100 – Le Royaume des Bernaches et celui des Pics

Mardi 12 Juillet, An III

Max : « Mon bonomou, puis-je te parler ? »

Le chevalier : « Bien sûr mon Maxou 🙂 »

Max : « J’ai trouvé la solution à ton problème. »

Le chevalier : « Tu as trouvé la solution à mon problème ? »

Max : « Oui 🙂 Tu sais que je lis tes livres. Léo aussi d’ailleurs. Et j’ai tout lu sur les chevaliers. Et c’est comme ça que j’ai trouvé la solution à ton problème. »

Le chevalier : « Tu as tout lu sur les chevaliers !? »

Max : « Voilà ! Tu commences déjà à répéter tout ce que je dis ! Je sens que ça va être long ! »

Léo : « Et moi je sens qu’on va bien rigoler. Max, attends que je m’installe avant de continuer s’il te plaît… Voilà ! Tu peux reprendre 🙂 »

Max : « Pfff… Je néglige tes sarcasmes… »

Le chevalier : « Maxou, tu me disais que tu as tout lu sur les chevaliers. »

Max : « Oui. Tout. Alors je peux t’aider maintenant. »

Le chevalier : « C’est très gentil de ta part mon petitours mais à quoi veux-tu m’aider ? »

Max : « Mais… À régler ton problème ! Tu m’écoutes pas ou tu vas pas bien dans ta tête ? Alors moi j’arrive avec une solution toute prête. Tu n’as plus qu’à appliquer et toi tu comprends rien du tout ! »

Léo : « Il faut dire que tu n’es pas très clair mon cousin 🙂 »

Max : « D’accord. C’est ma faute. C’est toujours ma faute avec vous ! Bon, vous voulez que j’explique ou pas ? »

Léo : « On attend que ça 🙂 »

Max : « Bonome, tu es banni du château… »

Léo : « C’est pas très délicat de le lui rappeler… »

Max : « On s’en fiche puisque j’ai la solution 🙂 »

Le chevalier : « D’accord. Je comprends. Mon problème est que j’ai été banni et toi tu as la solution pour que je ne le sois plus. C’est ça ? »

Max : « Ça fait une heure que j’essaye de te l’expliquer. Pfff… Si tu écoutais un peu on gagnerait du temps. Bonome, il faut que tu fasses une quête. »

Le chevalier : « Tu veux que je fasse la quête ? Vas-tu relancer le débat au sujet de ton argent de poche ? »

Max : « Pas la quête ! Une quête ! Les chevaliers ça fait des quêtes ! Tu devrais savoir ça quand même ! »

Le chevalier : « Je ne vois pas comment une quête résoudrait mon problème 🙂 »

Max : « Tu vois pas ? C’est parce que tu as pas tout lu sur les chevaliers toi. Les chevaliers, ça tue les dragons. Mais les dragons c’est des zanimos et nous on tue pas de zanimos. Alors tu vas trouver un dragon. Tu vas attraper ce dragon. Et après tu vas domestiquer le dragon. Il faudra bien le dresser pour qu’il ramène la balle quand on la lance et qu’il fasse pas pipi partout. Ça serait bien qu’il sache faire le beau et donner la patte. Enfin, tu le dresseras bien. Je te fais confiance. Et après, tu vas aller au château pour l’offrir à Princesse. Elle pourra pas résister à un gros dragon bien dressé. Et elle te dé bannira. Voilà. »

Léo : « 🙂 Max, tu t’es encore dépassé ! »

Max : « Je te néglige ! Alors bonome, que penses-tu de ma solution ? »

Le chevalier : « C’est vrai qu’avec un dragon domestique Princesse n’aura plus jamais besoin d’allumettes 🙂 »

Max : « Ben non ! Tu penseras à bien le dresser pour qu’il mette pas le feu partout. Tu imagines Princesse tenant un dragon en laisse 🙂 et ça sera pratique pour allumer le feu dans la cheminée 🙂 »

Léo : « Ou mettre le feu au château 🙂 »

Max : « Alors bonomou ? Tu vas te mettre en quête d’un dragon ? »

Le chevalier : « D’un dragon, je ne sais pas pas. Mais de ton cerveau certainement. Tu as dû l’égarer au cours de l’une de nos inspections 🙂 »

Max : « Pfff… Dis plutôt que tu as peur des dragons ! »

Léo : « Bonome a peur de rien ! Alors que toi tu as peur des brochets 🙂 »

Max : « Parce que toi tu en as pas peur peut être ? »

Léo : « Ben si ! J’ai même peur de l’eau. Mais bonome a pas peur des dragons, j’en suis sûr ! »

Max : « Alors pourquoi il veut pas aller en chercher un ? Alors ? Qu’est ce que tu réponds à ça ? »

Léo : « Peut-être parce que les dragons existent même pas ! »

Max : « Et les livres alors ? Ils diraient des erreurs les livres de chevaliers qui parlent de dragons ? »

Le chevalier : « Mes petizours, cessez donc de vous chamailler et mettez vos sacados. »

Max : « Nos sacados ? On va où ? »

Le chevalier : « Nous allons chercher un dragon à domestiquer pour Princesse ! »

Bonome s’est préparé. Mais il a pas pris sa grosse épée parce qu’on allait pas tuer le dragon. Et, en vérité, on sait pas où il y en a, des dragons. Ils le disent pas dans les livres de chevaliers. Alors on s’est dits qu’on pourrait aller au Royaume des Bernaches pour demander à blongios. Ça fait longtemps qu’on l’a pas vu blongios. Et puis, si le vent veut bien se montrer, on lui demandera aussi. Ça fait longtemps qu’on a pas vu le vent. Il me manque et j’aimerais bien qu’il nous donne des nouvelles de tante Yvonne. Est-ce qu’elle navigue encore à l’Ordovicien ? Elle a le temps, tante Yvonne. Elle peut refaire toute l’histoire de la Terre depuis son origine si elle le veut. Ce serait bien qu’elle demande au vent de tout nous raconter…

Léo : « Max… Maxou ! Serais-tu en train de rêver ? »

Max : « Mmmm ? »

Léo : « Tu rêvais ? »

Max : « Oui… Je pensais au vent. Et à tante Yvonne… Bonome, tu crois que blongios va venir nous voir ? Il faut qu’on lui explique qu’on pouvait pas venir à cause que tu étais tout cassé. »

