124-4 Le Royaume des Chevaliers et l’Île

Encore le mardi 25 Octobre…

Samuel : « On va au Royaume des Chevaliers ? »

Max : « Oui Sam. »

Samuel : « Mais on y est allés hier. Le chevalier va pas en avoir assez ? »

Max : « Samuel, on est pas sûrs de voir les mêmes zoisos qu’hier. Il est pas la même heure, la marée est pas la même, la météo non plus… Et bonome pourrait venir ici tous les jours. »

Le chevalier : « Quand même pas, Max. »

Samuel : « Ça te dérange pas alors chevalier ? »

Le chevalier : « Non Samuel, ça ne me dérange pas. »

Max : « On arrive ! »

Léo : « Je suis curieux de voir… »

Samuel : « Ooooh ! Des oies cendrées ! »

Max : « Elles viennent nous voir 🙂 »

Léo : « Petit Sam, nous donnes-tu le nom des oies cendrées en scientifique ? »

Samuel : « Je me souviens plus. »

Léo : « Anser anser, Anséridés. »

Samuel : « Oui ! Vous l’aviez dit ! Merci cousin Léo. Anser anser Anser anser Anser anser… »

Max : « Pfff ! Encore un qui répète les noms… »

Léo : « Petit Sam, il vaudrait mieux que tu apprennes à répéter les noms dans ta tête si tu veux pas t’attirer les sarcasmes de Max. »

Samuel : « C’est pour apprendre. »

Léo : « Je sais, petit Sam. Moi aussi, au début, je répétais à voix haute. Mais ça agace Max. »

Max : « Ben voilà ! Max s’agace ! »

Léo : « Les oies cendrées reviennent 🙂 »

Max : « Ben oui ! Elles savaient que le grand chevalier se promenait avec deux petizours et voilà qu’il y en a trois ! Alors elles reviennent observer Samuel. Bonome, tu imagines la tête de blongios quand il va voir Samuel ? On va bien rigoler 🙂 »

Léo : « Rhooo ! »

Samuel : « Tout ça de zoisos ! »

Max : «  Ce sont des colverts et des oies cendrées… Regardez la-bas ! »

Samuel : « Pourquoi ils sont tout serrés comme ça les canards colverts ? Il y a plein de place sur l’étang et ils sont tout serrés. »

Max : « Comme toi dans le lit contre cousin Léo 🙂 »

Léo : « MAX ! Tu te moques pas de Samuel ! »

Max : « Oulala ! Léo se fâche ! »

Samuel : « Dites les foulques, vous pouvez répondre s’il vous plaît ? »

Max : « Samuel, il y a plusieurs raisons qui expliquent ce comportement. D’abord, ça tient chaud. Ceux qui sont au centre sont protégés du vent par ceux du pourtour. Et puis c’est plus rassurant. Un prédateur préfère s’attaquer à un individu isolé qu’à un grand groupe comme celui-là. Et puis, les canards tout au centre du groupe se feront pas croquer si le prédateur attaque quand même. »

Samuel : « C’est pas juste ! Les canards autour ont froid et ils peuvent se faire croquer ! »

Max : « Il fallait mieux choisir leur place ! »

Léo : « Ils font des roulements. Quelquefois ils font la bagarre pour changer de place mais pas beaucoup. »

Samuel : « D’accord. Merci les cousins. Et là-bas, sur l’îlot ? »

Max : « Aloooors… Des chevaliers gambettes… »

Samuel : « Des chevaliers ? C’est leur Royaume ici ? »

Max : « Ici c’est plutôt le Royaume des chevaliers arlequins. Un jour on a discuté avec un gentil spécialiste en zoisos qui travaille pour la réserve naturelle, et il nous a dit qu’on pouvait voir l’une des plus grandes concentrations de chevaliers arlequins d’Europe. »

Samuel : « Ici ? »

Max : « Ben oui, et comme il y a aussi des chevaliers gambettes, des chevaliers guignettes et même des culblancs, eh bien c’est le Royaume des Chevaliers. »

Léo : « Le chevalier gambette s’appelle Tringa totanus et c’est un Scolopacidé. »

