158-1 Le Royaume des Chevaliers

Jeudi 20 Juillet, An IV

Le chevalier : « Bonjour mes petizours. Vous êtes déjà levés ? Pourtant vous avez chahuté jusque tard hier soir 🙂 »

Max et Léo : « Bonjour bonome ! »

Samuel : « Bonjour chevalier ! »

Boris : « Привет рыцарь 🙂 »

Léo : « Привет ?»

Boris : « Oui, c’est moins formel que здравствуйте »

Léo : «Alors Привет bonome 🙂 »

Max : « Priviét aussi bonome 🙂 »

Boris : « Max, te vexe pas mais ton accent est moins bon que celui de Léo. »

Max : « Ben forcément ! Léo il sait tout. On se demande même si il est pas autiste ! »

Samuel : « C’est pas vrai ! Il est pas autiste cousin Léo ! Il va très bien dans sa tête ! Tu arrêtes de dire qu’il est autiste ! »

Max : « Ça c’est petit Sam. Il a l’air tout petit tout doux mais si on ose dire quelque chose au sujet de Léo… Et Léo est pareil avec Sam. »

Boris : « Ils s’entendent bien tous les deux ? »

Max : « Un duo inséparable ! Bon, bonomou j’ai une bonne nouvelle pour toi ! »

Le chevalier : « Laquelle ? »

Max : « Je te demanderai pas ‘on va où aujourd’hui ?’ Parce qu’on va au Royaume des Chevaliers ! »

Le chevalier : « Quelle surprise ! »

Max : « Ben oui 🙂 Il est bien ce Royaume pour initier Boris à l’inspection naturaliste. Il faut qu’on le forme avant son retour à Moscou. On y va ? »

Le chevalier : « On y va 🙂 »

Boris : « начнем! »

Au Royaume des Chevaliers…

Max : « Alors Boris, ça t’a plu la chevauchée ? »

Boris : « C’était rigolo 🙂 »

Léo : « On est un peu secoués mais on profite du paysage. »

Max : « Quand on est sages, au retour, on poche parfois dans la chemise. On voit mieux. »

Léo : « Mais il faut chevaucher doucement. »

Max : Bonome, tu attaches la monture et on commence l’inspection ! Tu as dit aux zoisos de venir ? »

Léo : « Bonome parle le zoiso 🙂 »

Boris : « Il parle le zoiso ? »

Max : « Oui mais il le dira jamais. »

Léo : « Il parle le renard aussi. Et le chevreuil… »

Max : « Tout le mammifère… En fait, il est polyglotte du zanimo. »

Léo : « боном говорит птицу »

Boris : « браво Léo. »

Samuel : « Vous avez vu le zanimo crabouillé ?»

Max : « Quel zanimo ? Ah oui ! Ah ben là, il est tout crabouillé en effet… »

Max : « Tu le reconnais quand même bonome ? »

Le chevalier : « On dirait une musaraigne… Voyons un peu les dents… Une musaraigne à dents blanches évidemment… »

Max : « Ben oui ! Waou l’autre ! On voit bien que c’est une musaraigne à dents blanches. Les musaraignes à dents bleues sont pas comme ça ! »

Le chevalier : « En dehors des musaraignes à dents blanches il n’existe que les musaraignes à dents rouges Maxou… »

Max : « C’est ce que je viens de dire ! Écoute un peu bonome ! »

Samuel : « Cousin Max aime bien la mauvaise foi 🙂 »

Le chevalier : « Les musaraignes à dents blanches forment la sous-famille des Crocidurinés, famille des Soricinés… Mmmmm… »

Max : « Boris, là tu vois bonome quand il réfléchit. Il mmmmmme en se grattant la tête. Et il perd ses cheveux. Après il va plus en avoir et le soleil va lui taper sur la tête directement, ce qui va faire fondre son cerveau… Parce qu’il veut pas mettre sa casquette. Il dit que ça l’empêche de fotoer mais en vrai c’est parce qu’il aime bien être tout bronzé. C’est sa coquetterie à lui d’être bronzé. Mais seulement de la tête… »

Le chevalier : « Merci Maxou. Je vois que tu commences tout de suite à me présenter à Boris sous mon meilleur jour… »

Léo : « Bonome, néglige Max et explique nous la musaraigne à dents blanches s’il te plaît. Comment tu sais que c’est une musaraigne ? »

