91 – Le Grand Étang de T.

Mardi 26 Avril, An III

Le chevalier : « Mes petizours ! Préparez-vous, nous partons en inspection ! »

Max : « A cette heure ci ? »

Léo : « On y croyait plus 🙂 »

Le chevalier : « J’en ai assez d’être enfermé. Allons au Grand Étang de T. si vous voulez bien. »

Max : « On veut bien 🙂 »

Léo : « On est prêts 🙂 »

Le chevalier : « Alors en route ! »

Pendant la chevauchée…

Max : « Oulala ! La dernière fois qu’on est allés au Grand Étang, on a vu trois espèces de chevaliers 🙂 »

Léo : « Rhooo oui ! C’était bien 🙂 »

Max : « J’espère qu’ils seront là… »

Léo : « Si le chevalier t’entendait il dirait qu’on ne sait jamais ce qui nous attend au Pays des Zoisos. »

Max : « Et il ajouterait que c’est ce qui fait le charme des inspections… Oui, je sais. N’empêche que j’aimerais bien qu’ils soient là les chevaliers. »

Léo : « Moi aussi. Tu te souviens du chevalier ouaf-ouaf ? »

Max : « Ben oui alors ! Un ouaf-ouaf ici ! Même pas en Bretagne… »

Le chevalier : « Moi aussi j’aimerais bien voir des chevaliers… »

Max : « Ben… Tu nous entends quand on est dans ta poche ? »

Le chevalier : « Oui, je vous entends toujours 🙂 Nous arrivons. Sortez vos truffes 🙂 »

Au Grand Étang de T. …

Max : « Bonome, pourquoi on voit jamais rien au premier observatoire ? »

Le chevalier : « ce n’est pas vrai Maxou. Souviens-toi des grébus, des sternes, de Martin… »

Max : « Oui, c’est vrai. Mais pourquoi les zoisos viennent pas plus ici ? »

Le chevalier : « La berge est moins accueillante… »

Max : « On va à l’autre observatoire alors. On a eu plein de belles surprises là-bas. Tu te souviens de la cigogne blanche ? Et du faucon hobereau ? »

Le chevalier : « Je me souviens d’un petitours qui répétait sans fin qu’il avait vu une cigogne 🙂 »

Max : « Depuis on en a vu beaucoup des cigognes en Charentmaritimie 🙂 »

Léo : « Taisez-vous un peu. On s’approche, il faut plus faire de bruit… »

Léo : « Rhoooo !!! Comme c’est bôôôô ! »

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Max : « 🙂 Rholala la chance ! »

Léo : « Quelle belle lumière ! Rhoooo… »

Le chevalier : « Un peu sombre pour les fotos… »

Max : « Mais parfaite pour rholalaer 🙂 »

Léo : « Les colverts ! Là-haut ! Vite ! Faut les fotoer ! »

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Max : « Il me rappelle quelqu’un ce Léo 🙂 »

Le chevalier : « Toi par exemple ? La première fois que tu as vu Martin, c’est ça ? »

Max : « FAUT FOTOER BONOME ! VITE ! VITE ! FOTOE VITE ! Ça ressemblait à ça 🙂 »

Léo : « 🙂 Tu as eu les colverts ? »

Le chevalier : « Oui, en vol, par temps gris… Ce ne sera pas mes plus belles fotos de colverts. »

Max : « On s’en fiche. On les aimera tes fotos. »

Le chevalier : « Et celle du cygne tuberculé en train de manger, vous l’aimerez aussi ? »

Max : « Ouiiiii 🙂 »

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Léo : « Cygnus olor, Anséridés. »

Max : « On a pas dit pour les colverts : Anas platyrhynchos, Anatidés. »

Léo : « On commence par les classiques 🙂 »

Max : « Deux Ansériformes habituels. »

Léo : « Mais très beaux quand même 🙂 »

Max : « Sur la branche, là-bas, il y a un étourneau sansonnet, Sturnus vulgaris, Sturnidés. »

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Le chevalier : « Tu as des zuperzieux mon petitours 🙂 »

Max : « C’est un chevalier qui m’a appris. Un graaaand chevalier, mais pas un Scolopacidé 🙂 »

Léo : « Tu connais pas une autre histoire d’étourneau chevalier ? »

Max : « Les zoisos infidèles ça t’a pas suffit ? »

Léo : « Toutes les histoires d’étourneaux ne sont peut-être pas de ce genre… »

Le chevalier : « Celles que je connais, si… »

Max : « Vas-y, raconte 🙂 »

Le chevalier : « Il se trouve que les étourneaux sansonnets sont en partie frugivores. »

Max : « frugivore ? C’est quand un zanimo se nourrit de fruits ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « Jusque là ça va… »

Le chevalier : « Je parle de fruits charnus, riches en sucres. »

Léo : « Comme le raisin ? Huuummmm 🙂 C’est bon le raisin 🙂 »

Le chevalier : « Oui, mais il arrive qu’il fermente et le sucre se transforme en alcool. Mais les étourneaux continuent de manger les fruits… »

Max : « Et après ils sont saouls comme des zoms ! »

Léo : « Ils sont terribles ces étourneaux ! »

Max : « Ça doit être rigolo à voir un étourneau saoul 🙂 »

Le chevalier : « Pour dire vrai, il ne sont pas saouls. En tout cas rarement. Grâce à une enzyme particulière, ils métabolisent l’alcool quatorze fois plus vite que les zoms. »

Max : « Ça arrive que des zanimos soient saouls ? »

Le chevalier : « Oui, j’ai entendu l’histoire d’un chevreuil qui a été retrouvé complètement saoul sous la table d’un restaurant 🙂 Un autre déambulait en piteux état en pleine ville. »

Léo : « C’est à cause des fruits trop mûrs ? »

Le chevalier : « Non. En hiver les chevreuils se nourrissent essentiellement de ronces et de lierres. »

Max : « Oui, tu enseignes ça à la schola. C’est parce qu’il y a pas beaucoup des plantes en hiver. Alors ils mangent ce qu’il reste. Même si c’est amer comme le lierre ou piquant comme les ronces. Mais tu enseignes aussi qu’au printemps ils se régalent de petites pousses de fougères. »

Le chevalier : « Et c’est là le problème 🙂 Ces pousses sont gorgées de sève qui fermente dans leur estomac. »

Max : « Et après ils sont saouls. »

Le chevalier : « On dit qu’ils ont le ‘mal de broute’. »

Max : « Mouai, ils sont ronds comme des queues de pelle oui ! »

Léo : « Ils sont bourrés comme des coings… »

Max : « Ils sont pleins comme des barriques… »

Léo : « Ils se pichent la calebasse… »

Max : « Ils mettent leurs souliers à bascule… »

Léo : « Ils se piquent la ruche… »

Le chevalier : « 🙂 Où avez-vous appris ces expressions ? »

Max : « En Petitursie bonome 🙂 »

Le chevalier : « Que je ne vous vois jamais boire de l’alcool ! »

Max : « Ben non. Il y a bien une bouteille de quelque chose dans la cabane mais elle est couverte de poussière. »

Léo : « On arrive plus à lire ce que c’est. »

Max : « Et puis il faut la laisser en cas d’urgence. Si tu te blesses, elle servira à désinfecter. J’ai mis une aiguille à tricoter et de la ficelle à gigot à côté d’elle 🙂 »

Le chevalier : « 😀 »

Léo : « Rholala ! Ahétanhissage de bernaches en vue ! »

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Max : « Fotoé ? »

Le chevalier : « Oui, fotoé 🙂 »

Léo : « Et si on arrêtait de dire des bêtises et qu’on observait un peu ? »

Max : « Déjà fait ! J’ai repéré un petit gravelot ! »

