134 – Le Royaume des Grèbes

Samedi 26 Novembre, An III

Le chevalier est en plein travail. Max le rejoint, grimpe sur le bureau et s’installe devant lui.

Max : « Bonome, je peux venir avec toi ? »

Le chevalier : « Bien sûr mais tu n’es pas avec tes cousins ? »

Max : « Ils étudient. »

Le chevalier : « Pas toi ? »

Max : « J’ai bien révisé déjà et je voulais faire une pause et pas te laisser tout seul. »

Le chevalier : « C’est gentil. »

Max : « Ben oui, je suis un gentil petitours 🙂 Qu’est ce que tu fais ? »

Le chevalier : « Je corrige des copies… »

Max : « Tu corriges tout le temps des copies. Tu en as pas assez ? »

Le chevalier : « Ce n’est pas l’aspect le plus intéressant du métier… »

Max : « Tu en as trop bonome. C’est pas possible ça. »

Le chevalier : « Oui, du coup, je ne peux pas les corriger aussi bien que je le voudrais. »

Max : « Tu l’as déjà dit. Mais c’est pas la peine de soigner la correction bonome. Ils s’en fichent les élèves. Tout ce qu’ils veulent c’est des points. Quand tu leur rends leur copie ils lisent pas tes commentaires, remarques ou corrections. Ils comptent les points. Tout ce qu’ils veulent c’est des points. Ils prennent leur calculette et ils additionnent. ‘Alors… 1+2+4+2+4=13 Oh ben zutalor ! Il me manque un point ! Monsieur ! Monsieur ! Vite ! Au secours ! Normalement j’ai 26 sur 20 et vous m’avez mis que 13 ! Ça va pas du tout !’ »

Le chevalier : « 🙂 »

Max : « En plus c’est pas ça qu’il faut faire bonome. On met plus des points normalement ! Il faut mettre des smileys. Et seulement des smileys qui sourient parce que si tu mets des smileys qui font la tête quand ils ont faux, ça les traumatise les pauvres petits. Il faut parler seulement de ce qui va bien. Comme ça, à la fin, ils savent rien du tout mais tu peux dire que tout va bien et le ministre est content parce que les résultats sont bons. Bonome quand même ! Et la bienveillance ? Tu as pensé à la bienveillance ? Et oublie pas de valoriser ! Ce qu’il y a sur la copie est un sabir étrange que personne comprend, même pas celui qui l’a écrit ? Et alors ? Tu vas pas le sanctionner quand même ? Tu es pas pas prof de français ! Tu valorises ! Recherche son intention ! Que voulait-il dire ? Il avait l’intention d’avoir bon ? Oui ? Alors tu mets les points ! Et puis comme ça, ça va plus vite à corriger ! Bonome, fais un effort quand même ! »

Le chevalier : « Je ne sais pas si je dois rire ou pleurer de ce que tu racontes… Ce sont effectivement les consignes du ministère… Je crois que je vais faire une pause… »

Max : « On papote ? »

Le chevalier : « De quoi veux-tu papoter ? »

Max : « De cousin Samuel. »

Le chevalier : « D’accord. »

Max : « Tu te rends compte qu’il est venu tout seul depuis le lac Saint-Jean jusqu’en Charentmaritimie ! »

Le chevalier : « Oui, il m’impressionne ce petitours blanc. »

Max : « Ben oui ! Quel aventurier ! Et il apprend vite en plus. Bientôt il connaîtra mieux les zoisos que Léo. »

Le chevalier : « 🙂 »

Max : « Enfin… Ceux de Charentmaritimie, parce que ceux d’ici, il les a pas encore vus… »

Le chevalier : « Ah, d’accord… »

Max : « Depuis notre retour on est même pas allés en inspection. Comment pourrait-il découvrir les zoisos d’ici ? Tout ce chemin depuis le Québec pour rester dans la cabane… »

Le chevalier : « Je vois. Je suppose qu’il devient urgent que je prévois une inspection alors. »

Max : « Bonome, je parle pas pour moi. Tu me connais ! Et puis je les connais les zoisos d’ici. Mais Samuel ? Tu penses à notre petit Sam ? Il traverse l’Atlantique comme Samuel de Champlain. On fait la zoisologie en Charentmaritimie et la géologie compliquée en Vendée et après, plus rien ! Rien du tout ! De la cabane et c’est tout ! Qu’est ce qu’il va penser ? Tu veux qu’il devienne dépressif ? »

Le chevalier : « Ben non… »

Max : « On a pas le choix bonome ! Il faut aller inspecter ! »

Le chevalier : « Dans l’intérêt de Sam, évidemment ! »