Le chevalier : « Le petit nez allongé qui forme comme une toute petite trompe. Et les incisives inférieures allongées vers l’avant. Les dents blanches m’aiguillent vers la sous famille des Crocidurinés. Pour l’espèce… Il me faudrait étudier les mâchoires plus à fond et je n’ai pas envie de toucher à ce zanimo crabouillé. »

Max : « Je comprends. Tu as une hypothèse quand même ? »

Le chevalier : « Non, je me contenterai de dire que c’est une crocidure. »

Max : « On connaissait pas les musaraignes, nous. Tu connaissais Boris ? »

Boris : « Jamais vues. »

Le chevalier : « Elles sont surtout nocturnes. Mais vu leur petite taille, elles doivent se nourrir régulièrement tout au long de la journée. Ce sont de petits insectivores hyperactifs, mais qui parviennent très bien à passer inaperçus. »

Max : « Ben, avec tous les rapaces qu’il y a dans ce Royaume… »

Boris : « Il y a des rapaces ici ? »

Max : « Oui. Des buses variables, des busards des roseaux et surtout des faucons crécerelles… Parfois des milans noirs aussi… »

Boris : « J’aimerais bien voir des rapaces. »

Max : « Nous en verrons sûrement pendant notre séjour Boris. »

Léo : « Boris, tu sais dire musaraigne en russe ? »

Boris : « землеройка. »

Léo : « спасибо борис.»

Max : « Tiens ! Un flambé !»

Max : « Un jour un flambé nous a accompagnés un long moment dans ce Royaume. Je pense qu’il voulait être notre guide. Mais c’était pas un bon guide… »

Léo : « En scientifique il s’appelle Iphiclides podalirius et il appartient à la famille des Papalionidés. »

Boris : « Это очень красивая бабочка.»

Léo : « бабочка ? »

Boris : « Oui. Ça veut dire papillon.»

Léo : « D’accord. »

Max : « Babochka, babochka ! Vous allez parler russe tout le temps ? Et comment je vais graver mon blog moi ? Je sais pas l’alphabet cyrillique moi ! Pfff ! »

Samuel : « Quand cousin Max parle russe, ça fait pas pareil que quand c’est cousin Léo. Dites papillon tous les deux. »

Léo : «  бабочка.»

Max : « Babochka.»

Samuel : « Ben voilà ! C’est pas pareil… »

Max : « C’est parce que je suis pas autiste moi ! »

Samuel : « Cousin Max tu arrêtes ! TU ARRÊTES OU JE TE DÉCOUPE EN MORCEAUX ET JE LES JETTE AUX BROCHETS D’AQUITAINE MOI ! »

Léo : « Max a peur des brochets. Et il est de tradition dans notre tribu de petizours de nous menacer mutuellement de nous jeter aux brochets… Tu t’y feras Boris. Il faut pas te formaliser pour ça. Jusqu’à ce jour aucun d’entre nous a encore été ploufé 🙂 »

Max : « On sait pas nager. »

Boris : « Moi non plus 🙂 »

Samuel : « Une cigogne passe… »

Léo : « Les cigognes, on aura l’occasion de te les présenter plus tard. La Charentmaritimie c’est un peu le pays des cigognes. »

Max : « Il y a plein de nids, tu verras… »

Léo : « On arrive à un observatoire. Il y en a deux dans ce Royaume. Mais on peut aussi observer entre les arbustes… »

Max : « Un lézard ! »

Léo : « C’est un lézard des murailles. Podarcis muralis, Lacertidés. Je peux pas te le dire en russe. Je connais pas… »

Max : « Mais si tu retiens le nom en scientifique tu pourras apprendre en russe. Les noms en scientifique sont faits pour que tous les scientifiques du monde se comprennent. Ils sont pas en français ou en russe, ils sont en scientifique. Et ça c’est bien pratique. Si tu veux on te fera des fiches. »

Boris : « Merci Max. »

Samuel : « Vous avez vu sa queue ? Il y a une zone un peu gonflée ! »

Léo : « C’est à cause de l’autotomie. »

Boris : « C’est quoi l’autotomie ? »

Léo : « Certains lézards peuvent décider de couper leur queue, comme ça, quand un prédateur les menace. La queue continue de s’agiter et attire le prédateur. Et le reste du lézard peut se sauver. Il est incomplet mais vivant. Après, la queue repousse. Mais on voit la cicatrice de la repousse. »

