124-3 L’Observatoire

Mardi 25 Octobre, an III (suite)

Léo : « Alors petit Sam, ça t’a plu la Charmante Petite Ville ? »

Samuel : « Oh oui alors ! C’est bien de tourister avec cousin Max qui raconte des erreurs 🙂 »

Le chevalier : « Cousin Max est assez doué pour cela 🙂 »

Max : « Moquez vous ! Mais je vous fais bien rigoler. Dis bonome, si on allait à l’Observatoire ? »

Léo : « Oh oui ! »

Le chevalier : « L’Observatoire ? Il n’y a pas toujours des oiseaux là-bas. »

Max : « Mais des fois il y en a ! »

Léo : « Des beaux zoisos ! »

Max : « Il faut y aller bonome sinon on saura pas si il y en a ou pas. »

Léo : « Max a raison. On peut pas savoir si on y va pas. »

Max : « Et peut-être qu’il y en a beaucoup. »

Léo : « Que dirait Samuel si on lui montrait pas beaucoup de zoisos ? »

Max : « Tu y as pensé à ça bonome ? »

Léo : « Tu veux que ton nouveau petitours fasse la dépression parce qu’il a pas vu les beaux zoisos ? »

Max : « Tu as vraiment pas de cœur toi ! »

Le chevalier : « Et s’il n’y en avait pas ? »

Max : « Et ben on irait ailleurs oulala ! »

Léo : « Ça te fera marcher un peu. »

Max : « Parce qu’il me semble que tu as un peu grossi ces derniers temps. »

Léo : « On osait pas t’en parler. »

Max : « Et là, avec tout le chocolat que tu as mangé… »

Léo : « Plus la crêpe ! »

Max : « Tu vas plus rentrer dans tes pantalons ! »

Léo : « Il faut que tu marches bonome ! »

Max : « Et ton dos ! Tu as oublié ton dos ! »

Léo : « Ta courbure lombaire ! »

Max : « La marche bonome ! Il y a que ça ! »

Léo : « C’est pas pour nous qu’on te dit d’aller à l’Observatoire ! »

Max : « C’est pour ta santé ! »

Le chevalier : « Ah… Je pensais que c’était pour cousin Samuel… »

Max : « Ta santé ET cousin Samuel. »

Léo : « Pour pas qu’il fasse la dépression. »

Max : « Et que tu maigrisses un peu… »

Samuel : « Dis chevalier, je crois qu’ils sont en forme là tes duettistes 🙂 »

Le chevalier : « Ils peuvent mieux faire oulala ! »

Samuel : « Mais ils sont bêtes dans leur tête ! »

Le chevalier : « A priori je suis d’accord avec toi mais pourquoi dis-tu cela ? »

Samuel : « Il y a une solution bien plus simple pour aller à l’Observatoire que de dire des bêtises ! »

Max : « Laquelle ? »

Samuel : « Chevalier, tu veux bien nous emmener à l’Observatoire s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Bien sûr Samuel 🙂 »

Samuel : « Et voilà ! »

Max : « Nous aussi on pouvait le faire ! »

Léo : « Mais c’est moins drôle ! »

Max : « Et on savait pas comment lui dire qu’il avait grossi… »

Le chevalier : « Je n’ai pas grossi ! »

Max : « Ah ? »

Léo : « Tu te laisses pousser le ventre ? »

Max : « C’est ton nouveau style ? »

Léo : « J’aimais mieux avant ! »

Samuel : « Viens bonome, on va aux zoisos ! »

Max : « Il l’a appelé bonome ! »

Léo : « Héééé ! Mais c’est notre bonome ! »

Max : « Ils partent sans nous ! »

Léo : « Ah non ! Hé ! On vient aussi nous ! »

Le chevalier : « Ce petitours blanc me plaît de plus en plus 🙂 »

Max : « Ben et nous ? »

Le chevalier : « Samuel, préfères-tu pocher ou veux-tu marcher ? »

Samuel : « Je veux bien pocher s’il te plaît. »

Le chevalier : « Viens ici mon petitours. »

Max : « Il a dit mon petitours ! »

Léo : « Ben voilà, il veut plus de nous ! »

Max : « Tu vois ! Il va vous abandonner ! »

Le chevalier : « Si je vous aide à vous pocher allez-vous vous calmer un peu ? »

Max : « Je sais pas. »

Léo : « C’est parce qu’on est en forme aujourd’hui 🙂 »

Le chevalier : « Je vois ça. Allez ! Grimpez ! »

Léo : « Merci bonome ! »

Max : « Bon, on reste là à papoter ou on va voir les zoisos ? »

Le chevalier : « En route ! »

Léo : « Dis chevalier, c’est normal de voir des Odonates en cette saison ? »

Le chevalier : « Il ne fait pas très froid… C’est encore possible. »

Max : « Tu as vu des Odonates ? »

Samuel : « Un Odonate est un Arthropode et un insecte. Parce qu’il a une cuticule et trois paires de pattes articulées et une paire d’antennes. Mais on les voit pas bien. Et il a le corps divisé en trois parties et deux paires d’ailes. »

Max : « Bonome, tu as entendu Samuel ? »

Le chevalier : « Oui, j’ai entendu Samuel. »

Max : « Il répond à l’interro avant que tu la fasses ! »

Léo : « Et il a bon 🙂 »

Samuel : « Samuel : 20/20 ! 🙂 »

Max : « Et non ! Tu as pas expliqué les Odonates. »

Léo : « On lui a pas dit ! Tu peux pas l’interroger là-dessus ! Samuel : 20/20 Bravo ! »

Le chevalier : « Max, pourrais-tu expliquer à Samuel comment on reconnaît un Odonate ? »

Max : « Alors c’est moi qui fais interro ! Pfff ! »

Léo : « Nous t’écoutons ! »

Max : « Je sais pas. »

Le chevalier : « Tu ne sais pas ? »

Max : « Non, je sais pas ! Tu nous l’as jamais dit ! On reconnaît les Odonates parce que ce sont des Odonates mais je sais pas expliquer. »

Léo : « Aïe ! Max : 00/20. »

Max : « Toi tu sais peut-être ? »

Léo : « Non. Léo : 00/20. »

Le chevalier : « Je ne peux pas vous noter si je ne vous ai pas expliqué. »

Max : « Bonome, il faut que tu nous expliques les Odonates ! »

Le chevalier : « Bien. Alors les Odonates sont effectivement des Arthropodes et des Insectes. Inutile de réexpliquer pourquoi. Parmi les insectes ils se distinguent par plusieurs caractéristiques. Les ailes sont membraneuses et transparentes. Les sutures pleurales sont très horizontales, ce qui fait que les ailes sont reportées vers l’arrière et les pattes vers l’avant. Elles peuvent être portées à la bouche. »

Max : « Bonome, mon bonome, mon petit bonome… »

Le chevalier : « Oui mon petitours 🙂 Dois-je me préparer à me faire crier dessus ? »

Max : « Pourquoi ? Parce que tu utilises des mots compliqués que personne connaît à part toi ? Parce que quand tu réponds, on sait même plus quelle question on t’a posée tellement ta réponse est compliquée ? Non non bonome, je vais pas te crier dessus mais puis-je te poser une autre question s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours 🙂 Mais laisse moi me reculer un peu avant… Voilà, pose ta question Maxou. »

Max : « TU PEUX PAS FAIRE SIMPLE ? CA TE FERAIT MAL D’UTILISER DES MOTS QUE LES GENS NORMAUX CONNAISSENT ? C’EST QUOI LES SUTURES PLEURALES ? »

Samuel : « Tu avais dis que tu crierais pas ! »

Max : « Oups ! Ça m’a échappé… »

Léo : « Et tu devais poser une seule question ! »

Max : « Oui ben je me suis emballé oulala ! Bonome, mon bonomou, si tes tympans sont pas crevés pourrais-tu répondre s’il te plaît ? »

Le chevalier : « J’avais prévu ! Je me suis reculé 🙂 Bien, les sutures pleurales… Avec des mots simples… Le corps des arthropodes est constitué de segments. Cela se voit bien sur l’abdomen d’un Odonate. Chaque segment du thorax est délimité par quatre morceaux de cuticule. Ça va, il n’y a pas de mots trop compliqués ? »

Max : « Ça va mais vas-y, fais toi plaisir, donnes nous les noms de ces quatre morceaux. »

Le chevalier : « Un sclérite dorsal ou tergite. Un sclérite ventral ou sternite et deux sclérites latéraux ou pleuraux. »

Max : « Oui, bien sûr. On en parlait ce matin avec les cousins. Vous vous souvenez ? »

Léo : « Oui, je te demandais comment allaient tes stergites ventraux. »

Max : « Et je t’ai remercié ! »

Samuel : « Vous vous arrêtez jamais ? »

Le chevalier : « Parfois ils dorment… »

Samuel : « Bon, la couture entre les morceaux de cuticule est bizarre et ça fait que les ailes sont en arrière du thorax et les pattes en avant. D’accord. Merci chevalier. Et il y a autre chose ? »

Le chevalier : « Oui, les mâles ont un appareil copulateur accessoire. Mais ne crie pas ! J’explique ! Le mâle produit des spermatophores. Ce sont des sacs remplis de spermatozoïdes. Et, en courbant son abdomen, il vient les placer sur les segments abdominaux deux et trois. La femelle va venir prendre ces spermatophores dans cet appareil copulatoire accessoire. »

Max : « Et ils se mettent dans des positions bizarres. »

Samuel : « Et avec ça on reconnaît les Odonates ? »

Le chevalier : « Les adultes oui. Mais on les reconnaît parce qu’on les connaît. Léo, pourquoi parlais-tu des Odonates ? »

Léo : « Il y en a deux qui volent en tandem là… »

Max : « JE SAIS ! JE SAIS ! MOI M’SIEUR ! »

Le chevalier : « Nous t’écoutons. »

Max : « C’est la femelle qui pond dans l’eau ! Et le mâle s’accroche à elle pour vérifier qu’elle se fait pas féconder par un autre mâle qui passerait par là. Même que le mâle a des espèces de crochets à l’arrière de son abdomen ! Ça s’appelle des cercoïdes ! »

Le chevalier : « Très bien Max ! »

Max : « Et ma note ? »

Samuel : « Max : 20/20 Bravo ! »

Max : « C’est toi qui notes ? Bonome, c’est autorisé ça ? »

Le chevalier : « Je l’autorise 🙂 »

Max : « J’ai eu 20 euh ! J’ai eu 20 ! »

Léo : « Samuel aussi ! »

Max : « On est des bons élèves nous 🙂 »

Léo : « Regarde comme il est beau ce paysage petit Sam. »

Samuel : « Oh oui ! Tabarnak ! Il y a pas ça dans la région du Lac Saint-Jean ! »

Léo : « Quand je pense que tu es venu tout seul depuis le Québec ! »

Max : « C’est un aventurier notre Samuel. Mais il y aura pas de voyage retour. »

Le chevalier : « Max, peut-être faudrait-il demander l’avis de Samuel. »

Léo : « Tu veux repartir ? »

Samuel (timidement) : « Seulement si vous voulez plus de moi. »

Max : « Alors tu vas rester ! Pas de retour pour toi Samuel ! »

Samuel : « Vous êtes gentils 🙂 »

Max : « On arrive à l’Observatoire ! »

Léo : « On est même pas arrivés qu’il y a déjà une aigrette garzette ! »

Samuel : « Egretta garzetta, Ardéidés ! Samuel : 4 points ! »

Léo : « Bravo petit Sam 🙂 »

Samuel : « Ooooh ! C’est bôôô ! »

Max : « Rholala c’est bôôô ! »

Léo : « Max ! Tu te moques pas de Samuel ! »

Max : « Ben non ! Je me moque de toi ! Rhoooo ! Rholala c’est bôôô ! Ça te dit quelque chose ? »

Léo : « Je m’en fiche ! Viens Samuel, on va dans l’Observatoire. Bonome, tu peux nous ouvrir s’il te plaît ? »

Samuel : « Vous avez un grand chevalier à votre service ! »

Léo : « C’est un grand chevalier mais pas un Scolopacidé 🙂 »

Max : « C’est pas un grand chasseur de dragons non plus… »

Le chevalier : « Ça faisait longtemps que tu n’avais pas évoqué les dragons… »

Samuel : « Vous chassez les dragons ? »

Le chevalier : « C’est une longue histoire. Disons que Max s’est mis en tête que je devais capturer un dragon. »

Samuel : « Pour quoi faire ? »

Max : « Pour l’offrir à Princesse ! Comme ça il serait plus banni du château ! »

Léo : « Je t’expliquerai Samuel 🙂 »

Samuel : « Vous pensez pas qu’il faudrait que Max voit un docteur de la tête ? Il dit souvent des choses bizarres. Et il crie beaucoup. »

Le chevalier : « Il pense que c’est ce qui fait son charme… Il faut lui accorder que ça met un peu d’animation. »

Max : « Je vous l’ai déjà dit : sans moi, vous vous ennuieriez ! »

Léo : « Il y a pas des zoisos… »

Max : « Oulala ! Pas un seul zoiso ! Il y a que du rien du tout !

Léo : « On pourrait faire la riendutoulogie 🙂 »

Max : « Le rien du tout se reconnaît au fait qu’il y a rien du tout. Vous pouvez chercher partout vous trouverez rien du tout. Le rien du tout est ennuyant. Il y a rien à faire quand on observe du rien du tout. On peut toutefois espérer la visite d’un héron garde-bœufs qui a pas bien compris ce qu’est un bœuf et qui garde du rien du tout par erreur. Mais il faut bien reconnaître que c’est assez rare… »

Le chevalier : « 🙂 Le rien du tout peut également s’observer dans la tête de Max Petitours 🙂 »

Samuel : « Il y a pas que du rien du tout. Là-bas, sur le côté, il y a des tas de grands zoisos avec un long bec recourbé. Si je connaissais leur nom je le dirais en scientifique et j’aurais 5 points ! »

Léo : « Point accordé ! Samuel : 5 points ! »

Max : « Mais il a pas donné le nom en scientifique ! »

Léo : « Il peut pas on lui a jamais dit ! »

Samuel : « C’est qui ces zoisos ? »

Léo : « Mmmmm… »

Samuel : « Cousin Léo mmmmmme en se grattant la tête ! Il fait comme le chevalier ! »

Max : « Oui, ils se ressemblent de plus en plus… »

Samuel : « Cousin Léo copie le chevalier ? »

Max : « Non Sam. C’est pire ! Il lui ressemble vraiment ! »

Samuel : « Moi aussi j’aimerais bien ressembler au chevalier. »

Max : « Ça va t’arriver plus vite que tu le penses 🙂 Alors Léo, tu trouves ? »

Léo : « Je vois pas bien ! Ce sont des courlis mais lesquels ? »

Max : « Bonome, tu peux pas mieux fotoer ? »

Le chevalier : « Non Max et j’en suis désolé. »

Léo : « Des courlis cendrés… Je pense que ce sont des courlis cendrés, Nemenius arquata, Scolopacidés. Mais on voit pas bien. »

Max : « Il est plus sage de dire que ce sont des courlis. Nemenius sp. Hopla ! Bon, ben il y a pas des zoisos ! On va où bonome ? »

Léo : « Quand on sait pas où aller ça se termine soit au Royaume des Chevaliers, soit sur l’Île Où On Va A Pieds. »

Max : « On pourrait faire les deux ! On va aux Chevaliers en attendant que la marée baisse puis on va sur l’île ! »

Léo : « Pense à ta courbure lombaire ! »

Max : « Et à ton gras là ! »

Samuel : « Vous recommencez ! Chevalier tu veux bien nous emmener s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Royaume des Chevaliers et l’Île ? Quelle heure est-il ? … Mmmm… L’île n’est pas accessible pour le moment… Pourquoi pas ! Commençons par le Royaume des Chevaliers ! Nous verrons ensuite ! »

Max : « On peut pocher pour retourner à notre monture ? »

Léo : « S’il te plaît ? »

Le chevalier : « Je vois que Samuel a une bonne influence sur l’un de mes petizours 🙂 »

Léo : « Même pas vrai ! Je dis toujours s’il te plaît moi ! »

Le chevalier : « Oui, c’est vrai. »

Samuel : « Zoiso ! »

Max : « Zoiso ? »

Samuel : « Oui ! Là ! Zoiso ! »

Max : « Bonome, fotoe vite avant qu’il se sauve ! »

Léo : « C’est qui ce zoiso… Montre un peu bonome s’il te plaît… »

Max : « Tu vois Samuel, ces petits zoisos sont des Passériformes. L’ordre du moineau domestique Passer domesticus. Les zoms disent souvent les Passereaux mais il faut pas. »

Samuel : « C’est quoi un ordre ? »

Max : « Les zanimos ont des noms qui correspondent à leurs espèces. Mais tu as remarqué que quelques fois deux espèces ont le même nom au début. »

Samuel : « Calidris alpina et Calidris canutus. »

Max : « Très bien Sam ! Calidris c’est le nom du genre. Des genres proches peuvent être regroupés dans une même famille. »

Samuel : « Limosa limosa et Calidris alpina sont dans la famille des Scolopacidés. »

Max : « De mieux en mieux Samuel ! Et il y a des familles proches qu’on peut mettre dans le même ordre. »

Samuel : « Quelle famille on peut mettre avec les Scolopacidés ? »

Max : « Les Charadriidés par exemple. »

Samuel : « Vanellus vanellus, Charadriidés ! »

Max : « Rholala ! Il est fort ce Samuel ! Les Charadriidés et les Scolopacidés sont deux des familles qui entrent dans l’ordre des Charadriiformes. »

Samuel : « Merci cousin Max. Mais c’est qui ce zoiso ? »

Max : « Léo a dû trouver maintenant. »

Léo : « Je suis pas sûr. On dirait un bruant des roseaux, Emberiza schoeniclus, Embérizidés. »

Samuel : « Léo : 3 points ! »

Max : « Il y a un cygne ! On peut aller le voir ? »

Le chevalier : « Nous risquons de le déranger. »

Max : « Oui. Mais si on le dérange, il va souffler très fort et on va demander pardon et on s’en ira. Allez, venez ! »

Le chevalier : « Pas si vite Max ! »

Léo : « Tu lui as fait peur ! Il s’envole ! »

Max : « Bonome ô bonomou, as-tu fotoé ce magnifique envol de cygne ? »

Le chevalier : « Oui. »

Le chevalier : « L’aurais-tu fait exprès ? »

Max : « Moi ? Faire envoler un cygne ? Pourquoi aurais-je fait cela ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas… Pour que ton cousin Samuel puisse profiter du spectacle par exemple. »

Max : « Que vas-tu imaginer ?! Je dérangerais pas un zoiso, moi ! »

Samuel : « Tu l’as fait exprès pour que je vois le cygne s’envoler ? »

Max : « C’est beau un cygne qui s’envole… »

Léo : « Cygnus olor, Anséridés. »

Samuel : « Léo : quatre points ! »

Max : « Léo quatre points ? Et moi ? »

Samuel : « Toi aussi tu as quatre points. Et moi cinq 🙂 »

Le chevalier : « Samuel découvre les oiseaux et il a plus de points que vous ! »

Léo : « Samuel va être un grand ornithologue. »

Max : « C’est normal vous trichez encore ! »

Léo : « On triche pas ! »

Max : « Si ! Tu as donné un point à Samuel pour les courlis alors qu’il avait pas donné le nom en scientifique ! »

Léo : « Il pouvait pas ! On lui a jamais dit ! »

Max : « C’est de la triche quand même ! »

Le chevalier : « Samuel, connais-tu les foulques ? »

Samuel : « J’ai vu dans le blog de Max. Fulica atra, Rallidés. »

Max : « On est pas des foulques ! »

Léo : « On est deux petizours ! »

Max : « Et c’est pas pareil ! »

Samuel : « Pourquoi ils disent qu’ils sont pas des foulques ? »

Le chevalier : « Parce que les foulques se chamaillent beaucoup elles aussi. »

Max : « Et bonome se croit spirituel en nous comparant à ces zoisos. MAIS ON EST PAS DES FOULQUES ! »

Léo : « On est des juvéniles ! »

Max : « Et les juvéniles ça se chamaille ! »

Samuel : « Je suis un juvénile moi aussi. Je vais devenir comme eux ? »

Max : « Tu vas chahuter ! »

Léo : « Et te chamailler ! »

Max : « Tu vas voir c’est rigolo ! »

Samuel : « Falco tinnunculus, Falconidés. Samuel : 6 points ! »

Max : « Il voit tout ce petitours ! Bonome, avais-tu vu ce faucon crécerelle ? »

Le chevalier : « Oui, mais Samuel a réagi plus vite que moi 🙂 »

Max : « Samuel superzieux ! »

Léo : « Les faucons crécerelles font du vol stationnaire pour repérer leur proies. Eux aussi ont des superzieux. »

Max : « Mais les campagnols sont pas malins. Ils font pipi partout pour marquer leur chemin et les faucons voient les ultraviolets de l’urine. Alors ça fait comme une trace fluorescente et le faucon retrouve le campagnol. J’ai voulu faire une formation pour apprendre aux campagnols à plus faire pipi partout mais bonome a pas voulu. Il dit qu’il faut laisser les faucons croquer les campagnols sinon, après, il y aurait des campagnols partout et les faucons mourraient de faim. »

Samuel : « Je crois qu’il a raison. »

Léo : « Ardea cinerea, Ardéidés ! »

Samuel : « Léo : 5 points ! »

Max : « Un héron en vol… Mais c’est pas moi qui l’ai fait s’envoler ! »

Samuel : « C’était bôôô ! »

Le chevalier : « Nous voici revenus à notre monture… »

Max : « Alors direction le Royaume des Chevaliers ! Et tu chevauches doucement bonome ! »

Léo : « Parce qu’entre ici et le Royaume des Chevaliers on peut voir des beaux zoisos. Mais pour ça, il faut pas chevaucher vite. »

Max : « Bonome, il faut furtiver ! »

C’est donc au pas que nous sommes allés au Royaume des Chevaliers. Mais on a pas vu de zoisos en chemin 🙂

Continuer la promenade

124-2 La Charmante Petite Ville

 La charmante petite ville…

Max : « Tu vas voir Samuel, on va tourister un peu. C’est rigolo de tourister. »

Samuel : « C’est quoi tourister ? »

Max : « Tourister ? C’est quand on se promène, comme ça, les mains dans les poches en sifflotant. C’est pas la peine de regarder partout comme quand on est naturalistes. Tourister c’est beaucoup plus reposant que de faire l’inspection. En plus, bonome va manger une crêpe au chocolat et on va avoir du chocolat. Huuuummmm ! »

Léo : « Le plus rigolo quand on touriste c’est Maxou qui raconte des histoires 🙂 »

Max : « Bonome, par quoi on commence ? On va sur les remparts tout de suite s’il te plaît ! »

Le chevalier : « Allons-y alors 🙂 »

Max : « Oh ! Zutalor ! On peut pas monter ! C’est interdit ! Pourquoi c’est interdit ? »

Le chevalier : « Vous avez dû remarquer qu’à cet endroit les remparts sont partiellement effondrés du côté de la ville. »

Max : « Mais d’habitude on peut passer là ! »

Le chevalier : « Les autorités ont dû juger que c’est trop dangereux. »

Max : « Pfff ! Bon, on va passer par l’escalier alors ! Mais c’est moins drôle. »

Léo : « Chevalier… »

Le chevalier : « Oui, vous pouvez pocher 🙂 »

Max : « Tu vas voir Samuel, c’est très beau de là-haut 🙂 »

Samuel : « Ooooh ! C’est bôôô ! »

Max : « Il me rappelle vraiment quelqu’un ce petitours blanc… »

Léo : « Bon, Maxou, je suppose que tu vas nous expliquer un peu la Charmante Petite Ville. Nous t’écoutons ! »

Max : « Que veux-tu que j’explique ? »

Léo : « Max… »

Max : « Bon d’accord. Mais c’est bien parce que c’est vous. »

Samuel : « Installe toi bien petit Sam. »

Max : « Alors voilà, nous sommes il y a longtemps et ici c’est une anse, c’est à dire qu’il y a la mer. C’est pas une grande mer profonde mais en Charentmaritimie il y a jamais la grande mer profonde. Là-bas, sur la butte, il y a un village qui s’appelle Hiers. Les habitants de Hiers savaient pas trop quoi faire de leurs journées alors il se sont dits : ‘Tiens, si on produisait du sel. Après tout il y a la mer ici. Et comme elle est pas profonde elle peut s’évaporer vite fait. Construisons des marais salants et devenons paludiers comme ça on s’ennuiera moins et on sera riches.’ Parce qu’à l’époque le sel ça coûte très cher oulala ! Même qu’on l’appelait l’or blanc. Mais il furent bien embêtés quand ils se rendirent compte qu’ils pouvaient pas l’exporter. Bien oui, il y avait pas de port ! Alors le sel s’accumulait, s’accumulait… Il y en avait partout. Toutefois des bateaux venaient quand même ici et, quand ils arrivaient, ils jetaient leur ballast dans la mer. Plouf le ballast. Alors lui aussi s’accumulait. Un jour un hiersois (c’est comme ça qu’on appelle les habitants de Hiers) dit : ‘Dites les gars, si on mettait tout le ballast au même endroit, ça ferait une plate-forme sur laquelle on pourrait construire une charmante petite ville qui servirait de port. Comme ça on pourrait exporter tout le sel et on serait enfin riches. Parce que là, on travaille, on travaille… mais on a pas d’argent.’ Là, on est en 1555. Et c’est la fondation de Jacopolis sur Brouage. Jacopolis sur Brouage devint un grand port de commerce. Plus de 200 bateaux pouvaient y venir ! Et la Charmante Petite Ville devint riche et prospère. Bon, après c’est compliqué. Parce qu’ici on est dans la Grande Province d’Aquitaine. Et l’Aquitaine, depuis qu’Aliénor a divorcé de Louis VII pour épouser Henri II, c’est l’Angleterre. Or l’anglais est protestant alors que le français est catholique. C’est comme ça, on y peut rien. Et que font les protestants et les catholiques quand ils se rencontrent à l’époque ? Ils se tapent dessus et ils se font la guerre. Forcément… Ben oui quand même ! Les protestants reconnaissent pas le culte des saints ! On peut pas les laisser faire ! Ça mérite bien de les brûler jusqu’au dernier ! Alors que les catholiques veulent un pape. Ça va pas du tout ça ! Un pape ! Et puis quoi encore ? Mais pendez moi un peu cette canaille ! Et les guerres de religion ont duré longtemps oulala ! Mais revenons à notre Charmante Petite ville. Louis XIII a nommé Jean Armand du Plessis, cardinal de Richelieu, gouverneur de la cité. Et Richelieu décida la construction d’une nouvelle enceinte. Pour transformer le port de commerce en port militaire. Ben oui. Vous vous rendez compte, les protestants tenaient La Rochelle et c’était intolérable ! Puis vint le grand Vauban. En 1685 il modernisa les bastions et les chemins de ronde et la Charmante Petite Ville prit son allure actuelle. Voilà, j’ai fini 🙂 »

Samuel : « Rholala ! Tu en connais des choses cousin Max ! Tu es historien aussi ? »

Max : « Non, c’est parce que j’aime beaucoup la Charmante Petite Ville. Et c’est bonome qui m’a lu un livre qui raconte son histoire. J’ai simplifié un peu. »

Léo : « Max, il y a quand même un aspect de l’histoire de la ville dont tu n’as pas parlé… »

Max : « Je vois pas de quoi tu parles. »

Léo : « Un personnage célèbre 🙂 »

Samuel : « Il y a un personnage célèbre ici ? C’est qui ? Raconte Max s’il te plaît. »

Max : « Je vois… Vous voulez que je vous raconte le personnage célèbre ? »

Samuel : « Oh oui ! S’il te plaît ! »

Max : « D’accord. Bien, nous sommes entre 1567 et 1574. On sait pas trop. Un petit garçon vient au monde ici. Ah oui, j’ai oublié de dire tout à l’heure. La Charmante Petite Ville a été fortifiée une première fois en 1578 pour faire une enclave catholique en territoire protestant. C’est bien les enclaves pour faire la guerre. Les zoms font toujours la guerre. Quand on étudie l’histoire, il y a toujours une guerre… »

Léo : « Max, tu t’égares ! »

Max : « Oui, tu as raison. Mais ça a pas bien marché l’enclave catholique. Elle a souvent été protestante, l’enclave catholique. Et le petit garçon a dû naître pendant une période protestante. Parce qu’il s’appelait Samuel ce petit garçon. »

Samuel : « Samuel ? Comme moi ? »

Max : « Oui Samuel. Comme toi 🙂 »

Samuel : « Et c’est protestant Samuel ? »

Max : « Les protestants choisissent souvent des prénoms tirés de l’Ancien Testament. Parce qu’ils lisent la Bible, eux. »

Samuel : « Mais je suis pas protestant moi ! »

Max : « C’est pas grave tu sais Samuel 🙂 »

Léo : « Max, l’histoire s’il te plaît ! »

Max : « Oui oui ! Bien, Samuel est baptisé à La Rochelle. Mais je sais plus quand. Son père est capitaine de marine et sa mère je sais pas. Comme il habite la Charmante Petite Ville, son avenir est tout tracé ! Il cultivera le sel. Mais Samuel veut pas. Oulala non ! Lui il veut vivre de grandes aventures. Il étudie les cartes et rêve de naviguer. Pendant son temps libre il construit un bateau. Mais pas un bateau en allumettes ! Un vrai et grand bateau. »

Samuel : « Mais il y a pas la mer ici ! »

Max : « Je vais tout t’expliquer Samuel, sois patient s’il te plaît. Alors Samuel construit son bateau, là, petit à petit. Puis, un jour, il le termine. Il se dit alors : ‘Zutalor ! Si j’avais fait attention, j’aurais vu qu’il y a pas la mer ici et j’aurais pas construit un bateau ! J’aurais fait une calèche et j’aurais pu rouler ! Mais là ! Oulala !’ Mais il allait pas jeter son bateau quand même ! Alors il est allé voir un charpentier. ‘Dites monsieur le charpentier, voulez vous bien m’aider.’ ‘Bien sûr, répondit le charpentier, que puis-je faire pour vous ?’Ben voilà, j’ai construit un grand bateau et je voudrais naviguer mais ici, il y a pas la mer.’ lui dit Samuel. ‘Ah oui, c’est embêtant ça ! lui répondit le charpentier. Et il ajouta : ‘Mais je vois pas ce que je peux faire pour vous.’ Samuel lui dit : ‘Ben oui mais il faut faire quelque chose ! Je m’ennuie moi ! Et j’ai appris que les québécois avaient même pas de ville ! Alors je m’étais dit : ‘Tiens, Samuel puisque tu as rien à faire cette semaine et que tu as un bateau si tu allais fonder Québec !’ Et j’ai bien aimé l’idée. Parce que là les Québécois errent comme des bêtes ! Et on peut pas les laisser faire !’ Le charpentier répondit : ‘Ben oui, d’accord, mais je sais pas quoi faire moi !’ Samuel lui dit : ‘Et si on faisait une grande planche à roulettes pour poser mon bateau dessus ? Après on pourrait le pousser jusqu’à la mer et je pourrais enfin fonder Québec ! ‘ Le charpentier dit : ‘Une grande planche à roulettes pour pousser les bateaux à partir des ports où il y a pas la mer ? Ma foi, pourquoi pas ! Allons-y !’ Et ils s’y mirent aussitôt. Quelques jours plus tard la planche à roulettes était prête. Le charpentier dit : ‘Ben voilà ! Une bonne chose de faite ! Bon, ben bon voyage et bien le bonjour aux Québécois ! Samuel lui répondit : ‘Euh… C’est qu’il est lourd mon bateau et je pense pas réussir à le poser tout seul sur la planche à roulettes. Vous voulez pas m’aider.’ Le charpentier répondit : ‘Eh ! Oh ! C’est que j’ai pas que ça à faire moi ! Faudrait voir à pas abuser quand même !’ Samuel fut tout à fait dépité. Il faut le comprendre ! Il avait la bateau, la planche à roulettes et l’idée de fonder Québec et il était coincé là ! Pfff ! Alors il arpentait les rues en demandant de l’aide à tout celui qui passait. Au bout d’un moment les habitants de la Charmante Petite Ville en eurent assez. L’un d’entre eux dit : ‘Bon, il commence à nous fatiguer celui-là ! Si on s’y met tous ce sera vite fait et après on sera débarrassé de lui ! Allez, au boulot les gars !’ Et, en moins de temps qu’il faut pour le dire, le bateau se retrouva à l’eau. C’est ainsi que Samuel pu naviguer jusqu’en Amérique et qu’il fonda Québec d’un coup, comme ça, le 3 juillet 1608. Voilà pour l’histoire de Samuel de Champlain. Parce que vous l’aviez reconnu je suppose. »

Samuel : « 🙂 Elle est même pas vraie ton histoire ! Mais elle est rigolote ! »

Léo : « Max aime beaucoup raconter cette histoire 🙂 A chaque fois il l’enrichit. »

Max : « C’est à cause de bonome ! »

Le chevalier : « Qu’ai-je encore fait ? »

Max : « Ben, tu te souviens pas ? La première fois que nous sommes venus ici tu m’avais pas expliqué qu’avant la Charmante Petite Ville était un vrai port avec la mer. Et, du haut des remparts tu m’as dit fièrement : ‘Tu vois petitours, c’est d’ici que Samuel de Chmaplain est parti en 1608 pour aller fonder Québec en Nouvelle-France.’ Tu l’avais fait exprès pour voir ma réaction. »

Le chevalier : « Et c’est à cette occasion que tu as inventé la planche à roulettes pour pousser les bateaux à partir des ports où il y a pas la mer 🙂 »

Max : « On a bien rigolé 🙂 »

Léo : « Moi j’ai fait des recherches et vous dites des erreurs tous les deux. »

Max : « On dit des erreurs ? »

Le chevalier : « Léo, tu sais bien que c’est tout une erreur ce que raconte Max. »

Léo : « Ben oui, je sais ! C’est pour de rire tout ça. Mais il y a quand même des erreurs. »

Le chevalier : « Je t’écoute mon Léo. »

Léo : « Déjà c’est Samuel Champlain. C’est une erreur de dire Samuel de Champlain. Il était pas noble Samuel. Et puis, même si la Charmante Petite Ville était un port, il est pas parti d’ici Samuel. Il a pas trouvé d’armateur ici. Alors il a cherché ailleurs et il est parti de Honfleur, en Normandie. J’ai regardé des fotos et c’est charmant aussi. Il faudra y aller un jour. »

Max : « Léo et ses recherches ! Bonome, c’est toi qui as dit des erreurs ! »

Le chevalier : « Oui, désolé. Merci Léo de me corriger. »

Léo : « A ton service bonome 🙂 »

Samuel : « Mais qu’est ce qu’il y a de vrai alors dans l’histoire racontée par Max ? »

Léo : « Samuel Champlain est peut-être né à Brouage. On sait pas trop. Et il voulait réellement naviguer. Il a bien étudié la cartographie comme l’a dit Maxou. Et il a été militaire avant de devenir navigateur. Je crois me souvenir qu’il a fait quatre voyages en Nouvelle-France. C’est lors du 3ème qu’il a fondé Québec. Voilà. Je sais plus le reste. »

Samuel : « Rholala ! On apprend des choses avec vous ! Et Max est rigolo quand il raconte des histoires qui sont même pas vraies 🙂 »

Max : « Bon, bonome, tu avais pas parlé d’une crêpe au chocolat ? »

Le chevalier : « Si 🙂 Allons-y. »

Quelques minutes plus tard, à la taverne…

Max : « Huuummm c’était bon ! »

Le chevalier : « Pour une fois vous m’avez laissé du chocolat 🙂 »

Max : « On est pas des sauvages nous ! »

Le chevalier : « Dites, puis-je vous laisser tous les trois quelques instants. J’ai une course à faire. »

Max : « Tu vas pas nous abandonner ?! »

Léo : « Tu recommences ! Mais non ! Il va faire une course ! Max ! »

Max : « Tu vas revenir ? Tu promets !»

