131 – Une promenade

Dimanche 30 Octobre, An III

Léo : « Ça t’a plu la messe Samuel ? »

Samuel : « Oh oui. J’ai beaucoup aimé. Vous y allez souvent ? »

Max : « Presque toutes les semaines. Mais dans notre paroisse bonome est troubadour. »

Samuel : « Il est troubadour ? »

Léo : « Oui, et on aime beaucoup. »

Max : « Souvent il fait le troubadour avec une des ses amies. Ils sont rigolos tous les deux. Ils prennent des feuilles avec des signes bizarres dessus. Il y a des lignes, des points blancs, des noirs… Et ils ont des queues bizarres les points. Vers le haut vers le bas, avec des machins… Puis il y a des tas d’autres signes. Avec Léo, on comprend rien du tout à ces signes bizarres. Mais bonome et son amie, ils savent bien les lire. Lui, il a un bout de bois bizarre et il souffle dedans. »

Léo : « Il est rigolo quand il souffle. Les veines de son cou gonflent et il change de couleur. Il devient un peu violet. Mais pas trop. »

Max : « Son amie elle a une espèce de bureau devant elle avec des touches noires et blanches. Et des tas de boutons qui s’allument quand elle appuie dessus. »

Léo : « Elle a aussi des touches pour les pieds. »

Max : « Et puis, d’un coup, ils se regardent, se font un petit signe qu’on voit à peine et ils commencent à troubadourer. Troubadourer c’est transformer des signes bizarres que personne comprend en beauté pour les oreilles. »

Léo : « La beauté pour les oreilles ça s’appelle la musique. »

Max : « L’instrument de bonome c’est une clarinette. »

Léo : « Et celui de son amie c’est un orgue. »

Max : « Tu verras Samuel, je suis sûr que ça va te plaire. »

Léo : « Bonome, il est tout timide quand il troubadoure. Et il a peur de faire une fausse note. »

Max : « C’est vrai que c’est grave si il fait une fausse note. Le monde pourrait s’effondrer s’il faisait une fausse note oulala ! »

Samuel : « Il en fait jamais ? »

Max : « Ben si. Même qu’il fait sa tête de quand il est tout contrarié. Avec Léo, on rigole bien 🙂 »

Samuel : « Vous rigolez pendant la messe ? »

Max : « Oui, mais pas trop quand même. On est sages. »

Léo : « Et, à la fin, il est pas content de lui. Il trouve qu’il a pas bien troubadouré. »

Max : « Tu l’as déjà vu content de lui ? »

Léo : « Euh… Non, je crois pas. »

Le chevalier : « Vous papotez ? »

Max : « On explique à Samuel que tu es troubadour. »

Le chevalier : « Ah… Je vous laisse papoter ou vous préférez aller en promenade ? »

Max : « Une promenade ? Une vraie ? Pas une inspection naturaliste au cours de laquelle tu utilises des mots compliqués que personne connaît avec des choses compliquées que personne comprend ? Parce qu’on a déjà fait une journée un peu dense hier et on aimerait bien se reposer un peu aujourd’hui. »

Le chevalier : « Une vraie promenade 🙂 »

Max : « Qu’en pensez-vous les cousins ? »

Léo : « Il va pas tenir. Il va forcément faire le naturaliste à un moment. »

Samuel : « On est naturalistes nous. C’est pas grave si il fait un peu le naturaliste. »

Max : « Bon, tes petizours sont d’accord pour la promenade un peu naturaliste. »

Le chevalier : « Très bien 🙂 Pour éviter de faire trop compliqué je me déplacerai à vélo. Et ça nous permettra de parcourir une plus longue distance. »

Max : « Nous aussi on va devoir véloter ? »

Le chevalier : « Non, je n’en ai pas à votre taille 🙂 »

Max : « On va pocher ? »

Le chevalier : « Oui, la truffe au vent 🙂 »

Samuel : « Chouette alors ! »

Max : « C’est parti bonome ! »

Quelques lieues plus tard…

Le chevalier : « La promenade à vélo vous a plu ? »

Max : « C’était rigolo 🙂 »

Léo : « On avait le vent sur le visage. »

