108 – Les zoisos de l’Île Où On Va à Pieds

Lundi 25 Juillet, An III

Max : « Bonome, allez, on y va ! »

Le chevalier : « Où voulez-vous aller ? »

Léo : « On pourrait aller zoisoter sur l’Île Où On Va à Pieds. »

Max : « Et on fera des fotos pour la grande synthèse régionale. Mais on les mettra pas dans l’article d’aujourd’hui. »

Le chevalier : « Je suppose que vous êtes prêts. »

Max : « Bonome, on est toujours prêts pour aller aux zoisos. »

Sur l’Île…

Max : « Mon bonomou, je te lance un défi aujourd’hui 🙂 »

Le chevalier : « Un défi ? »

Max : « Oui 🙂 Même deux. Il faut voir le plus d’espèces de zoisos possibles et tu dois essayer de fotoer des scènes complètes. Pas juste une belle foto de zoiso, mais une scène. »

Léo : « Oulala ! Ils sont difficiles tes défis Maxou 🙂 »

Le chevalier : « Je veux bien essayer 🙂 Mais il va m’être difficile de fotoer une scène pour chaque espèce… »

Max : « Tu vas y arriver bonome 🙂 »

Le chevalier : « Mon petitours… »

Léo : « On fait comme d’habitude ? On fait le tour puis on coupe par le chemin qui traverse l’île et on termine par l’estran là-bas ? »

Le chevalier : « Deux défis, une longue marche et des fotos pour la grande synthèse régionale… Le programme est chargé. »

Léo : « Si c’est trop, on fait comme tu veux chevalier. »

Le chevalier : « Nous verrons bien. Il est encore tôt. La marée nous laisse du temps et il fait beau. Ça devrait aller. »

Max : « Il y a des tournepierres à collier, Aranaria interpres, Scolopacidés. »

Le chevalier : « Ils ne font rien de particulier. Je ne vais pas pouvoir fotoer une scène. »

Max : « Pas grave bonome. Tu es pas obligé pour chaque zoiso. »

108 01 Tournepierres 108 02 Tournepierre

Le chevalier : « Tu as bien dit qu’il fallait essayer de fotoer le plus d’espèces possibles Maxou ? »

Max : « Oui, je l’ai dit. »

Le chevalier : « Alors je fotoe même les pigeons. »

Max : « Même les pigeons. Tous les zoisos. »

108 03 Pigeon bisetLéo : « C’est la première fois que tu fotoes un pigeon biset ici 🙂 »

Max : « Columba livia, Columbidés. C’est le type féral. »

Léo : « D’habitude c’est pas ce pigeon là qu’on voit. »

Max : « Ce sont plutôt des pigeons colombins, Columba oenas, ou des ramiers, Columba palumbus. Mais, à vrai dire, je sais pas lesquels. On les regarde pas vraiment les pigeons ici. On les voit s’envoler et c’est tout. »

Léo : « On sursaute à chaque fois qu’ils s’envolent 🙂 »

Le chevalier : « Nous approchons de la Fontaine des Insurgés. Il y a un petit filet d’eau douce qui donne naissance à une petite flaque. J’espère que des oiseaux seront en train de faire leur toilette. »

Max : « Tu penses à ton défi ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Léo : « Alors il faut avancer doucement. Fais le bonome furtif, chevalier 🙂 »

Max : « Zutalor ! Ils se sont envolés ! »

Léo : « Ils sont allés sur la branche là-haut. »

108 04 Linotte mélodieuse 108 05 Linotte mélodieuse

Le chevalier : « C’est une linotte mélodieuse mâle qui s’ébroue. »

Léo : « Carduelis cannabina, Fringillidés. »

Max : « Je te le compte comme une scène bonome. »

Le chevalier : « Merci Maxou 🙂 Je vois une autre scène qui se profile 🙂 Venez… »

Léo : « En petizours furtifs ? »

Le chevalier : « Si tu veux mon Léo 🙂 »

Max : « C’est un goéland marin, Larus maritimus, Laridés. »

Léo : « Il est en plein repas. »

108 07 Un goéland marin 108 08 Un goéland marin

Max : « Je croyais que les goélands étaient kléptoparasites. »

Le chevalier : « Ils peuvent être nécrophages aussi. »

Léo : « On s’approche ? »

Le chevalier : « Doucement… »

Max : « On voit mieux le poisson. »

108 09 Un goéland marin 108 10 Un goéland marin
108 11 Un goéland marin 108 12 Un goéland marin

Léo : « On s’approche encore… »

Max : « Léo ! Tu l’as fait fuir ! »

Léo : « Je suis pas encore très fort en furtif, désolé. »

Max : « Une mouette qui rigole vient lui chiper son poisson ! »

108 13 Une mouette qui rigole 108 14 Une mouette qui rigole

Léo : « Elle a moins peur, la mouette qui rigole. »

Max : « Il faut rappeler son nom en scientifique : Chroicocephalus ridibundus, Laridés. »

108 15 Un goéland 108 16 Un goéland 108 17 Un goéland

Léo : « Oulala ! Il est fâché le goéland marin ! Vous entendez comme il crie ? »

Max : « Ben oui ! Forcément, il se fait voler son repas ! »

Léo : « Un kléptoparasite qui se fait parasiter 🙂 »

Max : « J’espère que tu as bien fotoé bonome. C’était une bien belle scène 🙂 »

Le chevalier : « J’ai fotoé Maxou 🙂 »

Max : « Bon, on avance alors. »

Léo : « Oh ! Un bébé zoiso ! Qu’il est mignon ! »

Max : « Sa maman vient le chercher ! »

Léo : « C’est un gentil petit. Il la suit. »

108 18 Une bergeronnette grise 108 19 Une bergeronnette grise 108 20 Une bergeronnette grise

Max : « Ce sont des bergeronnettes grises, Motacilla alba, Motacillidés. Il est pas un peu tard pour faire des petits ? C’est plutôt au printemps que les zoisos font des œufs. »

Le chevalier : « Ou en été Max. »

Léo : « Il était vraiment tout petit celui-là. La chance ! On a vu un même pas encore juvénile 🙂 »

Max : « Ben ! Le revoilà ! »

108 21 Une bergeronnette grise 108 22 Une bergeronnette grise 108 23 Une bergeronnette grise

Léo : « On a dû leur faire peur et ils ont avancé. Chevalier, si on est sages, on peut s’approcher de lui ? »

Le chevalier : « Même en étant sages vous risquez de lui faire peur à ce petit. Et il m’a l’air bien fatigué. »

Léo : « D’accord. On s’approche pas plus, alors. Il faudrait pas l’embêter. Vous voyez sa maman ? »

Le chevalier : « Elle doit nous surveiller. »

Max : « Elle devrait nous crier dessus ! »

Le chevalier : « Ah ? Elle s’appelle Max ? »

Max : « Pfff ! Je fais pas rien qu’à crier quand même ! »

Le chevalier : « Non… Parfois tu râles 🙂 »

Max : « C’est même pas vrai ! Je suis un gentil petitours ! Et même un gentillours je te rappelle ! »

Léo : « Ça faisait longtemps ! »

Max : « Parce que je suis discret et que j’étale pas mes références à longueur de journée. Mais je vous rappelle que Monsieur de La Fontaine a dit que je suis un gentillours ! Alors na ! »

Le chevalier : « Oui Maxou, tu es un gentillours 🙂 »

Léo : « Max ! Regarde ! »

Max : « Oulala ! Mais c’est qui ce zoiso ? On le connaît pas ! »

108 24 Un pluvier argentéLe chevalier : « Si, mais nous ne l’avons jamais vu en plumage nuptial. »

Max : « On le connaît ? »

Léo : « En plumage internuptial… Qui ça pourrait être ? … Mmmmm… »

Max : « Voilà ! Léo Mmmmm en se grattant la tête 🙂 »

Léo : « Je réfléchis… »

Max : « Tu vas aller dans ta tête, comme bonome, pour aller chercher les livres qu’il y a dedans ? »

Léo : « Oui, je vais m’installer dans la bibliothèque dans ma tête et je vais consulter mes livres. Et tu seras pas là pour m’embêter 🙂 »

Le chevalier : « Alors ? Avez-vous une hypothèse ? »

Max : « Oui… Mais c’est rien qu’une hypothèse. Je suppose que c’est un pluvier argenté, Pluvialis squatarola, Scolopacidés. »

Léo : « Oui ! C’est ça ! D’accord avec Max ! »

Le chevalier : « Bravo à tous les deux ! »

Max : « A tous les deux ? Mais il y a que moi qui ai hypothésé ! Ça alors ! C’est trop fort ! »

Léo : « Max a raison chevalier. Moi, j’ai rien hypothésé du tout. »

Le chevalier : « Alors bravo à toi Maxou 🙂 »

Max : « 🙂 Moi aussi j’étudie mon beau livre de zoisos 🙂 »

Le chevalier : « Je sais Maxou. Toi aussi tu es un petitours studieux. Tu joues parfois au mauvais élève mais tu étudies au moins autant que ton cousin Léo. »

Max : « On étudie souvent tous les deux. On est sérieux mais on rigole bien aussi. »

Léo : « Max t’imite très bien 🙂 Surtout quand tu fais ton regard sévère, comme ça, et que tu fais ta grosse voix pour nous gronder. »

Le chevalier : « Je vous gronde assez rarement. »

Max : « Parce que tu en as pas besoin 🙂 Bon, assez bavardé. Il y a une aigrette garzette qui nous attend. »

Léo : « Je l’avais pas vue… »

Max : « Ben ça alors ! On arrive et elle s’envole ! »

108 25 Une aigrette garzette 108 26 Une aigrette garzette 108 27 Une aigrette garzette

Léo : « Elle est même pas restée dire bonjour ! »

Le chevalier : « Mais j’ai eu son envol 🙂 Troisième scène de la journée 🙂 »

Max : « Bien joué ! Et combien d’espèces pour le moment ? »

Léo : « Les tournepierres, le pigeon, les linottes mélodieuses, le goéland marin et la mouette qui rigole, les bergeronnettes grises, le pluvier argenté et l’aigrette garzette. Ça fait déjà huit. »

Max : « Huit espèces et trois scènes. D’accord. C’est bien parti. »

Le chevalier : « Est-ce qu’une linotte mélodieuse femelle qui se nourrit me permettrait de marquer un quatrième point ? »

108 28 Une linotte mélodieuse 108 29 Une linotte mélodieuse

Max : « Combien de fotos ? Montre un peu… Pas celle-là, ces deux là sont identiques, floue, mal cadrée… Il en reste deux. Deux fotos, c’est pas une scène. Désolé. »

Le chevalier : « Tu es sévère Maxou. »

Max : « C’est toi qui m’as appris 🙂 et je suis pas sévère. Je suis exigeant pour que tu progresses. Dois-je te rappeler que dans élève il y a élever, aller plus haut ? »

Le chevalier : « Parce que je suis ton élève ? »

Max : « Aujourd’hui, oui 🙂 C’est moi qui note 🙂 En accord avec Léo, bien entendu. »

Léo : « Tu es le maître et moi le maître-assistant 🙂 »

Le chevalier : « 🙂 D’accord. »

Léo : « Nos zoisos gardiens ! Ils sont venus ! »

Max : « Ben oui 🙂 Ils font bien leur mission. Ils viennent toujours nous voir. C’est normal. Ils doivent nous surveiller. Tu les fotoes bonome ? »

108 30 Une chardonneret rigolo 108 31 Une chardonneret rigolo 108 32 Une chardonneret rigolo

Le chevalier : « Oui, il y a un juvénile qui se nourrit sur un cirse. »

Max : « Le cirse, c’est la plante ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « On dirait un chardon. Il pique comme un chardon. Aïe ouille ! »

Léo : « Tu dis toujours ‘aïe ouille’ quand tu parles de quelque chose de piquant même si tu t’es pas piqué 🙂 »

Max : « Parce que si tu t’approches tu risques de faire aïe ouille ! Bon, le cirse, c’est pas un chardon. Mais c’est quand même une Astéracée. »

Le chevalier : « Oui, et dans le langage commun on parle de chardon. Les chardonnerets élégants… »

Max : « Rigolos ! Les chardonnerets sont rigolos ! »

Léo : « Ils sont élégants aussi. »

Max : « Oui, mais nous, on les appelle les chardonnerets rigolos. Ou zoisos gardiens de Charentmaritimie. »

Le chevalier : « D’accord Maxou. Les chardonnerets rigolos se nourrissent souvent sur les ‘chardons’. C’est d’ailleurs de là que leur vient leur nom. »

Max : « Mais oui ! Chardon a donné chardonneret ! Bien sûr ! »

Léo : « On aurait pu y penser ! »

Le chevalier : « Et là, il y a des adultes. »

108 33 Une chardonneret rigolo 108 34 Une chardonneret rigolo

Max : « Bon, je te compte les deux séries de fotos comme une seule scène. Ça fait neuf espèces et quatre scènes. Tu vois que tu y arrives mon bonome 🙂 »

Léo : « Dites, si on allait sur l’estran pour faire une pause. Il y a une petite plage, on pourrait profiter du soleil. »

Max : « Tu veux te faire bronzer ? Méfie toi, c’est là que bonome m’a fotoé tout nu… »

Léo : « Tu voulais te faire bronzer 🙂 »

Max : « C’est nul de se faire bronzer. Ça sert à rien et il fait trop chaud. »

Léo : « Bonome, tu pourrais nous sortir mon beau livre de zoisos s’il te plaît. Je voudrais étudier le pluvier argenté. »

108 35 Les petizours 108 36 Les petizours

Max : « Il vient de la toundra, tout là-haut au nord. »

Léo : « Et ils migrent vers l’Afrique occidentale. »

Max : « Mais certains mâles s’arrêtent ici et restent tout l’hiver. »

Léo : « C’est pour ça qu’on en voit l’hiver. »

Max : « C’est un beau zoiso, le pluvier argenté. »

Léo : « On a donné son nom en scientifique ? »

Max : « Peut-être tout à l’heure. Je me souviens plus. »

Léo : « Pluvialis squatarola, Scolopacidés. »

Max : « On fait une pause ? »

Léo : « Oui, on va s’installer sur le rocher. »

Max : « Bonome, tu peux ranger le beau livre de zoisos de Léo s’il te plaît ? »

108 37 Les petizours 108 38 Les petizours

Max : « C’est beau la mer. »

Léo : « On la voit pas, Max. La marée est trop basse. »

Max : « Grrr ! C’est beau le paysage à la mer. »

Léo : « Oui Maxou, c’est très beau. C’est reposant. »

Le chevalier : « C’est reposant pour vous qui pochez et qui faites des pauses assis sur un rocher 🙂 »

Léo : « Tu es fatigué ? Tu veux arrêter l’inspection ? »

Le chevalier : « Non Léo. »

Max : « Il se moque discrètement de nous, en nous faisant remarquer qu’on fait rien du tout. »

Léo : « Il a pas tort. »

Le chevalier : « Pochez-vous, nous reprenons. »

Max : « On grimpe ! »

Léo : « On va où ? »

Le chevalier : « Comme tu l’as suggéré nous allons traverser l’Île. »

Léo : « Chouette ! Il y a des tas de bosquets avec des zoisos ! »

Max : « Et il y a une petite mare. J’aime bien les petites mares 🙂 »

Léo : « Mais d’abord il y a la grande pelouse bordée d’arbustes. On y entend toujours des zoisos. »

Max : « Mais on les voit pas toujours… »

Le chevalier : « Il y a des linottes mélodieuses. »

Max : « Tu les as entendues ? »

Le chevalier : « Oui, et je les ai vues 🙂 Approchons doucement… »

108 39 Une linotte mélodieuse 108 40 Une linotte mélodieuse

Léo : « Carduelis cannabina, Fringillidés. »

Max : « Bonome, tu as vu qu’il y a un bourdon qui passe juste au-dessus du zoiso sur ta foto ? »

Le chevalier : « J’ai vu 🙂 Mais je ne l’ai pas fait exprès. »

Max : « Tu me diras un jour pourquoi tu aimes tant les linottes ? »

Le chevalier : « Un jour, oui… »

Léo : « Max, pourquoi poses-tu toujours des questions indiscrètes ? Bonome va aller dans sa tête maintenant et il va plus parler du tout. »

Le chevalier : « Non Léo, rassure-toi. Je ne vais pas aller dans ma tête. J’aime beaucoup les linottes. Mais, à vrai dire, il n’y a pas de raison particulière. »

Max : « Tu sais que c’est pas bien de mentir à ses petizours. »

Le chevalier : « Je sais Maxou 🙂 »

Léo : « Vous entendez ? »

Léo : « Je connais ce chant… Mmmmm… »

Max : « C’est la fauvette à tête noire. »

Léo : « Sylvia atricapilla, Sylviidés ? Tu es sûr ? »

Max : « Certain ! »

Léo : « Comment tu sais ? »

Max : « Parce qu’elle est là ! Devant toi ! »

108 41 Unefauvette à tête noireLéo : « On devrait dire ‘il’ est là. Avec la calotte noire, c’est un mâle. »

Max : « Bonome, ça fait neuf espèces. Mais seulement trois scènes. »

Le chevalier : « La journée n’est pas finie… »

Léo : « On pourrait aller là-bas, au bord du champ, derrière les arbres… »

Max : « Bonne idée ! En route bonome ! »

Le chevalier : « Doucement ! Vous allez faire peur aux oiseaux, s’il y en a. »

Léo : « On te suit alors ! »

Max : « Des perdrix grises ! Il y a toute la famille ! »

108 42 Des perdrix grises 108 43 Des perdrix grises
108 44 Des perdrix grises 108 45 Des perdrix grises

Léo : « Je crois qu’on leur fait peur ! »

Max : « Ben oui ! Deux zours ça fait peur 🙂 »

Le chevalier : « Deux petizours ! Et je ne suis pas sûr que vous soyez effrayants pour une famille de perdrix grises. »

Max : « Toi oui 🙂 Tu as fotoé ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « D’accord. Une espèce et une scène de plus. La fuite de la famille perdrix 🙂 »

Léo : « Perdix perdix, Gallinacées. Les petits se sont cachés dans le champ mais la maman est restée là. Pour nous surveiller. »

Max : « D’habitude, ici, il y a une bande de moineaux domestiques… »

Léo : « C’est vrai ça ! On les voit toujours ! »

Le chevalier : « Ils sont peut être partis en vacances. »

Max : « Les moineaux domestiques migrent pas. Tu dis des erreurs. »

Le chevalier : « Je n’ai pas parlé de migration mais de vacances 🙂 »

Max : « Je confirme : tu dis des erreurs 🙂 »

Léo : « Ils sont pas partis loin ! Il y a en a un là ! »

108 46 Un moineau domestique 108 47 Un moineau domestique

Max : « J’aime beaucoup les moineaux domestiques. C’est dommage que leur population régresse. On devrait faire quelque chose ! »

Le chevalier : « Que veux-tu faire Max ? »

Max : « Ils sont insectivores et ils régressent parce que les populations d’insectes diminuent à cause des insecticides et de la disparition des plantes à fleurs. »

Léo : « Il faut plus de plantes à fleurs et plus d’insectes alors. »

Max : « Bonome, on va mettre des hôtels à insectes partout où on peut. Et tu sèmeras des graines de plantes sauvages un peu partout. Comme ça, il y aura plus de moineaux. Et on devrait mettre des cabanes à moineaux aussi. Tu sais, comme au début du Royaume des Chevaliers. Il y a une grande cabane à moineaux. »

Le chevalier : « Je vais étudier la question. Dois-je écrire un rapport pour Princesse ? »

Max : « Mmmmm… Elle pourrait faire des annonces grâce aux crieurs publics. Pour dire à la population du Pays des Zoisos de plus utiliser d’insecticides. Il faudrait même des amendes pour les zoms qui utilisent des insecticides. Et des primes pour ceux qui ouvrent des hôtels à insectes et des cabanes à moineaux. Les amendes financeraient les primes. »

Le chevalier : « D’accord. J’écris le rapport et tu l’envoies à Princesse. »

Léo : « Et les pigeons ? Ils régressent les pigeons ? »

Max : « C’est à cause du ramier que tu poses la question ? »

Léo : « Oui 🙂 »

108 48 Un pigeon ramierMax : « Columba palumbus, Columbidés. On l’appelle également palombe. Bonome, que peux-tu nous dire sur les pigeons ramiers ? »

Le chevalier : « Pour répondre à la question de Léo, je peux affirmer que la population de ramiers augmente. Les individus du nord et de l’est de l’Europe sont migrateurs. Ils passent les Pyrénées. Certains s’arrêtent en Espagne d’autres vont jusqu’au Maghreb. Mais il me semble qu’ici, ils ne migrent pas. Les ramiers nichent dans les arbres. Leur nid est une simple plateforme de brindilles entremêlées. Les petits sont nidicoles. Ils restent longtemps dans le nid : de leur naissance vers avril jusqu’au mois de novembre. Ils se distinguent des adultes à ce qu’ils n’ont pas de tâches blanches sur le cou. Mais, vu le temps qu’ils passent dans le nid, je pense qu’ils ressemblent beaucoup aux adultes quand ils le quittent. »

Max : « Alors on voit jamais les petits ? »

Le chevalier : « Il nous faudra être attentifs vers novembre ou décembre, pour essayer d’apercevoir des juvéniles… »

Léo : « On est à combien d’espèces ? »

Max : « On s’est arrêtés à neuf. Puis il y a eu la fauvette à tête noire, les perdrix, le moineau et le ramier. Ça fait treize. »

Léo : « Rhoooo ! Déjà tout ça ! »

Max : « On arrive à la mare. Qu’est ce qu’on va voir ? »

Léo : « Nos zoisos gardiens ! »

Max : « Ils font bien leur mission dis donc ! »

Léo : « Ils sont venus boire ! »

Max : « Bonome, tu peux avoir une scène là 🙂 »

108 49 Un chardonneret rigolo 108 50 Un chardonneret rigolo
108 51 Un chardonneret rigolo 108 52 Un chardonneret rigolo

Léo : « Il y a d’abord eu un adulte puis un juvénile. »

108 53 Un chardonneret rigolo 108 54 Un chardonneret rigolo

108 55 Un chardonneret rigolo

Max : « Sous la surveillance d’un adulte, haut perché. Il y a un mâle ou une femelle dominant dans les bandes de chardonnerets rigolos ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas Maxou. »

Max : « Pas grave. Tu peux pas tout savoir. Il y a des lentilles d’eau sur l’eau. On les connaît déjà : c’est Lemna quelque chose, Lemnacées. Et les végétos derrière, sur la berge, tu les connais ? »

Le chevalier : « Vu d’ici, je dirais que c’est du cresson d’eau, Nasturtium officinale, Brassicacées. »

Max : « Les brassicacées ce sont les anciennes Crucifères, avec quatre pétales en croix. »

Léo : « Ça veut dire quoi Nasturtium ? »

Max : « Attention ! Cours de linguistique ! C’est du grékancien ? »

Le chevalier : « Non, du latin ancien 🙂 Nasum torquare, qui tord le nez, en référence à sa saveur piquante. »

Max : « Ça se mange le cresson ? On peut goûter ? »

Le chevalier : « Non ! »

Max : « Non ? »

Le chevalier : « Non ! »

Max : « Et pourquoi, s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Un : parce que quand je te propose de goûter un végétal tu me rappelles toujours que tu es un zoophage et que tu manges pas des végétos. Et deux : parce que vous risqueriez la distomatose hépatique. »

Max : « La distomatose hépatique ? Ah… Alors il faut pas en manger. »

Le chevalier : « Non ! »

Max : « Mais bonome, on a pas de foie nous ! On a du rembourrage, comme tous les Peluchiformes. On risque pas la distomatose hépatique. »

Léo : « On sait jamais… Moi, je goûte pas. C’est quoi la distomatose hépatique ? »

Le chevalier : « Une maladie qui touche le foie et la vésicule biliaire. Mais je ne suis pas médecin, je ne connais pas les symptômes et les complications possibles de cette maladie. »

Max : « Tu es pas médecin mais tu es naturaliste. Tu peux nous expliquer comment on l’attrape cette maladie. »

Le chevalier : « Oui, mais ça risque d’être un peu long. »

Max : « Pas grave. Si tu veux bien, on va s’asseoir pour écouter. »

Léo : « Voilà ! Alors, la distomatose hépatique… »

Le chevalier : « Cette maladie est causée par un petit ver plat, la fasciole hépatique, Fasciola hepatica, de la classe des Trématodes, à l’allure d’une petite feuille, d’où le nom de fasciole. A l’état adulte, ce petit ver vit dans les canaux biliaires des ovins, des bovins mais aussi, quoique plus rarement, des porcins, des équins, des léporidés, des ragondins… et parfois chez l’Homme. »

Max : « Ici, il y a des ovins, des porcins, des équins, des léporidés et des ragondins… »

Léo : « Alors il peut y avoir des fascioles. »

Le chevalier : « Oui. Il peut y en avoir. Ce petit ver plat est hermaphrodite simultané. »

Max : « Ce qui veut dire qu’il est en même temps mâle et femelle. »

Le chevalier : « Exact. Et il peut s’autoféconder. Donc, même s’il ne trouve pas de partenaire, il peut donner des œufs. Des tas d’œufs. Des milliers d’œufs… Ces œufs sont évacués lors de la vidange biliaire et vont se retrouver dans le tube digestif. Ils seront évacués dans les excréments. »

Max : « Les voilà dehors ! »

Le chevalier : « Un embryon se développe dans l’œuf. Il donnera une larve miracidium qui émergera de l’œuf. Cette larve contaminera un petit Gastéropode que vous connaissez déjà : la limnée. »

Max : « Qu’il y a peut-être dans cette mare. »

Le chevalier : « Et oui… La larve miracidium s’installe dans la cavité respiratoire de la limnée et donne une masse informe appelée sporocyste. Ce sporocyste donne, par reproduction asexuée, des rédies. Ces rédies ont un tube digestif et sont autonomes. Elles gagnent alors l’hépato-pancréas de la limnée où elles se développent, ou se reproduisent en donnant des rédies filles. Le développement des rédies donnent des cercaires, ressemblant à des têtards miniatures. Chaque rédie peut engendrer jusqu’à 20 cercaires. »

Max : « Et il y a beaucoup de rédies ? »

Le chevalier : « Beaucoup. »

Max : « Donc encore plus beaucoup de cercaires… »

Le chevalier : « Jusqu’à 4000 par limnée. »

Max : « Ah oui, quand même… »

Léo : « Ils deviennent quoi les cercaires ? »

Le chevalier : « Ils sont évacués par la limnée et gagnent des végétaux qui vivent les pieds dans l’eau. »

Max : « Comme le cresson des fontaines. »

Le chevalier : « Vous commencez à comprendre pourquoi je ne voulais pas que vous le goûtassiez ? »

Max : « Nous comprenons. »

Le chevalier : « Une fois fixés, les cercaires s’enkystent. Ils s’entourent d’un cocon protecteur à l’intérieur duquel ils deviennent de petites douves miniatures potentiellement infectantes appelées métacercaires. Et ils attendent que la plante soit mangée. Ils peuvent attendre un an si les conditions sont assez humides. Par temps sec, ils meurent en quelques jours. Quand la plante est ingérée, les sucs digestifs détruisent le cocon et le métacercaire est libéré. Ce sont maintenant des douves presque adultes qui gagnent le foie. Elles s’en repaissent pour terminer leur développement puis gagnent les canaux biliaires où les adultes matures se nourrissent de sang. »

Max : « Et nous, on voulait manger du cresson des fontaines. »

Léo : « Tu voulais en manger. Pas moi ! Et je savais même pas qu’il pouvait héberger des cercaires de douve du foie. Alors maintenant que je sais, je veux même plus m’approcher du cresson des fontaines. »

