103 – Le Marais

Dimanche 17 Juillet, An III

Max : « Bonjour Bonomou 🙂 As-tu choisi notre site d’inspection ? »

Le chevalier : « Bonjour Maxou 🙂 Pas de mauvais rêves cette nuit ? »

Max : « Non. Pas de dragon, pas d’abandon de petitours… Alors ? On va où ? »

Le chevalier : « Léo n’est pas encore levé ? »

Max : « Si. Depuis longtemps. Il étudie son beau livre de zoisos 🙂 Bonome, tu vas me répondre un jour ? Qu’as-tu décidé pour aujourd’hui ? »

Le chevalier : « Bonjour mon Léo 🙂 »

Léo : « Bonjour chevalier 🙂 Je lisais mon beau livre de zoisos 🙂 »

Max : « Bonome ? Tu me causes plus ? »

Le chevalier : « Si 🙂 J’attendais que vous soyez tous les deux pour vous annoncer notre but d’excursion aujourd’hui. »

Max : « Alors ? »

Le chevalier : « Le Marais. Si vous êtes d’accord. »

Max : « Le Marais ? Autour de la Charmante Petite Ville ? Oh oui ! »

Léo : « Il y a des zoisos ? »

Le chevalier : « Il y en a. Mais il faut parfois marcher longuement entre deux rencontres. »

Max : « Dans le Marais, les zoisos sont très sauvages. Ils se laissent pas approcher comme ça. Il faut avancer discrètement, furtivement… Comme des fantôôômes ! »

Léo : « On sera discrets 🙂 »

Max : « Bonomou, tu dois prendre beaucoup à boire, et de l’eau. Pas du café. »

Le chevalier : « Pourquoi ? »

Max : « Il fait déjà 30°C. Dans le Marais, il y a pas d’ombre. Alors le soleil va te dessécher si tu bois pas beaucoup. Et nous, on veut pas d’une momie de bonome 🙂 »

Il a mis trois litres d’eau dans son sacado et un litre et demi de café. Et puis on est partis. Ce jour là, la température est montée jusqu’à 38°C ! C’est très chaud pour marcher en plein soleil. Alors, en chemin, bonome s’est arrêté pour s’acheter un foulard. Pour se protéger le cou. Et il a mis des manches longues et des grosses chaussettes qui remontaient très haut. Il était pas très élégant mais on s’en fiche. Le soleil c’est dangereux. Ça peut faire le cancer de la peau et c’est très embêtant.

Pendant la chevauchée…

Léo : « Max, tu connais le Marais toi ? »

Max : « Oui, on est déjà venus. J’ai beaucoup aimé. Même que j’ai cru qu’on était perdus et ça me plaisait bien 🙂 »

Léo : « Tu étais content d’être perdu ? »

Max : « Oui 🙂 Mais pas vraiment perdu. Juste un peu. Bonome, quand il savait pas si il fallait aller à droite ou à gauche, il suivait un papillon 🙂 Je le connaissais pas bien encore mon bonome et ça m’a plu. Le graaaand chevalier qui suit un papillon 🙂 »

Léo : « Et tu avais pas peur ? »

Max : « Ben non. Pas avec bonome. »

Léo : « Et vous avez vu des zoisos ? »

Max : « Ben oui ! Je te dis pas lesquels : tu verras par toi même 🙂 »

Le chevalier : « Mes petizours nous sommes arrivés ! »

Max : « Bonome, dans le Marais, c’est mieux si on reste dans ta poche. Parce qu’il faut beaucoup marcher et nous on a que des petites pattes. »

Le chevalier : « Alors installez-vous confortablement 🙂 »

Léo : « Un héron s’envole ! »

103 01 Un héron pourpré 103 02 Un héron pourpré

Max : « Je l’ai reconnu ! C’est un héron pourpré ! »

Léo : « Ardea purpurea, Ardéidés. »

Max : « On va pas tout expliquer les Ardéidés. On l’a fait il y a pas longtemps. »

Léo : « Mais c’est un beau zoiso 🙂 »

Max : « Il faut pas le répéter mais c’est mon héron préféré 🙂 »

Léo : « On le dira pas aux autres, ils seraient jaloux 🙂 »

Max : « Bonome, il me dit quelque chose ce paysage. On serait pas déjà venus ? »

Le chevalier : « Si. Il y avait des grandes flaques d’eau un peu plus loin, sur la droite. Nous avions vu des chevaliers guignettes, des échasses, des Laridés… »

Max : « Oui, c’est ça ! Mais là, vu le temps et le manque de pluie, il y aura pas de grandes flaques… »

Le chevalier : « Il faut aller voir… »

Léo : « On va pas voir des zoisos 🙁 »

Le chevalier : « C’est possible mon Léo. Mais nous ne le saurons que si nous inspectons. »

Quelques dizaines de minutes plus tard…

Max : « Ben voilà ! On avance, on avance… et on voit rien du tout ! »

Le chevalier : « Tiens, Max ronchonne 🙂 »

Max : « On inspecte pour voir des zoisos et on en voit pas ! Léo va être déçu ! »

Le chevalier : « Nous n’allons pas tarder à en voir 🙂 »

Max : « Tu as l’air bien sûr de toi… »

Le chevalier : « Souviens-toi Maxou… Chut ! Nous approchons… »

103 03 Une hirondelle rustique 103 04 Une hirondelle rustique

Léo : « Rhoooo !!! Des hirondelles rustiques ! »

Max : « Hirundo rustica, Hirundinidés ! Bonome, tu savais qu’elles seraient là ? »

Le chevalier : « Comment l’aurais-je su ? »

Max : « On les as vu ici même, exactement à cet endroit, l’an dernier 🙂 »

Le chevalier : « Disons qu’il était possible que nous les voyions 🙂 »

Léo : « Elles sont belles ! »

103 05 Une hirondelle rustique 103 06 Une hirondelle rustique

Max : « Elles font sa toilette 🙂 »

Léo : « Il y en a beaucoup ! Il faut pas les déranger ! Oh ! Il y a même un juvénile ! »

103 07 Une hirondelle rustique 103 08 Une hirondelle rustique

Max : « En cette saison, c’est normal. On est en été. Et les zoisos font des œufs au printemps ou ou début de l’été. Alors on va voir beaucoup de juvéniles… »

Léo : « On peut rester pour le regarder ? »

Le chevalier : « Si tu veux Léo. Mais nous devons ni bouger ni nous en approcher. »

Max : « Ben oui. On veut pas les embêter. Elles sont chez elles les hirondelles rustiques. J’aime beaucoup les voir voler juste au-dessus de l’eau pour attraper des insectes. »

Léo : « Là, elles se reposent. Mais elles sont très belles quand même. »

Max : « Bon, on avance ? Bonomou, tu connais la prochaine surprise ? »

Le chevalier : « Si je la connaissais ce ne serait plus une surprise 🙂 »

Max : « On va à gauche ? C’est là-bas que je me suis roulé dans la menthe 🙂 C’est mon amie la menthe. »

Léo : « Mais là, il faut pas le faire. »

Max : « Et pourquoi, s’il te plaît ? »

Léo : « Parce que la famille de cygnes tuberculés se moquerait de toi 🙂 »

103 09 Une famille cygne 103 10 Une famille cygne

Max : « Oulala ! Les parents et deux petits ! Tu les fotoes bonome ? »

Le chevalier : « Fait ! »

Max : « On peut s’approcher un peu ? Pour voir les petits… »

Le chevalier : « Nous pouvons nous approcher un peu, mais pas trop. »

Léo : « Si on s’approche trop, les parents vont protéger leurs petits et ils vont nous souffler fort dessus. Et si on s’éloigne pas, ils vont nous donner des coups de bec. »

Max : « Aïe ouille ! Ça doit faire très mal ! »

103 11 Les petits cygneaux 103 12 Un cygneau

Léo : « Ils sont déjà grands les petits. »

Max : « Mais je sais pas pourquoi certains petits sont gris alors que d’autres sont blancs… »

Léo : « Moi non plus… »

Max : « Ils s’en vont… »

Léo : « Alors on avance… »

Max : « On va encore tout marcher pour rien voir du tout… »

Le chevalier : « Max, c’est moi qui marche ! Toi tu poches ! »

Max : « On va encore tout pocher pour rien voir du tout ! »

Léo : « On peut pas savoir Maxou. »

Max : « J’ai vu quelque chose là-bas, par terre ! Viens Léo, on va voir ! Arrête-toi bonome, on descend ! »

Le chevalier : « Ne courez pas comme ça ! »

Max : « On court si on veut ! »

103 13 Les petizours 103 14 Les petizours 103 15 La carapace d'écrevisse

Léo : « Tu sais ce que c’est ? »

Max : « Ben oui ! C’est un morceau de carapace d’écrevisse ! »

Léo : « Les écrevisses vivent dans l’eau ! Pas sur les chemins ! »

Max : « Mon cousin, cette écrevisse s’est faite dévorer ! Probablement par un zoiso qui est allé la pêcher et qui est venu la manger ici. »

Léo : « Un zoiso écrevissivore 🙂 »

Max : « Tiens, regarde la pince 🙂 »

103 16 Les petizours 103 17 Les petizours

Léo : « Heureusement qu’elle est tout morte ! Tu imagines qu’elle nous pince ? »

Max : « Aïe ouille ! »

Léo : « Tu pourrais me parler des écrevisses s’il te plaît ? »

Max : « Si tu veux. Bonome, tu me corriges si je dis des erreurs. »

Le chevalier : « D’accord. Nous t’écoutons. »

Max : « Les écrevisses ont une cuticule de chitine (c’est une protéine) minéralisée. Il y a des cristaux de calcite qui durcissent la cuticule. Du coup, on parle de carapace. Et elles ont des pattes articulées. On les voit pas sur ce morceau tout cassé mais on voit une pince. Et chez les écrevisses, les pinces sont fixées sur le thorax alors ce sont des pattes. Elles sont transformées mais ce sont bien des pattes. Carapace plus pattes articulées, c’est ce qui définit les Arthropodes. Si vous regardez bien, vous verrez deux paires d’antennes. C’est donc un Antennate Crustacé. Bon, les Crustacés c’est compliqué. Il y en a beaucoup. Il y a un groupe de Crustacés qui ont tous 10 pattes. Les écrevisses font partie de ce groupe qu’on appelle les Décapodes. Ils comprennent les crabes et les homards et des tas d’autres. J’ai choisi les crabes et les homards parce qu’ils ont des formes caractéristiques. Les crabes ont un tout petit abdomen replié sous le céphalothorax. On les appelle les Anomoures. Les homards, comme les écrevisses, ont une longue queue. On les appelle les Brachyoures. Voilà. C’est tout ce que je sais. »

Léo : « Rhoooo ! Bravo Maxou ! »

Max : « Bonome, j’ai pas dit d’erreurs ? »

Le chevalier : « Non, sinon je t’aurais corrigé. »

Le chevalier lève brusquement la tête et suit quelque chose du regard…

Le chevalier : « Pochez-vous, vite ! »

Max : « On grimpe ! Tu as vu quelque chose ? »

Le chevalier : « Oui, venez… »

Max : « Qu’est ce que tu as vu ? »

Le chevalier : « Chut… »

Max : « Oulala… Il se met en chasse ! »

Léo : « Ça doit être un zoiso rare ! »

Le chevalier : « Zutalor ! Ils sont partis de l’autre côté du canal ! Ce n’est plus la peine de nous dépêcher… »

Max : « On avance alors ! »

Léo : « Où on va ? »

Max : « Un peu plus loin. Il y a une espèce de petit pont qui permet d’observer un petit canal. Ou plutôt les arbres qui bordent le petit canal. Je suis sûr que bonome nous y emmène. »

Léo : « Pourquoi ? »

Max : « C’est là que nous avons vu les bihoreaux gris 🙂 »

Léo : « Rhoooo la chance ! Des bihoreaux gris… »

Max : « Tu crois qu’ils seront là bonome ? »

Le chevalier : « Si vous n’arrêtez pas de bavasser ils vont nous entendre et se sauver ! »

Max : « On bavasse pas ! »

Léo : « C’est pas très gentil de dire qu’on bavasse ! »

Max : « On va le dire à Princesse ! »

Léo : « On est des petizours maltraités ! »

Max : « Insultés même ! »

Léo : « Nous sommes atteints dans notre dignité ! »

Max : « Nous attendons des excuses ! »

Le chevalier : « Des gratouillis suffiront-ils ? »

Max : « Les gratouillis sont en plus des excuses ! »

Léo : « Tu t’en tireras pas avec juste des gratouillis ! »

Le chevalier : « Mes chers petizours adorés, je vous présente mes plus plates excuses et je vous demande humblement de me pardonner. Mes mots ont dépassé ma pensée et je ne voulais pas vous offenser. »

Léo : « On est tes petizours adorés ? »

Le chevalier : « Vous l’êtes 🙂 »

Max : « Tes excuses seront acceptées après les gratouillis. »

Le chevalier : « Venez là ! »

Max et Léo : « Rrrroooonnnn rrrroooonnnn … »

Max : « Excuses acceptées 🙂 On va se cacher pour observer ? »

Le chevalier : « Allons-y ! »

Max (à Léo) : « Bonome aime pas planquer comme ça. Mais on sait jamais. On verra peut-être les bihoreaux. »

Léo : « Il y a encore des hirondelles 🙂 »

103 18 Des hirondelles rustiques 103 19 Une hirondelle rustique

Max : « Là ! Il y a un juvénile ! »

103 20 Une hirondelle rustique juvénile 103 21 Une hirondelle rustique juvénile

Léo : « Mais pas de bihoreau… »

Le chevalier : « Nous n’avons pas rendez-vous avec lui tu sais. »

Max : « Faut pas être déçu Léo. On aura d’autres occasions d’en voir. »

Léo : « Tu en as déjà vu toi, alors ça t’est facile de pas être déçu… »

Le chevalier : « Mon pauvre Léo. »

Max : « Viens ici que je te gratte le front. »

Le chevalier : « Bon. Il n’y aura rien d’intéressant ici. Changeons d’endroit. »

Max (à Léo) : « Il se remet en chasse. Il cherche les zoisos de tout à l’heure 🙂 (Au chevalier) Bonomou, tu m’as l’air bien décidé et sûr de toi. »

Le chevalier : « On ne peut jamais être sûr de rien au Pays des Zoisos 🙂 »

Max : « Tu sais où on va ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Max : « Tu cherches le zoiso ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 Chut ! Le voilà… »

Léo : « Rhoooo ! Qu’il est beau ! »

Max : « Il est loin ! On s’approche furtivement ? »

Le chevalier : « Je le fotoe au zoom avant… »

103 22 Une huppe fasciée 103 23 Une huppe fasciée

Max : « Il s’est envolé ! »

Le chevalier : « Venez ! »

Max : « La chasse reprend ! »

Le chevalier : « Il est là ! Sur la branche ! »

Le chevalier : « A contre-jour ! Par la malpeste ! Diantre ! »

103 24 Une huppe fasciée

Max : « Il s’envole encore ! »

Léo : « Il nous fait courir ce zoiso ! »

Le chevalier : « Ils sont deux et n’iront pas bien loin. Faites silence s’il vous plait. »

Max (à Léo) : « Tu as vu comme il marche sans bruit et sans mouvement brusque ? »

Léo (à Max) : « J’aime bien quand il fait ça 🙂 Il est indétectable ! C’est un chevalier furtif 🙂 »

Le chevalier : « Ils sont là 🙂 »

103 25 Des huppes fasciées 103 26 Des huppes fasciées
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Léo : « Rholala… »

Max : « Tu nous dis rien. On cherchera dans nos livres… »

Max : « Ils se sont encore envolés ! Tu les as fotoés ? »

Le chevalier : « Oui, une bonne trentaine de fotos 🙂 »

Léo : « Vous avez vu ? Ils ont une huppe sur la tête 🙂 »

Max : « Et un très long bec. »

Le chevalier : « Ils s’en servent pour déterrer des larves d’insectes ou d’autres petits animaux qui vivent sous terre. »

Léo : « J’avais jamais vu de zoisos orange 🙂 »

Le chevalier : « Il y a trop de lumière. Je n’ai pas bien réglé l’appareil. Les fotos ne donneront pas les vraies couleurs. Elles seront trop pâles. »

Max : « Pas grave bonome. Tu nous donnes nos beaux livres s’il te plaît ? »

103 33 Les petizours

Le chevalier : « J’aime vous voir aussi souriants 🙂 »

Max : « Nos livres ! »

Le chevalier : « Les voici ! »

Léo : « Merci chevalier 🙂 »

Max : « Merci bonome ! Alors… »

Léo : « Mmmmmm… »

Max : « Tu Mmmmm en te grattant la tête ! »

Léo : « Je cherche… »

Max : « Moi aussi ! »

Léo : « J’ai trouvé ! »

Max : « Me dis pas ! Alors alors alors … J’AI ! »

Léo : « C’est une huppe fasciée ! »

Max : « Upupa epops ! »

Léo : « Upupidés 🙂 C’est vraiment un beau zoiso ! La chance ! »

103 34 Léo et son beau livre 103 35 Max et son beau livre

103 36 Les petizours

Max : « Bravo bonome ! Tu es un grand chasseur ! »

Léo : « Oh oui alors ! Tu les as vus tout là-bas et tu as réussi à les retrouver ici ! »

Max : « On fait quoi maintenant ? On avance ou on change d’endroit ? »

Léo : « On pourrait avancer un peu 🙂 »

Max : « D’accord. Bonome, pourrais-tu nous aider ranger nos livres et nous aider à pocher ? »

Le chevalier : « C’est comme si c’était fait ! »

Max : « Oh ! Regarde bonome ! Ce serait pas des toiles de papillons ? On peut s’approcher ? »

Léo : « Là, il y a des tas de chenilles ! »

103 37 Des toiles de paons du jour 103 38 Des toiles de paons du jour

Max : « On dirait des chenilles de paon du jour ! Inachis io, Nymphalydés. »

Léo : « On avait pas bien vu les toiles la dernière fois ! »

Max : « Il y a de toutes petites larves dedans 🙂 »

Léo : « Qu’est ce qu’il est beau ce marais ! »

103 39 Le marais

Max : « Oh oui ! J’aime beaucoup. Mais il faut beaucoup marcher pour voir les zoisos. »

Le chevalier : « Oui. Et je ne pense pas que nous en verrons ici. Allons ailleurs. »

Max : « Oui chef ! On te suit chef ! »

Léo : « On suit rien du tout. On poche 🙂 »

Max : « Tu sais où tu nous emmènes ? »

Le chevalier : « Non 🙂 Nous allons chevaucher au hasard et nous nous arrêterons là où les oiseaux nous le diront. »

Max : « Ce sont les zoisos les chefs 🙂 »

Alors on a chevauché au hasard, sur des petites routes isolées, en regardant partout. Puis, d’un coup, bonome a arrêté notre monture. Il avait entendu l’appel des zoisos. On a parqué notre monture et on s’est remis en chasse…

Léo : « Une aigrette garzette ! »

103 40 Une aigrette garzette

Max : « Encore un Ardéidé ! Egretta garzetta ! »

Léo : « Elle a une longue plume derrière la tête. »

Max : « Normalement il y en a deux pendant la période nuptiale. »

Léo : « L’autre doit être cachée. »

Max : « Jolie foto bonome 🙂 »

Le chevalier : « Ce n’est pas la foto qui est jolie, c’est le zoiso 🙂 »

Léo : « Ben oui, c’est un très beau zoiso l’aigrette garzette. »

Max : « Là-bas il y a une échasse blanche 🙂 »

103 41 Une échasse blanche 103 42 Une échasse blanche

Léo : « Himantopus himantopus, Récurvirostridés. Récurvirostridé ça veut dire bec courbé. Mais les échasses ont même pas le bec courbé. C’est bizarre des fois les familles de zoisos. »

Max : « Bonome, il y a un dimorphisme sexuel chez les échasses ? On peut savoir si c’est un mâle ou une femelle ? »

Le chevalier : « Chez les femelles le dos est teinté de brun alors qu’il est tout noir à reflet métallique chez les mâles. Et, souvent, il y a plus de noir sur la tête chez les mâles que chez les femelles. »

Max : « D’accord. Merci bonome. »

Léo : « Celle-ci a pas du tout de noir sur la tête. On peut supposer que c’est une femelle. Mais on voit pas bien la couleur du dos. »

Max : « Moi, je vois pas de reflet métallique sur le dos. »

Léo : « Alors ça confirmerait que c’est une femelle… Mais c’est pas sûr. »

Max : « Tu fotoes le marais bonome ? »

103 43 Le marais

Le chevalier : « Oui. C’est tout plat, ça peut paraître monotone mais j’aime beaucoup ce paysage. »

Léo : « C’est reposant à voir. »

Max : « Et c’est calme. Il y a que le doux murmure du vent et les chants des zoisos. »

Léo : « Regardez l’échasse ! »

103 44 Une échasse blanche 103 45 Une échasse blanche 103 46 Une échasse blanche

Max : « Elle s’est envolée ! »

Léo : « C’était bôôôô ! »

Max : « Elles ont vraiment de longues pattes les échasses 🙂 »

Léo : « Oui Maxou. Tu l’as déjà dit ! On dirait qu’elles se sont trompées de taille de pattes 🙂 »

Max : « Tu as qu’à dire que je radote ! »

Léo : « Parfois, tu te répètes 🙂 »

Max : « D’accord. Ben je dirai plus rien. »

Le chevalier : « Vous n’allez pas vous chamailler ! »

Léo : « Non ! On est sages ! »

Le chevalier : « Alors approchons nous en silence de cette spatule blanche. »

Léo : « Rhoooo ! »

103 47 Une spatule blanche 103 48 Une spatule blanche

Max : « On s’est jamais approchés aussi près d’une spatule ! »

Léo : « La chance ! »

Le chevalier : « N’allons pas plus près… »

Max (à Léo) : « Si j’affirme que c’est vraiment un beau zoiso tu vas encore dire que je radote ! »

Léo : « Ben non. C’est vraiment un beau zoiso 🙂 »

Max : « Oh ! Encore une échasse blanche ! »

103 49 Une échasse blanche

Léo : « Elle a une tâche noire sur la tête. C’est peut être un mâle cette fois. »

Max : « Le dos est noir à reflets métalliques ? »

Léo : « Heu… Je sais pas… Il faudrait voir un mâle et une femelle côte à côte au moins une fois… »

Max : « Son dos a pas l’air teinté de brun… »

Léo : « On peut hypothéser que c’est un mâle alors. »

Max : « Ben oui. On peut se tromper quand on hypothèse. Une hypothèse peut être fausse sans que ce soit une erreur. »

Léo : « C’est juste une hypothèse fausse. »

Max : « Alors que si on est affirmatifs et que c’est faux… »

Léo : « On a dit une erreur. »

Max : « On comprend bien l’intérêt d’avoir de très longues pattes sur cette foto. »

Léo : « Si ses pattes étaient plus courtes, les brins d’herbe la chatouilleraient sous les ailes 🙂 »

Max : « T’es trop bête ! »

Léo : « J’imite pas que les zoisos, je sais t’imiter, toi aussi 🙂 »

Max : « Pfff ! Je néglige. Les longues pattes sont importantes pour marcher dans l’eau et se nourrir. »

Léo : « Beaucoup de zoisos aquatiques ont de longues pattes. On les appelle les échassiers. Il y a les petits échassiers : ce sont les Charadriiformes. Et les grands échassiers comme les Ciconiiformes. »

Max : « Il faut pas dire échassier. C’est pas un vrai groupe. C’est comme palmipède. Il faut pas dire. Oulala non ! Parce que sinon, on pourrait mettre les mouettes et les canards dans le même groupe sous prétexte qu’ils ont les pattes palmées. Alors qu’on sait bien que les mouettes sont des Charadriiformes et que les canards sont des Ansériformes et que c’est pas du tout pareil ! »

Léo : « Qu’est ce que tu fotoes chevalier ? Ah oui ! »

103 50 Une spatule en vol 103 51 Une spatule en vol

Max : « Une spatule en vol ! Rholala ! »

Léo : « Elle a les pointes des ailes noires ! Comment ça se fait ? »

Max : « Je crois me souvenir que c’est un caractère juvénile. C’est ça bonome ? »

Le chevalier : « C’est ça Maxou. Vous n’avez plus besoin de moi 🙂 »

Max : « Ça y est ! Il recommence ! Bonome, combien de fois vais-je devoir t’expliquer que c’est pas la bonne façon de voir les choses ? On a besoin de toi et puis c’est tout ! Tu es notre bonome et on est tes petizours ! C’est pas parce qu’on connaît de mieux en mieux les zoisos qu’on a plus besoin de toi ! Pfff ! Tu comprends rien du tout ! »

Le chevalier : « Je comprends que tu as besoin de moi pour pouvoir me crier dessus 🙂 »

Max : « J’ai même pas crié ! Et si tu veux, je peux crier sur Léo. »

Léo : « Je suis pas d’accord 🙂 On me crie pas dessus. Je suis un petitours doux et délicat moi. »

Le chevalier : « C’est vrai que tu es toujours très doux mon Léo. »

Léo : « Ben oui 🙂 Je suis pas un rustre mal dégrossi comme Maxou 🙂 »

Max : « Moi ? Un rustre mal dégrossi ? Tu dois te tromper de petitours. Je suis la délicatesse incarnée moi ! »

Léo : « Oui 🙂 et la perfection est ton seul défaut 🙂 »

Max : « Tout à fait ! Absolument ! »

Le chevalier : « Chut ! »

Max : « vous croyez qu’il nous a vus ? »

Léo : « Ben oui ! »

Max : « Et il se laisse fotoer comme ça ! Rhooo ! »

103 52 Un héron pourpré 103 53 Un héron pourpré 103 54 Un héron pourpré

Léo : « Un héron pourpré de tout près ! La chance ! »

Max : « Bonome, tu l’as fotoé ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « Alors on recule doucement pour pas lui faire peur. Mais avant, tu le remercies en zoiso s’il te plaît. »

Léo : « On est revenus à notre monture ! »

Max : « On va pas rentrer quand même ! »

Le chevalier : « Nous pourrions encore changer d’endroit… »

Max : « Tu veux aller là-bas ? »

Le chevalier : « Ou là-bas 🙂 »

Léo : « On chevauche et on s’arrête au hasard. »

Le chevalier : « Pas tout à fait au hasard Léo. Il faut un endroit où laisser notre monture et où nous pouvons nous aventurer. Vous avez sûrement remarqué que le marais se caractérise par l’abondance de ses canaux. Nous ne pouvons pas aller n’importe où. »

Max : « Ben oui. C’est embêtant tous ces canaux. »

Léo : « Le plus embêtant c’est les barrières. On peut pas aller où on veut. Pourtant on veut pas abîmer la nature. On veut juste voir des zoisos. »

Le chevalier : « Oui mais il faut respecter les interdictions mon Léo. »

Max : « Ben oui. On est sages, nous. Et disciplinés. On va pas où on a pas le droit d’aller. Et si on s’arrêtait ici ? »

Le chevalier : « Pourquoi pas… »

Léo : « Il y a un grand groupe de zoisos blancs là-bas. »

Max : « On y va doucement. Bonome, fotoe au zoom par sécurité 🙂 »

Le chevalier : « Voilà, c’est fait. Je vous montre 🙂 »

103 55 Des zoisos

Léo : « C’est un groupe de spatules blanches ! »

Max : « C’est la journée des spatules et des échasses 🙂 »

Léo : « Il faut avancer doucement… »

Max : « Bonome, tiens toi prêt à fotoer 🙂 … Vas-y ! fotoe ! »

103 56 Des zoisos

Léo : « Il y en a plus de vingt ! Rholala ! Tout ça de spatules ! »

Max : « On s’approche encore… »

Léo : « Elles s’envolent ! Zutalor ! »

Max : « FOTOE BONOME ! FAUT FOTOER L’ENVOL DES SPATULES ! »

103 57 L'envol des spatules 103 58 L'envol des spatules
103 59 Le vol des spatules 103 60 Le vol des spatules
103 61 Le vol des spatules 103 62 Le vol des spatules

Léo : « Rholala ! C’était bôôôô ! Des spatules en vol ! »

Max : « C’est dommage qu’elles soient parties… »

Léo : « On en a vu souvent des spatules. Mais c’est la première fois qu’on les voit s’envoler juste devant nous ! Tu te rends compte Maxou ? La chance ! »

Max : « J’aime beaucoup le Marais moi. Bonome, tu peux fotoer s’il te plaît, … »

103 63 Le marais

Le chevalier : « Pour montrer à Princesse je suppose ? »

Max : « Ben oui. Et alors ? Ça t’embête ? »

Le chevalier : « Pas du tout Maxou. »

Max : « J’aimerais bien savoir ce qu’elle pense de mon blog… »

Le chevalier : « Sa suivante, Ninette, t’a laissé un commentaire dans lequel elle disait que Princesse lisait ton blog avec attention. »

Max : « Oui… Peut-être… »

Léo : « Tu as des tas de lecteurs Maxou. Il est bien ton blog. Moi, j’aime beaucoup le lire. »

Max : « Mais maintenant, tu m’aides à le graver. »

Léo : « Et on apprend plein de choses… »

Max : « Oui, mais il y a plein de lecteurs qui laissent jamais de commentaires… J’aimerais bien savoir qui le lit, moi. Et ce que pensent les lecteurs… »

Le chevalier : « Regardez en l’air ! »

Max : « Rhoooo ! »

103 64 Un ibis sacré 103 65 Un ibis sacré

Léo : « C’est qui ce zoiso ? Cou noir, bec noir recourbé, bord des ailes noirs… »

Max : « Tu le connais pas ? Tu en as jamais vu ? »

Léo : « Non, je crois pas… »

Max : « Léo… C’est un ibis sacré ! »

Léo : « Un ibis sacré ? »

Max : « Oui 🙂 Un ibis sacré 🙂 Également appelé ibis sacré du Nil. C’était un zoiso sacré dans l’Égypte antique. Même qu’il y avait un dieu à tête ibis. Mais je sais pas lequel. Et je me souviens jamais du nom en scientifique de l’ibis sacré. »

Le chevalier : « Threskiornis aethiopicus, Threskiornitidés. »

Léo : « Il y a des ibis sacrés en Charentmaritimie ? Mais c’est pas l’Égypte la Charentmaritimie. »

Max : « Ils se sont échappés d’un cirque il y a environ quarante ans. Depuis ils se sont adaptés à la vie dans la région. »

Léo : « C’est une espèce férale alors. Un ibis sacré… Rholala ! »

Max : « Et là, il y a un tadorne de Belon en vol. »

103 66 Un tadorne de Belon 103 67 Un tadorne de Belon

Léo : « Tadorna tadorna, Anatidés, Tadorninés. »

Le chevalier : « Mes petizours, il fait trop chaud pour moi. Le soleil me brûle et je m’épuise. »

Max : « Il faut boire bonomou. »

Le chevalier : « J’ai déjà bu presque toutes mes réserves… Il fait vraiment trop chaud. La température doit approcher les 40°C et je marche depuis des heures… »

Max : « Six… »

Léo : « Quoi six ? »

Max : « Il marche depuis 6 heures. »

Léo : « Oulala ! Tout ça ? Il faut rentrer alors chevalier. Sinon tu vas faire l’insolation. »

Max : « Tu vas te dessécher 🙂 Allez bonomou, demi-tour. »

Le chevalier : « Vous n’êtes pas trop déçus ? »

Max : « On a vu de beaux zoisos et de beaux paysages. »

Léo : « Pendant déjà 6 heures. »

Max : « On peut rentrer. »

Léo : « Et les vacances sont pas finies. »

Max : « On fera d’autres inspections. »

Le chevalier : « Alors rentrons. »

Léo : « C’était une belle inspection 🙂 »

Max : « C’est toujours bien le Marais. Mais c’est pas fini Léonou, on va peut être encore avoir des surprises 🙂 »

Léo : « Léonou ? »

Max : « Ouiiii 🙂 Max, Maxou. Bonome, bonomou. Léo, Léonou 🙂 »

Léo : « Bonomou, ça te plaît Léonou ? »

Le chevalier : « C’est mignon et affectueux. »

Léo (au chevalier) : « On le laisse m’appeler Léonou alors ? »

Le chevalier : « C’est à toi de choisir mon Léo. »

Léo (à Max) : « C’est pas pour te moquer ? »

Max : « Non 🙂 C’est tendre et affectueux 🙂 »

Léo : « Alors je veux bien que vous me surnommiez Léonou 🙂 »

Max : « Voilà ! Léo a un surnom ! »

Léo : « Tu m’appelais déjà Philoléo:) »

Max : « C’est pas pareil. Philoléo c’est parce que tu es un grand philosophe. C’est pas un surnom affectueux. IL Y A UN ZOISO QUI S’ENVOLE ! LÉO ! REGARDE ! »

103 68 Un bihoreau gris 103 69 Un bihoreau gris
103 70 Un bihoreau gris 103 71 Un bihoreau gris

Léo : « Rholala ! C’est bien ce que je crois que c’est ? »

Max : « Je peux pas vraiment savoir mais je pense bien 🙂 Je t’avais bien dit qu’on en verrait 🙂 »

Léo : « C’était un bihoreau gris ? »

Max : « Oui Léonou 🙂 »

Léo : « Nictycorax nictycorax, Ardéidés. »

Max : « Oui Léonou 🙂 D’après son plumage uniforme on peut même dire que c’était un adulte. »

Léo : « Un bihoreau gris… Rholala ! Déjà qu’on avait vu des huppes fasciées et un ibis sacré… C’est vraiment une belle inspection… Un bihoreau gris… »

Max : « Bonome, surveille bien ton petit Léo. Je crois qu’il va s’évanouir 🙂 »

Léo : « Je vais pas m’évanouir ! »

Max : « Je sais bien mon cousin. Je te taquine 🙂 »

Le chevalier : « Regardez les grands oiseaux blancs. »

103 72 de grands zoisos blancs

Max : « Il y a des aigrettes garzettes, des spatules blanches, un cygne tuberculé… C’est tout. »

Léo : « C’est déjà un bel assemblage de zoisos Maxou. »

Max : « Ce sont des beaux zoisos. Ça va être la conclusion de notre inspection. En conclusion, nous pouvons dire que nous avons vu de beaux zoisos 🙂 »

On en a plus vu après, jusqu’à notre monture. Tant mieux parce que bonome avait très chaud. Trop chaud. On est rentrés dans notre cabane de Charentmaritimie et on a regardé les fotos du jour. J’aime bien ce moment. Bonome nous prend sur ses genoux et nous gratte le front pendant qu’on regarde plein de beauté. Après, on est allés nous coucher sagement. Comme de bons petizours. Et bonome est venu nous border et nous souhaiter bonnuit. Et il nous a gratté le front jusqu’à ce qu’on s’endorme en ronronnant.

Voilà Princesse, c’était encore une belle inspection. On fait bien notre mission. J’espère que tu vas bien. Je t’embrasse.

