116 – Le Royaume des Grèbes

Mardi 9 Août, An III

Le matin, dans la cabane du chevalier…

Max : « Léo… Léo, tu es réveillé ? »

Léo : « Mmmmm… »

Max : « Léo ! Réveille toi ! »

Léo : « Max… Qu’est ce que tu veux ? Laisse moi dormir. »

Max : « Mais non ! Réveille toi ! »

Léo : « Tu me laisseras pas… Que se passe t-il ? »

Max : « Hier bonome avait pas l’air en forme. Il faut pas le laisser seul du tout. Viens, on va le réveiller par un câlin et des chatouillis. Et après, on lui demandera de nous emmener aux zoisos. »

Léo : « Tu crois qu’il va vouloir ? On y est allés hier. »

Max : « Oui, mais après avoir fait rien du tout. Ça lui réussit pas de faire rien du tout. »

Léo : « Il faut dire qu’il a pas l’habitude 🙂 »

Max : « Ben oui. Il tient pas en place ce bonome. Bon, tu es assez réveillé pour grimper dans son lit ? »

Léo : « Oui 🙂 On va le chahuter 🙂 »

Les petizours grimpent dans le lit du chevalier. Léo lui fait un câlin pendant que Max le chatouille… 

Le chevalier : « Max ! »

Max : « Oui bonome 🙂 »

Le chevalier : « C’est ta façon de me souhaiter le bonjour ? »

Max : « Ouiiiii 🙂 »

Léo : « Encore une fois, la méthode de Léo est plus douce. »

Max : « Mais moins efficace. On a chacun notre style 🙂 On fait la bagarre ? »

Le chevalier : « Je ne suis plus un juvénile moi. »

Max : « Bonome, tu as peut-être un milliard d’années mais tu as su rester jeune dans ta tête 🙂 Léo, bagarre générale ! »

Quelques minutes plus tard…

Max : « Bonome, fais pas semblant d’être tout mort 🙂 »

Léo : « Il fait la couleuvre sur le dos avec la langue qui pend 🙂 »

Max : « Bonome, tu es même pas tout mort ! Allez, lève toi maintenant. »

Léo : « Sinon, on tire sur ta langue avec nos pattes toutes sales. »

Le chevalier : « Non, pas ça ! »

Max : « Bonjour bonome 🙂 »

Le chevalier : « Bonjour mes petizours 🙂 »

Max : « Dis, ça fait longtemps qu’on a pas vu Martin. »

Le chevalier : « C’est vrai. »

Max : « Que dirais-tu d’aller lui rendre visite ? »

Le chevalier : « Si vous voulez. »

Max : « Tu crois qu’il va venir au rendez-vous ? »

Le chevalier : « Mon petitours, notre rendez-vous était plutôt en fin d’après midi, pas le matin. »

Max : « Ah oui… Mais il patrouille sur son territoire. Tu diras aux autres zoisos de l’avertir de notre présence. Bon, on y va ? »

Léo : « Max, tu devrais laisser le temps au chevalier de se caféiner. »

Max : « Lui et son café ! Pfff ! Tu es prêt toi ? »

Léo : « Je n’ai qu’à enfiler mon sacado 🙂 »

Max : « Alors on va préparer le café. Bonome, saute dans tes chaussettes et rejoins nous dans la cuisine. Tu connais la cuisine ? C’est la pièce dans laquelle se trouve la cafetière 🙂 »

Pendant la chevauchée…

Max : « Tu fais des progrès bonome, tu t’es pas arrêté à la taverne pour ton petit café d’avant inspection. »

Le chevalier : « Nous nous arrêterons à la prochaine 🙂 »

Max : « Alors on se cache dans ta poche 🙂 »

Au Royaume des Grèbes…

Max : « Bonome, on va directement à l’observatoire du rendez-vous. Et tu papotes avec les zoisos. Comme ça Martin aura le temps de s’organiser pour passer nous voir. »

Léo : « Il a dû se trouver une Martine et faire des petits… »

Max : « Même plusieurs portées. On a jamais vu un terrier de Martin. »

Léo : « Il faut trouver une berge verticale, assez haute au dessus de l’eau. Au moins 50 cm. »

Max : « Le problème c’est qu’on peut pas tout explorer au Royaume des Grèbes. Il faut rester sur les chemins autorisés. Et, de ces chemins, on voit pas des berges verticales de 50 cm. Alors on peut pas trouver le nid de Martin. »

Léo : « On arrive 🙂 »

Max : « Oh ! Une oie grise ! »

116 01 Une oie grise 116 02 Une oie grise
116 03 Une oie grise 116 04 Une oie grise

Max : « C’est peut-être l’oie cendrée qui manque au Royaume des Bernaches. »

Léo : « Mmmmm… »

Max : « Tu mmmmmes déjà ? Qu’est ce qu’il t’arrive ? »

Léo : « Elle me chiffonne cette oie… »

Max : « Elle s’étire les ailes ! »

116 05 Une oie grise 116 06 Une oie grise
116 07 Une oie grise 116 08 Une oie grise

Max : « Pourquoi te chiffonne t-elle mon cher Léo ? »

Léo : « Observe bien Maxou… Elle a le dessus de la tête et du cou plus foncé que le reste. Et puis le bout de son bec est noir. C’est pas comme ça une oie cendrée… »

116 09 Une oie grise 116 10 Une oie grise
116 11 Une oie grise 116 12 Une oie grise

Max : « C’est vrai ça ! Bonome ? »

Le chevalier : « Moi aussi je suis chiffonné… Le dessus de la tête et du cou plus sombres sont caractéristiques de l’oie cygnoïde (Anser cygnoides) mais l’oie cygnoïde a le bec entièrement noir… Un bec orangé se terminant par une pointe noire… Cela exclut l’oie cendrée… On trouve ce caractère chez les oies des moissons (Anser fabalis) et les oies à bec court (Anser brachyrhynchus)… »

Max : « Il faudra faire des recherches alors. »

Princesse, Léo et moi avons fait des recherches pour graver cet article. Il se trouve qu’un grand fotoeur spécialisé en zoisos grave un blog sur le Royaume des Grèbes. Il y va souvent, presque toutes les semaines. On aime bien regarder son blog parce qu’on voit les mêmes choses que lui quand on y va 🙂 Ce fotoeur dit que c’est une oie cygnoïde. Mais on est pas d’accord nous, même si on est que des petizours. On a regardé un autre site de zoisos et l’oie cygnoïde a bien le bec noir. Bonome avait raison. Elle a un bec de cygne l’oie cygnoïde. Alors on sait pas du tout qui c’est cette oie. Et on est bien embêtés. Mais il faut pas nous gronder Princesse. On peut pas tout savoir nous. (www.faune-nature.net www.oiseaux.net)

Max : « Tiens, il y a grébu et son petit qui passent. Bonjour Grébu 🙂 »

116 13 Une oie grise et des grébus 116 14 Les grébus

Léo : « Tu les invites pas en Charentmaritimie ? »

Max : « Ben, c’est pas la peine ! Les grébus parlent entre eux. Ils savent qu’ils sont tous invités. »

Léo : « Rholala ! Tu imagines tous les grébus des Royaumes d’ici qui volent au-dessus de notre monture la prochaine fois qu’on va à la mer ! »

Max : « Il faudrait faire beaucoup de pauses pour pas qu’ils se fatiguent trop. »

Léo : « Max, les grèbes peuvent pas décoller du sol. Ils décollent seulement de l’eau. »

Max : « Alors on prendrait ceux qui seraient trop fatigués avec nous pour finir le trajet. »

Léo : « Ils pocheraient 🙂 »

Max : « Et bonome ronchonnerait parce qu’il aurait des tas de grébus dans la poche 🙂 »

Léo : « Des tas de têtes de grébus dépasseraient de la poche 🙂 »

Max : « Avec deux têtes de petizours 🙂 »

Le chevalier : « Cessez donc de dire des bêtises et regardez le héron cendré se poser. »

Max : « On disait même pas des bêtises ! Tu as fotoé ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. Mais un peu tard. »

116 15 Des hérons cendrés 116 16 Des hérons cendrés

Max : « Ben voilà ! Tu as encore raté tes fotos ! Pfff ! Quel mauvais fotoeur ! On va aller au magasin de bonomes pour te rendre et on en prendra un autre. »

Léo : « Un bon fotoeur cette fois ! »

Max : « Qui fait toujours des fotos extraordinaires. »

Léo : « Pas comme toi ! »

Le chevalier : « D’accord 🙂 N’oubliez pas d’en choisir un qui supporte votre ingratitude et vos exigences. »

Max : « Nous sommes ni ingrats ni exigeants. »

Léo : « Nous sommes ironiques. »

Max : « Un peu caustiques aussi. »

Léo : « Mais on t’aime bien quand même 🙂 »

Le chevalier : « Je sais 🙂 »

Max : « Tu as parlé aux zoisos ? »

Le chevalier : « Pour prévenir Martin ? »

Max : « Oui. »

Le chevalier : « Tu sais bien qu’on ne peut pas prévoir Maxou. »

Max : « Si tu as laissé un message, il va venir. On peut avancer un peu. »

Plus loin…

Léo : « Tiens, un grébou et son petit. »

116 17 Des grébousMax : « C’est la saison des petits 🙂 Mais on voit pas bien de ce côté là. L’étang est trop loin. Il faut encore avancer un peu. »

Léo : « Oui, mais plus loin, on regarde de l’autre côté, face au soleil. Et le chevalier va ronchonner parce que ses fotos sont à contre-jour. »

Max : « Eh bien nous le laisserons ronchonner, oulala ! »

Léo : « Regardez ! Grébou ! »

116 18 Grébu qui glisse 116 19 Grébu qui glisse

Max : « Il a tout glissé sur son ventre 🙂 »

Léo : « Il était pressé de venir nous voir 🙂 »

Max : « Bonjour grébou. Tu vas bien ? Tu as pas fait des œufs ? »

Léo : « Si Max, son petit le rejoint. »

116 20 Des grébous 116 21 Des grébous

116 22 Un petit grébou

Max : « Tu as un beau petit grébou. Il faut en prendre soin et lui trouver du manger. »

Léo : « Il faut rappeler le nom de grébou en scientifique. »

Max : « Tu crois ? Mes lecteurs doivent le connaître maintenant. »

Léo : « Il faut le faire quand même ! »

Max : « Oulala ! D’accord. Grébou, c’est le grèbe castagneux. Castagneux ça vient de châtaigne. Parce que grébou il a la couleur de la châtaigne. Il s’appelle Tachybaptus ruficollis et c’est un Podicipédidé. C’est le cousin de grébu, le grèbe huppé, Podiceps cristatus. »

Léo : « Et du grèbe à cou noir, Podiceps nigricollis. »

Max : « Il y a d’autres espèces de grèbes mais on les a jamais vues. »

Léo : « On peut pas tout voir. »

Max : « Oh ! Regardez ! Il y a une pelote de régurgitation sur le poteau ! »

Léo : « Elle contient des noyaux de cerises… Des morceaux de cuticule d’insectes… »

116 23 Une pelote de régurgitationMax : « Alors on sait que le zoiso a mangé des cerises et des insectes. Il y cerivore et insectophage. »

Léo : « Tu inventes toujours des mots. Ça existe même pas cerivore et insectophage. On dit frugivore et insectivore. Ou entomophage. »

Max : « C’est rigolo d’inventer des mots 🙂 Bonome, tu sais quel zoiso a régurgité cette pelote ? »

Le chevalier : « Un zoiso cerivore et insectophage 🙂 »

Max : « Tu sais pas ? Bon, d’accord. On va pas pouvoir le dire et Princesse va nous gronder et on sera bannis du Pays des Zoisos. »

Le chevalier : « Certes. Mais comme tu vas lui trouver un dragon, on sera dé-bannis 🙂 »

Max : « Il y a pas des dragons au Royaume des Grèbes. Ils sont tous au Royaume Secret. Et tu veux pas nous y emmener. »

Le chevalier : « Comment sais-tu qu’ils sont au Royaume Secret ? »

Max : « Bonome, il fut un temps où tous les chevaliers voulait tuer des dragons. Pour montrer que c’étaient de grands chevaliers et plaire à leur dame. Alors les dragons sont tous allés au Royaume Secret. C’est pour ça qu’on en voit plus. »

Le chevalier : « Bien. Je crois que Léo a vu quelque chose. »

Léo : « Oui, mais c’est pas un dragon. Ce sont des Insectes in copula. »

116 24 Pentatomes rayés in copula 116 25 Pentatomes rayés in copula

Max : « Ils font des œufs. Ce sont des punaises. Souvent, les punaises se mettent dos à dos pour faire des œufs. Ces punaises, on les a déjà vues. Ce sont des pentatomes rayés. Mais je me souviens plus du nom en scientifique… »

Le chevalier : « Graphosoma italicum, Pentatomidés. On l’appelle parfois le graphosome d’Italie ou encore le pentatome d’Italie. »

Max : « Les noms vernaculaires changent tout le temps. C’est pour ça qu’il faut donner les noms en scientifique. C’est plus précis. Dis, ils ont des rayures rouges et vivent sur des végétos verts. Et, si j’ai bien compris, le rouge et le vert étant complémentaires, ils se mettent en valeur l’un l’autre. Donc, un zanimo rouge sur fond vert se voit très bien. C’est une espèce suicidaire le pentatome d’Italie ? »

Le chevalier : « Bien sûr que non Maxou. »

Max : « Alors ce sont encore des couleurs qui préviennent d’un danger. Ils sont toxiques les pentatomes rayés. Ils aposématisent. »

Le chevalier : « Encore un mot inventé 🙂 »

Max : « Bonome, tu reconnaîtras quand même que le verbe aposématiser est bien pratique. Comment on dit sinon ? »

Le chevalier : « On dit qu’ils ont des couleurs aposématiques pour prévenir qu’ils sont toxiques. »

Max : « Tu dis ça si tu veux. Pour moi, ils aposématisent. Hopla ! Et lui, là ? Il a pas l’air en forme ce papillon. »

116 26 Un minime à bandes jaunesLe chevalier : « Je dirais même qu’il est tout mort 🙂

Max : « C’est un Lépidoptère. Je dirais même un Hétérocère. Genre papillon de nuit quoi… »

Léo : « C’est même pas vrai que les Hétérocères sont des papillons de nuit. Pas tous. La classification des Lépidoptères est très artificielle. Les Rhopalocères passe encore. C’est à peu près un vrai groupe. Mais le reste ! Pfff ! On dit les Hétérocères et les microlépidoptères mais ça veut rien dire du tout scientifiquement. Je comprends même pas que les scientifiques utilisent encore ces termes. »

Le chevalier : « Ils les utilisent uniquement parce qu’ils sont pratiques. »

Max : « J’apprécie vos discussions à tous les deux mais ça nous dit pas qui c’est ce papillon. »

Léo : « Moi, je le connais pas. Je suis pas spécialisé en Lépidoptérologie. »

Max : « Moi non plus. Il reste que toi bonome. Nous t’écoutons. »

Le chevalier : « Voilà, encore une fois vous vous tournez vers moi comme si je connaissais tout. Et si je disais une erreur ? »

Max : « Bonome… C’est pas grave si tu dis des erreurs. Tu sais bien que ça arrive ! »

Le chevalier : « Oui, mais il doit y en avoir plein ton blog… »

Max : « Non. Il y en a certainement. Mais pas plein mon blog. Non non. »

Le chevalier : « Je rêve quand même que quelqu’un de plus compétent que moi le corrige. »

Max : « Et tu connais personne qui pourrait le faire ? »

Le chevalier : « Ben non. Tu sais bien que j’ai pas d’amis 🙂 »

Max : « Pfff ! Bon, revenons à notre papillon. C’est qui ? »

Le chevalier : « Peut-être un minime à bandes jaunes, Lasiocampa quercus, Lasiocampidés. Ce serait un mâle. Mais il existe diverses sous-espèces qui se distinguent par l’étendu du jaune et du brun. »

Max : « Merci bonome. Un papillon de plus ! On continue ? »

Léo : « Ouiiii ! »

Max : « Alors on refait un tour ! »

Léo : « Les grébus sont encore là. »

116 27 Des grébusMax : « Le petit demande du manger. »

Léo : « Les petits demandent toujours du manger. Il faut bien qu’ils grandissent. »

Le chevalier : « Les petizours demandent toujours du chocolat. Et ils ne grandissent pas. Par conséquent, ils demanderont toujours du chocolat… »

Max : « On va rester des juvéniles toute notre vie 🙂 »

Léo : « On se chamaillera toujours. »

Max : « On chahutera. »

Léo : « On fera la bagarre. »

Max : « Et on mangera du chocolat. »

Le chevalier : « Pauvre de moi… »

Max : « Mais on te fera des câlins aussi. »

Le chevalier : « C’est plutôt moi qui vous les fais. Et qui vous gratouille le front. Léo, si tu ajoutes que Brindille gratte bien le front je te ploufe ! »

Léo : « J’ai rien dit ! C’est pas juste ! »

Max : « Tu dis toujours que Brindille gratte bien le front 🙂 Ça fait longtemps qu’elle est pas venue en inspection avec nous… »

Le chevalier : « Vous devriez l’inviter. »

Max : « Bonne idée ça ! On lui enverra une invitation par Pigeon-Express ! »

Léo : « Grébou vient nous voir… »

116 28 Un grébou 116 29 Un grébou
116 30 Un autre grébou 116 31 Un autre grébou

Max : « Il est vraiment mignon grébou. Je comprends qu’il soit ton chouchou zoiso. »

Léo : « Il est en plumage nuptial. »

Max : « Il est mignon quand même en internuptial. »

Léo : « Ben oui. C’est vraiment un beau zoiso. »

Max : « Ce sont des poules-d’eau là-bas ? »

116 32 Des poules d'eauLe chevalier : « Oui, un adulte et son petit. »

Max : « Encore un petit ! »

Léo : « Ils sont très farouches les petits des poules-d’eau. »

Max : « Quand ils sont tout petits oui, mais après, ils le sont un peu moins. »

Léo : « Des fois c’est l’inverse. Quand ils sont petits ils ont pas peur des zoms mais après ils les fuient. »

Max : « Alors que c’est quand ils sont petits qu’ils sont le plus vulnérables… Bon, on avance. »

Léo : « Cheminons sur les chemins 🙂 »

Max : « Mais pas en touristes. On sifflote pas les mains dans les poches. On est naturalistes nous. On doit regarder partout, écouter, sentir… »

Le chevalier : « Et comment faites-vous pour écouter alors que vous papotez ? »

Max : « On est très forts ! »

Léo : « Il y a quelque chose là-bas sur le chemin… »

116 32 Quelque chose sur le cheminMax : « On dirait un Amphibien. Ça existe les Amphibiens ? »

Léo : « On peut s’en approcher doucement ? »

Le chevalier : « Une chose à la fois ! Approchons nous doucement… »

116 33 Un petit crapaud 116 34 Un petit crapaud
116 35 Un petit crapaud 116 36 Un petit crapaud

Max : « Il a pas l’air en forme ce petit amphibien. Tu le connais ? »

Le chevalier : « Non, je ne connais pas bien les Amphibiens. Et non, je ne proposerai pas de nom, aucun hypothèse, rien du tout ! »

Max : « Te fâche pas bonome. C’est pas grave. Mais tu as pas répondu : ça existe les Amphibiens ? »

Le chevalier : « A vrai dire, je n’en sais rien. Je crois qu’il y a deux subdivisions principales qui ne forment pas un groupe monophylétique. »

Max : « C’est reparti pour les mots compliqués que personne comprend à part toi… »

Léo : « Ça veut dire que les Amphibiens n’existent pas mais qu’il y a deux groupes. »

Le chevalier : « Je n’en suis pas sûr. »

Max : « D’accord. Quoi d’autre ? »

Le chevalier : « Si on ne considère que les Amphibiens actuels de nos régions, la classification est assez simple. Il y a des Anoures et des Urodèles. »

Max : « Évidemment ! Tout le monde sait ça. »

Le chevalier : « Je n’ai donc pas besoin d’aller plus loin 🙂 »

Max : « Pour nous, non. On connaît ! Mais pense un peu à mes lecteurs. »

Le chevalier : « Tu leur expliqueras dans ton blog. »

Max : « Tu veux pas répondre ? »

Le chevalier : « Pas la peine ! Tout le monde sait ça ! »

Max : « Bonome, s’il te plaît, cesse de faire le pénible et explique nous les amours et les hures modèles. »

Le chevalier : « Les amours et les hures modèles ? »

Max : « Oui, les amours et les hures modèles. »

Le chevalier : « Les Anoures et les Urodèles ! »

Max : « Oui, c’est ce que j’ai dit. Bonome, quand tu te nettoies les oreilles, enlève les coton-tiges après. Tu entendras mieux et tu auras l’air moins bête. »

Léo : « Max, c’est toi qui es bête 🙂 »

Max : « Pfff ! »

Le chevalier : « Les Anoures sont des Amphibiens sans queue, comme les grenouilles et les crapauds. Les Urodèles sont des Amphibiens dotés d’une queue : il y a les salamandres et les tritons. »

Max : « Bonome, mon bonomou. Un jour tu nous as expliqué les Reptiles qui existent pas. A la fin des tes passionnantes explications qui ont duré des jours et des jours tu nous as parlé des Amniotes : les Vertébrés dont les petits se développent dans une annexe embryonnaire qu’on appelle l’amnios. Les Amniotes ont soit des œufs avec une coquille autour pour que le petit se développe dans l’eau soit un utérus. Et tu as pas inclus les Amphibiens. Dois-je en déduire que les Amphibiens sont pas des Amniotes ? »

Le chevalier : « Tu dois 🙂 »

Max : « Comment ils font les œufs ? »

Le chevalier : « Les Amphibiens doivent pondre dans l’eau. C’est pour cette raison qu’ils vivent toujours à proximité d’un point d’eau. »

Max : « Bien, bien, bien. Merci bonomou. »

Léo : « Tu peux nous parler du développement des œufs ? »

Le chevalier : « Oui, un peu. Quand les œufs éclosent, il sort un petit individu appelé têtard. C’est parce qu’il a une grosse tête et une petite queue. Puis les pattes arrières commencent à se développer. La queue régresse et les pattes avant apparaissent. Petit à petit le corps se transforme pour devenir un corps adulte mais de petite taille. En général, à ce moment, les petits quittent leur mare pour en coloniser une autre. Ceci évite que, plus tard, les accouplements se fasse entre individu d’une même ponte. »

Max : « Oulala ! Mais ils doivent se perdre ! Ou se faire dévorer en chemin ! »

Le chevalier : « Ou se faire marcher dessus. Oui Maxou. Mais les Amphibiens pondent souvent de très nombreux œufs. Parfois plusieurs milliers. Alors ce n’est pas grave si beaucoup n’atteignent pas l’âge adulte. Ai-je répondu à vos questions ? »

Max : « Oui, pour le moment. Mais tu nous feras un long exposé sur les Amphibiens un jour, comme tu as fait pour les reptiles qui existent pas. »

Le chevalier : « A tes ordres petitours 🙂 »

Léo : « On arrive à un observatoire 🙂 »

Max : « Qu’allons nous voir… Léo, il y a un fulugule morion ! »

Léo : « Pfff ! Je néglige. C’est un fuligule morillon Aythya fuligula, Anatidés. Il fait sa toilette 🙂 »

116 37 Un fuligule morillon 116 38 Un fuligule morillon

Max : « Et là-bas, au loin, il y a un drôle de canard. Tu peux le fotoer bonome ? »

116 39 Un drôle de canard 116 40 Un drôle de canard

Léo : « C’est qui ce canard ? »

Max : « Je crois savoir ! On en a déjà vu des drôles de canards pâles. Ils ont des problèmes de pigmentation. Bonome a un mot compliqué que personne connaît à part lui pour dire ça. »

Le chevalier : « On parle d’individu leucique. Mais ce n’est pas un mot compliqué. »

Max : « Pour toi non. Mais pour les gens normaux… Non mais, bonome, tu as déjà entendu quelqu’un parler d’individus leuciques ? Franchement ! »

Le chevalier : « Je peux pas savoir, j’ai pas d’amis 🙂 »

Léo : « Ça nous dit pas qui c’est ce canard. »

Max : « On peut supposer que c’est un colvert qui a pas fait les bonnes couleurs de colvert. »

Le chevalier : « Ou alors c’est un canard casserole 🙂 »

Léo : « C’est quoi un canard casserole ? »

Max : « C’est le gentil spécialiste en zoisos de Charentmaritimie qui a utilisé cette expression 🙂 Des fois, les canards s’hybrident. Et il y a des hybrides féconds. Parce qu’ils s’en fichent que les zoms disent qu’un hybride c’est stérile et que les espèces peuvent pas se reproduire entre elles. Alors on obtient des drôles de canards qui ressemblent à aucun canard. Et on les appelle des canards casseroles. »

Léo : « Il est beau quand même ce canard. »

Max : « Le morillon reprend sa toilette ! »

116 41 Un fuligule morillon 116 42 Un fuligule morillon
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116 47 Un fuligule morillon 116 48 Un fuligule morillon

Max : « Tu peux essayer de la zoomer avec le gros zoom s’il te plaît. »

Le chevalier : « Les fotos ne seront pas belles Max. »

Max : « On sait bonome, on sait ! » 

Le chevalier : « Voilà ! »

116 49 Un fuligule morillon 116 50 Un fuligule morillon
116 51 Un fuligule morillon 116 52 Un fuligule morillon

Max : « Oulala ! Qu’est ce qu’elles sont moches tes fotos ! Elles sont floues, pas cadrées, surexposées… Princesse devrait de mettre en prison ! »

Léo : « 🙂 »

Max : « Bon, il est l’heure d’aller au rendez-vous. Martin a eu le temps de s’organiser maintenant. Allez, en route ! »

Léo : « Cours pas comme ça Maxou. On est même pas sûrs qu’il va venir Martin. »

Max : « Si un ami venait te voir, tu irais pas au rendez-vous toi ? »

Léo : « Je ferais en sorte d’y aller. Mais Martin est très occupé. Il a peut-être pas que ça à faire que d’aller saluer des petizours. »

Max : « Il est pas obligé de rester papoter longtemps ! Il peut faire que passer. Bonome, où vas-tu ? »

Le chevalier : « A l’observatoire ! »

Max : « Mais Martin vient pas souvent ici ! »

Le chevalier : « Max, mon petitours, je te rappelle que nous sommes en inspection. Nous devons nous rendre dans chaque observatoire pour vérifier que tout va bien dans le Royaume. »

Max : « Oui bonome. Allons-y bonome. »

Léo : « Il y un colvert et un grébou. »

116 53 Grébou et un colvert 116 54 Grébou et un colvert

Max : « Grébou profite de l’activité du colvert. En tirant sur les végétos pour s’en nourrir, le colvert déloge des petits zanimos de leurs cachettes. Et grébou en profite pour les attraper. Gloub les zanimos ! »

Léo : « Grébou c’est pas un profiteur ! »

Max : « Ben non ! C’est un commensal du colvert. Grébou, il commensalise 🙂 On verra rien d’autre ici. Il faut avancer ! »

Le chevalier : « D’accord Max. Allons-y. »

Léo : « Max ! Ne cours pas comme ça voyons ! Attends nous ! »

Max : « Je cours pas ! C’est vous qui traînez ! »

Léo : « Si il y a des zanimos, on les verra même pas ! »

Max : « Si ! Regarde ! Il y a robert le diable ! »

116 55 Robert le diable 116 56 Robert le diable

Léo : « Il est fréquent ce papillon. En scientifique, il s’appelle Polygonia C-album et c’est un Nymphalidé. »

Max : « Ses ailes sont pas abîmées. Il doit dater de cette année. Il est tout neuf ce Robert. »

Léo : « Vous avez vu toutes les nuances de bruns sur le revers de ses ailes ? C’est bôôô ! Et les tâches bleues. Rholala ! »

Max : « C’est vrai que c’est un beau papillon. Mais discret. »

Léo : « C’est mieux pour se cacher des prédateurs. »

Max : « Et pour pas se faire dévorer. »

Léo : « Il est parti ! »

Max : « Il est venu nous saluer, comme ça, en passant. »

Léo : « Pour qu’on s’ennuie pas en cheminant sur les chemins. »

Max : « Ici, on voit des zanimos surtout aux observatoires. C’est plus rare sur les chemins. »

Léo : « Il y a quand même eu le petit Amphibien. »

Max : « Oui. J’ai pas dit qu’on croisait personne. Mais on fait moins de rencontres. »

Léo : « On arrive Max ! »

Max : « Oulala ! Est ce qu’il va venir ? »

Le chevalier : « Il y a un grébou 🙂 »

116 57 GrébouMax : « On voit beaucoup de grébous ici. »

Léo : « C’est normal de voir des grèbes au Royaume des Grèbes 🙂 »

Max : « Il ploufe ! »

Max : « Oulala ! Tu as réussi à le fotoer sous l’eau ! T’es trop fort bonome ! »

116 58 Grébou qui ploufe 116 59 Grébou qui ploufe

Le chevalier : « Merci Maxou 🙂 Princesse ne me mettra donc pas en prison en raison de la piètre qualité de mes fotos ? »

Max : « Mon bonomou, il y a que toi qui ronchonnes au sujet de tes fotos. On les aime bien nous. Bon, il nous reste plus qu’à attendre… »

Le chevalier : « Tu es vraiment convaincu que Martin va venir ? »

Max : « Oui bonome. Il va venir. »

Léo : « Pourtant on peut pas prévoir au Pays des Zoisos. »

Max : « Ce qu’il y a de bien avec les amis, c’est qu’on se réjouit à l’avance de les voir. Et après, on est encore contents. Même si on les as pas vus longtemps. Martin, il va passer en coup de vent parce qu’il a des tas de trucs de Martin à faire. Mais il sera passé quand même. Et peut-être que cette nuit je rêverai de lui. »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « Chut maintenant. On attend en silence. »

Quelques minutes plus tard…

Max : « Il est là-bas, sur la branche de saule. Vous voyez qu’il est venu 🙂 »

116 60 Notre ami Martin 116 61 Notre ami Martin
116 62 Notre ami Martin 116 63 Notre ami Martin

Max : « Bonjour Martin. Je savais bien que tu viendrais. Ça me fait très plaisir de te voir. Tu restes loin ? Tu veux pas montrer aux autres zoisos que tu es notre ami ? Je comprends. »

Léo : « Il est fort Martin parce que le vent fait rien qu’à balancer la branche et lui, il fait comme si c’était pas grave. »

Max : « Il reste un peu avec nous 🙂 »

116 64 Notre ami Martin 116 65 Notre ami Martin
116 66 Notre ami Martin 116 67 Notre ami Martin

Léo : « Oh ! Il est parti ! »

Max : « Ben oui, il pouvait pas rester. Il est occupé Martin. Mais il est venu 🙂 On peut rentrer maintenant. »

Léo : « Tu veux pas continuer l’inspection ? »

Max : « Mmmm… Si, si vous voulez. »

Léo : « Parce qu’il y a un petit grébu qui vient nous voir. »

116 69 Un petit grébu 116 70 Un petit grébu

Max : « Il est pas très vieux ce petit grébu. Il connaît pas encore le grand chevalier aux petizours. »

Léo : « Il en a peut-être entendu parler. »

Max : « Tu crois que les zoisos parlent du grand chevalier aux petizours entre eux ? »

Léo : « Au Pays des Zoisos, il y a pas beaucoup des petizours naturalistes avec des sacados qui inspectent les Royaumes avec un grand chevalier. Les zanimos doivent en parler entre eux. Je sais pas si tu as remarqué mais, parfois, on a l’impression que ce sont eux qui viennent nous voir. »

Max : « Alors, selon toi, ce petit grébu est venu voir ce dont il a entendu parler ? »

Léo : « C’est plausible. »

116 71 Un petit grébu 116 72 Un petit grébu

Max : « Et maintenant qu’il a vu, il peut repartir. C’est vrai qu’il avait l’air intrigué en arrivant. Peut-être qu’un jour il nous invitera au Royaume Secret… J’en parlerai à Martin la prochaine fois. »

Le chevalier : « N’embête pas Martin avec le Royaume Secret Max. »

Max : « Mais bonome, il pourrait nous y introduire ! »

Le chevalier : « Il le fera s’il en a envie. »

Max : « Oui bonome. »

Léo : « Regardez là-bas ! »

Max : « Il y a des bernaches. Et alors ? On connaît bien les bernaches du Canada. »

Léo : « Regarde bien Maxou ! »

116 73 Une oie et des bernaches 116 74 Une oie et des bernaches

Max : « Mmmmm… Oui ! Il y a l’oie grise ! Elle est parmi les bernaches du Canada. »

Le chevalier : « Je l’avais vue tout à l’heure et même fotoée. Je pensais que vous l’aviez vue vous aussi ! »

Max : « Bonome ! »

Le chevalier : « Pardon Maxou. »

Max : « Je suis rassuré que les bernaches l’aient accueillie. Elle sera pas tout seule cette oie grise qu’on connaît pas. »

Léo : « Elles sont gentilles les bernaches du Canada. Elles accueillent souvent les autres oies, comme au Royaume des Bernaches avec la petite bernache nonnette. »

Max : « Les oies et les bernaches sont copines entre elles. C’est une bonne nouvelle. »

Léo : « Alors cette fois, on peut rentrer. »

Max : « D’accord. Mais on observe quand même en cheminant. »

Léo : « Ben oui Maxou. Tiens, par exemple, on s’arrête pour saluer la mésange charbonnière. »

116 75 Une mésange charbonnièreMax : « C’est une jeune femelle. Bonjour mésange. Ce printemps on a nourrit des mésanges dans nos restaurants. Il y a eu deux familles de charbonnières avec quatre petits chacune. Et deux familles de mésanges bleues de quatre petits chacune aussi. On avait seize petits à nourrir nous. Mais une petite bleue est morte. On a rien pu faire pour elle. Alors on l’a enterrée dignement. Elle doit être au paradis des zoisos maintenant. Au revoir petite mésange. A bientôt. »

Léo : « Maxou parle aux zoisos 🙂 »

Max : « Oui, je parle aux zoisos. C’est bonome qui m’a appris. Lui parle à tous les zanimos. Surtout aux écureuils. Et les zanimos l’aiment beaucoup. »

Léo : « Oui Max. Et tu parles aux cygnes aussi ? »

Max : « Les cygnes, je m’en approche pas trop. J’ai peur de leur bec ! »

Léo : « Surtout ceux des parents quand ils ont des petits. »

Max : « C’est à cause d’eux que tu parles des cygnes ? »

Léo : « Oui. Les petits s’étirent les pattes. »

116 76 Des petits cygnes 116 77 Un grand cygne

Max : « Et les parents veillent. Il faut pas s’approcher. Oulala non ! »

Léo : « On va pas s’approcher, on rentre dans notre cabane. »

Max : « Bonome, on peut pocher pour retourner à notre monture ? »

Le chevalier : « Dans la poche de ma chemise. Je vous aide, venez. »

Max : « Merci bonome. »

Alors on est retournés à notre monture. Moi, j’ai fermé les yeux pour revoir Martin sur la branche de saule qui ployait sous le vent. Léo s’est serré contre moi et s’est mis a ronronner. Ça m’a donné envie de lui gratouiller le front. Et il a encore plus ronronné. Puis il s’est endormi. Quelques minutes plus tard je l’ai rejoint au Pays des Rêves. C’est un beau pays aussi, le Pays des Rêves. Il y a plein de zoisos. Et Tante Yvonne vient nous y rendre visite. Elle continue de naviguer dans le temps sur son bateau, accompagnée de Chien. Elle reste à l’ère primaire Tante Yvonne. Elle dit que c’est calme et qu’elle s’y sent bien. Elle espère peut-être croiser bonome quand il était tout jeune 🙂 Le vent lui tient compagnie et lui raconte de belles histoires. Elle a besoin de rien d’autre Tante Yvonne. Quelques nouvelles de sa famille. Mais le vent se charge de lui en donner. Il est gentil le vent.

