Décembre (1)

Max : « Bonjour à tous ! »

Samuel : « Nous sommes ravis de vous retrouver pour ce nouveau bulletin d’information en direct-différé ! »

Max : « Léo, pouvez-vous nous dire où nous sommes ? »

Léo au Petit Marais

Léo : « Absolument cher Maxou ! Bonjour chers lecteurs ! Nous sommes actuellement au Petit Marais non loin du Royaume de Rien du Tout. »

Max : « Cher Léo, pourriez-vous nous montrer une peu plus ce Petit Marais ? »

Léo : « Bien sûr cher Maxou. Venez, suivez-moi… »

L’étang du Petit Marais

Léo : « Nous sommes ici au bord du petit étang du Petit Marais. Il a comme particularité d’accueillir aucun zoiso aquatique. »

Samuel : « Aucun du tout ? »

Léo : « Il me semble avoir aperçu deux foulques… »

Samuel : « Ça fait pas beaucoup ça. »

Max : « Y a t-il des passereaux ? »

Léo : « Ah ça oui ! »

Samuel : « Envoyez les images cousin Léo ! Envoyez ! »

Léo : « Je m’exécute ! Comme vous le savez, nous sommes systématiquement accueillis par une lavandière quand nous venons ici… »

Une lavandière, Motacilla alba, Motacillidés

Max : « Je rappelle à nos lecteurs les plus étourdis que ce surnom de la bergeronnette grise vient de ses couleurs et de son agitation permanente au bord de l’eau. »

Samuel : « Elle évoque les domestiques en noir et blanc qui lavaient le linge en s’agitant sur les bords des lavoirs. »

Léo : « Merci pour ce petit rappel. Chaque fois cette lavandière se promène sur la plage de sable fin et s’envole pour aller sur son ponton. »

Max : « C’est là que notre cher bonome l’a fotoée. »

Léo : « Absolument. Si vous me le permettez je voudrais revenir sur le Petit Marais. »

Samuel : « Faites cousin Léo, faites 🙂 »

Léo : « Je remontre la foto… »

Encore le Petit Marais

Léo : « Sur la partie droite ce Petit Marais est bordée d’une phragmitaie elle même bordée d’une pelouse humide. Très humide même puisque bonome y patauge dans la boue. »

Max : « Je rappelle que ce que notre cher Léo, qui veut décidément par avoir d’amis, appelle une phragmitaie est une roselière. »

Léo : « Je rappelle à notre cher Maxou que les plantes présentes ici sont des phragmites et qu’elles constituent, par conséquent, une phragmitaie que la rigueur scientifique me pousse à dénommer Phragmition communis. »

Max : « Je rappelle à notre cher Léo que tout le monde s’en fiche de la phytosociologie ! Et que si il veut s’engager sur une pente savonneuse il prend des risques… »

Samuel : « Pardonnez moi chers lecteurs mais il faut que j’intervienne. Je rappelle à mes chers cousins que si ils se chamaillent en plein direct-différé j’interromps et je les envoie au coin ! »

Max : « Tu interromprais ? »

Samuel : « J’interromprais ! »

Léo : « Tu nous mettrais au coin ? »

Samuel : « Je le ferais ! »

Max : « Cher Léo, nous vous remercions de nous avoir rappelé que la roselière est en réalité un Phragmition communis ! »

Léo : « Cher Maxou je vous remercie de m’avoir mis en garde contre la pente savonneuse. »

Samuel : « Revenons au Petit Marais. Il est donc bordé d’une phragmitaie et d’une pelouse humide sur un de ses côtés. Quoi d’autre ? »

Léo : « En face, il y a une prairie moins humide et quelques arbres et sur la gauche on trouve un bosquets d’arbres puis une petite pinède. »

Max : « Ce qui fait une mosaïque de petits milieux tout à fait propice à la biodiversité ! »

Léo : « Absolument ! »

Samuel : « Revenons aux passereaux. Cousin Max et moi avons rencontré quelques chardonnerets rigolos qui se nourrissaient au sol. »

Chardonneret élégant, Carduelis carduelis, Fringillidés

Léo : « Moi j’ai eu l’occasion d’observer quelques mésanges bleues et charbonnières… »