Léo : « Charadrius dubuis, Charadriidés ? »

Max : « Oui, Charadrius dubius, Charadriidés. »

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Max : « Écoute le… »

Léo : « Je crois que je peux l’imiter un peu 🙂 »

Max (à lui même) : « Mais pourquoi je lui ai dit d’écouter ?! Encore un zoiso qu’il va imiter ! Pauvre de moi… »

Léo : « Écoutez et dites moi si ça ressemble s’il vous plaît… »

Le chevalier : « Tu es vraiment doué mon Léo 🙂 »

Léo : « C’est parce que j’aime beaucoup les zoisos 🙂 »

Max (à lui même) : « Oui et moi j’aime dormir la nuit mais avec ce siffloteur de Léo on peut même pas dormir tranquille dans cette cabane… »

Léo : « Tu l’as fotoé le petit gravelot ? »

Le chevalier : « Une bonne vingtaine de fois 🙂 »

Max : « C’est tout ? Dis donc tu progresses bonome 🙂 »

Léo : « Et pourquoi il est dans un trou du sol ? »

Le chevalier : « C’est son nid Léo. »

Max : « Ça ? Un nid ? »

Le chevalier : « Et oui 🙂 C’est pour cela que les zones de nidification doivent être protégées. Les zoms ne font pas attention où ils marchent et ils peuvent écraser les nids. »

Max : « ME PARLE PLUS DES ZOMS ! Si j’en vois un je prends ton épée et je l’essorille et le désentripaille ! »

Le chevalier : « Tu l’essorilles et le désentripailles ? »

Max : « Oui, je l’essorille et je le désentripaille ! En trois coups d’épée. Hop, hop et hoooop ! »

Le chevalier : « Avec mon épée ? »

Max : « Oui ! Avec ton épée ! »

Léo : « Heureusement que tu la prends jamais ton épée, chevalier 🙂 »

Le chevalier : « C’est dommage. J’aurais bien aimé voir Max la porter 🙂 »

Léo : « Maxou, au lieu de rêver d’essorillage et de désentripaillage, tu veux pas regarder le chevalier gambette ? »

Max : « Un gambette ? Où ça ? »

Léo : « Là, Buteo trois fois ! Devant toi ! »

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Max : « Je suis pas une triple buse 🙁 »

Léo : « Un peu quand même parfois 🙂 Une double buse ? »

Max : « Pfff… M’en fiche. Je regarde le chevalier guignette, Actitis hypoleucos, Scolopacidés. »

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Léo : « Vous l’entendez ? »

Max : « On a entendu les trois chevaliers 🙂 »

Léo : « On va peut-être en voir d’autres… »

Max : « Je sais pas si on va voir d’autres chevaliers mais sur la branche il y a une hirondelle rustique. Tu peux la fotoer bonome ? Avec le gros zoom s’il te plaît. Je sais bien que tu trouves que les fotos sont jamais belles mais elle est loin l’hirondelle et c’est rare de les voir posées. »

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Léo : « Rholala ! C’est vrai qu’on les voit rarement bien. Elles volent très vite au ras de l’eau pour attraper des insectes. »

Max : « Elles sont très impressionnantes en vol. »

Le chevalier : « Vous oubliez mes jolies fotos de Charentmaritimie. »

Max : « Léo était pas encore là ! »

Léo : « J’ai vu les fotos dans ton blog. C’est vrai qu’elles sont très belles. »

Max : « C’est bientôt les grandes vacances et on va retourner en Charentmaritimie. Bonome, tu te souviens où tu les as fotoées les hirondelles ? »

Le chevalier : « Oui, exactement. »

Max : « J’aurais dû m’en douter. Tu te souviens de chaque foto, c’est ça ? »

Le chevalier : « Peut-être pas toutes mais presque 🙂 »

Max : « On emmènera Léo ? »

Le chevalier : « Pour voir de belles hirondelles rustiques ? »

Max : « Oui 🙂 Qu’il voit en vrai ce qu’il a vu en foto. S’il te plaît. Pour notre Léo… »

Le chevalier : « Si c’est pour notre Léo 🙂 »

Léo : « Le petit gravelot est juste là ! »

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Max : « C’est un beau zoiso. Je l’aime beaucoup. »

Léo : « Max, tous les zoisos c’est son préféré 🙂 »

Max : « Dis donc mon cousin, tu vas te moquer de moi longtemps comme ça ? »

Léo : « C’est un petitours qui m’a appris 🙂 »

Max : « N’empêche que le petit gravelot, c’est pas tous les jours qu’on le voit. »

Léo : « La caractéristique qui permet bien de l’identifier, c’est le tour de l’œil : il est jaune. Je crois bien que c’est le seul gravelot qui a le tour de l’œil jaune. »

Max : « Si on fait pas attention, on peut le confondre avec le grand gravelot juvénile. »

Léo : « Mais ils sont pas pareils. »

Max : « Tiens, le cygne tuberculé continue son repas 🙂 »

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Léo : « Les phytophages doivent beaucoup manger parce que les végétos ça apporte pas beaucoup de l’énergie. »

Max : « C’est pas comme le chocolat. »

Léo : « 🙂 Alors ils mangent, ils mangent, ils mangent… »

Max : « Mais ils grossissent pas. »

Léo : « Encore le petit gravelot 🙂 »

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Max : « Oh ! Un héron cendré qui passe au dessus de nous 🙂 Léo, tu sais pourquoi il est cendré le héron ? »

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Léo : « Non… »

Max : « C’est parce qu’il a dormi dans la cheminée 🙂 »

Léo : « Max… On avait dit qu’on arrêtait de dire des bêtises 🙂 »

Le chevalier : « Je crois que nous ne verrons pas de chevalier aboyeur aujourd’hui… »

Max : « Il est pas venu… »

Léo : « Je sens que tu vas nous dire qu’il faut rentrer. »

Le chevalier : « Eh oui mon Léo, il le faut. Le soleil se couche. »

Max : « On s’arrêtera là où le soleil se couche. Il faut prendre du sable. Parce que tu dors pas encore très bien la nuit. »

Le chevalier : « C’est gentil Maxou. Mais vous vous endormez toujours avant moi. Qui me glissera le sable derrière les paupières ? »

Max : « Je sais pas. Mais au moins, tu auras du sable 🙂 »

Léo : « Il y a des fuligules morillons. »

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Max : « Aythya fuligula, Anatidés. »

Léo : « Pourquoi ils sont toujours de ce côté et qu’ils vont jamais près de l’autre observatoire ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas mon Léo. »

Léo : « On les voit pas bien d’ici 🙁 »

Max : « De toutes façons, ils dorment la tête sous l’aile. »

Léo : « Bon, ben un dernier coup d’œil aux mouettes qui rigolent et on rentre. »

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Max : « C’était une petite inspection de fin de journée. »

Léo : « Mais c’était bien quand même 🙂 »

Max : « Bonome, ce soir tu nous fais pas de câlin. C’est nous qui te câlinerons et on te glissera du sable derrière les paupières pour que tu dormes bien. »

Le chevalier : « C’est gentil mon petitours 🙂 »

Bon, il nous a quand même couchés et câlinés parce qu’on était bien plus fatigués que lui et qu’il peut pas s’empêcher de veiller sur nous.

Je t’embrasse Princesse, et ne t’inquiète pas, on va bien.