Le chevalier : « Mais oui mon petitours ! Que ferais-je sans vous ? A tout de suite. »

Quelques instants plus tard… Les petizours sont en pleine discussion…

Le chevalier : « Vous papotez ? Puis-je vous interrompre ? »

Max : « Tu peux bonome ! »

Léo : « Tu vois qu’il est revenu ! »

Max : « Ben oui ! Je le savais ! C’était quoi ta course à faire ? »

Léo : « Max l’indiscret ! »

Max : « Ben voilà ! Max l’indiscret ! Max le ronchonneur ! »

Samuel : « Max le raconteur d’histoires même pas vraies ! »

Le chevalier : « 🙂 Poussez vous un peu et fermez les yeux. »

Léo : « Tu as une surprise pour nous ! »

Max : « Chouette alors ! »

Le chevalier : « Regardez ! »

Samuel ! « Ooooh !!! »

Léo : « Rholala ! »

Max : « Un grand livre de zoisos ! »

Léo : « Rhooo la chance ! »

Max : « C’est pour Samuel ? »

Léo : « Il a pas de livre de zoisos lui. »

Le chevalier : « Non. Désolé Samuel. Celui-ci est pour moi. Mais je vous le prêterai tant que vous voulez. »

Samuel : « Vous avez de la chance quand même ! Vous allez aux zoisos, vous avez des beaux livres. Le chevalier vous prête son livre et il vous offre des crêpes au chocolat. Et des fois vous touristez. La chance ! »

Max : « Samuel, tu as pas l’air de comprendre. Toi aussi tu fais tout ça maintenant. Tu as mangé de la crêpe. Tu es venu aux zoisos et tu as touristé. Tu fais partie de la famille maintenant. »

Léo : « La tribu des petizours ! »

Samuel : « Il va falloir que je m’habitue à tout ça… »

Léo : « On peut regarder le grand livre de zoisos s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Bien sûr ! »

Léo : « Qu’il est bôôô ! »

Max : « Les fotos sont magnifiques ! Tu vas encore faire des complexes bonome ! »

Le chevalier : « Max, reconnais que mes fotos sont bien moins belles que celles de ce livre ! »

Max : « Bonome, c’est un livre de spécialistes ! Il ont forcément choisi les plus belles fotos ! T’es bête toi ! »

Samuel ! « Max ! On dit pas ça à un grand chevalier qui est si gentil avec ses petizours ! »

Le chevalier : « Ah si ! Max dit ça ! Oui oui ! Oulala ! »

Samuel : « Alors tu es pas un gentillours ! »

Max : « Ben si ! Même que c’est monsieur de la Fontaine qui l’a dit ! Dis bonome, on peut regarder les grébous ? »

Le chevalier : « Si tu veux Maxou. »

Samuel : « Il a pas dit s’il te plaît ! »

Max : « S’il te plaît bonome. »

Le chevalier : « Ça me plaît. »

Léo : « Ben oui, c’est ton chouchou grébou ! »

Max : « Et toi, tous les zoisos c’est ton préféré ! »

Samuel : « Ooooh ! »

Max : « Tu vois Samuel, lui c’est grébou, le grèbe castagneux. On le connaît bien grébou. Et il est avec ses petits. Chez les grèbes, les petits font du parent-stop. Ils montent sur leur dos, entre leurs ailes. Les parents peuvent même ploufer avec leurs petits sur le dos. »

Samuel : « Vous avez déjà vu ? »

Max : « Le parent-stop oui. Plusieurs fois. Une fois le petit venait de sortir de son œuf. Il avait 40 heures tout au plus. Et ses parents lui ont mis une plume dans le bec, comme tétine. Je te montrerai. C’est dans mon blog. Bon, bonome, t’es tu assez caféiné ? Veux-tu que je commande un second hectolitre ? »

Le chevalier : « 🙂 Oui, je me suis assez caféiné 🙂 »

Max : « Alors en route ! »

Continuer la promenade

124-1 Vers la Plage Sauvage

Mardi 25 Octobre, An III

Le petizours se réveillent presque en même temps. Max va à la fenêtre…

Max : « Oulala ! Il fait tout gris ! Il va peut-être même pleuvoir ! Il va falloir négocier serré avec bonome pour qu’il nous emmène aux zoisos aujourd’hui. Laissez-moi faire. »

Ils se rendent tous les trois dans la cuisine où le chevalier boit son café…

Max : « Bonjour bonome 🙂 »

Léo et Samuel : « Bonjour chevalier 🙂 »

Le chevalier : « Bonjour mes petizours. Avez-vous bien dormi ? »

Samuel : « J’ai rêvé de zoisos… Au plutôt j’ai rêvé que j’entendais des zoisos avant d’en voir… »

Max : « Oui, c’est normal, c’est la faute de Léo. »

Léo : « Mais euh ! C’est pas ma faute ! Et c’est pas grave de rêver de zoios. »

Max : « Si Samuel a bien dormi c’est le principal. »

Samuel : « Oh oui ! J’ai très bien dormi même 🙂 »

Max : « Samuel, tu as vraiment entendu des zoisos cette nuit. »

Samuel : « Il y avait des zoisos dans la chambre ? »

Max : « Non, c’est Léo je te dis. Léo peut pas s’empêcher d’imiter les zoisos. Il sifflote tout le temps, même quand il dort. »

Léo : « Ooooh ! Léo sait imiter les zoisos ? »

Max : « Plutôt bien. Mais la nuit c’est fait pour dormir. PAS POUR SIFFLOTER ! »

Le chevalier : « Mon Maxou, tu m’as l’air en forme 🙂 »

Max : « Chose étrange je n’ai pas entendu Léo. Tant mieux pour moi. Bon bonome, il faut que je te parle. »

Le chevalier : « Maintenant ? C’est urgent ? Parce que j’avais prévu une longue journée d’inspection. Alors si ce n’est pas urgent, on pourrait peut-être parler en chemin. Ou ce soir. »

Max : « On va aux zoisos ? »

Le chevalier : « Nous sommes là pour ça il me semble. »

Max : « Même si il fait tout gris et qu’il va peut-être pleuvoir ? »

Le chevalier : « Nous rentrerons si il pleut trop. Mais j’ai bon espoir que le temps s’améliore. »

Max : « Mais… Bonome, j’avais prévu de négocier moi ! D’insister pour y aller malgré le tout gris ! »

Le chevalier : « Et tu es déçu… »

Max : « Ben oui ! »

Le chevalier : « D’accord. Bon, il fait tout gris aujourd’hui donc nous n’irons pas aux zoisos. »

Max : « C’est plus drôle… On sait qu’on va y aller… »

Léo : « Dis Max chonchon, tu veux pas te réjouir plutôt ? »

Max : « Max chonchon ? »

Samuel : « Max chonchon 🙂 »

Max : « Bonome, tu as vu ? Ils commencent déjà ! »

Le chevalier : « Pauvre Max chonchon 🙂 »

Max : « D’accord, je vois… Bon, je vais chercher les sacados et on y va. »

Léo : « Chevalier, tu as parlé d’une longue journée d’inspection. Ça va vraiment être une longue journée ? »

Le chevalier : « Si le temps le permet oui. »

Léo : « Chouette alors ! En Bretagne aussi on faisait des longues journées ! Petit Sam tu vas voir. Les longues journées on marche plusieurs jours 🙂 »

Samuel : « Euh… C’est que j’ai des toutes petites pattes moi. »

Léo : « On pochera, t’inquiète pas. »

Max revient avec les sacados…

Léo : « Max ! Max ! On va faire une longue journée ! »

Max : « On va marcher plusieurs jours alors 🙂 Mais on va où ? »

Le chevalier : « Vous verrez. »

Pendant la chevauchée…

Max : « Bonome, tu veux pas nous dire où on va ? »

Le chevalier : « A vrai dire je n’en sais rien. Direction le Royaume des Chevaliers. Mais j’ai envie de faire des haltes en chemin, de vous emmener sur l’estran, au sud de Là Où Les Cailloux Sont Tout Cassés, vers la Plage Sauvage… La marée est basse. Les limicoles doivent y être pour s’y nourrir. »

Max : « La Plage Sauvage ? Dans le brouillard comme ça… »

Léo : « Je suis sûr que ce sera très beau. »

Le chevalier : « Nous arrivons… »

Quelque part au bord de la mer…

Max : « Tu vois Samuel, ça c’est l’estran vaseux. Parce que bonome nous emmène toujours à la mer quand il y a pas d’eau dedans. Elle est tout là-bas la mer. A cause de la marée basse. »

Léo : « A marée haute on voit pas des zoisos. »

Samuel : « Egretta garzetta, Ardéidés 🙂 Et la mer est pas si loin puisque l’aigrette a les pattes dans l’eau. »

Léo : « Samuel a déjà marqué un point. »

Max : « Ah non ! Ça va pas recommencer ! Il faut annoncer le début du jeu quand même ! »

Léo : « Ben non. On joue aux zoisos et c’est tout. Samuel : Un point ! »

Max : « Pfff ! »

Léo : « Mauvais joueur ! »

Samuel : « Ooooh ! Tout ça de zoisos ! »

Max : « C’est vrai qu’il y en a beaucoup là 🙂 On dirait des barges. Mais c’est pas facile de distinguer les deux espèces de barges, surtout à cette distance et dans le brouillard. Qu’en penses-tu Léo ? »

Léo : « Elles sont trop loin… »

Max : « Bonome, tu dois t’approcher. Mais doucement, tu les fais pas s’envoler s’il te plaît. »

Le chevalier : « Je vais essayer… »

Max : « Pas plus près bonome, pas plus près… »

Léo : « Le dos est gris uni… Il y a beaucoup de orange sur le bec… Le bec a pas l’air retroussé du tout… Barges à queue noire ? Limosa limosa, Scolopacidés. »

Max : « C’est ça bonome ? »

Le chevalier : « Il me semble bien. »

Samuel : « Léo : un point ! »

Max : « M’en fiche, je vais gagner quand même ! »

Léo : « Regardez celle-là ! »

Max : « Oulala ça gratte ! »

Samuel : « Elles ont un très long bec aussi les barges à queue noire. Comme le zoiso d’hier. La bécassine des marais je crois. Galinango galinango. »

Léo : « Gallinago gallinago, petit Sam. »

Samuel : « Gallinago gallinago Gallinago gallinago Gallinago gallinago… »

Max : « Ah parce que toi aussi tu vas tout répéter pour apprendre ?! »

Léo : « C’est la meilleure méthode Maxou. »

Max : « MAIS VOUS POUVEZ PAS RÉPÉTER DANS VOS TÊTES ?! »

Léo : « Tiens, Max crie 🙂 »

Samuel : « Je crois comprendre que cousin Max aime beaucoup crier 🙂 »

Léo : « Oui, on s’y fait tu sais. Il faut pas te formaliser. Il est comme ça et on le changera plus. A part ça c’est un petitours charmant. »

Max : « Je suis même un gentillours ! C’est Monsieur De La Fontaine qui l’a dit ! »

Samuel : « Oui, j’ai lu cet article. Tu oulalaais 🙂 »

Max : « Elles s’envolent ! »

Léo : « Regarde bien petit Sam. Tu vois la barre blanche sur l’aile ? Grâce à ça on est certains que ce sont bien des barges à queue noire plutôt que des barges rousses. »

Samuel : « Merci cousin Léo. »

Max : « Et si nous revenions aux très longs becs plutôt… »

Samuel : « Oh oui ! Pourquoi ils ont un très long bec les Scolopacidés ? »

Max : « Pour picorer dans la vase Samuel. C’est comme ça qu’ils se nourrissent. Mais ils ont pas tous un bec très long. Quelquefois il est seulement long. Comme ça, ils prélèvent pas tous leur nourriture à la même profondeur et ils peuvent plus facilement cohabiter. Il y a du manger pour tout le monde. »

Léo : « Venez voir, on peut illustrer ça avec les bécasseaux variables. »

Max : « CALIDRIS ALPINA ! Scolopacidés aussi 🙂 Max : un point ! »

Léo : « Oui Max. D’accord Max. Le bécasseau variable change de plumage au cours des saisons. En dehors de la saison de reproduction il est plutôt gris. Du coup, on peut le confondre avec d’autres bécasseaux, comme le bécasseau sanderling. Mais là on est sûrs de nous. Tu vois, leur bec est moins long que celui des barges et des bécassines. Mais ça reste un peu long quand même pour un petit zoiso comme lui. »

Samuel : « Et lui ? C’est pas un bécasseau variable lui. C’est qui ? »

Max : « Le tournepierre à collier, Arenaria interpres, Scolopacidés. Max : deux points ! »

Samuel : « Il y a beaucoup des Scolopacidés dites donc ! »

Max : « Oui, c’est une grande famille. Mais on les voit pas partout. Ils vivent les pieds dans la vase alors on les observe surtout au bord de mer quand l’estran est tout vaseux. »

Léo : « Ou sur les bords des étangs, des rivières… »

Samuel : « D’accord, je comprends. Merci tous les deux. »

Léo : « Ah, voilà qui est intéressant… Petit Sam, regarde un peu ce bécasseau variable… »

Samuel : « Il a une tache noire sur le ventre. Pourquoi il est pas comme les autres ? »

Léo : « Il a pas fini de changer de plumage. En plumage nuptial les bécasseaux variables ont une tache noire bien nette à cet endroit. Là, elle est pas encore entièrement partie. »

Samuel : « Tous les zoisos changent de plumage ? »

Max : « Ils muent tous. C’est à dire qu’ils changent de plumes pendant une courte période. Certains peuvent plus voler pendant ce temps. Mais c’est pas tous qui changent de plumage, c’est à dire de couleur. Il faut apprendre. »

Samuel : « Hier soir j’ai même pas révisé 🙁 »

Léo : « C’est pas grave petit Sam. On révisera plus tard. Tu étais très fatigué et il fallait que tu te reposes. »

Max : « Bonome, tu veux pas essayer de t’approcher des zoisos. Et tu pourrais les zoomer plus s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Tu as vu quelque chose ? »

Max : « Peut-être, mais à cette distance… Là, tu vois ? »

Le chevalier : « D’accord. »

Max : « Mais tu vas pas t’enfoncer dans la vase bonome. Tu fais attention ! »

Le chevalier : « Oui Maxou 🙂 … Voilà… »

Léo : « Montrez-nous s’il vous plaît. »

Samuel : « Ooooh ! Il zoome beaucoup cet appareil ! »

Max : « Oui mais bonome ronchonne toujours parce que les fotos sont pas belles… Aloraloralor… »

Léo : « Il y a des pluviers argentés, à droite et à gauche. »

Max : « Pluvialis squatarola, Charadriidés. Max : trois points ! Et là, le troisième en partant du bas ? On le connaît pas celui-là ! On dirait un bécasseau mais lequel ? »

Le chevalier : « Allons nous asseoir pour étudier cela de plus près… »

Max : « Tu peux nous donner nos beaux livres de zoisos s’il te plaît… Merci. »

Léo : « Merci chevalier. »

Max : « Mmmmmm… »

Léo : « Pas là… Pas celui-là… »

Max : « Non… Non… Ah ! »

Léo : « Tu trouves ? »

Max : « Peut-être. Que pensez-vous du bécasseau maubèche en plumage internuptial ? »

Léo : « Oui… Oui… On voit pas bien sur la foto mais ça ressemble. Le bécasseau maubèche… »

Max : « Bonome ? »

Le chevalier : « J’aurais aimé mieux le voir mais d’après cette foto je suis d’accord. »

Max : « Calidris canutus, Scolopacidés. Max : quatre points ! En plus avec un zoiso qu’on avait jamais vu ! »

Samuel : « Vous aviez jamais vu le bécasseau maubèche ? Je le découvre en même temps que vous ! Rhooo la chance ! »

Max : « Ce petitours me rappelle quelqu’un… »

Léo : « 🙂 »

Max : « Puisqu’on est là, si on faisait une pause ? »

Samuel : « On reste assis comme ça sur le rocher au bord de la mer ? »

Max : « Oui, c’est ça aussi les inspections. »

Samuel : « Chouette ! »

Léo : « Max, pourrais-tu sortir ta serviette s’il te plaît ? »

Max : « Oui oui… Voilà, installez vous. »

Léo : « Tu viens pas avec nous ? »

Max : « On serait trop serrés. Et puis j’ai mon pantalon moi. Je vais pas me salir les fesses 🙂 »

Samuel : « Merci cousin Max 🙂 »

Max : « Tu vois Samuel, ça c’est la Plage Sauvage. Il y a jamais personne ici mais c’est très beau. C’est l’un des premiers endroits que bonome m’a fait visiter en Charentmaritimie. C’est dommage que le vent soit pas là. On pourrait vous présenter et écouter ses histoires… »

Samuel : « Vous connaissez le vent ? »

Max : « Oui, c’est un ami. Un jour, il y a longtemps de cela, notre vaillant chevalier lui a souri parce qu’il l’embêtait. Il voulait le chasser le vent, parce que la nature voulait être seule. Mais bonome aussi. Alors il a résisté au vent, à la pluie, au froid… Mais, quand même, au bout d’un moment il est retourné à sa monture pour rentrer. En chemin il a vu un bel endroit, beaucoup plus sauvage qu’ici. Un site magnifique, grandiose. Il nous y a emmenés déjà. Et là, devant tant d’obstination, la nature a accepté notre grand chevalier. Le vent a chassé les nuages et, avec le soleil, ils ont séché bonome. Et bonome lui a souri, comme pour le remercier. Le vent s’en souvient. Il me l’a dit. Parce qu’un jour, au Royaume des Sternes de mer puis au Petit Royaume des Barges je l’ai écouté le vent. Il nous a raconté des tas de belles histoires de la mer, des tempêtes des temps anciens… Depuis, on est amis parce qu’on l’a écouté. On te le présentera et il te racontera des histoires. Mais il faudra jamais les répéter Samuel. Promets que tu les raconteras jamais. »

Samuel : « Je promets. Je voudrais pas fâcher le vent. »

Max : « J’espère qu’il va venir. Parce que là, c’est juste un tout petit vent, une petite brise de mer qui nous caresse agréablement le visage. Mais tu verras comme c’est beau quand il souffle très fort ! Des fois, il fait exprès de faire une petite bourrasque pour nous faire tomber. Mais on sait bien que c’est pour de rire. »

Léo : « Max parlerait du vent pendant des heures. »

Max : « Tu en parles mieux que moi Léo. Mais on verra ça plus tard. Dans la cabane, les jours de pluie. Léo te racontera. »

Samuel : « Ooooh ! Les tadornes ! »

Max : « Ils vont se poser ! »

Léo : « Rholala ! Les tadornes… »

Samuel : « Ce sont de beaux zoisos ! Ça alors ! »

Max : « Ils redécollent ! »

Léo : « Ils vont se poser plus loin ! »

Samuel : « Tabarnak ! »

Léo : « Rhoooo la chance ! »

Samuel : « Vous m’avez pas donné le nom des tadornes en scientifique. »

Léo : « Tadorna tadorna, Anatidés. »

Samuel : « On en voit des beaux zoisos avec vous ! »

Max : « C’est bonome. Il sait toujours où les trouver. Mais il parle le zoiso bonome. »

Samuel : « Il parle le zoiso ? Tout le zoiso ? »

Max : « Le zoiso, le mammifère… Il parle tout le zanimo. Mais il le dira jamais. Il veut pas le reconnaître. Il fait semblant que c’est par hasard que les zanimos viennent nous voir. Mais on sait bien que c’est pas vrai. C’est pas le hasard du tout. J’ai froid aux fesses moi. »

Léo : « Ben viens avec nous sur ta serviette. Sois pas bête. »

Max : « Oui, j’ai trop froid. »

Léo : « Rhoooo ! Encore des tadornes ! Ils s’approchent de plus en plus. »

Max : « Ils viennent voir le chevalier aux petizours 🙂 »

Léo : « Ecoutez ! Il y a un troglodyte mignon ! Il faut le trouver ! »

Max : « Tu vois Samuel, ça c’est Léo. Il est comme bonome. Quand ils entendent un zoiso il faut le trouver ! Sinon ils dépérissent ! Ils dorment plus quand ils ratent un zoiso ! »

Léo : « Il est là ! Sur les rochers ! »

Samuel : « Il est tout petit ! »

Léo : « C’est le plus petit des zoisos de nos Royaumes. On c’est peut-être le roitelet. Je sais plus. Mais c’est l’un des plus petits ça c’est sûr ! »

Samuel : « Qu’est ce qu’il crie fort pour un si petit zoiso ! »

Léo : « C’est le Max des zoisos ! Il crie ! »

Max : « Je crie pas tout le temps d’abord ! »

Samuel : « On continue à regarder les zoisos ? »

Léo : « Si tu veux petit Sam. »

Max : « Bonome, es-tu d’accord ? »

Le chevalier : « Il y a d’autres sites au programme aujourd’hui mais nous pouvons rester encore un peu. »

Max : « Merci bonome. »

Samuel : « Là il y a des zoisos tout mélangés. On voit pas bien mais il y en des tadornes, des barges et des bécasseaux. »

Samuel : « Ici, ce sont des barges à queue noire Limosa limosa. Avec un tadorne. »

Samuel : « Et là, plus près, ce sont les bécasseaux variables Calidris alpina. »

Max : « Bravo Samuel ! Mais on t’a pas que ces tadornes sont des tadornes de Belon. Parce qu’il y en a d’autres mais on les a jamais vus. »

Samuel : « Tadorne de belon, Tadorna tadorna. D’accord. Merci Max. »

Le chevalier : « J’ai envie d’un café… »

Max : « Tu as pas pris ta gourde ? »

Le chevalier : « Un vrai café. Avec une crêpe au chocolat. »

Max : « Huuum le chocolat ! »

Léo : « Max est très gourmand 🙂 »

Max : « Je suis pas très gourmand, j’aime le chocolat. J’en suis féru 🙂 Mais bonome, la taverne la plus proche serait pas… »

Le chevalier : « Si 🙂 »

Max : « Alors je range ma serviette et on y va ! »

Je te dirai pas tout de suite où le chevalier est allé se caféiner. C’est une surprise 🙂 Pour retourner vers notre monture on s’est pochés tous les trois. On voulait pas fatiguer Samuel dès le début de cette longue journée. Parce que les longues journées de bonome, elles durent des jours et des jours ! Oulala ! Lui il marche, comme ça, pendant des heures. Même quand il fait pas beau. Parfois je me demande même si c’est pas ce qu’il préfère… Tu as vu les fotos Princesse. Il fait tout gris aujourd’hui et il y a du brouillard tellement dense qu’on pourrait croire qu’il pleut. En plus il fait pas très chaud. Et ben bonome, ça le dérange pas du tout. Mais alors pas du tout du tout. C’est vivifiant dit-il à chaque fois ! Il marche dans la nature et il est content 🙂

Samuel : « Ooooh ! Il sont tous là les zoisos ! »

Léo : « Oui Samuel. Il y a les quatre espèces que nous avons observées aujourd’hui. »

Max : « Bonome, tu fotoes s’il te plaît. On va faire réviser Samuel. »

Léo : « Tu vas pas faire une interro à Samuel ! »

Max : « Evaluation des connaissances. Si si ! C’est obligatoire pour savoir si il a bien retenu. »

Samuel : « Je veux bien faire l’interro Léo. Montre la foto Max. »

Max : « Bonome. »

Samuel : « Des barges à queue noires, des pluviers argentés, des bécasseaux variables et des maubèches. Vous voulez les noms en scientifique ? »

Max : « C’est le principe de l’interro Samuel. »

Samuel : « Dans le même ordre : Limosa limosa, Pluvialis squatarola, Calidris alpina et Calidris… Calidris… Calidris canutus ! »

Max : « C’est tout ? »

Samuel : « C’est tout. »

Max : « Aïe ! Tu as pas donné les familles ! »

Samuel : « Scolopacidés, Charadriidés, Scolopacidés et Scolopacidés. »

Max : « Très bien. Mais je suis obligé de t’enlever des points parce que tu as pas donné les familles tout seul. Il faut penser aux familles Samuel ! Attention. Alors… Samuel : 18/20 Excellent travail. »

Léo : « Chevalier, tu pourrais nous remontrer la deuxième foto s’il te plaît. »

Le chevalier : « Volontiers. »

Max : « Léo a vu un infime détail que personne d’autre à part lui a vu. Qu’as-tu vu Léo ? »

Léo : « Là, le zoiso en haut à gauche. Celui qui est caché par un autre et qui écarte les ailes. Le vois-tu Samuel ? »

Samuel : « Oui cousin Léo. »

Léo : « Il a une tache noire sous l’aile. »

Samuel : « Oui cousin Léo. »

Léo : « Retiens bien ce détail petit Sam. C’est une caractéristique des pluviers argentés. Ça permet de les identifier en vol. »

Samuel : « Rholala ! Tu as repéré ce détail sur la foto et tu me le dis tout de suite ! Merci cousin Léo. Je vais vite faire des progrès avec des maîtres comme vous. »

Max : « Léo, qui aime euphémiser, dit qu’il est ‘un tout petit peu ornithologue’. »

Samuel : « Mais il connaît très bien les zoisos cousin Léo ! »

Max : « Que veux-tu ! Il est comme ça. Allez, si on s’arrête tout le temps, on arrivera jamais à la taverne 🙂 »

On a plus fait de pause. Sauf en arrivant à la monture. On va vu eux  🙂

En fait, c’est Samuel qui les a vus avant tout le monde. Il a dit ‘Saxicola torquatus, Muscicapidés. Samuel : trois points.’ Et il s’est enfoncé dans la poche de bonome. Léo et moi on a bien rigolé 🙂

Continuer la promenade

123 – Le Royaume des Chevaliers

Lundi 24 Octobre, An III

Max : « Bonjour bonome 🙂 Tu es déjà levé ? »

Le chevalier : « Bonjour Max. As-tu bien dormi ? »

Max : « Très bien. Samuel dort encore et Léo veille sur lui. C’est une drôle de surprise ce Samuel. Tu as trois petizours maintenant 🙂 Ça t’embête pas ? »

Le chevalier : « Je ne pense pas que Samuel soit le plus agité des trois 🙂 »

Max : « C’est pour moi que tu dis ça bonome ? Je suis pas agité moi ! Je déborde d’énergie et d’enthousiasme. Et c’est pas pareil 🙂 Dis, on a pas d’ordre de mission de Princesse pour Samuel. Comment on va faire ? Tu crois qu’on a le droit de l’emmener aux zoisos ? Tu vas pas avoir des ennuis ? Je veux pas que tu ailles en prison. »

Le chevalier : « Nous n’avons pas besoin d’ordre de mission Maxou. Nous emmenons Samuel si nous le voulons. Princesse ne va pas me mettre en prison pour ça, rassure-toi. »

Max : « Tu es sûr de toi ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « D’accord. Et on l’emmène où Samuel pour sa première sortie ? Il faut un beau Royaume avec beaucoup des zoisos. Mais pas trop quand même sinon il va tout mélanger. Où pourrions-nous aller… »

Léo : « Au Royaume des Chevaliers ! »

Le chevalier : « Bonjour Léo. »

Léo : « Bonjour chevalier. »

Max : « Samuel est réveillé ? »

Léo : « Oui, il s’étire, se débarbouille et nous rejoint. »

Le chevalier : « Tiens, un petitours propre 🙂 »

Max : « Pfff ! »

Samuel : « Bonjour grand chevalier pas Scolopacidé 🙂 Bonjour les cousins 🙂 »

Le chevalier : « Bonjour Samuel. As-tu bien dormi ? »

Samuel : « Oh ça oui alors ! Mais j’ai pas entendu ton histoire hier. Je me suis endormi tout de suite. »

Max : « On te la racontera ! Es-tu prêt pour aller aux zoisos ? »

Samuel : « Vous allez aux zoisos dès le réveil ? Tabarnak ! »

Léo : « Il arrive même que Max réveille le chevalier exprès 🙂 »

Samuel : « Tu réveilles le chevalier ? Mais t’as le front tout le tour de la tête toi ? On réveille pas un chevalier quand on est un petitours ! »

Max : « Le front tout le tour de la tête… Bien sûr… Je suppose que c’est du québécois… Et je réveille bonome si je veux d’abord ! Bon, êtes-vous prêt ? »

Samuel : « Ouiii 🙂 »

Léo : « Je vais chercher les sacados ! »

Samuel : « On va voir des zoisos ? »

Max : « C’est le but Samuel. Mais on peut pas savoir… »

Léo : « …ce qu’on va voir au Pays des Zoisos ! »

Le chevalier : « En route ! »

Pour la chevauchée on s’est pochés tous les trois mais on a laissé nos têtes dépasser. Samuel était ravi mais un peu inquiet quand même. Il connaît pas le Pays des Zoisos lui. Léo lui a présenté tous les zoisos qu’on croisait en chemin. Là c’est un milan noir, là des vanneaux huppés, là-bas ce sont des Laridés. Samuel répondait toujours la même chose : ‘Oooooh !’ Je crois qu’il aime beaucoup les zoisos notre cousin québécois.