Mésange bleue, Cyanistes caeruleus, Paridés

Mésange bleue, Cyanistes caeruleus, Paridés

Max : « Et nous Rougegorge ! »

Rougegorge, Erithacus rubecula, Muscicapidés

Rougegorge, Erithacus rubecula, Muscicapidés

Léo : « Il a l’air désolé Rougegorge ! Que s’est-il passé ? »

Samuel : « Je crois qu’il aimerait être notre zoiso d’accueil dans ce Royaume et qu’il s’est fait prendre la place par la lavandière. »

Léo : « Mais non ! La lavandière nous accueille au Royaume de Rien du Tout ! Pas ici ! Dites lui qu’ici c’est lui ! »

Samuel : « Nous lui transmettrons ! »

Max : « Pardonnez-moi de vous interrompre ! Je voudrais signaler une arrivée de roitelets. Il s’agit de roitelets… huppés ! Sept ou huit roitelets huppés ! L’un d’eux s’approche ! Bonome, pourrais-tu le fotoer ? Merci ! »

Roitelet huppé, Regulus regulus, Régullidés

Roitelet huppé, Regulus regulus, Régullidés

Roitelet huppé, Regulus regulus, Régullidés

Roitelet huppé, Regulus regulus, Régullidés

Samuel : « Le plus petit des zoisos de l’avifaune française ! »

Max : « La bande jaune sur la calotte montre que c’est une femelle ! »

Léo : « Ce petit zoiso mesure environ 9 cm du bout du bec à l’extrémité de la queue et il pèse que 4 à 7 grammes. »

Samuel : « Son petit bec fin indique un régime alimentaire zoophage. Il se nourrit essentiellement d’arthropodes comme les araignées et les insectes. »

Max : « Il sautille partout pour les trouver ce qui en fait un zoiso assez difficile à fotoer. Il peut même se nourrir en volant ! »

Léo : « Il mange des quantités de nourriture impressionnantes puisque la masse totale d’aliments ingérés peut atteindre 8 à 9 grammes par jour ! »

Samuel : « Ce qui est plus que sa masse corporelle ! »

Max : « Il consomme beaucoup d’énergie ! »

Léo : « Nous voyons beaucoup de roitelets en ce moment. »

Samuel : « Surtout dans les hauteurs des arbres où ils sont difficiles à bien observer et à distinguer des roitelets à triple bandeaux. »

Max : « Oh ! Cher Léo ! Vous nous avez rejoint ! »

Léo : « Hé oui ! Nous voici de nouveau réunis ! »

Samuel : « Ça tombe bien. Il y a un drôle de zoiso là-haut ! »

Max : « Bonome ! Action ! »

Tarin des aulnes, Spinus spinus, Fringillidés

Tarin des aulnes, Spinus spinus, Fringillidés

Max : « Cher Léo, parvenez-vous à identifier ce zoiso ? »

Léo : « Mmmmmm… »

Max : « Chers lecteurs, vous ne pouvez pas le voir mais Léo mmmmme en se grattant la tête. »

Samuel : « Autant dire qu’il ressemble à son bonome 🙂 »

Léo : « J’hésite… La barre alaire jaune me pousse à formuler l’hypothèse que c’est un tarin des aulnes…. »

Max : « Merci cher Léo ! Nous plublierons et nous verrons bien ce qu’en disent les valideurs de Faune IDF. »

Samuel : « J’entends des coups de bec sur un tronc ! »

Max : « Serait-ce Picpic ? Bonome, trouve ce Picpic pour tes petizours s’il te plaît ! »

Le chevalier : « Bien Max. Mais que vas-tu faire pendant ce temps ? »

Max : « Très drôle bonome ! Très drôle ! »

Samuel : « Et vlan cousin Max ! »

Léo : « 🙂 »

Le chevalier : « Pochez vous tous les trois. »

Max : « C’est parti ! »

Samuel : « Il est là ! Je le vois ! »

Le chevalier : « Je fotoe ! »

Max : « Montre… »