En arrivant dans la cabane, Léo était tout endormi. Il a pris son beau livre de zoisos et est allé le lire dans le lit de bonome. Et il s’est encore endormi. Moi je suis resté dans le fauteuil à penser à la chance que j’ai d’avoir un bonome, un cousin, une tante et des amis zoisos. Bonome est venu me rejoindre dans le fauteuil et je lui ai demandé si il voulait bien qu’on aille voir blongios demain au Royaume des Bernaches. Il a rigolé. Il a dit que c’était plus des inspections mais la tournée des amis 🙂 Mais que si ça me faisait plaisir, on irait. On a papoté et chahuté un peu. Mais mes paupières devenaient trop lourdes. Il m’a pris dans sa main pour me porter dans mon lit. Léo s’était couché. Il lui a fait un bisou sur le front en lui disant bonnuit. Puis ce fut mon tour. Et, encore une fois, je me suis dit que c’est pas juste que personne soit là pour lui.

Voilà Princesse, c’était encore une belle journée au Pays des Zoisos. Je t’embrasse.

Continuer la promenade.

115 – Le Grand Étang

Lundi 8 août, An III

Max : « Bonome, tu te reposes ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. Je profite un peu des vacances 🙂 »

Max : « Tu fais rien du tout ? C’est rare que tu fasses rien du tout. Même pendant les vacances. »

Le chevalier : « Tu sais Max, il y a toujours du travail quand on est maître dans une schola. »

Max : « Je m’en rends bien compte. Je peux faire rien du tout avec toi ? »

Le chevalier : « Si tu veux mon petitours. »

Max s’installe sur les genoux du chevalier et ils font rien du tout ensemble…

Léo : « Vous êtes là ? Que faites-vous ? »

Max : « On fait rien du tout 🙂 »

Léo : « Le chevalier fait rien du tout ? C’est la première fois que je vois ça 🙂 »

Max : « C’est parce que maître dans une schola c’est beaucoup de travail. »

Léo : « Et prendre soin de deux petizours naturalistes aussi 🙂 Je peux me joindre à vous ? »

Max : « Tu veux faire rien du tout avec nous ? »

Léo : « Oh oui ! »

Max : « Alors installe toi tout seul. On peut pas t’aider, on fait rien du tout 🙂 »

Après un long moment d’inactivité commune…

Max : « C’est quand même bien le rien du tout… »

Léo : « Ça me fait penser aux hérons garde-bœufs. »

Max : « Et les hérons sont des zoisos. »

Léo : « On aime beaucoup les zoisos nous. »

Max : « On pourrait aller leur rendre visite. »

Léo : « Au Pays des Zoisos. »

Max : « Une toute petite visite. Et après, au retour, on referait rien du tout. »

Léo : « A part penser aux beaux zoisos qu’on aurait vus. »

Max : « Qu’en dis-tu bonome ? »

Le chevalier : « Auriez-vous envie d’aller vous promener ? »

Max : « Ben oui… »

Léo : « On peut pas s’en empêcher. »

Max : « C’est ta faute aussi ! »

Léo : « C’est toi qui nous as montré la beauté de la nature ! »

Max : « Avant, on savait pas. »

Léo : « Il faut que tu assumes maintenant ! »

Max : « C’est dans l’ordre des choses ! »

Léo : « Allez chevalier ! Ça suffit le rien du tout ! »

Max : « Saute dans tes chaussettes et emmène nous aux zoisos ! »

Le chevalier : « D’accord ! Mais où voulez-vous aller ? »

Max : « C’est vrai ça ! On va où ? »

Pendant la chevauchée…

Léo : « C’est une bonne idée d’aller au Grand Étang. On y est pas allés depuis le mois de Mai. »

Max : « On avait eu des tas de belles surprises. »

Léo : « Les guifettes noires… »

Max : « Les avocettes élégantes… »

Léo : « Les grèbes à cou noir… »

Max : « Le chevalier sylvain… »

Léo : « On se serait crus en Charentmaritimie 🙂 »

Max : « Tu te souviens de ce qu’avait dit un fotoeur du Royaume des Sternes à bonome quand il lui avait énoncé la liste de zoisos que nos avions observés ? »

Léo : « Oui 🙂 Une liste digne de l’Île d’Ut ! »

Max : « On a vu moins d’espèces à l’Île d’Ut 🙂 »

Léo : « Mais il avait pas voulu accompagner bonome parce que lui, il voyait que des goélands au Grand Étang. »

Max : « Le jour où on a vu les avocettes 🙂 »

Léo : « Si on le revoit, il faudra le lui dire ! »

Max : « On lui montrera mon site 🙂 »

Léo : « Mais il faudra pas lui dire que c’est parce que le chevalier parle le zoiso. »

Max : « Il le croirait pas ! »

Léo : « Ben non. Le chevalier, quand il parle avec d’autres fotoeurs, il prend toujours une petite voix timide et il est plein d’humilité alors les autres l’écoutent pas vraiment. »

Max : « Ils racontent leurs exploits. »

Léo : « Les autres fotoeurs, quand ils parlent, ils ont toujours vu des choses extraordinaires ! »

Max : « Toujours ils voient de l’extraordinaire ! »

Léo : « Et ils font que des fotos magnifiques. Toutes leurs fotos sont magnifiques. Forcément. »

Max : « Tu sais, ils me font penser aux chasseurs dans certaines tribus africaines. J’ai lu ça quelque part. Le soir, autour du feu, ils racontent toujours qu’ils ont chassé un lion ou une gazelle. Mais quand on les voit revenir de la chasse, ils ont juste quelques petits mammifères ou des zoisos 🙂 (Nigel Barley, Un anthropologue en déroute, Petite Bibliothèque Payot. C’est peut-être dans Le retour de l’anthropologue, du même auteur, je sais plus.) »

Léo : « Le chevalier, lui, dit toujours que ses fotos sont pas terribles 🙂 »

Max : « Et qu’il a pas vu grand-chose. »

Léo : « Mais il est content quand même. »

Max : « C’est ça son problème : il sait pas se vendre ! »

Le chevalier : « Vous papotez ? Il va vous falloir arrêter. Nous arrivons. »

Max : « On parlait de toi 🙂 »

Le chevalier : « Ah… Et que disiez-vous ? »

Léo : « Que tu es le plus grand des chevaliers 🙂 »

Le chevalier : « Je n’en crois pas un mot 🙂 Vous pochez ou vous marchez ? »

Max : « On voit pas beaucoup des zoisos en chemin ici. Alors c’est mieux si on poche. Comme ça, tu peux marcher vite jusqu’à l’observatoire. »

Le chevalier : « D’accord Maxou. Installez vous confortablement. »

Léo : « Merci bonome 🙂 »

Max : « Et tu nous aideras à nous installer à l’observatoire. »

Le chevalier : « Je vois. Vous continuez à faire rien du tout. »

Max : « ON TE SUPPORTE ! Et c’est déjà énorme ! »

Léo : « 🙂 Comment fais-tu, mon Maxou, pour toujours trouver quelque chose de désagréable à dire à ton bonome ? »

Max : « 🙂 Ça me vient tout seul 🙂 Je suis doué tu trouves pas ? »

A l’observatoire…

Max : « Ben ça alors ! On voit rien du tout ! »

Léo : « Il y a des végétos qui ont poussé devant l’observatoire ! »

Max : « Comment on va faire pour prendre des nouvelles des zoisos ? »

Léo : « Ben oui. Zutalor ! »

Le chevalier : « Il va falloir viser entre les plantes… »

Max : « On pourrait passer de l’autre côté de l’observatoire… »

Léo : « Max ! Çavapalatête ! C’est interdit ! »

Max : « On irait doucement. Bonome ferait le chevalier furtif et se glisserait dans une touffe de végétos et on pourrait voir les zoisos. »

Léo : « Je veux pas ! Et, dans les touffes de végétos, il y a peut-être des nids ! On va pas abîmer des nids quand même ! »

Max : « Oulala, t’énerve pas Léo. Je proposais ça comme ça. Tu crois que je prendrais le risque d’aller en prison ? »

Léo : « Oui, on sait, en prison il y a pas de chocolat… »

Max : « 🙂 »

Léo : « Il y a un petit cygne… »

Max : « Cygnus olor ? »

115 01 Un petit cygne 115 02 Un petit cygne

Léo : « Il est encore un peu gris. »

Max : « On voit ni ses parents, ni ses frères et sœurs… »

Léo : « Ils doivent être cachés par les végétos. »

Max : « Il va sur le bord… »

115 03 Un petit cygneLéo : « Il fait sa toilette 🙂 »

Max : « Bonomou, on voit un peu les végétos sur ta foto. La plante toute penchée et toute sèche on la connaît déjà mais je me souviens plus du nom. »

Le chevalier : « Dipsacus fullonum, Dipsacacées. »

Max : « Oui, c’est ça ! Le cabaret-des-oiseaux. Lui, on le connaît. Mais il y en a d’autres. Il y aurait pas le lycope d’Europe ? »

Le chevalier : « Je ne pense pas. Mais ces plantes sont trop loin pour que je les identifie… »

Max : « D’accord. »

Léo : « LÀ ! »

Max : « Oulala ! C’est allé très vite ! Tu as réussi à fotoer ? Montre ! »

Max : « Oh zut ! Il est flou ! »

115 04 Un faucon hobereau 115 05 Un faucon hobereau

Léo : « C’est un faucon hobereau ! Falco subbuteo, Falconidés. Rhooo… »

Max : « Vous avez vu si il a attrapé un poisson ? »

Léo : « Ben non. »

Max : « On voit bien quand même sur ta foto bonome. Bravo ! »

Le chevalier : « Merci Max mais… »

Max : « Oui, on sait, tu aurais pu mieux faire… Si tu avais eu le temps tu aurais mieux cadré la focale en zoomant plus et tout ça. On sait : tu es nul en foto et tu as zéro. Hopla ! Léo, on la mettra quand même dans mon blog. »

Léo : « Ben oui ! Un faucon hobereau qui essaie d’attraper un poisson ! C’est pas tout le monde qui a déjà vu ça ! Rhooo la chance ! Déjà, juste le faucon hobereau… J’en avais jamais vu moi ! »

Max : « Avec bonome, on a a déjà vu un. C’était ici. Il est venu se poser là, de l’autre côté, à 20 mètres. C’était le jour où j’ai vu la cigogne 🙂 »

Léo : « On a de belles surprises ici 🙂 »

Max : « Il y a des sternes pierregarin. »

Léo : « Sterna hirundo, Laridés. »

Max : « Bonome, tu peux essayer de les fotoer en vol s’il te plaît. »

Le chevalier : « Je peux essayer… »

Max : « Alors ? »

Le chevalier : « Max, laisse moi un peu de temps ! »

Max : « Ça y est ? »

Léo : « Max l’impatient ! »

Max : « Montre ! »

Le chevalier : « En voici une à peu près présentable… »

115 07 Une sterne pierregarin

Léo : « J’aime beaucoup ta foto. »

Max : « Oui, moi aussi. Tu peux arrêter. »

Le chevalier : « Il y a des Odonates mais j’hésite à vous les montrer. Je crains d’avoir à faire une détermination. »

Max : « Non, pas aujourd’hui. On se promène bonome. Pas de détermination compliquée au programme. Ils sont où ces Odonates ? »

Le chevalier : « Là. »

115 08 Deux odonates in copulaMax : « Ils sont in copula 🙂 »

Léo : « Chevalier, tu nous as jamais expliqué pourquoi ils se mettent dans cette position pour faire des œufs. »

Max : « C’est vrai ça ! »

Léo : « Tu veux bien nous expliquer s’il te plaît. »

Le chevalier : « Oui mes petizours. L’anatomie des Odonates est assez originale. Le pénis, chez le mâle,… »

Max : « Le pénis chez le mâle. Bien bonome. Et tu trouves ça original toi ? »

Le chevalier : « Non, effectivement. Le pénis se situe sous le ventre, sur l’un des premiers segment abdominal. Mais l’orifice par lequel sort le sperme se trouve à l’extrémité de l’abdomen. Le mâle, avant l’accouplement, doit se contorsionner pour que l’extrémité de son abdomen touche son bas ventre. Il peut ainsi remplir de sperme un réservoir qui se trouve proche du pénis. »

Max : « Le plus simple aurait été de mettre tous les organes reproducteurs côte à côte. »

Le chevalier : « Effectivement 🙂 Chez la femelle, l’orifice reproducteur se situe également au bout de l’abdomen. Pour l’accouplement, le mâle attrape la femelle par le cou grâce aux cercoïdes qu’il a à l’extrémité de son abdomen. La femelle doit alors courber son abdomen pour que son orifice reproducteur vienne au contact du pénis. »

Max : « Oulala ! C’est compliqué ça ! »

Léo : « Tu peux nous remontrer la foto s’il te plaît. »

115 08 Deux odonates in copulaLéo : « Merci chevalier. Alors, sur cette foto, le mâle est vers la droite, au dessus. Et la femelle a courbé son abdomen pour qu’il rejoigne le pénis de son partenaire. Et leurs corps dessinent un cœur 🙂 »

Max : « Léo le romantique 🙂 »

Léo : « Et alors ! »

Max : « Te fâche pas Léo. Tu as raison. Comme d’habitude… »

Léo : « Il y a un Odonate solitaire posé sur la branche au pied de la palissade… »

115 09 Un odonateMax : « Bonome, tu te sens d’aller dans la bibliothèque de ta tête pour nous dire qui c’est cet Odonate ? »

Le chevalier : « Non, je n’ai pas envie. Aujourd’hui, je fais rien 🙂 »

Max : « D’accord. »

Léo (à Max) : « Là, si il va dans la bibliothèque dans sa tête, il risque de s’installer dans le fauteuil et de faire rien. Et après, il resterait dans sa tête et on le verrait plus jamais. »

Max : « Tu crois qu’il pourrait rester bloqué dans sa tête ? »

Léo : « Je veux pas prendre le risque. Je l’aime bien notre bonome. »

Max : « Ben oui. On s’y est habitués 🙂 »

Léo (au chevalier) : « Ça suffit les Odonates. On revient aux zoisos. Il y a une fuligule milouin. Elle ploufe ! »

115 10 Une fuligule milouin 115 11 Une fuligule milouin

Max : « A tes débuts d’ornithologue, tu avais dit le fulugule 🙂 »

Léo : « C’est pas gentil de me rappeler mes erreurs ! »

Max : « C’était une petite erreur rigolote 🙂 Maintenant tu reconnais tous les zoisos. Et tu connais même leurs noms en scientifique. »

Léo : « Pas tous. Mais le fuligule milouin s’appelle Aythya ferina, Anatidés. Là, c’est une femelle. C’est pour ça que j’ai dit une fuligule. »

Max : « Mon Léo, ce zoiso m’a l’air d’avoir une coloration très homogène. Et je vois pas de ligne blanche en arrière de l’œil. »

Léo : « Je vois. Tu penses que c’est un juvénile ? »

Max : « Je sais pas et j’en suis tout chiffonné 🙂 »

Léo : « 🙂 C’est compliqué les zoisos. »

Max : « En plus, aujourd’hui on a décidé de faire rien. »

Léo : « On a qu’à dire que c’est une jeune femelle 🙂 »

Max : « Oulala ! Léo ! Quel manque de précision dans ta détermination ! »

Léo : « Ouiiii 🙂 »

Max : « D’accord. Alors les deux fuligules qui s’en vont, on dit que ce sont des fuligules et puis c’est tout ! On dit même pas l’espèce ! »

115 12 Deux fuligules milouinsMax : « Bonome, qu’est ce que tu observes ? »

Le chevalier : « Le faucon hobereau… »

115 13 Un faucon hobereau 115 15 Un faucon hobereau

Max : « C’est un beau zoiso 🙂 On pourrait peut-être déterminer son sexe… »

Léo : « Oui, ça doit être possible… »

Max : « Il faudrait réfléchir… »

Léo : « Prendre les beaux livres de zoisos… »

Max : « Mais on pas envie… »

Léo : « Regardons plutôt le jeune goéland sur sa branche. »

115 16 Un jeune goéland 115 17 Un jeune goéland

Max : « Tu sais à quelle espèce il appartient. »

Léo : « Ben non. Tu sais bien qu’on reconnaît pas les juvéniles chez les goélands. »

Max : « Ah oui, c’est vrai ! Et bonome perd ses cheveux quand il cherche. »

Léo : « Il en a plus beaucoup des cheveux. »

Max : « Il faut pas lui demander de chercher alors. »

Le chevalier : « Vous m’avez l’air bien apathiques aujourd’hui. »

Max : « Oui. C’est ta faute ! On a fait rien avant de venir et maintenant on est tout mous ! »

Le chevalier : « Quoi qu’il arrive, c’est de ma faute ! Sautez dans ma poche ! »

Max : « Pourquoi ? On est punis ? »

Le chevalier : « Non 🙂 J’ai envie d’aller voir le Petit Royaume Sauvage. »

Léo : « Oh oui ! »

Max : « D’accord. On se poche 🙂 »

Plus tard, à l’orée du Petit Royaume Sauvage…

Max : « Bonome, c’est tout boueux ici. »

Le chevalier : « Oui, je m’en rends compte… »

Max : « On va pas pouvoir explorer le Petit Royaume Sauvage. »

Le chevalier : « Non. En général, ce chemin est la partie la plus sèche du parcours 🙂 »

Max : « Et là, tu te ploufes déjà tes pieds jusqu’aux aisselles 🙂 »

Le chevalier : « 🙂 Au moins les aisselles ! »

Léo : « Je suis d’accord si les aisselles sont juste au dessus des pieds 🙂 »

Max : « Pfff ! Bonome, il faut pas aller plus loin. Ce serait pas raisonnable. »

Le chevalier : « Tu as raison. Regardons un peu l’étang. »

Léo : « Rhoooo… »

Max : « Qu’est ce que tu as vu Léo ? »

Léo : « Là-bas… On dirait une grande aigrette ! »

Max : « Une grande aigrette ? Comme dans ‘La grande aigrette s’appelle Casmerodius albus’ ? »

Léo : « Exactement ! »

Max : « Bonome, tu l’as fotoée ? Ben oui, forcément ! Je suis bête moi. Montre nous ça. »

115 18 Une grand aigrette 115 19 Une grande aigrette

Max : « Le bec est jaune. Le cou est très long. C’est bien Casmerodius albus. Ça alors ! Je m’attendais pas à la rencontrer ici. »

Le chevalier : « Nous en avons vu une au Royaume des Bernaches. »

Max : « C’est vrai ! Mais quand même ! »

Léo : « Un faucon hobereau, une grande aigrette… La chance ! »

Max : « Moi, ça m’arrange pas tout ça. »

Léo : « Pourquoi ? Tu aimes plus voir de beaux zoisos ? »

Max : « Ben si ! Mais c’est à cause de mon blog. Je suis très en retard moi. Oulala ! Et si on voit des beaux zoisos un peu rares, je peux pas passer l’article pour rattraper mon retard ! »

Léo : « Parce que, sinon, tu écrirais pas les articles pour chacune de nos sorties ? »

Max : « Je crois que j’en passerais quelques unes. »

Léo : « Mais… Que dirait Princesse ? »

Max : « Princesse, elle sait pas quand on va en inspection. Alors elle peut pas savoir si je grave pas l’article. Et puis, elle donne pas beaucoup de nouvelles. Et ça m’étonnerait qu’elle en donne juste pour nous gronder. Bonome, tu peux remontrer la foto s’il te plaît. »

Le chevalier : « La voici. »

115 22 Une grande aigretteMax : « C’est bien ce que je pensais. Derrière la grande aigrette, ce sont pas des phragmites et, devant elle, qui dépassent de l’eau, ce sont pas des nénuphars. Bonomou, pourrais-tu nous parler de cet habitat ? »

Le chevalier : « A cette distance ? Sans pouvoir observer les végétaux ? »

Max : « Oui superzieux ! Au travail ! »

Le chevalier : « Bien… Il y a bien quelques phragmites mais ils sont rares. Les plantes principales sont peut-être des joncs… Je dirais : Classe Phragmiti australis ; Ordre : Phragmitelia australis mais je ne connais pas l’alliance… Il faudrait faire des recherches. »

Léo : « C’est quand même un roselière haute. »

Le chevalier : « Oui Léo. Passons aux plantes qui sortent de l’eau. Diriez-vous que les parties émergées sont roses ? »

Max : « Oui, il me semble. »

Léo : « Pareil. »

Le chevalier : « Alors il est probable que ce soient des renouées amphibies. Ou du moins leur accomodat aquatique. »

Max : « Leur accommodat. Oui oui. Léo et moi en parlions ce matin. N’est ce pas Léo ? »

Léo : « Oh oui ! Je demandais justement à Max si son accommodat aquatique se portait bien. »

Max : « Et je lui ai répondu qu’il allait très bien puisqu’il commensalise et qu’il est même pas aposématique. »

Léo : « Ce qui prouve qu’il va bien 🙂 »

Le chevalier : « D’accord. Un accommodat aquatique est une population d’une espèce qui s’est accommodée à vivre dans l’eau. Elle s’est adaptée. »

Max : « Ben voilà ! Donc, la renouée amphibie peut vivre dans l’eau. »

Léo : « Mais pas toujours. »

Max : « Ben non ! Léo, quand même ! Il faut pas oublier l’accommodat terrestre voyons ! »

Léo : « Pfff ! Quel piètre naturaliste je fais ! »

Max : « Pauvre Léo ! Qu’est ce qu’on va faire de toi ? »

Léo : « Il me reste qu’à me ploufer. Je deviendrai peut-être un accommodat aquatique 🙂 »

Max : « 🙂 Bonome, pourrais-tu nous donner le nom de la renouée amphibie en scientifique s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Polygonum amphibium, Polygonacées. »

Max : « Et cet habitat, le connais-tu ? »

Le chevalier : « Il n’est pas signalé dans notre département et ici nous sommes en dehors. »

Max : « Ah… On est à l’étranger ? »

Le chevalier : « Oui, pour mes sources 🙂 »

Léo : « Et cette jolie plante à fleurs ? »

115 20 Une belle plante 115 21 Une belle plante

Le chevalier : « Je ne suis pas sûr… »

Max : « Bonome, toi, tu es pas sûr ? »

Le chevalier : « Oui Max. J’ai peur de dire des erreurs. En ce moment, j’ai l’impression de ne plus rien connaître… »

Max : « Bonomou… Qu’est ce qu’il t’arrive ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas… »

Max : « Tu veux pas donner un nom ? »

Le chevalier : « Et s’il est faux ? »

Max : « Pourquoi tu aurais faux ? Tu connais tout ! »

Le chevalier : « C’est gentil Max, mais c’est moi qui t’apprends tout ce que tu sais. Comment pourrais-tu savoir si je dis des erreurs ? »

Max : « Ben là, tu en dis une ! Tu m’as beaucoup appris, je le reconnais volontiers. Mais j’étudie tout seul aussi. Et avec Léo. Alors c’est pas toi qui nous as tout appris. Bonome, présente nous cette plante ! »

Le chevalier : « Elle ressemble au jonc fleuri, Butomus umbellatus, Butomacées. »

Léo (à Max) : « Max ! Max ! »

Max : « Oui Léo ? »

Léo : « Je crois que le chevalier est pas très en forme. Il vaudrait mieux rentrer. »

Max : « Tu crois ? »

Léo : « Oui, regarde. Il a l’air tout triste. Et c’est la première fois que je le vois douter comme ça. Allez, propose lui de rentrer. »

Le chevalier : « Que chuchotez vous comme ça ? »

Max : « Léo est fatigué. Il ose pas te le dire mais il voudrait rentrer. »

Le chevalier : « C’est vrai Léo ? »

Léo : « Oui. Tu m’en veux pas ? »

Le chevalier : « Non. Rentrons. »

On avait à peine commencé la chevauché qu’un faisan a croisé notre chemin. Bonome s’est arrêté pour le fotoer.

115 23 Un mâle faisanPuis on est rentrés en silence. Léo était inquiet. De retour dans la cabane, bonome est retourné dans son fauteuil pour faire rien du tout. Ce matin, j’avais trouvé ça bien qu’il fasse rien du tout. Il travaille trop d’habitude. Il s’arrête jamais. Mais ce soir, je comprenais l’inquiétude de Léo. Alors, on lui a préparé un café et on lui a apporté dans son fauteuil. On en a même pas mis partout 🙂 Puis Léo s’est installé sur ses genoux. Mais moi, j’ai grimpé jusque sur son épaule. Pour lui gratter la tête. Il avait pas l’air en forme mais il a quand même fait semblant de ronronner. Pour nous faire plaisir.

Voilà Princesse, c’était une petite inspection mais avec des beaux zoisos. Léo et moi allons bien. Mais ça faisait longtemps que j’avais pas vu bonome comme ça.

Je t’embrasse Princesse et j’espère que tu vas bien.