Continuer la promenade

90 – Retour au Royaume des Mandarins

Jeudi 21 Avril, An III

Max : « Bonome, il fait beau aujourd’hui. On pourrait retourner au Royaume des Mandarins pour voir si le canard carolin est encore là. Tu pourrais faire de plus jolies fotos 🙂 »

Le chevalier : « Et s’il n’est plus là ? Tu n’as pas peur d’être déçu ? »

Max : « Bonome… Mon bonome à moi 🙂 Hier on a beaucoup philosophé et j’en ai retenu que si on voulait vivre de belles choses il fallait prendre le risque d’être déçu 🙂 On y va ? »

Léo : « Avant, je voudrais bien que tu nous dises ta citation en latin. Et que tu nous expliques un peu. S’il te plaît. »

Le chevalier : « ‘Je porte avec moi tout ce que je possède.’ ‘Omnia mea mecum porto.’ »

Léo : « Et c’est un ami à toi qui a dit ça ? »

Le chevalier : « Cette citation est attribuée à Bias de Priène par Cicéron (-106 -43 Av J.-C.). »

Léo : « Et pourquoi il a dit ça Bias de Priène ? »

Le chevalier : « Lors du siège de Priène, les habitants quittaient la ville en essayant d’emporter le plus d’affaires possibles. Ils étaient tous paniqués. Parmi eux, Bias marchait calmement, sans autres affaires que celles qu’il portait sur lui. Les gens, paniqués et surchargés, lui demandèrent pourquoi il n’emportait rien et il leur répondit : Omnia mea mecum porto. Il parlait bien évidemment de son honnêteté, sa droiture… »

Léo : « Et son savoir… Il vécut quand Bias ? »

Le chevalier : « Au 7ème siècle avant notre ère, en Grèce antique 🙂 Mais il me semble que sa véritable réponse a été : ‘Ce qui est droit, honnête et vertueux est mon seul bien. »

Léo : « Je préfère la version de Cicéron 🙂 »

Max : « Bonome, si notre cabane brûlait, qu’est ce que tu sauverais ? »

Le chevalier : « Mes petizours 🙂 »

Léo : « 🙂 »

Max : « C’est tout ? »

Le chevalier : « C’est tout ? Oui Maxou ! Ils sont tout pour moi mes petizours ! »

Max : « Pardon bonome. Te fâche pas bonome. Moi aussi je t’aime bonome 🙂 »

Léo : « Nous, on est trop petits, on pourrait pas te sauver 🙁 »

Le chevalier : « Alors je vais faire en sorte que vous n’ayez pas à le faire 🙂 On y va ? »

Léo : « Oui, mais on fait pas de pause sur un banc aujourd’hui 🙂 »

Max : « Non, on cherche des écureuils 🙂 »

Au Royaume des Mandarins…

Max : « Bonome, tu veux bien fotoer le vieil arbre mort s’il te plaît. Il me plaît beaucoup ce vieil arbre. »

Le chevalier : « Voilà ! Mais j’ai peur que les couleurs soient moins belles sur la foto que dans la réalité. »

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Max : « C’est pas grave. Je veux le vieil arbre quand même. On s’en fiche si c’est pas très beau… »

Léo : « Il est tout mort ce vieil arbre. »

Le chevalier : « Oui, mais c’est important de laisser quelques arbres morts dans les forêts. »

Max : « Pourquoi ? »

Le chevalier : « Pour les xylophages. »

Max : « Que n’y ai-je pensé ? Les xylophages ! Bien sûr ! Léo, tu t’en doutais, j’en suis sûr. »

Léo : « 🙂 C’est quoi un xylophage ? »

Le chevalier : « Un animal qui se nourrit de bois. Il y a des insectes, des myriapodes… Beaucoup d’insectes pondent leurs œufs dans du bois mort et la larve s’y nourrit… Et puis, les champignons se développent bien sur le bois mort et ils servent de nourriture à des limaces elles mêmes dévorées par des insectes ou des oiseaux… »

Max : « Oulala ! Tout ça de zanimos ! Il faut protéger les arbres morts alors ! »

Léo : « Mais, si il y a tant de zanimos qui s’en nourrissent, ils doivent pas rester longtemps debout les arbres morts… »

Le chevalier : « Quelques années… puis ils tombent et encore quelques années de plus et ils n’existent plus. »

Max : « Mais ils ont nourri plein de zanimos. Dis bonome, c’est quoi les espèces de lianes qui pendent de ce vieil arbre ? »

Le chevalier : « Difficile à dire en cette saison. Je pense que ce sont des clématites. »

Max : « Clematis vitalba, Renonculacées ? Mon amie végéto ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « Ça va être beau quand elles seront en fleurs… Léo, tu as entendu quelque chose ? »

Léo : « Un rougegorge familier, Erithacus rubecula, Muscicapidés. Il est là… »

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Max : « Il nous crie dessus pour qu’on parte de son territoire 🙂 »

Léo : « Il est à peine plus gros que nous 🙂 »

Max : « Bonome, tu veux pas le gronder en zoiso, pour rigoler 🙂 »

Le chevalier : « Non, même pour rigoler… Il aurait très peur. »

Léo : « On va à la Mare à l’Îlot ? »

Max : « Ben oui, on est là pour ça 🙂 Oh ! Léo, regarde ! »

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Léo : « Un écureuil ! Tu me rappelles son nom en scientifique Maxou ?»

Max : « Euh… Ah oui ! Sciurus vulgaris, Sciuridés. »

Léo : « Et pourquoi ils sont souvent à l’envers les écureuils roux ? »

Max : « Ben, il est pas à l’envers ! Il est dans le bon sens pour descendre 🙂 »

Léo : « Mais là il descend plus. Il nous regarde. »

Max : « Je crois qu’on lui fait peur. Bonome, tu peux le contourner doucement ? »

Le chevalier : « Bien sûr. Mais d’abord, je vais le fotoer. »

Max : « Tu oublieras pas de le remercier 🙂 »

Léo : « Je crois qu’on nous observe 🙂 »

Max : « Qui ça quoi ? »

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Léo : « Il y a un geai qui nous regarde. »

Max : « Ne bougez plus ! Sinon il va crier pour prévenir tout le Royaume de notre présence ! »

Léo : « Il est rigolo avec ses grosses moustaches 🙂 »

Max : « Bonome, on peut distinguer le mâle de la femelle ? »

Le chevalier : « Pas à ma connaissance. »

Max : « Dis, tu vas pas à la mare là. On va inspecter le Royaume des Écureuils ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Léo : « Tu veux voir des zoisos 🙂 »

Le chevalier : « Oui 🙂 Et les fleurs de printemps, des insectes… »

Max : « Toi, tu as envie de t’en mettre plein les yeux 🙂 »

Léo : « Chouette alors ! On va faire une longue inspection 🙂 »

Max : « Tu fotoes les pigeons ? D’habitude tu fotoes pas les pigeons. »

Le chevalier : « C’est bien dommage. »

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Max : « Tu connais les pigeons Léo ? »

Léo : « Les Columbidés ? Je crois qu’il y a trois espèces fréquentes de pigeons et deux de tourterelles. Ton beau livre en présente plus mais on les verra jamais. »

Max : « Oulala, tu le connais vraiment bien mon beau livre de zoisos 🙂 Et ce pigeon là, tu peux l’identifier ? »

Léo : « Chevalier, tu peux me montrer les fotos s’il te plaît ? »

Léo : « Mouai… Pas facile… Bon, c’est pas un pigeon biset, Columbia livia. Si je me fonde sur son œil noir… Le pigeon colombin, Columba oenas. Mais on voit pas bien. »

Max : « Tu en penses quoi bonome ? »

Le chevalier : « J’en pense que je suis d’accord avec mon petit Léo : les fotos ne sont pas terribles 🙂 Mais l’œil noir est caractéristique du pigeon colombin. »

Max : « Et on l’a jamais vu celui-là ! On a vu le pigeon biset (Columba livia) et le pigeon ramier (Columba palumbus). »

Léo : « On a les trois maintenant 🙂 »

Max : « Oh ! Regardez tous ces insectes ! »

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Léo : « Il y en a des centaines ! »

Max : « Bonome, c’est qui ces insectes ? Je les reconnais pas du tout 🙁 »

Léo : « Tu as peur qu’ils soient maxophages ? »

Max : « Ben non ! Ils sont léovores 🙂 »

Le chevalier : « Ils ne sont ni maxophages ni léovores mais il est probable qu’ils se nourrissent de fourrure. »

Max : « De fourrure ? Comme dans Max et Léo ont une fourrure ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Les petizours disparaissent immédiatement dans la poche du chevalier.