Picpic, Picus viridis, Picidés

Picpic, Picus viridis, Picidés

Léo : « C’est madame Picpic ! Sa moustache est toute noire ! »

Le chevalier : « Oui Léo. Bien, que diriez-vous d’aller inspecter la roselière de l’anse sud-est de Grand Lac. »

Max : « La phragmitaie bonome ! Et c’est pas un lac mais un étang ! »

Léo : « Le Grand Lac ! C’est comme ça qu’il s’appelle cet étang. »

Samuel : « Vous êtes trop bêtes les cousins ! Bonome, c’est LA roselière ? »

Le chevalier : « Celle-là même Petit Sam 🙂 »

Samuel : « Laisse les cousins se chamailler et on y va ! »

La roselière

La roselière

Max : « Bien, ici nous changeons de ton. Ce n’est plus du tout du direct-différé. Nous sommes en total différé après nous être remis de nos émotions. »

Léo : « Rhooooo !!! »

Samuel : « J’ajouterais bien : Tabarnak ! »

Max : « La chance que nous avons eu ! »

Léo : « Ça a commencé par des bruants des roseaux. Il y en avait quatre ou cinq quand nous sommes arrivés à cette roselière. »

Bruant des roseaux, Emberiza schoeniclus, Embérizidés

Bruant des roseaux, Emberiza schoeniclus, Embérizidés

Max : « Puis 6 ou 8 zoisos ont volé vers nous en criant. Ils ont fait demi-tour à juste au-dessus de nous pour retourner dans les roseaux. »

Léo : « Bonome les a cherché quelques minutes. »

Samuel : « Et puis on les a vues ! »

Max : « J’en ai encore le cœur qui bat ! »

Samuel : « On montre ? »

Léo : « On montre ! »

Panure à moustache mâle, Panurus biarmicus, Panuridés

Panure à moustache mâle, Panurus biarmicus, Panuridés

Max : « Vous avez reconnu ? »

Léo : « Un zoiso magnifique avec des moustaches ! »

Samuel : « Ce sont les panures à moustaches ! »

Max : « Petite précision : bonome trouve qu’il a ch… les fotos. Il est actuellement tout au fond de son lit et veux plus jamais en sortir. Évidemment. »

Léo : « Mais nous on s’en fiche qu’elles soient pas parfaites les fotos ! Ce sont des panures à moustaches ! »

Samuel : « Vous vous rendez compte ? »

Max : « Petit Sam, que disent tes fiches ? »

Samuel : « Seulement 8 signalements dans Faune IDF. Je parle de signalements parce que plusieurs groupes ont été signalés par plusieurs observateurs à quelques jours d’intervalle au même endroit. »

Max : « Comme ici donc. »

Samuel : « Absolument ! »

Léo : « Seulement 8 groupes ! Rhooo ! »

Max : « Voici donc un mâle dans son habitat naturel. »

Panure à moustache mâle, Panurus biarmicus, Panuridés

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Panure à moustache mâle, Panurus biarmicus, Panuridés

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Samuel : « Les panures à moustache, Panurus biarmicus, Panuridés, sont strictement inféodées aux roselières. »

Léo : « Elle s’y nourrissent de petits arthropodes. »

Max : « Il arrive qu’elles aillent au sol, sur la boue, pour compléter leur alimentation par des petits mollusques ou des vers. »

Samuel : « Elles peuvent également se nourrir de graines, notamment celles des phragmites. »

Léo : « Mais ça, c’est plutôt l’hiver. Elles ont alors des petits amas calcaires dans le jabot qui contribuent à la digestion des graines. »

Max : « Elles rejettent ces gastrolithes au début du printemps. »

Max : « C’est au printemps que les couples se forment et qu’il y a reproduction. »

Léo : « Les nids sont fait de feuilles de phragmites et sont assez bas, proches de l’eau. »

Samuel : « Il est construit par le mâle. Mais les deux parents couvent. »

Max : « Ils se relaient pendant 12 à 14 jours pour couver leur 5 à 7 œufs. »

Léo : « Les petits restent une dizaine de jours dans le nid puis ils s’envolent enfin. »

