76.3 – Le four à chaux et la dune grise

Samedi 27 février (suite)

Le chevalier : « Les petizours ! Nous sommes arrivés au four à chaux ! »

Max (sortant la tête de la poche) : « Mmmmmm… Ondorplu ? »

Le chevalier : « Non 🙂 Ondorplu ! Allez, venez. »

Léo : « On peut rester dans ta poche avec les yeux qui dépassent ? »

Le chevalier : « Bien sûr. »

76 3 01 Four à chaux

Max : « C’est ça le four à chaux ? Il sert à quoi ? C’est quoi la chaux ? »

Le chevalier : « La chaux est un dérivé du calcaire qui sert dans la construction. Il me semble qu’elle intervient dans la fabrication du ciment. »

Max : « Le ciment, c’est pour coller les pierres les unes aux autres ! »

Le chevalier : « Oui Maxou. Mais c’est surtout pour répartir la pression uniformément sur toute la surface. »

Max : « Comment ça ? »

Le chevalier : « Imaginons que nous ne mettions pas de ciment. Les pierres vont être en contact direct les unes avec les autres. S’il y a un petit relief sur l’une des pierres, toute la pression des pierres accumulées par dessus va s’exercer sur une petite surface. »

Max : « Je comprends ! Ça ferait trop de pression et la pierre se casserait et tout s’effondrerait. Alors il faut du ciment. Mais comment on fait la chaux ? »

Le chevalier : « Tu veux que je t’explique la chaux ? »

Max : « Ben oui, on veut savoir, nous. N’est-ce pas Léo ? »

Léo : « Ben oui puisqu’on est là. On va pas repartir sans savoir le four à chaux quand même. Allez, explique nous. »

Le chevalier : « 🙂 Tout d’abord il faut du calcaire. »

Max : « Il y a pas du calcaire ici. On en a pas vu. »

Le chevalier : « Il y en a juste là. Je vous le montrerai. Le calcaire est cassé en petits morceaux. Puis les chaufourniers empilent des couches de calcaire et de charbon. Ici le chargement du four se faisait par le sommet, appelé gueulard. Puis ils allumaient un feu au pied de l’empilement. Ils devaient maintenir la température à environ 900°C. »

Léo : « Rholala ! C’est pas un four à chaux, c’est un four à très chaud ! »

Le chevalier : « 🙂 Avec la chaleur, le calcaire se transforme en chaux vive. »

Max : « Bonome. »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « Tu aurais pas des formules compliquées pour nous expliquer tout ça ? »

Le chevalier : « Vous voulez faire de la chimie ? »

Léo : « Oh oui ! Fais la chimie ! »

Le chevalier : « Il faut savoir que tout, dans l’univers, est constitué d’atomes. Il en existe un peu plus d’une centaine. La Terre est formée surtout d’oxygène, de silicium, fer, soufre, magnésium, calcium… »

Léo : « Et les zoisos ? »

Le chevalier : « Comme tous les êtres vivants ils sont constitués surtout d’oxygène, hydrogène, carbone et un peu d’autres éléments… Le phosphore et le calcium pour les os… »

Max : « Je suppose que tu nous dis ça pour expliquer la chaux ? »

Le chevalier : « Oui. Le calcaire est un carbonate de calcium CaCO3. Quand on le chauffe il se décompose en oxyde de calcium et dioxyde de carbone (CaO + CO2). L’oxyde de calcium est appelé chaux vive. Il est très dangereux car il brûle la peau. Il faut éteindre la chaux vive avec de grandes quantités d’eau. On obtient alors de la chaux éteinte (CaO + H20 Ca(OH)2). »

Max : « Alors pour faire la chaux il faut : du calcaire, du charbon et beaucoup d’eau. C’est pour ça qu’ils ont fait le four ici. »

Léo : « Mais il y en a pas du charbon ici, Max. »

Le chevalier : « Non, mais il pouvait arriver par la mer et la chaux pouvait être expédiée par voie maritime. »

Max : « Alors il est très bien placé ce four. On pourra le dire à Princesse. Bon, si Léo a pas de questions, je propose qu’on reprenne la géologie. »

Léo : « Non, j’ai pas de questions. Mais c’est bien aussi, la chimie. »

Max : « Euh… Il date de quand ce four à chaux ? »

Le chevalier : « Des années 1840, quelque chose comme ça… Mais les fours à chaux existent depuis environ 2000 ans. »