Continuer la promenade

102 – Retour au Royaume des Chevaliers

Samedi 16 Juillet, An III

Max : « Bonome, on va où aujourd’hui ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas Maxou. J’ai l’impression de connaître par cœur tous les Royaumes de la région… »

Max : « On pourrait aller au Royaume des Sternes de Mer. »

Le chevalier : « Non. Il est trop loin. Je n’ai pas envie de chevaucher autant. »

Max : « D’accord. L’Île où l’on va à pieds alors. »

Le chevalier : « Les horaires de marée ne le permettent pas aujourd’hui. »

Max : « Là où les cailloux sont tout cassés … »

Le chevalier : « Pas envie de marcher sur les cailloux tout cassés… »

Max : « Bonomou, tu m’as l’air en petite forme aujourd’hui. »

Le chevalier : « Oui. Pas envie de marcher… »

Max : « Ben voilà ! Tu as tout marché hier et maintenant tu es tout fatigué ! Je te l’avais dit ! »

Léo : « Max, le gronde pas. »

Max : « Je le gronde pas ! Mais comment on va inspecter si il veut pas marcher ? »

Le chevalier : « Et si c’est moi qui pochais pour une fois ? »

Max : « Nous accepterions volontiers mais… »

Le chevalier : « Mais ? »

Max : « Tu as un peu grossi ces derniers temps et tu rentres plus dans nos poches 🙂 »

Léo : « Max, tu exagères ! »

Max : « 🙂 »

Léo : « Et si nous retournions au Royaume des Chevaliers ? Il est pas très loin ce Royaume. Et le chemin est tout plat. Pas de cailloux tout cassés, pas d’horaire de marée… Et on est sûrs de voir des zoisos. »

Max : « On les a vus hier… »

Léo : « Maxou, tu les as vus l’an dernier, cet hiver, au printemps… On voit toujours des zoisos et il faut bien reconnaître que ce sont souvent les mêmes. »

Max : « Mais bonome voudra pas aller deux jours de suite au même endroit ! »

Le chevalier : « Si 🙂 Si cela ne vous gêne pas. Je suis d’accord. »

Max : « C’est vrai ? On retourne au Royaume des Chevaliers ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « Alors en route ! »

Le chevalier : « Nous ferons quand même une pause. J’ai une course à faire. »

Max : « On sait bonome, tu dois te caféiner 🙂 »

Le chevalier : « Oui 🙂 Mais j’ai aussi une course à faire. C’est important pour moi. »

Max : « On viendra avec toi alors. »

Le chevalier : « Non. J’irai seul. »

Max : « Tu veux pas de nous ? »

Le chevalier : « Ne dramatise pas Max. Je n’en aurai que pour quelques minutes. »

Max : « Bonome veux plus de nous 🙁 »

Léo : « Maxou, depuis que je suis arrivé avec vous nous avons jamais été séparés de lui plus de quelques heures. Et seulement lorsqu’il va à la schola et qu’on veut pas l’accompagner. On peut bien le laisser seul le temps qu’il fasse sa course. »

Max : « Ça te fait rien qu’il veuille plus de nous ? »

Léo : « Il veut pas plus de nous ! »

Max : « Et si il revenait pas ? »

Léo : « Il reviendra Max. C’est ton bonome. Tu devrais le connaître quand même ! Tu l’imagines sans nous ? »

Max : « Le grand chevalier aux petizours sans ses petizours… »

Léo : « Exactement. »

Max : « Sans nous il est plus lui même. »

Léo : « Ben oui. »

Max : « Alors il peut pas nous abandonner. »

Léo : « Tout à fait 🙂 »

Max : « Bonome, tu iras faire ta course seul ! Nous surveillerons notre monture et gare à qui s’en approchera ! »

Le chevalier : « Avec vous, elle ne risquera rien 🙂 Allez, cette fois, en route ! »

Bon, avec bonome, il y a toujours plusieurs étapes en chemin. Parce qu’il faut qu’il s’arrête pour se caféiner. Il peut pas s’en empêcher. Il peut ne pas manger, ne pas boire, ne pas faire de pause. Mais il peut pas se passer du caféinage. Si un jour il se blesse, ce sera pas du sang qui coulera de ses veines mais du café ! Si j’avais de l’argent de poche, je lui offrirais un caféier 🙂 Parce qu’il aime beaucoup les plantes mon bonome. Il y en a partout dans sa cabane. Près de 40 ! Des petites, des grandes… Il y en a une qui surplombe son lit 🙂 Il dit qu’il dort mieux si un végéto veille sur lui 🙂 Il est comme ça… Tant qu’il redevient pas sauvage… Bon, on a fait une pause pour le caféinage. Nous, pendant ce temps, nous restons près de la monture. Ou, parfois, nous allons avec lui. Mais nous restons bien cachés dans sa poche. Après, il est allé faire sa course. Nous avons bien surveillé la monture 🙂 Il est revenu tout souriant. Il avait l’air content de lui. Mais il sentait le café… Et puis nous sommes enfin partis pour le Royaume des Chevaliers…

Léo : « Bonome, je sais bien que tu as pas envie de tout marcher mais tu voudrais bien passer par l’observatoire ? S’il te plaît. »

Le chevalier : « Si Max est d’accord. »

Max : « Bien sûr que je suis d’accord ! C’est rigolo, quand l’un de tes petitours te demande quelque chose, tu veux toujours savoir si l’autre est d’accord avant d’accepter. »

Léo : « Il nous demande notre avis mais c’est quand même lui qui décide 🙂 »

Max : « Pourtant il dit que c’est moi le chef ! »

Léo : « Maxou… Notre bonome adore l’ironie ! Tu es chef de rien du tout ! C’est lui le chef ! Nous, nous sommes ses petizours. »

Max : « Oui, mais il nous choie quand même. Il fait presque toujours ce qu’on lui demande. »

Léo : « On a de la chance d’avoir un grand chevalier comme lui comme bonome 🙂 »

Max : « Mais il faut pas lui dire ! »

Le chevalier : « Je vous entends vous savez 🙂 »

Max : « On discutait en privé ! Espèce d’indiscret ! »

Léo : « Oh ! Il y a un moineau domestique… »

102 01 Un moineau domestique

Max : « Passer domesticus. C’est ce zoiso qui a donné le nom de la famille, les Passéridés, et de l’ordre, les Passériformes. Des fois, on dit les Passereaux mais il faudrait pas. C’est compliqué les Passériformes. Il y en a beaucoup et ils sont tout petits. Et puis il se ressemblent beaucoup… »

Léo : « Là, c’est un moineau mâle. Ça se voit bien. Il a une bavette noire. La femelle en a pas. »

Max : « Les juvéniles en ont pas non plus. C’est pas facile de distinguer une femelle d’un juvénile… Il y en a plus beaucoup des moineaux domestiques… J’ai lu que leur population avait diminué des trois quarts en moins d’un siècle. C’est encore à cause des zoms. Ils sont terribles les zoms… »

Léo : « Il y en a un groupe pas loin de chez nous, le long du chemin qui mène à la taverne. Chez nous, c’est territoire mésange et au bout du chemin c’est territoire moineau 🙂 »

Max : « Au printemps, les moineaux venaient eux aussi dans nos restaurants à zoisos. »

Léo : « C’était les plus farouches 🙂 Les petites mésanges bleues sont bien plus téméraires. »

Max : « J’ai lu un article dans ESPÈCES sur les mésanges. Elles vivent en groupes pluri-spécifiques et il y a des individus qui explorent les territoires pour le groupe. Et après ils donnent les informations à tout le groupe. Même aux zoisos des autres espèces. Les groupes comprennent des mésanges bleues et charbonnières, parfois des mésanges à longue queue et, plus rarement, des mésanges nonnettes. Ce sont les nonnettes qui sont les meilleures exploratrices. Mais chez nous, il y en a pas. »

Léo : « Brindille est amie avec une mésange huppée 🙂 »

Max : « Il faudra qu’elle nous la présente ! On ira la voir à la rentrée. D’accord bonome ? »

Le chevalier : « D’accord mes petizours. Vous lui enverrez un message par Pigeon-Express. »

Max : « Oh ! Une cigogne ! »

102 02 Une cigogne blanche 102 03 Une cigogne blanche

Léo : « Max ! On a dit qu’on ferait un article spécial cigognes ! »

Max : « Oups ! C’est vrai… Bon, on dit rien du tout pour le moment sur les cigognes. A part que ce sont de très beaux zoisos 🙂 Et qu’ils apportent même pas les bébés. Tu fotoes le Royaume ? »

Le chevalier : « Oui. Immuable tel qu’en lui même toujours il change 🙂 »

Max : « Tu te moques là ! C’est pas bien de se moquer de son petitours ! »

Le chevalier : « Je ne me moque pas. Je m’attendris 🙂 Où es-tu allé cherché cette phrase ? »

Max : « Dans ma tête de petitours 🙂 »

102 04 Vers l'Observatoire 102 05 Vers l'Observatoire

Léo : « Il y a des zoisos tout là-bas. Vous arrivez à voir qui c’est ? »

Max : « Ben non… »

Le chevalier : « Et je suppose que tu as encore oublié tes jumelles. »

Max : « Ben oui… Mais de toutes façons on les verrait pas quand même ! Ils sont bien trop loin. On peut juste dire que ce sont des grands zoisos blancs. »

Léo : « Ce sont peut-être des aigrettes garzettes. »

Max : « Ou des spatules blanches… »

Léo : « Des cygnes tuberculés… »

Max : « Ou un mélange de tout ça. Mais on peut pas savoir. »

Léo : « On voit jamais de zoisos sur le chemin de l’Observatoire… »

Max : « C’est pas vrai. On en voit quelques uns. On a vu le bruant des roseaux, la linotte mélodieuse… Et puis des chevaliers guignettes. Mais ils s’envolent toujours avant qu’on les fotoe. Bonome aime beaucoup les linottes mélodieuses mais je sais pas pourquoi… »

Léo : « Chuuut ! On arrive à l’Observatoire… Quels zoisos allons-nous voir… »

102 06 Des zoisos

Max : « Là, il y a des chevaliers… Ce sont des gambettes… »

Léo : « On dirait qu’ils sont à la piscine et que le héron cendré est le maître-nageur 🙂 »

Max : « T’es trop bête 🙂 »

Léo : « Je néglige 🙂 Je serais pas surpris qu’il y ait autre chose que des gambettes. Mais on voit pas bien… »

Le chevalier : « Regardez les échasses blanches. »

102 07 Des zoisos 102 08 Des zoisos 102 09 Des zoisos

Max : « Il y a une avocette élégante aussi. »

Léo : « Et des tadornes de Belon. »

Max : « Peut-être des bécasseaux variables… »

Léo : « Et des mouettes qui rigolent. »

Max : « On les connaît bien ces zoisos. »

Léo : « Moi je m’en lasse pas. Je les regarderais pendant des heures. C’est beau un zoiso 🙂 »

Max : « Qu’est ce qu’il se passe ? Les zoisos s’envolent ! »

Léo : « Et ils se posent de nouveau tout de suite ! »

Max : « Bonome, tu as compris ce qu’il vient de se passer ? »

Le chevalier : « Je crois, oui. J’ai même fotoé. »

102 10 Des zoisos 102 11 Des zoisos 102 12 Des zoisos

Max : « Ah d’accoooord ! Je compreeeends ! »

Léo : « Ben oui ! Un rapace est passé ! »

Max : « Les zoisos ont eu peur et se sont envolés. »

Léo : « Mais comme le rapace faisait que passer… »

Max : « Les zoisos se sont re-posés. Léo, as-tu reconnu le rapace ? »

Léo : « Non. Et toi ? »

Max : « Moi non plus… Bonome ? »

Le chevalier : « Non 🙁 »

Max : « Pas grave… Dites, vous voyez le zoiso unijambiste sur les fotos 2 et 3 ? »

Léo : « Il faudrait dire : le zoiso unipatiste ! Oui, je l’ai vu 🙂 »

Max : « Il faut pas dire où il est ! On va dire que c’est un jeu pour Princesse. Princesse, réussiras-tu à trouver le zoiso unipatiste ? »

Léo : « Il y en a souvent des zoisos unipatistes… Ça les gêne pas ? »

Le chevalier : « Apparemment pas trop. Vous savez que les oiseaux dorment souvent sur une patte. »

Max : « Oui, mais ils changent de patte régulièrement. Les unipatistes peuvent pas changer eux. Ou alors ils tombent ! Poum le zoiso ! »

Léo : « Et tu dis que je suis trop bête 🙂 »

Max : « 🙂 Aujourd’hui on est pas sérieux. On se promène et on rigole 🙂 »

Le chevalier : « Parce que d’habitude tu es sérieux ? »

Max : « Ben oui. Très sérieux, oulala ! Qu’est ce que je suis sérieux ! Tu devrais prendre exemple sur moi bonome 🙂 »

Le chevalier : « Non, je ronchonne assez comme ça ! »

Max : « Je ronchonne pas. J’ai jamais ronchonné. Je suis pas un ronchonneur ! »

Léo : « Le héron cendré ! Rhoooo !!! »

102 13 Un héron cendré 102 14 Un héron cendré 102 15 Un héron cendré

Max : « J’ai cru qu’il allait percuter l’observatoire ! Poum le héron ! »

Léo : « Elles sont belles tes fotos chevalier, rholala ! »

Le chevalier : « Merci mon Léo 🙂 »

102 16 Un héron cendré

Max : « Je crois qu’il est passé nous voir discrètement 🙂 Les zoisos sont intrigués par le grand chevalier et ses petizours 🙂 »

Léo : « Qu’est ce que tu fotoes chevalier ? »

Le chevalier : « L’avocette élégante… Elle est un peu loin et la foto ne va pas être très belle mais… »

Max : « Mais tu aimes beaucoup ce zoiso 🙂 »

Le chevalier : « Oui, je ne sais pas pourquoi… »

Max : « C’est comme la linotte mélodieuse… Moi, j’aime beaucoup l’échasse blanche. Et toi Léo ? »

Léo : « Tous les zoisos 🙂 C’est tous mon préféré 🙂 »

102 17 Une avocette élégante

Max : « Bon, on va pas rester des heures ici… On a vu de beaux zoisos et on sait que tout va bien ici. On peut aller au Royaume des Chevaliers. »

Léo : « On se poche ? »

Max : « Ben oui ! On va pas tout marcher quand même ! »

Le chevalier : « Je voudrais bien mais vous avez un peu grossi ces derniers temps. Vous ne rentrez plus dans ma poche 🙂 »

Max : « Si on rentre plus, c’est à cause de ton gras à toi ! Nous, on est restés sveltes 🙂 »

Le chevalier : « 🙂 Vous êtres remplis de chocolat  🙂 »

Max : « Parle pas de chocolat bonome… Bon, on grimpe ! Viens Léo… »

Au Royaume des chevaliers…

Max : « Bonome, il faut vite passer la vache morte parce que ça sent vraiment trop mauvais ! Pouah ! »

Le chevalier : « Tout à fait d’accord avec toi 🙂 »

Max : « Et puis, au début du Royaume, il y a pas beaucoup des zoisos. Allez, dépêche toi ! »

Léo : « Le vent pousse l’odeur dans le bon sens. Quand on aura passé la vache, on la sentira plus. »

Max : « Il est gentil le vent. Mais il souffle pas très fort en ce moment. On pourra aller l’écouter au bord de la mer s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Nous pouvons l’écouter n’importe où Maxou. »

Max : « Oui, je sais bien, mais c’est pas pareil. La mer, c’est son territoire. Et, au bord de la mer, on peut s’installer confortablement et l’écouter longtemps. Il nous donnera des nouvelles de tante Yvonne et des korrigans et on écoutera ses belles histoires. Tu peux lui dire ? »

Le chevalier : « Il t’a entendu Maxou 🙂 Et il se réjouit d’avance de cette rencontre. »

Max : « Tu parles le vent ? »

Le chevalier : « Le vent comprend le petitoursien 🙂 »

Max : « Alors il faut que je lui parle des dragons. Il connaît tout le vent. Il doit savoir où on pourrait en trouver un. Et lui, il doit pas avoir l’interdiction de nous renseigner. Personne oserait interdire quelque chose au vent. »

Léo : « Vous papotez tout le temps et vous voyez pas les zoisos ! Il y a une bergeronnette grise là ! »

Max : « Motacilla alba ? »

Léo : « Motacilla alba alba 🙂 Vois par toi même… »

102 18 Une bergeronnette grise

Max : « Rhoooo… On peut savoir si c’est un mâle ou une femelle ? »

Léo : « On voit mieux si le zoiso est de dos. Au niveau du cou, la transition du noir au gris est nette chez le mâle et progressive chez la femelle. Mais là, il est pas de dos. Alors on peut se fonder sur la bavette noire. Elle est un peu plus grande chez le mâle. Là, comme ça, je dirais que c’est un mâle. Mais je suis pas sûr du tout. »

Max : « Pas grave. Il en connaît des choses Léo 🙂 »

Léo : « Regardez en l’air ! »

102 19 Des barges à queue noire 102 20 Des barges à queue noire

Max : « Je les ai reconnues ! Ce sont des barges à queue noire. Limosa limosa, Scolopacidés. Elles ont une barre blanche sur le dessus des ailes. »

Léo : « Toi aussi tu connais bien les zoisos 🙂 »

Max : « On est des petizours ornithologues. On zoisote tout le temps, alors, forcément, on connaît bien les zoisos 🙂 Là-bas, sur le chemin, il y a des moineaux domestiques. Il ont trouvé du manger 🙂 »

102 21 Des moineaux domestiques

Max : « Et là, il y a un pouillot 🙂 »

102 22 Un pipit 102 23 Un pipit

Léo : « J’arrive pas à distinguer les pouillots 🙁 »

Max : « Ben non, nous non plus. Il faudra faire des recherches un jour. Mais des recherches très poussées. On peut pas rester comme ça. Sinon Princesse va finir par nous gronder. »

Le chevalier : « Tu crois qu’elle connaît les pouillots ? »

Max : « Euh… Non, Princesse doit pas connaître le pouillot. Mais si on dit à chaque fois qu’on les mélange tous, elle va bien comprendre qu’on connaît rien du tout aux pouillots. Elle est pas bête quand même. Bonome, c’est Princesse ! »

Léo : « On peut dire qu’ils sont du genre Phylloscopus. »

Max : « Je me souviens même plus de la famille ! »

Léo : « Ce sont des Phylloscopidés! »

Max : « Il est parti ! Bonome, toi qui parles le zoisos, tu pourrais pas leur demander leur espèce la prochaine fois. ‘Bonjour pouillot, on connaît rien du tout aux pouillots même si vous êtes tous de très beaux zoisos. Aurais-tu l’amabilité de me dire à quelle espèce tu appartiens s’il te plaît.’ Ce serait plus simple. »

Le chevalier : « Crois-tu qu’il me répondrait ? »

Max : « Si tu lui demandes gentiment, oui. Tu sais que les zoisos t’aiment beaucoup. »

Léo : « Où vas-tu chevalier ? Il y a pas de palissade là. Les zoisos vont nous voir arriver et vont se sauver ! »

Le chevalier : « J’ai envie de profiter de la beauté du paysage. Admirez moi ça ! »

102 24 Le paysage 102 25 Le paysage

Max : « C’est vrai que c’est beau ! Oulala ! »

Léo : « C’est tout fleuri 🙂 Vous connaissez ces plantes à fleurs ? »

Max : « Bonome, fotoe-les. Pour montrer à Léo. »

Le chevalier : « Tiens, pour une fois ce n’est pas pour montrer à Princesse 🙂 »

Max : « Princesse les verra dans mon blog. Tu crois qu’elle aimerait venir au Royaume des Chevaliers ? On pourrait lui faire visiter la Charentmaritimie. »

Léo : « Moi, je connais pas bien Princesse alors je peux pas dire si elle aimerait. Mais je suis certain que ça plairait à Brindille. »

Max : « Oui, on sait, elle gratte bien le front 🙂 »

Léo : « Ben oui. »

Max : « Mais vous avez remarqué qu’elle mélange tous les zoisos ? Un jour, elle voulait parler d’un pic épeiche et elle a dit que c’était un chardonneret rigolo 🙂 Et après, pour se corriger, elle a parlé du pinson des arbres. Ils sont même pas pareils ces zoisos 🙂 »

Léo : « C’est parce qu’elle est trop spontanée. Elle sait bien de quel zoiso elle parle mais elle va trop vite à donner un nom et elle se trompe. Mais ça arrive de dire des erreurs. Tu le dis tout le temps Max. »

Max : « Mais quand même ! Confondre un pic épeiche et un chardonneret rigolo ! »

Léo : « Princesse connaît même pas ces noms de zoisos ! »

Max : « Tu dis pas de mal de Princesse ! »

Léo : « Et toi tu te moques pas de Brindille ! »

Le chevalier : « Vous vous chamaillez encore ! »

Max : « On arrête ! »

Léo : « On est sages ! »

Max : « On est de gentils petizours 🙂 »

Léo : « Il faut pas nous gronder ! »

Max : « On serait trop tristes 🙁 »

Léo : « On veut pas décevoir notre bonome. »

Le chevalier : « Vous ne me décevez pas. Vous êtes trop bêtes tous les deux. Brindille est votre amie et Princesse est votre princesse. L’une aime les zoisos, l’autre veille sur tous les Royaumes. Brindille vient inspecter avec nous et Princesse compte sur vous pour savoir si tout se passe bien au Pays des Zoisos. »

Max : « Tu as raison bonome. »

Léo : « Tu as toujours raison. »

Max : « C’est le privilège de l’âge. »

Léo : « Les anciens sont toujours sages. »

Max : « Et toi tu es très très sage 🙂 Avec nos chamailleries, on a pas regardé les fotos des belles plantes à fleurs. Tu nous montres ? »

Le chevalier : « Les voici… »

102 26 Le paysage 102 27 Le paysage

Léo : « Maxou, tu les connais ces plantes ? »

Max : « Oui 🙂 Bonome me les as déjà présentées. Je me souviens bien de celle de gauche. Elle a de longues grappes de toutes petites fleurs roses. C’est le tamaris, un ami végéto de bonome. Ils se sont rencontrés il y a longtemps au bord de la mer. Le tamaris se trouve souvent pas loin de la mer mais on peut en voir un peu partout. Les zoms en plantent pour décorer leurs jardins. Quand bonome sent des tamaris, c’est comme si il sentait la mer. Tu verras un jour. Il hume et il sourit 🙂 L’autre c’est un cardère. On l’appelle le cabaret des zoisos. Un cabaret c’est un peu comme une taverne. On l’appelle comme ça parce qu’il attire les zoisos. Ils viennent manger et boire, comme les zoms au cabaret. C’est une très belle plante annuelle. Elle meurt après que les fleurs se sont transformées en fruits. Elle se dessèche mais disparaît pas tout de suite. On peut en voir l’hiver et c’est très beau. »

Léo : « Il est vraiment beau ce Royaume 🙂 »

Max : « C’est dommage qu’il sente la vache morte 🙁 »

Le chevalier : « On ne la sent pas beaucoup Max. »

Léo : « Mais on sent bien les tamaris 🙂 »

Max : « Regardez ! Il y a un zoiso perché sur le poteau ! On dirait qu’il surveille. »

102 28 Un étourneau sansonnet

Léo : « Pourtant c’est pas un de nos zoisos gardiens… »

Max : « Tu le reconnais ? »

Léo : « Ben oui 🙂 C’est un étourneau sansonnet, Sturnus vulgaris, Sturnidés. Il est gris-brun mais il a déjà quelques plumes à reflet métallique vert et violet ponctuées de blanc. »

Max : « Tu vois ça toi ? »

Léo : « Et oui 🙂 Je sais observer moi 🙂 »

Max : « Moi aussi, mais j’ai pas vu à cause du contre-jour. J’ai les yeux sensibles. »

Léo : « Rhooo l’excuse ! »

Max : « C’est pas une excuse ! »

Léo : « Tu vois rien du tout ! »

Max : « Bonome ! Léo m’embête ! »

Léo : « En plus tu caftes ! »

Le chevalier : « 🙂 Dites donc, vous êtes en forme aujourd’hui ! »

Léo : « On se chamaillait encore… »

Le chevalier : « Oui. Pochez-vous. »

Max : « On est punis ? »

Le chevalier : « Qui a dit que vous étiez punis ? Pochez-vous. »

Max : « Ben voilà. On est punis. Il va plus nous aimer parce qu’on se chamaille. Mais on y peut rien si on se chamaille. On est des juvéniles. C’est la faute de la nature. C’est la nature qui a dit que les juvéniles se chamailleraient jusqu’à la fin des temps. Et nous, on est que des petizours, on vieillira jamais et on se chamaillera toujours et bonome nous aimera plus et il va nous abandonner. Et on aura plus de bonome… »

Le chevalier : « Sortez de ma poche et asseyez-vous sur le banc. »

Max : « Il faut pas nous abandonner bonome. S’il te plaît. On sera sages. C’est promis. Si tu nous abandonnes on va se faire dévorer par des zanimos et les nécrophages dépèceront nos carcasses. Et on veut pas être tout morts et plus jamais te voir. S’il te plaît bonome, nous abandonne pas… »

Le chevalier : « Max, je ne sais pas ce que tu as aujourd’hui à imaginer que je veux vous abandonner ou que je ne veux plus de vous. Vous êtes mes petizours et vous resterez avec moi. »

Max : « Pour toujours ? »

Le chevalier : « Pour toujours. »

Max : « Tu nous aimeras même si on se chamaille ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « On va pas être punis ? »

Le chevalier : « Bien sûr que non. »

Max : « Alors pourquoi tu nous fait asseoir sur le banc ? Tu vas nous gronder ? »

Le chevalier : « Pourquoi vous gronderais-je ? Je voulais vous parler de ma course de tout à l’heure. Installez vous bien. Dites, vous pourriez me regarder ! »

102 29 Les petizours 102 30 Les petizours

Le chevalier : « Léo, cela fait plusieurs mois maintenant que tu nous accompagnes. »

Léo : « Oui 🙂 J’ai beaucoup de chance. »

Max : « Tu vas pas le renvoyer quand même ? »

Le chevalier : « Non, même s’il ne devait rester que pendant les vacances de la Toussaint… Mon Léo, tu es un grand ornithologue. »

Léo : « Je sais pas… J’aime beaucoup les zoisos et j’en connais quelques uns. Mais je suis pas un grand ornithologue. Un petit ornithologue, peut-être 🙂 »

Le chevalier : « Tu es trop modeste. Tu es, et de loin, le meilleur d’entre nous. Et tu as un sacado. »

Léo : « Ouiiii 🙂 »

Max : « C’est normal. Les naturalistes ont toujours des sacados. »

Le chevalier : « Il te manquait un beau livre de zoisos. En voici un. Pour toi. »

102 31 Le livre de zoisos 102 32 Les petizours

Léo : « Rhoooo ! Un beau livre de zoisos ! Il est que pour moi ? C’est vrai ? Rholala ! Merci chevalier ! La chaaaance ! Rholalaaaaa ! Moi aussi j’ai un livre de zoisos ! »

Max : « C’est gentil ça bonome ! Tu es vraiment un gentil bonome 🙂 »

Léo : « Rho oui alors ! Un livre de zoisos rien qu’à moi ! Je vous le prêterai volontiers… Merci bonome ! Rholala… »

Max : « Bonome, sur la couverture c’est écrit : ‘Édition avec CD’. Qu’est ce que ça veut dire ? »

Le chevalier : « Le livre contient un CD avec des chants d’oiseaux. »

Max : « Des chants de zoisos ? Tu es en train de me dire que Léo a maintenant un livre de zoisos et un CD avec que des chants de zoisos ? »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « Bonome, je suis ravi que mon cousin bien aimé ait un livre de zoisos. Il le mérite et c’est un très beau cadeau. Mais tu te rends compte que tu lui as offert un CD de chants de zoisos ? »

Le chevalier : « Je ne vois pas le problème. »

Max : « TU NE VOIS PAS LE PROBLÈME ! ON PARLE DE NOTRE LÉO ET DE CHANTS DE ZOISOS ! »

Le chevalier : « Oui, je sais. »

Max : « Notre Léo qui veut toujours imiter des zoisos, qui sifflote la nuit des chants de zoisos, qui lit en sifflotant des chants de zoisos et tu vois pas le problème ! »

Le chevalier : « Toujours pas. »

Max : « Bonome, Léo va passer tout son temps libre à écouter le CD pour apprendre à imiter les zoisos. Et après il va siffloter tout le temps et même la nuit. ON VA PLUS JAMAIS POUVOIR DORMIR ! ET TU VOIS PAS LE PROBLÈME ? »

Le chevalier : « Ah oui, c’est vrai 🙂 »

Léo : « …un livre de zoisos rien qu’à moi… »

Max : « Bon, il est pas trop tard pour rectifier. Léo est en état de choc. Il a pas vu le CD. Tu l’enlèves et on lui prête quelques heures par semaines. Le reste du temps, tu le conserves sous clé. D’accord ? »

Léo : « Tu veux priver Léo de son cadeau ? »

Max : « Non, pas du tout. Je voudrais juste pouvoir dormir encore un peu au cours de ma vie. »

Léo : « J’ai entendu Maxou. Je suis pas en état de choc et je suis d’accord avec toi. Il faut pas me laisser le CD. Vous me le prêterez de temps en temps. »

Max : « Tu veux bien ? Tu m’en veux pas ? »

Léo : « Non 🙂 Je comprends. Je t’ai déjà souvent empêché de dormir. J’ai un beau livre de zoisos. C’est un très très beau cadeau. Merci encore chevalier. Je peux le regarder ? »

Le chevalier : « Bien sûr mon Léo. Il est à toi. »

Léo : « Tu veux le regarder avec moi Maxou ? »

Max : « Oh oui ! »

Léo : « Et si on regardait les chevaliers ? Le gambette et l’arlequin. Bonome, tu peux trouver la page s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Voilà… »

102 33 Les petizours et le livre de zoisos

Léo : « Rhoooo… C’est un zoiso par page ! Avec des fotos ! Rholala ! Ça c’est vraiment un beau livre ! 🙂 »

Max : « Avec deux livres, ça va être plus facile d’identifier les espèces. »

Léo : « Et je te prendrai plus tout le temps le tien. »

Max : « Tu sais bien que ça me gêne pas. Quand j’en ai besoin tu me le rends toujours. Et souvent on l’étudie tous les deux et on apprend plus de choses. »

Léo : « On étudiera côte à côte et on comparera. »

Max : « On apprendra encore plus ! »

Le chevalier : « Mes petizours ornithologues… »

Max : « Tu t’attendris encore ? »

Le chevalier : « Vous êtes adorables 🙂 »

Max : « Ça, on le sait depuis longtemps ! »

Le chevalier : « Et si nous reprenions la promenade ? »

Max : « Oui, aujourd’hui c’est promenade. On se promène, comme ça, les mains dans les poches en sifflotant… On touriste dans la nature 🙂 »

Léo : « Chevalier, tu peux mettre mon beau livre de zoisos dans ton sacado. Je crains qu’il rentre pas dans le mien. Et j’ai peur qu’il soit un peu lourd. »

Le chevalier : « 🙂 Je m’en occupe. »

Max : « Il va être lourd ton sacado bonome 🙂 »

Léo : « Pourrais-tu nous aider à grimper sur la palissade s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Je peux 🙂 »

Max : « Oulala ! Il y a un rassemblement d’aigrettes garzettes ! »

Léo : « On en a jamais vu autant d’un coup ! »

102 34 Des aigrettes garzettes

Max : « Il faudrait qu’elles s’envolent toutes en même temps. Tu pourrais faire de belles fotos. Mais là, elles font rien de spécial… OHÉ LES AIGRETTES ! … Bon, tant pis. Allez, on avance ! »

Léo : « On y va ! »

Max : « Au Royaume des Chevaliers il y a plein de longs bassins avec des niveaux d’eau différents. Et on sait jamais quels zoisos il y aura dans chacun des bassins. Des fois, il y a pas du tout et d’autres fois il y en a beaucoup d’une espèce ou bien des tas d’espèces différentes. On peut pas savoir. Sauf que quand c’est marée basse, les zoisos vont sur l’estran parce qu’il y a plus à manger. Alors on les voit pas ici. »

Léo : « Oui, mais à marée basse, nous aussi on va sur l’estran. Pour voir les zoisos 🙂 »

Max : « Alors… Qui verrons nous dans le prochain bassin ? »

Léo : « Rholala ! Tout ça de zoisos ! »

Max : « On en a jamais vu autant ! Fotoe bonome ! »

102 35 Tout ça de zoisos

Léo : « Cette fois, il y en a beaucoup de beaucoup d’espèces ! »

Max : « Oh oui alors ! Rholala ! »

Léo : « Par qui on commence ? »

Max : « Les échasses blanches ! Himantopus himantopus, Récurvirostridés. Ce sont les blancs et noirs avec de longues pattes. »

Léo : « Les blancs et noirs qui ressemblent à des canards sont les tadornes de Belon. Tadorna tadorna, Anatidés. Ils sont un peu au fond… »

Max : « Et les gros avec un très long bec sont des barges. On voit pas bien alors on peut pas dire si ce sont des barges rousses ou des barges à queue noire. »

Léo : « Pour le moment on a vu que des barges à queue noire. »

Max : « Oui mais ça veut pas dire qu’il y a pas de barges rousses. »

Léo : « Et il y a des chevaliers gambettes. »

Max : « Tringa totanus, Scolopacidés. Il doit y avoir des chevaliers arlequins aussi. »

Léo : « Au premier plan, à droite, je crois qu’il y a un bécasseau variable, Calidris alpina. Encore un Scolopacidé. »

Max : « Tu vois l’échasse blanche à gauche ? »

Léo : « Celle qui a du gris sur la tête et le cou ? »

Max : « Oui. Derrière ses pattes, il y a une tête de vanneau huppée, Vanellus vanellus, Charadriidés. »

Léo : « Oui, je la vois ! Mais il y a pas que la tête. Il y a tout le zoiso ! »

Max : « Ben forcément ! Ça existe pas une tête de vanneau huppé qui se promène toute seule. T’es bête toi ! »

Léo : « Mais euh ! C’était pour de rire ! Tu as dit qu’aujourd’hui on était pas sérieux ! »

Max : « C’est vrai. On se promène et on rigole. Pardon mon cousin. Vois-tu d’autres espèces ? »

Léo : « Mmmmm… Non, et toi ? »

Max : « Non plus… Ça fait quand même déjà beaucoup de zoisos 🙂 On va voir le bassin suivant ? »

Léo : « Oui oui ! On va jusqu’au bout du Royaume ! »

Max : « On va toujours jusqu’au bout du Royaume. Jusqu’au Petit Fleuve. Bonome fait une pause. On regarde le Petit Fleuve. Et après on revient. C’est comme ça les inspections au Royaume des Chevaliers. Des fois, on avance un peu le long du Petit Fleuve. Un jour, on est même allés jusqu’à la Charmante Petite Ville. C’est pas juste à côté mais c’est très beau. On marche, on marche, on marche. Et on est heureux 🙂 »

Léo : « Qu’est ce que c’est beau ! »

102 36 Le paysage

Max : « Encore des tamaris ! Mais il y a pas des zoisos ! Ils sont tous dans le bassin précédent. »

Le chevalier : « Si, il y en a un 🙂 »

Max : « Superzieux est de retour ! Tu vois un zoiso ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 Je fotoe et je vous montre 🙂 »

102 37 Une spatule blanche 102 38 Une spatule blanche
102 39 Une spatule blanche 102 40 Une spatule blanche

Léo : « Une spatule blanche ! »

Max : « Platalea leucorodia, Thréskiornithidés. J’adore son bec 🙂 Je voudrais le même 🙂 »

Léo : « Les petizours ont pas de bec Maxou 🙂 Et ça doit pas être très pratique pour manger du chocolat. »

Max : « Il nous faudrait des becs amovibles. Comme ça les zoisos nous prendraient pour un des leurs et ils se sauveraient pas en nous voyant arriver. Et on pourrait l’enlever pour manger le chocolat. »

Léo : « On pourrait se faire des manteaux en plumes ! »

Max : « Et on se déguiserait en zoisos 🙂 »

Léo : « Max ! Regarde sur la barrière ! Il y a un jeune étourneau sansonnet. Il ressemble à celui de tout à l’heure mais il est pas à contre jour ! »

102 41 Un étourneau sansonnet

Max : « Il a que quelques plumes d’adulte. »

Léo : « Il est tout jeune. Il a dû sortir de son œuf il y a quelques semaines à peine. »

Max : « Peut être un peu plus que ça quand même. Deux ou trois mois. »

Léo : « Il est tout jeune quand même. »

Max : « Zutalor ! Il s’est envolé ! »

Léo : « Ben oui, on est pas déguisés en zoisos ! »

Max : « Le problème serait de déguiser bonome… Tu l’imagines en quel zoiso ? »

Léo : « Je sais pas… Il en faudrait un très très grand… »

Max : « Avec du gras là 🙂 »

Le chevalier : « Tu trouves réellement que j’ai pris du poids Maxou ? »

Max : « Mais non bonome 🙂 Je te taquine ! »

Le chevalier : « Par précaution je vais quand même faire attention à ce que je mange. Et je vais commencer par supprimer le chocolat. »

Max : « Supprimer le chocolat ? Pfff… »

Le chevalier : « Mais non petitours 🙂 Je te taquine 🙂 »

Max : « Bonome, il faut pas me taquiner avec le chocolat. C’est sérieux le chocolat ! On plaisante pas avec le chocolat ! »

Le chevalier : « Bien chef ! »

Léo : « Voilà, nous arrivons tout au bout du Royaume… »

102 42 Le bout du Royaume

Max : « Notre grand chevalier va pouvoir s’adonner à ses vices. »

Le chevalier : « Mes vices ? Quels vices ? »

Max : « Caféinage et pétunage 🙂 »

Le chevalier : « Max, tu sais que j’aime la nature. »

Max : « Ben oui. Tu es naturaliste. »

Le chevalier : « Et j’aime les végétaux. »

Max : « D’accord. Je vois où tu veux en venir 🙂 Le café est un dérivé d’une plante tout comme le tabac. C’est par amour pour la nature et pour rendre hommage au règne végétal que tu t’abîmes la santé. C’est bien ce que tu allais dire ? »

Le chevalier : « C’est à peu près l’idée 🙂 »

Max : « Mon pauvre bonome… »

Léo : « Il y a un goéland… »

102 43 Un goléand argenté

Max : « Léo et ses Laridés 🙂 Je vois pas bien la couleurs de ses pattes… »

Léo : « C’est à cause de tes yeux sensibles 🙂 »

Max : « Parfaitement ! »

Léo : « Il me semble qu’elles sont jaunes. »

Max : « Alors c’est un goéland leucophée, Larus michaellis. Bonome, es-tu prêt à reprendre la marche ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

Max : « Alors c’est parti ! »

Léo : « On retourne vers la vache morte 🙁 »

Max : « Ça va sentir de plus en plus mauvais… »

Léo : « LE ZOISO ! »

Max : « Il s’est envolé juste devant nous ! Bonome, je t’ai vu essayer de fotoer. Tu l’as eu ? »

Le chevalier : « Je suis curieux de voir… »

102 44 Le vol de l'étourneau 102 45 Le vol de l'étourneau
102 46 Le vol de l'étourneau 102 47 Le vol de l'étourneau
102 48 Le vol de l'étourneau 102 49 Le vol de l'étourneau

Léo : « Rhoooo… Elles sont belles tes fotos… On voit les tamaris à droite… »

Max : « Tu es doué mon bonome 🙂 »

Le chevalier : « L’autofocus de l’appareil est très rapide. Je l’aime bien ce petit appareil. Il fait de belles photographies. »

Max : « Ne sois pas modeste bonome. Tu es doué et c’est tout 🙂 Vous avez reconnu le zoiso ? »

Léo : « Pas sûr… »

Le chevalier : « Quelle hypothèse formulerais-tu mon Léo ? »

Léo : « Je suppose que c’est un étourneau sansonnet juvénile. Et toi ? »

Le chevalier : « Même hypothèse 🙂 »

Max : « Vous reconnaissez les zoisos en vol vous ? »

Le chevalier : « Toi aussi tu y arrives Maxou. Les barges à queue noire en vol, c’est toi qui les as reconnues. »

Max : « Ah oui 🙂 Mais celui-là… »

Léo : « On est pas sûrs nous. On a hypothésé 🙂 »

Max : « Et celui qui est sur la route, devant nous, vous le reconnaissez ? C’est qui ce zoiso ? On dirait un juvénile. »

102 50 Une fauvette grisette

Léo : « Mmmmm… »

Max : « Toi aussi tu Mmmmmm en te grattant la tête ? »

Léo : « C’est bonome qui m’a contaminé 🙂 »

Max : « Et ça marche de Mmmmm-er en se grattant la tête ? »

Léo : « Tu devrais essayer 🙂 Je pense que c’est une fauvette grisette, Sylvia communis, Sylviidés. Mais je sais pas si c’est un juvénile. »

Max : « Et toi bonome, tu sais ? »

Le chevalier : « Difficile à dire… Peut-être… Ou une femelle… Mais ce n’est pas un mâle en plumage nuptial. »

Max : « D’accord. Une fauvette grisette. Si je me souviens bien, on en a vu une au Royaume des Bernaches il n’y a pas longtemps. »

Léo : « Tu te souviens bien 🙂 »

Max : « J’aime beaucoup ce Royaume. D’un côté du chemin, il y a des arbustes dans lesquels on peut voir des passereaux. Et de l’autre côté, il y a les bassins et les zoisos aquatiques. »

Léo : « Max, tu as dit tout à l’heure qu’il valait mieux dire les Passériformes que les passereaux. »

Max : « Oui, mais ça c’est pour les autres. Moi, je dis ce que je veux 🙂 »

Le chevalier : « Mon Maxou… »

Max : « Oui 🙂 C’est moi 🙂 Le seul et unique Max petitours ! »

Léo : « Heureusement qu’il n’en y a qu’un 🙂 »

Max : « Deux Max, ça ferait trop de perfection d’un coup. Et ça vous renverrait à votre propre médiocrité 🙂 »

Le chevalier : « Max, es-tu réellement prétentieux ou joues-tu un rôle ? »

Max : « Bonomou, tu me crois vraiment prétentieux ? »

Le chevalier : « Non. Mais tu joues tellement bien ton rôle que je doute parfois. »

Max : « Je suis qu’un petitours moi. Tu sais bien. Allez, on va voir le bassin. »

Léo : « Chevalier guignette à 10h ! »

Max : « Repéré ! Bonome, prêt au fotoage ? »

Le chevalier : « Prêt ! »

Max : « A mon commandement, fotoage ! »

Le chevalier : « Fotoage réussi chef ! »

102 51 Un chevalier guignette

Max : « Félicitations soldat chevalier ! Quant à vous, soldat Léo, vous pouvez être fier de vous ! Il était pas facile à repérer celui-là. Bien joué les gars ! »

Léo : « Merci chef ! »

Le chevalier : « A vos ordres chef ! »

Max : « Repos messieurs. Vous l’avez bien mérité. Encore une mission réussie grâce à vous 🙂 »

Léo : « Il y a une bergeronnette printanière juvénile là ! »

102 52 Une bergeronnette printanière juvénile 102 53 Une bergeronnette printanière juvénile

Max : « Et une adulte ici ! »

102 54 Une bergeronnette printanière adulte 102 56 Une bergeronnette printanière adulte

Léo : « Je surveille le juvénile et toi l’adulte ! »

Max : « Qu’est ce qu’elle fait la tienne ? »

Léo : « Elle s’ébroue ! »

102 57 Une bergeronnette printanière juvénile 102 58 Une bergeronnette printanière juvénile
102 59 Une bergeronnette printanière juvénile 102 60 Une bergeronnette printanière juvénile

Léo : « Maintenant elle se gratte ! Et la tienne ? »

102 61 Une bergeronnette printanière juvénile 102 62 Une bergeronnette printanière juvénile

Max : « Elle se nettoie l’aile droite avec le bec… »