Max : « Ben oui… »

Le chevalier : « Et vous viendriez avec nous pour qu’il ne se sente pas seul. »

Max : « Bonome, il risquerait d’avoir peur dans un Royaume inconnu ! La présence rassurante de deux petizours aguerris s’impose ! »

Le chevalier : « En quelque sorte, Léo et toi nous accompagneriez par devoir et uniquement dans l’intérêt de Sam. »

Max : « Tu as tout compris. »

Le chevalier : « Il en a de la chance ce petitours d’avoir des cousins aussi dévoués que vous. Quelle noblesse dans votre sacrifice ! Aller aux zoisos uniquement pour Sam ! Alors que… »

Max : « N’en fais pas trop bonome ! »

Le chevalier : « On y va ? »

Max : « Merci bonome ! Je cours les prévenir ! … Euh… Mais on va où ? »

Au Royaume des Grèbes…

Max : « Tu vois Samuel, il est comme ça bonome. Il prend les décisions à l’unanimité de lui-même… »

Samuel : « C’est votre faute. »

Max : « Quoi ? Notre faute ? Ah ben d’accord ! »

Samuel : « Ben oui. Il demande votre avis et vous vous chamaillez parce que vous voulez pas aller au même endroit tous les deux. Alors il décide tout seul. C’est normal et c’est votre faute. »

Le chevalier : « Il me plaît vraiment beaucoup ce petitours blanc 🙂 »

Léo : « Tu entends Samuel ? »

Samuel (Timidement) : « Ouiii. »

Max : « Bien. Je vois. Bonome a un chouchou petitours… »

Samuel : « Je suis pas son chouchou ! »

Max : « ‘J’aime beaucoup ce petitours blanc.’ ‘Il me plaît beaucoup ce petitours blanc’… »

Léo : « Max ! Sois pas jaloux ! Çavapalatête ! Tu es son petitours comme nous ! »

Max (à lui même) : « Je devrais peut-être teindre ma fourrure en blanc… »

Le chevalier : « Oui Max. Bonne idée. »

Léo : « Garrulus glandarius, Corvidés ! »

Samuel : « Un geai des chênes ! Qu’est ce qu’il est bôôôô ! »

Max : « Tu connais le geai des chênes ? On l’a jamais vu pourtant ! »

Léo : « On étudie, nous ! J’ai déjà montré les Corvidés à Sam. »

Samuel : « Les Corvidés sont très intelligents comme zoisos. Je sais tout sur le geai des chênes. Il cache ses réserves d’aliments. Même que parfois, quand il se sait observé, il fait semblant de cacher mais il repart avec sa nourriture 🙂 Parce qu’ils se volent entre eux les geais des chênes. Et ils prennent des bains de fourmis. C’est Léo qui m’a raconté. Ils se mettent parmi les fourmis qui leur montent dessus et les aspergent d’acide formique pour les repousser. Mais les geais s’en fichent. Ils aiment bien parce que ça élimine leurs parasites. Et je sais même ce que tu vas dire cousin Max. ‘Elles sont vraiment belles les petites plumes bleues. Il faudrait que je trouve ce qu’on pourrait en faire…’ »

Max : « Je dis ça moi ? »

Samuel : « Oui 🙂 Quasiment à chaque fois que tu vois un geai. »

Max : « Je suppose que c’est Léo qui a cafté. »

Samuel : « Cousin Léo est pas un cafteur ! C’est écrit dans ton blog ! »

Léo : « Et oui tête de piaf ! »

Max : « Tête de piaf ? Hé ! Toi ! Le petitours à capuche, fais attention à ce que tu dis ! »

Léo : « Tête de piaf ! Tête de piaf ! »

Max : « Oulala ! Bonome, tu laisses faire ? »

Le chevalier : « Max, vous êtes des juvéniles et les juvéniles ça se chamaille. C’est une loi de la nature. Tu ne voudrais quand même pas que je lutte contre une loi de la nature ! »

Léo : « Il t’a eu ! »

Max : « Bon, ben j’ai plus qu’à me taire alors… »

Léo : « On arrive à l’observatoire. »

Max : « Bonome ! C’est quoi ça ? Qu’est ce qu’ils ont fait les gardes ? Regarde moi ça ! »

Le chevalier : « Intéressant… »

Max : « Intéressant ? Bonome, mets ton bonnet ! Tu as le cerveau qui gèle ! »

Le chevalier : « Tiens, c’est nouveau ça… »

Max : « Oui 🙂 C’est encore un peu tôt pour le gel mais j’avais envie de changer. Mais change pas de sujet ! C’est quoi ça bonome ? »