Le chevalier : « Nous le lui dirons 🙂 »

Max : « Alors tu sais qu’il va venir 🙂 On va à la roselière tout de suite. »

Le chevalier : « Si Léo est d’accord. »

Léo : « Chevalier, tu as pas besoin de demander mon accord à chaque fois tu sais. »

Le chevalier : « Si. C’est ainsi que doit se comporter un grand chevalier pas Scolopacidé 🙂 »

On s’est installés au bord de l’étang, avec une vue bien dégagée sur les phragmites. Mais on a pas vu blongios. On a attendu, attendu, attendu… Puis bonome s’est mis à lui parler. Mais pas en zoiso. En zom. Il a expliqué la Bretagne, sa chute, son épaule tout cassée. Puis le gentil réparateur d’épaule, la pluie… Mais blongios se montrait toujours pas. Alors bonome a continué à lui parler. Il a demandé pardon d’être pas venu alors que c’était même pas sa faute ! Puis il a ajouté qu’il comprendrait si il lui en voulait mais qu’il fallait pas punir ses petizours. C’est nous ses petizours 🙂 Parce que cette année il y a deux petizours. Puis il y a eu des mouvements dans les phragmites. Et blongios est passé. A toute vitesse, sans même nous saluer. Bonome a essayé de fotoer mais il a pas vraiment réussi… Il boude un peu blongios. Mais c’est normal et on lui en veut pas…

Le chevalier : « Max ! Tu ne vas pas mettre cette foto dans ton blog ! »

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Max : « Et pourquoi pas ? »

Le chevalier : « Elle est moche, floue, mal cadrée… »

Max : « Oui, tu as pas bien exposé le cadrage de la focale 🙂 On sait ça. Mais c’est la preuve que blongios est passé. »

Le chevalier : « Je ne sais pas si quelqu’un va le reconnaître. »

Max : « On s’en fiche. C’est la foto de mon ami. »

Le chevalier : « Alors mets la foto de ton ami si tu veux mon petitours 🙂 »

Max : « Merci mon bonomou 🙂 »

Léo : « Il y a des grébus ! Un ado avec ses parents. Il a l’air d’avoir faim le petit. »

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Max : « Grébu, de son vrai nom grèbe huppé, est un beau zoiso de la famille des Podicipédidés. En scientifique il s’appelle Podiceps cristatus… »

Léo : « Tu vas pas tout redire sur grébu Maxou ! »

Max : « Non, juste un petit rappel. Bonome, connaîtrais-tu des choses sur grébus dont tu nous aurais jamais parlé ? »

Le chevalier : « Je ne pense pas. A moins que… Vous ai-je dit que le grèbe huppé est appelé ripoton en en Poitou-Charente ? »

Max : « Ripoton ? Tu sais pourquoi ? »

Le chevalier : « Absolument pas 🙂 Mais cette appellation se trouve dans une publication de 1843 de Trémeau de Rochebrune. (Trémeau de Rochebrune A., 1843 – Catalogue d’une partie des animaux vivant dans le département de la Charente. Act. Soc. Lin. Bordeaux, 42 : 211-252.) »

Max : « Parce que tu connais les publications de 1843 toi ? »

Le chevalier : « Celle-là oui 🙂 »

Léo : « Encore autre chose ? »

Le chevalier : « Vous n’en connaissez donc jamais assez ! »

Max : « Non 🙂 »

Le chevalier : « Connaissez-vous les prédateurs des poussins de grèbes ? »

Max : « Les grébivores ? Non. Et je les aime pas ! »

Léo : « Il y a les brochets qui les gobent par dessous. Gloub les petits grébus ! Peut-être les hérons… Et les rats je crois. »

Le chevalier : « Très bien mon Léo ! Mais il y a également les tortues cistudes d’Europe. »

Max : « Des tortues ? Mais c’est lent une tortue ! Comment elles font ? »

Le chevalier : « Par surprise je suppose. Mais cette scène de prédation a bel et bien été observée 🙂 »

Léo : « Dis donc, tu en connais des choses chevalier 🙂 »

Le chevalier : « Vous aussi mes petizours 🙂 »

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Max : « Bon, on a raté blongios. On a vu des grébus. On fait le tour de l’étang pour voir si il y a de beaux zoisos ? »

Le chevalier : « Si vous voulez. En route ! »

Léo : « Vous voyez le canard là-bas ? On dirait une Aix. »

Max : « Une ex ? Une ex quoi ? »

Léo : « Mais non ! Pas une ex ! Une Aix ! Comme le canard ! »

Max : « Ah ! D’aacccoooord ! Aix galericulata ou Aix sponsa ? »

Léo : « Je sais pas. Il faut s’approcher pour mieux voir. Elles se ressemblent beaucoup ces femelles. »

Max : « Bonome, fotoe-la de loin. On sait jamais, elle pourrait se sauver. »

Le chevalier : « Voilà ! »

Max : « Montre… Mmmmm… Alors mon Léo. C’est quelle Aix selon toi ? »

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Léo : « L’œil est cerclé de blanc. Mais juste un fin cercle. Il y a une ligne blanche partant de l’œil et qui s’étire jusqu’à la nuque. De fines stries blanches sur les joues… C’est une femelle canard mandarin, Aix galericulata. »

Max : « C’est une mandarine 🙂 Zutalor ! Elle s’en va ! »

Léo : « Elle est pas allée loin ! Elle est juste sur l’eau. Elle sait bien qu’on va pas aller l’embêter sur l’eau 🙂 »

Max : « Bonome tu… »

Le chevalier : « Oui Maxou. Je fotoe encore 🙂 »

Max : « Merci bonomou 🙂 »

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Léo : « On a pas vu des sternes pierregarin… »

Max : « C’est vrai ça ! Elles sont pas venues cette année ? »

Le chevalier : « Nous les voyons généralement un peu plus loin, près de la barge sur laquelle elle nichent. »

Max : « Elles restent pas sur la barge ! On les voit voler. Et là, on les a pas vues. C’est pas une bonne nouvelle ça. Une année sans sterne au Royaume des Bernaches… On le dira à Princesse. »

Le chevalier : « D’accord Maxou. Nous ferons un rapport. »

