56 – Le Royaume des Bernaches

Lundi 16 Novembre, An II

Max : « Tu travailles ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

Max : « Tu corriges des copies ? Ça fait longtemps que tu travailles ? Tu devrais faire une pause. »

Le chevalier : « T’inquiéterais-tu pour moi Maxou ? »

Max : « Ben oui, quand tu corriges beaucoup de copies à la suite, tu finis par t’agacer et après tu as envie de brûler les copies et les élèves aussi et il faut pas brûler les élèves. »

Le chevalier : « 🙂 »

Max : « Parce que les élèves ça brûle mal, ça va faire une épaisse fumée grasse et ça sentira pas bon et les voisins vont se plaindre à cause de l’odeur. Et les parents des élèves seront pas contents et après tu vas aller en prison et on pourra plus aller aux zoisos 🙂 »

Le chevalier : « 😀 Aurais-tu envie d’aller te promener ? »

Max : « Oui bonome 🙂 Et Léo aussi. »

Le chevalier : « Bon, tu as raison : il faudrait que je fasse une pause. Que dirais-tu d’une rapide inspection du Royaume des Bernaches et de celui des Pics ? »

Max : « Je dirais que je suis tout à fait favorable à ces inspections 🙂 LEO ! ENFILE TON PANTALON ! ON VA AUX ZOISOS ! »

J’avais à peine fini ma phrase que Léo était prêt. Je crois qu’il commençait à se dire qu’on irait pas se promener et ça affectait son moral. Il était plus très joyeux mon cousin. Mais il a retrouvé son sourire béat dès le début de la chevauchée. Ils sont pareils tous les deux : ils ne sont vraiment heureux que lorsqu’ils sont dans la nature. Ils ont besoin du grand air. Moi aussi en fait. C’est ça être naturaliste 🙂

Je connaissais déjà le programme de l’inspection : d’abord observation du marais, puis l’étang des Bernaches, le Royaume des pics puis de nouveau l’étang et dernier coup d’œil au marais. Mais même si on connaît le programme, on sait jamais quelle surprise on va avoir. C’est comme ça le Pays des Zoisos. Et là, la surprise, on l’a eue dès notre arrivée 🙂

56 01 Max Léo et les oies cendrées 56 02 Max Léo et les oies cendrées
56 03 Oie cendrée 56 04 Oie cendrée

Max : « Bonome, regarde ! »

Léo : « Oui chevalier, regarde. On dirait des oies. Mais des oies grises, il y en a beaucoup. C’est laquelle celle là ? »

Le chevalier : « Il existe 5 espèces d’oies grises : la rieuse, la naine, celle des moissons, celle à bec court et la cendrée. Toutes appartiennent au genre Anser. Il n’est pas toujours facile de les distinguer sur le terrain mais là elles sont très proches et je dirais sans hésitation que ce sont des oies cendrées (Anser anser, Anséridés). »

Léo : « Et comment tu fais pour être sûr ? »

Le chevalier : « Surtout grâce au bec qui est fort, orange avec juste une nuance de blanc sur le bout. Et le tour de l’œil est orange. »

56 05 Oie cendrée 56 06 Oie cendrée

Max : « Tu vois du blanc au bout du bec toi ? »

Le chevalier : « Leur bec ne sont pas très propres mais observe bien et tu verras toi aussi. »

Léo : « Ben oui Max, regarde bien. »

Max : « Oui, je vois maintenant. Il faut donner l’espérance de vie, bonome. Tu la connais pour l’oie cendrée ? »

Le chevalier : « J’ai fait des recherches et j’ai trouvé un document qui donne les espérances de vie pour de nombreuses espèces. Je ne le connais pas encore par cœur mais il me semble que les oies cendrées vivent 18 ans. »

Léo : « C’est vieux pour un zoiso ? »

Le chevalier : « C’est une vie assez longue. De mémoire, l’oiseau à l’espérance de vie la plus longue est la bondrée apivore qui peut atteindre 29 ans. »

Max : « La bondrée apivore ? L’un des deux zoisos que tu avais oubliés ? »