Le chevalier : « Des travaux… Pour qu’une roselière s’installe. Je soupçonne les gardes de ce Royaume de faire des aménagements pour que blongios vienne s’installer ici. »

Max : « C’est pour blongios ? »

Léo : « Max, observe bien. Des bandes de terre qui dépassent à peine de l’eau et séparées par des petits canaux peu profonds… Oui oui, l’hypothèse de bonome est cohérente avec nos observations. »

Samuel : « Je connais pas blongios moi. Vous pourriez m’expliquer ? »

Léo : « Bien sûr petit Sam. Max, tu t’en occupes ? »

Max : « Moi ? D’accord. Petit Sam, sais-tu ce qu’est une chaîne alimentaire ? »

Samuel : « Oui ! Je sais ! C’est une suite d’êtres vivants dans laquelle chaque être vivant est mangé par celui qui le suit. Le premier maillon de la chaîne est souvent un végéto. »

Léo : « Apparemment il sait, en effet 🙂 »

Max : « Bonome, je crois que c’est Samuel qui va nous former… »

Le chevalier : « Maxou, mon petitours, pourrais-tu expliquer à Sam pourquoi ces aménagements sont pour ton ami blongios s’il te plaît ? »

Max : « Oui bonome ! Je peux ! »

Samuel : « Nous t’écoutons. »

Max : « Bien, sur ces bandes de terre, il va y avoir la phragmitaie. Si j’avais pas peur de plus avoir d’amis je parlerais du Phragmition communis. »

Léo : « Attention Max ! Si tu commences à faire la phytosociologie, tu vas plus avoir d’amis ! C’est la pente savonneuse ! Je t’aurai prévenu ! »

Max : « Oui oui. Merci pour ton intervention Léo. Bon, les phragmites vont envahir tout ça. Et c’est une bonne nouvelle. Parce qu’ils vont abriter des tas de zanimos. Les amphibiens et les insectes vont venir pondre ici. Les petits poissons aussi. Au printemps, il va avoir des milliers et des milliers d’œufs de tout ça. Bon, les œufs, les larves et les alevins vont servir de nourriture à des prédateurs. Mais c’est des zanimos les prédateurs. Il y a nos grébus et nos grébous. Des couleuvres vont venir aussi… Enfin, des prédateurs quoi. Mais des phytophages aussi. Parce que, entre les phragmites il y aura d’autres végétos. Les foulques vont venir. Et puis, il y aura des nids de zoisos comme les rousserolles… Tous les petits insectivores… J’ai pas dit les insectes, mais il y en aura beaucoup. Puis les zoisos vont faire des œufs aussi. Ça va attirer d’autres prédateurs. Il y aura peut-être le putois. Le putois aime bien les œufs et les petits zoisos… Et puis, il pourra y avoir blongios. Parce que blongios vient se nourrir dans la roselière. Et il pourra se nourrir des amphibiens, des insectes ou des petits poissons qui viennent dans la phragmitaie. Voilà, je sais que j’ai été un peu brouillon mais il y a tellement de zanimos dans la roselière que je m’y perds un peu. »

Samuel : « Bravo cousin Max ! Bravo ! »

Max : « J’aime beaucoup ce petitours blanc moi aussi 🙂 »

Léo : « Tu as parlé des habitants alors je suis rassuré. Tu es pas devenu phytosociologue. Ouf ! »

Max : « Ben oui, eux ils parlent jamais des habitants. Ils parlent que des habitats. Et ils ont pas d’amis. »

Samuel : « Cousin Max, dois-je comprendre que tu aimes pas les phytosociologues ? »

Max : « Petit Sam, c’est pas que je les aime pas. C’est que personne les comprend. Ils peuvent pas avoir d’amis. C’est comme ça. On y peut rien. »

Léo : « Je t’expliquerai petit Sam. »

Max : « Bon, les gardes ont bien fait leur travail. On le dira à Princesse. Mais il y a pas de zoisos pour le moment. Alors on avance ! »

Léo : « En route ! »

Samuel : « Il y a d’autres observatoires ? »

Max : « Oui Sam. Tu vas voir, c’est un très beau Royaume. »

Léo : « Encore un geai ! »

Max : « Il y a des jours à geais 🙂 »

Léo : « Ils sont en pleine activité ! C’est le moment de cacher des réserves de glands pour l’hiver. »

Le chevalier : « Vous ai-je déjà dit que les geais savent très bien gérer leurs réserves ? »

Max : « Mmmmmm… Il me semble bien, oui. »

Léo : « L’histoire des vers, des larves et des graines ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « On connaît bonome. Tu radotes. »