Léo : « Il y a pas de sterne mais il y a un héron cendré. Regardez-le ! »

Max : « C’est rare qu’il soit sur le bord, comme ça. On le voit toujours les pattes dans l’eau. Ou sur les arbres. Oh non ! Il s’envole ! »

Le chevalier : « J’ai fotoé 🙂 Oui, je vous montre 🙂 »

Max : « Tu nous connais bien 🙂 »

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Le chevalier : « Max, tu m’accompagnes partout depuis plus d’un an maintenant. Alors oui, je commence à bien te connaître. »

Léo : « Et c’est pas difficile. Il faut toujours que tu demandes à voir les fotos tout de suite. »

Max : « Ben voilà ! Max l’impatient ! Ça vous arrive de me trouver une qualité ? »

Léo : « On a cherché avec bonome mais on a rien trouvé du tout 🙂 »

Max : « Pfff ! M’en fiche. Je sais bien que la perfection est mon seul défaut 🙂 »

Léo : « Tout à fait mon cousin, tout à fait 🙂 »

Max : « Tu as toujours pas montré les fotos… »

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Max : « Mouai… Un peu floues. C’est pas un Ardéidé mais un Flouidé 🙂 »

Léo : « Ardea cinerea, Ardéidés. Et c’est un adulte. On voit bien sa calotte blanche sur la première foto. Des informations sur le héron cendré chevalier ? »

Le chevalier : « Parlons de son alimentation si vous le voulez. »

Léo : « On le veut ! »

Le chevalier : « Elle est très diversifiée. Il se nourrit bien évidemment de poissons mais également de micromammifères. Les insectes aquatiques peuvent être une source d’alimentation importante pour eux. Et il leur arrive de capturer des amphibiens, surtout des grenouilles, et quelques reptiles comme les orvets ou les couleuvres. »

Max : « Que des zanimos. Il est donc zoophage, le héron cendré. »

Léo : « Mais alors, c’est injuste de dire qu’il mange tous les poissons ! »

Le chevalier : « Très injuste. C’est d’ailleurs pour cela qu’il n’est plus considéré comme nuisible depuis 1975, date à laquelle il a rejoint les autres Ardéidés dans la liste des espèces protégées. D’autant plus que les poissons qu’il prélèvent sont généralement ceux qui sont le moins mobiles : les malades, blessés, affaiblis… ou même les poissons morts. »

Léo : « Il nettoie les populations de poissons alors. Il est pas nuisible le héron cendré ! Il est même très utile ! »

Max : « Et les zoms ont attendu 1975 pour s’en rendre compte ! Ils sont vraiment pas malins les zoms ! Tiens, des petits colverts ! »

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Le chevalier : « Je suppose que vous allez me demander des informations complémentaires sur les colverts… »

Max : « Non, pas envie… »

Léo : « On se contente de les regarder ploufer. »

Max : « Parce que quand ils sont tout petits ils ploufent. »

Léo : « Mais quand ils sont adultes ils ploufent plus. »

Max : « Ce sont des canards de surface les colverts. »

Léo : « Allez, venez. On va observer le marais. Blongios se montrera peut-être… »

Max : « Je pense pas. Il boude blongios. Parce qu’on est pas venus le voir dès son arrivée. Bonome, il faut que tu parles aux zoisos pour leur expliquer que tu étais tout cassé. Ils le diront à blongios et il sera plus fâché. S’il te plaît… »

Le chevalier : « D’accord. Je parlerai aux zoisos. »

Max : « Merci mon bonome… On voit rien. Il y a pas des zoisos… »

Léo : « Si ! Regardez ! Une sterne ! »

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Max : « Elle a l’air toute seule… Elle peut pas faire des œufs si elle est toute seule ! Il faut lui trouver un partenaire et qu’ils fassent la parade ! Et si on allait en chercher un au Grand Étang ? »

Le chevalier : « Non Max. On laisse les sternes en paix. »

Max : « Et celle-ci va rester toute seule ? Sans ami sterne ? Sans partenaire pour faire des œufs ? Et après, quand elle va retourner dans son aire d’hivernage, qu’est ce qu’elle va dire à ses copines sternes quand elles vont lui demander des nouvelles de ses petits ? ‘Oh moi, vous savez, j’étais toute seule au Royaume des Bernaches alors j’ai pas pu faire des œufs. Le grand chevalier et ses petizours auraient pu aller me chercher un partenaire mais ils ont pas voulu. Je me demande si je vais pas faire un rapport à Princesse.’ Et après Princesse va nous gronder et elle va nous bannir du Pays des Zoisos. Et on verra plus jamais de zoisos. »

Le chevalier : « Il me suffira de domestiquer un dragon et Princesse ne sera plus fâchée contre nous 🙂 »

Max : « Pfff ! »

Léo : « Ça c’est la réponse de Max quand il sait pas quoi dire 🙂 Pffffff ! »

Max : « Si c’est comme ça, je vous parlerai plus quand on sera bannis du Pays des Zoisos. J’irai dire à Princesse que vous avez été méchants avec moi et elle me reprendra à son service. »

Léo : « Tu peux même plus être porte-clés ! »

Max : « Elle me mettra un nouveau fil rouge sur ma tête ! »

Léo : « Tu retournerais au château ? Loin de nous ? Et on se verrait plus ? »

Max : « Ben… Sans mon bonome ni mon cousin… Plus de câlin, de bisou de bonnuit. Sans gratouillis le soir pour m’endormir. Plus de chahut… »

Léo : « Tu partirais pas 🙂 Allez, viens, on va voir la poule d’eau 🙂 »

Max : « Vous avez vu ses doigts ? »

Léo : « Oh oui ! Ils sont très très longs ! Ça alors ! »

Le chevalier : « C’est pour ne pas s’enfoncer dans la vase. »

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Max : « On a pas donné son nom en scientifique : Gallinula chloropus, Rallidés. Gallinula, ça veut dire petite poule et chloropus, pieds verts. Mais ils sont pas vraiment verts. Ils sont jaune-verdâtre. »

Le chevalier : « Quelques informations… Non, une seule. La poule d’eau, comme les autres Rallidés, vit une grande partie dans les phragmites. Elle est donc rarement visible par ses congénères. Alors, comme les autres Rallidés, elle communique essentiellement par le son. »

