183 – Le grand d’Orbigny et le tichodrome qui habite une église

Samedi 30 Décembre, An IV

Bonjour Princesse, comme tu le sais je suis très en retard dans mon blog alors avec petit Sam et Léo nous avons décidé de sauter quelques inspections. On a vraiment bien inspecté mais comme il s’est rien passé de spécial on te raconte pas. On passe directement à une belle sortie du mois de décembre de cet an IV lors d’un séjour Charentmaritimien. J’espère que ça va te plaire.

Max : « Bonome, tu nous avais dit que le grand d’Orbigny avait habité quelque part en Charentmaritimie il me semble. »

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

Max : « Tu veux pas nous emmener voir sa maison s’il te plaît ? »

Le chevalier : « C’est une demande personnelle ou tu as consulté Samuel et Léo ? »

Max : « C’est petit Sam qui nous en a parlé. Léo et moi avions oublié. »

Le chevalier : « Léo a dû dire que petit Sam a une mémoire prodigieuse 🙂 »

Max : « Il a raison Léo. Il m’impressionne ce petitours blanc. Il se souvient de tout tout le temps. »

Le chevalier : « C’est vrai. »

Max : « C’est ton petitours préféré ce petit Sam. »

Le chevalier : « Je n’ai pas de préféré Maxou. »

Max : « On sait bien que si bonome 🙂 Mais on te comprend. Nous aussi c’est notre préféré. Il s’en rend même pas compte. »

Le chevalier : « Tous mes petizours c’est mon préféré Maxou 🙂 Quand veux-tu partir ? »

Max : « Le temps que tu sautes dans tes chaussettes bonome 🙂 »

Le chevalier : « Tu préviens les autres ? »

Max : « J’y cours ! SAAAM ! LÉOO ! SACADOS SUR LE DOS ! ON VA VOIR LE GRAND D’ORBIGNY ! »

Pendant la chevauchée…

Max : « Bonome, c’est loin ? »

Le chevalier : « Plus d’une heure de chevauchée. »

Max : « Tout ça ! Oulala ! »

Léo : « Tu pourrais nous parler un peu du grand d’Orbigny pendant ce temps. »

Le chevalier : « Si vous voulez. Alcide Charles Victor Marie Dessalines d’Orbigny… »

Max : « Oulala ! Calme bonome, calme ! On t’a demandé de nous parler du grand d’Orbigny, pas de toute sa famille ! »

Le chevalier : « C’est bien du grand d’Orbigny dont je parle 🙂 »

Max : « Charles, Marie et Victor ? »

Le chevalier : « A l’époque les noms étaient plutôt longs 🙂 »

Samuel : « Alcide Charles Victor Marie… Tout ça c’est son prénom ? »

Le chevalier : « Alcide était son prénom d’usage. »

Léo : « Et Dessalines d’Orbigny c’est son nom ? »

Le chevalier : « Oui, mais on n’utilisait qu’une partie de ce nom. »

Max : « D’accord. Alors parle nous du grand Alcide d’Orbigny ! »

Le chevalier : « Un long exposé interminable et soporifique ? »

Max : « Ben oui ! C’est ta spécialité ! »

Le chevalier : « Alors je commence lors de son adolescence. »

Léo : « Dis nous d’abord quand il est né ! »

Le chevalier : « Oups ! J’ai oublié ! Il est né en 1802, le 6 septembre, à Couëron en Loire-Inférieure. En 1815 ses parents se sont installés dans la petite ville que nous allons découvrir. Je ne sais pas à quel moment il s’est pris de passion pour les foraminifères mais il les a beaucoup étudiés lors de son adolescence. C’est même lui qui a nommé le groupe. »

Max : « C’est quoi les forts en mini fer ? »

Le chevalier : « Les foraminifères ! A l’époque on pensait que c’était des Mollusques Céphalopodes. »

Max : « Comme les Mammonites ? »

Le chevalier : « Oui Max. »

Léo : « Tu as dit : ‘on pensait’. C’était pas vrai ? »

Le chevalier : « Plus tard, en 1835, Felix Dujardin en établit la nature unicellulaire. »

Max : « Ça peut pas être des Mollusques Céphalopodes alors puisque ce sont des organismes pluricellulaires les Céphalopodes. »

Samuel : « Chevalier, c’est quoi un foraminifère ? »

Le chevalier : « C’est un groupe d’êtres vivants unicellulaires qui fabriquent un squelette minéral perforé. Le trou est appelé foramen, ce qui signifie trou. -fère vient de ferre, porter en latin. Ils sont, comme les ammonites, constitués de plusieurs loges. Je pense que des images vous aideraient à mieux visualiser. »

Max : « Bah oui ! »

photographie de foraminifères microscopiques (source : ifremer)
Dessins de différents foraminifères (source : Paleopolis)

Le chevalier : « Les foraminifères ont des pseudopodes. Ce sont des prolongements cytoplasmiques qui servent à la préhension, l’alimentation et la locomotion. Grâce à ces prolongements du cytoplasme, ils peuvent attraper des proies ou de la matière organique dont ils se nourrissent, ou bien ils s’en servent pour se déplacer. »

Léo : « Et le grand d’Orbigny les a étudiés pendant son adolescence ? »

Le chevalier : « Oui Léo. Et pendant toute sa vie. »

Samuel : « C’est important les foraminifères ? »

Le chevalier : « Leur accumulation donne naissance à des roches ou en sont un constituant important. Il y en a dans certaines couches de l’Île Où On Va à Pieds. Souvenez vous des alvéolines. »

Samuel : « Là où vous m’avez offert mon sacado ! Je me souviens ! Tu nous les a montrées quand on était avec cousin Boris ! »

Max : « Comment tu te souviens de ça toi ? »

Samuel : « Je me souviens bien quand vous m’avez offert mon sacado. Chaque fois qu’on va sur l’Île j’y repense. Alors quand bonome a montré les alvéolines je me suis dit que c’était vraiment un bel endroit puisque j’y avais reçu un beau cadeau et que j’y découvrais des fossiles que c’est pas tout le monde qui les connaît ! Alors forcément, je m’en souviens ! »

Max : « Il est trop fort ce petitours blanc ! »

Léo : « Petit Sam tu m’impressionnes ! Quelle mémoire prodigieuse ! »

Samuel : « C’est pas un prodige 🙂 Je m’en souviens, c’est tout 🙂 »

Max (à Samuel) : « Observe discrètement la façon dont bonome te regarde 🙂 Tu vois la fierté dans ses yeux ? »

Samuel : « Arrêtez, vous me gênez ! »

Max : « Bonome, reviens aux foraminifères du grand d’Orbigny s’il te plaît. »

Le chevalier : « Au cours de sa vie il en a identifié plus de 1500 espèces ! »

Léo : « Tout ça ! »

Le chevalier : « Oui Léo, tout ça 🙂 Sachez que les foraminifères sont d’excellents fossiles stratigraphiques. »

Samuel : « C’est quoi un fossile stratigraphique ? »

Le chevalier : « Il existe de très nombreuses espèces de foraminifères depuis le Cambrien supérieur et les espèces ont évolué très vite. Beaucoup d’espèces ont vécu chacune une courte période. Ce qui fait que lorsqu’on a réussi à dater une espèce elle peut ensuite servir à dater les roches dans lesquelles on les retrouve. »

Samuel : « Alors un fossile stratigraphique permet de dater une roche. Merci chevalier. »

Max : « Bien. Le grand d’Orbigny a étudié les foraminifères. Quoi d’autres ? »

Le chevalier : « Il a débuté ses études à La Rochelle puis les a continuées à Paris où il a rencontré Cuvier, Geoffroy Saint-Hilaire, Brongniart, Blainville… »

Max : « Ce sont pas les grands scientifiques représentés sur la façade du Muséum d’Histoire Naturelle de la Ville Capitale ? »

Le chevalier : « Si Max. »

Max : « Je mettrai des fotos dans mon blog. »

Le grand Cuvier

Le grand Saint-Hilaire

Le chevalier : « Ensuite il se voit confier une mission d’exploration de l’Amérique du sud. En 1825 il me semble. »

Léo : « Il a que 23 ans ! Rholala ! »

Le chevalier : « Il part le 30 juin 1826 sur la corvette La Meuse. Il explorera le Venezuela, la Colombie, l’Équateur, l’Uruguay, l’Argentine, le Pérou et le Chili. Son voyage a duré 7 ans et sept mois pendant lesquels il a observé, décrit et collecté des Vertébrés, des Invertébrés, des plantes… Il s’est également adonné à l’anthropologie et l’ethnologie. Il envoyait ses échantillons au fur et à mesure de ses descriptions au Muséum d’Histoire Naturelle de la Ville Capitale. Il revint en France à bord du Philanthrope en janvier 1834. »

Léo : « Ça a dû être un beau voyage. »

Samuel : « Mais c’était dangereux à l’époque ! Oulala ! »

Max : « Bonome, on fera un grand voyage naturaliste comme celui-là nous aussi ? »

Le chevalier : « J’en doute Maxou. »

Max : « Ben oui. Tu es pas un aventurier comme ça toi. Et puis nous non plus. On se contente de la beauté qu’il y a autour de nous. »

Samuel : « Qu’est qu’il a fait en France le grand d’Orbigny ? »

Le chevalier : « Il a écrit des tas de livres. Ses mémoires de voyage d’abord, qu’il a commencées dès son retour. Il lui a fallu 13 ans pour en rédiger les 9 tomes. 4700 pages en 11 volumes. 555 illustrations plus des cartes. C’était, et c’est peut-être encore, la plus grande monographie consacrée à une région du monde. Forcément, puisqu’il avait collecté environ 9000 espèces. »

Max : « Tu as ce livre dans ta bibliothèque Bonome ? »

Le chevalier : « Malheureusement non. »

Léo : « Il a écrit d’autres ouvrages ? »

Le chevalier : « Oui Léo. La paléontologie Française. 4000 pages, 1440 lithographies, 7800 espèces décrites. Mais il ne l’a jamais fini. »

Samuel : « Rhooo ! »

Le chevalier : « Il a encore rédigé une Paléontologie universelle des animaux mollusques et rayonnés fossiles. En fait, il me semble qu’il n’en a rédigé que le prodrome, Prodrome de la paléontologie stratigraphique. Ses 3 volumes recensent 40 000 espèces d’Invertébrés fossiles. »

Léo : « On connaîtra jamais tout ça nous. »

Max : « On connaît déjà des tas de choses fort savantes nous ! Je te rappelle que nous sommes que des petizours et non des grands naturalistes. »

Le chevalier : « Rien n’empêche un petitours d’être un grand naturaliste ! J’en connais d’ailleurs trois. »

Max : « C’est gentil bonome mais c’est pas vrai 🙂 »

Léo : « C’est un pieux mensonge. »

Samuel : « Qui nous fait très plaisir 🙂 »

Le chevalier : « 🙂 Je termine la bibliographie de ce cher Alcide d’Orbigny avec le Cours élémentaire de paléontologie et de géologie épais de plus de 1100 pages. »

Max : « Je serais curieux de le lire. »

Léo : « Moi aussi ! »

Samuel : « Mais les stratotypes ? Quand s’est-il occupé des stratotypes ? »

Le chevalier : « Pendant qu’il rédigeait ses ouvrages, entre 1840 et 1852. »

Max : « Je rappelle quand même ce qu’est un stratotype. C’est un affleurement qui sert de référence pour définir un étage géologique, c’est-à-dire un étage de l’échelle stratigraphique. »

Samuel : « Comme le stratotype du bajocien que le grand d’Orbigny a défini en Normandie ! »

Léo : « Dire qu’on s’est assis dessus 🙂 »

Max : « Je mettrai des fotos dans l’article ! »

Le stratotype du Bajocien

Le stratotype du bajocien

voir l’article : 144-2 – Jusqu’au stratotype

Léo : « Bonome, il en a défini combien des stratotypes le grand d’Orbigny ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas. Mais neuf des étages qu’il a proposés sont encore actuellement reconnus. Cinq des onze étages du Jurassique et quatre sur les douze du Crétacé. »

Max : « Tu voudras bien faire un tableau bonome ? Pour mieux voir. »

Le chevalier : « Si tu veux Maxou. »

Extrait de l’échelle stratigraphique internationale. Les astérisques (*) indiquent les étages que les petizours ont déjà étudiés. L’âge donné pour chaque étage correspond à l’âge de sa base.

Max : « Merci bonome. »

Léo : « Tu as tout dit sur le grand d’Orbigny ? »

Le chevalier : « Non, mais nous arrivons. »

Léo : « Alors tu reprendras plus tard. »

La Petite Ville du Grand d’Orbigny…

Max : « On cherche la maison maintenant. Mais ! C’est quoi ça ? »

L’église

Léo : « Ben, soit c’est la Maison de la Baie, soit c’est une église. »

Max : « C’est une drôle d’église ça. Bonome, on peut aller la voir ? »

Samuel : « Tu veux faire l’églisologie ? »

Max : « Tu veux pas ? »

Samuel : « Ben si ! J’aime bien moi. Et puis ça nous change un peu. »

Max : « Léo, tu es d’accord ? »

Léo : « Oui, elle m’intrigue cette église. »

Max : « Tu as entendu bonome ? Tes petizours te demandent humblement d’aller observer cette drôle d’église. »

Le chevalier : « J’y vais de ce pas. »

Max : « Tu peux en faire le tour s’il te plaît. C’est étrange… »

L’église

Max : « Mmmmm… »

L’église

Max : « Oui oui… »

L’église

Max : « Bien… »

La façade de l’église

Max : « D’accord… Je vois. Bonome, ça va pas du tout cette église ! »

Samuel : « Pourquoi cousin Max ? »

Max : « Ben… C’est n’importe quoi le style ! Regarde le portail ! »

Le portail roman

Max : « Ça c’est l’art roman. Ça saute aux yeux. Il y a pas de programme iconographique. Rien du tout. Sauf des statues colonnes sur les côtés mais elles sont plus là. Dans les voussures il y a des motifs végétos stylisés. Et puis là haut ! Regardez moi ça ! »

Max : « Des motifs végétos, zanimos imaginaires, des impudicas, des obsenitas… Ça c’est du pur roman ! Maintenant observons les fenêtres… »

Une fenêtre

Max : « Des grandes fenêtres avec des arcs-brisés en haut et des tétralobes ! C’est du gothique ! Du gothique rayonnant en plus ! Et puis elle est fortifiée cette église ! Ça se voit bien ! Il y a des créneaux, un chemin de ronde et même des mâchicoulis ! Montre les mâchicoulis bonome ! »

Des mâchicoulis

Max : « Merci 🙂 Quand on fait une église fortifiée, on fait pas des grandes fenêtres comme ça ! Du roman, du fortifié, du gothique rayonnant… Ça va pas du tout et c’est n’importe quoi cette église ! »

Léo : « Ça peut s’expliquer. »

Max : « Tu peux expliquer ça toi ? »

Léo : « Ben oui. Imaginons une église romane. On la connaît un peu puisqu’il en reste sa façade. Au moins une partie. »