Max : « Tu en as déjà goûté toi, bonome ? »

Le chevalier : « Une fois. Un tout petit morceau. J’ai fait goûter à tonton Riko. »

Max : « Du cresson sauvage ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « Tu vas pas bien dans ta tête toi ! Bonome, quand même ! Alors tu nous expliques la maladie et toi tu goûtes ! Hopla ! ‘Tiens, si j’attrapais la distomatose du foie ? Je pourrais héberger une petite colonie de douves du foie, moi qui aime les zanimos ! Venez ici les Fasciola hepatica ! Mes canaux biliaires vous attendent !’ »

Le chevalier : « Je ne savais pas à l’époque… »

Max : « Tu savais pas ! Pfff ! Tu m’énerves bonome ! Tu m’énerves ! »

Le chevalier : « Max, calme-toi… »

Max : « Et si tu es infecté ? Tu fais quoi si tu es infecté ? Tu demandes gentiment aux douves de sortir de ton corps ? »

Le chevalier : « J’aurais déjà déclaré les symptômes. »

Max : « Léo, tu feras une recherche pour trouver les symptômes et on l’auscultera régulièrement. Il est pas possible ce bonome ! Pfff ! Il a goûté le cresson des fontaines sauvage… Mais qu’est ce qu’on va faire de lui ? »

Léo : « On pourrait en faire notre bonome 🙂 »

Max : « Et toi, tu t’inquiètes pas ? »

Léo : « Non. Il le saurait si il était malade. Arrête de t’énerver et on retourne zoisoter. »

Max : « Zoisoter ? Alors qu’il est en train de se faire dévorer le foie tout cru ? »

Le chevalier : « Max, je vais bien ! »

Max : « Tu es sûr ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « Absolument certain ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

Max : « Tu veux pas aller à l’hôpital faire le diagnostique ? »

Le chevalier : « Pas la peine, je t’assure. »

Max : « Léo, tu feras quand même la recherche. Et auscultation chaque semaine. »

Le chevalier : « Si ça peut te rassurer. »

Max : « Tu es en état de zoisoter ? »

Le chevalier : « Max, tu vas finir par m’agacer ! »

Max : « L’agacement ! C’est un symptôme ! J’en suis sûr ! »

Le chevalier : « Bon, Max, tu m’énerves. Léo, viens, on va zoisoter. »

Léo : « J’arrive 🙂 »

Max : « Hé ! Mais vous allez pas partir sans moi ?! »

Le chevalier : « Si, je ne voudrais pas t’imposer mon agonie. »

Max : « Bonome ! Me laisse pas ! »

Le chevalier : « Tu arrêtes avec mon foie ? »

Max : « Oui, mais tu me laisses pas tout seul. »

Le chevalier : « Alors viens 🙂 »

Léo : « On peut zoisoter de nouveau maintenant ? »

Max : « Oui. »

Le chevalier : « Je crois qu’un petit câlin s’impose. »

Max : « Oui. Mets ta main dans ta poche que je me serre fort. S’il te plaît bonome. »

Le chevalier : « Tu me crois quand je te dis que je vais bien ? »

Max : « Oui. »

Le chevalier : « Pas tout à fait. »

Max : « J’ai un peu peur quand même. »

Le chevalier : « Il ne faut pas Maxou. »

Léo : « Dites, on est arrivés sur l’estran et il y a des étourneaux sansonnets. Il faut les fotoer. »

Le chevalier : « Tu me lâches la main Max. »

Max : « Oui. »

108 56 Un étorneau sansonnet 108 57 Une étourneau sansonnet

Léo : « Sturnus vulgaris, Sturnidés. Ça fait quatorze espèces. On les voit souvent ici, parmi les algues brunes. »

Max : « C’est parce qu’ils se nourrissent des petits insectes qui se trouvent dans les algues. »

Léo : « C’est un petit écosystème les algues de l’estran. »

Max : « Bonome, c’est quoi la définition d’un écosystème ? »

Le chevalier : « En scientifique ? »

Max : « Ben oui, en scientifique. »

Le chevalier : « C’est l’ensemble du biotope et de sa biocœnose. »

Léo (à Max) : « Euh… Il a parlé quelle langue là ? »

Max : « Le scientifique 🙂 »

Le chevalier : « Le biotope est l’ensemble des composantes minérales et la biocœnose est l’ensemble des êtres vivants qui peuplent le biotope. »

Max : « Elle marche pas toujours ta définition. Un jour, tu m’as dit qu’un vieux chêne que tu aimes beaucoup est un véritable écosystème. Et dans un vieux chêne, il y a pas des composantes minérales. »

Le chevalier : « C’est vrai. Cette définition n’est pas parfaite. Comme toutes les définitions humaines. Tu sais bien que la nature se fiche de nos définitions. Dans l’exemple que tu donnes, le biotope est l’arbre. Il abrite des tas d’êtres vivants, animaux, végétaux, lichens… qui forment une biocœnose. »

Max : « D’accord. Bon, on est presque revenus à notre monture et on a pas envie de rentrer. La marée est pas encore haute donc on peut rester encore un peu. Ici, on a déjà vu des tas de zoisos. Je propose qu’on s’asseye quelque part et qu’on observe les zoisos sans bouger. »

Léo : « C’est une bonne idée Max. »

Le chevalier : « Je suis d’accord. »

Max : « Léo, tu peux m’aider à installer ma serviette. »

Léo : « Oui 🙂 »

Max : « Bonome, il en faudrait une pour Léo aussi. »

Léo : « Tu veux plus partager ? »

Max : « Ben si. Mais c’est pour que tu aies la tienne et que tu sois plus à l’aise. »

Léo : « J’ai pas besoin d’une serviette moi. »

Max : « Alors on va dire que c’est notre serviette à tous les deux. Tu viens t’asseoir ? »

Léo : « Chevalier, as-tu choisi ta place ? »

Le chevalier : « Oui, ici, c’est très bien. »

Léo : « Alors on approche la serviette 🙂 »

Max : « Pour être à portée de main 🙂 »

Le chevalier : « A portée de gratouillis surtout 🙂 »

Max : « Ouiiii 🙂 »

Léo : « Il y a un grand gravelot qui approche. »

108 58 Un grand gravelot 108 59 Un grand gravelot
108 60 Un grand gravelot 108 61 Un grand gravelot

Max : « Charadrius hiaticuluta, Charadriidés. Il est en train de manger. »

Léo : « Il pique la vase avec son bec pour attraper des vers. »

Max : « Il va être tout vaseux le grand gravelot. Tu as fotoé ? »

Le chevalier : « Bien sûr. Quinzième espèce, cinquième scène 🙂 »

Max : « Tu as réussi tes défis bonome 🙂 »

Le chevalier : « Et ce n’est pas fini 🙂 »

Léo : « Si tu fotoes le petit gravelot, ça fera seize espèces 🙂 »

108 62 Un petit gravelot

Max : « Un grand gravelot puis un petit 🙂 C’est la première fois qu’on voit les deux l’un après l’autre, comme ça. »

Léo : « Tu es sûr ? »

Max : « A vrai dire, j’en sais rien du tout 🙂 Bonome, je peux venir contre toi ? »

Le chevalier : « Tu penses encore aux douves ? »

Max : « Oui. Je veux pas que tu aies la maladie ou que tu te casses encore quelque chose. »

Le chevalier : « Ça peut arriver tu sais. »

Max : « Et qu’est ce qu’on deviendrait sans toi ? »

Le chevalier : « Brindille vous adopterait. »

Max : « Elle est gentille Brindille, mais c’est pas toi. »

Le chevalier : « Mon petitours, chasse tes idées noires et profite de la nature. Deviens le paysage et tu iras mieux. »

Max : « Devenir le paysage ? »

Le chevalier : « Oui. Fonds-toi en lui. Écoute le bruit des vagues, les cris des oiseaux, les cailloux qui roulent… Hume l’air marin chargé en iode, l’odeur des algues, de la vase… Regarde le ciel, l’eau, la vie… Goûte les embruns et sens le vent sur ton visage. Laisse le paysage entrer en toi et tu en feras partie. »

Max : « Comme toi en Bretagne 🙂 Il y a pas que toi qui peux le faire ? »

Le chevalier : « Non, vous aussi vous pouvez faire partie intégrante du paysage mes petizours 🙂 »

Alors on a fait comme il avait dit. J’avais jamais fait attention que les cinq sens sont en éveil dans la nature. Il a fallu qu’il me le dise. On a fait silence. Le vent aussi a fait silence. Il soufflait doucement, pour pas nous faire tomber, mais assez fort quand même pour qu’on le sente sur nos visages. Elle est agréable, la caresse du vent marin. J’ai découvert aussi que le vent nous entoure complètement quand il souffle un peu. C’est à cause qu’on crée des turbulences par notre présence. Je sais pas si c’est fait exprès mais, du coup, le vent nous caresse tout autour. Et c’est bien agréable. J’ai découvert aussi des tas de senteurs. Je pourrais pas les nommer, mais je les reconnaîtrai maintenant. Les sons, les goûts, les odeurs… tout ça entrait en nous et on était la nature. On était plus en elle. On était elle. On ne faisait plus qu’un, tous. Alors les zoisos avaient plus peur de s’approcher puisqu’on était le paysage. Ils sont venus tout près. Bonome bougeait plus, nous non plus. On parlait plus non plus. C’était pas la peine. Alors on les a pas fotoés quand ils étaient juste là, à picorer sous nos pattes. Je sais pas combien de temps ça a duré. Le temps n’existait plus. C’est le vent qui a rompu le silence le premier, pour nous prévenir que la mer montait et qu’on devait faire attention à la marée. Il est gentil le vent. C’est vraiment un ami.

Max : « Bonome, c’est comme ça qu’on redevient sauvage ? »

Le chevalier : « Non Max. C’est comme ça qu’on redevient heureux 🙂 »

Max : « Omnia meam mecum porto, c’est ça ? »

Le chevalier : « Oui Maxou 🙂 Quand on peut vivre ça, on a besoin de rien d’autre. »

Max : « Tu arrives à tout garder en toi ? »

Le chevalier : « Pas toujours, parfois j’oublie. Tu sais avec le travail, la schola, le stress… Mais, même à la schola, le chant d’un oiseau me rappelle la nature, la floraison des cerisiers. »

Max : « On devrait fêter hanami. »

Léo : « C’est quoi hanami ? »

Le chevalier : « C’est les Japonais. Il font une fête pour la floraison des cerisiers. Parce que les cerisiers qui fleurissent sont magnifiques mais que leurs fleurs sont éphémères et qu’il faut attendre un an pour les revoir. »

Léo : « C’est pas la peine de fêter hanami Maxou. »

Max : « Pourquoi ? »

Léo : « Parce que, grâce au chevalier, on fête chaque fleur qu’on rencontre 🙂 Et il y en a toute l’année. Pense aux fleurs de lierre qu’on voit en hiver. »

Le chevalier : « Il va bientôt falloir rentrer. »

Max : « Regarde, la mer est encore loin. Tu peux encore fotoer le grand gravelot qui fait sa toilette 🙂 »

108 63 Un grand gravelot 108 64 Un grand gravelot 108 65 Un grand gravelot

Le chevalier : « Sixième scène 🙂 Longue série de fotos. J’espère que tu vas pas toutes les mettre dans ton blog. »

Max : « Je les mets si je veux. »

Le chevalier : « Bien sûr Maxou. Tu sais bien que je ne t’ai jamais rien interdit. C’est ton blog et tu es totalement libre de l’écrire comme tu veux. »

Max : « J’aime bien que tu fasses des remarques. Même si j’en tiens rarement compte 🙂 »

Le chevalier : « Tu es un peu entêté parfois. »

Max : « Ouiiii 🙂 Mais ça fait mon charme 🙂 »

108 66 Un grand gravelot 108 67 Un grand gravelot
108 68 Un grand gravelot 108 69 Un grand gravelot
108 70 Un grand gravelot 108 71 Un grand gravelot
108 72 Un grand gravelot 108 73 Un grand gravelot
108 74 Un grand gravelot 108 75 Un grand gravelot
108 76 Un grand gravelot 108 77 Un grand gravelot
108 78 Un grand gravelot 108 79 Un grand gravelot
108 80 Un grand gravelot 108 84 Un grand gravelot
108 85 Un grand gravelot 108 86 Un grand gravelot

Léo : « Il y a un merle noir sur l’estran. Je savais pas que les merles venaient sur l’estran eux aussi. »

108 87 Un merle noir 108 88 Un merle noir

Max : « Turdus merula, Turdidés. Ben, les merles sont insectivores et il y a des insectes dans les algues. Alors les merles qui vivent pas loin de la mer peuvent aller faire leur marché sur l’estran. J’aime bien les voir le bec rempli d’insectes. »

Léo : « Des fois, ils en ont tellement, que pour attraper les suivants, ils posent le tas qu’ils ont dans leur bec. Puis ils reprennent tout d’un coup. »

Max : « Ça leur évite de faire des tas d’allers-retours quand ils nourrissent leurs petits. »

Léo : « Quand même, avec tous les insectivores, il doit y en avoir beaucoup des insectes. »

Max : « Regardez la mouette qui rigole ! J’aime bien quand elle fait ça ! »

108 89 Une mouette qui rigole 108 90 Une mouette qui rigole
108 91 Une mouette qui rigole 108 92 Une mouette qui rigole

Léo : « Elle piétine la vase pour déranger les vers et elle les attrape quand ils remontent à la surface. »

Max : « Une scène de plus bonome. Je crois que c’est la septième. Léo, pourquoi tu te retournes tout le temps comme ça ? »

Léo : « J’entends un zoiso derrière nous mais je reconnais pas son chant. Vous l’entendez ? »

Max : « Bonome se lève ! Il va vouloir le débusquer 🙂 On t’attend ici nous. Tu nous montreras. »

Léo : « Tu crois qu’il va le trouver ? »

Le chevalier : « Je crois qu’il reviendra pas tant qu’il l’aura pas fotoé 🙂 »

Léo : « On va peut-être dormir ici alors 🙂 »

Max : « Tu sous-estimes bonome. Il va revenir dans deux minutes, le sourire aux lèvres, et dira simplement : ‘Voilà !’ »

Léo : « Il revient. Il sourit 🙂 »

Le chevalier : « Voilà ! »

Max et Léo éclatent de rire.

Le chevalier : « Qu’ai-je dit de si drôle ? »

Max : « Rien bonome 🙂 »

Léo : « Max avait prédit ton retour souriant et ton mot. Il te connaît bien, Max 🙂 »

Max : « Tu nous montres ? »

Léo : « S’il te plaît ? »

Le chevalier : « Regardez… »

108 94 Un verdier d'Europe 108 95 Un verdier d'Europe

Léo : « C’est un verdier d’Europe, Carduelis chloris, fringillidés. Ça fait combien d’espèces ? »

Max : « Je sais plus et je m’en fiche. On a vu des tas de beaux zoisos et ça me suffit. »

Léo : « Moi aussi 🙂 »

Max : « Bonome, tu as relevé les défis. Bravo ! J’en attendais pas moins de toi. »

Le chevalier : « Je fotoe quand même le chevalier guignette qui vient se nourrir devant nous. »

Léo : « Actitis hypoleucos. »

Max : « Scolopacidés. »

108 98 Un chevalier guignette 108 99 Un chevalier guignette 108 100 Un chevalier guignette
108 101 Un chevalier guignette 108 102 Un chevalier guignette 108 103 Un chevalier guignette

Léo : « Il s’approche du grand gravelot. »

Max : « Il y a assez à manger pour eux deux. Ils vont pas se chamailler. »

108 104 Le chevalier et le gravelot 108 105 Le chevalier et le gravelot 108 106 Le chevalier et le gravelot

Léo : « Dis chevalier, copain, ça veut dire qui partage le pain n’est ce pas ? »

Le chevalier : « Oui mon Léo. »

Léo : « Le pain, c’est un exemple de la nourriture ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours 🙂 »

Léo : « Alors on peut dire que le grand gravelot et le chevalier guignette sont copains ? »

Le chevalier : « On peut le dire 🙂 »

Max : « Bon, si tout le monde a du manger et que les zoisos sont copains, on peut dire que tout va bien dans ce Royaume. On peut rentrer maintenant. »

Le chevalier : « Tiens, d’un coup tu veux rentrer… »

Max : « Tu entends pas le vent bonome ? Il nous dit que la mer monte ! »

Alors on est rentrés en silence. On a tout chevauché. Bonome a pas fait de pause à la taverne parce qu’il avait bien vu qu’on était tout fatigués. Car, même si on poche beaucoup, on se fatigue vite à cavaler partout comme ça. On a des petites pattes nous. En rentrant on est allés se débarbouiller. Léo s’est bien frotté pour se débarrasser d’éventuelles douves. Il a raison Léo. Même si on est des peluches, on veut pas prendre le risque d’avoir la distomatose hépatique. Ce serait trop bête. Puis on est allés au lit, comme de gentils petizours. On s’est même pas chamaillés. Bonome est venus nous border. Et il nous a raconté une belle histoire qu’il tenait du vent. A nous, il peut les dire les histoires. On a demandé la permission au vent, et comme c’est notre ami, il a bien voulu 🙂 Je sais pas si Léo a entendu la fin de l’histoire mais moi non. J’ai juste senti le bisou de bonome qui me souhaitait bonnuit.

Voilà Princesse, encore une belle journée au Pays des Zoisos avec notre grand chevalier pas Scolopacidé 🙂

Je t’embrasse et j’espère que tu vas bien.

Continuer la promenade

107-4 – L’Île d’Ut, les Marais Salants

Samedi 23 Juillet, An III (fin)

Max : « Elle était bonne ta gaufre au chocolat ? »

Le chevalier : « Ma gaufre. »

Max : « Ta gaufre au chocolat bonome. »

Le chevalier : « Non, ma gaufre. Elle était au chocolat quand elle est arrivée puis vous vous êtes rués dessus comme deux petits goinfres et il ne me restait plus que la gaufre. »

Max : « On t’en a quand même laissé un peu. »

Le chevalier : « Pas vu. »

Max : « Il en restait un peu. »

Le chevalier : « Trop peu pour que j’en sente le goût. »

Max : « Tu es fâché ? »

Le chevalier : « Un peu. Je prends à peine le temps de manger pour vous montrer des oiseaux et, quand je fais une courte pause pour ne pas faire de crise d’hypoglycémie, vous sautez sur le chocolat et vous ne m’en laissez quasiment pas. Et je ne vous ai même pas entendus me remercier. »

Max (la tête basse) : « Pardon bonome. On est désolés bonome. Faut pas être fâché bonome. »

Léo (inquiet) : « Tu nous aimes plus ? »

Le chevalier : « Mon petitours, ce n’est pas parce que je suis momentanément fâché que je ne vous aime plus. Mais je me demande si vous n’aimez pas le chocolat plus que moi… »

Léo : « Même pas vrai ! T’as pas le droit de dire ça ! »

Max : « Oups, bonome, je crois que tu as énervé petit Léo 🙂 »

Léo : « Oui ! T’as pas le droit de dire des choses comme ça ! »

Le chevalier : « Tu ne m’aimes plus ? »

Léo : « Si ! Mais tu es méchant. (Léo se retourne, croise les bras sur la poitrine et boude.) » »

Le chevalier : « Mon petitours… »

Léo : « … »

Le chevalier : « Léo, mon petitours… »

Léo : « Mais euh ! »

Le chevalier : « Câlin ? »

Léo se retourne et saute dans les bras du chevalier.

Max : « Vous êtes mignons tous les deux 🙂 Bon, bonome, tu bois ton café et on va aux marais salants. »

Léo : « Oh oui ! S’il te plaît ! »

Le chevalier : « D’accord… Mais nous ne ferons qu’une courte excursion. Je suis un peu fatigué moi. Et il y a soirée fotos 🙂 »

Léo : « Avec supplément gratouillis pour toi et moi. »

Max : « Et on te donnera notre chocolat 🙂 »

Un peu plus tard…

Max : « Oulala ! Le vent a décidé de nous accompagner 🙂 Bonome, on reste dans ta poche sinon on va s’envoler. »

Le chevalier : « Il fait son travail de vent Maxou. Il est très utile dans les marais salants. »

Max : « Qu’est ce qu’il fait ? »

Le chevalier : « Il permet à l’eau de mer de s’évaporer. »

Max : « C’est pas le soleil qui fait s’évaporer l’eau ? »

Le chevalier : « Aussi. Mais, en chassant l’air saturé en vapeur d’eau du dessus des salines, le vent accélère le processus. »

Léo : « En fait, il fait comme aspirer la vapeur d’eau. »

Le chevalier : « On peut le dire comme ça. »

Max : « Tu peux nous expliquer l’eau de mer s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Vous expliquer l’eau de mer ? »

Max : « Ben oui. Quand on va à la mer on voit bien l’eau. Mais on s’est jamais demandés ce qu’elle contient. A part des poissons qui n’existent pas 🙂 Et des ovules, des spermatozoïdes, des larves, des excréments de zanimos… Toutes choses qui donnent pas vraiment envie de se baigner… »

Léo : « Elle contient aussi du sel. Mais c’est quoi le sel ? »

Le chevalier : « Il faudrait dire les sels. L’eau de mer contient de très nombreux constituants mais il y a en a 11 majeurs. »

Max : « Et je suppose que tu les connais 🙂 »

Le chevalier : « Je vais essayer de ne pas en oublier 🙂 Je les cite par quantités décroissantes : le chlorure (Cl), l’ion sodium (Na+), le sulfate (So42-), le magnésium (Mg2+), le calcium (Ca2+), le potassium (K+), le bicarbonate (HCO3), le bromure (Br), l’acide borique (B(OH)3), le carbonate (CO3) et le fluorure (F). »

Max : « Et tout ça ce sont des sels ? »

Le chevalier : « Oui. »

Léo : « Il y en a beaucoup dans l’eau ? »

Le chevalier : « En moyenne, 35g/L dont environ 19 g de chlorure de sodium. »

Léo : « C’est LE sel, le chlorure de sodium ? »

Le chevalier : « Oui Léo. Mais dans LE sel, il n’est pas le seul 🙂 »

Max : « Moi, j’aime pas le sel. Pouah ! Dis bonome, tu as vu ? Ils sont pas très bien entretenus les marais salants ici. »

107-4 01 Marais salants 107-4 02 Marais salants

Léo : « Ils commencent à être envahis par la salicorne. Ça la gêne pas la salicorne tout ce sel ? »

Le chevalier : « Il faut croire que non. »

Max : « Zoiso ! »

Léo : « Zoiso ? »

Max : « Chevalier guignette ! »

107-4 03 Chevalier guignetteLéo : « Actitis hypoleucos, Scolopacidés. Mais on est pas là pour zoisoter. »

Max : « Alors tu te fiches des courlis cendrés… »

Léo : « Ben non 🙂 Tu fotoes bonome ? S’il te plaît. »

107-4 04 Courlis cendrésMax : « Il y a un drôle de chevalier gambette parmi eux. »

Léo : « Il est un peu pâle. »

Max : « Il devrait se faire bronzer 🙂 »

Léo : « Bon, tu nous trouves un beau marais salant et tu nous expliques comment ça marche ! »

Le chevalier : « Je crois que ça commence ici… »

107-4 05 Marais

Max : « Bonome, mets ta casquette de temps en temps ! Pense à ton cerveau ! C’est pas du tout un marais salant ça ! »

Le chevalier : « Mon Maxou, un marais salant comprend de très nombreux bassins successifs dans lesquels l’eau s’écoule pas gravitation. »

Léo : « Ils doivent être de plus en plus bas alors ! »

Le chevalier : « Oui Léo 🙂 Mais très peu, pour que l’eau s’écoule lentement. »

Max : « Et tu connais le nom de tous ces bassins ? »

Le chevalier : « Je vais vous montrer ça sur un beau document que j’ai trouvé grâce à monsieur Internet. »

107-4 06 Schema Marais salants

Léo : « Joli document. Bien trouvé chevalier 🙂 »

Max : « Mais tu donnes pas la source et tu vas aller en prison. »

Le chevalier : « Je la mettrai plus tard. Vous voyez que tout commence par un petit canal, l’étier, qui conduit l’eau de mer jusqu’à la vasière. »

Léo : « Ce qu’on vient de voir c’est une vasière alors ? »

Le chevalier : « Je pense, oui. »

Max : « Elle sert à quoi la vasière ? »

Le chevalier : « Les particules en suspension vont se déposer sur le fond. C’est ce qu’on appelle la décantation. Puis, l’eau va avancer dans les corbiers, dans lesquels la décantation se poursuit. »

Max : « Comment elle fait pour passer l’eau ? Il faut pas qu’elle coule en continu sinon ça marche pas ! »

Le chevalier : « C’est vrai. Tous les bassins sont séparés par des écluses qui sont ouvertes ou fermées par le paludier. »

Max : « Le paludier c’est celui qui récolte le sel ? »

Le chevalier : « Oui, c’est celui qui exploite le marais et récolte le sel. »

Léo : « Je reprends : l’eau de mer arrive par l’étier, s’arrête dans la vasière puis dans les corbiers où la décantation enlève les particules en suspension comme la vase et tous les petits machins qu’il y a dans l’eau. Et après ? »

Le chevalier : « L’eau passe dans les fares. Ce sont de grands bassins peu profonds dans lesquels la concentration en sel commence. »

Max : « Ben oui, si c’est pas profond et que l’eau s’évapore, il y a de plus en plus de sel. »

Léo : « On dit que le sel se concentre. »

Le chevalier : « Puis l’eau arrive dans les adernes. Elles ont deux fonctions : continuer la concentration en sel et stocker de l’eau pour alimenter les bassins suivants. »

Léo : « Ils s’appellent comment les bassins suivants ? »

Le chevalier : « Ce sont les œillets. C’est dans ces derniers bassins qu’a lieu la récolte. Comme vous le voyez sur le schéma, ils sont alimentés par un étroit canal appelle délivre. »

Léo : « Tu nous emmènes voir des œillets s’il te plaît. »

Le chevalier : « Si tu veux mon Léo. Avançons un peu. »

Max : « Dis bonome, ils fonctionnent pas tous les marais ici. Regarde dans quel état ils sont ! »

107-4 07 Marais salants 107-4 08 Marais salants

Léo : « Celui-ci fonctionne Maxou. Regarde ! Il y a des tas de sel sur le côté. »

107-4 09 Marais salantsMax : « Je crois voir ce qu’il se passe… Au centre de la foto, il y a la délivre. De chaque côté se sont les fares. Puis il y a les œillets. On va les voir ! »

Léo : « On appelle comment les étroites zones de boue séchées qui séparent les bassins ? »

Le chevalier : « Ce sont les ponts Léo. Ils sont très fragiles et demandent beaucoup d’entretien. »

Max : « Et il faut enlever les végétos aussi ! Ça doit être difficile d’être paludier oulala ! »

Le chevalier : « Il y a énormément de travail, c’est vrai. Voilà… »

107-4 10 Marais salantsLéo : « On avance encore un peu ! On verra mieux ! »

Le chevalier : « D’accord mon Léo 🙂 »

107-4 12 Marais salants 107-4 13 Marais salants

Léo : « On voit le sel ! »

Max : « Il y a une croûte sur l’eau ! »

Le chevalier : « C’est la fleur de sel. Elle ne se forme que par fort vent et se récolte à part. On dit qu’elle se cueille. Ce sont les plus petit cristaux qui restent à la surface. Je crois qu’elle ne représente que 10 % de la récolte totale. »

Max : « Et le reste ? »

Le chevalier : « Dans les œillets, le sel est tellement concentré qu’il cristallise en gros cristaux qui se déposent sur le fond. Les œillets sont aussi appelés cristallisoirs. »