Samuel : « Moi je sais pas ! Dis moi s’il te plaît ! »

Le chevalier : « Si un geai trouve beaucoup de vers, des larves et de glands il les cache rapidement. Mais il sait que les vers et les larves se gardent moins longtemps alors il les mange en premier. »

Samuel : « Il sait dans quel ordre il doit tout manger ? Rholala ! Ils sont malins les geais. »

Léo : « Les Corvidés sont les plus intelligents des zoisos. »

Max : « Bonome, tu pourras nous relire la fabrication d’outils chez les corbeaux de Nouvelle-Calédonie ce soir s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Max : « Pourquoi tu souris ? »

Le chevalier : « Parce que vous allez vous endormir à la troisième ligne. »

Léo : « Il y a de fortes chances en effet. »

Max : « On le relira ensemble un jour alors. On arrive au deuxième observatoire… Alors… Qu’allons nous voir ? … Bof… »

Léo : « Max, il y a une foulque et une pie qui font sa toilette et un grébou. »

Samuel : « Fulica atra, Rallidés ; Pica pica, Corvidés et Tachybaptus ruficollis, Podicipédidés. »

Léo : « Bravo petit Sam ! »

Max : « Oh ! »

Léo : « Qu’est ce que tu as vu Maxou ? »

Max : « L’oie grise ! Là-bas ! »

Samuel : « C’est qui cette oie grise ? On connaît les oies grises. On les a vues au Royaume des Paons. »

Max : « Celle-ci nous chiffonne un peu… »

Léo : « Elle a du foncé sur le dessus du cou et de la tête. Et ça nous perturbe… »

Max : « Un fotoeur qui vient souvent dans ce Royaume dit que c’est une oie cygnoïde. »

Léo : « Mais nous, même si on est que des petizours, on est pas convaincus. »

Max : « Parce que l’oie cygnoïde a un bec noir et tuberculé, comme le cygne. »

Léo : « D’où son nom. »

Max : « Et cette oie a pas le bec noir et tuberculé. »

Samuel : « Et si vous négligiez le plus foncé sur le cou ? »

Léo : « C’est pas bête ça ! »

Max : « Bonome, une foto s’il te plaît ! »

Max : « Merci… Alors… »

Léo : « Pas de barre noires sur le ventre. On peut exclure l’oie rieuse et l’oie naine. »

Max : « Bec avec une pointe noire… »

Léo : « C’est pas l’oie cendrée. »

Max : « Il reste l’oie des moissons et l’oie à bec court… »

Léo : « Le bec a pas l’air court… »

Max : « L’oie des moissons ? Anser fabalis ? »

Léo : « Bonome, qu’est ce que tu en penses ? »

Le chevalier : « Vous avez tout fait de tête. Sans vos beaux livres de zoisos… »

Max : « Ben oui. »

Le chevalier : « Vous m’impressionnez… J’aime bien votre hypothèse. »

Max : « Si tu dis hypothèse c’est que tu es pas sûr non plus. »

Léo : « On t’impressionne ? »

Le chevalier : « Oui. »

Léo : « Tu es fier de nous ? »

Le chevalier : « Oui, très fier. Vous êtes de grands ornithologues. »

Léo : « C’est grâce à toi. Et c’est Samuel qui a eu l’idée de négliger un caractère. »

Le chevalier : « C’est vous qui étudiez. »

Max : « Anser fabalis… Avec l’oie cendrée c’est la deuxième espèce d’oie qu’on voit dans nos Royaumes. »

Samuel : « C’est vrai qu’il est bien ce Royaume 🙂 »

Max : « On a déjà vu plus de zoisos ! Allez, on continue ! »

Léo (à Samuel): « On va à un autre observatoire… »

Max : « Dites, on pourrait pocher ! »

Léo : « Bonome, tu veux bien ? »

Le chevalier : « Bien sûr ! Désolé de ne pas y avoir pensé… Grimpez ! »

Max : « Petizours ! En rang pour le pochage ! Samuel passe le premier ! »

Léo : « Oui Max. Bien Max ! »

Le chevalier : « Vous êtes installés ? »

Max : « Confortablement 🙂 »

Le chevalier : « Alors allons-y ! »

Max : « Moi j’aime bien pocher 🙂 »

Samuel : « Moi aussi ! »

Max : « Ben oui, tu en profites pour te coller à ton cousin Léo 🙂 Léo, il peut même plus bouger ! »

Léo : « Max, c’est pas tes affaires ! »

Samuel : « C’est vrai cousin Léo ? Ça t’embête ? »

Léo : « Non petit Sam. Écoute pas Max, il dit des erreurs ! »