Max : « D’accord. »

Léo : « Je te rappelle qu’on est en Aquitaine ici. »

Max : « J’aurais dit le Gondwana moi. »

Léo : « Oui, les géologues sont au Gondwana mais pour le moment on est historiens ! »

Samuel : « Alors on est en Aquitaine. »

Léo : « Et l’histoire de l’Aquitaine est étroitement liée à Aliénor. »

Samuel : « La bi-reine ! On l’a vue au Château des Angles ! »

Max : « Je mets un foto ! Et même le lien vers l’article ! »

Aliénor, la bi-reine (article sur le Château des Angles)

Léo : « Bon, vous vous souvenez que lorsque Aliénor a quitté Louis VII pour Henri qui planta des genêts elle emporta l’Aquitaine avec elle. »

Max : « Et après ça a été la guerre entre les anglois protestants et les françois catholiques… Il y a toujours la guerre avec les zoms ! »

Samuel : « Jusqu’à la bataille de Castillon le 17 juillet 1453. »

Max : « Je vois où tu veux en venir Léo. Comme il y avait la guerre ici, les habitants ont fortifié leur église romane. D’accord. Mais les fenêtres gothiques ? »

Léo : « C’est un peu bizarre ça. Mais j’ai une hypothèse. »

Samuel : « Cousin Léo tu as toujours des hypothèse 🙂 »

Léo : « 🙂 Mais celle-ci est pas terrible. Le gothique c’est le grand Suger qui l’a inventé à Saint-Denis. »

Max : « Bonome tu nous a jamais emmenés à Saint-Denis ! »

Le chevalier : « Je tacherai de réparer ça. J’écoute Léo moi. »

Léo : « Le grand Suger a été régent du Royaume sous Louis VII et il a désapprouvé la répudiation d’Aliénor. Le gothique rayonnant vient après le gothique primitif du grand Suger. Donc après le passage de l’Aquitaine sous le joug anglois. »

Max : « Selon toi, après le début de la guerre et la fortification de l’église, de grandes fenêtres gothiques auraient été ouvertes ? »

Léo : « Ben, c’est une hypothèse mais elle est pas terrible puisque la guerre a duré jusqu’en 1453… »

Max : « Tu vois, ça va pas du tout cette église et c’est n’importe quoi ! Bonome, qu’en penses-tu ? »

Le chevalier : « Rien. Je vous écoute avec fierté 🙂 »

Léo : « C’est toi qui nous as tout appris ! »

Le chevalier : « Erreur Léo ! Je transmets ! J’enseigne. C’est vous qui étudiez et qui acquérez les connaissances. »

Samuel : « J’ai vu un zoiso ! »

Max : « Un zoiso gothique ou un zoiso roman ? »

Samuel : « Tu est trop bête cousin Max ! »

Rougequeue noir mâle adulte (Phoenicurus ochruros, Muscicapidés)

Léo : « C’est un rougequeue noir mâle adulte ! »

Max : « On refait un tour de l’église ? »

Le chevalier : « Si vous voulez. »

Max : « Tu connais pas l’histoire de l’église bonome ? »

Le chevalier : « Pas tout. Il me semble que la fortification de l’église a eu lieu au 14ème siècle. »

Max : « Alors Léo avait un peu raison. C’était bien à cause des guerres de religion. »

Léo : « Mais c’est quand même bizarre ces grandes fenêtres… »

Le chevalier : « Elles ne sont pas d’origine. »

Max : « Les fenêtres gothiques sont pas gothiques ? »

Le chevalier : « Elles ont été percées lors de la rénovation de l’église après 1880. »

Max : « En 1880 ils ont fait du gothique ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « Quand je dis que c’est n’importe quoi cette église ! »

Léo : « Elle est très belle. C’est dommage qu’on puisse pas y entrer… »

Samuel : « Zoiso ! Oulala ! Zoiso ! Là ! Là ! Bonome regarde le zoiso ! »

Un tichodrome échelette (Tichodroma ruparia, Tichodromidés)

Un tichodrome échelette (Tichodroma ruparia, Tichodromidés)

Max : « C’est qui lui ? »

Léo : « Un tichodrome échelette. »

Max : « Un tricot drôle ? »

Léo : « Un tichodrome échelette ! Tichodroma ruparia, Tichodromidés. Je pensais pas en voir un jour ! Et il est juste là ! Rhooo la chance ! »

Un tichodrome échelette (Tichodroma ruparia, Tichodromidés)

Max : « Tu connais le tricot drôle toi ? »

Samuel : « Moi aussi 🙂 Même que je pense que c’est une femelle. »

Max : « Comment vous le connaissez ? »

Léo : « On étudie nous ! »

Max : « Moi aussi ! C’est pas parce que je connais pas ce zoiso que j’étudie pas ! »

Samuel : « On le sait bien cousin Max 🙂 »

Max : « Bonome, tu connais le tichodrome toi ? »

Le chevalier : « Comme tes cousins. »

Max : « D’accord. Je suis le seul béotien… Alors expliquez moi le tichodrome. »

Léo : « On l’observe encore un peu avant… »

Un tichodrome échelette (Tichodroma ruparia, Tichodromidés)

Un tichodrome échelette (Tichodroma ruparia, Tichodromidés)
Un tichodrome échelette (Tichodroma ruparia, Tichodromidés)

Samuel : « C’est vraiment un drôle de zoiso ce tichodrome. »

Max : « Petit Sam, pourrais-tu en faire la description ? Au passage tu me diras comment tu sais que c’est une femelle. »

Un tichodrome échelette (Tichodroma ruparia, Tichodromidés)

Un tichodrome échelette (Tichodroma ruparia, Tichodromidés)

Samuel : « Le tichodrome est un petit zoiso de la taille d’une sittelle. Vu comme ça il a l’air tout gris. Mais c’est pas vrai. On le voit bien sur les fotos. Ses ailes arrondies sont noires avec des taches rouge carmin vers l’avant et des gros points blancs vers l’arrière. La queue est noire elle aussi. »

Un ttichodrome échelette (Tichodroma ruparia, Tichodromidés)

Samuel : « On voit bien le long bec légèrement courbé vers le bas. Et puis la gorge est blanche. Or, il me semble bien que chez le mâle elle est noire. Surtout en plumage nuptial. Je pense donc que c’est une femelle. Ah oui ! Il faut parler de ses petites pattes ! Il a de bonnes griffes qui lui permettent de s’accrocher partout. »

Max : « Merci petit Sam. Léo, veux-tu bien évoquer son habitat et sa répartition géographique ? »

Léo : « Oui Maxou. »

Un tichodrome échelette (Tichodroma ruparia, Tichodromidés)

Un tichodrome échelette (Tichodroma ruparia, Tichodromidés)

Léo : « C’est ça la surprise ! Je rappelle qu’on est Charentmaritimie ici, pas loin de la mer et à très faible altitude, moins de 20 mètres il me semble. »

Max : « C’est important l’altitude ? »

Léo : « Ben oui ! C’est un zoiso montagnard le tichodrome échelette ! »

Max : « Montagnard ? Il vient de la montagne ? Mais il y a pas de montagne ici ! Elles sont loin les montagnes ! Il s’est perdu ! Pfff ! Bonome, prépare la monture on le ramène à la montagne ! Allez ! »

Max : « Non Maxou, elle est venue toute seule. Elle retournera à la montagne quand elle le voudra. »

Samuel : « Elle est peut-être venue voir la maison du grand d’Orbigny elle aussi 🙂 »

Max : « D’accord. Je vois. Alors on voit un zoiso montagnard à la mer et on laisse faire ! Bien. M’en fiche ! Si Princesse nous gronde je lui dirai que je vous avais prévenus ! »

Le chevalier : « Oui Max. »

Léo : « Bon, le tichodrome vit à la montagne dans toute la zone paléarctique. En France on le trouve dans les Alpes, les Pyrénées, le Massif-Central, entre 400 et 4000 mètres d’altitude. Parfois, l’hiver ils descendent un peu dans les vallées où on les observe sur les façades de bâtiments tels que les églises, les châteaux… »

Max : « Comme ici ! Elle est sur une église-château ! Mais pourquoi ? »

Samuel : « Les tichodromes sont rupicoles ! Ils vivent sur les falaises ! »

Max : « D’aaacoooord ! Une façade de pierre c’est un peu comme une falaise ! Évidemment ! »

Un tichodrome échelette (Tichodroma ruparia, Tichodromidés)

Un tichodrome échelette (Tichodroma ruparia, Tichodromidés)
Un tichodrome échelette (Tichodroma ruparia, Tichodromidés)

Samuel : « Le long bec pointu et courbé permet au tichodrome d’attraper ses proies dans les anfractuosités de la roche. Il se nourrit surtout d’Arthropodes mais il dédaigne pas un Mollusque ou un ver de temps à autres. C’est bon aussi 🙂 »

Un tichodrome échelette (Tichodroma ruparia, Tichodromidés)

Un tichodrome échelette (Tichodroma ruparia, Tichodromidés)

Léo : « Comme vous le voyez, le tichodrome a un comportement étrange. Il avance et agite ses ailes régulièrement. Je sais pas à quoi ça sert mais comme ça on voit bien ses ailes. Parce qu’il vole pas beaucoup le tichodrome. »

Un tichodrome échelette (Tichodroma ruparia, Tichodromidés)

Samuel : « Il me fait un peu penser au grimpereau qui grimpe le long des troncs. Il vole que pour changer d’arbre donc jamais sur de longues distances. »

Léo : « Que dire d’autres… Ah oui ! C’est le mâle qui choisit le site de nidification. Il indique le site à la femelle et c’est elle qui construit le nid toute seule. La ponte a lieu en mai ou juin et la couvaison des trois ou quatre œufs dure une vingtaine de jours. Les deux parents participent au nourrissage des jeunes pendant trois à quatre semaines. »

Samuel : « Je précise que ce zoiso, quoique peu fréquent en France puisqu’il est présent qu’en montagne, est pas menacé. »

Un tichodrome échelette (Tichodroma ruparia, Tichodromidés)

Un tichodrome échelette (Tichodroma ruparia, Tichodromidés)

Léo : « Je crois qu’on a tout dit sur le tichodrome. Maxou as-tu des questions ? »

Max : « Bah oui ! Ça veut dire quoi tichodrome ? Ça sent le grékancien ça ! Et ‘échelette’, ça vient d’où ? »

Léo : « Bonome, nous t’écoutons ! »

Le chevalier : « C’est effectivement du ‘grékancien’ 🙂 Désolé Maxou. »

Max : « Vas-y, fais toi plaisir bonome 🙂 Fais le grékancien que personne connaît à par toi ! »

Samuel : « Moi j’aime beaucoup l’étymologie. Après on connaît des tas de mots et on comprend mieux ! »

Le chevalier : « Tout à fait d’accord mon petitours 🙂 Tichodrome vient de teichos et dromas, muraille et qui court vite. Ce qui colle parfaitement avec ce petit oiseau qui court rapidement sur les murailles 🙂 »

Léo : « Dromas aurait pas donné dromadaire ? »

Le chevalier : « Si mon Léo 🙂 »

Max : « Oula ! On va pas s’embarquer là dedans ! Je vous rappelle qu’on parle de zoisologie là ! »

Léo : « Ça serait bien comme monture un dromadaire 🙂 »

Max : « Pfff ! Bon, on sait tichodrome. Et échelette ? »

Le chevalier : « C’est un nom donné aux passereaux grimpeurs. Mais je ne sais pas bien d’où il vient. »

Max : « Ben parce qu’ils grimpent comme sur une échelle tête de piaf ! »

Le chevalier : « C’est à moi que tu dis tête de piaf ? »

Max : « Ouiii 🙂 »

Le chevalier : « D’accord. Je vois. Bien. Un surnom de plus. »

Max : « Oui mon grand dadais 🙂 »

Le chevalier (à Samuel et Léo) : « Et vous vous ne dites rien ? »

Samuel : « Non 🙂 »

Léo : « Non plus 🙂 »

Le chevalier : « Alors on rentre les machins 🙂 »

Un tichodrome échelette (Tichodroma ruparia, Tichodromidés)

Un tichodrome échelette (Tichodroma ruparia, Tichodromidés)

Léo : « Attends bonome ! Il faut dire au revoir au rougequeue noir sinon il va être jaloux ! »

Rougequeue noir mâle adulte (Phoenicurus ochruros, Muscicapidés)

Rougequeue noir mâle adulte (Phoenicurus ochruros, Muscicapidés)

Samuel : « Au revoir les zoisos ! »

Ensuite, on a tout chevauché. Bonome a fait des détours exprès pour prolonger l’inspection. Il a eu bien raison puisqu’on a vu des perdrix rouges ! 

Perdrix rouges (Alectoris rufa, Phasianidés)

Perdrix rouges (Alectoris rufa, Phasianidés)

Et plus loin il y a eu des faisans de Colchide.

Faisans de Colchide (Phasianus colchicus, Phasianidés)

Faisans de Colchide (Phasianus colchicus, Phasianidés)

Mais on pense qu’ils venaient d’élevages pour la chasse. C’est pas bien de faire ça ! Princesse, il faut que tu fasses un loi qui interdise la chasse. C’est pas bien la chasse. Il faut laisser faire des professionnels quand il y a régulation à faire. S’il te plaît Princesse.

Léo : « Zutalor ! »

Max : « Késkia ? »

Léo : « Avec l’église fortifiée et le tichodrome on a complètement oublié la maison du grand d’Orbigny ! »

Max : « Ah oui ! »

Le chevalier : « Je pense qu’il ne nous en voudra pas 🙂 Allez, pochez vous et dormez un peu. La chevauchée va être longue et vous devez être fatigués. »

Max : « Merci bonome. A tout à l’heure. »

Voilà Princesse. C’est comme ça qu’on a découvert un tichodrome qui habite l’église dans la Petite Ville du grand d’Orbigny.