Le chevalier : « C’est cela même petitours. Merci de me rappeler que ma mémoire défaille parfois 🙂 »

Max : « Si tu mettais ta casquette ça n’arriverait pas. »

Léo : « Vous en aviez déjà vu des oies cendrées. »

Max : « Ben non. Bonome, ça serait pas un migrateur ce zoiso ? Il vient d’où ? Où va-t-il hiverner ? »

Le chevalier : « Elles viennent d’Allemagne, du Bénélux et des côtes scandinaves. Il y en a aussi plus à l’est, en Europe centrale. Elles migrent vers la péninsule ibérique et les côtes du Maghreb. Certaines s’arrêtent sur la côte atlantique française. Il y en a peut-être au Royaume des Chevaliers en ce moment. »

Max : « C’est vrai ? On ira les voir ? »

Le chevalier : « Je vous ai promis d’aller à la mer aux prochaines vacances. Nous irons voir, Maxou. »

Max : « Dis bonome, tu crois que blongios est bien arrivé tout là-bas ? Tu crois qu’il va bien ? »

Le chevalier : « Oui j’en suis sûr. Ne t’inquiète pas. Il va revenir au printemps et tu lui présenteras ton cousin Léo. »

Léo : « C’est qui blongios ? C’est un ami à vous ? »

Max : « Blongios, c’est le blongios nain. Il s’appelle Ixobrychus minutus et c’est un Ardéidé comme le héron cendré et l’aigrette garzette. Mais lui, il est tout petit. On l’a rencontré juste avant qu’il migre tout là-bas alors c’est pas encore vraiment un ami. Mais on s’est parlé un peu avant son départ et, dès qu’il reviendra, on sera amis. On vous présentera l’un à l’autre. Si ta mâchoire tombe pas, tu pourras lui parler avec ton cœur et il comprendra tout. N’est ce pas bonome ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Là, il m’a regardé affectueusement et m’a gratté le front tout doucement et j’ai ronronné un peu 🙂

Max : « Bonome, ils sont vraiment gentils avec toi les zoisos. Ça fait deux sorties qui commencent par un zoiso qu’on avait jamais vu. Ils viennent directement se présenter à toi maintenant 🙂 »

Le chevalier : « Ou à mes petizours ornithologues 🙂 »

On est restés un peu à regarder les oies cendrées et à guetter d’autres belles choses mais il y a rien eu d’extraordinaire : des bécassines des marais, des foulques, des mouettes qui rigolent … Des beaux zoisos mais bonome les a pas fotoés. Et puis Léo a donné le signal du départ.

Léo : « Dites tous les deux, on reste ici jusqu’au coucher du soleil ou on va inspecter les Royaumes ? »

Max : « On va inspecter ! Allez bonome, emmène-nous à l’étang. »

A l’étang, il y avait pas beaucoup des zoisos. Ils devaient encore être au Royaume Secret pour se reposer et prendre des forces avant l’hiver.

Mais on a quand même vu des grébus (Podiceps cristatus, Podicipédidés). Ils dormaient, les grébus. On les voit souvent ces trois là. Ils sont presque toujours ensemble. Je pense que ce sont des juvéniles mais pas des frères parce que cet été on a pas vu de portées de trois petits. 56 07 Grèbes huppés

Comme il y avait pas beaucoup des zoisos on a décidé d’aller au Royaume des Pics tout de suite. Et en chemin on a vu un geai des chênes (Garrulus glandarius, Corvidés).

56 08 Geai des chênes Il était sur un chêne, très occupé à trouver des glands. C’est pour ça qu’il s’est pas sauvé tout de suite et qu’on a pu le fotoer. Elles sont belles ses plumes bleues. Il faudra un jour que je trouve ce que je pourrais en faire … Les geais peuvent vivre jusque 18 ans.

Et puis après on a croisé un héron cendré (Ardea cinerea, Ardéidés).