102 64 Une bergeronnette printanière adulte 102 65 Une bergeronnette printanière adulte
102 66 Une bergeronnette printanière adulte 102 67 Une bergeronnette printanière adulte

Max : « Non, elle surveille… »

102 68 Une bergeronnette printanière adulte

Max : « Maintenant elle se nettoie l’aile gauche… Et toi ? »

Léo : « Il est parti… Je viens voir la tienne… »

102 69 Une bergeronnette printanière adulte 102 70 Une bergeronnette printanière adulte
102 71 Une bergeronnette printanière adulte 102 72 Une bergeronnette printanière adulte

Léo : « Les zanimos ça fait beaucoup sa toilette 🙂 »

Max : « Il y a la toilette mouillée et la toilette sèche. »

Léo : « La toilette sèche c’est plus pour enlever les petites bêtes et bien lisser les plumes. »

Max : « La toilette mouillée enlève plus les poussières mais aussi des bestioles. »

Léo : « C’est important de bien faire sa toilette. »

Max : « Elle recommence à se nettoyer l’aile gauche. »

102 75 Une bergeronnette printanière adulte

Léo : « On va la laisser tranquille alors. Il faudrait pas qu’on la dérange. »

Max : « Bonome, tu peux me donner mon beau livre de zoisos s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Bien sûr Maxou. Vas t’installer sur le bac. Léo, veux-tu le tien aussi ? »

Léo : « Ouiiii 🙂 J’ai un beau livre de zoisos moi aussi maintenant 🙂 Merci beaucoup bonome 🙂 »

Max : « Bonome ! C’est quoi ça ? »

102 76 Max 102 77 Max

Le chevalier : « Ton beau livre de zoisos Maxou. »

Max : « Je suis pas bête dans ma tête ! Je vois bien que c’est mon beau livre ! Mais le marron sur mon livre, c’est quoi ? »

Le chevalier : « Ce sont des traces d’un liquide marron, riche en caféine… »

Max : « TU AS CAFÉINÉ MON BEAU LIVRE ! TU VAS VRAIMENT PAS BIEN DANS TA TÊTE TOI ! »

Le chevalier : « C’est un accident de gourde. J’ai dû mal la fermer. Désolé Max. »

Max : « DÉSOLÉ MAX ! C’EST TOUT CE QUE TU TROUVES À DIRE ! PFFF ! QU’EST CE QUE JE VAIS FAIRE DE TOI ! »

Léo : « C’est pas grave Maxou. Il est pas trop abîmé ton livre. »

Max : « Bonome, fotoe mon livre. »

Le chevalier : « Pour quoi faire ? »

Max : « POUR MONTRER TES BÊTISES À PRINCESSE ! Comme ça elle verra comme tu nous traites ! »

102 78 Le beau livre de zoisos de Max

Léo : « Il nous traite bien. Il est très gentil avec nous ! »

Max : « IL A CAFÉINÉ MON BEAU LIVRE ! »

Léo : « C’est pas grave Maxou. Et il a pas fait exprès. Calme toi. »

Max : « Grrrr ! »

Léo : « Viens Maxou. On va étudier ensemble. »

Max : « Il a abîmé mon beau livre… Je l’aimais bien mon beau livre. »

Léo : « Et tu l’aimeras encore. Il est pas tout foutu. Il est juste un peu tâché. C’est pas grave. Allez, viens… »

Max : « Mon beau livre… »

Léo : « Il est encore beau ton beau livre. On peut étudier quand même. Si on regardait les chevaliers ensemble ? »

Max : « Je cherche la page… »

Léo : « Tu vois, elle est pas abîmée 🙂 »

Max : « Grrrr quand même ! »

Le chevalier : « Mes petizours qui étudient 🙂 »

102 78 Les petizours
102 79 Léo 102 80 Max

Max : « Toi, le caféinomane, je te parle plus pendant au moins 5 minutes ! »

Le chevalier : « D’accord. Je le mérite. Vous me direz quand nous pourrons reprendre la promenade. »

Léo : « Moi je propose d’y aller. On étudiera ce soir dans la cabane. »

Max : « Léo, pourrais-tu dire au chevalier que je suis d’accord. »

Le chevalier : « Alors allons-y… Pochez-vous. »

Max : « Je me pocherai pas pendant encore quatre minutes. »

Léo : « Viens Maxou, on va voir le bassin… »

Max : « Il y a des bécasseaux variables. Tu peux dire au chevalier de les fotoer. »

Léo : « Dis le lui toi même ! »

Max : « Je lui parle plus ! »

Le chevalier : « J’ai fotoé. »

102 81 Des bécasseaux variables 102 82 Des bécasseaux variables

Léo : « Chevalier, qu’est ce qu’on voit à la surface de l’eau ? »

Le chevalier : « Des insectes… Probablement des gerris. Ce sont des punaises qui marchent sur l’eau. »

Léo : « Elles doivent se faire dévorer par les Scolopacidés ! »

Max : « Pas sûr. Elles se déplacent très vite en patinant. Elles peuvent marcher sur l’eau grâce à leur longues pattes qui sont couvertes de petits poils. »

Léo : « LES ZOISOS ! ILS S’ENVOLENT ! »

102 83 Des zoisos 102 84 Des zoisos

Max : « D’après les tâches noires sur le ventre, je dirais que ce sont encore des bécasseaux variables. »

Léo : « Je crois qu’il y avait aussi des chevaliers. Peut-être des gambettes. »

Max : « Les aigrettes garzettes ont pas bougé. »

Léo : « Elles ont pas peur de nous. »

Max : « Elles pourraient nous attraper d’un coup de bec et nous gober d’un coup. Gloub le petitours ! »

Le chevalier : « Je ne les laisserai pas faire. »

Max : « Tu les caféinerais ? Comme mon beau livre ? »

Le chevalier : « Les 5 minutes ne sont pas encore écoulées. Mon petitours, comment puis-je me faire pardonner ? »

Max : « C’est pas grave bonomou. Il est pas fichu mon beau livre. On fait un câlin de réconciliation ? »

Le chevalier : « Volontiers 🙂 »

Max : « Rrrroooonnnn rrrroooonnnn… »

Léo : « Comme ils sont mignons ! Le grand chevalier et son petitours 🙂 »

Le chevalier : « Veux-tu te joindre à nous ? »

Léo : « Si tu veux 🙂 »

Max et Léo : « Rrrroooonnnn rrrroooonnn… »

Max : « Bon, on va pas rester des heures à ronronner dans les bras de bonome. On rentre maintenant. »

Léo : « Tu veux pas regarder les moineaux domestiques ? »

Max : « Si 🙂 »

102 87 Un moineau domestique 102 88 Un moineau domestique

Léo : « C’est une femelle ou un juvénile… »

Max : « Ils sont mignons les moineaux domestiques. »

Léo : « Il y en a une autre sur les plantes sèches. »

102 89 Un moineau domestique 102 90 Un moineau domestique

Max : « C’est territoire moineau ici. »

Léo : « Il y a aussi des étourneaux parfois. »

Max : « Oui, mais c’est territoire moineau. Regarde, il y a un mâle qui sort d’une grande maison de moineaux. »

102 91 Un moineau domestique

Léo : « Rhoooo ! »

Max : « Bonome, en plus des restaurants, on devrait mettre une maison pour mésanges. »

Le chevalier : « Elles ne viendront pas Maxou. La maison serait trop proche des restaurants. Mais je propose d’en offrir une à Brindille. »

Léo : « Oh oui ! Un maison à rougegorge ! »

Le chevalier : « Nous étudierons cela à notre retour de vacances. »

Max : « Bonomou, on peut rentrer maintenant ? Je suis fatigué. »

Le chevalier : « D’accord mon petitours. »

Le soir, au moment du coucher…

Le chevalier : « Maxou, pourquoi avais-tu peur d’être abandonné aujourd’hui ? »

Max : « C’est à cause d’un rêve. Tu apportais le dragon domestiqué à Princesse et elle levait ton bannissement. Et après, tu passais tout ton temps au château et tu t’occupais plus de nous… »

Le chevalier : « Maxou, même si je n’étais plus banni je ne vivrai pas au château. J’y retournerai peut-être parfois mais je ne quitterai pas notre cabane et je ne vous abandonnerai jamais. Nous sommes une famille maintenant. »

Max : « C’est vrai ? On est ta famille ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « On restera toujours ensemble ? »

Le chevalier : « Toujours Maxou. »

Max : « Promis ? »

Le chevalier : « Promis. »

Max : « Alors je vais bien dormir. Bonnuit bonomou 🙂 »

Léo : « Bonnuit chevalier 🙂 »

Le chevalier : « Bonnuit mes petizours 🙂 »

Continuer la promenade

101-3 L’Observatoire

Encore le vendredi 15 Juillet, à l’Observatoire…

Le chevalier : « Mes petizours… Réveillez vous 🙂 »

Léo : « Mmmm… »

Max : « Mais euh ! Je rêvais du dragon de Princesse ! Elle allait parler et je saurai jamais ce qu’elle allait nous dire 🙁 »

Léo : « Max ronchonne 🙂 »

Max : « Je ronchonne même pas ! Mais vous avez interrompu mon rêve… »

Léo : « Tu rêveras cette nuit Maxou. Cesse donc de ronchonner et cherche les zoisos. »

Max : « On en voit pas beaucoup ici… Ah si ! Là ! Ce serait pas le bruant de ce matin ? Comment il s’appelle déjà ce bruant ? »

101 83 Un bruant proyer 101 84 Un bruant proyer

Léo : « Le bruant broyé je crois… »

Le chevalier : « Non mon Léo 🙂 Ce bruant n’est pas broyé 🙂 »

Max : « C’est pas grave Léo. Ça arrive de dire des erreurs. Ça ressemblait quand même à broyé… »

Le chevalier : « C’est un bruant proyer. Il se reconnaît à son fort bec. »

Léo : « Et son nom en scientifique ? Je l’ai oublié aussi. Tu peux nous le redire s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Bien sûr. Emberiza calandra, Embérizidés. »

Max : « Tu crois que c’est celui de ce matin qui a décidé de nous accompagner ? Ou alors les bruants proyers veulent être nos zoisos-gardiens eux-aussi… »

Léo : « On va avoir des tas de zoisos-gardiens 🙂 On aura un nuage de zoisos-gardiens autour de nous 🙂 »

Max : « Léo, les rêves, c’est quand on dort ! »

Léo : « Dis donc chonchon, j’ai le droit d’imaginer un nuage de zoisos-gardiens autour de nous quand même ! »

Max : « JE SUIS PAS CHONCHON ! C’EST BONOME CHONCHON LE RONCHONNEUR ! »

Léo : « Laisse bonome en dehors de ça ! Il a rien fait ! C’est toi qui ronchonnes ! »

Le chevalier : « Tiens, il y a des foulques… »

Max : « Où ça ? »

Léo : « Max… C’est de nous dont il parle. On se chamaille encore… »

Max : « C’est à cause que je me suis réveillé au milieu de mon rêve… C’était un beau rêve. Je vous le raconterai plus tard. Bon, maintenant que je suis complètement réveillé on peut peut-être zoisoter. Qu’en dites-vous ? »

Le chevalier : « Plus de chamailleries ? »

Max : « Ben si ! T’es bête toi ! Combien de fois vais-je devoir te rappeler que nous sommes des juvéniles et que les juvéniles ça se chamaille ? Bonome, quand même ! »

Léo : « Mais on va pas recommencer tout de suite. »

Max : « On va attendre un peu. »

Léo : « Puis on se chamaillera de nouveau. »

Max : « Si tu préfères, on pourra chahuter. »

Léo : « Ou faire la bagarre pour de rire. »

Le chevalier : « Ne préféreriez-vous pas être sages ? »

Max : « Ben non. »

Léo : « C’est pas rigolo. »

Max : « C’est même triste d’être sage tout le temps. »

Léo : « Et toi aussi, tu aimes chahuter. »

Max : « Ou dire des bêtises pour rigoler. »

Léo : « On te connaît ! »

Max : « Tu dis même des bêtises à tes élèves pour les faire rire. »

Léo : « Même que des fois, tu es pas drôle du tout 🙂 »

Max : « Mais les élèves apprécient tes efforts 🙂 »

Léo : « Et ils te sourient gentiment. »

Le chevalier : « Cela me navre de le reconnaître mais je vous préfère quand vous vous chamaillez… »

Max : « Comme tu veux bonomou 🙂 »

Le chevalier : « Mais attendez quand même que nous ayons observé ce zoiso. »

101 85 Une bergeronnette printannière 101 86 Une bergeronnette printannière

Max : « On dirait une bergeronnette… Mais elle est pas très jaune… »

Léo : « Le dessus est brun olive… On voit pas son cou… »

Max : « C’est important de voir son cou ? »

Léo : « Ben oui. Avec une espèce d’anneau sombre, on peut dire que c’est un juvénile de bergeronnette printanière. Sans cet anneau, c’est un jeune adulte, ou un adulte en plumage internuptial. »

Max : « En cette saison, la plupart des zoisos sont en plumage nuptial. »

Léo : « Alors il est fort probable que ce soit un jeune adulte. »

Max : « Bonomou, si cet individu est né au printemps de l’année dernière, est-il déjà adulte ? »

Le chevalier : « A un an et demi ? Je suppose, oui. »

Max : « Parce qu’il a pas l’air tout neuf de cet année. Et il est pas en plumage nuptial. Qu’en penses-tu Léo. »

Léo : « Comme toi Maxou. Que c’est un jeune adulte pas tout à fait mature de bergeronnette printanière. »

Max : « Motacilla flava, Motacillidés. »

Léo : « Là, par contre, c’est un adulte ! En plumage nuptial ! »

101 87 Une bergeronnette printannière 101 88 Une bergeronnette printannière
101 89 Une bergeronnette printannière 101 90 Une bergeronnette printannière

Max : « Les zoisos mettent leurs beaux costumes pour faire des œufs 🙂 Et après, ils remettent leurs vieux vêtements tout moches. C’est comme les zoms. Quand les zoms veulent draguer ils mettent des beaux vêtements. Ils se peignent, se parfument… Et après, quand ils sont mariés, ils sont tout dépeignés et ils traînent en survêtement sans se laver. »

Le chevalier : « Quelle image as-tu des humains ! »

Max : « Tu sais bien que je les aime pas trop… Dieu leur a confié la Création, et ils en prennent pas du tout soin. Ils polluent, coupent les arbres, assèchent les marais, font des routes partout. Et il y a de moins en moins des zanimos. Ils sont bêtes les zoms. Ils croient qu’ils peuvent se passer de la nature mais c’est même pas vrai. Et c’est pour ça qu’ils vont pas bien dans leur tête. »

Léo : « Maxou, je te rappelle que bonome et Princesse sont des zoms. Brindille aussi. »

Max : « C’est pas pareil. Bonome, c’est pas vraiment un zom. C’est un grand chevalier. Et je te rappelle qu’avant, c’était peut-être un korrigan. Princesse, c’est une grande princesse. La plus grande des princesses. Et Brindille, elle aime beaucoup la nature et elle nourrit les zoisos dans son jardin. Alors c’est pas pareil. Allez, on avance. »

Le chevalier : « A vos ordres Chef ! »

Max : « 🙂 »

Léo : « Brindille, elle nous gratte bien le front 🙂 »

Le chevalier : « Mon petit Léo aurait-il envie de gratouillis ? »

Léo : « Ouiiiii 🙂 »

Max : « Et ton petit Max aussi 🙂 »

Max et Léo : « Rrrroooonnnn rrrroooonnnn ! »

Max : « Mmmm, c’est quoi ce cri ? »

Léo : « Rhoooo !!! »

101 91 Une échasse blanche
101 92 Une échasse blanche
101 93 Une échasse blanche

Max : « Pourquoi elle nous crie dessus l’échasse blanche ? On veut pas l’embêter nous ! »

Léo : « C’est bizarre ! Elle vole juste au dessus de nous et elle crie ! »

Le chevalier : « Ça me rappelle une scène. Au Royaume des Sternes, l’une de tes premières sorties Max. Une mouette qui rigole… Tu te souviens ? »

Max : « Ben oui ! Elle avait même essayé de nous faire caca dessus ! »

Léo : « Oui, je l’ai lu dans ton blog ! Elle protégeait ses poussins ! Rholala ! Vous croyez qu’il y a des poussins d’échasses blanches ? »

Max : « Elle reste bien au-dessus de nous ! Elle nous surveille, ça c’est sûr ! »

Léo : « Mais on peut pas explorer. Ici, il faut bien rester sur les chemins. On pourra pas trouver son nid. »

Max : « Bonome voudrait pas aller voir. »

Le chevalier : « Tu sais pourquoi Max. »

Max : « Ben oui… Il faut pas déranger les petits dans leur nid. Tu aperçois un nid d’ici ? »

Le chevalier : « Non, je ne vois rien… »

Max : « Et ils sont malins les zoisos, ils nous attirent loin du nid… »

Léo : « Zutalor ! J’aurais bien aimé voir un poussin d’échasse blanche. Mais on peut supposer qu’il y en a un pas loin. »

Max : « On se contentera de cette bonne nouvelle… Bonome, tu peux fotoer le paysage s’il te plaît ? Pour montrer à Princesse. »

Le chevalier : « Nous l’avons déjà fotoé Maxou. »

Max : « Oui, mais c’est jamais pareil. Le niveau de l’eau change, la lumière aussi. Tu sais bien que c’est le charme du Pays des Zoisos. Immuable tel qu’en lui même toujours il change… »

Le chevalier : « Ta dernière phrase est très jolie mais un peu énigmatique 🙂 »

Max : « Moi je la comprends. »

Léo : « Moi aussi. C’est très clair et tu as tout à fait raison Maxou. »

Max : « Tu as fotoé ? »

Le chevalier : « Oui, comme tu me l’as demandé. »

101 94 Vers l'Observatoire 101 95 Vers l'Observatoire

Le chevalier : « Tiens, il y a un zoiso. »

Max : « Un zoiso ? Où ça ? »

Le chevalier : « Presque au milieu de la foto de droite. Un peu à droite… »

Max : « Léo, tu vois un zoiso toi ? »

Léo : « Non, rien du tout. »

Max : « Superzieux a encore frappé ! Bon, tu zoomes et tu nous montres. »

101 96 Un grand gravelot 101 97 Un grand gravelot

Max : « Celui-là, je le connais. C’est un grand gravelot juvénile. Charadrius hiaticulata, Charadriidés. »

Léo : « Tu arrives à le reconnaître comme ça ! »

Max : « Oui, j’en ai déjà vu beaucoup l’année dernière. On peut le confondre avec le gravelot semi-palmé mais on a jamais vu de gravelot semi-palmé… »

Léo : « Oh ! L’échasse blanche revient nous crier dessus ! »

Max : « Bonome, j’espère que tu en profites pour la fotoer ! »

Le chevalier : « Bien sûr Maxou. »

101 98 Une échasse blanche

Max : « Merci. Tu pourrais lui dire, en zoiso, qu’on veut pas embêter ses petits et que c’est plus la peine qu’elle crie comme ça. Rassure là sur nos intentions parce qu’elle a l’air toute stressée. Je voudrais pas qu’elle fasse de l’hypertension artérielle à cause de nous. Imagine qu’elle fasse une crise cardiaque ! Tu sais faire le massage cardiaque aux zoisos toi ? »

Le chevalier : « Le massage cardiaque ne m’inquiète pas trop. C’est plus le bouche à bouche qui serait un peu compliqué… »

Max : « Ben oui, avec son long bec… Tu pourrais faire du bouche à narines… Bon, allons dans l’observatoire, elle aura moins peur. »

Max : « Mouai… Il y a pas beaucoup des zoisos… »

Léo : « Il y en a jamais assez pour toi ! Tu pourrais pas te contenter de ceux qu’on voit ? »

Max : « C’est parce que j’aime beaucoup les zoisos… »

Le chevalier : « Léo, je crois que Maxou est de mauvaise humeur parce qu’il a été interrompu en plein rêve. »

Max : « Oui 🙁 »

Léo : « Alors regarde les zoisos Maxou. Ça fait toujours du bien de regarder les zoisos. Alors… Qui est là ? Des chevaliers gambettes, des bécasseaux variables, des vanneaux huppés… »

101 100 Des zoisos 101 101 Des zoisos

Max : « C’est tous des Charadriiformes 🙂 »

Léo : « Oui 🙂 Il y en a d’autres qui sont couchés mais je vois pas qui c’est… »

Max : « Tant pis, on saura pas… »

Léo : « Max, regarde sur la droite 🙂 »

101 102 Des zoisos

Max : « Rhoooo ! Tous ces zoisos ! Il y a même une avocette élégante ! Bonome, tu as vu ? Tu l’aimes beaucoup ce zoiso 🙂 »

Le chevalier : « Je suis toujours content de le voir 🙂 »

Max : « C’est ton zoiso préféré 🙂 »

Léo : « Maxou, bonome a pas de zoiso préféré. Il les aime tous pareil. Comme ses petizours 🙂 »

Max : « Oui oui Léo 🙂 Bonome, lui dis pas mais je sais bien que c’est moi que tu préfères 🙂 »

Léo : « Qu’est ce que tu marmonnes Maxou ? »

Max : « Rien du tout ! Je disais juste que l’avocette élégante s’appelle Recurvirostrata avosetta en scientifique. Et c’est un Récurvirostridés. Encore un Charadriiforme ! »

Léo : « C’est vrai. Le Royaume des Chevaliers et ses abords sont le pays des Charadriiformes. Vous pensez que ce sont tous des chevaliers gambettes ? »

Max : « Tringa totanus ! Bonome, vois-tu d’autres zoisos ? »

Le chevalier : « A vrai dire, je ne suis même pas sûr que ce sont des chevaliers gambettes… Ils sont trop loin. »

Max : « Qu’est ce que ça pourrait être d’autre ? Des arlequins ? »

Le chevalier : « Peut-être… »

Léo : « Non, ce sont des gambettes. »

Max : « Alors si Léo dit que ce sont des gambettes… Mon bonomou, pourrais-tu quand même tout zoomer pour qu’on voit mieux ? S’il te plaît ? »

Le chevalier : « A ton service mon petitours. »

Max : « Merci mon bonomou 🙂 »

101 103 Des zoisosMax : « Il y a des bécasseaux variables, Calidris alpina. Encore des Scolopacidés 🙂 »

Léo : « J’en vois deux. »

Max : « Ben oui. On les reconnaît à leur tâche noire sous le ventre. Bon, on a vu des chevaliers gambettes, des avocettes élégantes, des bécasseaux variables… »

Léo : « On peut aller voir de l’autre côté ? »

Le chevalier : « Si vous voulez. »

Léo : « Tu nous portes ? »

Le chevalier : « Mon Léo… 🙂 Grimpe ! »

Max : « Ben, et moi ? »

Le chevalier : « Je t’attends Maxou 🙂 »

Léo : « Rhoooo ! »

101 104 Barges à queues noires 101 105 Barges à queues noires
101 106 Barges à queues noires 101 107 Barges à queues noires

Max : « Ce sont pas des juvéniles et pourtant ils se chamaillent ! »

Le chevalier : « Non ! Vous n’irez pas vous chamailler avec eux ! »

Max : « On a rien demandé nous ! »

Léo : « Bonomou, tu nous montres les fotos s’il te plaît. »

Léo : « Rhooooo… »

Max : « On dirait des barges… Genre Limosa. Mais je sais pas distinguer les barges rousses des barges à queue noire… Tu sais Léo ? »

Léo : « Il y a un truc 🙂 Quand le ventre est barré de tâches noires allongées, ce sont des barges à queue noire. Parce que, la queue noire, on la voit pas bien. Mais les tâches sont bien visibles. »

Max : « Alors se sont des barges à queue noire. Limosa limosa, Scolopacidés. »

Léo : « Leur bec est plus long que celui des barges rousses. Mais c’est pas facile à voir quand elles sont pas côte à côte. »

Max : « Je crois qu’on a vu tous les zoisos de l’Observatoire… Et si on faisait une pause ? »

Léo : « Tu veux faire une pause ? Qu’est ce qu’il t’arrive Maxou ? »

Max : « Je voudrais revenir aux Reptiles qui existent pas 🙂 »

Le chevalier : « Que veux-tu savoir Maxou ? »

Max : « Quand sont-ils apparus tous les groupes ? Tu te souviens ? »

Le chevalier : « Tu dis ça comme si j’avais assisté à leur apparition 🙂 »

Max : « Vu ton grand âge tu as dû voir tout ça 🙂 »

Le chevalier : « Je n’ai pas 600 millions d’années comme vous vous plaisez à le dire ! »

Léo : « On a pas dit 600 millions d’années exactement. Moi je pense que c’est un peu plus alors que Maxou pense que c’est plutôt 550 ou 500 millions d’années 🙂 »

Max : « Moi je pense que tu es né au Cambrien. Léo opterait plutôt pour le Protérozoïque supérieur. Il y a débat entre nous 🙂 »

Le chevalier : « Que puis-je répondre à ça… Tu sais Maxou, il est difficile de dater l’apparition d’un groupe. Tout ce qu’on peut faire est de donner l’âge du plus ancien fossile découvert appartenant à ce groupe. Mais ce fossile n’en est pas forcément le plus ancien représentant. »

Max : « Je comprends. Mais on peut faire des hypothèses sur l’apparition des groupes. Nous t’écoutons bonomou. »

Le chevalier : « Commençons pas les Tétrapodes. Ce groupe est apparu vers 380 millions d’années avant nos jours. Les Archosauriens vers 260 Ma. Le plus ancien représentant des Crocodyliformes est Protosuchus. Il date d’environ 205 Ma. J’ai eu la chance d’observer des traces de pas fossilisées de Protosuchus il y a quelques années. »

Léo : « Rhooo la chance ! Tu as vu des traces fossilisées d’il y a 205 millions d’années ! Rhoooo ! C’était où ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 J’aimerais vraiment vous y emmener. C’était dans les Alpes. Une très belle promenade avec comme récompense les traces de plusieurs espèces animales. Dont Protosuchus 🙂 »

protosuchus70879s Protosuchus

Max : « On y va quand ? On pourrait partir demain… »

Le chevalier : « Je n’ai pas de cabane à ma disposition dans les Alpes Maxou… Mais je vais essayer d’organiser une inspection plus tard. Peut-être l’été prochain… Le plus ancien Chélonien connu est Odontochelys semitestacea, – 220 Ma. Le plus ancien Squamate, Ardeosaurus, a environ 150 Ma. Tout comme ce qui est considéré comme le premier oiseau, Archaeoptéryx. »

Max : « Tu as pas dit pour les dinosaures ! »

Le chevalier : « Difficile à dire. Le plus ancien Archosaurien connu est Archosaurus rossicus. Il a 252 Ma. »

Max : « D’accord. Alors d’abord il y a eu les Archosauriens, les Crocodyliformes, les Chéloniens, les Squamates puis les Zoisos. On peut supposer que les premiers Dinosaures sont un tout petit plus tardifs que les Crocodyliformes. »

Le chevalier : « C’est ça. »

Max : « Bonomou, je voudrais pas t’embêter avec toutes mes questions… Mais il existe pas un groupe qui regroupe tous ces groupes ? »

Le chevalier : « Tu ne m’embêtes pas Maxou 🙂 Pour répondre à ta question… Ce groupe existe si on ajoute les Mammifères. »

Max : « Oulala ! On est partis des Reptiles. On a découvert qu’ils existent pas parce qu’ils sont découpés en au moins, trois groupes dont un comprend les zoisos qui sont pas du tout des Reptiles. Et maintenant tu dis que si on veut tout regrouper il faut ajouter les Mammifères. Pfff ! C’est compliqué la classification des espèces… »

Le chevalier : « Ce n’est pas toujours très simple, effectivement 🙂 »

Léo : « Mais c’est quoi ce groupe alors ? »

Le chevalier : « Le groupe des Amniotes. »

Max : « Tu m’en aurais pas déjà parlé ? »

Le chevalier : « Je ne m’en souviens plus Maxou. Nous passons nos journées à faire des sciences naturelles… Je ne sais plus ce que je t’ai dit, ce que nous avons vu depuis que Léo est arrivé… »

Max : « Ben oui… C’est pas grave bonome. Les Amniotes tu disais. »

Le chevalier : « Oui. L’amnios est une annexe embryonnaire qui a permis aux animaux qui le possèdent de ne plus avoir besoin de se reproduire dans l’eau. »

Max : « Et c’est quoi l’amnios ? »

Le chevalier : « C’est ce qu’on appelle simplement la poche des eaux chez l’Homme. C’est plutôt chez la femme 🙂 C’est un sac, l’amnios, qui contient un liquide, le liquide amniotique, dans lequel se développe le fœtus. »

Max : « Alors le bébé humain se développe dans l’eau. Comme les tétards 🙂 »

Léo : « Mais les autres, les Squamates et tout ça, ils ont pas un bébé dans le ventre ! Ils pondent des œufs ! »

Le chevalier : « Oui 🙂 Des œufs protégés par une coquille calcaire qui contient un amnios et du liquide amniotique. »

Max : « Si je comprends bien, tous les petits Vertébrés se développent dans l’eau. Même si l’eau est dans l’œuf ou dans le ventre de la maman. »

Le chevalier : « C’est l’un des arguments qui fait penser que tous les animaux actuels descendent plus ou moins directement d’un animal qui vivait dans l’eau. »

Max : « C’est une grande famille les zanimos 🙂 On a tous un ancêtre commun. »

Léo : « Je peux poser une dernière question ? Même si elle est pas vraiment en rapport avec les Reptiles qui existent pas. »

Le chevalier : « Bien sûr Léo. »

Léo : « On a vu qu’il y a des groupes frères, comme les Lacertiliens et les Ophidiens. Il y a des espèces sœurs. Le bruant des roseaux et le bruant proyer par exemple. Ces deux espèces ont un ancêtre commun qui est un bruant des temps passés mais il y a pas trop longtemps. Le Zom, il a une espèce sœur ? »

Le chevalier : « Il en a deux 🙂 Les deux espèces de chimpanzés : le chimpanzé pygmée et le chimpanzé nain. Certains scientifiques pensent d’ailleurs que l’Homme est une espèce de chimpanzé. Ai-je répondu à ta question mon Léo ? »

Léo : « Oui chevalier. Merci 🙂 »

Max : « Bon, on peut peut-être rentrer maintenant ! Je commence à fatiguer. »

Léo : « Moi aussi… »

Max : « On peut pocher pour retourner à notre monture ? »

Le chevalier : « Je m’y attendais 🙂 Installez-vous. Mais ne vous endormez pas tout de suite. Nous allons peut-être avoir de belles surprises… »

Max : « Nous sommes bien installés bonomou. Tu peux avancer. »

Le chevalier : « Alors en route ! »

On a pas eu de belles surprises. On a juste vu une grenouille.

101 108 Une grenouille 101 109 Une grenouille

C’est beau les grenouilles mais c’est pas des zoisos. Les grenouilles sont des Amphibiens. J’ai pas osé demander si les Amphibiens existent ou si c’est comme les Reptiles qui existent même pas. Après la jolie grenouille, nous nous sommes endormis dans la poche. On est bien dans la poche 🙂 Il fait noir, il fait chaud, on est l’un contre l’autre. Des fois, bonome met la main pour nous tenir les pattes et on s’endort en ronronnant.

En arrivant à notre cabane de Charentmaritimie on est allés se débarbouiller. On a fait sa toilette 🙂 Et après on est allés au lit, sagement, comme de bons petizours. Il faut dire qu’on a eu une très longue journée et que, même si on a poché, on a beaucoup marché et on était très fatigués. Bonome est venu nous border et nous câliner. On allait s’endormir quand il nous a posé une question.

Le chevalier : « Mes petizours, avant que vous ne dormiez, j’ai une question pour vous. Les Tétrapodes sont apparus il y a environ 380 Ma. Comment puis-je être né il y a environ 600 Ma alors que je suis moi-même un Tétrapode ? »

Max : « Ça, bonome, c’est un grand mystère ! »

Continuer la promenade

101-2 Le Royaume des Chevaliers

Encore le vendredi 15 juillet…

Au Royaume des Chevaliers…

Max : « Bonome… »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « Tu as eu le temps de prévenir les zoisos de notre arrivée ? »

Le chevalier : « 🙂 »

Max : « Tu crois qu’ils vont venir nous voir ? »

Léo : « Maxou, on peut pas savoir. Tu sais bien. C’est comme ça au Pays des Zoisos. »

Max : « Il est beau ce Royaume. Dis, je peux fotoer ? Tu veux bien me prêter un appareil ? »

Le chevalier : « Bien sûr mon petitours. Léo, veux-tu, toi aussi, que je te prête un appareil ? »

Léo : « Non merci. C’est gentil. Peut-être plus tard… »

Max : « Tu me l’installes bonome ? Là… Oui, merci. »

101 26 Le royaume des Chevaliers

Léo : « Jolie foto Maxou 🙂 »

Max : « Oh, tu sais, c’est pas la foto qui est belle mais son sujet 🙂 »

Le chevalier : « Pourrais-tu fotoer les fleurs sèches s’il te plaît ? »

Max : « Les Astéracées aux bractées épineuses ? Si tu veux bonomou… Tiens, regarde. Ça te va comme ça ? »

101 27 Une centaurée 101 28 Une centaurée

Le chevalier : « Parfait mon Maxou. Je vois que tu as révisé la botanique 🙂 »

Max : « C’est parce que j’ai parlé d’Astéracées aux bractées épineuses que tu dis ça ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Max : « Les Astéracées on les connaît bien. Et puis, juste sous la fleur, il a comme des feuilles transformées. Mais on dit pas des feuilles, on dit des bractées. Et là, on voit bien, même de loin, qu’elles sont en forme d’épines. Aïe ouille si on y touche. »

Le chevalier : « Tu fais des progrès en botanique Max. »

Léo : « Et c’est qui cette fleur ? »

Max : « Mon Léo, tu devrais savoir que chez les Astéracées les fleurs sont toutes petites et collées les unes aux autres. Et ce qu’on voit, c’est pas une fleur mais un capitule de fleurs. En plus, on doit pas dire qui c’est cette fleur mais qui est cette plante à fleurs. Et puis, de toutes façons, là, il y a plus des fleurs. Elles se sont transformées en fruits à aigrette. Les aigrettes c’est pour que les fruits soient emportés par le vent loin de la plante mère. »

Léo : « Tu en connais des choses Max. Mais tu as pas répondu : c’est qui cette plante à fleurs ? »

Max : « Je sais plus. Bonome me l’a présentée l’an dernier mais je me souviens plus. »

Léo : « Tu me la présentes chevalier, s’il te plaît. »

Le chevalier : « J’ai un doute. Je ne me souviens plus de ce que je t’ai dit l’an dernier Max. C’est peut être une centaurée chausse-trappe. Mais elle me paraît trop grosse… »

Max : « Tu sais pas ? »

Le chevalier : « Non, je ne me souviens plus. »

Max : « Pas grave bonome. Allez, on avance. »

Léo : « Zutalor ! On a fait fuir les canards colverts ! »

Max : « Pas grave. Bonome les a fotoés. Tu nous montres ? »

101 29 Des zoisos 101 30 Des zoisos

Max : « Des colverts en vol ! Bravo bonome ! Et au bout, il y a des cygnes tuberculés. En scientifique on peut dire qu’il y a Anas platyrhynchos, Anatidés, et Cygnus olor, Anséridés. »

Léo : « Et il y a des hérons ! »

Max : « Hein ? Où ça ? Montre encore bonome ! … Ah oui ! Sur les côtés… »

Léo : « A gauche c’est un héron pourpré, Ardea purpurea, et à droite c’est un héron cendré, Ardea cinerea. »

Max : « Il voit tout ce Léo 🙂 Mais tu as oublié de dire que ce sont des Ardéidés ! Na ! »

Léo : « Et toi tu as oublié de les voir ! Na aussi ! »

Le chevalier : « Mes petizours … »

Max : « On se chamaille pas ! »

Léo : « On se na ! »

Max : « Et ça, c’est pas se chamailler. »

Léo : « On est sages. »

Max : « On veut pas aller en classe de foulques 🙁 »

Le chevalier : « 🙂 Je n’allais pas vous gronder ou vous reprocher une quelconque chamaillerie. Je voulais vous dire que j’appréciais de vous voir discuter ainsi de botanique. Entendre mon petitours Max expliquer les Astéracées à mon petitours Léo me fait chaud au cœur 🙂 »

Max et Léo : « 🙂 »

Max : « Et si je fais remarquer à mon cousin Léo qu’il y a une aigrette garzette juste là et que c’est un très beau zoiso, ça te réchauffe le cœur aussi ? »

Le chevalier : « Oui Maxou 🙂 »

Max : « Mon cousin Léo, regarde ce beau zoiso de la famille des Ardéidés 🙂 »

101 31 Une aigrette garzette

Léo : « Merci mon cousin Maxou. Elle s’appelle Egretta garzetta et c’est effectivement un très beau zoiso. Je te remercie de me l’avoir signalée 🙂 »

Max : « Ne pas le faire aurait été cruel car je sais à quel point tu aimes les zoisos. »

Léo : « Amour ornithologique que vous partagez mon cousin. »

Le chevalier : « Je me demande si je ne préfère pas quand vous vous chamaillez… »

Max et Léo : « 😀 »

Léo : « On arrive au Royaume des Chevaliers… »

Max : « Bonomou, tu veux bien nous emmener sur la plate-forme de la ferme s’il te plaît ? On voit bien le nid des cigognes de là-haut. Elles sont peut-être là. »

Le chevalier : « Allons-y… »

101 32 Des cigognes 101 33 Des cigognes

Léo : « Rhoooo… Elles sont béééélles ! »

Max : « Elles font sa toilette ! Les zanimos ça fait beaucoup sa toilette 🙂 »

Léo : « Chevalier, si tu veux éviter de te faire crier dessus, évite les remarques sur la fréquence des bains de Max. C’est mieux 🙂 »

Max : « Je néglige ! Quand on est propre, on a pas besoin de faire sa toilette. Pfff… »

Princesse, tu sais que je suis très en retard dans mon blog. Je fais de mon mieux mais on voit trop de belles choses. Et puis il faut faire des recherches, étudier, se documenter… pour pas dire des erreurs. Au moment où j’écris cet article je sais déjà tout ce qu’il s’est passé pendant notre séjour en Charentmaritimie. Je sais donc qu’on a vu beaucoup de cigognes qui faisaient des trucs de cigognes. Alors, on va pas parler de ces beaux zoisos dans les articles parce qu’on va faire un article spécial cigogne dans lequel on dira tout ce que tu as toujours voulu savoir sur les cigognes. Mais je peux déjà t’annoncer que ce sont pas elles qui apportent les bébés 🙂

Léo : « Maxou, regarde en l’air ! »

101 34 Un milan noirMax : « Oh ! Un générateur aléatoire de câlins 🙂 »

Léo : « C’est pas un générateur aléatoire de câlins, c’est un rapace. Je dirais que c’est un Accipitridé… »

Max : « C’est un milan noir mon Léo. Milvus migrans, et c’est bien un Accipitridé. Générateur aléatoire de câlins, c’était au tout début avec bonome. J’avais peur des rapaces à cause de leur gros bec crochu et de leurs puissantes griffes. Alors dès que j’en voyais un, je me réfugiais dans la poche de bonome et il me câlinait. Et puis, petit à petit, j’ai compris que je risquais rien du tout. Mais je me pochais soudainement quand même. Pour avoir un câlin 🙂 »

Max : « T’es bête toi ! Pour avoir un câlin il suffit de le demander ! »