Max : « Bonome aussi, c’est un chevalier, mais c’est pas un Scolopacidé 🙂 »

Léo : « Tu vois petit Sam, ça c’est la blague préférée de Max. Il la répète presque à chaque fois que nous voyons un chevalier. »

Samuel : « Tu pourrais pas répéter dans ta tête, cousin Max ? Tu nous agaces ! »

Léo : « 😀 »

Max : « Bonome… »

Le chevalier : « T’ai-je déjà dit que ce petitours blanc me plaît beaucoup ? »

Max : « D’accord, je vois. Alors il arrive et deux jours plus tard il peut me dire que je l’agace et toi tu dis rien. Bien. Alors si c’est comme ça… »

Léo : « Max aime beaucoup faire comme si il était vexé. »

Samuel : « Et il croit que c’est ce qui fait son charme 🙂 »

Le chevalier : « Mon Maxou, je pense que tu vas avoir fort à faire avec ce duo de petizours 🙂 »

Max : « On va bien rigoler 🙂 »

Samuel : « On peut revenir aux zoisos ? »

Léo : « Oui petit Sam. Tu as reconnu les tadornes ? »

Samuel : « Tadornes de Belon, Tadorna tadorna, Anatidés. C’est qui le gros zoiso au milieu ? »

Max : « Ça, c’est un Laridé. Les Laridés c’est la spécialité de Léo. »

Léo : « C’est pas ma spécialité. Je suis pas spécialiste moi. Mais j’aime beaucoup les Laridés 🙂 Lui, avec le dos foncé et les pattes jaunes c’est un goéland brun, Larus fuscus. Je suis pas tout à fait sûr parce qu’il est loin, mais il est peu probable que ce soit un goéland marin. »

Samuel : « Pourquoi tu parles du goéland marin ? »

Léo : « Parce que le goéland brun et le goéland marin peuvent être confondus si on regarde pas bien. Ils sont tous les deux grands et sombres. Mais le marin est gris bleuté presque noir alors que le brun est gris ardoisé foncé. Et le marin a les pattes couleur chair, un peu rose ou un peu grises et le brun a les pattes jaunes. Et puis le marin est très grand. C’est le plus grand des goélands. »

Samuel : « Tu connais bien les goélands dis donc. »

Léo : « Toi aussi tu les connaîtras. On en voit beaucoup ici. Et il y a d’autres espèces de Laridés. »

Max : « Je suis désolé de vous interrompre en pleine laridologie mais là il y a des spatules blanches. Et elles sont pas très loin… »

Samuel : « Ooooh ! Elles sont belles ! On en a déjà vu mais de très loin ! Ooooh ! »

Max : « Les spatules ça fait souvent cet effet là aux petizours 🙂 »

Léo : « Samuel te souviens-tu de leur nom en scientifique ? »

Samuel : « Patella leucrodia ? »

Léo : « Platalea leucorodia Sam. Pla-ta-lea leu-co-ro-dia. »

Samuel : « Platalea leucorodia Platalea leucorodia Platalea leucorodia… »

Max : « Il répète, il a répété, c’est un répéteur 🙂 Vous ai-je déjà dit que la partie terminale du bec des spatules, la zone arrondie et teintée de jaune, est encore plus sensible que l’extrémité des doigts des zoms ? »

Léo : « Tu l’as dit hier ! Toi aussi tu répètes 🙂 »

Samuel : « Tu es un répéteur 🙂 »

Max : « Bien, mais je vous rappelle que l’apprentissage est fondé sur la répétition 🙂 Bonomou, aurais-tu l’obligeance de fotoer ces spatules avec ton gros zoom s’il te plaît ? Et c’est pas la peine de dire que les fotos seront pas belles ! »

Le chevalier : « Bien Max, à tes ordres Max ! »

Léo : « Les zoisos s’envolent ! »

Max : « Zutalor ! Juste au moment où tu as changé d’appareil ! Pfff ! Avec celui-là tu as pas réussi l’envol ! »

Le chevalier : « Voyons un peu… »