56 09 Héron cendré Léo a tout de suite repéré sa calotte blanche qui indique que c’est un adulte. Il est fort en zoisos Léo 🙂 Il aime pas beaucoup la botanique mais quand il s’agit de zoisos il retient tout. Et comme il passe son temps à étudier mon beau livre il va vite devenir un grand ornithologue. Et après, c’est lui qui va m’apprendre des choses.

D’un coup bonome a levé la tête et a essayé de fotoer un zoiso en vol. On le voyait pas bien alors on pouvait pas savoir de quelle espèce il s’agissait. Il espérait que ce fût une bernache cravant ou une bernache nonette.

56 10 Bernaches du Canada Mais quand on a regardé la foto on a bien vu la tâche jugulaire blanche caractéristique de la bernache du Canada (Brenta canadensis, Anséridés). Aujourd’hui c’est la journée des oies 🙂 

Maintenant on sait que les oies peuvent être divisées en deux groupes : les oies grises du genre Anser et les autres, du genre Brenta. Les bernaches étaient toutes rassemblées sur une grande pelouse. Il y avait au moins 70 individus. Ça fait beaucoup quand même. Elles broutaient tranquillement sans s’inquiéter de notre présence. Il y avait juste quelques individus qui nous surveillaient du coin de l’œil. Elles risquent pas grand choses les bernaches. Il faudrait être fou dans sa tête pour les embêter. Parce que les oies, elles se défendent en donnant des coups de bec ou en pinçant. Et si elles couraient vers toi, les ailes écartées et en criant très fort, ben, tu te sauverais en courant Princesse. Même mon vaillant chevalier se sauverait. Mais on risquait rien parce que nous, on embête jamais les zanimos. Et bonome leur parle gentiment pour les rassurer et il guette leur réaction pour voir si ils s’agacent ou pas. On risque vraiment rien avec lui.

Après les bernaches, on a traversé le pont pour accéder au Royaume des Pics. Il est beau, ce Royaume mais les zoisos sont pas faciles à voir. On a marché, marché, marché sans rien voir que des zoisos qui se sauvaient 🙁 Alors bonome a décidé de trouver des roitelets huppés. Parce qu’ils se sauvent pas, les roitelets huppés. On peut s’en approcher. Ils s’en fichent de nous. Le roitelet et la Princesse s’en fichent de nous 🙂

Évidemment, bonome en a trouvé, des roitelets (Regulus regulus, Régulidés).

56 11 Roitelet huppé 56 12 Roitelet huppé

Et il s’est énervé parce que les roitelets, ça bouge tout le temps et que c’est difficile à fotoer. Léo et moi on s’est moqués de lui 🙂 puis Léo l’a imité en train de ronchonner. Il a éclaté de rire et nous aussi 🙂 Forcément ça a fait fuir tous les zanimos. Du coup, on est allés faire une pause sur un banc.

Léo s’est installé confortablement et il a regardé le ciel en souriant. Il était plongé dans ses pensées. Mais ça devait être de belles pensées. Et d’un coup son regard s’est assombri. Il avait l’air contrarié. Et il a posé une question : 56 13 Max et Léo

Léo : « Dis chevalier, je vous entends souvent parler d’espèces, Max et toi. Par exemple, tout à l’heure, tu as dit qu’il y avait cinq espèces d’oies grises. Mais c’est quoi une espèce ? »

Max : « C’est vrai ça ! C’est quoi une espèce ? »

Le chevalier : « Tu ne sais pas Maxou ? »

Max : « Je me suis jamais posé la question. Honte sur moi ! Je croyais que je savais. Mais je me rends bien compte que je serais incapable d’expliquer à Léo. »

Léo : « Honte sur toi Max 🙂 »

Le chevalier : « 🙂 La définition d’espèce est assez simple : c’est un groupe d’individus qui se ressemblent et qui peuvent avoir une descendance féconde. »

Max : « C’est tout ? »

Le chevalier : « Oui, c’est tout. »

Max : « Mais elle marche pas ta définition. Tu dis que les individus se ressemblent mais c’est pas vrai ! Tu oublies le dimorphisme sexuel ! »