Samuel : « Pourquoi tu dis des erreurs cousin Max ? »

Max : « Mmmmm… Des erreurs. Je dis des erreurs… D’accord Léo, je dis des erreurs. Petit Sam, je dis des erreurs pour vous taquiner ! Je suis taquin moi ! Oulala qu’est ce que je suis taquin ! »

Léo (à l’oreille de Max) : « Merci Maxou. »

Le chevalier : « Nous y sommes ! »

Max : « Bonomou, tu veux bien nous poser sur les planches s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Je peux. »

Léo : « Une sarcelle d’hiver ! Elle dort ! »

Max : « IL dort ! C’est un mâle ! »

Léo : « Je sais bien ! Mais on dit toujours une sarcelle ! »

Max : « C’est le féminin qui l’emporte ! »

Le chevalier : « 🙂 »

Léo : « Anas crecca, Anatidés. »

Max : « C’est un migrateur. Il vient passer passer l’hiver chez nous. Le reste de l’année la sarcelle d’hiver vit tout au nord. »

Léo : « Il y a en a qui nichent en France. »

Le chevalier : « Mes petizours ornithologues… »

Max : « Tu as parlé bonome ? »

Le chevalier : « Je vous observe zoisoter tous les trois… »

Max : « Je suppose que tu nous as fotoés ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Max : « Viens plutôt voir les zoisos avec nous. »

Léo : « Des chipeaux arrivent… »

Max : « Un monsieur et deux madames… »

Léo : « Anas strepera, Anatidés. »

Samuel : « Lui aussi c’est un migrateur ? »

Max : « Oui. Mais son aire de répartition est très morcelée. Alors je te dirai pas d’où il vient. »

Léo : « Il y en a aussi qui nichent en France. »

Samuel : « On voit de beaux zoisos avec vous. »

Max : « Mais on a pas vu grébu ! Bonome, pourquoi il est pas là grébu ? »

Léo : « Et grébou ? »

Max : « C’est le Royaume des Grèbes quand même ! »

Le chevalier : « Nous les verrons peut-être plus tard. »

Léo : « Regarde petit Sam ! Les chipeaux sont en train de manger. »

Max : « Ce sont des canards de surface alors ils ploufent pas dans l’eau. »

Samuel : « Ils sont rigolos avec leur fesses en l’air 🙂 »

Max : « Tiens ! Monsieur colvert. Bonjour monsieur colvert 🙂 Dites, vous sauriez pas où il y a des dragons ? … Monsieur colvert ! … Ben il répond pas ! Bonome ! »

Le chevalier : « Tu embêtes encore les zoisos avec ton dragon ? »

Max : « Je les embête même pas ! Je leur demande et c’est tout. »

Samuel : « Cousin Max, je crois que ça existe pas les dragons. »

Max : « Et les livres de chevaliers qui parlent des grands chevaliers sauroctones ? Ils diraient des erreurs les livres de chevaliers ? »

Léo (à Samuel) : « Petit Sam, laisse Max chercher son dragon. Il embête personne et ça lui fait du bien au moral. »

Samuel : « D’accord cousin Max. On va chercher un dragon. »

Max : « Il faut en trouver un pour que bonome soit dé-banni. »

Samuel : « Oui Maxou. »

Léo : « Regardez les foulques ! Elles font la course ! »

Max : « Elles sont vraiment terribles ces foulques ! »

Léo : « La plus proche de nous a dépassé l’autre ! »

Samuel : « Elle a gagné la course ! Bravo la foulque ! Bravo ! »

Max (au chevalier) : « Samuel est un petitours très enthousiaste 🙂 »

Léo : « Monsieur sarcelle d’hiver s’est réveillé ! »

Max : « Il fait un brin de toilette 🙂 »

Léo : « Il se remet les plumes en place. »

Samuel : « Pour être bien imperméable. »

Léo : « Sinon il va prendre l’eau. »

Samuel : « Et il va prendre froid. »

Max : « Il va aller manger. »

Samuel : « Bon appétit monsieur sarcelle d’hiver ! »

Léo : « Il y a une madame colvert avec monsieur ! »

Samuel : « Eux aussi mangent les fesses en l’air ! »

Léo : « Tu es comme Maxou toi ! Tu parles toujours des fesses des canards ! »

Samuel : « Parce qu’ils les mettent en l’air pour manger ! J’y peux rien moi ! »

Max : « Et moi, c’est parce que monsieur sarcelle d’hiver a les fesses jaunes alors que monsieur chipeau les a noires ! J’y peux rien non plus ! »

Léo : « On devrait manger les fesses en l’air 🙂 »