Léo : « C’est pas pareil quand c’est imprévu ! On peut pas prévoir l’arrivée d’un rapace. Et il y a suspense de câlin et de pochage d’urgence 🙂 Mais je le fais plus maintenant. »

Le chevalier : « Tu es devenu un grand petitours 🙂 »

Max : « On grandit pas nous. Et on restera toujours des juvéniles. »

Léo : « Dis Maxou, comment tu as fait pour reconnaître aussi rapidement le milan noir ? Un coup d’œil et hop ! Il était identifié. »

Max : « L’an dernier bonome est allé voir le gentil spécialiste en zoisos de la réserve pour avoir un cours de rapaçologie. Parce qu’il connaissait pas bien les rapaces. Alors j’ai bien écouté. Et après, on en a vu beaucoup. Au début bonome se grattait la tête en cherchant dans mon beau livre et après il m’expliquait. Ici, on voit surtout des milans noirs, des busards des roseaux, des buses variables et des faucons crécerelles. Le milan noir se reconnaît à sa queue échancrée. Montre la foto à Léo, bonome… Merci. Tu vois Léo ? »

Léo : « Oui oui. »

Max : « Et puis sa tête est un peu grise. Pas beaucoup. Et à force on reconnaît la silhouette. Hop ! Milan noir ! Hop ! buse variable ! Bonomou, je crois que nous avons tout vu ici. Nous pouvons descendre. »

Léo : « Rhoooo ! Un héron garde-boeufs ! Bubulcus ibis, Ardéidés. Il a du orange sur la tête et la poitrine. Ça veut dire qu’il est en plumage nuptial ! On a déjà vu quatre espèces d’Ardéidés ! La chance ! »

101 35 Un héron garde-boeufs 101 36 Un héron garde-boeufs

Max : « Oui mais ça va pas du tout, ça ! Vous avez vu un bœuf, vous ? »

Léo : « Ben non… »

Max : « Ben voilà ! Encore un garde-bœufs qui garde du rien du tout ! Ils sont terribles ces garde-bœufs ! Bon, cette fois je vais tous les convoquer et on va leur faire une formation. C’est pas possible, ça ! Qui va garder les bœufs si les garde-bœufs le font pas ? Vous pouvez me le dire ? Et puis, ils vont finir par se sentir inutiles, ces zoisos, si ils font pas leur travail. Pfff… Bonome, tu écriras la lettre de convocation s’il te plaît. »

Le chevalier : « Bien Max ! »

Léo : « 🙂 Dis chevalier, tu veux bien nous parler des Ardéidés s’il te plaît. »

Le chevalier : « Vous parler des Ardéidés ? »

Léo : « Oui, s’il te plaît. J’aime beaucoup ces grands zoisos. »

Le chevalier : « D’accord. Les Ardéidés sont couramment appelés hérons. On peut les diviser en deux groupes : les hérons des roselières et les hérons arboricoles. Les premiers comprennent le blongios nain et le butor étoilé et les seconds comprennent les hérons gris et pourprés, la grande aigrette, l’aigrette garzette et le garde-bœufs… Oups ! J’oubliais le crabier-chevelu. »

Max : « On l’a jamais vu celui-là. »

Le chevalier : « Moi non plus. »

Léo : « Pourquoi dis-tu hérons arboricoles ? Ils vivent pas dans les arbres les hérons ! »

Le chevalier : « Non, mais ils y font leur nid Léo. »

Léo : « Ah oui ! Suis-je bête ! »

Le chevalier : « Non, parfois étourdi 🙂 »

Max : « Ils se reproduisent tous en Charentmaritimie ? »

Le chevalier : « Non, seules 6 espèces sont nicheuses : les hérons gris, pourprés et garde-bœufs ainsi que l’aigrette garzette, le bihoreau gris et le crabier chevelu. »

Max : « Et tu sais combien il y en a de chaque espèce ? »

Le chevalier : « D’après une enquête sur les Ardéidés Nicheurs de Poitou-Charentes publiée en 2007, il y avait 1809 hérons gris, 363 hérons pourprés, 2876 aigrettes garzettes, 722 hérons garde-bœufs et 42 bihoreaux gris. Pour les autres, je ne sais pas. »

Max : « Il y a que le crabier chevelu qu’on a jamais vu. »

Léo : « Et le butor étoilé. Bonome l’a fotoé au Royaume des Bernaches mais on l’a pas vu. Et moi, j’ai jamais observé le bihoreau gris. »

Max : « On va t’en trouver ! On en connaît. N’est ce pas bonome ? »

Le chevalier : « Nous irons au Marais. Peut-être en verrons nous… »

Léo : « Quoi d’autre ? »

Le chevalier : « Tu ne t’arrêtes jamais 🙂 Ta soif de connaissances est sans limite 🙂 »

Léo : « Ouiiiii 🙂 »

Le chevalier : « Dernières informations : Un héron vert a été observé par de nombreux ornithologues entre le 24 novembre 2011 et le 4 janvier 2012. »

Max : « Un héron vert ? Il est vraiment vert ? »

Le chevalier : « Non ! Il est marron et gris. »

Léo : « J’ai déjà lu quelque chose… Dans le beau livre de Max ! Il vit pas en Amérique normalement ? »

Le chevalier : « Si. C’est vous dire si sa présence était exceptionnelle ! Plus encore que celle de l’aigrette des récifs, vue trois fois : en 1982, 1998 et 2004. »

Léo : « Elle vient d’Afrique l’aigrette des récifs ! »

Le chevalier : « Et oui ! Parfois les oiseaux se trompent de chemin en migrant 🙂 »

Léo : « Je me contenterais tout à fait d’un bihoreau gris… »

Max : « On en verra mon Léo ! Allez, on avance ! »

Léo : « Vous entendez ? »

Max : « On entend quoi ? »

Léo : « Chut ! Écoutez ! … Ce chant me dit quelque chose… »

Max : « Le chardonneret élégant ! »

Léo : « EXACT ! Tu l’as reconnu ? »

Max : « Non. Le zoiso est là 🙂 »

101 37 Un chardonneret élégant 101 38 Un chardonneret élégant

Max : « C’est notre zoiso-gardien. Il est venu nous saluer. Bonome, tu peux lui dire bonjour en zoiso. Et le remercier de venir nous surveiller. Ah ! Ajoute qu’on est bien contents qu’il soit pas comme le héron garde-bœufs et qu’on se sent rassuré quand il est là. Merci bonome. »

Léo : « Ils sont très beaux les chardonnerets rigolos. Carduelis carduelis, Fringillidés. »

Max : « Bonome, je pense à quelque chose… En Bretagne, au bord de la mer, nos zoisos-gardiens sont bien les bécasseaux sanderlings ? »

Le chevalier : « Oui, c’est ce que tu as dit. »

Max : « Ils ont rien fait quand tu es tombé. »

Le chevalier : « Faux. Tu étais trop bouleversé pour le voir mais il y en avait deux qui étaient prêts à décoller. »

Max : « Tu es sûr ? »

Le chevalier : « Ils étaient posés sur les rochers de la digue, aux aguets, attendant l’ordre d’intervenir. »

Max : « Tu dis pas ça pour prendre leur défense et éviter qu’ils se fassent gronder par Princesse par hasard ? »

Le chevalier : « Non Maxou. Ils ont bien fait leur travail. »

Max : « Mouai… Je suis pas convaincu… »

Léo : « Vous allez rater le héron pourpré 🙂 »

101 39 Un héron pourpréMax : « L’un des 363 hérons pourprés du département. Ça fait pas beaucoup quand même. »

Le chevalier : « Surtout que la Charentmaritimie accueille une part non négligeable de la population totale française. 14 % je crois. »

Max : « Chut maintenant, on arrive à un observatoire. Il faut pas que les zoisos nous entendent ! Tu peux nous poser sur le rebord s’il te plaît. »

Le chevalier : « Êtes-vous bien installés ? »

Max : « Oui bonomou. Merci bonomou 🙂 »

Léo : « Rholala ! »

101 40 Des aigrettes garzettes 101 41 Des aigrettes garzettes
101 42 Des aigrettes garzettes 101 43 Des aigrettes garzettes

Max : « Ben ça alors ! Elle lui avait rien fait et elle s’est fait crier dessus ! »

Léo : « Elle a eu peur ! La pôôôvre… »

Max : « Moi aussi 🙂 Je m’attendais pas à ça ! Et tu leur dis rien ? »

Le chevalier : « Je n’ai pas à intervenir dans les affaires internes des aigrettes garzettes ! »

Max : « Si les zoisos se crient dessus, c’est plus la peine de chuchoter. Léo, aurais-tu aperçu un beau zoiso ? »

Léo : « Oui 🙂 Il y a un chevalier gambette. Regarde… »

101 44 Un chevalier gambette 101 45 Un chevalier gambette 101 46 Un chevalier gambette

Max : « Tringa totanus, Scolopacidés. C’est normal de voir des chevaliers au Royaume des Chevaliers 🙂 Il cherche du manger. Bonome, pourrais-tu nous rappeler ce que mangent les chevaliers gambettes s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Je peux 🙂 Ils se nourrissent de petits vers, petits mollusques, d’alevins, de petits poissons, parfois des insectes aquatiques ou leurs larves… »

Max : « Ils mangent tous les petits zanimos aquatiques. D’accord. Merci bonome. »

Léo : « Chevalier, vois-tu ce chevalier, là, sur la droite ? »

101 47 Un chevalier gambette juvénile 101 48 Un chevalier gambette juvénile 101 49 Un chevalier gambette juvénile

Le chevalier : « Je le vois Léo. »

Léo : « Je le reconnais pas. On dirait un gambette, mais pas tout à fait. Il ressemble aussi un peu au chevalier cul-blanc… Tu crois que les chevaliers peuvent s’hybrider ? »

Le chevalier : « Bonne question Léo. Peut-il y avoir reproduction entre deux espèces de chevaliers… »

Max : « Il faut rappeler ce qu’est un hybride bonome. Je peux le faire ? »

Le chevalier : « Bien sûr. »

Max : « Un hybride est un individu stérile obtenu par croisement de deux espèces. Enfin, normalement il est stérile. Parce qu’en botanique il existe des hybrides fertiles. C’est parce que la nature, elle s’en fiche des définitions des naturalistes. Elle fait ce qu’elle veut. Un peu comme toi bonome 🙂 »

Le chevalier : « 🙂 Merci pour ce rappel Maxou. Revenons à notre chevalier… »

Max : « Il y en a qui reviennent à leurs moutons mais nous, on revient à nos chevaliers Scolopacidés 🙂 »

Le chevalier : « Connaissez-vous le rasoir d’Ockham ? »

Max : « C’est pas le moment de te raser bonome ! Enfin ! En plus, on le connaît même pas ce Ockham ! Tu vas pas lui emprunter son rasoir ! »

Le chevalier : « 😀 Le rasoir d’Ockham est un principe scientifique assez ancien. Du 14ème siècle je crois. Ce principe dit qu’en cas de doute entre deux hypothèses il faut privilégier la plus simple. »

Max : « D’accord. Tu l’as bien connu ce monsieur ? Vous alliez papoter à la taverne en vous caféinant ? »

Le chevalier : « Moi, j’aurais connu Guillaume d’Ockham ? Max ! Et puis le café n’avait pas encore été importé en Europe. »

Max : « Ah… Alors vous buviez du lait de chèvre… »

Léo : « Chevalier, là, j’ai fait qu’une seule hypothèse. On peut pas utiliser le rasoir d’Ockham… »

Max : « Bien joué Léo ! Alors, bonomou, que vas-tu répondre ? »

Le chevalier : « Que c’est peut être un juvénile 🙂 »

Max : « Aïe ! Là, il faut reconnaître que son hypothèse est plus simple que la tienne mon Léo. »

Léo : « Un juvénile de quelle espèce ? »

Le chevalier : « D’après la couleur des pattes, celles du bec… Je dirais que c’est un gambette juvénile. »

Léo : « Merci chevalier. C’est un plaisir de faire l’ornithologie avec toi. On apprend toujours des tas de choses fort savantes. »

Max : « Et on découvre tes amis 🙂 Guillaume d’Ockham, Oscar Wilde, Maxime Lisbonne, Brias de Priène, Socrate… Tu en as connu du monde ! Oulala ! Bonome tu m’écoutes pas ! Qu’est ce que tu as vu encore ? … Mmmmm… Celui-là je le reconnais bien. Il balance l’arrière du corps tout le temps. Il est rigolo. C’est le chevalier guignette, Actitis hypoleucos. »

101 50 Un chevalier guignette 101 51 Un chevalier guignette

Léo : « C’est rigolo ! On a vu des Ardéidés et maintenant on voit des chevaliers 🙂 »

Le chevalier : « Il y en a une autre espèce là ! »

101 52 Un chevalier arlequin 101 53 Un chevalier arlequin
101 54 Un chevalier arlequin 101 55 Un chevalier arlequin

Max : « Il est presque tout noir… Il a un long bec orange et noir légèrement courbé à son extrémité… Ses pattes devraient être noires aussi ! Mais c’est quand même un chevalier arlequin, Tringa erythropus, Scolopacidés. »

Léo : « Comment se fait-il que ses pattes soient pas noires ? »

Le chevalier : « Son plumage ne l’est pas entièrement non plus. Vous voyez sûrement qu’il y a des tâches blanches… »

Max : « On voit. »

Le chevalier : « Le plumage entièrement noir avec les pattes noires sont des caractéristiques de la période nuptiale. »

Max : « Quand ils vont faire des œufs… »

Le chevalier : « Je suppose que cet individu est en train de changer de plumage et qu’il commence déjà à reprendre son habit internuptial. »

Léo : « Vous entendez ? Ils se parlent, ces deux chevaliers ! »

Max : « Ah non ! Tu vas pas apprendre à les imiter ! Je suis pas d’accord ! Après, tu vas en rêver cette nuit, tu vas siffloter dans ton sommeil et moi je vais encore pas dormir ! »

Le chevalier : « Tu iras dormir aux toilettes ! Léo, serais-tu d’accord pour tenter une imitation ? »

Léo : « Je veux bien essayer… L’arlequin d’abord. Son cri est plus simple. »

Le chevalier : « Bravo Léo ! Tu es vraiment doué 🙂 »

Léo : « Merci chevalier, mais celui là est pas très dur. Je suis pas sûr d’aussi bien réussir le cri du gambette. »

Max : « Si, tu as réussi ! Le vrai gambette a tourné la tête en t’entendant ! Il t’a même répondu ! »

Léo : « 🙂 »

Max : « Bon, on a vu tous les zoisos d’ici. On pourrait avancer. Bonome, tu veux bien nous descendre s’il te plaît ? »

Le chevalier : « A votre service mes petizours 🙂 »

Max : « Oh ! Une pelote de réjection ! »

101 56 Les petizours

Léo : « Elle contient des poils et des os. »

Max : « On peut la prendre pour ma collection bonome ? »

Le chevalier : « Si tu veux Max. »

Max : « Et tu m’avais promis qu’on les disséquerait ! On arrête pas d’en ramasser et on l’a jamais fait ! »

Le chevalier : « Pour bien le faire il faut beaucoup de temps Maxou. Et puis, il faut réfléchir à la façon d’exposer les os, quand la dissection est terminée. »

Max : « Je comprends. Tu as pas beaucoup de temps. Tu travailles trop. Et puis, tu nous emmènes toujours aux zoisos… Mais je vais quand même réfléchir à une présentation possible pour les os. »

Léo : « Il y en a une autre là ! »

101 57 Les petizours 101 58 Une pelote de réjection

Max : « On en a jamais vu des comme ça ! Ça alors ! »

Le chevalier : « Effectivement, c’est une première ! »

Max : « On la prend aussi et on l’étudiera plus tard. Oh ! Un insecte ! C’est un Diptère. Tu le connais bonome ? »

101 59 Un taon

Le chevalier : « Oui. Ne vous en approchez pas trop. »

Max : « Il est dangereux ? »

Le chevalier : « Les femelles sont hématophages. »

Max : « Hématophages ? Comme dans un animal hématophage se nourrit de sang ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « Bonome… on s’en fiche nous. Les Peluchiformes ont pas de sang ! C’est qui ce Diptère ? »

Le chevalier : « Un Tabanidés. Ce sont des ‘mouches’ dont les pièces buccales des femelles sont aplaties et denticulées. Je dirais que c’est un taon, du genre Tabanus. Les triangles blancs bien dessinés sur l’abdomen  ainsi que les yeux bruns me laissent penser que c’est un Tabanus sudeticus. Mais c’est à vérifier. »

Max : « Elles piquent les zoms ces femelles ? »

Le chevalier : « Rarement. Elles préfèrent le sang des vaches ou des moutons. D’ailleurs, les garde-bœufs peuvent en attraper directement sur les bœufs. »

Max : « Pas quand ils gardent du rien du tout bonome ! Allez, on avance. »

Léo : « Regardez ! Il y a encore nos zoisos-gardiens ! »

101 60 Un chardonneret élégant 101 61 Un chardonneret élégant

Max : « A gauche, c’est un juvénile ! Mais tu vas encore pas vouloir qu’on aille jouer avec lui ! »

Le chevalier : « C’est surtout lui qui ne voudrait pas 🙂 »

Max : « Dis zoiso-gardien, on cherche un dragon pour offrir à Princesse. Pourrais-tu nous renseigner ? On sait que tu as pas le droit mais on dira rien à personne. C’est promis. … Tu réponds pas ? S’il te plaît. Tu es pas obligé de nous dire où il y en a. Tu peux juste nous donner un indice… Zoiso-gardien… Bonome, il veut pas répondre 🙁 »

Le chevalier : « Max… Tu l’as dit toi-même : il n’a pas le droit ! »

Max : « Mais on le dira pas ! Demande lui en zoiso s’il te plaît. Sinon, on trouvera jamais de dragon et on restera banni 🙁 »

Le chevalier : « Mon pauvre petitours. Viens dans mes bras… »

Max : « ;-( C’est gentil de me gratter le front mon Léo… »

Léo : « Allez, viens Maxou, on va voir les zoisos 🙂 »

Max : « Je veux bien voir des zoisos mais je voudrais trouver un dragon… »

Le chevalier : « Max, c’est bien toi qui as dit qu’un chevalier devait faire une quête n’est ce pas ? »

Max : « Oui… »

Le chevalier : « Tu as bien parlé de te mettre en quête d’un dragon. Pas d’en trouver un. »

Max : « Tu vas pas bien dans ta tête toi ! Si on fait une quête, c’est pour trouver ! »

Léo : « Maxou, je crois voir où veut en venir bonome. »

Max : « Et tu peux me dire, s’il te plaît ? »

Léo : « Le plus important, dans une quête, est de chercher. C’est pas grave de pas trouver. Et puis, ça fait que quelques jours que tu as choisi cette quête. On va pas trouver tout de suite. »

Max : « Le plus important c’est de chercher ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. Léo a raison. C’est le chemin qui compte, pas là où il nous mène. »

Max : « C’est le chemin… Mais Princesse, elle va pas arrêter de te bannir juste parce qu’on fait la quête ! »

Le chevalier : « Crois-tu qu’elle serait plus sensible à un dragon, même domestiqué ? Allez, viens mon petitours. Poche-toi et on va voir des zoisos. »

Max : « … »

Léo : « On va aller à l’autre observatoire et ça ira mieux Maxou. »

Max : « On s’en fiche où on va. C’est le chemin qui compte… »

Le chevalier : « Tu n’as pas l’air convaincu ? »

Max : « Pas vraiment… »

Léo : « Regarde comme c’est beau Max 🙂 »

101 65 Des zoisos

Max : « Il y a pas beaucoup d’eau… Ni de zoisos… »

Léo : « Des mouettes qui rigolent, des chevaliers, une échasse blanche… Ce sont des beaux zoisos. »

Max : « Une échasse blanche ? Himantopus himantopus, Récurvirostridés ? »

Léo : « Tout à fait 🙂 »

Max : « Zutalor ! Elle est trop loin ! Et j’ai encore oublié mes jumelles ! Bonome, il faudrait les laisser tout le temps dans ton sacado. »

Le chevalier : « Je tacherai d’y penser 🙂 »

Max : « Bon, on avance ! »

Léo : « Là, il y a un peu plus d’eau. Et plus de zoisos… »

101 66 Des zoisosMax : « Alors… Ils sont loin… Il y a des aigrettes garzettes, des canards colverts… »

Léo : « Des tadornes de Belon ! »

Max : « Et des spatules blanches… »

Léo : « Et là-bas, ce doit être des chevaliers… »

Max : « Je crois qu’il y a des échasses blanches… »

Léo : « Et des vanneaux huppés… »

Max : « Et à droite il y a un goéland. Brun ou marin… Il a le dos gris foncé. »

Léo : « En fait, je suis pas sûr pour les vanneaux… »

Max : « Pas grave mon Léo. Bonome, on voit pas bien les zoisos, on avance. »

Léo : « Attendez ! Il y a une aigrette garzette ! »

101 67 Une aigrette garzette 101 68 Une aigrette garzette

Max : « Je crois qu’elle nous a vus 🙂 Bougez plus… »

Léo : « Si ! Comme ça bonome pourra la fotoer au décollage ! »

Max : « Tu l’appelles de plus en plus souvent bonome 🙂 »

Léo : « 🙂 Ben, c’est un peu mon bonome à moi aussi 🙂 »

Le chevalier : « Il y a des enfants qui ont des ours en peluche. Moi, j’ai des petizours qui ont un bonome 🙂 »

Max : « C’est comme ça au Pays des Zoisos 🙂 Léo ! Regarde là-haut ! »

101 69 Un milan noir
101 70 Un milan noir
101 71 Un milan noir

Léo : « C’est un milan noir ! Maintenant je le reconnais bien à sa queue échancrée 🙂 Merci Maxou. »

Max : « C’est grâce au gentil spécialiste en zoisos. Il faudra allez le voir un jour bonome. Pour vérifier nos déterminations. »

Le chevalier : « Si tu veux Max. Nous le croiserons peut-être aujourd’hui… »

Max : « Dites, vous trouvez pas que ça sent très mauvais ? »

Léo : « Si. »

Le chevalier : « J’avais déjà remarqué cette odeur à l’aller. »

Max : « Elle vient d’où ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas mais nous devons approcher de sa source. Elle est de plus en plus forte. »

Max : « Viens Léo, on se poche. On sentira moins… »

Le chevalier : « J’ai trouvé ! C’est le cadavre d’une vache morte qui en est à l’origine ! »

Max : « Éloigne toi d’elle bonome ! Vite ! »

Le chevalier : « Il y a une bergeronnette qui s’est posée dessus. Laissez-moi la fotoer. »

Max : « Dépêche-toi un peu ! L’odeur est insupportable ! Léo, qu’est ce que tu fais ? »

Léo : « Je voudrais voir la bergeronnette. »

101 72 Bergeronnette printanière

Léo : « C’est une printanière. Chevalier, qu’est ce qu’elle fait sur le cadavre ? »

Le chevalier : « Pour elle c’est un promontoire comme un autre. Et puis, les cadavres attirent des insectes, alors elle attend peut-être son dîner. Bon, l’odeur est vraiment trop désagréable. Pochez vous bien et j’avance. »

Max (sortant la tête de la poche) : « Pourquoi tu t’arrêtes bonome ? Ah, ça sent moins mauvais… Rhoooo… Léo, regarde ! »

101 73 Une échasse blanche 101 74 Une échasse blanche

Léo : « Rholala ! Qu’est ce qu’il est beau ce zoiso ! »

Max : « Mais ses pattes sont pas croyables ! Qu’est ce qu’elles sont longues ! Et encore, là, on les voit pas entièrement. »

Léo : « Une échasse blanche… »

Max : « Bonomou, tu peux t’en approcher ? »

Le chevalier : « Je vais essayer… »

Max : « Elle crie ! Je crois qu’on est repérés ! »

101 75 Une échasse blanche 101 76 Une échasse blanche

Léo : « Elle s’envole ! »

Max : « Tu as fotoé ? »

Le chevalier : « Évidemment ! »

Max : « Montre nous ça… »

101 77 Une échasse blanche 101 78 Une échasse blanche

Léo : « Rhoooo… »

Max : « Rholalacébôôô ! On sait Léo 🙂 »

Léo : « Ben oui ! C’est un très beau zoiso et bonome a bien réussi les fotos ! Rholala c’est beau si je veux ! »

Max : « Oui Léo. »

Léo : « Et tu te moques pas de moi ! »

Max : « Non Léo. Bonome, tu vois les petits zoisos tout là-bas ? »

Le chevalier : « Ceux qui sont alignés et qui cherchent leur nourriture dans l’eau ? »

Max : « Oui. On les voit pas bien, nous. Tu peux les zoomer fort pour nous les montrer ? S’il te plaît. »

Le chevalier : « Voilà voilà ! Oui, je vous montre 🙂 »

101 79 Des bécasseaux variables

Max : « On dirait bien des bécasseaux… »

Léo : « Avec la tâche noire sous le ventre, on les reconnaît bien. »

Max : « Ce sont des bécasseaux variables. Calidris alpina. Encore des Scolopacidés. »

Léo : « Mais à part les variables et les sanderlings, on connaît pas bien les bécasseaux. Il y a le cocorli, le violet, le maubèche et plein d’autres encore et on les a jamais vus. »

Max : « Bonome, Léo a raison. Pourquoi tu nous trouves pas d’autres bécasseaux ? »

Le chevalier : « Ils n’aiment pas les petizours capricieux. »

Max : « On est pas capricieux, nous ! »

Le chevalier : « Vous voulez que je vous trouve des bécasseaux, comme ça, d’un coup. C’est ce que j’appelle être capricieux. »

Max : « Mais noooonnnn ! On les veut pas tout de suite, là, maintenant ! On aimerait bien voir d’autres bécasseaux. C’est tout. Tu trouves toujours des beaux zoisos. Alors on se disait que tu pourrais trouver des bécasseaux. »

Léo : « Tiens ! Une vache ! Elle est pas toute morte celle-là 🙂 »

101 80 Une vache 101 81 Une vache

Max : « Tu m’a déjà expliqué la vache. On dira juste que c’est un mammifère et que son nom, en scientifique, est Bos primagenus taurus. C’est un beau mammifère la vache. On peut aller lui dire bonjour ? »

Le chevalier : « Si vous voulez. Mais vous ne préférez pas que je vous porte pour que vous lui caressiez le front ? »

Max : « D’accord 🙂 »

Après la vache, on était revenus au tout début du Royaume des Chevaliers. D’après le programme établi ce matin par Léo, on devait retourner à notre monture, passer devant, puis aller à l’Observatoire. C’est un long trajet et bonome nous a conseillé de nous pocher. Comme on est de gentils petizours, on a obéi à notre bonome. On s’est pochés. Et on s’est endormis l’un contre l’autre 🙂 Léo a pas siffloté dans son sommeil. Ou alors ça m’a pas réveillé. Moi, j’ai fait un beau rêve. On trouvait un dragon. Un gros, énorme. Avec des ailes, des grosses dents pointues et un air très méchant. Mais quand bonome s’est approché de lui et lui a parlé, il s’est tout de suite calmé. Bonome, il parle le dragon aussi. Alors, tous les deux, ils ont papoté. Le dragon avait plus l’air méchant du tout. Il rigolait et bonome aussi. Après, le dragon nous a fait signe de monter sur son dos et dès que nous fumes installés il s’envola. Léo arrêtait pas de rholalaer pendant qu’on survolait le Pays des Zoisos. Il faut dire que le Pays des Zoisos est déjà très beau au ras du sol, alors quand on le voit du ciel et qu’on peut observer les zoisos par le dessus alors qu’ils volent déjà très haut, c’est très impressionnant et assez inhabituel 🙂 Et on volait, on volait… Puis, j’ai aperçu le château et j’ai compris que le dragon nous y emmenait. Il allait nous aider à être débannis en faisant croire que bonome l’avait capturé. Après s’être posé dans la cour du château, il a pris un air très triste, comme un animal sauvage qui se retrouve d’un coup en captivité et qui regrette sa liberté. Un serviteur est venu voir, puis il a couru te prévenir, Princesse. J’ai adoré la tête que tu as faite quand tu es arrivée dans la cour du château 🙂 Tu étais étonnée, apeurée et intriguée. Surprise aussi de voir bonome. Il avait fière allure mon chevalier sauroctone, tenant en laisse un gigantesque dragon. C’est alors que tu allais parler que je me suis réveillé. Je saurai jamais ce que tu allais lui dire…

Message personnel : Il faut pas avoir peur des dragons. Ils sont comme bonome, victimes d’une fausse réputation. En fait, quand on sait leur parler, ils sont très gentils. Si on arrive à en capturer un, on te le montrera avant de l’apporter à Princesse. Prends soin de toi 🙂

101 82 Le Royaume des ChevaliersContinuer la promenade

101-1 Le Petit Royaume des Passereaux et les Reptiles qui n’existent pas

Jeudi 14 Juillet, An III

Le chevalier : « Mes petizours, il ne fait pas très beau ici. Il ne cesse de pleuvoir. »

Max : « C’est vrai ça mon bonome ! »

Le chevalier : « Et si nous allions ailleurs ? »

Max : « Ailleurs ? Comme en Charentmaritimie par exemple ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 Qu’en pensez-vous ? »

Léo : « Chouette alors ! »

Max : « On part quand ? »

Le chevalier : « Dès que votre pochette est prête 🙂 »

Max : « Tu as une demi-heure pour préparer ton gros sac bonome ! »

Une demi-heure plus tard…

Max : « Prêt bonome ? »

Le chevalier : « Prêt mes petizours 🙂 »

Max : « Alors en route ! »

Le lendemain matin en Charentmaritimie…

Max : « Bonomou… Il faut te réveiller… Les zoisos nous attendent… »

Le chevalier : « Mmmmm… »

Max : « Debout mon bonome 🙂 Léo est en train de te préparer un café. Un hectolitre, ça te suffira ? »

Le chevalier : « Bonjour mon Maxou 🙂 Déjà levé ? »

Max : « Oui 🙂 Léo s’est réveillé aux premières lueurs de l’aube. Il trépigne depuis. Alors j’ai pris la décision de te réveiller. Tu m’en veux pas ? »

Le chevalier : « Non Maxou. Tu as eu raison. N’as-tu pas parlé de café ? »

Max : « Si. Léo en a préparé un hectolitre 🙂 »

Le chevalier : « Ça devrait me suffire pour le réveil… »

Max : « Léo voudrait aller au Royaume des Chevaliers. On y voit toujours de beaux zoisos. Et tu sais comme est notre Léo 🙂 »

Le chevalier : « Il me rappelle un autre petitours qui aime beaucoup les zoisos. »

Max : « 🙂 Allez bonome, sors de ton lit et dépêche toi de te caféiner. Léo doit s’impatienter. »

Le chevalier : « Cours lui dire que nous partons dans dix minutes. »

Pendant la chevauchée…

Léo : « Rholala ! Qu’est ce qu’il fait beau ! Dis bonome, on a toute la journée devant nous, non ? »

Le chevalier : « Oui, jusqu’au coucher de soleil si vous voulez. »

Léo : « On pourrait laisser notre monture au Petit Royaume des Passereaux puis aller à pieds jusqu’au Royaume des Chevaliers. Et au retour on pourrait aller voir à l’observatoire. Tu veux bien ? S’il te plaît. »

Max : « Oulala ! Mais ça fait une longue marche ça ! Il y en a pour des lieux et des lieux !»

Le chevalier : « Effectivement… Mais vous pocherez 🙂 »

Léo : « Tu es d’accord ? Tu veux bien tout marcher ? »

Le chevalier : « Je veux bien 🙂 Un peu d’exercice me fera le plus grand bien. »

Max : « Bonome, il faut pas en faire trop le premier jour. Après tu es tout courbaturé. »

Le chevalier : « Max, nous n’avons que ça à faire. Et puis, cela fera plaisir à Léo. »

Max : « A moi aussi tu sais 🙂 On arrive au Royaume des Passereaux. Pas de regrets ? On suit le programme de Léo ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Léo : « Chouette alors ! Merci chevalier 🙂 »

101 01 Le Petit Royaume des Passereaux

Max : « Au Royaume des Passereaux on peut marcher. On pochera plus tard. Léo !… Où cours-tu comme ça ? On a pas dit qu’on faisait la course ! »

Léo : « C’est moi qui vais ouvrir la barrière ! »

101 02 Léo 101 03 Léo

Max (Au chevalier) : « Je crois qu’il était vraiment impatient d’aller aux zoisos 🙂 »

Léo : « Tiens ! Un papillon 🙂 La lépidoptérologie continue. »

101 04 Une mégère

Le chevalier : « Lépidoptérologie ? Cette science existe-t-elle vraiment ? »

Max : « Du grékancien Lépidoptère et Logos. Logos veut dire parole. Ça a donné discours puis science, étude de… Et Lépidoptère ça veut dire Lépidoptère 🙂 Alors quand on étudie les Lépidoptères on fait la lépidoptérologie. Tu devrais savoir ça bonome 🙂 »

Le chevalier : « Toujours prêt à défendre ton cousin 🙂 »

Max : « Je défends personne moi. Et puis Léo a pas besoin d’être défendu ! »

Le chevalier : « D’accord. Interro de Lépidoptérologie ! Qu’est ce qu’un Lépidoptère ? »

Max : « Pfff ! Trop facile ! C’est un papillon ! »

Léo : « Moi je répondrais plutôt que c’est un insecte qui a des petites écailles sur les ailes. Ces écailles donnent les couleurs aux ailes des papillons. D’ailleurs lépido signifie écaille et ptère signifie ailes. Alors un Lépidoptère est un insecte qui a des écailles sur les ailes. »

Max : « Frimeur ! »

Léo : « Jaloux ! »

Max : « Même pas vrai ! »

Léo : « Je suis pas un frimeur ! Je connais un peu les Insectes, c’est tout ! »

Le chevalier : « Dix minutes ! »

Max : « Quoi ‘dix minutes’ ? »

Le chevalier : « C’est le temps qui a séparé le début de l’inspection de votre première chamaillerie. C’est un record je crois. Bravo mes petizours 🙂 Vous progressez ! Vous pourrez bientôt passer en classe de foulques 🙂 »

Max : « C’est ma faute ! Cette fois c’est vrai. Je le reconnais. Pardon pardon. Désolé mon Léo, j’aurais pas dû. Tu es pas un frimeur. Mon comportement est inqualifiable et je te demande de m’excuser. Désolé pardon ! »

Léo : « C’est pas grave Maxou 🙂 J’aurais pas dû dire que tu étais jaloux. Je te demande également de m’excuser. Désolé pardon aussi 🙂 »

Le chevalier : « Bien, je vous préfère comme ça 🙂 »

Max : « Bonome, c’était qui le papillon ? »

Le chevalier : « Une mégère. »

Max : « Çavapalatête ! On le connaît à peine. On vient de le rencontrer et toi tu l’insultes ! Une mégère ! Bonome demande immédiatement pardon au papillon ! »

Le chevalier : « Je ne l’insulte pas. C’est son nom vernaculaire : la mégère. En scientifique : Lasiommata megera, Nymphalidés, Satyrinés. Je dirais même que c’est une femelle. »

Max : « A cause du dimorphisme sexuel ? Il y a un dimorphisme sexuel chez les papillons ? »

Le chevalier : « Chez certaines espèces, oui. Les couleurs peuvent changer. La taille aussi… Chez le mâle de cette espèce il y a une tâche foncée allongée qui s’étire de l’ocelle au milieu de la base de l’aile antérieure. »

Max : « Tu connais les ocelles Léo ? »

Léo : « Oui oui. Ce sont des tâches rondes qui imitent plus ou moins des yeux. Elles font peur aux prédateurs. Là, il y en a un seul sur l’aile antérieure et quatre sur la postérieure. »

Max : « Tu sais Léo, tu peux dire que tu connais bien les Insectes. »

Léo : « Ben non. Il y en a trop ! J’en connais quelques uns… Certains ordres, comme ça… Mais je suis pas lépidoptérologue. Ni insectologue. »

Max : « BONOME ! BONOME ! REGARDE ! BOUGEZ PLUS ! OULALA ÇA Y EST ! ON EN A TROUVÉ UN ! ATTRAPE-LE BONOME ! VITE ! »

101 05 Un lézard

Léo : « Son cerveau a fondu ? »

Le chevalier : « Pourtant il porte toujours sa casquette 🙂 »

Léo : « Pauvre Maxou. On t’aimait bien quand tu avais un cerveau… »

Max : « VOUS VOYEZ PAS LE DRAGON ? ATTRAPE-LE BONOME ! »

Le chevalier : « Maxou… »

Max : « Tu bouges pas ? Alors j’y vais moi-même ! Il faut tout faire tout seul… »

Le chevalier : « Maxou ! »

Max : « Pas le temps bonome, j’ai un dragon à attraper moi… »

Le chevalier : « Ce n’est pas un dragon ! »

Max : « C’est pas un dragon ? »

Le chevalier : « Non Maxou, ce n’est pas un dragon. J’en suis désolé. »

Max : « Un petit dragon ? »

Le chevalier : « Non. »

Max : « Un dragonou… »

Le chevalier : « Ben non 🙂 »

Max : « Un tout petit dragonou ? »

Le chevalier : « Un dragon de petitours, à la rigueur… »

Max : « Mais on peut pas l’offrir à Princesse. »

Le chevalier : « On ne peut pas. »

Max : « Zutalor ! »

Le chevalier : « Eh oui 🙂 »

Max : « Si c’est pas un dragon, c’est qui ce zanimo bonome ? »

Le chevalier : « Il me semble que nous avons vu un de ses cousins plus ou moins proche ici même l’an dernier Maxou. »

Max : « Ici ? L’an dernier ? Avec moi ? »

Le chevalier : « J’étais avec un petitours portant une casquette bleue. A l’époque ce petitours n’était pas obnubilé par les dragons… »

Max : « Un petitours portant une casquette bleue… Ça me dit quelque chose… Laisse-moi réfléchir… Mmmmmm… »

Léo : « Ce zanimo ne serait-il pas un lézard ? »

Le chevalier : « Il est 🙂 »

Max : « Et pourrais-tu nous expliquer les lézards, s’il te plaît bonome ? »

Le chevalier : « Je pourrais. »

Max : « Et qu’attends-tu pour le faire ? »

Le chevalier : « Que nous soyons assis 🙂 … Nous voici à la table. Enlevez vos sacados et asseyez-vous. »

Max : « Enlever nos sacados ? C’est obligé ? »

Le chevalier : « Non, pas du tout. C’est pour que vous soyez plus à l’aise. »

Max : « Moi je le garde. »

Léo : « Si tu nous dis de nous asseoir c’est que les explications vont être longues. (à Max) J’aime bien quand il explique. Je l’écouterais pendant des heures 🙂 »

Max (à Léo) : « Chuuut ! Si il t’entend il va se croire intéressant ! Bonome, nous t’écoutons 🙂 »

Le chevalier : « Que savez-vous des lézards ? »

Max : « Ce sont des Reptiles ! »

Le chevalier : « Aïe ! »

Max : « Tu t’es fait mal ? »

Le chevalier : « Non, c’est ta réponse. Aïe ! »

Max : « J’ai pas bon ? »

Le chevalier : « Tu aurais eu bon il y a 200 ans… »

Max : « Aïe ! Ce sont pas des Reptiles alors. Je croyais… »

Léo (à Max) : « J’aurais dit comme toi. »

Le chevalier : « Ce n’est pas que ce ne sont pas des Reptiles, c’est que le mot Reptile n’a pas de réalité dans la biologie actuelle. »