Continuer la promenade

114 – Un autre beau dessin

Au mois d’Avril de l’An IV…

Léo : « Max ! Max ! Viens ! Regarde ! Rhooo ! »

Max : « Ben Léo, qu’est ce qu’il t’arrive ? Tu as l’air tout énervé ! »

Léo : « Regarde ! C’est bonome qui l’a apporté de la schola ! »

Max : « Léo, calme toi ! Qu’est ce qu’il a encore fait bonome ? »

Léo : « Mais regarde ! »

Le chevalier qui chevauche un cygne

Max : « Oulala ! Bonome ! C’est toi, avec ton armure, qui chevauche un cygne ! »

Léo : « Il est superbe ce dessin ! »

Max : « C’est la même élève ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « Elle est vraiment douée 🙂 Dis, tu lui avais donné mon petit mot de remerciements pour le premier dessin ? »

Le chevalier : « Bien sûr. Elle l’a fait circuler dans toute la classe 🙂 »

Max : « J’ose pas le publier ce petit mot. J’ai écrit son prénom et je voudrais pas que les autres élèves l’embêtent. »

Le chevalier : « Je vais tâcher de faire disparaître son prénom, comme cela tu pourras le publier. »

Léo : « Rhooo… Notre grand chevalier en armure ! Max, tu as vu, tu es dessiné sur l’épaule du chevalier 🙂 »

Max : « Bonome, je suis ton blason ! »

Le chevalier : « Certains chevaliers ont un lion, d’autres un aigle… Moi, j’ai un petitours 🙂 »

Max : « C’est toi le plus chanceux 🙂 Il faudra le montrer à Princesse ce dessin. »

Léo : « Si elle voit son armement… »

Max : « C’est vrai ça ! Tu as vu la lance qu’elle t’a dessinée ? C’est une brindille 🙂 »

Léo : « Mais non ! C’est pas Brindille ! C’est une branche ! »

Max : « Oulala ! Bonome, il faut qu’elle en fasse d’autres ! Tu pourras lui demander s’il te plaît ? Et on pourrait lui offrir du chocolat pour la remercier. Ça fait toujours plaisir du chocolat. »

Le chevalier : « D’accord Maxou. Tu viendras à la schola pour le lui offrir. »

Max : « D’accord bonome. Oulala, quel beau dessin ! »

Amis lecteurs, si vous avez oublié… Ce dessin fait allusion à un grand fou-rire de Léo et moi quand, au Royaume des Tadornes, nous avions imaginé que nous chevauchions chacun un cygne pour parcourir le Pays des Zoisos. Nous avions pensé au pauvre cygne qui porterait bonome 🙂

Continuer la promenade

113 – Les habitats du Royaume des Bernaches (Oulala c’est compliqué)

Dimanche 7 Août, An III

Léo : « Chevalier, qu’est ce que tu lis ? »

Le chevalier : « La description d’un milieu. »

Léo : « Quel milieu ? »

Le chevalier : « Hydrocharition morsus-ranae, variante à Utriculaire citrine. »

Léo : « L’utriculaire citrine ? La jolie fleur jaune qui dépasse de l’eau ? »

Le chevalier : « Oui mon Léo. »

Léo : « Et c’est quoi l’hydrokarition de la morsure rayée ? »

Le chevalier : « Hydrocharition morsus-ranae. »

Léo : « Oui. C’est quoi ? »

Le chevalier : « Un groupement de végétaux en milieu aquatique. »

Léo : « C’est ce qu’on voit au Marais du Royaume des Bernaches ? »

Le chevalier : « Oui. »

Léo : « On pourrait y aller pour que tu nous expliques. »

Le chevalier : « Pourquoi pas 🙂 »

Léo : « MAX ! METS TON SACADO ! ON VA AU ROYAUME DES BERNACHES ÉTUDIER L’HDROCHARITION DE LA MORSURE RAYÉE ! »

Max (qui arrive dans la seconde avec son sacado sur le dos) : « Le quoi ? »

Léo : « L’hydrocharition de la morsure rayée. C’est un groupement de végétos en milieu aquatique. »

Max : « On va pas aller dans l’eau ? »

Le chevalier : « Non, promis. »

Max : « Parce que j’ai peur des brochets moi. »

Le chevalier : « Je sais Maxou. »

Max : « Et on sait pas nager nous. »

Le chevalier : « Je le sais aussi 🙂 »

Max : « C’est la première fois qu’on va étudier un milieu. »

Le chevalier : « Il y en a beaucoup à étudier. »

Max : « Et c’est seulement maintenant que tu nous le dis ? »

Le chevalier : « Je n’en avais jamais eu l’occasion. »

Max : « Il y a une classification des milieux ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « Et tu nous l’a pas enseignée ? »

Le chevalier : « Ben non. »

Max : « A nous, tes petizours naturalistes ? »

Le chevalier : « Et non. »

Max : « Tu nous laisses graver un blog naturaliste alors qu’on est totalement ignorants de la classification des milieux. »

Le chevalier : « Absolument. »

Max : « Bonome ! »

Le chevalier : « Max ! »

Max : « Mais… Mais bonome, quand même ! Pour qui tu nous fais passer ? »

Le chevalier : « Pour des petizours naturalistes qui connaissent des tas de choses fort savantes mais pas encore la classification des milieux. Parce que l’un des deux a un peu plus d’un an de pratique et l’autre 10 mois à peine. On y va ? »

Léo : « On y va ! »

Pendant la chevauchée…

Léo : « Chevalier, tu peux nous expliquer un peu la classification des milieux s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Bien sûr. Dans le secteur il existe cinq grands types d’habitats. »

Max : « Habitats ou milieux ? »

Le chevalier : « Habitats Max. Pardonnez mon erreur. »

Max : « Ça arrive de dire des erreurs bonome. C’est pas grave. Il y a donc cinq grands types d’habitats. Peux-tu nous les citer ? »

Le chevalier : « De tête, comme ça, en pleine chevauchée ? »

Max : « Oui. Et c’est noté 🙂 »

Le chevalier : « Il y a les habitats aquatiques et amphibies, les habitats des murs et des pieds de murs, les habitats anthropiques et nitrophiles herbacés, les habitats des mégaphorbiaies, prairies et pelouses et enfin les habitats des fourrés, manteaux arbustifs, des forêts et de leurs coupes. J’ai bon ? »

Max : « Euh… Oui oui. Tu as une bonne note. Bravo bonome ! »

Léo : « Et l’hydrocharition à morsure rayée, il appartient aux habitats aquatiques et amphibies je suppose. »

Le chevalier : « Tu supposes bien. Mais nous voici arrivés. Parquons notre monture et allons explorer. »

Au Royaume des Bernaches…

Max : « Je propose que nous allions d’abord faire le tour de l’étang avant d’étudier l’hydrocharition de la morsure rayée. »

Léo : « Moi je veux bien. »

Le chevalier : « Alors allons faire le tour de l’étang. »

Max : « On va peut-être voir de beaux zoisos. »

Léo : « Ouiii 🙂 »

Max : « On commence par une jeune poule-d’eau. »

113 01 Une jeune poule d'eau 113 02 Une jeune poule d'eau

Léo : « J’aime beaucoup ses grandes pattes avec de longs doigts fins. »

Max : « Elles sont un peu verdâtres. Et tout le monde sait que pattes vertes se dit chloropus en grékancien. D’où le nom de la poule-d’eau : Gallinula chloropus. »

Léo : « Ses fins doigts permettent de la distinguer de la foulque macroule qui, elle, a les doigts aplatis. »

Max : « Oui Léo, tout à fait Léo. Les plumes blanches de sa queue le permettent aussi. Même qu’on appelle ça un miroir. Mais on se voit pas dedans 🙂 »

Léo : « Tu voudrais t’admirer dans les fesses d’une poule-d’eau toi ? »

Max : « 🙂 Tiens, des Odonates. Ça fait longtemps qu’on a pas fait l’Odonatologie 🙂 Les triangles alaires, les nervures anténodales et tout ça… Bonome, peux-tu nous expliquer ces Odonates s’il te plaît. »

113 03 Des Odonates

Le chevalier : « On les voit mal. Ils sont trop loin. »

Max : « Et bien zoome ! »

Le chevalier : « Oui Maxou. Bien Maxou. Voilà Maxou. »

Max : « C’est bien bonomou 🙂 Commence par celui qui est tout seul. »

113 04 Un OdonateLe chevalier : « A tes ordres chef ! Alors… L’abdomen est couvert d’une pruine bleuâtre, le triangle de l’aile antérieure est tourné vers l’arrière et l’individu est perché. Ou plutôt posé. Je déduis de ces caractères que nous avons affaire à un libellulidé. »

Max : « Tu as ouvert le livre que tu as dans ta tête ? »

Léo : « Max, le coupe pas. J’écoute moi ! »

Le chevalier : « Pas de tâche noire à la base des ailes antérieures… Oui, il y a plus de 8 nervures anténodales… »

Max : « Léo, tu as remarqué que quand bonome étudie un Odonate, il est imperméable à ce qui se passe autour de lui ? Il est dans sa tête. »

Le chevalier : « Zutalor ! On ne voit pas bien l’aile sur cette foto ! Tant pis… Genre Orthetrum… Le ptérostigma est sombre. Je dirais qu’il est noir. Ce doit être un orthétrum réticulé, Orthetrum cancellatum. Mais il manque les bandes jaunes sur le bord de l’abdomen. Mes petizours, je vous présente l’orthétrum réticulé. »

Max : « Tu es revenu avec nous ? Je faisais remarquer à Léo que tu es toujours totalement absorbé par ton analyse quand tu étudies un Odonate. »

Le chevalier : « C’est que ce n’est pas facile 🙂 »

Max : « Et ceux qui sont en train de s’accoupler ? Tu les connais ? »

113 05 Deux autres OdonatesLe chevalier : « Tu me demandes une seconde détermination ? Maintenant ? »

Max : « J’aimerais bien. Mais tu es pas obligé. »

Le chevalier : « Tu ne m’en voudras pas si je ne le fais pas tout de suite ? »

Max : « Non bonome. On le fera à la cabane, un soir ou un jour de pluie. Pas de problème bonome. »

Léo : « Et comme ça on peut avancer et aller à la roselière. »

Max : « Toi, tu as envie de revoir blongios 🙂 »

Léo : « Ben oui 🙂 Je l’ai juste aperçu de loin. Je voudrais bien lui être présenté quand même ! »

Max : « On y va Léo mais tu sais bien qu’on peut pas prévoir au Pays des Zoisos. Il sera peut-être pas là. Bonome, tu veux bien t’activer une peu ? On traîne là ! »

Le chevalier : « Alors sors de ma poche et cours devant nous 🙂 »

Max : « Non, il faudrait que je vous attende et ça m’énerverait 🙂 »

Léo : « On approche… »

Max : « LE ZOISO EN VOL ! Tu as fotoé bonome ? On aurait dit grébu ! »

113 06 Grébu qui vole 113 07 Grébu qui vole

Le chevalier : « C’était effectivement grébu. Quel œil ! »

Léo : « Toi aussi tu deviens un superzieux 🙂 

113 08 Grébu sur l'eau 113 09 Grébu sur l'eau

Max : « Grébu en vol… Il était pressé de venir nous voir 🙂 Bonjour Grébu, tu vas bien ? As-tu pensé à notre invitation ? »

Le chevalier : « Max, nous n’irons pas à la mer avant des mois. »

Max : « Oui, ça je sais. Mais si on en parle maintenant ça nous laisse le temps de régler tous les détails. Il faut qu’il prévoit son itinéraire grébu. C’est pas à côté la Charentmaritimie. »

Léo : « Les juvéniles sont invités aussi ? »

Max : « Je sais pas. Bonome ? Qu’est ce que tu en penses ? »

Le chevalier : « J’en pense que les zoisos sont libres de se déplacer et que, s’ils veulent aller à la mer, ils vont à la mer. Ils n’ont pas besoin de notre invitation. »

Max : « Oulala ! Il est d’humeur ronchonne chonchon. Léo, pourquoi tu parlais des juvéniles ? »

Léo : « Parce qu’il y en a un là, juste devant nous. »

113 10 Un jeune grébu 113 11 Un jeune grébu

Max : « Son cou est encore un peu rayé mais c’est plus un tout petit. »

Léo : « C’est un juvénile Max. C’est plus un nourrisson. »

Max : « Bonome, tu as vu quelque chose ? »

Le chevalier : « Oui, je fotoe une poule-d’eau qui fait sa toilette sèche. »

113 12 Une poule d'eau 113 13 Une poule d'eau
113 14 Une poule d'eau 113 15 Une poule d'eau

Max : « Mademoiselle aux pattes vertes 🙂 Qu’est ce qui court là-bas ? »

113 16 Un petit rongeur 113 17 Un petit rongeur

Léo : « Un petit rongeur ! »

Max : « On connaît pas bien les petits rongeurs. Bonome, tu le connais toi ? »

Le chevalier : « Non… »

Max : « Tu as pas un livre de Mammifères dans ta tête ? Pourtant tu en as acheté un ! Tu le connais pas encore par cœur ? C’est pas grave. On regardera ce soir, dans la cabane. »

Le chevalier : « Je pense quand même que c’est un rat, Rattus sp., Muridés. »

Léo : « Qu’est ce qu’il fait là ? »

Le chevalier : « Observez attentivement. »

Léo : « Je vois ! Il vient manger le poisson mort ! »

Max : « Il est nécrophage le rat ? »

Le chevalier : « Omnivore. Il mange tout ce qu’il trouve. »

Léo : « Il est pas difficile lui 🙂 »

Max : « Et, du coup, il nettoie la nature en éliminant les cadavres. Ça évite la prolifération des microbes. Merci le rat. »

Léo : « Les zoms aiment pas les rats. »

Le chevalier : « Pourtant ils les emmènent partout où ils vont 🙂 Les rats sont présents sur toutes les îles sur lesquelles les navigateurs ont fait escale. »

Max : « Voilà ! Encore une bêtise des zoms. Les rats ont perturbé tous les écosystèmes. »

Le chevalier : « Oui, ils sont souvent responsables de la disparition d’oiseaux car ils se nourrissent de leurs œufs. »

Léo : « C’est vrai qu’ils sont intelligents les rats ? »

Le chevalier : « Oui mon Léo. Ils sont très intelligents. C’est aussi pour cela qu’ils sont utilisés comme animaux de laboratoire en neurobiologie. Saviez-vous que dans la Ville-Capitale il y a au moins autant de rats que d’habitants ? »

Max : « Oulala ! Ça fait beaucoup ! »

Le chevalier : « Oui, mais comme tu le disais ils nettoient l’environnement. Le problème est qu’ils peuvent porter des microbes transmissibles à l’homme : le virus de la rage, la bacille de la peste… »

Max : « Aïe ! Je comprends pourquoi les zoms les aiment pas alors. »

Léo : « Moi, je les aime bien quand même. Ce sont de beaux zanimos. »

Max : « Oui Léo mais on peut pas passer la journée à parler des rats. On a des habitats à étudier nous. »

Léo : « Attends Maxou ! Il y a un petit zoiso ! Chevalier, le vois-tu ? »

Le chevalier : « Oui… Je fotoe… Voilà ! »

Max : « Tu as pas fait au gros zoom ! On va pas le voir ! »

Le chevalier : « Le gros zoom n’est pas assez rapide et les fotos ne sont pas belles. Voyons celles-ci… »

113 18 Une rousserolle 113 19 Une rousserolle

Max : « On le connaît pas ce zoiso… Léo, il te dit quelque chose ? »

Léo : « On voit pas bien… Il ressemble un peu à un pouillot mais c’est pas un pouillot. Tu as pris ton livre de zoisos ? »

Max : « Oui, il est dans le sacado de bonome. »

Léo : « Chevalier, pourrais-tu… »

Le chevalier : « Te donner les livres 🙂 Oui Léo, les voici. »

Léo : « Merci chevalier 🙂 Les pouillots… Page 328 du beau livre de Max… »

Max : « Tu as dit que c’était pas un pouillot ! »

Léo : « Oui oui, il faut regarder quelques pages avant… Les rousserolles… Mmmmm… Voyons ça… Qu’est ce que tu en penses chevalier ? »

Le chevalier : « Tu penses que c’est une rousserolle ? »

Léo : « Oui, je suis à peu près sûr. Mais laquelle ? Elles se ressemblent beaucoup les rousserolles. »

Le chevalier : « Regardons ça de plus près. D’après les cartes de répartition en Europe, nous pouvons exclure les rousserolles des buissons et les rousserolles Isabelle. Restent les rousserolles effarvatte et verderolle… Mmmmm… »

Max : « Vous êtes rigolos tous les deux 🙂 Vous Mmmmmez en vous grattant la tête 🙂 »

Léo : « Nous, au moins, on cherche. »

Max : « Et moi je vous laisse faire 🙂 »

Le chevalier : « Bien, d’après ce que je viens de lire je dirais que c’est une rousserolle verderolle. »

Léo : « Oui, c’est celle qui peut s’observer dans les phragmites. Acrocephalus palustris, Acrocéphalidés ! Un zoiso de plus ! »

Max : « Bien. Vous pouvez arrêter de vous gratter la tête maintenant 🙂 Si on a vu un nouveau zoiso, on verra pas blongios. »

Léo : « Pourquoi ? »

Max : « Léo, on peut pas avoir trop de belles choses d’un coup. Sinon, après, on aurait plus rien à voir. Et puis, blongios était un peu fâché de pas nous avoir vus plus tôt. Alors il va nous faire attendre un peu. Il va pas venir comme ça, là, tout de suite. Bonome, dis aux zoisos de le prévenir qu’on est venus et qu’on comprend qu’il soit un peu fâché. On reviendra le voir. Et si il le faut, on reviendra encore et encore. »

Le chevalier : « Bien Maxou. Je transmets. »

Léo : Dis chevalier, la phragmitaie, ce serait pas un habitat aquatique et amphibie ? »

Le chevalier : « Si mon Léo. »

Léo : « Tu voudrais bien nous le présenter. S’il te plaît. »

Le chevalier : « Si tu veux. Max, qu’en penses-tu ? »

Max : « Bonomou, veux-tu bien cesser de demander l’avis de l’autre petitours quand l’un est d’accord ? »

Le chevalier : « Léo, qu’en penses-tu ? »

Léo : « 🙂 T’es trop bête bonome ! »

Max : « On pourrait revenir à la phragmitaie oui ? »

Le chevalier : « Revenons y ! 1.6 Végétation des eaux sur sol mésotrophe à eutrophe (roselières et cariçaies). »

Max : « Qu’est ce que c’est que ça ? »

Le chevalier : « C’est le titre ! »

Max : « Ça faisait longtemps 🙂 Mésotrophaheutrophe ? Cariçaies ? Pourrais-tu nous éclairer mon bonome ? »

Le chevalier : « Mesotrophe. Eutrophe. Cela vient… »

Max : « Du grékancien. D’accord. J’aurais dû m’y attendre. Et sans grékancien ? C’est possible ? »

Le chevalier : « Absolument ! Ce sont des sols moyennement riches ou riches en substances nutritives. »

Léo : « Et la cariçaie ? »

Le chevalier : « Une végétation constituée essentiellement d’espèces de carex. »

Max : « On connaît pas les carex ! »

Le chevalier : « Si ! Nous en avons vu ! Souvenez-vous. A l’Aber, dans l’arrière dune. »

Max : « A l’Aber, en Bretagne ? »

Léo : « Oui, je me souviens. Mais tu connaissais pas l’espèce. »

Le chevalier : « Merci de me le rappeler… »

Max : « Bon, ici c’est la roselière qu’on doit appeler phragmitaie. C’est un habitat ? »

Le chevalier : « Bien sur Maxou. 1.6 C Végétation dominée par les hélophytes hauts (Roselière haute). »

Max : « Et il a pas un nom bizarre ? Parce que phragmitaie c’est trop simple pour les scientifiques. Ça fait pas sérieux. Nous t’écoutons. »

Le chevalier : « Classe : Phragmiti australis – Magnocaricetea elatea ; Ordre : Phragmitella australis ; Alliance : Phragmition communis ; variante à roseau commun (Phragmites australis). »

Max : « Ben voilà ! Là, ça fait scientifique ! C’est grâce à des noms comme ça que les élèves deviennent allergiques aux sciences ! »

Léo : « L’écoute pas chevalier. Continue. »

Le chevalier : « Les habitats de cette classe sont dominés par des plantes hautes sur les berges des cours d’eau calme, des étangs et des mares. La variante à roseau commun colonise les ceintures des grands étangs parfois sur de vastes surfaces. Elle se développe dans des tranches d’eau allant de 10 cm à l’exondation totale, c’est à dire hors de l’eau. »

Léo : « On a déjà vu des phragmitaies au Marais, au Royaume des Sangliers, au Royaume des Hérons. »

Max : « Au Royaume des Sternes aussi. »

Le chevalier : « Les trois premières constituent l’essentiel des phragmitaies du département. Les gardes des Royaumes font des travaux pour les développer au Royaume des Grèbes et les étendre aux Royaumes des Hérons. »

Max : « C’est une bonne idée ça. Il faudra le dire à blongios. »

Le chevalier : « C’est pour lui que ces travaux sont entrepris. Mais nous verrons cela plus tard. »

Léo : « Chevalier, si la mare ou l’étang est pas profond, il y aura de plus en plus des phragmites. Et il y aura plus d’étang ! »

Le chevalier : « C’est vrai Léo. Une mare, ou un étang, peut être complètement envahi. On passe alors à un sol détrempé sur lesquels s’installent des arbustes pionniers, tels que des saules. Viennent ensuite les bouleaux puis les aulnes. Et on en arrive à un milieu forestier de type aulnaie, c’est à dire une forêt d’aulnes. »

Léo : « Alors les mares et les étangs vont tous disparaître ! Comment on peut faire ? »

Le chevalier : « Il faut les entretenir et faucher régulièrement les roseaux. Mais en partie seulement pour que les animaux puissent se déplacer dans les parties non fauchées. »

Max : « Et l’année d’après, on fauche une autre partie ! »

Léo : « Ça alors ! Alors la nature a besoin des zoms ! »

Le chevalier : « En milieu naturel, non. Mais en ville, ou en périphérie des villes, oui. Sans entretien le Marais disparaîtrait. Tous les Royaumes que nous connaissons finiraient par devenir des forêts. »

Léo : « D’accord. Mais, selon ce que tu as dit, un habitat est une association de végétos. Là, tu as parlé des roseaux (Phragmites australis). Qu’est ce qu’il y a d’autre comme végétos ? »

Le chevalier : « La baldingère, ou petit roseau (Phalaris arundinacea, Poacées), le lycope d’Europe (Lycope europaeus, Lamiacées), l’iris faux-acore (Iris pseudacorus, Iridacées), le rubanier noueux (Sparganium erectum, Sparganiacées) et le carex faux-souchet (Carex pseudocyperus (Cypéracées). »

Phalaris arundinacea 1
Lycope d'Europe Iris faux acorejpg
Sparganium erectum OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Max : « C’est tout ? »

Le chevalier : « Oui, c’est tout. Et il est rare d’observer toutes ces plantes à la fois. »

Max : « Les roselières c’est surtout des roseaux alors. »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « Et c’est important les roselières. »

Le chevalier : « Assez pour définir une ZNIEFF. »

Max : « Avec que ça comme végétos ? »

Le chevalier : « Oui. Mais il n’y a pas que les végétaux. »

Léo : « Ben oui. Dans un habitat, il y a des habitants 🙂 Pourrais-tu nous dire quels sont les habitants des roselières ? »

Le chevalier : « Je vais vous étonner. J’ai fait des recherches sur les habitats. Et bien, les spécialistes des habitats ne parlent quasiment jamais des habitants. Ce sont des botanistes et les animaux ne semblent pas vraiment les intéresser. »

Max : « Ils définissent des habitats avec des noms compliqués que personne comprend à part toi, et ils étudient pas les habitants ! Ils vont pas bien dans leur tête ces scientifiques ! Il faudra faire un rapport à Princesse ! C’est urgent ! Des habitats et pas d’habitants ! Pfff ! Et comment on fait nous ? »

Le chevalier : « Nous n’avons besoin de personne mon petitours. Nous sommes naturalistes nous 🙂 »

Max : « C’est ça ! Les scientifiques dont tu parles doivent pas avoir de sacado. Dans le rapport, tu demanderas à Princesse de leur en envoyer. »

Léo : « Max, le chevalier a raison. On a pas besoin d’eux. On a beaucoup observé les roselières. »

Max : « Je préfère quand même parler de phragmitaies. Soyons précis. »

Léo : « Oui, on les a beaucoup observées. On peut retrouver quelques habitants. »

Max : « Il y a des zoisos ! Dans les phragmitaies, on a vu : des rousserolles, des bruants des roseaux, des fauvettes à tête noires, Martin, blongios 🙂 »

Léo : « Ceux-là vivent, ou se posent sur les tiges. Il y en a qui nichent dans les phragmites. »

Max : « Bien oui ! Blongios ! »

Léo : « Les foulques et les poules-d’eau aussi. »

Le chevalier : « Vous oubliez le butor étoilé. »

Max : « Parce qu’on l’a jamais vu nous. »

Léo : « Ça fait déjà beaucoup des zoisos. Et il doit y en avoir d’autres ! »

Max : « Et si les zoisos viennent là, c’est pour se cacher mais aussi pour manger. »

Léo : « Il y a donc des proies. »

Max : « Il doit y avoir beaucoup des Insectes. »

Léo : « Tout ceux qu’on connaît pas parce qu’on peut pas aller dans les phragmitaies. »

Max : « Nous, on a vu les Odonates. Ils se perchent sur les phragmites. »

Le chevalier : « Certains pondent dans leurs tiges. »

Léo : « Les poissons et les amphibiens ! Ils vont pondre entre les tiges ! Comme ça, les poissons peuvent pas venir manger les œufs ! »

Max : « Les amphibiens vont beaucoup dans les phragmites ! Ils attrapent les insectes ! »

Léo : « Et blongios les mangent ! »

Max : « Oulala ! Il y en a des habitants ! »

Léo : « Je comprends mieux que les phragmites définissent des ZNIEFF ! Rhoooo, c’est bien d’étudier des habitats ! »

Max : « Maintenant, on connaît le Phragmition communis. »

Léo : « On va en voir d’autres ? »

Le chevalier : « Nous pouvons aller observer le Marais. »

Léo : « Rhoooo oui ! Il s’appelle comment déjà l’habitat des utriculaires ? »

Max : « Je crois que c’est l’hydre aux trois troncs de la morsure rayée. »

Le chevalier : « L’hydrocharition morsus-ranae. »

Max : « C’est ce que je viens de dire bonome ! Allez, on y va ! »

Léo : « Il y a beaucoup des habitats aquatiques et amphibies ? »

Le chevalier : « Dans le département, il y en a 6 qui ont été recensés et il y a des sous-types. En fait, il faudrait dire qu’il y en a 6 classes qui comprennent plusieurs ordres regroupant plusieurs alliances. »

Léo : « Rholala ! Et tu vas tout nous enseigner ? »

Le chevalier : « Non 🙂 Ou pas aujourd’hui. »

Max : « On peut s’arrêter pour observer les papillons ? »

Le chevalier : « Bien sûr Maxou. »

Max : « Là, c’est un amaryllis, Pyronia tithonius, Nymphalidés. On en a parlé dans le précédent article. »

113 22 Un amaryllis

Max : « Et celui-ci c’est un vulcain, Vanessa atalanta, Nymphalidés. »

113 23 Un vulcain 113 24 Un vulcain

Léo : « Ils sont toujours sur la même plante ! C’est qui cette plante ? »

Le chevalier : « C’est le sureau yèble, Sambucus ebulus, Caprifoliacées. C’est le seul sureau non ligneux, c’est à dire qu’il ne fait pas de bois. Ses fleurs en ombelles attirent de nombreux insectes. Au Royaume des Pics il y en a de fortes concentrations. Ce sont de bons endroits pour fotoer des insectes. »

Max : « Pourquoi y a t-il autant d’insectes sur ses fleurs ? »

Le chevalier : « Bonne question 🙂 Je crois qu’elles produisent beaucoup de nectar. »

Max : « Les insectes viennent s’en nourrir et, au passage, ils pollinisent les fleurs. Et après, il y a des fruits qui contiennent des graines et la plante a des petits. »

Le chevalier : « Exact. Mais il faut se méfier des fruits du sureau yèble. Ce sont des baies toxiques. »

Léo : « Et cet insecte ? C’est qui ? »

113 25 Volucelle zonée 113 26 Volucelle zonée

Max (qui se gratte la tête) : « Mmmmm… Alors… Il a que deux ailes : c’est donc un Diptère… Mmmmm… »

Léo : « Max ! Tu nous parodies ! »

Max (même jeu) : « Mmmmm… Des couleurs voyantes… Du jaune et du noir en bandes alternées… C’est bien ce que je me disais : Aposématisme ! Mais il pique pas cet insecte ! Il mimétise ! Je parlerai donc de mimétisme aposématique mais comme personne connaît ces mots à part moi je peux parler à personne et j’ai pas d’amis… Mmmmm… »

Léo : « Bonome, si Max va dans sa tête pour faire comme toi, il risque d’être aspiré par le vide qui y règne 🙂 »

Max : « Je suis dans ma tête alors je vous entends pas ! Mmmm… »

Léo : « Alors Maxou, tu trouves ? »

Max : « C’est la volucelle zonée ! Volucella zonaria, Syrphidés ! Na ! »

Le chevalier : « Bien Maxou ! »

Max : « Il y a pas que vous qui connaissez des choses ! Je vous imite bien ? »

Léo : « A merveille ! On aurait cru voir un bonome miniature 🙂 »

Le chevalier : « La méthode a l’air de fonctionner ! »

Max : « D’accord. Maintenant moi aussi je me gratterai la tête en Mmmmmant 🙂 »

Léo : « Regardez le héron cendré ! »

113 27 Un héron cendré 113 28 Un héron cendré

Max : « J’aime bien le voir prendre le soleil 🙂 »

Léo : « Il est tranquille sur son ponton. Il faut pas lui faire peur. »

Max : « Non, on s’en va et on le laisse bronzer 🙂 »

Léo : « On va arriver au Marais 🙂 »

Max : « Voilà, ça c’est Léo. On va étudier des choses fort savantes avec des tas de mots compliqués et il est content. Tout le monde serait rebuté. Lui, il est pressé 🙂 »

Léo : « J’aime bien apprendre la nature 🙂 Et je sais bien que toi aussi Maxou. »

Max : « Ben oui 🙂 C’est normal. On est naturalistes 🙂 Bonome, tu promets de pas faire une interro tout de suite ? »

Le chevalier : « Promis Maxou. »

Max : « Alors, tu peux commencer ton exposé interminable et soporifique. On fera semblant d’être intéressés comme ça tu seras content et fier de nous et ce soir on aura du chocolat et des câlins. »

Léo : « L’écoute pas chevalier. Il dit des bêtises. Allez, explique nous les habitats. »

Le chevalier : « Commençons par observer autour de cette jeune poule-d’eau. »

Max : « Elle fait sa toilette ! »

113 29 Un petite poule d'eau 113 31 Un petite poule d'eau
113 30 Un petite poule d'eau 113 32 Un petite poule d'eau
113 33 Un petite poule d'eau 113 35 Un petite poule d'eau

Léo : « Mais on regarde pas les zoisos. On étudie les habitats. »

Max : « On regarde quand même les zoisos ! »

Le chevalier : « Oui Maxou. Que voyez-vous ? »

Max : « Il y a la jolie plante à fleurs jaunes qui dépasse de l’eau. »

Léo : « C’est l’utriculaire probablement citrine, Utricularia australis, Lentibulariacées. »

Max : « Bonomou, que veut dire ce nom ? Utriculaire ? C’est du grékancien ? »

Le chevalier : « Non, du français. L’utriculaire, ou plutôt les utriculaires, ont des utricules. »

Max : « Ben oui ! Oulala ! Tout le monde sait ça ! Et c’est quoi une utricule ? »

Le chevalier : « Une petite outre. »

Max : « D’accord. Et c’est quoi une petite outre ? »

Le chevalier : « Un petit sac ? »

Max : « Ben voilà ! Enfin un mot que les gens normaux peuvent comprendre ! »

Le chevalier : « Je préfère parler de petites outres. Elles se prolongent par un cil et quand une petite proie touche le cil, l’outre ce gonfle ce qui crée un mouvement d’aspiration et la proie est aspirée dans l’outre. L’outre se referme et des sucs digestifs sont libérés. »

Max : « Et la petite proie est digérée vivante ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « Cette plante là, avec ses jolies fleurs jaunes, est carnivore et dévore ses proies vivantes ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « Ses outres sont assez grandes pour aspirer un petitours ? »

Le chevalier : « Non, rassure toi. »

Léo : « Quelles petites proies peut-elle attraper ? »

Le chevalier : « Des larves d’insectes surtout, comme des larves de moustiques, ou des alevins, des tout petits têtards… »

Léo : « Et l’habitat ? »

Le chevalier : « Quand vous voyez des utriculaires vous observez l’hydrocharition morsus-ranae. »

Léo : « D’accord. Tu parlais de classes, d’ordres et d’alliances tout à l’heure. »

Le chevalier : « Oui Léo. Nous avons devant nous des végétaux flottant librement à la surface d’eaux calmes eutrophes, c’est à dire riches en substances nutritives. C’est la classe Lemnetea minoris. »

Max : « Lemnetea… Comme Lemna ? Les lentilles d’eau ? »

Le chevalier : « Oui, les lentilles d’eau flottent librement à la surface des eaux riches en substances nutritives. »

Léo : « D’accord pour la classe des Lemnetea minoris. Les ordres maintenant. »

Le chevalier : « Je n’en connais qu’un : Lemnetalia minorisi. Il comporte trois alliances au moins : le Lemnion minoris, le Lemnion trisulcae et l’hydrocharition morsus-ranae. »

Léo : « On les distingue comment ces alliances ? »

Le chevalier : « Il y a des plantes discriminantes c’est à dire dont la présence nous permet de préciser l’alliance. La petite lentille d’eau (Lemna minor) pour le Lemnion minoris, la lentille d’eau à trois lobes (Lemna trisuca) pour le Lemnion trisulcae et l’utriculaire citrine (Utricularia australis) pour une variante de l’hydrocharition morsus ranae ou le cératophylle submergé (Ceratophyllum demersum) pour l’autre variante. »