Le chevalier : « Vous venez de battre le record du monde de pochage 🙂 »

Une voix sort de la poche : « On tient à nos fourrure nous. »

Une autre voix : « Tu peux t’éloigner de ces insectes s’il te plaît ? Tu nous les présenteras hors de leur présence. »

La première voix : « En attendant, on est les deux pochés 🙂 »

La seconde voix : « Mais on va pas en faire tout un plat. »

La première voix : « On est pas les deux au plat 🙂 »

Le chevalier : « 😀 Vous êtes bêtes ! Vous pouvez sortir. »

Max : « Bon, bonome c’est parti pour l’insectologie ! C’est qui ces insectes ? »

Le chevalier : « Des Microlépidoptères. Je pencherais pour l’Adèle verdoyante, Adella reaumurella, Adélidés. »

Max : « Adèle ? Ben voilà, encore un papillon que tu appelles par son prénom 🙂 »

Léo : « C’est quoi les Microlépidoptères ? »

Le chevalier : « Les papillons sont habituellement divisés en trois groupes : les papillons de jour (Rhopalocères), les papillons de nuit (Hétérocères) et les Microlépidoptères. »

Max : « Il me semble que tu m’as déjà expliqué que certains Hétérocères étaient actifs le jour et donc que c’était pas des papillons de nuit… »

Le chevalier : « C’est exact. »

Léo : « Mais tu as pas dit du tout pour les Microlépidoptères. »

Le chevalier : « C’est un groupe artificiel dans lequel on met tous les petits ou très petits Lépidoptères. »

Max : « Du grékancien micro- qui veux dire petit. C’est ça ? »

Le chevalier : « Mon Maxou tu fais d’énormes progrès en grékancien 🙂 »

Léo : « Et il y a qui comme Microlépidoptères ? »

Le chevalier : « Des papillons généralement peu appréciés… La famille des Tinéidés, qui regroupe les teignes et les mites dont les chenilles s’attaquent aux phanères… »

Max : « Aux quoi ? »

Le chevalier : « Aux phanères ! Les phanères sont les productions de la peau des vertébrés : poils, ongles, plumes… »

Max : « Fourrures des petizours… »

Le chevalier : « 🙂 Il y a aussi les pyrales, comme la pyrale du maïs, qui s’attaquent aux cultures ou encore les tordeuses dont les larves se développent dans les feuilles des arbres… »

Max : « Je vois. Les zoms doivent pas beaucoup aimer les Microlépidoptères… Ils mangent leurs cultures et leurs habits… »

Léo : « Et celui que tu as fotoé ? Comment tu l’appelles déjà ? »

Max : « Adèle ! Il s’appelle Adèle ! »

Le chevalier : « Adella reaumurella. Comme vous le voyez, les antennes sont extrêmement longues : plus de 5 fois la longueur des ailes chez le mâle. »

Léo : « Là c’était des mâles alors. Pourquoi il y en a autant ? »

Le chevalier : « Après leur métamorphose, les mâles se rassemblent pour parader, en général sur des chênes ou des hêtres. »

Léo : « Tu en avais déjà vus ? »

Le chevalier : « Non, c’est la première fois. Mais ils ne sont visibles qu’une quinzaine de jours, quand les feuilles de leurs arbres de prédilection viennent de s’épanouir. »

Max : « Et après ? »

Le chevalier : « Je pense que les adultes meurent après s’être reproduits. »

Léo : « Les femelles pondent des œufs et meurent ? »

Le chevalier : « Je pense, oui. Les larves, ou chenilles, se développent dans la litière, c’est à dire la couche de feuilles mortes qui couvre le sol des forêts. Puis elles se transforment en nymphe à la fin de l’été. »

Max : « Et elles passent l’hiver sous forme de nymphe… Dans la litière aussi ? »

Le chevalier : « Ou dans le sol. »

Max : « Et au printemps suivant, des adultes sortent du cocon et il y en a plein partout et il faut qu’on protège nos fourrures… Tu crois qu’on va en revoir ? »

On en a revus. Plusieurs fois… Et chaque fois, il y en avait des centaines. C’est très impressionnant tous ces insectes d’un coup. Mais Léo et moi, on les as pas vraiment observés. Faut pas nous en vouloir Princesse. On tient à nos fourrures nous 🙂 

Le chevalier : « Mes petizours, puis-je vous présenter une amie ? »

Max : « Qui comme amie ? »

Le chevalier : « Une amie végéto 🙂 »

Léo : « Oh oui ! Après l’entomologie, la botanique ! »

Max : « Présente bonome, présente… »

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Léo : « Elle est jolie ton amie 🙂 »

Max : « C’est quoi son nom ? »

Le chevalier : « La stellaire holostée, Stellaria holostea, Caryophyllacées. »

Max : « Enchanté 🙂 »

Le chevalier : « C’est une plante très précoce. Elle fleurit dès le mois d’Avril. Voulez-vous que je vous parle de la famille des Caryophyllacées ? »

Max : « Euh… »

Léo : « Ben… »

Max : « On voudrait pas te vexer mon bonome. »

Léo : « Mais… »

Max : « On préférerait voir des zoisos 🙂 »

Léo : « Surtout qu’il y en a un là, juste au-dessus de nous 🙂 »

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Max : « C’est qui ce zoiso ? »

Le chevalier : « Mmmmm… »

Max : « C’est un Mmmmm ? De la famille des Mmmmmidés ? »

Le chevalier : « 😀 »

Max : « Bonome, c’est qui ce zoiso ? »

Le chevalier : « Qu’en penses-tu Léo ? »

Léo : « Ben, à vrai dire, j’en sais rien du tout. Et toi ? »

Le chevalier : « Pareil 🙂 »

Max : « Vous connaissez pas ce zoiso ? Il y a des zoisos que vous connaissez pas ? Même toi bonome ? Le graaaand chevalier connaît pas tous les zoisos ! »

Le chevalier : « Je suppose que tu jubiles 🙂 »

Max : « Ouiiiii 🙂 Tu supposes bien 🙂 »

Léo : « Il faudra enquêter… »

Max : « Bonome, tu as pas une hypothèse ? »

Le chevalier : « Je n’ose pas. J’ai peur de dire une erreur… »

Max : « Bonome, mon petit bonome, mon bonomou… Combien de fois devrais-je te dire que c’est pas grave de dire une erreur ? »

Le chevalier : « Je sais. Mais je n’aime pas dire des erreurs. »

Max : « Orgueilleux ! On a qu’à dire que c’est un pouillot. Quand on sait pas, c’est toujours des pouillots 🙂 »

Léo : « Chut ! Ecoutez ! »

Max : « On a déjà entendu ce chant… »

Léo : « Oui oui ! »

Max : « Il faut trouver le chanteur ! »

Léo : « Chut Maxou ! Je réfléchis ! »

Max : « Léo cherche le nom du zoiso… Moi j’ai trouvé ! »

Léo : « Tu as reconnu le chant ? »

Max : « Non ! J’ai vu le zoiso ! Là ! »

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Max : « Venez, on s’approche… »