Boris : « Ils font ça les lézards ? »

Max : « Pas tous. Et je sais pas si ils peuvent le faire plusieurs fois. Léo, tu sais toi ? »

Léo : « Non. Et toi bonome ? »

Le chevalier : « Il me semble que le lézard des murailles peut abandonner sa queue plusieurs fois. Mais la repousse de fait de moins en moins bien. »

Max : « Après il peut plus le faire alors. »

Samuel : « Nous, si on se fait couper une patte elle repousse pas. »

Max : « Bonome pourrait la recoudre… »

Léo : « Avec une aiguille à tricoter et de la ficelle à gigot 🙂 »

Max : « On t’expliquera Boris. On fait une pause sur le banc ? »

Le chevalier : « Si vous voulez… »

Max : « Prenez tout de suite la pause comme ça on sera débarrassés de la foto des petizours 🙂 »

Un peu plus tard…

Max : « Allez ! On est pas encore au bout du Royaume et après on va aller ailleurs. »

Le chevalier : « Ah bon ? »

Max : « Ben oui bonome. Tu veux jamais rentrer, alors pendant la chevauchée du retour on s’arrête là, ou là, ou encore là… »

Léo : « Max a raison bonome. »

Boris : « Vous l’appelez toujours bonome ? »

Max : « Non. Parfois on l’appelle le grand dadais 🙂 »

Léo : « большой умник 🙂 »

Boris : « большой умник ! C’est pas gentil ça ! »

Max : « C’est affectueux 🙂 »

Boris : « Je l’appellerais quand même pas comme ça… »

Samuel : « Ils sont bêtes dans leur tête… »

Max : « Pfff ! Allez, on avance… »

Léo : « LES ZOISOS ! »

Max : « Oulala ! On a à peine eu le temps de les voir et ils se sont envolés ! »

Le chevalier : « Fotoés 🙂 »

Max : « C’est vrai ? Trop fort bonomou 🙂 »

Léo : « Tu nous montres s’il te plaît ? J’ai pas eu le temps voir qui c’était ces zoisos… »

Léo : « Des tourterelles des bois ! Rhoooo ! »

Max : « Des tourterelles des bois ? On connaît pas les tourterelles des bois ! »

Samuel : « On rigole pas nous. On est à peine arrivés et vlan ! Un nouveau zoiso 🙂 »

Léo : « 🙂 Streptopelia turtur, Columbidés. Tu peux en dire plus bonome ? »

Le chevalier : « Elle migre en Afrique. Sa période d’estivage ici est la plus courte des Columbidés. Elle arrive vers mars avril et repart fin juillet après avoir élevé une ou deux couvées. »

Max : « Elles restent que 4 mois ici ? »

Samuel : « Et il y a deux couvées ? »

Max : « Les petits derniers ont seulement deux mois quand ils partent en Afrique ? »

Le chevalier : « Eh oui. »

Max : « Elles restent pas longtemps et grâce à toi, on a une belle foto. Bravo bonome ! »

Léo : « Bonome trouve toujours que ces fotos sont pas belles. »

Max : « Il ronchonne chonchon 🙂 »

Léo : « Là tu les as eues en mouvement. Et d’après l’arrière plan flou, tu as bougé au même rythme que les zoisos ! Bravo bonome ! »

Le chevalier : « спасибо Léo 🙂 »

Max : « Toi aussi tu parles russe ? »

Léo : « Ça devrait pas t’étonner Maxou. Il est polyglotte du zanimo alors les langues des zoms… Et tu sais bien qu’il parle couramment le grékancien. »

Max : « Vu son âge il a vu apparaître toutes les langues du monde… Oh ! Bonome, tu peux me poser par terre s’il te plaît ? J’ai vu quelque chose ! »

Le chevalier : « Oui Max. Descendez vous aussi mes petizours. Max, ne cou… Pourquoi leur dis-je encore de ne pas courir ? Ils ne m’écoutent jamais ! »

Max : « Venez les cousins ! C’est un crâne de ragondin ! »

Léo : « Boris, le ragondin s’appelle myocastor coypus en scientifique et il appartient à la famille des Myocastoridés. »

Boris : « Merci Léo. Mais j’ai bien étudié l’article de Max sur le crâne du ragondin. J’ai pas tout retenu mais je sais ce que c’est un ragondin. »