Max : « T’es trop bête ! »

Samuel : « Ben ça alors ! Le cygne fait pareil ! »

Léo : « Et maintenant les colverts et le cygne le font ensemble ! »

Max : « Dites les Anatidés, on vient vous voir et vous nous montrez vos fesses ! C’est pas très poli ça ! »

Léo : « Ou alors on peut se dire qu’ils continuent leur vie tranquillement malgré notre présence. »

Samuel : « Ce qui voudrait dire qu’ils nous acceptent sur leur territoire. »

Léo : « Un seul et unique fait et deux interprétations 🙂 »

Max : « Alors on interprète pas du tout et on s’en tient aux faits. Les Anatidés mangent les fesses en l’air. »

Léo : « Ceux de surface seulement Maxou ! Pas les ploufeurs ! »

Max : « Mais on a pas vu de ploufeurs encore ! »

Samuel : « Les sarcelles d’hiver sont des ploufeurs ou des surfaceurs ? »

Max : « Des surfaceurs ? »

Léo : « Petitoursien du grand nord je suppose 🙂 »

Samuel : « Ouiiii 🙂 Il y a deux mâles maintenant. »

Léo : « Ce sont de beaux zoisos ces canards. »

Max : « Petit Sam, tu peux voir que tous les zoisos c’est le préféré de cousin Léo 🙂 »

Léo : « Les chipeaux s’en vont ! Bonome, tu peux les fotoer ? La femelle surtout pour qu’on apprenne à bien l’identifier. Parce que les femelles canards sont souvent marrons alors on pourrait les confondre. »

Max : « Tu entends bonome ? Des fotos d’étude, pédagogiques. Pas des belles fotos ! »

Le chevalier : « Oui Maxou ! D’accord Maxou ! »

Max : « Montre moi ça… Oui, pas mal… Bon, tu pouvais pas les prendre de face puisqu’ils nous tournent le dos. Léo, ça te va ? »

Léo : « Mmmm… Oui ! Très bien mon bonome ! Merci ! »

Max : « Et tout là-bas ? Tu peux fotoer tout là-bas ? »

Samuel : « Vous le laissez jamais tranquille votre bonome ? »

Max : « Bonome, il tient pas en place. Il sait pas faire rien du tout ! Alors on l’occupe pour pas qu’il s’étiole ou qu’il déprime ! On prend soin de lui. »

Le chevalier : « Ah… Je comprends. Si c’est pour me rendre service… »

Max : « Montre ! »

Max : « Des mouettes qui rigolent, des grands cormorans, des bernaches du Canada, une poule-d’eau, des foulques… »

Léo : « Les zoisos habituels… »

Samuel : « Les zoisos habituels ! Non mais vous vous entendez ? On dirait que vous êtes blasés ! »

Léo : « On est même pas blasés ! »

Max : « Mais on les connaît bien ces zoisos ! »

Léo : « On les aime beaucoup quand même ! »

Max : « Mais comme ils sont loin… »

Léo : « Qu’on les voit pas bien… »

Samuel : « Les zoisos habituels ! Pfff ! Moi je les observe quand même ! »

Max : « Ben nous aussi ! »

Léo : « On précise juste que ce sont les zoisos habituels ! »

Max : « Dis donc le petitours blanc, faudrait voir à voir ! Non mais ! »

Léo : « Les chipeaux nous montrent leurs fesses ! IL Y A GRÉBOU ! »

Max : « Tu connais grébou petit Sam ? »

Samuel : « Léo me l’a présenté dans son beau livre. C’est le chouchou zoiso du chevalier. »

Max : « Bonome, ça me fait penser… Tu te souviens du rififi chez les grébous ? Article… Article 87.2 ! »

Le chevalier : « Je me souviens ! »

Max : « Je sais ce qu’ils faisaient ! »

Léo : « C’est vrai ? Dis nous ! On a lu l’article avec Sam il y a pas longtemps ! Dis nous ! »

Max : « Ils faisaient la bagarre ! Combat territorial ! C’est souvent que ça se passe à la fin de l’hiver ou au début du printemps ! Ils font leur nid, forment des couples et il y a la bagarre pour les territoires. J’ai vu un documentaire sur les roselières, je vous le montrerai. »

Le chevalier : « Mon petitours m’apprend des choses sur les oiseaux… »

Max : « Eh oui bonome ! Il y a pas que toi qui es intelligent et cultivé 🙂 »

Léo : « Petit Sam, grébou est un commensal des canards. »