Le chevalier : « Nous voici arrivés 🙂  Sortez de ma poche et allez vous dégourdir les pattes. »

Max : « Allez, viens Samuel. On se laisse glisser le long de la jambe de bonome ! »

Le chevalier : « Mais vous… ne courez pas… »

Léo (qui est resté avec le chevalier) : « chevalier, je te rappelle que nous sommes des juvéniles. C’est normal qu’on court partout 🙂 »

Le chevalier : « Tu ne cours pas avec eux ? »

Léo : « Si si ! J’y vais de ce pas ! Tu vas vite nous rejoindre avec tes grandes pattes 🙂 »

Les petizours s’arrêtent brutalement et observent attentivement…

Samuel : « Oooooh ! Le zoiso ! »

Max : « Chut ! »

Léo : « On dirait un tarier pâtre femelle. »

Samuel : « Tu sais distinguer les mâles des femelles ? »

Max : « Pas toujours. Mais parfois les mâles et les femelles ont pas le même plumage. C’est à cause du dimorphisme sexuel. »

Léo : « Mais là, je suis pas sûr quand même. C’est un peu compliqué les Muscicapidés. »

Samuel : « C’est quoi les Muscicapidés ? »

Léo : « C’est une famille de petits zoisos. Ce sont des passereaux, ordre des Passériformes. »

Samuel : « Vous connaissez toute la famille ? »

Max : « Oulala non ! C’est une grande famille les Muscicapidés. Lesquels connaissons-nous ? »

Léo : « Le rougegorge familier, le rougequeue noir, le tarier des près, le tarier pâtre… Je crois que c’est tout. »

Samuel : « Ooooh ! Tout ça de Muscicapidés ! »

Max : « Bonome le dit pas mais il rêve de voir des gorgebleues à miroir 🙂 »

Léo : « C’est vrai ? Tu en as jamais vu ? »

Le chevalier : « Hélas non ! »

Samuel : « Le chevalier a pas vu tous les zoisos ? »

Max : « Personne a vu tous les zoisos 🙂 »

Samuel : « Vous avez pas dit le nom du tarier pâtre en scientifique. »

Max : « Tu veux les noms en scientifique ? »

Samuel : « Oh oui ! »

Max : « Léo, connais-tu le nom du tarier pâtre en scientifique ? »

Léo : « Saxicola rubetra. »

Max : « Léo connaît  bien les zoisos 🙂 »

Samuel : « Il est parti le zoiso. »

Max : « J’espère qu’il va prévenir tous les autres que le grand chevalier aux petizours est dans ce Royaume. »

Léo : « Il y a un pouillot ! »

Max : « Oh non ! On connaît rien aux pouillots ! »

Samuel : « Vous voulez pas voir le pouillot ? Il est où le pouillot ? Léo, dis moi ! »

Léo : « Il est là. »

Samuel : « Oooooh ! »

Max : «  Oooooh aussi ! Mais on connaît quand même rien aux pouillots ! Bonome, saurais-tu identifier celui-ci ? »

Le chevalier : « Non. Je ne m’aventurerai pas à une détermination. »

Max : « Alors disons que c’est un pouillot du genre Phylloscopus, comme d’habitude. »

Léo : « Max, je te rappelle ce que nous a dit le gentil spécialiste en zoisos. Il est difficile de les identifier même en les tenant en main. »

Max : « Mais il y a des gens qui y arrivent quand même ! Bonome, comment on pourrait faire pour avoir une formation en pouillots ? »

Léo : « Et en pipits ! »

Le chevalier : « Je ne sais pas… »

Samuel : « C’est un beau zoiso le pouillot. »

Léo : « Oui Samuel, c’est un beau zoiso le pouillot. »

Samuel : « Il y en a d’autres ici ? »

Max : « On peut pas savoir mais je crois qu’on va voir des Anatidés. »

Léo : « Et sûrement des Scolopacidés. »

Max : « Venez, on va au bassin suivant. »

Samuel : « C’est qui les Anatidés ? »

Max : « Oulala ! Les Anatidés… »

Léo : « C’est parce qu’on sait pas trop à vrai dire. Selon certaines classifications les Anatidés comprennent les canards, les oies, les bernaches, les cygnes, les tadornes… Et il y a des sous-familles. Mais selon d’autres les Anatidés comprennent juste les canards. Les oies, les bernaches, les cygnes sont dans la famille des Anséridés. Nous on a choisi de faire deux famille : les Anatidés et les Anséridés. »

Max : « Venez voir. Il y a des canards. Tu vas mieux comprendre les Anatidés en les observant. »

Samuel : « Ooooh ! Tout ça de canards ! »

Max : « Ce sont surtout des canards colverts, Anas platyrhynchos. »

Léo : « Je pense qu’il y a femelle sarcelle d’hiver au premier plan. »

Max : « Embrouille pas Samuel s’il te plaît Léo. Un canard à la fois ! Samuel, as-tu compris les canards ? »

Samuel : « Il ont un bec plat, un long cou et ils dorment la tête sous l’aile. »

Max : « Il y a beaucoup des zoisos qui mettent la tête sous l’aile pour dormir. Il y a pas que les canards. Mais pour le reste tu as bon. Et les pattes sont sous le corps. C’est important aussi ça, les pattes sous le corps. »

Samuel : « Ooooh ! »

Max : « Tu as fotoé bonome ? »

Le chevalier : « Trop tard. Ils sont déjà sur l’eau… »

Max : « Montre moi ça… »

Max : « On voit les vagues qu’il a fait en se posant. C’est rigolo 🙂 Bravo bonome ! »

Léo : « On avance ? »

Max : « Ben oui ! On avance ! Bien sûr qu’on avance ! On est là pour voir des zoisos quand même ! Allez ! Dépêchez-vous un peu ! »

Léo : « Rholala ! Samuel, ça va te plaire ! Regarde un peu ça ! »

Samuel : « Ooooh oui ! Encore tout ça de zoisos ! Il y a des canards colverts ! Anas platyrhynchos. »

Max : « Tu as déjà retenu le nom en scientifique ?! Bonome, tu as entendu ? Samuel a déjà retenu le nom en scientifique ! »

Samuel : « Je sais pas si je m’en souviendrai ce soir. »

Léo : « On révisera si tu veux petit Sam. »

Samuel : « Tu voudras bien ? Ça t’embêtera pas ? »

Max : « Samuel, Léo passe son temps le nez dans les livres. Et surtout nos beaux livres de zoisos. Alors tu pourras réviser avec lui autant que tu veux. »

Samuel : « Et toi ? Tu révises pas ? »

Max : « Si si ! Mais je dois graver mon blog aussi moi. »

Samuel : « Je l’aime bien ton blog. C’est en le lisant que j’ai eu envie de venir. »

Max : « Tu as eu raison ! Tu verras, bonome est très gentil avec ses petizours. »

Samuel : « Mais je suis pas son petitours moi. »

Max : « Bien sûr que si ! Bonome t’a déjà adopté. Ça s’est vu tout de suite. »

Samuel (au chevalier) : « C’est vrai ? Tu m’as adopté ? Je suis ton petitours ? »

Le chevalier : « Je crois bien. »

Léo : « Chouette alors ! »

Max : « Bon, on peut revenir aux zoisos s’il vous plaît ? »

Samuel : « Il y a deux autres espèces. Des petits et des plus gros gris au bec orange. Vous les connaissez ? »

Léo : « Tu observes bien dis donc petit Sam. »

Max : « Léo, tu pourrais répondre à Samuel quand même. »

Léo : « Oui, j’y viens. Les petits sont des sarcelles d’hiver. Elles s’appellent Anas crecca. Ce sont des Anatidés aussi. »

Max : « Elles ont les fesses jaunes 🙂 »

Samuel : « Et les grands gris ? »

Léo : « Ce sont des oies grises. Il y a plusieurs espèces et c’est pas possible d’être certains de ce qu’on dit à cette distance. Mais j’hypothèse que ce sont des oies cendrées, Anser anser, Anséridés parce que ce sont les plus fréquentes. »

Max : « Ça te plaît Samuel ? »

Samuel : « Oh oui ! On a déjà vu beaucoup des zoisos. Et vous êtes très gentils avec moi. Et le chevalier aussi. »

Max : « Quand je pense à tout le chemin que tu as fait pour nous rejoindre. Tu es un sacré aventurier toi. »

Samuel : « Mais non. C’est pas très difficile quand on se déguise en porte-clés. Et les zoms ont été très gentils avec moi. »

Max : « Des zoms très gentils… Tu as de la chance toi. »

Samuel : « Ooooh ! Des grands zoisos blancs ! Il y en a beaucoup ! »

Léo : « Ce sont des hérons garde-bœufs, Bubulcus ibis, Ardéidés. »

Max : « Oulala ! Et ils gardent rien du tout ! Pfff ! C’est du souci les garde-bœufs ! Normalement ils doivent garder les bœufs, pas du rien du tout… »

Le chevalier : « Max, je crains qu’une formation s’impose. »

Max : « Ben oui… Pfff ! Je vais écrire un rapport à Princesse pour lui demander de les convoquer tous. Et je ferai la formation. Tant pis. Mais c’est notre mission. »

Samuel : « Vous avez une mission ? »

Max : « Ben oui Samuel. On doit vérifier que tout se passe bien au Pays des Zoisos. »

Léo : « Max, c’est bonome qui a reçu cette mission ! »

Max : « Je sais mais on l’aide nous. »

Samuel : « Et vous surveillez tout le Pays des zoisos ? »

Max : « Ben non, on peut pas. Parce que bonome est aussi maître dans une schola. Même que j’ai été son assistant. Alors on inspecte les Royaumes les plus proches de chez nous. Et, pendant les vacances, on va en inspecter d’autres. »

Samuel : « Moi aussi je vais inspecter alors ? »

Léo : « Oui petit Sam. »

Samuel : « Et vous allez me former pour que je sois naturaliste moi aussi ? »

Max : « Évidemment ! »

Samuel : « Tabarnak ! Je vais être un petitours naturaliste moi aussi ! »

Max : « Oui, mais pour ça il faut arrêter de parler ! Au travail ! »

Léo : « On fait l’entomologie ? »

Max : « Si l’occasion se présente. »

Léo : « Il y a un Odonate là. »

Max : « Ah oui ! »

Max : « Je peux faire l’insectologie ? »

Léo : « Samuel, Max peut pas s’empêcher de créer des mots bizarres. Normalement on parle d’entomologie pour l’étude des Insectes. Mais Max dit toujours l’insectologie. »

Max : « Et alors ! En grékancien insecte se dit entomos ! Alors c’est pareil ! Je dis l’insectologie si je veux ! »

Léo : « Oui Max. Bien Max. A tes ordres Max ! (A Samuel) Max se prend pour le chef. Alors de temps il faut lui dire ‘oui chef’ comme ça il est content. »

Max : « Je t’ai entendu Léo ! »

Samuel : « Dis chef, tu veux bien faire l’insectologie s’il te plaît ? »

Max : « Oui Samuel. Alors si tu observes bien tu verras que ce zanimo a six pattes. Son corps est constitué de trois parties : la tête, avec de gros yeux, le thorax, qui porte deux paires d’ailes et les pattes, et un long abdomen. Il y a aussi une paire d’antennes mais on les voit pas. »

Léo : « Max, tu as encore pas fait dans l’ordre ! »

Max : « J’ai tout dit ce que je voulais. Je reprends. Les pattes articulées et la cuticule… »

Samuel : « C’est quoi la cuticule ? »

Léo : « ALORS ÇA C’EST MAX ! ON LUI DEMANDE UNE EXPLICATION SIMPLE ET IL PEUT PAS S’EMPÊCHER D’UTILISER DES MOTS COMPLIQUÉS QUE PERSONNE CONNAÎT À PART LUI ! TU VAS PAS BIEN DANS TA TÊTE TOI ! METS TA CASQUETTE MAX TU AS LE CERVEAU QUI FOND ! »

Samuel : « Léo, pourquoi tu cries sur Max ? »

Le chevalier : « Samuel, Léo est en train de parodier Max. Mon cher petitours a l’habitude de me crier dessus comme vient de le faire Léo 🙂 »

Samuel : « C’est pour de rire alors ? »

Le chevalier : « Oui Samuel. Ne t’inquiète pas. »

Samuel : « MAX ! TU PEUX PAS FAIRE SIMPLE ? LA CUTICULE, C’EST QUOI LA CUTICULE ! »

Max (au chevalier) : « Bonome, Samuel m’a crié dessus ! Léo aussi ! Ça alors ! »

Le chevalier : « Bien fait pour toi ! »

Max : « Ils me crient dessus et toi tu les laisses faire ! »

Le chevalier : « Oui, ils me vengent. »

Max : « D’accord. Je vois. Alors tout le monde me crie dessus et toi tu t’en fiches. »

Le chevalier : « Max, mon petitours, veux-tu bien répondre à Samuel avant que tes cousins ne se remettent à te crier dessus. »

Max : « On me crie dessus et bonome dit rien. C’est pas juste ! La cuticule… C’est la partie dure autour de ces zanimos. On parle parfois de squelette externe. »

Samuel : « J’ai compris la cuticule. Merci Max. »

Max : « Donc pattes articulées et cuticule. Ça permet de classer ce zanimo dans le grand groupe des Arthropodes. Les trois paires de pattes, la paire d’antennes et les ailes définissent le groupe des Insectes. Tu suis Samuel ? »

Samuel : « Je réviserai quand même. »

Max : « Une grosse tête avec des gros yeux, des ailes perpendiculaires au corps, un très long abdomen… On arrive aux Odonates. On dit souvent les Libellules mais il faut pas. Là, les ailes restent perpendiculaires au corps au repos et l’aile postérieure est différente de l’aile antérieure. C’est donc un Anisoptère. »

Léo : « Tu as compris ? Arthropode, Insecte, Odonate, Anisoptère. »

Samuel : « C’est un peu compliqué l’insectologie. »

Max : « Ben oui. Mais tu vas t’y faire. Bonome, tu peux dire le genre s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Juste le genre ? »

Max : « Oui, et tu justifies pas. Sinon Samuel va en avoir assez. »

Le chevalier : « C’est un sympétrum. »

Max : « Merci bonome. Ça va Samuel. »

Samuel : « Oh oui ! On voit de belles choses avec vous ! »

Max : « Bonome, je crois que ton nouveau petitours a beaucoup de beauté dans les yeux. »

Samuel : « J’ai de la beauté dans les yeux moi ? »

Max : « C’est Oscar Wilde, un ami de bonome, qui a dit : ‘La beauté est dans l’œil de celui qui regarde.’ Si tu vois de la beauté c’est que tu en as beaucoup en toi. »

Samuel : « J’ai de la beauté en moi ? »

Léo : « Oui petit Sam. Mais là, il y a des insectes bizarres. »

Max : « Ce sont des Arthropodes, Insectes, Diptères. »

Samuel : « Arthropodes c’est à cause de la cuticule et des pattes articulées. Insecte pour les trois paires de pattes et les deux antennes. Mais Diptère ? Pourquoi Diptère ? »

Max : « Parce qu’ils ont que deux ailes. La plupart des Insectes en ont quatre. »

Léo : « Et en grékancien… »

Max : « Tu vas pas assommer Samuel avec le grékancien Léo ! »

Samuel : « Mais ! Je veux savoir le grékancien moi ! Tabarnak ! »

Léo : « Na ! En grékancien aile se dit ptère. Di ça veut dire deux. »

Max : « Bonome, tu connais ces insectes ? »

Le chevalier : « Difficile de les identifier d’aussi loin. Mais je dirais que ce sont des scatophages du fumier. »

Léo : « Ça veut dire quoi ‘scato’ ? »

Max : « D’après ce que je vois, ça veut dire excréments. »

Le chevalier : « Exact Max. »

Léo : « Et ‘phage’ ça vient de ‘phagein’ qui signifie manger. »

Samuel : « Ils mangent du caca ces diptères ? »

Le chevalier : « Oui. Mais ce sont aussi des prédateurs qui se nourrissent d’autres petits diptères. A l’occasion, ils peuvent également se nourrir de pollen. »

Max : « Ils sont donc omnivores. »

Léo : « Tu sais d’autres choses sur les scatophages du fumier ? »

Le chevalier : « Dans l’espèce Scathophaga stercoraria le mâle est jaunâtre. »

Max : « On peut donc supposer qu’ici ce sont surtout des mâles. Merci bonome. Allez, on avance. »

Léo : « Non ! Attends ! J’ai cru voir Martin ! »

Max : « Martin est là ? »


Samuel : « C’est qui Martin ? »

Max : « Bonjour Martin ! Tu vas bien ? C’est rare que tu viennes nous voir quand on vient en Charentmaritimie. Zutalor ! Il est déjà reparti ! »

Léo : « Martin, c’est le martin-pêcheur d’Europe, Alcedo atthis. »

Max : « C’est notre ami Martin. »

Samuel : « Vous avez des amis zoisos ? »

Max : « Oui 🙂 Martin, le blongios nain… Les grébous et les grébus sont de bons copains mais pas vraiment des amis. »

Léo : « Viens petit Sam, je vais te montrer Martin. Chevalier, tu veux bien me donner mon beau livre de zoisos s’il te plaît. Il est dans ton sacado… Merci chevalier. Regarde petit Sam. »

Samuel : « Ooooh ! Qu’il est beau ! »

Max : « Martin, c’est le plus beau des zoisos 🙂 »

Samuel : « Vous le voyez souvent ? »

Max : « Ici, il fait que passer. Mais au Royaume des Grèbes on le voit souvent. L’été, on a même rendez-vous. Mais il peut pas venir à chaque fois. Il a des trucs de Martins à faire. »

Léo : « Chevalier, tu peux nous poser sur l’observatoire s’il te plaît ? »

Samuel : « Ooooh ! Encore tout ça de zoisos ! Vous les connaissez ? »

Max : « Ce sont des vanneaux huppés, Vanellus vanellus, Charadriidés. Ils sont souvent en bandes de très nombreux individus. »

Léo : « Viens petit Sam, on va voir si il y a pas d’autres zoisos. »

Samuel : « Il y a un zoiso blanc. C’est encore un héron garde-bœufs ? »

Léo : « Non petit Sam. C’est une aigrette garzette, Egretta garzetta, Ardéidés. »

Samuel : « Ardéidés ? C’est comme le héron garde-bœufs. C’est quoi les Ardéidés ? »

Léo : « Ce sont les hérons. Ils ont de longues pattes et un long cou. Même qu’ils replient le cou pour voler. »

Samuel : « Vous connaissez bien les Ardéidés ? »

Léo : « Oui. On connaît les hérons garde-bœufs, les aigrettes garzettes, les grandes aigrettes, les hérons cendrés et les hérons pourprés. Et il y a notre ami blongios. Bonome, lui, a déjà vu des butors étoilés. »

Samuel : « Moi aussi je vais les voir ? »

Léo : « On va tout faire pour te les présenter. »

Samuel : « Vous êtes gentils 🙂 »

Max : « LES TADORNES ! REGARDEZ LES TADORNES ! »

Léo : « Rhooo la chance ! Tout ça de tadornes en vol ! Rholala ! »

Max : « Bonome, tu as fotoé ? Dis moi que tu as fotoé ! »

Le chevalier : « Oui Max. Regardons ça… »

Max : « Bien joué bonome ! »

Léo : « Ce sont des adultes ! »

Max : « L’été les adultes migrent dans la mer de Wadden, là-bas, en Allemagne. Et ils laissent leurs petits ici sous la garde des juvéniles. Il y a des grandes nurseries. Mais on en a jamais vu. »

Léo : « On a vu une famille de tadornes au Royaume des Tadornes. »

Max : « Une petite famille, c’est vrai. Mais c’était pas une nursery. Allez, on avance ! »

Samuel : « Anas platyrhynchos ! »

Max : « Tu joues au zoisos ? »

Samuel : « C’est quoi jouer aux zoisos ? »

Léo : « On donne le nom du zoiso qu’on voit, en scientifique. »

Samuel : « Je jouais pas. J’ai vu des canards colverts 🙂 »

Léo : « On a qu’à dire qu’on joue aux zoisos et que tu as marqué un point 🙂 »

Max : « C’est pas juste ! On avait pas dit qu’on jouait aux zoisos ! »

Léo : « Max aime pas perdre 🙂 »

Le chevalier : « Et si vous regardiez les canards colverts ? »

Samuel : « C’est bôôôô ! »

Max : « Qu’est ce que tu vas dire en voyant les spatules blanches ! »

Léo : « Platalea leucorodia, Thréskiornithidés ! »

Max : « Hé ! Je les ai vues avant toi ! »

Léo : « Mais tu as pas donné le nom en scientifique ! Je marque un point et pas toi ! »

Max : « C’est pas juste ! C’est moi qui les ai vues et je marque même pas de points ! »

Léo : « Max ronchonne ! »

Max : « Je ronchonne même pas ! Je constate que c’est injuste ! »

Léo : « C’est parce que tu aimes pas perdre ! Mauvais perdant ! »

Samuel : « Chevalier, tu veux bien me présenter les spatules blanches s’il te plaît ? Max et Léo sont occupés 🙂 »

Le chevalier : « Ils aiment se chamailler 🙂 »

Max : « On se chamaille pas ! »

Léo : « Samuel, vois-tu les gros zoisos blancs tout là-bas ? »

Samuel : « Ceux qui ont un long bec plat et élargi au bout ? »

Léo : « Oui petit Sam. »

Samuel : « Ce sont de très beaux zoisos. »

Léo : « Elles sont rigolotes quand elles se nourrissent. Elles entrouvrent le bec, le plongent dans l’eau et tournent la tête de gauche à droite et de droite à gauche. La zone au bout du bec est très riches en fibres nerveuses sensitives. J’ai lu qu’il y en a beaucoup plus que dans le bout des doigts des zoms. C’est très très sensible. Et quand elles détectent un petit zanimo, elles ferment le bec et gloub le zanimo 🙂 »

Max : « Ça y est ? Vous avez vu les spatules blanches ? »

Léo : « Ben oui. Mais tu sais bien que je pourrais rester des heures à observer les zoisos. »

Samuel : « Moi aussi. »

Max : « Mais il y a d’autres bassins à voir ! Allez ! En route ! »

Léo : « Il faut arriver doucement sinon les zoisos vont nous voir et ils vont s’envoler. »

Samuel : « Les zoisos ont peur de vous ? »

Léo : « Ce sont des zanimos sauvages tu sais Samuel. Ils peuvent pas se laisser approcher comme ça. Ça se fait pas. »

Max : « Nous, ils nous verraient même pas. Mais c’est bonome ! Il est trop grand ! Les zoisos le voient venir de très très loin !

Léo : « C’est vrai ça ! Tu veux pas devenir plus petit ? Tu dérangerais moins les zoisos et on les verrait mieux. »

Max : « On peut te couper les jambes pour te raccourcir si tu veux. »

Léo : « Ou alors on t’enlève quelque vertèbres. Comme ça tu auras plus mal au dos. »

Max : « Sinon tu peux redevenir un Korrigan. Tu as déjà les oreilles pointues. »

Samuel : « Vous vous moquez toujours du chevalier comme ça ? »

Max : « Ah non ! Des fois c’est pire oulala ! »

Samuel : « Et il vous gronde pas ? »

Max : « Bonome nous gronde jamais. »

Léo : « Il nous a pas souvent grondés plutôt. »

Le chevalier : « Samuel, Max et Léo passent la moitié de leur temps à se chamailler et l’autre à me taquiner. On s’y fait tu sais. »

Max : « Chut ! On arrive ! »

Léo : « LES SARCELLES ! ELLES S’ENVOLENT ! »

Max : « Bonome, dis moi que tu as fotoé s’il te plaît. »

Le chevalier : « Et si je ne l’avais pas fait ? »

Max : « Non bonome ! Pas ça ! C’est pas possible ! Tu réussis toujours à fotoer ! Bonome ! »

Le chevalier : « Voyons ça… »

Max : « Oulala ! Bravo bonome ! T’es le meilleur des bonomes ! »

Samuel : « Anas crecca, Anatidés. »

Max : « Oui Samuel, Anas crecca, Anatidés. »

Samuel : « Je marque un point ! »

Max : « Quoi ? »

Samuel : « Je marque un point ! J’ai deux, moi ! »

Max : « Mais elles sont parties ! »

Léo : « Max, aucune règle dit qu’il faut que le zoiso soit encore là. Il y a qu’une seule règle : quand on voit un zoiso, le premier qui donne son nom en scientifique gagne le point. Samuel a marqué un point 🙂 »

Max : « Mais vous vous êtes ligués contre moi ! C’est pas juste ! On donne pas le nom du zoiso quand il est parti ! Depuis quand on donne le nom du zoiso quand le zoiso est plus là ? Et maintenant Samuel a deux points et moi aucun ! C’est normal que je perde si on change les règles… »

Le chevalier : Max, viens ici. »

Max : « J’ai rien fait ! »

Le chevalier : « Max, viens. »

Max : « En plus je vais être puni. C’est vraiment trop injuste. »

Le chevalier : « Câlin ? »

Max : « Câlin ? Je suis pas puni ? »

Le chevalier : « Pourquoi serais-tu puni ? Tu n’as rien fait de mal ! Je ne vais pas te punir parce que tu perds au jeu des zoisos. »

Max : « C’est parce qu’ils trichent ! »

Le chevalier : « Ça suffit Maxou. Câlin ! »

Max : « C’est pas juste bonome. »

Le chevalier : « Chut petitours. »

Max : « Je suis ton petitours ? »

Le chevalier : « Bien sûr Maxou. Quelle question ! »

Max : « Je peux me serrer contre toi ? »

Le chevalier : « C’est le principe du câlin Maxou. »

Max : « On s’en fiche du jeu des zoisos. »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « Bonome, ils m’ont crié dessus et maintenant ils trichent pour que je perde au jeu des zoisos… »

Le chevalier : « Je vois… Mon petitours est inquiet en raison de l’arrivée d’un nouveau cousin 🙂 »

Max : « C’est même pas vrai ! »

Le chevalier : « Si Maxou. »

Max : « Non ! Je l’aime déjà cousin Samuel ! »

Le chevalier : « Je n’en doute pas un instant. Mais Léo aussi, et tu as l’impression qu’ils vont se liguer contre toi. »

Max : « Non bonome, tu dis des erreurs ! Je vais zoisoter moi. »

Le chevalier : « Max ! Où vas-tu ? »

Max : « Aux zoisos ! »

Léo : « Pars pas Maxou ! Viens voir ! »

Max : « C’est rigolo ça ! »

Max : « Bonome pourrais-tu nous expliquer ? »

Le chevalier : « Je ne vois pas ce qu’il y a à expliquer. Ce sont des insectes pris dans un reste de toile d’araignée. »

Max : « Et c’est qui ces insectes ? Elle est où l’araignée ? C’est qui cette araignée ? Et pourquoi elle capture des insectes si elle les mange pas ? »

Le chevalier : « C’est tout ? »

Max : « Réponds déjà à ça. On verra après. »

Le chevalier : « Je n’en sais rien ! Ces insectes sont des Diptères. D’après la nervation des ailes je dirais que ce sont des tipules. »

Max : « On a déjà vu des tipules. Tu as dit qu’ils ont une bouche atrophiée parce qu’ils mangent presque pas à cause qu’ils sont pas adultes longtemps. Juste pour se reproduire. »

Le chevalier : « J’espère ne pas avoir dit des erreurs. »

Léo : « C’est pas grave de dire des erreurs chevalier, ça peut arriver. »

Max : « Bon, on sait pour les insectes. Et l’araignée ? »

Le chevalier : « On ne voit même pas la toile ! Comment pourrais-je savoir ? »

Max : « Une Jeneçépahidé ? C’est vraiment une grande famille les Jeneçépahidés. »

Le chevalier : « 🙂 Oui Maxou. En général les araignées mangent leurs toiles pour les détruire. Ainsi elles peuvent récupérer la soie qui les constitue. Mais il arrive que des toiles soient abandonnées. »

Max : « Et elles capturent toutes seules des Insectes qui seront même pas mangés ! Bonome, il faut faire quelque chose ! Cavapadutou ça ! On va écrire une circulaire et on l’enverra à toutes les araignées du Pays des Zoisos ! Ordre de détruire ses toiles après utilisation sous peine d’emprisonnement ! »

Samuel : « Les araignées ça sait pas lire ! »

Max : « C’est vrai ça ! Bonome, il faut mobiliser les crieurs publics, avec roulements de tambour et tout. On peut pas laisser faire ! »

Le chevalier : « D’accord Max. Ils feront des annonces tous les matins au lever du soleil en araignéin. »

Max : « Bien bonome. Tu t’en occupes ? »

Le chevalier : « Bien sûr. Ce qui m’embête c’est que tu pourras plus jamais faire de grasse matinée. »

Max : « Et pourquoi ? »

Le chevalier : « A cause des crieurs publics Max. Ils vont te hurler dans les oreilles chaque matin. »

Max : « Ah oui… Dis bonome, il y a des lézards ici. »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « Et ils peuvent se nourrir d’insectes les lézards. »

Le chevalier : « Ça leur arrive. »

Max : « Alors si il y a des insectes pris dans des toiles abandonnées, les lézards peuvent s’en nourrir. Et en plus ils ont pas d’efforts à faire… »

Le chevalier : « Absolument. »

Max : « C’est pas grave si il y a des toiles abandonnées alors. On peut laisser faire. »

Le chevalier : « Tout à fait. Et ça préserve tes grasses matinées. »

Max : « Bonome ! Voyons ! Je pense à l’intérêt des lézards dont les populations régressent un peu trop par endroit et toi tu parles de grasses matinées ! Comment peux-tu ? Ah ce bonome ! »

Samuel : « Dis Léo, cousin Max est toujours de mauvaise foi comme ça ? »

Léo : « 🙂 »

Samuel : « Chevalier, on peut continuer les zoisos ? »

Le chevalier : « Autant que tu veux Samuel. Aujourd’hui nous sommes à ton service. »

Max : « C’est tout le temps que tu es au service de tes petizours 🙂 »

Léo : « Mais aujourd’hui on s’adapte à Samuel ! Petit Sam, si tu veux voir des zoisos on va voir des zoisos. »

Samuel : « Merci Léo. Merci chevalier. »

Max : « Ben et moi ? »

Samuel : « Merci Max 🙂 »

Max : « A ton service ! Zutalor ! »

Léo : « Quoi ‘zutalor’ ? »

Max : « On est au bout du Royaume ! »

Léo : « On va faire une pause pour regarder le fleuve. Et après, il y a le retour ! Chevalier ! As-tu vu les zoisos là-bas ? »

Le chevalier : « Sur la branche ? Oui, je les fotoe. Te chiffonneraient-ils ? »

Léo : « Montre moi s’il te plaît. »

Léo : « Regarde Samuel. »

Samuel : « Ooooh ! »

Max : « A gauche c’est un moineau domestique, Passer domesticus, Passéridés. Je marque un point ! »

Léo : « Mais l’autre… Il a la tête noire et un fin collier blanc… »

Max : « Samuel, il faut savoir que quand Léo reconnaît pas un zoiso il est tout chiffonné 🙂 »

Samuel : « Il faut le repasser 🙂 »

Max : « Oulala non ! Il faut trouver le zoiso ! »

Léo : « Chevalier, tu le reconnais ? »

Le chevalier : « Mmmmm… »

Max : « Samuel, quand bonome réfléchit il mmmmme en se grattant la tête. Et ça fait tomber ses cheveux. Comme il veut pas mettre sa casquette et qu’il a presque plus de cheveux le soleil tape sur son crâne et son cerveau fond. Et après il va pas bien dans sa tête. »

Samuel : « Ta casquette doit pas bien te protéger du soleil Max 🙂 »

Max : « Ah ouai ! Carrément ! Je vais pas bien dans ma tête ! »

Le chevalier : « J’aime beaucoup ce petitours blanc moi 🙂 »

Max : « Parce qu’il dit que je vais pas bien dans ma tête ? »

Le chevalier : « Parce qu’il n’a pas sa langue dans sa poche 🙂 »

Léo : « … Un tarier pâtre vu de dos ? »

Le chevalier : « … Peut-être… Son dos me paraît un peu clair… »

Léo : « Je sais. Mais j’ai pas d’autre hypothèse… »

Max : « Ils sont copains les moineaux et les tariers ? »

Le chevalier : « Suffisamment pour se poser côte à côte quelques minutes. »

Max : « Venez voir ! »

Léo : « Qu’est ce qu’il y a ? »

Max : « Venez voir je vous dis ! »

Léo : « Qu’est ce que tu as vu Maxou ? »

Max : « Là ! Regardez ! »

Samuel : « Ooooh ! »

Léo : « Des empreintes ! »

Max : « Tu nous décryptes ces empreintes s’il te plaît bonome ? »

Le chevalier : « Oulala ! Pas facile ! »

Max : « Aie confiance en toi bonome, tu vas y arriver. »

Le chevalier : « Bien, d’abord les grandes empreintes d’oiseaux. Ce sont celles d’un Ardéidé. »

Léo : « Ici on a déjà vu des aigrettes garzettes, des hérons cendrés… »

Max : « Il doit y avoir des hérons pourprés aussi. »

Léo : « Mais on peut pas savoir. »

Max : « On peut supposer que ce sont les empreintes d’une aigrette garzette. C’est l’Ardéidé le plus fréquent ici. »

Léo : « Et les autres empreintes de zoisos ? »

Le chevalier : « Mmmmm… »

Samuel : « Attention chevalier, tu vas perdre tes cheveux et ton cerveau va fondre 🙂 »

Max : « C’est vrai qu’il a pas la langue dans sa poche ce petitours blanc 🙂 »

Léo : « Il a vite compris les usages de la tribu 🙂 »

Le chevalier : « Mon petit Samuel, sache que mon cerveau se porte à merveille. Revenons à nos empreintes. Ce ne sont pas celles d’un Laridé puisqu’elles ne sont pas palmées. Un Charadriiforme ? »

Max : « Bonome, mon bonome, bonomou… Mets ta casquette s’il te plaît ! »

Le chevalier : « Qu’ai-je encore fait ? »

Léo : « Bonome, les Laridés sont des Charadriiformes ! Tu devrais savoir ça quand même ! »

Max : « Ben oui ! »

Léo : « Pfff ! Ça va pas du tout ça ! »

Max : « Il va falloir faire une formation en zoisos pour bonome ! »

Léo : « On va devoir faire un rapport à Princesse ! »

Max : « Bonome, tu vas être convoqué pour une formation. »

Léo : « On peut pas te laisser dire des erreurs comme ça ! »

Max : « On a une réputation à préserver nous ! »

Léo : « Max, es-tu prêt pour assurer la formation ? »

Max : « Je peux la commencer tout de suite. C’est urgent là ! »

Léo : « Ben oui ! »

Max : « Alors, bonome, peux-tu me dire ce que j’ai sur la tête ? »

Le chevalier : « Ça va, j’ai compris, d’accord… Puis-je reprendre ? »

Max : « Tu vas plus dire des erreurs ? »

Le chevalier : « Je vais essayer. Les petites empreintes d’oiseaux sont peut-être celles d’un petit limicole. Un Scolopacidé, un Charadriidé… Un chevalier ? Le guignette est fréquent ici. »

Max : « Léo, qu’en penses-tu ? »

Léo : « Son cerveau a l’air de fonctionner de nouveau. »

Max : « Pas de formation alors ? »

Léo : « Un petit rappel peut-être ? »

Max : « Vite fait alors ! BONOME ? METS TA CASQUETTE ET ARRÊTE DE DIRE DES ERREURS ! Ça va Léo ? »

Léo : « Court, concis, précis… Tu as dit l’essentiel. »

Samuel (au chevalier) : « Ils sont rigolos tes duettistes 🙂 Ils sont toujours comme ça ? »

Le chevalier : « Ah nooon ! Ils sont calmes là 🙂 »

Max : « C’est parce qu’on est fatigués. »

Léo : « A cause de la longue chevauchée d’hier. »

Max : « Mais demain on sera plus en forme 🙂 »

Léo : « Pourrais-tu terminer les empreintes s’il te plaît. »

Max : « Parce qu’il y a des empreintes de mammifères aussi. C’est qui ce mammifère ? »

Le chevalier : « Nous voyons cinq petits creux. Quatre en avant et un plus gros en arrière. »

Max : « Bonome, avons-nous des cannes blanches, de grosses lunettes noires sur les yeux et un chien ? Non ? C’EST PARCE QU’ON EST PAS AVEUGLES ! »

Le chevalier : « Max, Maxou, mon petitours… »