Max : « Pfff ! Encore ouf que tu vas pas faire d’interro ! »

Léo : « Chevalier, le Lemnetea minoris doit avoir des végétos flottant librement à la surface. Mais l’utriculaire a pas des racines au fond de l’eau ? »

Le chevalier : « Non, on parle plutôt de léger ancrage. Il peut se détacher. Il en est de même pour les cératophylles. »

Max : « Au Royaume des Mandarins il y a une mare couverte de lentilles d’eau. C’est le Lemnetia minoris, Lemnetalia minoris, Lemnion on sait pas parce qu’on a pas bien observé les lentilles d’eau. »

Le chevalier : « Oui Max. »

Léo : « Il faut l’entretenir aussi cet habitat ? »

Le chevalier : « Oui, bien sûr. J’ai oublié de vous dire que cet habitat se développe dans les milieux bien éclairés. Il faut donc élaguer les arbres qui se trouvent sur ses bordures. Pour éviter que l’étang ou la mare se comble, il est nécessaire de faire des curages réguliers, par zones, pour laisser aux animaux la possibilité de se déplacer. Et, évidemment, il faut faucher les phragmitaies qui se trouvent en périphérie. »

Max : « Et est ce que tu connais les habitants de l’hydre au carton de la morsure rayée ? »

Le chevalier : « Non. »

Léo : « Il y a grébou. Et les poules d’eau. Et puis le héron cendré. »

Max : « Le héron est là 🙂 »

113 36 Un héron cendré 113 37 Un héron cendré

Léo : « Et grébou a attrapé un poisson. »

113 38 Grébou et son poisson 113 39 Grébou et son poisson
113 40 Grébou et son poisson 113 41 Grébou et son poisson

Max : « Il y a donc des poissons et des grenouilles dans cet habitat. Mais on en sait pas plus parce que les spécialistes s’occupent pas des habitants ! C’est quand même incroyable ça ! Oublie pas le rapport pour Princesse bonome ! »

Le chevalier : « Non Max, je n’oublie pas. Je passe mes soirées à rédiger des rapports pour Princesse… »

Max : « C’est notre mission bonome ! On doit l’informer quand quelque chose ne va pas au Pays des Zoisos ! Et, selon moi, des spécialistes des habitats qui s’intéressent pas aux habitants, c’est quelque chose qui ne va pas. »

Léo : « Max a raison chevalier. Quand même ! »

Le chevalier : « Oui mes petizours. »

Max : « Bon, on connaît le Phragmition communis et l’hydrocharition morsus-ranae. On fait quoi maintenant ? »

Léo : « On peut regarder la jeune foulque qui court sur les feuilles de nénuphar. »

Max : « Comme blongios 🙂 »

113 42 Une jeune foulque 113 43 Une jeune foulque
113 44 Une jeune foulque 113 45 Une jeune foulque

Léo : « Les nénuphars… Ils définissent pas un habitat aquatique ? »

Le chevalier : « 1.2 Végétation enracinée des eaux calmes, stagnantes à faiblement courantes. C Végétation dominée par les nénuphars. Classe : Potametea pectinati ; Ordre : Potametalia pectinati ; Alliance : Nymphaeion albae. »

Max : « Bonome, Nymphaeion albae ça fait penser à Nymphea alba et Nymphea alba c’est pas le nénuphar jaune mais le nénuphar blanc. Tu dis des erreurs. »

Le chevalier : « Non, les deux espèces de nénuphars peuvent très bien cohabiter. Il fallait un nom et c’est celui du nénuphar blanc qui a été choisi. »

Max : « D’accord. On s’en fiche du Nuphar lutea alors. Merci pour lui. »

Le chevalier : « Pauvre nénuphar jaune… La végétation peut être très couvrante. De grandes feuilles flottent à la surface de l’eau. La floraison est abondante du printemps à l’été et, en hiver, les plantes restent totalement invisibles. »

Léo : « Je suppose qu’il faut de l’entretien et que c’est à peu près le même que pour les deux habitats précédents. »

Le chevalier : « Oui mon Léo. »

Max : « Et les habitants ? »

Le chevalier : « J’ai vu des fotos de nids de guifettes moustac flottant librement entre les feuilles de nénuphars. »

Léo : « Rhooo… Des guifettes moustac… J’aimerais bien en voir… »

Max : « On a vu les guifettes noires nous. »

Léo : « On a vu beaucoup d’espèces de zoisos quand même. La chance… »

Max : « 130 espèces à peu près 🙂 »

Léo : « Tout ça de zoisos… Merci chevalier. 130 espèces de zoisos… »

Max : « Ah ben oui ! C’est pas tout le monde qui en a vu autant 🙂 Bonome, as-tu d’autres choses à dire sur le Nymphaeion albae ? »

Le chevalier : « Pfff… »

Max : « En aurais-tu assez ? »

Le chevalier : « Mmmm ? Oui 🙂 Et pense un peu à tes lecteurs. Je crois qu’ils vont trouver cet article assez indigeste. »

Max : « On peut rester encore un peu ? Juste pour profiter de la beauté. On t’embête plus avec des choses fort savantes. »

Léo : « Oui, s’il te plaît chevalier. »

Le chevalier : « D’accord. »

Max : « Merci bonomou 🙂 »

Léo : « Un héron passe… »

113 46 Un héron qui passe 113 47 Un héron qui passe

Max : « Ta foto est un peu floue. C’est pas un Ardéidé mais un Flouidé 🙂 »

Léo : « Sur cette foto, on voit les trois habitats : le Nymphaeion albae, l’hydrocharition morsus-ranae et le Phragmition communis. »

Max : « Quand on est arrivés, on connaissait même pas tout ça ! »

Léo : « On était ignorants. »

Max : « Quels piètres naturalistes étions nous ! »

Léo : « Mais nous avons fait d’énormes progrès ! »

Max : « Bonomou, la science qui étudie les habitats, aurait-elle un nom ? »

Le chevalier : « Oui, mais j’ai peur qu’il te déplaise… »

Max : « Je t’écoute. »

Le chevalier : « C’est la phytosociobiologie. »

Max : « Ah oui… Alors, en fait, c’est la science des noms compliqués. ‘Bonjour, je suis phytosociobiologiste. J’étudie les Phragmition communis et les hydrocharition morsus-ranae. Oui oui, c’est passionnant. Bon, il faut lire les noms trois millions de fois avant de les retenir et personne comprend alors on a pas d’amis. Mais qu’est ce qu’on s’amuse. Par exemple, je racontais à un collègue que j’avais observé un Ceratophyllium demersum au beau milieu du Nymphaeion albae et il m’a pas cru. Évidemment. Qu’est ce qu’on a rigolé… Oui, c’est ça, les habitats… Non, nous étudions pas les habitants. Non, non, c’est trop vulgaire… La zoologie… C’est une science de rustres. Les noms sont bien trop simples pour nous. Bien sûûûr. ’ »

Léo : « T’es trop bête Max 🙂 »

Max : « Il faut pas aller bien dans sa tête pour passer sa vie à étudier des habitats et pas s’intéresser aux habitants ! Et en plus, ils enchaînent les mots compliqués. Bonome, si on en croise un phytomachin, il faut pas lui parler. Parce que, après, on saurait plus comment on s’appelle. Non non ! Oulala ! Promets moi ! »

Le chevalier : « Si tu veux Maxou 🙂 »

Léo : « Le héron repasse. »

113 48 Un héron qui passe 113 49 Un héron qui passe

Max : « Il est pas comme bonome. Bonome, il repasse pas et il est tout chiffonné. C’est son style. C’est pas comme ça qu’il va attirer les femelles… »

Léo : « Tant mieux pour nous 🙂 »

Le chevalier : « Mes petizours, il est temps de rentrer. »

Max : « Oui bonome. On se poche. »

Léo : « Allez, grimpe Max. »

Max : « Hé ! Me pousse pas ! Bonome, Léo m’a poussé ! »

Léo : « Tu traînes ! »

Max : « Je prends mon temps ! Je traîne même pas ! »

Léo : « Tais-toi et installe-toi ! Et tu prends toute la place ! »

Max : « Je me demande si tu as pas grossi… »

Léo : « Pfff ! C’est toi qui as grossi ! Avec tout le chocolat que tu manges ! »

Le chevalier : « Je me disais aussi… Pas une seule chamaillerie jusqu’à maintenant. Ça ne pouvait pas durer. »

Max : « On arrête ! »

Léo : « On est sages ! »

Max : « Tu as pas grossi Léo. C’est la poche de bonome qui était mal mise. »

Léo : « Et toi, tu manges pas trop de chocolat. »

Max : « Ton pantalon te va de mieux en mieux. »

Léo « Et tu as eu raison de grimper doucement dans la poche. Prudence est mère de sûreté. »

Le chevalier : « C’est fini ? »

Max : « On est des gentizours. »

Léo : « Affectueux et attentionnés l’un envers l’autre. »

Max : « Des petizours modèles. »

Léo : « Tu en rencontreras jamais des comme nous. »

Max : « Nous sommes tout simplement les plus adorables petizours de tout le Pays des Zoisos 🙂 »

Le chevalier : « Oui, bien sûr. Oulala ! Rhooo la chance de vous avoir ! »

Max : « Tu te moques ! »

Léo : « C’est pas bien de se moquer de ses petizours ! »

Le chevalier : « Regardez le paysage… »

113 50 Le Marais

Max : « Il est beau ce marais. »

Léo : « Même si il est tout petit. »

Max : « Encore le héron ! »

Léo : « Tu crois que tes lecteurs vont le voir sur la foto ? »

Max : « Nous, on le voit 🙂 »

Léo : « Chevalier, zoome un peu s’il te plaît. Mais pas trop. »

113 51 Le Marais

Max : « Il a attrapé un poisson ! Zoome fort ! »

113 52 Un héron et son poisson 113 53 Un héron et son poisson
113 54 Un héron et son poisson 113 55 Un héron et son poisson

Léo : « Il l’a fait tomber ! »

Max : « Mais il le reprend ! Gloub le poisson ! »

113 56 Un héron et son poisson 113 57 Un héron et son poisson
113 58 Un héron et son poisson 113 59 Un héron et son poisson

Léo : « J’aimerais pas être un poisson dans cet étang ! »

Max : « Tu sais même pas nager ! »

Voilà Princesse. Cet article est un peu compliqué. Mais c’est aussi ça être naturaliste. On fait pas que se promener dans la nature, les mains dans les poches, en sifflotant. Parfois, on fait des trucs bizarres. Mais rassure-toi, la phytosociobiologie c’est pas un sport dangereux 🙂

Je t’embrasse Princesse. Et si tu veux donner de tes nouvelles, tu sais comment faire 🙂

Continuer la promenade

Max : « Bonome ! Viens voir ! »

Le chevalier : « Qu’y a t’il Maxou ? »

Max : « Regarde ! Arthur a envoyé une foto ! Il est à Munich dans la cathédrale de Benoit XVI ! »

IMG_2002Léo : « Rhooo la chance ! Il va voir les zoisos d’Allemagne ! »

Max : « Je lui envoie un message par Pigeon-Express pour qu’il fotoe les zoisos ! »

112 – Le Royaume des Bernaches

Lundi 1er Août, An III

Le chevalier : « Mes petizours, que faites-vous ainsi assis dans mon fauteuil ? »

Max : « Mmmm… »

Le chevalier : « Vous n’étudiez pas ? Vous ne gravez pas le blog de Max ? Vous ne vous chamaillez pas non plus ? »

Léo : « Non. »

Le chevalier : « Que se passe t-il ? »

Max : « Rien… »

Le chevalier : « Quelque chose ne va pas ? »

Léo : « Pfff… »

Le chevalier : « Je crois comprendre… Que diriez-vous d’aller aux zoisos ? »

Max : « Peut-être… »

Le chevalier : « Peut-être ? »

Léo : « Ou peut-être pas… »

Le chevalier : « Aïe ! »

Max : « Tu t’es fait mal ? »

Le chevalier : « Non, j’ai mal à mes petizours ! Avez-vous de la fièvre ? »

Léo : « Non… »

Le chevalier : « Vous manquez de chocolat ? »

Max : « On a déjà tout mangé… »

Le chevalier : « Allez-vous me dire ce qui ne va pas ? »

Max : « On s’ennuie ! »

Le chevalier : « Alors allons aux zoisos ! »

Max : « Où ça ? A la mer ? »

Le chevalier : « Nous en revenons à peine ! »

Max : « Bonome, où veux-tu qu’on aille ? On connaît tout par cœur ici ! »

Léo : « On connaît tous les zoisos ! »

Max : « Et il y a même pas des étages ! »

Léo : « On peut pas faire la géologie ! »

Le chevalier : « Ça suffit ! Allez mettre vos sacados et je vous emmène au Royaume des Bernaches. Une zoisothérapie s’impose ! Allez ! Et dépêchez-vous ! »

Max : « On se dépêche si on veut ! Et on connaît tout le Royaume des Bernaches. Le Marais de ce Royaume il est tout petit. Alors qu’en Charentmaritimie on peut marcher des lieues et des lieues et on fait qu’une toute petite partie du Marais. Et il y a des tas de Scolopacidés, de Threskiornithidés, de Récurvirostridés… »

Léo : « Et des Laridés ! »

Max : « On a même vu des bihoreaux gris ! Ici, il y en a même pas ! »

Le chevalier : « Ici, il y a ton ami blongios Max. »

Max : « Pfff ! On est même pas allés le voir au printemps. Il va croire qu’on l’aime plus et il va pas se montrer ! »

Le chevalier : « Max, je te rappelle que je ne pouvais pas trop sortir au printemps. Puis nous sommes allés en vacances. Sacados et en vitesse ! »

Léo (à Max) : « Oulala ! Si on veut pas qu’il se fâche, on a intérêt à lui obéir ! »

Max : « C’est de la maltraitance de petizours ! »

Le chevalier : « Tout à fait d’accord ! J’écrirai moi-même le rapport pour Princesse. Tu n’auras qu’à le signer. »

Max (qui enfile son sacado) : « Elle va te mettre en prison Princesse ! Et elle aura bien raison. »

Le chevalier : « D’accord. Êtes-vous enfin prêts ? »

Léo : « Oui. »

Le chevalier : « Alors pochez-vous. »

Max : « On grimpe. Mais sache que c’est par peur des représailles ! Nous t’obéissons contraints et forcés. »

Le chevalier : « Je le note. Allez, en route ! »

Au Royaume des Bernaches…

Le chevalier : « Nous voici au grand air 🙂 »

Max : « Pfff ! Le vent est même pas là ! »

Le chevalier : « Max, mon petitours, vas-tu cesser de ronchonner ?  … Tu ne me réponds même plus ? … D’accord. »

Léo : « Il y a une oie cendrée, Anser anser, Anséridés. »

Max : « En Charentmaritimie il y en a des dizaines ! »

Léo : « Max, tu dis vrai ! Mais elles sont pas toutes proches comme celle-là. »

112 01 Une oie cendrée 112 02 Une oie cendrée

Max : « C’est vrai ça ! Oulala ! Elle est toute proche cette oie ! Mais, bonome, il y en a pas deux normalement ici ? Et tu as pas dit qu’elle forment des couples unis pour la vie ? Elle est où l’autre ? »

Le chevalier : « Elle est peut-être cachée… »

Max : « Peut-être ? Tu sais pas ? Bonome, ça va pas du tout ça ! Il faut trouver la seconde oie cendrée ! Appelle les gardes ! Lance un avis de recherche ! Une oie cendrée a disparu ! »

Le chevalier : « Attendons un peu avant de lancer une alerte. Nous en discuterons avec les gardes du Royaume. »

Max : « Oulala ! Elle gît peut-être dans une mare de sang en agonisant dans d’atroces souffrances et toi tu veux attendre ! »

Le chevalier : « Max, si ce que tu crains est vrai, nous ne pouvons plus rien pour elle. N’imagine pas le pire. Elle doit être quelque part dans les roseaux. Allez, viens mon Maxou. »

Max : « Elle va bien ? Bonome ? »

Le chevalier : « Celle que nous voyons n’a pas l’air inquiète. Ni triste. Alors ne t’inquiète pas non plus. »

Max : « Tu demanderas quand même aux gardes ! »

Le chevalier : « Oui Max. Promis. »

Léo : « Chevalier, tu vois ces jolies fleurs jaunes qui dépassent de l’eau ? On les a jamais vues. Tu les connais ? »

112 03 L'utriculaire citrine 112 04 L'utriculaire citrine

Le chevalier : « Elles sont loin Léo. Je ne peux pas être sûr de l’espèce mais je dirais que ce sont des utriculaires citrines, Utricularia australis, Lentibulariacées. C’est une plante des eaux stagnantes assez riches en éléments nutritifs. »

Léo : « Elle est rare ? »

Le chevalier : « Oui, assez rare. Dans le département elle s’observe uniquement ici et au Royaume des Hérons. Elle est protégée à l’échelle régionale et déterminante ZNIEFF. »

Max : « ZNIEFF ? On a déjà parlé des ZNIEFF il me semble… Zone Naturelle d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique. J’ai bon ? »

Le chevalier : « Tu as bon Maxou 🙂 Quelle mémoire ! »

Max : « Ouiiii 🙂 »

Le chevalier : « Pour être précis, cette plante est déterminante pour les ZNIEFF de type I »

Max : « Si je me souviens bien, une plante rare peut permettre de classer son environnement en ZNIEFF, c’est à dire que cet environnement est protégé. On peut pas y toucher sinon on a des amendes. Mais je me souviens pas ce que ça veut dire de type I. »

Le chevalier : « Une ZNIEFF de type I regroupe différents environnements séparés les uns des autres. Les ZNIEFF de type II regroupe différents environnements liés les uns aux autres. »

Max : « Tu vas faire une interro sur les ZNIEFF ? »

Le chevalier : « Non Maxou. »

Max : « J’aime mieux ça. »

Léo : « Il y a pas beaucoup des zoisos dans le Marais… »

Max : « Ils doivent être au Royaume Secret. »

Léo : « Quel Royaume Secret ? »

Max : « Aïe ! Là, j’ai gaffé ! »

Léo ! « Max, c’est quoi ce Royaume Secret ? »

Le chevalier : « Mon Léo, le Royaume Secret est un Royaume imaginé par Max, il y a déjà longtemps, pour expliquer que certains jours nous ne voyons pas d’oiseaux. Selon Max, les oiseaux se rendraient dans ce Royaume, dont personne n’a jamais entendu parler, pour se reposer à l’abri des regards. »

Max : « J’imagine rien du tout. Je suis sûr qu’il existe ce Royaume. »

Léo « : « Un Royaume Secret… Avec des tas de zoisos… Tu le connais ce Royaume chevalier ? »

Le chevalier : « Léo… Il est le fruit de l’imagination de Max. »

Léo : « Mais il expliquerait pourquoi certains jours on voit pas de zoisos… Un Royaume Secret… Il faudra nous y emmener. »

Max : « Il veut pas ! Il dit qu’il en a jamais entendu parler ! »

Le chevalier : « Et si nous allions faire le tour de l’étang. Nous sommes certains de son existence au moins. »

Léo : « Oui, on y va. Viens Max ! »

Max : « On peut aller sur le petit ponton. On peut s’y asseoir et regarder la beauté. »

Le chevalier : « D’accord. Mais vous… Ils sont encore partis en courant… »

Max et Léo s’arrêtent brutalement de courir…

Le chevalier : « Que se passe t-il ? »

Max : « Chut ! »

Léo : « Regarde ! »

112 05 Une famille colvert

112 06 Une petit canard 112 07 Un petit canard

Le chevalier : « Une famille colvert ! »

Max : « Il y a des petits 🙂 »

Le chevalier : « Avant de t’adopter, je venais déjà souvent ici. Un été, une famille de colverts avait l’habitude de faire la sieste ici, l’après midi. A force de venir, ils me reconnaissaient et me laissaient les approcher. Je pouvais passer juste à côté d’eux et m’asseoir sur le ponton sans qu’ils se sauvent. »

Max : « Je crois qu’on a vu les fotos dans ton ordinateur 🙂 Là, on peut pas aller sur le ponton : il y a un petit. Il faut pas l’embêter. »

Le chevalier : « Ce qui m’étonne est que tu ne demandes pas si vous pouvez aller chahuter avec eux. »

Max : « Ben non, ils sont trop petits encore ! Bonome, quand même ! »

Léo : « Et la maman nous surveille. On risquerait des coups de bec 🙂 »

Max : « Bon, on doit aller ailleurs. Nous reviendrons tout à l’heure et, si ils sont partis, nous irons sur le ponton. »

Léo : « J’ai pas envie d’aller de l’autre côté moi. C’est pas beau là-bas. Il y a trop du béton. On peut rester de ce côté ci ? »

Le chevalier : « Si Max est d’accord, je n’y vois pas d’objection. »

Max : « Et pourquoi je serais pas d’accord avec cousin Léo ? »

Le chevalier : « Alors restons de ce côté ! »

Léo : « Grébu vient nous voir ! »

112 08 Grébu 112 09 Grébu

Max : « Bonjour Grébu ! Tu as pas de famille en Charentmaritimie ? On voit jamais de grébu là-bas. »

Léo : « C’est vrai ça ! Grébou non plus ! »

Le chevalier : « J’en ai entendu un, non loin du Royaume des Sternes de mer, mais je n’en ai jamais observé… »

Max : « Bonome, et si on emmenait grébu avec nous la prochaine fois ? Peut-être qu’il se plairait là-bas ! »

Le chevalier : « Nous l’inviterons, si vous voulez. Mais nous ne l’emmènerons pas ! »

Max : « Il va pas voler jusqu’en Charentmaritimie ! C’est loin ! »

Le chevalier : « C’est à lui de choisir. »

Max : « Pfff ! Bon, grébu, tu as entendu bonome ? Tu es invité en Charentmaritimie. Il y a des tas de marais avec des beaux poissons. Tu viens quand tu veux. Nous, on y va souvent aux vacances de la schola. On te présentera aux autres zoisos. »

Léo : « Il y a un papillon… »

112 10 Un vulcain 112 11 Un vulcain
112 12 Un vulcain 112 13 Un vulcain

Max : « C’est un vulcain. Vanessa atalanta, Nymphalidés. Il doit pas être tout jeune celui-là. Vous avez vu les couleurs de ses ailes ? Elles sont passées. Et puis les bordures sont un peu abîmées. »

Léo : « Il migre ou il hiberne ce papillon ? »

Le chevalier : « Il migre. »

Léo : « Un petit papillon comme ça qui vole sur des grandes distances. Rholala ! »

Max : « Il va où ? »

Le chevalier : « En été, ils peuvent remonter jusqu’en Finlande. »

Max : « Tout là haut ?! Oulala ! »

Léo : « Et l’hiver ? »

Le chevalier : « Le sud de la France, la péninsule ibérique… Peut-être que certains gagnent l’Afrique du Nord… »

Max : « Ils migrent avec les cigognes alors. »

Léo : « Je pense pas Max. Les cigognes se nourrissent aussi d’insectes. Elles pourraient les manger. »

Max : « Ce serait pratique pour elle 🙂 Elles volent parmi les papillons et quand elles ont faim elles en gobent quelques uns, comme ça, en vol. »

Léo : « Je crois pas les vulcains assez bêtes pour voler parmi les cigognes. »

Max : « Tiens, voilà Robert le diable. »

112 14 Robert le diable

Léo : « Lui aussi est tout usé. »

Max : « Robert le diable, c’est son nom vernaculaire. En vrai il s’appelle je sais plus comment. Et tu nous a même pas raconté pourquoi on l’appelle Robert le diable. »

Le chevalier : « Je ne vous l’ai pas raconté parce que je n’en sais rien. »

Max : « Ça m’étonne… Tu sais tout normalement. »

Le chevalier : « Non Maxou, loin de là. »

Léo : « Et son nom en scientifique ? »

Le chevalier : « Polygonia c-album, Nymphalidés. »

Max : « Ben oui ! Polygonia c’est à cause de ses ailes très découpées. Elles ont beaucoup de côtés. Poly-gone. C’est sûrement du grékancien. Et c-album, ça veut dire c blanc. Parce que, au revers de l’aile, il y a un c blanc. »

Léo : « Et celui-là, c’est qui ? »

112 15 Un amaryllis 112 16 Un amaryllis

Max : « On dirait un Myrtil. »

Le chevalier : « Mais c’est un Amaryllis, Pyronia tithonus (Nymphalidés, Satyrinés). Ça se voit à ses ocelles doubles sur l’aile antérieure. Et il y a plus d’orange sur le recto des ailes de amaryllis que sur celles des myrtils. »

Max : « Mais là, il y a une grande bande marron sur le orange. Il y a pas beaucoup du orange. »

Le chevalier : « Plus que chez les myrtils. Et cette bande est une tâche androconiale qui ne s’observe que chez les mâles. »

Max : « Une tâche quoi ? Tu recommences bonome ! Voilà ! Encore un mot compliqué que personne connaît à part toi ! C’est normal que t’as pas d’amis ! Personne comprend ce que tu dis ! »

Léo : « Max ! Ça suffit ! Je t’interdis de dire que le chevalier a pas d’amis ! C’est toi qui vas pas bien dans ta tête ! Cette fois je fais vraiment un rapport à Princesse ! »

Max : « Ah oui ? Et qu’est ce que tu vas dire ? »

Léo : « Que tu es méchant avec ton bonome ! Et je vais lui demander de te reprendre comme porte-clés ! Tu mérites pas bonome et tu mérites pas d’aller aux zoisos ! »

Max : « Je peux plus être porte-clés. Mon fil rouge est coupé. »

Léo : « Il suffit de t’en coudre un autre ! »

Le chevalier : « Léo, c’est gentil d’intervenir en ma faveur mais, tu sais, j’ai l’habitude des bêtises de Max. Il n’est pas méchant. »

Léo : « Ça se fait pas ! On dit pas des choses comme ça à un grand chevalier. Et c’est même pas vrai d’abord ! »

Le chevalier : « C’est pour cela que ça ne m’atteint pas. Revenons aux androconies. Ce sont des amas de cellules qui produisent des phéromones. »

Léo : « Des phéromones ? »

Max : « Ah ! Tu vois ! Il utilise pas des mots compliqués que personne connaît à part lui peut-être ? »

Léo : « Il est obligé. C’est comme ça en scientifique. Sinon, il faut faire des longues phrases qui s’arrêtent jamais. »

Le chevalier : « Les phéromones sont des molécules qui diffusent dans l’air et qui transmettent des informations. Ce sont des messagers chimiques. Les papillons utilisent des phéromones pour trouver des partenaires. »

Max : « Quand ils veulent faire des œufs ? »

Le chevalier : « Oui, le mâle se signale aux femelles. »

Léo : « Les femelles détectent les phéromones et viennent voir si c’est un beau mâle. Et, si ils se plaisent, ils font des œufs. Elles vont loin les phéromones ? »

Le chevalier : « J’ai lu que, chez certaines espèces, elles pouvaient signaler la présence d’un individu à deux kilomètres à la ronde. »

Max : « Et nous, on les sent pas ? »

Le chevalier : « Nous n’avons pas les récepteurs à ces messagers. »

Max : « D’accord. Tu devrais faire des phéromones pour attirer les femelles bonome. Maintenant que tu es réparé, tu pourrais faire la parade. »

Le chevalier : « Tu veux que je fasse des œufs ? »

Max : « Pfff ! Les zoms, ça fait pas des œufs ! »

Léo (à Max) : « Max, si bonome fait des bébés, il aura plus le temps de s’occuper de nous. Et on ira plus au Pays des Zoisos. Il faut pas dire ça. Oulala non ! »

Max : « Il mettrait son bébé dans son sacado, l’emmènerait aux zoisos et il lui expliquerait tout. Avec des mots compliqués que personne connaît à part lui. Les premiers mots du bébé seraient pas papa ou areu mais aposématisme, commensalisme ou androconie 🙂 Et nous, on pourrait lui faire sa formation de naturaliste. On dirait à bonome qu’il fait pas assez de progrès le bébé et qu’il faut aller encore plus en inspection. »

Léo : « Je suis pas sûr moi. Et j’ai pas envie de finir sur une étagère comme ça t’est arrivé au château. »

Max : « D’accord. Je comprends. Alors pas de phéromones pour bonome. »

Le chevalier : « Vous discutez tous les deux ? »

Max : « Oui, on se disait qu’on retournerait bien observer le marais. Pour voir si blongios se montre. »

Le chevalier : « Alors allons-y. »

Max : « Il y a grébou. »

112 19 Grébou 112 20 Grébou
112 21 Grébou 112 22 Grébou

Léo : « On a pas donné le nom en scientifique de grébu tout à l’heure. »

Max : « Je fais ! Grébu, c’est le grèbe huppé. Il s’appelle Podiceps cristatus. Grébou, c’est le grèbe castagneux, Tachybaptus ruficollis. Ce sont tous les deux des Podicipédidés. Et de très beaux zoisos. »

Léo : « Regarde, bonome fotoe grébou qui ploufe. »

Max : « Bonome, j’espère que tu vas faire de belles fotos. »

Le chevalier : « Je fais de mon mieux Maxou 🙂 »

Léo : « Dis chevalier, tu as vu le canard là-bas ? »

Le chevalier : « Où ? … Oui, vu. Je suppose que tu veux que je le fotoe. »

Léo : « Oui. S’il te plaît. »

112 23 Une sarcelle d'hiver femelle

Léo : « On dirait une sarcelle d’hiver femelle. »

Max : « Anas crecca ? Il y a une Anas crecca ici ? On en a jamais vu ici ? Elle est toute seule ? Qu’est ce qu’elle fait toute seule ? »

Le chevalier : « Max, tu imagines vraiment que j’ai les réponses à toutes tes questions ? Comment pourrais-je savoir ce que cette sarcelle fait toute seule dans ce marais ? »

Léo : « Elle fait peut-être une pause pendant sa migration. »

Max : « Mais c’est pas le moment de la migration ! »

Léo : « Mon cher Max, j’ai appris, au fil de nos observations, que les zoisos migrent pas tous en même temps. A chaque fois, il y a un pic pendant lequel il y a beaucoup des zoisos. Mais, en dehors de ce pic, il y a quand même des migrateurs. »

Max : « D’accord. Et tu vas me dire que celle là est en retard parce qu’elle s’est arrêtée dans sa famille en chemin. »

Léo : « Peut-être. Je connais pas sa famille moi. Ou alors elle était fatiguée et elle a fait une longue pause. Ou encore, elle se plaît bien ici et profite du paysage. »

Max : « En fait, tu sais rien du tout. Tu ressembles vraiment de plus en plus à bonome toi 🙂 »

Léo : « Tu continues à fotoer grébou qui ploufe ? »

Max : « Tu sais bien qu’il pourrait y passer ses journées 🙂 »

112 24 Grébou qui ploufe 112 25 Grébou qui ploufe
112 26 Grébou qui ploufe 112 27 Grébou qui ploufe

Le chevalier : « Ça suffit. Nous verrons bien si j’ai quelques belles fotos. Que diriez-vous d’aller vers la roselière ? »

Max : « Oui, j’allais le proposer. On voit souvent blongios là-bas. On y va ? »

Léo : « Mais on fait une pause en chemin. J’ai aperçu des zoisos. Il me semble que ce sont des hirondelles. »

Max : « On connaît trois espèces d’hirondelles : les hirondelles des fenêtres, les hirondelles des rivages et les hirondelles rustiques. »

Léo : « Ici, je pense pas qu’il y a des hirondelles des rivages. »

Le chevalier : « Ici, dans ce Royaume, non. Mais il peut y en avoir dans la région. »

Léo : « Elles sont pas seulement à la mer ? »

Le chevalier : « Non Léo. Elles s’observent partout en bordure de plans d’eau, de fleuves, de rivières… On les trouve partout où il y a des falaises sableuses, même peu élevées. »

Max : « Pourquoi ? »

Le chevalier : « Elles se creusent un terrier d’un mètre de profondeur dans la partie abrupte des falaises. »

Max : « Je vois. Si il y a pas de falaises, elles peuvent pas faire de nid. Et ce genre de falaises s’observe un peu partout. »

Léo : « Oui, mais elles sont pas très stables ces falaises de sable. Elles peuvent s’effondrer. Les hirondelles des rivages doivent pas pouvoir utiliser le même nid tous les ans. »

Le chevalier : « Effectivement. Et les populations se déplacent beaucoup. »

Max : « On s’approche des hirondelles… Alors… »

112 29 Des hirondelles rustiques 112 30 Des hirondelles rustiques
112 31 Des hirondelles rustiques 112 32 Des hirondelles rustiques

Max : « Ce sont des hirondelles rustiques, Hirundo rustica, Hirundinidés. »

Léo : « Il est comment leur nid ? »

Max : « Mais ! Léo ! On a déjà vu des fotos dans l’ordinateur de bonome. Souviens-toi ! Les adultes vont prendre de la boue sur le bord du ru. Après, ils en font des petites boules et les agglomèrent pour faire leur nid. Il a une forme un peu sphérique. »

Le chevalier : « Max, tu oublies de dire que la boue séchée est là pour cimenter des brindilles entremêlées. »

Max : « Ah oui ! Je pensais l’avoir dit. Après, elles mettent des brins d’herbe, des plumes ou d’autre choses toutes douces, pour plus de confort. »

Le chevalier : « J’ai lu dans La Hulotte… »

Max : « Le journal le plus lu dans les terriers 🙂 »

Le chevalier : « Vous connaissez ? »

Max : « Oui, et on se demandait pourquoi on était pas abonnés… »

Le chevalier : « C’est noté 🙂 Je disais donc que j’ai lu dans La Hulotte qu’une hirondelle a été observée en train de piquer sur le dos d’un chat pour lui arracher des poils afin de garnir son nid (La Hulotte, n°60, pp. 12-17) ».

