Lundi 29 Février, An III (Suite)
Max : « Bonome, on peut pas rester toute la vie ici à regarder les bécasseaux. Il faut s’en aller maintenant… Bonome ? »
Léo : « Rholala… Il devient de plus en plus sauvage. A la fin du séjour, il va se creuser un terrier si ça continue… »
Max : « Oui, et il va se nourrir de vers et de racines… »
Léo : « Il faut faire quelque chose ! »
Max : « BONOME ! On va où maintenant ? »
Le chevalier : « Mmmmmm… »
Max : « Ça suffit les bécasseaux ! On va où maintenant ? »
Le chevalier : « Vers le sud… La Pointe de Pen Hir. Avec probablement quelques arrêts en chemin… »
Max : « On va voir quoi ? »
Le chevalier : « Vous verrez 🙂 »
Max : « J’espère qu’il va pas nous faire visiter des terriers qu’il a déjà repérés… »
Le chevalier : « Tenez, voici notre premier arrêt. Nous sommes à Lagad Yar. »
Max : « Et c’est quoi ça ? Un champ de rochers ? Tu viens faire la récolte ? »
Le chevalier : « Ce sont des mégalithes. On dit parfois menhirs ce qui veut dire pierre longue. Il y en a une centaine. »
Max : « Mégalithes, menhirs… Tu parles quelle langue ? »
Le chevalier : « Plusieurs 🙂 Mégalithe vient du grec ancien… »
Max : « Le grékancien… J’aurai dû y penser ! »
Le chevalier : « Oui, tu aurais pu ! Méga veut dire grand et Lithos, roche. Ce sont de grandes roches. »
Léo : « Et menhir ? C’est quelle langue ? »
Le chevalier : « C’est du breton. Il y a beaucoup de ces pierres dressées en Bretagne. Mais il y en a aussi en Angleterre, en Charentmaritimie, en Espagne… Un peu partout en Europe… »
Léo : « Elles datent de quand ? Tu connais leur histoire ? »
Max : « Moi je sais ! C’est les zoms préhistoriques ! Au début, ils étaient chasseurs cueilleurs. Ils chassaient et ils cueillaient. Mais c’était fatiguant parce qu’ils devaient se déplacer tout le temps. Forcément. Quand ils avaient tout cueilli à un endroit il y avait plus rien à manger et il fallait aller ailleurs. Et pour chasser, il faut poursuivre les proies. Alors ils étaient très fatigués. Et un jour il y en a un qui a dit : ‘Chasseur cueilleur, c’est trop fatiguant. Et on peut même pas avoir de maison. On est obligé d’être sans domicile fixe et ça fait un peu clochard. Alors on va inventer l’agriculture et l’élevage et ça sera mieux. On pourra construire des villages et on aura l’air riches.‘ Les autres savaient pas ce que c’était l’agriculture et l’élevage mais ils ont pas osé le dire de peur de passer pour des idiots. Alors ils ont dit : ‘Oui oui. L’agriculture et l’élevage c’est quand même beaucoup mieux. On est d’accord.’ Et l’inventeur les envoya de par l’Europe entière en leur disant : ‘Prévenez les autres. On est agriculteurs et éleveurs maintenant. Il faut planter, labourer et aussi domestiquer des zanimos.‘ Et les autres partirent en mission. Mais ils savaient pas ce qu’il fallait planter. C’est pour ça qu’un peu partout en Europe les zoms préhistoriques ont planté des cailloux. Au début c’étaient des tous petits cailloux de rien du tout. Mais avec le temps ils ont grandi, grandi… Et maintenant ce sont des mégalithes. »
Léo : « Ça faisait longtemps que tu nous avais pas raconté une belle histoire 🙂 »
Le chevalier : « Le plus étonnant est qu’il y a du vrai dans ta belle histoire 🙂 »
Max : « Ben oui, évidemment… »
Le chevalier : « C’est effectivement lors du passage à l’agriculture et l’élevage que les hommes préhistoriques se sont mis a édifié ces édifices. »
Léo : « C’était quand ? »
Le chevalier : « Il y a environ 5 000 ans. Cette société mégalithique a duré environ 1500 ans. Peut être un peu plus… »