Léo : « Ah oui ! Le cours de crâne de ragondin ! »

Max : « Ce serait bien qu’on en voit en vrai quand même des ragondins. Ils sont un peu envahissants et ils abîment un peu les berges des cours d’eau mais je les aime bien, moi, les ragondins. Et c’est pas une raison pour en faire du pâté… Bon, qui il y a comme zoisos ici… Des aigrettes garzettes et des colverts… »

Léo : « Six garzettes d’un coup ! »

Samuel : « C’est pas tous les jours qu’on en voit autant 🙂 »

Max : « Non, mais on en voit souvent. Boris aura d’autres occasion d’en observer. Il faudrait vérifier mais je pense qu’on en voit chaque jour quand on est en Charentmaritimie. »

Léo : « Je serais pas totalement affirmatif… »

Max : « On va dire qu’on en voit presque tous les jours… Là… C’est qui là… C’est un chevalier… guignette ! »

Samuel : « Actitis hypoleucos, Scolopacidés. »

Boris : « он рыцарь ?»

Léo : « Oui, un chevalier 🙂 Mais pas un chevalier comme bonome. Un chevalier zoiso. De la famille des Scolopacidés. »

Max : « Bonome c’est pas un zoiso 🙂 »

Léo : « Comme dirait Max c’est normal de voir des chevaliers au Royaume des Chevaliers 🙂 »

Max : « Ben oui ! Si on l’appelle le Royaume des Chevaliers c’est pas pour rien ! »

Samuel : « Ben non. Même qu’il y a des chevaliers gambettes. Tringa totanus, Scolopacidés. »

Léo : « Bien vu petit Sam ! »

Max : « Il y en a d’autres qui arrivent ! »

Max : « Boris, observe bien les ailes des guignettes. Tu vois la répartition du blanc et du marron ? Là, on voit bien et on est sûrs que ce sont des gambettes. Si tu retiens bien les ailes tu pourras les reconnaître en vol. C’est pas toujours facile de reconnaître les zoisos en vol. Oh ! J’avais pas vu ! Viens voir Boris ! »

Boris : « Qu’est ce que c’est ? »

Max : « C’est une pelote de réjection ou régurgitation. On peut dire boulette aussi. »

Boris : « Mais c’est quoi ? »

Max : « Je vais t’expliquer. Tu voulais voir des rapaces. Voici une de leur trace. Les rapaces ont pas de dents. Alors ils avalent leurs proies d’un coup, comme ça. Gloub la proie ! Bon, des fois ils la déchiquettent pour l’avaler en deux morceaux. Gloub et gloub ! Dans l’estomac, tout est digéré sauf les poils, les os et les dents. Tout ça forme une boulette que le rapace recrache. Et nous on les retrouve. On en a vu beaucoup ici. Moi je pense que c’est le faucon crécerelle qui régurgite ici. Parce qu’on le voit souvent dans le coin et même posé sur la palissade de l’observatoire. »

Boris : « Il va venir le crécerelle ? »

Max : « On peut pas savoir. Mais ça m’étonnerait qu’il vienne si on est là. Et puis, il vaut mieux pas. On sait jamais : il pourrait décider de manger du petitours. »

Léo : « Max ! Boris ! Venez voir ! »

Max : « On arrive ! »

Léo : « Max, tu connais cette araignée ? »

Samuel : « Et l’autre ? C’est un petit ? »

Max : « Voyons ça… »

Max : « J’ai déjà vu… C’est… Zutalor ! Je me souviens de frelon. C’est la griotte frelon ! Bonome, c’est ça ? C’est une griotte frelon ? »

Le chevalier : « Non Maxou. La griotte est une cerise. C’est une argiope frelon, Argiope bruennichi, Aranéidés. »

Max : « Et à côté ? C’est un petit ? »

Le chevalier : « C’est le mâle. »

Max : « Il est plus petit que la femelle le mâle ? Ça alors ! »

Le chevalier : « C’est assez fréquent. Comme chez l’Homme c’est le mâle qui est plus grand, les gens pensent que c’est toujours le mâle le plus grand. »

Max : « Les zoms voient pas plus loin que le bout de leur nez… Ils m’énervent les zoms ! Tu aimes les zoms toi Boris ? »

Boris : « Il y en a qui sont gentils. »