Léo : « Oui. Les foulques claquent du bec, font des petits sons réguliers… Mais pourquoi la poule d’eau a du blanc sur la queue ? »

Le chevalier : « C’est le seul signal visuel de son plumage dont les couleurs permettent un bon camouflage dans les phragmites. Quand elles sont sur l’eau, les autres individus, et surtout les petits, peuvent se rallier à ce panache blanc 🙂 »

Max : « D’accord. Bon, il y a quand même pas des zoisos dans ce marais. On finit le tour de l’étang ? »

Le chevalier : « Bien sûr mon petitours. Si la pluie ne nous rejoint pas… »

Max : « Les Grandes Vacances commencent mal… Seulement deux jours de beau temps. Et encore, on risque de se faire arroser aujourd’hui… Qu’est ce qu’il a dans son bec le grand cormoran ? »

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Léo : « On dirait un morceau de feuille de massette. Qu’est ce qu’il fait avec ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas. J’ai vu, il y a quelques temps, deux cormorans se chamailler pour un petit morceau de bois. L’un l’avait en son bec et l’autre voulait le lui prendre. Ils ont joué plusieurs minutes comme cela. »

Max : « C’est son jouet et il cherche un copain pour s’amuser 🙂 »

Léo : « C’est un juvénile ? »

Le chevalier : « Il est trop loin pour le voir… »

Léo : « Les adultes jouent aussi ? Ils se chamaillent pour de rire ? »

Le chevalier : « Plus rarement que les juvéniles mais ça peut arriver. »

Max : « Bonome, il y a pas de zoisos non plus sur l’étang. On peut retourner au Marais ? »

Le chevalier : « Si tu veux Maxou. »

Léo : « Il y a un grébou ! Bonjour Grébou 🙂 Il a ploufé ! »

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Max : « Il est ressorti de l’eau ! Sans poisson 🙁 Bonome, tu as dit que grébu mange 100 à 150 g par jour. Grébou est plus petit. Disons qu’il mange 100g. Chaque jour. Ça fait 100g x 365 = 36 500 g ou 36,5 kg de nourriture par an pour un grébou. Disons qu’il y en a 5. Ça fait… 182,5 kg. Pour 5 grébous. Mais il y a les mouettes, les cormorans, les hérons… Il y a combien de tonnes de poissons dans ces étangs ? »

Le chevalier : « Bonne question Max 🙂 Je ne sais pas. Mais il y en a suffisamment. »

Max : « Un jour on videra la marais pour récupérer tous les poissons et les peser. Et après on remettra l’eau. Mais pas aujourd’hui. On peut pas. On cherche un dragon. »

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Léo : « Comment se fait-il qu’il y ait plein de vaguelettes autour de ce grébou ? »

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Max : « Ben… tu vois bien mon Léo ! C’est parce qu’il se gratte ! A chaque coup de patte, il crée une vaguelette ! »

Léo : « Ah oui ! Je suis bête moi… »

Le chevalier : « Bien sûr que non. Parfois un peu étourdi 🙂 »

Léo : « C’est parce que j’ai plein de zoisos dans la tête 🙂 »

Max : « Bonome a une bibliothèque dans la tête, toi une volière… »

Léo : « Et toi du rien du tout 🙂 »

Max : « Alors les garde-bœufs vont venir s’installer dans ma tête pour surveiller le rien du tout 🙂 »

Le chevalier : « Mes petizours, que diriez-vous d’aller au Royaume des Pics ? »

Léo : « Bonne idée ! »

Max : « D’accord. De toutes façons, il y a pas des zoisos ici. On peut pocher jusque là-bas ? »

Le chevalier : « Si vous voulez. Grimpez et installez-vous confortablement. »

Max : « Voilà ! Léo va s’endormir 🙂 »

Léo : « Pas avant d’avoir fait le tour de l’étang. On va peut-être voir des zoisos. »

Max : « Le grébu ado est encore là. Il s’étire les pattes 🙂 »

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Le chevalier : « Pochez-vous et évitez de vous chamailler. Nous allons au Royaume des Pics. »

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Max : « On peut passer par la mare s’il te plaît ? J’aime bien les mares. »

Léo : « Moi aussi 🙂 C’est un tout petit milieu aquatique dans lequel on est certains qu’il y a pas de brochets 🙂 »

Le chevalier : « Vous voulez aller vous baigner ? »

Max : « Tu nous laisserais faire ? »

Le chevalier : « Oui, bien sûr. »

Léo : « Mais tu sais bien qu’on a peur de l’eau. On sait pas nager. »

Le chevalier : « Les ours savent nager normalement. »

Max : « Les ours peut-être mais pas les petizours… »

Le chevalier : « Il va falloir que je vous apprenne à nager. Je me sentirai plus rassuré. »

Max : « D’accord. Mais pas aujourd’hui… Oh ! Une libellule ! »

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Léo : « Maxou, es-tu vraiment sûr que c’est une libellule ? Un Odonate Anisoptère, ça c’est sûr. Mais une libellule… »

Max : « Bonome, tu veux bien aller dans ta tête chercher ton beau livre d’Odonates pour expliquer à mon cousin que ce zanimo est bien une libellule. Je dirais même que c’est une libellule qui a pas vraiment le moral… »

Le chevalier : « Ne bougez pas, je reviens. »

Max : « Tu vas où ? »

Le chevalier : « Dans ma tête, chercher mon beau livre 🙂 »

Max : « Reviens vite 🙂 »

Le chevalier : « Alors… Léo a eu raison de parler d’Anispotère. Je ne vous réexplique pas, vous vous en souvenez sûrement. »

Max : « Oui : Gros yeux qui se touchent, ailes postérieures plus larges que les antérieures, et les ailes, au repos, restent perpendiculaires au corps. »

Le chevalier : « Bien. Continuons donc. L’abdomen est bleu et comme couvert d’une pruine. »

Léo : « C’est quoi la pruine ? »

Le chevalier : « C’est une fine pellicule cireuse qui recouvre le corps de certains Odonates. »

Léo : « D’accord. Merci chevalier. »

Le chevalier : « Le triangle des ailes antérieures est tourné vers l’arrière… pas de triangle sur les ailes postérieures… Cet individu est perché : Famille des Libellulidés. »