Continuer la promenade

181- Le Royaume des Chevaliers et la Charmante Petite Ville

Vendredi 3 Novembre, An IV

Max : « Bonjour mon bonome. »

Le chevalier : « Bonjour… »

Max : « Dis, tu as pas l’air en grande forme pendant ce séjour. »

Le chevalier : « Fatigué… »

Max : « Je comprends. Ça peut arriver. »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « Tu connais les phrases verbales bonome ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « Ah… Je vois. Pas très bavard le bonome 🙂 »

Léo : « Bonjour ! »

Samuel : « Bonjour aussi ! »

Elvire : « Bonjour chevalier. »

Max : « Lui parlez pas ! Il est ronchon ce matin. »

Le chevalier : « Je suis pas ronchon. »

Max (au reste de la tribu) : « C’est sa première phrase verbale 🙂 »

Léo : « D’accord. On le laisse se caféiner alors. »

Max (au reste de la tribu) : « C’est mieux. Je m’en occupe 🙂  Mon bonome, je propose qu’on fasse simple aujourd’hui. On va voir la mer en face de l’Île Où On Va à Pieds et ensuite on file au Royaume des Chevaliers. C’est pas loin. Le chemin est facile. Tu vas pas y user tes longues pattes sur des cailloux tout cassés. Ça te va comme programme ? »

Le chevalier : « Très bien. »

Max : « Dis bonome, pendant les inspections tu nous apprends des tas de choses. Mais pour cela il faut que tu parles. Tu vas aligner plus de trois mots de suite ou on fait une inspection en silence ? »

Le chevalier : « On verra. »

Max : « D’accord. Bien. Je te laisse en tête à tête avec ton café. Vous avez des tas de choses à vous dire 🙂 A tout à l’heure. »

Plus tard, au bord de la mer…

Max : « Alors bonome, tu es un peu plus causant ? Les 18 cafés de la taverne t’ont-ils ouvert au monde ? »

Léo (à Max) : « Tu vas le mettre de mauvaise humeur ! »

Le chevalier : « Je ne suis pas de mauvaise humeur ! Il arrive parfois que je n’ai pas envie de parler ! Vous pouvez comprendre quand même ! »

Elvire : « Pas envie de parler ? Je crois que Max peut pas comprendre ça 🙂 »

Samuel : « Et vlan cousin Max ! Bravo Elvire la marmotte ! »

Max : « Pfff ! Alors hier vous me dites de suivre en silence et maintenant je parle trop. Bien. Je dis plus rien. Je me tais. »

Elvire : « Vous avez vu le zoiso ? »

Goéland brun (Larus fuscus, Laridés)
Goéland brun (Larus fuscus, Laridés)

Goéland brun (Larus fuscus, Laridés)
Goéland brun (Larus fuscus, Laridés)

Goéland brun (Larus fuscus, Laridés)
Goéland brun (Larus fuscus, Laridés)

Goéland brun (Larus fuscus, Laridés)
Goéland brun (Larus fuscus, Laridés)

Samuel : « Ça c’est un goéland. C’est cousin Léo le spécialiste des Laridés. Cousin Léo nous t’écoutons. »

Léo : « Observons le d’abord. »

Léo : « Elvire, as-tu déjà vu ce genre de zoisos ? »

Elvire : « Jamais. »

Léo : « Je m’en doutais. Il y en a pas dans les montagnes. Lui, c’est un goéland, genre Larus, famille des Laridés. Les Laridés s’observent surtout pas loin de l’eau : à la mer, dans les grands étangs… »

Samuel : « Les plus connus sont les mouettes. »

Max : « Les zoms qui connaissent rien du tout aux zoisos disent toujours que c’est une mouette. Pour les zoms, tous les Laridés c’est une mouette. »

Léo : « Mais là c’est un goéland. Je saurais pas expliquer comment distinguer un goéland d’une mouette… Comme dit bonome, je fais une reconnaissance à la gueule. »

Samuel : « C’est pas très poli mais c’est comme ça que disent les scientifiques. C’est quand on reconnaît un zanimo parce qu’on l’a appris. »

Léo : « Merci petit Sam. Les goélands on en connaît cinq espèces. »

Elvire : « Cinq espèces ! »

Léo : « Il y en a bien plus que ça ! Mais nous on en a vu que cinq. Pour faire simple ils se distinguent par la couleur du dos et des pattes. Il y a gris clair et gris foncé pour le dos et jaune et rose pour les pattes. Après c’est des combinaisons. Là, le dos est un peu sombre mais pas beaucoup. Les pattes sont jaunes. Et il y a des stries grises sur la tête. Je pense que c’est un goéland brun. »

Samuel : « Larus fuscus, Laridés. »

Léo : « Il a trouvé un reste de crabe pour son repas. »

Max : « Les Laridés sont crabivores. »

Léo : « Ils sont surtout kleptoparasites. Ils volent les repas que les autres ont trouvés. Pour ça ils hésitent pas à faire la bagarre et se poursuivre en volant. »

Max : « Un jour on a vu un héron cendré qui avait attrapé un gros poisson. Un goéland l’a harcelé pour lui chiper ! Bonome a tout fotoé et on a fait un rapport à Princesse pour tentative de vol de poisson ! »

Léo : « Vous pouvez revoir l’article ici : l’article. »

Elvire : « Vous en avez vu des choses vous ! »

Max : « On est des petizours naturalistes ! »

Samuel : « C’est grâce au chevalier ! »

Elvire : « Et eux ? Vous les connaissez ? »

Bécasseaux variables (Calidris alpina, Scolopacidés)
Bécasseaux variables (Calidris alpina, Scolopacidés)

Léo : « Des bécasseaux variables ! Il y en a plein sur l’estran ! Regarde bien. »

Elvire : « Ah oui 🙂 Si on fait pas attention on les voit pas. »

Samuel : « Les naturalistes doivent toujours bien observer. »

Max : « Même qu’il faut regarder les zoisos un par un parce que parfois il y a un seul zoiso de son espèce parmi tous les autres. Un jour on a vu un bécasseau violet parmi des centaines de bécasseaux variables et de bécasseaux maubèches. »

Léo : « J’avais jamais fait attention que les roches étaient penchées ici ! »

Des roches penchées
Des roches penchées

Max : « Ben Léo ! C’est le début de l’estran de Là Où Les Cailloux Sont Tout Cassés ! Il y a l’anticlinal machin ! »

Léo : « Ah bah oui ! Je suis bête moi ! »

Max : « Mais non ! Tu es étourdi Léo ! Tu fais pas toujours attention. »

Elvire : « Et ce zoiso ? »

Aigrette garzette (Egretta garzetta, Ardéidés)
Aigrette garzette (Egretta garzetta, Ardéidés)

Samuel : « C’est une aigrette garzette, Egretta garzetta, famille des Ardéidés. »

Léo : « Il y en a beaucoup ici. »

Max : « Regarde celle-là Elvire, tu vas voir comment elle se nourrit. »

Aigrette garzette (Egretta garzetta, Ardéidés)
Aigrette garzette (Egretta garzetta, Ardéidés)

Aigrette garzette (Egretta garzetta, Ardéidés)
Aigrette garzette (Egretta garzetta, Ardéidés)

Elvire : « Elle s’agite dans tous les sens ! »

Max : « Elle cherche son manger dans l’eau. La marée qui monte apporte des tas de petits zanimos. »

Léo : « Quand l’eau est calme, elle se tient sur une patte et agite l’autre dans l’eau pour déranger les zanimos. Ils se déplacent, ce qui lui permet de les repérer et vlan ! Elle plonge son bec dans l’eau et, avec de la chance, elle le ressort avec une proie. »

Max : « Parfois elle déploie un peu ses ailes pour faire de l’ombre. Je sais plus pourquoi. »

Samuel : « Lui c’est un grand gravelot, Charadrius hiaticulata, Charadriidés. »

Grand gravelot (Charadrius hiaticulata, Charadriidés)
Grand gravelot (Charadrius hiaticulata, Charadriidés)

Léo : « Et là des zoisos font sa toilette 🙂 »

Des zoisos font sa toilette

Max : « Les zanimos ça fait beaucoup sa toilette 🙂 »

Elvire : « Il y a un grand gravelot et un bécasseau variable. Mais celui du milieu je le connais pas. »

Léo : « C’est le tournepierre à collier. Il y en a un là. »

Tournepierre à collier (Arenaria interpres, Scolopacidés)

Elvire : « Lui aussi mange un crabe ! »

Max : « Les cadavres de crabes restent pas longtemps ici 🙂 »

Léo : « Et les crabes vivants ont intérêt à bien se cacher. »

Max : « Bon, il y a pas des zoisos et la marée monte. Il est temps d’aller au Royaume des Chevaliers. »

Elvire : « Pas de zoisos ? Tu rigoles Max ! »

Max : « C’est parce que tu as pas l’habitude Elvire. Parfois il y en a beaucoup plus ici, en nombre et en espèces. »

Léo : « Là… C’est pas terrible. »

Elvire : « Mais regardez ! Il y a une aigrette gazette ! »

Max : « Aigrette garzette Elvire, pas gazette 🙂 »

Aigrette garzette (Egretta garzetta, Ardéidés)
Aigrette garzette (Egretta garzetta, Ardéidés)

Aigrette garzette (Egretta garzetta, Ardéidés)
Aigrette garzette (Egretta garzetta, Ardéidés)

Samuel : « J’aime bien ses chaussettes jaunes 🙂 »

Elvire : « Je les avais pas vues ! C’est rigolo ! Toutes les aigrettes garzettes ont des chaussettes jaunes ? »

Max : « Oui Elvire. C’est un critère d’identification. Pour la distinguer de la grande aigrette nuptiale quand elle a le bec noir. »

Léo : « La grande aigrette est plus grande. »

Max : « Mais on peut se faire induire en erreur ! La taille c’est pas toujours facile à évaluer ! »

Samuel : « C’est dommage… »

Léo : « Qu’est ce qui est dommage petit Sam ? »

Samuel : « Elvire la marmotte habite à la montagne. Elle reverra jamais ces zoisos. »

Léo : « C’est vrai… »

Elvire : « C’est pas grave ! Je suis content de les découvrir moi ! Ça me change de la botanique. »

Max : « Ça te plaît ? »

Elvire : « Oui, beaucoup. C’est vraiment les vacances pour moi. »

Max : « Alors on s’installe. Dis le grand dadais, tu veux bien t’asseoir sur les rochers et accueillir ta tribu sur tes genoux ? »

Le chevalier : « C’est demandé si gentiment… Installez-vous. Je suppose que les gratouillis ne sont pas en option. »

Max : « Tu supposes bien pour un grand dadais 🙂 »

Léo : « Vous avez vu les aigrettes avec les goélands ? »

Max : « Oui. »

Des aigrettes garzettes et un goéland brun

Léo : « C’est étrange. Je connais bien ces zoisos normalement mais je pensais quand même que les aigrettes sembleraient bien plus grandes. »

Samuel : « Le goéland brun mesure de 52 à 67 cm de la pointe du bec au bout de la queue. Et il pèse de 650 à 1000g. L’aigrette garzette mesure de 55 à 65 cm mais elle pèse de 400 à 600g. Elle est plus fine, plus élancée. Du coup, elle paraît plus grande. »

Max : « C’est un effet d’optique. Bon, on va au Royaume des Chevaliers ? »

Le chevalier : « On y va ! »

Au Royaume des chevaliers…

Max : « Tiens, c’est madame crécerelle qui nous accueille ! »

Faucon crécerelle (Falco tinnunculus, Falconidés)

Léo : « Elvire, observe bien les crécerelles. Il y en a chez toi. On en a vu ! »

Samuel : « On a vu un gypaète aussi. »

Léo : « Rholala oui ! »

Elvire : « Les marmottes ont peur des rapaces. »

Max : « Ben c’est normal. Ce sont des prédateurs. »

Samuel : « Et tu as pas un grand chevalier pour te protéger. »

Léo : « Il y a des oies cendrées… »

Oies cendrées (Anser anser, Anséridés)

Oies cendrées (Anser anser, Anséridés)

Max : « Il faut faire attention avec les oies grises. Il y a cinq espèces qui se ressemblent beaucoup. Bonome, tu peux me donner mon beau livre de zoisos s’il te plaît. »

Le chevalier : « Oui Maxou. Le voici. »

Max : « Merci mon bonome. Regarde Elvire. »

Elvire et Max

Elvire et Max

Elvire : « Il y a tout ça d’oies grises ? »

Max : « Oui, cinq espèces. L’oie cendrée, l’oie des moissons, l’oie naine, l’oie rieuse et l’oie à bec court. »

Elvire : « Vous les connaissez toutes ? »

Max : « On a vu que l’oie cendrée. »

Léo : « Mais non Maxou ! Souviens toi du Royaume des Paons ! On les a toutes vues ! »

Max : « Mais c’est pas la nature ! C’est un parc ornithologique ! »

Léo : « Oui c’est vrai. Mais on les a vues quand même ! C’est pédagogique. »

Samuel : « Là, il y a des tas de zoisos. Mais ils sont trop loin. »

Des zoisos

Léo : « Ils sont beaux quand même 🙂 On avance ? »

Max : « En route bonome ! Oh ! Attends ! Je descend ! Rholala ! Vous avez vu ça ? »

La chenille du sphinx à tête de mort (Acherontia atropos, Sphingidés)

La chenille du sphinx à tête de mort (Acherontia atropos, Sphingidés)

Léo : « Ça c’est une grosse chenille ! »

Elvire : « Vous la connaissez ? »

Max : « Nous non, mais bonome sûrement. Bonomou, accepterais-tu de sortir de ton mutisme pour nous expliquer cette chenille ? »

Le chevalier : « Mon petitours, à part vous dire qui c’est, je ne vois pas ce que je peux vous dire. »

Léo : « C’est qui ? »

Le chevalier : « C’est la chenille du sphinx à tête de mort. »

Max : « Ça me dit quelque chose… »

Samuel : « Acherontia atropos, Sphingidés ! »

Max : « Tu la connais ? »

Léo (à Elvire) : « Tu vois Elvire, petit Sam a vraiment une mémoire prodigieuse. »

Samuel : « On en a vu une sur l’Île des Beaux Canards ! Je me souviens bien ! Mais elle était jaune. »

Max : « La grosse chenille jaune ? C’était le sphinx à tête de mort aussi ? »

Le chevalier : « Oui, elle existe en plusieurs couleurs 🙂 »

Max : « Ah bon. Elvire, connais-tu la métamorphose ? »

Elvire : « C’est quand un zanimo change de forme. Comme les papillons. »

Max : « Zutalor ! Tu connais ! Je peux pas faire un exposé interminable et soporifique comme bonome… »

Elvire : « Ben… Je connais juste comme ça. Je veux bien t’écouter Maxou. »

Léo : « Pauvre Elvire… »

Max : « Hé ! Le petitours à capuche ! »

Léo : « Ouiii 🙂 »

Samuel : « Cousin Max aime bien dire des bêtises exprès parce que c’est un polisson. Souvent c’est rigolo 🙂 »

Max : « Ben d’accord. Alors maintenant je suis obligé d’être pas sérieux. Pfff… »

Elvire : « Je t’écoute sérieusement Maxou. »

Max : « Comme tu le disais, la métamorphose c’est quand un zanimo change de forme au cours de sa vie. Comme les papillons. Prenons cet exemple. Au début, il faut un couple de papillons avec un mâle et une femelle. Ils font in copula tous les deux et la femelle pond des œufs. Des tas d’œufs. Enfin non. Ce sont pas toujours des tas. Parfois la femelle pond beaucoup des œufs mais séparément. Parfois elle les colle les uns aux autres. Ça dépend des espèces. De l’œuf sort une larve. Chez les papillons on dit une chenille mais c’est une larve quand même. Puis la larve se trouve un bel endroit. Là aussi ça dépend des espèces. Parfois la larve cherche son endroit toute seule d’autres fois elles cherchent en groupe. Puis elle s’immobilise et fait un cocon. Dans son cocon la larve se transforme. Elle devient le papillon adulte. On dit l’imago. Puis l’imago sort de son cocon et cherche un ou une partenaire pour faire des œufs. Voilà voilà… »

Elvire : « Merci Maxou. C’est toujours comme ça la métamorphose ? »

Max : « Ben non. Ça c’est la métamorphose complète. On dit que c’est holométabole. Je dis le grékancien pour faire plaisir à bonome mais tout le monde s’en fiche du grékancien. La métamorphose complète c’est suffisant. Il y a d’autres métamorphoses. Par exemple chez les Odonates. »

Léo : « Ce sont les libellules Elvire. »

Elvire : « Merci Léo. »

Max : « Chez les Odonates les œufs sont pondus dans l’eau. La larve est aquatique puis un jour elle sort de l’eau et l’imago en sort directement en quelques heures. Il y a pas de cocon. c’est une métamorphose hémimétabole. Si la larve et l’imago vivent dans le même milieu on parle de métamorphose paurométabole. Ensuite il y a les larves qui ressemblent beaucoup aux imagos mais elles sont quand même pas tout pareil. Il y a quelques petits changements comme les ailes qui poussent. Ça c’est la métamorphose héterométabole. Maintenant tu sais tout sur la métamorphose Elvire. »

Elvire : « Tu vas me faire une interro ? »

Max : « Çavapalatête ! Je suis pas un monstre moi ! »

Samuel : « Elvire la marmotte, on te fera réviser ce soir comme ça les naturalistes de la Réserves seront très impressionnés par tes connaissances. »

Léo : « Tu pourras dire que tu as bien travaillé 🙂 »

Elvire : « On a surtout bien rigolé 🙂 »

Max : « Pourtant, là, j’ai été sérieux. »

Elvire : « C’était très bien Max. »

Léo : « Bonome, si on allait à la Charmante Petite Ville pour Elvire. »

Max : « Oh oui ! On touriste et on mange une crêpe au chocolat ! »

Le chevalier : « D’accord. Mais je prends deux crêpes. La dernière fois vous l’avez engloutie avant même que j’y touche. »

Max : « C’est parti ! »

En chemin on a vu une buse variable.