Max : « Pas mal bonome, pas mal… Tu penses que je pourrais les mettre dans mon blog ? »

Le chevalier : « Si tu veux Maxou. »

Max : « Je préciserai bien que c’est à cause de ton appareil que les fotos sont pas belles. »

Le chevalier : « Merci Maxou. »

Max : « Bon, si on veut aller sur l’Île il faut pas s’attarder ici. »

Léo : « On retourne à la monture ? »

Max : « Oui. On verra plus rien d’autre ici. »

Léo : « Les oies cendrées repassent ! »

Max : « Je crois qu’elles cherchent un endroit pour passer la nuit. »

Léo : « A cette heure ci ? »

Max : « Ben oui. Elles ont mangé toute la journée et maintenant elles cherchent un endroit où dormir. Elles peuvent pas dormir n’importe où quand même ! »

Léo : « J’ai cru voir des sarcelles sur ce bassin. On peut aller voir ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

Léo : « J’aime bien quand tu m’appelles mon petitours 🙂 »

Le chevalier : « Léo, tu sais bien que tu es mon petitours toi aussi 🙂 »

Max : « Vous parlez, vous parlez… Et les sarcelles s’envolent ! »

Le chevalier : « Mais j’ai fotoé ! »

Max : « Bien joué superbonome ! »

Samuel : « Comment vous reconnaissez les sarcelles en vol ? »

Léo : « La couleur de la tête. Normalement elle est rouge bordeaux. Bon là on voit pas très bien. Et le miroir alaire. »

Samuel : « C’est quoi le miroir alaire ? »

Léo : « Une petite zone de l’aile où il y a des plumes colorées. Là, on voit du jaune et du noir. Il y a du vert aussi mais on le voit pas bien. »

Max : « Le héron cendré ! »

Léo : « Il se pose là ! »

Samuel : « Ooooh ! »

Léo : « Il s’envole de nouveau ! »

Max : « Mais il se re-pose plus loin ! »

Samuel : « Ardea cinerea, Ardéidés. Samuel : 7 points ! »

Léo : « Rholala ! Samuel va gagner ! »

Max : « On se fait ratatiner ! »

Léo : « Écraser même ! »

Max : « On en est où du score ? »

Léo : « Je sais plus mais on perd. »

Max : « Battu par un néophyte ! Quelle honte ! »

Léo : « Deux petits jours de zoisologie et il nous bat au jeu des zoisos. »

Max : « Nous sommes ridiculisés ! »

Léo : « Humiliés ! »

Max : « Je crois que plus jamais j’oserai sortir de la poche de bonome. »

Samuel : « 🙂 Vous êtes rigolos les duettistes. »

Le chevalier : « Oui, ils sont rigolos les duettistes. Bon, pochez-vous et allons sur l’île… »

Plus tard, sur l’Île Où On Va A Pieds…

Le chevalier : « Les petizours ! Vous pouvez sortir de ma poche, nous sommes arrivés. »

Max (sortant la tête de la poche) : « On est arrivés ? Zutalor ! On s’était endormis… »

Le chevalier : « Peux-tu réveiller Léo et Samuel ? »

Max : « J’y vais de ce pas 🙂 »

Les trois petizours sortent leur tête…

Le chevalier ! « Samuel tu n’as pas vu la traversée de la passe-aux-boeufs. »

Max : « C’est le nom du gué qui permet de venir sur cette île à pieds. »

Léo : « Il faudra pas t’endormir au retour. Mmmmmm… Ce chant me dit quelque chose… »

Léo : « C’est un rougegorge ! »

Max : « Bonome, il faut le trouver ou Léo va être tout chiffonné 🙂 »

Le chevalier : « D’accord 🙂 Dressons l’oreille… Là ! Le voici ! »

Max : « C’est beau les rougegorges. Brindille en a dans son jardin. »

Samuel : « C’est qui Brindille ? »

Max : « C’est une lectrice de mon blog qui est devenue notre amie. Elle aime beaucoup les zoisos mais elle mélange toujours leurs noms. »

Léo : « C’est parce qu’elle veut aller trop vite ! »