Max : « Et le paludier ramasse le sel avec son long râteau. Il a un nom ce long râteau ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 Il n’y a pas que les scientifiques qui utilisent des noms compliqués que personne connaît 🙂 Ce long râteau est un las. Le paludier entasse ensuite le sel sur la ladure pour qu’il s’égoutte. Puis il est entassé sur une plate-forme, le trémet, avant d’être entreposé dans des salorges, ou magasins à sels. »

Max : « Le vocabulaire des paludiers est aussi riche que celui des scientifiques dis donc ! »

Léo : « Je voulais venir voir les marais salants mais il faut pas me faire d’interrogation. Pfff ! »

Le chevalier : « Non, nous sommes là en touristes 🙂 Un dernier mot. C’est le saunier qui vient récupérer le sel et le transporter. »

Léo : « Chevalier. »

Le chevalier : « Oui mon Léo. »

Léo : « Tu peux remontrer la dernière foto s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Bien sûr. »

Max : « Léo a vu quelque chose ! »

107-4 13 Marais salants

Léo : « Regardez dans le bassin du milieu : l’eau est rose. Comment ça se fait ? »

Le chevalier : « La couleur varie en fonction des micro-organismes qui vivent dans l’eau et de la salinité. Par faible salinité, ce sont des algues vertes unicellulaires qui prolifèrent. »

Max : « Et l’eau est verte 🙂 »

Le chevalier : « Avec une salinité moyenne, de petites crevettes peuvent colorer l’eau en orange. Mais je ne les connais pas ces petites crevettes. »

Max : « Vous avez jamais été présentés 🙂 »

Le chevalier : « A mon grand regret 🙂 Par forte salinité, seules les algues Dunaliella salina survivent. Elles colorent l’eau en rose, voire en rouge, quand elles sont très nombreuses. »

Léo : « C’est dommage qu’on puisse pas aller voir si ce sont les Dunaliella ou les crevettes qui colorent comme ça. »

Max : « Ça m’a l’air rose. Ça doit être Dunaliella. »

Léo : « Mais on est pas sûrs. »

Le chevalier : « Mon Léo, es-tu satisfait de la visite ? »

Léo : « Oui mon bonome 🙂 Merci mon bonome d’avoir pris le temps de nous avoir expliqué les marais salants. »

Le chevalier : « Ce fut un plaisir mon petitours 🙂 »

Max : « Bonome, on a plus le temps d’aller ailleurs maintenant ? »

Le chevalier : « Je n’en ai pas le courage Maxou. J’ai déjà beaucoup marché et il y a plus d’une heure de chevauchée pour le retour… »

Max : « Oui, je comprends. Merci bonomou 🙂 C’était une bien belle journée. Même que Léo a cru qu’on était tout mort au paradis 🙂 »

Léo : « Ça ressemblait beaucoup 🙂 »

Max : « Pas assez de zoisos pour le paradis Léo ! »

Léo : « Tu en as jamais assez ! »

Max : « Pour un haut lieu de l’ornithologie nous avons rien vu d’extraordinaire ! »

Le chevalier : « Oui, mais je pense qu’il faut venir l’hiver. Ou aux inter-saisons lors du passage des migrateurs. »

Max : « Pour le moment, on arrive à notre monture. Bonome, nous on se poche. Et ça m’étonnerait pas qu’on s’endorme 🙂 »

Le chevalier : « Vous allez digérer le chocolat 🙂 »

107-4 14 Une sterne 107-4 15 Une sterne

Une sterne qui passe…

Le soir, après le repas…

Max : « C’est l’heure de la soirée fotos ! Bonome, installe l’ordinateur ! Léo, apporte le chocolat ! »

Léo : « Max, tu sais bien que le chevalier le cache ! »

Max : « Bonome ! Le chocolat ! Moi j’apporte nos beaux livres de zoisos ! »

Léo : « Tu vas jamais réussir à porter les deux livres ! … Bonome ! Max a voulu porter les deux livres de zoisos et il est tout crabouillé dessous ! »

Le chevalier (qui arrive en courant) : « Mon Maxou ! Comment vas-tu ? »

Max : « Mmmm… Un peu crabouillé… Les livres vont bien ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 Je les prends. Tu peux marcher ? »

Max : « Oui oui… Allez, soirée fotos ! »

On s’est installés dans la chambre. Bonome s’est allongé et Léo a grimpé sur l’oreiller pour lui gratouiller les tempes. De temps en temps, bonome faisait semblant de ronronner 🙂 Moi, je suis resté à côté de l’ordinateur pour appuyer sur le bouton pour avoir la foto suivante. On en a regardé des centaines. On pensait même plus au chocolat. Puis Léo est allé s’asseoir sur le ventre de bonome et c’est lui qui s’est fait gratouiller. Alors j’ai lancé le diaporama automatique et je suis allé à côté de Léo pour avoir des gratouillis aussi. On a ronronné tous les deux pendant que les fotos défilaient. Bonome est un peu fou dans sa tête. Il a fait 180 000 fotos depuis qu’il a son appareil et ça fait que trois ans. Alors des fotos, il y en a à regarder 🙂 Puis les gratouillis se sont arrêtés. Bonome s’était endormi. J’ai éteint l’ordinateur, et on l’a poussé tout au bout du lit. On pouvait pas le ranger. On est trop petits. Puis Léo s’est installé contre son grand chevalier. J’ai compris qu’il irait pas dans son lit. Et j’ai fait comme lui. Tu sais Princesse, ça me fait bizarre de dire ça, mais je crois que Léo aime bonome encore plus que moi. C’est peut-être à cause de sa vie d’avant. Il a passé toute sa vie d’avant suspendu à une clé d’armoire. Moi, au moins, je voyais des choses au château. Mais tu sais, je suis pas jaloux. Je l’aime beaucoup mon Léo et je te remercie de nous l’avoir envoyé. On est bien tous les trois.

Voilà Princesse, c’était notre longue journée sur l’Île d’Ut. Je t’embrasse et j’espère que tu vas bien.

Bien plus tard…

Max : « Bonome ! Viens voir 🙂 »

Le chevalier : « J’arrive Maxou. Que se passe t-il ? »

Max : « Regarde ! Brindille a envoyé une foto d’Arthur qui lit mon blog 🙂 Il faudra aller le voir un jour 🙂 »

IMG_1398Merci à Ludéo pour son aide précieuse. Si si 🙂

Continuer la promenade

107-3 l’Île d’Ut – Le Phare des Baleines

Samedi 23 Juillet, An III (suite)

Max : « C’est bien de chevaucher dans la poche de ta chemise 🙂 »

Le chevalier : « Vous allez être couverts de petits insectes écrasés 🙂 »

Max : « Meu non ! »

Léo : « Qu’est ce qu’on va voir au Phare des Baleines ? Il y a des baleines ? »

Le chevalier : « Je ne pense pas mon petitours. »

Léo : « 🙂 »

Max : « Il y a des zoisos ? »

Le chevalier : « Je l’espère. Mais n’oubliez pas que nous sommes en été. Nous ne verrons pas les visiteurs d’hiver. »

Max : « Bonome, c’est quoi ce bâtiment ? »

107-3 01 Le bâtimentLe chevalier : « C’est un ancien hangar qui abritait un bateau du secours en mer. »

Max : « Et il y a plus de bateau ? »

Le chevalier : « Apparemment non. »

Max : « Plus de secours en mer ? »

Le chevalier : « Si, bien sûr. Les bateaux sont plus puissants et vont plus vite maintenant, alors il n’est plus nécessaire d’en mettre partout. En plus, ici, à marée basse, il est difficile de sortir le bateau. »

Max : « On peut aller dans le hangar ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. C’est par là que nous allons accéder à l’estran. »

Max : « Oulala ! Qu’est ce qu’il a ce petitours ! Bonome ! Il est tout cassé ! »

107-3 02 Le panneau 107-3 03 Le petitours

Le chevalier : « Il a été secouru Maxou. »

Max : « Il a dû avoir mal ! Le pauvre ! Tu veux pas l’adopter ? »

Le chevalier : « Max, c’est une foto 🙂 »

Max : « Pauvre petitours. J’espère qu’il va mieux. »

Léo : « Dites, vous avez lu les consignes de sauvetage ? »

Max : « Non. Qu’est ce qu’elles disent ? »

Léo : « Je crois qu’elles disent des erreurs 🙂 Je cite : ’Introduire dans les intestins de la fumée de tabac par le fondement, en se servant de la machine fumigatoire. »

Max : « 😀 »

Léo : « Attends, c’est pas fini ! ‘Chatouiller le dedans du nez et de la gorge avec la barbe d’une petite plume, souffler dans le nez du tabac.’ »

Max : « 😀 Oulala ! Tu as raison. Elles disent des erreurs les consignes ! »

Le chevalier : « C’était la façon de secourir les noyés en 1871. »

Max : « En introduisant de la fumée de tabac dans les intestins par le fondement ? C’est original 🙂 »

Léo : « Chevalier, si on tombe à l’eau, on veut pas être secouru comme ça ! »

Max : « Oulala non ! »

Léo : « Bon, on va voir les zoisos ! Ça nous fera oublier les erreurs de cette affiche 🙂 »

Max : « La science a fait des progrès depuis ! »

Léo : « Il y a des Laridés tout mélangés ! On peut aller les voir ? »

107-3 04 Des goélandsLe chevalier : « Oui mon petitours. Allez-y. »

Léo : « Tu viens pas avec nous ? »

Le chevalier : « Je vous rejoins. J’aime bien vous voir courir vers les zoisos 🙂 »

Max : « Qui vois-tu comme Laridés mon Léo ? »

Léo : « Des goélands argentés et des marins. »

Max : « Et des juvéniles. Mais il faut pas le dire à bonome, il perdrait encore des cheveux 🙂 »

Léo : « Dis Max, ça t’embête pas qu’il m’appelle mon petitours ? »

Max : « Ben non ! Tu es son petitours toi aussi. »

Léo : « Mais tu l’étais avant. »

Max : « Ça change rien pour moi tu sais. Bonome a deux petizours maintenant. Je suis son petitours et toi aussi. »

Le chevalier : « Vous voyez de beaux Laridés ? »

Max : « Il y a des goélands marins… »

107-3 05 Des goélands 107-3 06 Des goélands

Léo : « Et des goélands argentés. »

107-3 07 Des goélands 107-3 08 Des goélands

Léo : « Des juvéniles aussi. Mais il faut pas te le dire 🙂 »

Le chevalier : « Je les ai vus 🙂 Rien de spécial ? »

Léo : « Non, j’avais lu qu’on pouvait voir des labbes parasites ou d’autres zoisos. Mais ça doit être l’hiver. »

Max : « Et même en cherchant bien, on voit pas de goéland pontique… »

Léo : « Et la mer est beaucoup montée. »

Max : « Bonome, je vois bien le phare. Mais c’est quoi l’autre tour ? »

107-3 09 Le phareLe chevalier : « C’est un sémaphore Maxou. »

Léo : « C’est quoi un sémaphore ? »

Le chevalier : « C’est un poste de signalisation pour communiquer par des signaux optiques. »

Max : « C’est pour parler aux bateaux avec de la lumière ? »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « D’accord. Bon, la marée est trop haute. On peut pas inspecter. Qu’est ce qu’on fait ? »

Léo : « J’ai une idée ! »

Max : « Dis nous ! »

Léo : « Notre ami le vent souffle un peu et il y a des Laridés. On pourrait aller s’allonger sur le sable et les regarder planer dans le vent 🙂 »

Max : « Bonne idée ! On y va ! »

On a couru sur la plage sans donner de signal de départ. Bonome a pas couru, lui. Il nous a rejoints calmement. Moi, je suis tombé dans le sable ! Poum le petitours ! On a choisi un bon endroit pour installer ma serviette et on s’est allongés pour regarder les Laridés tournoyer dans le vent.

107-3 10 Un goéland 107-3 11 Un goéland

Un goéland argenté est passé au-dessus de nous et nous a regardés avec curiosité. On lui a fait des signes avec nos pattes. On était un peu des sémaphores 🙂 Mais pour zoisos. Le goéland avait l’air très intrigué par ces deux petizours allongés sur le sable qui faisaient des signes aux zoisos en souriant. Et il a vu le chevalier qui souriait au vent. Il a dû croire qu’on était fous dans nos têtes et il a rejoint ses copains Laridés. Je sais pas ce qu’il leur a dit mais après, il y a eu plein de goélands qui sont passés au-dessus de nous. En fait, ils passaient pas vraiment. Ils se mettaient face au vent et essayaient de rester stationnaires. Et on agitait nos pattes pour les saluer en rigolant. On cherchait même plus à connaître leur espèce.

107-3 12 Un goéland 107-3 13 Un goéland 107-3 14 Un goéland

Pendant ce temps, bonome regardait la mer en souriant au vent. Et il a fotoé d’autres Laridés. Il était intrigué par un argenté qui jouait avec un morceau de bivalve.

107-3 15 Un goéland 107-3 16 Un goéland

Il le prenait, le laissait tomber, allait le rechercher. Il devait s’ennuyer et s’amusait tout seul.

Puis il y a eu un couple sur l’estran et un juvénile qui planait au-dessus des vagues…

107-3 17 Deux goélands argentés 107-3 18 Un goéland

Puis bonome s’est allongé à nos côtés. Au début, il a fotoé un peu.

107-3 19 Deux goélands 107-3 20 Deux goélands
107-3 21 Deux goélands 107-3 22 Deux goélands

Puis il a posé l’appareil et a profité de la beauté, du soleil qui brûle un peu la peau sans qu’on le sente à cause du vent, et des embruns. De très légers embruns, qui nous salent la peau et le pelage. On était bien, tous les trois, à regarder les zoisos voler. Je reconnais que c’est pas très sérieux comme inspection Princesse. Mais on peut pas toujours être sérieux. Bonome fait très bien sa mission. Il s’est accordé un petit moment de repos avec ses petizours. Il faut pas le gronder Princesse.

Le chevalier : « Léo, veux-tu toujours aller aux marais salants ? »

Léo : « Oui mon bonome 🙂 Mais seulement si tu es pas trop fatigué. Tu as déjà beaucoup marché aujourd’hui. »

Le chevalier : « Max ? »

Max : « Je suis d’accord ! »

Le chevalier : « J’ai faim. On pourrait aller manger une gaufre au chocolat avant d’aller dans les marais. »

Max : « Et tu pourrais étudier la chocolatophagie des petizours 🙂 »

Le chevalier : « Je connais déjà 🙂 Les petizours se jettent sur le chocolat comme deux petits goinfres. Ils s’en mettent partout, de la tête aux pieds, puis ils disent qu’ils ont trop mangé et geignent parce qu’ils ont un gros ventre. »

Max : « Léo, tu connais ces petizours toi ? »

Léo : « Il faut reconnaître qu’il a pas tout à fait tort 🙂 »

Max : « C’est pas notre faute bonome. C’est trop bon le chocolat 🙂 »

Continuer la promenade

107-2 L’Île d’Ut – Loix

Samedi 23 Juillet, An III (suite)

Léo : « Rholala ! C’était bien l’Îleau des Niges ! »

Max : « C’est une bien belle réserve naturelle. Mais je suis quand même déçu. J’avais lu qu’on pouvait y observer beaucoup de zoisos. C’est un site connu des ornithologues ! »

Léo : « Tu es déçu ? »

Max : « Juste un peu. On a vu de beau zoisos mais quand même rien d’extra-ordinaire. On les connaissait déjà tous ! »

Le chevalier : « C’est vrai Maxou. Mais je pense que l’hiver est une saison plus propice à l’ornithologie. Et puis nous y étions à marée descendante. Les oiseaux vont se nourrir sur l’estran à ce moment. »

Max : « A marée descendante ? Pourquoi on est pas allés au bord de la mer si la marée était descendante ? »

Le chevalier : « Elle aurait été trop haute à notre arrivée. Il fallait attendre. »

Max : « Mais maintenant, elle va remonter quand on va aller sur l’estran. Et on pourra pas rester aussi longtemps qu’on veut ! Pfff ! »

Léo : « Maxou ronchonne 🙂 »

Max : « Et toi tu te chiffonnes 🙂 »

Léo : « On va où maintenant ? »

Max : « Ben Léo, il nous l’a dit ce matin ! »

Léo : « Tu sais toi ? »

Max : « Heu… On va au deuxième endroit de la journée 🙂 »

Le chevalier : « Nous allons à Loix. Enfin, à l’ouest de Loix, sur l’estran qui borde l’île. Puis nous longerons le Fier d’Ars. »

Léo : « Tu peux nous montrer la carte s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Bien sûr Léo. Dès que nous arriverons 🙂 »

Léo : « Ah ben oui 🙂 Pas pendant la chevauchée. Je suis bête moi 🙂 »

Max : « On arrive bientôt ? »

Le chevalier : « Oui, nous laisserons notre monture ici. »

Max : « Tu vas encore tout marcher… »

Le chevalier : « Oui Maxou 🙂 Pour vous montrer des oiseaux 🙂 »

Léo : « C’est gentil 🙂 Tu nous montres la carte ? »

Le chevalier : « La voici. »

Carte Loix

Max : « Je vois Loix. D’accord. C’est sur le bleu. C’est quoi le bleu ? »

Le chevalier : « C’est le Kimméridgien inférieur. »

Max : « Encore ! Mais on l’a déjà vu ! »

Le chevalier : « Ici, c’est sa base. Je me demande même s’il n’y a pas le sommet de l’oxfordien supérieur à l’ouest du secteur. »

Léo : « Et le marron ? »

Le chevalier : « Je n’arrive pas à lire… MzG2 peut-être… »

Max : « Tu parles le géologien ? »

Le chevalier : « Ce sont les abréviations pour des terrains très récents. MzG2 indique des alluvions marines très récentes. »

Léo : « Et le jaune, avec un D dessus ? »

Le chevalier : « Ce sont des dunes. »

Léo : « Des dunes ? Avec du sable ? Alors l’Île d’Ut est surtout constituée de dunes sur les calcaires et les marnes du Kimméridgien. »

Max : « Il faudra étudier ça pour notre grande synthèse régionale. »

Le chevalier : « Oui Max. Tu en parles, mais vas-tu la faire ? »

Max : « Oui bonome. Je m’y mets dès la rentrée. Pendant que tu iras à la schola. »

Le chevalier : « Tu ne viendras pas avec moi ? »

Max : « Je redoutais ce moment. Bonome, il faut que je te parle. On peut s’asseoir ? »

Le chevalier : « Asseyons-nous. »

Max : « Bonome, je veux plus être maître-assistant à la schola. »

Le chevalier : « D’accord. »

Max : « D’accord ? C’est tout ? »

Le chevalier : « Oui Maxou 🙂 Tu es libre. Tu ne veux plus être maître-assistant à la schola. C’est ton choix. »

Max : « Tu demandes pas d’explications ? »

Le chevalier : « Je n’ai pas à en demander. Je regrette juste que tu ne viennes plus avec moi. »

Max : « Je pourrai venir de temps en temps si tu veux. Mais plus comme maître-assistant. Comme ton petitours. Et il y a quelques élèves que j’aimerais voir grandir. On s’y attache à ces machins 🙂 »

Le chevalier : « 🙂 Bien mon petitours. On va zoisoter ? »

Max : « On y va 🙂 »

Léo (discrètement, à Max) : « Tu vois que c’était pas si terrible. Je comprends pas pourquoi tu avais peur de lui annoncer. »

Max : « Je sais pas… J’avais peur qu’il le prenne mal. »

Le chevalier : « Je t’entends Maxou. Pourquoi l’aurais-je mal pris ? »

Max : « Parce que tu aimais bien que je sois ton assistant. »

Le chevalier : « Oui, mais si tu n’as plus envie, il ne faut plus venir. »

Max : « Merci bonomou 🙂 J’aurai plus de temps pour graver mon blog et former Léo. »

Le chevalier : « Et pour chahuter avec lui dans la cabane en mon absence 🙂 »

Max : « On est des juvéniles bonome 🙂 Alors on chahute 🙂 »

Le chevalier : « 🙂 Bien. Nous voici sur l’estran. »

107-2 01 L'estranMax : « Oulala ! Ça c’est un grand estran ! »

Le chevalier : « Oui. Nous regardons vers la passe qui permet l’entrée dans le Fier d’Ars. Le chenal est très étroit à marée basse. Il se trouve juste avant la dune que nous apercevons au loin. »

Léo : « Et on va tout droit ? »

Le chevalier : « Oui, dans quelques centaines de mètres nous irons vers la gauche. Nous serons en bordure du Fier. Je crois qu’il y a une espèce de chenal bordé de digues. »

Max : « Pour que la mer entre pas complètement dans l’île. »

Le chevalier : « Exact. Il y a une zone marécageuse à l’intérieur de cette digue, La Lasse. Nous y verrons peut-être des oiseaux. »

Léo : « Chouette alors ! »

Max : « Bonome, c’est quoi cette vase ? »

107-2 02 L'estranLe chevalier : « Bonne question… Les alluvions marines récentes ? Une couche de marnes du Kimméridgien ? Je ferai des recherche. Je n’avais pas prévu de faire de la géologie. »

Léo : « Et les galets… Vous pensez qu’il y a des fossiles ? »

Max : « Tu veux fossiler ? »

Léo : « Je sais pas. Mais je voudrais voir si on trouve des fossiles. »

Le chevalier : « Allons voir… »

Max : « Trouvé ! »

107-2 03 Un fossile

Max : « C’est un Mollusque Bivalve à côte radiales. Mais on peut pas savoir qui c’est. »

Léo : « On pourra fossiler un peu au retour ? »

Le chevalier : « Si tu veux. Pour le moment, on zoisote 🙂 »

Léo : « J’aperçois déjà une barge rousse. »

107-2 04 Une barge rousseMax : « Limosa lapponica, Scolopacidés. Il y en a une autre là. »

107-2 05 Une autre barge rousseLéo : « Et là-bas il y en a deux. »

107-2 06 Deux barges rousses

Max : « Il y a une unipattiste. La pauvre ! Bonome, tu devrais inventer la prothèse pour zoisos unipattistes. On ouvrirait un cabinet de prothésiste pour zoisos. Et ils viendraient se faire réparer chez nous. »

Le chevalier : « Et nous n’aurions plus le temps de faire nos inspections. Tu sais Maxou, elle n’a pas l’air de souffrir de sa patte manquante. »

Max : « Elle a dû avoir très mal quand même. »

Léo : « Excusez-moi de vous déranger mais j’ai vu quelque chose par terre. On peut regarder ? »

107-2 07 Une araignée de mer 107-2 08 Une araignée de mer 107-2 09 Une araignée de mer

Max : « C’est un zanimo tout mort. Un Crustacé Malacostracé Brachyoures. Mais je sais pas la suite. »

Léo : « Oulala, tu en connais des choses. Tu peux expliquer ? »

Max : « J’aurais du commencer par dire que c’est un Arthropode. Parce qu’il a une carapace et des pattes articulées. Après, c’est parce que je connais un peu. J’ai pas tout regardé. Crustacé c’est à cause des deux paires d’antennes. Malacostracé je sais plus pourquoi.

Le chevalier : « Veux-tu de l’aide ? »

Max : « Oui, s’il te plaît. Le corps est constitué de trois parties : la tête, le thorax et l’abdomen. La tête comporte 5 segments, le thorax en a huit et l’abdomen six ou sept. Parmi ces Malacostracés il y en a qui ont dix pattes. Ce sont les Décapodes. »

Max : « J’avais oublié les Décapodes… »

Le chevalier : « Ensuite, on peut dire que c’est un Brachyoure. »

Max : « Tu expliques les Brachyoures s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Leur carapace est aplatie, avec une bordure acérée et fusionnée avec la carapace ventrale sous la bouche. L’abdomen est petit et rabattu en permanence sous la carapace. Les péréiopodes, ou pattes, sont adaptés à la marche ou la nage à l’exception des premiers qui sont transformés en pinces. »

Léo : « Chevalier, il faut pas nous faire une interrogation de crustacés s’il te plaît. Ou alors tu nous laisses réviser avant. Parce que c’est compliqué les Crustacés. »

Max : « Tu en as dans ta collection ? »

Le chevalier : « Oui, quelques uns. »

Max : « Alors tu nous les montreras au retour. Et ce zanimo, tu le connais ? »

Le chevalier : « Pas exactement. C’est une araignée de mer. »

Max : « Les araignées sont pas des Crustacés ! Ce sont des Arachnides ! »

Le chevalier : « Je sais mon petitours. Mais les noms vernaculaires ne sont pas toujours satisfaisants. »

Max : « Et en scientifique, il s’appelle comment ? »

Le chevalier : « Ce ‘zanimo’ est du genre Maja. C’est peut-être l’espèce squinado, famille des Majidés. »

Léo : « C’est normal qu’elle soit couverte d’algues ? »

Le chevalier : « Là, je pense que c’est l’effet des vagues. Vous avez dû remarquer que sa carapace est couverte de pointes acérées. Les algues se sont plantées sur ces pointes. Quand l’araignée de mer est vivante, elle se couvre volontiers d’algues pour se camoufler. »

Max : « Elles sont futées les araignées de mer 🙂 Se sont des prédateurs ? »

Le chevalier : « Pas vraiment. Elles sont surtout détritivores et nécrophages, comme beaucoup de Crustacés. »

Léo : « Elles nettoient la mer. »

Max : « Merci bonome, grâce à toi on connaît un peu mieux les Crustacés. Mais les Crustacés sont pas des zoisos. »

Léo : « Ça c’est sûr ! »

Max : « Léo, il y a un goéland. Il va te chiffonner ou pas ? »

Léo : « Il faut le regarder pour savoir 🙂 »

107-2 10 Une goéland argentéLéo : « Non, ça va. Il me chiffonne pas 🙂 C’est un argenté, Larus argentatus, Laridés. »

Max : « Ouf ! »

Léo : « Et tout là-bas, il y a un groupe de sternes pierregarin. Il faut aller les voir. »

107-2 11 Des sternes pierregarinLe chevalier : « Et je dois avancer sur des cailloux tout cassés… »

Léo : « Si tu veux on y va pas. »

Le chevalier : « Non Léo. Ce ne sont pas quelques cailloux tout cassés qui vont m’arrêter ! »

Max : « Tu fais attention quand même bonome. Parce que sinon tu vas être comme les cailloux. »

Léo : « Max, regarde… »

107-2 12 Un goélandMax : « Ah… Celui-là te chiffonne… Forcément… »

Léo : « Ben oui ! »

Max : « Il a les pattes grises. Pfff… »

Léo : « Ben oui ! J’ai jamais vu ça dans nos beaux livres de zoisos ! »

Max : « Bonome, pourquoi ils font rien qu’à nous embêter les goélands de l’Île d’Ut ? »

Le chevalier : « 🙂 Ils ne vous embêtent pas. Vous regardez de plus en plus attentivement et vous ne laissez plus passer aucun détail. Ni aucun zoiso. »

Max : « Mais c’est qui ce goéland ! »

Le chevalier : « Négligez la couleur des pattes. »

Max : « Je diraid goéland brun alors. »

Léo : « Moi aussi. »

Le chevalier : « Alors c’est un goéland brun 🙂 »

Léo : « On s’approche des sternes… »

Max : « Un peu trop à leur goût ! Elles nous crient dessus ! »

107-2 13 Des sternes pierregarin 107-2 14 Des sternes pierregarin

Léo : « Il y a un petit ! »

107-2 15 Des sternes pierregarinMax : « C’est le plumage usé ! Il est plus tout neuf. »

Léo : « Ça fait longtemps qu’il est sorti de son œuf 🙂 »

Max : « Mais les adultes le gardent bien quand même. »

Léo : « Zutalor ! On s’est trop approchés ! Elles s’envolent ! »

107-2 16 Des sternes pierregarinMax : « C’est beau les sternes… »