Samuel : « Et on allait très vite ! »

Léo : « On est où ? »

Le chevalier : « Au nord de Brétignolles, au-delà du Rocher Sainte-Véronique. »

Max : « On est passés près du rocher ? Et tu t’es pas arrêté ? »

Le chevalier : « Non, je suis allé vers le nord en une fois. Nous ferons les arrêts au retour. »

Max : « D’accord. »

Léo : « On commence par quoi ? »

Le chevalier : « Nous allons sur l’estran devant nous. Prendre le soleil sur les rochers. »

Léo : « On va faire la géologie ? »

Le chevalier : « J’avais cru comprendre que vous vouliez une promenade reposante. »

Léo : « On fait pas la géologie ? Tant pis… »

Le chevalier : « Un peu de géologie alors. »

Max : « Il y a beaucoup des zoms ici. »

Le chevalier : « Oui, plus qu’en Charentmaritimie. »

Max : « En Charentmaritimie on peut passer la journée sans croiser un seul zom. »

Samuel : « Cousin Léo, qu’est ce que tu scrutes comme ça ? »

Léo : « Les rochers… »

 

Léo : « On dirait des ignimbrites rhyolitiques métamorphisées… »

Max : « Tu t’entends parler Léo ? On dirait bonome ! On comprend rien à ce que tu dis ! »

Léo : « Ben si, tu comprends, je sais bien. »

Max : « Et tu crois que mes lecteurs vont comprendre les ignimbrites rhyolitiques métamorphisées ? »

Léo : « On a tout expliqué déjà. »

Max : « Ce sont pas tous des naturalistes confirmés ! Peut-être qu’ils ont même pas de sacado ! Et ils ont pas un bonome qui leur explique tout pendant des heures. Alors tu vas tout réexpliquer. »

Léo : « J’ai interro ? »

Max : « Oui. Et c’est noté ! »

Léo : « Pfff… J’aime pas les interros. On peut descendre un peu ? Je verrai mieux si on descend et je pourrai mieux répondre à l’interro. »

Max : « Bonome, on descend ! »

Léo : « Voilà… Bon… C’est pas facile… On voit que la roche est constituée de cristaux de quartz et de feldspaths qui sont soudés par du sans cristaux. Cette structure me permet de remonter à la formation de la roche. Ce sont de tout petits morceaux de lave qui se sont soudés alors qu’ils étaient encore chauds. Ça, c’est quand un volcan expulse une nuée ardente. Une nuée ardente c’est un mélange de gaz, de laves et de roches propulsées à haute vitesse et à haute température par un volcan explosif. Donc, on sait qu’un volcan a explosé. Boum le volcan ! Et il a beaucoup explosé le volcan oulala ! Le mélange de quartz et de feldspaths riches en potassium permet de dire que c’est une lave rhyolitique au-début. Et la structure, issue des nuées ardentes, ça définit les ignimbrites. On peut donc parler d’ignimbrites rhyolitiques. Puis les roches ont été comprimées. A cause de la tectonique. Des plans se sont formés perpendiculairement à la compression. Ils ont un nom mais je l’ai oublié. C’est à cause de ces plans qu’on a l’impression qu’il y a des couches dans la roche. Et puis, à cause de mécanismes compliqués que je connais pas, des cristaux de feldspaths se sont développés dans ces plans. Là aussi il y a un mot compliqué que j’ai oublié. Et, avec la pression, les roches se sont un peu transformées. C’est le métamorphisme. On peut donc dire que nous sommes en présence d’ignimbrites rhyolitiques métamorphisées. Voilà, j’ai fini. »

Samuel : « Léo : 20/20 Bravo ! »

Max : « Bonome, qu’est ce que tu en penses ? »

Le chevalier : « Que Léo mérite son 20/20. Bravo mon Léo. Pour rappel : les plans apparus suite à la compression sont appelés plans de schistosité. Et les minéraux formés dans les plans de schistosité donnent une linéation minérale. »

Max : « Heureusement qu’on est en promenade… »

Samuel : « Max, on est naturalistes alors on doit étudier. »