Léo : « Ben voilà ! Ça c’est une réponse sage ! Max dit tout le temps qu’il aime pas les zoms. Mais il idolâtre son bonome, aime beaucoup Brindille et Coquelicot… »

Samuel : « Et il parle toujours de Princesse ! »

Max : « J’en parle pas tant que ça ! Et elle s’en fiche de nous Princesse… »

Léo : « Un héron pourpré ! »

Léo : « Rholala ! Un héron pourpré… »

Boris : « C’est rare les hérons pourprés ? »

Max : « Ben… Pas trop mais il y en a quand même pas beaucoup. »

Samuel : « En scientifique il s’appelle Ardea purpurea, Ardéidés. »

Max : « On l’aime beaucoup ce héron. »

Boris : « ты любишь всех птиц 🙂 »

Léo : «  любишь ? »

Boris : « да. Любовь : aimer.»

Max : « Vous allez parler russe tout le temps ? Je comprends rien du tout moi ! »

Samuel : « Cousin Max se sent exclu alors il aime pas. Cousin Max aime bien être au centre. »

Max : « Hé ! Ho ! Le petitours blanc ! Tu as qu’à dire que je suis égocentrique ! »

Samuel : « Je le dirai pas parce que c’est pas vrai. Mais tu aimes bien être au centre de l’attention. »

Léo : « Petit Sam a raison 🙂 »

Max : « Pfff ! Je néglige. Comment on dit je néglige en russe Boris ? »

Boris : « Я пренебрегаю.»

Max : « Ia prénébrégaiou. Pfff ! »

Samuel : « Cousin Max, je voudrais pas te vexer parce que je t’aime beaucoup, mais ton accent russe est pas terrible… »

Boris : « 🙂 »

Le chevalier : « 🙂 Pochez vous. On continue l’inspection. »

Max : « On grimpe ! Petizours, formez les binômes ! »

Léo : « Binômes formés ! »

Max : « Binômes, grimpez ! »

Le chevalier : « Vous êtes installés ? »

Max : « Oui. Deux par poche… C’est moins drôle que tous ensemble mais comme tu arrêtes pas de grossir, il y a pas assez de place dans ta poche. »

Le chevalier : « Je grossis pas ! »

Max : « Avance bonome, avance… »

Léo : « On voit pas beaucoup de passereaux… »

Max : « Ben… C’est qu’on est pas très attentifs entre les arrêts. Pour voir les passereaux il faut que bonome fasse le fantôme sur le chemin. »

Léo : « On arrive au bout du Royaume. Là, il y a une barrière. Bonome aime bien s’y accouder pour observer. Il est à découvert mais comme il bouge pas les zanimos finissent par l’oublier. »

Max : « C’est de là qu’on a vu le renard 🙂 »

Boris : « Vous avez vu un renard ? »

Max : « J’en ai même vu plusieurs moi. Mais là il était très beau. »

Boris : « Рooo удача ! »

Max : « C’est quoi ça encore ? »

Léo : « Rhooo la chance 🙂 »

Samuel : « Là on voit des petits. Un cigogneau et un tadorne juvénile… »

Léo : « Et là-bas, sur l’eau… Bonome ?! »

Max : « Noooon ! »

Léo : « Ben si ! »

Max : « Rholala ! »

Léo : « Des tas de bébés tadorne ! »

Samuel : « Cousin Boris, ces zoisos sont des tadornes de Belon. Ce sont des Anatidés. Chez les tadornes les petits sont élevés ensemble, par quelques adultes ou des juvéniles. On parle de nurseries. Parce que les parents migrent tout là bas, dans la mer de la Germanie je sais plus où. »

Boris : « En laissant les petits ? »

Samuel : « Ben oui. Ce sont pas des bons parents les tadornes de Belon… »

Max : « Mais les plus grands prennent soin des petits. C’est une autre façon de faire. »

Léo : « On arrive à la barrière 🙂 »

Max : « J’espère qu’il y a des cigognes dans le nid… »

Léo : « En cette saison c’est presque sûr. »

Samuel : « Ben oui ! Bravo cousin Léo ! Ça alors ! Il y en a d’autres qui arrivent ! »

Boris : « C’est beau les cigognes ! »

Léo : « Tous les zoisos c’est un beau zoiso 🙂 »

Max : « Les cigognes sont très grandes alors ça impressionne. Et puis on les voit bien. Là ce sont des jeunes de l’année. »

Boris : « Comment tu sais Max ? »