Max : « Oui mon bonome 🙂 »

Le chevalier : « Je te rappelle qu’un naturaliste doit observer et décrire ce qu’il observe avant d’interpréter. »

Max : « Je sais ça. J’ai un sacado moi. »

Léo : « Moi aussi ! »

Le chevalier : « D’accord… Les quatre traces antérieures sont celles des doigts et la cinquième celle de la paume. Nous avons affaire à un digitigrade. »

Léo (à Samuel) : « Ce sont les mammifère qui marchent sur les doigts. »

Max : « Bonome, ô bonomou, pourrais-tu nous dire à quel digitigrade nous avons affaire ? »

Le chevalier : « Non. »

Max : « Quoi ‘non’ ! Tu sais bien que cette réponse est pas autorisée ! »

Léo : « Comment on fait pour savoir nous, si tu nous dis pas ? »

Max : « Ben voilà, on va pas savoir. Je pourrai pas le dire dans mon blog. Princesse va croire qu’on étudie rien du tout et elle va nous chasser du Pays des Zoisos et on saura plus où aller. »

Léo : « On va errer comme des âmes en peine je sais pas où… »

Max : « On va redevenir des bêêêtes… »

Samuel : « Et ils sont fatigués, là ? »

Le chevalier : « Depuis quelques minutes ils ont un regain d’énergie 🙂 »

Léo : « Allez chevalier, fais un effort… »

Le chevalier : « Reprenons la première foto, il y a plus d’empreintes dessus… »

Le chevalier : « Regardez la première tout à gauche. »

Max : « Les quatre pelotes sont pas côte à côte… »

Léo : « Les deux latérales sont en arrière des deux centrales…

Max : « On peut presque tirer un trait qui séparerait les centrales des latérales… »

Le chevalier : « Oui… Ce serait donc des empreintes de renard. »

Samuel : « Un renard ?! Ooooh ! »

Max : « On a déjà vu des renards. Mais pas ici. »

Léo : « Rholala ! Il y a des renards ! »

Max : « On peut imaginer la scène alors ! Une aigrette garzette se déplace sur la berge en quête de nourriture et un renard la suit pour la croquer. »

Léo : « Et un chevalier guignette se balade dans le coin. »

Max : « Tout ça depuis la dernière marée haute. »

Léo : « Et tout ces indices vont disparaître avec la prochaine marée haute. »

Samuel : « Ooooh ! C’est bien de se promener avec vous. On voit des traces au sol et après on sait ce qu’il s’est passé ! »

Max : « Mais on peut pas savoir si le renard a croqué le zoiso… Bon, on a tout vu ici. On va faire le retour. »

Samuel : « On va revoir les mêmes zoisos ? »

Max : « Pas sûr ! Certains vont être partis et peut-être que d’autres seront venus. »

Samuel : « Ooooh ! Encore des gros zoisos blancs ! Ils sont très gros ceux-là ! »

Léo : « Ce sont des cygnes tuberculés. »

Max : « Cygnus olor, Anséridés. Je vous rattrape ! On en est où au score ? »

Léo : « Samuel : deux ; Max : deux ; le chevalier et Léo : zéro. »

Max : « J’ai rattrapé Samuel ! Vous pouvez continuer à tricher je vais gagner quand même ! Na ! »

Le chevalier : « Gallinago gallinago, Scolopacidés ! »

Max : « Tu joues aussi ? Oulala ! »

Samuel : « C’est qui galago galago ? »

Léo : « Gallinago gallinago Samuel, Gallinago gallinago. C’est la bécassine des marais. Regarde… »

Samuel : « Ooooh ! Elle a un long bec ! Tabarnak ! »

Max : « Il lui permet de picorer des petits zanimos dans la vase. »

Léo : « C’est comme ça les limicoles. Ils picorent dans la vase. Un ver par ci, un petit arthropode par là… Ils mangent pendant la moitié de la journée… »

Samuel : « Dites, on a vu beaucoup de zoisos déjà. »

Max : « C’est une bonne journée mais on a déjà fait mieux. »

Samuel : « Ça fait beaucoup pour moi. Je commence à fatiguer. Je vais plus retenir. »

Max : « Alors on rentre. Mais avant je voudrais te montrer quelque chose. Tu vois cette plante là. »

Samuel : « Celle qui est toute seule ? »

Max : « Oui, celle-là. C’est le datura. Elle est très dangereuse. Il faut pas y toucher Samuel. Sinon, tu pourrais être tout mort. Tu fais bien attention. »

Samuel : « Il faut pas toucher le datura. D’accord. Merci chef ! »

Max : « Parce que je veux pas que tu sois tout mort moi. »

Léo : « Moi non plus. »

Samuel : « Je vais faire bien attention. »

Max : « J’avais proposé à bonome de mettre des panneaux pour prévenir les zanimos. Alors il faudra pas s’étonner si il y a des accidents. »

Samuel : « Tu voulais mettre des panneaux ? »

Max : « Ben oui ! Pour prévenir les zanimos ! Enfin Samuel ! »

Samuel : « Tu fais bien toi mission toi alors ! »

Max : « Je fais de mon mieux. Mais bonome accepte pas toujours mes idées. Alors j’envoie des rapports à Princesse pour qu’elle sache que c’est pas ma faute. Bonome, pourquoi tu t’arrêtes ? On a dit qu’on rentrait pour pas fatiguer cousin Samuel. »

Le chevalier : « J’ai entendu un oiseau… »

Samuel : « On va le voir alors. »

Max : « Si Samuel veut aller le voir, on y va ! »

Léo : « C’est un pouillot. »

Samuel : « C’est beau les pouillots ! Ooooh ! »

Léo : « Il chasse ! Les pouillots se posent sur une branche, décollent, attrapent un insecte volant et retournent sur la branche. »

Max : « Ils font rien qu’à bouger alors ils sont difficiles à fotoer. Tu y arrives bonome ? »

Le chevalier : « Je pense avoir quelques fotos valables… Nous pouvons y aller. »

En retournant à notre monture Samuel a aperçu des moutons. Il était tout fatigué mais il a voulu aller les voir. Mais bonome a pas expliqué le mouton. On a regardé en silence avec juste quelques ‘ooooh’ de Samuel de temps en temps.

Puis il a vu que Léo observait quelque chose en l’air. Il a levé le nez et a poussé un long long long ‘oooooooh !’ C’était à cause d’un faucon crécerelle qui mulotait.

C’est très beau un faucon crécerelle qui mulote.

Mais on a rien expliqué du tout. Léo a quand même dit ‘Falco tinnunculus, Falconidés.’ Samuel l’a remercié puis il a dit qu’il voulait plus voir de zoisos aujourd’hui. Il voulait rentrer car il était trop fatigué. Bonome l’a aidé à se pocher et on l’a rejoint. Léo l’a pris contre lui et lui a gratté le front pendant toute la chevauchée. Mais c’était pas la peine. Il s’était endormi tout de suite notre Samuel.

Quand on est rentré Samuel a ouvert les yeux.

Samuel : « Vous m’en voulez pas si je vais au lit ? »

Le chevalier : « Bien sûr que non petitours. Va te coucher. Bonne nuit et fais de beaux rêves. »

Léo : « Je t’accompagne petit Sam. »

Léo, il était même pas fatigué. Mais il voulait veiller sur son nouveau cousin. Je crois qu’il l’aime déjà beaucoup ce petitours blanc.

Max : « Bonome, on est que tous les deux. C’est rare maintenant qu’on soit que tous les deux. Et ça va l’être encore plus avec l’arrivée de Samuel. »

Le chevalier : « Pas forcément Maxou. »

Max : « Je peux rester avec toi ? J’ai pas sommeil. »

Le chevalier : « Que veux tu faire ? »

Max : « Je sais pas. On pourrait regarder les fotos, papoter, chahuter. »

Le chevalier : « Tu pourrais m’expliquer ta petite déprime de l’après midi 🙂 »

Max : « C’est rien bonome. Un petit coup de fatigue. Toi aussi tu es triste quand tu es fatigué. »

Le chevalier : « Rien à voir avec le fait que Léo et Samuel aient l’air de bien s’entendre ? »

Max : « Un peu… Tu as vu comme Léo veille sur Sam ? »

Le chevalier : « J’ai vu 🙂 »

Max : « Et il m’a crié dessus ! Du coup Samuel l’a imité ! »

Le chevalier : « C’était pour de rire Max. »

Max : « Ben oui, mais il m’avait jamais crié dessus. Sur toi oui, mais pas sur moi 🙂 »

Le chevalier : « Tu sais Maxou, quand Léo est arrivé tu as veillé sur lui aussi. Tu connaissais déjà le Pays des Zoisos, la nature, les inspections… Là, c’est au tour de Léo d’accueillir un nouveau petitours. »

Max : « Il fait le grand frère 🙂 »

Le chevalier : « Comme tu l’as fait avec lui et comme tu vas continuer à le faire avec Léo et Samuel. »

Max : « Je suis l’aîné 🙂 »

Le chevalier : « Je compte sur toi pour prendre soin d’eux. »

Max : « D’accord bonome. On regarde les fotos ? »

Je me suis installé sur ses genoux pour regarder les fotos et choisir celles que je mettrai dans mon blog. Et on chahutait. Je lui ai crié dessus pour de rire en regardant les fotos ratées. Mais pas fort, pour pas réveiller petit Sam. Puis il m’a donné un peu de chocolat. Juste à moi 🙂 On est restés un moment comme ça, tous les deux. Puis j’ai commencé à fatiguer. Alors il m’a pris dans sa main et, de l’autre, il m’a gratouillé le front. J’ai fait semblant de m’endormir pour qu’il aille me coucher. Je sais pas comment il fait mais il sait toujours quand je fais semblant alors il marmonne des bêtises pour me faire rigoler et j’arrive pas toujours à me retenir. Mais on continue à faire semblant. Et, quand il m’a couché, il reste à mon côté pour continuer à me gratouiller. Il est comme ça mon bonome.

Voilà Princesse, il y a un nouveau petitours à ton service. On va bien en prendre soin.

Je t’embrasse Princesse. J’espère que tu vas bien.

Continuer la promenade

122 – Les vacances à la mer

Mardi 18 Octobre, An III

Max : « Bonome… »

Le chevalier : « Oui mon petitours 🙂 »

Max : « Tu es en vacances. »

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

Max : « Tu es en vacances et tu travailles ! »

Le chevalier : « Il faut bien que je corrige les copies… »

Max : « Et tu en as beaucoup des copies ? »

Le chevalier : « Environ 450… »

Max : « Ah oui, quand même… Et ça va prendre longtemps de corriger tout ça ? »

Le chevalier : « 24 heures environ… »

Max : « Oulala ! … Alors ça veut dire que demain à la même heure tu auras terminé ! »

Le chevalier : « Max ! Je ne vais pas passer les 24 prochaines heures assis à corriger des copies ! »

Max : « Oui, c’est vrai. Il va falloir que tu fasses des pauses. Disons 28 heures alors… On va te préparer du café et on te massera les épaules pour te détendre… Tu as ton herbe à pétun… Allez, au travail bonome ! »

Le chevalier : « Mon petitours… »

Max : « J’aime bien que tu m’appelles ‘mon petitours’ 🙂 »

Le chevalier : « Tu es mon petitours 🙂 »

Max : « Bon, je te laisse travailler… »

Plus tard…

Max : « Bonome ! Qu’est ce que tu fais ? »

Le chevalier : « Je mange. »

Max : « Tu manges ! Tu as fini ton travail ? »

Le chevalier : « Non Maxou. »

Max : « Tu as pas fini et tu te permets de manger ! »

Le chevalier : « Oui, je me le permets comme je vais me permettre de me doucher, d’aller dormir et peut être même d’aller me caféiner à la taverne à un moment ou un autre… »

Max : « Et tu auras pas fini à l’heure ! »

Le chevalier : « Max, je vais travailler au rythme qui me convient ! »

Max : « Oulala ! D’accord… Je vois ! »

Le chevalier : « Tu ne vois rien du tout ! Va chahuter avec Léo… »

Max : « Léo révise ! Il révise tout le temps… »

Le chevalier : « Alors va graver ton blog ! Il me semble que tu es de plus en plus en retard. »

Max : « C’est pas ma faute ! C’est à cause que j’ai pas de doigts 🙁 »

Le chevalier : « Maxou, mon petitours, si je te fais un gros câlin accepteras-tu de me laisser travailler en paix ensuite ? »

Max : « Un gros câlin ? Avec gratouillis ? »

Le chevalier : « Un énoooorme câlin avec supplément gratouillis 🙂 »

Max : « D’accord 🙂 »

Quatre jours plus tard… 

Le chevalier : « Max ! Bonne nouvelle ! Je viens de terminer de corriger la dernière copie ! »

Max : « Chouette alors ! Alors prépare ton sacado ! »

Le chevalier : « A cette heure ci ? Mais il est 23h ! Je le préparerai demain avant de partir… »

Max : « Mais non, pas le petit sac ! Le grand sac énorme, avec tout le matériel et des vêtements pour plusieurs jours. Et pense aux vêtements chauds… »

Le chevalier : « Le grand sac énorme ? Plusieurs jours ? »

Max : « Ben oui, on part au moins une semaine. »

Le chevalier : « Je suis ravi de l’apprendre… Et puis-je savoir où nous allons ? »

Max : « Alors demain matin, à la première heure, on part en Charentmaritimie dans notre cabane habituelle. On restera que quelques jours, le temps d’aller au Royaume des Chevaliers, sur l’Île où on va à pieds, et l’Île des Beaux Canards. »

Le chevalier : « L’Île des Beaux Canards ? Je ne connais pas cette île… »

Max : « L’Île des Aix. Aix c’est le nom du genre du canard mandarin et du canard carolin. Ce sont des beaux canards. »

Le chevalier : « Maxou, c’est l’Île d’Aix, pas l’Île des Aix… »

Max : « Tu es sûr ? »

Le chevalier : « Certain Maxou. »

Max : « Ah bon… Ça change rien, on ira quand même. Et après on part à Roubignolles. »

Le chevalier : « A Roubignolles ? »

Max : « Ben oui, à Roubignolles. »

Le chevalier : « … »

Max : « Tu as l’air perplexe mon bonome. Tu connais pas Roubignolles ? C’est pourtant un site très intéressant pour la géologie. Comment on dit déjà… Ah oui ! On peut y observer une coupe de référence pour le paléozoïque. Tu devrais connaître Roubignolles bonome. »

Le chevalier : « Roubignolles ? »

Max : « SUR MER ! ROUBIGNOLLES-SUR-MER ! En Vendée ! Bonome, quand même… »

Le chevalier : « Ce ne serait pas plutôt Brétignolles-sur-Mer ? »

Max : « Comment tu dis ? »

Le chevalier : « Brétignolles-sur-Mer. »

Max : « Maintenant que tu le dis… Oui oui, c’est ça : Brétignolles-sur-Mer. »

Le chevalier : « Et peux-tu m’expliquer ce que nous allons faire à Brétignolles ? »

Max : « Ben… On va faire la géologie ! »

Le chevalier : « Max, j’attends des explications. »

Max : « Quelles explications ? On va à Brétignolles faire la géologie. Il y a rien à expliquer. Enfin si… il va falloir que tu nous expliques tout ce qu’on va voir. Parce qu’avec Léo, on a étudié dans tes livres et on a rien compris du tout. »

Le chevalier : « Léo sait que nous allons à Brétignolles ? »

Max : « Ben oui, c’est mon cousin. On se parle tu sais. On s’entend bien tous les deux. »

Le chevalier : « Parfois trop bien… Bon, Max explique moi cette histoire de Brétignolles. Où allons-nous loger ? D’où te vient cette idée ? »

Max : « C’est à cause de Framboise… »

Le chevalier : « Tu sais Max, à trop solliciter la patience des gens, on finit par agacer… »

Max : « T’énerve pas bonome, je t’explique. C’est Framboise qui me prête une cabane à Brétignolles pour qu’on inspecte les falaises et qu’on fasse la géologie. »

Le chevalier : « Qui est Framboise ? »

Max : « Une lectrice assidue et érudite de mon blog 🙂 »

Le chevalier : « Et elle te prête sa cabane ? A toi ? Et comment se fait-il que je ne sois au courant de rien ? »

Max : « Correspondance privée 🙂 »

Le chevalier : « Correspondance privée ? »

Max : « Tu vas continuer longtemps à répéter tout ce que je dis ? Framboise m’a laissé des messages dans les commentaires de mon blog. Elle a tout lu la Bretagne et elle a beaucoup aimé. Et elle a compris que la Vendée était en gros la marge sud de l’Océan Centralien qu’on a étudié en Armorica alors elle m’a proposé de me prêter sa cabane au nord du Gondwana pour qu’on puisse continuer d’étudier l’Océan Centralien. J’ai accepté à la seule condition que tu puisses venir aussi. Parce que je voulais pas y aller sans toi. C’est gentil non ? »

Le chevalier : « Il n’y a pas d’autres conditions ? »

Max : « Si. Il faut bien étudier et après on y retournera avec elle et tu lui expliqueras tout. »

Le chevalier : « Et tu t’es engagé en mon nom ? »

Max : « Non, au mien 🙂 Je lui ai assuré que j’arriverai à te convaincre même si ‘jémpaléjens’ 🙂 Tu voudras bien ? S’il te plaît. »

Le chevalier : « Je suppose que Léo est ton complice ? »

Max : « Léo ? Ben oui, c’est mon cousin 🙂 LÉÉÉOOOO ! TU PEUX VENIR S’IL TE PLAIT ? »

Léo : « Ouiii 🙂 »

Max : « Bonome veut savoir si tu es mon complice. »

Léo (baissant la tête) : « Oui. »

Le chevalier : « Et il est inutile de vous dire non. »

Max : « Ça veut dire quoi ‘non’ ? 🙂 »

Le chevalier : « Alors allez vous coucher. Nous partons demain à la première heure 🙂 »

Max : « Tu vas pas te coucher toi ? »

Le chevalier : « Non, je prépare mon sac 🙂 »

Le lendemain matin…

Le chevalier : « Mes petizours ! Réveillez-vous ! Nous partons dans une demi-heure. »

Max : « Mmmmm… »

Léo : « Déjà ? »

Le chevalier : « Vos affaires sont prêtes ? »

Max : « Ondorencor… »

Léo : « Tout est dans notre sacoche. Tu peux la mettre dans ton sac s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Bien sûr mon Léo. »

Léo : « Dis chevalier, moi aussi je suis ton petitours ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours 🙂 »

Léo : « Et moi aussi je pourrais avoir un énooorme câlin avec supplément gratouillis ? »

Le chevalier : « oui, viens ici 🙂 »

Léo : « Pas maintenant 🙂 Il faut que je sorte Maxou de son lit. »

Le chevalier : « Vous vous êtes endormis tard hier. »

Léo : « Oui, on était tout énervés à cause qu’on va à Brétignolles 🙂 On arrivait pas à dormir et on a chahuté. J’espère qu’on t’a pas empêché de dormir. Je vais chercher Maxou. »

Quelques heures plus tard…

Le chevalier : « Mes petizours ! Nous arrivons ! »

Max : « Mmmmm… »

Léo : « Déjà ! »

Le chevalier : « Avez-vous bien dormi ? »

Max : « Mmmmm… »

Léo : « Ouiiii 🙂 On a tout dormi ? »

Le chevalier : « Oui, du départ à l’arrivée 🙂 »

Léo : « Oh ! Regardez ! »

Max : « Bonome ! »

Léo : « Il y a un petitours blanc ! »

Max : « On dirait qu’il nous attend ! »

Léo : « On peut aller le voir ? »

Le chevalier : « Oui, mais soyez gentils avec lui. »

Léo : « Bonjour petitours blanc 🙂 »

Max : « Comment tu t’appelles ? »

Le petitours blanc : « Bonjour Max, bonjour Léo 🙂 »

Max : « Tu nous connais ? Bonome, il nous connaît ! »

Le chevalier : « Maxou, laisse le se présenter. »

Le petitours blanc : « Bonjour chevalier 🙂 Je m’appelle Samuel mais vous pouvez m’appeler Sam si vous voulez. »

Léo : « Bonjour Samuel 🙂 »

Max : « Tu viens d’où ? Qu’est ce que tu fais ici ? Et pourquoi tu nous connais ? Tu as vu, tu as une feuille rouge brodée sur ta patte. C’est quoi cette feuille rouge ? »

Samuel : « Je viens du Lac Saint-Jean. »

Max : « C’est où le Lac Saint-Jean ? Bonome, tu connais le Lac Saint-Jean ? »

Le chevalier : « Max, laisse parler Samuel. »

Samuel : « Le Lac Saint-Jean c’est au Québec, au Canada. »

Max : « Le Québec ? Comme dans Samuel de Champlain a fondé Québec ? »

Léo : « Rholala ! Tu viens du Québec ! Tu es venu comment ? »

Samuel : « C’est un peu long… »

Max : « On t’écoute, on est pas pressés. »

Samuel : « Je suis un petitours blanc québécois. Un jour, je suis tombé sur ton blog Max et je l’ai lu mais pas tout encore. J’ai bien aimé vos aventures et le chevalier a l’air très gentil avec les petizours alors j’ai eu envie de venir avec vous. »

Max : « On peut lire mon blog au Québec ? Tu savais ça bonome ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Léo : « Mais comment tu es venu ? C’est loin le Québec. »

Samuel : « Je me suis déguisé en porte-clés et je me suis fait adopter par des zoms qui allaient à la ville-arsenal 🙂 »

Max : « C’est malin ça 🙂 »

Léo : « Et après ? Parce que c’est pas à côté la ville-arsenal… »

Samuel : « Je me suis caché dans une calèche qui passait à côté de votre cabane et j’ai sauté en route. Puis j’ai fini à pattes. Je vous attends depuis ce matin. Mais j’étais pas sûr que vous alliez venir… »

Léo : « Rholala ! Tu es un sacré aventurier toi ! »

Max : « Tout ça pour venir nous voir ! »

Samuel : « Oui, moi aussi je voulais avoir des aventures au Pays des Zoisos 🙂 »

Max : « Les aventures d’un petitours blanc au Pays des Zoisos ! Bon, tu vas venir avec nous. Ça tombe bien on va explorer des nouveaux Royaumes : l’Île des Aix, Brétignolles… On va faire la géologie ! »

Samuel : « Tabarnak ! La géologie ! »

Max : « Tabarnak ??? »

Le chevalier : « C’est un peu le oulala des québécois 🙂 »

Max : « Tabarnak… D’accord. »

Léo : « Dis Samuel, tu nous raconteras le Québec ? Il y a des zoisos ? »

Le chevalier : « Ce soir. Pour le moment allez vous installer. »

Max : « Bonome, on a un cousin québécois 🙂 »

Le chevalier : « Un troisième petitours… »

Le soir…

Max : « Bon, Samuel tu vas nous raconter le Québec ! »

Samuel : « C’est que je connais pas bien moi. Je suis tout petit. »

Léo : « T’inquiète pas. Nous aussi on est des juvéniles 🙂 »

Samuel : « J’ai quelques fotos. Vous voulez les voir ? »

Max : « Ouiii 🙂 Bonome, Samuel veut nous montrer des fotos ! »

Léo : « Dis Samuel, tu connais Samuel de Champlain ? »

Samuel : « J’ai vu sa maison à Québec 🙂 Je vous la montrerai. »

Max : « Moi je croyais que tous les québecois s’appelaient Pierre Petitpierre… »

Samuel : « Ben non, je m’appelle pas Pierre Petitpierre moi 🙂 … Voilà les fotos… »

Léo : « Rhoooo, c’est bôôôô ! »

Max : « Ça veut dire tabarnak pour Léo 🙂 »

Samuel : « 🙂 C’est comme ça chez moi : la pinède et des lacs. Plein de lacs… Des lacs partout… Et des pins. Et des fois il y a des pelouses… »

Max : « Et il y a des zanimos ? »

Samuel : « Oui, mais j’ai pas un chevalier qui m’explique alors je sais pas qui c’est les zanimos. En chemin j’ai croisé ceux-ci… »

Max : « On dirait une biche… Un loup et des bernaches du Canada ! »

Léo : « Au Canada ! »

Samuel : « Et puis eux… »

Léo : « Rholala ! »

Max : « Des grozours ! Un grozours blanc et un grozours brun ! »

Léo : « Nous on est que des petizours… »

Max : « Des peluchiformes… »

Samuel : « 🙂 Et après les zoms m’ont emmené à Québec. C’est là que j’ai vu la maison de Samuel de Champlain et sa statue. Regardez… »

Max : « Bonome, il faudra aller à la Charmante Petite Ville pour faire visiter à cousin Samuel. »

Le chevalier : « Je m’y attendais 🙂 »

Max : « On ira ? »

Le chevalier : « Nous irons. Je suis impatient de t’entendre raconter une histoire à Samuel 🙂 Pour le moment, il vous faut aller vous coucher. Le programme que tu nous a concocté est plutôt chargé Maxou. D’autant plus que nous devons lui ajouter la visite de la Charmante Petite Ville. »

Léo : « Cousin Samuel a pas de lit. »

Le chevalier : « Il dormira avec vous. Allez vous débarbouiller pour le moment. »

Max : « Les petizours ça fait souvent sa toilette 🙂 »

Léo : « Tu nous raconteras une histoire de zoiso s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Quand vous serez propres… 🙂 »

Max : « Tu vas voir, cousin Samuel : il raconte bien les histoires notre bonome. Et quand on s’endort, il nous gratte le front et nous fait un bisou pour dire bonnuit. »

Samuel : « Rhoooo la chance ! »

Max : « Tu copies cousin Léo ! Tabarnak ! »

Léo : « Et toi tu copies cousin Samuel 🙂 »

Max : « Bonome, on veut notre histoire ! »

Les trois petizours : « Une histoire ! Une histoire ! »

Le chevalier : « D’accord. Je vais vous raconter l’histoire du chardonneret élégant. »

Léo : « Carduelis carduelis, Fringillidés. Max l’appelle le chardonneret rigolo 🙂 »

Max : « C’est notre zoiso gardien de Charentmaritimie. On en voit tous les jours même si des fois ils restent très discrets. Ils veillent sur nous. »

Samuel : « Vous avez des zoisos gardiens ? »

Max : « Oui oui 🙂 Ici c’est le chardonneret rigolo mais en Bretagne c’était le bécasseau sanderling. »

Léo : « Ça suffit maintenant ! On écoute l’histoire. »

Max : « Chut ! »

Le chevalier : « Il y a très longtemps, les oiseaux sont venus au monde un par un et nus. Dès que l’un d’entre eux apparaissait, il choisissait sa parure parmi une multitude de queues, pattes ou couleurs… Certains oiseaux étaient modestes et se satisfaisaient d’une apparence simple : noir uni pour la corneille, plumage beige pour la fauvette… Mais déjà en ces jours il y avait des oiseaux égoïstes : le fier paon prit non seulement une très large queue mais aussi une vaste palette de couleurs… Le chardonneret apparut parmi les derniers, avec des plumes incolores, et les autres oiseaux avaient presque tout pris. Il n’eut qu’une longue queue et des pattes roses. Devoir se promener nu sous les moqueries des autres oiseaux le rendait très malheureux. Chaque jour, il priait Dieu de lui venir en aide. Un jour, au réveil, il vit une douce nymphe à côté de lui. Elle lui dit : « J’ai comme mission de te venir en aide. Nous allons demander à chaque oiseau de te donner un peu de sa couleur. » Et elle promit aux oiseaux que la couleur qu’ils donneraient se régénérerait. Le premier oiseau, le pic épeiche, donna tout de suite de son beau rouge que le chardonneret se colla immédiatement sur le visage. Le corbeau dit qu’il avait assez de noir et qu’il pouvait en donner en abondance. Le chardonneret en prit de longues bandes qu’il se colla sur la queue et sur la tête. Puis vint la bergeronnette qui prit le jaune de son ventre et l’offrit généreusement. Le chardonneret en mit sur ses ailes. Le blanc lui fut offert par la spatule et le beige par le geai des chênes. Le chardonneret fut surpris par tant de générosité qui, du plus laid des oiseaux, en fit l’un des plus beaux. A cet instant il était certainement le plus heureux de tous. Depuis, quand vous apercevez un groupe de chardonnerets vous pouvez les voir bavarder ensemble. Ils se complimentent entre eux de leurs belles couleurs, remercient les autres oiseaux de leur générosité et rendent grâce à Dieu de les avoir aidés. C’est la fin de l’histoire. »

Max : « C’est pour ça qu’ils nous surveillent. A leur tour ils sont généreux 🙂 »

Léo : « Samuel a pas entendu toute l’histoire. Regardez comme il dort 🙂 »

Max : « Je t’ai vu lui gratter le front 🙂 »

Léo : « Je l’aime déjà notre cousin québécois 🙂 Petit Sam 🙂 »

Max : « Avec toutes les aventures qu’il a déjà vécues il pourrait écrire un livre. Le premier livre de Samuel… Ça commencerait comme ça : ‘Il y avait un homme de là-bas…’ »

Le chevalier : « 🙂 »

Max : « Tu veux bien nous border ? »

Léo : « Oublie pas Samuel. »

Le chevalier : « Bonnuit mes petizours. »

Max : « Bonnuit bonome. »

Léo : « Bonnuit chevalier. »

Continuer la promenade

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D’après une ancienne légende germanique.