Le chevalier : « Et si nous n’étions pas en promenade je vous emmènerais voir les détails de ces roches. »

Léo : « On pourra étudier la prochaine fois qu’on viendra à Brétignolles ? »

Le chevalier : « Nous ne sommes pas encore partis que vous pensez déjà à revenir… »

Max : « Ben oui, on est comme ça nous. »

Léo : « On voit bien les cristaux. Maxou, as-tu pris ta loupe ? »

Max : « Ma loupe ? Elle doit être dans notre pochette. Bonome, pourrais-tu regarder et la donner à Léo s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Voilà mon petitours. Que veux-tu observer ? »

Léo : « Les cristaux. Alors… »

Léo : « Bonome, tu as vu ? Ce qu’il y a entre les cristaux est tout feuilleté et ondulé. Qu’est ce que c’est ? Et pourquoi c’est comme ça ? »

Le chevalier : « Pour savoir précisément ce que c’est, il faudrait faire une lame mince et l’observer au microscope polarisant. »

Léo : « Une lame mince ? C’est quoi une lame mince ? »

Le chevalier : « Une fine coupe de la roche, d’environ 30 µm d’épaisseur. »

Léo : « On peut faire ça ? »

Le chevalier : « On peut le faire mais il faut le matériel adapté. »

Léo : « D’accord. Et c’est quoi le microscope polarisant ? »

Le chevalier : « Oulala ! Je serais incapable d’expliquer le principe de la lumière polarisée. Disons qu’avec deux filtres polarisant, on peut faire apparaître de jolies couleurs et, grâce au microscope, on peut savoir de quoi est constitué ce qui est entre les cristaux. Là, à vue d’œil, je dirais que c’est un mélange de verre et de microcristaux de quartz et de feldspaths. »

Léo : « C’est logique. Et pourquoi c’est feuilleté ? »

Le chevalier : « A cause de la compression mon petitours. »

Léo : « C’est la schistosité ? »

Le chevalier : « Tu sais, c’est compliqué tout ça et je ne suis pas sûr de moi, mais je dirais effectivement que c’est la schistosité. »

Léo : « Merci chevalier. »

Max : « Dis Léo, tu veux pas arrêter d’étudier et venir nous rejoindre ? »

Léo : « J’observe encore un peu les cristaux de quartz et j’arrive… »

Léo : « Voilà 🙂 Vous avez installé la serviette ? Vous faites rien du tout ? »

Max : « On se dore au soleil 🙂 »

Le chevalier : « Vous vous faites bronzer ? »

Max : « Ben non, ça sert à rien de se faire bronzer. On fait rien du tout en profitant du soleil. Et c’est pas pareil. »

Samuel : « C’est bien de faire rien du tout. »

Max : « Tu viens avec nous ? »

Le chevalier : « Je n’ai pas de serviette, moi. »

Max : « Viens quand même bonome. »

Léo : « Le grand chevalier et ses petizours en train de faire rien du tout au soleil… »

Max : « C’est pas tous les jours que ça arrive 🙂 »

Le chevalier : « Ben non. Vous êtes des hyperactifs 🙂 »

Max : « C’est toi qui nous as appris ! Tu es incapable de faire rien du tout ! Tu tiens pas en place ! »

Léo : « Max a raison. C’est toi l’hyperactif ! »

Max : « Tu nous fatigues… »

Léo : « Tu nous épuises même… »

Samuel : « Et vous, vous nous cassez les oreilles ! Quand on fait rien du tout on le fait en silence ! »

Max : « Rholala ! Samuel, comment tu nous parles ! »

Samuel : « C’est toi qui m’as appris 🙂 »

Léo : « Et toc ! »

Le chevalier : « Il apprend vite ce petit Sam 🙂 »

Léo : « On a de la visite… »

Max : « Qui ça ? »

Samuel : « Un insecte Lépidoptère… »

Max : « Ah oui… »

Léo : « C’est un vulcain, Vanessa atalanta, Nymphalidés. »

Max : « Vous croyez qu’il vient faire la géologie lui aussi ? »

Léo : « Non, il a pas de sacado. »