Léo : « Et ils servent à quoi les menhirs ? »
Le chevalier : « Je n’en sais rien mon Léo. Les dolmens, ou tables de pierre, étaient l’armature de tumulus qui servaient de sépultures. Mais la fonction des alignements de menhirs échappe encore aux scientifiques. Du moins, à ma connaissance. Tout ce que je peux vous dire est que ces pierres sont en grès quartzites et qu’elles ont été prélevées un peu plus loin, dans les falaises de la Longue Pointe. »
Léo : « Je sais pas bien la préhistoire moi, mais il y a 5 000 ans, c’était pas encore l’âge de pierre ? »
Le chevalier : « Si mon Léo. Les débuts de la métallurgie sont contemporains de l’ère des mégalithes. Mais les premiers métaux fondus, le bronze et l’or, étaient trop mous pour servir d’outils. Ils servaient à faire des bijoux. »
Max : « Comment ils ont taillé les pierres alors ? Et comment ils les ont déplacées ? Elles doivent peser des tonnes ! »
Le chevalier : « On peut tailler une pierre avec une autre pierre un peu plus dure si on est patient. Et le déplacement de ces pierres nécessitait la coopération de toute une tribu. Les scientifiques pensent justement que ces constructions avaient pour but de souder les tribus et leur permettaient de marquer leur territoire. »
Max : « C’est plus facile de faire pipi tout autour, comme les zanimos 🙂 »
Le chevalier : « C’est vrai 🙂 Avez-vous d’autres questions sur ces mégalithes ? »
Max : « Moi non. Et toi Léo ? »
Léo : « Pas pour le moment. Merci pour tes explications chevalier. »
Max : « On va où maintenant ? »
Le chevalier : « Jeter un œil à la partie est des falaises du Veryach. »
Max : « On va faire la géologie ? »
Le chevalier : « Non, pas vraiment. Nous allons marcher et voir ce qui se présente à nous 🙂 »
Léo : « On va voir des zoisos 🙂 »
Le chevalier : « Nous y voilà ! »
Max : « Bonome, il y a un peu de plage avec du sable. Pourquoi tu marches sur les rochers qui glissent ? Tu veux absolument tomber ? »
Le chevalier : « Déjà fait ici 🙂 Pas vraiment une chute. Plutôt une glissade vers l’avant du pied d’appui. Mon tibia a tapé un rocher. J’ai encore la cicatrice 🙂 »
Max : « Tu m’énerves. TU M’ÉNERVES ! »
Le chevalier : « Caaaalme Maxou… Respire profondément. Inspiiiire… Expiiiire… Tu veux que je te gratte le front ? »
Max : « Je te cause plus. »
Léo : « Chouette ! Un peu de silence ! Dis chevalier, c’est encore les Schistes de Postolonnec et les Grès armoricains ? »
Le chevalier : « Oui mon Léo. Ici nous sommes sur les schistes et nous allons voir la transition avec les grès qui constituent la Longue Pointe là-bas. »
Max : « Ça sert à rien. On va rien voir. Tu vas marcher sur des cailloux tout cassés et peut être que tu vas tomber et être tout cassé aussi. »
Le chevalier : « Je te promets de faire attention mon petitours. Et j’espère surtout voir des oiseaux. »
Léo : « Quoi comme zoisos ? »
Max : « On peut pas savoir… »
Le chevalier : « Au lieu de râler, regarde un peu la falaise ouest du Veryarch… »
Max : « On ira un jour ? »
Le chevalier : « C’est prévu 🙂 Demain si le temps le permet. »
Léo : « Il y a des fossiles ? »
Le chevalier : « Très peu… »
Max : « Oh ! Regardez ! Qu’est ce qu’il fait le tarier pâtre ? »
Léo : « Il attrape des insectes volants ? »
Le chevalier : « Je crois bien. »
Max : « C’est rigolo à voir 🙂 C’est quoi déjà son nom en scientifique ? »
Le chevalier : « Saxicola torquatus, Muscicapidés. »
Léo : « Et là-bas, il y a un huîtrier-pie, Haematopus ostralegus. Max t’imagine même pas le manger ! »
Max : « Je mangerai pas du zoiso Léo. Tu sais, moi aussi j’aime beaucoup les zoisos. Depuis plus longtemps que toi. »