121 – Le Royaume des Mandarins

Samedi 10 Septembre, An III…

Max : « Bonome, tu travailles trop ! Tu es toujours assis et tu t’avachis. Tu vas avoir des problèmes à la colonne vertébrale. Tu es pas un Peluchiforme toi ! Il te faut faire de l’exercice ! De la marche par exemple ! Que dirais-tu d’aller marcher un peu ? Il en va de l’intérêt de ton dos. »

Le chevalier : « Max, je te remercie de t’enquérir ainsi de ma santé. »

Max : « C’est normal voyons ! Tu es mon bonome quand même ! Attends un peu… Bouge pas… Oulala ! C’est bien ce que je pensais ! »

Le chevalier : « Qu’y a t’il Max ? »

Max : « Ta courbure lombaire. Tu as vu ta courbure lombaire ? Ça va pas du tout ça ! Elle est plus courbée comme ça, ta courbure lombaire, mais comme ça ! Oulala ! C’est pas bon ça bonome ! »

Le chevalier : « Ah… Et que proposes-tu comme remède ? »

Max : « La marche bonome ! La marche ! Il faut aller marcher. Je pense que Léo serait d’accord. LÉO ! LÉÉÉÉOOOOO ! »

Léo : « J’arrive ! … Que se passe t-il ? »

Max : « C’est à cause de la courbure lombaire de bonome ! Regarde un peu ça ! »

Léo : « Aïe ! Oulala ! Ça va pas du tout ça ! »

Max : « Ben oui ! C’est ce que je viens de lui dire. »

Léo : « Chevalier, il faut pas rester assis ! Oulala non ! »

Le chevalier : « Et que me proposes-tu mon Léo ? »

Léo : « Il te faudrait un programme de remise en forme physique avec étirements et musculation. Je vais étudier ça. Mais pour le moment il faut aller marcher. C’est la solution la plus simple à mettre en œuvre. »

Le chevalier : « D’accord. Je vous remercie de prendre soin de moi. Léo j’attends ton programme de remise en forme avec impatience. »

Léo : « Je m’en occupe dès notre retour. »

Le chevalier : « Dès MON retour ! Vous n’avez pas de problèmes de courbure lombaire vous. Inutile d’aller marcher. Léo, tu poseras ton travail sur mon bureau. »

Max : « Tu peux pas sortir seul dans cet état voyons ! Il faut que quelqu’un te surveille ! Et si tu te coinçais le dos, tu ferais comment ? On vient avec toi ! Léo, va chercher les sacados je surveille bonome. »

Le chevalier : « Êtes-vous sûrs de vouloir m’accompagner ? Je m’en voudrais de perturber votre après-midi. »

Max : « T’inquiète pas bonome. On s’arrange. On peut bien faire ça pour toi quand même. Allez, saute dans tes chaussettes ! Et tiens-toi droit ! »

Léo : « Voilà les sacados ! J’ai préparé notre pochette. Au cas où… »

Le chevalier : « Je suppose que vous voulez marcher dans un Royaume… »

Max : « Où veux-tu aller d’autre ? On va pas tourister ! Tiens, on va où ? »

Léo : « On pourrait aller au Royaume des Mandarins. C’est pas loin. Et comme il y a pas d’observatoire on fait rien qu’à marcher. »

Max : « Bonne idée Léo ! Allez, on y va ! Et tiens-toi droit bonome ! »

Au Royaume des Mandarins…

Max : « Bonomou, on est pas tordus du dos nous, on peut pocher s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Oulala ! Ne crains-tu pas que cette surcharge me soit fatale ? »

Max : « Pfff ! On pèse que quelques grammes ! »

Le chevalier : « Quand vous n’êtes pas remplis de chocolat ! »

Max : « Tu nous en donnes même plus ! C’est pas juste d’ailleurs ! On est sages ! »

Le chevalier : « J’ai oublié de reconstituer les réserves… C’est vrai. Je tacherais de réparer cette erreur. »

Max : « Et on aura du chocolat ? »

Le chevalier : « Oui, c’est uniquement pour vous que je m’en procure. »

Max : « Faux ! Tu en manges aussi ! »

Le chevalier : « Parfois un carré après le repas. »

Max : « C’est bien ce que je dis ! Tu en manges ! »

Le chevalier : « Oui Max. Dois-je aller me confesser ? »

Max : « On se confesse pas pour avoir mangé du chocolat bonome. Voyons ! C’est le fruit de la terre et du travail des hommes. Tu sais bien. »

Léo : « Vous avez là une discussion passionnante que je n’interromps qu’à regrets mais nous sommes arrivés à la mare et il y a un bel exemple de Lemnion minoris habité par une poule d’eau et son petit. »

Max : « Léo ! La pente savonneuse ! Tu fais la phytosociologie. Attention à toi ! »

Léo : « Le cercle vicieux ? Attention j’aurai plus d’amis ? »

Max : « Ben oui ! Tu as déjà vu un phytosociologiste avoir des amis toi ? De quoi veux-tu qu’il leur parle ? D’associations végétales ? Ça intéresse personne mon pauvre Léo. Bonome, laissons là ce petitours et allons voir la poule d’eau et son petit… »

Léo : « Ben et moi ? »

Max : « Tu te retrouves tout seul ! Je t’avais prévenu Léo ! C’est ça de vouloir faire la phytosociologie ! »

Le chevalier : « N’écoute pas ce que dit Max et viens mon Léo. »

Max : « Bonome, aurais-tu l’obligeance de fotoer cette poule-d’eau et son petit s’il te plaît. »

Le chevalier : « Bien sûr Maxou. »

Max : « Merci mon bonome. »

Léo : « Max a la nostalgie 🙂 »

Max : « Quelle nostalgie ? J’ai pas la nostalgie moi ! »

Léo : « Si ! Maxou, aurais-tu oublié ta première sortie avec le chevalier ? C’était ici il me semble. Et la première foto de ton blog est la foto d’une petite poule-d’eau prise ici. »

Max : « C’est vrai, je le reconnais. Tu as encore raison Léo ! Tu te souviens bonome ? »

Le chevalier : « Tu ne m’appelais pas bonome à l’époque et tu n’étais pas très rassuré dans la nature. »

Max : « Et toi tu me gratouillais déjà le front 🙂 J’ai eu raison de rester à tes côtés. Mon bonome 🙂 »

Le chevalier : « C’était une décision difficile à prendre. »

Max : « Si j’avais su que tu ferais de longues explications soporifiques je serais reparti illico au château 🙂 »

Léo : « MAAAX ! Ça va pas la tête ! »

Le chevalier : « Tu connais notre Maxou, Léo. Sa pudeur le pousse à me renier. Mais ce n’est pas grave. J’ai l’habitude 🙂 »

Léo : « Qu’il y retourne au château ! On sera au calme sans lui ! »

Le chevalier : « Effectivement, ce serait calme. Léo et son bonome 🙂 »

Max : « MON bonome ! Vous vous ennuieriez sans moi ! »

Léo : « Pas sûr… »

Le chevalier : « Nous pourrions étudier… »

Léo : « Je reprendrais ton blog… »

Le chevalier : « Et tu rattraperais un peu le retard de Max. »

Léo : « J’aurais plus de chocolat, plus de place dans le lit… Et puis tu prends toute la couverture ! J’ai eu froid cet hiver. Oui, retourne au château, avec ta Princesse. Ta grande et merveilleuse Princesse. »

Max : « Rholala ! Comment vous êtes vous ! Et toi là, le petitours à capuche, si tu oses dire du mal de Princesse je te ploufe et tu nourris les brochets ! »

Léo : « Il y a même pas des brochets dans cette mare 🙂 »

Max : « Mais tu sais pas nager ! »

Léo : « Bonome me sauverait ! »

Max : « Pas si je le mords ! »

Le chevalier : « Max… »

Max : « Oui bonome ? »

Le chevalier : « Il me semble que tu as déjà été privé de chocolat pour avoir menacé de me mordre. Alors quelle punition vais-je bien pouvoir trouver pour avoir, en plus, menacé ton cousin de ploufage ? »

Max : « Aucune ! Je rigolais 🙂 C’était pas des vraies menaces ! Oulala non ! Je ferais pas ça moi. Je suis un gentillours 🙂 »

Le chevalier : « Qu’en penses-tu Léo ? »

Léo : « Chevalier, tu connais Max. On le refera pas 🙂 »

Max : « Je suis pas puni alors ? »

Le chevalier : « Non. »

Max : « Léo, c’est vrai que je prends toute la couverture ? »

Léo : « Oui, souvent. »

Max : « Il faut me le dire ! Bonome, tu trouveras une autre couverture. Je veux pas que Léo ait froid cet hiver. »

Le chevalier : « D’accord Maxou. »

Léo : « On papote, on papote et on est déjà à l’autre mare… J’aime beaucoup de paysage. »

Max : « Il y a un colvert qui fait la sieste. »

Léo : « Il faut pas le réveiller ! Chuuut ! »

Max : « Il y en a un autre là. »

Léo : « Sont-ce des femelles ? »

Max : « Ou des mâles en plumage d’éclipse ? »

Léo : « Difficile à dire… »

Max : « Bonome, ôôô mon bonome, que penses-tu de ce cas qui nous laisse perplexes. »

Léo : « J’en suis tout chiffonné. »

Le chevalier : « Observez bien le bec. »

Max : « Nous l’observons bonome. »

Léo : « Et nous voyons qu’il est orange. »

Max : « Or, il me semble que chez les mâles en plumage d’éclipse ils sont jaunes. »

Léo : « Mais j’ai l’impression qu’il y a des petites plumes vertes dans le plumage de la tête. »

Max : « Aïe ! Alors c’est un mâle ! »

Léo : « Mais son bec est orange ! »

Max : « Oups ! Alors c’est une femelle ! »

Léo : « Max, ça peut pas être un mâle ET une femelle ! »

Max : « Bonome ! Au secours ! »

Le chevalier : « Il me semble que c’est un mâle en éclipse. »

Max : « Tu es sûr ? »

Le chevalier : « Non. Mais l’argument de Léo me paraît intéressant. »

Max : « D’accord. Alors on présente des zanimos et on sait même pas si ce sont des mâles ou des femelles ! On va avoir l’air bête ! »

Léo : « Il s’étire ! »

Max : « Ben oui ! Tous les zanimos s’étirent quand ils se réveillent ! Toi aussi Léo. »

Léo : « Et toi tu fais des prouts ! »

Max : « C’est même pas vrai ! Tu vas pas bien dans ta tête toi ! Bonome, il faut gronder Léo ! Il va faire courir des rumeurs totalement infondées ! Est-ce que je dis à mes lecteurs que tu te grattes les fesses au réveil moi ? »

Le chevalier : « Pourriez-vous cesser de divulguer ce genre de détails s’il vous plaît ? Il me plaît de penser que je vous ai bien élevés. »

Max : « On est sages. »

Léo : « Tu nous as très bien éduqués. »

Max : « On dit bonjour à la dame et merci au monsieur. »

Léo : « On se brosse les dents après avoir mangé. »

Max : « Et on se débarbouille avant d’aller au lit. »

Le chevalier : « C’est bien. Je suis fier de vous. Avez-vous vu la tortue ? »

Max : « Ben oui ! On est naturalistes nous ! On voit les tortues ! J’allais y venir. Est-ce une tortue de Floride ? »

Léo : « Je connais pas bien les tortues moi mais il me semble que la tortue de Floride a une tache rouge sur l’arrière de la joue. »

Max : « C’est vrai ça ! Et elle a pas de tache rouge cette tortue ! C’est qui alors ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas. »

Max : « Ah oui ! Une Jeneçépa de la famille des Jeneçépahidés ! Ca change des Jeçépa de Léo 🙂 »

Léo : « Et les Jeçériendutout de Max ? Tu en parles pas de tes Jeçériendutou ! »

Max : « Pas fâcher Léo ! Pas fâcher ! »

Léo : « Je me fâche pas ! Mais tu te moques toujours de nous ! »

Max : « J’ironise un peu pour rigoler. »

Léo : « D’accord Maxou. Bon on continue à dire des bêtises ou on avance ? »

Max : « On avance ! »

[…]

Max : « Oh ! Regardez un peu cette noisette ! Elle a été coupée en deux. »

Max ! « Bonome, quand tu enseignes les régimes alimentaires aux petits, tu leur donnes un exercice qui s’appelle ‘Qui a mangé cette noisette ?’ alors nous t’écoutons. Qui a mangé cette noisette ? »

Le chevalier : « Comme tu l’as dis, la noisette est coupée en deux et nous ne voyons pas de traces de dents. C’est donc un écureuil qui a mangé l’amande. »

Max : « Il faut préciser que dans les fruits à coque, comme la noisette, il y a une amande. Même si c’est pas un amandier. »

Léo : « Comment tu sais chevalier que c’est l’écureuil ? »

Le chevalier : « Chaque animal a sa manière de procéder qui laisse des traces sur la coque. L’écureuil fait un trou dans lequel il insère ses puissantes incisives inférieures grâce auxquelles il brise la coque en deux. »

Léo : « Et tu sais reconnaître toutes les noisettes ? »

Le chevalier : « Pas toutes 🙂 Mais certaines, oui. »

Max : « Il y a des écureuils ici alors c’est normal qu’ils mangent des noisettes. C’est bon les noisettes. Et dans le chocolat ! Huuummm ! Du chocolat aux noisettes… »

Le chevalier : « Ah… Je pensais que tu le préférais à la menthe. »

Max : « J’aime aussi. Je crois que j’aime tout le chocolat… »

Léo : « Allez, on avance. Je vous rappelle que nous sommes venus pour que le chevalier marche. »

Max : « Ben oui ! La courbure lombaire et tout ça. Tiens-toi droit ai-je déjà dit deux fois ! Faut-il donc que je trisse ! »

Léo : « J’entends des perruches à collier… »

Max : « Oui, il y en a dans le secteur. A côté de la mare, il y a des trous dans les chênes. Ils ont dû être creusés par des pics il y a longtemps. Maintenant ils sont habités pas des perruches. Regarde Léo, il y en a une qui sort la tête. »

Léo : « Et une autre qui s’apprête à rentrer chez elle. »

Max : « C’est vrai qu’elles sont invasives les perruches bonome ?

Le chevalier : « Elles prennent de plus en place d’espace et cela va finir par se faire au détriment d’autres espèces… »

Max : « La nature peut pas trouver un nouvel équilibre avec les perruches ? »

Le chevalier : « Peut-être… Seul le temps le dira. »

Max : « Et si nous allions au Royaume des Écureuils ? Il est juste là. C’est pas loin. Tu veux bien bonome ? »

Le chevalier : « Je veux bien. »

Max : « Merci bonome. Tu es un gentil bonome toi 🙂 »

Léo : « Et puis, ça te fait du bien de marcher. »

Max : « Ben oui ! Tu passes ton temps à corriger des copies. »

Le chevalier : « Cela fait partie du métier… »

Max : « Bonome, pourquoi tu t’arrêtes ? Qu’est ce que tu as vu ? »

Le chevalier : « ça ! »

Max : « Des excréments ! Mais c’est dégoûtant ! Pouah ! »

Léo : « Max, observe un peu avant d’être dégoûté. »

Max : « Je me bouche le nez alors ! Voyons ça… Il y a un insecte… Et des petits zanimos. Comme des Arachnides… »

Le chevalier : « Bien vu. Ce sont en effet des Arachnides. Des Acariens pour être plus précis. »

Max : « Si je dis pas des erreurs, les Arachnides ont un corps en deux parties, le prosome et l’opisthosome. On dit aussi le céphalothorax et l’abdomen. C’est plus simple. Mais j’avais envie de faire comme toi, d’utiliser des mots compliqués que personne connaît pour faire croire que je suis savant et cultivé. »

Le chevalier : « Mais tu es savant et cultivé mon petitours. »

Léo : « Max, tu as pas commencé par le début. Il fallait dire que les Arachnides ont des pattes articulées et une cuticule dure en chitine. Ce sont d’abord des Arthropodes. »

Max : « Ah oui ! Je veux aller trop vite. Bien, ce sont donc des Arthropodes qui ont 4 paires de pattes, un corps en deux parties, plusieurs paires d’œils simples et des pédipalpes, ou patte-mâchoires, ainsi que des chélicères transformés en crochets à venin chez les araignées. »

Léo : « Ce sont donc des Arthropodes, Chélicérates, Arachnides. Comment on reconnaît les Acariens ? »

Le chevalier : « Ils ont en général les deux parties du corps quasiment soudées. Le prosome et l’opisthosome sont difficiles à distinguer. Et il n’y a presque plus aucune trace de segmentation. »

Léo : « Tu as d’autres choses à dire sur les Acariens ? »

Le chevalier : « C’est un groupe très vaste, comptant plus de 50 000 espèces connues. Vous connaissez peut-être les tiques ? »

Max : « De nom seulement. Et je préfère pas en voir… Toi tu risques d’en attraper un jour à cavaler partout en bermuda ! Tu fais pas attention à toi bonome. Tu connais la maladie de Lyme ? »

Le chevalier : « Tu m’en as déjà parlé… Il y a aussi le sarcopte de la galle. Il creuse des tunnels dans la peau des hommes, provoquant de fortes démangeaisons. Et il y a les acariens des lits. »

Max : « Ceux qui rendent les zoms allergiques ? »

Le chevalier : « Oui. Il s’agit surtout de Dermatophagoides pteronyssinius. Chaque lit en compte de 100 000 à 10 millions. Toutefois ce ne sont pas les acariens qui rendent allergiques mais leurs excréments. »

Max : « Ah ben oui ! C’est pas pareil ! Donc il suffit de les dresser à faire leurs besoins aux cabinets et le problème est réglé. Bien sûr bonome ! Tu viens de rassurer des millions d’allergiques dans le monde ! Allez hop ! On dresse ses acariens les allergiques ! Moi je vous propose d’installer des cabinets à acariens sur le bord du lit. Ce sera plus pratique pour eux ! Voilà, un problème de réglé. Merci bonome. »

Le chevalier : « 😀 »

Léo : « Qu’est ce qu’il font dans les lits des zoms ces acariens ? »

Le chevalier : « Ils profitent du gîte et du couvert 🙂 Les conditions de température et d’humidité leur sont favorables et ils ont de quoi manger. »

Léo : « Ils sont zomophages . »

Max : « On dit pas zomivores ? »

Le chevalier : « L’un ou l’autre se dit, ou l’un et l’autre se disent. Les zoms perdent de minuscules bout de peau à tout moment. Ces lambeaux de peau sont un vrai régal pour les acariens des lits. »

Léo : « Ah oui… Ils nettoient le lit en quelque sorte. »

Max : « En faisant caca partout ? Drôle de façon de nettoyer les lits… »

Le chevalier : « Savez-vous que l’un des moyens de limiter leur multiplication est de ne pas faire son lit ? »

Max : « Ah ben toi, tu limites vachement bien leur multiplication ! Tu fais ton lit que lorsque tu changes les draps. Une fois par an ! »

Le chevalier : « Max ! Ça t’amuse de faire naître des rumeurs infondées ? Je change mes draps bien plus souvent que ça voyons ! »

Léo : « Pourquoi ça limite leur multiplication de pas faire son lit ? »

Le chevalier : « L’humidité et la température baissent. Le mieux, en hiver, est de bien défaire le lit et de laisser la fenêtre ouverte, en coupant le chauffage évidemment, pendant une vingtaine de minutes. Plus de la moitié des acariens seront tués par le froid. »

Max : « Et, en plus de leur caca, il y a leurs cadavres… C’est charmant. Enfin, toi, dans ton lit, il y a surtout du tabac et des cendres… »

Léo : « Max, comment fais-tu pour toujours avoir une remarque à faire ? Tu t‘entraînes ? Tu prends des cours ? »

Max : « Non, je suis naturellement doué 🙂 Dites, on a parlé des Acariens mais on a un petit peu oublié de parler de l’insecte. »

Léo : « Ah oui ! C’est qui cet insecte ? On le connaît pas nous. »

Le chevalier : « Je suis un peu surpris de le trouver sur des excréments. Je m’y attendrais plus autour d’un cadavre… »

Max : « Je ne sais pas ce que je préfère… »

Léo : « Tu peux nous remontrer la foto s’il te plaît ? »

Max : « On voit bien l’insecte… Enfin non, pas tout à fait. On voit pas sa tête et il me semble que les antennes sont importantes pour déterminer les familles. Zutalor ! »

Le chevalier : « Tu as raison Maxou. Heureusement que je le connais. C’est un nécrophore, genre Nicrophorus. Ordre des Colépoptères, superfamille des Staphylinoidés, Famille des Silphidés. »

Léo : « Dis, tu as bien dis que c’est un nécrophore. Et dans nécrophore il y a nécro comme dans nécrophage. Nécrophage ça veut dire qui mange des cadavres. Il y a un rapport ? »

Le chevalier : « Oui Léo. Les nécrophores sont effectivement des nécrophages. Quand ils repèrent un cadavre de petits mammifère, ou de petit oiseau, ils l’enterrent et le recouvrent de terre. Ils peuvent se mettre à plusieurs pour réaliser ce travail. Le cadavre enterré servira de réserve de nourriture pour les adultes mais aussi pour les larves. Les femelles nettoient régulièrement les réserves de viande et ses larves. »

Max : « Ce sont des bonnes mamans alors. »

Le chevalier : « Le plus étrange est que, même si plusieurs individus s’unissent pour enterrer un cadavre, un seul couple pondra dedans. »

Max : « Et les autres ? »

Le chevalier : « Ils doivent se trouver un autre cadavre. »

Léo : « C’est pour ça qu’il y a pas beaucoup de cadavre de zanimos dans la nature ! »

Max : « Ben oui ! Il y a les nécrophages de surface. Et les nécrophores. Et je suppose qu’il y en a d’autres encore… »

Le chevalier : « Dernière information : il faut moins de 48 heures aux nécrophores pour enterrer un cadavre de musaraigne. »

Max : « Merci bonome pour tous ces renseignements. Reprenons. Nous avons des excréments, un nécrophore et des acariens. »

Léo : « Puis-je formuler une hypothèse ? »

Max : « Bien sûr Léo. On est des scientifiques nous ! Alors on hypothése ! »

Léo : « Je suppose, mais c’est qu’une supposition, que le nécrophore se nourrit des excréments et que les acariens se nourrissent du nécrophore. »

Max : « On aurait là une chaîne alimentaire. »

Le chevalier : « Ton hypothèse est intéressante mon Léo mais elle est fausse. J’en suis désolé. »

Léo : « Il faut pas. Mais il faut m’expliquer pourquoi tu dis que j’ai faux. »

Le chevalier : « Bien sûr. Et j’allais le faire. D’abord, tu n’as pas tout faux. Le nécrophore se nourrit effectivement des excréments. Il est coprophage en plus d’être nécrophage. »

Max : « Dites, si un nécrophore nous invite à manger, faites moi penser à refuser s’il vous plaît. »

Le chevalier : « 🙂 Oui Max. Léo, la première partie de ton hypothèse est donc bonne. Mais les acariens ne se nourrissent pas du nécrophore. En fait, vous avez là un bel exemple de phorésie. »

Max : « Exactement ! C’est un très bel exemple de phorésie ! Bien sûr ! Je l’avais vu tout de suite mais je te laissais dire. Tu aimes bien dire ce genre de choses. La phorésie ! J’attendais depuis longtemps que tu en parles bonome ! Que ne l’as-tu fais plus tôt ? La phorésie… »

Léo : « Tu connais la phorésie Maxou ? »

Max : « Du grékancien φόρεσις, phoresis qui signifie port, portage. C’est un type de relation entre deux zanimos dans laquelle l’un est porté ou transporté par l’autre. D’autres questions ? »

Léo : « Rholala Maxou ! T’es trop fort ! Tu l’as dit en grékancien en plus ! »

Le chevalier : « J’ai même l’impression que tu l’as prononcé avec les lettres grecques ! »

Max : « Et oui ! Il y a pas que vous qui connaissiez le grékancien 🙂 »

Léo : « Rholala ! »

Max : « Remets-toi Léo, voyons ! »

Léo : « Ben quand même ! C’est pas tout le monde qui connaît la phorésie ! »

Max : « Je suis pas tout le monde moi 🙂 »

Léo : « Alors ça veut dire que les acariens se font transporter par le nécrophore. Mais à quoi ça leur sert ? »

Le chevalier : « Max, veux-tu répondre ? »

Max : « Je suppose que ça leur évite d’user leur énergie. Et comme ils mangent la même chose que le nécrophore autant qu’ils se fassent transporter par lui. »

Le chevalier : « Tiens, ça me rappelle quelque chose… Des petitours qui se font transporter par un chevalier pour être sûrs d’arriver au chocolat. »

Max : « Et oui ! Bravo bonome ! Tu as trouvé un autre bel exemple de phorésie 🙂 Dites, on devrait peut-être se déplacer parce qu’il y a des zoms qui passent et qui se demandent un peu ce que tu fais accroupi à observer quelque chose qu’ils voient pas en parlant à voix basse. A force, il y en a un qui va appeler un docteur de la tête et ils vont te mettre dans une cellule capitonnée. Et nous, on pourra plus aller aux zoisos. »

Le chevalier : « Toi, tu sais toujours où est ton intérêt 🙂 »

Max : « C’est mon bonome que je sers en servant mon intérêt 🙂 »

Léo : « Tiens, un papillon tout mort ! »

Max : « Il va se faire nécrophager 🙂 »

Léo : « C’est qui ce papillon ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas. Et je n’ai pas mon beau livre d’insectes sur moi. »

Max : « Encore un Jeneçépa ! Il y en beaucoup en ce moment des Jeneçépa oulala ! Il y a un pic de Jeneçépa ! Ils doivent pas avoir de prédateurs. La population augmente sans limite ! »

Le chevalier : « Oui Max. Dites, il va falloir rentrer. Mon travail m’attend. »

Max : « Les copies… Combien vas-tu en corriger cette année encore ? »

Le chevalier : « L’an dernier j’en ai eu… 150 x 25… 3750. Enfin, à peu près… Ce qui représente un tas d’environ 3 mètres de haut. »

Max : « Ça sert à rien. »

Le chevalier : « Comment ça ? »

Max : « Ça sert à rien ! Les élèves ont toujours à peu près les mêmes notes. De la 6ème à la 3ème… Tu leur mets une note en 6ème et après tu adaptes : un peu plus, un peu moins. Et tu corriges plus de copies. Et nous on a notre bonome. Parce que là… »

Léo : « On te voit jamais ! »

Max : « En plus, tu t’avachis sur ton siège et tu t’abîmes le dos. Et en plus tu fais rien qu’à pétuner en corrigeant. Tu vas faire la maladie des poumons bonome. »

Le chevalier : « Il n’empêche que les corrections font partie de mon métier. »

Max : « Et bien change de métier ! Tu fais spécialiste en zoisos dans une réserve naturelle et tu vis au grand air avec tes petizours ! »

Le chevalier : « J’y pense parfois… »

Max : « Léo, tu feras une recherche. Tu es fort en recherches. »

Le chevalier : « Pour le moment rentrons. »

Léo : « Ooooh ! Regardez comme la forêt est belle ! »

Max : « C’est à cause de la beauté que tu as dans les yeux Léonou 🙂 »

Léo : « Et le ciel ! Rhooo ! »

Max : « On a de la chance aujourd’hui ! Bonome, c’est la nature qui te récompense d’avoir emmené tes petizours en inspection. »

Le chevalier : « Mais… Nous ne sommes pas en inspection ! Je marche pour ma courbure lombaire ! »

Max : « Ah oui ! C’est vrai ! Tiens-toi droit d’ailleurs ! Bonome, quand même… »

Le chevalier : « C’était une machination ! »

Max : « Pas du tout ! Que vas-tu penser là ? Tu as jamais mal au dos peut-être ? »

Le chevalier : « Si. Mais ce n’est pas pour ça que vous vouliez sortir. Vous aviez envie de vous dégourdir les pattes ! J’aperçois maintenant la généreuse imposture ! »

Max : « Léo, tu entends bonome ? »

Léo : « Il a pas tout à fait tort… J’avais effectivement envie de prendre l’air. »

Max : « Léo ! »

Léo : « Mais ta courbure lombaire va pas bien chevalier. »

Le chevalier : « Je vous remercie. »

Max : « Tu nous remercies ? »

Le chevalier : « Oui, je vous remercie. Sans votre stratagème je serais resté enfermé. Or cette sortie m’a fait du bien. Je me sens physiquement mieux et plus détendu pour terminer mon travail. Mes petizours, que ferais-je sans vous ? »

Max : « A ton service bonome:) Tu as vu la femelle mandarin ? »

Léo : « La mandarine 🙂 »

Le chevalier : « Allons la saluer ! »

La mandarine avait l’air contente de nous voir mais elle a pas papoté avec nous. Elle s’est laissée fotoer puis elle est partie. Elle devait avoir des trucs de mandarins à faire, c’est sûr. Après on est rentrés. Bonome s’est remis au travail mais en faisant plus de pauses avec des étirements. Puis il est venu chahuter avec nous. On a bien rigolé 🙂 Le soir est venu et l’heure de se coucher aussi. Léo et moi sommes allés nous débarbouiller et nous nous sommes aspergés l’un l’autre. Comme des juvéniles 🙂 Les éclats de rire ont attiré bonome. On a cru qu’il allait nous gronder d’avoir mis de l’eau partout. Mais non. Il a joué avec nous. Puis il nous a séchés et nous a portés jusqu’à notre lit. Puis il nous a bordés. Léo a voulu qu’il nous raconte une histoire du vent. Une belle histoire des temps anciens. Mais tu connais la règle Princesse. On a pas le droit de répéter les histoires du vent. Léo a pas entendu la fin. Ses petits yeux pleins de beauté se sont fermés tout seuls. Alors bonome nous a fait nos bisous de bonnuit et il m’a gratté le front jusqu’à ce que je m’endorme moi aussi.

Je t’embrasse Princesse et j’espère que tu vas bien.

Notre ami Martin au Royaume des Bernaches.

Continuer la promenade

120 – Le Royaume des Grèbes

Léo : « Max ! Viens ! On va graver ton blog ! »

Max : « J’arrive ! Prépare l’ordinateur ! »

Léo : « Il est prêt ! »

Max : « … Voilà voilà ! »

Léo : « On regroupe encore des inspections ? »

Max : « Il faut voir… Où en sommes nous ? … Le Royaume des Grèbes ! Je me souviens ! Non non, on peut pas regrouper ! Oulala non ! »

Léo : « Tu vas encore prendre du retard Maxou ! »

Max : « Tant pis ! Je regroupe pas cette inspection avec une autre ! Tu verras pourquoi ! »

Léo : « D’accord 🙂 C’est toi le chef 🙂 »

Max : « Mon cher cousin, tu as encore une fois raison : c’est moi le chef ! »

Jeudi 30 Août, An III

Max : « BONOMOU ! »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « Si je te dis ‘saute dans tes chaussettes’ ça te suffit ? »

Le chevalier : « Inspection ? »

Max : « Royaume des Grèbes ! »

Le chevalier : « Léo ? »

Max : « Déjà prêt 🙂 »

Le chevalier : « En route ! »

Au Royaume des Grèbes…

Max : « Tiens, un papillon 🙂 On commence par la lépidoptérologie aujourd’hui. »

Le chevalier : « Max, Maxou, mon petitours… »

Max : « Oui mon bonomou 🙂 »

Le chevalier :  « Pourrais-tu cesser d’utiliser constamment tes néologismes ? »

Max : « Non. »

Le chevalier : « Ah… »

Max : « Ben non. Il y a pas que les scientifiques qui peuvent créer des mots compliqués que personne connaît à part eux. Alors ils ont le droit de parler d’entomologie et moi je pourrais pas faire la lépidoptérologie ? Et pourquoi, s’il te plaît ? »

Léo : « Chevalier, il faut reconnaître que Max a raison. Pourquoi peut-on dire entomologie à la place de l’étude des insectes et pas lépidoptérologie pour l’étude des papillons ? »

Max : « Ben oui, pourquoi ? »

Léo : « D’autant plus que ces mots existent bel et bien en petitoursien du sud. »

Max : « En petitoursien du nord aussi mon Léo. »

Le chevalier : « Bien, je m’incline. Vous pouvez lépidoptériser… »

Max : « Bonome, tu dis n’importe quoi. Le verbe lépidoptériser existe même pas ! »

Léo : « 🙂 »

Max : « Bon, tu nous le présentes ce papillon ?! »

Le chevalier : « Vous le connaissez déjà ! »

Max : « Un tout noir comme ça ? »

Léo : « Ben oui ! »

Max (à lui même) : « Un tout noir… Le verso des ailes tout noir… BEN OUI ! Inachis io ! Le paon du jour ! Bonome, nous raconte pas l’histoire d’Inachis et de Io s’il te plaît parce que c’est bientôt la rentrée et si tu commences à nous expliquer tout ça tu vas arriver à la schola au mois d’Octobre et la directrice va pas être contente ! »

Le chevalier : « 😀 »

Léo : « Et là, il y a un Piéris sur les asters. »

Max : « Un Piéris ? Bonome connaît rien du tout au Piéris ! »

Le chevalier : « Eh bien comme ça je ne raconterai rien du tout et je ne serai pas en retard à la schola ! »

Max : « Et on évite une longue explication soporifique et interminable ! Ouf ! Vive ton ignorance bonome ! »

Léo : « Bonome, Max a l’air en forme aujourd’hui 🙂 »

Max : « Je suis toujours en forme 🙂 Allez, venez, les zoisos nous attendent ! »

Léo : « Max, ce sont pas des zoisos ! »

Max : « Monsieur et madame ragondin. »

Léo : « Myocastor coypus, Myocastoridés. »

Max : « Tu es sûr que c’est monsieur et madame ? »

Léo : « C’est toi qui l’as dit ! »

Max : « Ben oui, mais j’ai dit ça comme ça moi ! »

Léo : « Rholala ! Max vérifie pas ses informations avant de parler ! Tu dois dire plein des erreurs alors ! »

Max : « Eh ! Oh ! Je dis pas plein des erreurs moi ! »

Léo : « Ben on peut pas savoir si tu vérifies pas ! »

Max : « Léo ! Ça suffit ! J’ai dit monsieur et madame ragondin parce qu’ils sont deux et que les ragondins sont pas des zanimos sociaux alors si on en voit deux il y a de fortes chances que ce soit un couple. Alors tu arrêtes maintenant ! »

Léo : « Oui Max. Bien Max ! »

Max : « Il y a des Odonates ! On continue l’odonatologie ? »

Léo : « Tu as pas peur que tes lecteurs se lassent ? »

Max : « Mes lecteurs sont des gens curieux, instruits, désireux d’apprendre… Alors on fait l’odonatologie si on veut. Tu veux bien bonome ? »

Le chevalier : « Que veux-tu savoir ? »

Max : « Les nervures anténodales, les triangles alaires… tout ces machins que tu es le seul à connaître et qui te permettent de conclure par : ‘C’est telle espèce’. Hopla ! »

Le chevalier : « Pas d’accord. »

Max : « Pas d’accord ? »

Le chevalier : « Non. Pas d’accord. »

Max : « Bon, ça va, j’ai compris. Pas d’accord. Et pourquoi s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Mon petitours, je t’enseigne tout ce que je sais pour que tu t’appropries les connaissances et que tu deviennes autonome. »

Max : « Ouai… Il y a interro ! »

Le chevalier : « Oui, il y a interro 🙂 »

Max : « D’accord, je vois. Et c’est sur moi que ça tombe. Et pourquoi pas Léo ? »

Le chevalier : « Parce que c’est le blog de Max et que je suis très fier de toi 🙂 »

Max : « Tu me flattes… Bon, je commence. D’abord, il y a des gros yeux qui se touchent. L’abdomen est plutôt large et les ailes, au repos, restent perpendiculaires au corps. C’est donc un messieur. Un Anisoptère. Les triangles alaires sont tournés vers le bout de l’aile et ils sont constitués de plusieurs cellules. J’en vois 4. Si j’ajoute à cela que l’abdomen est bleu et noir je peux dire que c’est un Aeschnidé du genre Anax. Et celui-ci je le connais déjà. On l’a vu il y a longtemps au Royaume des Libellules. Tu avais réussi de jolies fotos de ce zanimo en vol. C’est l’anax napolitain. Anax parthenope. Voilà ! Alors ? J’ai bon ? Ben oui j’ai bon ! Bien sûr que j’ai bon ! Max petitours : 20/20 bravo ! »

Léo : « Il est vraiment en forme aujourd’hui 🙂 »

Max : « Alors bonome ? »

Le chevalier : « Max petitours : 20/20 Bravo ! Pourquoi ne voulais-tu pas faire l’interro ? »

Max : « Bonome, j’aime bien quand tu nous expliques 🙂 »

Léo : « Je préfère quand c’est toi plutôt que quand c’est Max 🙂 »

Max : « Je vois… M’en fiche, moi aussi 🙂 Bon, il y a pas des zoisos ici, on avance ! »

Léo : « Un petitours volant ! »

Max : « Léo ! Tu vas pas bien dans ta tête toi ! Ça vole pas un petitours ! »

Léo : « Regarde ! »

Max : « Une mésange à longue queue ! Aegethilos caudatus ! Toi aussi tu trouves qu’elles ressemblent à des petizours ? »

Léo : « Ca fait plaisir à bonome 🙂 »

Max : « Oooooh ! Un petitours volant ! Tu as vu bonome ? »

Le chevalier : « Maxou, veux-tu que je t’apprenne à voler ? »

Max : « Je pourrais voler ? »

Léo : « Max, t’emballe pas ! Je crois qu’il envisage de te faire voler en te lançant au loin. »

Max : « QUOI ? TU FERAIS CA ? »

Le chevalier : « Bien sûr que non Max. »

Max : « JE VAIS ME PLAINDRE A PRINCESSE ! MALTRAITANCE SUR PETITOURS ! TU VAS ALLER EN PRISON ! »

Léo : « Et nous on aura plus de bonome. Calme toi Maxou. »

Max : « Me calmer ! Mais je vais être frénétique, fulminant ! J’ai 10 cœurs, j’ai 20 bras ! »

Léo : « Dis donc, quand tu auras fini de te prendre pour Cyrano, tu pourras revenir parmi nous ? »

Max : « Si bonome me présente ses excuses. »

Léo : « Bonome… »

Le chevalier : « Max, mon petitours, bien que je n’aie jamais voulu te faire le moindre mal je te présente toutes mes excuses. »