Léo : « Tu dis ça de tous les zoisos 🙂 »

Max : « Et toi, tous les zoisos c’est ton préféré 🙂 »

Léo : « Ouiiii 🙂 »

Max : « Oh ! La drôle de mouette ! »

107-2 19 Une drole de mouetteLéo : « Sur l’Île d’Ut, il y a pas des Laridés. Il y a que des Chiffonnidés ! C’est qui encore cette mouette ! »

Max : « En plus, on la voit pas bien ! »

Léo : « Elle a le bec sale. On peut pas savoir si elle a une tâche noire au bout. »

Max : « Et on voit pas si les rémiges sont blanches… »

Léo : « Les pattes sont cachées. On voit que la bague… »

Max : « Il y a que la couleur de la tête. »

Léo : « Mais c’est pas très typique. »

Max : « Ça ressemble à la mouette mélanocéphale. »

Léo : « Mais on peut pas savoir. »

Max : « Et tu es encore tout chiffonné. »

Léo : « En plus, on se fait crier dessus par une sterne ! »

Le chevalier : « Asseyez-vous. Je vais essayer de la fotoer. »

107-2 17 Une sterne pierragarinMax : « Si on s’éloigne pas, elle va continuer à nous crier dessus. »

Léo : « Oui ! Et elle va voler juste au-dessus de nous. On va bien la voir et bonome pourra faire de belles fotos. On peut même s’allonger pour la regarder 🙂 »

107-2 20 Une sterne pierragarin 107-2 21 Une sterne pierragarin
107-2 22 Une sterne pierragarin 107-2 23 Une sterne pierragarin
107-2 24 Une sterne pierragarin 107-2 25 Une sterne pierragarin

Max : « Léo… Léo ! Bonome, Léo s’est endormi. Il s’est allongé et il s’est endormi 🙂 »

Le chevalier : « 🙂 Pourrais-tu le réveiller doucement ? »

Max : « Oui bonome. »

Le chevalier : « Réellement doucement, s’il te plaît. »

Max : « Oui bonome. En lui gratouillant le front… Peu-tit Lé-oo… Ré-vei-lleu toi… »

Léo : « Mmmm… Je me suis endormi en sursaut 🙂 »

Max : « Tu as pas vu la sterne alors. C’est dommage. »

Léo : « Chevalier, tu as fotoé ? »

Le chevalier : « Oui Léo. »

Léo : « Tu me montreras ce soir s’il te plaît ? »

Max : « Ce soir, après le repas, on installe l’ordinateur dans la chambre et on regarde toutes les fotos. Avec supplément gratouillis. Et jusqu’à ce qu’on s’endorme. Soirée fotos ! »

Léo : « Max, tu pourrais demander avant de décider. »

Max : « Tu veux bien Léo ? »

Léo : « T’es trop bête ! C’est pas à moi qu’il fallait demander 🙂 »

Max : « Bonome, si le supplément gratouillis est pour toi ? »

Le chevalier : « D’accord ! Et je ronronnerai comme un gros chat 🙂 »

Max : « On pourrait inviter Mounette… »

Le chevalier : « Non. Pas de chat dans la chambre. »

Max : « Oui bonome. Dis, est-ce que les Insectes Coléoptères avec des grosses mandibules peuvent manger des petizours ? Parce qu’il y en a un qui s’approche tout doucement. »

107-2 26 Une cicindelle 107-2 27 Une cicindelle

Le chevalier : « C’est une cicindèle maritime. »

Max : « On la connaît déjà ! On l’a vue sur l’Île Où On Va à Pieds ! Mais je me souviens plus de son nom en scientifique. »

Le chevalier : « Calomera littoralis, Cicindélidés. »

Léo : « Et elle mange quoi avec ses grosses mandibules ? »

Le chevalier : « Des limaces, des escargots, des vers de terre… »

Léo : « Pas des petizours ? »

Le chevalier : « Non, pas à ma connaissance. »

Léo : « Je propose quand même un repli stratégique. La petitoursophagie est peu documentée dans la littérature scientifique. Je voudrais pas être le sujet d’une publication moi. »

Max : « Repli stratégique accepté ! »

Le chevalier : « Vous reculez face à un insecte ? »

Max : « Tout à fait. »

Léo : « Et nous l’assumons. »

Max : « Ses mandibules bonome. Tu as vu ses mandibules ? »

Léo : « On veut pas se faire dévorer vivant. »

Max : « Et puis, il y a un autre site à inspecter avant d’aller aux marais salants. Alors il faut retourner à notre monture. »

Le chevalier : « Allons-y alors, et laissons la cicindèle en paix. Dites, je pense à quelque chose : vous pensez que je pourrais publier un article dans une grande revue scientifique sur la petitoursophagie chez les Cicindèlidés ? »

Max : « Léo, tu penses que je pourrais publier un article dans une grande revue scientifique sur la bonomophagie chez les Petitursidés ? »

Léo : « Je peux t’aider à l’écrire si tu veux 🙂 »

Le chevalier : « 🙂 Je propose plutôt d’étudier la chocolatophagie des Petitursidés ce soir en regardant les fotos. »

Max : « Ça, c’est une bonne idée ! Double supplément gratouillis pour toi ! »

Le chevalier : « Avec vos pattes pleines de chocolat ? »

Max : « Tu es jamais content ! On propose de prendre soin de toi et tu ronchonnes. Je te signale qu’il y a des instituts de beauté qui proposent des bains de chocolat. Ou des massages au chocolat. »

Léo : « Je propose que nous reprenions l’inspection. On est revenus aux argiles au nom bizarre. On sait pas ce que c’est. »

107-2 28 L'estranMax : « Elles ont l’air posées sur les calcaires. Moi je pense que ce sont des alluvions marines. Comment on peut savoir bonome ? »

Le chevalier : « Il faudrait étudier le contenu. Les alluvions marines récentes contiennent une faune de bivalves semblable à celle qu’on peut observer dans la région : des scobiculaires (scobicularia plana), des coques (Cardium edulis) et des huîtres (Ostrea edulis). »

Max : « Il faut tout creuser et chercher des coquilles ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « On a pas de pelle. On peut pas creuser. Il faudra revenir pour faire la géologie. »

Le chevalier : « Pour ta grande synthèse régionale ? »

Max : « Exactement ! »

Léo : « On a le temps de fossiler ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

Léo : « J’aime bien que tu m’appelles mon petitours 🙂 »

Le chevalier : « Tu es mon petitours Léo 🙂 »

Léo : « Tu le dis surtout à Max. »

Max : « C’est vrai ça ! »

Le chevalier : « Je te demande pardon mon Léo. Toi aussi tu auras un supplément gratouillis ce soir 🙂 »

Max : « Et pas moi ? »

Léo : « Ben non 🙂 On va où pour fossiler ? »

Le chevalier : « Un peu plus loin. Venez voir. »

107-2 36 L'estranMax : « Comment tu sais qu’il y a des fossiles ici ? »

Le chevalier : « Parce que je sais lire une carte géologique Maxou. Il y a un symbole qui indique les sites fossilifères. Il ressemble à un F mais symétrisé. »

Max : « Et donc, selon toi, il y a des fossiles ici ? »

Le chevalier : « D’après la carte, oui. »

Léo : « Alors on cherche ! »

Max : « J’en ai un ! Un Mollusque Bivalve ! »

Léo : « Moi aussi ! »

107-2 29 Un bivalve fossile 107-2 30 Un autre bivalve fossile

Max : « Et là ! Un Brachiopode ! »

107-2 32 Un brachiopode fossile 107-2 33 Un autre brachiopode fossile

Léo : « Il y en a beaucoup des Brachiopodes ! J’en ai déjà vu trois au quatre ! »

Max : « Bonome, tu peux les prendre pour ma collection ? »

Le chevalier : « Si tu veux. »

Léo : « Encore d’autres ! Rholala ! Tout ça de fossiles ! »

107-2 34 encore un autre 107-2 35 Et encore un

Max : « Et là il y a un morceau de corail ! »

107-2 31 Du corail

On est restés un moment à ramasser des fossiles. En fait, bonome nous regardait. Nous on cavalait partout et, quand on avait trouvé un fossile, on le lui apportait. Il avait l’air tout attendri pas ses petizours le grand chevalier 🙂 Et fier aussi. Du coup, il a pas pensé à nous fotoer pour te montrer. Au bout d’un moment il s’est assis par terre. Il s’est mouillé les fesses 🙂 Et il continuait à nous regarder. Puis Léo, en lui ramenant un énième fossile, a grimpé sur ses genoux. Alors je les ai rejoints et on a regardé la mer monter. C’était pas une bonne idée parce qu’après on devait aller au Phare des Baleines. Et, en restant longtemps ici, on aurait plus le temps d’aller sur l’estran au Phare des Baleines. Ben on était bien tous les trois à regarder monter la mer. Le vent est pas venu, par discrétion. Il nous a laissés tous les trois. Puis un courlis cendré est passé.

107-2 37 Un courlis cendré 107-2 38 Un courlis cendré

Léo s’est serré très fort contre son bonome et il a sauté par terre.

Léo : « En route tous les deux ! On va quand même pas rester toute la journée ici ! »

Bonome avait mis nos fossiles dans ses poches de pantalon. Alors on a été obligés de se pocher dans la chemise 🙂

Voilà Princesse. Et ça, c’était qu’une partie de la journée 🙂 On se retrouve au Phare des Baleines.

Continuer la promenade

107-1 L’Île d’Ut, l’Îleau des Niges

Samedi 23 Juillet, An III

Max : « Bonjour bonome 🙂 Bien dormi ? »

Le chevalier : « Très bien, je te remercie. Et toi ? »

Max : « Un peu agité. J’étais impatient 🙂 »

Léo : « Bonjour chevalier 🙂 »

Le chevalier : « Bonjour Léo. Je suppose que toi aussi tu as eu un sommeil agité. »

Léo : « Un peu 🙂 Dis, pendant que tu dormais encore j’ai fait quelques recherches sur l’Île d’Ut. »

Max : « Léonou, laisse bonome se caféiner. Tu sais bien que son cerveau fonctionne pas avant qu’il boive son café 🙂 »

Le chevalier : « Je vois que vous me l’avez préparé. Merci 🙂 Tu as fait des recherches ? Je peux savoir ? »

Léo : « Oui, je cherchais des cartes et j’ai trouvé la carte géologique de l’île d’Ut 🙂 »

Le chevalier : « Toi, tu es allé sur le site du Bureau de Recherches Géologiques et Minières 🙂 »

Léo : « InfoTerre 🙂 Tu peux nous montrer où tu nous emmènes s’il te plaît 🙂 »

Le chevalier : « Bien sûr. Montre-moi la carte… »

Ile d'Ut

Le chevalier : « Alors d’abord nous irons dans la réserve naturelle de l’Îleau des Niges (1) puis nous irons du côté de Loix (2) et enfin au phare des Baleines (3). S’il nous reste du temps nous trouverons bien un autre site à explorer. »

Léo : « Merci chevalier. »

Max : « Bonome, c’est pas très logique ça. On va là, on revient ici, on repart là-bas… »

Le chevalier : « Il faut tenir compte de la marée Maxou. »

Léo : « D’accord. C’est toi qui sais. »

Le chevalier : « Êtes-vous prêts ? Pouvons-nous partir ? »

On est pas partis tout de suite. Il fallait qu’on s’habille et qu’on se chocolate. Bonome s’est moqué de nous parce qu’on se moque de lui avec son café du matin. Mais nous, il nous faut notre chocolat 🙂 Puis on s’est débarbouillés et on a enfilé nos sacados. On peut pas partir sans nos sacados 🙂 C’est seulement après tout ça qu’on a tout chevauché. La chevauchée a été un peu longue. Et il a fallu traverser un grand pont qui va du continent à l’île. C’était très impressionnant. Puis on a tout traversé l’île pour aller jusqu’à la réserve naturelle. Avec Léo, on tenait pas en place. On allait inspecter des nouveaux Royaumes avec des tas de zoisos ! En tout cas, c’est ce qu’ils disent dans les sites que j’ai consultés. Parce qu’il y a pas que Léo qui a fait des recherches 🙂

A l’Îleau des Niges…

Léo : « Rholala ! Comme c’est bôôôô ! »

107-1 01 Le paysage

Max : « C’est vrai que c’est un beau paysage 🙂 Mais il y a pas beaucoup d’eau. La nature doit avoir soif. »

Le chevalier : « Max, nous sommes à marée basse. C’est pour cela que le canal paraît vide. »

Max : « Mais bonome, on est au milieu des terres ici. Il y a pas la marée ! »

Le chevalier : « Si ! Tu sais, sur cette île, nous ne serons jamais loin de la mer 🙂 Regardez la carte. »

Fiers d'Ars

Léo : « C’est la carte géologique ! Tu l’as agrandie 🙂 Elles sont belles les cartes géologiques. »

Le chevalier : « Oui, j’aime beaucoup. Merci au site du BRGM 🙂 »

Max : « C’est pas toujours facile à lire. Surtout là. On voit pas bien la limite entre la terre et la mer. Mes lecteurs vont pas bien comprendre. »

Le chevalier : « Tes lecteurs sont intelligents Maxou, sinon ils ne te liraient pas 🙂 »

Max : « Vil flatteur ! On est où là ? »

Le chevalier : « Voyez-vous la Pointe des Niges ? »

Léo : « Ben oui, tu l’a indiquée sur la carte ! »

Le chevalier : « C’est par là que nous allons. Vous voyez sûrement la zone centrale de la carte, celle qui est couverte de pointillés. C’est ce qu’on appelle le Fier d’Ars. Cette zone est directement sous l’influence de la marée. Autour, en blanc bleuté, ce sont des marais. Les canaux se remplissent à marée haute puis se vident à marée basse. »

Max : « D’accord, je vois. C’est une île bizarre alors, avec la mer autour et un peu dedans aussi 🙂 »

Le chevalier : « C’est ça 🙂 »

Léo : « Chevalier, tu peux fotoer l’aigrette garzette s’il te plaît ? »

Le chevalier : « C’est fait 🙂 »

107-1 02 Une aigrette garzette

Max : « Alors on peut avancer. Parce qu’on va beaucoup marcher aujourd’hui 🙂 »

Léo : « C’est tout du marais comme ici ? »

Le chevalier : « Ce sera comme cela partout où nous irons ce matin mon Léo. »

Léo : « On va voir de beaux zoisos alors 🙂 »

Max : « On peut pas savoir Léo. Peut-être, peut-être pas… »

Léo : « Il y a déjà un beau héron cendré 🙂 »

107-1 03 Un héron cendré

Max : « Ardea cinerea, Ardéidés. Mais c’était pas la peine de venir ici pour en voir. »

Léo : « Max, profite un peu. C’est un beau zoiso le héron cendré. Et elle est très belle cette île. On s’en fiche si on le connaît déjà le héron. On inspecte un nouveau Royaume. »

Max : « Il s’envole ! »

Le chevalier : « Fotoé ! »

107-1 04 L'envol du heron 107-1 05 L'envol du héron

Max : « Il fait chaud, vous trouvez pas ? »

Le chevalier : « Si, heureusement j’ai pris beaucoup d’eau. Vous avez soif ? »

Max : « Moi non, ça va pour le moment. »

Léo : « Non merci chevalier. »

Max : « Mais si on marche beaucoup, sous cette chaleur… »

Le chevalier : « Je vois 🙂 Grimpez ! »

Max : « Merci bonome ! Viens Léo, on se poche 🙂 »

Léo : « Rhoooo ! »

Max : « Il y a un juvénile de goéland ! On te demande pas qui c’est sinon tu vas encore perdre des cheveux 🙂 »

107-1 06 Des LaridésLéo : « En arrière plan, il y a une aigrette garzette et un héron cendré 🙂 »

Max : « Et a droite, il y a des Laridés ! »

107-1 07 Des Laridés 107-1 08 Des Laridés

Léo : « Rholala ! Vous avez vu ? »

Max : « Un goéland marin, Larus maritimus, et des mouettes qui rigolent, Chroicocephalus ridibundus. »

Léo : « Max ! Regarde bien voyons ! »

Max : « Je regarde bien ! … Ah oui ! J’avais pas vu 🙁 Il y a une jeune mouette qui rigole 🙂 »

Princesse, il faut que je te dise. Je sais pas pourquoi, mais l’appareil à fotoer de bonome était pas en forme ce jour là. Il a tout fotoé le poussin de mouette qui rigole. Mais les fotos étaient floues. Il y a que ces deux là qui sont présentables. Faut pas en vouloir à bonome.

107-1 09 Un beau paysageLéo : « Rholala ! C’est beau ! Ça va être comme ça toute la matinée ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas mon Léo. C’est la première fois que je viens sur l’Île d’Ut. »

Max : « Si c’est toujours comme ça, Léonou va pas arrêter de rholalaer 🙂 »

Léo : « C’est pas de ma faute si je suis sensible à la beauté. »

Max : « Je te l’accorde mon cousin 🙂 »

Léo : « Je te remercie mon cousin 🙂 »

Max : « Il y a une famille de cygnes, Cygnus olor, Anséridés. On peut aller les voir ? »

Le chevalier : « Ne vous approchez pas trop. »

107-1 10 Une famille de cygnesMax : « Vous avez vu comme ils s’étirent les pattes ? C’est rigolo 🙂 »

Léo : « Tu peux fotoer un petit qui s’étire la patte s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Bien sûr mon Léo. »

107-1 11 Un petit cygne 107-1 12 Un petit cygne

Léo : « Ils se l’étirent ou ils se la reposent ? »

Le chevalier : « Les deux. Ils l’étirent avant de la reposer. »

Max : « Ben oui. On fait ça aussi nous. Après une longue promenade on s’étire bien et après on se repose. »

Léo : « Ben oui, mais on met pas nos pattes dans des positions comme ça 🙂 »

Max : « Peut-être qu’on devrait 🙂 »

Léo : « Max, il y a un générateur aléatoire de câlin là-bas 🙂 »

Max : « Un rapace ? Où ? C’est qui ? Oui, je le vois ! C’est un faucon crécerelle, Falco tinnunculus, Falconidés. »

107-1 14 Un faucon crécerelleMax : « Alors, voyons ça… Je vois pas bien… Et toi Léo ? »

Léo : « Pas assez pour savoir si c’est un mâle ou une femelle. »

Max : « Zutalor ! On peut s’approcher ? »

Le chevalier : « Non. Pas envie. Je me souviens d’un petitours qui trouvait que je sortais trop des chemins. Il avait même écrit à Princesse qu’il se demandait si je savais ce qu’est un chemin. Je tiens compte de ses remarques et je reste sagement là où il ne se fait pas piquer les fesses. »

Max : « Il a fait ça ce petitours ? Il était tout jeune, c’est pour ça 🙂 »

Léo : « Chevalier, de l’autre côté, c’est aussi sous l’influence de la marée ? »

107-1 15 Un beau paysageLe chevalier : « Non Léo. »

Léo : « Il a pas plu beaucoup ces derniers temps alors. Maxou avait raison : la nature a soif. »

Max : « Et si il y a pas d’eau, il y a pas de zoisos… »

Léo : « Regardez… »

107-1 16 Encore le paysage 107-1 17 Encore le paysage

Max : « Tiens, Léo a laissé tomber sa mâchoire 🙂 »

Le chevalier : « Il faut reconnaître que cette réserve est magnifique 🙂 »

Léo : « Rho oui alors ! »

Max : « Mais il y a pas beaucoup de zoisos… Tu peux zoomer le goéland s’il te plaît. »

107-1 18 Un goéland qui chiffonne LéoMax : « Gris foncé mais pas trop, pattes jaunes… C’est un goéland brun. Larus fuscus, Laridés. »

Léo : « Il y a quelque chose qui me chiffonne avec ce goéland… »

Max : « Demande à bonome de te repasser 🙂 »

Léo : « T’es trop bête 🙂 »

Le chevalier : « Qu’est ce qui te chiffonne Léo ? »

Léo : « Les goélands bruns ont des taches blanches rondes sur les pointes noires. Et ils ont une tâche rouge sur la mandibule inférieures. Lui il a pas ces critères… »

Max : « Bien vu Léo ! »

Léo : « Et puis, il est pas assez foncé. Ça va pas ça, pour un goéland brun… »

Max : « Pas assez foncé ? Alors, avec des pattes jaunes, c’est un goéland leucophée, Larus michaellis. Ça explique la tâche rouge qui dépasse sur la mandibule supérieure. Mais pas l’absence de points blancs… Bonome, il faut trouver, sinon Léo va être tout chiffonné. »

Le chevalier : « Pauvre Léo 🙂 C’est à moi de trancher ? »

Max : « Oui bonome. »

Le chevalier : « Oulala ! Quelle responsabilité ! J’opterais pour le leucophée. Mais sans certitude. »

Max : « Ben voilà ! Léo va être tout chiffonné toute la journée ! Pfff… Pauvre Léo. »

Léo : « On étudiera ce cas dans la cabane ce soir… »

Le chevalier : « Bien Léo. En attendant, avançons. J’aimerais aller le long de la digue qui sépare le Fier d’Ars des marais. Il y a de nombreuses écluses qui régulent l’entrée de l’eau dans le marais. »

Max : « On pourra y aller, dans le Fier d’Ars ? »

Le chevalier : « Non Maxou. C’est une vaste zone vaseuse. »

Max : « Ah oui. On s’enfoncerait dans la vase… On va le voir quand même ? »

Le chevalier : « Oui, nous arrivons. Regardez… »

107-1 19 Un autre paysageMax : « Ah oui ! En effet ! C’est vaseux ! Il faut pas y aller bonome. »

Léo : « Il y a un zoiso… »

107-1 20 Un courlisMax : « C’est un courlis. Mais il faut trouver l’espèce sinon Léo va être encore pire chiffonné ! Oulala ! »

Léo : « On arrivera pas d’aussi loin. »

Max : « On peut essayer… Le bec est un peu long. Trop pour un courlis corlieu. C’est un cendré alors. En tout cas, c’est ce que j’hypothéserai. Numenius arquata, Scolopacidés. »

Léo : « Oui, ça se défend. D’accord pour le courlis cendré. Je suis pas plus chiffonné 🙂 »

Le chevalier : « Continuons dans les marais. Nous irons plus tard sur la digue, de l’autre côté. »

Max : « D’accord bonome. »

107-1 21 Encore un autre paysageMax : « Pfff ! C’est tout sec ! Ils pourraient pas ouvrir un peu les écluses ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas. »

Léo : « Il y a encore un faucon crécerelle. »

107-1 22 Un faucon crécerelle 107-1 23 Un faucon crécerelle

Max : « Tête grise, moustaches sombres : c’est un mâle. »

Léo : « C’est monsieur faucon alors. Bonjour monsieur faucon 🙂 »

Max : « Elles sont belles les fleurs violettes. On les aurait pas déjà vues ? »

Le chevalier : « Si, sur l’Île Où On Va à Pieds. C’est une lavande de mer. Limonium sp., Plombaginacées. »

Max : « Tu donnes que le genre ? Tu précises pas l’espèce ? »

Le chevalier : « Max, comment veux-tu que j’identifie précisément l’espèce à cette distance ? »

Max : « Oui c’est vrai. Pardon bonome. C’est déjà bien d’identifier le genre. Bravo bonome ! »

Léo : « Faut pas te moquer Maxou. »

Max : « Je me moque même pas ! Pour une fois que je l’encourage ! »

Le chevalier : « Merci mon petitours 🙂 »

Léo : « Il faut avancer, parce que le programme est chargé aujourd’hui. »

Max : « On y va Léo, on y va ! »

Léo : « Tiens, des Anatidés ! »

107-1 24 Des tadornes de Belon 107-1 25 Des bernaches du Canada

Max : « À gauche, ce sont des tadornes juvéniles et à droite, des bernaches du Canada. »

Léo : « Tadorna tadorna et Brenta canadensis. »

Max : « On voit bien que les tadornes sont des juvéniles. »

Léo : « Ils ont pas encore les bonnes couleurs. »

Max : « Pas de bande pectorale marron. »

Léo : « Et surtout le visage. C’est bien les couleurs du visage des juvéniles. Ça se voit bien. »

Le chevalier : « Vous vous rendez compte des progrès que vous avez fait en ornithologie ? »

Max : « On est de grands zoisologues maintenant 🙂 »

Léo : « Tu dis ça parce qu’on reconnaît les tadornes juvéniles au premier coup d’œil ? »

Le chevalier : « Oui. »

Léo : « C’est vrai qu’on se pose plus la question. On les voit et on sait. Hopla ! Comme dirait Max 🙂 »

Max : « C’est toi qui nous as appris bonome. »

Léo : « Et on a de beaux livres de zoisos alors on peut étudier et réviser:) »

Max : « Je crois que Léo va rholalaer 🙂 »

Léo : « Pourq… Rholalaaaa ! »

107-1 26 Le paysage 107-1 27 Le paysage

Léo : « On est déjà morts ? On est au paradis ? »

Max : « Nous sommes tous les trois, dans un paysage magnifique… C’est possible. Non, il y a pas assez de zoisos. On est pas encore tout morts au paradis, Léo 🙂 Au paradis, ça doit être tout pareil mais avec plus de zoisos. Là, il y a qu’une aigrette garzette. »

107-1 29 Une aigrette garzetteLéo : « Rholala… Merci bonome de nous avoir emmenés sur l’Île d’Ut 🙂 Rhooo ! Ça continue… »

107-1 30 Comme c'est beauMax : « Et il y a des zoisos… On est peut-être tout morts alors… »

Léo : « Oui ben si c’est comme ça quand on est tout morts, c’est pas grave du tout d’être tout mort 🙂 »

Le chevalier : « Mes petizours, je suis ravi que l’inspection vous plaise. Mais cessez de parler d’être tout morts s’il vous plaît. »

Léo : « Oui oui, si tu veux. On va voir qui c’est les zoisos. Allez, venez. »

Max : « Je vois un nid de sternes pierregarins, Sterna hirundo, Laridés. »

107-1 31 Un nid de sternes pierregarins 107-1 32 Un nid de sternes pierregarins

Léo : « Et il y a un poussin dedans ! Rhooo la chance ! J’en avais jamais vu ! »

Max : « Et des chevaliers guignettes, Actitis hypoleucos, Scolopacidés. C’est bizarre que la sterne les chasse pas. »

Le chevalier : « Effectivement. Les sternes n’aiment pas trop que d’autres oiseaux s’approchent de leur nid. Or, là, les guignettes sont vraiment très proches… »

Léo : « Dans le Gros Livre de la Religion, il est écrit qu’au paradis, le loup sera proche de l’agneau et le lion de la gazelle. Enfin, quelque chose comme ça. Je me souviens plus exactement. Et là, la sterne laisse les chevaliers venir sur leur nid alors qu’il y a un poussin… »

Le chevalier : « Mon Léo… »

Léo : « Mon bonome 🙂 »

Le chevalier : « Nous ne sommes pas au paradis. J’en suis désolé. »

Léo : « D’accord. Mais ça ressemble quand même un peu. C’est un avant goût 🙂 Comme ça on sait ce qui nous attend si on est sages 🙂 »

Le chevalier : « Vous êtes sages 🙂 »

Léo : « Assez pour avoir un câlin ? »

Max : « Pas maintenant Léo ! On a d’autres zoisos à voir ! Allez, viens ! »

Léo : « A la pause alors. D’accord bonome ? »

Le chevalier : « D’accord 🙂 »

Max : « Tu vois ! Il y a des avocettes élégantes, Recurvirostrata avosetta, Récurvirostridés. »

107-1 33 Des avocettes élégantes 107-1 34 Des avocettes élégantes

Léo : « Si je dis pas des erreurs, il y a un juvénile 🙂 »

Max : « Les parents le surveillent pendant qu’il se nourrit. Ils ont l’air fiers de leur petit. »