Léo : « Petit Sam, tu peux voir que les Lépidoptères ont une longue trompe. C’est avec cette trompe qu’ils se nourrissent du nectar des fleurs. »

Max : « Tu peux pas t’empêcher d’étudier, toi ! »

Léo : « J’explique à Samuel ! »

Max : « Pendant qu’on fait rien du tout ? Espèce d’hyperactif ! »

Léo : « Je mérite mon sacado moi, monsieur Max ! »

Max : « Je l’ai eu avant toi ! »

Samuel : « Chevalier, il y a des foulques sur la serviette à côté de moi 🙂 »

Le chevalier : « Je vois ça 🙂 Il est temps de reprendre la promenade. »

Max : « On va encore véloter ? »

Le chevalier : « Je suppose que le verbe véloter participe à la richesse du vocabulaire petitoursien… »

Max : « Ben oui. On va pas dire faire du vélo alors qu’on peut dire véloter. Bonome, quand même ! »

Le chevalier : « Je m’incline. Pochez-vous vite. »

Max : « On grimpe ! »

Un peu plus loin…

Samuel : « Regardez ! Il y a un zoiso ! Vous le connaissez ? »

Max : « Oui, c’est un accenteur mouchet, Prunella vulgaris, Prunellidés. Je sais pas si je suis content de le voir celui-là… »

Samuel : « Pourquoi ? Il est beau ce zoiso ? »

Max : « Très beau. Mais Léo sait l’imiter… »

Samuel : « Tu sais l’imiter cousin Léo ? »

Léo : « Oui, un peu. »

Samuel : « Tu veux bien me montrer ? »

Léo : « Je vais essayer… »

Max : « Pfff… Je vais dormir avec un accenteur mouchet cette nuit… »

Samuel : « J’ai pas encore entendu le vrai accenteur mouchet mais je suis sûr que tu l’imites très bien cousin Léo. »

Léo : « Merci petit Sam. »

Le chevalier : « Vous venez ? »

Max : « On vient ! »

Léo : « Rhooo c’est bôôôô ! »

Max : « J’ai déjà entendu ça quelque part… »

Samuel : « Il a raison cousin Léo. C’est très beau. »

Max : « Fotoe beaucoup bonome. Par là. Et par là aussi… »

Léo : « On va explorer tout ça demain ? »

Le chevalier : « Tout ça peut-être pas… J’ai peur que ce soit compliqué. »

Max : « Parce qu’hier c’était simple ? »

Le chevalier : « Oui Maxou, hier c’était bien plus simple que là… »

Max : « Aïe ! »

Léo : « Ça va être intéressant rholala ! On va apprendre des tas de choses. »

Max : « Bonome, tu feras pas trop compliqué quand même. S’il te plaît. »

Le chevalier : « Ne t’inquiète pas Maxou. Je m’adapterai à vous. Et je pense que je ne vais pas tout comprendre non plus… »

Max : « Tu veux pas nous présenter rapidement ce que nous allons voir ? »

Le chevalier : « J’hésite… »

Max : « Pourquoi ? »

Le chevalier : « J’aimerais vous voir découvrir par vous mêmes la structure la plus importante de ce site. »

Max : « Tu vas nous laisser étudier tous seuls ? »

Le chevalier : « Je vous guiderai. »

Léo : « J’ai hâte d’y être ! »

Max : « Moi aussi mais j’ai peur d’être perdu… Bonome, c’est plus ou moins compliqué qu’en Bretagne ? »

Le chevalier : « Vous souvenez-vous de Lam Saoz ? »

Léo : « Oh oui ! C’était bien ! »

Max : « C’est là que la tectonique avait tout compliqué. Avec des chevauchements, des écailles, des plis tout tortueux… »

Le chevalier : « Ça vous donne une idée de ce que nous verrons demain… »

Max : « Aïe ! En gros, tu es en train de nous dire que c’est pire compliqué qu’à Lam Saoz. J’ai bien compris ? »

Le chevalier : « Oui, tu as bien compris… »

Max : « Aïe ! »

Léo : « Et ben moi j’ai hâte d’y être quand même ! On va faire la géologie compliquée. Chouette alors ! »