Max : « Tu es sincère ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours. Câlin ? »

Max : « Oui, mais Léo aussi ! »

Léo : « Moi je veux bien. Mais pas trop longtemps parce qu’il y a des lestes verts et je voudrais que tu m’expliques un peu. »

Max : « Alors plus tard le câlin. Qu’est ce qu’ils font les lestes verts ? »

Le chevalier : « Ils pondent. »

Max : « Bonome, on a déjà vu des Odonates qui pondent. Ils pondent dans l’eau. Ou dans des végétos mous qui sont dans l’eau. Là, ils sont pas du tout dans l’eau les lestes verts. »

Le chevalier : « Ils pondent quand même. Les femelles pondent sous l’écorce des arbres grâce à leur ovopositeur. Les œufs passent l’hiver sous l’écorce et la larve en sort au printemps. Le développement larvaire est assez court puisqu’il ne dure que trois mois. La larve ne mue que dix fois. »

Léo : « ça abîme pas l’arbre ? »

Le chevalier : « Pas trop. Si vous regardez attentivement le tronc de l’arbre, vous verrez qu’il est couvert de petits reliefs qui sont les traces des pontes précédentes. Malgré tout il n’a pas l’air en mauvaise santé. »

Max : « Alors c’est pas grave si les lestes pondent sous son écorce. D’accord. On vous laisse les lestes et faites nous des tas de petits lestes 🙂 »

Léo : « On a pas fait l’odonatologie des lestes ! »

Max : « C’est pas grave. On l’a faite la dernière fois. Cf. supra 🙂 »

Léo : « On va à l’autre observatoire alors. »

Max : « Oui mon Léo, on y va… »

[…]

Max : « Oulala ! Il y a des grébous ! »

Léo : « Il y a des petits ! Rhooo ! »

Max : « Et le parent leur donne du manger ! »

Léo : « La chance ! »

Max : « Bonome, il y a une foulque qui s’approche… Qu’est ce qu’elle fait la foulque ? Héééé ! MAIS ÇA VA PAS LA TÊTE ! »

Léo : « Elle a essayé de chiper le manger des petits ! »

Max : « Elle est folle dans sa tête cette foulque ! »

Léo : « Il faut pas chiper le manger des petits grébous ! »

Max : « En plus, tu es phytophage la foulque ! Tu comprends ça ? PHY-TO-PHAGE ! Ça veut dire que tu manges des végétos ! »

Léo : « Max, je crois que tu vas pas avoir le choix! Il va falloir organiser une formation pour les foulques. Apparemment elles ont tendance à oublier qu’elles sont phytophages. »

Max : « Pfff ! Et je vais devoir leur rappeler qu’on doit pas voler le manger des autres ! Il faut tout reprendre à zéro avec les foulques ! »

Léo : « Tu pourras ajouter un atelier pour leur expliquer qu’il faut pas se chamailler tout le temps. »

Max : « Ben voilà ! Merci bien les foulques ! Vous croyez que j’ai que ça à faire moi ? »

Léo : « Ou alors tu envoies un rapport à Princesse et tu attends les consignes… »

Max : « Bonne idée ! On rédige le rapport ce soir et on attend. Bonome tu pourras le relire, corriger et le confier au postillon s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « Merci bonome 🙂 »

Léo : « Il y a un jeune héron sur le côté. »

Max : « Un patapon ? »

Léo : « Un grand patapon 🙂 »

Max : « Il a la calotte grise et il est tout strié du devant du cou. C’est un patapon. »

Léo : « Il pêche ! »

Max : « Tu le surveilles et tu nous préviens si il attrape quelque chose. Moi je surveille les grébous. Bonome, tu te tiens prêt à fotoer. »

Léo : « Il fait rien… »

Max : « Grébou ploufe… »

Léo : « Il a attrapé quelque chose ? »

Max : « Du rien du tout 🙂 »

Léo : « Il se prend pour un héron garde-bœufs ? »

Max : « Le garde-bœufs garde le rien du tout. Il le pêche pas ! »

Léo : « Je crois que le pataton fait du rien du tout. »

Max : « Ils se répartissent les taches : le patapon fait du rien du tout ; le garde-bœufs le garde et le grébou le pêche quand il est pas gardé. »

Léo : « On néglige souvent l’importance du rien du tout dans les écosystèmes. »

Max : « C’est un élément très important de la nature ! »

Léo : « Sans rien du tout, rien n’est possible 🙂 »

Max : « BONOME ! BONOME ! FOTOE ! »

Léo : « Grébou a attrapé un poisson ! »

Max : « Et il l’a avalé tout cru ! Gloub le poisson ! »

Léo : « Il l’a pas donné à ses petits ! »

Max : « Ben Léo, il faut bien qu’il mange le parent ! Ça donne faim de ploufer pour nourrir ses petits ! »

Léo : « C’est quoi ce bruit ? »

Max : « LÀ-HAUT ! »

Léo : « Ben ça alors ! »

Max : « Des corneilles qui pourchassent une mouette ! »

Léo : « Une meute de corneille ! »

Max : « Pauvre mouette ! Bonome, as-tu fotoé ? »

Le chevalier : « J’ai essayé. »

Max : « D’accord. On a des fotos alors. »

Léo : « Si la mouette porte plainte on aura les preuves. »

Max : « On peut pas laisser faire ! »

Léo : « Bon, revenons à nos observations… »

Max : « Le patapon ? »

Léo : « Pas bougé… Les grébous ? »

Max : « Le parent est allé chercher un petit qui s’était un peu trop éloigné… »

Le chevalier : « J’ai fotoé une foulque qui s’étirait les ailes. »

Max : « Montre ? »

Max : « Pas mal bonome. »

Léo : « LE PATAPON ! Il a attrapé un poisson ! »

Max : « Il est pris dans les végétos aquatiques ! »

Léo : « Le poisson, c’est toujours servi avec un accompagnement pas bon. Là c’est salade 🙂 »

Max : « Comment il va faire ? »

Léo : « Il l’a relâché ! »

Max : « Il le reprend ! Sans les végétos ! »

Léo : « Je voudrais pas être un poisson dans ce secteur moi ! »

Max : « Moi non plus ! »

Léo : « Au moins les foulques mangent des algues… »

Max : « Elles mangent des algues ? »

Léo : « Oui, regarde ! »

Max : « Ça c’est la force de dissuasion ! Elles ont eu peur de devoir partir en formation ! »

Léo : « Ben oui ! Tout le monde aurait peur de se retrouver plusieurs jours avec toi comme formateur 🙂 »

Max : « Bonome ! Tu entends Léo ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Max : « Mais c’est pas gentil ce qu’il dit ! Et tu le laisses faire ? »

Le chevalier : « Oui. Maxou, Léo est arrivé il y 10 mois environ. Il ne devait rester que pour les vacances et ta mission était de le former. Il me semble qu’il est resté. En partie pour toi. »

Max : « Pourquoi ‘en partie’ ? »

Léo : « Parce que je suis aussi resté pour le chevalier. J’ai vu dans ses yeux qu’il voulait que je reste 🙂 »

Le chevalier : « Léo, puis-je t’avouer quelque chose ? »

Léo : « Ben oui. »

Le chevalier : « J’ai eu un peu de mal à t’accepter. Il m’a fallu plusieurs semaines pour t’adopter. J’espère que tu ne m’en veux pas de te l’avouer. »

Léo : « Je savais bonome. Je m’en suis rendu compte. Mais je comprends. Tu avais trouvé un équilibre avec Maxou et je venais le perturber. Et tu es vraiment gentil de m’avoir gardé alors que tu avais du mal à m’accepter. Tu es vraiment un grand chevalier. »

Le chevalier : « Alors tu sais que maintenant tu es mon petitours. »

Léo : « Ouiiiii 🙂 »

Max : « Dites tous les deux, quand vous aurez fini vos effusions, vous pourrez regarder le patapon. Il a encore attrapé un poisson. »

Le chevalier : « Gloub le poisson ! »

Max : « Tu me parodies ! C’est moins drôle quand c’est toi bonome. »

Léo : « C’est jamais drôle Maxou 🙂 »

Max : « Hé ! Toi là ! Le petitours ! Je pourrais te renvoyer à Princesse en disant que ta formation est terminée ! Hopla ! »

Léo : « Tu le ferais pas ! »

Max : « Me tente pas ! »

Le chevalier : « Tu ne le ferais pas ! Je te l’interdirais ! »

Max : « Bonome, mon bonomou, penses-tu réellement que je renverrais mon doux cousin Léo ? »

Le chevalier : « Je ne veux même pas que tu l’envisages. »

Max : « Oulala ! Si on peut même pas rigoler ! Pfff ! »

Léo : « Un petit grébou vient nous voir 🙂 »

Max : « Son parent va le chercher. Il s’était trop éloigné. »

Léo : « Il y a les autres petits ! Ils sont mignons 🙂 »

Max : « Mais ils ont encore faim ! La pêche va reprendre… »

Léo : « Les petits attendent. »

Max : « Il y en a un qui fait sa toilette ! »

Léo : « Ben oui ! Les zanimos ça fait souvent sa toilette ! »

Max : « Tu surveilles plus le patapon toi ? »

Léo : « Si si ! Oulala ! »

Max : « Il pêche encore ? »

Léo : « Je crois qu’il a repéré une proie ! Bonome, prépare toi à fotoer. »

Max : « TCHAC le poisson ! Tu as fotoé mon bonome ? »

Le chevalier : « Voyons cela… »

Max : « Pas mal ! »

Léo : « Il arrête pas de manger ce patapon. »

Max : « Il va avoir des grosses fesses si il continue 🙂 »

Léo : « Bonome, ça existe un zoiso callipyge ? »

Le chevalier : « Un zoiso callipyge ? Tu connais callipyge toi ? »

Léo : « Je fais des progrès en grékancien 🙂 »

Max : « Bon, si vous commencez à parler de grékancien c’est qu’il est temps de changer de point d’observation. Allez, en route ! »

Léo : « On y va Max ! »

Max : « Dis bonome, tu veux bien qu’on poche ? Il est loin le prochain observatoire et on a des petites pattes nous. »

Le chevalier : «  D’accord. Grimpez ! »

Max : « Passe devant cousin Léo. Et dépêche-toi un peu ! »

Léo : « Mais ! »

Max : « Pousse toi ! Voilà bonome, nous sommes installés. En route ! »

Léo : « Vous pensez qu’on va voir de beaux zoisos ? »

Max : « Mon Léo, Léonou ! Depuis que tu es avec nous tu devrais savoir qu’on peut pas prévoir au Pays des Zoisos. Parfois il y a de beaux zoisos et d’autres fois pas de zoisos du tout ! »

Léo : « On arrive ! »

Max : « Ben oui ! Il a des grandes pattes bonome 🙂 »

Léo : « Alors… »

Max : « Des colverts… Un grand cormoran… »

Léo : « Et… Chevalier, pourrais-tu tout zoomer et me montrer s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Je peux ! Voilà mon Léo. »

Max : « Léo a vu un zoiso ? »

Léo : « On voit pas bien… Mais ne serait-ce pas une sarcelle d’hiver ? »

Max : « Une sarcelle d’hiver ? En été ? Léo, la sarcelle d’hiver s’appelle ainsi car on la voit l’hiver dans nos régions ! La sarcelle qu’on voit l’été est la sarcelle d’été. Mais on l’a jamais vue… »

Léo : « C’est peut-être un colvert aussi alors… Tant pis. »

Max : « Sois pas déçu Léo. Regarde ! Il y a grébu ! Bonjour grébu ! »

Le chevalier : « Il est un peu loin Maxou. »

Max : « Bonome, je te rappelle que lorsqu’on parle avec son coeur la distance est pas importante ! C’est toi qui me l’as appris ! Alors je dis bonjour à grébu si je veux ! »

Le chevalier : « Oui Max ! Bien Max ! »

Léo : « On arrive trop tard pour le voir pêcher. »

Max : « Attend un peu Léo. Bonome, es-tu prêt à fotoer ? »

Le chevalier : « Oui chef ! »

Max : « Voilà ! J’en étais sûr ! »

Léo : « Il s’est ébroué ! »

Max : « Et maintenant il va s’étirer les ailes. »

Léo : « Trop fort Maxou ! Comment tu savais ? »

Max : « C’est parce que je connais bien grébu maintenant. Quand il a beaucoup ploufé, il s’ébroue pour s’essorer. Puis il s’étire. Et ensuite il fait un petit somme. Pour digérer. »

Léo : « Tu es un grand ornithologue Maxou. »

Max : « Toi aussi Léo, toi aussi.»

Le chevalier : « Dites, vous allez vous congratuler longtemps comme ça ? »

Max : « Nous nous congratulons pas bonome. Nous faisons des constats objectifs, fruits d’une fine observation et d’une estime réciproque et néanmoins sincère. »

Léo : « Je partage tout à fait ce point de vue. »

Le chevalier : « Bien. Alors si vos grandeurs sont d’accord nous pourrions retourner voir les grébous et le patapon. Apparemment ici il ne se passera rien. »

Max : « Qu’en penses-tu Léo ? »

Léo : « ‘Vos magnificences’ auraient été plus adapté que ‘vos grandeurs’.»

Max : « Tu penses ? Magnificences ? »

Léo : « Oui oui. Nous le méritons. »

Max : « Certes ! Mais sublimités aurait été pas mal non plus. »

Léo : « Il faut pas exagérer quand même. »

Max : « Tu as raison Léo. Bien bonome, nous nous sommes concertés et sommes arrivés à un accord. Tu nous appelleras dorénavant ‘vos magnificences’. »

Le chevalier : « Absolument ! Bien sûr ! Pochez-vous en silence ! »

Max : « ‘Pochez-vous en silence, vos magnificences’ ! »

Le chevalier : « Moi je pars… »

Max : « On se poche bonome, on se poche ! »

Léo (à Max) : « Je crois qu’il est pas d’accord. »

Max (à Léo) : « Je crois qu’on a de la chance qu’il nous ait pas ploufés. »

Léo (à Max) : « On a peut-être exagéré. »

Max (à Léo) : « Il vaut mieux qu’on soit très sages pendant un petit moment. »

Le chevalier : « Jusqu’à votre maturité ! »

Max : « Mais, bonome, on va rester des juvéniles toute notre vie ! On aura jamais la maturité nous ! »

Léo : « On va quand même pas rester très sages jusqu’à ce qu’on soit tout morts ! »

Max : « C’est pas drôle ! »

Léo : « Tu nous aimes plus ? »

Le chevalier : « Bien sûr que si. »

Max : « Tu es fâché ? »

Le chevalier : « Vous êtes parfois agaçants… »

Max : « Nous te présentons nos plus plates excuses. »

Léo : « Nous sommes désolés bonome. »

Max : « On le fera plus. »

Léo : « On pourrait faire un câlin de réconciliation. »

Max : « Il faut pas rester fâché bonome. »

Le chevalier : « Pochez vous vos sublimités. Et en silence ! »

Max : « On grimpe ! »

Léo : « On retourne à l’autre observatoire ? »

Le chevalier : « Avec un petit détour… Les voilà ! »

Max : « Une famille cygne ! »

Léo : « Rhooo ! Les petits sont déjà grands. »

Max : « Mais ils restent quand même à côté de leurs parents. »

Léo : « Mais je comprends pas pourquoi il y a un petit qui est encore gris. »

Max : « C’est vrai ça ! Bonome, tu nous as jamais expliqué ça ! »

Le chevalier : « Je n’en sais rien Maxou. Il met plus de temps à se développer… »

Max : « J’aime bien quand tu sais pas expliquer quelque chose. »

Léo : « Oui ça le rend plus humain. Mais c’est un grand chevalier quand même. »

Max : « Bonome c’est le plus grand des chevaliers. Mais c’est pas un Scolopacidé 🙂 »

Léo : « Chevalier, on pourra rester longtemps pour observer les grébous ? »

Le chevalier : « S’ils sont encore là ! »

Max : « Bonome, c’est leur territoire ! Et les petits avaient l’air affamés. C’est toujours affamé un petit zoiso. Alors le parent doit encore être en train de ploufer pour les nourrir. »

Léo : « Le patapon est peut être encore là lui aussi. »

Max : « Ça, c’est pas sûr. Il a dû aller explorer un autre endroit. Là où les poissons sont pas servis avec des végétos. On s’approche. Taisons-nous. »

[…]

Léo : « Il se passe pas grand-chose… »

Max : « Les grébous sont trop loin pour les fotoer. Mais ils vont revenir. »

Léo : « Max ! Max ! Il y a Martin ! Il arrive ! »

Max : « Oulala ! Mais c’est pas ici le rendez-vous normalement ! Il se pose ! »

Max : « Bonjour Martin ! Mais pourquoi tu nous tournes le dos ? Tu es fâché ? Martin ? »

Léo : « Il lève la tête ! »

Max : « Martin, tu es fâché parce qu’on est pas venus depuis longtemps ? On est allés voir blongios ! Tu sais Martin, tout le monde te connaît, toi. Tu es un très très beau zoiso. Mais blongios est bien moins connu que toi. Alors il faut qu’on en parle plus. Pour le protéger. Mais toi aussi tu es notre ami. »

Léo : « Il nous regarde. »

Max : « Tu sais Martin, j’ai déjà beaucoup parlé de toi dans mon blog. Je sais plus quoi ajouter moi. »

Léo : « Je sais ! »

Max : « Nous t’écoutons Léo. »

Léo : « En conclusion, nous pouvons dire que Martin est un très beau zoiso 🙂 »

Max : « Martin, il faut pas écouter Léo. Il dit des bêtises. »

Léo : « C’est même pas une bêtise ! Martin c’est le plus beau des zoisos. »

Max : « Et c’est notre ami ! Merci d’être venu Martin. A bientôt 🙂 »

Léo : « Il est parti ! »

Max : « En arrivant il nous tournait le dos mais en partant il nous regardait. Il est pas fâché Martin. Chouette alors ! »

Léo : « Et les grébous s’approchent ! »

Max : « Le parent a une proie dans le bec ! Vous voyez ce que c’est ? »

Léo : « Non, ils sont trop loin… »

Max : « Ils s’approchent encore ! Oulala ! Je veux voir la suite moi ! »

Léo : « Leur parent donne le manger aux petits ! »

Max : « Oulala ! La pauvre proie ! Elle est bien secouée ! »

Léo : « Apparemment elle est pas facile à avaler ! Regardez ! Le parent la reprend ! »

Max : « Il la secoue lui aussi ! »

Léo : « Les petits l’ont reprise… »

Max : « La pauvre grenouille ! »

Léo : « Max, ça fait un moment qu’elle est toute morte la grenouille ! Elle s’est même fait éplucher ! »

Max : « Mais ! LA FOULQUE ! Elle va pas voler la grenouille quand même ! BONOME ! Tu dois intervenir ! Et elle coupera pas au rapport la foulque ! Je l’écris dès qu’on rentre ! Non mais ! »

Léo : « Vous avez vu comme elle a suivi la proie ? Heureusement que le parent a réussi à lui échapper ! »

Max : « Ca va pas du tout ça ! Moi je suis pas d’accord ! Alors les parents grébous ploufent pour nourrir leurs petits et ce serait les foulques qui profiteraient de tous ces efforts ! Ben non alors ! »

Léo : « Max, calme toi, ce sont les petits grébous qui la mangent, cette grenouille 🙂 Mais ! Qu’est ce que tu fais avec ce caillou ? Tu vas pas caillasser la foulque quand même ! MAX ! Je vais le dire à Princesse ! »

Max : « J’allais pas la caillasser ! Juste lui faire peur ! Pfff ! Bon, moi je reste pas une minute de plus ici ! Je m’en vais ! Je veux pas voir ça ! »

Léo : « Max ! Attends nous ! Chevalier, je vais avec Max ! Rejoins-nous vite s’il te plaît. »

Le chevalier : « Le temps de remballer mes affaires et j’arrive… Me voici ! Max, mon petitours, grimpe dans ma poche ! »

Max : « Pas envie ! Je marche, ça va me défouler ! »

Le chevalier : « D’accord, comme tu veux. Léo, veux-tu grimper ? »

Léo : « Je veux bien. Merci chevalier:) »

Le chevalier : « Tu n’est pas énervé toi, mon Léo ? »

Max : « Je m’énerve pas parce qu’une foulque veut chiper le repas à des grébous. »

Le chevalier : « Et tu es fort sage. »

Max : « Ben voilà ! Moi je m’énerve et Léo est sage ! Je vous rappelle que nous sommes là pour nous assurer que tout va bien au Pays des Zoisos et quand une foulque phytophage vole le repas d’un zoophage eh bien moi, je me dis que tout va pas bien au Pays des Zoisos ! »

Le chevalier : « Cela t’honore Max mais ce n’est quand même pas la peine de t’énerver de la sorte. Allez, grimpe dans ma poche et calme toi. »

Léo : « Je te gratterai le front. »

Max : « Et bonome me fera un câlin ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « Câlin de bonome avec gratouillis de Léo… D’accord. Je crois que ça pourra me calmer. Je grimpe. »

Max s’installe confortablement dans la poche du chevalier…

Max : « Rrrroooonnnn rrrroooonnnn… »

Léo : « Le voilà plus détendu 🙂 »

Le chevalier : « Il s’endort presque notre Maxou. »

Léo : « Oui mais un mot, un seul, et le voici sur pieds ! Max, il y a l’oie cygnoïde là-bas. »

Max : « L’oie cygnoïde ? Où ça ? Oh oui ! »

Léo : « Elle est toute seule. Les bernaches du Canada l’ont pas accueillie aujourd’hui ? »

Max : « On a pas vu des bernaches… C’est bizarre ça. On les voit d’habitude. »

Léo : « Elles sont peut être dans un secteur qui nous est pas accessible… »

Max : « Elles pourraient venir nous voir quand même ! Pour dire qu’elles vont bien ! Je sais pas moi, qu’elles envoient un ou deux émissaires. Pfff ! »

Léo : « On sait quand même que ce Royaume accueille un nouveau pensionnaire. »

Max : « Tu crois que l’oie cygnoïde va rester ? »

Léo : « Elle a l’air de se plaire ici. Puis elle est copine avec les bernaches… »

Max : « Moi, je crois qu’elle va pas rester. Elle est que de passage. »

Léo : « Nous verrons bien… »

Max : « Bon, bonome, d’habitude le rendez-vous avec Martin est ici mais il déjà venu nous voir. Alors je veux bien qu’on reste là mais il reviendra pas Martin. Il a trop de choses à faire. »

Léo : « Pouillot ! »

Max : « Pouillot ? »

Léo : « Oui, pouillot ! »

Max : « Ah oui, pouillot ! »

Léo : « Quoi que… Chevalier, aurais-tu l’obligeance de me remontrer la foto s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Bien sûr votre magnificence 🙂 »

Max : « Magnificence, lui ! Pfff ! »

Léo : « Il y a pas le sourcil clair… Les pouillots ont le sourcil clair. »

Max : « Ben qu’est ce que c’est si c’est pas un pouillot ? »

Léo : « Je sais pas… Une rousserolle peut-être… »

Max : « La rousserolle effarvatte ? Acrocephalus scirpaceus ? »

Léo : « Je sais pas ! Je viens de te le dire ! »

Max : « Aaaah d’accoooord ! C’est un Jeçépa de la famille des Jecépahidés ! Ben oui ! Je comprends mieux maintenant ! D’accord Léo ! Merci Léo ! Bonome, tu connaissais les Jecépahidés toi ? »

Le chevalier : « Il m’arrive d’en croiser. Trop souvent même ! »

Max : « Ben oui. Et les ornithologues débutants en observent tout le temps ! »

Léo : « Vous vous moquez ! »

Max : « Non Léo, nous dédramatisons. C’est pas grave si on arrive pas à identifier ce zoiso. On y arrivera plus tard. Bon, si on rentrait ? »

Léo : « Attend ! J’entends un bruit d’ailes en vol ! »

Max : « Là ! Bonome ! »

Léo : « Ce sont des bernaches ! »

Max : « Ben voilà ! C’était pas compliqué d’envoyer des émissaires ! Alors les bernaches, allez-vous bien ? »

Léo : « Apparemment oui ! »

Max : « Merci d’être venues les bernaches ! On était inquiets nous, de pas vous voir ! Bien, si vous avez rien à signaler on peut rentrer. Vous direz bonjour au reste de la troupe ! »

Léo : « Au revoir les bernaches ! »

Max : « Au revoir le Royaume des Grèbes ! »

Voilà Princesse. Cet article ci, je voulais pas le résumer. A cause de nos amis grébous et de Martin. Il avait l’air triste en arrivant Martin. C’est important les amis, tu sais Princesse. Il faut en prendre soin.

Je t’embrasse Princesse et j’espère que tu vas bien.

Message personnel :

Bonjour Coquelicot 🙂 Comment vas-tu ? Les vacances se passent-elles bien ? Et comment va ton amie ? Donne-nous des nouvelles s’il te plaît.

Continuer la promenade

119 – Un résumé de quelques inspections…

Juillet de l’an IV, dans la cabane du chevalier…

Max est assis dans le fauteuil, l’air abattu…

Le chevalier : « Maxou, que se passe-t-il ? Tu as l’air abattu. »

Max : « C’est à cause de mon blog… »

Le chevalier : « Tu es en retard, c’est ça ? »

Max : « Ben oui. Je viens de terminer les articles sur les sorties de la schola en Juin de l’An IV alors que, pour nos inspections j’en suis qu’au mois d’Août de l’An III… J’ai presque un an de retard. Je vais jamais y arriver. »

Le chevalier : « Qu’en pense Léo ? »

Max : « Léo ? Je sais pas. Je veux pas l’embêter avec ça. »

Le chevalier : « Léo ! Peux-tu venir s’il te plaît ? »

Max : « BONOME ! Je viens de te dire que je voulais pas embêter Léo avec mon blog ! »

Léo : « Oui chevalier. Tu m’as appelé ? »

Le chevalier : « Oui mon Léo. Max est très en retard dans son blog. Et je crois que ça le déprime. »

Léo : « Je vois. »

Le chevalier : « Aurais-tu une idée ? »

Léo (Léo se gratte la tête.) : « Mmmmm… »

Max : « Léo Mmmmme en se grattant la tête 🙂 »

Léo : « Je crois que j’ai une idée ! »

Le chevalier : « Nous t’écoutons. »

Léo : « C’est juste une idée… Et si nous regroupions et résumions les inspections ? On voit souvent les mêmes zanimos. On pourrait revoir les fotos et sélectionner les plus belles, les plus intéressantes, pour les regrouper en un seul article. On gagnerait du temps. »

Le chevalier : « Qu’en penses-tu Maxou ? »

Max : « Mais… On doit faire un compte-rendu par inspection normalement ! Que va dire Princesse ? »

Le chevalier : « Max, mon petitours… Qui a décidé de graver un article par inspection ? »

Max : « C’est moi. »

Le chevalier : « As-tu reçu un ordre de mission de Princesse ? »

Max : « Non… »

Le chevalier : « T’a-t-elle seulement demandé de graver un blog ? »

Max : « Non plus. »

Léo : « Alors tu peux très bien regrouper des inspections ou en passer… »

Max : « Bonome, es-tu d’accord avec Léo ? »

Le chevalier : « C’est une bonne idée. »

Léo : « Ben oui ! En plus, on parle de toutes les inspections et Princesse verra que tu fais ta mission sérieusement. Mais on montre pas tout parce que sinon il y a trop de répétitions et on gagne du temps. »

Max : « D’accord. C’est une bonne idée ! Merci bonome ! Et merci Léo ! Tu as encore raison 🙂 »

Léo : « 🙂 On s’y met ? On peut commencer par regarder les fotos ! »

Max : « On s’y met ! »

Plus tard…

Max : « Bonome ! On a fini un premier choix ! Tu veux venir voir ? »

Léo : « Laisse-le un peu Maxou. Il travaille. On lui montrera à la fin. »

Max : « Mais il va peut-être nous en vouloir de pas lui avoir montré la sélection de fotos ! Peut-être qu’il en voudrait d’autres… Ou qu’il aime pas celles que nous avons choisies ! »

Léo : « Mon cousin, bonome nous en a t-il jamais voulu ? »

Max : « Euh… Non ! »

Léo : « Et que te dit-il quand tu lui parles de ton blog ? »

Max : « Il est fier de moi 🙂 »

Léo : « Toi aussi tu es fier de toi 🙂 Que te dit-il d’autre ? »

Max : « Il dit toujours que je fais ce que je veux et que je suis totalement libre. »

Léo : « Tu vois ! C’est donc pas la peine de lui demander son avis sur le choix des fotos. Allez, on travaille ! »

Max : « Mon cousin, tu m’énerves ! »

Léo : « Parce que je te dis de te mettre au travail ? »

Max : « PARCE QUE TU AS TOUJOURS RAISON ! »

Léo : « C’est même pas vrai ! »

Max : « SI ! Et ça m’énerve ! »

Le chevalier : « Max crie ? »

Léo : « Oui 🙂 Et il s’énerve 🙂 »

Le chevalier : « Ah… Tout va bien alors 🙂 J’ai eu peur quand je l’ai vu abattu tout à l’heure. »

Léo : « Il va mieux 🙂 »

Le chevalier : « J’en suis fort aise 🙂 Je peux retourner travailler l’esprit en paix. Bon courage Léo 🙂 »

Max : « Ben et moi ? Tu me souhaites pas bon courage à moi ? »

Le chevalier : « Pour te supporter ? Si, bon courage Max 🙂 »

Max : « C’est vraiment trop injuste ! Je suis un gentil petitours moi ! Je suis facile à supporter ! Je suis même adorable ! Le plus gentil des petizours ! C’est moi qui dois vous supporter ! »

Léo : « Max. »

Max : « Quoi encore ? »

Léo : « Et si on travaillait ? »

Max : « Oui Léo. Bien Léo. D’accord Léo ! Tu as raison Léo. »

Jeudi 11 Août, An III…

Ce jour là nous sommes allés au Royaume des Bernaches. Pour aller voir notre ami blongios. Parce que la fois précédente on avait bien rigolé tous les trois mais on avait oublié de lui dire que les zoms aménageaient des roselières exprès pour lui au Royaume des Grèbes et au Royaume des Hérons. Il fallait le prévenir. Comme ça, il inviterait peut-être des copains à lui pour venir se reproduire chez nous. Le problème c’est que blongios peut pas venir comme ça, dès notre arrivée. Alors il nous a fallu faire comme si on venait inspecter encore une fois le Royaume des Bernaches. On est allés observer le Marais puis on a fait le tour de l’étang. Puis on a marché encore… En cheminant sur les chemins on a croisé une mésange à longue queue, Aegithalos caudatus, Aegithalidés.

119 01 Une mésange à longueur queueOn aime beaucoup les mésanges à longue queue nous. Mais elles sont difficiles à fotoer car elles tiennent pas en place. Elles se posent sur une branche, sautillent sur la branche, changent de branche… Puis l’une d’elles lance un cri et elles s’envolent toutes en direction d’un autre arbre… Parce qu’elles vivent en bandes les mésanges à longue queue. En famille… Bonome, qui va pas bien dans sa tête à cause qu’il porte jamais sa casquette, trouve que ces mésanges ressemblent à des petits ours. Mais les ours sont pas des zoisos…

Après on a vu des corneilles noires, Corvus corone, Corvidés. Tu vas me dire qu’on en voit souvent des corneilles noires et que c’est pas très original. Mais là, c’était pas pareil que d’habitude 🙂 Regarde un peu ça Princesse.

119 02 Des corneilles 119 03 Des corneilles
119 04 Des corneilles 119 05 Des corneilles
119 06 Des corneilles 119 07 Des corneilles

Il y a un petit qui demande du manger à son parent 🙂 Les petites corneilles sont déjà de gros zoisos. Mais elles dépendent quand même de leurs parents. On avait jamais vu une petite famille de corneilles. En fait, on voit pas souvent les familles de zoisos. A part nos mésanges. Et nos moineaux. Mais c’est parce qu’ils viennent dans nos restaurants. Là, on a pu bien observer les petites corneilles.

119 08 Des corneilles 119 09 Des corneilles
119 10 Des corneilles 119 11 Des corneilles

Elles agitent leurs ailes légèrement déployées en piaillant pour signifier qu’elles ont faim. Et elles hésitent pas à donner des petits coups de bec à leurs parents. Comme on a déjà vu les mésanges et les moineaux se comporter de la sorte, on en déduit que tous les jeunes zoisos demandent du manger en agitant les ailes et en piaillant. C’est rigolo 🙂 Bonome a fait de très longues séries de fotos de cette famille de corneilles. Alors j’en remets quelques unes…

119 13 Des corneilles 119 14 Des corneilles
119 15 Des corneilles 119 16 Des corneilles

Après, on a continué à cheminer sur les chemins, comme ça, pour faire croire à tous les zanimos qu’on était venus en inspection. Puis on est allés voir la roselière pour discuter avec notre ami blongios. On a attendu un peu. Et il est passé. Il voulait pas discuter de tout près comme la dernière fois pour pas attirer l’attention sur lui. Alors il nous a dit discrètement de le suivre un peu plus loin.

119 17 Notre ami blongiosIl s’est posé de l’autre côté de l’étang, sur un végéto. Mais c’est un endroit où l’étang est pas trop large. Et, quand on se parle avec le cœur, c’est pas grave si on est un peu loin. On se comprend quand même.

119 18 Notre ami blongios 119 19 Notre ami blongios

Alors on lui annoncé la bonne nouvelle. Il était très content blongios 🙂 Il a dit qu’il en parlerait à ses amis blongios lors de son prochain hivernage en Afrique tout là-bas. Mais il avait l’air inquiète. Alors il s’est envolé pour aller un peu plus loin. Nous, on l’a suivi.