Buse variable (Buteo buteo, Accipitridés)

C’est Léo qui a expliqué la buse variable à Elvire. Il a tout détaillé, les rapaces avec leur bec crochu, leurs serres aiguisées, leur yeux situés dans le même plan pour bien voir en relief… Je sais pas où il a appris tout ça Léo. J’ai découvert des tas de choses. A la fin petit Sam l’a applaudi en disant : ‘Bravo cousin Léo ! Bravo !’ Petit Sam il est comme ça. Il applaudit et dit bravo 🙂

Plus loin il y avait un héron garde-boeufs.

Héron garde-boeufs (Bubulcus ibis, Ardéidés)

Comme il était tout seul, sans bœuf à garder je l’ai menacé d’un rapport à Princesse. Bonome le ronchonneur qui avait presque pas parlé depuis le réveil s’est mis à me parodier. Il a imaginé encore une fois son petitours en pleine formation devant une classe de garde-boeufs. Tableau blanc, les images défilent, les garde-boeufs prennent des notes : ‘Ça c’est un bœuf et il faut le garder. Ça c’est un mouton et il se garde tout seul. Et ça c’est du rien du tout, ça sert à rien de le garder !’ Ça a beaucoup fait rire petit Sam et Elvire. Léo aussi.

Je raconte pas la pause à la taverne. Elvire a trouvé qu’on avait beaucoup de chance qu’en plus de tout, bonome nous offre des crêpes au chocolat. Puis on a touristé dans des endroits qu’on connaissait même pas ! On avait jamais fait tout le tour de la Charmante Petite Ville ! Ça alors !

Max : « Bonome, c’est quoi ce bâtiment étrange ? »

La glacière

La glacière

La glacière

Le chevalier : « C’est la glacière. »

Max : « La glacière ? »

Le chevalier : « Oui, la glacière. C’est pour conserver la glace. »

Max : « Ah oui. Je vois. »

Léo : « Ben pas moi. »

Max : « Moi non plus ! Bonome, explique la glacière s’il te plaît ! »

Le chevalier : « C’est un trou protégé de la chaleur. On y met de la paille, de la glace, de la paille, de la glace… Pour conserver la glace. »

Max : « D’accord. Et ça sert à quoi la glace ? »

Le chevalier : « Ça sert à conserver les aliments. »

Max : « Elvire, je suis désolé. Chonchon le ronchonneur est pas bavard aujourd’hui. Il explique rien du tout. »

Léo : « Maaax ! Il a expliqué ! Ça suffit comme explications ! »

Max : « Pas crier Léo, pas crier ! Heu… Léo, observe un peu notre bonome. Il fotoe un mur. Ça te suffit comme preuve qu’il va pas bien dans sa tête ça ? »

Un mur

Un mur

Léo : « Il y a forcément une explication. Bonome ? »

Le chevalier : « Observez ce mur. »

Max : « Oui… C’est un mur… En pierres… C’est un peu comme un mur, quoi. C’est même pas un beau mur. Un mur banal. Bonome, il y a un docteur de la tête ici ? Tu veux que je te prenne un rendez-vous ? »

Le chevalier : « Ouvre les yeux mon petitours et souviens toi que tu es aussi un peu géologue. »

Léo : « Mais bien sûr ! »

Max : « ‘Mais bien sûr’ quoi ? »

Léo : « Ouvre les yeux mon cousin et souviens toi que tu es aussi un peu géologue 🙂 »

Le chevalier : « Si tu avais fait la grande synthèse géologique de la Charentmaritimie dont tu nous as si souvent parlé… »

Samuel : « Les pierres sont pas toutes les mêmes. »

Le chevalier : « Max, quelles roches rencontrons-nous partout ici ? »

Max : « Des calcaires. Il y a un peu d’argile aussi mais pas beaucoup… Mmmmm… »

Léo : « Tu mmmmmes en te grattant la tête ? »

Max : « Ouiii 🙂 Ça marche ! J’ai compris ! Ces roches viennent pas d’ici ! Pas du tout même ! Tu m’as raconté qu’ici, avant même la Charmante Petite Ville, les bateaux venant d’Amérique chargeaient du sel. Mais ils arrivaient avec des tas de roches dans les cales pour pas trop flotter. Ces roches servaient de ballast ! Et les ballasts étaient jetés par dessus bord. »

Léo : « Elles viennent peut-être d’Amérique ! »

Samuel : « Il y a un bloc de gneiss peut-être américain juste devant moi ! Rhooo ! »

Elvire : « C’est vraiment étrange de se promener avec vous 🙂 J’aurais jamais pensé qu’on puisse s’extasier comme ça devant un mur 🙂 »

Max : « Tu te moques de nous ? »

Elvire : « Non Maxou. J’apprécie vraiment 🙂 Les gens passent en se demandant ce qu’est ce mur même pas en bon état. Je pense même qu’ils le regardent même pas le mur. Avec vous, on observe puis on revit la vie de la Charmante Petite Ville d’avant même qu’elle existe. On assiste à sa construction et on voit des roches d’Amérique 🙂 »

Max : « Ben ça c’est bonome 🙂 Il voit pas comme nous. Bonomou, je retire le docteur de la tête. Pardon pardon. Elle va bien ta tête 🙂 »

Le chevalier : « 🙂 J’ai envie d’un café. »

Max : « Bonome, aurais-tu une piécette à me donner ? »

Le chevalier : « Qu’en ferais-tu mon petitours ? »

Max : « Je t’offrirais ton café 🙂 Tu le mérites. »

Le chevalier : « D’accord 🙂 Allons-y ! »

Après ça il a fallu rentrer. On avait vraiment pas envie parce que c’est notre dernier jour. Demain on retourne chez nous et on verra plus Elvire. Bonome s’en est rendu compte alors il a fait des détours en chevauchant tout doucement, l’appareil foto sur les genoux. D’un coup, il a vu un beau rapace. 

Busard des roseaux (Circus aeruginosus, Accipitridés)

Busard des roseaux (Circus aeruginosus, Accipitridés)

On a eu du mal à l’identifier celui-là. C’est un jeune busard des roseaux. C’est vraiment un beau zoiso le busard des roseaux. Puis petit Sam a observé de l’autre côté, par hasard…

Un garde-boeufs qui fait du cheval

Le chevalier : « Maxou, tu n’avais pas prévu ce cas dans ta formation pour garde-bœufs 🙂 »

Max : « Oh non ! Mais ça va pas du tout ça ! Il garde un cheval ! Pfff ! Dis le garde-bœufs, tu crois qu’il signifie quoi ton nom ? Tu dois garder les bœufs ! Les bœufs ! Pas les chevaux ! »

Samuel : « Je crois qu’il le garde pas. Il se déplace en. »

Max : « Il se déplace en ? »

Samuel : « Il fait du cheval ce garde-bœufs 🙂 »

Un garde-bœufs qui fait du cheval

Max : « Quand je dis que c’est du souci ces zoisos… Allez bonome, on rentre. »

Le lendemain…

On s’est réveillés tous un peu tristes. On savait qu’on partait et qu’on laissait Elvire. Alors on a traîné à préparer nos affaires. Mais on voulait quand même pas compliquer la chevauchée du retour. Le vent nous avait dit qu’il ramènerait Elvire de la même façon qu’il l’avait amenée. La consigne était simple. Elvire ferait la sieste dès notre départ et elle se réveillerait dans la Réserve des Aiguilles Rouges. La sieste, elle aurait pas de mal à la faire. Parce qu’hier soir on a beaucoup chahuté 🙂 On a dormi très tard et on est tout fatigués. On savait que Mounette veillerait sur notre marmotte préférée 🙂 Mais on était quand même très tristes de lui dire au revoir…

La tribut

La tribut

Elvire et Max

Elvire et Max

Continuer la promenade

180 – Le Royaume des Loutres et le coucher de soleil

Jeudi 2 Novembre, An IV

Léo : « Bonjour bonome. »

Le chevalier : « Bonjour mon Léo. Déjà levé ? »

Léo : « Tu sais bien que je suis un lève tôt moi. C’est plus surprenant de te voir debout à cette heure ci. »

Le chevalier : « Mal dormi… »

Léo : « A cause de tes petizours qui ont trop chahuté ? »

Le chevalier : « Non, je dormais à ce moment là… »

Samuel : « Bonjour chevalier. »

Le chevalier : « Bonjour mon petit Sam. Bien chahuté hier soir ? »

Samuel : « J’ai gagné la bagarre 🙂 »

Léo : « Petit Sam gagne toujours à la bagarre. Dis bonome, tu sais où on va aujourd’hui ? »

Le chevalier : « Non, je n’y ai pas encore pensé. »

Léo : « Tu te souviens du Royaume des Loutres ? »

Le chevalier : « Oui Léo. »

Léo : « On avait vu une loutre avec un poisson dans la gueule mais tu avais pas eu le temps de la fotoer. »

Le chevalier : « Je me suis fait surprendre. »

Léo : « Il faut dire que c’est allé très vite. Elle est sortie de l’eau, est venue sur le chemin, nous a vus puis est retournée dans l’eau. »

Samuel : « C’est vrai qu’on y a vu une loutre ?! »

Le chevalier : « Comme vient de le dire Léo, c’est allé très vite. »

Samuel : « Rhooo ! »

Léo : « Le monsieur du Royaume t’a dit que les loutres s’observaient mieux l’hiver. On est pas encore en hiver mais on pourrait y aller. »

Le chevalier : « Merci Léo ! Je n’ai plus à me demander où nous allons. »

Samuel : « Vous privez cousin Max de sa question rituelle… Je me demande comment il va réagir. »

Le chevalier : « Max n’est pas encore levé ? »

Léo : « Il est avec Elvire. »

Max : « Vous parlez de moi ? »

Le chevalier : « Oui. Nous disions du mal d’un petitours à casquette. »

Max : « Impossible ! Je vous rappelle que mon seul défaut est ma perfection ! »

Elvire : « Ma grand-mère aurait dit qu’il vaut mieux entendre ça que d’être sourd 🙂 »

Samuel : « Et vlan cousin Max ! »

Léo : « Bonjour Elvire 🙂 »

Max : « Mon cher bonome, je vois que tu as déjà bu ton café matutinal. »

Léo : « Matutinal ? »

Max : « J’adapte mon langage à l’âge de mon bonome 🙂 Dis, nous avons une invitée et nous devons inspecter. As-tu décidé où nous allons ? »

Le chevalier : « Oui. Léo a choisi. »

Max : « Léo a choisi ? A l’unanimité de lui même ? »

Le chevalier : « Samuel et moi sommes d’accord. »

Max : « D’accord. Je vois. Et moi on me demande pas mon avis ? »

Le chevalier : « Non. Tu suis en silence. »

Max : « Non mais tu vas pas bien toi ! Tu vois comme tu me parles ? »

Le chevalier : « Et je l’assume. »

Max : « Elvire tu es témoin ! Je suis brimé ! On me fait taire ! Je dois suivre en silence ! »

Samuel : « Ah… Je pensais que cousin Max aurait crié… »

Léo : « Il reste plutôt calme. »

Max : « Hé ! Je vous entends ! Mais j’ai pas envie de crier. Je suis fatigué et je sais bien que vous me taquinez 🙂 Bon, on y va ? »

Léo : « On y va ! »

Au Royaume des Loutres…

Max : « C’est étrange que la tonne du Royaume des Échasses soit fermée… »

Léo : « Ben, il y a pas beaucoup d’eau. Il y aurait pas eu des zoisos. »

Max : « On peut pas savoir ! On est pas allés voir ! »

Léo : « C’est pas grave Maxou. »

Le chevalier : « C’est embêtant. Je ne connais pas d’autres Royaumes à proximité. Si nous ne restons pas longtemps ici il nous faudra rentrer tôt… »

Max : « Ben voilà ! »

Samuel : « J’ai vu un zanimo dans l’eau ! »

Max : « Un zanimo dans l’eau ? Bonome, on s’arrête, on s’installe et on observe ! »

Le chevalier : « D’accord. Descendez. »

Max : « C’est toi qui commences Elvire ! »

Elvire : « Ça fait un peu peur de glisser le long de la jambe du chevalier. »

Max : « Au début oui. Mais après c’est rigolo ! Allez, vas-y ! A vous les cousins ! »

Léo : « Bon, on s’installe ! »

Elvire : « Oulala ! Vous allez très près de l’eau ! Max, j’ai un peu peur. Tu veux pas rester un peu en retrait avec moi ? »

Max : « Si tu veux Elvire. Assieds toi là. Si les cousins veulent ploufer et nourrir les brochets… »

L’eau

La tribut

Léo : « Chut ! On va faire peur au zanimo ! »

Elvire : « Il est là ! »

Un rat musqué (Ondatra zibethicus, Cricétidés)

Un rat musqué (Ondatra zibethicus, Cricétidés)

Max : « Bonome, c’est une loutre ? »

Le chevalier : « Hélas non… C’est un rat musqué. »

Léo : « Zoome bonome s’il te plaît. »

Un rat musqué (Ondatra zibethicus, Cricétidés)

Un rat musqué (Ondatra zibethicus, Cricétidés)

