà beaucoup ce monsieur Balanin. Vous savez où il habite ? »

Max : « Ben non. Je comprends pas la langue dans laquelle est écrit son blog. »

Léo : « Je pense que c’est du tchèque. »

Max : « Comment tu sais ça toi ? »

Léo : « Ben… A vrai dire, je sais pas. Mais je pense que c’est du tchèque. »

Max : « Bonome a une amie qui parle tchèque. Il faudra lui envoyer le lien. »

Samuel : « Regardez ! Il y a sa maison ! »

Max : « Lui aussi il a une cabane en rondins au fond des bois ! »

Léo : « Dites, et si on demandait à l’amie de bonome de lui envoyer une invitation ? Il pourrait venir nous voir monsieur Balanin. »

Samuel : « Ou on pourrait aller chez lui ! »

Max : « Bonome voudra pas tout chevaucher jusque là-bas. »

Léo : « Il a un vélo ! Monsieur Balanin a un vélo ! »

Samuel : « Rhooo la chance ! »

Max : « Oui, ben moi je préfère pocher quand bonome vélote. Parce qu’avec nos petites pattes on arriverait pas à le suivre ! »

Léo : « On pourrait faire la course de vélo dans la cabane 🙂 »

Max : « Il fait du ski ! Monsieur Balanin fait du ski ! »

Samuel : « Je crois que j’aurais peur moi sur des skis… »

Léo : « Zutalor ! Il a fait la carambole monsieur Balanin ! Il est tout cassé ! »

Max : « Et là ! Il est sous la pluie. Il va être tout mouillé ! »

Samuel : « Pauvre monsieur Balanin… »

Léo : « Rhooo… Regardez ! Il faudra montrer ça à bonome 🙂 »

Max : « Son fantasme 🙂 »

Léo : « Et sur cette foto… Ça vous rappelle pas quelqu’un ? »

Max : « Si ! Un grand chevalier ! »

Samuel : « Vous devriez pas vous moquer de lui. Il est très gentil avec nous. »

Léo : « On le sait petit Sam. Mais il est le premier à se moquer de lui même. »

Samuel : « C’est vrai. Il est rigolo. Et il serait capable d’adopter monsieur Balanin pour nous faire plaisir. »

Max : « Il faut vraiment qu’on lui écrive à monsieur Balanin. »

Le chevalier : « Bonjour mes petizours. Que faites-vous ? »

Léo : « On regarde les aventures de monsieur Balanin ! »

Le chevalier : « Monsieur Balanin ? »

Max : « Ouiiii ! Regarde ! Il a même un chien monsieur Balanin. »

Léo : « Et un sacado ! »

Léo : « Et il y a des fotos qui nous ont fait penser à toi. »

Samuel : « Ouiiii ! »

Le chevalier : « Mes petizours qui pensent à moi… C’est touchant. »

Max : « Regarde un peu ça… »

Léo : « Ça te fait rêver non ? Une telle tasse de café 🙂 »

Max : « Parce que monsieur Balanin il se caféine dans la nature lui aussi. »

Samuel : « Et il fotoe les êtres vivants. »

Léo : « Comme toi ! »

Max : « Et là… Ça te rappelle personne ? »

Le chevalier : « Je vois… C’est comme cela que vous pensez à moi. C’est déjà moins touchant… »

Max : « Ronchonne pas bonome ! On t’aime bien quand même ! Dis monsieur Balanin, tu feras attention aux geais quand même…»

Les aventures de monsieur Balanin

La Hulotte, le journal le plus lu dans les terriers

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