Max : « Aïe ! »

Léo : « Ça va être long ET compliqué. Mais j’aime bien aussi 🙂 On va apprendre des choses. Rhoooo ! »

Le chevalier : « Par où commencer ? … La biologie actuelle est évolutive, c’est à dire qu’elle doit prendre en compte l’évolution des êtres vivants dans tous ses domaines. Même, et surtout, dans la classification des êtres vivants. »

Max : « Jusque là on suit 🙂 »

Le chevalier : « Bien 🙂 Si on définit un groupe d’êtres vivants, toutes les espèces de ce groupe doivent avoir un ancêtre commun. C’est ce qu’on appelle un groupe monophylétique. »

Max : « Objection votre honneur ! »

Le chevalier : « Je vous écoute petitours 🙂 »

Max : « Tous les êtres vivants actuels ont un ancêtre commun d’il y a très très longtemps. Même qu’il s’appelait LUCA. Je sais, tu en parles à tes élèves à la schola. »

Le chevalier : « Je suis ravi de voir que tu suis mes cours quand tu viens à la schola 🙂 LUCA : Last Universal Common Ancestor. Le dernier ancêtre commun universel. »

Max : « Alors si tous les êtres vivants ont un ancêtre commun ils forment un groupe monophilatélique. »

Le chevalier : « Monophylétique. Ce n’est pas tout à fait faux. »

Léo : « Donc pas tout à fait vrai 🙂 »

Le chevalier : « Vous conviendrez aisément que les Insectes forment un groupe distinct des Mammifères. Et que s’ils ont eu un ancêtre commun, c’est il y a très très longtemps… »

Max : « Tu étais ado à l’époque 🙂 »

Le chevalier : « Je néglige 🙂 Et donc ces deux groupes peuvent être étudiés séparément. »

Léo : « Nous en convenons tout à fait. »

Le chevalier : « Alors revenons aux ‘Reptiles’. N’oublions pas que pour définir un groupe, il faut trouver des caractères physiques communs à tous les êtres vivants que nous plaçons dans ce groupe. »

Max : « Nous n’oublions pas. Il en faut même beaucoup. Un seul ça suffit pas. Et puis il y a un ordre. Certains caractères sont plus importants que d’autres. Tu as expliqué que les poils se retrouvent chez les végétos et chez les zanimos. Alors il faut pas dire que les Mammifères ont des poils. Il faut d’abord dire que parmi les zanimos qui ont un squelette interne fait d’os et des membres avec des doigts au bout, ceux qui ont des poils sont des Mammifères. »

Le chevalier : « C’est ce qu’on appelle la subordination des caractères 🙂 Tu te souviens de tout ça ! Bravo Max ! »

Max : « J’ai oublié des choses ! Ils ont un crâne (des Crâniates) et quatre membres (des Tétrapodes). »

Le chevalier : « Impressionnant ! Revenons à vos Reptiles. Qu’ont-ils en commun ? »

Léo : « Je sais pas. J’en ai pas vu beaucoup. J’ai vu que ce lézard. »

Max : « Moi j’ai vu des couleuvres à colliers et des orvets… Il y a pas les crocodiles aussi ? »

Léo : « Et les tortues ! Tu as un squelette de tortue dans la chambre ! »

Max : « Et un petit crocodile empaillé 🙂 »

Léo : « Et des serpents momifiés 🙂 »

Max : « Vue comme ça, elle est étrange ta chambre… »

Léo (à Max) : « Je te rappelle qu’il repousse l’étrange aux limites du bizarre 🙂 »

Le chevalier : « Ma chambre est très bien. Si elle vous déplaît vous pouvez aller dormir ailleurs ! »

Max : « Te fâche pas bonomou. On l’aime beaucoup ta cabane et on s’y sent bien. Mais reconnais qu’avoir des zoisos et un crocodile empaillés, un squelette de tortue et des serpents momifiés dans un bouteille de verre, c’est une décoration originale pour une chambre 🙂 »

Le chevalier : « Je le reconnais 🙂 Reprenons si vous le voulez bien. Alors selon vous les Reptiles comprennent les lézards, les serpents, les crocodiles, les tortues… D’autres animaux encore ? »

Léo : « J’en vois pas d’autres. »

Max : « Moi non plus… »

Le chevalier : « Contentons-nous de ces exemples. Je reprends ma question : qu’ont-ils en commun ? »

Max : «STOP ! Les Dinosaures, c’était pas des Reptiles ? »

Le chevalier : « Bonne remarque Maxou. Mais souviens-toi : il reste des Dinosaures actuellement ! »

Max : « LES ZOISOS ! Les zoisos sont des Dinosaures ! Oulala ! Il va falloir tenir compte de ça. Pfff… »

Le chevalier : « Allez-vous répondre à ma question ? »

Max : « Leur peau ! Ils ont tous une peau qui produit des écailles ! »

Le chevalier : « Le brochet aussi a des écailles 🙂 »

Max : « Parle pas du brochet s’il te plaît. J’ai peur des brochets 🙁 »

Léo : « Je vois ce que tu veux dire chevalier. La truite a des écailles aussi mais elles sont libres entre elles. Alors que chez les les Reptiles, elles sont soudées entre elles. »

Max : « Et ils muent ! »

Le chevalier : « Ils ne muent pas tous de la même façon. La mue a lieu selon trois processus différents : chez les serpents, l’ancienne peau se décolle d’un seul tenant. La nouvelle se prépare avant la mue et durcit dès que l’ancienne s’est décollée. Chez les lézards, la peau morte tombe par lambeaux en plusieurs jours. Chez les crocodiliens et les tortues, le renouvellement est permanent par petites touches. »

Max : « D’accord. Mais ils ont tous des écailles soudées et ils muent. Ce sont des caractères communs 🙂 Et toc ! »

Le chevalier : « 🙂 Avez-vous déjà observé un oiseau ? »

Max : « Un zoiso ? Bonome, quand même… Un zoiso ! »

Le chevalier : « Imaginez-en un… Grébu par exemple… Vous le visualisez ? »

Léo : « Moi je le vois bien dans ma tête 🙂 »

Max : « Moi aussi 🙂 Bonjour Grébu 🙂 »

Le chevalier : « Observez ses pattes… »

Max : « Aïe ! »

Léo : « Aïe aussi ! »

Le chevalier : « Et oui ! »

Max : « Elles sont couvertes d’écailles soudées entre elles… »

Léo : « Mais ils en ont pas sur tout le corps… »

Max : « Alors les écailles soudées c’est pas suffisant comme critère. Pfff… »

Le chevalier : « Il va vous falloir proposer autre chose 🙂 »

Léo : « J’allais parler de leurs pattes mais je suis très embêté : les serpents ont pas des pattes ! »

Max : « Attends… SI ! Bonome m’a expliqué un jour qu’il existe des serpents qui ont des pattes. Et des lézards qui en ont pas… »

Le chevalier : « Simplifions et disons qu’ils en ont tous. Qu’allais-tu dire au sujet des pattes ? »

Léo : « Elles sont pas comme les nôtres. Nous, on a la cuisse et la jambe qui sont alignées. Le bras et l’avant-bras aussi. Les membres sont tous droits. Les crocodiles ont une partie horizontale et une autre à angle droit, vers le bas. »

Max : « C’est vrai ça ! Les lézards aussi ! Montre la foto bonome ! »

101 05 Un lézard

Max : « Ça se voit bien ! Bravo Léo ! »

Léo : « Les tortues aussi ! Alors les reptiles ont des pattes comme ça ! »

Max : « Léo… »

Léo : « Oui Maxou ? »

Max : « Tu as déjà vu un Dinosaure non-avien ? »

Léo : « Un Dinosaure qui est pas un zoiso ? Ben non, pas en vrai. Il y en a plus des Dinosaures non-aviens. »

Max : « Même pas des reconstitutions ? »

Léo : « Si. Dans les livres du chevalier. Pourquoi tu me demandes ça ? »

101 06 Les pattes des dinosaures

Max : « Tu as vu leurs pattes ? »

Léo : « … Zutalor ! Elles sont pas comme ça mais comme ça ! Comme les Zoisos ! »

Max : « Forcément ! Bon, on a qu’à dire que les Dinosaures sont pas des Reptiles mais ça change rien aux Reptiles ! »

Léo : « Ben oui. Maxou a raison. On peut dire qu’il existe une groupe qui comprend les serpents, les lézards et les tortues et qu’il s’appelle les Reptiles. Et il y a un groupe proche qui s’appelle les Dinosaures. »

Le chevalier : « Je crois qu’il va falloir affiner 🙂 »

Léo : « J’aime bien quand tu affines 🙂 »

Max : « Je l’aurais parié ! »

Léo : « Qu’est ce que tu aurais parié ? »

Max : « Que tu allais dire que tu aimes bien quand il affine 🙂 »

Léo : « 🙂 »

Max : « Et qu’est ce que tu vas affiner mon bonome ? »

Le chevalier : « Nous allons étudier les crânes de ces animaux. Vous ai-je déjà montré le crâne de crocodile que j’ai dans ma collection ? »

Max : « Tu as un crâne de crocodile ? »

Le chevalier : « Crococilus niloticus. Le crocodile du Nil. Il est tout petit 🙂 »

Max : « Tu peux nous le montrer ? »

Le chevalier : « Je dois avoir des fotos dans mon ordinateur… J’ai commencé à fotoer ma collection :)»

Max (à Léo) : « On devrait lui demander de nous faire visiter sa collection un jour. »

Léo : « Rhoooo oui ! Elle doit être bien sa collection ! »

Max : « Environ 600 millions d’années de collecte ! »

Léo : « 🙂 »

Le chevalier : « Voilà ! Et j’ai les fotos de la tortue… Des fotos de crânes d’oiseaux également… Commençons par le crâne de tortue. C’est une petite tortue. »

101 07 La tortue 101 08 La tortue
 101 09 Le crâne de tortue  101 10 Le crâne de tortue

Max : « Tu connais son nom ? »

Le chevalier : « Non 🙁 Je l’ai achetée sans cette information pourtant importante… »

Max : « C’est pas sérieux ça bonome ! »

Le chevalier : « Une impulsion 🙂 Bon, vous remarquerez que le crâne, bien que de petite taille, est assez massif. Il n’y a pas d’ouverture autre que celles qui correspondent aux orbites oculaires et aux narines. »

Max : « Nous remarquons 🙂 »

Léo : « C’est rigolo ! On dirait qu’elle a comme un bec. Elles ont pas de dents les tortues ? »

Le chevalier : « Non. Elles ont de la corne qui recouvre les mâchoires. La comparaison avec un bec est assez appropriée. Passons au crâne de crocodile… »

Max : « Montre aussi des fotos de ton crocodile. Ça va plaire à Princesse 🙂 »

101 11 Le crocodile
101 12 Le crocodile 101 13 Le crocodile
101 14 Le crâne de crocodile 101 15 Le crâne de crocodile

Max : « C’était un petit crocodile du Nil ! »

Le chevalier : « Assez grand pour te dévorer ! »

Max : « Les crocodiles sont pas maxophages ! »

Le chevalier : « 🙂 Regardez ici… Et ici… »

101 14 Le crâne de crocodile 101 15 Le crâne de crocodile

Max : « Il y a des trous ! »

Le chevalier : « On parle de fenêtres 🙂 La fenêtre temporale supérieure (F1) est délimitée par trois os : le squamosal, le pariétal et le post orbitaire. »

Max : « On a déjà vu ces os ! »

Léo : « Oui ! Quand on a étudié le crâne de ragondin ! Mais je me souviens plus vraiment 🙁 »

Le chevalier : « Ce n’est pas grave 🙂 La fenêtre temporale supérieure se situe sur le dessus du crâne. L’autre, appelée fenêtre temporale inférieure (F2) est plus basse. Elle est délimitée par quatre os : le post-orbitaire, le quadratojugal, le squamosal et le jugal. »

Max : « Pfff… C’est trop compliqué. »

Le chevalier : « Retenez simplement qu’il y a deux fenêtres temporales. »

Léo : « On devrait y arriver 🙂 »

Le chevalier : « J’en suis certain 🙂 Avez vous remarqué la fenêtre sur la mandibule ? »

Max : « La mandibule c’est la mâchoire inférieure ! »

Le chevalier : « Exact ! »

Léo : « Il a des trous partout le crâne du crocodile 🙂 »

Max : « Deux fenêtres temporales et une fenêtre mandibulaire. »

Le chevalier : « Rappelez moi combien de fenêtres possède le crâne de la tortue. »

Max : « Aucune ! »

Léo : « Pas de fenêtre ! Il doit faire sombre là-dedans 🙂 »

Max : « Ils auraient pu mettre une lucarne, un œil-de-bœuf… C’est à cause de la distribution des fenêtres, au moment de la Création du Monde ! Et Dieu dit : ‘Venez à moi, les Crâniates, et je vous distribuerai des fenêtres pour alléger vos crânes !’ Mais les tortues ont été trop lentes ! Quand elles sont arrivées, il y avait plus de fenêtres à distribuer. Et Dieu dit : ‘Si j’avais su que vous alliez venir, j’en aurais pas donné deux aux crocodiliens et il m’en serait resté pour vous. Mais là, je peux plus rien faire. Il est 17 heures et je rentre sur Levallois.’ Alors les tortues ont pas eu de fenêtres. Tant pis. »

Léo : « 😀 Dis chevalier, elles servent à quoi les fenêtres ? »

Le chevalier : « A laisser passer les puissants muscles maxillaires. »

Max : « Les muscles maxillaires sont ceux qui servent à fermer la mâchoire n’est-ce pas bonome ? »

Le chevalier : « Absolument ! »

Max : « Alors des grosses fenêtres peuvent laisser passer de gros muscles. Et le crocodiles peut serrer très fort la mâchoire ! »

Le chevalier : « Et il peut dévorer un petitours 🙂 »

Max : « Mais euh ! Je veux pas être dévoré moi ! »

Léo : « Max… »

Max : « Oui Léo ? »

Léo : « Il a affiné là. »

Max : « Oui. Et alors ? »

Léo : « Tu as certainement remarqué que les tortues et les crocodiles c’est pas du tout pareil. »

Max : « Aïe ! »

Le chevalier : « Et je n’ai pas fini d’affiner 🙂 »

Max : « Ouille ! »

Le chevalier : « On passe aux oiseaux ? »

Léo : « Ouiiii 🙂 »

Le chevalier : « Voici le crâne… Et la mandibule… »

101 16 Un crâne de zoiso 101 17 Et une mandibule

Max : « Il était à quel zoiso ce crâne ? »

Le chevalier : « Une corneille… Peut-être… »

Max : « Pfff… Tu sais rien du tout ! Et la mandibule ? Tu as vu la mandibule ? Bonome, je suis pas un grand spécialiste comme toi mais je vois bien que tu l’as mise à l’envers ! »

Le chevalier : « Ah oui 🙂 »

Léo : « Il y a une fenêtre sur la mandibule… »

Max : « Comme chez le crocodile… »

Léo : « Mais il y a pas de fenêtre temporale. »

Le chevalier : « Si, mais elles ont fusionné avec l’orbite. Ça ne se voit pas sur ce crâne mais l’étude de nombreux fossiles le montre. »

Max : « On te croit. »

Léo : « Mais ça veut dire que les crocodiles et les zoisos sont plus proches tous les deux que les crocodiles le sont des tortues. »

Max : « Mais un seul critère ça suffit pas ! »

Le chevalier : « Tu as raison Maxou. Connaissez-vous le gésier ? »

Max : « Les zoms en mettent dans la salade. Ils appellent ça de la salade de gésiers. »

Le chevalier : « Exact 🙂 Disons que c’est une partie de l’estomac des oiseaux. On pourrait faire de la salade de gésiers de crocodiles. Mais pas de serpents, de lézards ou de tortues. »

Léo : « Autre critère qui rapproche les crocodiles des zoisos… »

Max : « Donc… Si je comprends bien… Il y a les Dinosaures qui comprennent les Dinosaures non-aviens et les Zoisos qui sont proches des crocodiles. Ces deux groupes ont eu un ancêtre commun et ils forment un groupe monophylatélique. Il s’appelle comment ce groupe ? »

Le chevalier : « Monophylétique Max ! Mo-no-phy-lé-tique ! Ce sont les Archosauriens. »

Léo : « Et a côté il y a les tortues qui ont pas de fenêtre… »

Max : « On a tout cassé le groupe des Reptiles. Il y a le groupe des tortues. Puis un ensemble avec les crocodiliens et les Dinosaures incluant les zoisos. Bonome, tu as des noms bizarres que personnes connaît à part toi pour tous ces groupes ? »

Le chevalier : « Évidemment ! Je ne serais pas ton bonome si je n’avais pas des noms bizarres que personne connaît à part moi à donner à ces groupes 🙂 Les tortues, ou Chéloniens, sont des Anapsides. Ce sont les seuls Anapsides actuels. Anapside signifie qui n’a pas de fenêtre. Les Dinosaures et les crocodiliens forment le groupe des Archosauriens. Ce sont des diapsides, ce qui signifie qu’ils ont deux fenêtres. »

Max : « On a pas parlé des crânes des lézards et des serpents. »

Le chevalier : « Malheureusement je n’en ai pas dans ma collection… »

Max : « Tu peux nous expliquer quand même ! Et on demandera des images à monsieur Internet. »

Léo : « La question est : les lézards et les serpents ont-ils des fenêtres temporales ? »

Le chevalier : « Bonne question mon Léo 🙂 Et la réponse est oui ! Mais c’est un peu compliqué. Chez les Lézards, le quadratojugal a disparu. La fenêtre temporale inférieure est donc totalement ouverte. Et chez les serpents, le post-orbitaire ne s’étire pas vers l’arrière et le squamosal ne s’étire pas vers l’avant ce qui fait que la fenêtre supérieure fusionne avec l’inférieure. Et comme le quadratojugal n’est plus présent… »

Max : « Tu as des schémas ? »

Le chevalier : « Oui, les voici. »

Cranes etape 1 Sauriens Cranes etape 1 Ophidiens

Le chevalier : « A gauche c’est un crâne de lézard et à droite un crâne de serpent. »

Max : « Alors toi ! On est en pleine nature, assis à une table de pique-nique et tu dessines des crânes de lézards et de serpents comme ça ! Tchac tchac… »

Le chevalier : « Que ne ferais-je pas pour mes petizours 🙂 »

Léo : « 🙂 Si j’ai bien compris, les lézards et les serpents sont aussi des Diapsides. Et il leur manque tous les deux le quadratojugal. »

Max : « Donc ces deux groupes forment un groupe… Les noms bonome ! »

Le chevalier : « Lézards : Lacertiliens ou Sauriens. Serpents : Ophidiens. Ophidiens + Lacertiliens = Squamates. »

Léo : « Résumons : Ce qu’on a appelé Reptiles au début est maintenant réparti dans trois groupes bien séparés dont un contient aussi les zoisos. Et donc, pour un scientifique, Reptile ça veut rien dire du tout. Ça c’est de l’affinage bonome ! »

Max : « Mais quand même… Ces groupes, ils ont une origine commune, non ? On pourrait pas faire leur arbre généalogique ? »

Le chevalier : « On parle d’arbre phylogénique. Je peux essayer de vous en proposer un… Puis-je faire un brouillon ? »

Max : « Bien sûr bonomou 🙂 »

Le chevalier : « Trop difficile pour moi. Je demanderai à Monsieur Internet… Voici, par contre, une classification sous forme de groupes emboîtés. »

Max : « Il y a nul part les Reptiles là-dedans… »

Léo : « Où alors il faut faire un groupe par dessus les autres et c’est vrai que c’est un peu n’importe quoi. »

Le chevalier : « Vous conviendrez maintenant que le groupes des Reptiles, si on le définit, est totalement artificiel. »

Max : « Ça veut rien dire en scientifique… T’es trop fort mon bonome ! »

Le chevalier : « Merci mon petitours 🙂 »

Léo : « Dis chevalier, il y a d’autres groupes qui existent pas ? »

Le chevalier : « oui, les poissons… »

Max : « Les poissons ça existe pas ? »

Le chevalier : « Pas plus que les Reptiles 🙂 »

Léo : « Tu nous expliqueras un jour s’il te plaît ? En affinant bien 🙂 »

Le chevalier : « J’ai fait un cours à la schola il y a quelques années là-dessus… C’est un peu compliqué… »

Max : « Un peu compliqué ? Parce que les Reptiles qui existent pas c’était pas compliqué peut-être ? »

Le chevalier : « Moins que les poissons qui n’existent pas 🙂 »

Léo : « Rhoooo !!! Je viens d’apprendre que j’avais tout faux sur les Reptiles et je suis bien content 🙂 C’était bien ! »

Max : « Ben oui 🙂 Mais tu te rends compte qu’on a vu un papillon et un lézard et que ça va faire 15 pages dans mon blog ! Et en plus, on sait toujours pas qui c’est ce lézard ! »

Le chevalier : « Il est vrai que j’ai complètement oublié de vous le présenter ! C’est le lézard vert : Lacerta bilineata, Lacertidés. »

Max : « Et il mange quoi le lézard vert ? »

Le chevalier : « Des insectes surtout. Parfois des Mollusques, quelques Arachnides… »

Max : « Il est zoophage. Ça m’étonne pas. Bonome, comment on appelle l’étude des Reptiles qui existent pas ? »

Le chevalier : « Étrange question Maxou ! Mais elle a quand même une réponse : c’est l’herpétologie. »

Max : « Alors en plus de tout ce qu’on connaît déjà, maintenant on est un peu herpétologues 🙂 »

Le chevalier : « Vous êtes de grands naturalistes tous les deux 🙂 »

Max : « Ben oui. On a des sacados 🙂 Léo ? Qu’est ce que tu as vu ? »

Léo : « Un insecte, là-bas, sur la branche… On dirait un Cérambycidé… »

Le chevalier : « Allons voir ! »

101 18 Un petit capricorne

Max : « Ah ben oui ! Avec de longues antennes comme ça, c’est un Cérambycidé. Forcément. »

Léo : « C’est pas le Grand Capricorne. Le Grand Capricorne a le bout des élytres rougeâtre… »

Max : « ATTENTION BONOME ! Ben voilà ! Tu l’a fait tomber ! J’espère qu’il est pas tout cassé… »

Le chevalier : « Non, il va bien 🙂 »

101 19 Un petit capricorne 101 20 Un petit capricorne

Max : « Tu connais cet insecte bonome ? »

Le chevalier : « Léo vient de le dire : c’est un Cérambycidé. Cette espèce est assez facile à identifier. C’est la seule à avoir les élytres entièrement noires. »

Max : « Donc tu peux nous donner son nom 🙂 »

Le chevalier : « Oui 🙂 C’est le Petit Capricorne : Cerambyx scopolii, Cérambydicidés. C’est une espèce diurne qui, comme beaucoup de Cérambycidés, se nourrit de pollen. »

Max : « Merci bonome 🙂 »

Léo : « Il est bizarre ce Petit Royaume des Passereaux : on y voit pas beaucoup de zoisos… »

Le chevalier : « C’est vrai… Et j’ai pris l’habitude de ne pas réussir à fotoer les rares qui se montrent… »

Max : « Sur la route qui mène au Royaume des Chevaliers il y en a plus. Souvent, quand on chevauche, tu avances tout doucement et tu arrêtes notre monture pour pouvoir fotoer. Ça va être plus facile si on y va à pieds. »

Le chevalier : « Pas forcément. C’est étrange mais les zoisos ont moins peur de notre monture que de moi à pieds… Mes petizours, je vous propose de vous pocher. La route est longue jusqu’au Royaume des Chevaliers et je ne voudrais pas que vous usiez vos petites pattes. »

Max : « On grimpe ! Viens Léo ! »

Le chevalier : « Installés ? »

Max : « Oui ! Tu peux avancer bonome ! »

Léo : « Oh ! Un zoiso ! »

101 21 Un bruant proyer 101 22 Un bruant proyer

Max : « C’est qui ce zoiso ? On le connaît pas celui-là ! Et il se sauve en plus ! Rattrape-le bonome ! »

Le chevalier : « Je ne vole pas moi ! Comment veux-tu que je rattrape un oiseau ? »

Max : « Tu te débrouilles ! »

Le chevalier : « Pfff… »

Max : « Et tu ronchonnes pas ! »

Le chevalier : « Pfff… »

Max : « Il est là ! Bien joué bonome ! »

101 23 Un bruant proyer 101 24 Un bruant proyer

Léo : « Alors ? C’est qui ce zoiso ? »

Max : « Tu le connais pas ? »

Léo : « Max, je connais pas tous les zoisos moi ! »

Max : « Alors si Léo le connaît pas, on compte sur toi bonomou 🙂 »

Le chevalier : « Laissez-moi le temps de l’observer… C’est un bruant proyer… »

Max : « Un bruant proyer ? On a déjà vu des bruants des roseaux mais jamais de bruant proyer. Un zoiso de plus ! »

Léo : « Il s’appelle comment en scientifique le bruant proyer ? »

Le chevalier : « Emberiza calandra, Embérizidés. Cet oiseau apprécie les postes élevés pour chanter. Là, il me semble qu’il a capturé un insecte. »

Léo : « On voit toujours de beaux zoisos avec toi chevalier 🙂 Un bruant proyer… La chance ! »

Max : « Et là-bas il y a une bergeronnette printanière ! »

101 25 Bergeronnette printanière

Léo : « Motacilla flava, Motacillidés. »

Max : « On la connaît bien la bergeronnette printanière. »

Léo : « C’est un beau zoiso quand même 🙂 »

Max : « Bonome, dans mon beau livre de zoisos il y a des tas de races différentes de bergeronnette printanière. Tu les connais ? Tu pourrais reconnaître celle-là ? »

Le chevalier : « Je peux essayer. Mais tu sais Maxou, ces différentes races sont plutôt des variantes géographiques, des populations locales en quelque sorte. Chaque pays d’Europe a sa bergeronnette printanière. »

Max : « Elles peuvent faire des œufs toutes ensembles ? »

Le chevalier : « Oui oui, elles appartiennent toutes à la même espèce. »

Max : « Et celle-ci. C’est quelle race ? »

Le chevalier : « Elle est un peu loin pour pouvoir distinguer tous les détails mais je dirais que c’est la variante d’Europe continentale : Motacilla flava flava. »

Max : « Bon, on a fait le tour du Petit Royaume des Passereaux… On va au Royaume des Chevaliers maintenant ? »

Continuer la promenade

100 – Le Royaume des Bernaches et celui des Pics

Mardi 12 Juillet, An III

Max : « Mon bonomou, puis-je te parler ? »

Le chevalier : « Bien sûr mon Maxou 🙂 »

Max : « J’ai trouvé la solution à ton problème. »

Le chevalier : « Tu as trouvé la solution à mon problème ? »

Max : « Oui 🙂 Tu sais que je lis tes livres. Léo aussi d’ailleurs. Et j’ai tout lu sur les chevaliers. Et c’est comme ça que j’ai trouvé la solution à ton problème. »

Le chevalier : « Tu as tout lu sur les chevaliers !? »

Max : « Voilà ! Tu commences déjà à répéter tout ce que je dis ! Je sens que ça va être long ! »

Léo : « Et moi je sens qu’on va bien rigoler. Max, attends que je m’installe avant de continuer s’il te plaît… Voilà ! Tu peux reprendre 🙂 »

Max : « Pfff… Je néglige tes sarcasmes… »

Le chevalier : « Maxou, tu me disais que tu as tout lu sur les chevaliers. »

Max : « Oui. Tout. Alors je peux t’aider maintenant. »

Le chevalier : « C’est très gentil de ta part mon petitours mais à quoi veux-tu m’aider ? »

Max : « Mais… À régler ton problème ! Tu m’écoutes pas ou tu vas pas bien dans ta tête ? Alors moi j’arrive avec une solution toute prête. Tu n’as plus qu’à appliquer et toi tu comprends rien du tout ! »

Léo : « Il faut dire que tu n’es pas très clair mon cousin 🙂 »

Max : « D’accord. C’est ma faute. C’est toujours ma faute avec vous ! Bon, vous voulez que j’explique ou pas ? »

Léo : « On attend que ça 🙂 »

Max : « Bonome, tu es banni du château… »

Léo : « C’est pas très délicat de le lui rappeler… »

Max : « On s’en fiche puisque j’ai la solution 🙂 »

Le chevalier : « D’accord. Je comprends. Mon problème est que j’ai été banni et toi tu as la solution pour que je ne le sois plus. C’est ça ? »

Max : « Ça fait une heure que j’essaye de te l’expliquer. Pfff… Si tu écoutais un peu on gagnerait du temps. Bonome, il faut que tu fasses une quête. »

Le chevalier : « Tu veux que je fasse la quête ? Vas-tu relancer le débat au sujet de ton argent de poche ? »

Max : « Pas la quête ! Une quête ! Les chevaliers ça fait des quêtes ! Tu devrais savoir ça quand même ! »

Le chevalier : « Je ne vois pas comment une quête résoudrait mon problème 🙂 »

Max : « Tu vois pas ? C’est parce que tu as pas tout lu sur les chevaliers toi. Les chevaliers, ça tue les dragons. Mais les dragons c’est des zanimos et nous on tue pas de zanimos. Alors tu vas trouver un dragon. Tu vas attraper ce dragon. Et après tu vas domestiquer le dragon. Il faudra bien le dresser pour qu’il ramène la balle quand on la lance et qu’il fasse pas pipi partout. Ça serait bien qu’il sache faire le beau et donner la patte. Enfin, tu le dresseras bien. Je te fais confiance. Et après, tu vas aller au château pour l’offrir à Princesse. Elle pourra pas résister à un gros dragon bien dressé. Et elle te dé bannira. Voilà. »

Léo : « 🙂 Max, tu t’es encore dépassé ! »

Max : « Je te néglige ! Alors bonome, que penses-tu de ma solution ? »

Le chevalier : « C’est vrai qu’avec un dragon domestique Princesse n’aura plus jamais besoin d’allumettes 🙂 »

Max : « Ben non ! Tu penseras à bien le dresser pour qu’il mette pas le feu partout. Tu imagines Princesse tenant un dragon en laisse 🙂 et ça sera pratique pour allumer le feu dans la cheminée 🙂 »

Léo : « Ou mettre le feu au château 🙂 »

Max : « Alors bonomou ? Tu vas te mettre en quête d’un dragon ? »

Le chevalier : « D’un dragon, je ne sais pas pas. Mais de ton cerveau certainement. Tu as dû l’égarer au cours de l’une de nos inspections 🙂 »

Max : « Pfff… Dis plutôt que tu as peur des dragons ! »

Léo : « Bonome a peur de rien ! Alors que toi tu as peur des brochets 🙂 »

Max : « Parce que toi tu en as pas peur peut être ? »

Léo : « Ben si ! J’ai même peur de l’eau. Mais bonome a pas peur des dragons, j’en suis sûr ! »

Max : « Alors pourquoi il veut pas aller en chercher un ? Alors ? Qu’est ce que tu réponds à ça ? »

Léo : « Peut-être parce que les dragons existent même pas ! »

Max : « Et les livres alors ? Ils diraient des erreurs les livres de chevaliers qui parlent de dragons ? »

Le chevalier : « Mes petizours, cessez donc de vous chamailler et mettez vos sacados. »

Max : « Nos sacados ? On va où ? »

Le chevalier : « Nous allons chercher un dragon à domestiquer pour Princesse ! »

Bonome s’est préparé. Mais il a pas pris sa grosse épée parce qu’on allait pas tuer le dragon. Et, en vérité, on sait pas où il y en a, des dragons. Ils le disent pas dans les livres de chevaliers. Alors on s’est dits qu’on pourrait aller au Royaume des Bernaches pour demander à blongios. Ça fait longtemps qu’on l’a pas vu blongios. Et puis, si le vent veut bien se montrer, on lui demandera aussi. Ça fait longtemps qu’on a pas vu le vent. Il me manque et j’aimerais bien qu’il nous donne des nouvelles de tante Yvonne. Est-ce qu’elle navigue encore à l’Ordovicien ? Elle a le temps, tante Yvonne. Elle peut refaire toute l’histoire de la Terre depuis son origine si elle le veut. Ce serait bien qu’elle demande au vent de tout nous raconter…

Léo : « Max… Maxou ! Serais-tu en train de rêver ? »

Max : « Mmmm ? »

Léo : « Tu rêvais ? »

Max : « Oui… Je pensais au vent. Et à tante Yvonne… Bonome, tu crois que blongios va venir nous voir ? Il faut qu’on lui explique qu’on pouvait pas venir à cause que tu étais tout cassé. »

Le chevalier : « Nous le lui dirons 🙂 »

Max : « Alors tu sais qu’il va venir 🙂 On va à la roselière tout de suite. »

Le chevalier : « Si Léo est d’accord. »

Léo : « Chevalier, tu as pas besoin de demander mon accord à chaque fois tu sais. »

Le chevalier : « Si. C’est ainsi que doit se comporter un grand chevalier pas Scolopacidé 🙂 »

On s’est installés au bord de l’étang, avec une vue bien dégagée sur les phragmites. Mais on a pas vu blongios. On a attendu, attendu, attendu… Puis bonome s’est mis à lui parler. Mais pas en zoiso. En zom. Il a expliqué la Bretagne, sa chute, son épaule tout cassée. Puis le gentil réparateur d’épaule, la pluie… Mais blongios se montrait toujours pas. Alors bonome a continué à lui parler. Il a demandé pardon d’être pas venu alors que c’était même pas sa faute ! Puis il a ajouté qu’il comprendrait si il lui en voulait mais qu’il fallait pas punir ses petizours. C’est nous ses petizours 🙂 Parce que cette année il y a deux petizours. Puis il y a eu des mouvements dans les phragmites. Et blongios est passé. A toute vitesse, sans même nous saluer. Bonome a essayé de fotoer mais il a pas vraiment réussi… Il boude un peu blongios. Mais c’est normal et on lui en veut pas…

Le chevalier : « Max ! Tu ne vas pas mettre cette foto dans ton blog ! »

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Max : « Et pourquoi pas ? »

Le chevalier : « Elle est moche, floue, mal cadrée… »

Max : « Oui, tu as pas bien exposé le cadrage de la focale 🙂 On sait ça. Mais c’est la preuve que blongios est passé. »

Le chevalier : « Je ne sais pas si quelqu’un va le reconnaître. »

Max : « On s’en fiche. C’est la foto de mon ami. »

Le chevalier : « Alors mets la foto de ton ami si tu veux mon petitours 🙂 »

Max : « Merci mon bonomou 🙂 »

Léo : « Il y a des grébus ! Un ado avec ses parents. Il a l’air d’avoir faim le petit. »

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Max : « Grébu, de son vrai nom grèbe huppé, est un beau zoiso de la famille des Podicipédidés. En scientifique il s’appelle Podiceps cristatus… »

Léo : « Tu vas pas tout redire sur grébu Maxou ! »

Max : « Non, juste un petit rappel. Bonome, connaîtrais-tu des choses sur grébus dont tu nous aurais jamais parlé ? »

Le chevalier : « Je ne pense pas. A moins que… Vous ai-je dit que le grèbe huppé est appelé ripoton en en Poitou-Charente ? »

Max : « Ripoton ? Tu sais pourquoi ? »

Le chevalier : « Absolument pas 🙂 Mais cette appellation se trouve dans une publication de 1843 de Trémeau de Rochebrune. (Trémeau de Rochebrune A., 1843 – Catalogue d’une partie des animaux vivant dans le département de la Charente. Act. Soc. Lin. Bordeaux, 42 : 211-252.) »

Max : « Parce que tu connais les publications de 1843 toi ? »

Le chevalier : « Celle-là oui 🙂 »

Léo : « Encore autre chose ? »

Le chevalier : « Vous n’en connaissez donc jamais assez ! »

Max : « Non 🙂 »

Le chevalier : « Connaissez-vous les prédateurs des poussins de grèbes ? »

Max : « Les grébivores ? Non. Et je les aime pas ! »

Léo : « Il y a les brochets qui les gobent par dessous. Gloub les petits grébus ! Peut-être les hérons… Et les rats je crois. »

Le chevalier : « Très bien mon Léo ! Mais il y a également les tortues cistudes d’Europe. »

Max : « Des tortues ? Mais c’est lent une tortue ! Comment elles font ? »

Le chevalier : « Par surprise je suppose. Mais cette scène de prédation a bel et bien été observée 🙂 »

Léo : « Dis donc, tu en connais des choses chevalier 🙂 »

Le chevalier : « Vous aussi mes petizours 🙂 »

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Max : « Bon, on a raté blongios. On a vu des grébus. On fait le tour de l’étang pour voir si il y a de beaux zoisos ? »

Le chevalier : « Si vous voulez. En route ! »

Léo : « Vous voyez le canard là-bas ? On dirait une Aix. »

Max : « Une ex ? Une ex quoi ? »

Léo : « Mais non ! Pas une ex ! Une Aix ! Comme le canard ! »

Max : « Ah ! D’aacccoooord ! Aix galericulata ou Aix sponsa ? »

Léo : « Je sais pas. Il faut s’approcher pour mieux voir. Elles se ressemblent beaucoup ces femelles. »

Max : « Bonome, fotoe-la de loin. On sait jamais, elle pourrait se sauver. »

Le chevalier : « Voilà ! »

Max : « Montre… Mmmmm… Alors mon Léo. C’est quelle Aix selon toi ? »

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Léo : « L’œil est cerclé de blanc. Mais juste un fin cercle. Il y a une ligne blanche partant de l’œil et qui s’étire jusqu’à la nuque. De fines stries blanches sur les joues… C’est une femelle canard mandarin, Aix galericulata. »

Max : « C’est une mandarine 🙂 Zutalor ! Elle s’en va ! »

Léo : « Elle est pas allée loin ! Elle est juste sur l’eau. Elle sait bien qu’on va pas aller l’embêter sur l’eau 🙂 »

Max : « Bonome tu… »

Le chevalier : « Oui Maxou. Je fotoe encore 🙂 »

Max : « Merci bonomou 🙂 »

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Léo : « On a pas vu des sternes pierregarin… »

Max : « C’est vrai ça ! Elles sont pas venues cette année ? »

Le chevalier : « Nous les voyons généralement un peu plus loin, près de la barge sur laquelle elle nichent. »

Max : « Elles restent pas sur la barge ! On les voit voler. Et là, on les a pas vues. C’est pas une bonne nouvelle ça. Une année sans sterne au Royaume des Bernaches… On le dira à Princesse. »

Le chevalier : « D’accord Maxou. Nous ferons un rapport. »

Léo : « Il y a pas de sterne mais il y a un héron cendré. Regardez-le ! »

Max : « C’est rare qu’il soit sur le bord, comme ça. On le voit toujours les pattes dans l’eau. Ou sur les arbres. Oh non ! Il s’envole ! »

Le chevalier : « J’ai fotoé 🙂 Oui, je vous montre 🙂 »

Max : « Tu nous connais bien 🙂 »

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Le chevalier : « Max, tu m’accompagnes partout depuis plus d’un an maintenant. Alors oui, je commence à bien te connaître. »

Léo : « Et c’est pas difficile. Il faut toujours que tu demandes à voir les fotos tout de suite. »

Max : « Ben voilà ! Max l’impatient ! Ça vous arrive de me trouver une qualité ? »

Léo : « On a cherché avec bonome mais on a rien trouvé du tout 🙂 »

Max : « Pfff ! M’en fiche. Je sais bien que la perfection est mon seul défaut 🙂 »

Léo : « Tout à fait mon cousin, tout à fait 🙂 »