Max (à Léo) : « Et les libellules sont des Libellulidés. Même quand elles ont pas le moral 🙂 »

Le chevalier : « Je compte 15 nervures transverses anténodales… »

Léo : « Tu parles souvent des nervures transverses anténodales. Tu peux nous expliquer s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Il faut bien observer l’aile antérieure. Vers l’avant, ici, vers le haut de la foto. Vous voyez qu’il y a un point un peu plus visible au centre de l’aile. »

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Max : « On voit. »

Le chevalier : « C’est le nœud ou nodus. Nodal est un adjectif construit à partir de nœud. Anté signifie avant. Si vous observez bien, vous verrez des traits perpendiculaires au bord de l’aile entre son insertion sur le thorax et le nœud. Ces traits sont les nervures transverses anténodales. »

Léo : « D’accord. Et tu en a compté quinze. »

Le chevalier : « Puisque nous en sommes à observer les ailes, regardez attentivement l’aile postérieure. Vous pouvez voir la nervure radiale supplémentaire. »

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Léo : « A quoi on la reconnaît cette nervure ? »

Le chevalier : « Elle coupe l’aile en deux et elle est bordée de deux rangées de cellules vers l’arrière. »

Max : « C’est quand même un peu compliqué tout ça. Mes lecteurs vont en avoir assez des libellules. Même si celle-ci a pas le moral 🙂 »

Le chevalier : « Tu n’as pas tout à fait tort Maxou. Revenons à des choses plus simples : les tâches noires à la base des ailes. »

Max : « Ben oui : ça on le voit bien ! »

Le chevalier : « Ces trois caractéristiques me permettent d’affirmer que cet Odonate appartient au genre Libellula. »

Max : « Quelle surprise ! Oulala ! »

Le chevalier : « Avec les deux bandes blanches sur les bords du thorax et les tâches jaunes bordant l’abdomen, j’arrive à la libellule déprimée, Libellula depressa. »

Max : « Quand je vous disais qu’elle avait pas le moral cette libellule 🙂 »

Léo : « Tu la connaissais la libellule qui a pas le moral ? »

Max : « Je suis un petitours naturaliste moi 🙂 Je connais un peu les Odonates. On est même allés au Royaume des Libellules avec bonome. »

Le chevalier : « La libellule qui n’a pas le moral… Sacré Maxou 🙂 »

Léo : « La dernière fois on a vu des araignées et les araignées sont des Chélicérates. Les Odonates ont pas des chélicères. Ils ont quoi ? On les appelle comment ? »

Max : « Ils ont des antennes ! On les voit pas bien parce qu’elles sont toutes petites. Alors les Odonates sont des Antennates. Comme les Crustacés, les Myriapodes… Et les Trilobites… »

Léo : « Les papillons ont des antennes aussi. »

Max : « Ben oui ! Oulala ! Tous les insectes ont des antennes. Trois paires de pattes, une paire d’antennes et le corps en trois parties : tête, thorax et abdomen. Même que les pattes et les ailes sont portées par le thorax. On connaît tout ça mon Léo. Pourquoi tu parles des papillons ? »

Léo : « Parce qu’il y en a un beau juste là 🙂 »

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Max : « C’est le vulcain : Vanessa atalanta, Nymphalidés. C’est un grand migrateur le vulcain. En Europe, il se reproduit dans le sud et migre dans le nord en été. Mais il passe l’hiver de plus en plus haut. Il y en a qui passent l’hiver par chez nous. »

Léo : « C’est vrai que ce sont des fées qui peignent les ailes des papillons ? »

Max : « De toutes petites fées alors ! Si elles peignent les ailes dans la chrysalide, elles doivent être vraiment minuscules. »

Léo : « Du coup, elles sont trop petites pour qu’on les voit. Tant pis. Oh ! Un autre papillon ! Tu le connais aussi celui-là Maxou ? »

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Max : « C’est un Myrtil je crois. Je suis pas sûr… Et je me souviens plus du nom en scientifique… »

Le chevalier : « C’est bien un Myrtil : Maniola jurtina, Nymphalidés, Satyrinés. »

Max : « Bonome, tu sais, des fois je me dis que c’est bien que je sois en retard dans mon blog. »

Le chevalier : « Pourquoi mon petitours ? »

Max : « Je vais publier cet article en hiver. Il y a pas beaucoup des zanimos en hiver. Et il fait pas très beau. Alors mes lecteurs verront un peu d’été au milieu de la grisaille. C’est bon pour leur moral. Sinon, ils vont finir comme la libellule de tout à l’heure : déprimés 🙂 »

Le chevalier : « Oui Maxou. Encore un papillon !»

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Max : « C’est la journée des Lépidoptères 🙂 C’est une piéride. Les papillons blancs sont souvent des piérides. Tu connais l’espèce ? »

Le chevalier : « Pieris napei, Piéridés. C’est la piéride du navet. »

Max : « Tu connais les piérides maintenant ? Tu fais des progrès. Je demanderai les encouragement pour toi au conseil de classe 🙂 Bonome, ce sont des orties là… Bonome, ça pique les orties ! Faut pas aller là ! Non non non ! Oulala ! Tu vas être tout piqué ! »

Léo : « Je crois qu’il a vu quelque chose… »

Max : « Ben oui ! Mais c’est pas une raison pour aller dans les orties ! Il est fou dans sa tête ! »

Léo : « On risque rien dans sa poche. »

Max : « Et tu penses un peu à lui ! Il est en bermuda ! Et en manches courtes ! Il va dans les orties en bermuda et en manches courtes ! »

Le chevalier : « Mes petizours, je crois que je me suis fait urtiquer 🙂 »

Max : « Ah bon ? Quand on avance comme ça dans les orties on est urtiqué ? Je savais pas moi. BONOME ! JE T’AVAIS DIT DE PAS Y ALLER ! Tu es tout rouge et couvert de cloques maintenant ! Pfff… Mais qu’est ce qu’on va faire de toi ? »

Le chevalier : « Dans quelques heures je n’y penserai plus. Le plus dur est de ne pas se gratter… »

Léo : « Et qu’est ce que tu as vu ? »

Le chevalier : « Ça va te plaire mon Léo 🙂 Regarde… »

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Léo : « Rhoooo ! Une femelle papillon en train de pondre ! Rholala ! »