Samuel : « On voit trois ensembles de roches. Les blanches, les grises et les roses. Tu vas tout nous expliquer ? »

Le chevalier : « Dans ce secteur oui. »

Max : « Et les pointes ? On va aller les voir ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. J’ai quelque chose à vous montrer là-bas. Mais la tectonique a tout compliqué et nous ne ferons pas une étude de détail. C’est trop complexe. »

Max : « Trop complexe pour bonome… Pfff… »

Léo : « On peut aller voir les pointes ? »

Le chevalier : « C’est prévu mon petitours. Nous allons d’abord faire un arrêt pour observer les rochers qui émergent à peine. »

Léo : « En route ! »

Max : « Les voilà ! »

Samuel : « C’est dangereux ces rochers. Il faudrait mettre une balise. Ou un phare… »

Max : « Ben oui. Sinon les bateaux vont venir s’échouer. »

Léo : « Et on retrouvera un bloc moteur tout rouillé 🙂 »

Max : « Et les marins ? Tu penses aux marins ? Ils pourraient se noyer et être tout morts ! »

Léo : « Max, j’étais pas vraiment sérieux. Je faisais allusion au moteur du Tante Yvonne… »

Max : « Mais quand même… Les pauvres marins… »

Léo : « Oui Maxou. »

Max : « J’aimerais bien un avoir un tonton… »

Léo : « On a tonton Rico. »

Samuel : « Vous avez un tonton aussi ? »

Max : « Oui, tonton Rico. C’est grâce à lui que je peux graver mon blog. Parce que bonome, il connaît rien du tout à la technologie. Lui, il voudrait apprendre le cunéiforme et graver au stylet sur des tablettes d’argile… »

Léo : « J’étais pas là encore mais tonton Rico a créé le blog de Max. Il était tout vide le blog mais prêt à être utilisé par un petitours. »

Max : « Bon, on avance ? »

Le chevalier : « On avance ! »

Le chevalier : « Nous arrivons. »

Léo : « Il y a une cisticole ! »

Samuel : « Cisticola juncidis, Cisticolidés ! »

Léo : « Bien petit Sam 🙂 »

Max : « A chaque arrêt on est accueillis par un zoiso 🙂 »

Léo : « Mais elle est pas dans un jonc… »

Max : « Bonome, gronde la s’il te plaît. »

Léo : « Pas d’accord ! Elle vient nous accueillir alors on la gronde pas ! C’est pas de sa faute si il y a pas de joncs ici. »

Max : « On en a vu hier, aujourd’hui… Ce serait pas notre zoiso gardien de Vendée par hasard ? »

Léo : « C’est vrai ça ! »

Max : « Bonome, elle vient te faire son rapport ! Tu peux lui demander si il y a des dragons en Vendée s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Tu n’as toujours pas abandonné ta quête ? »

Max : « Non. Pourquoi l’abandonnerais-je ? On va bien finir par en trouver un. Et on l’offrira à Princesse pour qu’elle te dé-bannisse. Mais tu devras le dresser avant de le lui offrir. »

Le chevalier : « Oui, ça je l’avais compris 🙂 Voici la Pointe rouge. »

Samuel : « On va y aller aussi ? »

Le chevalier : « Oui Samuel. »

Léo : « On va faire tout ça ! La chance ! »

Max : « Et il va encore falloir plusieurs semaines de travail par jour pour graver tout ça… »

Léo : « Max, de toutes façons tu es en retard dans ton blog. »

Max : « Ben oui, forcément ! On fait douze sorties par jour ! »

Le chevalier : « Pauvre Maxou… Des petizours naturalistes qui explorent la nature à longueur de journées. Vous êtes vraiment à plaindre. Max, tu devrais envoyer un rapport à Princesse. »

Max : « Vas-y, moque toi ! »

Le chevalier : « Mon petitours, est-ce que, par hasard, tu aurais peur de ne pas tout comprendre et de me décevoir ? »

Max : « Moi ? »

Le chevalier : « Oui, toi. »

Max : « Un peu… »

Le chevalier : « Vraiment ? »