Max : « Tu as toujours pas montré les fotos… »

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Max : « Mouai… Un peu floues. C’est pas un Ardéidé mais un Flouidé 🙂 »

Léo : « Ardea cinerea, Ardéidés. Et c’est un adulte. On voit bien sa calotte blanche sur la première foto. Des informations sur le héron cendré chevalier ? »

Le chevalier : « Parlons de son alimentation si vous le voulez. »

Léo : « On le veut ! »

Le chevalier : « Elle est très diversifiée. Il se nourrit bien évidemment de poissons mais également de micromammifères. Les insectes aquatiques peuvent être une source d’alimentation importante pour eux. Et il leur arrive de capturer des amphibiens, surtout des grenouilles, et quelques reptiles comme les orvets ou les couleuvres. »

Max : « Que des zanimos. Il est donc zoophage, le héron cendré. »

Léo : « Mais alors, c’est injuste de dire qu’il mange tous les poissons ! »

Le chevalier : « Très injuste. C’est d’ailleurs pour cela qu’il n’est plus considéré comme nuisible depuis 1975, date à laquelle il a rejoint les autres Ardéidés dans la liste des espèces protégées. D’autant plus que les poissons qu’il prélèvent sont généralement ceux qui sont le moins mobiles : les malades, blessés, affaiblis… ou même les poissons morts. »

Léo : « Il nettoie les populations de poissons alors. Il est pas nuisible le héron cendré ! Il est même très utile ! »

Max : « Et les zoms ont attendu 1975 pour s’en rendre compte ! Ils sont vraiment pas malins les zoms ! Tiens, des petits colverts ! »

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Le chevalier : « Je suppose que vous allez me demander des informations complémentaires sur les colverts… »

Max : « Non, pas envie… »

Léo : « On se contente de les regarder ploufer. »

Max : « Parce que quand ils sont tout petits ils ploufent. »

Léo : « Mais quand ils sont adultes ils ploufent plus. »

Max : « Ce sont des canards de surface les colverts. »

Léo : « Allez, venez. On va observer le marais. Blongios se montrera peut-être… »

Max : « Je pense pas. Il boude blongios. Parce qu’on est pas venus le voir dès son arrivée. Bonome, il faut que tu parles aux zoisos pour leur expliquer que tu étais tout cassé. Ils le diront à blongios et il sera plus fâché. S’il te plaît… »

Le chevalier : « D’accord. Je parlerai aux zoisos. »

Max : « Merci mon bonome… On voit rien. Il y a pas des zoisos… »

Léo : « Si ! Regardez ! Une sterne ! »

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Max : « Elle a l’air toute seule… Elle peut pas faire des œufs si elle est toute seule ! Il faut lui trouver un partenaire et qu’ils fassent la parade ! Et si on allait en chercher un au Grand Étang ? »

Le chevalier : « Non Max. On laisse les sternes en paix. »

Max : « Et celle-ci va rester toute seule ? Sans ami sterne ? Sans partenaire pour faire des œufs ? Et après, quand elle va retourner dans son aire d’hivernage, qu’est ce qu’elle va dire à ses copines sternes quand elles vont lui demander des nouvelles de ses petits ? ‘Oh moi, vous savez, j’étais toute seule au Royaume des Bernaches alors j’ai pas pu faire des œufs. Le grand chevalier et ses petizours auraient pu aller me chercher un partenaire mais ils ont pas voulu. Je me demande si je vais pas faire un rapport à Princesse.’ Et après Princesse va nous gronder et elle va nous bannir du Pays des Zoisos. Et on verra plus jamais de zoisos. »

Le chevalier : « Il me suffira de domestiquer un dragon et Princesse ne sera plus fâchée contre nous 🙂 »

Max : « Pfff ! »

Léo : « Ça c’est la réponse de Max quand il sait pas quoi dire 🙂 Pffffff ! »

Max : « Si c’est comme ça, je vous parlerai plus quand on sera bannis du Pays des Zoisos. J’irai dire à Princesse que vous avez été méchants avec moi et elle me reprendra à son service. »

Léo : « Tu peux même plus être porte-clés ! »

Max : « Elle me mettra un nouveau fil rouge sur ma tête ! »

Léo : « Tu retournerais au château ? Loin de nous ? Et on se verrait plus ? »

Max : « Ben… Sans mon bonome ni mon cousin… Plus de câlin, de bisou de bonnuit. Sans gratouillis le soir pour m’endormir. Plus de chahut… »

Léo : « Tu partirais pas 🙂 Allez, viens, on va voir la poule d’eau 🙂 »

Max : « Vous avez vu ses doigts ? »

Léo : « Oh oui ! Ils sont très très longs ! Ça alors ! »

Le chevalier : « C’est pour ne pas s’enfoncer dans la vase. »

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Max : « On a pas donné son nom en scientifique : Gallinula chloropus, Rallidés. Gallinula, ça veut dire petite poule et chloropus, pieds verts. Mais ils sont pas vraiment verts. Ils sont jaune-verdâtre. »

Le chevalier : « Quelques informations… Non, une seule. La poule d’eau, comme les autres Rallidés, vit une grande partie dans les phragmites. Elle est donc rarement visible par ses congénères. Alors, comme les autres Rallidés, elle communique essentiellement par le son. »

Léo : « Oui. Les foulques claquent du bec, font des petits sons réguliers… Mais pourquoi la poule d’eau a du blanc sur la queue ? »

Le chevalier : « C’est le seul signal visuel de son plumage dont les couleurs permettent un bon camouflage dans les phragmites. Quand elles sont sur l’eau, les autres individus, et surtout les petits, peuvent se rallier à ce panache blanc 🙂 »

Max : « D’accord. Bon, il y a quand même pas des zoisos dans ce marais. On finit le tour de l’étang ? »

Le chevalier : « Bien sûr mon petitours. Si la pluie ne nous rejoint pas… »

Max : « Les Grandes Vacances commencent mal… Seulement deux jours de beau temps. Et encore, on risque de se faire arroser aujourd’hui… Qu’est ce qu’il a dans son bec le grand cormoran ? »

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Léo : « On dirait un morceau de feuille de massette. Qu’est ce qu’il fait avec ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas. J’ai vu, il y a quelques temps, deux cormorans se chamailler pour un petit morceau de bois. L’un l’avait en son bec et l’autre voulait le lui prendre. Ils ont joué plusieurs minutes comme cela. »

Max : « C’est son jouet et il cherche un copain pour s’amuser 🙂 »

Léo : « C’est un juvénile ? »

Le chevalier : « Il est trop loin pour le voir… »

Léo : « Les adultes jouent aussi ? Ils se chamaillent pour de rire ? »

Le chevalier : « Plus rarement que les juvéniles mais ça peut arriver. »

Max : « Bonome, il y a pas de zoisos non plus sur l’étang. On peut retourner au Marais ? »

Le chevalier : « Si tu veux Maxou. »

Léo : « Il y a un grébou ! Bonjour Grébou 🙂 Il a ploufé ! »

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Max : « Il est ressorti de l’eau ! Sans poisson 🙁 Bonome, tu as dit que grébu mange 100 à 150 g par jour. Grébou est plus petit. Disons qu’il mange 100g. Chaque jour. Ça fait 100g x 365 = 36 500 g ou 36,5 kg de nourriture par an pour un grébou. Disons qu’il y en a 5. Ça fait… 182,5 kg. Pour 5 grébous. Mais il y a les mouettes, les cormorans, les hérons… Il y a combien de tonnes de poissons dans ces étangs ? »

Le chevalier : « Bonne question Max 🙂 Je ne sais pas. Mais il y en a suffisamment. »

Max : « Un jour on videra la marais pour récupérer tous les poissons et les peser. Et après on remettra l’eau. Mais pas aujourd’hui. On peut pas. On cherche un dragon. »

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Léo : « Comment se fait-il qu’il y ait plein de vaguelettes autour de ce grébou ? »

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Max : « Ben… tu vois bien mon Léo ! C’est parce qu’il se gratte ! A chaque coup de patte, il crée une vaguelette ! »

Léo : « Ah oui ! Je suis bête moi… »

Le chevalier : « Bien sûr que non. Parfois un peu étourdi 🙂 »

Léo : « C’est parce que j’ai plein de zoisos dans la tête 🙂 »

Max : « Bonome a une bibliothèque dans la tête, toi une volière… »

Léo : « Et toi du rien du tout 🙂 »

Max : « Alors les garde-bœufs vont venir s’installer dans ma tête pour surveiller le rien du tout 🙂 »

Le chevalier : « Mes petizours, que diriez-vous d’aller au Royaume des Pics ? »

Léo : « Bonne idée ! »

Max : « D’accord. De toutes façons, il y a pas des zoisos ici. On peut pocher jusque là-bas ? »

Le chevalier : « Si vous voulez. Grimpez et installez-vous confortablement. »

Max : « Voilà ! Léo va s’endormir 🙂 »

Léo : « Pas avant d’avoir fait le tour de l’étang. On va peut-être voir des zoisos. »

Max : « Le grébu ado est encore là. Il s’étire les pattes 🙂 »

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Le chevalier : « Pochez-vous et évitez de vous chamailler. Nous allons au Royaume des Pics. »

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Max : « On peut passer par la mare s’il te plaît ? J’aime bien les mares. »

Léo : « Moi aussi 🙂 C’est un tout petit milieu aquatique dans lequel on est certains qu’il y a pas de brochets 🙂 »

Le chevalier : « Vous voulez aller vous baigner ? »

Max : « Tu nous laisserais faire ? »

Le chevalier : « Oui, bien sûr. »

Léo : « Mais tu sais bien qu’on a peur de l’eau. On sait pas nager. »

Le chevalier : « Les ours savent nager normalement. »

Max : « Les ours peut-être mais pas les petizours… »

Le chevalier : « Il va falloir que je vous apprenne à nager. Je me sentirai plus rassuré. »

Max : « D’accord. Mais pas aujourd’hui… Oh ! Une libellule ! »

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Léo : « Maxou, es-tu vraiment sûr que c’est une libellule ? Un Odonate Anisoptère, ça c’est sûr. Mais une libellule… »

Max : « Bonome, tu veux bien aller dans ta tête chercher ton beau livre d’Odonates pour expliquer à mon cousin que ce zanimo est bien une libellule. Je dirais même que c’est une libellule qui a pas vraiment le moral… »

Le chevalier : « Ne bougez pas, je reviens. »

Max : « Tu vas où ? »

Le chevalier : « Dans ma tête, chercher mon beau livre 🙂 »

Max : « Reviens vite 🙂 »

Le chevalier : « Alors… Léo a eu raison de parler d’Anispotère. Je ne vous réexplique pas, vous vous en souvenez sûrement. »

Max : « Oui : Gros yeux qui se touchent, ailes postérieures plus larges que les antérieures, et les ailes, au repos, restent perpendiculaires au corps. »

Le chevalier : « Bien. Continuons donc. L’abdomen est bleu et comme couvert d’une pruine. »

Léo : « C’est quoi la pruine ? »

Le chevalier : « C’est une fine pellicule cireuse qui recouvre le corps de certains Odonates. »

Léo : « D’accord. Merci chevalier. »

Le chevalier : « Le triangle des ailes antérieures est tourné vers l’arrière… pas de triangle sur les ailes postérieures… Cet individu est perché : Famille des Libellulidés. »

Max (à Léo) : « Et les libellules sont des Libellulidés. Même quand elles ont pas le moral 🙂 »

Le chevalier : « Je compte 15 nervures transverses anténodales… »

Léo : « Tu parles souvent des nervures transverses anténodales. Tu peux nous expliquer s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Il faut bien observer l’aile antérieure. Vers l’avant, ici, vers le haut de la foto. Vous voyez qu’il y a un point un peu plus visible au centre de l’aile. »

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Max : « On voit. »

Le chevalier : « C’est le nœud ou nodus. Nodal est un adjectif construit à partir de nœud. Anté signifie avant. Si vous observez bien, vous verrez des traits perpendiculaires au bord de l’aile entre son insertion sur le thorax et le nœud. Ces traits sont les nervures transverses anténodales. »

Léo : « D’accord. Et tu en a compté quinze. »

Le chevalier : « Puisque nous en sommes à observer les ailes, regardez attentivement l’aile postérieure. Vous pouvez voir la nervure radiale supplémentaire. »

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Léo : « A quoi on la reconnaît cette nervure ? »

Le chevalier : « Elle coupe l’aile en deux et elle est bordée de deux rangées de cellules vers l’arrière. »

Max : « C’est quand même un peu compliqué tout ça. Mes lecteurs vont en avoir assez des libellules. Même si celle-ci a pas le moral 🙂 »

Le chevalier : « Tu n’as pas tout à fait tort Maxou. Revenons à des choses plus simples : les tâches noires à la base des ailes. »

Max : « Ben oui : ça on le voit bien ! »

Le chevalier : « Ces trois caractéristiques me permettent d’affirmer que cet Odonate appartient au genre Libellula. »

Max : « Quelle surprise ! Oulala ! »

Le chevalier : « Avec les deux bandes blanches sur les bords du thorax et les tâches jaunes bordant l’abdomen, j’arrive à la libellule déprimée, Libellula depressa. »

Max : « Quand je vous disais qu’elle avait pas le moral cette libellule 🙂 »

Léo : « Tu la connaissais la libellule qui a pas le moral ? »

Max : « Je suis un petitours naturaliste moi 🙂 Je connais un peu les Odonates. On est même allés au Royaume des Libellules avec bonome. »

Le chevalier : « La libellule qui n’a pas le moral… Sacré Maxou 🙂 »

Léo : « La dernière fois on a vu des araignées et les araignées sont des Chélicérates. Les Odonates ont pas des chélicères. Ils ont quoi ? On les appelle comment ? »

Max : « Ils ont des antennes ! On les voit pas bien parce qu’elles sont toutes petites. Alors les Odonates sont des Antennates. Comme les Crustacés, les Myriapodes… Et les Trilobites… »

Léo : « Les papillons ont des antennes aussi. »

Max : « Ben oui ! Oulala ! Tous les insectes ont des antennes. Trois paires de pattes, une paire d’antennes et le corps en trois parties : tête, thorax et abdomen. Même que les pattes et les ailes sont portées par le thorax. On connaît tout ça mon Léo. Pourquoi tu parles des papillons ? »

Léo : « Parce qu’il y en a un beau juste là 🙂 »

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Max : « C’est le vulcain : Vanessa atalanta, Nymphalidés. C’est un grand migrateur le vulcain. En Europe, il se reproduit dans le sud et migre dans le nord en été. Mais il passe l’hiver de plus en plus haut. Il y en a qui passent l’hiver par chez nous. »

Léo : « C’est vrai que ce sont des fées qui peignent les ailes des papillons ? »

Max : « De toutes petites fées alors ! Si elles peignent les ailes dans la chrysalide, elles doivent être vraiment minuscules. »

Léo : « Du coup, elles sont trop petites pour qu’on les voit. Tant pis. Oh ! Un autre papillon ! Tu le connais aussi celui-là Maxou ? »

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Max : « C’est un Myrtil je crois. Je suis pas sûr… Et je me souviens plus du nom en scientifique… »

Le chevalier : « C’est bien un Myrtil : Maniola jurtina, Nymphalidés, Satyrinés. »

Max : « Bonome, tu sais, des fois je me dis que c’est bien que je sois en retard dans mon blog. »

Le chevalier : « Pourquoi mon petitours ? »

Max : « Je vais publier cet article en hiver. Il y a pas beaucoup des zanimos en hiver. Et il fait pas très beau. Alors mes lecteurs verront un peu d’été au milieu de la grisaille. C’est bon pour leur moral. Sinon, ils vont finir comme la libellule de tout à l’heure : déprimés 🙂 »

Le chevalier : « Oui Maxou. Encore un papillon !»

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Max : « C’est la journée des Lépidoptères 🙂 C’est une piéride. Les papillons blancs sont souvent des piérides. Tu connais l’espèce ? »

Le chevalier : « Pieris napei, Piéridés. C’est la piéride du navet. »

Max : « Tu connais les piérides maintenant ? Tu fais des progrès. Je demanderai les encouragement pour toi au conseil de classe 🙂 Bonome, ce sont des orties là… Bonome, ça pique les orties ! Faut pas aller là ! Non non non ! Oulala ! Tu vas être tout piqué ! »

Léo : « Je crois qu’il a vu quelque chose… »

Max : « Ben oui ! Mais c’est pas une raison pour aller dans les orties ! Il est fou dans sa tête ! »

Léo : « On risque rien dans sa poche. »

Max : « Et tu penses un peu à lui ! Il est en bermuda ! Et en manches courtes ! Il va dans les orties en bermuda et en manches courtes ! »

Le chevalier : « Mes petizours, je crois que je me suis fait urtiquer 🙂 »

Max : « Ah bon ? Quand on avance comme ça dans les orties on est urtiqué ? Je savais pas moi. BONOME ! JE T’AVAIS DIT DE PAS Y ALLER ! Tu es tout rouge et couvert de cloques maintenant ! Pfff… Mais qu’est ce qu’on va faire de toi ? »

Le chevalier : « Dans quelques heures je n’y penserai plus. Le plus dur est de ne pas se gratter… »

Léo : « Et qu’est ce que tu as vu ? »

Le chevalier : « Ça va te plaire mon Léo 🙂 Regarde… »

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Léo : « Rhoooo ! Une femelle papillon en train de pondre ! Rholala ! »

Max : « Tu pouvais pas fotoer de loin au lieu de te faire urtiquer ? »

Léo : « C’est qui cette madame papillon ? »

Le chevalier : « Le revers de l’aile est noir et elle pond sur des orties : c’est une femelle de paon du jour. »

Max : « Inachis io, Nymphalidés. Mais c’est pas la peine de nous raconter les histoires mythologiques épouvantables pour expliquer son nom. Déjà fait. Elle pond toujours sur les feuilles d’orties la femelle du paon du jour ? »

Le chevalier : « Oui, toujours. La chenille se nourrit exclusivement des feuilles de la grande ortie. C’est dommage que je n’aie pas mieux fotoé les œufs. Nous verrions qu’ils sont finement côtelés… L’éclosion a lieu deux à trois semaines après la ponte. Les petites chenilles mesurent à peine 3 mm. Elles ont une grosse tête d’un noir brillant et un petit corps blanc verdâtre. Après la première mue, les petites chenilles confectionnent de grandes toiles dans lesquelles elles vont vivre jusqu’à la dernière mue. »

Max : « La toile ressemble à une toile d’araignée toute bizarre sur les orties ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « Comme celle-là ? »

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Le chevalier : « Exactement mon Maxou 🙂 »

Max : « Et les petites chenilles vivent là dedans ? »

Le chevalier : « Je suppose qu’elles sortent de leur toile pour s’alimenter. Mais je n’en suis pas sûr. A vérifier. Après leur dernière mue, elles sont d’un bleu très foncé assez joli avec des ponctuations blanches et des épines ramifiées. »

Léo : « Il y en a là 🙂 »

Max : « On les voit manger les orties 🙂 »

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Léo : « Elles sont très belles ces chenilles. »

Le chevalier : « Je suis tout à fait d’accord avec toi Léo. »

Max : « Et après, elles s’enferment dans leur chrysalide et c’est un beau papillon qui en sort. Et ce papillon se reproduit et il y a des œufs et le cycle recommence. »

Le chevalier : « Chez les paons du jour, il peut y avoir deux générations par an. Chaque femelle pond de nombreux œufs. »

Léo : « Et les adultes, ils font comment en hiver ? »

Le chevalier : « Ils hibernent. Dans une grange, un terrier de mammifère… Que fais-tu Maxou ? »

Max : « Je cherche des chrysalides… »

Le chevalier : « Dans les orties ? Tu n’as pas peur de te faire urtiquer ? »

Max : « Aïe ! Ouïlle ! Ben voilà ! J’ai été urtiqué ! J’abandonne les recherches et je retourne dans ta poche. On peut sortir de ce champs d’orties s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Dès que Léo sera installé… Ne te gratte pas Maxou, tu ne ferais qu’augmenter la démangeaison… »

Léo : « Rhoooo ! On a vu la femelle qui pondait, les œufs, la toile des petites chenilles, les grandes chenilles… Rholala ! La chance ! »

Max : « Surtout pour toi ! Tu es le seul à pas avoir été urtiqué ! »

Léo : « J’ai fait attention moi 🙂 Oh ! Encore un papillon ! Allons le voir ! »

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Max : « Bonjour papillon 🙂 On cherche un dragon pour que mon bonome le domestique. Tu sais pas où on pourrait en trouver un ? … Papillon ? Tu réponds pas papillon ? Tant pis. Tu es très beau quand même. »

Le chevalier : « C’est un demi-deuil : Melanargia galathea, Nymphalidés. Mais j’en ai assez des papillons. »

Max : « Tu es devenu lépidoptérophobe ? »

Le chevalier : « Non, quand même pas 🙂 Oh ! Une nielle des blés! »

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Max : « Une nielle des blés ? C’est une amie à toi ? »

Le chevalier : « 🙂 Oui, et c’est une plante devenue très rare. Elle a dû être plantée. »

Max : « Parle-nous de ton amie végéto 🙂 »

Le chevalier : « C’est une plante de la famille des Caryophyllacées. C’est un Lychnis. Je crois que nous en avons déjà vu. Autrefois son nom scientifique était Lychnis githago mais elle a été renommée. Maintenant elle se nomme Agrostemma githago. C’est une plante classée déterminante ZNIEFF. »

Max : « Tu as éternué ? »

Le chevalier : « ??? »

Max : « ZNIEFF ? C’est ta façon d’éternuer ? »

Le chevalier : « 🙂 Zone Naturelle d’Intérêt Écologique Floristique et Faunistique. »

Léo : « Et ça veut dire quoi : déterminante ZNIEFF ? »

Le chevalier : « La présence à l’état naturel de cette plante peut permettre de protéger la zone qui l’héberge puisqu’elle devient une Zone Naturelle d’Intérêt Floristique. »

Léo : « C’est parce qu’elle est devenue très rare cette petite plante… »

Le chevalier : « Oui. Elle fait partie des plantes messicoles qui disparaissent petit à petit. »

Max : « Explique s’il te plaît. »

Le chevalier : « Les plantes messicoles sont les plantes qui se développaient autrefois dans les champs cultivés : les coquelicots, les bleuets, les nielles des blés… Mais l’agriculture moderne n’aime pas beaucoup ces plantes qu’elle considère comme de mauvaises herbes. Et elles ne supportent pas les produits chimiques qui sont déversés dans les champs. Alors elles disparaissent petit à petit. »

Max : « Si on plantait des nielles des blés un peu partout, il y aurait des ZNIEFF ! Je vais réfléchir à un plan d’action. Il nous faudra des graines et on ira les planter. Après on ira inspecter et on découvrira des plantes déterminantes ZNIEFF et on préviendra les autorités compétentes pour qu’elles fassent des dossiers de classement en ZNIEFF. Et après on le dira à Princesse et elle sera fière de nous. »

Le chevalier : « Je te laisse réfléchir à ton plan d’action Maxou 🙂 »

Léo : « Et les bourdons, ils sont déterminants ZNIEFF eux aussi ? »

Max : « Pas à ma connaissance. »

Léo : « C’est dommage, il y en a deux beaux sur les fleurs devant nous. »

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Le chevalier : « À gauche c’est un bourdon des pierres (Bombus lapidarius, Apidés) et à droite un bourdon terrestre (Bombus terrestris, Apidés. »

Max : « J’ai lu quelque chose sur les bourdons dans la revue ESPÈCES. »

Le chevalier : « Tu lis la revue ESPÈCES ? »

Max : « Oui, avec Léo 🙂 Tu as presque tous les numéros sauf les trois premiers. Alors, des fois, on la lit. Et j’ai lu quelque chose sur les bourdons. Ils volent de fleurs en fleurs les bourdons et le vol ça consomme beaucoup d’énergie. Alors c’est pas une bonne idée d’aller sur une fleur qui a déjà été butinée. Les bourdons, ils ont un truc pour pas se faire avoir par une plante déjà butinée. Ils détectent les petits champs électriques. Parce que les bourdons, ou les autres insectes, modifient l’électricité des fleurs en butinant. Mais je me souviens plus comment. Toujours est-il que le champs électrique de la fleur est modifiée lors d’une visite par un insecte et que les bourdons peuvent détecter ces modifications. Et donc, ils butinent pas les fleurs déjà butinées 🙂 »

Le chevalier : « Bravo mon Maxou ! »

Max : « On peut retourner au Royaume des Bernaches s’il te plaît ? Parce que j’aime bien les beaux insectes mais il y a pas des zoisos. Et peut-être qu’on verra blongios là-bas. »

Léo : « Je suis d’accord chevalier. Pas la peine de me demander 🙂 Dis Maxou, tu aimes les beaux insectes ? »

Max : « Ben oui 🙂 Je viens de le dire ! Pourquoi me demandes-tu ça ? »

Léo : « Regarde devant toi ! »

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Max : « Oulala ! Ça c’est un bel insecte ! Présentations bonome ! »

Le chevalier : « Que pouvez-vous me dire de cet insecte ? »

Max : « C’est comme ça que tu fais les présentations ? En nous faisant une interro orale ? C’est pédagogique comme méthode ? »

Le chevalier : « Absolument ! J’évalue vos connaissances pour savoir où vous en êtes afin de mieux vous faire progresser. »

Max : « Léo, que penses-tu de cette réponse ? »

Léo : « Ça se tient… »

Max : « On répond alors ? »

Léo : « Oui, on peut. »

Max : « Cet insecte a une paire d’ailes antérieures dures, appelées élytres, qui recouvrent et protègent les ailes postérieures souples et membraneuses qui lui servent à voler. C’est donc un Coléoptère. Du grékancien, Koléos qui signifie étui 🙂 »

Léo : « Il a de longues antennes. Très longues antennes même 🙂 Autrefois on aurait dit que c’est un longicorne mais maintenant on dit plutôt qu’il appartient à la famille des Cérambycidés. Du genre Cerambyx qui signifie cérambyx 🙂 »

Le chevalier : « Vous connaissez la famille des Cérambycidés ? Nous en avons déjà vus ? »

Léo : « Léo connaît tout 🙂 »

Le chevalier : « Alors il sait reconnaître les Cérambycidés. »

Léo : « Je connais pas tout chevalier. Maxou dit des erreurs. Je sais seulement qu’ils ont de longues antennes. Les mâles surtout. Dans certains cas les antennes sont plus de deux fois plus longues que le corps. Vous vous rendez compte ? »

Max : « Tu te rends compte bonome ? Mais sinon, comment on reconnaît les Cérambycidés ? »

Le chevalier : « Au tarse à cinq articles dont un tellement court qu’il ne se voit quasiment pas. »

Max : « Ah d’accord. Ils ont des très longues antennes alors. Et celui-ci, c’est qui ? »

Le chevalier : « Strangalia maculata également appelé Rutpela ou Leptura maculata. En non-scientifique on peut l’appeler strangalie tachetée ou lepture tachetée. »

Max : « Bonjour Strangalie tachetée. Tu es un très bel insecte. Saurais-tu où nous pourrions trouver un dragon ? C’est pour le domestiquer et l’offrir à Princesse… Tu réponds pas ? Bonome, je crois que les zanimos ont comme consigne de pas répondre quand on demande où trouver un dragon. C’est embêtant ça ! Comment on va faire ? »

Le chevalier : « Je pense qu’il y en a au Royaume Secret 🙂 »

Max : « Il y a des dragons au Royaume Secret ?! Mais on sait pas où il se situe ce Royaume ! Pfff… On va jamais en trouver… »

Léo : « Maxou ! Viens voir ! »

100-50-clytre-des-saules Max : « Lui, je le connais. On s’est déjà vus 🙂 C’est le clytre des saules, Clytra laeviuscula. C’est l’un des 658 Chrysomélidés de France. On le voit souvent ici. Les béotiens le confondent souvent avec une coccinelle. Tu te rends compte Léo ? Une coccinelle ! »

Léo : « Sois indulgent Maxou. Toi aussi tu étais béotien quand tu as rencontré bonome. »

Max : « Tu as raison Léo. Tu as toujours raison… »

Le chevalier : « Nous sommes revenus au Royaume des Bernaches. »

Max : « Il y a les grébus ! On va les voir. Peut être qu’ils nous donneront des indices pour notre quête… »

Léo : « Cet adulte ne pourra pas nous parler : il a la bouche pleine 🙂 »

Max : « Oulala ! Il a un gros poisson ! Alors ça c’est du gros poisson ! Il va pas réussir à l’avaler ! Tu fotoes bonome ? »

Le chevalier : « Je fotoe 🙂 »

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Max : « Il a réussi à l’avaler 🙂 »

Léo : « Ben oui ! »

Le chevalier : « Il pleut je crois. »

Max : « Oui, mais pas beaucoup alors on s’en fiche. On continue à regarder grébu pêcher. »

Léo : « Il en a attrapé un autre ! C’est un grand pêcheur grébu 🙂 »

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Léo : « Qu’est ce qu’il fait ? Il le donne à l’autre ! »

Max : « C’est un monsieur grébu galant : il donne un poisson à sa dame 🙂 »

Léo : « Mais elle le mange pas ! Elle s’en va avec le poisson… »

Max : « Je comprends ! Elle va le donner au petit ! C’est le papa qui va au ravitaillement mais c’est la maman qui met le poisson dans le bec du petit. »

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Max : « L’autre parent a encore attrapé un poisson pour son petit ! »

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Léo : « Rholala ! Je voudrais pas être un poisson dans cet étang moi ! »

Max : « Bonome, tu crois qu’il y a des brochets ? »

Le chevalier : « Veux-tu aller vérifier ? »

Max : « Çavapalatête ! Et tu nous as même pas appris à nager ! Non non non ! Tant pis si on sait pas si il y a des brochets. »

Le chevalier : « Mais que va dire Princesse ? »

Max : « Princesse voudrait pas que je ploufe au risque de me faire dévorer simplement pour savoir si il y a des brochets ! »

Léo : « Il y a pas assez de végétos aquatiques pour les brochets. »

Max : « Il est pas phytophage le brochet ! »

Léo : « Non, je sais. C’est un prédateur zoophage. Mais il aime bien chasser dans les végétos. Et ici, il y a pas assez de végétos. Et puis cet étang est artificiel. Je pense pas que les zoms aient introduit des brochets. »

Max : « Il sait toujours tout Léo. Comment fais-tu mon cousin ? »

Léo : « Je sais pas tout Maxou. Arrête de dire ça. »

Le chevalier : « Max, si Léo a plus de connaissances que toi, c’est parce qu’il étudie plus. »

Max : « Il retient mieux que moi. »

Le chevalier : « Parce qu’il est plus concentré. Mais ce n’est pas un concours. Vous êtes tous les deux de grands naturalistes. »

Max : « Merci bonome. »

Léo : « Rhoooo ! C’est bôôôô ! »

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Max : « Un arc-en-ciel ! Comme en Bretagne ! Bonome, tu vas tomber et tu vas être tout cassé 🙁 »

Le chevalier : « Pourquoi ? »

Max : « Ben… en Bretagne il pleuvait, on a vu l’arc-en-ciel et tu es tombé. Courage bonome 🙂 »

Le chevalier : « Je ne vais pas tomber ! Tu m’embêtes ! »

Max : « Te fâche pas mon bonomou 🙂 Le soleil revient 🙂 »

Le chevalier : « Oui, mais nous allons rentrer. »

Max : « Pourquoi ? Il va faire beau. »

Le chevalier : « Nous sommes venus voir blongios et dénicher un dragon. Or blongios ne vient pas nous voir et nous n’avons aucun indice de la présence d’un dragon. »

Max : « Et on voit pas beaucoup des zoisos. D’accord, on rentre si tu veux. C’est toi le chef, chef ! A vos ordres, chef ! 🙂 »

Le chevalier : « Depuis quand suis-je le chef ? J’ai toujours cru que c’était toi ! »

Max : « Mais non bonome. Tu sais bien que c’est toujours toi qui commandes. À l’unanimité de toi-même 🙂 On peut pocher pour retourner à notre monture ? »

Le chevalier : « Bien sûr ! Pour une fois je vous aide 🙂 »

Max : « Merci bonome. Tu t’installes Léo ? »

Léo : « Oui, oui. Merci Maxou. Merci chevalier. »

Max : « On a réveillé un héron cendré ! »

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Léo : « Il fait comme Max au réveil 🙂 Il baille et s’étire 🙂 »

Max : « Et toi tu te grattes les fesses ! »

Léo : « C’est même pas vrai ! »

Max : « Si c’est vrai ! »

Léo : « Nooon ! Tu sais bien que c’est pas vrai ! »

Max : « Et pourquoi ce serait pas vrai ? »

Léo : « Parce qu’on a pas de doigts ! On peut pas se gratter ! »

Le chevalier : « Vous ne cesserez donc jamais de vous chamailler ? »

Max : « Ben non. On est des juvéniles et on va rester des juvéniles toute notre vie. Alors il va falloir que tu t’y habitues mon bonome 🙂 »

Le chevalier : « Chut ! Regardez ! »

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Léo : « C’est une fauvette grisette ! Syvlvia communis, Sylviidés. »

Max : « Tu connais la fauvette grisette ? »

Léo : « C’est un beau zoiso la fauvette grisette. »

Max : « Et tu peux nous en parler ? »

Léo : « Pas beaucoup… C’est un beau petit zoiso. Un visiteur d’été. On peut pas le voir l’hiver. La fauvette grisette est la cousine de la fauvette à tête noire qu’on a déjà rencontrée. Elle a l’habitude de chanter, perchée comme elle l’est, au sommet d’un arbuste. »

Max : « D’accord. Merci mon Léo. Bien, cette fois on rentre. »

On est rentrés en silence, comme on le fait souvent. Puis, j’ai fait semblant d’avoir sommeil et j’ai demandé à bonome de me coucher. Il m’a mis au lit et m’a gratouillé le front. J’ai tout ronronné 🙂 Et j’ai fait semblant de m’endormir. J’ai fait tout ça pour que Léo reste un peu seul avec bonome. Ils sont rarement que tous les deux. De la chambre, je les entendais parler de zoisos, rigoler, chahuter… Il se moquait même de moi. Mais gentiment 🙂 J’étais même pas jaloux. Au contraire. Léo était heureux d’être avec son bonome 🙂 Et c’est avec un grand sourire et plein de bonheur dans le cœur que je me suis endormi.

Je t’embrasse Princesse. J’espère que tu vas bien.

Continuer la promenade

138 – C’est Noël !

Au mois au Décembre de l’An III…

Max : « Bonome, tu peux venir s’il te plaît, je voudrais te parler. »

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Le chevalier : « Me voici Maxou. Que puis-je pour mon petitours ? »

Max : « On est en Décembre et c’est bientôt Noël 🙂 »

Le chevalier : « Oui, nous venons de célébrer le premier dimanche de l’Avent. »

Max : « Alors il faut faire le sapin et installer la crèche. »

Le chevalier : « Tu veux un sapin et une crèche ? »

Max : « Ben, pour Léo et Samuel, oui. »

Le chevalier : « D’accord. Alors je vais aller chercher un sapin. »

Max : « Bonome, il faut pas en couper un dans la forêt. Il en faut un faux. Pour pas abîmer la nature. »

Le chevalier : « D’accord Maxou 🙂 »

Quelques heures plus tard… 

Le chevalier : « Voilà Maxou. Ce sapin te plaît-il ? »

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Max : « Oui oui, il est très bien. Tu as des guirlandes ? Il faut le décorer. »

Le chevalier : « Tiens, voici les guirlandes. Je te laisse l’installer. »

Max : « Bonome ! BOONOOME ! »

Le chevalier : « Oui mon petitours ? Ah, je vois 🙂 Il est très beau ton sapin. »

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Max : « Il te plaît ? Tu crois que Léo et Samuel vont aimer ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. Ne t’inquiète pas. »

Max : « Tu as la crèche ? On la met à côté du sapin ? Vas-y, installe la pour voir… Mouai, de l’autre côté… D’accord. Bonome, tu as un cadeau pour Samuel ? »

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Le chevalier : « Je peux en trouver un. »

Max : « Il est tout petit notre nouveau cousin. Il lui faudrait un petit livre de zoisos. »

Le chevalier : « Tu veux en faire un petit ornithologue ? »

Max : « Léo s’en occupe. Ils passent leurs journées à faire l’ornithologie 🙂 Même que Léo lui apprend à imiter les zoisos. Mais il le fait avec l’accent québécois. C’est rigolo 🙂 On appelle mes cousins ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « LÉÉÉÉOOOOO ! SAAAAAMUÉÉÉÉÉÉL ! »

Léo : « Tiens, Maxou crie 🙂 Viens Sam, allons voir ce qu’il nous veut. »

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Samuel : « Oooohhhh ! Le bôôô saaapiiiin ! »

Léo : « Et il y a la crèche ! Rholala ! C’est toi qui as tout installé Maxou ? »

Max : « Bonome m’a aidé 🙂 C’est pour vous… »

Léo : « Rholala la chance ! »

Samuel : « Oh oui ! Vous allez fêter Noël ? »

Max : « NOUS allons fêter Noël. Tous ensemble. Et il y aura des cadeaux 🙂 »

Samuel : « Mais je sais pas comment je pourrais vous faire des cadeaux moi 🙁 »

Max : « T’inquiète pas petit Sam. C’est le Père Noël qui apporte les cadeaux. On s’en occupe pas nous 🙂 »

Léo : « Ça va être long d’attendre Noël… »

Quelques jours plus tard…

Léo : « C’EST PAS VRAI ! ILS ONT PAS LE DROIT DE DIRE ÇA ! ILS SONT MÉCHANTS ! C’EST PAS VRAI ! »

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Le chevalier (arrivant inquiet) : « Que se passe-t-il Léo ? Tu as l’air contrarié. »

Léo : « C’est à cause du livre ! Il dit des erreurs ! C’est même pas vrai ce qu’ils disent ! »

Le chevalier : « Max, peux-tu m’expliquer ? Léo est trop contrarié pour parler calmement. »

Max : « On lisait la Grande Encyclopédie des Lutins et tout se passait bien jusqu’à ce qu’on arrive aux Korrigans… »

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Le chevalier : « La Grande Encyclopédie des Lutins ? Où avez-vous trouvé ce livre ? »

Max : « C’est ton gentil collègue qui nous l’a prêté. »

Le chevalier : « Et vous l’avez transporté dans ton sacado ? »

Max : « Ben non, dans le tien ! Ton gentil collègue l’a mis dans ton sacado et on l’a ressorti en arrivant à la cabane. Mais c’est pas le sujet. Léo est pas du tout d’accord avec la Grande Encyclopédie en ce qui concerne les Korrigans. Il dit que le dessin correspond pas à la réalité, qu’ils sont pas moches comme ça. »

Léo : « C’est vrai ! Ils sont mignons les Korrigans ! Sur ce dessin ils ont l’air tout moches ! Et la description qu’ils donnent est pas gentille ! »

Le chevalier : « ‘La beauté n’est pas une qualité inhérente aux choses elles-mêmes, disait Hume, elle existe seulement dans l’esprit qui la contemple.’