Léo : « Les points noirs qu’on voit sur l’eau, ce sont des insectes ? »

Le chevalier : « Je crois bien. »

Léo : « Alors c’est pas dur de se nourrir dans cet étang. »

Max : « Léo, regarde par là ! »

Léo : « Rhoooo ! Un autre couple de sternes ! »

107-1 35 Un couple de sternes pierregarins

Max : « Je crois que monsieur sterne voudrait faire des œufs avec madame 🙂 »

Léo : « Ils font la parade dans le nid. Il a toutes ses chances monsieur sterne 🙂 »

Max : « Ce sont les dernières négociations. ‘Oui, je veux bien faire des œufs avec toi mais si tu participes aux tâches ménagères. Je veux pas tout faire toute seule. Et puis, tu iras chercher des beaux poissons pour nos petits. Et gare à toi si tu t’arrêtes au bistrot avec tes copains !’ À ce moment là, monsieur sterne, il promet tout ce que veut madame sterne 🙂 »

Léo : « 🙂 Max, tu dis encore des bêtises 🙂 »

Max : « Oui, mais je vous ai fait rigoler 🙂 On continue bonome ? »

Le chevalier : « Oui, le chemin se poursuit encore. Allons-y… »

Léo : « Un grand cormoran ! »

107-1 36 Un grand cormoran

Max : « Phalacrocorax carbo, Phalacrocoracidés. On en voit pas beaucoup à la mer. »

Léo : « C’est vrai ça ! On en voit presque plus dans les Royaumes de chez nous. »

Le chevalier : « Les colonies en bord de mer sont beaucoup plus peuplées. Nous n’allons pas dans les bons endroits pour les voir. »

Max : « C’est quoi les bons endroits pour voir des grands cormorans ? »

Le chevalier : « En bord de mer, ils apprécient les falaises sur lesquelles ils nichent. En Bretagne ce sont plutôt les cormorans huppés qui nichent dans les falaises. »

Max : « Les cormorans huppés ? »

Le chevalier : « Phalacrocorax aristotelis, oui. »

Max : « On en a pas vu en Bretagne. Pourquoi ? »

Le chevalier : « Nous ne sommes pas allés aux bons endroits je suppose. »

Léo : « Alors il faut retourner en Bretagne ! »

Max : « Voilà ! Léo va faire une crise de nostalgie bretonne ! Léo, je te rappelle que si on retourne en Bretagne, bonome va redevenir sauvage ! Tu veux qu’il redevienne sauvage et qu’il vive tout nu dans un terrier ? »

Léo : « Si on est avec lui et qu’on est en Bretagne, ça me dérange pas 🙂 »

Max : « J’en reste bouche bée ! »

Léo : « Ça veut dire que tu vas plus parler ? Chouette alors ! »

Le chevalier : « 🙂 »

Max (au chevalier) : « Et toi tu souris ! Pfff ! »

Léo : « Il y a deux goélands sur l’eau… Ils sont étranges aussi ceux-là. »

107-1 37 Des goélands 107-1 38 Des goélands

Max : « C’est peut-être encore des leucophées… »

Léo : « Sûrement… »

Max : « Tu vas pas encore être chiffonné ? »

Léo : « C’est parce qu’il existe le goéland pontique, Larus cachinnans. Il ressemble un peu aux argentés et aux leucophées. Il est rare et on l’a jamais vu. Alors je me dis que, peut-être… »

Max : « Je vois. Tu regardes bien tous les goélands pour voir si, par hasard, il y aurait pas un pontique égaré. Je comprends. Mais le goéland qui crie, il a bien les pattes roses. C’est un argenté. »

Léo : « Oui, je l’ai vu. Je l’ai entendu surtout 🙂 »

107-1 39 Un goéland qui crie

Le chevalier : « Mes petizours, le chemin rejoint une route très fréquentée par les vélos. Je propose que nous fassions une pause puis que nous fassions demi-tour pour aller explorer la digue. Êtes-vous d’accord ? »

Max : « Moi oui. Et Léo aussi je suppose. Tu vas l’avoir ton câlin 🙂 »

Le chevalier : « Tu peux te joindre à nous tu sais. »

Max : « Mais j’y compte bien ! »

Max et Léo : « Rrrroooonnnn rrrroooonnnn… »

Le chevalier : « Vous savez que le ronronnement est une caractéristique des félins juvéniles normalement. »

Max : « On s’en fiche ! »

Max et Léo : « Rrrroooonnnn rrrroooonnnn… »

Le chevalier : « Bien, il va falloir y aller maintenant. »

Max : « Non. »

Le chevalier : « Comment ça, non ? »

Max : « Ben non. C’est pas difficile à comprendre quand même, ‘non’. »

Le chevalier : « Nous restons là ? »

Max : « Ben oui 🙂 On reste sur tes genoux et tu nous gratouilles le front. C’est très bien comme ça. »

Le chevalier : « Et nous allons rester longtemps comme ça ? »

Max : « Oui 🙂 »

Léo : « Peut-être même qu’on redevenir sauvages ici 🙂 Tu pourras creuser un terrier dans le marais. »

Max : « Mais évite de te mettre tout nu quand même. Sauvage, mais habillé. »

Le chevalier : « Bien. Je vous laisse redevenir sauvages. Moi, je continue l’inspection. »

Max : « NON ! NOUS LAISSE PAS ! »

Léo : « On vient avec toi ! »

Le chevalier : « D’accord. Alors pochez-vous. Et il est interdit de ronchonner 🙂 »

Max : « D’accord bonome. »

Léo : « A tes ordres bonome ! »

Max : « On va sur la digue le long du Fier d’Ars ? »

Le chevalier : « Oui, je ne pense pas que nous y verrons des choses extraordinaires mais j’ai envie d’aller voir. »

Max : « Ben oui. Il faut aller inspecter. On peut savoir avant si c’est bien. »

Léo : « Tiens, une avocette élégante 🙂 »

107-1 41 Une avocette éléganteMax : « Bonome, tu te souviens que, un jour, tu m’avais emmené au Royaume des Chevaliers parce que tu avais aperçu sur une foto de la veille une avocette. Tu espérais la revoir. »

Le chevalier : « Je me souviens Maxou. »

Max : « C’était la première fois que tu en voyais une ? »

Le chevalier : « Oui Maxou 🙂 »

Max : « On les connaît bien maintenant les avocettes élégantes. Mais on est pas amis. »

Léo : « Pourquoi ? »

Max : « C’est comme ça Léonou. On peut pas expliquer l’amitié. On les aime beaucoup les avocettes élégantes et elles se sauvent pas quand on s’approche. On est copains. Mais pas amis. Oulala ! Des goélands ! Léo va encore être tout chiffonné 🙂 »

107-1 42 Deux goélands bruns 107-1 43 Deux goélands bruns

Léo : « Ben non. Je me chiffonne pas toujours moi 🙂 Ceux là sont vraiment des goélands bruns. Larus fuscus. Ça se voit bien. »

Max : « Ouf ! Et là, dans le nid, on va dire que c’est un argenté. Comme ça on aura vu quatre espèces aujourd’hui. »

107-1 44 Un goéland dans son nid

Léo : « Mais on sait pas vraiment puisqu’on le voit pas bien. »

Max : « Non. Mais on va pas le déranger dans son nid juste pour voir qui c’est ! Il a l’air de couver. Ou alors il se repose. Et il faut pas embêter les zoisos quand ils couvent ou qu’ils se reposent. »

Léo : « Mais on peut pas dire que c’est un goéland argenté. On sait pas. Il faut pas tricher. »

Max : « D’accord Léo. Tu as raison Léo. Tu as toujours raison Léo. »

Léo : « C’est pas vrai. Moi aussi je dis des erreurs parfois. Mais jamais exprès. Rhoooo ! »

Max : « Bonome, Léo a raison une fois de plus. Rhoooo ! Qu’est ce que c’est beau ! »

107-1 45 Encore un beau paysageLe chevalier : « Oui, effectivement. Tu as eu raison de vouloir venir sur cette île. Sans toi, je n’en aurais pas eu le courage. »

Max : « Tu étais jamais venu ? »

Le chevalier : « Jamais. »

Max : « Même pas à l’ère primaire ? »

Le chevalier : « 🙂 Max ! Tu sais, la forme de cette île a beaucoup varié au cours des derniers siècles. Je ne sais pas à quoi elle ressemblerait sans les digues qui la protègent des assauts de la mer côté Atlantique ou de l’envasement dans le Fier d’Ars. »

Max : « Qu’est ce que tu regardes Léo ? »

Léo : « Le goéland qui se fait sécher les ailes. Il est très beau. Tu pourrais le zoomer chevalier ? S’il te plaît. »

Le chevalier : « Bien sûr Léo. Voilà. »

107-1 46 Un grand cormoranMax : « Devant lui il y a encore un goéland brun qui chiffonne pas Léo 🙂 »

107-1 47 Un goéland argentéLéo : « Et là, il y a un goéland argenté. Larus argentatus. C’est vraiment un argenté celui-là. Tu vois, c’était pas la peine de tricher tout à l’heure. On a vraiment vu les quatre espèces. »

Max : « Peut-être qu’on verra un goéland cendré aussi. »

Léo : « Moi, j’aimerais bien voir un goéland pontique un jour. J’ai ouï dire qu’ils se mélangeaient parfois avec les autres espèces. Il faudra bien regarder quand on verra des Laridés tout mélangés. »

Le chevalier : « Oui Léo. Moi aussi j’aimerais en voir 🙂 Bon, nous avançons sur la digue et il n’y a rien d’exceptionnel. Je vais faire une pause pour m’hydrater et nous retournons à notre monture. »

Max : « D’accord. Mais avance encore un peu s’il te plaît. J’ai l’impression que le virage là-bas est plus favorable à la zoisologie 🙂 »

Le chevalier : « Pas plus loin que ce virage Maxou. La journée va être longue tu sais. »

Max : « Oui, mais j’ai vu des zoisos ! »

Le chevalier : « Voilà. Alors, où sont-ils ces zoisos ? »

Max : « Regarde ! Sur l’autre rive ! Ils cherchent du manger ! »

107-1 48 Deux chevaliers gambettesLe chevalier : « Tu les as vu d’aussi loin ! Tu as de superzieux toi aussi ! »

Max : « Merci bonomou 🙂 Tu les fotoes et tu nous montres. Parce qu’ils sont trop loin pour qu’on les identifie. »

Léo : « On dirait des chevaliers gambettes. »

Max : « Tringa totanus, Scolopacidés. »

Léo : « Oh ! On a un visiteur ! »

107-1 49 Un rougequeue noirMax : « C’est un rougequeue noir. D’après sa couleur, je dirais que c’est un mâle adulte. »

Léo : « Phoenicurus ochruros, Muscicapidés. Il est venu nous voir 🙂 »

Max : « Bonjour rougequeue noir 🙂 »

Léo : « C’est un curieux. Il voulait apercevoir le grand chevalier avec ses petizours 🙂 »

Max : « Notre réputation nous précède 🙂 »

Léo : « Il est venu. Il a vu. Il est reparti 🙂 »

Max : « Par contre monsieur linotte mélodieuse est pas venu pour nous voir. Il est venu manger. Regardez le ! »

107-1 50 Une linotte mélodieuse mâle 107-1 51 Une linotte mélodieuse mâle
107-1 52 Une linotte mélodieuse mâle 107-1 53 Une linotte mélodieuse mâle
107-1 54 Une linotte mélodieuse mâle 107-1 55 Une linotte mélodieuse mâle

Léo : « C’est un beau zoiso la linotte mélodieuse. »

Max : « Bonome les aime beaucoup. C’est un peu ses chouchous zoisos. Mais je sais pas pourquoi. »

Léo : « Il y a une femelle ici. Elle est belle, elle aussi. »

107-1 56 Une linotte mélodieuse femelle 107-1 57 Une linotte mélodieuse femelle

Max : « Elle est plus discrète. Elle est pas rouge comme le mâle. »

Léo : « C’est pour mieux se cacher mon enfant 🙂 »

Max : « Allez bonome ! Il faut retourner à notre monture maintenant. Tu as assez bu. »

Le chevalier : « Il fait très chaud Maxou. Il faut que je m’hydrate. »

Léo : « Pour une fois qu’il boit de l’eau ! Tu devrais le laisser faire. »

Max : « Bonome, c’est vrai que le café ça déshydrate ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. La caféine est un diurétique. »

Max : « Un diurétique ? Ça fait faire pipi ? Alors on perd de l’eau et on se déshydrate. Il faut pas te caféiner par ce temps bonome. Oulala non ! »

Le chevalier : « C’est pour cela que je bois de l’eau 🙂 Allons-y. »

Au retour, on a vu un courlis cendré qui cherchait du manger sur la vase.

107-1 59 Un courlis 107-1 60 Un courlis 107-1 61 Un courlis

Avec son long bec, il peut attraper les petits zanimos qui sont sur, et même, dans la vase. Gloub le petit zanimo 🙂 Et puis on avançait, on avançait… et il y avait pas de zoisos… Et d’un coup, on a vu une étrangeté 🙂

107-1 62 Un bateau tout cassé 107-1 63 Un bateau tout cassé

Max : « Bonome, c’est qui ce bateau ? »

Léo : « Il est tout cassé. Il doit moins bien flotter maintenant. »

Max : « Mais il a encore son moteur. C’est important pour avancer un moteur. »

Léo : « Mais lui, il avance plus beaucoup. »

Max : « Bonome, tu connais l’histoire de ce bateau ? C’est tonton Yvon ? »

Le chevalier : « 🙂 Je ne le connais pas celui-là. »

Léo : « Il y a comme une poésie qui se dégage de tes fotos. C’est très beau. Tu devrais faire de la foto chevalier 🙂 »

Max : « C’est dommage que tu connaisses pas son histoire. J’aime bien quand tu racontes des histoires. »

Le chevalier : « Désolé Maxou. »

Max : « C’est pas grave bonome. »

Léo : « Pfff ! Il fait chaud ! »

Max : « Ben oui, tu portes ton pantalon ! C’est pas la peine par cette chaleur ! »

Léo : « Je suis un petitours civilisé moi ! Et j’ai ma pudeur. Alors je garde mon pantalon. Tant pis si j’ai chaud. Et puis je voudrais pas me faire piquer les fesses ! En plus, c’est bonome qui me l’a offert. Alors je le porte. Ça me fait plaisir de lui faire plaisir 🙂 »

Max : « Alors te plains pas que tu as chaud ! »

Le chevalier : « Vous n’allez quand même pas vous chamailler ! »

Max : « Non non. »

Léo : « On est sages. »

Max : « Et il y a une bergeronnette printanière alors c’est pas le moment de se chamailler ! »

107-1 64 Une bergeronnette 107-1 65 Une bergeronnette

Léo : « Elle s’est posée puis elle est repartie. »

Max : « Elle aussi est venue nous voir 🙂 »

Léo : « Pourquoi c’est pas les zoisos qu’on a jamais vus qui viennent nous voir ? »

Max : « Parce qu’ils ont pas pu faire le bec à oreilles ! Les bergeronnettes, ou les rougequeues, nous connaissent déjà. Alors ils parlent entre eux et les curieux viennent nous voir. Mais les zoisos qui nous connaissent pas peuvent pas parler de nous entre eux. »

Léo : « Chevalier, c’est quoi ça ? »

107-1 66 Un marais salant 107-1 67 Un marais salant

Le chevalier : « C’est un marais salant Léo. »

Léo : « C’est quoi un marais salant ? »

Le chevalier : « C’est là où les hommes prennent le sel de la mer. »

Max : « Ils prennent le sel de la mer ? J’espère qu’ils lui disent merci ! »

Léo : « Tu veux bien nous expliquer les marais salants s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Pas maintenant Léo. En fin de journée, si nous avons le temps, je vous emmènerai dans un marais salant bien plus grand que celui-ci et je vous expliquerai. »

Léo : « Tu promets ? J’aimerais savoir les marais salants moi. »

Le chevalier : « Je te le promets si nous avons le temps. »

Léo : « D’accord. On inspecte les trois sites prévus et après, si tu es pas trop fatigué, on ira au marais salant. Merci chevalier. »

Max : « Pour le moment, on regarde le rassemblement d’aigrettes garzettes 🙂 »

107-1 68 Des aigrettes garzettes 107-1 69 Des aigrettes garzettes

Léo : « Rholala ! Tout ça d’aigrettes garzettes ! On en a jamais vu autant en même temps ! »

Max : « Pourquoi elles sont toutes rassemblées ici ? Et on dirait qu’elles se chamaillent un peu. Tu les grondes pas, elles ? »

Le chevalier : « Ce ne sont pas mes aigrettes garzettes 🙂 »

Max : « D’accord. Mais pourquoi elles sont rassemblées ? Tu as une hypothèse ? »

Le chevalier : « Peut-être… »

Max : « Dis-nous ! »

Le chevalier : « Vous voyez bien qu’elles sont dans un petit ruisseau et qu’il y a une ouverture derrière elles. »

Max : « Elle est fermée l’ouverture ! »

Le chevalier : « Oui, c’est vrai 🙂 Mais on peut supposer qu’à ce niveau, l’eau est légèrement plus profonde. Et les petits poissons doivent venir se réfugier à cet endroit quand l’eau baisse. »

Max : « C’est intéressant comme hypothèse. Ce serait donc un restaurant à aigrettes garzettes. Et elles se chamailleraient pour avoir la meilleure place. »

Léo : « Oui, ça se tient. »

Max : « Bon, on avance. Le programme s’est chargé un peu plus encore, si on doit aller au marais salant. Au trot bonome ! »

Léo : « Le faucon crécerelle est encore là ! »

107-1 70 Un faucon crécerelle

Max : « Tu crois que c’est le même que tout à l’heure ? »

Léo : « Il est exactement sur la même branche. »

Max : « Alors c’est son perchoir. On le voit mieux. On regarde ? »

Léo : « Oui ! »

Max : « Le dessus de la tête est marron et la queue a des rayures. »

Léo : « Alors c’est une femelle ! Bonjour madame faucon 🙂 On a vu votre mari tout à l’heure. Vous avez des petits dans le quartier ? »

Max : « Vous voulez bien nous les présenter ? »

Le chevalier : « Je crois que je les entends piailler dans le bosquet de l’autre côté du chemin. »

Max : « Mais tu vas pas vouloir qu’on aille voir. »

Le chevalier : « Non Maxou. Ce ne serait pas raisonnable. Ni très gentil. La maman et les petits auraient peur. »

Max : « Oui. Et on pourrait pas grimper dans l’arbre pour les voir dans leur nid. Mais on peut penser qu’il y a des petits faucons crécerelles. C’est une bonne nouvelle. Il va bien ce Royaume. On pourra le dire à Princesse. »

Léo : « Il va bien et il est magnifique 🙂 »

Max : « Tu as beaucoup rholalaé, en effet 🙂 »

Léo : « On va passer le long de l’étang où il y avait le poussin de mouette. On va peut-être le revoir… »

Max : « Je le vois pas. »

Léo : « Il a dû partir. »

Max : « Mais il y a des zoisos sur le rocher… »

107-1 71 Des zoisosLéo : « Tiens ! Un tadorne adulte ! »

Max : « Il est pas parti muer tout là-bas lui ? »

Léo : « Dis tadorne, tu sais que tu dois aller muer tout là-bas ? Tu as oublié ? »

Max : « Il dort. Il ira plus tard. Il a bien le droit de s’accorder des vacances. Les zoms viennent beaucoup en vacances sur l’Île d’Ut. Pourquoi pas les tadornes ? »

Léo : « 🙂 Il y a aussi des mouettes qui rigolent. »

Max : « Et une échasse blanche. »

Léo : « Ils ont l’air de bien s’entendre. »

Le chevalier : « Ils ne se chamaillent pas, eux ! »

Max : « On s’est même pas chamaillés ! »

Léo : « On a été sages ! »

Max : « Même que ça fait longtemps qu’on s’est pas chamaillés ! »

Le chevalier : « C’est vrai. Vous êtes d’adorables petizours. »

Max : « Ben oui. »

Léo : « On pourra se pocher dans la poche de ta chemise pendant la chevauchée ? »

Max : « Oh oui ! Face au vent ! »

Le chevalier : « Si vous voulez. »

Max : « Bonome, c’est quoi ça ? »

107-1 72 Un hotel à insectes

Le chevalier : « Ça, mon petitours, c’est un hôtel à insectes 🙂 »

Max : « Un hôtel à insectes ? Pour les insectes qui viennent en vacances à l’Île d’Ut ? Ils peuvent réserver une semaine en pension complète avec petit-déjeuner au lit ? »

Le chevalier : « 🙂 C’est pour les insectes locaux. Chaque élément accueille une espèce, ou un groupe d’espèces particulier. Je ne connais pas assez pour vous donner les détails. Mais il doit y avoir des Hyménoptères solitaires, des coccinelles, des perce-oreilles… »

Max : « Et pourquoi on a pas un hôtel à insectes dans notre cabane ? »

Le chevalier : « Où le mettrait-on ? »

Max : « On va y réfléchir… Alors on est des naturalistes, et on aurait même pas d’hôtel à insectes ! Ça va pas du tout, ça bonome ! »

Léo : « Max, on a déjà des restaurants à zoisos à chaque fenêtre ! »

Max : « On pourrait l’installer dans le jardin de la cabane de Charentmaritimie ! »

Le chevalier : « Nous allons y réfléchir. Pour le moment pochez-vous dans ma chemise. »

Max : « Allez Léonou ! On grimpe ! »

Le chevalier : « Vous êtes installés ? »

Max : « Oui bonome ! »

Le chevalier : « Alors en route ! »

Voilà Princesse, pour la première partie de la journée sur l’Île d’Ut. C’est une très belle île où on prend soin des zoisos et où on construit des hôtels pour les insectes. Les sites de monsieur Internet disent qu’il y a une grande diversité de zoisos. C’est vrai qu’on a vu quelques espèces. Mais même si on a rien vu d’extraordinaire, c’était bien quand même 🙂 

À bientôt pour la suite 🙂

Continuer la promenade

106-2 La petite promenade

Vendredi 22 Juillet, An III (suite)

Max : « Bon, on est tous les trois d’accord pour aller en promenade. Mais on va où ? »

Le chevalier : « LA question de Max ! On va où ? »

Max : « Ben oui ! Et alors ? »

Léo : « Il y a un marais de l’autre côté du Grand Fleuve d’Ici. C’est pas trop loin. On peut y aller. Je le connais pas, moi, ce marais. »

Max : « De l’autre côté du Grand Fleuve d’Ici ? Oui, c’est là que bonome m’avait expliqué la vache et le cheval. On avait pas vu beaucoup de zoisos. »

Léo : « Pas beaucoup de zoisos… »

Max : « Ben non. Et les garde-bœufs gardaient pas les bœufs ou étaient une dizaine pour garder les chevaux… »

Léo : « C’est pas une bonne idée alors… »

Le chevalier : « Nous pourrions aller… Je ne sais pas… Je n’ai pas envie de découverte, ni d’une longue promenade… »

Max : « J’ai la solution ! »

Léo : « Nous t’écoutons 🙂 »

Le chevalier : « Si bonome veut bien, le plus simple est d’aller au Royaume des Chevaliers. On connaît, il y a des zoisos, on peut se promener et c’est peut-être pas trop loin. En plus, il y a des tas de tavernes sur le chemin et tu pourras te caféiner 🙂 »

Léo : « Oui ! La taverne qui est pas loin de l’embouchure du Grand Fleuve d’Ici ! On voit les zoisos de mer ! On est assis, bonome se caféine et on regarde les zoisos. On peut même se faire gratouiller le front tout en zoisotant 🙂 »

Max : « Tu veux bien bonome ? »

Le chevalier : « Le Royaume des Chevaliers ? N’en avez-vous pas assez ? »

Max : « Non non 🙂 Et puis là, c’est pour la promenade. »

Le chevalier : « Alors c’est d’accord ! Je suppose que vous êtes prêts. »

Max : « Nous le sommes ! »

Alors on est partis. Et on a tout chevauché. Puis on s’est arrêtés à la taverne comme Léo l’avait suggéré. Bonome s’est assis en terrasse et s’est caféiné en pétunant. On voudrait bien qu’il arrête de pétuner parce que c’est pas bon pour la santé. Mais ça sert à rien qu’on le gronde. Pour ça, il nous écoute pas du tout. Peut-être que toi, tu pourrais le gronder Princesse. Nous, on s’est assis sur la table et on regardait les zoisos tournoyer dans le ciel. C’était surtout des Laridés : des mouettes qui rigolent, des goélands… Le vent a fait exprès de souffler plus fort pour que les Laridés planent dans ses bourrasques. Léo avait un sourire jusqu’aux oreilles. Parce qu’il aime beaucoup les Laridés Léo. Et puis là, on cherchait pas à les identifier. Savoir que c’était des goélands nous suffisait. A un moment, Léo a voulu suivre du regard un goéland qui tournoyait au-dessus de nous. Mais il voulait le suivre juste en tournant la tête. Il l’a tournée, tournée, tournée puis ça l’a déséquilibré et il est tombé à la renverse. Poum mon Léo ! Et on a bien rigolé 🙂 On est restés là un moment, sans s’inquiéter du temps qui passait. C’est bonome qui a donné le signal du départ. Il avait envie de marcher. Il tient pas en place ce bonome. Alors on a enfourché notre monture et on est partis pour le Royaume des Chevaliers.