Max : « Il faut pas dire de mal de Brindille devant Léo sinon il se fâche tout rouge 🙂 »

Léo : « C’est même pas vrai ! Et il y a pas de mal à dire sur Brindille. Elle est très gentille. »

Max : « Oui Léo. Et elle gratte bien le front 🙂 »

Léo : « Ben oui. Et alors ? »

Samuel : « Vous me la présenterez ? »

Max : « Oui, dès notre retour. »

Samuel : « D’accord. Merci. On peut aller aux zoisos maintenant ? »

Max : « On y va Sam, on y va ! »

Léo : « Oh ! Il y en a là-bas ! »

Max : « Bonome tu sais ce qu’il te reste à faire ! Tu t’en approches discrètement. A pas furtifs. »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « Oups ! Ils s’inquiètent là ! Il faut t’arrêter. Fotoe les maintenant. »

Léo : « Max se prend pour le chef 🙂 »

Max : « Je me prends pour rien du tout ! Bonome, montre-nous un peu… »

Léo : « Les petits sont des bécasseaux variables en plumage internuptial… Le plus gros à gauche… Mmmmm… »

Samuel : « Cousin Léo mmmmm en se grattant la tête 🙂 »

Max : « Il réfléchit 🙂 »

Léo : « Pluvialis squatarola, Charadriidés ! »

Max : « Le pluvier argenté ? Tu es sûr de toi ? »

Léo : « Oui oui. Mais tu peux aller lui soulever l’aile pour voir si il a une tâche noire sous l’aisselle. »

Max : « D’accord ! J’y vais ! »

Le chevalier : « Max ! Tu restes ici ! »

Max : « J’y vais pas alors ? »

Le chevalier : « NON ! Tu n’y vas pas ! Tu ne cours pas sur les rochers glissants pour aller déranger les oiseaux ! »

Max : « Il y a que toi qui as le droit de courir sur les cailloux tout glissants… »

Le chevalier : « Max, ne sois pas insolent ! »

Max : « Oui bonome. Je te demande pardon bonome. Tu as raison bonome. »

Samuel : « Là, il y a un goéland. C’est lequel ? Il est grand, foncé et ses pattes me semblent grises. D’après ce qu’a dit cousin Léo ce serait un goéland marin. C’est ça ? »

Léo : « Il me semble bien, oui. Bravo petit Sam. »

Samuel : « Merci cousin Léo 🙂 Tu peux me dire son nom en scientifique s’il te plaît ? »

Léo : « Larus maritimus, Laridés. Et là, c’est un goéland brun, Larus fuscus. »

Samuel : « C’est vrai qu’ils se ressemblent. »

Léo : « Oui, mais tu arriveras à les différencier très vite. »

Max : « Et si on faisait une pause ? »

Léo : « Tu veux faire une pause ? »

Max : « Ben oui. On pourrait installer ma serviette et s’asseoir pour regarder le paysage. Bonome aime beaucoup cet endroit, proche de la fontaine des Insurgés, et c’est très beau. Vous voulez bien ? »

Léo : « Si Samuel est d’accord. »

Samuel : « Je veux bien moi. »

Max : « Bonome, pourrais-tu nous déposer sur le gros rocher là-bas s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Bien sûr Maxou. Je te donnerai ta serviette. »

Max : « Merci bonome ! … Léo, tu m’aides à étendre ma serviette ? »

Léo : « Voilà ! »

Max : « On s’assied et on dit plus rien ! »

Léo : « On écoute le vent ! »

Max : « Il est pas là le vent ! Il souffle même pas ! On pourra pas écouter ses belles histoires. »

Samuel : « Vous écoutez le vent ? »

Max : « Oh oui ! Quand il souffle. Bonome, tu crois qu’on peut raconter les histoires du vent à Samuel ? »

Le chevalier : « Je pense. Mais demandez lui quand même avant. »

Max : « D’accord bonome. On lui demandera dès qu’il se manifestera. Chut maintenant ! »