Samuel : « Dis chevalier, tu peux nous parler du rat musqué s’il te plaît ? »

Max : « Ce sera la suite du rat gondin 🙂 »

Samuel : « Le rat musqué est un gondin lui aussi ? »

Le chevalier : « Si les gondins sont des animaux dont le pelage est utilisé en chapellerie alors oui. »

Léo : « Pourquoi on l’appelle le rat musqué alors ? »

Le chevalier : « D’abord pour le différencier du rat gondin. Et puis parce qu’il fait partie des animaux qui produisent du musc. »

Max : « Il faut que tu expliques le musc bonome. »

Le chevalier : « Je dois toujours tout expliquer… »

Max : « Il faut bien que tu serves à quelque chose 🙂 »

Elvire : « Max, tu es pas gentil avec le chevalier ! »

Le chevalier : « Je ne m’en formalise pas Elvire. Max joue à me rudoyer parfois mais c’est un gentil petitours. »

Max : « Et vlan Elvire 🙂 »

Léo : « Revenons au musc s’il vous plaît. »

Max : « Il faut faire du sport et après on est plein de musc 🙂 »

Léo : « T’es vraiment bête toi ! »

Samuel : « Les cousins, vous vous dissipez ! »

Le chevalier : « Je reprends. Le musc est produit par un Moschidé, le cerf porte-musc ou chevrotain porte-musc. »

Chevrotain porte-musc (Moschus moschiferus, Moschidés)

Max : « Oserais-je une saproblague sur les Moschidés ? De la famille des moches ? »

Léo : « Pfff ! »

Le chevalier : « A ma connaissance cette famille ne compte qu’un seul genre, le genre Moschus. »

Léo : « Il y a pas qu’un seul genre chez les Moschidés. Il y a Moschus et Maxus ! »

Max : « Oh lui ! Tu t’es vu comme moche ? »

Samuel : « Bon, si vous continuez à interrompre le chevalier je vous mets au coin ! J’écoute le musc moi ! »

Elvire : « Moi aussi ! »

Le chevalier : « Ces animaux, qui ressemblent un peu à des Cervidés, ont une glande située je ne sais où qui produit une substance huileuse appelée musc. »

Samuel : « A quoi ça sert ? »

Le chevalier : « Le musc est surtout produit en période de rut et il contient, entre autre, de l’androstérone, du cholestérol et de la muscone. »

Max : « C’est censé nous aider à comprendre à quoi sert le musc ? »

Le chevalier : « L’androstérone est une hormone sexuelle masculine. La muscone est le principal produit odorant du musc. »

Léo : « Je crois comprendre ! Les zanimos marquent leur territoire, surtout pendant le rut. Le musc avertirait les femelles de la présence d’un mâle prêt à faire des petits ! »

Samuel : « La muscone attire les narines de la femelle et l’androstérone lui indique que le mâle veut faire des bébés ! »

Le chevalier : « Je pense que c’est ça. Les mâles doivent se frotter un peu partout pour laisser cette odeur. »

Léo : « Mais quel rapport avec le rat-musqué ? »

Le chevalier : « Il se trouve que quelques autres animaux produisent du musc. Parmi ces animaux on trouve les civettes, les érismatures à barbillons, les canards musqués, les bœufs musqués et évidemment les rats musqués. »

Max : « C’est étrange ça ! Il y a des mammifères mais aussi des Anatidés ! Le canard musqué on le connaît ! Et il me semble que nous avons vu des érismatures au Royaume des Paons. Elles avaient pas des barbillons mais ça change rien au fait que les érismatures sont des canards ! »

Le chevalier : « Convergence évolutive Maxou ! »

Léo : « Elvire, la convergence évolutive c’est quand des zanimos qui ne sont pas forcément très proches ont des caractères physiques identiques. Par exemple, les requins et les dauphins ont à peu près la même forme hydrodynamique alors qu’ils sont pas du tout pareils ! Comme ils vivent dans les mêmes conditions ils se sont adaptés pareil. »

Max : « Les requins ont un squelette mais en cartilage ! Ils ont pas de l’os eux ! Alors que les dauphins sont des Mammifères ! »

Le chevalier : « Quand deux organes apparaissent indépendamment dans deux groupes différents par convergence évolutive ou parle d’homoplasie et les organes sont dits hétérologues. »

Léo : « Alors les glandes à musc de tous ces zanimos sont des homoplasies et ce sont des organes hétérologues. »

Max : « Qui dit hétérologue dit homologue. Peux-tu nous parler des organes homologues bonome ? »

Le chevalier : « Je l’ai déjà fait à de multiples reprises depuis que nous nous connaissons. « 

Max : « Ah ? »

Le chevalier : « Maxou, je t’ai expliqué la vache et le cheval il me semble. »

Max : « Oui, au tout début. Lors de notre deuxième séjour à la mer. Avec de beaux schémas. Tu m’a parlé du membre chiridien. »

Elvire : « Le membre chiridien ? C’est quoi ? »

Max : « C’est à cause du grékancien. Il doit y avoir chiros dedans et ça veut dire la main. Le membre chiridien c’est le membre qui se termine par une main même si c’est pas une main. »

Léo : « Le membre des Tétrapodes ! Il est constitué de trois segments : le stylopode, le zeugopode et l’autopode ! »

Elvire : « C’est un peu compliqué ! »

Max : « Mais non ! Bonome, fait des schémas pour Elvire s’il te plaît ! »

Le chevalier : « Oui Max. D’abord un membre chiridien schématisé… »

Schéma d’un membre chiridien

Le chevalier : « En cuivré le stylope, en blanc et rouge c’est le zeugopode et ensuite il y a l’autopode. Il est lui même divisé en basipode – que j’ai mis en jaune – le métapode (la paume) et l’acropode (les doigts). »

Max : « Tu vois Elvire, tous les zanimos qui ont quatre membres ont des membres construits comme ça. Dans le détail ça change mais la base est là. »

Léo : « Je précise que les membres sont attachés sur le squelette axial, la colonne vertébrale, par des ceintures. »

Le chevalier : « Ceinture scapulaire ou épaule avec l’omoplate maintenant appelé scapula et ceinture pelvienne avec le bassin. »

Max : « Revenons aux organes homologues ! »

Le chevalier : « Nous sommes en plein dedans ! Le squelette axial, les ceintures, les membres chiridiens… Bien que différents chez les Tétrapodes ils dérivent tous des mêmes structures présentes chez un ancêtre commun. »

Max : « Tu as compris Elvire ? »

Elvire : « Je pense… Mais ça veut dire que l’aile des zoisos, les pattes… Tout ça c’est fait pareil ? »

Max : « En gros oui ! Bonome, schémas ! »

Le chevalier : « En voici deux ! »

Schémas de quelques membres chiridiens
D’autres schémas pour mieux comprendre

Léo : « Alors il y a les organes homologues qui dérivent d’un même organe ancestral, les organes hétérologues qui sont apparus indépendamment par convergence évolutive. C’est tout ? »

Le chevalier : « Il y a les organes analogues aussi. »

Samuel : « Si j’ai bien suivi tu en a déjà parlé ! Les analogies par convergence évolutive donnent des organes hétérologues ! »

Le chevalier : « Mais il existe des analogies qui ne viennent pas de convergences évolutives ! Ce sont les analogies. Prenons les ailes des insectes et celles des oiseaux. »

Max : « Elles sont pas pareilles ! »

Le chevalier : « Non, pas du tout ! Les ailes des insectes sont des productions épidermiques. Ces organes jouent le même rôle mais proviennent de structures de départ totalement différentes ! Les ailes des insectes et les ailes des oiseaux sont des organes analogues. »

Samuel : « J’ai bien compris homologue et analogue mais hétérologue ça reste un peu flou dans ma tête. »

Elvire : « Merci petit Sam ! J’aurais pas osé le dire ! »

Le chevalier : « Le reste est clair ? »

Elvire : « A peu près. Mais il faut pas faire d’interro ! »

Max : « Retiens que tous les membres des Tétrapodes sont fait un peu pareil. Ça suffira. »

Elvire : « Quand je pense qu’au début on regardait un rat musqué. »

Max : « On le regarde encore 🙂 »

Samuel : « Je l’ai bien observé. Il fait des tas d’allers-retours. Au retour, il a des végétos dans la bouche. J’en déduis qu’il va les chercher pour les mettre dans son terrier. »

Max : « Il emménage ? »

Le chevalier : « Il aménage son terrier. Les rats musqués font parfois des huttes aussi. »

Léo : « Il y a pas de loutre… »

Le chevalier : « Je ne pense pas qu’on les verra aujourd’hui… »

Max : « On fait quoi alors ? »

Léo : « On regarde la maman vache s’occuper de son tout petit veau… »

Une maman vache et son veau

Une maman vache et son veau

Elvire : « Vous discourez pas sur la vache. »

Max : « Pas envie… »

Léo : « C’est trop mignon. »

Samuel : « On respecte la beauté nous ! »

Elvire : « Ça fait du bien. »

Max : « On a le temps. »

Léo : « On profite du silence. »

Samuel : « Et si on allait voir la mer ? »

Max : « On regarde la crécerelle avant. »

Faucon crécerelle (Falco tinnunculus, Falconidés)

Faucon crécerelle (Falco tinnunculus, Falconidés)

Faucon crécerelle (Falco tinnunculus, Falconidés)

Faucon crécerelle (Falco tinnunculus, Falconidés)

Léo : « Tu disais petit Sam ? »

Samuel : « On pourrait aller voir la mer ! »

Max : « Bonome, que penses-tu de cette proposition ? »

Le chevalier : « Où voulez-vous allez ? »

Max : « Le plus proche ? Ce serait pas le Petit Royaume des Barges ? »

Le chevalier : « Mmmmm… Peut-être… »

Max : « Alors on va là. »

Au Petit Royaume des Barges…

Max : « Bonome, on peut descendre et cavaler partout ? »

Le chevalier : « Vous serez sages ? »

Max : « Oui bonome 🙂 »

Le chevalier : « Alors allez-y ! »

Max : « Merci bonome ! Viens Elvire, on va voir la mer ! »

Samuel : « Cousin Léo, tu veux bien venir voir s’il te plaît ? Je crois que j’ai trouvé un mamonite. »

Petit Sam et une ammonite

Léo : « Une ammonite petit Sam 🙂 »

Petit Sam, Léo et l’ammonite

Léo : « Bonome, viens voir ! »

Le chevalier : « Belle découverte ! »

Léo : « C’est petit Sam ! »

Le chevalier : « Bravo mon petitours ! Depuis que je viens je n’en ai trouvé qu’une seule ! Tellement en mauvais état que je ne l’ai pas conservée. »

Léo : « Celle-ci est belle non ? »

Le chevalier : « Oui, très belle. »

Samuel : « Tu connais l’espèce ? »

Le chevalier : « Non petit Sam. Et je ne pense pas parvenir à l’identifier. Mais tu as fait là une bien belle découverte. »

Samuel : « Merci chevalier 🙂 »

Léo : « Maxou l’a même pas vue ! Il est déjà en train de regarder le soleil se coucher avec Elvire. »

Samuel : « On lui montrera ce soir ! »

Léo : « Et on expliquera les ammonites à Elvire ! »

Samuel : « On les rejoint ! »

Le chevalier : « Oui mais… ne courez pas… Pourquoi leur dis-je encore de ne pas courir… »

Max : « C’est beau non ? »

Le coucher de soleil

Léo : « C’est pas le plus bel endroit pour regarder le soleil se coucher. »

Max : « Mais c’est ici que le vent m’a parlé pour la première fois ! Il nous a tout raconté la mer depuis le commencement du monde ! »

Samuel : « C’est même pas possible ! Ça aurait pris trop de temps ! »

Max : « Mais il allait le faire ! »

Elvire : « Je l’ai pas remercié… »

Max : « Qui ça ? »

Elvire : « Le vent ! Je l’ai pas remercié ! Pourtant c’est grâce à lui que je suis là ! »

Max : « Souris lui ! Il s’en souviendra comme il se souvient qu’un jour un grand chevalier lui a souri quelque part en Bretagne. »

Elvire : « Merci le vent ! »

Léo : « Et si on l’écoutait nous raconter une histoire ! »

Elvire : « Le vent vous raconte des histoires ? »

Max : « Il raconte des histoires à tout celui qui l’écoute 🙂 Mais personne le sait… »

Léo : « C’est bonome qui nous l’a dit ! Lui est ami avec le vent depuis longtemps maintenant. »

Max : « Mais il y a une condition. Il faut jamais répéter les histoires que te raconte le vent ! Jamais ! Tu entends bien Elvire ? Sinon il te parlerait plus jamais ! »

Léo : « Dites, avant de lancer le vent dans son histoire, on devrait prendre la pose. Bonome va forcément vouloir nous fotoer ! »

Le chevalier : « Déjà fait ! »

Max : « Tu veux pas une foto de groupe ? »

Le chevalier : « Si 🙂 »

La tribu

La tribu

Le chevalier : « Merci à vous mes petizours et à toi Elvire la marmotte. »

Max : « A ton service bonome ! Bon maintenant on écoute le vent alors tu nous embêtes plus ! Va faire des belles fotos au soleil couchant pour mettre dans mon blog. »

Le chevalier : « Je ne peux pas rester avec vous ? »

Max : « Tu vas faire les fotos et tu viens après ! »

Léo : « Maaax ! C’est pas gentil ! »

Max : « Tu sais bien qu’il tient pas en place ce bonome ! Et puis depuis le temps qu’il connaît le vent, il doit connaître toutes les histoires ! »

Le coucher de soleil

Le coucher de soleil
Le coucher de soleil
Le coucher de soleil

On est restés bien sages pendant que le vent nous racontait une belle histoire. Il nous a même caressé le visage en soufflant tout doucement. C’était très agréable. Et puis on a vu des zoisos passer dans le ciel flamboyant. Ils allaient se coucher quelque part par là.

Les zoisos vont se coucher quelque part par là

Alors le vent a arrêté son histoire et nous a dit de prendre soin de notre grand chevalier. Léo lui a demandé de faire une bourrasque pour dépeigner Tante Yvonne. Il l’a fait tout de suite et, en retour, il a fait une bourrasque pour nous faire tomber. Poum les petizours et la marmotte ! C’est sûrement Tante Yvonne qui lui a demandé de le faire. Elvire a demandé au vent de la remercier d’être apparue dans ses rêves et de lui dire qu’elle était bien contente de la connaître cette grande dame. Et elle a ajouté qu’elle était aussi très contente de l’avoir rencontré lui. Elle savait pas qu’elle pouvait l’écouter. Le vent lui a répondu qu’à partir de maintenant il l’accompagnerait partout où elle irait et qu’il lui donnerait de nos nouvelles et de celles de Tante Yvonne. Bonome a fait quelques fotos puis nous a dit de nous pocher.