Max : « Tu pouvais pas fotoer de loin au lieu de te faire urtiquer ? »

Léo : « C’est qui cette madame papillon ? »

Le chevalier : « Le revers de l’aile est noir et elle pond sur des orties : c’est une femelle de paon du jour. »

Max : « Inachis io, Nymphalidés. Mais c’est pas la peine de nous raconter les histoires mythologiques épouvantables pour expliquer son nom. Déjà fait. Elle pond toujours sur les feuilles d’orties la femelle du paon du jour ? »

Le chevalier : « Oui, toujours. La chenille se nourrit exclusivement des feuilles de la grande ortie. C’est dommage que je n’aie pas mieux fotoé les œufs. Nous verrions qu’ils sont finement côtelés… L’éclosion a lieu deux à trois semaines après la ponte. Les petites chenilles mesurent à peine 3 mm. Elles ont une grosse tête d’un noir brillant et un petit corps blanc verdâtre. Après la première mue, les petites chenilles confectionnent de grandes toiles dans lesquelles elles vont vivre jusqu’à la dernière mue. »

Max : « La toile ressemble à une toile d’araignée toute bizarre sur les orties ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « Comme celle-là ? »

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Le chevalier : « Exactement mon Maxou 🙂 »

Max : « Et les petites chenilles vivent là dedans ? »

Le chevalier : « Je suppose qu’elles sortent de leur toile pour s’alimenter. Mais je n’en suis pas sûr. A vérifier. Après leur dernière mue, elles sont d’un bleu très foncé assez joli avec des ponctuations blanches et des épines ramifiées. »

Léo : « Il y en a là 🙂 »

Max : « On les voit manger les orties 🙂 »

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Léo : « Elles sont très belles ces chenilles. »

Le chevalier : « Je suis tout à fait d’accord avec toi Léo. »

Max : « Et après, elles s’enferment dans leur chrysalide et c’est un beau papillon qui en sort. Et ce papillon se reproduit et il y a des œufs et le cycle recommence. »

Le chevalier : « Chez les paons du jour, il peut y avoir deux générations par an. Chaque femelle pond de nombreux œufs. »

Léo : « Et les adultes, ils font comment en hiver ? »

Le chevalier : « Ils hibernent. Dans une grange, un terrier de mammifère… Que fais-tu Maxou ? »

Max : « Je cherche des chrysalides… »

Le chevalier : « Dans les orties ? Tu n’as pas peur de te faire urtiquer ? »

Max : « Aïe ! Ouïlle ! Ben voilà ! J’ai été urtiqué ! J’abandonne les recherches et je retourne dans ta poche. On peut sortir de ce champs d’orties s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Dès que Léo sera installé… Ne te gratte pas Maxou, tu ne ferais qu’augmenter la démangeaison… »

Léo : « Rhoooo ! On a vu la femelle qui pondait, les œufs, la toile des petites chenilles, les grandes chenilles… Rholala ! La chance ! »

Max : « Surtout pour toi ! Tu es le seul à pas avoir été urtiqué ! »

Léo : « J’ai fait attention moi 🙂 Oh ! Encore un papillon ! Allons le voir ! »

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Max : « Bonjour papillon 🙂 On cherche un dragon pour que mon bonome le domestique. Tu sais pas où on pourrait en trouver un ? … Papillon ? Tu réponds pas papillon ? Tant pis. Tu es très beau quand même. »

Le chevalier : « C’est un demi-deuil : Melanargia galathea, Nymphalidés. Mais j’en ai assez des papillons. »

Max : « Tu es devenu lépidoptérophobe ? »

Le chevalier : « Non, quand même pas 🙂 Oh ! Une nielle des blés! »

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Max : « Une nielle des blés ? C’est une amie à toi ? »

Le chevalier : « 🙂 Oui, et c’est une plante devenue très rare. Elle a dû être plantée. »

Max : « Parle-nous de ton amie végéto 🙂 »

Le chevalier : « C’est une plante de la famille des Caryophyllacées. C’est un Lychnis. Je crois que nous en avons déjà vu. Autrefois son nom scientifique était Lychnis githago mais elle a été renommée. Maintenant elle se nomme Agrostemma githago. C’est une plante classée déterminante ZNIEFF. »

Max : « Tu as éternué ? »

Le chevalier : « ??? »

Max : « ZNIEFF ? C’est ta façon d’éternuer ? »

Le chevalier : « 🙂 Zone Naturelle d’Intérêt Écologique Floristique et Faunistique. »

Léo : « Et ça veut dire quoi : déterminante ZNIEFF ? »

Le chevalier : « La présence à l’état naturel de cette plante peut permettre de protéger la zone qui l’héberge puisqu’elle devient une Zone Naturelle d’Intérêt Floristique. »

Léo : « C’est parce qu’elle est devenue très rare cette petite plante… »

Le chevalier : « Oui. Elle fait partie des plantes messicoles qui disparaissent petit à petit. »

Max : « Explique s’il te plaît. »

Le chevalier : « Les plantes messicoles sont les plantes qui se développaient autrefois dans les champs cultivés : les coquelicots, les bleuets, les nielles des blés… Mais l’agriculture moderne n’aime pas beaucoup ces plantes qu’elle considère comme de mauvaises herbes. Et elles ne supportent pas les produits chimiques qui sont déversés dans les champs. Alors elles disparaissent petit à petit. »

Max : « Si on plantait des nielles des blés un peu partout, il y aurait des ZNIEFF ! Je vais réfléchir à un plan d’action. Il nous faudra des graines et on ira les planter. Après on ira inspecter et on découvrira des plantes déterminantes ZNIEFF et on préviendra les autorités compétentes pour qu’elles fassent des dossiers de classement en ZNIEFF. Et après on le dira à Princesse et elle sera fière de nous. »

Le chevalier : « Je te laisse réfléchir à ton plan d’action Maxou 🙂 »

Léo : « Et les bourdons, ils sont déterminants ZNIEFF eux aussi ? »

Max : « Pas à ma connaissance. »

Léo : « C’est dommage, il y en a deux beaux sur les fleurs devant nous. »

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Le chevalier : « À gauche c’est un bourdon des pierres (Bombus lapidarius, Apidés) et à droite un bourdon terrestre (Bombus terrestris, Apidés. »