Max : « Tu as assisté à leur création alors ! Merci bonome 🙂 »

Le chevalier : « 🙂 Venez, les roches que je veux vous montrer ne sont pas loin… Voilà… »

76 3 02 Affleurement 76 3 03 Affleurement détails

Max : « Oulala ! Je comprends rien du tout, moi ! »

Le chevalier : « Je suis là pour vous expliquer. Approchons… Voilà, c’est plus lisible comme cela. Alors en haut à gauche, vous voyez les schistes et calcaires de Rosan et dessus, sous forme plus massive, ce sont des roches volcaniques. »

Max : « C’est encore un volcan qui explosait tout le temps ? »

Le chevalier : « Un peu, mais ici il y eut de réelles éruptions sous marines. Mais commençons par les schistes et calcaires. Vous savez que les calcaires se sont déposés au fond d’une mer chaude et peu profonde. » 76 3 04 Schistes et calcaires

Léo : « Oui, ça, on sait déjà. Et les schistes viennent des argiles. »

Le chevalier : « Oui mes petits géologues. Ces argiles proviennent du continent. Elles ont été apportées par un fleuve. »

Max : « Le Petit Fleuve d’Ici existait déjà ? »

Le chevalier : « Je dirais plutôt qu’il existait déjà un fleuve… Parfois, la sédimentation argileuse était plus importante que la sédimentation carbonatée… »

Max : « Carbonatée ? »

Le chevalier : « Calcaire. Vous savez maintenant que les calcaires sont des carbonates de calcium, et parfois d’un peu de magnésium. On parle donc de sédimentation carbonatée. D’autres fois, les apports par le fleuve étaient de moindre importance. Ceci explique l’alternance de couches de calcaires et de schistes. »

Max : « D’accord. Et les roches volcaniques ? »

Le chevalier : « Regardez les… »

76 3 05 Basaltes 76 3 06 Basaltes

Max : « Il y en a une grosse couche… Peut être 5 mètres d’épaisseur… »

Léo : « Et elles forment des espèces de boules allongées… »

Max : « Et il y a comme une croûte sombre autour des boules allongées… »

Le chevalier : « Vous observez de mieux en mieux. La bordure vitreuse n’est pas très visible. C’est la croûte sombre dont parlait Max. Vos observations indiquent que les laves se sont mises en place lors d’éruptions sous-marines. Des prélèvements ont permis d’analyser la roche. »

Max : « C’est pour ça qu’il y a des tas de trous dans les roches volcaniques ? »

Le chevalier : « Oui mon Maxou. Les géologues ont pu établir qu’il s’agissait de basaltes. »

Léo : « Mais il y avait la mer à l’époque du volcan. Il explosait pas à cause de l’évaporation de l’eau de mer ? »

Le chevalier : « Il y a eu des explosions. Mais quand la lave arrive à la surface, il n’y a plus d’explosions mais une éruption. Si on regarde bien l’ensemble de la falaise, on peut voir qu’il y a eu plusieurs éruptions. »

Max : « Et c’était quand ? »

Le chevalier : « Caradoc et Ashgill, à la fin de l’Ordovicien. »

Léo : « Comme les dolérites ! Tu crois que c’est la lave de ces éruptions qui a pas atteint la surface qui a donné les dolérites ? »

Le chevalier : « C’est possible, mon Léo. Avez-vous des questions ? »

Max : « Non. Tu as bien tout expliqué. »

Léo : « Oui, j’ai tout compris. Mais il va falloir que je révise si tu veux nous faire une interro. »

Le chevalier : « Il n’y aura pas d’interro 🙂 Mes petizours, que diriez-vous d’aller à la recherche de beaux oiseaux ? »

Max : « Tu veux aller aux zoisos ? »

Le chevalier : « Oui, le long du Petit Fleuve d’Ici… »

Léo : « Oh oui ! Allez, on y va ! »

***

Max : « Bonome, tu vas où là ? »

Le chevalier : « Sur le chemin. Pour longer la zone marécageuse et voir des oiseaux. »

Max : « Non non non ! C’est pas un chemin, ça. On a déjà vu des chemins. C’est pas sous l’eau un chemin ! »

Le chevalier : « Nous sommes en hiver. Il pleut… Le chemin est humide… »