Le chevalier : « Mes petizours. Je vous propose de faire une pause pour profiter du paysage et du soleil. »
Max : « Toi, tu veux t’asseoir et pétuner 🙂 »
Léo : « Et te caféiner 🙂 »
Le chevalier : « Me reposer un peu et profiter du paysage. Regardez un peu… »
Léo : « Rhoooo, c’est bôôôô ! »
Max : « Ça c’est un beau paysage ! »
Le chevalier : « Je m’attendais plutôt à ce que vous regardiez de l’autre côté ! »
Max : « On fera après. »
Léo : « On regarde la Longue Pointe. »
Max : « Et les Tas de Pois. »
Le chevalier : « D’accord. Ne bougez plus. Je vais vous fotoer. »
Max : « Comme ça on pourra montrer à Princesse 🙂 Pourquoi elle vient jamais avec nous Princesse ? »
Le chevalier : « Je t’ai déjà dit Maxou : elle a autre chose à faire. C’est une princesse. Elle ne va pas arpenter les chemins pour vérifier que tout va bien au Pays des Zoisos. Elle a des chevaliers pour cela. »
Max : « Elle en a un seul ! Et elle pourrait venir juste une fois ! Pour voir à quel point tu fais bien ta mission. »
Le chevalier : « Elle le sait Maxou. Grâce à toi en plus 🙂 »
Max : « Tu es en train de dire que si elle vient pas c’est à cause de mon blog ? »
Le chevalier : « Maxou… »
Léo : « Regardez ! Il y a des tariers pâtres, là, dans les arbustes ! »
Max : « Pourquoi ils sont pas pareils ? C’est le dimorphisme sexuel ? »
Le chevalier : « Oui, probablement. A gauche c’est le mâle et à droite c’est la femelle. »
Max : « Tu peux les zoomer chacun leur tour s’il te plaît ? »
Le chevalier : « Bien sûr. D’abord le mâle… »
Max : « Ce n’est pas très galant. Ça m’étonne de toi. »
Le chevalier : « Il a l’air plus remuant. J’ai peur qu’il s’envole… »
Max : « Zutalor ! Tu l’as eu que de face ! C’est pas grave, on le reconnaît bien quand même. »
Léo : « Oui, il a bien la tête noire, un demi-collier blanc et la poitrine est orange. »
Max : « Et la queue est brune. Et la femelle ? Tu l’as fotoée ? Montre un peu… »
Max : « On la voit pas bien. »
Léo : « On voit quand même que sa tête est pas noire. »
Max : « Et la poitrine est orangée aussi. »
Léo : « Elle est moins colorée que le mâle. »
Max : « Mais elle est belle aussi. »
Léo : « Ils sifflotent tous les deux. Tu crois qu’ils vont faire des œufs ? »
Le chevalier : « Il est un peu tôt. Nous ne sommes pas encore au printemps. Mais peut être vont-ils faire une parade et former un couple. Bon, Max avait raison. Nous ne verrons pas de roches intéressantes. Retournons à notre monture. »
Léo : « Il y a un pipit. »
Max : « Encore un pipit ! Ils le font exprès. Parce qu’on les reconnaît pas. Ils viennent juste pour nous embêter et nous dire qu’on connaît rien du tout aux zoisos. »
Le chevalier : « Maxou, tu sais bien que l’oiseau que nous voyons le plus est celui qui est chargé de veiller sur nous. Les pipits ne viennent pas pour autre chose. »
Max : « Ce sont nos zoisos-gardiens ? Comme les chardonnerets rigolos en Charentmaritimie ? »
Le chevalier : « Oui Maxou. »
Max : « Tu peux le remercier, en zoiso. S’il te plaît. »
Le chevalier : « Il t’a entendu Max. »
Max : « Tu le fotoes s’il te plaît. »
Le chevalier : « C’est déjà fait ! »
Léo : « Tu dirais que c’est lequel de pipit ? »
Le chevalier : « Je n’en sais rien. Le sourcil est très discret. Je dirai pipit maritime. »
Max : « Anthus petrosus. »
Léo : « Il va falloir qu’on travaille les pipits au retour. On peut pas continuer comme ça. »
Max : « C’est vrai ! Ça va pas du tout ça bonome. »
Le chevalier : « Il va falloir organiser une formation 🙂 »