Samuel : « Il y a souvent une seconde couvée vers le début de l’été. »

Panure à moustache mâle, Panurus biarmicus, Panuridés

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Samuel : « En hiver, de grands groupes de forment. Les familles se mélangent un peu. »

Léo : « Les bandes peuvent accueillir jusqu’à 50 individus. »

Max : « Nous vous avons pas dit ! Il arrive que les panures soient appellées mésange à moustache. Leur taille est proche de celle de la mésange charbonière et elles ont une queue qui évoque celle des mésanges à longue queue. »

Léo : « Les Panuridés sont proches des Paridés. »

Samuel : « Les panures a moustache s’observent un peu partout dans la zone paléarctique. »

Max : « C’est l’Eurasie et l’Afrique du nord. C’est une vaste région dans laquelle les êtres vivants sont un peu les mêmes mais pas dans les mêmes proportions. »

Léo : « Mais en France, on les observent plutôt dans la zone Atlantique. »

Panure à moustache mâle, Panurus biarmicus, Panuridés

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Max : « Voilà pour les panures à moustache. Je pense qu’on va retourner les voir. Bonome voudrais faire de plus belles fotos. »

Panure à moustache mâle, Panurus biarmicus, Panuridés

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Léo : « Nous les avons observées une quinziane de minutes. Ensuite on sait pas où elles sont parties. »

Samuel : « Mais elles ont été signalées au même endroit les jours suivants. »

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Max : « Après ça, on voulait aller au Grand Etang. C’est un peu sur le chemin du retour. »

Léo : « Mais bonome a décidé de s’arrêter là où nous avions vu le fuligule à bec cerclé. »

Samuel : « Juste pour jeter un œil. »

Max : « Il observait avec les jumelles pour bien compter les zoisos quand tout à coup il est retourné à notre monture d’un pas décidé. »

Léo : « Il l’avait laissée là, comme ça. Alors il l’a bien rangée et a mis sa grosse pelisse. Puis il est parti d’un pas décidé un peu plus loin sur le bord de l’étang. »

Samuel : « Et il s’est bien installé pour observer. »

Max : « On osait pas parler nous ! On comprenait pas ! Il avait l’ai tellement concentré ! »

Léo : « Il observait ça… »

Une grande roselière

Max : « Et puis d’un coup, il a tout fotoé ! »

Samuel : « Au super-méga-zoom bien sûr ! »

Léo : « Regardez ! »

Butor étoilé, Botaurus stellaris, Ardéidés

Max : « Observez bien ! »

Samuel : « C’est un butor étoilé ! »

Léo : « Bonome nous a dit qu’il l’avait vu passer dans le champ de ses jumelles au moment où il se posait dans la roselière pour y disparaître. Il voulait absolument être sûr que c’était un butor ! »

Max : « C’est pas vraiment une surprise qu’il y en ait ici puisqu’il vivent dans les roselière et qu’ici elle est très grande. »

Léo : « Mais il y en avait pas de signalé ici ! C’est bonome qui l’a découvert ce butor ! »

Samuel : « Je sais pas si vous vous rendez compte. Revoici la vue générale… »

La Grande Roselière

Samuel : « Et la foto du butor… »

Butor étoilé, Botaurus stellaris, Ardéidés

Max : « Il y a que le bec et une partie de la tête de visible ! »

Léo : « A plus de 200 mètres ! »

Samuel : « Il est trop fort bonome ! »

Max : « Surtout que le plumage du butor contribue à le camoufler. Revoyons l’image d’archive… »

Butor étoilé, Botaurus stellaris, Ardéidés

Léo : « Même couleur que les phragmites, motif camouflage. »

Samuel : « Et il se balade dans la roselière. »

Max : « On dit que c’est un zoiso cryptique, qui se cache. »

Léo : « Et vlan le butor ! »

Samuel : « Les panures, la découverte du butor étoilé… »

Max : « Vous connaissez donc trois petizours heureux 🙂 »

Léo : « Je pense que nous pouvons arrêter là notre bulletin d’information. »

Samuel : « Nous espérons qu’il vous a plu ! 

Max : « A bientôt chers lecteurs ! »

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