Max : « Bonome, quand il y a 5 cm d’eau au dessus de 10 cm de boue on dit pas que le chemin est humide ! On dit même pas que c’est un chemin ! »

Le chevalier : « On ne va pas aux oiseaux alors ! »

Léo : « Si si ! »

Max : « Et ça te fait rien qu’il se ploufe les pieds jusqu’aux aisselles ! »

Le chevalier : « Maxou, tu exagères ! »

Max : « J’exagère rien du tout ! Tu vas être tout crotté et tes pieds seront tout ploufés ! »

Le chevalier : « Poche-toi alors ! »

Max : « Ah ça oui ! Il est hors de question que je mette une patte sur ce chemin ! Viens Léo, et tant pis si il se ploufe les pieds ! Léo ? … »

Léo : « Je regarde le héron cendré… Elle est belle, cette zone marécageuse. Rholala ! »

76 3 07 Héron cendré 76 3 08 Héron cendré

Max : « Regardez, on voit le four d’ici ! Et là… Il y a des Ardéidés ! »

76 3 09 Le four à chaux 76 3 10 Ardéidés

Léo : « Le héron cendré et une aigrette garzette ! »

Max : « Ardea cinerea et Egrette garzetta. »

Léo : « Rholala… C’est bien la Bretagne ! »

Le chevalier : « Chut ! »

Max : « Pourquoi chut ? Pourquoi tu avances comme un fantôme ? »

Léo : « Qu’est ce que tu as vu ? »

Le chevalier : « Un chevalier… »

76 3 11 Chevalier aboyeur 76 3 12 Chevalier aboyeur

Léo : « Rholala… »

Max : « C’est qui ce chevalier ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas… »

Léo : « Max, tu fais voir ton beau livre ? »

Max : « Non ! Je veux pas qu’il ploufe ! »

Le chevalier : « Je dirais que c’est un chevalier à pattes jaunes ou un chevalier aboyeur. »

Max : « On regardera ce soir dans la cabane. »

Léo : « Tu l’as fotoé ? »

Le chevalier : « Oui oui 🙂 »

Le soir on a bien regardé dans mon beau livre de zoisos mais on était pas sûrs. Bonome pensait au chevalier à pattes jaunes (Tringa flavipes). Léo, lui, voyait plutôt un chevalier aboyeur (Tringa nebularia). Alors on a décidé de demander à Brindille. J’ai fait une page secrète pour elle dans mon blog avec des fotos. Et elle a répondu que c’était un chevalier ouaf ouaf 🙂 Parce que quand Chien il aboie, il fait ouaf ouaf 🙂 On a bien re regardé les fotos. Et c’est vrai qu’il a pas les pattes jaunes ce chevalier. Et le bout de son bec est un peu penché vers le haut. Alors on était d’accord avec Brindille. Voilà Princesse. On connaît un chevalier de plus 🙂 Mais un chevalier Scolopacidés. Pas un chevalier comme bonome 🙂

Max : « Bonome ! Bonome ! Regarde ! Il y a des courlis ! Il faut tout zoomer ! »

Léo : « Rholala… On en voit des beaux zoisos… La chance ! »

76 3 13 Courlis cendrés 76 3 14 Courlis cendrés

Max : « Cendrés ou courlieu ? »

Le chevalier : « Cendrés. »

Max : « Tu peux redonner leur nom en scientifique s’il te plaît ? »

Léo : « Numenius arquata ! On en a vu tout à l’heure ! »

Max : « Oui, ben j’ai oublié ! Oulala ! »

Le chevalier : « Bon, j’en ai assez de ce chemin. Retournons à notre monture et allons dans la dune grise. »

Léo : « Il y a des zoisos dans la dune grise ? »

Le chevalier : « J’espère, Léo. C’est pour ça que je vous y emmène. »

Max : « Bonome, tu entends ? »

Le chevalier : « 🙂 Oui 🙂 »

Max : « Et c’est pas Léo ! Il y a des grébous ! Viens, on va les chercher ! »

76 3 15 Grèbes castagneux

Léo : « Oh zut ! Ils sont loin ! »

Max : « C’est pas grave ! Bonome, faut les fotoer. »

Le chevalier : « Léo a raison. Ils sont loin. Les fotos ne seront pas belles. »

Max : « TU LES FOTOES ! ON S’EN FICHE QU’ELLES SOIENT BELLES OU PAS ! »