Max : « J’ai lu quelque chose sur les bourdons dans la revue ESPÈCES. »

Le chevalier : « Tu lis la revue ESPÈCES ? »

Max : « Oui, avec Léo 🙂 Tu as presque tous les numéros sauf les trois premiers. Alors, des fois, on la lit. Et j’ai lu quelque chose sur les bourdons. Ils volent de fleurs en fleurs les bourdons et le vol ça consomme beaucoup d’énergie. Alors c’est pas une bonne idée d’aller sur une fleur qui a déjà été butinée. Les bourdons, ils ont un truc pour pas se faire avoir par une plante déjà butinée. Ils détectent les petits champs électriques. Parce que les bourdons, ou les autres insectes, modifient l’électricité des fleurs en butinant. Mais je me souviens plus comment. Toujours est-il que le champs électrique de la fleur est modifiée lors d’une visite par un insecte et que les bourdons peuvent détecter ces modifications. Et donc, ils butinent pas les fleurs déjà butinées 🙂 »

Le chevalier : « Bravo mon Maxou ! »

Max : « On peut retourner au Royaume des Bernaches s’il te plaît ? Parce que j’aime bien les beaux insectes mais il y a pas des zoisos. Et peut-être qu’on verra blongios là-bas. »

Léo : « Je suis d’accord chevalier. Pas la peine de me demander 🙂 Dis Maxou, tu aimes les beaux insectes ? »

Max : « Ben oui 🙂 Je viens de le dire ! Pourquoi me demandes-tu ça ? »

Léo : « Regarde devant toi ! »

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Max : « Oulala ! Ça c’est un bel insecte ! Présentations bonome ! »

Le chevalier : « Que pouvez-vous me dire de cet insecte ? »

Max : « C’est comme ça que tu fais les présentations ? En nous faisant une interro orale ? C’est pédagogique comme méthode ? »

Le chevalier : « Absolument ! J’évalue vos connaissances pour savoir où vous en êtes afin de mieux vous faire progresser. »

Max : « Léo, que penses-tu de cette réponse ? »

Léo : « Ça se tient… »

Max : « On répond alors ? »

Léo : « Oui, on peut. »

Max : « Cet insecte a une paire d’ailes antérieures dures, appelées élytres, qui recouvrent et protègent les ailes postérieures souples et membraneuses qui lui servent à voler. C’est donc un Coléoptère. Du grékancien, Koléos qui signifie étui 🙂 »

Léo : « Il a de longues antennes. Très longues antennes même 🙂 Autrefois on aurait dit que c’est un longicorne mais maintenant on dit plutôt qu’il appartient à la famille des Cérambycidés. Du genre Cerambyx qui signifie cérambyx 🙂 »

Le chevalier : « Vous connaissez la famille des Cérambycidés ? Nous en avons déjà vus ? »

Léo : « Léo connaît tout 🙂 »

Le chevalier : « Alors il sait reconnaître les Cérambycidés. »

Léo : « Je connais pas tout chevalier. Maxou dit des erreurs. Je sais seulement qu’ils ont de longues antennes. Les mâles surtout. Dans certains cas les antennes sont plus de deux fois plus longues que le corps. Vous vous rendez compte ? »

Max : « Tu te rends compte bonome ? Mais sinon, comment on reconnaît les Cérambycidés ? »

Le chevalier : « Au tarse à cinq articles dont un tellement court qu’il ne se voit quasiment pas. »

Max : « Ah d’accord. Ils ont des très longues antennes alors. Et celui-ci, c’est qui ? »

Le chevalier : « Strangalia maculata également appelé Rutpela ou Leptura maculata. En non-scientifique on peut l’appeler strangalie tachetée ou lepture tachetée. »

Max : « Bonjour Strangalie tachetée. Tu es un très bel insecte. Saurais-tu où nous pourrions trouver un dragon ? C’est pour le domestiquer et l’offrir à Princesse… Tu réponds pas ? Bonome, je crois que les zanimos ont comme consigne de pas répondre quand on demande où trouver un dragon. C’est embêtant ça ! Comment on va faire ? »

Le chevalier : « Je pense qu’il y en a au Royaume Secret 🙂 »

Max : « Il y a des dragons au Royaume Secret ?! Mais on sait pas où il se situe ce Royaume ! Pfff… On va jamais en trouver… »

Léo : « Maxou ! Viens voir ! »

100-50-clytre-des-saules Max : « Lui, je le connais. On s’est déjà vus 🙂 C’est le clytre des saules, Clytra laeviuscula. C’est l’un des 658 Chrysomélidés de France. On le voit souvent ici. Les béotiens le confondent souvent avec une coccinelle. Tu te rends compte Léo ? Une coccinelle ! »

Léo : « Sois indulgent Maxou. Toi aussi tu étais béotien quand tu as rencontré bonome. »

Max : « Tu as raison Léo. Tu as toujours raison… »

Le chevalier : « Nous sommes revenus au Royaume des Bernaches. »

Max : « Il y a les grébus ! On va les voir. Peut être qu’ils nous donneront des indices pour notre quête… »

Léo : « Cet adulte ne pourra pas nous parler : il a la bouche pleine 🙂 »

Max : « Oulala ! Il a un gros poisson ! Alors ça c’est du gros poisson ! Il va pas réussir à l’avaler ! Tu fotoes bonome ? »

Le chevalier : « Je fotoe 🙂 »

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Max : « Il a réussi à l’avaler 🙂 »

Léo : « Ben oui ! »

Le chevalier : « Il pleut je crois. »

Max : « Oui, mais pas beaucoup alors on s’en fiche. On continue à regarder grébu pêcher. »

Léo : « Il en a attrapé un autre ! C’est un grand pêcheur grébu 🙂 »

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Léo : « Qu’est ce qu’il fait ? Il le donne à l’autre ! »

Max : « C’est un monsieur grébu galant : il donne un poisson à sa dame 🙂 »

Léo : « Mais elle le mange pas ! Elle s’en va avec le poisson… »

Max : « Je comprends ! Elle va le donner au petit ! C’est le papa qui va au ravitaillement mais c’est la maman qui met le poisson dans le bec du petit. »

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Max : « L’autre parent a encore attrapé un poisson pour son petit ! »