Max : « Oulala ! Il faudra dire à Mounette de faire attention à elle ! »

Léo : « Tu connais d’autres choses sur les hirondelles rustiques ? »

Le chevalier : « Restons au nid. Elles préfèrent utiliser un nid existant plutôt que d’en construire un nouveau. »

Max : « Je les comprends. Ça fait moins de travail. »

Le chevalier : « Alors, au printemps, il y a parfois des bagarres chez les hirondelles. Les moineaux domestiques apprécient également les nids d’hirondelles. Ils peuvent s’y installer avant le retour des hirondelles. Parfois, ils les chassent même du nid. »

Max : « Les moineaux ? Comme nos moineaux à nous ? Ils chassent les hirondelles de leur nid ? »

Le chevalier : « Cela arrive. »

Max : « Je suis pas d’accord ! Chacun son nid ! Les moineaux dans les nids des moineaux et les hirondelles dans les nids d’hirondelles. Bonome, quand on ouvrira nos restaurants à zoisos, on demandera aux moineaux où ils habitent. Et si ils ont volé un nid d’hirondelles, on les servira pas ! Non mais ! »

Léo : « Ce sont des beaux zoisos les hirondelles rustiques. On en a pas chez nous. »

Le chevalier : « Je n’en ai jamais vues… »

Max : « Allez, on avance. On va voir si blongios est là ! »

On est allés à la roselière et on a attendu, attendu, attendu… Mais il est pas venu blongios. On sait même pas si il est revenu de sa migration. Peut-être qu’il est allé ailleurs… Je veux pas moi. C’est mon ami blongios. Je voudrais bien lui présenter cousin Léo.

Max : « Bon, on va pas passer la journée ici. Bonome, laisse un message aux autres zoisos qu’ils expliquent à blongios pourquoi on est pas venus plus tôt. »

Le chevalier : « Oui Maxou. D’accord Maxou. »

Max : « On continue l’inspection maintenant. »

Léo : « Vous voyez les corneilles ? »

112 33 Une famille corneille 112 34 Une famille corneille
112 35 Une famille corneille 112 36 Une famille corneille

Max : « Corvus corone, Corvidés. Quel étrange comportement… »

Léo : « Mais… Max ! Ce sont deux petits et leur maman ! »

Max : « Deux petits ? Mais oui ! Oulala ! C’est la première fois qu’on voit des petites corneilles ! »

Léo : « Elles sont déjà grandes les petites corneilles ! »

Max : « Zutalor ! Elles sont parties ! »

Le chevalier : « Dommage. J’ai surtout fotoé la maman. Si j’avais su… »

Max : « Tu as quand même fotoé la petite famille ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Léo : « Il y a qu’un parent ? »

Le chevalier : « Cela m’étonne. Chez les corneilles les couples sont unis pour la vie normalement. Les deux parents devraient s’occuper des petits. »

Léo : « Oui, mais il y a aussi de trois à cinq œufs. Donc trois à cinq petits. Peut-être que l’autre parent est avec les autres petits. »

Le chevalier : « Bonne hypothèse Léo. Il est plus facile de trouver de la nourriture pour trois que pour six. »

Max : « Et si on retournait encore au Marais ? »

Le chevalier : « Vous ne voulait pas inspecter le Royaume des Pics ? »

Max : « Moi non. Et toi Léo ? »

Léo : « Je sais pas. Je voudrais bien que vous me présentiez blongios. »

Le chevalier : « Alors tentons notre chance au Marais:) »

Max : « On va encore rien voir… En Charentmaritimie, on voit toujours des zoisos… »

Léo : « Même pas vrai ! Parfois, on voit rien du tout. Il y a peut-être un autre Royaume Secret en Charentmaritimie. »

Le chevalier : « Ne me dis pas que tu crois à l’existence du Royaume Secret. »

Léo : « Disons que je pense que c’est une hypothèse plausible. Il faudra enquêter. »

Max : « J’ai déjà fait des recherches. Aucune trace nulle part. Le secret est bien gardé. Et bonome veut pas nous renseigner. »

Le chevalier : « Je ne peux pas vous renseigner ! Il n’existe pas ce Royaume ! »

Max : « C’est toi qui le dis ! Mais on finira bien par te faire avouer. »

Léo : « On pourrait le chatouiller jusqu’à ce qu’il parle. »

Max : « Il préférerait mourir de rire plutôt que de révéler son secret. »

Léo : « Je veux pas le tuer moi ! Mon bonome ! »

Max : « TON Bonome ? »

Léo : « Notre bonome 🙂 »

112 28 Le Marais

Max : « Nous voici arrivés… Tiens, un héron cendré. »

Léo : « En Charentmaritimie, on les voit jamais d’aussi près. Peut-être qu’il y a moins de diversité ici mais les zoisos se laissent plus approcher. »

Max : « Oui Léo. Tu as raison Léo. Comme toujours… »

Léo : « Il chasse… »

112 37 Un héron cendré 1

Max : « Il a attrapé quelque chose ? Tu as fotoé ? »

Le chevalier : « Avant et après, mais pas le moment où il a plongé la tête dans l’eau. »

Max : « Ben, ça va très vite. Montre s’il te plaît. »

112 38 Un héron cendré 1 112 39 Un héron cendré 1

Léo : « Bravo chevalier ! »

Max : « Il se remet en position ! Sois vigilant bonome. »

Le chevalier : « Encore raté ! »

112 40 Un héron cendré 2 112 41 Un héron cendré 2 112 42 Un héron cendré 2

Max : « Il se déplace… »

112 43 Un héron cendré 3

Léo : « Il chasse encore ! »

Max : « En position…. »

112 44 Un héron cendré 4 112 45 Un héron cendré 5

Léo : « Plouf ! »

112 46 Un héron cendré 5 112 47 Un héron cendré 5
112 48 Un héron cendré 5 112 49 Un héron cendré 5

Le chevalier : « Trop tard ! »

Léo : « Il a quelque chose dans son bec. On dirait la queue d’un têtard. »

112 53 Un héron cendré 6

Max : « Bonome, il a l’air de vouloir continuer. Essaye de pas rater cette fois. »

Max : « Zutalor ! Il est sorti du cadre ! Pfff ! »

112 58 Un héron cendré 7 112 59 Un héron cendré 7 112 60 Un héron cendré 7

Léo : « Il a encore attrapé une proie. »

112 61 Un héron cendré 8 112 62 Un héron cendré 8

Max : « Regardez ! Il se secoue les plumes. »

112 63 Un héron cendré 9 112 64 Un héron cendré 9
112 65 Un héron cendré 9 112 66 Un héron cendré 9
112 67 Un héron cendré 9 112 68 Un héron cendré 9

Léo : « Ben oui. Il a ploufé plusieurs fois. Il doit être tout mouillé. Il faut bien qu’il s’ébroue. »

Max : « Vous croyez qu’il va encore manger ? »

Léo : « Il est affamé ce héron cendré. »

Max : « Il pourrait nous gober en une fois. »

Le chevalier : « Léo ! Pourquoi tu grimpes dans ma poche ? »

Léo : « Je veux pas me faire gober par un héron moi. Oulala non ! Je suis trop jeune pour mourir. J’ai encore plein de belles choses à vivre. »

Max : « Léo, il est de l’autre côté de la barrière, les pattes dans l’eau. Il pourrait pas te gober. Descend de là ! »

Léo : « Je suis bien dans la poche moi. »

Max : « C’est vrai que c’est plus confortable que par terre avec les fourmis. Je grimpe ! »

Léo : « Aïe ! »

Max : « Je t’ai fait mal ? »

Léo : « Non Maxou. Mais le chevalier fotoe un insecte qu’il arrive pas à identifier. »

112 69 Une espèce de fourmi à ailes 112 70 Une espèce de fourmi à ailes

Max : « Ah oui. L’espèce de grosse fourmi à ailes. Ouille ! Il va encore passer sa soirée à se gratter la tête en cherchant dans ses livres. »

Léo : « Il faudrait qu’on cherche aussi. »

Max : « Bonome, montre nous tes fotos. »

Max : « Ah ! Mais je la reconnais ! C’est la grosse fourmi qui a des ailes. J’ai lu quelque chose sur elle. Elle s’appelle Megaformicus pterosus. Oui oui, c’est ça. »

Le chevalier : « Peux-tu répéter le nom ? »

Max : « Bien sûr bonome : Megaformicus pterosus. C’est du grékancien. Mega comme grand. Formicus comme fourmis. Et pterosus : du grékancien ptère qui veut dire aile. C’est l’espèce de grande fourmi qui a des ailes. Voilà. Plus la peine de chercher et plus la peine de te gratter la tête. Ne me remercie pas bonome. Je suis ravi de t’avoir aidé. Bon, que voit-on maintenant. »

Le chevalier : « Megaformicus pterosus. »

Max : « Mais oui ! Allez, passe à autre chose ! On va pas y passer la journée. »

Le chevalier : « Quelle imagination. Mais que va dire Princesse quand elle va se rendre compte que tu me mens ? »

Max : « Elle va pas s’en rendre compte. Oups ! Je te mens pas bonome 🙂 »

Le chevalier : « C’est gentil de ta part de me proposer une réponse imaginaire. Mais tu dois te douter que je vais vérifier. »

Max : « Euh… »

Le chevalier : « Tu as inventé ? »

Max : « Oui bonome. J’avoue bonome. Me gronde pas bonome. »

Le chevalier : « Tu sais Max, ce n’est pas grave si je n’arrive pas à identifier une espèce. Ce n’est pas la peine d’inventer un nom. »

Max : « D’accord bonome. Je suis un méchant petitours. J’aurais pas dû mentir. Honte sur moi ! »

Le chevalier : « 🙂 »

Max : « C’est quoi ce bruit ? … LÀ-BAS ! FOTOE ! VITE ! »

112 71 Blongios 112 72 Blongios
112 73 Blongios 112 74 Blongios
112 75 Blongios 112 76 Blongios
112 77 Blongios 112 78 Blongios
112 79 Blongios 112 80 Blongios

Max : « C’est blongios ! Oulala ! Blongios ! Te sauve pas ! On est là ! »

Léo : « C’était blongios ? »

Max : « Oui ! Oulala ! Il est parti… »

Léo : « Il est tout petit blongios. »

Max : « Oui, c’est le plus petit des Ardéidés. C’est pour ça qu’il s’appelle le blongios nain. Ixobrychus minutus. Pourquoi il s’est sauvé ? »

Léo : « Il courait sur les nénuphar ! Rholala ! On a vu blongios ! »

Max : « J’ai même pas pu te le présenter ! »

Le chevalier : « Tu peux lui parler Max. »

Max : « Mais il est tout là-bas ! Il va pas m’entendre. »

Le chevalier : « Parle lui avec ton cœur et le vent lui portera tes paroles. »

Max : « Oui, tu as raison. Bonjour blongios. On est désolés de pas être venus plus tôt. Bonome s’est tout cassé l’épaule en Bretagne alors il pouvait plus aller en inspection. Mais on pensait à toi. Et maintenant, je suis plus le seul petitours naturaliste. Il y a cousin Léo. Il est tout doux cousin Léo et il aime beaucoup les zoisos. J’aimerais bien te le présenter. Il faut pas nous en vouloir de pas être venu te voir blongios. J’espère que tu vas bien et que tu viendras nous voir. A bientôt blongios. »

Léo : « Chevalier, tu crois qu’il va venir ? »

Le chevalier : « Oui, mais pas aujourd’hui. »

Léo : « Pourquoi ? »

Le chevalier : « Parce qu’il est occupé. »

Max : « Alors on reviendra. Mais on peut aller de l’autre côté du Marais ? Là où était blongios. On le verra peut-être ? »

Le chevalier : « Si vous voulez. »

Léo : « C’est vraiment un petit héron ce blongios. »

Max : « Oui. Il mesure environ 35 cm pour une envergure d’un peu plus de 50 cm. C’est à peu près comme une poule d’eau. »

Léo : « Et c’était un mâle ou une femelle ? »

Max : « Revoyons la foto. »

112 71 Blongios

Max : « Merci bonome. Tu vois le cou beige strié de brun ? Le bout des ailes sombre ? »

Léo : « Oui, je vois. »

Max : « Ça fait penser à une femelle. Mais il était loin. C’est peut-être un juvénile. Les juvéniles ressemblent un peu aux femelles. Mais je pense plus à une femelle adulte. »

Léo : « Une blongiote qui courait sur les nénuphars… Rhooo la chance ! »

Max : « Ben oui ! C’est pas tout le monde qui a déjà vu des blongios nains. »

Léo : « Et c’est ton ami en plus. »

Max : « Oui. Je l’aime beaucoup blongios. Mais vous serez amis aussi, dès que je vous aurai présentés. Il va rigoler en voyant un autre petitours. »

Léo : « Nous sommes arrivés. »

Max : « On le verra pas. Il est dans les phragmites sous nos pieds. »

Le chevalier : « C’est un oiseau cryptique. »

Max : « Hé ! Ho ! T’insulte pas blongios ! »

Le chevalier : « Ce n’est pas une insulte Maxou. Cryptique signifie qu’il se cache. Blongios se cache dans les roseaux et son plumage lui sert de camouflage. »

Max : « D’accord. Blongios, tu savais que tu étais cryptique ? »

Léo : « Regardez la poule d’eau ? Qu’est ce qu’elle a dans le bec ? »

112 81 Une poule d'eau

Max : « Une fleur de nénuphar, Nuphar lutea, Nymphéacées. Qu’est ce qu’elle fait avec une fleur de nénuphar dans le bec ? »

Le chevalier : « Les poules-d’eau sont phytophages. Peut-être emmène t-elle cette fleur dans son nid pour nourrir ses petits. »

Léo : « C’est une bonne hypothèse. Dans l’ovaire il y a des ovules. Et, d’après ce que je sais, ils sont tout tendres les ovules. Les petits pourraient les manger. »

Max : « Ou alors c’est un mâle qui offre des fleurs à sa femelle pour la draguer parce qu’il veut faire des œufs. »

Léo : « Max, tu dis des bêtises 🙂 »

Max : « C’est pour rigoler 🙂 »

Léo : « Chevalier, tu as vu un zoiso ? »

Le chevalier : « Oui, regardez. »

112 82 Trois zoisos 112 83 Trois zoisos

Max : « Un chevalier guignette ! Actitis hypoleucos, Scolopacidés. Ils viennent souvent dans le Marais du Royaume des Bernaches. »

Léo : « Il y a aussi une jeune foulque macroule et une poule d’eau adulte. »

Max : « Gallinula chloropus et Fulica atra, Rallidés. En arrière plan, on voit les jolies fleurs bleues que tu aimes beaucoup bonome. Ne m’oubliez pas 🙂 »

Le chevalier : « Bien vu Max. C’est un myosotis. »

Max : « On refait un tour ? »

Léo : « Le chevalier va devoir tout marcher encore… »

Le chevalier : « Ce qui ne me dérange pas. »

Léo : « On continue alors ? »

Le chevalier : « Oui Léo 🙂 »

Max : « Dites, ce serait pas le canard musqué tout là-bas ? »

Léo : « Le seul du Royaume ! On en a jamais vu d’autre… »

Max : « On peut aller lui dire bonjour ? »

Le chevalier : « Oui mes petizours. »

Léo : « Il doit s’ennuyer tout seul. »

Max : « Oui, mais les canards sont copains entre eux. Il a dû être adopté par les autres canards. »

Léo : « Mais il peut pas trouver une femelle et faire des œufs. »

Max : « Bonome, il vient d’où ce canard ? »

Le chevalier : « Il est probable qu’il se soit échappé d’un poulailler. »

Max : « Ou alors des zoms l’ont abandonné. »

112 84 Un canard musqué

Léo : « Bonjour canard musqué. »

Max : « Tu vas bien ? »

Léo : « Les autres canards sont gentils avec toi ? »

Max : « Il faut nous le dire. Si ils sont pas gentils, bonome peut les gronder. »

Léo : « Et on ira voir dans les autres Royaumes si il y a pas une femelle qui s’ennuie toute seule. »

Max : « Et on te donnera son adresse. »

Léo : « A bientôt canard musqué. »

Max : « Au revoir. »

Léo : « Dites, vous connaissez le nom du canard musqué en scientifique ? »

Max : « Moi non. Et toi bonome ? »

Le chevalier : « C’est Cairina moschata. »

Max : « Merci bonome. »

Léo : « Il y a pas beaucoup de zoisos ici. »

Max : « Ils sont au Royaume Secret. »

Léo : « Tu es sûr qu’il existe ce Royaume ? »

Max : « Ben oui ! C’est évident ! »

Léo : « Je pense à quelque chose… »

Max : « Oui Léo, je t’écoute. »

Léo : « Je me disais… Mais c’est qu’une hypothèse. Comme on trouve pas de dragon nulle part, c’est peut-être qu’ils sont au Royaume Secret. »

Max : « Bonome, tu entends ça ? C’est une hypothèse intéressante. Tu as plus le choix maintenant. Il faut que tu nous y emmènes. »

Le chevalier : « Le Royaume Secret n’est donc pas réservé aux zoisos ? »

Max : « Il est réservé à tous les zanimos qui veulent se reposer à l’abri des regards. Même les dragons. »

Le chevalier : « Et tu oserais aller déranger les animaux au Royaume Secret pour capturer un dragon ? »

Max : « Bonome, tu parles le zanimo. Tu pourrais leur expliquer que c’est pas vraiment un kidnapping, qu’on veut pas de mal au dragon mais qu’on veut juste le dresser pour le donner à Princesse afin que tu sois dé-banni. Princesse serait impressionnée mais elle saurait pas quoi faire du dragon et on pourrait le renvoyer au Royaume Secret. Hopla ! »

Le chevalier : « A ce que je vois, tu as tout prévu 🙂 »

Max : « Tu vas quand même pas me reprocher d’essayer de résoudre tes problèmes ! Pfff ! Il est terrible ce bonome ! Alors on s’intéresse à lui, on veut l’aider pour qu’il retrouve sa place au château et voilà comment il nous remercie ! »

Le chevalier : « C’est très gentil à toi Maxou. Oserai-je faire remarquer que tu espères, en arrangeant mes affaires, pouvoir revoir Princesse ? »

Max : « Carrément ! Je veux t’aider et tu m’accuses d’être égoïste ! »

Le chevalier : « Je n’ai rien dit de tel mon petitours. »

Max : « Mouai… Peut-être… »

Léo : « Dites, vous préférez pas observer les poules d’eau ? Il y a un petit. »

112 85 Deux poules d'eau 112 86 Deux poules d'eau

Max : « C’est la saison des petits. On a pas vu de petites foulques encore… »

Léo : « Non, mais on a vu des petites bergeronnettes grises. C’était bien…. »

Max : « Oulala ! Le héron cendré chasse encore ! »

112 87 Un héron cendré 112 88 Un héron cendré 112 90 Un héron cendré

Léo : « Il va manger tous les poissons de l’étang ! »

Max : « Et après il va avoir un gros ventre. »

Max : « Il a encore attrapé une proie. »

112 91 Un héron cendré 112 92 Un héron cendré 112 93 Un héron cendré.JPG

Léo : « C’est un grand chasseur ! »

Le chevalier : « Et moi j’ai encore raté la scène ! »

Max : « Pas grave bonome. Elles ont belles quand même tes fotos. »

Le chevalier : « Merci mon petitours. »

Léo : « Je suis fatigué moi. »

Le chevalier : « Veux-tu pocher ? »

Léo : « Tu veux bien ? »

Le chevalier : « Bien sûr ! »

Léo : « Je grimpe alors ! Tu viens Maxou ? »

Max : « Oui, moi aussi je fatigue. On a beaucoup marché aujourd’hui. »

Le chevalier : « Alors rentrons. »

Léo : « Mais on s’arrête si on voit des zoisos ! »

Le chevalier : « Oui, bien sûr, si vous ne vous endormez pas immédiatement. »

Max : « On dormira pas avant le début de la chevauchée bonome 🙂 »

Le chevalier : « Heureusement pour moi que j’aime chevaucher en silence. »

Max : « On est désolés de pas te tenir compagnie. Mais je t’ai déjà expliqué. On est des petizours. Des juvéniles en plus. Alors les inspections nous épuisent. Et on s’endort dans ta poche parce qu’on est fatigués et que la chevauchée nous berce. »

Le chevalier : « Je sais Max. Ce n’était pas un reproche. »

Léo : « L’oie cendrée est encore là. »

112 95 Une oie cendrée 112 96 Une oie cendrée

Max : « Et elle est encore toute seule ! On a pas demandé aux gardes ! J’espère qu’il est rien arrivé à l’autre. Bonome…»

Le chevalier : « Je ne sais pas Maxou. »

Léo : « Elle s’approche. »

112 97 Une oie cendrée 112 98 Une oie cendrée

Max : « Bonjour oie cendrée. Tu es toute seule ? »

Léo : « Elle répond pas. Si elle était inquiète, elle nous le dirait. »

Max : « Elle agite les ailes ! »

112 99 Une oie cendrée 112 100 Une oie cendrée 112 101 Une oie cendrée

Léo : « C’est vraiment un beau zoiso l’oie cendrée. »

Max : « Elle s’appelle Anser anser et c’est un Anséridés. »

Léo : « Elle s’en va. »

112 102 Une oie cendrée

Max : « Bon, on va dire qu’elle est ni triste ni inquiète. Mais il faudra revenir prendre de ses nouvelles. »

Le chevalier : « D’accord Max. »

Léo : « Voilà, l’inspection est terminée. »

Le chevalier : « Alors allez bien au chaud dans ma poche et faites un petit somme. Je vous réveille en arrivant à la cabane. »

Max : « A tout à l’heure bonome 🙂 »

Il nous a réveillés en nous grattant le front. On est sortis doucement puis on s’est étirés en baillant. Bonome a rigolé en disant qu’on faisait comme les zanimos. Alors Léo lui a rappelé que les Peluchiformes étaient des zanimos et les zoms aussi. Et que bonome aussi s’étire en baillant. Et, des fois, il se gratte mêmes les fesses 🙂 On a bien rigolé. Après, il a installé l’ordinateur pour qu’on regarde les fotos pendant qu’il mangeait. Puis il nous a rejoints. On était en train de supprimer des fotos. Parce que les séries sur le héron cendré étaient très très longues. Il nous a pris sur ses genoux pour que ce soit plus confortable pour nous. Et inévitablement, il nous a gratouillé le front. Alors on regardait plus du tout les fotos. On ronronnait les yeux fermés. Quand bonome s’en est rendu compte, il a rien dit. Il a continué à nous gratouiller. Puis, il s’est mis à nous chatouiller pour nous faire avouer où se trouve le Royaume Secret. On pouvait pas répondre tellement on rigolait 🙂 Léo a essayé de le chatouiller lui aussi mais il s’est pas laissé faire. Alors ça s’est transformé en bagarre. Mais pas une vraie bagarre. Une bagarre pour de rire. Comme on est tout petits on a aucune chance mais il fait toujours semblant de perdre à la fin. Des fois, il fait même semblant d’être tout mort en se mettant sur le dos en laissant pendre sa langue, comme les couleuvres. Là, il s’est juste allongé sur le dos en faisant semblant d’être tout mort. Léo en a profité pour se coller à lui et lui faire un câlin. Et j’ai fait pareil. Comme on était tout fatigués on s’est endormis comme ça. Bonome nous a pris délicatement dans ses bras et il est allé nous coucher. Et même si on dormait il nous a fait un bisou et nous a souhaité bonnuit.

Voilà Princesse. On est de retour chez nous. C’était une bien belle journée. J’espère que tu vas bien. Tu me manques Princesse. Je t’embrasse.

Continuer la promenade

111 – Les cigognes de Charentmaritimie

Juillet de l’An III, au Pays des Zoisos…

Max : « Léo ! Tu viens ! Je vais commencer à graver l’article spécial cigognes ! »

Léo : « Rhoooo ! Attends moi s’il te plaît ! »

Max : « Dépêche toi ! »

Léo : « J’arrive ! »

Max : « Installe-toi. »

Léo : « Tu as déjà réfléchi ? »

Max : « Oui Léo, il m’est déjà arrivé de réfléchir au cours de ma vie. Si si, je t’assure 🙂 »

Léo : « 🙂 Pardon Maxou. Je me suis mal exprimé. As-tu déjà réfléchi à ce que tu allais dire dans l’article ? »

Max : « Oui, un peu. Mais il faut voir les fotos. »

Léo : « Ouiiii 🙂 »

Max : « On les regarde toutes, on en supprime, on les organise en pensant à ce qu’on va dire et on grave. »

Léo : « Bon programme 🙂 »

Max : « Tu as vu combien il y en a ? »

Léo : « 205 ! »

Max : « Pfff… On va pas pouvoir tout mettre ! »

Léo : « Ben non, mais on le sait. Il faut en enlever. »

Max : « Léo, je sais pas si tu te souviens mais bonome a fait des très longues séries de fotos. Ça va pas être facile d’en enlever… »

Léo : « A combien on se limite ? »

Max : « Pour un article spécial… Je sais pas… 120 maximum. »

Léo : « D’accord. On les regarde et on en supprime. On verra bien combien il en reste. »

Plus tard… 

Max : « Il en reste 123… Il faut les renommer maintenant. »

Léo : « Tu les renommes toutes ? »

Max : « Ben oui. Je mets le numéro de l’article, le numéro de la foto pour l’article et ce que c’est. »

Léo : « Et tu fais ça pour chaque article ? »

Max : « Oui mon Léo 🙂 Mais tu le vois pas parce que je t’appelle quand j’ai tout fait. Quand tu viens m’aider j’ai déjà fini. »

Léo : « Rholala ! Quel travail ! Je savais pas moi. »

Max : « C’est un peu long mais ça me permet de savoir ce que je vais raconter. Et puis, souvent, quand j’ai fini de renommer les fotos j’en supprime encore quelques unes. Parce que sinon c’est trop long l’article 🙂 J’en supprime même pendant qu’on grave. Bon, si tu veux, tu peux aller étudier pendant que je renomme les fotos. Je t’appellerai quand j’aurai fini. »

Léo : « Tu veux que je t’aide ? »

Max : « C’est pas la peine. Merci Léo. »

Encore plus tard…

Max : « Léo ! J’ai fini ! »

Léo : « Rholala ! Tu en as encore supprimé ? »

Max : « Oui, quelques unes. Mais on pourra pas toutes les laisser. Les séries sont trop longues. »

Léo : « Mais elles sont bien ! »

Max : « Oui, et nous, on a tout vu en vrai. Mais pense à mes lecteurs. Ils vont peut-être pas aimer voir autant de fotos qui se ressemblent. On verra bien… On commence ? »

Léo : « Oui ! Qu’est ce que tu as choisi comme première foto ? »

Max : « La première foto 🙂 La première que bonome a prise. Elle est pas terrible mais je l’aime bien. C’est la cigogne qui décolle de son nid. Vue de dos, au gros zoom… »

111 01 La première foto

Léo : « Le chevalier va râler quand il va voir que tu as utilisé cette foto 🙂 Elle est pas tout à fait nette ! »

Max : « Oui, et alors ? On le laissera ronchonner 🙂 »

Léo : « 🙂 Bon, il faut présenter les cigognes. »

Max : « Mon Léo, qu’as-tu à dire au sujet des cigognes ? »

Léo : « Ce sont des très beaux zoisos 🙂 »

Max : « Je te remercie Léo. Voilà, l’article est fini. On peut aller au lit 🙂 »

Léo : « 🙂 Allez, on commence pour de vrai. Tu as des fotos pédagogiques de cigognes. »

Max : « Oui oui, voilà… »

111 02 Une cigogne 111 03 Une cigogne

Léo : « Les cigognes blanches se nomment Ciconia ciconia. Elles appartiennent à la famille des Ciconiidés et à l’ordre de Ciconiiformes. »

Max : « On dit la cigogne blanche parce qu’elle est surtout blanche. Mais elle a du noir sur le bord postérieur des ailes. Tu peux dire ça en vocabulaire d’ornithologue si tu veux. »

Léo : « On voit bien que les rémiges primaires, secondaires et tertiaires ainsi que les couvertures primaires et les grandes couvertures sont noires. »

Max : « D’accord. Merci Léo. Il y a que toi qui as compris mais c’était intéressant 🙂 Les cigognes blanches ont aussi du rouge : les pattes et le bec sont rouges. Et on les appelle les cigognes blanches pour les distinguer des cigognes noires, qui elles, sont noires. Et oui 🙂 Vous verrez, amis lecteurs, vous les distinguerez assez vite 🙂 »

Léo : « Max, on a vu des cigognes noires déjà. »

Max : « Et tu veux mettre des fotos ? »

Léo : « Oui 🙂 »

Max : « D’accord. Comme ça mes lecteurs verront bien la différence entre les cigognes blanches et les cigognes noires. »

Léo : « Il faut donner le nom de la cigogne noire. »

Max : « Tu t’en souviens toi ? »

Léo : « Ciconia nigra. »

Max : « Encore merci Léo. Voici les fotos. Faites-vous confiance et vous distinguerez facilement la cigogne blanche de la cigogne noire 🙂 »

111 23 Elles se chamaillent Ciconiidés Ciconia nigra (Cigogne noire) 1980753

Max : « Léo, as-tu d’autres choses à ajouter au sujet des cigognes blanches ? »

Léo : « Ben non. Maintenant qu’on sait qu’elle est blanche, et pas noire, je vois pas bien ce qu’on pourrait ajouter 🙂 »