Max : « C’est ça ! Moque toi de moi ! N’empêche que Princesse va finir par se rendre compte qu’on mélange tous les pipits. Et elle va te gronder. Nous, on s’en fiche. Si on connaît pas c’est de ta faute. C’est toi qui nous as pas appris. »
Le chevalier : « Quelle solidarité ! Je ne suis pas certain de t’avoir élevé de cette façon. »
Max : « Tu m’as pas élevé du tout ! Je me suis fait tout seul ! »
Le chevalier : « Je me demandais à quel moment j’avais raté 🙂 Je suis ravi d’apprendre que je ne suis pour rien dans le désastre qu’est ton éducation 🙂 »
Max : « Le désastre ! Quel désastre ? Est-ce que j’ai une tête de désastre ? Je suis un modèle pour toute la jeunesse du Pays des Zoisos moi monsieur. Je suis beau, intelligent, cultivé, aventurier, dynamique… Il faudrait un article complet dans mon blog pour faire la liste de toutes mes qualités. »
Le chevalier : « Quand tu écriras cet article n’oublie pas d’ajouter modeste et humble 🙂 »
Max : « Mais j’y pense. Modeste et humble, c’est tout à fait moi. »
Le chevalier : « Oui mon Maxou. Tu es un véritable modèle. En attendant d’entrer au Panthéon, file dans ma poche pour la chevauchée. Toi aussi Léo, et arrête de rire, tu vas vexer Maxou 🙂 »
Quelques enjambées plus tard…
Le chevalier : « Regardez mes petizours… »
Léo : « Rholala ! Comme c’est beau ! »
Max : « On était là en bas ? »
Le chevalier : « Oui. La photographie de gauche montre la zone que nous venons d’explorer. »
Léo : « On voit bien les schistes de Postolonnec presque noirs et les grès armoricains presque blancs. »
Max : « Et on a pas vu la zone de transition… »
Le chevalier : « Et non ! La photographie de droite montre la falaise du Veryach. C’est l’une des plus belles coupes de l’Ordovicien et du Silurien de France. »
Max : « Et on va y aller ? »
Le chevalier : « Oui. Demain, si le temps le permet. La dernière photo montre la plage de Lam Saoz. Nous irons aussi. » Léo : « Encore une journée chargée 🙂 » |
Max : « Je vais jamais réussir à graver tout ça moi ! Ou alors il va me falloir des mois et je serai encore plus en retard dans mon blog 🙁 »
Le chevalier : « Pauvre Maxou. Je t’aiderai le plus possible. A moins que tu ne veuilles travailler seul comme tu t’es fait tout seul 🙂 »
Max : « Moque toi si tu veux. Pfff… »
Le chevalier : « Bon, laissons là notre monture et continuons à pieds. »
Léo : « On peut continuer en poche ? Parce que toi, tu as de grandes jambes et nous de petites pattes… »
Le chevalier : « Bien sûr mon Léo, tu peux. Max préfère peut être marcher tout seul 🙂 »
Max : « Tu arrêtes maintenant ! Ça suffit ! Ou je dis à Princesse que tu fais rien qu’à te moquer de moi. »
Léo : « Vous êtes agaçant tous les deux à vous chamailler ! On fait quoi maintenant ? »
Le chevalier : « On touriste 🙂 En marchant sur la plate forme de la Longue Pointe. »
Léo : « La Longue Pointe ? C’est Pen Hir ? Avec les Tas de Pois ? »
Le chevalier : « Oui Léo. Et quelques oiseaux… »
Léo : « Tu dis ça à cause du goéland argenté ? » Max : « Elle est belle ta foto bonome. » Le chevalier : « Merci Maxou. » |
Léo : « Et là ! Encore un tarier pâtre ! On en a vu beaucoup aujourd’hui 🙂 »
Max : « C’est pourtant pas un zoiso de bord de mer. »
Le chevalier : « Pas spécialement. On peut l’observer dans de nombreux milieux. Mais ce n’est pas surprenant d’en voir en Bretagne… Approchez vous de la falaise, je voudrais vous fotoer. »
Max : « Nous fotoer ou nous falaiser ? »
Le chevalier : « Mon petitours, modèle de la jeunesse du Pays des Zoisos, tu es parfois agaçant mais jamais je ne te falaiserai 🙂 »
Léo : « Ben oui Maxou. Qu’est ce qu’il deviendrait sans nous ? »