Léo : « C’est un troglodyte mignon. Troglodytes troglodytes, Troglodydités. »

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Le chevalier : « La puissance sonore de son chant m’impressionnera toujours. »

Max : « Moi aussi. Il chante très très fort pour un tout petit zoiso 🙂 »

Léo : « Il m’amuse le troglodyte. Il a toujours la queue dressée et il fait des mouvements saccadés et très rapide. »

Le chevalier : « Moi, il m’énerve un peu 🙂 »

Max : « Je sais pourquoi ! Il volette dans les buissons, on l’entend mais il est très difficile à voir. Alors ça t’énerve parce que tu sais où il est mais tu peux pas le fotoer. »

Léo : « Vous croyez que les zoms savent que tous les zoisos volent pas dans le ciel ? »

Max : « Pfff… Les zoms connaissent rien du tout. Alors comment veux-tu qu’ils sachent que les troglodytes volent très peu et toujours très bas ? »

Léo : « Ils passent d’une branche à une autre en trois coups d’ailes 🙂 »

Max : « Ils se cachent dans les ronces. »

Léo : « Chevalier, tu veux bien nous emmener à la Mare à l’Îlot s’il te plaît ? Je voudrais voir si le canard carolin est encore là. Et puis, il y a un beau soleil. Tu pourras faire des belles fotos. »

Le chevalier : « Max, es-tu d’accord ? »

Max : « Ben oui ! Pourquoi je serais pas d’accord avec mon Léo ? »

Le chevalier : « Alors allons-y ! »

Léo : « Ben ça alors ! »

Max : « Quoi ça ? »

Léo : « Ben, regardez en l’air ! »

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Max : « Oulala ! Qu’est ce qu’elle fait là-haut la poule-d’eau ? »

Le chevalier : « Bonne question 🙂 »

Max : « C’est plus une poule-d’eau, c’est une poule-d’arbre 🙂 Bonome, tu peux lui expliquer qu’une poule-d’eau ça vit sur l’eau et pas dans les arbres s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Max, je crois qu’elle le sait 🙂 »

Max : « On dirait pas ! Ou alors elle confond les arbres et l’eau… »

Léo : « Maxou va pas tarder à proposer une formation pour les poules-d’eau 🙂 »

Max : « Mon Léo, je te rappelle que nous sommes en inspection pour vérifier que tout se passe bien au Pays des Zoisos ! Et nous devons intervenir en cas de nécessité. Moi, je pense qu’une poule-d’eau qui confond l’eau et un arbre c’est une urgence. Et une formation s’impose. »

Léo : « Je t’imagine bien en classe de poule-d’eau. ‘Alors là, vous voyez de l’eau et il faut y aller. Diapo suivante s’il vous plaît ! Merci. Et là vous voyez un arbre, et il faut pas y aller. Je vous rappelle que vous êtes des poules-d’eau et pas des poules-d’arbres. Vous avez des questions ? Oui ? … Comment on distingue l’eau d’un arbre ? Bonne question. Alors, l’eau est un liquide qui mouille et l’arbre est un végéto avec un tronc, des branches et des feuilles et c’est pas du tout pareil. Faites attention à vous parce que si vous faites votre toilette dans un arbre vous allez vous abîmer les plumes et vous serez tout cassées. Voilà, la leçon est terminée.’ »

Max : « Moque toi si tu veux ! Si on a des ennuis, je dirai à Princesse que c’est ta faute, que tu laisses les poules-d’eau grimper aux arbres et que tu veux même pas faire de formation… Vous entendez ? C’est pas une mésange charbonnière ? »

Léo : « Si… »

Le chevalier : « Elle est juste devant vous 🙂 »

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Max : « Bonjour mésange 🙂 Elle nous laisse nous approcher 🙂 Bonome, tu veux bien la fotoer de tous les côtés s’il te plaît… »

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Léo : « Elle est pas farouche cette mésange. »

Max : « Chut ! Je l’écoute ! »

Léo : « Tu parles le mésangien ? »

Max : « Mais non ! Mais bonome a dit que si on écoutait avec le cœur on pouvait comprendre les zanimos. Écoute Léo, elle nous remercie d’avoir pris soin de ses copines mésanges en leur donnant des graines cet hiver. Les mésanges parlent entre elles et elles connaissent toutes le grand chevalier aux petizours qui ont des restaurants pour zoisos 🙂 … Oui, pardon mésange. On le fera plus… Mais faut pas nous gronder. »

Léo : « Elle nous gronde ? »

Max : « Oui 🙁 Elle dit que les restaurants doivent fermer au printemps pour que les petits apprennent à se nourrir tout seuls. Et nous, on a fermé trop tard. »

Léo : « C’est parce qu’on voulait que les petits soient forts avant de fermer. »

Max : « Elle dit qu’elle sait bien mais qu’il faudra pas recommencer. »

Léo : « D’accord. On fermera plus tôt. Tu pourras nous dire quand il faudra ouvrir ? En automne ? En hiver ? »

Max : « Elle viendra nous le dire 🙂 Mais il faut pas ouvrir le restaurant avant que le grand tilleul ait plus du tout de feuilles. »

Léo : « Rholala ! On s’est faits gronder par une mésange… »

Max : « Alors qu’on est de gentils petizours ! »

Léo : « Et qu’on prend soin des zoisos… »

Le chevalier : « Nous arrivons à la mare. Ne cou… Je ne sais pas pourquoi j’allais leur demander de ne pas courir… »

Max : « C’est maintenant que tu arrives ? »

Léo : « Nous, on est là depuis longtemps. »

Max : « Qu’est ce que tu es lent ! »

Le chevalier : « Avez-vous vu monsieur carolin ? »

Max : « Non, il est pas là. »

Léo : « Mais il y a des mandarins. »

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Max : « Ils sont beaux les mandarins. »

Léo : « Rholala oui 🙂 »

Max : « Il y a même un couple. »

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Léo : « Chevalier, il faut leur dire de perpétuer l’espèce. Ils ont pas l’air de savoir qu’ils doivent faire des œufs. »

Max : « Tu as qu’à faire une formation 🙂 »

Léo : « 🙂 »

Max : « La femelle mange du pain ! Ben voilà, les zoms ont encore jeté du pain dans l’eau ! Ils sont terribles ces zoms. Ils comprennent rien du tout ! »

Léo : « Il faut peut être leur réexpliquer… »

Max : « Expliquer quoi ? Que le pain rend malades les zoisos ? Qu’ils ont la cirrhose du foie quand ils en mangent trop ? Que le pain enrichit l’eau en matière organique, tellement que ça devient une pollution ? Que le pain attire les rats qui prolifèrent alors qu’ils sont pas du tout menacés et qu’en plus ils mangent les œufs des zoisos ? Tu vas pas me dire qu’ils le savent pas encore ! ILS S’EN FICHENT DE TOUT ÇA LES ZOMS ! TOUT CE QU’ILS VEULENT C’EST SE FAIRE PLAISIR ! ILS M’ÉNERVENT ! ILS M’ÉNERVENT OULALA ! »

Léo : « Calme toi mon Maxou. Respire profondément. Inspire… expire… Voilà… Caaaaalme… »

Max : « Ils m’énervent quand même. Grrr… »

Léo : « Oui, ben énerve-toi si tu veux, mais calmement 🙂 »

Le chevalier : « Et si nous retournions en sous-bois continuer nos observations. Peut-être que monsieur carolin sera là tout à l’heure. »

Max : « Tu veux retourner au Royaume des Écureuils ? »

Le chevalier : « oui. »

Max : « On peut pocher ? »

Le chevalier : « Non, je suis trop lent 🙂 »

Max : « Pfff… Viens mon Léo, on grimpe. Allez bonome, c’est reparti ! »