Max : « Bonome, tu connais toujours tout, toi. On voit un caillou et tu te lances dans des heures d’explications. J’arrive pas toujours à suivre moi. Je suis qu’un petitours. Ça fait même pas un an et demi que je te suis partout. C’est difficile tu sais. Et toi, tu veux des petizours naturalistes. Alors je me dis que si on est pas à la hauteur, tu voudras plus de nous. Et je veux plus vivre sans toi. Qu’est ce que je ferais sans toi ? »

Le chevalier : « Maxou… Ne t’inquiète pas voyons. Tu es et tu resteras toujours mon petitours. C’est toi qui as décidé de devenir naturaliste. C’est vrai que ça me plaît beaucoup mais je ne vais pas te rejeter parce que tu ne comprends pas tout. Si vous en avez assez, vous me le dites et on s’arrête. »

Max : « Tu dis pas ça juste pour me rassurer ? »

Le chevalier : « Je le dis parce que je le pense et pour te rassurer. Si tu veux, nous inspecterons moins pour que tu aies plus de temps pour graver ton blog. Tes cousins t’aideront et vous aurez aussi plus de temps pour vous chamailler. Vous êtes des juvéniles après tout. »

Léo : « Oui, on pourrait espacer nos inspections. On connaît bien les Royaumes de chez nous. C’est plus la peine d’y aller tout le temps. On se concentre sur les vacances, comme ça on aura le temps de bien étudier ce que nous aurons vu. »

Max : « Et si demain on comprend pas, tu nous en voudras pas ? »

Le chevalier : « Bien sur que non. Et moi non plus je ne serais pas toujours à l’aise. Tiens, la Pointe Rouge par exemple, j’ai bien peur de ne pas réussir à identifier les formations géologiques qui la forment. »

Max : « C’est vrai ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. Demain tu vas voir ton bonome se gratter la tête et être un peu perdu. »

Max : « Tu vas perdre des cheveux 🙂 »

Le chevalier : « Il ne m’en restera peut-être plus aucun à la fin de la journée. Est-ce pour cela que je ne serais plus ton bonome ? »

Max : « Ben non. »

Le chevalier : « Tu vas mieux ? »

Max : « Oui 🙂 Et tu nous ré-expliqueras tout quand on gravera mon blog ? »

Le chevalier : « Nous le graverons tous ensemble. »

Léo : « Oui ! J’aime bien quand on grave tous ensemble ! »

Samuel : « Et si on observait les zoisos pour le moment ? »

Léo : « Oui Samuel, bonne idée 🙂 »

Max : « Bonome, tu peux nous prendre sur ton bras ? »

Le chevalier : « Bien sûr Max. Mes petizours naturalistes, installez vous confortablement nous allons zoisoter. »

Samuel : « Léo, tu vas te régaler : il y a des Laridés 🙂 »

Léo : « Voyons un peu… Là il y a un adulte et un juvénile… »

Samuel : « L’adulte a le dos gris clair et les pattes roses. C’est un goéland argenté, Larus argentatus. Mais je sais pas pourquoi il a du gris sur le visage. »

Max : « Ils sont souvent comme ça l’hiver. On sait pas pourquoi. C’est comme ça la nature… »

Samuel : « Et le juvénile ? Il a quel âge ? »

Max : « Oulala ! Samuel, c’est le genre de questions qu’il vaut mieux pas poser. Bonome va se gratter la tête pour réfléchir et il va encore perdre des cheveux. C’est compliqué les goélands juvéniles. »

Léo : « Surtout que le goéland argenté met 4 ans pour acquérir son plumage adulte. On essaye quand même ? »

Le chevalier : « Oui Léo. »

Léo : « Montre la foto s’il te plaît. »

Léo : « Merci chevalier. Alors… »

Le chevalier : « Mmmmm… »

Léo : « Il est très sombre, pas du tout gris clair. »

Le chevalier : « Les plumes sont presque noires mais bordées de blanc. »

Léo : « Tu trouves ? »

Le chevalier : « Je pense avoir trouvé. »

Léo : « Moi aussi 🙂 »

Max : « Ben dites nous ! »

Le chevalier : « Léo ? »

Léo : « Premier hiver ? »