Max : « Il redeviendrait sauvage… Il nous a entendus dire qu’on voulait pas qu’il redevienne sauvage. C’est pour ça qu’il veut nous falaiser. »
Le chevalier : « 🙂 »
Max : « Bonome, je veux bien que tu nous fotoes au bord de la falaise mais seulement si tu nous tiens. J’ai peur de tomber. »
Le chevalier : « Et j’ai peur que vous tombiez. »
Léo : « Les korrigans nous ramèneraient. »
Le chevalier : « Je ne suis pas sûr et je ne veux pas essayer. Allez ! Fotos ! »
Léo : « Tu veux bien fotoer les Tas de Pois aussi s’il te plaît. »
Le chevalier : « J’allais le faire 🙂 »
Max : « Et là pointe là-bas, tu la connais ? On pourra y aller ? »
Le chevalier : « C’est la Pointe du Toulinguet. On ne peut pas y aller. Elle est barrée par un gigantesque mur. »
Max : « Pourquoi ? »
Le chevalier : « Il y a un sémaphore de la Marine Nationale. C’est un point stratégique militaire. »
Max : « Ah, d’accord. Si on essaye d’y aller on va se faire tirer dessus. Tant pis. »
Le chevalier : « Mais nous irons voir la plage de Pen Hat et la falaise qui la borde au nord. Bon, mes petizours, il va falloir rentrer maintenant. La journée a été longue. Je suppose que vous êtes fatigués. »
Max : « Oh oui. »
Léo : « J’ai l’impression que cette journée a duré une semaine 🙂 »
Le chevalier : « Nous avons fait six arrêts aujourd’hui. »
Léo : « Six jours de marche 🙂 Presque une semaine. J’avais raison 🙂 »
Max : « On pourra dormir pendant la chevauchée du retour ? »
Le chevalier : « Bien sûr mon Maxou. »
Max : « A tout à l’heure bonome. Tu nous réveilleras en arrivant pour qu’on aille se coucher. »
Le chevalier : « D’accord 🙂 Dormez bien. »
Plus tard…
Le chevalier : « Max… Léo… Réveillez-vous. »
Max : « On est arrivés ? »
Léo : « On va se coucher ? »
Le chevalier : « Non, j’ai fait un arrêt imprévu. Venez voir. C’est une très belle plage. »
Max : « On est où ? »
Le chevalier : « A Kersiguénou. Regardez, à droite il y a les Tas de Pois et à gauche on aperçoit le Kastell. »
Léo : « Rholala… C’est beau 🙂 Merci de nous avoir réveillés. »
Max : « Ah ça oui alors ! Et ces roches là, c’est quoi ? Elles forment comme un éperon rocheux. »
Le chevalier : « Ce sont des schistes zébrés. »
Max : « Des schistes zébrés ? Du Briovérien ? Comme à Port Zic ? On peut aller les voir ? »
Le chevalier : « Si vous voulez… Hé ! Mais où vous courez comme ça ? Je me demande si je ne préfère pas quand vous dormez 🙂 »
Max : « Ah, tu es enfin arrivés 🙂 »
Léo : « C’est pas tous les jours qu’on peut voir des roches d’il y a 550 millions d’années. »
Max : « Et qui ont connu la formation de deux chaînes de montagnes… »
Le chevalier : « On peut parler d’orogenèses… »
Max : « Du grékancien… »
Le chevalier : « Oui, du grec ancien 🙂 Qui veut dire formation de montagnes. Avançons un peu, nous verrons peut être mieux l’éperon rocheux. »
Max : « Oulala, elles sont tout pliées ces roches. »
Léo : « Ben forcément ! Elles ont connu deux orogenèses. »
Max : « Ben oui, n’empêche qu’elles sont tout pliées. Et on voit bien qu’elles forment un éperon. Bonome, tu sais pourquoi ? »
Le chevalier : « Non mon Maxou. Je ne sais pas tout. »
Max : « C’est pas grave bonome, on t’aime bien quand même. On peut aller sur la plage se promener en regardant le soleil décliner ? »
Le chevalier : « Oui. Regardez comme c’est beau. »
Léo : « Rhoooo… La chance… C’est pas tout le monde qui voit ça. Tu te rends compte Maxou ? »
Max : « Je me rends compte qu’il va encore ploufer ses pieds 🙁 Ils vont être tout moisis à force… »
Léo : « Arrête de ronchonner et profite de la beauté. »