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Léo : « Rholala ! Je voudrais pas être un poisson dans cet étang moi ! »

Max : « Bonome, tu crois qu’il y a des brochets ? »

Le chevalier : « Veux-tu aller vérifier ? »

Max : « Çavapalatête ! Et tu nous as même pas appris à nager ! Non non non ! Tant pis si on sait pas si il y a des brochets. »

Le chevalier : « Mais que va dire Princesse ? »

Max : « Princesse voudrait pas que je ploufe au risque de me faire dévorer simplement pour savoir si il y a des brochets ! »

Léo : « Il y a pas assez de végétos aquatiques pour les brochets. »

Max : « Il est pas phytophage le brochet ! »

Léo : « Non, je sais. C’est un prédateur zoophage. Mais il aime bien chasser dans les végétos. Et ici, il y a pas assez de végétos. Et puis cet étang est artificiel. Je pense pas que les zoms aient introduit des brochets. »

Max : « Il sait toujours tout Léo. Comment fais-tu mon cousin ? »

Léo : « Je sais pas tout Maxou. Arrête de dire ça. »

Le chevalier : « Max, si Léo a plus de connaissances que toi, c’est parce qu’il étudie plus. »

Max : « Il retient mieux que moi. »

Le chevalier : « Parce qu’il est plus concentré. Mais ce n’est pas un concours. Vous êtes tous les deux de grands naturalistes. »

Max : « Merci bonome. »

Léo : « Rhoooo ! C’est bôôôô ! »

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Max : « Un arc-en-ciel ! Comme en Bretagne ! Bonome, tu vas tomber et tu vas être tout cassé 🙁 »

Le chevalier : « Pourquoi ? »

Max : « Ben… en Bretagne il pleuvait, on a vu l’arc-en-ciel et tu es tombé. Courage bonome 🙂 »

Le chevalier : « Je ne vais pas tomber ! Tu m’embêtes ! »

Max : « Te fâche pas mon bonomou 🙂 Le soleil revient 🙂 »

Le chevalier : « Oui, mais nous allons rentrer. »

Max : « Pourquoi ? Il va faire beau. »

Le chevalier : « Nous sommes venus voir blongios et dénicher un dragon. Or blongios ne vient pas nous voir et nous n’avons aucun indice de la présence d’un dragon. »

Max : « Et on voit pas beaucoup des zoisos. D’accord, on rentre si tu veux. C’est toi le chef, chef ! A vos ordres, chef ! 🙂 »

Le chevalier : « Depuis quand suis-je le chef ? J’ai toujours cru que c’était toi ! »

Max : « Mais non bonome. Tu sais bien que c’est toujours toi qui commandes. À l’unanimité de toi-même 🙂 On peut pocher pour retourner à notre monture ? »

Le chevalier : « Bien sûr ! Pour une fois je vous aide 🙂 »

Max : « Merci bonome. Tu t’installes Léo ? »

Léo : « Oui, oui. Merci Maxou. Merci chevalier. »

Max : « On a réveillé un héron cendré ! »

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Léo : « Il fait comme Max au réveil 🙂 Il baille et s’étire 🙂 »

Max : « Et toi tu te grattes les fesses ! »

Léo : « C’est même pas vrai ! »

Max : « Si c’est vrai ! »

Léo : « Nooon ! Tu sais bien que c’est pas vrai ! »

Max : « Et pourquoi ce serait pas vrai ? »

Léo : « Parce qu’on a pas de doigts ! On peut pas se gratter ! »

Le chevalier : « Vous ne cesserez donc jamais de vous chamailler ? »

Max : « Ben non. On est des juvéniles et on va rester des juvéniles toute notre vie. Alors il va falloir que tu t’y habitues mon bonome 🙂 »

Le chevalier : « Chut ! Regardez ! »

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Léo : « C’est une fauvette grisette ! Syvlvia communis, Sylviidés. »

Max : « Tu connais la fauvette grisette ? »

Léo : « C’est un beau zoiso la fauvette grisette. »

Max : « Et tu peux nous en parler ? »

Léo : « Pas beaucoup… C’est un beau petit zoiso. Un visiteur d’été. On peut pas le voir l’hiver. La fauvette grisette est la cousine de la fauvette à tête noire qu’on a déjà rencontrée. Elle a l’habitude de chanter, perchée comme elle l’est, au sommet d’un arbuste. »

Max : « D’accord. Merci mon Léo. Bien, cette fois on rentre. »

On est rentrés en silence, comme on le fait souvent. Puis, j’ai fait semblant d’avoir sommeil et j’ai demandé à bonome de me coucher. Il m’a mis au lit et m’a gratouillé le front. J’ai tout ronronné 🙂 Et j’ai fait semblant de m’endormir. J’ai fait tout ça pour que Léo reste un peu seul avec bonome. Ils sont rarement que tous les deux. De la chambre, je les entendais parler de zoisos, rigoler, chahuter… Il se moquait même de moi. Mais gentiment 🙂 J’étais même pas jaloux. Au contraire. Léo était heureux d’être avec son bonome 🙂 Et c’est avec un grand sourire et plein de bonheur dans le cœur que je me suis endormi.

Je t’embrasse Princesse. J’espère que tu vas bien.

Continuer la promenade

3 réflexions au sujet de « 100 – Le Royaume des Bernaches et celui des Pics »

  1. Bonjour Brindille,
    Tu vas pas bien dans ta tête toi 🙂 C’est pas le 100ème article ! Il y en a 122 des articles. C’est la 100ème inspection 🙂
    En réalité il y en a eu quelques unes de plus mais j’ai pas fait les compte-rendus à cause que je suis très en retard dans mon blog. Mais le dis pas à Princesse s’il te plaît.
    Pour le dragon, on enquête…
    Gratouillis 🙂
    PS : Bonome nous a mis au régime. Le chocolat est rationné 🙁

  2. Le 100ème article ! Bravo Max ! 🙂 Le dernier est tout aussi intéressant et rigolo que les autres ! Vous allez fêter ça à la cabane ? Miel et chocolat à volonté ! 🙂
    Bonne chasse au dragon, Max ! Et j’espère que votre chevalier saura bien le dresser pour qu’il donne la papatte et rapporte la baballe à sa maîtresse 🙂
    Gratouillis à toi et Léo 🙂

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