Samuel : « NON MAIS TU PEUX PAS FAIRE SIMPLE ? ÇA VEUT DIRE QUOI COMMENSAL ? TU PEUX PAS T’EMPÊCHER D’UTILISER DES MOTS COMPLIQUÉS QUE PERSONNE CONNAÎT À PART TOI POUR FAIRE CROIRE QUE TU ES INTELLIGENT ET CULTIVÉ ! TU VAS PAS BIEN DANS TA TÊTE TOI ! »

Léo : « … »

Samuel (à Max) : « J’ai bien fait cousin Max ? »

Léo : « C’était pour de rire ? »

Samuel : « J’imitais cousin Max 🙂 »

Max : « Oui c’est bien, mais tu me copies trop. Il faut que tu personnalises, que tu trouves ton propre style… Mais tu as compris le principe. C’est encourageant 🙂 »

Léo : « Alors ça ! Samuel m’a crié dessus ! »

Samuel : « C’était pour de rire cousin Léo. Tu m’en veux ? »

Léo : « Non… Mais j’ai eu peur. »

Samuel : « Oh, pardon cousin Léo. Je voulais pas te faire peur, moi. Je voulais parodier cousin Max. Pardon Léo. Dis, tu veux bien m’expliquer le commensalisme ? »

Léo : « Oui… Oui oui… C’est… »

Samuel : « Cousin Léo ! Tu es tout bouleversé ! Chevalier, il faut câliner ton petit Léo. Je l’ai tout chamboulé… Désolé pardon cousin Léo. »

Le chevalier : « Mon pauvre Léo. Toi qui es si gentil… »

Max : « Et pas nous… »

Le chevalier : « Toi, tu as une mauvaise influence sur Samuel ! Et Samuel, il ne faut pas crier sur mon petit Léo ! »

Max : « Oups, tu es fâché, bonome. »

Le chevalier : « Je suis pas fâché mais un peu mécontent ! Ça va mon Léo ? »

Léo : « Il faut pas gronder Sam. Il a pas fait exprès. C’était pour de rire. C’est moi qui suis trop sensible… »

Max : « Léonou… »

Samuel : « Léonou ? »

Max : « Oui, Léonou. Max, Maxou. Bonome, bonomou. Léo, Léonou. »

Samuel : « Sam, Samou ? »

Max : « Qu’en penses-tu Léonou ? »

Léo : « Samuellou ? »

Le chevalier : « Moi je préfère petit Sam. »

Samuel : « Alors c’est petit Sam ! »

Le chevalier : « Dites tous les trois, voulez-vous prendre la pose que je vous fotoe ? »

Max : « Attends ! Je me recoiffe ! »

Léo : « Pfff ! ‘Attends, je me fais beau pour montrer à Princesse !’ »

Max : « Je vois que tu es remis 🙂 »

Le chevalier : « Allez-vous donc vous taire ? »

Max : « Ben non. Tu sais bien bonome. On est dissipés nous. »

Léo : « On dissipe, on a dissipé, on est des dissipeurs 🙂 »

Le chevalier : « 😀 »

Max : « Dépêche toi bonome ! »

Le chevalier : « Voilà ! Dites, il y a des nouveautés quand même. Vous pourriez expliquer ! »

Samuel : « Moi j’ai une belle salopette ! Merci chevalier ! »

Le chevalier : « Et toi Max ? »

Max : « Moi ? Ah oui… J’ai eu une médaille… C’est Princesse qui me l’a envoyée… »

Samuel : « Léo a rien eu… »

Léo : « Moi ? J’ai un petit cousin ! Un pantalon, un sacado, un beau livre de zoisos, un autre cousin et un bonome ! Et tu dis que j’ai rien eu ? Tu dis des erreurs petit Sam. Je m’en fiche des médailles moi ! »

Max : « Un petit cousin surtout 🙂 »

Léo : « Et un bonome 🙂 »

Le chevalier (à lui même) : « Les enfants ont des peluches et moi j’appartiens à des peluches. Ils ont un bonome… »

Max : « Quand je te dis que tu repousses l’étrange aux limites du bizarre 🙂 »

Léo : « Et si nous reprenions l’observation ? »

Max : « Vous avez vu toutes les corneilles ? »

Léo : « Ce sont des zoisos grégaires qui se rassemblent pour aller dormir. »

Max : « Aïe ! »

Samuel : « Tu t’es fait mal ? »

Max : « Non mais si les zoisos se rassemblent pour aller dormir ça veut dire qu’il va bientôt falloir rentrer… »

Léo : « Zutalor ! »

Le chevalier : « Effectivement, c’est le moment de rentrer… Pochez-vous. »

Max : « Dis bonome, on va passer par l’autre observatoire ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. Et si on voit des zoisos, on s’arrête. Le soleil n’est pas encore couché… »