Max : « Et si on arrêtait de dire des bêtises ? »

Léo : « D’accord. Mais qu’est ce que tu vas dire alors ? »

Max : « Oulala ! Léo ! Comment tu me parles ! »

Léo : « 🙂 On explique le régime alimentaire des cigognes ? »

Max : « Oui ! Ça, je peux le faire. Les cigognes, qu’elles soient blanches ou noires, ont un long bec. Il leur sert essentiellement à capturer leurs proies. Grâce à ce long bec, et à leur long cou, elles capturent des écrevisses, des poissons, des crustacés, des amphibiens ce qui explique qu’on les observe souvent les pattes dans l’eau. Mais elles peuvent également se nourrir de mulots, de vers de terre, de serpents ou de vipères. C’est donc pas une surprise de les observer dans les champs. »

Léo : « En résumé, les cigognes sont des zoophages assez peu spécialisées. »

Max : « J’ai oublié les criquets pèlerins ! »

Léo : « Tu permets là une bonne transition avec une autre particularité des cigognes ! »

Max : « Les cigognes sont des zoisos migrateurs ! Elles partent en Afrique tout là-bas ! »

Léo : « Et c’est tout là-bas qu’elles peuvent se nourrir de criquets pèlerins. Parce que ici, il y en a pas. »

Max : « Les cigognes prennent deux chemins pour gagner l’Afrique subsaharienne. Certaines traversent le détroit de Gibraltar. Les autres traversent le Bosphore et passent par le Moyen-Orient. Ces deux chemins permettent d’éviter de voler au-dessus de la Méditerranée. Ce serait trop dangereux. Vous imaginez un peu ! Oulala ! La pauvre cigogne qui fait la crampe et qui tombe en piqué dans la mer ! Plouf la cigogne !  »

Léo : « 🙂 Et, lorsqu’elles reviennent, elles occupent le même nid que l’année précédente. »

Max : « C’est le mâle qui arrive le premier. Il réaménage un peu le nid avant l’arrivée de la femelle, quelques semaines plus tard. »

Léo : « Parce que, chez les cigognes, les mâles et les femelles migrent séparément. »

Max : « Comme ça, après, ils sont contents de se retrouver. Oulala qu’est ce qu’ils sont contents ! »

Léo : « On montrera après comment on reconnaît des cigognes qui sont contentes de se retrouver. Pour le moment, parlons du nid. »

Max : « Le nid des cigognes est un entrelacs de branches et de brindilles avec des plumes, de la mousse, de la paille ou parfois des morceaux de tissus ou des brins de laine. Comme ça, c’est plus confortable. »

Léo : « Les nids peuvent se trouver dans les arbres, sur les toits des maisons, des poteaux, des clochers. En Charentmaritimie, les zoms mettent souvent des poteaux portant des plate-formes pour faciliter la nidification des cigognes blanches. »

Max : « Nous pouvons vous montrer quelques fotos de nids situés au sommet de tels poteaux… »

111 04 Le nid

111 05 Le nid 111 06 Le nid

Max : « Comme vous pouvez le voir, les cigognes, comme tous les zanimos, ça fait souvent sa toilette 🙂 »

Léo : « Ce nid est pas très ancien. »

Max : « Si vous vous souvenez bien, nous avons dit plus haut que les cigognes utilisent le même nid chaque année. Cf supra ! Chaque année elles l’améliorent et le rehaussent. »

Léo : « Certains nids, les plus anciens, finissent par peser une tonne. »

Max : « C’est à dire mille kilogrammes ce qui fait une énooorme quantité de petizours. »

Léo : « Il faut dire qu’une cigogne peut vivre entre 15 et 20 ans. »

Max : « Et forcément, au bout de si longtemps, le nid est très épais ! »

Léo : « Les cigognes blanches sont de bonnes voisines. »

Max : « Elles hésitent pas à accueillir des nids dans leur nid. »

Léo : « Des passereaux construisent parfois leur nid dans la base de celui des cigognes. »

Max : « Et la cohabitation se passe bien. »

Léo : « Les plus observateurs d’entre vous ont pu remarquer la présence d’une petite boite en bois sur le poteau sous le nid des cigognes. Pour les autres, revoici la foto 🙂 »

111 04 Le nidMax : « Cette petite boite en bois est en réalité un nichoir à faucon crécerelle. »

Léo : « Ce qui fait de ce poteau un véritable immeuble à zoisos qui accueille au moins trois espèces. »

Max : « Au printemps, quand madame cigogne a rejoint monsieur cigogne et qu’ils se sont montrés qu’ils étaient bien contents de se retrouver, ils font des œufs. »

Léo : « Nous sommes malheureusement pas en mesure de vous montrer l’accouplement puisque, à cette saison, notre bonome est à la schola et qu’il a pas que ça à faire qu’à attendre que les cigogne s’accouplent en Charentmaritimie. »

Max : « Mais, après les œufs, il y a les petits. »

Léo : « Et ça, nous en avons vu. »

Max : « Précisons quand même que la couvaison dure 33 jours environ. »

Léo : « Et qu’il y a en moyenne 3 à 5 œufs blancs, d’une taille comparable à celle d’œufs de poule. Mais revenons aux petits. »

Max : « En voici deux ! »

111 07 Deux petits dans le nid 111 08 Deux petits dans le nid

Léo : « Les plus observateurs d’entre vous auront remarqué la présence d’un petit zoiso dans la structure du nid des cigognes. (En bas, à gauche). »

Max : « Pour les autres, regardez à nouveau la foto et si vous voyez toujours pas le petit zoiso, faites-vous offrir des yeux pour Noël 🙂 »

Léo : « 🙂 Voici deux autres cigogneaux. »

111 09 Deux autres petits

Max : « Vous remarquerez aisément que les cigogneaux ressemblent en tout point à leurs parents si ce n’est qu’ils sont plus petits. »

Léo : « Et que leur bec est un peu noir. »

111 15 Deux autres petits 111 10 Deux autres petits

Max : « Ceci doit pas vous surprendre. La surprise serait que les cigogneaux ressemblassent à des hippopotames mais, heureusement, c’est pas le cas 🙂 La nature est bien faite… »

Léo : « Mais, me direz-vous, comment distingue-t-on une cigogne blanche d’un hippopotame ? »

Max : « Bonne question mon Léo, pourriez-vous nous éclairer sur ce sujet. »

Léo : « Bien sûr mon cher Max. La réponse est assez simple. Comme son nom l’indique, l’hippopotame est comme un cheval qui vit dans le fleuve alors que la cigogne blanche ressemble plutôt à une cigogne noire, mais en blanc 🙂 »

Max : « Merci pour ces remarquables précisions mon cher Léo. »

Le chevalier : « Vous travaillez au blog de Max ? »

Max : « Oui, on grave l’article spécial cigognes 🙂 »

Le chevalier : « Puis-je lire ? »

Max : « Euh… »

Léo : « Maintenant ? »

Max : « C’est qu’on a pas fini… »

Léo : « Tu devrais attendre que l’article soit terminé pour lire. »

Max : « Ben oui. Comme ça on pourrait corriger un peu… »

Léo : « Là, c’est qu’un premier jet… »

Le chevalier : « Bien. Prévenez moi quand vous aurez fini. »

Max : « Oui bonome. »

Léo : « Ouf ! Il est parti. On reprend ? »

Max : « Oui 🙂 Nous en étions aux cigogneaux. »

Léo : « Que peuvent faire les cigogneaux dans leur nid toute la journée. »

Max : « Leur activité principale est d’attendre, en piaillant, que leurs parents leur apportent du manger. »

Léo : « Précisons, pour leur défense, qu’ils ont ni console de jeux, ni ordinateur, ni téléphone portable, ni télévision… »

Max : « Autant dire que ce sont des bêtes ! »

Léo : « Puis un jour, ils se rendent compte qu’ils ont des ailes. »

Max : « Il leur faut plusieurs semaines pour s’en rendre compte. »

Léo : « Alors, ils commettent l’erreur irréparable d’essayer de s’en servir. Voyez par vous même… »

111 11 Deux autres petits 111 12 Deux autres petits
111 13 Deux autres petits 111 14 Deux autres petits

Max : « Parce que, non contents d’essayer, ils y arrivent ! »

Léo : « Et donc, ils savent voler. »

Max : « Et là, c’est le drame ! »

Léo : « Leurs parents veulent plus leur apporter du manger ! »

Max : « Les petits doivent aller le chercher tout seuls »

Léo : « C’est fini de paresser dans le nid en se croisant les ailes. »

Max : « Terminée l’insouciance ! »

Léo : « Combien de cigogneaux ont dû regretter d’avoir appris à voler ! »

Max : « Voici donc les petits devenus adultes… »

Léo : « Et que font les petits devenus adultes ? »

Max : « Ils font comme tous les adultes : ils font la bagarre ! »

Léo : « En voici la preuve ! »

Max : « Pour ménager les lecteurs les plus sensibles nous ne mettons pas les images de la bagarre elle-même qui sont d’une insoutenable cruauté. »

Léo : « Max, là tu exagères ! Il y a eu qu’une ou deux tentatives de coups de bec qui ont même pas touché la cible. »

Max : « Pour certains lecteurs, c’est déjà d’une insoutenable cruauté mon Léo. »

Léo : « D’accord. Voici les images… »

111 16 Elles se chamaillentMax : « Deux cigognes blanches vaquaient tranquillement à leurs occupations en plein champ… »

Léo : « Quand l’une d’elles, pour des raisons connues d’elle seule, décida que l’autre devait partir. »

111 17 Elles se chamaillent 111 18 Elles se chamaillent

Max : « Elle se rua alors vers elle et tenta de lui donner des coups de bec. »

CENSURÉ

Léo : « L’autre, malheureuse et surprise par tant d’injustice, s’envola et s’éloigna dignement. »

111 19 Elles se chamaillent 111 20 Elles se chamaillent 111 21 Elles se chamaillent

Max : « Le vainqueur put alors parader, fier d’avoir vaincu, en un combat aussi court qu’inutile. »

111 22 Elles se chamaillent 111 23 Elles se chamaillent 111 25 Elles se chamaillent

Léo : « Mais bon, quelque soit l’espèce, les adultes sont ainsi. »

Max : « Nous en s’en fiche, on est des juvéniles 🙂 On fait pas la bagarre. »

Léo : « Euh… Si Maxou. Même que ça nous amuse beaucoup 🙂 »

Max : « Mais c’est pas pareil ! Nous, c’est pour de rire ! »

Léo : « Ouiiiii 🙂 Bon, on en est où dans les fotos ? »

Max : « On arrive à la salle de bain. »

Léo : « C’était dans le Marais ! Je me souviens ! Oulala ! C’est vrai que là, il y a une trèèèèès longue série de fotos… »

Max : « Mais c’est pas tous les jours qu’on trouve la salle de bain des cigognes ! »

Léo : « Bonome a dû se faufiler dans les fourrés et les arbustes pour pouvoir observer et fotoer. »

Max : « Et nous, nous nous sommes installés sur son épaule. »

Léo : « Il pouvait plus bouger sans risquer de nous faire tomber… »

Max : « On est restés combien de temps à observer les cigognes faire sa toilette ? »

Léo : « Je sais plus… Au moins 20 minutes. »

Max : « J’aurais dit une demi heure 🙂 »

Léo : « On voulait plus partir. »

Max : « Alors bonome bougeait plus. »

Léo : « On va pas mettre toutes les fotos quand même ? »

Max : « On verra… »

Léo : « On a d’abord vu une cigogne se poser dans l’eau. »

111 26 Elle arrive 111 27 Elle arrive

Max : « C’est beau une cigogne en vol. »

Léo : « Et c’est un grand zoiso ! Oulala ! »

Max : « Tiens, on a pas parlé de ça. Mon Léo, aurais-tu l’obligeance de nous préciser les caractéristiques des cigognes blanches. »

Léo : « Bien sûr mon cher Max. Elles mesurent de 1 mètre à 1 mètre 15 du bout du bec au bout de la queue et pèsent, selon les individus et le repas qu’elles viennent d’ingurgiter, de 3 à 4,5 kg. Leur envergure va de 1,80 mètre à 2,20 mètres. »

Max : « Ce qui fait beaucoup de petizours ! »

Léo : « Revenons à notre cigogne. Là voici les pattes dans l’eau. »

111 28 Les pattes dans l'eau

Max : « Puis elle se met à faire sa toilette. »

111 29 Elle fait sa toilette 111 30 Elle fait sa toilette 111 31 Elle fait sa toilette
111 32 Elle fait sa toilette 111 33 Elle fait sa toilette 111 34 Elle fait sa toilette

Léo : « Ensuite, alors qu’elle nous semblait toute propre, elle se mit à se gratter. »

111 35 Elle se gratte 111 36 Elle se gratte

Max : « Une troisième cigogne vint se joindre aux deux premières pour faire sa toilette elle aussi. »

111 38 Elles sont trois 111 40 Elles sont trois
111 41 Elles sont trois 111 42 Elles sont trois
111 43 Elles sont trois 111 44 Elles sont trois
111 45 Elles sont trois 111 46 Elles sont trois

Léo : « C’est comme ça qu’on a compris que c’était la salle de bain des cigognes. Parce que, si vous regardez bien amis lecteurs, vous verrez qu’il y a 5 cigognes qui fait sa toilette. Une seule, ça serait anodin. Mais 5, c’est bien la salle de bain 🙂 »

Max : « Ben oui. C’est pas par hasard. Parce qu’il y en a 5 sur la foto, mais en vrai, il y en avait d’autres. »

Léo : « 8 si je me souviens bien. »

Max : « Après avoir fait sa toilette, les cigognes se secouent les ailes pour les essorer. »

111 47 Elle se secoue les ailes 111 48 Elle se secoue les ailes

Léo : « Une autre a pris son bain aussi. Elle s’est tout ploufée 🙂 »

111 51 Elle se baigne 111 52 Elle se baigne
111 54 Une autre se baigne 111 55 Une autre se baigne

Max : « Et elle s’est essorée les ailes en les secouant. »

111 56 Puis s'étire les ailes 111 57 Puis s'étire les ailes 111 58 Puis s'étire les ailes

Léo : « Puis, une autre est restée les ailes déployées pour se les faire sécher. »

111 59 Les ailes déployées 111 60 Les ailes déployées
111 61 Les ailes déployées 111 62 Les ailes déployées

Max : « Mon Léo, tout à l’heure tu as utilisé un vocabulaire d’ornithologue que seul bonome peut comprendre. Pourrais-tu profiter de ces belles fotos pour nous l’expliquer. Sans vouloir te commander 🙂 »

Léo : « Bien sûr mon cher Max. Revoyons l’une des fotos de cigognes de dos les ailes déployées s’il te plaît. »

111 61 Les ailes déployéesLéo : « Merci. Les primaires, les secondaires et les tertiaires sont les grandes plumes qui sont en bas de l’aile. Les couvertures primaires et les grandes couvertures forment la deuxième rangée de plumes noires. Un peu au-dessus. »

Max : « Merci beaucoup cher Léo. Voilà donc pour la salle de bain des cigognes. »

Léo : « C’est pas tout le monde qui a pu l’observer. »

Max : « Ben non 🙂 Et c’est grâce à bonome. Il a accepté de s’aventurer dans les arbustes et les fourrés et il y est resté longuement malgré les Insectes et les Arachnides qui lui couraient sur le corps. »

Léo : « Il aurait pu attraper des tiques… »

Max : « Tu le connais ! Il les aurait adoptées 🙂 ‘Bienvenue les tiques ! N’hésitez pas à vous nourrir de mon sang. J’en ai plein ! Vous savez, j’aime beaucoup les zanimos moi. J’ai déjà des douves du foie et je suis prêt à me faire dévorer tout cru par des congres. Si vous voyez des puces vous pouvez les inviter à se joindre à vous. N’hésitez surtout pas. »

Léo : « Tu crois qu’on pourrait avoir des puces ? »

Max : « Non Léo, les Peluchiformes ont pas des puces. »

Léo : « Ouf ! »

Max : « Bon, qu’est ce qu’il y a après la salle de bain ? … Ah oui ! La cigogne qui vole. »

Léo : « ça, c’était au Royaume des Chevaliers, le dernier jour. Le vent soufflait pour nous accompagner lors de notre dernière inspection et une cigogne est venue au-dessus de nous. Elle s’est placée face au vent et s’est laissée porter. Elle bougeait juste les doigts pour rester stables. »

Max : « Les zoisos ont pas de doigts Léo ! »

Léo : « Maxou, on dit bien que les ailes sont digitées. Digité, ça vient de doigt. Quand les dernières primaires, les plus longues, sont écartées, on dit bien que ce sont des doigts. »

Max : « Alors même les zoisos ont des doigts ! Et pas nous. C’est pas juste ! »

Léo : « Qu’est ce qu’on ferait avec des doigts ? On s’en sort bien sans. On en a pas besoin Max. »

Max : « J’aimerais bien tenir la main de bonome parfois. »

Léo : « Je comprends Maxou. Mais réfléchis un peu. Ils seraient tout petits nos doigts. Tu pourrais pas lui tenir la main. »

Max : « … »

Léo : « Allez, montre les fotos de la cigogne en vol. »

Max : « On les met toutes ? »

Léo : « Il y en a combien ? »

Max : « 20. »

Léo : « Non, c’est trop. Et, au début, elle est loin. »

Max : « On en supprime alors… Mmmmm… Pas celles-là… Non plus… Il en reste 10. »

Léo : « On les regarde encore. Pour voir… »

Max : « Il en reste huit. On les met ! »

111 65 En vol 111 66 En vol
111 67 En vol 111 68 En vol
111 69 En vol 111 70 En vol
111 71 En vol 111 72 En vol

Léo : « Tu vois les dernières primaires écartées ? »

Max : « Léo, tu vas pas te prendre pour bonome ! Je suis pas aveugle ! Sinon, j’aurais une canne blanche et un chien. »

Léo : « Un chien comme Chien ou un chien à ta taille ? »

Max : « Un lillipuchien:) Je crois que bonome aimerait bien avoir un chien. »

Léo : « Non, je crois qu’il aimerait en avoir deux. Pour qu’ils puissent se chamailler en son absence. »

Max : « Mais il aurait peur qu’ils nous dévorent. »

Léo : « Il voudrait un chat aussi. »

Max : « J’ai vu dans son ordinateur des fotos d’un chat. Il a eu un chat. Il s’appelait Malo. »

Léo : « Oh non ! Il a pas fait ça ! »

Max : « Fait quoi ? »

Léo : « Max ! Le chat Malo ! »

Max : « Pfff ! Quel saprohumour ! »

Léo : « Je pense à quelque chose… Bonome, ce qu’il voudrait, c’est l’arche de Noé 🙂 Avec tous les zanimos de la Création. »

Max : « Non. Parce que dans l’arche, il y avait qu’un couple de chaque espèce. C’est pas assez. Il lui faudrait trois ou quatre arches de Noé. »

Léo : « 🙂 On revient à nos cigognes ? »

Max : « Oui ! On arrive à la longue scène du nid. »

Léo : « Encore au Royaume des Chevaliers. Elles nous on gâtés les cigognes. »

Max : « On était sur la plate-forme de la ferme du début du Royaume. »

Léo : « Tout a commencé par l’anihissage d’une cigogne. »

Max : « Anihissage ? »

Léo : « Ben oui. Quand un zoiso se pose dans son nid, il y a anihissage. »

Max : « Quelle étrange langue que le petitoursien du sud… »

Léo : « En petitoursien du sud on est précis monsieur Max ! »

Max : « En petitoursien du nord on dit pas des bêtises monsieur Léo ! »

Léo : « Ah bon ? Tu viens du sud ? »

Max : « Je dis pas des bêtises ! C’est même pas vrai ! »

Léo : « Max… »

Max : « Quoi ? »

Léo : « On se chamaille ! »

Max : « Zutalor ! On va aller en classe de foulques ! »

Léo : « Bonome a pas entendu. »

Max : « On s’arrête alors ! »

Léo : « Revenons aux cigognes. »

Max : « Et à l’anihissage 🙂 »

Léo : « Mais regardez plutôt ! »

111 73 L'anihissage 111 74 L'anihissage
111 75 L'anihissage 111 76 L'anihissage

Max : « Le problème, c’est que c’était pas son nid à la cigogne. »

Léo : « C’était un intrus. »

Max : « Et quand le vrai propriétaire du nid est arrivé, ça s’est pas bien passé. Forcément. Vous aimeriez avoir un intrus chez vous quand vous rentrez dans votre nid, vous ? »

111 77 Les intrus 111 78 Les intrus
111 79 Les intrus 111 80 Les intrus
111 81 Les intrus 111 82 Les intrus
111 83 Les intrus 111 84 Les intrus

Léo : « Cette scène est pas d’une insoutenable cruauté Max ? »

Max : « Léo ! Tu sais bien qu’on avait pas les fotos de la bagarre tout à l’heure ! Alors j’ai rusé pour pas le dire ! »

Léo : « D’accord. Tu mens à tes lecteurs. Quelle éthique ! »

Max : « J’ai un peu arrangé la vérité. Mais c’est pas vraiment un mensonge. Je parlerais plutôt d’un procédé narratif adapté à une situation précise. »

Léo : « Oui Maxou 🙂 C’était bien trouvé 🙂 »

Max : « Bien, revenons à nos cigognes. »

Léo : « Il y en a qui reviennent à leurs moutons, nous on revient à nos cigognes 🙂 »

Max : « Oui Léo. Donc, notre cigogne a chassé l’intrus. La voilà prête à accueillir son partenaire. Et comment fait-elle pour accueillir son partenaire ? »

Léo : « Elle fait comme toute cigogne qui se respecte ! Elle penche le cou en arrière et claque du bec. Clac clac clac. »

Max : « Voici la scène en image. »

111 86 L'accueil 111 87 L'accueil
111 88 L'accueil 111 89 L'accueil

Léo : « C’est dommage qu’on entende pas les claquements de bec. »

Max : « Bonome a essayé de filmer pour avoir le son mais le vent soufflait et on entendait que lui. Alors on a gardé le film pour écouter le vent dans la cabane mais on a pas l’enregistrement des claquements de bec. Tant pis. Amis Lecteurs, si vous voulez les entendre, trouvez vous une cigogne 🙂 »

Léo : « Voilà, amis lecteurs, vous savez comment font les cigognes pour se montrer qu’elles sont contentes de se voir. »

111 90 Elles sont contentes 111 91 Elles sont contentes
111 92 Elles sont contentes 111 93 Elles sont contentes

Max : « Mais c’est pas fini ! Après avoir claqué du bec en se retournant la tête elles se papouillent en papotant. Et je claque du bec, et tu me mordilles les plumes avec le bec, et c’est à toi de claquer du bec… »

111 94 Elles se papouillent 111 95 Elles se papouillent
111 96 Elles se papouillent 111 97 Elles se papouillent

Léo : « Et ensuite, elles recommencent à se retourner la tête en claquant du bec. »

111 98 La tête à l'envers 111 99 La tête à l'envers
111 100 La tête à l'envers 111 101 La tête à l'envers

Max : « Ben oui. C’est parce qu’elles sont contentes de se retrouver ! »

Léo : « Pas seulement mon cher Max. C’est aussi comme un mot de passe. Si la cigogne qui arrive fait pas tout ça, l’autre la chasse. Je te rappelle ce que bonome nous a expliqué au sujet des patapons. »

Max : « Cher Léo, laissez moi rappeler à nos lecteurs que les patatons sont les petits des hérons. Parce que, selon la saproblague de bonome : héron héron, petits patapons. Sachez que nous déclinons toute responsabilité vis à vis des blagues de notre bonome. »

Léo : « C’est quand même nous qui avons surnommé les petits hérons les patapons. »

Max : « C’est vrai… Amis lecteurs, nous assumons l’entière responsabilité de ce choix. Mais, cher Léo, que nous a donc dit notre bonome au sujet des patapons ?»

Léo : « Il nous a bien précisé que les parents devaient exécuter des mouvements rituels à leur arrivée dans le nid sous peine d’être couverts de fientes par leur propres petits. »

Max : « Cher Léo, permettez-moi de faire remarquer que si les patapons fientent sur leurs parents, on ne pas pas dire qu’ils soient très propres 🙂 »

Léo : « Je vous permets cette remarque mon cher Max. »

Max : « Revenons à vos propos : seriez-vous en train de nous dire que le rituel que nous sommes en train de décrire chez les cigognes est en rien une preuve d’affection ? »

Léo : « Je dis rien de tel mon cher Max. Les marques d’affection et le rituel d’arrivée sont pas mutuellement exclusifs. »

Max : « Bien. Encore merci pour vos si précieuses précisions mon cher Léo. Nos cigognes se sont donc papouillées. Que se passe-t-il ensuite ? »

Léo : « D’après nos observations, elles se remettent la tête à l’envers en claquant du bec. »

Max : « Nous les vîmes ensuite se gratter. Mais était-ce parce que cela les démangeait ou cela faisait-il partie du rituel ? »

111 104 Elles se grattent 111 105 Elles se grattent

Léo : « Ce n’est que par la multiplication des observations que nous pourrions trancher entre les deux suppositions. »

Max : « Puis elles s’inclinèrent l’une vers l’autre comme pour se faire la révérence… »

111 102 Elles s'inclinent 111 103 Elles s'inclinent

Léo : « Puis se remirent la tête à l’envers… »

111 105 La tête à l'envers 111 106 La tête à l'envers

Max : « Avant de recommencer à se papouiller 🙂 »

111 107 Les papouilles 111 108 Les papouilles
111 109 Les papouilles 111 110 Les papouilles
111 111 Les papouilles 111 112 Les papouilles

Léo : « Voici donc comment les cigognes se montrent qu’elles sont contentes de se retrouver. »

Max : « Mais quelle ne fût pas notre surprise lorsque nous vîmes l’une des deux quitter le nid aussitôt ce long rituel accompli ! »

Léo : « Tout ça pour ça ! »

Max : « Pfff ! »

Léo : « Voilà, amis lecteurs ce que nous pouvons dire sur les cigognes. Mon cher Max, quelle conclusion aller vous donner à notre exposé ? »

Max : « En conclusion, nous pouvons dire que les cigognes sont de très beaux zoisos 🙂 »

Léo : « Bon, on a terminé. »

Max : « Une affaire rondement menée 🙂 »

Léo : « On peut aller au lit maintenant. »

Les petizours vont dans leur chambre…

Le chevalier : « Vous avez terminé ? »

Max : « Oui, on va au lit maintenant. »

Le chevalier : « Puis-je lire votre article ? »

Max : « Euh… »

Léo (à Max) : « On aurait dû s’y attendre. Il lit toujours les articles quand on les a terminés… »

Max : « Tu veux vraiment le lire maintenant ? Il est tard. Tu as l’air fatigué. Tu devrais aller te coucher bonome. Tu veux qu’on te gratte le front en te racontant une histoire ? »

Le chevalier : « Merci Maxou mais j’ai hâte de découvrir votre article. J’y vais de ce pas. »

Max : « Aïe ! »

Léo : « Ouille ! »

Max : « Il va bien voir qu’on a pas été sérieux. »

Léo : « Mais on s’est bien amusés 🙂 »

Un peu plus tard, les petizours font semblant de dormir dans leur lit…

Le chevalier : « Mes petizours… »

Max : « Zzzzzz »

Léo : « Zzzzzz aussi. »

Le chevalier : « Ne faites pas semblant de dormir ! »

Max : « On fait pas semblant. »

Léo : « On dort vraiment. »

Le chevalier : « Vous vous êtes bien amusés il me semble. »

Max : « Mmmmm… »

Léo : « Ondor… »

Le chevalier : « J’ai beaucoup aimé 🙂 »

Max (se redressant dans son lit) : « Tu as aimé ? »

Le chevalier : « Beaucoup 🙂 Vous avez su être drôles et intéressants 🙂 Les séries de fotos étaient très longues. Vous avez su les rendre vivantes. Bravo ! »

Léo : « Tu as vraiment aimé ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Max : « On peut le publier comme ça ? »

Le chevalier : « Je vais le relire demain, vous aussi, mais à part les corrections d’orthographe je ne vois pas quoi changer. Max, ta proposition tient toujours ? »

Max : « Ouiiii 🙂 »

Nous remercions les cigognes de Charentmaritimie pour nous avoir permis d’observer d’aussi belles scènes et de nous avoir admis dans leur salle de bain.