On est restés un long moment, comme ça, assis sur ma serviette à regarder le paysage. On a fait comme bonome nous avait dit : on écoutait, on sentait, on ressentait… Et on a fait partie de la nature. On était elle. Samuel a eu des frissons de plaisir sur tout le corps. Il a pas l’habitude d’être en communion avec la nature alors ça l’a surpris. Il s’est serré contre Léo. Samuel, il aime beaucoup Léo. Bonome s’est éloigné un peu en faisant semblant d’aller étudier à droite et à gauche. Mais je savais bien que c’était pour nous fotoer. Il dit toujours que c’est pour te montrer qu’on va bien Princesse. Mais c’est pas vrai du tout. Il aime fotoer ses petizours et c’est tout 🙂

Max : « Bonome, qu’est ce que tu fotoes comme ça ? »

Le chevalier : « Les forts… »

Max : « Lesquels ? »

Le chevalier : « D’ici nous pouvons voir fort Boyard, fort Enet et le fort de Fouras. »

Léo : « Pourquoi il y a tous ces forts ? »

Max : « C’est pour protéger l’estuaire du Grand Fleuve d’Ici. »

Léo : « Le protéger contre qui ? »

Max : « Ben, des Anglais ! Forcément ! Les Anglais d’autrefois voulaient toujours envahir la France ! Tu devrais savoir ça Léo ! Bonome nous l’a expliqué en Bretagne. Lam Saoz, Trez Rouz, la bataille de Camaret… C’étaient les Anglais ! »

Léo : « Les Anglais voulaient débarquer ici aussi ? »

Max : « Ben oui ! C’est parce qu’ils s’ennuient chez eux. Ils regardent un peu le polo ou le cricket mais c’est ennuyant. Alors pour s’occuper un peu ils font des armées et ils essaient d’envahir la France, comme ça, pour passer le temps. Mais à chaque fois les Français les repoussent. Et c’est tant mieux parce que, comme ça, ils peuvent recommencer plus tard. Et ça les occupe. »

Samuel : « Cousin Max recommence à dire des erreurs 🙂 »

Le chevalier : « Ce que dit Max n’est pas tout à fait faux. C’est vrai que les Anglais ont souvent essayé d’envahir la France. »

Max : « Tu vois ! Et c’est pour ça que le grand Vauban a tout fortifié partout ! »

Le chevalier : « Là, tu dis des erreurs Maxou. Ce n’est pas Vauban qui a fortifié ici. »

Max : « Ah bon ? Tu expliques ? »

Le chevalier : « D’abord, rappelons les forts qui protègent l’estuaire de la Charente. Il y a le fort de Fouras, Fort Enet et fort Boyard que nous voyons là. Il y a aussi celui de l’île des Beaux Canards que nous allons visiter. En fait, il y en a deux : le fort de la rade et fort Liédot. Mais il y a aussi fort Lupin, le fort de la Pointe sur la rive droite du Grand Fleuve d’Ici à l’ouest de Fouras, le fort Madame sur cette île et le fort Louvois ou Chapus face à l’île d’O. Il y en a encore d’autres sur l’Île d’O. »

Max : « Ça fait beaucoup de forts tout ça ! Et Vauban les a pas construits ? »

Le chevalier : « Non. Je vais faire un tableau pour ton blog. Ce sera plus facile. »

Max : « Merci bonome 🙂 »

Fort

Architecte

Date de construction

Fort de la Pointe

La Favollière

1672 puis 1757 et 1860

Fort Lupin

Vauban

1685-1689

Fouras

François Ferry

1689

Fort Louvois

François Ferry

1691-1694

Fort de la Rade

1699-1703

Remanié sous Napoléon

Enet

Filley

Génie militaire français

1763

remanié en 1810 et 1845

Boyard

Génie militaire français

1804-1848

Fort Liédot

Génie militaire français

1810-1834

Max : « Tu les as rangés dans l’ordre chronologique ! Trop fort bonome ! »

Le chevalier : « Pour certains c’est la construction de la forme actuelle que j’ai indiquée. Pour le fort de Fouras par exemple. Il y avait une ancienne construction avant. »