Le chevalier : « C’est aussi ce que je pense. Mais il y a quelque chose qui me dérange. Les plumes de la queue sont bordées de blanc elles aussi et la tête est bien claire. »

Léo : « C’est vrai. C’est plutôt le plumage du premier été alors. »

Max : « On est en automne. »

Léo : « C’est logique alors. Il est entre son premier été et son premier hiver. Hopla ! Trop facile ! »

Max : « Les jeunes goélands à tête blanche sont appelés grisards. Parce qu’ils sont gris. »

Léo : « Je savais pas. »

Max : « Moi aussi j’étudie 🙂 »

Samuel : « Là il y a deux adultes. »

Samuel : « L’un fait dodo sur le rocher et l’autre a les plumes ébouriffées à cause du vent… »

Max : « Il est comme bonome. Rien ne remplace le plaisir d’être sur un rocher au bord de mer 🙂 »

Léo : « Regardez ! Il y a deux juvéniles qui se chamaillent ! »

Max : « Et encore une fois tu leur dis rien ! »

Le chevalier : « Je connais un petitours qui répète régulièrement que c’est comme ça, que les juvéniles se chamaillent, que c’est une règle de la nature et qu’on ne peut rien y faire. »

Max : « Il dit ça ce petitours ? »

Le chevalier : « Oui, pour justifier qu’il se chamaille avec ses cousins. »

Max : « Ah… Et qu’est ce que tu lui réponds ? »

Le chevalier : « Rien. Je lui souris et je lui fais un câlin. »

Max : « Il a de la chance ce petitours. »

Léo : « Ses cousins aussi. »

Max : « C’est pas comme nous… »

Le chevalier : « Vous n’allez quand même pas me dire que vous êtes en manque de câlins ! »

Max : « Ben… »

Léo : « On va pas le dire, non… »

Max : « Mais on le pense quand même… »

Samuel : « On pourrait observer les laridés en étant blottis contre toi. »

Le chevalier : « D’accord. Venez là… »

Max : « On voit mieux comme ça 🙂 »

Léo : « Et c’est plus confortable. »

Samuel : « Oulala ça démange là-bas 🙂 »

Max : « Ben oui, les zanimos ça se gratte 🙂 »

Léo : « Qu’est ce qu’on fait maintenant ? On continue la promenade ? »

Le chevalier : « Oui, nous allons nous approcher des pointes, puis nous retournerons là où nous sommes allés hier pour voir le soleil se coucher. »

Max : « Bon programme 🙂 »

Léo : « Tu vas voir petit Sam. C’est beau le soleil qui se couche. »

Max : « On y va ? »

Le chevalier : « C’est parti ! »

Le chevalier : « Nous voici face aux pointes. »

Max : « On a pas été accueillis par un zoiso. »

Léo : « Max, profite du paysage. On en a déjà vu beaucoup des zoisos. »

Samuel : « Elles ont des noms les pointes ? »

Le chevalier : « Celle de droite est la Pointe Rouge. »

Max : « Celle où tu comprends rien du tout 🙂 »

Léo : « On l’appellera la Pointe des Cheveux qui Tombent 🙂 »

Le chevalier : « Si vous voulez 🙂 A gauche c’est la Pointe des Ampélites. »

Max : « Des ampélites ? Comme la roche ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Léo : « Et on va l’étudier ? »

Le chevalier : « Nous verrons… »

Max : « Allez, on continue. Le soleil va bientôt tomber dans l’eau. »

Léo : « Plouf le soleil ! »

Samuel : « C’est encore plus beau d’ici ! »

Léo : « Et ça sent bon ! Bonome, c’est quoi ce doux parfum ? »

Le chevalier : « L’un de mes préférés 🙂 C’est l’odeur de la dune. »

Max : « Bonome, tu dis des erreurs. Il y a pas la dune ici. »

Le chevalier : « Je sais Max. Mais la petite fleur qui sent si bon vit habituellement sur la dune grise. »

Léo : « C’est une petite fleur qui sent si bon ? »

Max : « Tu nous la présentes s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Elle est juste là… »

Max : « Bonjour petite plante. Merci de parfumer agréablement le bord de mer. »