119 20 Notre ami blongios 119 21 Notre ami blongios
119 22 Notre ami blongios 119 23 Notre ami blongios
119 24 Notre ami blongios 119 25 Notre ami blongios

Comme tu peux voir, il regardait partout, pour vérifier que les autres zoisos étaient pas jaloux qu’il discute avec nous. Blongios, il est rigolo. Parce qu’il peut étirer son cou et il a l’air très grand. Ou alors il se ramasse sur lui-même, le cou rentré, et on a l’impression que c’est un petit zoiso trapu. Après, il nous a dit qu’il pouvait pas rester plus longtemps, parce qu’il avait des trucs de blongios à faire, mais qu’il était content d’avoir pu papoter avec nous. Puis il est parti.

119 26 Notre ami blongiosIl nous a salué discrètement 🙂

Nous, on était très contents d’avoir vu notre ami blongios. Alors on a fait semblant de continuer un peu l’inspection et on est partis.

Bon, ce jour là on a vu les zoisos habituels : le héron cendré, les foulques qui se chamaillaient, les grébus et les grébous… Et tout allait bien dans ce Royaume.

Lundi 15 Août, an III…

Ce lundi nous avions décidé d’aller inspecter le Petit Royaume Sauvage. Il est très beau ce Royaume. Mais il a un grave défaut : il est souvent inondé. En fait, il y a pas forcément des grandes flaques d’eau très profondes. C’est plutôt de la boue sur 20 cm. Alors bonome s’enfonce et s’enfonce et s’enfonce… Et il est tout boueux le glébeux. Du coup c’est pas drôle. Quand on est arrivés, on a vu tout de suite que le problème de la boue allait encore se poser. On s’est avancés un peu, pour observer la grande étendue d’eau. Elle a pas de nom cette grande étendue d’eau. C’est pas un Royaume. Mais on l’aime beaucoup quand même. Sauf que les zoisos sont loin et on peut pas les voir. A part la grande aigrette ! On a vu une grande aigrette 🙂

La grande aigrette s’appelle Casmeroduis albus et c’est un Ardéidé. Comme blongios 🙂 C’est rare de voir une grande aigrette dans les Royaumes d’ici. C’est pas la Charentmaritimie ici. Léo était très content de voir une grande aigrette. Moi aussi 🙂 C’est un beau zoiso la grande aigrette 🙂

119 27 La grande aigrette 119 28 La grande aigrette
119 29 La grande aigrette 119 30 La grande aigrette

Mais elle est partie. Et on voyait pas des autres zoisos. Alors on est partis aussi. Mais pas très loin. La grande étendue d’eau est pas loin du Grand Étang. Alors on a convaincu bonome de nous y emmener. En chemin, on a revu la jolie plante à fleurs que je t’ai déjà montrée. Mais comme elle est très belle, j’en remets des fotos 🙂

119 31 Le butome 119 32 Le butome

C’est le butome en ombelle. En scientifique il s’appelle Butomus umbellatus, et il appartient à la famille des Butomacées. C’est une bien jolie plante. Si tu la regardes bien, tu verras que les pièces florales sont au nombre de 6. Et 6 c’est deux fois trois. Parce que les plantes à fleurs, il y en a deux grands groupes. Je devrais dire qu’il y a deux groupes d’Angiospermes. Les Angiospermes sont les plantes qui ont des fleurs et qui donnent des graines. Mais les graines sont dans un fruit. Comme les pépins d’une pomme. Je te rappelle que, suite à la pollinisation, la fleur se transforme en fruit et que les ovules se transforment en graines. On a déjà vu tout ça. Il existe des plantes à fleurs qui donnent des fruits bizarres et les graines sont sur les écailles. On les voit de l’extérieur. Ce sont les Gymnospermes. De Gumnos qui veut dire nu en grékancien. Ça a donné gymnaste aussi. Parce que dans la Grèce Antique les gymnastes étaient tout nus. Les Gymnospermes tu les connais Princesse. Ce sont les résineux ou conifères. Il y a les pins, les sapins, les mélèzes… Les cônes, qu’on appelle souvent pomme de pin, sont des fruits bizarres mais ce sont bien des fruits. Et dedans, il y a des graines. Mais bon… Revenons au Angiospermes. Il y en a deux grands groupes. Ils se distinguent assez facilement. Chez les Dicotylédones, il y a deux cotylédons dans la graine. Ben oui 🙂 Les cotylédons sont les réserves de nourritures pour la jeune plante qu’il y a dans la graine. Les pièces florales sont au nombre de cinq ou multiple de cinq. Et les nervures forment des réseaux. Alors que chez les Monocotylédones, il y a qu’un seul cotylédon dans la graine. Les pièces florales sont par trois ou par un multiple de trois et les nervures sont parallèles. C’est pas très difficile. Tu verras, tu vas t’y faire Princesse.

119 33 Le butome

Bon, après le butome en ombelle on a plus rien vu du tout. Alors on est allés au Grand Étang. Il y avait pas beaucoup des zoisos mais on a eu quelques belles surprises. D’abord on a été accueillis par un chevalier aboyeur, Tringa nebularia. C’est un Scolopacidé.

119 34 Un chevalier aboyeur 119 35 Un chevalier aboyeur

La première fois qu’on l’a vu, c’était en Bretagne. Du coup, quand on en croise, Léo fait la nostalgie bretonne. Il va falloir qu’on y retourne un jour en Bretagne… Le chevalier aboyeur se promenait, comme ça, les pattes dans l’eau, en cherchant du manger…

119 36 Un chevalier aboyeur 119 37 Un chevalier aboyeur

Puis on a observé les vanneaux huppés, Vanellus vanellus, Charadriidés.

119 38 Les vanneaux huppésCe sont des beaux zoisos mais les zoms les regardent à peine. Au Grand Étang, beaucoup de zoms disent : ‘Zut, il y a que des vanneaux !’ Et ils s’en vont. Ils sont bêtes dans leur tête ! C’est très beau un vanneau. Et, des fois, ils se chamaillent on sait même pas pourquoi. Mais ils font des acrobaties en volant. C’est très impressionnant oulala !

Puis il y a eu monsieur ragondin.

119 39 Un ragondinOn dit monsieur mais c’était peut-être madame. On parle pas le ragondin alors on a pas pu lui demander. Monsieur ragondin a traversé tout l’étang, comme ça. Il venait de là-bas au loin et allait là-bas de l’autre côté. Il a tout nagé, le nez hors de l’eau, sans se fatiguer… Il est très fort monsieur ragondin. Nous, on sait pas nager…

Il y a eu grébu bien sûr. Grébu, il est toujours là. En fait, c’est notre ami aussi grébu.

119 40 Grébu 119 41 Grébu

Bonome a pas voulu qu’on l’invite en Charentmaritimie. Il a dit que les grébus discutent entre eux et qu’ils avaient dû se transmettre notre invitation. J’espère qu’il a raison. Je voudrais pas qu’ils se vexent les grébus parce que l’un a été invité directement et pas l’autre… Ils sont beaux les grébus quand le soleil commence à descendre vers l’horizon. Avec Léo, on est capables de les regarder ploufer pendant des heures. On espère qu’il va remonter avec un gros poisson… Et on joue à celui qui va le voir ressortir de l’eau le premier. Parce que grébu il ploufe ici et il ressort là. Ou là-bas. On peut pas savoir. Alors on joue à prévoir. Et c’est rigolo 🙂

D’un coup, on a entendu un bruit étrange. Bonome a dégainé son appareil foto et a réussi à immortaliser la scène ! Il est trop fort mon bonome 🙂

119 42 Un combat aérien 119 43 Un combat aérien
119 44 Un combat aérien 119 45 Un combat aérien

C’est un combat aérien de hérons cendrés. Encore des Ardéidés 🙂 C’est pas la première fois qu’on voit un combat aérien de hérons cendrés mais quand même ! Oulala ! Un virage sur l’aile à droite, un virage sur l’aile à gauche… Et je pique, et je remonte… On sait même pas pourquoi ils se pourchassaient comme ça. Ça devait être une histoire de territoire. Ou une bagarre pour impressionner une femelle. Les mâles sont tous les mêmes ! Ils pensent qu’il faut se battre pour impressionner les femelles. Ils sont bêtes parfois les mâles. Et chez les zoms c’est encore pire que chez les zanimos ! Chez les zoms, les mâles pensent qu’ils faut avoir une grosse voiture, une grande maison, un gros compte en banque pour plaire aux femelles. Au début, la femelle est impressionnée. Mais, au bout d’un moment, elle s’ennuie avec son mâle qui a rien à dire. Et c’est bien fait pour elle ! Mais je m’égare encore une fois… Revenons à nos zoisos ! On a vu une femelle fuligule milouin. Aythya ferina, Anatidés.

119 46 Une fuligule milouin 119 47 Une fuligule milouin

Sur la deuxième foto, la fuligulette est celle qui ploufe. A côté c’est une foulque 🙂 Les fuligules sont quand même assez communs dans nos Royaumes. Mais il y a jamais de fortes concentrations. Un jour, on a regardé un documentaire avec Léo. Et, on sait plus où en Allemagne, il y a parfois des milliers de fuligules qui se regroupent sur certains étangs. On aimerait bien voir ça ! Mais il faut pas dire à bonome qu’on regarde des documentaires. Il aime pas trop qu’on soit devant la télé. Même pour les émissions pédagogiques. Pourtant, quand il nous voit la regarder, il nous gronde jamais. Même que souvent, il s’installe avec nous. Ça se termine en câlin avec gratouillis et ronronnements 🙂

119 48 Un grand cormoranÇa c’est un grand cormoran qui se fait sécher les ailes. Je t’en ai déjà montré Princesse. Je t’ai même déjà expliqué pour ils sont obligés de se faire sécher. C’est parce qu’ils ont pas eu de glandes uropygiennes eux. Ils sont pas allés à la distribution à cause qu’ils chahutaient au fond de la classe 🙂 C’est tant pis pour eux mais pas pour nous. Ça fait de belles fotos les grands cormorans qui se font sécher les ailes 🙂

On commençait à trouver qu’il y avait vraiment pas beaucoup de zoisos quand elle est passée juste devant nous !

119 49 Une aigrette garzetteC’est une aigrette garzette ! Egretta garzetta. Encore et toujours un Ardéidé. C’était la première fois qu’on en voyait ici. Tu te rends compte Princesse ? Dans la même journée on a vu une grande aigrette, une aigrette garzette et un combat aérien de héron cendré ! On se serait crus en Charentmaritimie ! Bon, elle est passée vite fait, comme ça, sans même dire bonjour. Mais quand même ! Voilà, après ça, on est retournés au premier observatoire du Grand Étang, Là Où Le Soleil Se Couche… Mais il était pas encore l’heure de se coucher pour le soleil. Et on avait pas envie d’attendre des heures. On a observé un peu puis on allait partir. Bonome avait déjà rangé un appareil. L’autre, il le garde à la main jusqu’à ce qu’on soit sur notre monture. Même que des fois, il le laisse allumé à côté de lui pendant la chevauchée… On a entendu des cris et du bruit. Et on a vite levé la tête !

119 50 Des bernaches du Canada 119 51 Des bernaches du Canada

C’étaient les bernaches du Canada qui passaient par là. Le soir, elles vont se coucher dans les champs. Apparemment, il était l’heure d’y aller. Elles se couchent avec les poules les bernaches du Canada 🙂

119 52 Des bernaches du Canada 119 53 Des bernaches du Canada

Voilà Princesse. Mais il faut que je te dise, ça va pas du tout au Grand Étang ! Il y a souvent des pêcheurs. La pêche est interdite. C’est écrit partout ! Et c’est un espace naturel sensible ! Une réserve naturelle classée Natura 2000. Et bien, il y a quand même des zoms qui vont pêcher. Et ils embêtent les zoisos ! Bonome a bien essayé de les gronder à plusieurs reprises mais Léo a eu peur. Parce qu’ils étaient pas du tout contents de se faire gronder les pécheurs. Princesse, il faut mettre des gens d’armes au Grand Étang et envoyer les pêcheurs en prison. Sinon, les zoisos voudront plus venir ! Ou alors je dis à bonome de prendre son épée et de les essoriller et les désentripailler ! Çavapadutou au Grand Étang !

Lundi 22 Août, An III, Au Royaume des Sangliers…

C’est bonome qui a choisi d’aller inspecter ce Royaume. Nous on voulait pas. On a trop peur des sangliers. Mais bonome nous a expliqué qu’on ne risquait rien parce que les sangliers sont actifs qu’à l’aube ou au crépuscule. Dans la journée il y a trop de zoms alors ils vont ailleurs. Le Royaume des Sangliers est pas très loin de la campagne. Du coup, on a accepté d’y aller. Mais on était pas rassurés quand même.

Le Royaume des Sangliers est un Royaume forestier parsemé de mares. Du coup on peut voir les zoisos de la forêt et les zoisos aquatiques. Bon, là, on a presque pas vu de zoisos… Mais il y avait des tas d’Odonates alors on a fait l’odanotologie.

Mais commençons par le commencement…

119 54 Le Royaume des SangliersÇa c’est la partie forêt du Royaume. C’est très beau. A cet endroit bonome se croit en Auvergne. Nous on peut pas dire parce qu’on est jamais allés en Auvergne. A ce qu’il parait c’est très beau et il y a des volcans. Des gros, des petits… Des tas de volcans. Mais ils sont plus actifs. On peut pas voir des éruptions. Toutefois, les géologues sont pas tout à fait sûrs que les éruptions vont pas reprendre un jour. On peut pas savoir…

C’est après qu’on a commencé l’odanotologie. Avec cette jolie demoiselle.

119 55 Un leste vertOn va réviser un peu. Princesse, tu sais que les Odonates sont divisés en deux : les demoiselles (ou Zygoptères) et les messieurs (ou Anisoptères). Je te fais un tableau qui explique comment distinguer les demoiselles des messieurs ce sera plus simple qu’une longue explication.

Base de l’aile postérieure

Yeux

Ailes au repos

Semblable à l’antérieure

Largement séparé par la tête

Habituellement fermées

Zygoptères

Plus large que l’antérieure

Enveloppent la tête et souvent jointifs

Étalées

Anisoptères

Bien. Si tu regardes bien la foto en ayant étudié le tableau tu as reconnu une demoiselle. C’est un Zygoptère. Pour identifier l’espèce, il faut passer par des tas d’étapes avec des mots bizarres qu’il faudrait des heures pour tout expliquer alors je vais simplifier un peu. Voyons une autre foto du même zanimo.

119 56 Un leste vert

Que voit-on ? Le corps est vert métallique. Il y a une tâche sur le bord antérieur des ailes. On l’appelle le ptérostigma. Ici il est rectangulaire et blanc. En plus, ils sont à peu près au même endroit sur les ailes antérieure et postérieure. On peut donc dire que c’est un Lestidé. On peut même dire que c’est un Leste. On voit que la coloration verte du côté du thorax dessine une pointe. Ça, ça permet d’identifier le leste vert, Lestes viridis. Ce leste est très fréquent mais il est très beau quand même 🙂

Au bord de l’eau, il y a souvent de la menthe.

119 57 Mon amie la mentheT’ai-je déjà dit que j’aime beaucoup la menthe ? C’est mon amie la menthe 🙂 Léo comprend toujours pas comment il est possible que je mange mon amie ! Léo, la menthe est un végéto ! Si on coupe une feuille d’un végéto, elle peut repousser ! C’est pas grave ! Et je lui demande toujours avant si je peux prélever une de ces feuilles ! Je suis pas un sauvage moi !

Puis on a vu une autre jolie plante. On la croise souvent mais on l’a jamais étudiée.

119 58 L'eupatoire chanvrine 119 59 L'eupatoire chanvrine

C’est l’eupatoire chanvrine, Eupatorium cannabinum, Astéracées. Ben oui, encore une Astéracée. Je t’ai dit Princesse, les Astéracées forment une grande famille. Un très grande famille… Celle-ci a de toutes petites fleurs mais elles sont regroupées en capitules qui forment des corymbes. Et ça fait beaucoup de fleurs côte à côte. C’est très beau. Les petits fils qui dépassent des fleurs sont les étamines. Petit rappel : les étamines sont les organes reproducteurs masculins des fleurs. Ben oui, parce que la fleur porte les organes reproducteurs. Les fleurs sont pas là pour faire joli mais pour faire des bébés ! D’ailleurs, quand un zom mâle offre des fleurs à une femelle c’est souvent parce qu’il veut faire des bébés avec elle 🙂 L’eupatoire chanvrine s’observe un peu partout si c’est humide. Elle aime l’humidité cette plante.

Ensuite, on a repris l’odonatologie. On a vu un couple de messieurs faire des œufs 🙂 Ça fait bizarre de dire un couple de messieurs. Il vaut mieux dire un couple d’Anispotères. Ben oui.

119 60 Des sympétrums sanguinsOn voit tout de suite qu’il y a dimorphisme sexuel. Le mâle et la femelle ont pas la même couleur. Le mâle est tout rouge. Les tout rouges sont toujours des Libellulidés. C’est facile. Il y a 8 nervures anténodales et aucune tache noire à la base de l’aile. Du coup, on peut dire que c’est un sympétrum. La face rouge associée aux pattes entièrement noires permettent d’identifier le sympétrum sanguin, Sympetrum sanguineum. Il faudrait pousser un peu l’analyse pour être sûr mais je veux pas t’embêter avec ça.

A ce moment là bonome a décidé de faire une pause caféinage au bord de l’eau. On aime bien faire des pauses au bord de l’eau. Mais on fait très attention à pas ploufer parce qu’on sait toujours pas nager. Pendant les pauses, bonome parle pas beaucoup. C’est la pause 🙂 Léo et moi on joue, comme des juvéniles. On se chamaille, on chahute… On se livre à des manifestations groupales compulsives dans un espace interstitiel de liberté. On était en train de chahuter au bord de l’eau quand Léo s’est figé brutalement. Et sa mâchoire s’est décrochée 🙂 Rhoooo !

119 61 Des poissons chats 119 62 Des poissons chats

Il y avait tout un banc de petits poissons. On est pas très fort en ichtyologie mais Léo a tenu à faire des recherches. Des tas de recherches. Et il a trouvé. Je lui laisse la plume 🙂

Ces petits poissons ont une tête aplatie, une large bouche, quatre paires de barbillons autour de la bouche et leur peau est nue et visqueuse. A partir de ces éléments j’oserais dire que ce sont des poissons-chat, Ameirus melas, Ictaluridés. Des poissons-chat ! C’est à cause des barbillons autour de la bouche. Ils font comme la moustache du chat. Mais ce sont pas des chats. Ben non. Ce sont des poissons qui existent même pas. (Un jour le chevalier va nous expliquer pourquoi le groupe des poissons existe pas.) Ces petits poissons sont des juvéniles. Ils vivent en bancs serrés, dans des eaux chaudes, peu profondes et calmes. On les trouve dans des cours d’eau lents, des étangs, des bras morts de rivières… Partout où l’eau est peu agitée.

Adultes, les poissons-chat peuvent mesurer 15 à 20 cm. Certains atteignent même 45 cm ! Ils pèsent alors 2 kg.

Ces poissons ont 8 barbillons. Trois paires pendent sous la bouche. La quatrième est située derrière les narines. Ils ont aussi des cellules sensorielles particulières dans la peau. Elles sont électrosensibles. Ça veut dire qu’elles détectent l’électricité. Presque tous les zanimos produisent de l’électricité. Le message nerveux circule dans les nerfs sous forme d’électricité. Alors un zanimo qui détecte l’électricité détecte tous les autres zanimos. Et c’est bien pratique.

Le poisson-chat a des épines pointues dans les nageoires pectorales et la première nageoire dorsale possède un aiguillon piquant. Il faut pas s’en approcher sinon ‘Aïe ouille !’ dirait Max 🙂 C’est dangereux. Une autre particularité de ce poisson est d’avoir une nageoire adipeuse entre la caudale et la dorsale. Adipeux ça veut dire gras. Il a une nageoire grasse sur le dos. Comme le dromadaire a une bosse… C’est rigolo la nature. Elle trouve les mêmes solutions dans des situations totalement différentes.

Les poissons-chats sont des zanimos omnivores et voraces. Ils mangent tout ce qu’ils trouvent : les petits zanimos qui vivent sur le fond, des larves, des vers, des œufs de poissons, des alevins… Ils peuvent même s’attaquer à des gros poissons et en manger un morceau !

La reproduction a lieu en Mai ou Juin si l’eau a une température supérieure à 18°C. Le mâle fait un nid rudimentaire sur le fond de l’eau en dégageant les végétos et les gros cailloux. Puis la femelle vient déposer ses œufs. En vrai, ce sont des ovules. La femelle en libère environ 5 000. Ils doivent être fécondés par le sperme du mâle. Les deux parents surveillent les œufs jusqu’à l’éclosion une dizaine de jours plus tard. Ils veillent un peu sur les alevins puis les abandonnent. Ce sont pas de très très bons parents.

Les poissons-chats sont des zanimos très résistants. Ils survivent plus de 3h hors de l’eau et peuvent survivre dans une eau à 35 voire 40°C ! Si leur plan d’eau s’assèche, ils s’enfouissent dans la vase et peuvent vivre plusieurs jours comme ça.

Je finirai par un mythe japonais. Selon ce mythe, les tremblements de terre sont dus à l’agitation d’un poisson-chat géant, Namozu, qui dort dans les eaux profondes du Pacifique. Il est remarquable de voir que les poissons-chats sont toujours très agités avant un grand tremblement de terre.

119 63 Des poissons chats

(Source : Données d’Observations pour la Reconnaissance et l’Identification de la faune et de la flore Subaquatique)

Dans les étangs il y a souvent des nénuphars. Ici se sont souvent des nénuphars jaunes, Nuphar lutea, Nymphéacées.

119 64 Un nénuphar jaune 119 65 Un nénuphar jaune

Les nénuphars sont des siestodromes 🙂 Tout le monde va siester sur les grandes feuilles : des odonates, des grenouilles… C’est un bon endroit pour faire un petit dodo. C’est important les nénuphars. Et c’est très beau.

Ensuite, comme il y avait pas d’autres zoisos que les poules d’eau et les foulques, on a refait l’odonatologie. Il faut dire que c’est un peu le Royaume des Libellules ici…

Commençons par ce grand messieur.

119 67 Anax empereurC’est le plus grand de tous ceux qu’on peut observer par chez nous. Son abdomen est bleu et noir. Le triangle alaire est constitué de plusieurs cellules et il est orienté vers la pointe de l’aile. Et, cet Odonate est un patrouilleur. Il tourne, tourne, tourne sur son territoire. Tout ça nous permet d’affirmer que c’est un Aeschnidés. Comme le thorax est uniformément vert et que la base postérieure des ailes postérieures est arrondie, on peut dire que c’est un Anax. On peut même dire que c’est Anax imperator ! L’Anax empereur ! J’explique pas pourquoi ce serait trop compliqué. Et puis, quand on connaît les zanimos, on se justifie plus. On dit c’est ça parce qu’on que c’est ça. Comme bonome !

119 66 Anax empereur 119 68 Anax empereur

Princesse, savais-tu qu’au Carbonifère, il y a environ 330 millions d’années, il y avait déjà des Odonates ? Bonome nous a parlé de Meganeura. Il dit toujours que c’était une petite libellule de 70 cm d’envergure 🙂 Une petite libellule ! Il va pas bien dans sa tête ce bonome ! A l’époque, au Carbonifère, tout était géant. Les libellules, les blattes qui mesuraient presque 15 cm, les Myriapodes de 2 m de long et de 60 cm de large… Même les araignées ! D’après bonome, c’est parce que le pourcentage de dioxygène dans l’air était d’environ 30 %. Actuellement il est que de 21 %. Des scientifiques qui ont que ça à faire, ont placé des blattes dans un environnement contenant 30 % de dioxygène. Et bien les blattes ont beaucoup grandi ! Oulala ! Presque deux fois plus grandes qu’à 21 % de dioxygène. Moi, je suis bien content qu’il y ait plus 30 % de dioxygène. Je voudrais pas croiser une blatte plus grande que moi ou une araignée de 30 cm de diamètre !

Pendant qu’on observait l’anax empereur patrouiller sur son territoire et se poser à intervalle régulier, un autre messieur est venu nous voir. Il se posait sur la rambarde et s’envolait dès qu’on s’approchait. Mais bonome lui a parlé et il est resté tranquillement pour qu’on le voit bien.

119 69 Orthétrum réticulé 119 70 Orthétrum réticulé
119 71 Orthétrum réticulé 119 72 Orthétrum réticulé

Celui-là, on le connaît déjà. C’est un orthétrum réticulé, Orthetrum cancellatum, Libellulidés. On peut même dire que c’est un mâle âgé. Parce que normalement les orthétrums réticulés ont des taches jaunes sur le bord de l’abdomen. Mais en vieillissant, il se couvre d’une pruine bleue qui recouvre tout. Du coup, on voit plus les taches et le tiers postérieur de l’abdomen est presque noir.

En se penchant au-dessus de l’eau on a encore vu un Odonate ! Bien oui, je t’avais prévenue qu’on avait beaucoup fait l’odonatologie 🙂 Cette fois, c’était une demoiselle. Bonjour mademoiselle 🙂

119 73 Agrion élégant

Ce petit Zygoptère a plusieurs éléments caractéristiques : des taches bleues derrière les yeux et un ptérostigma bicolore. Du coup, il est facile à identifier : c’est un ischnure ou agrion. Pour déterminer l’espèce c’est pas très difficile non plus. Son abdomen est presque entièrement noir dessus avec juste un segment bleu. On peut dire que c’est un agrion élégant mâle mature ! Hopla ! Ischnura elegans, Coenagrionidés.

Après tout ça d’odonatologie on a décidé de rentrer. Mais, en chemin, on a encore croisé un messieur ! Un beau sympétre sanguin, Sympetrum sanguineum, Libellulidés.

119 75 Sympétrum sanguin

Voilà Princesse, c’était un petit résumé de quelques inspections. Ça fait bizarre de revenir à la nature après les comptes-rendus des sorties de la schola. J’espère que cet article t’a pas trop ennuyé.

Je t’embrasse Princesse et j’espère que tu vas bien.

Continuer la promenade

HS3 – La carrière et le bilan

Mardi 13 Juin après-midi, An IV

Princesse, il me faut terminer le compte-rendu de la sortie de la schola en Bourgogne. Un bien beau voyage… L’après-midi du second jour nous sommes allés visiter une carrière souterraine. Je vais donc t’expliquer les carrières souterraines. Mais rapidement. J’ai déjà beaucoup gravé pour cette sortie de la schola. Et puis, après, je voudrais expliquer pourquoi ce voyage était vraiment très bien. Et j’ai peur d’être un peu long en raison de ma bonomisation 🙂

Commençons par la carrière souterraine. Souvent, on pense qu’une exploitation souterraine est une mine et que les carrières sont à ciel ouvert. Mais c’est pas vrai. Une carrière c’est pour l’exploitation de matériaux de construction : le calcaire, le granit, la meulière… (Quand c’est une pierre de construction le granit prend pas de e à la fin. Et c’est pas souvent le granite au sens des géologues.) Les mines c’est plutôt pour les minerais. Et normalement, tout le monde peut exploiter une carrière. Si il y a du calcaire sous ton jardin, tu peux l’exploiter. Alors que les minerais, pendant longtemps, il y avait que l’Etat qui pouvait les exploiter. Ou alors il donnait une autorisation spéciale parce qu’il avait pas envie d’exploiter le minerai lui même, l’Etat. Mais bon, c’est compliqué tout ça.

Là, c’était une carrière de calcaire. Je t’ai déjà présenté le calcaire. Si si ! En Bretagne ! Le calcaire est constitué de reste de coquilles de petites algues microscopiques qui fabriquent du calcaire. Il me semble que je t’ai déjà montré ces restes d’algues appelées coccolithes. C’est très beau. Tiens, je remets l’image.

images index

En chimie, le calcaire s’appelle le carbonate de calcium (CaCO3). En fait, il faudrait l’appeler la calcite. Ou l’aragonite. Ça dépend du système cristallin. Mais on s’en fiche. Disons que c’est de la calcite et hopla ! Tiens, si on en profitait pour réviser les échelles ! Le carbonate de calcium c’est un assemblage d’atomes. On appelle ça une molécule. La taille des molécules est de l’ordre de l’angström c’est à dire 0,0000000001 m. En scientifique on dit 10-10 mètres. C’est tout petit ! Bien plus petit qu’un petitours ! Les algues microscopiques se mesurent en micromètres c’est à dire en 0,000001 m ou 10-6 mètres. C’est beaucoup plus grand mais c’est encore minuscule. Par contre, les couches de calcaire se mesurent en mètres ou en centaines de mètres. Ce qui fait beaucoup de petizours oulala ! On peut en déduire qu’il a fallu vraiment beaucoup de petites algues pour faire tout ça de calcaire ! Et il y a des couches qui recouvrent presque toute l’Europe de l’Ouest ! Sur des centaines de mètres d’épaisseur ! Eh oui ! Mais en géologie, on a le temps. La petite algue vit peut-être quelques semaines ou quelques mois mais son espèce peut vivre des millions d’années… C’est ça qui est compliqué en géologie. Appréhender le temps… Mais bon. On a pas fait la géologie en fait. Et on a pas fait de recherches non plus. Du coup, on sait pas de quand datent les calcaires de cette carrière. Peut-être du Jurassique, peut-être du Crétacé… Et si je te la montrais cette carrière ?

HS3 155 La carrière HS3 156 La carrière

Moi, j’ai bien aimé la carrière. Même si les caractéristiques physiques de cet environnement sont un peu difficiles à supporter : 80 % d’humidité et une température de 12°C. Bonome, lui, appréciait la fraîcheur du lieu. ‘C’est vivifiant’ disait-il ! Bon, sur les parois on voit la trace des blocs qui ont été extraits. C’est pas facile d’extraire un bloc de calcaire. La gentille guide nous a tout expliqué mais bonome disait des bêtises pour faire rigoler sa gentille collègue et on a pas bien suivi. Mais on a bien rigolé 🙂

C’est ici que nous aurions dû avoir toutes les explications.

HS3 157 Les outils

Sur ces fotos on voit tous les outils des carriers de l’ancien temps. Il y a les scies et la barre en métal portée par un trépied et la lampe. C’est tout. Rien d’autre. Au moins à l’ancien temps. Avec la barre en métal les carriers faisaient un sillon dans la roche. Puis un autre. Et ensuite il faisaient une encoche à la base.

HS3 158 Les outils

Mais je me souviens plus comment ils décollaient le bloc de la paroi. Sûrement avec la barre de métal. Ils devaient mettre de la paille à l’endroit où allait tomber le bloc. Pour pas qu’il se casse en tombant. Et après ils sciaient le bloc avec les scies. Ici, le calcaire est pas très dur. Il se raye avec l’ongle. Alors c’est pas trop difficile de le scier. Puis ils signaient les petits blocs et ils le transportaient avec des  chars à bras. C’était important de signer les pierres parce que les carriers étaient des tâcherons. C’est à dire qu’ils étaient payés à la tâche, au nombre de pierres… Après toutes ces explications on s’est promenés dans la carrière.

HS3 159 La carrière

Par endroit il y a 25 mètres du sol au plafond. Ça fait beaucoup. Des fois, les carriers ont signé leur passage, mis des petits mots pour les générations futures… Et puis il y a des chefs-d’œuvre un peu partout. Le chef-d’œuvre est le travail d’un compagnon tailleur de pierre. Le compagnonnage est une vieille tradition. Ça remonte au Moyen-Âge. Dans les chantiers, comme ceux des châteaux-forts ou des cathédrales, il y avait toujours des maîtres. Ils formaient des apprentis qui devenaient compagnons quand leur formation était accomplie. Mais pour montrer qu’ils étaient vraiment bien formés, les compagnons devaient réaliser un tour de France et accomplir un chef-d’œuvre. C’est seulement après ça qu’ils étaient vraiment reconnus. Les Compagnons du Tour de France existent encore. Dans des tas de spécialités. Bonome dit qu’un ancien élève de la schola a fait une formation de plombier chez les compagnons du Tour de France. Les compagnons sont toujours de très bons ouvriers. Si un jour tu as des travaux à faire dans ton château, je te conseille de faire appel à eux Princesse. En plus, ils peuvent pas faire des mauvais tours aux gens parce qu’ils engageraient la réputation de tous les compagnons. Et les autres seraient pas du tout contents. En Allemagne, il y a aussi des compagnons. Parce que c’est une vieille tradition partout en Europe. Les compagnons allemands portaient une boucle d’oreille distinctive autrefois. Eh bien quand l’un deux faisait pas bien son travail ou qu’il arnaquait un client, les autres lui arrachaient sa boucle d’oreille. Et il était plus compagnon.

Comme chef-d’œuvre, on a vu un bel escalier. Il est installé là mais il peut être démonté et remonté où on veut. Bonome l’a mal fotoé alors je te le montre pas. Mais il y avait un petit détail qui nous a pas échappé 🙂

HS3 160 Un escargotC’est un escargot 🙂 Parce que la carrière est en Bourgogne et qu’en Bourgogne il y a beaucoup des escargots. Princesse la foto est pas à l’envers. Cet escargot se promène au plafond de l’escalier.

Puis il y a une décoration sur une paroi. Regarde.