Max : « Observe bien le bec Boris. Il est sombre. Chez les adulte il est tout rouge. »

Léo : « Les pattes aussi. »

Boris : « Vous connaissez bien les zoisos vous. »

Max : « On étudie beaucoup et bonome nous emmène souvent sur le terrain. Alors on progresse. Mais on sait pas tout encore. »

Léo : « Personne sait tout Max. »

Samuel : « Ben… Elles viennent de se poser et elles repartent déjà le cigognes ! »

Léo : « Si c’étaient bien des jeunes ils devaient venir voir si les parents étaient là. Pour avoir du manger. Mais comme ils étaient pas là les parents, ils sont partis les chercher. Parce que les juvéniles ça veut toujours du manger. »

Le chevalier : « Ou du chocolat ! »

Max : « Du chocolat ? Tu as du chocolat ? Donne bonome ! Il faut faire goûter la gastronomie française à Boris ! »

Le chevalier : « La gastronomie française ? Le chocolat ? »

Max : « Dis donc le grand chevalier, tu vas pas lancer une polémique sur l’origine du chocolat au moment où on s’apprête à en faire goûter à notre cousin Boris. »

Boris : « Je connais déjà le chocolat Max. »

Max : « Mais tu en veux quand même. Bonome, tu vois bien que Boris a un besoin urgent de se chocolater. Il faut faire quelque chose ! Sors les rations de secours ! C’est pour une urgence ! »

Boris : « J’ai rien demandé moi ! »

Max : « SI ! TU VEUX DU CHOCOLAT ! »

Samuel : « Moi j’en veux bien 🙂 »

Max : « Tu vois bonome ! Les rations de secours ! Vite ! »

Le chevalier : « Et si nous allions faire notre pause traditionnelle sur le banc du bout du Royaume pour déguster le chocolat ? »

Max : « On y va bonome, on y va ! »

Léo : « Oh ! Une aigrette garzette ! »

Max : « Tu as fotoé bonome ? Tu nous montreras après pendant la pause. Le banc est juste là ! »

Le chevalier : « On y va Maxou. »

Un peu plus tard…

Max : « Huuummm !!! C’était bon !!! Merci bonome 🙂 »

Léo : « Maintenant que Max est rassasié, tu peux nous montrer la foto de l’aigrette 🙂 »

Le chevalier : « La voici. »

Samuel : « Rhooo ! Elle est belle ta foto chevalier ! »

Le chevalier : « Elle est pas mal… »

Léo : « Là, Boris, tu peux voir bonome dans toute sa splendeur. Il est jamais content de ses fotos. Au mieux, il dit qu’elles sont pas mal. »

Max : « Et il ronchonne parce qu’il a pas un bon appareil foto. »

Boris : « Les fotos c’est jamais aussi beau qu’en vrai. Mais ça fait des souvenirs et on peut étudier. »

Léo : « Absolument ! Parce qu’en vrai on a pas le temps de tout bien voir. Avec les fotos on voit mieux les détails. Surtout que les fotos de bonome sont très pédagogiques. C’est le gentil spécialiste en zoisos de la réserve qui l’a dit. »

Max : « Bon, les cousins, c’est le moment de faire le retour. »

Léo : « Tu es pressé de rentrer ? »

Max : « Ben non ! Déjà, le retour va prendre très longtemps parce qu’on va faire des tas de pauses. Et puis après on va aller ailleurs. Forcément. Allez, on y va ! »

Léo : « On se poche ! »

Samuel : « Formez les binômes et grimpons ! »

Max : « On y va petit Sam ! »

Boris : « On fait des pauses au retour ? Mais c’est le même chemin ! »

Max : « Mais on voit pas forcément les mêmes choses à l’aller et au retour ! Les zoisos vont, viennent… Et imagine que le renard fasse un passage… Il était pas là tout à l’heure mais il peut être là maintenant. »

Boris : « Je crois que j’aurai quand même peur du renard. »

Léo : « Non Boris. On est avec bonome. C’est le renard qui aurait peur. »

Samuel : « Il y a des garde-bœufs ! »

Max : « Et ils gardent les bœufs ! Ça c’est une bonne nouvelle ! »

Max : « C’est parce que les garde-bœufs doivent garder les bœufs. C’est leur mission. Mais on en a déjà vu qui gardaient des moutons. Tu te rends compte Boris ! Un garde-bœufs qui garde des moutons ! Pfff ! Et le pire, c’est quand ils gardent du rien du tout ! C’est du souci les garde-bœufs. »