Léo : « Tu es calmé ? »

Max : « Je sais pas. Je crois que si j’aperçois un zom, je le mords. »

Léo : « Même si il a rien fait ? »

Max : « Il a qu’à pas être un zom ! »

Le chevalier : « Bien, mes petizours, je crois que je vais vous laisser là. J’ai peur de me faire mordre. Amusez-vous bien 🙂 »

Max : « Bonome, tu restes là ! »

Le chevalier : « C’est que je suis un zom moi aussi… »

Max : « Toi, tu es pas un vrai zom. Tu es un peu sauvage, tu parles le zanimo et tu donnes pas du pain au canard… »

Le chevalier : « Et c’est suffisant pour me protéger des morsures de petitours ? »

Max : « T’ai-je déjà mordu ? »

Le chevalier : « Non… »

Max : « Alors tu nous grattes le front et tu nous trouves de belles choses à étudier. S’il te plaît. »

Le chevalier : « D’accord 🙂 Une petite plante à fleurs violette ? »

Max : « Montre-nous… D’accord. »

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Le chevalier : « C’est une violette. »

Max : « Ben oui, on a vu qu’elle est violette. C’est qui cette fleur ? »

Le chevalier : « C’est une violette 🙂 »

Max : « Oui oui oui. Elle est violette. Mais c’est quoi son nom ? »

Le chevalier : « C’est une violette 😀 »

Max : « Ben voilà… Il a bugué. Il fait des boucles. Il va falloir le redémarrer… Léo, tu as le mode d’emploi de ce bonome ? »

Léo : « Ben non. Et, si je me souviens bien, il est plus sous garantie 🙁 »

Max : « Je vais encore faire un essai. Bonome, c’est qui cette jolie plante à fleurs ? »

Le chevalier : « Une violette. »

Léo : « C’est mauvais signe… »

Max : « Qu’est ce qu’on va en faire ? Il marche plus, il est plus sous garantie… On le laisse là ? »

Léo : « On peut pas. C’est interdit de laisser des déchets dans la nature. Il faut le ramener avec nous. On pourra le laisser à la déchetterie. »

Max : « Il est recyclable ? »

Le chevalier : « Vous savez que je vous entends ? »

Max : « Il re-marche ! Il est pas foutu ! Oulala, mon bonome, on croyait que tu avais bugué ! Bon, tu peux nous dire qui c’est cette jolie plante à fleurs maintenant. »

Le chevalier : « Je vous l’ai déjà dit quatre fois ! C’est une violette, du genre Viola, famille des Violacées. »

Max : « Ah d’accord ! Une violette ! »

Léo : « Moi, ça m’arrange. Parce que je sais pas comment on l’aurait traîné jusqu’à la déchetterie… »

Le chevalier : « C’est tout ce qui te contrarie si je meurs ? Tu ne saurais pas comment… »

Max : « Voilà, tu dramatises ! »

Le chevalier : « Bon, j’explique la violette. Vous m’écoutez ou pas, comme vous voulez, mais vous vous taisez un peu ! »

Max : « Oui chef ! »

Le chevalier : « Les Violacées comprennent deux genres principaux : les violettes et les pensées. Les violettes ont deux pétales dressés vers le haut et les pensées en ont trois. »

Max : « Donc, là, c’est une violette 🙂 »

Le chevalier : « Il existe plusieurs espèces de violettes mais la flore de Gaston ne les décrit pas toutes. »

Max : « Pourquoi ? Il aimait pas les violettes Gaston ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas. Peut-être que les espèces manquantes dans la flore n’étaient pas présentes en France à l’époque. »

Max : « Il y a des espèces qui apparaissent ? »

Léo : « Des espèces férales ? »

Le chevalier : « Oui, cela arrive. Mais je ne pense pas qu’on parle d’espèces férales en botanique. On parle plutôt d’espèces sub-spontanées ou d’espèces introduites. »

Max : « Et cette violette là, celle qui est juste devant nous, tu la connais ? »

Le chevalier : « Pas sûr… Je pencherais pour la violette de Rivin, Viola riviniana. »

Max : « Il en dit quoi Gaston ? »

Le chevalier : « Il n’en parle pas. »

Max : « C’est pas grave. On va dire que c’est peut-être la violette de Rivin. Tu es sûr du genre quand même ? »

Le chevalier : « Oui, c’est bien une violette 🙂 »

Max : « Alors on continue l’inspection. »

Léo : « Là, il y a des ficaires fausses-renoncules. Elles sont très belles. »

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Max : « C’est parce que tu as de la beauté plein les yeux mon Léo. T’en approche pas. Il faut faire attention à cause de la proto-anémonine. Tu pourrais te faire intoxiquer. Oh ! Regardez la mouche ! »

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Léo : « Elle a pas bien replié son aile 🙂 »

Le chevalier : « C’est une mouche de la Saint-Marc, Bibio marci, Bibionidés. On la reconnaît à ses épaisses nervures alaires antérieures et à l’éperon tibial. »

Max : « Tu nous racontes la mouche de la Saint-Marc s’il te plaît ? »

Le chevalier : « C’est un Diptère. On voit bien le balancier. C’est la petite boule que vous pouvez apercevoir entre les ailes, du côté gauche. Le balancier est une aile fortement modifié. »

Léo : « C’est pour ça que les Diptères ont que deux ailes alors ? »

Le chevalier : « Oui mon Léo. La mouche de la Saint-Marc tient son nom du fait qu’elle apparaît aux alentour de la Saint-Marc, le 25 Avril. Elle n’est pas très belle mais annonce les beaux jours. Le mâle a de gros yeux pour pouvoir repérer les femelles. »

Max : « Cet individu a de gros yeux. C’est donc un mâle. »

Le chevalier : « Bien observé Maxou. La forme adulte ne s’observe que pendant une très courte période, le temps de l’accouplement et de la ponte. La femelle creuse un terrier qui se termine par une petite chambre dans laquelle est pond entre 200 et 300 œufs. »

Max : « Et ensuite elle meurt. »

Le chevalier : « Oui. Et les larves passent l’hiver dans le sol. »

Max : « Merci bonome… Léo ! Viens voir ! Il y a les fruits de l’anémone des bois ! »

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Léo : « Tu devrais pas les toucher Maxou. L’anémone des bois est une Renonculacée. Elle est toxique. »

Max : « Pas si on l’abîme pas. Regarde. »

Léo : « Il y a plusieurs fruits côte à côte et ils forment comme une petite boule. »

Max : « On peut dire que le pistil était polycarpellé alors. Et chaque fruit garde la forme du carpelle. On voit l’ovaire et le style. Toutes les autres pièces florales sont tombées. Bonome, tu veux bien continuer la botanique ? »

Le chevalier : « Tout à l’heure vous ne vouliez pas en faire 🙂 »

Max : « Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis 🙂 »

Le chevalier : « Que diriez-vous d’étudier une petite pelouse ? »

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Max : « Une petite pelouse comme celle qui est devant nous ? Moi je veux bien. Et toi Léo ? »

Léo : « Ben oui. On pense jamais à étudier les pelouses. Il y a beaucoup des plantes sur une pelouse ? »

Le chevalier : « Parfois oui. Toujours plus qu’on le pense. Les plantes principales sont les Poacées. »

Max : « C’est quoi les Poacées ? »

Le chevalier : « On les appelle les herbes. C’est la famille du pâturin, du genre Poa. Cette famille comporte de très nombreuses espèces comme le blé, l’orge, l’avoine, le maïs… et toutes les herbes plus ou moins hautes qu’on trouve dans les pelouses. Mais nous ne pourrons pas les étudier. Elles ne sont pas en fleurs. »