Le chevalier : « D’accord mais ce n’est pas la peine de crier. Pourquoi autant d’insistance ? »

Max : « Ben, comme ça on pourra donner des nouvelles des grébous bretons à nos grébous à nous 🙂 On leur montrera les fotos ! »

Le chevalier : « 🙂 Bon, pochez-vous. Il faut chevaucher jusqu’à la dune. »

Max : « On peut pas traverser le Petit Fleuve d’Ici ? »

Le chevalier : « Si Maxou. Je l’ai fait l’an dernier. Une quarantaine de pas avec de l’eau jusqu’à mi-cuisses… »

Max : « Tu as fait ça ? Et tu étais tout seul ? Tu es fou dans ta tête ! Je veux pas que tu fasses ça ! Ou je te dénonce à Princesse : comportement dangereux mettant en danger la vie d’un grand chevalier ! Elle te mettrait en prison. »

Le chevalier : « Et qui te fournirait le chocolat ? »

Max : « Pfff… Bonome, Léo s’est déjà endormi 🙂 »

Le chevalier : « Cette journée est bien trop chargée… Moi aussi je suis fatigué. Et j’ai les pieds trempés. »

Max : « Forcément. Tu as vu le chemin de tout à l’heure ? C’était une gigantesque flaque d’eau et de boue ! Je t’avais prévenu. »

Le chevalier : « Oui Maxou. Réveille Léo. Nous sommes arrivés. »

Max : « Léo… Léo… … Oh le beau zoiso ! »

Léo : « Mmmmm… Un zoiso ? Iléou ? »

Max : « Voilà ! Léo est réveillé 🙂 »

Léo : « Je dormais même pas ! »

Le chevalier : « Regardez la dune grise… »

76 4 01 Dune grise 76 4 02 Dune grise

Max : « C’est très beau. Mais pourquoi tu dis la dune grise ? »

Le chevalier : « Côté mer, la végétation est peu abondante. Le sable est assez pur et paraît presque blanc. On parle de dune blanche. Ici, nous sommes un peu en retrait. Le vent est moins fort. La végétation s’est un peu développée et, en se décomposant elle a donné un peu d’humus qui s’est mélangé au sable. Il n’est plus blanc mais gris. »

Max : « D’accord. Mais on fera la botanique cet été. Tu nous trouveras bien une dune grise quelque part. Là, il faut vite trouver des zoisos sinon Léo va dodoer. »

Léo : « Je vais pas dodoer. Il y a un merle noir quelque part. Je l’entends. »

Max : « Un merle noir ? Turdus merula, Turdidés ? »

Léo : « Oui, Turdus merula, Turdidés. Je reconnais son chant. Tu l’entends pas ? »

Le chevalier : « Il est là-bas. Je l’ai fotoé. »

76 4 03 Merle noir 76 4 04 Merle noir

Max : « Il est loin et on le voit pas bien mais j’aime bien tes fotos. »

Le chevalier : « Maxou, tu dois être fatigué. »

Max : « Pourquoi tu dis ça ? »

Le chevalier : « Tu m’as dit une parole agréable 🙂 … Et celle-ci ? Elle te plaît aussi ? »

76 4 05 Tarier patre

Max : « C’est un tarier patre ! »

Léo : « Oui, j’en ai vu plusieurs. Ils arrêtent pas de se sauver. Je pensais pas que tu arriverais à en fotoer un. C’est Saxicola torquatus ? »

Le chevalier : « Oui mon Léo. »

Léo : « Et c’est un Muscicapidé. Mais je sais pas l’imiter. »

Max : « OUF ! »

Léo : « Et le zoiso qui chante fort ? On dirait qu’il est partout autour de nous… Tu le connais chevalier ? On pourrait le trouver ? »

Le chevalier : « Je pense reconnaître son chant. Si je pense juste, il sera difficile à voir… »

Léo : « Mais tu vas y arriver 🙂 Pour tes petizours… »

Max : « Allez, cherche bonome, cherche… »

Le chevalier : « Max ! Tu me prends pour un chien ? »

Max : « Ben non ! Tu es pas quadrupède et on te monte pas sur le dos. Et puis tu mangerais pas les friandises de Chien 🙂 »

Le chevalier : « Mouai… Faites silence et mettons nous en quête de ce zoiso… »

Max : « Zutalor ! Il s’est envolé ! »