Au Royaume des Chevaliers…

Léo : « C’est bien de savoir qu’on va juste se promener. »

Max : « Oui, c’est reposant. Parce que naturaliste c’est épuisant. Il faut regarder partout, écouter, sentir… Puis il faut observer attentivement, identifier le zanimo ou le végéto… »

Léo : « Là, on regarde ce qu’on veut. Et tant pis si on rate un zoiso. »

Max : « Mais il faut pas que ça devienne une habitude. »

Léo : « Ben non, on finirait par s’ennuyer. On est pas des promeneurs nous. On est des naturalistes. »

Le chevalier : « Et des bavards 🙂 »

Max : « On bavarde pas, on discute ! » 

Léo : « C’est pas pareil ! »

Max : « Et on te parle même pas, toi ! »

Le chevalier : « Vous ne me parlez que pour savoir ‘on va où’ ou ‘c’est qui ce zoiso’. Ou pour que je vous explique. Je dois expliquer la vache, le cheval, le zoiso, la géologie. Alors pour tout ça j’ai le droit de parler ! »

Léo : « Max, je crois que bonome ronchonne 🙂 »

Max : « Il ronchonne, il a ronchonné, c’est un ronchonneur 🙂 »

Léo : « Chonchon le ronchonneur est de retour 🙂 »

Max : « Oulala, dis pas ça malheureux ! Tu vas nous l’énerver ! »

Léo : « Il va s’énerver. Il s’est énervé, C’est un énerveur 🙂 »

Le chevalier : « Pfff ! Je néglige ! »

Max : « Oh ! Il y a un zoiso ! Tu le connais Léo ? »

106 03 Bergeronnette printanière

Léo : « Non, il me dit rien du tout celui-là. »

Max : « Bonome, tu peux nous présenter ce zoiso s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Non. »

Max : « Bonome ! J’ai dit s’il te plaît. »

Le chevalier : « C’est bizarre, je vois bien que tu me parles mais je n’entends rien du tout. »

Léo : « Oups, je crois qu’on l’a fâché. »

Max : « Il se défâchera ! »

Léo : « Oui mais j’aime pas ça. On a pas été gentils je crois. On aurait pas dû se moquer. »

Max : « Ça lui passera… Mais on sait pas qui est ce zoiso… »

Plus tard, quand les deux petizours gravent le blog…

Max : « Zutalor ! On connaît toujours pas ce zoiso ! On a oublié de demander à bonome. »

Léo : « Moi, j’avais bien pensé lui demander en rentrant mais j’avais peur qu’il se souvienne qu’on avait été pas gentils avec lui… »

Max : « Mais il était plus fâché quand on est rentrés. »

Léo : « Oui, mais il aurait pu se souvenir qu’il l’avait été. Et je voulais pas que ça recommence. Sinon, on aurait peut-être été au lit fâchés. Et ça je veux pas. »

Max : « Je comprends. Pas de bisou de bonnuit, pas de gratouillis… »

Léo : « Ben oui. Et j’aurais pas bien dormi en sachant qu’il était fâché. »

Max : « D’accord. Mais comment on fait pour le zoiso ? Je vais quand même pas dire à Princesse qu’on connaît pas ce zoiso. Qu’est ce qu’elle penserait de nous ? Elle dirait qu’on fait pas bien notre mission. »

Léo : « Maxou, tu dis toujours notre mission. Mais c’est celle de bonome. Il nous prend avec lui parce qu’il veut bien. C’est pas notre mission à nous. »

Max : « C’est quand même un peu la nôtre. »

Léo : « Ben non. »

Max : « Mais on l’aide ! »

Léo : « Non plus. C’est lui qui nous aide. »

Max : « On sert à rien alors. »

Léo : « Si. Il nous l’a déjà dit. Sans nous, il aimerait moins les inspections. Je crois même qu’il s’ennuierait. Et il serait triste. »

Max : « Comme quand je suis arrivé… Il était souvent triste au début. »

Léo : « Plus maintenant 🙂 »

Max : « Alors notre mission c’est qu’il soit plus triste ! »

Léo : « Et il faut plus le fâcher. Plus jamais. »

Max : « D’accord. Mais pour le zoiso ? »

Léo : « J’ai une idée 🙂 BOONOOOOOME ! BOOOONOOOOOOME ! »

Le chevalier : « Oui, je suis là. C’est toi, Léo, qui m’appelle en criant ? C’est plutôt le style de Max 🙂 »

Max : « Oui, mais je dois former Léo 🙂 Il fait des progrès, tu trouves pas ? »

Le chevalier : « Malheureusement… Que puis-je pour vous ? »

Max : « Il y a un zoiso qu’on arrive pas à identifier. Tu veux bien nous aider ? »

Léo : « S’il te plaît bonomou 🙂 »

Le chevalier : « D’accord 🙂 Vous me montrez la foto s’il vous plaît ? »

Max : « Voilà ! »

106 03 Bergeronnette printanière

Le chevalier : « Ah oui, je me souviens… »

Léo : « Ah… »

Le chevalier : « Oui 🙂 Vous vous étiez moqués de moi. »

Léo : « On est désolés bonome. On le fera plus. Il faut pas te fâcher. »

Le chevalier : « Bien sûr que non mon Léo. Alors, voyons ce zoiso… Mmmm… Je dirais que c’est une bergeronnette printanière juvénile. »

Max : « Avec les pattes roses ? Normalement elles ont les pattes sombres. Presque noires… »

Le chevalier : « C’est vrai. Mais elle est peut-être toute jeune. Et je n’ai pas d’autre hypothèse. »

Max : « Alors on va dire que c’est une bergeronnette printanière. Merci bonomou. »

Léo : « Tu veux bien rester avec nous et nous aider à graver ? »

Max : « Oh oui ! On te dicte et tu graves ! »

Le chevalier : « D’accord. Je m’installe… Bien, venez ! »

Max et Léo : « Merci bonome ! »

Au Royaume des Chevaliers, pour la suite de la promenade…

Léo : « Voilà, il est fâché et il va plus nous parler. »

Max : « Mais si, t’inquiète pas 🙂 »

Léo : « LES CANARDS ! »

Max : « Fotoage bonome ! Fotoage ! »

106 04 Canards colverts 106 05 Canards colverts

Léo : « Rhoooo ! Ils sont passés juste au-dessus de nous ! »

Max : « On dirait des colverts. Tu nous montres s’il te plaît. »

Léo : « Ce sont bien des colverts, Anas platyrhinchos. Imagine si ils avaient fienté en passant 🙂 »

Max : « Ils nous auraient pas fait ça ! On est gentils nous ! »

Le chevalier : « Pas toujours… »

Max : « Si ! »

Le chevalier : « Ah… »

Léo : « Pardon chevalier ! Écoute pas Max. Il va pas bien dans sa tête, tu sais bien. »

Max : « Ben merci ! »

Le chevalier : « 🙂 »

Max : « Un héron cendré ! »

106 06 Héron cendré

Léo : « Ardea cinerea, Ardéidés. »

Max : « C’est un beau zoiso 🙂 »

Léo : « Mais il a fait que passer. »

Max : « Ben oui. Il avait des choses de héron à faire. Il pouvait pas s’arrêter pour papoter avec nous. »

Léo : « Regardez le garde-bœufs ! »

106 07 Héron garde-boeuf 106 08 Héron garde-boeuf

Max : « Lui aussi est en vol ! »

Léo : « C’est le jour des zoisos qui volent 🙂 »

Max : « Il s’est posé 🙂 Et il garde même pas de bœuf… Pfff… »

Léo : « Ils nous font du souci les garde-bœufs… »

Max : « Ben oui… Tiens, il se pose… Et il nous crie dessus ! »

106 09 Héron garde-boeuf 106 10 Héron garde-boeuf

Léo : « Peut-être qu’il nous demande si on a vu des bœufs. »

Max : « Petit héron, on te dit où sont les bœufs et tu nous dis où on peut trouver un dragon. Comme ça tu te fais pas gronder par Princesse et nous on a notre dragon. »

Léo : « Il répond pas. Peut-être qu’il sait pas où il y a des dragons… »

Max : « Je vais finir par croire qu’il y en a pas du tout en Charentmaritimie. Bonome, tu es un grand chevalier toi. Tu devrais savoir où sont les dragons. »

Le chevalier : « Pourtant je ne sais pas. »

Max : « Pfff… Tu sais rien du tout ! »

Léo : « Maxou, tu dis des bêtises. Et puis, les dragons, ça se mérite. Il faut faire une longue quête. On les trouve pas comme ça, tout de suite. Venez, on continue notre promenade. »

Max : « Oui. On va derrière la palissade. Et on attend les zoisos 🙂 »

Léo : « Il y a un vanneau huppé 🙂 »

106 11 Vanneau huppé 106 12 Vanneau huppé
106 13 Vanneau huppé 106 14 Vanneau huppé

Max : « Vanellus vanellus, Charadriidés. Il est tout près. »

Léo : « Ben oui. Il nous voit pas à cause de la palissade 🙂 »

Max : « On dirait qu’il cherche du manger. »

Léo : « C’est un beau zoiso le vanneau huppé. La huppe lui va bien. »

Max : « Des fois, le matin, bonome est un chevalier huppé 🙂 »

Léo : « Mais ça lui va moins bien 🙂 »

Max : « En plus, quand il a la huppe du matin, il a aussi la trace de l’oreiller sur le visage 🙂 et je parle pas du filet de bave. »

Le chevalier : « Non, n’en parle pas, c’est mieux. »

106 15 Spatules blanches

Léo : « 🙂 Vous avez vu les spatules blanches ? »

Max : « Tout là-bas ? »

Léo : « Oui 🙂 »

Léo : « Vous vous rendez compte qu’on a l’habitude de voir des spatules blanches. J’irai pas jusqu’à dire que ça nous fait plus rien de les voir mais… »

Max : « Tu as raison. On connaît des tas de zoisos que la plupart des gens savent même pas qu’ils existent. »

Léo : « On est même amis avec certains d’entre eux. »

Max : « Ou au moins copains. »

Léo : « On a de la chance quand même. »

Max : « C’est grâce à toi bonome. Toi, tu connais tous les zoisos. »

Le chevalier : « Non Max. J’en connais beaucoup, mais pas tous. On continue la promenade ? »

Max : « Oui, mais tu marches doucement s’il te plaît. Parce qu’on a des petites pattes, nous. Pas des grandes échasses comme toi 🙂 »

Le chevalier : « Voulez-vous pocher ? »

Max : « Non, on se promène tranquillement. Sauf si Léo veut. »

Léo : « Non, ça fait du bien de tout marcher. Et on est pas pressés. Mais marche doucement quand même 🙂 »

Le chevalier : « D’accord. »

Max : « Oh ! Un drôle de papillon ! »

Léo : « Il est tout mort ! »

Max : « On peut s’approcher pour l’étudier ? »

Le chevalier : « Oui, mais laissez-moi le fotoer d’abord… Voilà, vous pouvez l’étudier. »

106 16 Zeuzère du poirier 106 17 Zeuzère du poirier 106 18 Zeuzère du poirier

Max : « Tu le connais ce papillon ? »

Léo : « Max, on est des naturalistes nous. »

Max : « Ben oui, je sais. »

Léo : « Alors il faut pas dire papillon. »

Max : « Tu as raison ! Bonome, connais-tu ce Lépidoptère ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 C’est la zeuzère du poirier, Zeuzera pyrina, Cossidés. »

Max : « La quoi ? »

Le chevalier : « La zeuzère du poirier 🙂 »

Léo : « Zeuzère zeuzère zeuzère… »

Max : « Il recommence ! »

Léo : « Je répète pour me souvenir 🙂 Parce que c’est pas tous les jours qu’on voit des zeuzères. »

Max : « Ben non ! On en avait jamais vu. Bonome, mon bonomou, peux-tu nous parler de la zeuzère s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Je peux 🙂 Elle apprécie les vergers. »

Max : «C‘est quoi un verger ? »

Le chevalier : « Une plantation d’arbres fruitiers. »

Max : « Avec des cerisiers, des pommiers, des poiriers… »

Le chevalier : « Oui 🙂 Mais on la trouve partout où elle peut trouver des troncs à forer. »

Max : « Pourquoi elle fore les troncs la zeuzère ? »

Le chevalier : « Pour y pondre des œufs 🙂 Les larves se nourrissent du bois… »

Max : « Elles sont xylophages ! »

Le chevalier : « Oui 🙂 et c’est pour cela que les arboriculteurs ne l’aiment pas beaucoup. Les larves peuvent faire de gros dégâts dans les vergers. »

Max : « C’est pas leur faute ! C’est comme ça la nature ! »

Le chevalier : « Je sais bien Maxou. Les cossidés sont souvent appelés gâte-bois quand même. »

Léo : « Rhoooo ! On a vu une zeuzère du poirier 🙂 Alors qu’on inspectait même pas. »

Max : « Même en promenade, on reste des naturalistes. On pouvait pas passer à côté de ce papillon tout mort sans l’étudier. J’aurais dû le prendre pour ma collection. »

Léo : « Chevalier, tu peux marcher moins vite s’il te plaît ? »

Max : « Ben oui ! On est obligés de cavaler nous. Pfff… On va être tout fatigués. »

Le chevalier : « Je peux vous mettre dans la poche de ma chemise si vous voulez. »

Max : « Oh oui ! On voit mieux de là-haut ! »

Léo : « Et on sent ton cœur 🙂 »

Max : « On arrive à l’autre palissade ! Quels zoisos allons nous voir ? »

Léo : « C’est une surprise ! »

Max : « Alors… »

106 19 Des zoisos

Léo : « Il y a des échasses blanches… »

Max : « Et des colverts… »

Léo : « Des chevaliers. Ce sont sûrement des gambettes. »

Max : « Et tout là-bas il y a des vaches. Si on revoit le garde-bœufs il faudra lui dire. Comme ça il aura des zanimos à garder 🙂 »

Léo : « Dis Maxou, vu qu’il savent pas distinguer les bœufs des moutons, ou du rien du tout, il vaut mieux pas qu’ils nous indiquent où on pourrait trouver un dragon 🙂 On risquerait d’être déçus 🙂 »

Max : « Je sais pas quel zanimo ils nous indiqueraient. Peut-être un popotame 🙂 »

Léo : « Ou un crocodile 🙂 »

Le chevalier : « Il n’y a ni l’un ni l’autre dans la région mes petizours. »

Max : « Alors ils nous indiqueraient du rien du tout 🙂 »

Léo : « Oh ! Regardez ! Il y a un Lépidoptère sur le petit panneau. »

106 20 Vulcain

Max : « C’est un vulcain. En scientifique, il s’appelle Vanessa atalanta, Nymphalidés. »

Léo : « Il est tout usé. »

Max : « Il doit avoir plusieurs années. J’ai été très surpris quand j’ai appris que les papillons pouvaient vivre jusqu’à dix ans. Je croyais qu’ils mouraient à la fin de l’été. »

Léo : « Ben non, il y en a qui hibernent et d’autres qui migrent. »

Max : « Un petit papillon peut migrer sur des centaines de kilomètres. Oulala ! »

Le chevalier : « Connaissez-vous les monarques ? »

Léo : « Ce sont des papillons ? »

Le chevalier : « Oui. Danaus plexippus, Danaidés. »

Max : « On en a jamais vu. »

Le chevalier : « Non, ils sont exceptionnels en France. Ils vivent normalement en Amérique du Nord. Ils migrent par centaines de milliers entre le Mexique et les États-Unis. Il me semble qu’il y a quatre générations au cours de la migration vers le nord. »

Max : « Quatre générations ? Mais elle dure combien de temps la migration ? »

Le chevalier : « Quelques semaines… »

Max : « Et il y a quatre générations ! Oulala ! »

Le chevalier : « Par contre, le retour est fait par une seule génération. Et le papillon revient sur le territoire précis de son ancêtre. »

Léo : « Comment il fait ? Il a jamais vu le territoire de son ancêtre ! »

Le chevalier : « C’est surprenant, non ? »

Léo : « Oh ben oui alors ! »

Max : « Regardez ! Il y a Princesse ! »

Léo : « Princesse ? Ou ça ? »

Max : « Là ! Sur le cabaret des zoisos ! »

106 22 Belle dame 106 23 Belle dame

Léo : « Max ! C’est pas Princesse ! C’est un papillon ! »

Max : « Je sais ! Mais son nom vernaculaire est belle dame. Et Princesse aussi c’est une belle dame. Alors ce papillon c’est Princesse 🙂 »

Léo : « Tu vas pas bien dans ta tête toi ! »

Max : « Pfff ! Je néglige. Bonome, tu peux fotoer Princesse s’il te plaît. »

106 24 Belle dame 106 25 Belle dame

Le chevalier : « A ton service mon petitours 🙂 »

Léo : « Tu as même pas donné son nom en scientifique. »

Max : « Vanessa cardui, Nymphalidés. »

Léo : « C’était la séquence papillons 🙂 »

Max : « Trois de suite 🙂 »

Léo : « Il y a des tadornes qui arrivent ! »

106 26 Des tadornes 106 27 Des tadornes

Léo : « J’aime beaucoup les tadornes. »

Max : « Tu aimes tous les zoisos Léonou 🙂 »

Léo : « Il faut dire que ce sont de beaux zanimos 🙂 »

106 28 Des tadornes

Max : « Oui, je suis d’accord. Ces tadornes sont des juvéniles. Ça se voit à la couleur de leur visage. »

Léo : « Et depuis qu’on est allés au Royaume des Tadornes, on sait que les adultes vont là-bas l’été, pour muer. Alors ici c’est surtout des juvéniles. »

Max : « Bon, la promenade se termine… »

Léo : « Il va falloir rentrer… »

Le chevalier : « Que diriez-vous d’un arrêt en terrasse au retour ? »

Max : « La même taverne ? »

Léo : « Celle d’où on peut voir des zoisos ? »

Le chevalier : « Oui, la même, avec des zoisos et des gratouillis 🙂 »

Max : « Léo ? »

Léo : « Oh oui ! Comme ça on rentre pas tout de suite ! »

Max : « C’est d’accord ! »

Le chevalier : « Alors retournons calmement à notre monture. »

Max : « On peut rester dans ta poche ? »

Le chevalier : « Si vous voulez. »

Après, on a vu un héron cendré et une aigrette garzette. Ce sont des beaux zoisos aussi, même si on les connaît bien.

106 29 Un héron cendré 106 30 Une aigrette garzette

Ensuite, on a fait une pause pour regarder le paysage.

106 31 Le ciel

Il est vraiment beau ce Royaume. On est restés comme ça, sans rien faire. On cherchait même pas des zoisos. Le vent soufflait tout doucement et je l’ai laissé me caresser le visage, en fermant les yeux. On a pas papoté. C’était pas la peine. On était tous ensemble et c’était suffisant.

Puis on s’est arrêtés à la taverne, pour pas rentrer tout de suite. Léo a encore regardé les Laridés tournoyer dans le ciel. Moi, je suis resté sur les genoux de mon bonome pour faire un câlin en ronronnant. Et puis on est retournés à notre cabane de Charentmaritimie.

Dans la cabane…

Max : « Bonome, il est tôt. C’est pas encore l’heure d’aller au lit. On peut aller jouer dans le jardin ? »

Le chevalier : « Je veux bien. Mais je viens avec vous et vous courrez vers moi si un chat arrive. »

Max : « Chouette ! Tu viens Léo ? »

Au moment du coucher, les petizours sont au lit et le chevalier va les border…

Max : « Bonome, pendant que tu étais occupé, j’ai enquêté un peu. Il y a une grande île pas trop loin d’ici, tu voudrais bien nous y emmener un jour ? »

Le chevalier : « Quelle grande île ? »

Max : « L’Île d’Ut je crois. »

Le chevalier : « J’ai eu peur que ce soit l’Île Do 🙂 »

Max : « On ira plus tard sur l’Île Do. Alors, tu veux bien ? »

Le chevalier : « Et si nous y allions demain ? »

Max : « Demain ? Léo, tu as entendu ? Demain on va à l’Île d’Ut ! »

Léo : « Rhooo la chance ! Je crois que je vais rêver de zoisos 🙂 »

Max : « Mais si tu sifflotes, je t’enferme aux toilettes ! »

Le chevalier : « Ne vous chamaillez pas maintenant. Il est l’heure de dormir. »

Max : « Oui bonome. On est sages. Tu nous fais nos bisous ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max et Léo : « Rrrroooonnnn rrrroooonnnn… »

Le chevalier : « Bonnuit mes petizours. »

Max et Léo : « Bonnuit bonome 🙂 »

Voilà Princesse, c’était pas vraiment une inspection aujourd’hui. On a visité le jardin de notre cabane d’ici puis on s’est promenés. Mais c’était bien quand même.

Je t’embrasse Princesse et j’espère que tu vas bien.

sourireMerci Brindille 🙂

Continuer la promenade

106-1 La Passiflore

Vendredi 22 Juillet, an III

Max : « Bonjour bonomou 🙂 As-tu bien dormi ? »

Le chevalier : « Très bien, merci. Tu es seul ? »

Max : « Léo étudie. »

Le chevalier : « Et toi ? »

Max : « Je t’attendais. On voulait te montrer une jolie plante que nous avons vue dans le jardin autour de la cabane. »

Le chevalier : « Vous êtes allés dans le jardin ? Tous les deux ? »

Léo : « Oui 🙂 Tu dormais si bien que nous avons pas voulu te réveiller. Alors nous sommes allés explorer le jardin. On a jamais pris le temps d’y aller. »

Max : « On avait entendu des jeunes mésanges. On a reconnu le chant particulier de la toute jeune mésange qui demande du manger. »

Léo : « Alors on est allés les voir. »

Max : « J’aime bien les voir demander du manger à leurs parents. Elles écartent légèrement les ailes et les agitent très vite. On dirait qu’elles vibrent 🙂 »

Le chevalier : « Mais je ne veux pas que vous alliez dans le jardin sans moi ! »

Max : « Pourquoi ? »

Le chevalier : « A cause des chats voyons ! »

Max : « Oui, on a vu une jolie femelle. »

Léo : « Au pelage roux, noir et blanc. »

Max : « Avec une oreille abîmée. »

Léo : « Et un gros ventre. Il faudrait la mettre au régime. »

Le chevalier : « Vous avez vu Mounette ? »

Max : « Oui 🙂 »

Léo : « Tu savais que les chats aiment aussi se faire gratter le front ? »

Max : « Le menton aussi 🙂 »

Léo : « Elle arrêtait pas de ronronner 🙂 »

Max : « On aurait dit un petitours 🙂 »

Le chevalier : « Vous lui avez gratté le front ?! »

Max : « Ben oui ! Sinon on saurait pas qu’elle aime ça. Bonome, tu es pas encore réveillé toi. Tu t’es pas caféiné ? »

Léo : « Tu as l’air inquiet ? Quelque chose ne va pas ? »

Le chevalier : « Vous êtes allés seuls dans le jardin ! Vous avez gratouillé un chat ! »

Max : « Ben oui. »

Léo : « Et alors ? »

Le chevalier : « Mais… Elle pouvait vous éventrer d’un coup de griffes ! »

Max : « Pourquoi elle aurait fait ça ? »

Léo : « Elle est très gentille… Comment tu l’as appelée déjà ? »

Le chevalier : « Mounette… »

Léo : « Elle est très gentille Mounette. »

Max : « Tu la connais ? »

Le chevalier : « Oui… »

Max : « Alors tu sais qu’elle est très gentille. Mais elle doit manger trop de chocolat. Elle a un gros ventre. »

Le chevalier : « Je ne veux pas que vous retourniez seuls dans le jardin. Il y a d’autres chats et ils ne sont pas tous aussi gentils que Mounette. »

Max : « Alors viens avec nous ! Il faut que tu nous présentes la jolie plante à fleurs. »

Léo : « Allez viens ! Elle est par là. »

Max : « Et fais attention aux chats ! »

Le chevalier : « Ce n’est pas drôle. »

Max : « Pfff… Ton humour est resté au lit ? »

Léo : « Voilà la jolie plante. Tu nous l’expliques s’il te plaît ? »

106 01 Une fleur de la Passion

Le chevalier : « C’est une fleur de la Passion, également appelée passiflore. »

Max : « Une fleur de la Passion ? Passion, parce qu’on l’aime passionnément ? »

Le chevalier : « Non Maxou, sinon je n’aurais pas mis de majuscule à Passion. »

Max : « Bonome, je crois que tu vas aller te caféiner d’urgence. Tu es pas bien réveillé dans ta tête ! Comment on peut savoir que tu as mis une majuscule. On voit pas les majuscules à l’oral ! »

Le chevalier : « Ah oui 🙂 Pardon. »

Max : « La Passion… Comme dans La Passion de Jésus, le Christ, Notre Seigneur ? Celle qu’on fête à Pâques et tous les dimanches ? »

Le chevalier : « Exactement ! »

Léo : « Je veux pas paraître irrespectueux mais je vois pas bien le rapport entre une fleur, même très jolie, et la mort de Jésus sur une croix. »

Le chevalier : « Je comprends 🙂 Je crois que peu de gens connaissent le lien. Je ne sais même pas s’ils comprennent ce que veut dire Passion. »

Max : « Alors tu nous expliques. Bonome, nous t’écoutons. »

Le chevalier : « Si vous me le permettez, je vais commencer par l’aspect botanique. »

Max : « Nous te le permettons 🙂 »

Le chevalier : « Cette jolie fleur est une passiflore du genre Passiflora. Il me semble que c’est l’espèce caelurea. Elle appartient à la famille des Passifloracées qui regroupe 530 espèces essentiellement sud-américaines. »

Léo : « A quoi on reconnaît les Passifloracées ? »

Le chevalier : « La famille est très homogène. Ce qui veut dire que les passiflores se ressemblent beaucoup. Nous allons donc décrire celle-ci et vous saurez reconnaître toute la famille. »

Léo : « D’accord. »

Le chevalier : « Commençons par l’extérieur. Vous voyez sûrement les 10 Tépales. »

Max : « On les voit pas bien tous mais on te croit. On dit tépales quand les sépales et les pétales sont pareils. »

Le chevalier : « Viennent ensuite les nectaires. Ils sont en forme de filaments. Ici ils sont violet, blanc et bleu. »

Léo : « C’est original comme forme 🙂 »

Max : « C’est très beau quand même 🙂 »

Le chevalier : « Au centre, il y a l’androcée et le gynécée… »

Max : « STOP ! Bonome, pourquoi tu utilises des mots compliqués que personne connaît à part toi ? »

Léo : « Ça sent le grékancien 🙂 »

Le chevalier : « Oui Léo 🙂 L’androcée est l’ensemble des étamines et le gynécée l’ensemble des organes féminins. »

Max : « Les étamines et le pistil… Tu peux pas faire simple ! Bonome, qu’est ce qu’on va faire de toi ? »

Léo : « Max, tu sais bien qu’il affine pour qu’on fasse des progrès. Comme ça, après, on a plus de vocabulaire. On est naturalistes nous, alors on doit utiliser un vocabulaire scientifique adapté. Continue chevalier. »

Le chevalier : « Je préfère parler d’androcée et de gynécée pour que vous compreniez la suite. Si vous regardez bien, vous allez voir que le gynécée se trouve sur l’androcée. »

Max : « Tu peux traduire s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. Vous voyez cinq machins qui portent des trucs. »

Max : « Bonome… »

Le chevalier : « Ce sont les cinq étamines qui portent les anthères, parfois appelées sacs polliniques. »

Le chevalier : « C’est mieux. »

Léo : « Et c’est ça l’androcée. »

Le chevalier : « Oui Léo. Dessus, il y a un ovaire en trois parties surmonté de trois longs styles terminés chacun par un stigmate. »

Léo : « Le gynécée. »

Max : « D’accord. Et c’est quoi la suite ? »

Le chevalier : « Vu la disposition particulière de ces organes on parle d’androgynophore. »

Max : « Pfff… »

Léo : « Le vocabulaire est compliqué mais je comprends. »

Max : « Moi aussi. Ce que je comprends pas, c’est pourquoi on dit pas qu’il y a cinq étamines et, dessus, un pistil comprenant un ovaire, trois style et trois stigmates. »

Le chevalier : « Tout simplement parce que le mot androgynophore dit tout cela en un seul mot. »

Léo : « C’est plus rapide. »

Max : « D’accord. Et toutes les Passifloracées ressemblent à ça ? »

Le chevalier : « Je ne les connais pas toutes mais oui. »

Passiflora_caerulea_coupe2

Léo : « Et le rapport avec la Passion de Notre Seigneur ? Je comprends pas bien. »

Le chevalier : « Les prêtres se sont servis de cette fleur comme support pédagogique pour expliquer la Passion du Christ. »

Max : « Je suis curieux d’entendre tes explications. »

Le chevalier : « C’est assez simple. Vous savez que Jésus a été accusé de s’être proclamé roi des juifs. »

Max : « Mais c’est pas vrai ! Il a jamais dit ça ! »

Le chevalier : « Je le sais Max. Il a été accusé à tort et injustement condamné. Mais c’est quand même le motif de sa condamnation. »

Max : « Et à cause de ça, il a été cloué sur une croix. »

Le chevalier : « Ce qui était rare. Les crucifiés étaient attachés à la croix. »

Max : « C’était une pratique barbare. Le supplicié mettait des jours à mourir. Ils sont méchants les zoms. »

Le chevalier : « Trop souvent. C’est vrai. Savez-vous que la mort se fait par asphyxie ? Le corps s’affaisse et la position fait que les mouvements respiratoires ne sont plus possibles. Le supplicié meurt donc étouffé. »

Max : « C’est barbare quand même. J’aime pas les zoms. Et Jésus méritait pas de mourir comme ça. »

Léo : « Il est pas mort à cause du coup de lance dans son cœur ? »

Le chevalier : « Non Léo. Il était déjà mort. »

Max : « J’aime pas qu’on parle de ça. Et je comprends toujours pas le rapport avec la fleur. »

Le chevalier : « J’y viens. Avant d’être crucifié, Jésus a été coiffé d’une couronne d’épines. Par dérision. »

Max : « Pour se moquer ? »

Le chevalier : « Oui, pour se moquer. Les filaments des nectaires, en forme de filaments, rappellent cette couronne d’épines. Les trois stigmates représentent les trois clous qui ont servi à la crucifixion. Il ont causé quatre plaies. Mais si on ajoute celle provoquée par le coup de lance, elles sont au nombre de cinq. »

Léo : « Les cinq étamines ! »

Max : « Il y a d’autres équivalence ? »

Le chevalier : « Chez certaines espèces on peut observer une trentaine de tâches noires sur les pièces florales. Elles sont l’équivalent des trente deniers que reçut Judas comme prix de sa trahison. »

Max : « Judas est pas un traître ! Il fallait que Jésus meurt puis qu’il ressuscite pour racheter nos péchés. Alors Judas l’a aidé. C’est pas un traître. Il aimait Jésus. C’était son ami. »

Le chevalier : « Mon petitours… Tu ronchonnes, tu grognes, tu râles… mais tu es un vrai disciple de Jésus. Tu vois toujours l’amour même quand il se cache dans des comportements qui paraissent en être dénués. Tu as raison. Judas aimait Jésus et ce n’était pas un traître. »

Max : « Il a aidé Jésus à passer de ce monde à son Père. Il a aidé son ami à accomplir sa mission. »

Léo : « Il y a d’autres choses encore ? »

Le chevalier : « Les feuilles. Elles sont lobées et chaque lobe rappelle la pointe de la lance qu’on lui a plantée dans le cœur. Et les vrilles qui permettent à la plante d’être grimpante rappellent les fouets qui ont servi à flageller Jésus avant sa crucifixion. »

Léo : « Je comprends mieux le nom maintenant. On peut effectivement se servir de cette fleur pour raconter la Passion du Christ. »

Max : « Bonome, les petizours vont ressusciter aussi ? »

Le chevalier : « Je le crois. »

Max : « Et on ira au paradis avec toi ? »

Le chevalier : « Tu m’as déjà posé cette question Maxou. Il n’y aura pas de paradis pour moi si vous n’êtes pas à mes côtés. »

Max : « Même si, parfois, on mange trop de chocolat, on se chamaille et on est pas gentils avec toi ? »

Le chevalier : « Oui Max. Mais je n’ai pas souvenir que vous n’ayez pas été gentils avec moi. »

Max : « On sera jamais séparés alors ? On sera ensemble pour l’éternité ? »

Le chevalier : « Bien sûr. Ne t’inquiète pas. Vous êtes d’adorables petizours et je ne vois pas ce qui pourrait faire que vous n’alliez pas au paradis. Je suis plus inquiet pour moi… »

Max : « Mais tu es un grand chevalier toi ! Tu iras bonome ! »

Le chevalier : « Alors nous serons ensemble. »

Léo : « Et on retrouvera Tante Yvonne. »

Max : « Et tous tes amis des temps anciens. »

Le chevalier : « Oui 🙂 et si, en attendant, nous allions faire un gros câlin ? »

Max et Léo : « Ouiiiii 🙂 »

Je sais bien pourquoi il a proposé un câlin mon chevalier. Il a bien vu que cette discussion m’avait un peu contrarié. Et puis, il a eu peur en apprenant qu’on s’était promenés sans lui dans le jardin. En plus, il était fatigué par la longue journée d’hier. Alors on s’est câlinés tous les trois, on a chahuté puis il nous a gratté le front. Évidemment, Léo et moi, on a ronronné. Et on s’est endormis tous les trois pour une longue sieste réparatrice. D’habitude, on dort pas avec bonome. On a nos lits à nous. Mais là, pour la sieste, on est restés tous les trois ensemble. Quand je me suis réveillé, Léo était tout serré contre bonome 🙂 Il aime beaucoup bonome Léo. Moi aussi je me suis serré conte lui, comme un avant goût de paradis et j’ai fait semblant de dormir, pour pas les réveiller. Mais j’ai ronronné et ça les a réveillés. C’est Léo qui s’est levé le premier. Ou plutôt, il s’est assis sur le lit.