Max : « L’herbe à des fleurs ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. Des fleurs un peu particulières mais on y trouve des étamines ou des pistils. Je vous en montrerai un jour… »

Léo : « Mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui, on étudie les petites plantes à fleurs qui font de petites tâches de couleur sur le vert de l’herbe. On commence par quoi ? »

Max : « Les petites fleurs roses ! »

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Le chevalier : « C’est un géranium. »

Max : « Ça ? C’est un géranium ? Il ressemble pas du tout aux plantes que les zoms mettent à leurs fenêtres. »

Le chevalier : « Je ne suis pas spécialiste des plantes ornementales. Les géraniums des fenêtres ne sont pas uniquement décoratifs. Ils produisent des molécules qui sont répulsives pour de nombreux insectes comme les moustiques. »

Max : « Alors si on met des géraniums à la fenêtre il y a comme un mur d’odeur que les moustiques veulent pas passer ? »

Le chevalier : « C’est ça. »

Max : « Et ça évite les insecticides. Bonome, tu devrais mettre des géraniums aux fenêtres de la cabane. »

Léo : « Pas la peine. Tu sais bien qu’il utilise pas d’insecticide. Et puis, même si il n’aime pas être piqué, il se dit que les quelques gouttes de sang qu’il perd permettent la survie des moustiques. Chevalier, tu nous dis l’espèce de ce géranium s’il te plaît. »

Le chevalier : « C’est le géranium mou, Geranium molle, Géraniacées. »

Max : « Et là, c’est la pâquerette. On connaît déjà les pâquerettes. »

Léo : « Bellis perennis, Astéracées. »

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Max : « Parce que tu connais les plantes aussi ? »

Léo : « Ben oui, celles qu’on a étudiées. Mais pas toutes parce que des fois j’en oublie. Et puis je révise moins les plantes à fleurs que les zoisos 🙂 »

Max : « Oulala, il est fort ce Léo 🙂 On continue bonome ? »

Le chevalier : « Si vous voulez. Voici le lierre terrestre, Glemchoma hederacea, Lamiacées. »

Max : « Lamiacées ? Comme la menthe ? »

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Le chevalier : « Oui, comme la menthe. »

Max : « On connaît déjà la famille. On a vu le lamier jaune il y a pas longtemps. »

Léo : « Lamiastrum galeobdolon. »

Max : « Frimeur 🙂 »

Léo : « Jaloux 🙂 »

Le chevalier : « Voilà ! Mes petizours jouent aux juvéniles. »

Max : « On s’amuse. »

Léo : « Mais on joue pas aux juvéniles. »

Max : « On est des juvéniles 🙂 »

Léo : « Encore une plante s’il te plaît chevalier. Celle-là par exemple. Elle a des fruits bizarres. »

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Le chevalier : « C’est la capselle ou bourse-à-pasteur. »

Max : « Et en scientifique ? »

Le chevalier : « Capsella bursa-pastoris, Brassicacées. »

Léo : « Tu nous parles de la famille en quelques mots s’il te plaît ? »

Le chevalier : « C’est une famille très vaste mais les fleurs sont très homogènes. Elles ont quatre pétales libres entre eux et disposés en croix. Autrefois on les appelait les Crucifères, ce qui veut dire porte croix. Le nom de la famille vient de celui du chou sauvage, Brassica. »

Léo : « Il vient d’où son nom ? »

Le chevalier : « De la forme de son fruit. Il ressemble à la bourse des pasteur. »

Max : « Merci bonome. Bon, ça suffit la botanique. On a compris qu’il y a toute une diversité de plantes à fleurs sur une petite pelouse. »

Le chevalier : « Vous venez de découvrir la différence entre la flore et la végétation 🙂 »

Max : « Ah bon ? On a fait ça nous ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Léo : « Tu nous expliques s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Sur cette pelouse, la quantité de matière végétale est peu importante. On dit qu’il y a peu de végétation. Mais la diversité est importante. On peut dire que la flore est variée. »

Léo : « Alors dans une forêt avec une seule espèce, il y aurait une végétation importante et une flore très réduite. »

Max : « Ça existe même pas une forêt avec une seule espèce ! »

Le chevalier : « Malheureusement si ! Les forêts plantées par les hommes. »

Max : « Bonome, me parle plus jamais des zoms s’il te plaît. Dès que j’entends ce qu’ils font, j’ai envie de mordre. »

Le chevalier : « Pourtant Princesse est une zom 🙂 »

Max : « Princesse, elle donne jamais de nouvelles 🙁 »

Léo : « Bon, on retourne à la mare et on regarde les canards. Allez, en route ! »

Max : « Ecoutez ! Léo, tu reconnais ce chant ? Il me dit quelque chose… »

Léo : « Oui, moi aussi. On l’a déjà entendu. »

Le chevalier : « C’est la fauvette à tête noire, Sylvia atricapilla, Sylviidés. »

Max : « Encore un zoiso qui se laisse pas fotoer facilement. T’énerve pas si tu y arrives pas bonome. »

Le chevalier : « Et pourquoi je n’y arriverais pas ? Voilà ! C’est fait 🙂 »

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Léo : « Alors en route ! »

Max : « Il y a le couple de mandarins 🙂 »

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Léo : « Zutalor ! Ils s’envolent ! »

Max : « Ils sont partis dans l’arbre ! Bonome, c’est normal que les zoisos aquatiques aillent dans les arbres aujourd’hui ? C’est la journée perchée au Pays des zoisos ? »

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Le chevalier : « Maxou, il me semble que tu nous as expliqué que les mandarins nichent dans les arbres. Ce n’est donc pas anormal de les voir dans les arbres. »

Max : « C’est vrai 🙂 Tu en avais déjà vus posés dans les branches ? »

Le chevalier : « Une seule fois, il y a quelques années. »

Max : « Venez, on va s’installer au bord de l’eau. »

Léo : « Attention aux colverts ! Ils font la sieste, il faut pas les réveiller 🙂 »

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Le chevalier : « Installez-vous, je vais vous fotoer. »

Max : « Pour montrer à Princesse ? »

Le chevalier : « Non, pour moi. J’aime bien mes petizours 🙂 »

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Léo : « Rhoooo… »

Max : « Bonome… »

Le chevalier : « Oui Max, je fotoe 🙂 »

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Le chevalier : « Bon, il faut rentrer maintenant. »

Max : « Ben oui. On a pas revu le carolin 🙁 »

Léo : « On a fait une longue inspection. C’était bien 🙂 »

Max : « On regarde la mésange charbonnière et on s’en va. »

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En rentrant, on s’est installés sur les genoux de bonome et on a trié les fotos. On la jette, on la garde, rholala qu’est ce qu’elle est belle cette foto… Ça prolonge l’inspection de trier les fotos. Et puis, pendant qu’on est sur ses genoux, bonome nous gratte le front et nous on ronronne comme des gros chats 🙂

Je t’embrasse Princesse et, ne t’inquiète pas, on va bien.