Léo : « Chuuut ! »

Le chevalier : « … »

76 4 08 Alouette des champs 76 4 09 Alouette des champs

Léo : « Rholala… Il est bôôô… »

Max : « Tu le connais ? Tu nous présentes ? »

Le chevalier : « Il me semble que c’est une alouette des champs, Alauda arvensis, Alaudidés. Max, Léo, je vous présente l’alouette des champs. L’alouette des champs, je te présente les petizours Max et Léo. »

Max : « Bonjour Alouette des champs. Mais ! Il faut pas te sauver ! Pfff… Elle a cru qu’on allait lui chiper son manger… »

Léo : « Elle mange quoi l’alouette ? »

Le chevalier : « Des insectes, des larves, des graines… »

Max : « Comme tous les passereaux… »

Léo : « Il est long son chant. Je crois pas que j’arriverai à le reproduire. »

Max : « Chouette ! Deuxième zoiso que tu imiteras pas ! »

Léo : « J’en connais plein d’autres… Dis chevalier, c’est normal de la voir ici, l’alouette des champs ? Parce que la dune grise, c’est pas vraiment un champ. »

Le chevalier : « C’est vrai 🙂 Elle apprécie les milieux ouverts : champs, prairies, marais, dunes… mais évite les zones boisées. »

Max : « Et c’est normal de la voir faire des vols bizarres ? Regardez… »

Le chevalier : « Dommage que je ne puisse pas filmer… Oui, c’est normal. C’est probablement un mâle. »

Max : « Parce que chez les alouettes des champs, les mâles sont fous dans leur tête ? »

Le chevalier : « Non Maxou. Le mâle chante au-dessus de son territoire dans un rayon d’une cinquantaine de mètres autour du nid. »

Léo : « C’est un nid au sol ? »

Le chevalier : « Oui, un petit trou dans le sol tapissé d’herbes, de poils et de plumes… »

Léo : « Regarde où tu marches alors ! Il faudrait pas abîmer des nids. »

Le chevalier : « As-tu remarqué que je restais sagement sur les chemins ? »

Max : « Des VRAIS chemins ! Pas des flaques ou des mares… »

Léo : « Oui mais pour pas sortir du chemin, il marche quand même dans les flaques. »

Max : « Et ses pieds sont tout ploufés ! Bonome, ça m’étonnerait pas que tu attrapes la maladie. »

Le chevalier : « Non. Je me sécherai les pieds après la toilette dans la rivière. Le froid ne rend pas malade. Les pieds mouillés non plus. »

Léo : « Tu peux reprendre le vol de l’alouette s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Oui. Le mâle défend son territoire en le survolant et en chantant. Mais en ce moment, ce sont peut être des vols nuptiaux. »

Max : « Déjà ? Mais on est en février ! »

Le chevalier : « Et alors ? Les couples se forment tôt. Le mâle vole très haut. Enfin, pour une alouette… Puis il descend en spirales, en alternant vol battu et vol plané, mais toujours en chantant. Puis il se laisse tomber au sol où il continue la parade… »

Léo : « Rholala… J’aimerais bien voir cette parade. »

Max : « Moi aussi ! »

Le chevalier : « Nous avons déjà eu de la chance de voir cette alouette. C’est un oiseau qui a la réputation d’être difficilement visible. On l’entend bien mais on le voit peu. Tiens, nous arrivons déjà sur le sable… »

Léo : « Il y a des Laridés ! On va les voir ? »

Le chevalier : « De loin. Ils se reposent et je ne voudrais pas les déranger. »

76 4 10 Laridés 76 4 11 Laridés

Max : « C’est des Laridés tout mélangés… »

Léo : « Ce sont surtout des goélands marins… »

Max : « Et des argentés… »

Léo : « Avec les jeunes… Oh ! »

Max : « Quoi ? Oh ? »

Léo : « Ben là ! Regarde ! Chevalier, tu as vu ? »

Le chevalier : « Un goéland brun, avec ses pattes jaunes. »

Max : « Larus fuscus, Laridés ? »

Léo : « Ben oui ! Larus fuscus, Laridés 🙂 »

Max : « On a déjà vu 5 espèces de Laridés : La mouette qui rigole, la mouette mélanocéphale, les goélands argentés et marins et maintenant un goéland brun… »

Léo : « La chance ! »

Le chevalier : « Bon, laissons-les se reposer et rentrons. »