Max : « Je profite mais quand même ! Il faut en prendre un peu soin de ce bonome. Sinon il pourra plus nous emmener partout. »
Léo : « C’est vrai ça ! Chevalier, faut pas ploufer tes pieds. Et ce soir tu les nettoieras et tu les sécheras bien. Si tu veux on ira chez l’apothicaire quérir des crèmes et des onguents. »
Le chevalier : « Et vous me ferez un massage ? »
Max : « Et puis quoi encore ? »
Le chevalier : « Votre gentillesse envers moi m’étonnait quand même un peu 🙂 »
Max : « On est gentils nous. »
Léo : « Très gentils même. »
Max : « Souvent trop. »
Léo : « Mais on y peut rien. »
Max : « On est comme ça 🙂 Hé bonome, c’est quoi ça ? »
Le chevalier : « C’est un test d’oursin. »
Max : « Ça ? C’est un zoursin ? »
Le chevalier : « Oui, c’est un oursin ! »
Léo : « Regarde Max ! Il y en a plein partout. Viens, on va les ramasser. »
Max : « Regarde bonome tous nos zoursins 🙂 On les prend pour ma collection. Bon, tu nous expliques ce zoursin. »
Le chevalier : « Maxou, tu as déjà vu des oursins fossiles. Que peux tu me dire de celui-ci ? »
Max : « Il est bizarre ! »
Le chevalier : « Pourquoi dis-tu cela ? »
Max : « Parce que les zoursins ont une symétrie d’ordre cinq normalement. Ils sont identiques à eux-mêmes quand on les fait tourner d’un cinquième de tour. Mais pas celui là. Lui, il a un axe de symétrie. »
Le chevalier : « C’est bien mon Maxou. Effectivement il y a une symétrie bilatérale secondaire. Vois-tu des tubercules ? »
Max : « Ah non 🙂 Heu… Si, des tout petits. On les voit à peine. Ça veut dire qu’il avait des petits piquants. C’est un zoursin fouisseur. J’ai bon ? »
Le chevalier : « Oui, tu as bon 🙂 Ces oursins vivent enfouis dans le sable. Ils filtrent les sédiments pour récupérer la matière organique dont ils se nourrissent. »
Léo : « Tu as déjà dit ça pour un ver du sable. Le rénicole. »
Le chevalier : « L’arénicole 🙂 Il y a beaucoup d’organismes filtreurs. Certains filtrent les sédiments, d’autres filtres l’eau. »
Max : « D’accord. Et c’est qui ce zoursin ? »
Le chevalier : « C’est un oursin des sables, Echinocardium cordatum, de la famille des Spatangidés. »
Léo : « Il y en a beaucoup ici dis donc. »
Le chevalier : « Oui, ils aiment les sables fins et peuvent vivre jusqu’à 200 m de profondeur. Ils doit y en avoir jusqu’au Kastell… Quand ils meurent, leurs tests sont ramenés sur la plage par les vagues et les marées. Maxou, si tu veux les prendre pour ta collection il va falloir faire très attention. Ils sont extrêmement fragiles. »
Max : « Tu veux bien les porter ? On a pas de doigts nous. Et on peut pas les mettre dans nos sacados. »
Le chevalier : « Je les prendrai au retour. »
Max : « On avance encore ? »
Le chevalier : « Oui, j’ai aperçu des oiseaux sur la laisse-de-mer. »
Léo : « Moi aussi 🙂 On va les voir ? »
Max : « Ce sont tes amis ! »
Léo : « Des bécasseaux sanderlings ! Calidris alba, Scolopacidés. »
Max : « Pourquoi il a du noir celui de droite ? »
Le chevalier : « C’est peut être un juvénile. »
Léo : « Zutalor ! On les a fait fuir ! »
Max : « Ils rentrent se coucher. Nous aussi on devrait rentrer maintenant. Tu veux bien bonome ? »
Le chevalier : « Oui, moi aussi je suis fatigué. »
Max : « Dis, je crois qu’il faudra pas nous réveiller en arrivant. Tu pourras nous coucher directement ? Tu es d’accord Léo ? »
Léo : « Oui 🙂 »
Le chevalier : « Alors regardez une dernière fois les Tas des Pois. »
Léo : « C’est bôôôô ! »
Max : « Merci mon bonome 🙂 »
Le chevalier : « Bonnuit mes petizours. »
Max : « Ben ! Et notre bisou ? »
Léo : « Et nos gratouillis ? »
Le chevalier : « 🙂 Bonnuit mes petizours. »