Continuer la promenade

110-2 Le Royaume des Chevaliers

Mercredi 27 Juillet, An III (Suite)

Le chevalier : « Mes petizours… Réveillez-vous, nous sommes arrivés au Royaume des Chevaliers. »

Max : « Mmmmm… Déjà ? »

Léo : « On dormait bien. »

Le chevalier : « Vous vous endormez toujours pendant les chevauchées. »

Max : « Ça nous berce. »

Léo : « Alors on dort. »

Max : « Et on est bien tous les deux dans ta poche. »

Le chevalier : « 🙂 »

Max : « Ça a pas été trop long ? »

Le chevalier : « Non, je me suis arrêté dans une taverne pour me caféiner. »

Max : « Je m’en suis pas rendu compte. »

Léo : « Moi non plus. »

Le chevalier : « Tant mieux 🙂 Êtes-vous prêts à zoisoter ? »

Max : « On est toujours prêts à zoisoter 🙂 »

Léo : « Tu montes tout de suite sur la plate-forme de la ferme ? »

Max : « D’habitude c’est à la fin. »

Le chevalier : « Et bien là ce sera au début et à la fin 🙂 »

Léo : « Il y a un busard des roseaux ! »

110-2 01 Un busard des roseauxMax : « Circus aeruginosus, Accipitridés. »

Léo : « La calotte et le cou sont beiges… C’est une femelle. »

Max : « Elle s’envole ! »

110-2 02 Un busard des roseaux 110-2 03 Un busard des roseaux
110-2 04 Un busard des roseaux 110-2 05 Un busard des roseaux
110-2 06 Un busard des roseaux 110-2 07 Un busard des roseaux

Max : « Oulala ! J’ai cru qu’elle allait fondre sur la cigogne et la manger ! »

Léo : « C’est peut-être un peu grand, une cigogne, pour servir de proie à un busard des roseaux. »

Max : « Je sais pas moi. Peut-être qu’elle est myope cette femelle et qu’elle a pas bien vu que c’était une cigogne ! »

Léo : « Je crois pas que la cigogne se serait laissée faire… »

Max : « Il y a des cigognes dans le nid de cigognes… »

Léo : « Max, il faut pas le dire. Tu vas faire un article spécial cigognes à la fin des vacances. Alors on en parle pas du tout ! Chut ! Pas un mot ! »

Max : « Oui, on laisse la surprise 🙂 Je préviens juste mes lecteurs qu’il y aura une très longue séries de fotos. Oulala ! Il va y en avoir des fotos de cigognes 🙂 »

Léo : « Ben oui, parce qu’on a vu des cigognes faire des tas de trucs de cigogne 🙂 »

Max : « Mais on dit rien pour le moment. C’est un secret. »

Léo : « Bon, on peut descendre de la plate-forme maintenant et attaquer le long chemin du Royaume des Chevaliers. »

Max : « Bonome, tu peux nous porter dans les escaliers ? S’il te plaît. »

Le chevalier : « Vous voulez pocher ? »

Léo : « Oui 🙂 Dans la poche de ta chemise 🙂 »

Le chevalier : « Si vous voulez… »

Max : « Alors en route ! »

Léo : « Rholala ! C’est bien de pocher comme ça 🙂 »

Max : « On voit mieux que dans la poche du pantalon. »

Léo : « Et ça tangue moins. »

Max : « On a pas le mal de bonome 🙂 »

Le chevalier : « Il y a un héron pourpré. »

Max : « Ardea purpurea, Ardéidés. Ton héron préféré 🙂 »

110-2 08 Un héron pourpré 110-2 09 Un héron pourpré

Léo : « Lui aussi s’envole ! »

110-2 10 Un héron pourpré 110-2 11 Un héron pourpré 110-2 12 Un héron pourpré

Max : « C’est la journée des zoisos qui s’envolent. Ils veulent pas nous voir. »

Léo : « C’est dommage. Mais le chevalier les fotoe quand même à chaque fois. Alors on pourra les revoir autant qu’on veut. »

Max : « Et si on se refaisait une soirée fotos ? »

Léo : « Oh oui ! »

Le chevalier : « Ce soir, il faut préparer les sacs. »

Max : « Pourquoi ? »

Le chevalier : « Je ne vous l’ai pas dit ? Nous rentrons demain. »

Max : « Demain ? »

Léo : « Déjà ? »

Le chevalier : « Déjà ! Nous sommes ici depuis deux semaines ! Nous ne sommes jamais restés si longtemps ici. »

Léo : « J’ai pas vu le temps passer… »

Max : « Bonome, si on part demain, il va falloir aller dire au revoir à la mer. »

Le chevalier : « C’était prévu Max. »

Max : « Tu vas nous emmener où pour lui dire au revoir ? »

Le chevalier : « Toujours au même endroit 🙂 »

Max : « Vers la Plage Sauvage ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « Tu as raison. C’est un bel endroit. Mais, si on prépare vite nos sacados, on pourra faire la soirée fotos ? »

Le chevalier : « Si tu veux. Mais nous sommes fatigués tous les trois et nous risquons de nous endormir à la troisième fotos. »

Max : « Sans avoir le temps de manger le chocolat… »

Léo : « On pourrait faire une soirée câlins et histoire du vent. »

Max : « Toi, tu veux dormir dans les bras de ton chevalier 🙂 »

Léo : « Pas du tout ! Bon, on zoisote ! Sinon on verra pas des beaux zoisos pour notre dernière inspection. »

Max : « Tu as raison Léo. »

Léo : « Il y a une aigrette garzette au bord du bassin. »

Max : « Et un héron pourpré de l’autre côté. »

110-2 13 Une aigrette garzette 110-2 14 Un héron pourpré

Léo : « Egretta garzetta, Ardéidés. »

Max : « Lors de tes premières sorties, en voyant ces zoisos, ta mâchoire tombait 🙂 »

Léo : « Et tu te moquais de moi 🙂 »

Max : « Avec affection 🙂 »

Léo : « Je sais Maxou. On va au bassin suivant ? »

Le chevalier : « Allons-y. »

Max : « Il y a un chevalier gambette, Tringa totanus, Scolopacidés. »

110-2 15 Un chevalier gambetteLéo : « Le zoiso ! Là ! »

Max : « Zutalor ! Lui aussi s’est envolé ! J’espère que tu l’as fotoé bonome ! »

Le chevalier : « Oui, lors de son envol. »

Max : « Montre vite ! »

110-2 16 Un zoiso mystère 110-2 17 Un zoiso mystère
110-2 18 Un zoiso mystère 110-2 19 Un zoiso mystère

Léo : « C’est qui ? On le connaît pas ! »

Max : « Il est même pas resté pour les présentations ! Tu arrives à l’identifier Léo ? »

Léo : « Ben non ! On le voit pas bien ! De dos, en vol… Pour un zoiso qu’on connaît pas, c’est pas facile… Chevalier, montre la foto du gambette s’il te plaît. »

110-2 15 Un chevalier gambetteMax : « Il est là ! Sur le côté ! »

Léo : « Mmmmm… Livre de zoisos s’il vous plaît ! »

Le chevalier : « Voilà Léo. »

Léo : « Alors… Il me dit quand même quelque chose… Voyons les Scolopacidés… Pas ceux-là… Pas là… Je me demande… Voilà ! Je peux avoir le beau livre de zoisos de Max aussi ? … Merci… Scolopacidés… Mmmm… C’est pas évident mais c’est une hypothèse… »

Max : « Tu as une hypothèse Léo ? On peut savoir ? »

Léo : « C’est qu’une hypothèse… Que pensez vous du Phalarope ? »

Max : « Le phalarope ? »

Léo : « Oui, plutôt le phalarope à bec large que le phalarope à bec étroit d’ailleurs. »

Max : « Le phalarope… Bonome, tu connais le phalarope ? »

Le chevalier : « J’en ai entendu parler. Je suis étonné d’en voir ici. Je peux voir les livres Léo ? »

Léo : « Bien sûr bonome ! Voilà, regarde… »

Le chevalier : « Ne m’en veux pas Léo mais je ne suis pas entièrement convaincu. »

Léo : « Je t’en veux pas bonome. Moi non plus je suis pas entièrement convaincu. Mais je vois pas ce que ça peut être d’autre. Alors je formule une hypothèse. »

Le chevalier : « Le phalarope à bec large est un oiseau pélagique qui ne vient que rarement sur les côtes. Généralement après de fortes tempêtes Alors le voir là, dans un marais… »

Léo : « Mais c’est pas impossible. »

Le chevalier : « Non Léo. »

Max : « Encore un problème à soumettre au spécialiste en zoisos. Bonome, tu crois qu’il voudra bien qu’on prenne rendez-vous ? »

Le chevalier : « Si tu veux bien, ça attendra l’été prochain. »

Max : « Dans un an ! Oulala ! Bon, dans ce cas, je regrouperai toutes les fotos de zoisos qui nous posent problème. On lui demandera tout d’un coup. »

Léo : « Vous croyez qu’on a vu un phalarope à bec large ? »

Le chevalier : « 🙂 Fais attention à ta mâchoire Léo 🙂 »

Max : « On continue ? »

Le chevalier : « On continue 🙂 »

Max : « Qui allons-nous voir ? »

Léo : « Suspens ! »

Max : « Alors… »

Léo : « Un gambette, une échasse blanche et des hirondelles… »

110-2 20 Trois zoisosMax : « C’est quelles hirondelles ? »

Léo : « En vol, ça va pas être facile d’identifier l’espèce… »

Max : « Il faut bien regarder… »

110-2 21 Une échasse et des hirondellles 110-2 22 Une échasse et des hirondellles
110-2 23 Une échasse et des hirondellles 110-2 24 Une échasse et des hirondellles
110-2 25 Une échasse et des hirondellles 110-2 26 Une échasse et des hirondellles
110-2 27 Une échasse et des hirondellles 110-2 28 Une échasse et des hirondellles

Léo : « Le ventre est blanc. »

Max : « Tu as vu la queue ? Elle est pas longue et bifide. »

Léo : « Elle est même étalée. »

Max : « J’ai cru voir qu’elles avaient la gorge un peu blanche. »

Léo : « Si on a bien vu ce sont des hirondelles des rivages. »

Max : « Comme le long de la Réserve Naturelle d’Y ? »

Léo : « Les mêmes 🙂 »

Max : « Alors c’est Riparia riparia, Hirundinidés. »

Léo : « Elles volent vite les hirondelles. »

Max : « Elles sont très impressionnantes. »

Léo : « Tout ça pour attraper des insectes. »

Max : « Bassin suivant s’il vous plaît ! »

Léo : « Max ! On parle pas comme ça à un grand chevalier ! »

Max : « C’est pas un grand chevalier, c’est bonome ! »

Léo : « Bonome est un grand chevalier ! Si tu continues à lui parler comme ça, je fais un rapport à Princesse ! »

Max : « Ah oui ? Et qu’est ce que tu dirais ? »

Léo : « Que tu manques de respect à l’un de ses plus grands chevaliers et que c’est pas digne d’un gentillours ! Et je lui demanderai de te gronder ! Et même de te mettre en prison ! Sans chocolat ! »

Max : « Et ben moi je vais faire un rapport à Princesse pour dire que tu as pas d’humour ! »

Le chevalier : « Et moi je vais vous mettre au lit sans bisou et sans câlin. »

Max : « Parce qu’on se chamaille ? »

Le chevalier : « Oui. Je suis fatigué. Je suis venu au Royaume des Chevaliers pour vous faire plaisir. »

Max : « C’est très gentil bonome. Et tu sais bien que je pense que tu es un grand chevalier. »

Le chevalier : « Parfois, je me demande si tu te souviens de ce que tu penses. »

Max : « Pardon mon bonome. C’était pour de rire que je te demandais le bassin suivant. Si tu es fatigué on rentre. »

Le chevalier : « Non, nous finissons l’inspection. »

Max : « C’est pour ça que tu es le plus grand de tous les chevaliers 🙂 Tu négliges ta fatigue pour faire ta mission et faire plaisir à tes petizours. »

Léo : « Il y a des spatules blanches… »

Max : « Platalea leucorodia, Thréskiornithidés. »

110-2 29 Des spatules blanches 110-2 30 Des spatules blanches

Léo : « Elles sont en train de manger. »

Max : « Quand on voit des zanimos, ils sont soit en train de manger, soit en train de faire sa toilette. »

Léo : « Ou ils dorment. »

Max : « Quelquefois, ils font la parade. »

Léo : « On en a même vu faire des œufs 🙂 »

Max : « Souvent, ils font rien du tout 🙂 »

Léo : « Sauf nos zoisos gardiens. Ils nous surveillent eux. »

Max : « Pour voir si on va bien. »

Léo : « C’est étrange. On les a pas encore vus aujourd’hui. »

Max : « Sur l’estran, c’est pas eux qui nous surveillent. Alors on a pas pu les voir tout à l’heure. Et ici, je suis sûr qu’ils nous surveillent discrètement. Léo, tu m’écoutes pas ! Tu regardes encore en l’air ! Ah oui, je comprends 🙂 Elle se met face au vent et plane sans bouger. Tu fotoes bonome ? »

Le chevalier : « Je fotoe 🙂 »

Max : « Je vais mettre deux fotos dans mon blog. »

Léo : « Mais non Max ! »

Max : « Je fais ce que je veux 🙂 Hopla ! Elles y sont 🙂 »

110-2 31 Une cigogne blanche 110-2 32 Une cigogne blanche

Léo : « Ce sont de beaux zoisos les cigognes 🙂 »

Max : « Il y a un zoiso dans les arbustes… »

110-2 33 Une fauvette grisette 110-2 34 Une fauvette grisette

Léo : « Oulala ! C’est qui lui ? Viens nous voir zoiso, qu’on puisse faire les présentations. »

110-2 35 Une fauvette grisette 110-2 36 Une fauvette grisette

Max : « Lui, c’est un gentil zoiso 🙂 On lui demande de s’approcher et il s’approche. Tu nous présentes bonome. »

Le chevalier : « Gentil zoiso, je te présente mes petizours Max et Léo. Max et Léo, je vous présente le gentil zoiso. »

Max : « Merci bonome, mais ça nous dit pas à quelle espèce il appartient. »

Le chevalier : « Vous ne le reconnaissez pas ? »

Max : « On le connaît ? »

Le chevalier : « Oui, en adulte. Là, c’est un juvénile. »

Léo : « Ce serait pas une jeune fauvette grisette ? »

Le chevalier : « Si mon Léo. Sylvia communis, Sylviidés. »

Léo : « Rholala ! Elle est toute jeune cette fauvette ! Merci fauvette d’être venue nous voir. Tu es vraiment un gentil zoiso. »

Le chevalier : « C’est parce qu’elle a pas encore peur des zoms. Elle est trop jeune. »

Léo : « Ses parents sont pas là ? »

Max : « Oh, ils doivent pas être très loin… On est au bout du Royaume. On va rentrer maintenant. »

Léo : « Il faut aller dire au revoir à la mer ! »

Max : « Tu es encore d’accord bonome ? »

Le chevalier : « Max, imagines-tu une seconde que je partirais sans dire au revoir à la mer ? »

Max : « C’est pas que pour nous ? »

Le chevalier : « Non Maxou 🙂 Moi aussi je lui dis au revoir 🙂 »

Léo : « Regardez l’échasse blanche… »

110-2 37 Une échasse blanche 110-2 38 Une échasse blanche

Max : « Tout à l’heure on a pas donné son nom en scientifique : Himantopus himantopus, Récurvirostridés. »

Léo : « Vous l’entendez ? Elle crie. Vous croyez qu’elle nous dit au revoir ? »

Max : « Bonome, tu as dit aux zoisos qu’on partait demain ? »

Le chevalier : « Ils ont dû m’entendre vous l’annoncer. »

Max : « Alors si ils savent qu’on s’en va, elle nous dit au-revoir. Tu te souviens de l’échasse qui a agité l’aile pour nous dire au-revoir ? C’était dans le marais tout là-bas. »

Le chevalier : « Je me souviens Max. »

Léo : « Il y a un héron pourpré 🙂 »

Max : « Il va chercher du manger. On peut rester le regarder chasser ? »

Le chevalier : « Si vous voulez. »

Léo : « Ça tombe bien, il y a la palissade. Il va pas nous voir. »

Max : « Mais il peut nous entendre ! Chut ! »

110-2 39 Un héron pourpré 110-2 40 Un héron pourpré
110-2 41 Un héron pourpré 110-2 42 Un héron pourpré
110-2 43 Un héron pourpré 110-2 44 Un héron pourpré

Léo : « Il a attrapé quelque chose. »

Max : « Un poisson ? Une grenouille ? »

Léo : « On peut pas savoir. Il est trop loin. »

Max : « Mais c’était quand même une grosse proie. Vous avez vu comment sa gorge était gonflée quand il a avalé la proie ? »

Léo : « Gloub le zanimo ! »

Max : « Encore un faucon ! »

110-2 46 Un faucon crécerelle femelle 110-2 45 Un faucon crécerelle femelle

Léo : « Cette fois c’est une femelle. »

Max : « Je vois. C’est parce que sa queue est striée dessous. C’est bien visible sur cette foto. Bravo bonome ! Elles sont bien tes fotoes. Tu es un grand fotoeur. »

Le chevalier : « Disons qu’elles sont pédagogiques. On peut identifier l’animal. Mais ce ne sont pas des belles fotos. »

Max : « Toi, tu vas encore te comparer aux fotoeurs qui ont des appareils qui valent ton salaire annuel ! C’est pas pareil bonome. Et puis, quand on discute avec ces foteurs, on se rend compte qu’ils connaissent pas les zoisos comme toi. Alors, vu que tu as un petit appareil, elles sont très bien tes fotos ! Et puis c’est tout ! »

Le chevalier : « D’accord Max. Si elles te plaisent, ça me suffit 🙂 »

Léo : « On va retourner sur la plate-forme ? »

Max : « Ben oui ! Il l’a dit tout à l’heure. Au début et à la fin. Alors on y va ! »

Léo : « On va peut-être revoir les cigognes faire des trucs de cigognes 🙂 »

Max : « Mais on le dira pas dans cet article. »

Léo : « Ben oui ! Pour le moment, c’est secret 🙂 Par contre, on peut parler des moineaux domestiques, Passer domesticus, Passéridés. »

110-2 47 Un moineau domestique 110-2 48 Un moineau domestique

Max : « Toi, tu vas dire que c’est un très beau zoiso le moineau. »

Léo : « Ouiii 🙂 J’ai hâte qu’ils reviennent dans nos restaurants. Au printemps, ils vont peut-être revenir en famille. »

Max : « Avec les mésanges bleues et les mésanges charbonnières. »

Léo : « Chevalier, on pourra mettre d’autres restaurants ? »

Le chevalier : « D’autres restaurants ? »

Léo : « Ben oui. Je te rappelle qu’il y avait quatre familles de mésanges et peut-être deux de moineaux. Alors il faut beaucoup des restaurants. »

Max : « Un jour, il y avait douze mésanges sur l’appui de fenêtre de la chambre 🙂 Dont neuf petits 🙂 »

Le chevalier : « Je vous rappelle également que vous vous êtes faits gronder par une mésange charbonnière mâle parce que vous avez fermé les restaurants trop tard. »

Max : « Oui, mes nos mésanges nous ont pas grondés elles. Elles étaient bien contentes d’avoir du manger à disposition pour élever leurs petits. »

Le chevalier : « D’accord. Installez-vous sur la rambarde, devant le nid de cigognes. »

Max : « Tu vas nous fotoer pour montrer à Princesse ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

110-2 49 Les petizours 110-2 50 Les petizours

Max : « Il y a des zoisos qui passent… »

110-2 51 Des barges qui passentLéo : « Ce sont des barges. Elles aussi s’en vont… »

Max : « Bonome ! Regarde moi ça ! Encore un héron garde-bœufs qui garde rien du tout ! »

110-2 52 Un héron garde-boeuf 110-2 53 Un héron garde-boeuf
110-2 54 Un héron garde-boeuf 110-2 55 Un héron garde-boeuf
110-2 56 Un héron garde-boeuf 110-2 57 Un héron garde-boeuf

Léo : « Il faut donner son nom Max. »

Max : « Bubulcus ibis, Ardéidés. N’empêche qu’il garde rien du tout. Et vous avez vu comment il marche ? »

Léo : « On dirait qu’il frime 🙂 »

Max : « Oui, ben si il gardait un beouf, il pourrait être fier de lui, mais là… »

Léo : « Peut-être qu’il en cherche un. »

Max : « Je crois comprendre. Il y a beaucoup des garde-bœufs ici, mais pas assez de bœufs. Alors, comme ils peuvent pas se mettre à douze pour garder un bœuf, il errent désespérément à la recherche de quelque chose à garder. C’est pour ça que, parfois, ils gardent des moutons. Les pauvres ! Bonome, il faut dire à Princesse de mettre plus de bœufs en Charentmaritimie pour éviter que les petits hérons blancs avec du orange deviennent neurasthéniques. »

Le chevalier : « Très bien. Tu graveras un rapport et je lui ferai parvenir. »

Max : « Bien bonome. Merci bonome. Fotoe celui-là s’il te plaît. Il est tout proche et on voit bien son plumage nuptial. »

Max : « Montre tes fotos… Oui, elles sont pas belles tes fotos bonome. Ça se voit bien. Oulala ! C’est juste pédagogique, ça c’est sûr. »

110-2 58 Un héron garde-boeuf 110-2 59 Un héron garde-boeuf

Le chevalier : « 🙂 Bon, mes petizours, il est temps de partir maintenant. »

Max : « D’accord. On y va… »

Léo : « On se poche avant. »

Un peu plus tard…

Léo : « Rhoooo c’est beau ! »

110-2 60 Au revoir la merMax : « C’est la mer mon Léo. »

Le chevalier : « C’est plutôt l’estran vaseux. »

Max : « C’est vrai qu’on va surtout à la mer à marée basse… »

110-2 61 Au revoir la mer

Max : « On reviendra bonome ? »

Le chevalier : « Nous reviendrons Maxou. »

Max : « Au revoir la mer, et prend soin de tes zoisos. »

110-2 64 Au revoir la mer 110-2 65 Au revoir la mer

Continuer la promenade

110-1 De nouvelles falaises

Mercredi 27 Juillet, An III

Le chevalier : « Max ! Léo ! Mes petizours ! Pouvez-vous venir s’il vous plaît ? »

Max : « Bien sûr ! »

Léo : « On arrive ! »

Max : « On est là ! »

Le chevalier : « Vous n’explorez pas le jardin ? Vous ne faites pas du chat ? »

Max : « Non, Mounette voulait pas. »

Léo : « On étudiait sagement. »

Max : « Léo révisait les zoisos. »

Léo : « Max préparait sa grande synthèse régionale. »

Max : « Pourquoi nous as-tu appelés ? »

Léo : « Tu as besoin d’aide ? »

Le chevalier : « Oui, je me demandais… On va où aujourd’hui ? »

Léo : « 😀 Tu te prends pour Max ? »

Le chevalier : « Je n’ai aucune idée d’où nous pourrions aller… »

Max : « Moi je sais ! »

Léo : « Tu connais un nouveau Royaume ? »

Max : « Je sais pas si c’est un Royaume. Mais j’ai étudié les cartes géologiques et il y a des falaises de bord de mer qu’on connaît pas encore. On pourrait aller voir et étudier un peu. »

Le chevalier : « Pourquoi pas ? De quelles falaises parles-tu ? »

Max : « Je sais pas si vous vous souvenez mais, en revenant de l’Île d’Ut, depuis le grand pont, on a vu des falaises calcaires sur le continent. Et on les connaît pas ces falaises. »

Le chevalier : « Je vois. Ce sont les falaises de La Repentie. »

Léo : « Mais il est loin le grand pont Maxou ! Et pour gagner le bas de la falaise, il nous faudra aller encore plus au nord. »

Max : « Oui, je sais, c’est loin. Et je comprendrais que bonome veuille pas aller jusque là-bas. Mais comme tu sais pas où aller… »

Le chevalier : « Les falaises de La Repentie… Je ne les connais pas. La marée sera bientôt haute… »

Max : « On approche de l’étale de haute-mer. On attend un peu et, le temps d’y arriver, la mer sera en train de descendre. »

Le chevalier : « Toi, tu m’as l’air très motivé. »

Max : « Moi ? Non, c’est pour rendre service 🙂 Tu sais pas où aller, je fais une proposition. Rien de plus… »

Léo : « Max ! »

Max : « Tu as pas envie de découvrir un nouvel endroit ? »

Léo : « Si 🙂 »

Max : « Bon, bonomou, es-tu d’accord pour cette longue chevauchée ? »

Le chevalier : « Je suis d’accord. »

Max : « L’affaire est réglée. Quartier libre pour tout le monde. Départ dans une heure zéro zéro ! »

Léo : « Oui chef ! »

Une heure plus tard…

Max : « Soldat Léo, êtes-vous prêts ? »

Léo : « Oui chef ! »

Max : « Commandant bonome, les petizours sont à votre disposition pour la revue de paquetage. »

Le chevalier : « Sacado ? »

Max : « Sur le dos ! »

Le chevalier : « Casque ? »

Max : « Dans la pochette ! »

Le chevalier : « Livres de zoisos ? »

Max : « Prêts ! »

Le chevalier : « Jumelles ? »

Max : « Zutalor ! Encore oubliées… Je vais les chercher ! »

Léo : « Commandant bonome, autorisation de sortir du rang pour aider le soldat Max ? »

Le chevalier : « Autorisation accordée 🙂 »

Les petizours reviennent en traînant péniblement les jumelles…

Le chevalier : « Donnez moi ça 🙂 Êtes-vous prêts ? »

Max : « Oui bonome 🙂 »

Léo : « Alors en route ! »

Plus tard…

Le chevalier : « Nous voici arrivés. Je parque notre monture. Allez profiter du paysage en attendant. »

110-1 01 Vue généraleLéo : « Rhooo ! »

Max : « La mer est encore haute… »

Léo : « Oui. Zutalor ! L’estran est à peine accessible, il va falloir passer le long des falaises. »

Max : « C’est pas très prudent ça. Je sais pas si bonome va vouloir… »

Le chevalier : « Alors ? Qu’en pensez-vous ? »

Max : « On va tout explorer jusqu’au grand pont ? »

Le chevalier : « Nous sommes là pour ça 🙂 »

Max : « Il doit y avoir plus d’une lieue jusque là-bas… Tu vas tout marcher sur des cailloux tout cassés. »

Le chevalier : « C’est toi qui as voulu venir explorer ce site. Tu devrais savoir qu’aux pieds des falaises il y a toujours des cailloux tout cassés. »

Léo : « Ce sont des éboulis 🙂 Dis, tu veux bien tout zoomer la falaise là-bas s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Bien sûr mon Léo. »

110-1 02 Zoom de la falaise

Léo : « C’est quel étage ici ? »

Le chevalier : « Vous ne m’avez pas vraiment laissé le temps de me préparer… D’après ce que je sais, nous allons explorer l’Oxfordien terminal. Ou la base du Kimméridgien… »

Max : « Je suppose que l’Oxfordien est juste en dessous du Kimméridgien. »

Le chevalier : « Tu supposes bien 🙂 »

Léo : « C’était quand l’Oxfordien ? »

Le chevalier : « Déjà, je tiens à préciser que c’est le premier étage du Jurassique supérieur. »

Max : « Au Jurassique supérieur il y a l’Oxfordien, le Kimméridgien et le Tithonien. »

Le chevalier : « Bien Max ! »

Max : « Je prépare ma grande synthèse régionale 🙂 »

Le chevalier : « L’Oxfordien date de -154 à -146 millions d’années avant nos jours. »

Max : « Avant aujourd’hui ? Ou avant hier ? »

Léo : « T’es trop bête ! Ça change rien 🙂 »

Le chevalier : « L’Oxfordien doit son nom à la localité d’Oxford, choisie comme référence par Alcide d’Orbigny en 1849. »

Max : « Il a défini beaucoup des étages Alcide d’Orbigny. Oulala ! C’était un grand géologue. Tu l’as connu bonome ? »

Le chevalier : « Je n’ai pas eu cette chance 🙂 »

Max : « Bon, on y va ? »

Léo : « La falaise est assez basse ici, puis elle est de plus en plus haute… »

Max : « Bonome, fotoe le début de la falaise s’il te plaît. »

110-1 03 Le début de la falaise

Max : « Bien. Merci bonome. Alors… Que voit-on ? Léo ? Que pourrais-tu nous dire de cette falaise ? »

Léo : « Tu me fais une interro ? Mais c’est toi qui as révisé la géologie ! Pour ta grande synthèse ! C’est toi qui devrais expliquer. »

Le chevalier : « Je suis assez d’accord avec Léo. Maxou, que pourrais-tu nous dire ? »

Max : « Vous vous liguez contre moi ? Je vois. M’en fiche. Je vais bien répondre et vous aurez encore l’air bêtes 🙂 »

Léo : « Nous t’écoutons 🙂 »

Max : « Alors, on voit des couches en relief, qui dépassent légèrement de la falaise. Elles sont également plus blanches et plus massives que les couches qui apparaissent en creux. Ce sont des bancs calcaires. Je les qualifierais de bancs sublithographiques. »

Léo : « Voilà ! Il recommence ! Il peut pas s’empêcher d’utiliser des mots compliqués que personne connaît à part lui ! Max, tu  vas pas bien dans ta tête ! Tu peux pas faire simple ! 😀 »

Le chevalier : « 😀 Tu connais bien ton cousin mon Léo. C’est exactement ça 🙂 »

Max : « Quel mot vous connaissez pas ? Blanc ? Sont ? Les ? »

Le chevalier : « Pourrais-tu expliquer ‘sublithographique’ ? »

Max : « Sublithographique vient du grékancien qui veut dire… Qui veut dire… Qui veut forcément dire quelque chose en grékancien ! »

Léo : « Tu sais toi, chevalier ? »

Le chevalier : « Je n’ose pas expliquer. Max va encore me crier dessus en disant qu’on s’en fiche du grékancien, que personne ne parle le grékancien, que je veux avoir l’air intelligent et cultivé mais que tout le monde sait que c’est pas vrai… »

Max (prenant un air outré) : « Ai-je déjà dit cela ? »

Léo : « Max, si j’avais le temps je chercherais dans ton blog et je donnerais les références de tous les articles dans lesquels tu le dis ! »

Max : « Zutalor ! C’est vrai qu’avec mon blog, on sait tout ce que je dis. Oulala ! Bon, bonome, peux-tu nous expliquer, s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Je peux 🙂 Décomposons le mot : sub-litho-graphique. Sub signifie ‘presque’. Lithos veut dire roche, pierre. Et graphique vient de graphein qui veut dire écrire et qui, par extension, fait allusion à l’image. Ces calcaires sont donc presque des calcaires lithographiques. »

Max : « Oui, d’accord, mais tu dis pas pour lithographique. »

Le chevalier : « J’y viens. La lithographie est un procédé d’impression d’images. Pour ce faire, on utilise des blocs de roches calcaires à grain fin et homogène. »

Max : « Si je comprends bien, ce calcaire tire son nom de son utilisation ? On le qualifie de lithographique car il sert à faire des lithographies ? C’est bien ça ? »

Le chevalier : « C’est bien ça Maxou. »

Max : « Ce serait pas mieux de le qualifier par ce qu’il est plutôt que par ce à quoi il sert ? »

Le chevalier : « Si. »

Max : « Et toi tu laisses faire ? »

Le chevalier : « Max, je ne peux pas corriger tout ce qui ne va pas sur terre. »

Max : « Tu devrais ! »

Léo : « Il pourrait pas Maxou, tu sais bien. Même si c’est un grand chevalier. Tu peux expliquer les lithographies ? »

Le chevalier : « Je peux essayer. Il faut un bloc de calcaire à grain fin bien taillé, avec une surface parfaitement plane. Puis on réalise un dessin sur cette surface. Ensuite… »

Max : « Ensuite ? »

Le chevalier : « J’ai un doute… Je ne sais plus vraiment. Je crois qu’on couvre le dessin d’une couche grasse. »

Max : « Pour quoi faire ? »

Le chevalier : « Pour le protéger. C’est peut-être avec de la cire… Tu vérifieras pour ton blog. Puis on applique de l’acide dilué sur la surface du bloc de calcaire. »

Léo : « Oui ! L’acide dissout le calcaire qui est pas protégé et le dessin apparaît en léger relief ! »

Max : « Et après on enlève le gras ou la cire et on met de l’encre sur le bloc de calcaire. »

Léo : « Puis on pose une feuille de papier. »

Max : « On appuie bien et le dessin est imprimé sur la feuille. »

Léo : « Et on peut recommencer autant qu’on veut. »

Max : « Si on oublie pas de remettre de l’encre 🙂 »

Léo : « Merci chevalier pour toutes ces explications. Max, pourrais-tu reprendre ton explication de la falaise. »

Max : « Évidemment 🙂 Entre les bancs de calcaires lithographiques, il y a des bancs moins durs de calcaires plus riches en argiles. On dit qu’ils sont plus marneux. On voit bien que la proportion d’argile est plus importante en haut de la falaise. Je suppose que si il y a une petite baie ici, c’est parce que c’est cette couche tendre qui affleure. Elle s’use plus vite que les calcaires lithographiques. A partir de cette hypothèse, il m’est possible de prévoir que la pointe là-bas, sera en calcaires plus durs, avec moins d’argiles. »

Le chevalier : « Bravo Max. Tu observes, tu formules des hypothèses, tu annonces leurs conséquences prévisibles… Tu es un vrai petit scientifique. Je suis fier de toi. »

Max : « Merci bonome. J’ai un bon maître 🙂 Je peux prévoir que la géologie va être monotone. C’est partout des calcaires plus ou moins argileux au nord de la Charentmaritimie. »

Léo : « C’est mieux la Bretagne… »

Max : « Mon Léo, tu vas pas refaire la nostalgie bretonne… »

Léo : « Si… »

Max : « Bonome tombe moins en Charentmaritimie. Il est capable de descendre deux mètres de roches sans se tout casser. Tu trouves pas que c’est mieux ? »

Léo : « Il est pas obligé de tomber en Bretagne… Et ici, il y a même pas des korrigans. Ils me manquent les korrigans. »

Max : « On demandera de leurs nouvelles au vent ! Et on lui demandera de les saluer de notre part. Je suis sûr qu’ils aiment se faire gratter le front 🙂 »

Léo : « Même le vent souffle plus fort en Bretagne. C’est encore plus chez lui là-bas… »

Max (en chuchotant vers le chevalier) : « Oulala, Léo fait la nostalgie. Il faut que tu m’aides là. »

Le chevalier : « Mon petitours… »

Léo (qui regarde le chevalier avec tristesse) : « Mon bonome… »

Le chevalier : « Que puis-je faire pour toi ? »

Léo : « Rien… Ça va me passer… Tu fais déjà beaucoup pour nous. »

Le chevalier : « Tu veux venir contre moi ? »

Léo : « Oui… Tu crois qu’ils vont bien ? »