Max : « D’accord. Mais on voit qu’il y a deux grandes phases de construction : sous Vauban, c’est à dire sous Louis XIV, et sous Napoléon. »

Léo : « Dites, Samuel a pas traversé tout l’océan Atlantique depuis le lac Saint-Jean pour vous écouter faire l’histoire de France. Il est venu au Pays des Zoisos ! Alors il faut aller voir les zoisos ! »

Samuel : « On pourra faire l’histoire plus tard s’il vous plaît. »

Max : « D’accord les cousins ! Fin de la pause ! Bonome, aux zoisos ! »

Le chevalier : « Je vous propose de retourner à notre monture par le chemin littoral puis de nous promener sur l’estran. »

Max : « Bonne idée ! C’est sur cet estran qu’on voit le plus de zoisos. Et on est pas loin de la monture pour partir quand la marée montera. On y va ? »

Le chevalier : « On y va 🙂 »

Max : « Regardez, on était là en bas. »

Max : « C’est la fontaine des Insurgés à gauche. »

Léo : « C’était bien le Banquet des Affamés de Didier Daeninckx. »

Max : « Maxime Lisbonne était un sacré personnage. Tu l’as connu ? »

Le chevalier : « Non Max. »

Léo : « Et c’est vrai que tu as rencontré Didier Daeninckx ? »

Le chevalier : « Je suis allé à l’une de ses séances de dédicaces pour lui demander de venir à la schola. »

Léo : « Et il est venu ? »

Le chevalier : « Oui, deux années de suite. »

Max : « Je t’imagine bien aller le rencontrer. Tu devais être tout intimidé et tu osais à peine parler. »

Le chevalier : « Tu me connais bien mon petitours 🙂 »

Max : « Tu devrais suivre une formation de confiance en soi, toi. »

Le chevalier : « Tu n’as qu’à faire un rapport à Princesse. »

Max : « Ben oui ! Je le fais dès ce soir et je le confierai aux postillons demain matin. Hopla ! »

Léo : « Et si nous retournions sur l’estran ? »

Max : « Attend un peu Léo. Dis bonome, c’est l’Île des Beaux Canards qu’on voit en face ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « On va y aller ? »

Le chevalier : « Oui Maxou 🙂 »

Max : « On peut aller aux zoisos alors ! »

Samuel : « Egretta garzetta, Ardéidés. Samuel : 8 points ! »

Max : « Pfff ! Il nous écrase ! »

Léo : « Il est fort ce petitours. »

Samuel : « C’est parce que je suis attentif moi, alors que vous, vous papotez tout le temps. »

Léo « Il a pas tort. »

Max : « Samuel, vois-tu ce que fait cette aigrette garzette ? »

Samuel : « Elle est dans une petite flaque, sur une patte, et elle agite l’autre. »

Léo : « Bien vu Samuel ! »

Max : « Sais-tu pourquoi elle fait cela ? »

Samuel : « Non, je sais pas. »

Max : « En agitant la patte elle dérange des petits zanimos qui, du coup, s’agitent. Elle peut les repérer et les attraper. Gloub le petit zanimos ! »

Samuel : « Elle en a gloubé un ! »

Max : « Les aigrettes sont de grandes chasseuses 🙂 »

Léo : « Pluvialis squatarola, Charadriidés ! »

Samuel : « C’est un beau zoiso. »

Max : « Oui, mais il est encore plus beau en plumage nuptial. »

Samuel : « C’est quoi les plumages nuptiaux et inter-nuptiaux ? »

Léo : « C’est parce que beaucoup de zoisos changent de plumage au cours de l’année. Il faut savoir que tous les zoisos changent de plumes. C’est la mue. Les anciennes tombent et de nouvelles les remplacent. Quelquefois, le zoiso peut même plus voler pendant la mue. Chez certaines espèces, après la mue, ce sont plus les mêmes plumes qui repoussent. Elles sont d’une autre couleur. Du coup, le zoiso a plus le même plumage. Le plumage nuptial, c’est pour la saison de la reproduction. Les zoisos se font tout beaux pour séduire les femelles. Et après, quand ils ont fait des œufs et qu’il ont élevé les petits, ils muent encore en reprenant des couleurs plus ternes. C’est le plumage internuptial. »