Léo : « Elle s’appelle comment cette petite plante ? »

Le chevalier : « C’est l’immortelle des sables, Helychrisum stoechas et c’est une Astéracée. »

Max : « Encore une Astéracée 🙂 »

Léo : « Tu peux nous expliquer l’immortelle des sables s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Si tu veux Léo. C’est un sous-arbrisseau. »

Léo : « Un sous-arbrisseau ? C’est quoi un sous-arbrisseau ? »

Le chevalier : « Ce sont des plantes ligneuses d’une taille inférieure à 50 cm. Avant que Max me crie dessus : une plante ligneuse est une plante qui produit de la lignine, c’est à dire du bois. »

Max : « Comme un arbre ? »

Le chevalier : « Comme un arbre 🙂 Mais en tout petit. »

Max : « C’est un petit arbre de petitours 🙂 »

Léo : « Et pourquoi on l’appelle immortelle des sables ? »

Le chevalier : « Des sables parce qu’elle vit sur la dune grise, enracinée dans le sable. Immortelle je ne sais pas. Peut-être parce qu’elle se conserve très longtemps une fois coupée. »

Max : « Il faut pas la couper bonome. C’est un être vivant. Si on la coupe, on l’abîme. »

Léo : « Tu dis ça mais tu manges des feuilles de menthe à chaque fois que tu en croises. Et en plus, tu dis que c’est ton amie la menthe. »

Max : « Je t’ai déjà dit que je lui demande l’autorisation avant ! Elle m’offre une feuille ou deux parce que c’est bon la menthe. »

Léo : « Tu vois petit Sam, Maxou mange ses amies. Il est amivore 🙂 »

Max : « Et toi, tu dis des bêtises pour te moquer de moi. »

Le chevalier : « Bien, il est temps d’aller voir le soleil se coucher. »

Max : « Déjà ? »

Le chevalier : « Nous sommes en automne, le soleil se couche vite. Et il faut aller jusqu’à la plage de la Normandelière. »

Max : « D’accord. On se poche et on y va ! »

Le chevalier : « Nous voici sur la plage… »

Max : « Tu avais raison bonome. Le soleil se couche vite. Il est déjà très bas sur l’horizon. »

Léo : « Max, on sort ta serviette et on s’installe sur un rocher. »

Max : « Oui Léo. Bonome, tu peux la sortir de notre pochette s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Oui. Choisissez bien votre place. »

Max : « Samuel, où veux-tu aller ? »

Samuel : « Je sais pas. Je connais pas le coucher de soleil moi. Léo, tu peux choisir le rocher à ma place s’il te plaît. »

Léo : « Oui petit Sam. Alors… Il faut un rocher un peu haut mais pas trop… Plat et confortable… Mmmm… Celui là ! Il est bien celui là ! »

Max : « Bonome, tu nous installes s’il te plaît. »

Le chevalier : « Serviette… Petizours… Voilà. Êtes-vous bien installés ? »

Max : « Très bien mon bonome. Merci. Tu viens avec nous ? »

Léo : « Ben non, il va s’éloigner pour nous fotoer 🙂 »

Max : « Tu nous fotoes si tu veux mais après tu viens. Et dépêche toi un peu ! »

Max : « Tu vois Samuel, à la mer il y a les rochers et les vagues. Et c’est beau. »

Samuel : « Oui cousin Max. »

Léo : « Le soleil est de plus en plus bas… Il va pas tarder à toucher l’horizon. »

Samuel : « C’est bôôôô ! »

Max : « Ben oui, forcément, avec toute la beauté que tu as dans les yeux… Bonome, viens avec nous. Tu as assez de fotos maintenant. Allez ! »

Le chevalier : « Me voici seigneur Max ! »

Max : « Ben voilà ! Elle est pas belle la vie ? Un bonome, des cousins, la mer et le soleil qui se couche. Que demander de plus ? »

Samuel : «  Le silence peut-être… »

Léo : « Et toc ! »

Max : « Bon, il faut rentrer maintenant… »

Le chevalier : « Oui, une longue journée nous attend demain. »

Léo : « J’ai hâte d’y être ! »

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