Léo : « Et les plumages nuptiaux et internuptiaux ! Et les juvéniles ! »

Max : « Et tu m’as parlé des coccinelles asiatiques qui ont plusieurs couleurs possibles ! Ça va pas du tout ça, bonome. »

Le chevalier : « Vos remarques sont pertinentes mais elles ne démentent pas la définition. Un juvénile de l’espèce ressemble aux juvéniles de cette espèce. De même dans le cas du dimorphisme sexuel. La femelle du canard colvert ressemble à une femelle de canard colvert. Il faut connaître les différents plumages de l’espèce, c’est tout. Max, tu cites les coccinelles asiatiques. C’est vrai qu’elle existe sous plusieurs formes mais tous les individus ressemblent à l’une ou l’autre de ces formes. »

Max : « Mouai … Je veux bien … Ils se ressemblent entre eux même si ils se ressemblent pas toujours vraiment et qu’ils passent leur temps à changer. Ça te va Léo ? »

Léo : « Oui, mais il faudrait dire que les individus ressemblent à l’une des formes de l’espèce, pas qu’ils se ressemblent. »

Le chevalier : « C’est vrai. La définition que j’utilise est peut être un peu trop simplifiée. »

Max : « Et elle marche toujours pas. »

Le chevalier : « Pourquoi ? Qu’est ce qui ne va pas ? »

Max : « Tu dis qu’ils peuvent avoir une descendance. Mais tu nous as parlé des fuligules qui peuvent avoir des petits entre espèces. Le fuligule milouin avec le fuligule morillon. »

Léo : « C’est vrai chevalier. Tu l’as dit. »

Le chevalier : « Oui, je sais. Mais vous oubliez un adjectif dans la définition. J’ai bien dit que la descendance devait être féconde. »

Léo : « C’est quoi féconde ? »

Le chevalier : « Les petits pourront à leur tour avoir des petits. »

Léo : « D’accord, je comprends. Tu avais bien précisé que les petits obtenus lors du croisement de deux fuligules seraient stériles. »

Max : « Alors elle marche ta définition. Tu peux la répéter ? »

Le chevalier : « Une espèce est un groupe d’individus qui se ressemblent et qui peuvent avoir une descendance féconde. »

Léo : « Merci chevalier, maintenant je sais ce que c’est une espèce. Bon, on va voir des zoisos ? »

Alors on a marché dans le Royaume des Pics mais Léo était plongé dans ses pensées. Et puis moi aussi. Du coup, on regardait pas la beauté et on voyait pas des zoisos. Bonome s’en est rendu compte alors il nous a mis chacun dans une poche et nous a serrés très fort. Je sais pas ce qu’il a fait cousin Léo mais moi, je me suis serré contre sa main et je lui ai fait un gros câlin les yeux fermés et j’ai plus pensé à rien du tout. Sauf à blongios. Je l’aime beaucoup blongios et je suis impatient qu’il revienne.

On est revenus à côté des bernaches. On les a saluées puis on est allés nous asseoir au bord de l’eau.

Et d’un seul coup on a entendu des cris et plein de bruit. On a vite tourné la tête et on a vu les bernaches du Canada en vol. Toutes d’un coup. Et elles criaient et elles battaient des ailes et ça faisait un grand bruit. Mais qu’est ce que c’était beau ! 56 15 Bernaches du Canada
56 16 Bernaches du Canada 56 17 Bernaches du Canada

Puis il y a eu un autre grand bruit : c’était leur ahétanhissage (l’ahétanhissage, c’est comme l’amerrissage mais sur un étang. Parce que l’amerrissage c’est sur la mer et ici c’est pas la mer 🙂 )

56 18 Bernaches du Canada 56 19 Bernache du Canada

Elles avaient envie d’aller sur l’eau les bernaches et à pieds ça aurait été un peu long alors que là, ça ne leur a pris que quelques coups d’ailes. Grâce à elles, on aura de belles images dans la tête au moment d’aller nous coucher. Parce que Léo et moi, on rêve souvent de zoisos.