Léo : « Max a déjà envisagé de faire une formation pour leur expliquer la différence entre les bœufs, les moutons et le rien du tout. »

Boris : « Max fait des formations pour les zanimos ? »

Léo : « Il en parle de temps en temps. Et il envoie des rapports à Princesse. »

Max : « Il y a une famille de ragondins ! On va les voir ? »

Le chevalier : « On y va ! »

Léo : « Ce sont des grands petits déjà. »

Max : « Ce sont que les petits ou il y a un parent avec eux ? »

Léo : « Je sais pas bien… Je pense qu’il y a que les petits. »

Max : « Les parents doivent pas être loin. »

Léo : « On devrait s’éloigner doucement pour pas les déranger. J’aime pas quand on fait peur aux zanimos. »

Max : « Là ils sont bien tranquilles. Si ils nous voient, ils vont partir en courant ou alors ils vont ploufer pour se cacher sous l’eau. »

Léo : « Laissons les manger tranquillement… »

Max : « On avance alors… »

Léo : « прогулка тебе нравится Борис ? »

Boris : « Oui Léo. C’est tous les jours comme ça ? »

Léo : « On passe des bonnes journées tous les jours avec bonome. Mais on sait jamais ce qu’on va voir. »

Max : « Là on sait qu’il y a des chevaliers gambettes ! »

Léo : « On en a déjà vus tout à l’heure. »

Samuel : « Moi je m’en lasse pas. Je les observerais bien pendant des heures. »

Max : « On l’a déjà fait. Hé ! C’est qui celui qui vient de passer ? »

Léo : « On aurait dit un chevalier ouaf-ouaf ! »

Samuel : « Boris, le chevalier ouaf-ouaf c’est le chevalier aboyeur, Tringa nebularia, Scolopacidés. »

Max : « Bonome tu as fotoé ? Ben oui, évidemment. Montre nous qu’on vérifie. »

Léo : « S’il te plaît bonome. »

Max : « C’est bien un ouaf-ouaf ! Mais il est pas là en cette saison ? Qu’est ce qu’il fait là ? »

Léo : « Il a oublié de migrer ? »

Max : « Il s’est fait des amis et il veut plus partir ? »

Le chevalier : « Ça alors ! »

Max : « Qu’est ce qu’il y a bonome ? »

Le chevalier : « J’ai vu où il s’est posé. Vous n’allez pas en croire vos yeux… Regardez ça mes petizours. »

Léo : « Rholala ! »

Max : « Il s’est posé juste à côté d’un chevalier arlequin en plumage nuptial ! »

Samuel : « Je l’avais jamais vu en plumage nuptial le chevalier arlequin ! »

Léo : « Tringa erythropus, Scolopacidés. »

Boris : « Il y a beaucoup de chevaliers ! »

Max : « On en connaît… 6 ! Aujourd’hui on en a vu 4 : le guignette, le ouaf-ouaf, le gambette et l’arlequin. Mais on connaît aussi le culblanc et le sylvain. »

Léo : « Viens Boris, je vais te montrer dans le beau livre de zoisos de Max. Bonome, tu peux me le donner s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Max a un livre de zoisos ? »

Léo : « Sam et moi aussi. On a tous des beaux livres de zoisos. Mais on prend que celui de Max. Bonome peut pas tout porter. »

Le chevalier : « Léo, j’ai posé le livre sur le banc. »

Léo : « Merci bonome. Tu veux bien nous poser sur le banc. Il est dur à escalader celui là 🙂 »

Le chevalier : « Oui oui… »

Max : « Bonome ! Le ouaf-ouaf est encore là ! Viens le fotoer ! »

Le chevalier : « J’arrive Maxou ! »

Léo : « Tu vois Boris, sur cette page il y a trois des espèces que nous avons observées aujourd’hui : le gambette, l’arlequin et le ouaf-ouaf. Le guignette est sur une autre page. L’arlequin en plumage nuptial se reconnaît bien. Il est tout noir. C’est plus difficile de le distinguer en plumage inter-nuptial. On peut le confondre avec le gambette. C’est Max qui m’a expliqué. L’arlequin a un bec long et recourbé au bout. Juste à la pointe. Et le ouaf-ouaf a le bec légèrement recourbé vers le haut. Mais son plumage le distingue bien des autres quand on connaît. »