Le coucher de soleil

Le coucher de soleil

Le soir, comme l’avait proposé Léo, on a présenté les mamonites à Elvire. Bonome dit qu’il y en a pas dans le Massif des Aiguilles Rouges mais peut être quand même quelques unes dans la vallée de Chamonix parce qu’il y a quelques placages jurassiques… Comme c’est pas vraiment un sujet d’étude pour Elvire on a pas été très sérieux. On s’est chatouillés, on s’est chamaillés… et on a bien rigolé 🙂

Voilà pour cette journée Princesse. J’espère que tu vas bien.

Continuer la promenade

179 – Le Marais avec Elvire

Mercredi 1er Octobre, An IV

Max : « Bonome, mon cher bonome, tu sais que le dialogue initial se termine toujours de la même façon. »

Le chevalier : « Je le sais Max 🙂 »

Max : « Aujourd’hui on pourrait gagner du temps. »

Le chevalier : « Nous le pourrions 🙂 »

Max : « Mon bonomou, où nous emmènes-tu aujourd’hui ? »

Le chevalier : « J’allais vous proposer Le Marais. »

Max : « Le Marais de Charentmaritimie ? Pas loin de La Charmante Petite Ville ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « Tu as donné rendez-vous aux zoisos ? Parce qu’il y a Elvire et il faut absolument qu’on voit de beaux zoisos ! »

Le chevalier : « Max, tu sais bien qu’on ne peut pas prévoir ce qu’on va voir au Pays des Zoisos ! »

Max : « Sauf si tu leur donnse rendez-vous en zoiso ! Bon, je préviens la tribut. LÉÉÉOOOO ! SAAAMUEEEEL ! ELVIIIIRRR’ ! »

Léo : « On est là ! »

Elvire : « Max crie souvent comme ça ? »

Léo : « Max ? Crier ? Noooon 🙂 »

Samuel : « C’est pas le style de cousin Max de crier 🙂 »

Elvire : « C’est étrange, j’arrive pas à vous croire 🙂 »

Léo : « On se demande chaque jour comme il est possible que bonome ait encore des tympans fonctionnels. »

Samuel : « Cousin Max, as-tu demandé au chevalier où nous allons ? »

Max : « On va au Marais. Vous êtes prêts ? »

Léo : « Toujours ! »

Max : « Tu vas voir Elvire, c’est très beau le Marais. Et puis bonome fait comme si on était perdus et c’est rigolo. »

Léo : « Pfff ! Il connaît Le Marais par cœur maintenant ! Il peut plus se perdre. »

Max : « On verra ! Allez, en route ! »

Max : « Premier arrêt ! J’aime bien ici, parfois il y a des bihoreaux gris mais c’est plus tôt dans la saison. »

Léo : « Oulala ! C’est quoi ça ? »

Des plumes

Des plumes

Max : « Ça mon cher Léo, ce sont des plumes de zoisos ! Et c’est pas normal qu’elles soient là comme ça ! »

Samuel : « Je connais pas bien encore la nature mais selon moi, ce zoiso s’est fait croquer. »

Elvire : « Oh le pauvre ! »

Max : « C’est comme ça la nature Elvire. Tu le sais bien ! Les zanimos mangent et se font manger. »

Léo : « Bonome, c’était qui ce zoiso ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas Léo. On dirait des plumes de rapace. »

Samuel : « En parlant de rapace, il y en a un là. »

Busard Saint-Martin (Circus cyanus, Accipitridés)

Léo : « Rhooo ! »

Max : « Un rapace gris ! C’est un busard ! »

Léo : « Mais lequel ? »

Max : « Il faut observer le dessous de ses ailes ! »

Samuel : « Il se pose ! »

Léo : « Il redécolle ! »

Max : « Fotoe bonome ! Fotoe ! »

Busard Saint-Martin (Circus cyanus, Accipitridés)

Busard Saint-Martin (Circus cyanus, Accipitridés)

Busard Saint-Martin (Circus cyanus, Accipitridés)

Busard Saint-Martin (Circus cyanus, Accipitridés)

Busard Saint-Martin (Circus cyanus, Accipitridés)

Busard Saint-Martin (Circus cyanus, Accipitridés)

Max : « Vous avez vu le dessous des ailes ? »

Léo : « Oui ! »

Samuel : « Moi aussi mais je sais quand même pas qui c’est… »

Elvire : « C’est allé vite ! Comment tu as fait pour voir Léo ? »

Léo : « Je sais ce que je cherche 🙂 »

Max : « Petit Sam, qu’as-tu eu le temps de voir ? »

Samuel : « Le dessous des ailes était blanc avec les pointes noires. Et il y avait une fine bande sombre sur le bord arrière des ailes. »
Léo : « On dit le bord de fuite. Bien observé petit Sam ! »

Elvire : « Moi j’ai à peine vu un rapace gris. »

Max : « C’est parce que tu débutes Elvire. Tu as pas l’habitude. Je te rappelle que ta spécialité est la botanique. »

Léo : « Les végétos se déplacent moins vite que les zoisos 🙂 »

Elvire : « 🙂 »

Max : « Léo, puisque tu as validé la description faite par notre petit Sam, peux-tu nous dire qui c’est ce rapace ? »

Léo : « Tout gris comme ça c’est un busard mâle. Mais il faut faire attention. Il y a trois espèces de busards gris : le busard Saint-Martin, le busard cendré et le busard pâle. »

Elvire : « Je suppose qu’on les distingue grâce au dessous des ailes. »

Léo : « Tout à fait Elvire ! »

Max : « Tu vois que tu apprends vite ! »

Léo : « Le busard Saint-Martin a le dessous des ailes comme l’a décrit petit Sam. Blanc, large pointe noire et bord de fuite sombre. »

Elvire : « Alors on vient de voir un busard Saint-Martin ! »

Samuel : « La chaaance ! »

Max : « Oui la chance 🙂 Léo, puisque tu nous parles des busards gris, tu veux bien continuer ? »

Léo : « Oui. Le busard pâle est plus clair. Le dessous des ailes est blanc avec une pointe noire moins large, plus pointue. Et le busard cendré a beaucoup de noir au bout des ailes et il y a une ou deux barres noires dans l’axe de l’aile. »

Samuel : « Le busard cendré on l’a vu avec cousin Boris ! »

Elvire : « Vous voyez vraiment beaucoup de zoisos vous ! »

Max : « C’est grâce à bonome. »

Elvire : « Léo, tu connais le nom du busard Saint-Martin en scientifique ? »

Léo : « Oui, c’est Circus cyanus, Accipitridés. »

Max : « Premier arrêt et vlan ! Un busard Saint-Martin ! »

Léo : « Je propose que nous avancions. »

Samuel : « Proposition acceptée ! »

Max : « Il y a des ragondins ! »

Elvire : « Des ragondins ? Les zanimos dont on a trouvé le crane hier ? »

Max : « Oui Elvire. Mais là, ils sont en meilleur état les ragondins 🙂 »

Ragondins (Myocasto coypus, Myocastoridés)

Léo (à Max) : « Et si on lançait wikibonome sur le ragondin ? »

Max (à Léo) : « Là, tout de suite ? »

Léo (à Max) : « Oui 🙂 »

Max : « D’accord ! Bonome, que peux-tu nous dire sur le ragondin ? »

Le chevalier : « Il me semble que vous m’avez déjà demandé un cours de crane de ragondin. »

Elvire : « Le chevalier vous a fait un cours de crane de ragondin ? »

Max : « Ouiii 🙂 On te montrera l’article. »

Léo : « Bonome, nous t’écoutons ! »

Le chevalier : « Qui puis-je dire que je n’ai déjà raconté ? Tiens, le nom. Saviez-vous que jusque 1869 cet animal s’appelait le rat gondin ? »

Max : « Noooon ? »

Samuel : « C’est quoi gondin ? »

Le chevalier : « Il me semble qu’on appelait gondin tout animal dont le poil était utilisé en chapellerie. »

Max : « D’accord. C’est tout ? »

Le chevalier : « On l’appelle aussi parfois myopotame ce qui signifie rat des fleuves. »

Max : « En grékancien ? Elvire, bonome peut pas s’empêcher de parler grékancien tout le temps. »

Samuel : « Moi j’aime bien. »

Léo : « Potame ? Ça veut dire fleuve ? »

Le chevalier : « Oui Léo, comme dans Mésopotamie ou hippopotame. »

Samuel : « Tu expliques s’il te plaît ? »

Le chevalier : « La Mésopotamie est le pays situé entre les deux fleuves, le Tigre et l’Euphrate. Méso signifie au milieu et potamos le fleuve. »

Max : « En grékancien… »

Léo : « Et hippopotame ? »

Le chevalier : « Cela veut dire cheval de rivière. Je ne sais plus de quand date ce nom. Mais à l’époque, les explorateurs qui l’ont découvert étaient fort surpris d’en voir et ils ne savaient pas comment l’appeler. Alors ils ont improvisé et appelé cet animal cheval de fleuve. »

Elvire : « Vous apprenez toujours des choses savantes comme ça ? »

Max : « Ben, avec Wikibonome… Ça te plaît ? »

Elvire : « Oh oui ! »

Max : « Bonome, tu as entendu Elvire ? Il faut continuer ! »

Le chevalier : « Vous ai-je parlé de la reproduction des ragondins ? »

Max : « Bonome, tu es bavard mais je sais pas comment tu aurais pu aborder la reproduction des ragondins à partir d’un crane. »

Le chevalier : « 🙂 La maturité sexuelle est atteinte vers 6 mois environ. Mâle et femelle sont actifs sexuellement toute l’année ce qui fait qu’une femelle peut avoir de 2 à 3 portées par an avec entre 5 et 7 petits. »

Samuel : « Jusqu’à 21 petits par couples ! »

Le chevalier : « Oui, mais tous n’atteignent pas l’âge adulte. »

Léo : « Ils ont des prédateurs ? »

Le chevalier : « Pas les adultes mais les petits oui : les busards des roseaux, les buses variables, les chouettes effraies… »

Max : « Elvire, tu connais pas bien les ragondins je suppose. »

Elvire : « Je les connaissais pas du tout. »

Max : « Il faut savoir qu’ils ont été introduits en Europe par les zoms qui voulaient utiliser leur fourrure. En vrai, ils habitent seulement l’Amérique du Sud. Mais maintenant il y en a partout. Parfois trop. Ils font leur terrier dans les berges des cours d’eau et ça provoque leur effondrement et ça c’est pas bien pour les berges ni pour le cours d’eau qui s’envase. Alors c’est pas grave si les petits se font prédater. Il faudrait même qu’ils le soient un peu plus. »

Léo : « On revient aux petits s’il te plaît. »

Le chevalier : « L’allaitement dure de 7 à 8 semaines. Particularité peu connues des ragondins : les mamelles sont déportées sur les côtés ce qui permet à la femelle de nager avec ses petits accrochés à ses tétines. Voilà. »

Samuel : « C’était biiieeen ! »

Max : « Mais c’est pas fini ! Bonome, encore une information s’il te plaît ! »

Le chevalier : « Tu n’es jamais satisfait ! »

Max : « C’est pour Elvire ! Elle a pas tous les jours l’occasion d’apprendre des choses fort savantes. »

Léo : « Je pense pas que les ragondins soient fréquent dans les pelouses alpines 🙂 »

Le chevalier : « Ils n’y survivraient pas ! Les ragondins ne supportent pas le gel ! Ou alors pendant de courtes périodes. Sinon il arrive que leur queue gèle ce qui dégénère souvent en gangrène mortelle ! »

Samuel : « Ça suffit les ragondins maintenant ! On profite du paysage ! »

Ragondins (Myocastor coypus, Myocastoridés)

Max : « Ça te plaît Elvire ? »

Le paysage

Le paysage

Elvire : « J’ai pas l’habitude de ce genre de paysage. »

Max : « Ben, ici c’est tout plat… Tu aimes pas ? »

Elvire : « Si, c’est très beau. C’est… reposant. »

Léo : « Mais il y a pas de zoisos ! Bonome, tu veux bien nous emmener ailleurs ? »

Le chevalier : « C’est prévu ! En poche ! »

Samuel : « On va peut-être revoir le busard Saint-Martin en repassant. »

Léo : « Il est là ! »

Busard Saint-Martin (Circus cyanus, Accipitridés)

Busard Saint-Martin (Circus cyanus, Accipitridés)

Max : « Ça doit être territoire Saint-Martin ici. On est déjà venus pourtant ! Comment ça se fait qu’on l’ait jamais vu ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas Maxou. »

Léo : « J’ai une hypothèse ! »

Max (à Elvire) : « Léo fait souvent des hypothèses 🙂 »

Léo : « Il me semble que les busards Saint-Martin migrent. Plus précisément, ils se déplacent vers le sud ou le sud-ouest. Ceux d’ici descendent en Espagne je crois. Et la France accueille ceux du nord notamment de Russie. Il y a des Saint-Martin toute l’année mais ce sont pas forcément les mêmes. Nous sommes peut-être en présence d’un hivernant étranger. Ça expliquerait qu’on l’ait jamais vu avant. »

Samuel : « Bravo cousin Léo ! Bravo ! »

Le chevalier : « Comme d’habitude ton hypothèse est très intéressante mon Léo 🙂 »

Léo : « Mais c’est qu’une hypothèse. »

Max : « Tiens, un culblanc ! »

Elvire : « Un cul blanc ? Max, qu’est ce que tu racontes ? »

Léo : « 🙂 C’est un chevalier le culblanc. »

Samuel : « Cousin Léo, je crois que tu vas embrouiller Elvire et qu’elle va se poser d’étranges questions… »

Max : « Les chevaliers sont des zoisos de la famille des Scolopacidés. Parmi les chevaliers Scolopacidés il y a une espèce qui s’appelle le chevalier culblanc. »

Léo : « Tringa ochropus, Scolopacidés. »

Max : « Regarde, il est là. »

Chevalier culblanc (Tringa ochropus, Scolopacidés)

Chevalier culblanc (Tringa ochropus, Scolopacidés)

Léo : « Le dessous est tout blanc, même derrière, d’où son nom 🙂 »

Elvire : « Ça me paraissait bizarre… »

Max : « Ben on parlait pas des fesses de bonome ! »

Léo : « Maaax ! »

Max : « Encore que… Il se les fait pas bronzer. Il doit avoir le cul blanc aussi 🙂 Bonome à la blanche fesse 🙂 »

Léo : « Max, tu es pas sortable ! »

Elvire : « C’est rigolo ! »

Max : « Tu vois ! Elvire a de l’humour, elle ! Et si nous allions là où tu suis les papillons pour connaître ton chemin ? »

Le chevalier : « Du côté des écluses ? Si tu veux. »

Elvire : « Le chevalier suit vraiment les papillons pour savoir où aller ? »

Max : « Je l’ai déjà vu faire 🙂 En vrai c’était parce qu’il savait pas où aller. A droite, à gauche… Alors il a suivi le papillon. »

Elvire : « C’est un drôle de chevalier. »

Max : « Tu as entendu bonome ? Même Elvire le dit ! Tu es un drôle de chevalier 🙂 »

Le chevalier : « Un chevalier bien étrange qui adopte des petizours et qui accueille leur amie marmotte… »

Samuel : « Tu es le plus gentil des chevalier 🙂 »