Max : « ‘La beauté est dans l’œil de celui qui regarde’ disait Oscar Wilde. »

Le chevalier : « Montre moi ça mon Léo… Je ne vois rien à redire à cet article… La fin est même plutôt flatteuse pour eux. ‘Autrefois, lorsqu’on avait perdu quelque chose, il suffisait de se rendre à leur résidence au commencement de la nuit et de dire ‘Poulpican, j’ai perdu tel ou tel objet.’ Le lendemain on le trouvait à la porte.’ »

Léo : « Mais il est aussi écrit : ‘Les humains qu’ils entraînent avec eux dans leur ronde en survivent rarement.’ Et ils disent que ceux qui vivent dans les trous des falaises des rivages s’appellent les noirs. C’est pas gentil ! »

Le chevalier : « Léo, il me semble que tu les as vus, non ? »

Léo : « Ben oui. Ils sont gentils les korrigans. Ils veillaient sur nous en Bretagne et ils nous ont même dit au revoir au Kastell, en agitant leurs petites pattes. »

Le chevalier : « Alors tu sais bien qu’ils sont noirs. Il ne faut pas te tourmenter ainsi mon Léo. L’encyclopédie dit bien qu’on connaît peu de choses à leur sujet, les contacts avec les hommes étant très limités. Vous avez eu beaucoup de chance de les voir presque tous les jours. Et on sait bien qu’ils sont de tes amis 🙂 »

Léo : « Et ils me manquent. J’aimerais bien les revoir. »

Max : « Oulala ! Léo fait une crise de nostalgie bretonne 🙂 »

Léo : « Je fais pas la nostalgie bretonne ! »

Le chevalier : « Moi si… J’y retournerais volontiers… »

Max : « Tu as envie de te toucasser ? »

Le chevalier : « Rien ne m’oblige à me blesser en Bretagne Maxou 🙂 »

Max : « Ah… J’avais pas remarqué… »

Le chevalier : « Voulez-vous me montrer cette Encyclopédie ? »

Max : « Tiens, regarde 🙂 »

Le chevalier : « Accepteriez-vous de me la prêter ? »

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Max : « On va faire mieux que ça 🙂 Tu nous la liras le soir avant de dormir. Comme ça, on connaîtra tout des lutins, Knockers, Gobelins et petit peuple des mousses… Tiens, et si tu commençais la lecture maintenant ? On s’installe sur toi et tu grattes le front de Léo en nous lisant les Farfadets, Follets, Fols et Fradets. Tu veux bien ? »

Le chevalier : « Je veux bien 🙂 »

Le soir de Noël…

Max : « Elle était très belle la messe de Noël. »

Le chevalier : « Mes petizours vont à la messe 🙂 »

Max : « Et ils prient. Oui monsieur 🙂 »

Léo : « D’ailleurs, on devrait dire une petite prière devant la crèche. »

Max : « Oui. Et après on ouvre les cadeaux 🙂 »

Après la prière… 

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Max : « C’est Samuel qui commence l’ouverture des cadeaux ! »

Samuel : « J’ai un cadeau ? Mais… Il fallait pas. Déjà que je vous embête à être resté avec vous au lieu de repartir au Canada… »

Léo : « Tu nous embêtes pas petit Sam. On est très contents que tu sois resté 🙂 »

Max : « On a pas voulu que tu repartes ! Allez, ouvre ton cadeau au lieu de dire des bêtises ! »

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Samuel : « Tabarnak ! Un petit livre de zoisos ! C’est pour moi ? »

Le chevalier : « Oui Samuel, il est pour toi ! »

Samuel « Kalisse ! La chance ! Léo, je vais plus tout le temps t’emprunter le tien ! »

Léo : « J’aimais bien qu’on lise tous les deux… »

Samuel : « Alors on continuera ! »

Max : « On peut regarder Martin ? Et le chardonneret rigolo ? C’est notre zoiso gardien en Charentmaritimie. »

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noel-25 Samuel : « Kriss de Kalisse d’hostie ! Il est vraiment super ce petit livre de zoisos ! »

Max : « Je m’habituerai jamais au langage des Québécois moi… »

Samuel : « Pardon cousin Max. Il faut pas m’en vouloir… Mais j’ai l’front tout le tour de la tête avec ce cadeau 🙂 »

Max : « Le front tout le tour de la tête… Sacré Samuel 🙂 »

Le chevalier : « Il y a un cadeau collectif pour les petizours. Je l’ai trouvé dans la boite aux lettres. »

Max : « Et comment tu sais que c’est pour nous ? »

Le chevalier : « Il est adressé aux Petizours. »

Max : « Ah oui, c’est nous 🙂 »

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Léo : « On peut ouvrir ? »

Le chevalier : « Bien sûr ! »

Max : « C’est un magazine ! »

Léo : « La Hulotte, le magazine le plus lu dans les terriers 🙂 »

Samuel : « Et il y a un mot ! »

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Max : « C’est Brindille ! Elle nous souhaite un joyeux Noël et elle nous gratouille le front 🙂 »

Léo : « Elle est gentille Brindille 🙂 Elle gratte bien le front… »

Max : « Voilà, quand on parle de Brindille Léo est béat 🙂 »

Léo : « C’est même pas vrai ! Et toi, avec ta Princesse ! Tu en parles tout le temps ! »

Samuel : « Dites mes cousins, vous allez pas avoir les baguettes en l’air le jour de Noël quand même ! »

Max : « Avoir les baguettes en l’air ? »

Samuel : « Ben oui, vous êtes là à vous bardasser pour les gratouillis de Brindille… »

Léo : « Bardasser ? »

Max : « Kalisse ! »

Léo : « Tabarnak ! »

Max et Léo éclatent de rire…

Samuel : « Ben les v’la qui ont les oreilles qui leur claquent dans la face maintenant 🙂 »

Max et Léo rient de plus belle. Samuel les imite… 

Le chevalier : « 🙂 C’est du petitoursien du Grand Nord 🙂 »

Max : « Samuel, il faut pas nous en vouloir, mais des fois tu parles bizarrement. »

Samuel : « Ben bonome vient de vous le dire : c’est du petitoursien du Grand Nord 🙂 »

Léo : « Viens ici que je te gratte le front petit Sam 🙂 »

Samuel : « Rrrroooonnnn rrrrroooonnnn… »

Max : « Il reste le grand cadeau. Il est pour qui ? »

Léo : « Il y a aussi le petit cadeau rouge et la tasse. Elle est belle la tasse. C’est pour toi chevalier ? »

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Le chevalier : « Oui, cadeau de Brindille 🙂 Elle a peint un Martin et un Chardonneret rigolo. Il y a également une mésange bleue (un peu ratée), un rougegorge et un myosotis. »

Léo : « Et un Laridé 🙂 »

Le chevalier : « Oui, elle vous a imités 🙂 »

Max : « Bonome, il faudra lui faire un cadeau. »

Le chevalier : « C’est prévu. »

Max : « Alors, le gros cadeau ? »

Le chevalier : « Il est pour vous. Enfin… »

Max : « Quoi ‘Enfin…’ ? »

Le chevalier : « Je vous l’ouvre et vous verrez 🙂 »

Léo : « Un restaurant pour zoisos ! Rhoooo ! Merci chevalier ! »

Max : « Ça c’est un beau cadeau ! On pourra l’installer demain matin ? »

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Le chevalier : « Oui, bien sûr. »

Max : « Ça fait quatre restaurants ! Nos mésanges vont être contentes ! »

Samuel : « Moi j’aime beaucoup regarder les mésanges venir aux restaurants de la chambre. Vous savez que rougegorge vient aussi ? On voit les pinsons des arbres dans l’arbre mais ils viennent jamais aux restaurants. Parfois ils récupèrent les graines qui sont tombées sur l’appui de fenêtre mais on les voit pas bien… »

Léo : « Samuel connaît déjà bien les zoisos 🙂 »

Samuel : « C’est grâce à toi Léo. Tu es très patient avec moi. »

Max : « Ben et moi ? »

Samuel : « Toi tu cries et tu ronchonnes 🙂 »

Max : « C’est même pas vrai que je ronchonne. Je ronchonne pas, j’ai jamais ronchonné, je suis pas un ronchonneur ! »

Léo : « Sam te taquine ! »

Max : « 🙂 Bon, bonome, le cadeau rouge est pour toi. De la part de tes petizours 🙂 »

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Le chevalier : « Je peux l’ouvrir ? »

Max : « Non ! Il s’ouvre pas. C’est pas un cadeau qui s’ouvre. c’est juste un cadeau. »

Le chevalier : « 🙂 »

Max : « C’est parce qu’on a pas d’argent de poche et on peut pas aller magasiner pour te trouver quelque chose. Alors on a fait un cadeau avec nos petites pattes. Pour toi 🙂 »

Le chevalier : « C’est le plus beau de tous les cadeaux 🙂 Merci à tous les trois. »

Max : « Maintenant on peut aller au lit. Tu veux bien nous coucher ? »

Le chevalier : « C’était prévu 🙂 »

Samuel : « C’est bien Noël tous ensemble 🙂 J’ai eu un beau petit livre de zoisos, deux gentils cousins et un bonome 🙂 »

Léo : « Petit Sam va rêver de zoisos 🙂 »

Max : « Moi aussi 🙂 »

Léo : « Moi, je vais rêver d’un grand chevalier qui parcourt le Pays des Zoisos avec ses petizours 🙂 »

Joyeux Noël à tous !

Continuer la promenade

99 – Le Royaume des Grèbes

Un jour dans la cabane du chevalier…

Max : « Bonome, tu peux venir s’il te plaît. »

Le chevalier : « Oui mon petitours…  Tu graves ton blog ? Aurais-tu besoin d’aide ? »

Max : « 🙂 Pas tout de suite. Dis bonome, je regardais les fotos pour préparer mon prochain article. Elles datent du 7 juillet de l’an III. Les articles précédents relataient nos aventures au Grand Étang au mois de Mai. On a pas inspecté du tout au mois de Juin ? »

Le chevalier : « Non, pas du tout. »

Max : « Pourquoi ? Je me souviens plus. »

Le chevalier : « Pour deux raisons dont chaque est suffisante seule. Primo, il ne faisait pas beau et il pleuvait beaucoup. Secundo… »

Léo : « Je préfère que tu le lui rappelles pas s’il te plaît chevalier. »

Le chevalier : « 🙂 Secondo est mon secret. »

Max : « Je me souviens plus du tout… »

Léo : « Tant mieux ! Quel article vas-tu rédiger ? Je peux t’aider ? »

Max : « C’était au Royaume des Grèbes, début juillet. »

Léo : « Ah oui ! Il y avait des petits ! C’est normal au début de l’été de voir des petits. Et on a vu des Arthropodes aussi. »

Max : « On a fait l’arthropodologie 🙂 Bonome, Princesse va peut-être nous gronder à cause qu’on est pas allés inspecter pendant un mois complet. »

Le chevalier : « Je ne pense pas Maxou. Tu te rappelles que nous avons fêté ton anniversaire ? »

Max : « NOTRE anniversaire bonome. Tu m’as offert du chocolat 🙂 C’était booooon ! Pourquoi tu me parles de ça ? »

Le chevalier : « Tu étais tellement impatient de te ‘chocolater’ que tu n’as pas pensé à faire le bilan de cette année. »

Max : « C’est vrai. Je suis sûr que tu l’as fait, toi. Alors ? »

Le chevalier : « 118 articles qui correspondent à 97 journées d’inspection. »

Max : « Ah oui, quand même 🙂 »

Le chevalier : « Plus quelques sorties pour lesquelles tu n’as pas écrit d’articles parce que tu es très en retard dans ton blog. »

Max : « Et c’est de pire en pire… J’arriverai jamais à me mettre à jour 🙁 »

Le chevalier : « Alors mon petitours, penses-tu réellement que Princesse nous gronde parce qu’il a plu ? »

Léo : « Et tu devais soulever tes poids pour réparer ton épaule. »

Max : « 118 articles… En 365 jours… C’est pas mal quand même. Je suis fier de moi 🙂 »

Le chevalier : « Tu peux l’être Maxou. Mais n’oublie pas que tu graves tes articles avec retard et il t’a fallu 17 mois pour les écrire tous. »

Max : « Tu connais beaucoup de petizours qui gravent un blog ? »

Le chevalier : « Il n’y a que toi 🙂 Tu es unique. Toi aussi mon Léo. »

Max : « Bon, si on s’y mettait ? Tu nous aides bonome ? »

Le chevalier : « Oui, si vous voulez. »

Max : « Alors au travail ! »

 

Jeudi 7 Juillet, An III

Bonjour Princesse,

Après nos nombreuses inspections au Grand Étang, la météo s’est dégradée : il a beaucoup plu. C’est bien pour la nature. Elle a besoin d’eau la nature. Parce que, des fois, en été, il fait très chaud et il pleut presque plus. Alors c’est bien si il y a des réserves d’eau. Mais pour nous c’était moins bien. On pouvait pas sortir. Même avec nos imperméables. Alors on est restés dans la cabane du chevalier. On gravait, on lisait, on chahutait… mais on inspectait pas. Puis les vacances sont arrivées. Pas des petites vacances, non non… Les Grandes Vacances 🙂 Et un jour, il a fait beau et on s’est dépêchés d’aller aux zoisos pour faire la mission que tu as confiée à bonome et pour nous dégourdir les pattes. Parce que, quand même, un mois complet sans sortir… Et on a décidé à l’unanimité d’aller au Royaume des Grèbes. Enfin, à l’unanimité de bonome tout seul. Moi, je voulais aller au Grand Étang et Léo aurait préféré le Royaume des Mandarins pour voir des passereaux. Mais le Grand Étang, on y était beaucoup allés et les passereaux, quand il y a des feuilles dans les arbres, on est pas sûrs de les voir. De plus, au Royaume des Grèbes, on était à peu près certains de voir des petits tout neufs à peine sortis de l’œuf. Les arguments de bonome nous avaient presque convaincus. C’est quand il a dit que c’était lui qui décidait parce que c’était lui qui chevauchait, qu’on a été tout à fait convaincus de la pertinence de ses arguments. Oulala ! Alors nous aussi, on a été unanimes et c’est comme ça que nous nous sommes retrouvés au Royaume des Grèbes en cette belle journée de juillet de l’an III.

Au Royaume des Grèbes…

Max : « Bonome. »

Le chevalier : « Max. »

Max : « Tu crois que Martin va venir nous voir ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas Maxou. »

Léo : « Martin, il doit avoir trouvé une Martine et ils sont en train de s’occuper de tous leurs petits. Il aura pas le temps de venir nous voir. »

Max : « Tous les petits ? »

Léo : « Ben oui Max. Tu sais comment sont les Martins. Ils font une couvée de deux ou trois petits dans un premier terrier et dès que les petits ont un peu grandi, le papa va creuser un nouveau terrier. Ils font des nouveaux œufs dont s’occupe le papa pendant que la maman élève la première couvée. Ils peuvent faire jusqu’à six couvées successives ! Alors il aura pas le temps de venir nous voir. Oulala non ! Avec un peu de chance on le verra passer mais il pourra pas venir papoter. »

Max : « D’accord. On verra pas Martin alors. Dis bonome, toi qui parles le zoiso, tu peux laisser un message pour Martin aux autres zoisos ? Tu lui dis qu’on pense à lui et qu’on espère que ses petits vont bien. Tu peux ajouter qu’on repassera quand ses enfants auront grandi. Merci bonome. »

Le chevalier : « A ton service petitours 🙂 »

Léo : « Regardez là-bas ! Il y a deux hérons cendrés. »

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Max : « Ardea cinerea, Ardéidés. Tu as déjà vu des patapons ici ? »

Le chevalier : « Non. Des juvéniles oui, mais pas de petits. J’ai vu, peut être l’année dernière peu de temps avant ton arrivée, un héron couché au sol dans une position rappelant la couvaison. »

Léo : « Au sol ? Sur l’herbe ? »

Le chevalier : « Je n’ai pas vu de nid. »

Léo : « Les nid des hérons sont dans les arbres ! Pas au sol ! »

Le chevalier : « Oui Léo. Je n’ai pas compris ce que faisait ce héron couché au sol. »

Max : « Il siestait peut être. »

Léo : « Max, tu sais bien que les hérons, comme beaucoup de zoisos, siestent sur une patte, la tête sous l’aile. Ils se couchent pas par terre ! »

Max : « J’hypothésais mon cousin ! Me gronde pas ! On dirait moi 🙂 Il y a pas des zoisos ici. On va plus loin ? »

Le chevalier : « Allons y. »

Max : « Qu’est ce que tu regardes ? Tu as vu quelque chose ? »

Le chevalier : « Oui, une araignée-crabe. »

Max : « Une araignée-crabe ? Montre-nous s’il te plaît. »

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Max : « Elle est bizarre cette araignée. Explique nous l’araignée-crabe bonome. Nous t’écoutons. »

Le chevalier : « C’est une interro ? C’est noté ? »

Max : « Oui, c’est noté ! »

Le chevalier : « C’est pas juste ! Tu avais pas prévenu ! J’ai pas révisé ! Et j’ai déjà plein d’interros dans les autres matières ! »

Max : « Bonome. »

Le chevalier : « Max. »

Max : « Tu serais pas en train d’imiter tes élèves ? »

Le chevalier : « Si 🙂 »

Max : « C’est pas négociable ! Tu fais l’interro ! Et j’ai de cesse de te dire qu’il faut apprendre régulièrement tes leçons pour être toujours prêt en cas d’évaluation ! »

Le chevalier : « Max. »

Max : « Bonome 🙂 »

Le chevalier : « Tu ne serais pas en train de m’imiter ? »

Max : « Siiii 🙂 »

Léo : « Dites tous les deux, les petites scènes de théâtre, vous les jouerez dans la cabane, le soir, après le coucher du soleil. J’attends qu’on m’explique l’araignée-crabe, moi. »

Max : « D’accord mon Léo. Connais-tu les Arachnides ? »

Léo : « Les Arachnides ? Comme dans les Arachnides forment une classe d’Arthropodes chélicérates comprenant, entre autres, les Aranéides, les Scorpionides, les Uropyges, les Amblypyges, les … »

Max : « Oui, ça va, on a compris… Tu connais les Arachnides. Tu rappelles ce que sont les Chélicérates s’il te plaît ? »

Léo : « L’interro est pour moi alors ! »

Max : « Interro pour tout le monde ! Allez, au travail mon petit Léo ! »

Léo : « Les chélicérates sont des Arthropodes qui ont des chélicères 🙂 »

Max : « Très intéressant. Merci Léo. Quelqu’un peut me dire ce qu’est un chélicère ? »

Le chevalier : « Max, par exemple ! »

Max : « Aïe ! J’ai pas pu apprendre m’sieur ! Il y a eu le feu chez moi et j’ai dû faire un massage cardiaque aux cendres de mon chien qui a brûlé dans l’incendie. Et après je suis allé chez le psychologue à cause que mon poisson rouge se drogue. C’est pas d’ma faute m’sieur. Mes parents ont signé un mot. »

Le chevalier : « D’accord… Quelqu’un d’autre ? Léo ? »

Léo : « Je voudrais bien m’sieur. Mais j’ai pas pu apprendre non plus. C’est mon chat : il a confondu sa litière avec mon cahier d’SVT. Mais faut l’comprendre. Il est dyslésslip le pauvre. »

Le chevalier : « Bien. L’interrogation est reportée à demain. Bon, si nous reprenions ? »

Léo : « On en était à l’araignée-crabe. Tu devais nous expliquer. »

Le chevalier : « Bien. Les araignées sont des Arthropodes c’est à dire qu’elles ont une cuticule faite de chitine qui recouvre leur corps et des pattes articulées. Les Arachnides ont quatre paires de pattes. Comme vous l’avez di, elles ont des chélicères, ce qui en fait des chélicérates. »

Max : « Tu peux expliquer les chélicères s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Ce sont des appendices articulés situés près de la bouche. Ils peuvent prendre la forme de pinces ou de crochets comme chez les araignées. Ces crochets sont reliés à des glandes à venin. »

Max : « Les araignées peuvent nous mordre ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours. Mais je ne les laisserai pas faire 🙂 »

Max : « Et leur venin est dangereux ? »

Le chevalier : « Il doit bien exister quelques espèces dangereuses pour l’Homme mais pas dans les Royaumes que nous inspectons. »

Max : « Elles sont peut être dangereuses pour les petizours… »

Le chevalier : « N’aie pas peur Maxou. »

Léo : « Il suffit de pas s’en approcher et elles pourront pas nous mordre. Il y a d’autres choses à savoir sur les araignées ? »

Le chevalier : « Elles ont des pédipalpes. Ce sont d’autres appendices situés autour des chélicères. Ces appendices ressemblent à des pattes mais ils ne servent pas à la locomotion. »

Max : « Ils servent à quoi ces appendices ? »

Le chevalier : « A vrai dire, je ne sais pas trop. Chez le mâle ils se terminent par des protubérances qui contiennent les organes reproducteurs. »

Léo : « Les mâles araignées ont les organes reproducteurs sur une espèce de pattes qui est pas une patte sur le côté de la bouche ? »

Le chevalier : « Oui mon Léo. »

Léo : « C’est bizarre les araignées. »

Max : « Et chez la femelle ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas. »

Max : « D’accord. Alors les araignées sont des Aranéides. Elles ont des chélicères en crochet et des pédipalpes. Elles fabriquent de la soie pour faire des toiles. Les araignées-crabes font des toiles ? »

Le chevalier : « Elles peuvent en faire mais ne s’en servent pas pour chasser. »

Léo : « Elles chassent comment alors ? »

Le chevalier : « Elles chassent à l’affût. Elles attendent, sur une fleur dont elles prennent la couleur, les quatre pattes avant légèrement écartées comme vous le voyez sur la foto. Et quand une proie passe à leur portée elles l’attrapent, la mordent pour injecter leur venin et attendent que l’intérieur se digère. Ensuite elle n’ont plus qu’à boire le contenu liquide de la proie. »

Max : « Tu as dit ‘dont elles prennent la couleur’. Elles peuvent changer de couleur ? »

Le chevalier : « Oui. Sur des fleurs jaunes elles deviennent jaunes mais blanchissent sur les fleurs blanches. C’est ce qu’on appelle l’homochromie.»

Léo : « Elles font comment pour homochromer ? »

Le chevalier : « Homochromer ? Je ne suis pas sûr que ce verbe existe 🙂 »

Max : « C’est parce que tu parles pas le petitoursien du sud bonome 🙂 »

Le chevalier : « Absolument ! C’est cela ! Je ne parle pas le petitoursien du sud 🙂 Elles fabriquent un pigment jaune qu’elles stockent dans les cellules les plus externes de la peau. »

Léo : « Et pour être blanches ? »

Le chevalier : « Elles concentrent le pigment dans des glandes un peu plus profondes et les cellules superficielles s’enrichissent en guanine blanche. Au bout de quelques jours le pigment jaune est détruit. »

Max : « Et elles doivent en refaire pour redevenir jaunes. Elles changent pas de couleur immédiatement comme les caméléons alors. D’accord. On a compris l’homochromie et la chasse à l’affût. Léo aurais-tu des questions ? »

Léo : « Oui. Pourquoi on les appelle des araignées-crabes ? Et c’est quoi leur nom en scientifique ? »

Le chevalier : « Elles se déplacent latéralement, comme les crabes. Et elles appartiennent à la famille des Thomisidés. Celle-là est Misumena vatia. »

Max : « On sait tout sur les araignées-crabe maintenant. Merci bonome. On va voir les zoisos ? »

Léo : « Non, pas encore ! On sait que les araignées sont des Arthropodes Chélicérates Arachnides. Et l’araignée-crabe appartient à la famille des Thomisidés. Mais il y a quoi entre Arachnides et Thomisidés ? »

Max : « C’est vrai ça ! Bonome, tu nous expliques ? »

Le chevalier : « Ce sont des Aranéides. »

Max : « C’est tout ? »

Le chevalier : « Oui. C’est tout 🙂 »

Max : « Alors allons-y ! »

Léo : « IL Y A DES GRÉBUS ! ET DES PETITS ! Rhoooo, ils sont mignons ! »

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Max : « C’est pas la peine de faire un long exposé sur les grébus. »

Léo : « On l’a déjà fait. »

Max : « On va simplement dire que les petits sont tout neufs. »

Léo : « Ils sortent à peine de leur œuf 🙂 »

Max : « On reconnaît bien le petit dernier 🙂 D’après sa taille je dirais qu’il a éclos il y a pas plus de deux ou trois jours… »

Léo : « On peut rester pour les observer ? »

Le chevalier : « Si tu veux mon Léo. »

Max : « Bon, ça suffit. Avançons. »

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Léo : « D’accord Maxou. On en verra d’autres des petits grébus 🙂 Oh ! Regardez ce gros insecte ! Vous le connaissez ? »

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Max : « Tiens, oui. C’est rigolo, on a vu le même presque au même endroit l’an dernier. Tu te souviens bonome ? »

Le chevalier : « Je me souviens Maxou 🙂 »

Max : « Cette fois je te demanderai pas de mettre la foto du mâle 🙂 »

Léo : « Max, tu me présentes cet insecte s’il te plaît. »

Max : « Bien sûr mon Léo. Tu sais sûrement déjà que c’est un Coléoptère. »

Léo : « Ben oui. Il a une paire d’ailes dures et bien rigides qu’on appelle élytres. Les élytres sont caractéristiques des Coléoptères. Je sais cela. »

Max : « Je m’en doute. Tu révises tout le temps. Je sais pas quoi dire moi. »

Léo : « Tu peux me dire son nom et sa famille. »

Max : « Lucanus cervus, Lucanidés. On l’appelle lucane cerf-volant. Cerf volant c’est parce que le mâle a deux grandes mandibules qui ressemblent aux bois des cerfs. Et on dit cerf-volant parce qu’il vole. Il vole pas beaucoup. J’aimerais bien les voir voler. Mais bonome dit qu’ils le font surtout au crépuscule. Autrefois les enfants les attrapaient et leur mettaient un fil à la patte. Après, ils les faisaient voler. Comme un cerf-volant. C’est d’ailleurs pour cette raison que les amateurs de cerf-volant sont appelés lucanistes. J’en sais pas plus. Bonome, tu peux nous expliquer la famille des Lucanidés s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Les Lucanidés ? Cette famille appartient à la super-famille des Scarabéoïdés. Les antennes des Lucanidés se terminent par des massues constituées de feuillets non-mobiles. Leurs larves sont xylophages ou saproxylophages… »

Max : « Voilà, il recommence… On lui pose une question simple et on comprend pas un mot à sa réponse. Il est terrible ce bonome. TU PEUX PAS FAIRE SIMPLE ? »

Léo : « Et toi tu peux pas t’empêcher de lui crier dessus ! Pauvre bonome ! Les antennes qui se terminent par des feuillets non-mobiles je comprends. Une massue c’est quand ça s’élargit. Et là, c’est élargi parce qu’il y a plusieurs morceaux côte à côté, les feuillets, et que ces feuillets ne peuvent pas bouger les uns par rapport aux autres. »

Max : « Et xylophage ? Tu comprends xylophage peut être ? »

Léo : « Du grékancien xylo qui signifie bois, et phagein qui veut dire manger, se nourrir 🙂 »

Max : « Tu sais ça toi ? Tu parles grékancien ? Il y a pas que bonome qui parle grékancien ? Ça existe vraiment le grékancien ? »

Léo : « Je parle pas le grékancien mais j’aime beaucoup l’étymologie, savoir l’origine d’un mot, d’où il vient, comment il est construit… »

Max : « Ben oui, ça m’étonne pas de toi. Et saproxylophage, tu sais aussi ce que ça veut dire ? »

Léo : « Ben non. Sapro je connais pas. Il faut demander au chevalier. »

Max : « Bonome, tu entends Léo ? Il faut nous expliquer. »

Le chevalier : « Du grec sapros qui signifie pourri. »

Max : « Comme ton humour 🙂 Tu es un sapro-humoriste qui a un sapro-humour et qui fait des sapro-blagues 🙂 »

Léo : « Tiens, ça me fait penser que je connais une sapro-blague que j’avais jamais osé raconter 🙂 »

Max : « Vas-y 🙂 »

Léo : « Savez-vous quel zoiso fait toin-toin ? »

Max : « Toin-toin ? Non. Et toi bonome ? »

Le chevalier : « Non plus 🙂 »

Léo : « C’est le tanard 🙂 »

Max : « Ah oui, quand même… Même si tu nous avais prévenus ça fait bizarre… »

Léo : « 😀 »

Max (au chevalier) : « Et ça te fait rire ! »

Le chevalier : « Oui 😀 »

Max : « Forcément, vu ton sapro-humour… Bon, saproxylophage ça veut dire qui mange du bois pourri. Donc les larves des Lucanidés se nourrissent de bois mort. C’est ça ? »

Le chevalier : « C’est exact. Les larves se développent dans des branches ou des troncs morts puis se transforment en nymphe toujours dans le bois mort. Et c’est comme cela qu’elles passent l’hiver. »

Max : « Elles sont ainsi protégées du froid. »

Le chevalier : « Oui Maxou. Puis, au printemps, l’adulte, ou imago, sort et se reproduit. »

Max : « Tu m’as dit que parfois les mâles se battent pour une femelle. Ils s’attrapent avec leurs grandes mandibules et se jettent dans le vide. »

Le chevalier : « Le plus fort jette effectivement son adversaire dans le vide, ou tente de le retourner. »

Max : « Et le vainqueur peut s’accoupler avec la femelle. Et après ? »

Le chevalier : « La mort suit de peu l’accouplement. Les lucanes adultes se nourrissent peu. Ils peuvent prolonger leur vie en absorbant la sève qui s’écoulent d’arbres blessés… Saviez-vous qu’on nomme la femelle grande biche ? »

Léo : « La biche c’est la femelle du cerf alors c’est pas surprenant. »

Max : « Et on dit grande biche parce qu’il existe une autre espèce de Lucanidés qui s’appelle la petite biche. C’est Dorcus quelque chose. »

Le chevalier : « Dorcus parallelepipedus. »

Léo : « Dis donc, tu connais bien les Lucanidés Maxou. »

Max : « C’est parce qu’on en a vu l’an dernier. Même que le mâle de la petite biche ressemble beaucoup à la grande biche. J’aime bien faire l’insectologie mais je préfère quand même les zoisos. On pourrait pas essayer d’en trouver ? »

Le chevalier : « Si, bien sûr. Allons à l’observatoire le plus proche. »

Max : « Tiens, encore un héron cendré. C’est un adulte. Ça se voit à sa calotte blanche. »

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Léo : « On a plus rien à dire sur les hérons. On a gravé un article spécial sur les hérons. Avec les patapons… »

Max : « Patapon, le petit héron. C’est à cause d’une de tes sapro-blagues qu’on les surnomme les patapons 🙂 »

Le chevalier : « Tu vois que mes blagues ont leur utilité 🙂 »

Max : « Et on s’y est habitués 🙂  Oh ! Regardez les foulques ! »

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Léo : « Fulica atra, Rallidés. Il y a des petits. Ils sont pas très vieux. Chevalier, tu arriverais à estimer leur âge ? »

Le chevalier : « Deux à trois semaines maximum. »

Max : « Pas plus ? »

Le chevalier : « Non, je ne pense pas. Observez les bien. Vous voyez bien qu’elles ont encore leur petites plumes jaunes… »

Max : « Et des moignons d’ailes 🙂 »

Léo : « Et leur crâne rouge est tout déplumé 🙂 »

Le chevalier : « Je crois l’avoir déjà dit mais quand je les vois, je ne peux pas m’empêcher de penser que les oiseaux sont apparentés aux dinosaures. »

Max : « CE SONT des dinosaures ! C’est toi qui me l’as expliqué. »

Léo : « Plus loin il y a une foulque ado ! »

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Max : « Elle mange. Et cette fois elle mange bien des végétos. »

Léo : « C’est normal Max. La foulque est phytophage. »

Max : « Dois-je te rappeler que nous avons vu une foulque manger du poisson ? »

Léo : « C’est vrai. Mais c’était une mauvaise élève. Elle avait pas appris ses définitions et elle avait confondu phytophage et piscivore 🙂 »

Max : « Oulala Léo, il faut que je te raconte ce que j’ai lu dans les copies que bonome a corrigé ! Un élève a écrit qu’un nécrophage mange des nécres et un autre qu’un granivore se nourrit de crânes ! »

Léo : « C’est pas possible ! »

Max : « Si si ! A la place de bonome j’aurais demandé à l’élève de m’apporter des nécres, pour goûter 🙂 Et le granivore qui se nourrit de crânes j’ai fini par comprendre. C’est parce qu’ils étudient les pelotes de régurgitation des rapaces. Dedans, on trouve des crânes de petits mammifères. Alors de granivore à crâne… »

Léo : « Rholala ! Alors qu’un nécrophage mange des cadavres et qu’un granivore se nourrit de graines ! C’est pas difficile quand même ! Tu vois Maxou, c’est pour ça que je voudrais pas être maître-assistant à la schola. Les élèves ont la chance d’avoir des bons maîtres et ils apprennent même pas leurs leçons. Et après, ils connaissent rien du tout. »

Max : « Certains, c’est vrai. Mais il y en a qui sont contents d’apprendre. Tu devrais les voir. C’est beau un élève qui progresse. Mais bon… Je crois que je vais pas continuer à être maître-assistant. Il y a trop de travail. Il faut préparer, corriger, réunionner… Je vais me consacrer un peu plus à mon blog l’an prochain. Bon, il y a pas des zoisos ici. On avance. »

Léo : « Oh ! Encore un insecte ! C’est la journée de l’insectologie 🙂 C’est un Odonate. »

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Max : « Et là ! Il y en a un autre ! Bonome, c’est l’occasion de réviser les Odonates. Il y a les messieurs et les demoiselles. Bonjour mademoiselle 🙂 »

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Léo : « Les demoiselles sont plus fines que les messieurs. »

Max : « Oui Léo. Bonome, tu peux redonner les noms en scientifique ? Faire la classification des Odonates et identifier ces deux là. S’il te plaît. »

Le chevalier : « Si Léo est d’accord. »

Léo : « Bien sûr que je suis d’accord ! Moi aussi je veux tout connaître des Odonates. »

Max : « Alors au travail mon bonome. Nous t’écoutons. »

Le chevalier : « Puis-je mettre les deux photographies côte à côte ? »

Max : « Tu peux ! »

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Le chevalier : « Comme l’a fait remarquer notre Léo, les demoiselles, à gauche, sont plus fines que les messieurs, à droite. Mais cela ne doit pas bien se voir sur les fotos qui n’ont pas d’échelle. Il y a d’autres différences. La plus évidente est la position des ailes au repos. Vous voyez que la demoiselle replie ses ailes le long du corps alors que chez les messieurs elles restent ouvertes et donc perpendiculaires au corps. »

Max : « Ben oui, ça on le voit. Quoi d’autre ? »

Le chevalier : « La base de l’aile postérieure. Elle est identique à celle de l’aile antérieure chez les demoiselles alors qu’elle est plus large chez les messieurs. »

Léo : « D’accord. Y a t-il autre chose encore ? »

Le chevalier : « Les yeux. Ils sont nettement séparés chez les demoiselles alors qu’ils se touchent chez les messieurs. »

Max : « On voit ça. Dis, tu pourrais pas faire un tableau pour résumer ? Comme ça Princesse comprendra mieux. Et tu ajoutes les noms en scientifique que personne connaît à part toi pour dire demoiselles et messieurs. »

Léo : « Maxou, tu as oublié de dire s’il te plaît ! »

Max : « S’il te plaît mon bonomou 🙂 »

Base de l’aile antérieure

Yeux

Ailes au repos

Demoiselle

Identique à l’antérieure

Nettement séparés

Fermées

Zygoptères

Messieurs

Plus large que l’antérieure

Jointifs

Étalées

Anisoptères

Max : « Merci mon bonomou 🙂 »

Léo : « Bien. Maintenant que nous connaissons la subdivision principale des Odonates tu peux nous présenter les deux espèces que nous venons de rencontrer. On commence par l’Anisoptère. »

Max : « Comment tu vas faire ? Tu as pris ton beau livre d’Odonates ? »

Le chevalier : « Non, je n’y ai pas pensé. Et je ne peux pas prendre tous nos beaux livres à chaque inspection 🙂 »

Max : « Ben non, oulala ! Il te faudrait une bibliothèque à roulettes ! On pourrait utiliser la planche à roulettes de Samuel de Champlain ! »

Le chevalier : « Et vous la pousseriez à chaque inspection ? »

Max : « Avec nos petites pattes ? Çavapalatête ! »

Le chevalier : « Alors je fais de tête. Nous vérifierons ce soir dans la cabane. Bien bien bien… L’abdomen est rouge… Je ne vois pas de triangle anal… Le triangle des ailes antérieures… Où est-il celui-là ? … LÀ ! Constitué de deux cellules, tourné vers l’arrière… Et l’individu est perché. Il se perche, c’est un percheur 🙂 J’ose affirmer que cet individu appartient à la famille des Libellulidés. »

Max : « Il est fort mon bonome 🙂 »

Léo : « Nous attendons la suite 🙂 »

Le chevalier : « J’y viens… Laissez moi observer… 8 nervures transverses anténodales… »

dessin-nervure1

Max : « Késkidi ? »

Léo : « Chuuuut ! Laisse le réfléchir ! »

Le chevalier : « … Mmmmm… apparemment il n’y a qu’une seule rangée de cellules au-dessus de la nervure radiale supplémentaire… »

Max (à Léo) : « Tu comprends quelque chose ? »

Léo : « Non, mais il faut pas l’interrompre quand il est comme ça. »

Le chevalier : « C’est un Sympétrum ! »

Max : « Ce nom me dit quelque chose… on en a déjà vu ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

Léo : « D’accord. Tu es arrivé au nom de genre. Et l’espèce ? Tu peux trouver l’espèce ? »

Le chevalier : « Je peux essayer… Mmmmmmmm… »

Max : « Il est bizarre quand il Mmmmmm. »

Léo : « Moi j’aime bien. Il a les sourcils froncés et il se gratte la tête. Le monde pourrait s’effondrer il s’en rendrait même pas compte 🙂 »

Le chevalier : « Ai-je signalé la tâche jaune à la base des ailes ? »

Max : « Ben non ! Pfff ! Bonome, quand même ! La tâche jaune ! »

Léo : « Tu te moques de lui 🙂 C’est pas gentil. »

Le chevalier : « Pas grave… Les pattes sont entièrement noires n’est ce pas ? »

Max : « Euh… oui oui ! »

Le chevalier : « C’est bien ce que je pensais 🙂 C’est un sympétrum sanguin, Sympetrum sanguineum, Libellulidés. »

Max : « Bravo bonome ! Et il est rare le sympétrum sanguin ? »

Le chevalier : « Non, il est très courant. »

Léo : « C’est bien quand même. Et l’autre ? Le Zygoptère ? Tu le connais ? »

Le chevalier : « Je reprends la foto… Mmmmm… »

Max : « Il est reparti… »

Léo : « Max, il fait ça de tête. Tu te rends compte ? »

Max : « Ben c’est mon bonome. »

Léo : « Et ça t’impressionne plus ? »

Max : « Ça fait un an que je le vois faire. Tu peux lui demander ce que tu veux en sciences naturelles… Il se gratte la tête en fronçant les sourcils. Il Mmmmmm et il te répond. Hopla ! Et si il sait pas il hypothèse… Tu avances dans ta détermination bonome ? »

Le chevalier : « Oui oui… Les ailes ne se voient pas bien sur la foto mais elles sont pétiolées et il n’y a que deux nervures transverses anténodales. »

Max : « J’allais le dire 🙂 »

Le chevalier : « Oui, tout le monde sait ça… Le ptérostigma est clairement en losange… La cellule discoïdale devrait être en trapèze… Où est-elle ? … Oui, c’est ça… Cellule discoïdale en trapèze ! C’est la famille des Coenagrionidés ! »