Continuer la promenade

En souvenir de Chien…

Mardi 6 Septembre, An III

Le chevalier : « Max ! Léo ! Pouvez-vous venir s’il vous plaît ? »

Max : « Oui bonome, on arrive ! »

Léo : « Qu’est ce qu’on peut faire pour toi ? »

Max : « Mais… Tu as les yeux tout rouges… »

Léo : « Tu as pleuré ? »

Le chevalier : « Oui… Un peu… »

Max : « Qu’est ce qu’il t’arrive mon bonome ? »

Léo : « Pourquoi as-tu pleuré ? »

Le chevalier : « Venez, asseyez-vous sur mes genoux… »

Max : « Qu’est ce qu’il se passe ? »

Léo : « Dis nous. »

Le chevalier : « Je ne sais pas comment vous annoncer ça… Chien est mort. »

Max : « Chien est mort ? »

Léo : « Oh non ! Brindille doit être très triste 🙁 »

Le chevalier : « Oui, très… Sa famille aussi. C’était son petit chien d’amour… »

Max : « Bonome, il faut qu’on aille la voir ! »

Léo : « 🙁 »

Max : « Pleure pas mon Léo… »

Léo : « Si 🙁 Je veux pas que Brindille soit triste. Et je veux pas que Chien soit tout mort. C’est pas juste. »

Max : « Mon Léo… Bonome, toi aussi tu pleures ? »

Le chevalier : « Oui… Je l’aimais beaucoup Chien. Et la peine de Brindille me touche beaucoup. »

Max : « C’est ton amie Brindille, je comprends. Chien aussi était ton ami ? »

Le chevalier : « Oui 🙁 »

Max : « Et on est triste quand un ami est tout mort. C’est normal de pleurer… Bonome, tu le connaissais depuis longtemps ? »

Le chevalier : « Quinze ans… »

Max : « C’était un vieil ami alors… Dis, si tu nous racontais une belle histoire avec Chien ? Je suis sûr que vous avez vécu des tas de belles choses. Raconte nous une histoire s’il te plaît. »

Léo : « Max, Chien est mort et tu veux une histoire. Çavapalatête ? »

Max : « Une belle histoire, un beau souvenir… On l’a pas beaucoup connu nous, mais il avait l’air gentil. Allez bonome, raconte… »

Le chevalier : « Juste une histoire alors. C’était il y a longtemps, Chien était tout jeune. J’aime beaucoup les chiens et je sais comment faire pour qu’ils m’aiment aussi alors nous sommes devenus amis très rapidement. Chaque fois que j’arrivais chez Brindille il me faisait la fête. Selon elle, j’étais, en dehors de la famille, la personne qu’il fêtait le plus. Il faut dire que je lui rendais bien 🙂 Ce jour là il était particulièrement affectueux. Je m’étais assis sur la chauffeuse – un fauteuil bas et inconfortable – pour discuter avec Brindille. Chien s’était assis à mes pieds pour que je le caresse. Il savait parfaitement faire comprendre ce qu’il voulait. Alors, tout en discutant, je lui massais les épaules et, chaque fois que je m’arrêtais, il se retournait et me demandait de recommencer. Et je lui massais de nouveau les épaules. Mais ça ne lui suffisait pas et il a décidé de monter s’installer sur mes genoux pour avoir encore plus de caresses. »

Max : « Tu l’as laissé faire ? »

Le chevalier : « Ben oui 🙂 »

Max : « Ça ne m’étonne pas de toi ça 🙂 Donc tu discutais avec Chien sur tes genoux tout en le caressant… »

Le chevalier : « C’est ça. Mais il voulait me montrer sa reconnaissance et il s’est retourné pour me lécher le visage. Et il m’a léché juste au moment ou j’ouvrais la bouche pour parler 🙂 »

Max : « 🙂 »

Le chevalier : « C’est le seul chien que j’ai embrassé à pleine bouche 😀 »

Max : « Pouah !!! »

Le chevalier : « Je lui ai expliqué que je l’aimais beaucoup mais que notre amour n’irait quand même pas jusque là 🙂 »

Max : « T’es trop bête ! »

Léo : « Chevalier, comment tu fais pour rigoler malgré ta peine ? »

Le chevalier : « La vie continue tu sais. Il va me manquer. Il va surtout énormément manquer à Brindille. »

Max : « Elle doit être inconsolable. On ira la voir ? »

Le chevalier : « Nous irons, c’est promis. »

Max : « On lui grattera le front. »

Le chevalier : « Oui, elle appréciera. Mon Léo, tu sais que j’ai pleuré et je pleurerai encore. Mais ce souvenir est drôle. J’ai des tas de beaux souvenirs avec Brindille et Chien alors si je pense à une histoire rigolote je rigole… »

Max : « De toutes façons, c’est pas que triste. Moi, je suis sûr que Chien est avec Tante Yvonne et le vent. Il vont bien s’entendre tous les trois. Et il attend Brindille mais il est pas pressé de la revoir. Il a le temps maintenant. Et puis, même si on le verra plus, il continuera à aimer Brindille, sa famille, et toi aussi bonome. Chien, il est au paradis des chiens et il veut pas qu’on soit tristes. Il veut qu’on rigole quand on pense à lui parce qu’on rigolait quand on était avec lui. »

Le chevalier : « 🙂 Sauf quand on le grondait parce qu’il avait volé un poulet… »

Max : « Il volait des poulets ? »

Le chevalier : « Seulement quand il en avait l’occasion 🙂 En fait, il volait toute la nourriture qui était à sa portée. Il ne pensait qu’à manger et à aller se promener. »

Max : « Bonome, je crois que je me serais vraiment bien entendu avec lui 🙂 Il aimait le chocolat ? »

Le chevalier : « Oui, mais il aimait tout ce qui se mange. »

Léo : « Brindille doit être vraiment triste ;( »

Le chevalier : « Vous pouvez lui envoyer un message par Pigeon-Express, ça lui fera plaisir. Elle va être triste longtemps, puis de moins en moins, et ensuite il ne restera que les bons souvenirs. »

Léo : « Elle va guérir vite ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas mon Léo. Elle ne guérira jamais tout à fait… Mais elle est forte, et puis… »

Léo : « Et puis ? »

Le chevalier : « Et puis elle sait que deux petizours pensent à elle. Ça ne remplace pas Chien mais ça lui est précieux, j’en suis sûr. Allez vous débarbouiller et je vais vous coucher. »

Léo : « Tu nous feras un câlin ? »

Le chevalier : « Oui, moi aussi j’en ai besoin. Et on pleurera tous les trois… »

En souvenir de Chien… Pour Brindille…

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Un petit mot de Brindille…

Bonjour Max, moi aussi je vais dire quelques mots à propos de Chien. Il est parti au paradis des chiens ce mardi et je suis toute triste sans lui 🙁

Que dire de Chien ? C’était  un gourmand,  théoriquement de la famille des carnassiers (Canidae), mais qui aimait lécher les pots de yaourt, de tarama, croquer les courgettes et carottes crues, les grains de raisin et bouts de pommes ou les spaghettis ! 🙂 Le barbecue était un endroit fort apprécié aussi 🙂

C’était un petit curieux qui suivait le trajet de l’aspirateur, fouillait dans les sacs à mains laissés par terre, et même l’intérieur de la machine à laver 🙂

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C’était un joueur qui aimait planter son museau dans la neige, jouer avec une petite pomme de terre, une tomate cerise 🙂 ou bien partir discrètement avec une télécommande, un pyjama, un chausson ou un exposé d’histoire dans la gueule… Surtout lorsqu’il était petit et qu’il avait mal aux dents ! un jour, il a même mordu le pneu de la voiture tellement ses dents de lait le faisaient souffrir 🙂

C’était aussi un coquin, qui a déterré de nombreux oignons de tulipes et des plantes… Sans doute voulait-il jardiner à sa façon ?

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Et c’était enfin un chien extrêmement câlin et gentil. Lors de ses promenades dans le jardin, le nez au sol à renifler les hérissons, les souris qui passaient par là, il ne chassait jamais les zoisos. Certains, perchés juste au dessus de sa tête, le regardaient passer sans crainte.

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On m’a envoyé une prière « le paradis des chiens »… Alors je me dis que Chien a été très courageux malgré ses ennuis de santé, et qu’il me voit, du paradis des chiens, et ça me console un peu 🙂

Je vous gratouille le front à toi et Léo. Prenez soin du chevalier 🙂

« Chien, c’était un sacré coquin ! » Max

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