Le chevalier : « Merci mon petitours 🙂 »

Samuel : « Rhooo ! Je suis ton petitours ! »

Léo : « Mais oui Sam ! Tu vas le comprendre un jour ? »

Max : « Je crois pas ! Dis bonome, c’est la journée des busards ? Tu as lancé l’invitation aux zoisos en busarien uniquement ? »

Léo : « Un busard des roseaux ! »

Busard des roseaux (Circus aeruginosus, Accipitridés)

Busard des roseaux (Circus aeruginosus, Accipitridés)

Elvire : « On en a vu hier ! Avec du beige sur la tête ! »

Max : « Quelle mémoire Elvire ! »

Elvire : « Il faut que je retienne ! Je vous rappelle qu’officiellement je suis en formation d’ornithologie. »

Le chevalier : « Elvire je serais ravi que tu fasses des progrès en ornithologie mais je pense que le responsable de la réserve des Aiguilles Rouges où tu exerces la fonction de guide botaniste n’est pas dupe. Il sait bien que tu es venue voir tes amis petizours. »

Elvire : « Je suis en vacances ? »

Le chevalier : « Disons que tu as eu des vacances pour t’initier à l’ornithologie avec des petizours naturalistes. »

Max : « Ça me plaît bien ça ! »

Elvire : « Moi aussi ! Comme ça c’est pas grave si je retiens pas tout ! »

Léo : « Personne peut tout retenir ! »

Samuel : « Il y a une petite famille de vaches. »

Des vaches

Des vaches

Elvire : « Ils sont mignons ! »

Léo : « Ils sont surtout pas vieux ! »

Le chevalier : « Aïe ! Des juvéniles ! C’est en général à ce moment que Max me demande si vous pouvez aller jouer avec eux ! »

Max : « Pas avec les veaux bonome ! Ils sont trop grands ! »

Léo : « Il y a pas beaucoup de zoisos aujourd’hui… »

Samuel : « Il y a des garde-boeufs en vol… »

Hérons garde-bœufs (Bubulcus ibis, Ardéidés)

Max : « Et des cygnes tuberculés… »

Cygnes tuberculés (Cygnus olor, Anséridés)

Léo : « Pas terrible comme journée… »

Samuel : « Cousin Léo ! On a vu un busard Saint-Martin ! »

Léo : « Oui c’est vrai 🙂 »

Max : « Si tu veux bien bonome, on retournera le voir au retour. »

Le chevalier : « D’accord. »

Samuel : « Il y a une grive litorne… »

Grive litorne (Turdus pilaris, Turdidés)

Max : « Observe bien sa position Elvire ! La tête haute, le cou droit, les ailes légèrement écartées du corps… C’est typique des Turdidés et des Muscicapidés. »

Léo : « Les Turdidés comprennent les merles et les grives. A la montagne on a vu le merle à plastron ! Un juvénile ! »

Max : « Tu pourras en voir toi aussi ! »

Samuel : « Moi je connais le merle noir et le rougegorge. Et puis des tariers. »

Max : « Bonome rêve de voir la gorgebleue à miroir. Peut-être qu’il en verra un jour… »

Léo : « Et si on faisait une pause au bord de l’eau ? »

Max : « Elvire ? »

Elvire : « Je veux bien si vous êtes d’accord. »

Samuel : « On est d’accord ! »

La paysage

Bon, la pause a pas été reposante. Au début on était sages. Bonome s’est assis par terre et on a grimpé sur ses genoux. Évidemment il nous a gratouillés et on s’est mis à ronronner tous les quatre. Puis je sais pas comment, on en est venus à se chamailler pour de rire. On s’est poussés, bousculés puis on a fait la bagarre pour de rire. Elvire est pas très forte à la bagarre alors elle a sauté par terre en me désignant comme chat. Du coup on a cavalé partout en jouant à chat. Et Elvire nous a encore ratatiné mais on a bien rigolé !

Le chevalier : « Dites les juvéniles, vous allez jouer à chat longtemps comme ça ? »

Léo : « Oh non ! J’en peux plus moi ! Je suis épuisé ! »

Samuel : « Elvire la marmotte est trop forte à ce jeu ! »

Max : « Elle nous ratatine à chaque fois ! »

Le chevalier : « Alors pochez vous ! Nous reprenons l’inspection ! »

Samuel : « Ooooh ! »

Max : « Qu’est ce qu’il y a petit Sam ? »

Samuel : « Regardez dans le ciel ! »

Grues cendrées (Grus grus, Gruidés)

Grues cendrées (Grus grus, Gruidés)

Léo : « Des grues cendrées ! »

Max : « Rholala ! »

Samuel : « La chance ! »

Elvire : « Elles sont rares les grues cendrées ? »

Léo : « Ben, pas vraiment. Pendant la migration les ornithologues en compte parfois 200 000 dans certaines régions. »

Max : « Et elles peuvent former de grands V dans le ciel avec des centaines et des centaines d’individus. »

Léo : « Mais c’est assez localisé. »

Samuel : « C’est que la deuxième fois que j’en vois ! La première c’était en décembre de l’an III. »

Max : « Pareil pour nous ! »

Léo : « Grus grus, Gruidés ! La chaaance ! »

Max : « Mon cher Léo, c’est pas toi qui disait qu’on voyait pas beaucoup de zoisos ? »

Léo : « Ben… On en a pas vu beaucoup. C’est un fait ! »

Max : « Rhooo lui ! »

Samuel : « Techniquement cousin Léo a raison ! Mais si on tient compte de la rareté des zoisos rencontrés… »

Léo : « Là ça change tout ! Dans ce cas, c’est une belle journée ! »

Max : « Surtout si on ajoute un ibis sacré du Nil ! »

Elvire : « Un ibis sacré du Nil ? Il y en a ici ? »

Léo : « Oui, là ! »

Ibis sacré du Nil (Threskiornis aethiopicus, Threskiornithidés)

Elvire : « C’est le zoiso sacré des Égyptiens de l’Antiquité ? »

Max : « Lui même ! »

Elvire : « Qu’est ce qu’il fait là ? »

Max : « Ben c’est à cause des zoms. Ils détraquent tout les zoms ! Je me souviens pas bien de l’histoire. C’est il y a quelques décennies pas loin d’ici. En Loire Atlantique ou en Vendée. Il y avait un parc ornithologique qui accueillaient des ibis sacrés. Et puis ce qui devait arriver arriva ! Ils se sont sauvés ! Depuis ils prolifèrent dans la région. On en a vus en Vendée et ici ils deviennent de plus en plus nombreux. »

Le chevalier : « Mes petizours, Elvire, je pense que nous ne verrons rien de plus aujourd’hui. »

Max : « Tu veux rentrer ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « Ben c’est toi qui décide… Qu’est ce qu’on fait ce soir ? »

Léo : « On pourrait faire une soirée fotos, chocolat et gratouillis ! »

Samuel : « Bonne idée ! »

Max : « C’est assez classique mais je suis d’accord ! Qu’en penses-tu Elvire ? »

Elvire : « Fotos, chocolat et gratouillis ? »

Max : « Oui. On installe l’ordinateur. On regarde des fotos de nos inspections en mangeant du chocolat. »

Léo : « Pendant que bonome nous câline. »

Max : « Bon, parfois ça tourne à la bagarre mais c’est pour de rire. »

Samuel : « Et après le chevalier nous raconte une histoire. »

Léo : « Mais il pourrait raconter la même chaque jour. On s’endort tout de suite 🙂 »

Max : « Ça te va comme programme ? »

Elvire : « Vous faites ça souvent ? »

Max : « Ben… »

Léo : « Pendant les vacances c’est tout les jours 🙂 »

Elvire : « Comment vous dites déjà ? Ah oui ! Rhooo la chaaance ! »

Busard Saint-Martin (Circus cyanus, Accipitridés)
Héron garde-bœufs (Bubulcus ibis, Ardéidés)

Continuer la promenade

Décembre le 27

Vendredi 27 Décembre, An VI

Le chevalier : « Les machins ! Vous êtes prêts ? »

Max : « Les machins ? Ce sont tes petizours adorés que tu appelles les machins ? »

Le chevalier : « Des petizours adorés ? Connais pas 🙂 Trois machins à sacados oui 🙂 »

Léo : « Tu nous emmènes aux zoisos ? »

Le chevalier : « Si vous êtes prêts oui. »

Samuel : « Alors je veux bien être un machin 🙂 »

Léo : « Bonome aime beaucoup ses petits machins 🙂 »

Max : « Bon d’accord. Je veux bien être un machin aussi. Dis, on va où ? »

Le chevalier : « Au Reposoir. »

Max : « Au Reposoir ? C’est vrai ? »

Léo : « Comment tu sais qu’on voulait y aller ? »

Le chevalier : « Vous voulez toujours y aller ! Et puis je lis le Blog de Max vous savez. »

Max : « Excellent blog ! Je sais pas qui le grave mais il est grave bien 🙂 »

Samuel : « Bonome, tes machins sont prêts à partir pour Le Reposoir ! »

Le chevalier : « Alors en route ! »

Max : « Nous pouvons donc commencer notre direct-différé ! Le dernier de l’année. »

Léo : « On l’a déjà dit. »

Max : « Oui mais c’était le dernier par chez nous ! Là, c’est le vrai dernier de l’an VI. »

Samuel : « Peut-être qu’en rentrant chez nous on s’arrêtera encore ici ! »

Max : « Oui, mais on sait déjà qu’il y avait trop de brouillard pour faire des fotos et que la marée arrivait trop tard 🙂 »

Léo : « C’est pratique de faire les compte-rendus en retard comme ça on sait déjà ce qu’il s’est passé après. »

Samuel : « Pour le moment, revenons à notre inspection du jour. »

Léo : « Tout commence au Petit Royaume des Cisticoles. »

Max : « Bonome laisse notre monture juste là maintenant. »

Samuel : « On arpente un peu ce Royaume le temps d’aller voir où en est la marée. »

Léo : « Si on a le temps on retourne au Petit Royaume des Cisticoles puis ensuite on retourne en bord de mer. »

Max : « D’abord au fond de la baie, puis au Reposoir. »

Léo : « Le problème aujourd’hui est qu’il fait un peu gris. Ça va pas être facile de fotoer. »

Max : « Même en réglant bien la focale de l’éclairement avec plein d’iso partout et en ajoutant des eV ? »

Léo : « 🙂 Tu comprendras jamais la technique toi 🙂 »

Samuel : « Nous sommes arrivés au Petit Royaume des Cisticoles. »

Max : « C’est Rougegorge qui nous y accueille 🙂 »

Rougegorge (Erithacus rubecula, Muscicapidés)

Léo : « Vous ne pouvez pas le voir mais bonome avance à grands pas décidés… »

Samuel : « Mais il a les oreilles aux aguets. »

Léo : « J’entends quelques beaux zoisos. »

Max : « Un troglo ! Il y a un troglo ! »

Samuel : « Il y en a au moins deux ! Je les entends discuter ! »

Max : « Bonome, il faut fotoer un troglo ! »

Troglodyte mignon (Troglodytes troglodytes, Troglodytidés)

Léo : « Et maintenant trouvons les bouscarles ! »

Samuel : « J’en ai entendu au moins trois ! »

Max : « Oui, une à notre arrivée et il doit y en avoir deux à quelques mètres. »

Le chevalier : « Il y en a une là… »

Bouscarle de Cetti (Cettia cetti, Cettiidés)

Max : « Il y en beaucoup dans la région. On en entend tous les 100 mètres environ. »

Léo : « Partout où nous sommes allés. »

Samuel : « On a quand même pas beaucoup inspecté… »

Max : « Bonome fait ce qu’il peut ! On a pas de monture à nous ! Et il y a des tas de démarches à faire pour que la nôtre aille mieux ! »

Samuel : « Je critiquais pas bonome ! Je signalais à nos lecteurs que nous avions pas beaucoup inspecté ! »

Léo : « Il y a des roitelets ! »

Max : « Pfff ! Ils vont encore sautiller partout sans prendre la pose ! »

Samuel : « Effectivement… »

Roitelet à triple bandeau (Regulus ignicapilla, Régulidés)

Léo : « Chut ! »

Max : « Chut ? »

Léo : « Oui chut ! Écoutez ! »

Samuel : « Je reconnais pas. »

Léo : « Moi non plus ! »

Max : « Tu fotoes bonome ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Samuel : « Il y en a d’autres là ! »

Le chevalier : « Vus ! »

Léo : « Ils s’envolent ! »

Max : « C’était qui ? Montre bonome, montre ! »

Serin cini (Serinus serinus, Fringillidés)

Serin cini (Serinus serinus, Fringillidés)

Serin cini (Serinus serinus, Fringillidés)

Serin cini (Serinus serinus, Fringillidés)

Léo : « Il est un peu jaune verdâtre… »

Max : « Verdier ? »

Samuel : « Non, trop strié. »

Max : « Tarin des aulnes ? »

Léo : « Pas de barre alaire jaune… »

Max : « Ben c’est qui alors ? C’est pas un bruant jaune. »

Léo : « Le serin cini ? »

Max : « Ben, on l’a jamais vu lui ! »

Samuel : « Si ! On vient de le voir ! »

Max : « Tu crois ? »

Léo : « Petit Sam me paraît un peu affirmatif mais c’est une hypothèse intéressante. »

Max : « Tu en penses quoi le grand dadais ? »

Léo : « Maaax ! »

Max : « Hé ! Il nous appelle les machins, je peux bien l’appeler le grand dadais puisque dadais il est 🙂 »

Léo : « Pardonne le bonome car il sait pas ce qu’il fait ! »

Le chevalier : « Je te reconnais bien là mon Léo 🙂 »

Samuel : « Bon, c’est qui ce zoiso ? C’est bien un serin cini ? »

Le chevalier : « Je pense. Nous verrons bien ce que vous dira Faune 17. Nous arrivons à La Baie. »

Léo : « Chouette alors ! »

Max : « Voici donc La Baie ! »

La Baie

Léo : « On voit pas bien comme ça mais il y a des tas de zoisos. »

Samuel : « On voit mieux en tout zoomant. »

Des zoisos
Des zoisos

Max : « Il y a surtout des Charadriiformes. »

Samuel : « Nous y reviendrons. »

Léo : « Observez bien la seconde foto. Il y a des grands gravelots quelque part. Je le dis maintenant parce qu’on a pas d’autres fotos des grands gravelots. »

Max : « On en a pas vu beaucoup… »

Samuel : « Ce que nous avons tout de suite remarqué a été l’abondance des tadornes de Belon. »

Léo : « Nous avons cessé de les compter à 400. »

Max : « Et on les voyait pas tous ! »

Samuel : « On en montre quelques uns, comme ça… »

Tadorne de Belon (Tadorna tadorna, Anatidés)

Max : « Vous vous souvenez en janvier dernier pas loin de La Plage Sauvage, il y avait des tadornes à perte de vue ! »

Léo : « Des milliers ! Peut-être des dizaines de milliers ! »

Samuel : « Il devait y en avoir jusqu’à l’Île d’O ! »