Le chevalier : « Mon Léo, les korrigans existent depuis l’aube des temps. Ils ont survécu à tout. Je suis certain qu’ils vont bien. Et puis, je sais que parfois ils pensent à un petitours qui les a regardés avec amour. Ils doivent en parler entre eux, le soir, dans leur grotte et ça leur réchauffe le cœur. Ils se sont montrés à vous Léo alors qu’ils ne sont normalement pas visibles. Vous devez leur manquer aussi. Essaye de penser que ce sont tes amis. »

Léo : « Mais on aime être avec ses amis. »

Le chevalier : « Mais quand on ne peut pas, on se réjouit de penser à eux. »

Léo : « Tes amis te manquent jamais ? »

Le chevalier : « Si. »

Léo : « Et tu fais comment ? »

Le chevalier : « J’attends que ça passe… Et je profite de mes petizours 🙂 »

Léo : « On va zoisoter ? »

Max : « Oui ! On va zoisoter ! Mais avant… Bonome, c’est l’Île d’Ut qu’on voit là-bas. Il y a une espèce de machin. Tu peux fotoer et nous montrer ? »

110-1 04 L'Abbaye

Max : « C’est quoi ? »

Le chevalier : « Ce sont les ruines d’une abbaye cistercienne fondée au 12ème siècle, l’abbaye des Chateliers. »

Max : « Et on est pas allés la voir ! Ça va pas ça bonome ! On doit visiter les abbayes quand même ! »

Le chevalier : « Nous irons la prochaine fois. »

Léo : « Parce qu’on va retourner sur l’Île d’Ut ? »

Le chevalier : « Oui mon Léo. Il le faudra bien pour la grande synthèse régionale de Maxou. »

Max : « Ben oui. On a pas tout vu la dernière fois. »

Léo : « On a fait fuir des zoisos ! »

Max : « On parle, on parle… Et on regarde rien du tout ! Alors les zoisos s’en vont parce qu’ils redoutent nos bavardages ! »

Le chevalier : « Je les ai fotoés 🙂 »

Max : « Montre ! »

110-1 05 Des courlis en vol 110-1 06 Des courlis en vol
110-1 07 Des courlis en vol 110-1 08 Des courlis en vol

Max : « Ce sont des courlis ! Mais on voit pas bien. On peut pas identifier l’espèce… »

Léo : « Si Maxou. »

Max : « Et comment tu fais ? »

Léo : « On voit bien que les pattes dépassent de la queue en vol. Et c’est que chez les courlis cendrés que les pattes dépassent. »

Max : « Oui, mais le bec a l’air uniformément sombre et il y a bande pâle au dessus de l’œil. Et ça, c’est chez le courlis corlieu. »

Léo : « Ah oui… »

Max : « Na ! Il y a pas que toi qui connais les zoisos 🙂 »

Léo : « J’ai jamais dit ça Max. Tu es injuste ! »

Max : « Meu non ! Tu connais bien mieux les zoisos que moi maintenant. »

Le chevalier : « Ce n’est pas un concours vous savez. »

Max : « On sait bonome, on sait 🙂 »

Léo : « Tu peux remontrer la première foto s’il te plaît ? »

Max : « Léo a encore vu quelque chose 🙂 »

Léo : « Oui 🙂 Il y a des chevaliers avec les courlis. Mais pas des chevaliers comme toi bonome. Des chevaliers Scolopacidés 🙂 »

110-1 05 Des courlis en vol

Max : « Bien vu ! Ils ont une nette barre alaire blanche. »

Léo : « Maxou, tu parles comme le chevalier maintenant. Avec des mots que personne connaît à part nous 🙂 Imagine comment tu aurais réagi il y a quelques mois, si le chevalier avait parlé de barre alaire. »

Max : « Oh non ! Pauvre de moi ! Il va falloir que je me surveille… »

Le chevalier : « Pas forcément… Ça ne gênerait pas que tu changes de dieu tutélaire et que tu passes de Ogmios à Harpocrate 🙂 »

Max : « Harpocrate ? Celui qui est représenté avec un doigt sur la bouche en signe de silence ? Moi ? Bonome, dis pas des bêtises s’il te plaît. On est occupés là ! On fait la zoisologie et ça c’est sérieux. Léo, on en était au chevalier Scolopacidé qui a une bande blanche sur l’aile. Ça te dit quelque chose ? »

Léo : « Le chevalier guignette. »

Max : « Oui, c’est le seul qui a une nette barre alaire blanche. Actitis hypoleucos. Bon, on a fait fuir des courlis et des chevaliers guignettes… »

Léo : « Et on recommence ! »

110-1 09 Des chevaliers guignettes en vol 110-1 10 Des chevaliers guignettes en vol
110-1 11 Des chevaliers guignettes en vol 110-1 12 Des chevaliers guignettes en vol

Max : « Pfff ! C’est quoi ce Royaume ? Le Royaume des zoisos qui nous fuient ? »

Le chevalier : « Encore fotoés 🙂 Oui, je vous montre 🙂 »

Max : « On voit bien la barre alaire blanche. »

Léo : « Là, l’identification est facile. »

Max : « Ben oui. Tout le monde peut voir que ce sont des guignettes. »

Le chevalier : « Non. »

Max : « Quoi non ? Ce sont pas des guignettes ? »

Le chevalier : « Si. Mais tout le monde ne peut pas le voir. Vous ne vous rendez pas compte des progrès que vous avez fait en ornithologie. »

Léo : « On a fait des progrès ? »

Le chevalier : « Léo, tu es avec nous depuis le mois d’octobre je crois. Et, quand tu es arrivé tu ne connaissais aucun oiseau. Maintenant tu sais que les pattes du courlis cendré dépassent de la queue en vol et que le seul chevalier à avoir une barre alaire blanche est le chevalier guignette. Alors oui, vous avez fait d’énormes progrès. »

Léo : « C’est parce que j’aime beaucoup les zoisos 🙂 »

Max : « Et que tu passes ton temps à étudier ton beau livre 🙂 »

Léo : « Et aussi parce que le chevalier nous emmène toujours au Pays des Zoisos 🙂 Merci chevalier. »

Max : « Les courlis se sont posés là-bas. Bonome, tu peux furtiver pour les approcher ? »

Le chevalier : « Je vais essayer… »

110-1 14 Des courlis 110-1 13 Des courlis

Max : « Il y en a quatre… »

Léo : « Et des chevaliers guignettes. »

Max : « C’est le Royaume des Scolopacidés ? »

Le chevalier : « Je ne pense pas. Les Scolopacidés sont fréquents partout en bord de mer. »

Léo : « J’arrive pas à identifier clairement l’espèce… »

Max : « Moi non plus… »

Léo : « On a encore des progrès à faire. »

Max : « Et toi bonome, tu trouves ? »

Le chevalier : « Non. Et dans cette position, ils ne nous facilitent pas la tâche. »

Max : « Tu as pas une hypothèse ? »

Le chevalier : « Je peux supposer. D’après la bande claire au-dessus de l’œil et le bec fortement arqué je suppose que ce sont des courlis corlieu, Numenius phaeopus. »

Max : « D’accord. Merci bonome. Léo, que regardes-tu en l’air ? »

Léo : « Lève la tête Maxou et tu verras toi-même 🙂 »

110-1 15 Un faucon crécerelle mâle 110-1 16 Un faucon crécerelle mâle

Max : « Un faucon ! »

Max : « Il est venu en vacances à la mer ? »

Le chevalier : « Max, les faucons apprécient les falaises pour nicher. »

Max : « Ah oui, alors ici ils ont plein d’endroits pour nicher. Léo, tu as étudié la foto ? »

Léo : « Oui 🙂 C’est un faucon crécerelle mâle adulte. »

Max : « Tu m’expliques ? »

Léo : « Il paraît tout gris vu d’en-dessous. En vrai, il est un peu beige. Mais il est trop loin pour qu’on le voit. Le seul faucon tout gris en dessous c’est le crécerelle, Falco tinnunculus, Falconidés. Le crécerellette a le ventre chamois-roux et il y en a pas ici. Et puis sa queue est unie à part deux bandes sombres au bout. Donc c’est un mâle. »

Max : « C’est vrai qu’il a fait des progrès ! Oulala ! »

Princesse, il faut que je te dise qu’en vrai, on a vu deux familles de faucons crécerelles avec, pour chacune, un mâle, une femelle et un juvénile. Mais bonome a pas réussi à les fotoer tous. Ou alors il a jugé que les fotos étaient pas assez belles pour mon blog. Il me laisse faire ce que je veux mais des fois il me déconseille des fotos. Alors, comme je suis un gentil petitours, je l’écoute un peu. Voilà, c’est juste une petite remarque en passant. Mais comme je fais les compte-rendus pour que tu saches si tout se passe bien au Pays des Zoisos, il fallait bien que je te le dise 🙂

Max : « Ça va bonome ? »

Le chevalier : « Oui Max. Pourquoi me demandes-tu ça ? »

Max : « Parce qu’il y a que des cailloux tout cassés ici et ça doit être difficile de marcher dessus. Et je te sens pas à l’aise. »

Le chevalier : « Si si. Ne t’inquiète pas. »

Max : « Tu fotoes le guignette ? »

Le chevalier : « Oui. Il me plaît bien, tout seul, au bord de l’eau… »

110-1 17 Un chevalier guignette 110-1 18 Un chevalier guignette

Max : « Il y a pas des fossiles ici ? »

Le chevalier : « Il doit y en avoir… »

Max : « Léo, ça te dirait de fossiler ? »

Léo : « Oui. »

Max : « Bouge plus bonome. On descend. »

Le chevalier : « Faites attention quand vous vous laissez glisser le long de mon pantalon ! Vous allez de plus en plus vite. »

Max : « Mais nous, on peut pas être tout cassés 🙂 »

Léo : « Les Peluchiformes ont jamais des fractures 🙂 »

Le chevalier : « Mais de graves déchirures parfois ! »

Max : « Mais non. Bon, on part en quête de fossiles ! Viens Léo ! »

Léo : « C’est parti ! »

Max : « Bonome ! BONOME ! »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « Viens voir ! On en a trouvé quelque chose. Et toi ? »

Le chevalier : « Pas encore… »

Max : « Tout le monde peut pas être un super fossileur 🙂 Regarde 🙂 »

110-1 19 Un montlivaltia 110-1 20 Un montlivaltia

Léo : « C’est un Montlivaltia  comme l’autre jour ? »

Le chevalier : « Je pense. »

Léo : « Alors on est encore dans un milieu récifal. »

Le chevalier : « Oui mon Léo. Mais tout le jurassique supérieur, surtout l’Oxfordien et le Kimméridgien, est plus ou moins récifal. A l’époque ce qui deviendra la France se situe bien plus bas vers l’équateur. Le Massif Central et la Bretagne sont des îles entourées de mer chaudes et peu profondes. »

Max (au chevalier) : « C’est pas très malin de parler de la Bretagne ! »

Léo : « Chevalier, l’océan, là, il fait quel le profondeur ? »

Le chevalier : « Ça dépend Léo. »

Léo : « Ben oui, ça je sais ! Je suis pas bête dans ma tête quand même ! En moyenne ? 100 mètres ? 100 kilomètres ? »

Le chevalier : « La profondeur moyenne d’un océan est de l’ordre de 4000 mètres. »

Léo : « D’accord. Merci. Alors la mer sur les continent c’est pas un océan. »

Le chevalier : « Non, on parle de mer épicontinentale. »

Léo : « Et elle est là, ou pas, en fonction des changements de climats. »

Max : « On a déjà vu ça ! Quand il y a des grosses calottes de glace aux pôles, il y a moins d’eau dans les océans. Et quand les calottes fondent de l’eau est libérée et l’océan déborde. Et il y a de l’eau partout. »

Le chevalier : « Drôle de définition de la mer épicontinentale 🙂 ‘C’est quand l’océan déborde et qu’il y a de l’eau partout’ 🙂 »

Max : « J’ai un peu simplifié pour bien me faire comprendre 🙂 »

Léo : « Chevalier, je pense à quelque chose. Tu peux me dire si j’ai bon ? »

Le chevalier : « Bien sûr, je veux bien essayer. »

Léo : « Comme l’océan est profond, il peut faire des grandes vagues et l’eau est toute agitée. Mais dans la mer épicontinentale, il peut pas y a voir des grandes vagues. »

Max : « Pourquoi pas ? »

Léo : « On passe beaucoup de temps au bord de l’eau et j’ai bien observé. Il me semble, si je dis pas des erreurs, que les vagues déferlent quand la hauteur de la tranche d’eau est inférieure ou égale à la distance séparant les vagues. Et les vagues perdent leur énergie en déferlant. »

Max : « Késkidi ? Comment il sait ça ? Il a bon ? »

Le chevalier : « Il a bon et ça m’impressionne 🙂 Mais les mers épicontinentales ont quand même une épaisseur supérieure à la hauteur des vagues. »

Léo : « Mais il y a quand même moins d’agitation… Il va falloir que je me penche sur le sujet. »

Le chevalier : « Pourquoi me demandes-tu ça Léo ? »

Léo : « Pour mieux comprendre pourquoi il y a beaucoup des coraux. »

Max : « Parce que les coraux aiment les mers chaudes, peu profondes et peu agitées. »

Léo : « Oui, ça je sais. Je comprends bien que la mer soit chaude à cause de la latitude et de sa faible profondeur. Intuitivement, je vois pourquoi les mers épicontinentales sont moins agitées. Mais l’intuition c’est pas très scientifique. »

Max : « On étudiera ça dans la cabane. Bon bonome, nous on a trouvé un fossile et pas toi ! »

Le chevalier : « Si ! Regardez ! »

110-1 21 Une absence de Bivalve

Léo : « Ça c’est un beau fossile ! »

Max : « Je sais pas comment dire, mais on voit bien que le calcaire est très dur ! »

Léo : « C’est qui ce fossile ? Tu sais ? »

Le chevalier : « Je voudrais savoir ce que vous en pensez. »

Max : « Oh non ! Pas une interro ! »

Le chevalier : « Évaluation diagnostique 🙂 »

Max : « C’est quoi ça ? »

Le chevalier : « Pour évaluer vos connaissances avant la formation. »

Max : « C’est une interro déguisée ! »

Léo : « Max, si tu te taisais un peu et que tu étudiais ce fossile ? »

Max : « Ah carrément ! Je dois me taire maintenant ! »

Léo : « Tu dois… Disons que ça te reposerait la langue. Et nos oreilles 🙂 »

Max : « D’accord. Je me tais. »

Léo : « Te fâche pas mon cousin. Tu trouves ce que c’est ? »

Max : « Je crois comprendre un peu. Mais pas tout. »

Léo : « Moi c’est pareil. »

Le chevalier : « Qui veut répondre ? »

Max : « Pas moi ! Je dois me taire. »

Léo : « Je veux bien alors. Je suppose que c’est un Mollusque Bivalve. Ce qu’on voit, c’est son absence. »

Le chevalier : « J’aime beaucoup ta réponse Léo 🙂 »

Max : « Tu vois une absence toi ? »

Léo : « Oui 🙂 Il y a du rien du tout dans la roche. Et c’est ce rien du tout qui est visible. »

Max : « Ce qui m’étonne c’est qu’il y ait pas un garde-bœufs pour garder ce rien du tout ! Ils se spécialisent en rien du tout les garde-bœufs 🙂 »

Léo : « 🙂 J’explique. Il y a eu une coquille de Bivalves dans le sédiment. Le sédiment s’est transformé en roche avec la coquille dedans. Puis, je sais pas comment, la coquille a été dissoute. Mais la roche autour a gardé sa forme. Alors, à la place de la coquille, il y a du rien du tout. Et c’est ça qu’on voit. »

Max : « Je comprends ! On voit l’absence de la coquille ! Évidemment ! »

Léo : « C’est vraiment un beau fossile. Très original. »

Le chevalier : « Je n’en avais jamais vu de tels. »

Max : « C’est dommage qu’on puisse pas le prendre pour ma collection. »

Le chevalier : « Vas-tu t’en occuper un jour de ‘ta collection’ ? »

Max : « Quand je serai à jour dans mon blog. »

Le chevalier : « Aïe ! »

Léo : « Ouille ! D’ici là, on aura trouvé un dragon et tu pourras le dresser à classer les éléments de la collection de Max 🙂 »

Max : « Dites, vous vous êtes ligués contre moi aujourd’hui ? »

Le chevalier : « Non mon petitours. »

Léo : « Mais on aime bien te taquiner 🙂 »

Max : « Je vois. D’accord. Bon, on trouve pas beaucoup des fossiles. On retourne étudier la falaise ? »

Le chevalier : « Si tu veux. »

110-1 21 La falaise

Max : « Tiens ! Il y a une faille ! Une faille est une cassure de roches en deux compartiments qui se déplacent l’un par rapport à l’autre. Na ! J’ai donné la définition avant que tu la demandes. Je te connais maintenant bonome ! »

Le chevalier : « 🙂 »

Max : « C’est normal qu’il y ait une faille ici ? On la voit sur la carte géologique ? Tu nous montres ? »

Le chevalier : « La voici. »

110-1 23 La carte géologique

Max : « Ce sont les traits noirs les failles ? Il y en a 5 ? Oulala c’est tout cassé ici ! »

Léo : « J7a… C’est l’Oxfordien J7a ? »

Le chevalier : « D’après la notice de la carte, J7a regroupe l’Oxfordien supérieur et le Kimméridgien inférieur. »

Max : « Comment on fait pour savoir alors ? »

Le chevalier : « Il faut lire la notice attentivement.

Max : « Alors tu allumes ton ordinateur, tu lis la notice et tu nous expliques. Et plus vite que ça ! »

Le chevalier : « Comment sais-tu que j’ai mon ordinateur dans mon sac ? »

Max : « Parce que je t’ai vu l’y mettre ! »

Léo : « On peut lire avec toi ? »

Le chevalier : « Bien sûr 🙂 … Alors… J7a… J7a… Voilà ! J7a : Alternance de calcaires argileux et de marnes, Calcaires à térébratules et Calcaires de La Pallice… Oxfordien terminal… 4 unités… Kimméridgien inférieur… Visible depuis la Pointe de Digolet jusqu’à Châtelaillon ! Nous sommes donc au Kimméridgien inférieur ! … La Repentie ! Mmmmmm… Calcaires à térébratules ! Nous sommes face à l’unité dite des Calcaires à térébratules. »

Max : « C’est quoi des térébratules ? »

Le chevalier : « Ce sont des Brachiopodes. »

Max : « Et pourquoi on en a pas trouvé ? »

Le chevalier : « Parce que ce sont de petits fossiles et qu’ici, les cailloux tout cassés sont de grandes tailles. »

Max : « Mouai… Bonome, je peux te poser une question ? »

Le chevalier : « Bien sûr Maxou. »

Max : « Pourquoi tu vois rien du tout aujourd’hui ? Pourquoi tu repères les zoisos uniquement quand ils s’envolent ? Qu’est ce qui va pas ? »

Le chevalier : « Ça va Max, je t’assure. »

Max : « Non bonome ! C’est pas bien de mentir à son petitours ! Tu trouves pas de fossiles ! Tu vois pas les zoisos ! Et tu marches tout doucement. Et je vois bien que tu es pas à l’aise. Qu’est ce qui va pas ? »

Le chevalier : « … »

Max : « Bonome ! »

Le chevalier : « J’ai peur. »

Max : « Tu as peur ? »

Le chevalier : « Oui, j’ai peur de tomber. »

Max : « A cause des cailloux tout cassés ? »

Le chevalier : « Tu admettras que le terrain n’est pas facile. »

Max : « J’admets. Mais je t’ai déjà vu cavalé sur ce genre de terrain. »

Le chevalier : « Oui, je sais… »

Léo : « C’est à cause de ta chute ? »

Le chevalier : « Oui Léo. Je n’arrive pas à me libérer et à marcher avec insouciance. Dès qu’un bloc bouge, j’ai peur. »

Max : « Oui, et ici les blocs sont très instables. Alors tu regardes toujours où tu mets les pieds et tu vois pas les zoisos. »

Léo : « Tu es pas guéri dans ta tête. »

Le chevalier : « C’est à peu près ça. Mon cerveau ne se fait plus confiance. Avant, je balayais le chemin du regard puis je laissais mon cerveau diriger la marche tout en regardant partout. Là, mes yeux reviennent sans cesse au sol, pour voir où je mets les pieds. »

Max : « C’est ton cerveau qui te l’impose parce qu’il a fait une erreur et qu’il se fait plus confiance. »

Le chevalier : « C’est ça. Je n’arrive plus à automatiser la marche… »

Max : « Et tu vas guérir ? »

Le chevalier : « Je pense. Mais ça va prendre du temps… »

Max : « Bon, alors on part d’ici. Ça sert à rien de continuer. »

Le chevalier : « Nous sommes presque arrivés au grand pont. Allons voir. Je suis curieux d’observer les failles. »

Max : « C’est pas raisonnable bonome. »

Le chevalier : « Ce n’est pas en évitant de marcher en terrain dangereux que je vais guérir. Et puis, au retour, la mer sera moins haute et je pourrais marcher sur la surface plane qui se découvre. Ce sera plus facile. »

Max : « D’accord. Mais tu marches doucement. »

Le chevalier : « Oui Max. Je te le promets. »

Max : « Oulala ! Regardez une peu cette falaise ! »

110-1 24 La falaise 110-1 25 La falaise 110-1 26 La falaise

Léo : « C’est étrange ça… »

Max : « Ben oui ! Alors pendant des centaines de mètres c’est tout horizontal et, d’un seul coup, il y a des tas de failles et les blocs sont tout penchés ! Qu’est ce qui s’est passé ici ? »

Le chevalier : « Les couches sont tombées et se sont tout cassées 🙂 »

Max : « Belle tentative d’humour mon bonome 🙂 Mais ça montre bien qu’il faut rentrer. Allez, et cette fois c’est pas négociable. »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « Tu peux fotoer la falaise quand même ? De temps en temps. Comme ça on aura pas besoin de revenir. J’aurai toutes les données que je désire. »

Le chevalier : « Pour ta grande synthèse régionale ? »

Max : « Oui 🙂 »

Le chevalier : « Tu ne voudras pas revenir pour fossiler ? »

Max : « On verra. Si tu guéris dans ta tête. C’est mieux si tu fotoes maintenant. »

110-1 27 La falaise 110-1 28 La falaise

Léo : « J’avais pas fait attention que le bas de la falaise était plus gris. »

Max : « Il est pas plus gris ! Il est plus riche en argiles ! »

Léo : « Oui Max ! Bien sûr Max ! D’accord Max ! »

Max : « On est des naturalistes nous ! Alors il faut bien choisir le vocabulaire que nous choisissons. Il me semble qu’un petitours à pull gris à capuche m’a dit ça un jour 🙂 C’était au sujet de la jolie fleur de la passion. »

Léo : « Ah oui ! Je le connais bien ce petitours ! Qu’est ce qu’il est gentil et intelligent 🙂 Il est aussi très beau 🙂 »

Max : « On doit pas parler du même alors ! »

Léo : « 🙂 Regarde la faille au lieu de dire des bêtises ! »

110-1 29 La falaise

Max : « On a vu les cinq ? »

Le chevalier : « Je crois. »

Max : « Tu les a toutes fotoées ? »

Le chevalier : « Peut-être… »

Max : « Quand Princesse va voir sur quoi tu as marché ! Elle va te gronder bonome. »

Le chevalier : « Je lui dirai que c’est à ta demande 🙂 »

Max : « Oh, tu sais, elle prend pas beaucoup de nos nouvelles. Il y a pas de raisons qu’elle te gronde. »

Léo : « Max, tu exagères ! »

Max : « Je rigole ! Dis bonome, pourquoi par endroits il y a des algues vertes sur la falaise et pourquoi c’est seulement sur le bas, quand c’est plus marneux ? »

110-1 30 La falaise

Le chevalier : « Je te l’ai déjà expliqué il me semble 🙂 »

Max : « C’est vrai ? Je me souviens pas. Tu sais Léo ? »

Léo : « Les marnes sont plus imperméables. »

Max : « Et alors ? »

Léo : « Regarde bien Maxou. Les algues vont jusqu’à la limite entre les deux strates. »

Max : « Je vois. »

Léo : « Le calcaire laisse passer l’eau. A cause des petites fractures ou par ce qu’il se dissout et que ça fait un chemin pour l’eau. Mais quand l’eau arrive au sommet de la couche plus marneuse, elle peut plus descendre parce que c’est imperméable. Alors elle s’accumule où coule horizontalement jusqu’à ce qu’elle puisse sortir. Et ça fait un petit filet d’eau le long de la falaise. »

Max : « Il en connaît des choses notre Léo 🙂 Et je me souviens des algues. Elles vivent à la mer mais elles aiment l’eau douce. C’est pour ça qu’on les voit le long du petit filet d’eau. Ce sont des entéromorphes ? Enteromorpha intestinalis ? »

Le chevalier : « Peut-être. Mais je n’ai pas le courage d’aller voir. »

Max : « Il faut pas bonome ! C’est pas prudent d’aller au pied des falaises ! Oulala ! On pourrait être tout crabouillés ! »

Léo : « On revient en territoire faucon ! »

110-1 31 Un faucon crécerelle

Max : « J’espère qu’ils sont pas petitourssivores… »

Léo : « Bonome nous défendrait avec son épée ! Tchac ! Tchac et tchac ! Il l’essorillerait et le désentripaillerait ! Hopla ! Plus de faucon ! »

Max : « Mon Léo, je voudrais pas te décevoir mais bonome prend jamais son épée. Et il abîmerait pas le faucon. Il lui expliquerait gentiment que les faucons sont pas petitourssivores et qu’il doit nous laisser tranquilles parce que nous sommes ses petizours. Et le faucon repartirait honteux d’avoir voulu nous faire du mal. »

Léo : « Tu crois ? »

Max : « Ben oui ! Il le gronderait avec son regard sévère, comme ça, en agitant le doigt ! »

Léo : « Mais on serait quand même pas dévorés tout crus 🙂 »

Max : « Ah non, ça, c’est que lui qui se fait dévorer tout cru ! Par les douves du foie, les congres et que sais-je encore… »

Léo : « Bon, on s’approche de notre monture… »

Max : « Il y a des zoisos… On va les voir ? »

Le chevalier : « Oui, mais ne courez pas ! Mais pourquoi je leur dis encore de ne pas courir ! Ils ne m’écoutent pas de toutes façons… »

Le chevalier : « Je vous ai dit de ne pas courir ! »

Max : « Oui, mais on s’en fiche. »

Léo : « On court si on veut. »

Max : « Il y a des mouettes qui rigolent et un courlis. »

110-1 33 Des zoisos 110-1 34 Des zoisos

Léo : « On regarde si il y aurait pas des mouettes mélanocéphales. »

Max : « On en voit pas. »

Léo : « Il y a un goéland aussi. »

110-1 35 Un jeune goéland argenté

Max : « C’est un argenté de troisième année. »

Léo : « Il aura bientôt son diplôme de goéland argenté 🙂 »

Max : « T’es trop bête ! Mon bonomou. »

Le chevalier : « Mon Maxou 🙂 »

Max : « Il est encore tôt 🙂 »

Le chevalier : « Je m’y attendais. ‘Il est encore tôt. On a pas envie de rentrer. Il faut continuer à inspecter sinon Princesse va dire qu’on fait pas bien notre mission. On va où maintenant ?’ J’ai bon ? »

Max : « Je n’aurais pas parlé de Princesse, mais sinon oui, tu as bon 🙂 Tu me connais bien 🙂 »

Le chevalier : « Max, ce matin je ne savais pas où aller. Crois-tu que je sais maintenant ? »

Léo : « Quand on sait pas où aller ça se finit toujours pareil : le Royaume des Chevaliers ou l’Île. Et souvent, on fait les deux. »

Max : « Oulala ! Ils sont de l’autre côté du Grand Fleuve d’Ici ces Royaumes ! La chevauchée va être très longue ! Ça, mon Léo, j’aurais pas osé le demander. »

Léo : « J’ai rien demandé du tout moi. J’ai simplement dit ce qu’on fait quand on sait pas où aller. »

Max : « Tu veux bien bonome ? »

Le chevalier : « D’accord pour le Royaume des Chevaliers. »

Max : « On va passer pas loin du Petit Royaume des Barges alors. »

Le chevalier : « Nous y passerons quoi que nous fassions. »

Max : « On pourrait s’y arrêter pour discuter avec le vent ? »

Le chevalier : « Nous pouvons le faire ici Max. »

Max : « Oui, le vent est partout avec nous. Mais, si tu te souviens bien, c’est au Petit Royaume des Barges que je l’ai écouté pour la première fois. »

Le chevalier : « Max, il y a des cailloux tout cassés sur l’estran de ce Royaume. »

Max : « Je sais bonome. Mais on ira à peine sur l’estran. Tu y feras juste deux pas et on s’installera pour bavarder en regardant le paysage. S’il te plaît. »

Le chevalier : « Léo ? »

Léo : « On y passe. Le détour est minime et tu marcheras à peine cent mètres sur un bon chemin. Puis deux pas sur l’estran. S’il te plaît. »

Le chevalier : « Je ne voudrais pas risquer une rébellion de petizours 🙂 C’est d’accord. »

Alors on a regagné notre monture et on s’est pochés. Évidemment, on était à peine partis qu’on s’est endormis. On voudrait bien tenir compagnie à notre grand chevalier mais on est des petizours nous, et les inspections nous épuisent. Bonome nous a réveillés en nous gratouillant le front. Il est gentil bonome. Il était pas obligé de s’arrêter au Petit Royaume des Barges. On a changé de poche pour aller dans sa chemise. On voit mieux et on a moins le mal de bonome dans sa chemise 🙂 Il a marché plus que cent mètres pour qu’on soit dans un bel endroit puis il a installé notre serviette pour que ce soit plus confortable. Léo et moi nous sommes assis l’un contre l’autre et lui s’est éloigné un peu. Par discrétion. Pour nous laisser avec notre ami le vent.

110-1 36 Les petizours 110-1 37 Les petizours

Léo lui a tout de suite demandé des nouvelles des korrigans. Le vent s’y attendait et il a souri. Ben oui, le vent sourit lui aussi. Il faut apprendre à le voir. Et il nous a donné des nouvelles. Il nous a raconté leurs aventures, les tours qu’ils jouent aux zoms. Ça a beaucoup fait rigoler Léo les tours que les korrigans jouent aux zoms 🙂 Il a aussi raconté les services qu’ils rendent les korrigans. Mais tout ça, je peux pas te raconter Princesse. Puis, le vent nous a demandé de prendre soin de notre chevalier parce qu’on avait beaucoup de chance d’être ses petizours. Il a soufflé un peu fort pour nous renverser. Mais pour rigoler 🙂 Et il a assuré à Léo qu’il donnerait de nos nouvelles aux korrigans et qu’ils préciserait bien qu’on pense à eux comme à des amis. Léo a été très touché. Et il a souri au vent. Il ressemble vraiment de plus en plus à bonome Léo. Puis, le vent a cessé de souffler. Il était plus là du tout. C’était pour nous faire comprendre qu’il fallait qu’on aille au Royaume des Chevaliers. Pour pas rentrer trop tard. Parce que les cailloux tout cassés ont beaucoup fatigué bonome. Il nous regardait avec tendresse notre grand chevalier. Quand il nous a vu nous lever il nous a demandé de prendre la pose pour nous fotoer. Il a dit que c’était pour toi Princesse, pour te montrer qu’on va bien. Mais je sais bien que c’est pour lui 🙂

110-1 38 Les petizours

Voilà pour la première partie de la journée. On se retrouve au Royaume des Chevaliers 🙂

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