HS3 161 Le savoir faireC’est un trilobe comme il y en a dans les cathédrales. C’est pour montrer la continuité du travail des compagnons tailleurs de pierre. Le savoir-faire se transmet de génération en génération. Plus personne veut des trilobes dans sa maison mais il faut continuer à savoir les faire. Au moins pour restaurer les anciennes constructions. Et puis pour pas perdre le savoir-faire. Ce trilobe a des décorations. Au centre, il y a les instruments des tailleurs de pierres : le compas, l’équerre et le fil à plomb. Il y a aussi le marteau à grains d’orge, la truelle et un autre instrument que je reconnais pas. C’est peut-être un ciseau… En haut il y a la tête de Bacchus. Bacchus c’est son nom romain. En grékancien il s’appelle Dionysos et c’est le dieu de la végétation et en particulier de la vigne et du vin. Bonome, qui est très cultivé et qui peut pas s’empêcher de le montrer, nous dit que le culte de Dionysos a fortement contribué au développement de la tragédie et de l’art lyrique. Pour insister sur la vigne et le vin, les sculpteurs ont réalisé une grappe de raisin. Elle est en bas à gauche. A droite, il y a livre ouvert. Mais on pas réussi à lire ce qu’il est écrit dessus. Alors on sait pas ce qu’il représente. Ils sont forts les sculpteurs oulala ! Mais ce sont aussi de petits plaisantins 🙂 Si tu cherches bien, tu verras qu’ils ont aussi sculpté une paire de fesses 🙂 Et un tonneau et des verres. Bonome dit que ce genre de sculpture est très fréquent dans les cathédrales. Mais elles sont souvent en hauteur, là où personne, ou presque, les voit. Dans l’art roman c’était très fréquent. Même à faible hauteur. Il y a un mot pour ça : les indecencia ou impudica, quelque chose comme ça. C’est en rapport avec la tunique de peau et le péché. Mais c’est compliqué à expliquer. D’après bonome, à la Grande Église de Meaux, il y a un petit archer caché en hauteur qui vise la maison du chanoine qui gérait les comptes de la fabrique. Les sculpteurs avaient demandé une augmentation de salaire au chanoine, qui l’a refusée. Alors ils se sont vengés en mettant ce petit archer. Quand je te disais que les sculpteurs étaient de petits plaisantins 🙂

Dans la carrière il y a d’autres chefs-d’œuvre. Je t’en montre que deux mais il y en a beaucoup d’autres. J’espère que les autres compagnons vont pas être jaloux.

HS3 162 Le savoir faire HS3 163 Le savoir faire

Après la visite, il y a eu le meilleur moment ! Les élèves ont participé à un atelier de tailleur de pierre. Ils ont tous eu un bloc de calcaire tendre, un maillet et un ciseau et ils ont dû dégager un écusson et graver leurs initiales dedans. Bonome et sa gentille collègue ont travaillé tous les deux. Et moi je l’ai fait aussi ! Regarde moi Princesse ! Je suis un petitours tailleur de pierre 🙂

HS3 164 Max petitours

Les élèves ont beaucoup aimé cet atelier. Bon, ils sont pas tous doués pareils, tu t’en doutes. Bonome aime beaucoup ce genre d’atelier parce ceux qui réussissent sont pas toujours les bons élèves. Il dit que ça les valorise. Ils voient qu’ils sont capables de réussir quelque chose. Parce qu’il y a pas que l’école dans la vie. C’est important de réussir à l’école. Mais on peut être heureux et devenir quelqu’un de bien même si on est pas un bon élève. Enfin, il faut pas trop que je dise ça parce que tout le monde comprend pas ce discours.

Voilà pour la carrière. J’ai réussi à faire bref 🙂

Il me reste plus qu’à faire la conclusion de tous ces articles, pour expliquer pourquoi ce voyage était très intéressant et intelligemment construit. Mais je crois que tu as déjà compris Princesse.

Reprenons un peu. Nous avons vu : un château de seigneur en cours de construction par des artisans, une cathédrale et une carrière. Et tout ça se situe à peu près à la même époque. Je dis à peu près parce que le château date du début du 13ème siècle. La cathédrale a été commencée avant mais elle était encore en construction au 13ème siècle. Et la carrière est beaucoup plus récente mais les techniques n’avaient pas beaucoup évolué. Il y a donc une unité de temps dans ce voyage. Pendant deux jours nous étions en 1248, en plein Moyen-Âge.

Et, au Moyen-Âge, il y avait trois grandes catégories de personnes. On dit des ordres : ceux qui travaillent, ceux qui se battent et ceux qui prient. Laboratores, bellatores et oratores. C’est du latin médiéval. Tu as compris Princesse. On a pu observer la marque de ces trois ordres. Le seigneur du château se battait. Dans la cathédrale il y avait les prêtres qui priaient et, dans la carrière et les ateliers du château ceux qui travaillaient.

Laboratores : ceux qui travaillent…

Ils forment la plus grande partie de la population. Il y a les paysans. Certains sont attachés à la terre. Pas attachés en vrai avec une corde. Ben non ! Mais ils appartiennent à la terre. Si tu achètes le terrain, tu as les paysans avec ! Sans supplément de prix. Ces paysans attachés à la terre sont appelés les serfs. Comme les terres appartiennent aux seigneurs, les serfs appartiennent aussi aux seigneurs. Ils peuvent pas déménager. Je crois qu’ils peuvent même pas se marier sans l’autorisation du seigneur. Puis il y a les paysans libres. On les appelle les vilains mais ils sont pas forcément vilains. Non non ! J’ai pas dit, mais les paysans sont ceux qui travaillent la terre. Ils labourent, sèment, récoltent… ils élèvent des zanimos : des poules, des cochons, des vaches… Ils vivent dans des petites maisons, souvent d’une seule pièce, et avec les zanimos. Ce sont pas des grandes exploitations comme maintenant. Les maisons des paysans sont groupées en petits villages. On devrait plutôt dire des hameaux. La vie des paysans était très dure. A certaines périodes une personne de quarante ans était rare. On vivait pas si vieux. Il y avait des famines, des disettes… Et il y avait pas la médecine. Alors on mourait jeune. J’ai lu que vers 1100, l’espérance de vie dépassait à peine 30 ans ! Et puis on était estropié à cause d’une fracture mal remise. On perdait ses dents très tôt. On avait le visage grêlé en raison des maladies… C’était pas tout facile la vie.

En plus des paysans, il y avait les artisans. Les charpentiers, les maçons, les boulangers, les bouchers, les minotiers… En général, ils étaient un peu plus riches alors ils mangeaient mieux. Leurs maisons étaient un peu plus confortables. Mais pas beaucoup quand même.

Dans les villes, il y avait des marchands, des commerçants, des taverniers…

Tout ça c’est le petit peuple qui travaille qui essaie de survivre plus ou moins bien.

Mais tous ces gens étaient menacés en cas de guerre. Et c’est là qu’interviennent les seigneurs.

Bellatores, ceux qui se battent…

On pourrait dire : ‘ceux qui protègent’. Mais ils protègent pas toujours puisque parfois ce sont eux qui agressent les autres villages. Bon, disons qu’il y avait que quelques méchants. Les autres seigneurs devaient protéger ceux qui travaillent. Leurs serfs, mais aussi les vilains. C’est pour ça que les châteaux sont devenus de plus en plus grands. C’était pour accueillir les travailleurs lors des guerres. Les travailleurs allaient se réfugier dans le château et le seigneur devait les protéger. C’était le contrat. En échange, les paysans travaillaient pour lui. Soit comme serfs, soit en payant des impôts et en faisant les corvées. Les corvées sont des travaux obligatoires à faire pour le seigneur sans être payé. Curer les douves, travailler sur les terres du seigneur…

Le seigneur avait intérêt à être gentil avec ses paysans. Comme ça ils travaillaient mieux, se nourrissaient mieux et payaient plus d’impôts. Mais tous les seigneurs faisaient pas ça. Il y en a qui opprimaient les pauvres. C’étaient de mauvais seigneurs. Parce que j’ai oublié de le dire, mais les seigneurs sont des chevaliers. Pas des chevaliers Scolopacidés ! Des chevaliers comme bonome ! Et, un bon chevalier doit protéger au nom du Christ. Il doit protéger tout le monde : le pauvre, la veuve, l’orphelin… Alors un seigneur qui opprimait ses paysans était forcément un mauvais seigneur. Mais il y en a eu. Et trop !

Moi, il y a quelque chose que je comprends pas. Si les seigneurs étaient là pour protéger les pauvres, pourquoi il y avait des guerres ?

C’est pas juste parce qu’il y avait de mauvais seigneurs… Selon Léo, c’est parce que les seigneurs étaient formés à se battre. Et quand ils se battaient pas ils s’ennuyaient et ils allaient faire la guerre. ‘Tiens, j’ai rien à faire en ce moment. Et si j’allais envahir le château du voisin. La rumeur dit qu’il a pas été gentil avec un de ses paysans. J’ai qu’à dire que je guerroie pour le punir de cette injustice et hopla ! Oui ! Allons un peu lui montrer notre respect à coups de hache et de masse d’arme ! On en profitera pour le voler et violer quelques paysannes. Qu’est ce qu’on va s’amuser ! ’ Je crois bien que Léo a raison.

Oratores, ceux qui prient…

Avec tout ça, il fallait bien que quelqu’un s’occupe du salut de ces pauvres chrétiens et de tout le monde sur terre. Entre ceux qui étaient opprimés, ceux qui mourraient de faim, ceux qui se faisaient massacrer et ceux qui massacraient… Il y avait du travail pour toute une armée de clercs. On appelle clerc tout membre de l’Église. (Brindille tient à préciser que tous les chrétiens sont membres de l’Église. Elle a raison mais elle m’embête. Ici, les membres de l’église sont ceux qui appartiennent au clergé). Il y a les prêtres, les curés, les abbés, les moines, les moniales, les diacres, les chanoines… Eux leur travail était de prier pour le salut des pécheurs. A temps plein. Ils pouvaient pas cultiver la terre alors ils levaient des impôts. On appelait ça la dîme. Ça veut dire que les paysans payaient des impôts au seigneur et au clergé. Des fois, quand il leur restait quelque chose, ils pouvaient manger un peu. Sinon ils mouraient de faim mais c’était pas grave puisque le clergé priait pour qu’ils aillent au paradis. Ils l’avaient bien mérité le paradis ! N’empêche que le clergé insistait quand même sur la menace de l’enfer. Mais bon…

Le clergé c’est comme pour les seigneurs : il y avait de bons clercs et de moins bons. Les bons se dirent que c’était pas bien de tuer des gens. Ils ont bien réfléchi avant de le dire. Alors que dans les dix commandements il est écrit : ‘Tu ne tueras point !’ Mais, avant, ils avaient pas dû lire ce passage. Du coup, quand ils l’ont découvert, ils ont décidé qu’il fallait plus se battre le dimanche, le jour de la messe et de la résurrection de Jésus. Ils instaurèrent la Paix de Dieu. Et ils virent que cela était bon. Alors les seigneurs furent d’accord parce qu’ils étaient des bons chrétiens. Les clercs dirent : ‘Oui, mais le samedi, le Christ était au tombeau. Et on peut pas se battre quand le Christ est au tombeau.’ Les seigneurs furent d’accord parce qu’ils étaient de bons chrétiens. Alors les clercs dirent : ‘Ben oui, mais le vendredi est le jour de la mort du Christ. Vous allez pas vous battre le jour de la mort du Christ quand même ! ’ Les seigneurs furent d’accord parce qu’ils étaient de bons chrétiens. Alors les clercs dirent : ‘Dites, le jeudi, Jésus a instauré l’eucharistie ! Vous trouvez pas que c’est un peu sacrilège de se battre le jour de l’institution de l’eucharistie ?’ Les seigneurs opinèrent car ils étaient de bons chrétiens. Et ils arrêtèrent de se battre du mercredi au coucher du soleil au lundi au lever du soleil. Les clercs appelèrent cette pause la trêve de Dieu. Et ils virent que cela était bon. Mais un jour un seigneur dit : ‘Dites les gars, c’est bien beau la trêve de Dieu mais nous on est là pour se battre ! Bellatores et tout ça ! Alors quand même, du lundi matin au mercredi soir c’est un peu court pour fracasser des crânes et violer des paysannes ! Si ça continue, on va passer notre temps à manger et on va grossir ! Et comme on est pas très futés, à force, on va devenir des gros cons !’ Les autres dirent : ‘Ben oui ! Quand même !’ Ce qui prouve leur manque d’éloquence et d’érudition, autant dire leur indigence intellectuelle ! Alors les clercs eurent une idée ! ‘Il est pas bon de tuer des chrétiens ! Par contre, il y a plein de sarrasins par là-bas ! En plus ils vivent autour du tombeau du Christ. Alors si vous pouvez ni vous empêcher de manger, ni vous empêcher de fracasser des crânes à coups de hache, allez donc massacrer les sarrasins. On dira que vous êtes en mission pour libérer le tombeau du Christ et ça vous fera maigrir. On appellera ça une croisade et vos péchés vous seront remis.’ Alors les chevaliers partirent en croisade, car ils étaient de bons chrétiens. Les pauvres partirent aussi et moururent encore plus jeunes. Mais avec la promesse d’aller au paradis. Et les clercs furent contents car il y avait moins de guerre en terre chrétienne. La guerre avait lieu là-bas. Mais les relations entre les sarrasins et les chrétiens étaient quand même bonnes. Bon d’accord, on raconte que, lors de certaines batailles les combattants pataugeaient dans le sang jusqu’aux chevilles mais c’était fait dans le respect et l’estime mutuels. L’expérience fut enrichissante pour les deux civilisations. Enfin, surtout pour les chrétiens. Parce que les sarrasins avaient traduit les auteurs grecs anciens. Et ils avaient fait des mathématiques et de la médecine. Du coup, en rentrant, les chrétiens emportèrent des livres, des mathématiciens et des médecins. L’Europe redécouvrit Aristote ! Elle importa les chiffres dits arabes. Selon bonome, les chiffres arabes sont en fait indiens. Ils viennent d’Inde. Les arabes les ont importés chez eux et comme les chrétiens les ont trouvés dans les pays arabes, ils les ont nommés chiffres arabes. Ces chiffres sont beaucoup plus pratiques que les chiffres romains pour faire des calculs. Je t’assure Princesse. Et les arabes ont inventé un chiffre en plus ! Le zéro ! Et ça, c’est une grande invention ! D’ailleurs, le mot chiffre vient de l’arabe zifr qui veut dire zéro. Et ils ont inventé des tas d’autres choses comme l’algèbre, les algorithmes…

Puis, avec le temps, la mode des croisades est passée…

Mais je crois que je me suis encore égaré dans mes explications.

Reprenons le bilan de cette sortie : une unité de temps et la présentation des trois ordres de la société féodale. On pourrait dire bien d’autres choses encore… La découverte de l’art gothique… Ou le travail de la pierre, travail d’artisans qui sert à construire les châteaux et les églises…

Je voudrais terminer par ce travail de la pierre justement. Tu te souviens que les élèves ont terminé le séjour par un atelier de sculpture. Je te remets la foto de détail de la façade de la Grande Église d’Auxerre.

HS3 142 DétailsPeut-être apprécieras-tu ce travail à sa juste valeur maintenant.

En conclusion, on peut dire que c’était un très beau voyage 🙂

« Qui que tu sois, si tu veux exalter l’honneur des portes, n’admire ni la dépense ni l’or mais le travail de l’œuvre. L’œuvre noble brille, mais l’œuvre qui brille dans sa noblesse devrait illuminer les esprits afin qu’ils aillent à travers la vraie lumière où le Christ est la vraie porte. Ce que la vraie lumière est à l’intérieur, la porte dorée le détermine ainsi : l’esprit engourdi s’élève vers le vrai à travers les choses matérielles et, plongé dans l’abîme, à la vue de la lumière, il ressurgit. »

Suger, inscription sur la porte de la cathédrale de saint-Denis

« Notre esprit est si faible que ce n’est qu’au travers les réalités sensibles qu’il s’élève jusqu’au vrai. »

Denis l’Aréopagite

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HS3 – La Grande Église d’Auxerre, le vitrail

Toujours à la Grande Église d’Auxerre…

Bon, tu as le courage de continuer la lecture ? Sinon tu peux faire une pause et reprendre demain si tu veux. Parce qu’il me reste un vitrail à présenter. Mais je vais faire court. Très court. C’est dommage mais cet article est déjà très long (Je savais pas encore que j’allais le couper en trois). Bon, je te montre le vitrail et tu essayes de le comprendre. D’accord ? Le voici !

HS3 146 La vie de JosephRholala c’est bôôô ‘ dit Léo

Quelques précisions techniques. Un vitrail est un assemblage de morceaux de verre coloré tenus par des barres de plomb. Pour les détails, comme les visages, on peut peindre les morceaux de verre. Les colorants sont des minéraux naturels réduits en poudre et intégrés dans la pâte de verre en fusion. (Bonome me fait remarquer qu’un minéral est forcément naturel. Mais il fait rien qu’à m’embêter ! Psaume 3 contre bonome !)

Alors, as-tu réussi à lire ce vitrail ? Non ? Il est pas facile et en plus les images sont dans le désordre ! Parce que c’est un assemblage tardif. A cause des guerres de religion entre catholiques et protestants. Les protestants voulaient pas d’images dans les églises alors ils ont essayé de tout casser. Du coup, après, les catholiques ont pris les morceaux qui restaient et les ont réassemblés. Et là, ils ont fait des erreurs. Samuel demande pourquoi ils ont pas corrigé quand ils s’en sont rendus compte. Et ça, c’est une bonne question.

Bien. C’est la vie de Joseph. Le papa de Jésus. Le père adoptif plutôt. Parce que Jésus est le Fils du Père conçu par l’Esprit Saint. Oui, je reconnais que c’est pas facile à comprendre. Jésus est vrai Dieu et vrai homme… Né de la Vierge Marie… Mais moi, je crois tout ça. C’est ma foi. Dieu qui se fait homme tout en restant Dieu, c’est l’Incarnation. C’est un dogme des chrétiens. On peut pas être chrétien si on croit pas ça. Croire, c’est quand on sûr et certain de ce qu’on pense mais sans avoir une seule preuve contraignante (C’est à dire pas de preuve du tout, Cf. supra 🙂 ) PhiloLéo, qui est théologien en plus d’être philosophe, pense que la beauté de l’Incarnation, c’est qu’elle valorise le corps du zom. Il faut pas négliger son corps puisqu’il a plu à Dieu de s’y installer. Bonome dit que c’est aussi une différence entre la période romane et la période gothique. Dans les images de l’art roman (on dit l’iconographie romane) un élément important est la tunique de peau. C’est à cause de la Genèse. Je cite : ‘Yahvé Dieu fit à l’homme et la la femme des tuniques de peau et les en vêtit.’ Ce verset se situe juste après que Dieu ait découvert qu’Adam et Ève ont mangé la fruit de l’arbre du bien et du mal. Dans l’iconographie romane on insiste beaucoup sur la nature pécheresse du zom. Et l’Église est là pour prier et sauver les pauvres zoms pécheurs. D’ailleurs il y a souvent une corde sculptée tout autour des églises romanes, à l’extérieur. C’est pas tout le monde qui la voit cette corde sculptée et encore moins qui en comprend le sens. Elle veut dire que c’est l’Église qui maintient la cohérence de la société. L’art gothique insiste beaucoup plus sur le salut offert aux zoms par la mort et la résurrection de Jésus. C’est pour cela qu’il y a le Jugement Dernier aux portails des cathédrales gothiques. En simplifiant on peut dire que l’art roman parle du péché alors que l’art gothique annonce la Salut. Moi, je préfère le gothique. Parce que Jésus est mort et ressuscité pour le salut des zoms (et des petizours). Évidemment ce que je dis là est un peu schématique. Il y a eu des Jugements Derniers représentés dès l’époque romane. Mais, en toute chose, il y a une évolution lente, une période avec des précurseurs qui annonce le changement. Toujours selon bonome, le passage de l’iconographie romane à l’iconographie gothique est née à Saint-Denis. Après Saint-Denis, c’est vraiment gothique. Et c’est grâce au grand Suger. Tu te souviens, je t’en ai déjà parlé du grand Suger. Il est devenu abbé de Saint-Denis en 1122. Comme saint Bernard et Pierre le Vénérable. Suger a été régent du Royaume de France, Bernard était considéré comme l’arbitre des rois et Pierre le Vénérable, abbé de la grande abbaye de Cluny, a refusé d’être candidat à l’élection du pape parce qu’il servait mieux la chrétienté en étant abbé de Cluny qu’il pourrait le faire en étant pape. Je m’égare un peu mais c’est à cause de bonome. Il est comme ça. Il a toujours des tas de choses à nous dire, à nous, ses petizours. Nous, on reste assis et on boit ses paroles. Là je voudrais te parler un peu de la Grande Église de Saint-Denis. Juste un peu. Parce qu’elle est très belle, que bonome y fait parfois le troubadour, qu’il y a été guide et qu’elle marque le passage du roman au gothique. Au portail central de la façade occidentale il y a une représentation du Jugement Dernier.

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On voit les vierges sages et les vierges folles de chaque côté de la porte. Au tympan, il y a le Christ en gloire et au linteau il y a la résurrection des morts. D’un côté, à la droite de Jésus, les justes vont au paradis. Et à la gauche du Christ il y a ça.

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En bas, on voit à gauche une vierge folle, avec sa lampe renversée. Ça montre qu’on est bien du côté des boucs. On voit les pauvres pécheurs au-dessus. En bas, il y en a un qui a la corde au cou. Les autres se font malmener par des monstres griffus aux grandes dents. Ils ont des cornes aussi. C’est pour les associer au diable. On est bien du côté de l’enfer. Mais si on continue à remonter, on voit ça.

SD E 50 PC 10 V1 12C’est un ange qui extrait les pécheurs de l’enfer et qui l’emporte vers Jésus. Comme les justes, les gentilles brebis, qui arrivent de l’autre côté.

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Cette représentation sort pas de l’imagination fertile du grand Suger. Elle prend sa source dans une lettre de saint Denis. Ou plutôt d’un auteur qui se fait passer pour saint Denis, plusieurs siècles plus tard. A l’époque, les écrivains faisaient comme ça. Comme ils étaient pas connus on les croyait pas. Alors ils signaient du nom d’un grand personnage de l’histoire. Et leurs écrits avaient plus de succès. Bonome, qui peut pas s’empêcher d’utiliser des mots compliqués que personne connaît, dit que ce procédé est appelé pseudo-épigraphie. C’est comme si j’écrivais un texte et que je le signais sous un nom très connu, comme Aristote par exemple. Revenons à ce texte. Je le cite intégralement même si il est un peu long. Tant pis. Mais il est magnifique ce texte.

Lettre à Démophile, Chapitre 6 : La vision de Carpos.

Alors que j’étais venu un jour en Crète, le saint homme Carpos me reçut chez lui. C’était, entre tous, à cause de la remarquable pureté de son regard, l’être le mieux fait pour la contemplation de Dieu. En effet, il ne commençait jamais les célébrations des saints mystères sans avoir prononcé auparavant les saintes oraisons préparatoires ni sans avoir reçu quelque vision favorable.

Il raconta donc avoir été contristé un jour par quelque homme infidèle. Et ce chagrin venait de ce que ce dernier avait détourné de l’Église quelqu’un qui se trouvait encore dans les joyeux jours de la célébration du baptême. Il lui fallait donc prier avec bonté pour l’un et pour l’autre ; qu’avec l’aide de Dieu Sauveur il convertisse le premier de son erreur et qu’il puisse vaincre l’autre par ses bienfaits. Il lui fallait ne pas cesser de les avertir pendant toute leur vie et non seulement un jour, afin de les acheminer ainsi à la connaissance de Dieu jusqu’à ce que soient résolues leurs contestations et qu’ils soient contraints, par une juste décision, de revenir de leurs déraisonnables audaces à une saine modération. Mais voilà que, je ne sais comment, ce qu’il n’avait jamais éprouvé auparavant, s’insinua en lui une forte animosité et une grande amertume. Il se coucha et s’endormit donc dans cette mauvaise disposition (c’était le soir). Au milieu de la nuit (il avait, en effet, l’habitude de s’éveiller vers cette heure-là pour chanter les louanges de Dieu), il se leva, après de brefs et nombreux temps de sommeil toujours interrompus et dont il n’avait tiré aucun repos. Bien que demeurant dans ses entretiens familiers avec Dieu, ce n’était pas une sainte tristesse qu’il éprouvait. Il s’indignait, disant qu’il n’était pas juste de laisser vivre des hommes qui refusent de croire en Dieu et qui se détournent de ses droits chemins. En disant cela, il priait Dieu d’envoyer sa foudre pour mettre fin, une fois pour toutes et sans pitié, à la vie de l’un et de l’autre. Au même moment, d’après son récit, la maison où il se trouvait lui parut soudain traversée de secousses, puis divisée par le milieu en deux parties depuis son toit. Le feu d’une grande lumière – à cet endroit qui lui semblait maintenant complètement découvert – descendait du ciel jusqu’à lui. Il vit alors le ciel s’ouvrir et, à sa voûte, Jésus environné d’une innombrable foule d’anges à figure humaine qui le servaient. Ce qu’il contemplait les yeux levés le plongea dans l’étonnement. Mais abaissant son regard, Carpos affirme avoir vu la terre se fendre en un gouffre béant et ténébreux et devant lui ces hommes qu’il avait maudits, tremblant au bord du gouffre, et misérables, s’y enfonçant peu à peu en glissant. Du fond de l’abîme, Carpos voit des serpents monter en rampant et onduler autour de leurs pieds : tantôt ces serpents les écorchent, les entortillent et les alourdissent en les entraînant avec eux, tantôt de leurs dents et de leurs queues ils les excitent et les chatouillent, cherchant par tous les moyens à les précipiter dans le gouffre. Au milieu des serpents, il y a aussi des hommes qui les attaquent, les secouent, les poussent, les frappent. Les malheureux semblaient bien près de succomber, en partie malgré eux, en partie volontairement, insensiblement violentés par le mal tout en y consentant. Carpos me dit s’être réjoui de la vue du spectacle d’en bas, mais, insouciant de celui d’en haut, il était fâché et s’indignait de ce que les deux hommes n’aient pas encore disparu et il se mit lui-même de la partie, mais en vain. Alors, il s’irrita et proféra des menaces. À la fin, levant avec peine son regard, il revit le ciel comme il l’avait vu la première fois, et Jésus, rempli de pitié, se lever de son trône au-dessus des cieux et descendre jusqu’à eux en leur tendant une main secourable, tandis que les anges l’assistaient, et retenaient ces deux hommes de chaque côté. Alors Jésus dit à Carpos : « De ta main déjà tendue frappe-moi maintenant, car je suis prêt encore à souffrir pour sauver les hommes, et plus volontiers encore pour que d’autres ne pèchent plus. Du reste, considère toi-même s’il te convient de rester dans le gouffre avec les serpents plutôt que de vivre avec Dieu et ses bons anges amis des hommes. »

Tel est le récit que j’ai entendu et auquel j’ajoute foi.

J’ai mis en gras les passages qui sont illustrés par les statues. Il est beau ce texte. Tu trouves pas Princesse ? Jésus va lui-même en enfer pour aller chercher les zoms qui y sont. Alors, autant dire que l’enfer doit pas être très rempli. Voilà, j’arrête avec Saint-Denis. Mais c’était pour expliquer le changement important qui s’est produit entre l’iconographie romane et l’iconographie gothique. Ça montre un changement profond de mentalité et pas seulement de style architectural. Le gothique insiste sur le salut offert aux zoms. Le pardon des péchés et tout ça… C’est une vision bien plus optimiste du monde. Et, selon moi, beaucoup plus conforme à l’Évangile. Au fait, Évangile ça veut dire bonne nouvelle, en grékancien 🙂 La bonne nouvelle de la résurrection du Christ pour le salut des péchés. Alors t’inquiète pas si tu fais des erreurs Princesse. Ça arrive à tout le monde de faire des erreurs. Dieu te les pardonnera. T’en fais pas. Mais fais attention quand même. C’est pas parce que tu es pardonnée qu’il faut faire n’importe quoi !

Bien bien bien… Je suis comme bonome moi ! Je commence à parler d’un vitrail de la Grande Église d’Auxerre et je me retrouve à expliquer des statues de la Grande Église de Saint-Denis ! Ça va pas du tout ! Je suis sur une pente savonneuse ! Je me bonomise ! Au secours !!!

Il me paraît nécessaire de remettre la foto du vitrail. Tu as dû l’oublier depuis tout à l’heure. La revoici :

HS3 146 La vie de JosephDonc Joseph a adopté Jésus et l’a élevé comme son fils. Dans les Évangiles on parle pas beaucoup de Joseph. Ni de Marie d’ailleurs. Voyons un peu le vitrail. Je remets les médaillons dans l’ordre, ce sera plus facile.

HS3 147 Jospeh 1Le premier médaillon on le comprend pas vraiment. Bonome dit qu’il doit avoir comme source un évangile apocryphe. Mais j’ai trop de travail en retard pour étudier ça. Les évangiles apocryphes sont des vies de Jésus très anciennes qui ont pas été retenues par l’Église pour constituer la Bible. Ensuite, il y a le mariage de Joseph et Marie. Sur l’image, ils sont mariés par un évêque alors qu’il y avait même pas d’évêque à leur époque 🙂 L’important est qu’ils se sont mariés. On s’en fiche du rite.

HS3 148 Le mariage de Joseph et MariePuis il y a le songe de Joseph.

HS3 149 Le songe de JospehJe me demande si ce médaillon devrait pas être avant le mariage… Parce que ce songe intervient alors qu’il avait jamais vécu avec Marie bien que Jésus fut déjà conçu. Au début, Joseph était très contrarié. Forcément ! Marie était enceinte alors qu’il l’avait jamais touchée ! Alors il voulait la répudier. Et c’est là que l’Ange du Seigneur vint le visiter, en songe, pour lui dire qu’il fallait accepter Marie et son enfant conçu par l’Esprit Saint. Joseph, qui était un bon croyant, obéit à Dieu. Et Jésus vint au monde. Dans une étable. Puis il y eut la visite des mages.

HS3 150 Les rois mages

On dit souvent les rois-mages. Mais c’est à cause du psaume 72. L’Évangile de Mathieu parle bien de mages. Mais comme le psaume 72 annonce la venue de Jésus et qu’on y parle de rois qui lui feront des offrandes, la tradition populaire a amalgamé les deux et maintenant on dit les rois-mages. C’est pas vraiment une erreur. Mais il faut savoir qu’il y a deux sources : l’évangile de Mathieu et le psaume 72.

Ensuite, il y a la fuite en Égypte.

HS3 151 La fuite en EgypteParce que Hérode a été prévenu qu’un enfant était né et qu’il deviendrait roi des Juifs. Et Hérode avait peur de ce roi des juifs. Alors il a ordonné qu’on tue tous les premiers nés tout petits. On appelle cet événement le massacre des innocents. Ce sont les mages, à qui Hérode avait demandé des renseignements, qui ont prévenu Marie et Joseph. Et du coup, Marie et Joseph se sont réfugiés en Égypte pour par que Jésus soit tué.

Le médaillon suivant représente Jésus parmi les docteurs.

HS3 152 Jésus parmi les docteurs

Ce sont pas des docteurs de la médecine mais les docteurs de la loi. Ils sont doctes. C’est à dire qu’ils connaissent plein de choses. Surtout la Loi et les prophètes. Jésus était tout jeune à l’époque et ses parents l’ont emmené à Jérusalem pour Pessah, une grande fête juive qui célèbre la sortie d’Égypte. En repartant de Jérusalem, Marie et Joseph se sont rendus compte que Jésus était pas avec eux. Ils ont mis plusieurs jours pour s’en rendre compte et le retrouver. Lui était au Temple, en train d’expliquer la Bible aux docteurs de la Loi ! C’était pas difficile pour lui d’expliquer la Bible. Ben forcément ! Princesse ! Je te rappelle que Jésus est à la foi homme et Dieu. Alors il connaît forcément la Bible !

Puis il y a une scène de la vie de famille dans l’atelier de Joseph.

HS3 153 L'enfance du Christ

Joseph était charpentier. C’est important un charpentier dans un village. Grâce à lui on peut construire les maisons. Mais surtout parce que les charpentiers sont des gens qui ont le sens de la mesure. Concrètement et symboliquement. Dans les villages de l’époque, on demandait souvent l’avis du charpentier quand il fallait prendre une décision ou arbitrer des litiges. Comme tu peux voir, l’enfant Jésus, quand il joue avec deux planches, ça fait une croix 🙂

Pour terminer, il y a la mort de Joseph.

HS3 154 La mort de Jospeh

On voit comme Marie est triste. Jésus bénit le corps de son père terrestre. Le petit bébé qu’il tient dans ses bras est probablement l’âme de son père qui va aller au paradis. Mais il faut jamais parler d’âme ou d’immortalité de l’âme devant bonome. Sinon, il s’énerve, dit que les chrétiens sont pas socratiques et que lors du quatrième concile de Latran, les pères conciliaires auraient mieux fait de réviser la Bible ou d’aller au bistrot plutôt que de voter des bêtises ! Mais il faut pas le répéter sinon il va avoir des problèmes avec la hiérarchie ecclésiastique. Moi je comprends pas tout. Mais je sais bien qu’on croit à la résurrection de la chair. Et ça me paraît pas pareil que l’immortalité de l’âme. Alors je suis d’accord avec bonome.

Bon, Princesse, je crois que je vais m’arrêter là pour la présentation de la Grande Église d’Auxerre. Si ça t’a plu, dis le moi. On ira visiter une autre Grande Église et on discutera de choses fort savantes.

Petite remarque : je parle souvent de Jésus en l’appelant par son prénom et j’utilise peu son titre de Christ. C’est parce qu’un jour, alors que je venais d’accepter d’être le petitours de mon grand chevalier, il a interrompu une inspection en me disant qu’il avait rendez-vous avec un ami. C’était sa façon à lui de me dire qu’il allait à la messe. Depuis, Jésus est mon ami aussi 🙂

Je tiens à remercier le gentil collègue de bonome et sa charmante épouse pour la longue discussion que nous avons eue. Ce fut un moment très agréable et très enrichissant qui m’a permis d’approfondir mes réflexions théologiques. Et, bien que je sois qu’un petitours, vous avez eu l’air d’apprécier vous aussi cet échange. Merci à vous deux et à bientôt 😉 Mais il faut pas brûler mon bonome ! Non non non !

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