Léo : « Revenons à nos Ansériformes du 27 décembre. »

Max : « Ici, l’hiver, il y a toujours des bernaches cravants. »

Samuel : « Le nombre varie. Là il y avait un petit groupe d’une quarantaine d’individus. »

Bernaches cravant (Branta bernicla, Anséridés)

Léo : « Et puis d’un coup, des cygnes tuberculés sont venus se poser sur l’estran ! »

Cygne tuberculé (Cygnus olor, Anséridés)

Cygne tuberculé (Cygnus olor, Anséridés)

Max : « On savait pas que les cygnes tuberculés allaient à la plage ! »

Samuel : « C’est la première fois qu’on en voit à la mer ! Il y en a juste derrière au Petit Royaume des Cisticoles mais sur l’estran ! C’est surprenant. »

Max : « Les colverts c’est plus fréquent. Presque à chaque fois. »

Léo : « Nous avons d’abord vu un groupe de quatre individus en pleine discussion. »

Canards colverts (Anas platyrhynchos, Anatidés)

Samuel : « Plus tard nous avons vu un groupe de 24 individus. Ils criaient fort ! »

Max : « Je crois qu’ils se chamaillaient pour savoir où ils allaient passer la marée haute. »

Léo : « Voilà pour les Ansériformes. Passons aux Charadriiformes. »

Max : « Bonome a repéré presque tout de suite les deux huîtriers-pies. »

Huîtriers-pies (Haematopus ostralegus, Haematopodidés)

Huîtriers-pies (Haematopus ostralegus, Haematopodidés)

Max : « De bien beaux zoisos que nous sommes toujours ravis de revoir 🙂 »

Léo : « Sur l’estran, c’est pas facile de compter les zoisos. Bon, sauf les huîtriers puisqu’ils sont que deux. Mais les autres… On les voit même pas tous ! Il y en a jusqu’au bout de La Baie tout là-bas ! »

Samuel : « Je sais pourquoi tu dis ça cousin Léo. C’est à cause des abondances relatives ! Qui est le plus présent ici ? »

Max : « Sur l’estran ce sont les bécasseaux variables ! »

Bécasseaux variables (Calidris alpina, Scolopacidés)

Léo : « Pas sûr quand même ! Au loin, il y a aussi des tas de pluviers argentés. »

Samuel : « Les chevaliers gambettes sont pas aussi nombreux mais je me hasarderai pas à les dénombrer. »

Chevaliers gambettes (Tringa totanus, Scolopacidés)

Max : « Les fotos suivantes illustrent une chose bien connue : les zanimos ça fait souvent sa toilette 🙂 »

Chevalier gambette (Tringa totanus, Scolopacidés)

Chevalier gambette (Tringa totanus, Scolopacidés)

Samuel : « L’activité principale des zoisos sur l’estran de La Baie reste quand même la recherche de nourriture. »

Léo : « Je rappelle que les Scolopacidés ont presque tous un long bec avec lequel ils cherchent du manger dans le sable et la vase. »

Max : « Le fait que leurs becs aient des tailles différentes leur permet de pas être en concurrence. Les courlis cendrés par exemple peuvent attraper les arénicoles en profondeur dans leur terrier en U. »

Courlis cendrés (Numenius arquata, Scolopacidés)
Courlis cendrés (Numenius arquata, Scolopacidés)

Samuel : « Voilà pour les Scolopacidés et les Charadriidés. Nous pourrions ajouter qu’il y a quelques barges à queue noire mais qu’elles sont trop loin pour pouvoir vous les montrer. »

Max : « Les Charadriiformes comprennent, outre les Scolopacidés et les Charadriidés, les Laridés. »

Samuel : « Elle est étrange ta phrase cousin Max. »

Max : « Mais elle est scientifiquement correcte ! Léo, en tant que spécialiste des Laridés, que peux-tu nous dire ? »

Léo : « Je suis pas spécialiste des Laridés. C’est juste que j’aime beaucoup ces zoisos. »

Max : « Et que peux-tu nous en dire ? »

Léo : « Il y a les espèces habituelles pour l’hiver. Bien entendu, les mouettes qui rigolent sont présentes. »

Mouettes qui rigolent (Chroicocephalus ridibundus, Laridés)

Samuel : « Pas de mélanocéphales ? »

Léo : « Pas la moindre ! Aucune ! »

Max : « Et des goélands ? Y a t-il des goélands ? »

Léo : « Bien sûr ! Voici par exemple un goéland cendré… »

Goéland cendré (Larus canus, Laridés)

Samuel : « En hiver, ils ont fréquemment des stries grises sur la tête. »

Max : « Si on fait pas attention, on peut les confondre avec les mouettes qui rigolent. »

Samuel : « Cousin Léo, y aurait-il pas des goélands argentés ? »

Léo : « Si si ! Oulala ! Là par exemple… »

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Max : « Et là ? »

Des goélands

Léo : « Oulala ! Alors il y a bien deux argentés à gauche. A droite… Les pattes sont jaunes mais il est un peu sombre… Pas assez pour un brun et l’angle goniaque du bec est trop marqué. Je dirais que c’est un leucophée. »

Max : « Et le juvénile ? »

Léo : « Ben… Premier hiver… Leucophée ou argenté. Je sais pas. »

Max : « Merci Léo. Continuons. »

Léo : « Là ce sont deux leucophées adultes. »

Goélands leucophées (Larus michaellis, Laridés)

Max : « Et des bruns ? En vois-tu ? »

Léo : « Goéland brun ? Mmmmm… Là ! »

Goéland brun (Larus fuscus, Laridés)

Samuel : « Il manque le marin ! »

Léo : « Non, il y en a ! Regardez ! »

Goéland marin (Larus marinus, Laridés)

Max : « Terminons par des Laridés tout mélangés… »

Des goélands tout mélangés

Léo : « Mouettes qui rigolent, goéland brun et cendré. Le juvénile on sait pas. »

Max : « Merci beaucoup Léo. »

Samuel : « Il me semble que la mer est bien montée. Il est temps d’aller au Reposoir. »

Max : « Voici donc Le Reposoir. Nous vous l’avons souvent montré. »

Le Reposoir

Samuel : « La première fois que je suis venu je venais d’arriver avec vous et nous allions en Vendée. »

Léo : « Il y avait vraiment des tas de zoisos ce jour là et il y avait un beau soleil. »

Max : « Je mets le lien pour les lecteurs qui voudraient revoir cet article… »

Le Reposoir

Max : « Voici donc Le Reposoir. En fait c’est une partie du Royaume des Sternes de Mer, avec La Baie. »

Léo : « Les zoisos sont tout là-bas. On les voit à peine d’ici. Il faut encore tout zoomer. »

Le Reposoir zoomé

Max : « Bien, la première étape est d’identifier ces zoisos. »

Léo : « Il me semble que les huîtriers sont venus se reposer… »

Huîtriers-pies (Haematopus ostralegus, Haematopodidés)

Samuel : « Les gambettes aussi 🙂 »

Chevalier gambette (Tringa totanus, Scolopacidés)

Max : « C’est le principe du reposoir. Les zoisos ont bien mangé pendant la marée basse et maintenant ils viennent se reposer un peu avant d’aller on sait pas où. »

Samuel : « C’est vrai ça ! Quand la marée aura recouvert le reposoir, ils vont où les zoisos ? »

Léo : « Bonome ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas. Peut-être dans les marais à l’intérieur des terres. D’autres vont en mer… »

Max : « Ils faudra enquêter. Continuons les identifications. »

Samuel : « Les courlis sont venus eux aussi. »

Courlis cendré (Numenius arquata, Scolopacidés)

Courlis cendré (Numenius arquata, Scolopacidés)

Courlis cendré (Numenius arquata, Scolopacidés)

Courlis cendré (Numenius arquata, Scolopacidés)

Max : « Ce sont bien des cendrés ? Parce qu’un monsieur de Faune IDF nous a envoyé un pigeon électronique pour nous dire qu’on s’était trompés de courlis au Grand Étang. »

Léo : « C’est une bonne nouvelle ! »

Max : « On a dit des erreurs et tu trouves que c’est une bonne nouvelle ? »

Léo : « Ben oui ! Comme ça on a vu les corlieux et les cendrés en IDF ! »

Max : « Ah oui 🙂 »

Samuel : « Il y a pas de lore sombre, pas de bande sombre sur la tête… C’est bien un cendré. Vu que le bec est court ça doit être une femelle. »

Max : « Bravo pour les fotos bonome ! Sur la quatrième on voit bien l’aile ! Ça nous donnera une référence pour les courlis en vol ! »

Le chevalier : « Merci Maxou. »

Léo : « Tiens ! Il y a des tournepierres à collier ! »

Max : « Oussa ? »

Léo : « Là ! »

Tournepierre à collier (Arenaria interpres, Scolopacidés)

Samuel : « Ils restent entre eux ! Ils se mélangent pas aux autres ! »

Léo : « Ils étaient tout mélangés mais les autres viennent de s’envoler. »

Max : « C’est quand même étrange. Les zoisos se mettent toujours juste au bord de l’eau et ils doivent reculer régulièrement. C’est pas malin ! Si ils se mettaient un peu plus loin ils dormiraient tranquillement. »

Léo : « Ils ont peut-être peur des prédateurs. »

Samuel : « Il y a pas des prédateurs ici ! »

Max : « Il y a un groupe de pluviers argentés… »

Pluviers argentés (Pluvialis squatarola, Charadriidés)

Léo : « L’un d’eux est bagué ! On a pas transmis à Faune 17 ! »

Samuel : « On le fera quand on aura terminé cet article ! »

Max : « C’est suffisant une bague orange comme ça ? On la voit pas bien. »

Samuel : « On transmet et on verra bien ! »

Max : « D’accord petit Sam ! »

Léo : « On a repéré tout le monde ? »

Max : « Je cherche… »

Samuel : « On a pas parlé des bécasseaux maubèches ! »

Léo : « Il y en aura dans les fotos de groupes… »

Max : « Pas de bécasseau rare ? »

Léo : « Même pas de sanderling ! »

Max : « Bon, ben passons aux fotos de groupe alors… »

Léo : « Cette foto montre bien qu’il fait tout gris ! »

Pluviers argentés, bécasseaux variables, bécasseaux maubèches et barge à queue noire

Max : « Chers lecteurs, nous vous incitons à revoir la foto du reposoir pour vous rendre compte que c’est pas facile de voir aussi loin ! »

Samuel : « Je remets les fotos ! »

Max : « Remets la foto de groupe aussi alors ! On a pas présenté les zoisos ! »

Pluviers argentés, bécasseaux variables, bécasseaux maubèches et barge à queue noire

Léo : « Alors… Pluviers argentés, bécasseaux maubèches, barge à queue noire et bécasseaux variables… »

Max : « Et là ? »

 

Samuel : « Maubèches, variables, pluviers argentés, un courlis cendré et l’arrivée de deux pluviers argentés. »

Des zoisos

Léo : « On les reconnaît à leur tâche axillaire noire. »

Max : « Tache axillaire ? »

Léo : « A l’aisselle ! Ils ont une tâche noire au niveau de l’aisselle ! »

Des zoisos
Des zoisos
Des zoisos
Des zoisos
Des zoisos

Le chevalier : « Il commence à faire vraiment sombre. Il va falloir rentrer. »

Max : « D’accord bonome. On se poche. »

Léo : « On regarde quand même en retournant à notre monture. »

Le chevalier : « Bien sûr Léo. Mais l’estran est déjà recouvert par l’eau. »

Samuel : « Il y a plus que Le Reposoir qui émerge. »

Max : « C’est pour ça que les zoisos viennent là. »

Léo : « J’aime beaucoup cet endroit. »

Max : « Tu aimes tous les endroits où il y a des zoisos. »

Léo : « Tu as raison Maxou. »

Samuel : « Ici c’est particulier. On a pas besoin de bouger, de chercher. On s’installe et on regarde. »

Max : « STOOOP ! »

Le chevalier : « Que se passe t-il Max ? »

Max : « Attends, je descends… Voilà… Bonome, c’est quoi ça ? »

La légende de la bête Rô

Le chevalier : « La légende de la bête Rô. »

Max : « Et tu peux me dire qui est Rô ? »

Le chevalier : « Un dragon. »

Max : « Bonome, mon cher bonome, mon bonomou, puis-je te poser une question ? »

Max

Le chevalier : « Tu peux, bien sûr. »

Max : « Bonomou, connais-tu un petitours à casquette nommé Max ? »

Le chevalier : « Je le connais 🙂 »

Max : « Tu es sûr ? »

Le chevalier : « Oui Max, je le connais ce petitours à casquette. »

Max : « Je pense pas. »

Le chevalier : « … »

Max : « PARCE QUE SI TU LE CONNAISSAIS VRAIMENT TU SAURAIS QU’IL EST EN QUÊTE D’UN DRAGON ! »

Léo : « Je me demandais à quel moment il allait crier 🙂 »

Max : « IL EST EN QUÊTE D’UN DRAGON CE PETITOURS ET IL APPREND PAR HASARD QUE RÔ LE DRAGON EST ENFERMÉ PAS LOIN D’ICI ! »

Le chevalier : « Tu continues ta quête ? »

Max : « Pfff ! Une quête s’arrête que lorsqu’on a trouvé ! Mais qui m’a fichu un bonome pareil ! »

Léo : « Maxou, où vas-tu ? »

Max : « Je vais chercher Rô ! Il faut toujours tout faire tout seul… Pfff ! »

Le chevalier : « Max, reviens ici s’il te plaît. »

Max : « Je peux pas ! J’ai un dragon à capturer ! »

Le chevalier : « Max ! »

Max : « Je dois sauroctoner bonome ! »

Le chevalier : « C’est une légende Max. »

Max : « Une légende ? »

Le chevalier : « Oui. La légende de Rô est une légende 🙂 »

Max : « C’est pas vrai alors ? »

Le chevalier : « Ben non puisque c’est une légende. »

Max : « Il y a pas de dragon ? »

Le chevalier : « Non Max, désolé. »

Max : « Je trouverai jamais de dragon… »

Samuel : « Tu cherches encore cousin Max ? Pourquoi ? »

Max : « Je sais pas… »

Léo : « Tu veux retourner au château ? »

Max : « Non. »

Léo : « Tu veux que bonome soit plus banni ? »

Max : « Ça m’arrangerait pas… »

Samuel : « Ben non ! Sinon on irait plus aux zoisos ! »

Léo : « Alors pourquoi tu cherches encore ? »

Max : « Je sais pas… »

Le chevalier : « Non en reparlerons au calme Maxou. »

Max : « Oui Bonomou 🙂 Mais je crois que je m’en fiche du dragon. »

Léo : « Alors nous pouvons clore ce bulletin d’information en direct différé ! »

Samuel : « Nous en profitons pour vous transmettre tous nos vœux pour cette nouvelle année ! »

Léo : « Qu’elle vous soit douce et riche en joie, bonheur et tout ça ! »

Max : « Nous vous souhaitons des tas de belles observations naturalistes ! »

Les petizours : « Bonne année à tous ! »

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