Le chevalier : « Léo, pourrais-tu grimper sur mon épaule s’il te plaît ? »

Léo : « Mmmmm ? Oui, si tu veux. J’arrive… Voilà ! Que puis-je pour toi mon bonome ? »

Le chevalier : « Max n’a pas l’air très content de parler de sa médaille. »

Léo : « Ben… Dans la lettre qui l’accompagnait Princesse lui a fait promettre de pas en parler. »

Le chevalier : « Il y a autre chose. Je le connais mon Maxou. »

Léo : « Elle l’a envoyée par la poste. »

Le chevalier : « Je vois. Il aurait voulu qu’elle le convoque et qu’elle la lui remette en mains propres c’est ça ? »

Léo : « Oui. Et puis… En vérité, c’est toi qui fais bien ta mission. Max est pas dupe. Il sait bien qu’elle est pour toi cette médaille. Mais comme elle t’a banni, elle pouvait pas te la remettre. Alors elle l’a envoyée à Max. »

Le chevalier : « Mais il la porte quand même… »

Léo : « Ben oui. C’est compliqué. Il est très fier de sa médaille, parce qu’il faut bien reconnaître qu’il la mérite quand même. Mais il déteste Princesse. Même si c’est Princesse et qu’il l’aime bien quand même… »

Le chevalier : « D’accord, je comprends. Alors on ne parle pas de la médaille. »

Léo : « Non, il vaut mieux pas. »

Max : « Dites là haut, qu’est ce que vous vous racontez ? »

Léo (qui se laisse glisser jusqu’à la poche) : « Bonome voulait savoir si j’étais remis de mes émotions suite aux cris de Sam. Il est gentil bonome. »

Samuel : « Tu m’en veux cousin Léo ? »

Léo : « Mais non ! Tu rigolais ! Ton imitation de Max était assez réussie je dois bien le reconnaître. »

Le chevalier : « Nous sommes à l’observatoire. »

Max : « Alors… Les zoisos habituels de tout à l’heure ! Qu’est ce qu’ils sont beaux oulala ! Rhoooo la chance ! Rholala ! »

Samuel : « Cousin Max, te moquerais-tu de moi ? »

Max : « Tu plaisantes ? C’est pas mon style 🙂 »

Léo : « Des fuligules morillons ! Là ! »

Max : « Aythya fuligula, Anatidés. Eux ce sont des ploufeurs ! »

Samuel : « J’en ai vu un ploufer ! »

Léo : « Plouf le fuligule ! »

Max : « Ils s’en vont les fuligules… »

Léo : « Alors nous aussi… »

Samuel : « On a vu des beaux zoisos. La chance ! »

Max : « On va peut être en voir d’autres. Plus loin, il y a souvent des fuligules milouins même si on les voit pas bien… »

Max : « Et voilà ! Qu’est ce que je disais ! »

Samuel : « Tu es trop fort cousin Max ! Bravo ! »

Léo : « Pfff ! Ils sont souvent là. Moi aussi j’aurais pu le dire. »

Max : « Mais tu l’as pas fait ! Na ! »

Le chevalier : « Je vais essayer de m’approcher… Là… Madame milouin… Monsieur maintenant… »

Max : « Tu nous montres tes fotos ? »

Samuel : « C’est Aythya ferina le fuligule milouin. On en a vu au Royaume des Paons. »

Léo : « On a vu beaucoup de zoisos au Royaume des Paons. Et de tout près en plus… »

Max : « Vous passiez votre temps à rholalaer ! Rholala par ci, rholala par là ! Mes lecteurs ont dû faire une indigestion de rholala ! »

Léo : « Pfff ! Toi tu as oulalaé ! »

Max : « A peine ! »

Le chevalier : « Seriez-vous fatigués ? »

Léo : « Oui. »

Max : « Mais pourquoi cette question ? »

Le chevalier : « Parce que vous vous chamaillez toujours quand vous êtes fatigués. »

Samuel : « Alors tes petizours sont souvent fatigués 🙂 »

Le chevalier : « J’entends des orites longicaudes… »

Léo : « Moi aussi ! »

Max : « Les zoisos petizours 🙂 »

Léo : « Là ! »

Le chevalier : « Pfff ! Il n’y a plus assez de lumière pour les fotos… »

Max : « Alors on rentre vraiment cette fois… »

Voilà pour cette journée Princesse. Samuel a enfin découvert les zoisos de chez nous dans un beau Royaume où les gardes font bien leur travail.

Je t’embrasse Princesse et j’espère que tu vas bien.

Un documentaire sur la roselière

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