Max : « Tu aurais pu me le demander : on aurait gagné du temps 🙂 »

Léo : « Max ! Tu exagères ! »

Max : « Il entend même pas ! Il est parti dans sa tête ! Il a une bibliothèque dedans. Quand il est comme ça, c’est qu’il a choisi un livre dans la bibliothèque de sa tête. Il s’est installé dans un fauteuil et il tourne les pages en l’étudiant. Il entend plus rien. Tiens regarde ! Bonome, Princesse est là ! »

Le chevalier : « C’est bien Maxou… Mais l’absence de tache postoculaire et les yeux rouges me font plutôt penser au genre Erythromma… »

Max (à Léo) : « Tu vois ! Il est dans sa tête. C’est le seul bonome au monde qui peut être dans sa tête 🙂 »

Le chevalier : « Les bandes antéhumérales vertes sont bien visibles. Je dirais que c’est… »

Max : « Un agrion au corps vert 🙂 Je sais 🙂 »

Le chevalier : « Bravo Maxou ! »

Léo : « Tu le savais depuis le début ? »

Max : « Oui 🙂 Bonome, tu me l’a présenté l’an dernier au Royaume des Sternes. Je me souviens plus de son nom en scientifique mais tu m’avais dit que c’est la seule espèce au corps bleu et aux yeux verts. »

Le chevalier : « Ce qui n’est pas tout à fait exact : il y a aussi la naïade aux yeux rouges. Mais elle n’a pas les bandes antéhumérales vertes. »

Max : « Tu peux me rappeler le nom en scientifique s’il te plaît ? Je vais essayer de le retenir cette fois. »

Le chevalier : « Max, tu m’impressionnes. Erythromma viridulum, Coenagrionidés. … C’est bizarre, j’ai l’impression d’avoir entendu parler de Princesse… »

Max : « Tu as dû rêver… Qui aurait parlé de Princesse alors que tu étais en pleine détermination odonatesque ? »

Le chevalier : « Tu dois avoir raison… Je vais pas bien dans ma tête moi. Il faudrait que je mette ma casquette… »

Max : « J’arrête pas de te le répéter ! ‘Mets ta casquette bonome ! Tu as le cerveau qui fond !’ Mais non, tu t’obstines ! Voilà où ça te mène ! Tout ça parce que monsieur est coquet et qu’il aime bien être bronzé !… »

Léo : « Max, tu exagères vraiment 🙂 Oh ! Le bel insecte que voilà ! »

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Max : « Oh oui ! Bonome, tu le fotoes et tu nous le présentes. »

Le chevalier : « Arthropodes, Insectes, Coléoptères, Scarabéoidés. »

Max : « Oui, tout ça on connaît. La suite s’il te plaît. »

Le chevalier : « Les antennes sont en massues glabres et luisantes. On voit bien les éperons portés par les tibias postérieurs. Les griffes postérieures sont divisées en deux et sont aussi longues que les tarses alors qu’aux pattes intermédiaires les griffes sont simples. J’en ai assez dit pour affirmer que cette espèce appartient à la sous-famille des Cétoninés. »

Max : « Cétoninés ? … Cétoninés… Ça me dit quelque chose les Cétoninés… La cétoine dorée ! La cétoine dorée est un Cétoniné. On en a vu au Royaume de Rien du Tout ! »

Léo : « Le Royaume de Rien du Tout ? »

Max : « Oui, c’est un Royaume où bonome m’a emmené qu’une seule fois. Si tu veux voir du rien du tout, on peut y aller si tu veux. »

Léo : « Mais vous avez pas vu que du rien du tout si vous avez rencontré la cétoine dorée. »

Max : « C’est pas faux… Disons qu’on a vu beaucoup de rien et quelques zanimos. Si je me souviens bien, on a vu Martin, des grébus et un zoiso jaune que je me souviens plus lequel. Et puis quelques insectes… Mais surtout du rien du tout. Des heures de rien du tout ! »

Léo : « Je crois que nous y sommes allés ensemble. Le zoiso jaune c’était avec moi. J’avais proposé le tarin des aulnes, Carduelis spinus, Fringillidés. On peut revenir à notre Cétoniné. »

Max : « Non ! Avant il faut que je dise qu’on a vu le drap mortuaire aussi. Il ressemble à la cétoine dorée mais il est noir avec des tâches blanches. Lui, on l’a vu au Royaume des Sternes. »

Le chevalier : « C’est vrai. Oxythyrea funesta. Alors revenons à ce bel insecte. Il est jaune et noir. »

Max : « Il imite les hyménoptères à aiguillons comme les guêpes, les abeilles, les frelons… Il fait peur à ses prédateurs alors qu’il pique même pas. C’est le mimétisme aposématique. »

Le chevalier : « Mon Maxou, tu m’impressionnes vraiment aujourd’hui 🙂 Rappelons quand même que le mimétisme c’est de l’imitation et l’aposématisme, c’est prévenir ses prédateurs d’un danger en portant des couleurs particulières souvent bien visibles. Alors, notre insecte… C’est la trichie commune, Trichius rosaceus, Scarabéoïdés, Cétoninés. »

Max : « Tu expliques pas plus ? Tu passes de la sous-famille au nom d’espèce, sans explication ? »

Le chevalier : « Oui, les scientifiques entre eux parlent de détermination ‘à la gueule’. »

Max : « Ils sont grossiers les scientifiques entre eux ! »

Léo : « Oui, mais l’expression est très compréhensible. »

Le chevalier : « D’accord avec toi mon Léo 🙂 Je pourrais préciser qu’il existe une autre espèce de trichie : la trichie fasciée, Trichius fasciatus. Chez cette dernière, les deux tâches noires au sommet des élytres se rejoignent. »

Max : « On peut pas les confondre alors. »

Le chevalier : « Normalement non. »

Le chevalier : « Les trichies se nourrissent de pollen. »

Max : « Il y a un mot pour dire ‘qui se nourrit de pollen’ ? »

Le chevalier : « Pas à ma connaissance… pollenivores peut être. Ou plutôt palynivore… Puisque nous parlons des Cétoninés je ne peux m’empêcher de vous raconter l’histoire du pique-prunes, Osmoderma eremita. »

Max : « Il pique les prunes le pique-prunes ? »

Le chevalier : « Oui, et il est très fort ! »

Léo : « Pourquoi dis-tu cela ? »

Le chevalier : « C’est une espèce protégée au niveau national et son habitat est également protégé par une directive européenne. Il y a quelques années, un projet d’autoroute reliant Le Mans à Tours a été lancé. Or ce projet nécessitait de raser un bois, ou une forêt, dans laquelle vivait l’une des rares populations de pique-prunes de France. Quand les associations de défense de la nature l’ont su, elles se sont mobilisées et ont obtenu le détournement de l’autoroute. »

Léo : « Ça c’est une bonne nouvelle ! »

Max : « Le pique-prunes a vaincu les bulldozers ! Il est fort le pique-prunes 🙂 »

Léo : « Dites, vous pensez qu’on va voir des zoisos quand même ? »

Max : « On y a va Léo, on y va ! Bonome va bien nous en trouver. N’est ce pas bonome ? »

Le chevalier : « Ben oui, je parle le zoiso alors je vais leur demander de venir pour mes petizours 🙂 »

Max : « Tu reconnais enfin que tu parles le zoiso ! »

Le chevalier : « Pfff !!! »

Léo : « Je sais pas si il a demandé aux zoisos de venir mais il y a des bernaches du Canada. »

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Max : « Brenta canadensis, Anatidés. »

Léo : « C’est une famille. Il y a des bernachons mais ils sont déjà grands. »

Max : « Ils ressemblent aux adultes. »

Léo : « Ben oui. On aurait dû venir le mois dernier pour les voir tout petits. »

Max : « Il pleuvait tout le temps Léo. On pouvait pas… »

Léo : « Je sais. C’est pas grave. Il y a eu des petits et c’est le principal. Les bernaches du Canada vont bien. »

Max : « Elles sont pas éradiquées ! »

Léo : « Les petits ont la tête sous l’eau. Ils mangent. »

Max : « J’espère qu’ils ont bien appris leurs leçons et qu’ils savent qu’ils sont phytophages. Ils sont bien phytophages bonome ? »

Le chevalier : « Il me semble bien. Mais certains Anatidés mangent des petits mollusques ou de petits crustacés parfois. »

Max : « Alors ils sont omnivores. »

Léo : « Maxou, c’est mieux de dire phyto-zoophage. Chevalier, comment appelle-t-on un zanimo qui se nourrit de mollusques ? »

Le chevalier : « C’est un malacophage. Sauf si l’animal ne se nourrit que d’escargots. Dans ce cas il est molluscivore. »

Max : « Nous, on est chocolatophages 🙂 »

Le chevalier : « Chose que je ne m’explique pas. Comment une peluche peut-elle se nourrir ? Et de chocolat en plus ! »

Max : « On a pas besoin de manger. C’est juste de la gourmandise 🙂 Miam le chocolat 🙂 »

Le chevalier : « Je comprendrai peut être un jour… »

Léo : « Chevalier, le zoiso qui est sur la branche, là, c’est un pouillot ? »

Max : « On connaît rien du tout aux pouillots 🙁 Et en plus il s’en va ! »

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Le chevalier : « Disons que c’est un pouillot du genre Phylloscopus. »

Max : « On est même pas sûrs que c’est vraiment un pouillot ! »

Léo : « On a qu’à dire que c’est une hypothèse. Nous supposons que c’est un pouillot du genre Phylloscopus. »

Max : « D’accord. Comme ça je veux bien. On va voir à l’autre observatoire ? »

Le chevalier : « Nous sommes là pour ça. »

Léo : « En plus on a le temps ! C’est les Grandes Vacances ! Tu as pas de copies à corriger chevalier. »

Le chevalier : « Non, mais des cours à préparer… »

Max : « Tu feras plus tard. On zoisote pour le moment. »

Léo : « J’aime beaucoup ce paysage. … Dites, il y aurait pas des grébous là-bas ? »

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Max : « Il a des superzieux philoléo 🙂 Bonome, tu zoomes et tu nous montres. »

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Max : « Il y a un adulte avec ses petits 🙂 »

Léo : « Il faut dire le nom en scientifique de grébou. »

Max : « Tachybaptus ruficollis, Podicipédidés. »

Léo : « Ils sont mignons les petits. »

Max : « Oh ! Regarde ! L’adulte ploufe ! »

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Léo : « Il a ploufé pour trouver du manger pour ses petits. Il y en a combien des petits ? Vous avez réussi à le compter ? »

Max : « Bonome, fotoe. »

Max : « Merci bonomou 🙂 »

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Léo : « Alors ? Il y en a combien ? »

Le chevalier : « J’en compte cinq 🙂 »

Max : « CINQ PETITS ! RHOLALA ! »

Léo : « Pauvres parents ! Ils vont devoir tout ploufer pour nourrir ces petits estomacs perpétuellement vides ! »

Max : « On reste un peu pour les regarder ? »

Le chevalier : « Si tu veux Maxou 🙂 »

Léo : « Tiens, pour une fois tu demandes pas si je suis d’accord… »

Le chevalier : « Observer des oiseaux. Ai-je besoin de demander si tu es d’accord ? »

Léo : « Tu me connais bien chevalier 🙂 »

Le chevalier : « Toi aussi tu es mon petitours Léo 🙂 »

Max : « Le grand chevalier pas Scolopacidé et ses deux petizours 🙂 »

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Le chevalier : « Bon, mes petizours, nous n’allons quand même pas passer la journée à observer des grébous nourrir leurs petits. »

Léo : « Je crois que je pourrais, moi 🙂 »

Max : « Ça m’étonne pas de toi 🙂 Bonome, tu veux continuer l’inspection ? »

Le chevalier : « Oui, continuer un peu… »

Max : « Tu vas pas tarder à vouloir rentrer, toi. »

Léo : « Maxou, il faut que tu sois cohérent. Parfois tu as peur qu’il veuille plus jamais rentrer et qu’il redevienne sauvage et d’autres fois tu ronchonnes parce qu’il veut rentrer… »

Max : « Je ronchonne même pas ! C’est pas vrai ! »

Léo : « D’accord, pardonne-moi. »

Max : « Regarde Léo ! Encore des insectes ! Ils sont in copula ! »

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Léo : « C’est la saison des petits ! Tu connais ces insectes ? »

Max : « Oui, j’en ai déjà vu. Ils sont souvent nombreux sur les Apiacées. »

Léo : « Les Apiacées ? »

Max : « C’est une famille de plantes à fleurs. Leurs fleurs sont disposées en ombelles. Ce sont souvent des plantes aromatiques. Les zoms en mangent certaines comme la carotte, le panais, le fenouil, le cerfeuil, l’anis vert, la coriandre, le persil… Mais il faut faire attention à la grande ciguë. »

Léo : « Pourquoi ? »

Max : « Elle est très toxique la grande ciguë, oulala ! Il faut pas la toucher la grande ciguë, surtout pas, sinon après tu es tout mort. »

Léo : « Et comment on la reconnaît la grande ciguë ? »

Max : « Je sais pas. Il faut demander à bonome. »

Le chevalier : « Je ne sais pas trop la reconnaître. Elle me fait peur alors j’évite les Apiacées. »

Max : « Tu as peur d’une plante ? »

Le chevalier : « Elle est mortelle ! Elle a tué Socrate ! »

Max : « Socrate ? C’était un de tes amis ? »

Le chevalier : « C’était un philosophe né en -469 et mort en – 399 à Athènes. »

Max : « C’est un grékancien de la Grèce Ancienne 🙂 Et il est mort de la ciguë ? »

Le chevalier : « Oui, accusé de pervertir la jeunesse et d’adorer de faux dieux, il fut condamné à boire la ciguë. »

Max : « Et il pervertissait la jeunesse et adorait de faux dieux ? »

Le chevalier : « Non. »

Max : « Alors on l’a condamné injustement ! Et toi tu as rien fait pour sauver ton ami ! »

Le chevalier : « Max… Il n’aurait rien voulu faire pour éviter la mort. Ses amis lui ont proposé de l’aider à fuir. Il a refusé. Il était intègre, honnête… Sa fuite aurait donné raison à ses accusateurs. »

Max : « Pourquoi ? »

Le chevalier : « Parce qu’il enseignait qu’il ne fallait pas avoir peur de la mort. Selon lui, l’âme vient du Monde des Idées. Elle se trouve bloquée dans un corps pendant toute la vie de l’individu. L’âme a en elle toute la Connaissance. Mais, piégée dans le corps qui la limite, elle ne peut exprimer cette Connaissance. Selon Socrate, l’apprentissage n’est qu’une réminiscence. »

Léo : « Ça veut dire quoi ? »

Le chevalier : « Un retour à la surface en quelque sorte. »

Léo : « Je comprends. Après la mort, l’âme retourne dans le Monde des Idées. Elle est libérée. Alors c’est vrai que, vue comme cela, c’est pas grave la mort. Et si il enseignait ça, il pouvait pas se sauver au moment de mourir. »

Max : « Et il a été ciguté 🙂 »

Le chevalier : « Ciguté ? »

Max : « Petitoursien du nord 🙂 »

Le chevalier : « D’accord 🙂 »

Max : « J’aime beaucoup tes amis grékanciens : Bias de Priène, Socrate. C’est dommage qu’ils soient tout morts. »

Léo : « Oui. Je les aurais bien rencontrés. Bon, on revient à l’insectologie ? »

Max : « C’est un téléphore fauve, Rhagonicha fulva, Cantharidés. »

Léo : « Oh ! Regardez l’odonate ! Il est tout mort ! »

99-51-un-leste-vert-tout-mortMax : « Tu refais pas toute la détermination bonome. On sait que c’est un zygoptère. Tu nous expliques juste qui c’est et pourquoi il est tout mort comma ça. »

Le chevalier : « C’est tout ? »

Max : « Tu veux savoir autre chose Léo ? »

Léo : « Non. Mais je pense qu’il pensait à autre chose quand il a dit ‘c’est tout’ 🙂 »

Max : « S’il te plaît mon bonomou 🙂 »

Le chevalier : « Oui mon Maxou 🙂 C’est un leste vert, Lestes viridis, Lestidés. Je pense que c’est une enveloppe vide, reste du repas d’une araignée-crabe. »

Max : « Une araignée-crabe comme on a vu tout à l’heure ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « La petite araignée-crabe a réussi à attraper une demoiselle vert-métallisé. Et elle a tout mangé ! »

Léo : « Gloub la demoiselle ! Chevalier, je suis fatigué moi. »

Le chevalier : « Veux-tu pocher ? »

Léo : « Oui, mais je voudrais surtout rentrer et aller dormir. »

Max : « Déjà ? Mais il est même pas tard. »

Léo : « Je sais Maxou. Faut pas m’en vouloir si je suis fatigué. »

Max : « Ben non. Bon bonome, il faut rentrer si Léo veut aller dodoer. »

Le chevalier : « Je vous montre quand même la petite biche 🙂 »

Léo : « Oh oui ! Il y en a une ? »

Max : « Oui, juste là. »

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Léo : « Alors si j’ai bien compris c’est un autre Lucanidé. Il s’appelle Dorcus parapépidus. »

Max : « C’est pas plutôt Dorcus paralépipadus ? »

Le chevalier : « Dorcus parallelepipedus. »

Max : « Petite biche, c’est bien aussi 🙂 Allez, cette fois, on rentre. »

Et on est retournés à notre monture en pochant. Léo s’est endormi mais je lui ai quand même gratté le front. Je l’aime beaucoup Léo. En arrivant à notre cabane, bonome est allé coucher Léo tout de suite, sans le réveiller. Et on est restés tous les deux. On a papoté, regardé les fotos du jour, re papoté, chahuté… Puis il m’a couché aussi. Et j’ai fait de très beaux rêves. J’ai même rêvé de toi Princesse 🙂 Et de zoisos, évidemment.

Je t’embrasse Princesse, mais je te dirai pas comment on va 🙂

Continuer la promenade

98 – Le cadeau

Samedi 25 Juin, An III

Le chevalier : « Max ! Léo ! Pouvez-vous venir s’il vous plaît ? »

Léo : « On arrive ! »

Max : « On est là ! »

Le chevalier : « Mes petizours, il faut que je vous parle. Surtout à toi Maxou 🙂 »

Max : « Je sais 🙂 »

Le chevalier : « Tu sais ? »

Max : « Ben oui, je sais. J’étais là moi aussi 🙂 Il est où mon cadeau ? »

Le chevalier : « Quel cadeau ? Pourquoi aurais-tu un cadeau aujourd’hui ? »

Max : « Bonome, mon petit bonome, mon bonomou 🙂 Puis-je avoir mon cadeau ? »

Le chevalier : « Non, vraiment, je ne vois pas pourquoi tu aurais un cadeau 🙂 »

Max : « Mon tout petit bonome, on est le 25 Juin aujourd’hui, alors tu dois me faire un cadeau. Allez, offre-le moi 🙂 »

Le chevalier : « Léo, sais-tu ce que nous aurions à fêter aujourd’hui ? »

Léo : « Moi ? Non. Je vois pas 🙂 »

Max : « BONOME ÇA SUFFIT ! TU M’OFFRES MON CADEAU IMMÉDIATEMENT ! »

Léo : « Tiens, Maxou s’énerve. Calme-toi Max. Respire profondément. Caaalme ! »

Max : « Bonome, tu aurais pas oublié quand même ? Pas toi ! C’est pas possible. C’est notre anniversaire aujourd’hui. Ça fait juste un an que tu es venu me chercher au château et que je t’accompagne partout. Tu as oublié ? »

Le chevalier : « Non Maxou, je n’ai pas oublié. C’est pour cela que je voulais te parler. Tiens, regarde ton cadeau 🙂 »

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Léo : « Max, pourrais-tu remettre ta mâchoire en place s’il te plaît ? Elle traîne sur le bureau 🙂 »

Max : « Tu as vu ça Léo ? »

Léo : « Oui, j’ai vu. C’est pour toi Maxou 🙂 »

Max : « Tu étais au courant ? »

Léo : « Oui, le chevalier m’a montré ton cadeau hier. Il se demandait si il te plairait 🙂 »

Max : « Tout ça de chocolat… Rhoooo… »

Léo : « J’attendais ta réaction avec impatience 🙂 »

Max : « Rholala… Tout ça de chocolaaaat… On va partager mon Léo ! C’est pour nous deux ! Rhoooo… Merci bonome ! Tu mérites un gratouillis 🙂 »

Le chevalier : « Merci Maxou 🙂 »

Max : « Tu peux le déballer s’il te plaît ? »

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Max : « Rholala ! Rhoooo… Tout ça de chocolat ! Tu te rends compte Léo ! »

Léo : « Je me rends compte que tu es carrément monté sur le chocolat et que tu ne vas pas tarder à être malade 🙂 »

Max : « Rholala ! La chance… »

Léo : « Et en plus, tu me piques mes expressions 🙂 »

Max : « On peut en prendre un peu tout de suite ? Pour goûter ? »

Le chevalier : « C’est à vous. Vous n’avez pas à me demander la permission d’en prendre. »

Léo : « Si ! C’est toi qui nous la donnes. Sinon Max va tout manger en trois jours et il va être malade. Il est pas raisonnable avec le chocolat, tu sais bien. »

Le chevalier : « Bonne idée mon Léo. Vous avez le droit de goûter le chocolat et la pâte d’amande et ensuite je range. »

Léo : « Tu veux quelque chose ? »

Le chevalier : « Volontiers 🙂 Je prendrais bien un petit morceau de pâte d’amande. Merci Léo. »

Max : « Bonome. »

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

Max : « Moi aussi j’ai un cadeau pour toi 🙂 »

Le chevalier : « C’est vrai ? »

Max : « Oui mon bonome 🙂 Je t’ai écrit un petit quelque chose. Rien que pour toi. »

Le chevalier : « Je suis touché. Tu me montres ? »

Max : « Non, je te récite…

Sonnet pour mon bonome.

Un jour un chevalier est venu me chercher

pour aller inspecter le Pays des Zoisos.

Même au bord de la mer, nous avons gambadé.

C’est là qu’il m’a gâté : j’ai eu un sacado 🙂

Puis il est arrivé, mon doux cousin Léo,

Que la belle Princesse, nous avait envoyé.

Et il y eut Crozon et des amis nouveaux,

le vent, les korrigans en plus des Laridés.

Ça devait arriver, un jour il est tombé.

Il s’est cassé l’épaule et Léo a pleuré.

Mais il s’est réparé et s’est vite remis.

Alors pour inspecter, nous sommes repartis.

Plus qu’un chevalier, c’est un grand gentilhomme.

Je suis son petitours et lui c’est mon bonome.

Le chevalier : « … »

Max : « Ça t’a plu ? »

Le chevalier : « Oui… Beaucoup… Je ne m’y attendais pas… »

Léo : « Tu as les yeux tout rouges 🙂 »

Le chevalier : « Oui, je suis très ému. »

Max : « Alors ça t’a plu 🙂 Et si on se chocolatait pour fêter nos un an ? »

Léo : « Oui 🙂 Mais pas trop quand même ! »

Quelques jours plus tard…

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Le chevalier : « Vus ! Et j’ai des preuves ! Je vous ai fotoés en train de commettre votre larcin ! »

Max : « On larcinait même pas ! »

Le chevalier : « Je vous ai vu voler un œuf ! Il est là, juste devant vous ! »

Max : « C’est pas grave un œuf ! »

Le chevalier : « Qui vole un œuf, vole un bœuf ! »

Max : « Oh zutalor ! Avec les garde-bœufs qui font pas leur travail et qui gardent des moutons ou du rien du tout ! »

Léo : « On volera jamais un bœuf chevalier, c’est promis. »

Max : « Même si il y a pas de garde-bœufs. Toute façon, c’est trop gros un bœuf… »

Le chevalier : « Je t’ai entendu Maxou ! »

Max : « Pfff… Et c’est pas du vol ! Il est à nous le chocolat ! »

Le chevalier : « Alors régalez-vous 🙂 »

Encore plus tard…

Le chevalier : « Mais ! Que faites-vous ? »

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Max : « On couve les œufs ! »

Le chevalier : « Vous couvez les œufs en chocolat ? »

Max : « Ben oui ! Comme ça un poussin en chocolat sortira de l’œuf et après on aura un groooos zoiso en chocolat 🙂 »

Le chevalier : « Et tu mangerais un zoiso ? »

Max : « Ah ben non 🙁 Même en chocolat, je mangerais pas un zoiso moi. Léo, on peut arrêter de couver ! »

Toujours plus tard…

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Le chevalier : « Vous voilà endormis dans le nid ! »

Max : « Oui, c’est notre petit nid douillet 🙂 »

Léo : « On en profite. On se repose. »

Max : « Puisqu’on peut pas aller aux zoisos. »

Léo : « On vit comme des zoisos. »

Max : « Dans un nid 🙂 »

Le chevalier : « Vous allez sentir le chocolat. »

Max : « C’est plutôt une bonne nouvelle 🙂 »

Le chevalier : « Et donc, vous n’allez pas manger le nid. »

Max : « Ben si. On t’attendait pour s’y attaquer 🙂 »

Miam le chocolat 🙂

Continuer la promenade

97 – Les sternes du Grand Étang

Un autre jour dans la cabane du chevalier…

Max, renfrogné, est assis dans le fauteuil du chevalier…

Léo : « Qu’est ce que tu fais Maxou ? »

Max : « Rien… »

Léo : « Tu fais rien ? »

Max : « Non, rien du tout… »

Léo : « Viens, on va graver l’article sur les Sternes du Grand Étang. »

Max : « Pas envie… »

Léo : « Allez, viens ! »

Max : « J’ai pas envie de travailler. J’ai envie de rien… »

Léo : « Mais si, allez ! »

Max : « Pas envie… »

Léo : « On va demander à bonome de nous aider. »

Max : « Mmmmm… »

Léo : « On s’installera sur ses genoux. Et tu sais comment il est avec ses petizours 🙂 »

Max : « Mouai… »

Léo : « Il va nous câliner, nous gratouiller… Il va dire des bêtises pour nous faire rigoler 🙂 Et puis on le chatouillera. On pourrait même faire la bagarre tous les trois 🙂 »

Max : « Pas envie de le lui demander… »

Léo : « Je peux le faire moi si tu veux. »

Max : « Je serais curieux de voir ça… »

Léo : « D’accord 🙂 BOOONOOOOME ! AMÈNE-TOI EN VITESSE ! ON A BESOIN DE TOI ! »

Max : « Mouai, pas mal… »

Léo : « ET DÉPÊCHE TOI SINON ON TE COUPE LES OREILLES EN POINTE ! »

Max : « Déjà fait… »

Léo : « Quoi ‘déjà fait’ ? »

Max : « Ses oreilles… Elles sont déjà coupées en pointe. Mais c’est bien essayé. J’apprécie les efforts 🙂 »

Le chevalier : « Un petitours m’a appelé ? Ça ressemblait au style de Max mais avec la voix de Léo 🙂 »

Léo : « TU EN AS MIS DU TEMPS ! »

Le chevalier : « Tiens, aujourd’hui c’est Léo qui me crie dessus 🙂 »

Léo : « Ouiiii 🙂 Max en avait pas envie 🙂 »

Le chevalier : « D’accord 🙂 Et que puis-je pour vous ? »

Léo : « On voudrait que tu nous aides à graver l’article sur les sternes du Grand Étang. S’il te plaît. »

Le chevalier : « Vous me criez dessus et ensuite vous dites s’il te plaît 🙂 Vous êtes étranges tous les deux. »

Max : « Hé ! Ho ! J’ai pas crié moi ! Et je te rappelle que toi, tu repousses l’étrange aux limites du bizarre, alors ça suffit ! »

Le chevalier : « Mon Léo, notre Maxou serait-il ronchon ? »

Léo : « Il est, apparemment, de très méchante humeur 🙂 »

Le chevalier : « C’est bien ce qu’il me semble en entendant son ton »

Léo : « Souhaitons donc qu’il ne le soit plus dans une heure. »

Max : «  Allez-vous donc tous deux, pendant longtemps encore, m’agacer les tympans avec vos vilains vers ! »

Léo : « C’est par un grand hasard mon cousin, que nous fîmes terminer chaque phrase par ces odieuses rimes. »

Max : « Et bien si vous cessiez je vous en saurais gré… »

Léo : « Et alors pour te plaire nous cessons de le faire 🙂 »

Max : « Pourrions-nous s’il vous plaît commencer à graver ? »

Léo : « Mais pour pouvoir graver mon cousin, il nous faut avoir choisi d’abord, il me semble, les fotos ! »

Max : « Et parmi des centaines nous devons faire le tri ! Et pour pouvoir finir, commençons je vous prie. »

Quelques minutes plus tard…

Léo : « Voilà le choix est fait et nous pouvons graver ! »

Max : « C’est de la vie des sternes dont nous allons parler. Mais par quel aspect allons nous commencer ? »

Léo : « De la reproduction cela me semble clair ! »

Max : « Et c’est l’introduction qu’il va nous falloir faire ! Bonome, ô mon bonome, pourrais-tu nous aider et de tes connaissances vas-tu nous éclairer ? »

Le chevalier : « C’est dans ce but là que vous avez crié et qu’on vous entendit de toute la forêt 🙂 Pardonnez-moi amis si je vous contrarie, mais des sternes jolies, nous ne dirons la vie. Seule la reproduction sera abordée et ce sera, je crois, un très bel exposé. »

Max : « Il est vrai chevalier, que nous vîmes seulement divers événements proches de l’accouplement. »

Léo : « Commençons tout d’abord par une scène que j’adore ! Quand le mâle s’approche et qu’on sort de ta poche ! »

Max : « Mon cousin, doucement ! Il me semble qu’avant, chacun des partenaires va sa toilette faire ! Nous avons de fotos bien plus qu’il nous en faut ! »

Léo : « Mettons-en mais pas trop : illustrons nos propos. »

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Max : « Mon Léo, il suffit, c’est assez bien ainsi. Nous pouvons remercier notre bon chevalier pour la qualité de tous ces beaux clichés. »

Léo : « C’est après seulement que le mâle s’approche de la femelle choisie qui n’est pas vraiment moche. »

Max : « Elle est très belle Léo, comme tous les zoisos ! »

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Léo : « Le mâle est rigolo ! Il tourne autour du pot 🙂 »

Max : « Mais quel pot vois-tu là ? C’est la femelle ! Bêta ! »

Léo : « Chevalier entends-tu ? Max me crie dessus ! »

Le chevalier : « C’est bien que son humeur soit devenue meilleure 🙂 »

Léo : « Tu es trop indulgent avec ce petit gens ! Ce n’est pas bien méchant mais c’est très agaçant de se faire houspiller par ce petit benêt ! »

Le chevalier : « Tu connais Max, Léo, et sais que ses propos, s’ils sont fort peu plaisants, ne volent pas vraiment haut 🙂 Cessez donc vos querelles. »

Max : « C’est vraiment trop injuste ! Ventrediou ! Macarel ! Qu’ai-je bien dit au juste ? Que tu étais béta ? Mais c’est bien ton état ! »

Le chevalier : « Mes petizours à moi, cessez vos pugilats ! Venez tous deux ici, et restez donc assis. Je peux vous câliner mais si vous vous calmez ! »

Max : « On est sages ! »

Léo : « Bien assis ! »

Max : « A notre âge… »

Léo : « Tout petits… »

Max : « On se comporte ainsi ! »

Le chevalier : « Puisque vous êtes calmés, je peux vous câliner 🙂 »

Max : « Comme j’aime ces moments où, merveilleusement, tu nous grattes le front avec nos ronrons 🙂 »

Le chevalier : « 🙂 Et si nous revenions à nos observations ? »

Léo : « Car nous n’avançons guère dans notre rédaction ! »

Max : « Où en étions-nous donc ? Monsieur s’était lavé et de sa belle dame, il se rapprochait. Sur ses petites pattes, les ailes écartées, tout autour de sa belle, il se mit à tourner. »

Léo : « La poitrine gonflée, la tête bien tendue, tout son corps exposé, il était bien en vue. »

Max : « ‘Regarde ma jolie, comme je suis bien bâti ! Peut-être pourrions-nous au prochain rendez-vous nous connaître un peu mieux et faire de jolis œufs !’ »

Léo : « Mais chez ces beaux zoisos, être très bien bâti n’est jamais suffisant pour aller jusqu’au nid ! A l’art de parler, le mâle doit s’exercer . »

Max : « Avec quelques fotos, nous pouvons le montrer ! »

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Léo : « Ces étapes franchies monsieur peut continuer par sa belle dame d’essayer d’être aimé ! »

Max : « Pour cela il lui faut pêcher un beau poisson car chez ces beaux zoisos, telle est la séduction ! »

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Léo : « Un poisson dans le bec il revient vers sa belle. »

Max : « Ce modeste présent sera-t-il suffisant ? »

Léo : « Déçue par le cadeau le délaissera-t-elle ? »

Max : « Tout cela pour lui doit être bien angoissant ! »

Léo : « Si le cadeau lui plaît, elle le prend dans son bec et se met à voler. »

Max : « Et le mâle aussi sec se met à l’imiter. »

Léo : « Et c’est alors en l’air un superbe ballet ! »

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Max : « Après avoir ensemble parcouru tout l’étang, sur ses capacités la belle est rassurée. Et la voilà nourrie et prête à se donner. »

Léo : « A la place du mâle je dirais : il est temps ! »

Max : « 🙂 Les amoureux alors peuvent aller s’isoler, sur le gros tronc là-bas, pour enfin s’accoupler. »

Léo : « Comme déjà chez les mouettes nous l’avons observé, le mâle sur la femelle va aller s’installer. Pauvre madame sterne, son amant sur le dos ! »

Max : « Que veux-tu mon cousin ! C’est comme ça mon Léo ! »

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Léo : « Un jeu d’équilibriste doit alors commencer : cloaque contre cloaque ils doivent se frotter pour que la mâle semence puisse être déposée et qu’au moins un ovule soit enfin fécondé. »

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Léo : « Sais-tu grand chevalier, combien d’œufs par couvée la sterne en son nid, va-t-elle déposer ? »

Le chevalier : « Deux ou trois œufs, Léo, sont chaque fois pondus et par les deux parents seront bien défendus. Puis pendant vingt deux à vingt six journées, par les deux parents ils seront tout couvés. »

Max : « Nous en sommes pas encore arrivés à couver. Nos zoisos sont toujours en train de s’accoupler. »

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Max : « L’abondance de fotos pourrait nous faire penser que l’accouplement est d’une longue durée. »

Léo : « Maxou tu as raison : ce n’est qu’une illusion ! Quelques secondes à peine ! Précision très utile ! »

Le chevalier : « Cette durée s’explique, car en cette position, nos beaux oiseaux s’exposent et sont des proies faciles. »

Max : « Voilà, c’est terminé ! »

Léo : « Que se passe-t-il ensuite ? »

Max : « Il nous faut observer. »

Léo : « Vont-ils prendre la fuite ? »

Max : « Non mon cousin, regarde ! La femelle s’ébroue ! »

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Léo : « Puis le mâle l’imite ! »

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Max : « Voilà cette fois, c’est tout ! »

Léo : « Non non non ! Regardez ! Après s’être accouplés, ils retournent se laver ! »

Max : « Il faut tout fotoer ! »

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Le chevalier : « Les fotos sont nombreuses. N’allez vous pas lasser ? »

Max : « Quand on voit la beauté il y en a jamais trop 🙂 »

Léo : « Surtout quand, comme là, elle s’envole de l’eau ! »

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Max : « J’espère que les deux ne vont pas s’en aller ! »

Léo : « La première, sur la berge, est allée se poser et l’autre continue à se débarbouiller. »

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Max : « Oui 🙂 Les zanimos ça fait beaucoup sa toilette ! »

Léo : « Tu pouvais t’en passer ! Tu es vraiment trop bête ! »

Max : « Léo m’insulte ! Bonome, vas-tu le laisser faire ? »

Le chevalier : « Que veux-tu que je fasse ? Dois-je le faire taire ? Le réduire au silence ? »

Léo : « Quelle horrible sentence ! »

Le chevalier : « Petit Léo muet, tu pourrais t’ennuyer et puis c’est votre style, comme deux juvéniles, de vous chamailler à longueur de journée 🙂 »

Max : « Oui bonome 🙂 Et puis je l’aime beaucoup mon cousin 🙂 »

Le chevalier : « En signe de pardon, faites-vous un câlin ! »

Max : « Oulala ! Regardez un peu ça ! »

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Léo : « Rhooo ! C’est bôôôô ! »

Max : « Elle s’est envolée et a ploufé dans l’eau ! »

Léo : « Elle me fait penser à d’autres Laridés ! »

Max : « Comme les goélands ? »

Léo : « Et oui ! Exactement ! »

Max : « Mais là nous voyons bien. Nous pouvons confirmer que son comportement sert bien à se laver ! »

Léo : « Pouvons-nous transposer ? »

Le chevalier : « Nous pouvons l’affirmer ! »

Max : « Nous avons progressé : plus besoin d’hypothèse ! »

Léo : « Et donc nous ne dirons plus jamais de fadaises ! »

Max : « Voilà l’accouplement maintenant terminé. »

Léo : « Il y a quand même une scène que je n’peux m’expliquer 🙁 »

Max : « Laquelle mon Léo ? Veux-tu nous en parler ? »

Léo : « Quand un seul des zoisos avait un beau poisson. Il était entouré par trois compagnons. »

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Max : « Peut-être qu’il hésitait entre deux demoiselles ? Et qu’un mâle jaloux s’incrustait à coup d’ailes. »

Léo : « Mon bon chevalier, peux-tu nous éclairer ? »

Le chevalier : « Mes petizours à moi je vais vous décevoir et quant à expliquer je n’ai aucun espoir. Cette scène m’a laissé aussi dubitatif. »

Max : « Alors nous resterons tout à fait descriptifs. »

Léo : « Je crois que cette fois, c’est vraiment terminé. Nous avons plus aucun sujet à détailler. »

Max : « Je sens bien dans ta voix une pointe de regrets. »

Léo : « C’est toujours un peu triste d’arrêter de graver. Une page d’histoire va maintenant se tourner. Aurais-tu l’obligeance de faire la conclusion ? Même si je sais déjà ce que tu vas nous dire 🙂 »

Max : « Que pourrais-je ajouter à notre rédaction ? »

Léo : « Vas-tu bientôt conclure ou bien nous faire languir ? »

Max : « 🙂 Je vais pas trop tarder, ni faire le malin. Pour te satisfaire je vais dire mon Léo : nous pouvons affirmer que les sternes pierregarin sont des très beaux zoisos 🙂 »

Voilà Princesse, j’espère que cet article t’a plu. Bonome voulait pas le publier. Il trouve que la versification est pas assez soignée. Mais il ronchonne toujours notre chonchon 🙂 On a l’habitude. Rien n’est jamais assez bien avec lui. Il pourrait mieux faire et tout ça… Mais on s’en fiche. Avec Léo, on a bien rigolé 🙂

Il regrette aussi que nous ayons pas profité des fotos prises juste après l’accouplement pour faire remarquer que le mâle est plus gros que la femelle. C’est le seul dimorphisme chez les sternes. Là, il a un peu raison.

Les sternes du Grand Étang vont bien. On attend maintenant de voir les petits… Mais nous, je te dirai pas comment on va 🙂

Je t’embrasse Princesse.

Merci à Monsieur De La Fontaine pour ses encouragements et à madame De Suez pour ses corrections.

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