Samuel : « Alors un même zoiso est pas toujours pareil. »

Max : « Oulala non ! Parce qu’en plus il y a le ou les plumages juvéniles ! Le pire c’est les Laridés. Il y a jusqu’à 4 classes d’âge avec des plumages différents. Le spécialiste en zoisos dont je t’ai déjà parlé peut reconnaître l’espèce et l’âge des goélands. Très vite, comme ça. Mais nous on y arrive pas vraiment. Et bonome perd des cheveux à chaque fois qu’on essaye. »

Samuel : « Vous avez dû beaucoup essayer alors. »

Max : « 😀 Bonome, à moi aussi il me plaît beaucoup ce petitours blanc 🙂 »

Léo : « Regarde petit Sam, il y a un grand gravelot là. »

Samuel : « On voit beaucoup de zoisos avec vous. »

Max : « C’est grâce à bonome. Il sait toujours où en trouver. »

Le chevalier : « Et aujourd’hui nous avons fait une longue promenade. »

Léo : « On a inspecté 5 sites. »

Max : « La Charmante Petite Ville ça compte pas pour la zoisologie. »

Léo : « 4 sites de zoisologie et un site pour tourister. »

Le chevalier : « Je vous avais prévenus que la journée serait chargée. »

Max : « Cinq jours de marche juste aujourd’hui. »

Léo : « Merci chevalier. »

Max : « On va bien dormir ce soir. »

Léo : « Et on va rêver de zoisos 🙂 »

Max : « Léo, si tu… »

Léo : « Oui Max. Si je sifflote, tu m’enfermes aux cabinets. Je sais. »

Samuel : « Je veux pas. »

Max : « Tu veux pas ? »

Samuel : « Non, je suis pas d’accord. Tu enfermes pas cousin Léo aux cabinets. Même si il sifflote. »

Max : « Il veut pas… »

Samuel : « Non. »

Léo : « J’aime beaucoup ce petitours blanc moi aussi 🙂 Tiens, une mouette qui rigole… »

Max : « Samuel, le zoiso qu’on appelle la mouette qui rigole est en fait la mouette rieuse, Chroicocephalus ridibundus. C’est encore un Laridé. »

Samuel : « Pourquoi vous l’appelez la mouette qui rigole si c’est une mouette rieuse ? »

Max : « C’est à cause de Léo. Il a vite appris les zoisos Léo mais, un jour, il s’est trompé. Il a dit la mouette qui rigole à la place de la mouette rieuse. Ça m’a plu et on a gardé ce nom. Et puis, rire et rigoler c’est pareil. »

Samuel : « Cousin Léo, tu as dit des erreurs toi aussi ? Pourtant tu connais bien les zoisos. »

Léo : « Il faut bien apprendre petit Sam. Et, au début, c’est fréquent de dire des erreurs. »

Samuel : « C’est pas grave de dire des erreurs ? »

Max : « Non. Mais seulement si on le fait pas exprès et qu’on dit pas n’importe quoi quand même. Ça arrive à tout le monde de dire des erreurs. »

Samuel : « D’accord. Et lui là, c’est qui ? »

Max : « Lui, c’est le tournepierre à collier, Arenaria interpres, Scolopacidés. »

Léo : « Son nom lui vient du fait qu’il retourne les pierres avec le bec pour débusquer les petits zanimos qui se cachent dessous. »

Samuel : « Et gloub le zanimo 🙂 »

Max : « Oui Samuel. Gloub le zanimo 🙂 »

Léo : « Le tournepierre mange des petits crustacés mais il lui arrive aussi de manger des crabes. »

Max : « Il est crabivore 🙂 »

Le chevalier : « Mes petizours, nous sommes arrivés à l’extrémité de l’estran que nous voulions explorer. Je vous propose de retourner à notre monture et de rentrer. »

Max : « Bien bonome. »

Léo : « Regardez comme c’est beau… »