Léo : « Dites tous les deux, si on allait se promener ? »

Max : « Se promener ou inspecter ? »

Léo : « Se promener 🙂 »

Max : « Tu veux bien bonome ? »

Le chevalier : « Je veux bien. Mais nous n’allons pas loin. »

Max : « On fait comme tu veux bonomou. On enfile nos sacados et c’est parti ! »

106 02 Une fleur de la Passion

Continuer la promenade

105-3 La Réserve Naturelle du Marais d’Y

Jeudi 21 Juillet, an III (suite)

Max : « Bonome, tu m’as pas répondu. On va où maintenant ? »

Le chevalier : « Parce que, pour toi, il est acquis que nous allions ailleurs ? »

Max : « Ouiiii 🙂 On va pas rentrer maintenant quand même. Léonou serait déçu : on a même pas vu de zoisos. »

Le chevalier : « C’est pour Léo que tu veux continuer à te promener ? »

Max : « Ben oui ! Tu imagines la déception de ce pauvre Léo si nous rentrions maintenant ! Il s’en remettrait jamais. Tu aurais 50 % de petizours dépressifs. Tu veux pas ça quand même ? »

Léo : « 🙂 Quelle imagination 🙂 »

Le chevalier : « Max, j’apprécie ta générosité. Je vais emmener Léo pour continuer l’inspection – je ne voudrais pas qu’il soit dépressif – et toi tu garderas notre monture. »

Max : « Et ma dépression à moi ? Tu t’en fiches si je suis les 50 % de petizours dépressifs ? »

Le chevalier : « Ah… J’avais mal compris alors. Je pensais que tu n’avais pas envie de continuer à inspecter, que tu ne t’inquiétais que de la santé mentale de ton doux cousin Léo. »

Léo : « 🙂 »

Max : « Bonome, tu NOUS emmènes tous les deux ! Et plus vite que ça ! »

Le chevalier : « Bien Maxou. A tes ordres Maxou ! »

Max : « Dis bonome, on va où alors ? »

Le chevalier : « Mmmmm… Nous allons nous promener sur une longue plage… Oui, c’est ça. Nous allons inspecter la plage qui borde la Réserve Naturelle du Marais d’Y. »

Léo : « Et il y a des zoisos ? »

Le chevalier : « Je pense qu’il y en aura mon Léo 🙂 »

Max : « Toi, tu as des amis végétos que tu veux aller saluer 🙂 Tu as des tas d’amis végétos sur les dunes. Tu nous les présenteras ? »

Le chevalier : « Je vous les présenterai 🙂 Nous voici arrivés. »

105-3 01 Le panneau

Max : « Tu fotoes le panneau ? C’est pour montrer à Princesse ? »

Le chevalier : « Oui Max. Afin qu’elle voit que nous faisons bien notre mission 🙂 »

Max : « Elle prend pas beaucoup de nos nouvelles quand même 🙁 »

Le chevalier : « Tu lui en donnes par ton blog. Je suis sûr qu’elle se manifesterait si elle voyait que nous n’allions pas bien. »

Max : « Tu dis ça mais elle a même pas laissé de commentaire quand tu étais tout cassé. »

Le chevalier : « Max, ça suffit maintenant. Arrête de geindre et profite du paysage. »

Max : « Je geins pas ! Je constate ! »

105-3 02 Le marais

Léo : « Rhoooo ! C’est bôôôô ! C’est la réserve naturelle ? »

Le chevalier : « Pas encore mon Léo. C’est une exploitation agricole qui borde la réserve. »

Max : « Bonome, tu as vu la grande plante à fleurs ? On peut aller la voir s’il te plaît. »

Le chevalier : « Allons-y 🙂 »

105-3 03 Un cynara

105-3 04 Un cynara 105-3 05 Un cynara

Léo : « Qu’est ce qu’elle est belle ! Et elle est presque aussi haute que toi ! »

Le chevalier : « Ne vous approchez pas trop, vous risqueriez de vous faire piquer les fesses ! »

Max : « Aïe ! Ouille ! Trop tard bonome, trop tard… »

Le chevalier : « Si tu voulais bien mettre ton pantalon ! »

Max : « Je suis un petitours moi. L’ordre des Peluchiformes fait quand même partie des Mammifères et j’ai donc un épais pelage qui me tient chaud. J’ai pas besoin de pantalon ! »

Léo : « Il te protégerait contre les piqûres 🙂 »

Max : « Je suis épicurien ! J’ai pas à être protégé contre l’Épicure 🙂 »

Léo : « Pfff ! Bon, chevalier, négligeons Maxou et présente moi cette magnifique plante à fleurs s’il te plaît. »

Le chevalier : « 🙂 C’est une Astéracée tubuliflore du genre Cynara. C’est peut-être Cynara scolymus. Son nom vernaculaire est artichaut. »

Max : « Les zoms mangent des artichauts… »

Le chevalier : « Oui, mais avant qu’ils soient en fleurs. Ils mangent la partie charnue qui est à la base des bractées. Et aussi le thalamus, la partie du capitule qui porte les fleurs. »

Max : « Et ils disent que c’est un légume ! En botanique, ça veut rien dire légume ! C’est une fleur, une feuille, une tige, même des fruits parfois ! »

Le chevalier : « Max, permets moi de te dire que tu as tort 🙂 »

Max : « Tort de quoi ? »

Le chevalier : « En botanique, le mot légume décrit les fruits d’une famille de plantes appelée légumineuses. Ce sont des termes devenus obsolètes mais le terme légume est bien issu de la botanique. »

Léo : « C’est quelle famille les légumineuses ? »

Le chevalier : « Les actuelles Fabacées, autrefois appelées Papilionacées. »

Max : « Alors, en botanique, un légume c’est un fruit 🙂 Et en cuisine c’est n’importe quoi. »

Le chevalier : « Max, tu sais bien que je ne suis pas qualifié pour parler de cuisine 🙂 »

Max : « Bonome, dans la cabane, la cuisine est la pièce dans laquelle tu vas faire le café 🙂 »

Léo : « Quel gâchis ! Une pièce complète pour une cafetière ! »

Max : « C’est là aussi que tu stockes le chocolat 🙂 SUR L’ÉTAGÈRE DU HAUT QU’ON PEUT MÊME PAS ATTEINDRE ! »

Le chevalier : « Oui 🙂 Choix judicieux que je me félicite d’avoir fait 🙂 »

Max (grommelant dans sa barbe) : « On peut même pas manger du chocolat quand on veut ! C’est pas juste ! On devrait toujours avoir le droit de manger du chocolat. C’est bon pour le moral le chocolat. Et ça évite de manquer de magnésium… »

Léo : « Charadrius hiaticulata, Charadriidés ! »

105-3 06 Un grand gravelot

Max : « Ouça ? Tu joues aux zoisos ? Tu as même pas prévenu ! »

Max : « Il est tout seul ! Il doit chercher du manger dans la vase… »

Léo : « Derrière il y a des salicornes. Tu as déjà goûté Maxou ? »

Max : « Ben non. Je suis zoophage et chocolatophage. Pas phytophage. Je mange pas la salicorne. »

Léo : « Et toi chevalier ? »

Le chevalier : « Oui, mais je n’en garde pas un souvenir impérissable… »

Max : « Allez, on arrête de parler cuisine et on avance ! Hirundo rustica, Hirundinidés ! »

105-3 07 Une hirondelle rustique

Léo : « Bien vu Maxou ! Mais elle a pas la face rouge. Ce serait un juvénile ? »

Max : « C’est bizarre… Parce que, même juvéniles, les hirondelles rustiques sont noires avec des reflets bleus. Et puis les plumes de la queue se terminent par un long filet. Et là, c’est pas comme ça… Bonome, qu’en penses-tu ? »

Le chevalier : « Que vous observez de mieux en mieux 🙂 »

Max : « C’est gentil mais ça nous aide pas 🙂 »

Le chevalier : « C’est peut-être une hirondelle de rivage, Riparia riparia. »

Léo : « Une hirondelle de rivage ? Rhoooo… On la connaissait pas celle-là ! »

Max : « On connaissait l’hirondelle rustique et l’hirondelle des fenêtres. »

Léo : « On connaît trois espèces d’hirondelles maintenant ! La chance ! »

Max : « Oulala ! Regardez là-bas ! »

Léo : « Rhoooo ! Tout ça de zoisos ! Rholala ! »

Max : « Tu as fotoé ? »

Le chevalier : « Oui. Je te montre 🙂 »

105-3 08 Des tas de zoisos

Max : « Bof… »

Le chevalier : « Oui, j’ai voulu zoomer pour identifier les oiseaux mais je n’aurais pas dû. Avec moins de zoom nous aurions mieux vu l’abondance d’oiseaux. »

Léo : « Tout ça de zoisos… »

Le chevalier : « Ils vont se reposer dans le Marais de la Réserve. »

Max : « A cette heure ci ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. Ce sont des limicoles. Ils sont allés se nourrir sur l’estran à marée descendante, dès le début du jusant. C’est maintenant l’étale de basse mer. Près de 6 heures se sont écoulées depuis le début de leur repas. Ils sont bien nourris et peuvent retourner se reposer. »

Max : « Alors on devrait voir des tas de zoisos passer ! Chouette alors ! »

Léo : « Rhoooo oui ! »

Max : « Les tadornes, eux, continuer d’aller manger 🙂 »

105-3 09 Des tadornes105-3 10 Des tadornes

Le chevalier : « Oui 🙂 Mais vous savez qu’ils se reposent sur la mer. Ils n’ont pas besoin de retourner dans la réserve. »

Léo : « Mais ils peuvent y aller quand même 🙂 On en voit sur la foto précédente 🙂 »

Max : « Bonome, Léo t’a bien eu 🙂 Bon, tu as pas des amis végétos à nous présenter ? »

Le chevalier : « Si, en voici un. Ne t’approche… »

Max : « Aïe ! Ouille ! Zutalor ! Je voulais l’observer de près ! »

Le chevalier : « Je n’ai pas eu le temps de te dire de te méfier de ses bractées épineuses 🙂 »

105-3 11 centaurée rude 105-3 12 Centaurée rude

Léo : « C’est encore une Astéracée 🙂 »

Le chevalier : « C’est la centaurée rude, Centaurea aspera. Elle aime les milieux secs et piétinés, ou instables. On la trouve donc souvent en arrière dune semi-fixée mais aussi dans la dune grise. Comme Max a pu le remarquer, ses feuilles peuvent se terminer par des pointes. Et ses bractées sont épineuses. »

Max : « Ils sont dangereux tes amis bonome ! »

Léo : « Ils sont comme lui 🙂 Il faut savoir les prendre 🙂 »

Max : « Regardez ! Les zoisos ! »

105-3 13 Des corulis en vol

105-3 14 Des corulis en vol 105-3 15 Des corulis en vol

Léo : « On dirait des courlis. Mais j’ai pas réussi à voir l’espèce… »

Max : « Pareil ! Et pourquoi il y a des trous dans le plumage des ailes ? »

Le chevalier : « Ils sont en train de muer. Les rémiges primaires tombent et de nouvelles vont les remplacer. Quant à l’espèce… Difficile à dire… D’après la longueur du bec, la couleur des primaires… Courlis cendré. »

Léo : « Numenius arquata, Scolopacidés. »

Max : « Merci bonome. »

Le chevalier : « Venez, je vais vous présenter un autre de mes amis. Celui-ci ne pique pas, vous pouvez vous en approcher sans crainte. »

105-3 16 Liseron des sables 105-3 17 Liseron des sables

Max : « Il est plus en fleur, c’est dommage… »

Le chevalier : « D’autant plus que ses fleurs sont magnifiques. C’est le liseron des sables, Calystegia soldanella ou Convolvulus soldanella. Ses fleurs sont en forme de cloche, comme celles des autres liserons, d’un beau rose profond avec 5 stries blanches. Mais il fleurit souvent très tôt, le plus souvent vers Mai ou Juin. »

Max : « Et on peut pas aller à la mer à ce moment là. Tant pis. »

Le chevalier : « Pause ? »

Max : « Toi, tu veux pétuner et te caféiner 🙂 »

Le chevalier : « Je veux surtout m’asseoir, profiter du paysage et écouter le vent. »

Max : « Oh oui ! Il doit avoir de belles histoires à nous raconter ! Tu crois qu’il se fâcherait si je les racontais à Princesse ? »

Le chevalier : « Max, tu sais bien qu’il ne faut jamais répéter les belles histoires que le vent nous raconte. Il ne serait pas fâché mais il ne te parlerait peut-être plus… »

Max : « Même si c’est pour Princesse ? »

Le chevalier : « Je ne peux pas savoir Maxou. C’est ton ami le vent, alors, à ta place, je ne prendrais pas le risque. Même pour Princesse. »

On s’est assis et on a écouté. Léo a fermé les yeux pour mieux entendre. Et, dans son petit souffle, le vent nous a de nouveau raconté la mer. Je peux pas te dire Princesse, parce que je voudrais pas blesser mon ami, celui qui me caresse délicatement la joue quand je suis triste ou qui souffle très fort pour que je vois planer les Laridés… Il en connaît des histoires le vent ! Tu devrais aller l’écouter un jour… Ce que je peux te dire – il m’a autorisé – c’est que Tante Yvonne va bien. Elle continue de se promener dans le temps sur son bateau sans moteur. Elle vogue sur l’Océan centralien et passe d’Armorica au Gondwana au gré de ses envies. Elle est pas pressée Tante Yvonne. Elle a toute l’éternité devant elle maintenant. Pour lui montrer qu’on pense à elle, j’ai demandé au vent de lui faire une grosse bourrasque, pour la dépeigner 🙂 Elle sait que c’est de notre part. Et elle s’est bien vengée 🙂 Parce que le vent nous a fait une petite bourrasque et, Léo et moi, on est tombés à la renverse. Poum les petizours ! On a bien rigolé 🙂 C’est elle qui lui a demandé, c’est sûr !

Tu vois Princesse, c’est comme ça avec bonome. Un jour on est en Bretagne et il est triste parce qu’il retrouve pas un moteur tout cassé sur un estran rocheux. Il nous explique pourquoi et on découvre une héroïne de l’Histoire. Il en parle tellement bien qu’on l’aime sans la connaître. Et comme il parle au vent notre bonome, et que le vent est partout le même et qu’il est toujours au présent, on peut discuter avec cette héroïne de l’Histoire au travers du temps. Et tu sais, c’est tellement normal avec bonome ce genre de choses, qu’on oublie parfois la chance qu’on a de pouvoir les vivre…

Max : « Bonomou… »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « Merci. »

Le chevalier : « Merci ? »

Max : « Oui bonome. Merci pour tout. »

Le chevalier sourit…

105-3 18 Le paysageMax : « Tu regardes le paysage ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « Et tu vois tout depuis le Jurassique 🙂 »

Le chevalier : « Vous aussi vous commencez à voir… »

Léo : « La dislocation de la Pangée, l’ouverture de Téthys, le Massif central qui forme une île… »

Max : « La subduction de Téthys, la formation des alpes… »

Léo : « Tout ça en regardant un paysage… »

Max : « En écoutant le vent… »

Léo : « Et en t’écoutant toi bonome. Merci aussi 🙂 »

Le chevalier : « Tante Yvonne va bien ? »

Max : « Elle a demandé au vent de nous faire tomber 🙂 »

Léo : « Poum les petizours ! »

Le chevalier : « Et toi tu l’avais dépeignée ! Tu es incorrigible ! »

Max : « C’est pour qu’elle sache qu’on pense à elle ! »

Le chevalier : « 🙂 »

Max : « Bon, on reprend l’inspection ? »

Léo : « Ouiiii ! »

Le chevalier : « Vous ne vous arrêtez jamais ? »

Max : « Bonome, on est des petizours naturalistes. Et c’est notre mission d’inspecter le Pays des Zoisos. Alors on peut pas s’arrêter. Ce serait une faute professionnelle ! »

Max : « Tu as réponse à tout, toi 🙂 »

Léo : « On a même pas regardé en détail la pointe de là-bas. »

105-3 19 La pointe d'Y 105-3 20 La pointe d'Y

Max : « On y est déjà allés ! »

Léo : « Ben oui, mais il faut réviser. Que vois-tu d’ici ? »

Max : « Tu me fais une interro ? Bonome, Léo a le droit de me faire des interros ? »

Le chevalier : « Je l’autorise à le faire 🙂 »

Max : « Ça alors ! C’est pas juste ! Il y a que moi qui ai interro ! En plus on voit même pas bien d’ici ! Pfff… »

Le chevalier : « Max, il est inutile de ronchonner. Nous t’écoutons. »

Max : « D’accord. Ben si c’est comme ça, je vais faire exprès d’avoir une bonne note ! Et vous aurez l’air bêtes tous les deux ! »

Le chevalier : « J’en serais ravi 🙂 »

Max : « Tu vas voir un peu ! Alors, déjà, je peux dire que c’est le Kimméridgien supérieur. Il devrait être au-dessus de ce qu’on a vu tout à l’heure, mais comme dans la région c’est tout penché, ce qui devrait être au-dessus est à côté. Je peux pas dire pourquoi c’est tout penché dans la région parce que tu nous l’as même pas expliqué ! Si on regarde bien, on voit trois couches, ou formations, principales. Tout en bas, sous l’encoche du bas de la falaise, il y a des marnes. Même que c’est dans ces marnes qu’on peut observer de fines couches constituées de tas de petites huîtres collées les unes ou autres. Ben oui. Au dessus, en gris, il y a une succession de strates de calcaire de 10 à 20 cm d’épaisseur séparées par des lits marneux d’un ou deux centimètres d’épaisseur. Et encore au dessus, ce sont des calcaires jaunâtres. Voilà. Je pourrais en dire plus mais vous le méritez pas. Et je m’en fiche de ma note parce que je sais que j’ai bon. Et vous avez l’air bêtes ! Na ! »

Léo : « Maxou tu m’impressionnes ! »

Le chevalier : « C’est très bien Max 🙂 »

Max : « Je sais que c’est très bien ! Pfff ! »

Le chevalier : « Mais on pouvait dire bien des choses encore ! »

Max : « Tu veux toujours en dire plus pour faire croire que tu connais plus de choses que les autres ! »

Léo : « Maxou, le chevalier connaît bien plus de choses que nous ! »

Max : « Pas étonnant ! Vu son âge… »

Le chevalier : « 🙂 »

Léo : « Chevalier, tu peux en dire plus s’il te plaît. »

Le chevalier : « Oui, mais pas trop. Nous y retournerons pour faire la synthèse régionale. La fine couche à huîtres est ce qu’on appelle une lumachelle. Ici c’est une lumachelle à Nanogyra virgula. Et, mon petitours, tu as oublié une formation. Elle est bien visible d’ici. Regardez de nouveau la foto. »

Max : « Ben oui. Il y a une couche bizarre au sommet de la falaise. Je me souviens pas si tu nous en as déjà parlé… »

Le chevalier : « Je ne m’en souviens plus non plus. c’est une lentille peu étendue de Cénomanien moyen. »

Max : « Du Cénomanien moyen ? Comme sur l’Île Où On Va À Pieds ? »

Le chevalier : « Exactement ! »

Max : « Du Crétacé directement sur le Kimméridgien ? »

Léo : « Oui ! Tu nous en as parlé ! C’est parce que la mer s’est retirée pendant tout le Crétacé inférieur. Mais je me souviens plus pourquoi… »

Le chevalier : « Nous le reverrons pour la grande synthèse régionale 🙂 Que diriez-vous d’aller aux zoisos ? »

Max : « Non. Ce sont les zoisos qui viennent à nous ! Regardez en l’air 🙂 »

105-3 21 Encore des courlis 105-3 22 Encore des courlis

Léo : « Rhoooo ! Encore des courlis en vol ! La chance ! Il y en a beaucoup des courlis aujourd’hui ! »

Max : « Et là, il y a une mouette qui rigole 🙂 »

105-3 23 Ça gratte 105-3 24 Ça gratte
105-3 25 Ça gratte 105-3 26 Ça gratte

Léo : « Oulala ça gratte ! »

Max : « Elle se gratte pas le front 🙂 »

Léo : « Elle a des parasites ! La pôvre ! »

Max : « Bonome, tu veux pas nous présenter d’autres amis à toi ? »

Le chevalier : « Si, bien sûr 🙂 Mes petizours, je vous présente le cakilier maritime ou roquette de mer, Cakile maritima, Brassicacées. »

105-3 27 Cakilier maritime 105-3 28 Cakilier maritime

Max : « Il a que quatre pétales ! »

Le chevalier : « C’est l’une des caractéristiques de cette famille appelée autrefois Crucifère. »

Léo : « C’est du grékancien ? »

Le chevalier : « Du latin ancien 🙂 Ferre veut dire porter et vous avez reconnu cruci qui veut dire croix. Ces plantes portent des croix. Ce sont les quatre pétales disposés en croix. »

Max : « Et c’est normal qu’elle pousse dans le sable ? »

Le chevalier : « Oui, c’est son milieu de vie. Le cakilier fait partie des plantes pionnière de la dune. Il n’a pas peur des sables mobiles qu’il contribue à fixer. »

Léo : « Donc, quand le cakilier s’installe, la dune se fixe un peu. »

Le chevalier : « Oui, et d’autres plantes pourront s’installer et fixer encore plus la dune. »

Max : « Mais si on embête le cakilier, il disparaît et le vent emporte le sable et la dune recule. »

Le chevalier : « Oui encore 🙂 »

Max : « Il est important le cakilier. Merci cakilier de fixer la dune. Je comprends que tu sois l’ami de bonome. On dira à Princesse que tu fais bien ton travail de fixer le dune. »

Léo : « Rholalaaa ! »

Max : « C’est le cakilier qui te fait rholalaer ? »

Léo : « Non, les courlis… »

105-3 29 Toujours des courlis 105-3 30 Toujours des courlis

Max : « Tous les courlis de la région se sont donnés rendez-vous dans le Marais d’Y 🙂 »

Léo : « Tout ça de courlis… »

Max : « On peut pas aller les voir bonome ? »

Le chevalier : « Non Max. Ils sont dans la réserve et nous ne pouvons y entrer. C’est mieux. Nous leur ferions peur et ils ont besoin de se reposer. »

Max : « Oui, après six heures de repas ! »

Le chevalier : « Ils doivent avoir un gros ventre. Comme vous si je vous laissais accès au chocolat 🙂 »

Max : « Parle pas de chocolat bonome. »

Le chevalier : « Je vous en donnerai un peu ce soir. »

Max : « Huuummmm ! Du chocolat… »

Le chevalier : « Tiens, un autre de mes amis ! »

105-3 31 Panicaut de mer 105-3 32 Panicaut de mer 105-3 33 Panicaut de mer

Max : « Encore une plante qui pique ! »

Léo : « Mais elle est très belle 🙂 »

Max : « Elle est bleue. C’est parce que la fée aux yeux bleus lui a pleuré dessus ? »

Le chevalier : « Tu te souviens de cette légende ? »

Max : « Bonomou, comment pourrais-je oublier les Fontaines Bleues ? »

Le chevalier : « Alors tu te souviens que toute la couleur bleue du Pays des Zoisos ne vient pas des larmes de la fée 🙂 »

Léo : « Il s’appelle comment ton ami végéto ? »

Le chevalier : « C’est le panicaut de mer ou chardon bleu des dunes, Eryngium maritimum, Apiacées. »

Max : « Apiacées ? Les chardons sont pas des Astéracées ? »

Le chevalier : « C’est le problème des noms vernaculaires. Tous les chardons ne sont pas des Astéracées. »

Léo : « Elle est vraiment très belle cette plante. »

Le chevalier : « Oui. Et elle a été choisie comme emblème par le Conservatoire du Littoral. »

Max : « C’est quoi le Conservatoire du Littoral ? »