Max : « Oui, rentrons. »

Le chevalier : « Max, c’est la première fois que tu acceptes de si bon cœur de rentrer. D’habitude tu ne veux pas. »

Max : « Bonome, ça fait des jours qu’on marche ! On a exploré la falaise, l’autre falaise, une île, un four à chaux, la dune… On s’est promenés de l’Ordovicien au Silurien… On est allés se noyer sur un chemin inondé pour voir des zoisos… Tu as marché au bord d’une falaise… Alors oui ! Je suis d’accord pour rentrer. »

Léo : « Oui, Maxou a raison. On a marché des jours aujourd’hui… On rentre ? »

Le chevalier : « D’accord. Le temps de retraverser la dune et de chevaucher jusqu’à la cabane. »

Léo : « On regarde quand même les zoisos ? »

Max : « Ben oui ! … Bonome ! Regarde ! On voit le vent ! Il est venu nous voir ! On peut s’asseoir pour l’écouter un peu ? »

Le chevalier : « Tu ne veux plus rentrer ? »

Max : « Après ! Le vent est venu nous voir alors on peut l’écouter un peu quand même ! C’est notre ami, le vent. »

76 4 12 Le vent

Alors bonome s’est assis sur le sable. Léo et moi on s’est installés sur ses genoux et on a écouté. On a écouté les belles histoires du vent. Il a d’abord dit qu’il était content de nous accueillir ici. Parce que même si il est présent partout, la Bretagne, c’est un peu son territoire. Il peut souffler très fort depuis la Grande Mer Atlantique. Et puis il aime porter les Laridés et les regarder planer dans ses bourrasques. Après il a dit qu’il nous avait entendus parler des grosses tempêtes du Silurien d’il y a 410 millions d’années… Alors il nous a raconté un peu. Mais on doit pas répéter. On peut juste dire qu’à l’époque il soufflait beaucoup plus fort. Ensuite il nous a souhaité un bon séjour en Bretagne et nous a assuré qu’il nous accompagnerait partout et qu’il veillerait sur nous. On lui a pas dit au revoir parce qu’il restait avec nous. C’est notre ami le vent et on est toujours content d’être avec ses amis.

Le chevalier : « Mes petizours, cette fois nous rentrons. »

Léo : « On peut pocher ? »

Le chevalier : « Oui, installez-vous confortablement. »

Max : « Bonome, ce serait pas encore une alouette des champs ? »

76 4 13 Alouette des champs 76 4 14 Alouette des champs

Le chevalier : « Si 🙂 »

Max : « Et tu as dit qu’elles se montraient pas ! »

Le chevalier : « Elles sont effectivement difficiles à voir. »

Max : « Tu parles couramment l’alouette alors. C’est gentil de leur avoir dit de venir. Tu les remercieras discrètement. »

Léo : « Chevalier, c’est un merle là-bas, sur les arbustes ? »

Le chevalier : « Je vais le zoomer. »

76 4 15 Merle noir 76 4 16 Merle noir

Léo : « J’aime beaucoup les merles. Ils chantent bien et ils sont rigolos : ils ont les ailes légèrement écartées et, souvent, ils redressent la queue ! On les reconnaît bien. »

Max : « Ben oui, ils sont tout noirs avec le bec et le tour de l’œil jaunes. »

Léo : « Je parlais de leur silhouette ! On sait que c’est un merle avant de voir son bec jaune. »

Après le merle noir, on a plus rien vu du tout. On était trop fatigués. Bonome a chevauché doucement pour pas nous secouer. En arrivant, on dormait tous les deux. Il nous a réveillés en nous caressant le front parce qu’on devait faire la page secrète pour Brindille. En attendant sa réponse on a regardé les fotos. Mais nos yeux se fermaient tout seuls. Heureusement elle a répondu rapidement. Elle est gentille Brindille.

Max : « Bonome, on peut aller se coucher. »

Le chevalier : « Bien sûr. Allez-y, installez-vous, je vous rejoints pour le câlin du soir. »

Max : « Pas la peine bonome, on dormira déjà. »

Il est venu quand même, j’en suis sûr. Et il nous a caressé le front et fait notre bizou de bonnuit même si on dormait déjà.

Voilà Princesse, notre première journée en Bretagne. J’espère que tu vas bien. Je t’embrasse Princesse.

Continuer la promenade

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