Boris : « Vous connaissez vraiment bien les zoisos ! »

Léo : « Max l’a dit tout à l’heure : bonome nous emmène souvent sur le terrain et on étudie dans la cabane. Et avec toutes les fotos qu’il fait on a de quoi réviser 🙂 »

Boris : « Il faut m’apprendre. »

Léo : « Ben oui. On est là pour ça. Dis, si c’est pas indiscret, pourquoi tu es venu nous voir ? »

Boris : « C’est le Grand Conseil des Petizours de la Grande Russie qui a décidé de m’envoyer. Le Grand Conseil a découvert le blog de Max et ils ont décidé que la Grande Russie se devait d’avoir elle aussi des petizours naturalistes. C’est pour ça que je suis là. Je dois apprendre le plus possible, voir comment vous faites, et après je serai formateur. »

Léo : « Oulala ! Quand Max va apprendre ça ! »

Max : « J’ai entendu ! Princesse est au courant ? Il y a un accord de coopération ? Parce que je fais rien du tout sans l’accord de Princesse moi ! »

Boris : « Le Grand Conseil a obtenu l’autorisation de Princesse. On fait pas de l’espionnage. »

Max : « J’espère Boris. Parce que sinon on prévient les gens d’armes et on te met en prison ! »

Léo : « Maxou, qu’est ce que ça ferait si Princesse était pas au courant ? C’est plutôt bien qu’il y ait des petizours naturalistes en Grande Russie. »

Samuel : « Cousin Léo a raison. Il en faudrait partout. Pour vérifier que tout se passe bien au Pays des Zoisos. On peut pas être partout nous. »

Max : « Même si Boris est un espion ? »

Boris : « Я не шпион ! »

Max : « Je vais quand même envoyer un pigeon à Princesse… »

Léo : « Si tu veux Maxou. Mais je te rappelle que tout ce que nous faisons est public. Tu racontes tout dans ton blog ! Boris avait pas besoin de venir pour nous espionner. »

Max : « Bon, on retourne à notre monture… »

Léo : « On y va Maxou. Mais c’est pas la peine de marcher aussi vite. »

Le chevalier : « Vous voulez pocher ? »

Samuel : « Oui, s’il te plaît рыцарь 🙂 »

Boris : « Bravo Samuel ! »

Samuel : « Merci cousin Boris. »

En retournant à notre monture on a plus rien vu du tout. A vrai dire, on était tout fatigués et on s’est endormis dans la poche de bonome. Les deux binômes de petizours… Si Boris est un espion il pourra étudier le sommeil des petizours dans la poche du bonome 🙂 J’ai quand même ouvert un œil quand bonome a commencé à chevaucher. J’ai aperçu les cigognes dans leur nid mais j’ai pas eu le courage de réveiller les cousins.

Voilà Princesse pour la première partie de ce compte-rendu d’inspection. Et si Boris est un espion il faut pas m’en vouloir. Tu as pas répondu à mon pigeon alors je pouvais pas savoir.

Je t’embrase Princesse et on se retrouve dans la suite de cette inspection:)

Continuer la promenade

2 réflexions au sujet de « 158-1 Le Royaume des Chevaliers »

  1. Bonsoir Coquelicot 🙂
    Je suis ravi que nos aventures te plaisent toujours 🙂
    Léo parle russe ! Tu te rends compte ? Il nous avait rien dit notre Léo ! Quel cachottier ! Mais bon, il est comme ça Léo. Il étudie tout le temps… Ce qui m’étonne c’est que même Samuel était pas au courant. Ils sont pourtant inséparables tous les deux…
    Si tu veux Léo peut te donner des cours de russe. Boris est reparti lui. Peut-être qu’il reviendra pour des vacances nous raconter comment ça se passe en Grande Russie.
    Gratouillis à toi et à bientôt 🙂

  2. Bonsoir tout le monde !
    J’aime bien vos articles d’habitude mais si en plus il y a du russe, alors là, je ne peux qu’adorer !
    A vrai dire, je devrais avoir le même niveau que Léo, mais je n’aurais pas la chance d’en apprendre davantage, avec un vrai professeur 🙁 …
    Je vais essayer de me débrouiller seule !

    J’attends impatiemment le prochain article, d’ici là, portez-vous bien !
    Coquelicot

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