Le chevalier : « Un organisme qui cherche à protéger le littoral français. Il acquiert le plus de terrains possibles pour le protéger et laisser la nature en paix. Je n’ai pas vérifié mais il me semble qu’il possède 15 % du littoral français. »

Max : « Quand tu dis protéger, je suppose que c’est des zoms que le littoral doit être protégé. »

Le chevalier : « Malheureusement… »

Max : « Ils sont terribles les zoms ! »

Léo : « Max, regarde… »

Max : « Un petit gravelot ! »

105-3 34 Un petit gravelot 105-3 35 Un petit gravelot

Léo : « Charadrius dubius, Charadriidés ! Il est haut sur patte ce zoiso 🙂 »

Max : « Tu te souviens du documentaire que nous avons vu ? La parade des petits gravelots ! C’était rigolo ! »

Léo : « Oh oui ! Ils courent côté à côte à toute vitesse en changeant brutalement de direction ! »

Max : « Et ils font de courtes pauses pour manger un morceau. »

Léo : « Ce qui m’a le plus impressionné c’est ce que fait la femelle quand un prédateur s’approche un peu trop de ses petits. »

Le chevalier : « Que fait-elle ? »

Léo : « Tu sais pas ? »

Max : « Il était pas avec nous quand nous avons vu le documentaire. »

Le chevalier : « Vous savez que je n’aime pas trop que vous regardiez la télévision. »

Max : « On sait bonome, mais on est sages nous. Nous regardons que des documentaires éducatifs. Avec des zoisos. Ou sur la nature. »

Léo : « Je peux raconter ce que fait la femelle ? »

Max : « Vas-y Léonou. »

Le chevalier : « Quand le prédateur s’approche trop, elle court loin du nid et, assez rapidement, elle fait semblant de boiter. Mais elle le fait bien. Parce que les prédateurs s’attaquent plus souvent aux zanimos blessés. Et, parfois, elle laisse pendre son aile comme ça, comme si elle était blessée à l’aile. Pour attirer le prédateur loin du nid et des petits. Si ça suffit pas, elle fait semblant d’être toute morte et se met sur le dos. Arg ! Et, quand le prédateur s’approche, elle se redresse et s’envole. Et il est bien surpris le prédateur. Elle est futée la femelle du petit gravelot 🙂 »

Le chevalier : « Mes petizours m’apprennent des choses… »

Max : « Et oui mon bonome. Il va falloir t’y habituer parce qu’on étudie beaucoup nous 🙂 »

105-3 36 Un petit gravelot 105-3 37 Un petit gravelot
105-3 38 Un petit gravelot 105-3 39 Un petit gravelot

Léo : « Le petit gravelot cherche du manger dans la laisse de mer. »

Le chevalier : « Vous connaissez la laisse de mer ? »

Max : « Ben oui. Évidemment ! La laisse de mer, c’est ce que laisse la mer en remontant. Elle pousse des algues, des coquilles, des trucs et des machins et quand elle redescend, tout ce qu’elle a poussé en montant reste là. C’est rigolo parce que, quand les coefficients de marée sont de plus en plus forts, il y a une seule laisse de mer très épaisse. Mais quand les coefficients baissent, chaque jour la laisse de mer est un peu plus basse. Mais il reste celles des jours précédents. »

Léo : « Et c’est important la laisse de mer. Des tas d’insectes et de crustacés y vivent. »

Max : « Et les zoisos se nourrissent de ces petites bêtes. »

Léo : « C’est ce qu’est en train de faire le petit gravelot. »

Max : « Le problème, c’est qu’il y a de plus en plus de déchets plastiques dans les laisses de mer. Et c’est encore à cause des zoms. Bonome, tu peux faire une belle foto du petit gravelot s’il te plaît. Je l’aime beaucoup ce zoiso. »

Le chevalier : « D’accord Maxou. Voilà. »

105-3 40 Un petit gravelot

Max : « Merci mon bonome. »

Léo : « Il y a encore des zoisos dans le ciel ! »

105-3 41 Des scolopacidés 105-3 42 Des scolopacidés

Max : « Ce sont pas des courlis cendrés cette fois. »

Léo : « Qu’est ce que tu vois ? »

Max : « Le zoiso avec du noir à l’aisselle c’est le pluvier argenté, Pluvialis squatarola, Scolopacidés. »

Léo : « Oui, je vois. Mais je reconnais pas les autres. »

Max : « Moi non plus. Bonome, tu les reconnais toi ? »

Le chevalier : « Pas vraiment. Il y a peut-être des pluviers dorés, des bécasseaux sanderlings… »

Léo : « Ce sont des Scolopacidés. »

Max : « Il doit y avoir des tas de zoisos dans le Marais de la Réserve ! »

Léo : « Oulala oui ! »

Max : « Mais on peut pas aller les voir. »

Léo : « Le petit gravelot est encore là. »

105-3 43 Un petit gravelot 105-3 44 Un petit gravelot

Max : « On dirait qu’il nous suit. »

Léo : « Je dirais plutôt qu’il nous précède. »

Le chevalier : « Oui, nous lui faisons peur en nous approchant de lui alors il s’envole, avance de quelques mètres et recommence quand nous approchons de nouveau. »

Max : « On lui fait pas peur du tout. Il nous accompagne et c’est tout. Dis petit gravelot, tu pourrais nous dire où il y a des dragons ? On voudrait en capturer un pour Princesse. Mais on lui fera pas de mal. Bonome le dressera. On sera gentils avec lui. Je sais bien que tu as pas le droit de dire où il y a des dragons mais si tu nous donnes un indice on le dira à personne. Tu peux nous faire confiance. »

Le petit gravelot : « … »

Le chevalier : « S’il te plaît petit gravelot. »

Le petit gravelot : « … »

Max : « Bonome va rester banni si tu nous aides pas. Et on verra plus jamais Princesse. »

Le petit gravelot : « … »

Le chevalier : « Il ne te répondra pas Maxou. »

Max : « Parce que je lui parle pas en zoiso ? »

Le chevalier : « Parce qu’il n’en a pas le droit. Les dragons doivent rester secrets. »

Max : « 🙁 »

Léo : « Un tadorne se prépare à atterrir ! »

Max : « Vu ! »

Le chevalier : « fotoé ! »

105-3 45 Un tadorne 105-3 46 Un tadorne
105-3 47 Un tadorne 105-3 48 Un tadorne

Max : « On devrait pas dire aplagir ? »

Léo : « Ou assablir. »

Le chevalier : « Tout dépend si vous parlez le petitoursien du nord ou le petitoursien du sud 🙂 »

Max : « En petitoursien du nord on dit aplagir. Et donc aplagissage. »

Léo : « Et au sud, c’est bien assablir. Donc assablissage. »

Max : « Parce qu’il y a pas de la terre sur la plage. Alors on peut pas dire atterrir. Dis bonome, tu veux bien fotoer le bord de l’eau tout là-bas s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Si tu veux… »

Max : « Montre moi un peu ça… Oui, c’est bien ce que je pensais : il y a des zoisos tout là-bas. Allez, on va les voir. »

105-3 49 Des zoisos tout la-bas

Le chevalier : « Mon petitours, sais-tu ce qu’est un estran vaseux ? »

Max : « Ben oui. C’est quand il y a de la vase là où la mer monte et descend. »

Le chevalier : « D’accord. Et tu veux que je marche sur l’estran vaseux. »

Max : « Ben oui. Mais là c’est pas tout à fait vaseux. Si tu regardes bien, tu verras qu’il y a un peu de sable sur la vase. Alors tu vas pas t’enfoncer. Bon, il faut quand même que tu choisisses bien où tu mets les pieds. Mais tu vas très bien t’en sortir, j’en suis sûr. Allez, on y va. »

Le chevalier : « Léo, tu penses que Max est inconscient ou qu’il a une confiance excessive en moi ? »

Léo : « Ni l’un ni l’autre. Il a confiance en toi mais avec raison. Tu vas trouver le chemin qui nous mène aux zoisos sans t’enfoncer dans la vase. Allez, c’est parti. »

Le chevalier : « Bien. Si je m’enfonce dans la vase c’est vous qui nettoierez mes chaussures ce soir. »

Max : « Si tu veux. Mais EN ROUTE ! »

Léo : « Tu vois que tu y arrives 🙂 »

Max : « Tu fais rien qu’à avancer et tu t’enfonces même pas ! »

Léo : « On s’approche… Tu devrais commencer à fotoer. »

105-3 50 Des huitriers-pies

Max : « Ce sont des huîtriers-pies. »

Léo : « Haematopus ostralegus, Haematopodidés. »

Max : « Ils ont l’air de se reposer. »

Léo : « C’est la fin de l’étale de basse mer. Bonome l’a dit tout à l’heure. Ils ont bien mangé et là ils font la sieste. Il faut qu’ils en profitent parce que la mer va remonter bientôt. »

Max : « On les laisse en paix alors. Bonome, là-bas il y a des goélands. »

105-3 51 Des goélands marins

Léo : « Ce sont des goélands marins. Les plus grands des goélands. »

Max : « Larus maritimus, Laridés. Et ils y a des petits zoisos derrière eux. On dirait des bécasseaux… »

Léo : « On les voit pas assez bien pour les identifier. »

Max : « Bonome, il faut que tu t’approches encore… »

Léo : « Les huîtriers ! »

105-3 52 Des huitriers-pies 105-3 53 Des huitriers-pies
105-3 54 Des huitriers-pies 105-3 55 Des huitriers-pies

Max : « La mer est montée et ils ont dû partir. »

Léo : « Ou alors on s’est trop approchés… »

Max : « Pourquoi ils ont encore peur de nous les zoisos ? Ils devraient savoir qu’on veut pas les embêter. »

Léo : « Ce sont des zanimos sauvages tu sais. Ils peuvent pas se laisser approcher comme ça. Bonome, je veux pas qu’on fasse s’envoler les goélands et les bécasseaux alors on s’arrête ici. C’est la bonne distance. »

Max : « On va pas bien les voir. »

Léo : « On les verra assez bien. Bonome va les zoomer et il nous montrera. »

105-3 56 Des zoisos 105-3 57 Des bécasseaux

Max : « Ce sont bien des bécasseaux. On reconnaît bien les bécasseaux variables à la tâche noire qu’ils ont sur le ventre. Les bécasseaux variables s’appellent Calidris alpina, Scolopacidés. »

Léo : « Mais avec eux il y en a d’autres… »

Max : « Et on les voit pas bien… »

Le chevalier : « Disons que ce sont des bécasseaux sanderlings, Calidris alba. »

Léo : « Mais tu en es pas sûr. »

Max : « Bonome sais pas tout ! »

Léo : « Si on s’approchait il saurait. »

Max : « Peut-être, mais là il sait pas ! Bonome, tu as une mauvaise note à ton interro de bécasseaux ! Na ! Et moi j’ai eu une bonne note en géologie ! Re Na ! »

Léo : « Néglige bonome, néglige. »

Le chevalier : « Je néglige. Vous avez vu les huîtriers ? »

105-3 58 Des huitriers-pies

Léo : « Ce sont vraiment des beaux zoisos. Elles sont belles tes fotos. On pourra toutes les regarder ce soir ? Et tu nous gratteras le front pendant qu’on les regarde. S’il te plaît. »

Le chevalier : « Si tu veux mon petitours. »

Max : « Regarde Léo, il y a des Laridés ! »

105-3 59 Des goélands 105-3 60 Des goélands

Léo : « Des goélands tout mélangés ! »

Max : « Il y a un goéland leucophée, Larus michaellis. C’est celui qui a les pattes jaunes. »

Léo : « Bien vu ! Et les autres adultes ont les pattes gris rosé. Ce sont des argentés, Larus argentatus. »

Max : « Les autres sont des juvéniles. Mais on sait pas les reconnaître. »

Léo : « On s’approche des bécasseaux… »

Max : « Doucement bonome, doucement… Il faut pas les effrayer. »

105-3 61 Des bécasseaux 105-3 62 Des bécasseaux

Le chevalier : « Ce sont bien des bécasseaux variables et sanderlings. »

Max : « Alors tu as une bonne note en bécasseaux. D’accord. Bravo bonome 🙂 »

Le chevalier : « Bon, la mer monte. Il va falloir retourner sur la plage. »

Max : « Elle est loin encore. »

Le chevalier : « Mais elle monte vite et je ne veux pas qu’elle nous rattrape. D’autant plus que je dois bien choisir mon chemin pour ne pas m’enfoncer dans la vase. »

Max : « D’accord. Et puis on rentre. Je commence à fatiguer moi. »

Léo : « Moi aussi. C’est parce qu’on s’est levés cette nuit pour regarder la lune. Et c’était très beau. »

Max : « Ça va bonome ? Tu es pas trop fatigué ? On t’a beaucoup fait marcher aujourd’hui. »

Le chevalier : « Ça va Maxou. C’est gentil de me le demander. Mais, tu sais, vous ne m’avez obligé à rien. »

Max : « Tu ferais tout ça sans nous ? »

Le chevalier : « Oui. Mais ce serait moins bien. »

Max : « Elle t’a plu cette journée ? »

Le chevalier : « Je me suis promené avec mes petizours naturalistes pour faire de la géologie, de la botanique et de l’ornithologie… Est-ce que ça m’a plu ? Il faut que je réfléchisse 🙂 »

Léo : « Moi, je sais ce que tu as préféré 🙂 »

Max : « Dis nous ! »

Léo : « Quand tu regardais le paysage en écoutant le vent. Je sais pas ce qu’il t’a raconté mais tu as apprécié. Et puis c’était comme en Bretagne, à Lam Saoz, quand tu t’étais assis sur un rocher avant de quitter l’endroit. Tu faisais partie du paysage et le monde entier t’appartenait. C’était pareil tout à l’heure. Je l’ai vu dans ton regard 🙂 »

Le chevalier : « Tu as vu cela ? »

Léo : « Oui. Je te connais bien maintenant 🙂 »

Max : « Bonome, avant de retourner à notre monture, tu veux bien qu’on fasse une autre pause ? »

Le chevalier : « J’allais vous le proposer. Venez sur mes genoux. »

105-3 63 Le paysage 105-3 64 Le paysage

Léo : « On a exploré tout ça ! »

Max : « Et tu nous as présenté tes amis végétos 🙂 Bonome, on connaît presque toute la côte de Charentmaritimie maintenant. »

Le chevalier : « Pas encore. Il nous reste une bonne partie à explorer. »

Max : « Et il faudrait aller sur les îles. Parce que pour le moment, on connaît que l’Île Où On Va À Pieds. »

Le chevalier : « C’est vrai. Je l’aime beaucoup cette petite île. Elle est proche et facile d’accès. Mais nous irons visiter les autres. Plus tard. »

Max : « C’est important pour notre grande synthèse de géologie régionale. »

Le chevalier : « Max, nous n’allons pas la faire tout de suite. Il nous reste trop de données à collecter. »

Max : « Je sais bonome, je sais. Mais je vais commencer à y travailler dès que nous retournerons chez nous. Tu m’aideras Léo ? … Léo ? Bonome, Léo est parti dans le paysage 🙂 Il te ressemble vraiment de plus en plus. Un jour vous allez redevenir sauvages tous les deux 🙂 »

Léo : « Mmmm ? Tu m’as parlé Maxou ? »

Max : « Oui, mais tu étais dans ta tête 🙂 »

Le chevalier : « Et si on faisait silence et que je vous gratouillais le front ? »

Max : « D’accord ! »

Max et Léo : « Rrrroooonnnn rrrroooonnnn … »

Après un long moment de silence et de gratouillis, on a fini par retourner à notre monture. En chemin, on a croisé une aigrette garzette qui chassait dans le marais. Bonome l’a fotoée en plein repas. Elle était très belle cette aigrette garzette.

105-3 65 Une aigrette garzette 105-3 66 Une aigrette garzette
105-3 67 Une aigrette garzette 105-3 68 Une aigrette garzette

Puis on est rentrés. Bonome a installé l’ordinateur et a préparé le chocolat qu’il nous avait promis. Et on a regardé les fotos. Léo adore ce moment. On revit la promenade, bonome nous apprend encore des choses, affine ses explications, nous gratouille. Et il dit des bêtises 🙂 Il est très fort pour dire une grosse plaisanterie sur un ton très sérieux dans une explication très compliquée 🙂 A chaque fois, on éclate de rire avec Léo. Lui, il fait exprès de rester impassible. Et ça nous fait encore plus rigoler 🙂

En général, nos yeux commencent à nous piquer avant la fin des fotos. Parce qu’il y en a beaucoup plus que ce que je mets dans le blog. Je peux pas toutes les mettre ! Oulala non ! Et bonome voudrait pas parce qu’il y en a qui sont ratées. Quand nos yeux piquent trop, il nous porte jusqu’à notre lit et nous couche. Puis il nous borde et, si on est pas encore tout pleins de sommeil, il nous raconte une histoire dont on entend jamais la fin parce qu’on commence à s’endormir. Alors il nous fait notre bisou de bonnuit et nous gratte doucement le front. Je sais qu’il reste toujours un peu à nous regarder pour voir si on dort bien. Et après il va se coucher. Mais il y a personne pour veiller sur lui. J’aimerais bien le regarder s’endormir et veiller sur lui. Mais on est que des petizours nous, et on se fatigue vite. Alors on peut pas veiller tard pour prendre soin de lui…

Voilà Princesse. C’était encore une belle journée au Pays des Zoisos.

Je t’embrasse et j’espère que tu vas bien.

Continuer la promenade

Arthur :)

Un jour de Mars, dans la cabane du chevalier…

Max : « BONOME ! LÉO ! SAMUEL ! VENEZ VOIR ! VIIIIITE !!! »

Léo et Samuel, ainsi que le chevalier arrivent en courant.

Le chevalier : « Que se passe-t-il Maxou ? »

Léo : « Pourquoi tu nous appelles ? »

Max : « Regardez ! »

Capture du 2017-03-19 16-39-56Samuel : « Tabarnak ! »

Léo : « Brindille a adopté un petitours ! »

Max : « Il s’appelle Arthur 🙂 Regardez, il a mis des fotos dans la bibliothèque de mon blog. Brindille a dû l’aider 🙂 »

IMG_1188 IMG_1190

Léo : « Il a une salopette comme Samuel 🙂 »

Max : « Bonome, il a pas de sacado ! Ça va pas ça ! Il va falloir lui en offrir un ! »

Samuel : « On pourrait l’inviter à venir avec nous ! »

Léo : « Bonne idée 🙂 Et il faut demander à Brindille de l’aider à graver un article avec tous les zoisos qu’il a déjà vus ! »

Max : « Oui ! Et on lui montrera les zoisos qu’on a fotoés depuis la cabane ! »

Léo : « Rholala ! »

Samuel : « J’en ai le front tout le tour de la tête ! »

Max : « Bonome, on a un correspondant 🙂 »

Le chevalier : « Un petitours de plus ! »

Max : « Il faut lui écrire ! Vous m’aidez ! »

Quelques minutes plus tard…

Cher Arthur,

Nous sommes ravis d’apprendre que Brindille t’a adopté. Tu es entre de bonnes mains avec elle. Léo tient à préciser qu’elle gratte bien le front 🙂 Tu feras attention car, même si elle aime beaucoup les zoisos, elle les mélange tous 🙂 Vérifie toujours ce qu’elle dit avec son beau livre de zoisos.

Nous espérons te voir bientôt. En attendant, nous te serrons chaleureusement la patte 🙂

Gratouillis à toi.

Les petizours de bonome:)

Plus tard…

Max :  » Regardez les cousins ! Arthur a envoyé une foto de lui en train de fotoer ! « 

IMG_1492Léo :  » Rhooo la chance ! Il peut fotoer de son jardin… »

Max :  » J’espère qu’il sera plus doué que Brindille. Elle, elle fotoe que des flouïdés 🙂  »

Léo :  » Max ! C’est pas gentil de te moquer de Brindille !  »

Max :  » Oui Léo, je sais, Brindille, elle gratte bien le front 🙂  »

105-2 La collection (1)

Bien plus tard, dans la cabane du chevalier, alors que Max est en train de graver l’article 105 de son blog…

Le chevalier : « Max, peux-tu faire une pause s’il te plaît, j’ai quelque chose à te montrer 🙂 Et dis à Léo de se joindre à toi. »

Max : « D’accord bonome. LÉÉÉÉÉOOOOOO ! Viens vite ! Bonome veut nous montrer quelque chose. »

Léo : « J’arrive ! »

Max : « Que veux-tu nous montrer ? »

Le chevalier : « Attendons Léo. »

Léo : « Je suis là 🙂 »

Le chevalier : « Regardez 🙂 »

105-2 01 Un crinoïde

Léo : « Rhooooo ! »

Max : « Tu es allé dans un muséum ? Et tu nous as même pas emmenés ! »

Le chevalier : « Ce n’est pas un muséum Maxou. C’est le crinoïde de ma collection. »

Max : « Tu as ça dans ta collection toi ? Je te crois pas. Tu es allé au muséum et tu veux pas nous le dire ! »

Le chevalier : « Non Maxou. »

Léo : « Rhoooo ! Tu as d’autres fotos de ta collection ? »

Le chevalier : « Voici deux boîtes contenant des fossiles de l’ère primaire. »

105-2 03 La collection 2 105-2 02 La collection 1

Léo : « Rholala de rholala ! »

Max : « Bonome, si tu as cambriolé un muséum tu vas aller en prison ! »

Le chevalier : « Maxou 🙂 Je ne suis pas un cambrioleur. J’ai acheté ces pièces il y a quelques années pour montrer aux élèves de la schola. »

Léo : « Ils ont de la chance tes élèves. »

Le chevalier : « Oui, mais je vais devoir tout ramener à la cabane… »

Léo : « Chouette ! On aura un muséum à notre disposition ! Tu nous feras visiter ! »

Le chevalier : « Oui mon Léo 🙂 »

Max : « Bonome, on peut revoir le crinoïde s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Bien sûr ! Le voici… »

105-2 01 Un crinoïde

Léo : « Tu nous présentes ? »

Le chevalier : « Mes petizours, je vous présente Scyphocrinus elegans, crinoïde du Dévonien. »

Léo : « Enchanté Scyphocrinus elegans 🙂 »

Max : « Alors, le pédoncule c’est l’espèce de tige verticale. C’est ça ? »

Le chevalier : « Tout à fait. Mais il manque le crampon, qui fixe l’animal au substrat. En haut, il y a le calice qui porte de nombreux bras ramifiés. »

Léo : « Ça vit comment un crinoïde ? »

Le chevalier : « Ils se fixent au substrat par leur crampon. Et ils capturent des particules en suspension dans l’eau ou de très petites proies avec leurs nombreux bras. Puis, ils les font descendre jusqu’à la bouche qui est au centre du calice. »

Max : « Ils peuvent se déplacer ? »

Le chevalier : « J’avoue que je n’en sais rien. Peut-être… Il me semble qu’ils sont capables de ramper. Peut-être peuvent-ils se détacher du substrat et nager… Mais ils font partie de la grande subdivision des Échinodermes qui contient les organismes fixés. »

Max : « Allez bonome, lâche-toi et donne-nous les noms compliqués que personne connaît pour les grandes subdivisions des Échinodermes 🙂 »

Le chevalier : « 🙂 Les Échinodermes libres de se déplacer sont appelés Euléthérozoaires. Ceux qui sont fixés sont les Pelmatozoaires. »

Léo : « Tu peux détailler ? »

Le chevalier : « Si vous voulez. Commençons par les Euléthérozoaires. Il y a quatre classes principales : les Holothurides (concombre de mer), les Astérides (ou étoiles de mer), les Ophiurides et les Echinoïdes (ou oursins). »

Max : « On trouvera des illustrations pour mettre dans mon blog… »

Le chevalier : « A part pour les Holothurides sinon je peux illustrer avec ma collection. »

Léo : « Oh oui alors ! »

Le chevalier : « Voici une petite étoile de mer actuelle. La belle boite à Échinodermes est encore à la schola. »

105-2 04 Une étoile de mer 105-2 05 Une étoile de mer

Léo : « Tu connais son nom ? »

Le chevalier : « Non, désolé. Les étoiles de mer ont, comme tout les Euléthérozoaires, des milliers de petites ventouses grâce auxquelles elles peuvent se déplacer. Elles peuvent également ouvrir des Bivalves… »

Max : « Elles arrivent à ouvrir les Bivalves ! Elles sont très fortes alors ! »

Le chevalier : « Oui Maxou. Quand le Bivalve est ouvert, elles font sortir leur estomac et le font passer entre les valves du Bivalve pour le digérer. Puis, elles rentrent leur estomac. »

Max : « Ça alors ! »

Léo : « C’est comme si tu sortais ton estomac, qu’il se plaçait autour de ton repas sur la table puis que tu le faisais rentrer après la digestion 🙂 »

Max : « D’accord pour les Astérides. Les Ophiurides maintenant. »

Le chevalier : « En voici qui datent du Dévonien, il y a environ 400 millions d’années. »

Max : « Tu as appris à nager avec elles 🙂 »

Léo : « Néglige les bêtises de Max et montre moi s’il te plaît. »

105-2 13 Des ophiures 105-2 12 Furcaster sp

Max : « Ça ressemble à une étoile de mer ! »

Léo : « Oui, mais les bras sont plus fins. Et il y a comme un disque central. »

Le chevalier : « C’est exact Léo. Je ne connais pas celle de gauche mais à droite c’est un exemplaire du genre Furcaster. »

Max : « Les zoursins, on les connait bien. Mais il faut en mettre un quand même. »

Le chevalier : « Voici Anorthopygus orbicularis. »

105-2 06 Anorthopygus orbicularis 105-2 07 Anorthopygus orbicularis 105-2 08 Anorthopygus orbicularis

Max : « Je le reconnais lui ! Il vient de Là Où Les Cailloux Sont Tout Cassés ! »

Léo : « Alors il date du Cénomanien inférieur. »

Le chevalier : « En voici deux autres. A gauche c’est un Nucleolites latiporus. Et à droite c’est un Hemicidaris luciensis. Ils viennent tous les deux du Bathonien de Normandie. »

105-2 09 Nucleolites latiporus 105-2 10 Hemicidaris luciensis

Léo : « C’était quand le Bathonien ? »

Le chevalier : « Au Jurassique moyen, il y a environ 160 millions d’années. »

Max : « On ira en Normandie un jour ? »

Le chevalier : « Je vais essayer de trouver une cabane 🙂 »

Max : « Merci bonome. Et les Holothurides ? »

Le chevalier : « Les concombres de mer 🙂 Voici une foto que j’ai trouvée grâce à monsieur Internet. »

holothuria-atra

Max : « On dirait vraiment des concombres 🙂 »

Le chevalier : « J’en ai vu une seule. En Méditerranée… »

Léo : « D’accord pour les Échinodermes libres. Passons aux fixés. Comment tu les appelles déjà ? »

Le chevalier : « Les Pelmatozoaires. Actuellement, il n’existe que les Crinoïdes. Mais d’autres groupes ont existé. Comme les Blastoïdes. En voici un fragment. C’est le calice. »

105-2 13 Un blastoïde 105-2 14 Un blastoïde 105-2 15 Un blastoïde

Léo : « Rhooo ! Il date de quand ? »

Le chevalier : « Du Carbonifère. »

Max : « A la fin de l’orogenèse hercynienne… »

Léo : « Rholala ! Elle est bien ta collection ! J’ai hâte de la visiter entièrement. »

Le chevalier : « Nous la visiterons par fragments, au fur et à mesure des besoins. »

Max : « Je pourrais m’en servir pour mon blog ? »

Le chevalier : « Bien sûr mon petitours. »

Max : « Merci superbonome ! Bon, je me remets à graver mon blog alors ! J’en étais à l’article 105. Troisième partie : la Réserve Naturelle du Marais d’Y ! »

Continuer la promenade