Max : « Oui, mais la mer monte. Il faut pas traîner sinon on va être coincés sur l’île. »

Léo : « On devrait le faire l’été, par une nuit de pleine lune sans nuages. On pourrait passer la nuit dans un Royaume pour observer les zanimos nocturnes. »

Max : « Bonne idée ça ! Qu’est ce que tu en penses bonome ? »

Le chevalier : « Pourquoi pas 🙂 »

Léo : « Encore un pluvier argenté ! »

Max : « C’est vraiment un beau zoiso le pluvier argenté. »

Léo : « Tous les zoisos c’est ton préféré 🙂 »

Max : « Mon Léo tu te trompes. C’est toi qui préfères tous les zoisos 🙂 »

Samuel : « Et lui ? On dirait un goéland. Il est gris plutôt clair et il a les pattes jaunes. On l’a pas encore vu lui. »

Léo : « Gris clair, pattes jaunes… C’est un leucophée. »

Samuel : « Un goéland leucophée ? »

Léo : « Oui petit Sam, Larus michahellis. »

Samuel : « On a vu les goélands marins, bruns et leucophées. Il y en a d’autres ? »

Léo : « Oui, beaucoup. Nous on a déjà vu les goélands argentés et les goélands cendrés. »

Samuel : « Tout ça de goélands ! »

Max : « Oui 🙂 Et Léo a lu que parfois des goélands pontiques peuvent être observés parmi ceux qu’on connaît. Alors il rêve d’en voir et dès qu’on croise des Laridés il les observe très attentivement au cas où… »

Samuel : « J’aimerais bien que tu en vois un jour cousin Léo. »

Léo : « C’est gentil Samuel. Mais tu les verras aussi alors 🙂 »

Max : « Barges à queue noire ! Limosa limosa, Scolopacidés ! J’ai combien ? »

Léo : « Je sais plus. Mais tu rattraperas plus Samuel. »

Samuel : « Je suis fatigué moi. Je voudrais rentrer. »

Max : « On arrive Sam. Bonome fotoe les tadornes et on va à notre monture. »

Samuel : « C’était une bien belle journée. Merci Chevalier. »

Max : « Sam, quand on remercie bonome, il sait jamais quoi dire. Alors il faut pas lui en vouloir si il détourne la tête et garde le silence. »

Samuel : « D’accord. »

Le chevalier : « Mes petizours, il est temps de vous installer confortablement dans ma poche. »

Léo : « On regarde la traversée de la Passe-aux-boeufs ! »

Plus tard, au retour à la cabane…

Max : « Bonome, on a un problème. »

Le chevalier : « Quel problème ? »

Max : « C’est Samuel. Il s’est endormi en se serrant tout fort contre Léo et il veut plus le lâcher. Et Léo veut pas qu’on le réveille. »

Le chevalier : « Je vois. »

Max : « Comment tu vas faire ? »

Léo : « Il faut nous porter dans le lit sans réveiller Sam. »

Le chevalier : « D’accord Léo. »

Un peu plus tard…

Max : « Bonome, on est encore que tous les deux 🙂 »

Le chevalier : « Et tu veux chahuter ? »

Max : « Peut-être 🙂 Tu as vu comment est Léo avec Sam ? »

Le chevalier : « J’ai vu 🙂 »

Max : « Il est allé au lit alors qu’il a même pas sommeil juste pour pas réveiller Sam. Je suis sûr qu’il lui gratte le front en lui racontant des histoires. »

Le chevalier : « Voudrais-tu que je t’en raconte une ? »

Max : « Une histoire du vent ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « En me gratouillant le front ? »

Le chevalier : « Oui Maxou 🙂 »

Il m’a raconté une belle histoire mais j’ai pas entendu la fin. On a marché cinq jours aujourd’hui alors j’étais tout fatigué et je me suis endormi. Il est allé me coucher sans faire de bruit pour pas réveiller mes cousins. Je sais pas si Léo a siffloté en dormant. Mais moi, j’ai rêvé de zoisos.

Je t’embrasse Princesse et j’espère que tu vas bien.

Continuer la promenade

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