Il va falloir les convoquer tous et leur expliquer : alors toi, tu es un pic, alors tu dois aller au Royaume des Pics … Déjà qu’il faut expliquer aux hérons garde-bœufs qu’ils doivent pas garder les moutons ou le rien du tout mais seulement les bœufs … Pfff …

Le pic-vert, il cherchait sa nourriture dans le sol. Je crois que c’est le seul pic à passer autant de temps au sol. Les autres, ils se nourrissent presque toujours dans les arbres. Là, le pic piquait le sol avec son gros bec pointu pour attraper des larves ou des insectes. Il était très occupé alors il a pas fait attention à nous. Lui aussi s’en fichait de nous. Tout le monde s’en fiche de nous 🙁 Mais bon, on a bien vu sa moustache rouge de mâle. Et ses beaux yeux bleus. Il me rappelle quelqu’un 🙂 On a bien vu aussi qu’il est puissamment musclé. Tu vois comme il est large le pic Princesse ? C’est tout du muscle. C’est parce que pour grimper le long des arbres il faut être très musclé.

56 20 Pic vert 56 21 Pic vert
56 22 Pic vert 56 23 Pic vert

Après le pic, on a plus rien vu du tout autour de l’étang. Sauf un Martin qui était très loin. Très très loin … Il y a que bonome qui l’ait vu. Mais Martin, il avait pas envie de venir papoter. Peut être qu’il était triste parce que son ami blongios lui manque ?

On est retournés voir le Marais en espérant voir de beaux zoisos. A ce qu’il paraît, il y a des butors étoilés dans le Marais. Bonome en a fotoé deux fois. Mais on l’a jamais vu ensemble. Là, il y avait des mouettes qui rigolent. (J’ai décidé de les appeler comme Léo. C’est plus rigolo mouette qui rigole que mouette rieuse.) Et puis il y avait un goéland tout seul.

56 24 Goéland argenté 56 25 Goéland argenté

Max : « Bonome, c’est quoi ce goéland ? Il a les pattes roses, les ailes grises pas très foncées et le bec jaune. Et il a pas de cercles orbitaires rouges. Tu le connais ? »

Léo : « Ben Max, tu le reconnais pas ? C’est le goéland argenté. Tu devrais savoir ! »

Max : « Le goéland argenté ? On l’a déjà vu nous ? »

Le chevalier : « Il me semble … Au Royaume des Sternes de mer … »

Max (à Léo): « Et comment tu le connais toi ? »

Léo : « Il est dans ton beau livre de zoisos. »

Max : « Et tu le connais par cœur mon beau livre ? »

Léo : « Ben non, pas encore. J’arrive pas à tout retenir 🙁 »

Le chevalier : « Tu en connais déjà beaucoup Léo. Revenons au goéland argenté. Il s’appelle Larus argentatus (Laridés). »

On a regardé le goéland longuement. Les mouettes aussi. Et puis, le silence s’est installé entre nous. On savait bien qu’il allait falloir rentrer et on en avait pas envie.

Comme d’habitude, en rentrant on a regardé les fotos pour choisir celles que je mettrais dans mon blog. Au début, Léo posait plein de questions. Et puis ses yeux se sont fermés et il s’est endormi. Bonome est allé le coucher et on est restés tous les deux.

Max : « Dis, quand est-ce qu’on voit Princesse ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas Maxou. Quand elle en aura envie … »

Max : « Tu peux pas lui proposer un rendez-vous ? »

Le chevalier : « Non Maxou. Quand elle m’a confié la mission de vérifier que tout va bien au Pays des zoisos, je lui ai dit que j’étais à sa disposition mais que je ne la solliciterai pas. »

Max : « Alors il faut attendre qu’elle veuille nous voir … »

Le chevalier : « Mon petitours, tu t’en fiches de Princesse. Détends toi et profite du câlin avant d’aller te coucher. »

J’en ai bien profité du câlin. J’ai de la chance d’être avec ce grand chevalier.

Je t’embrasse pas Princesse. Et je m’en ficherai de toi jusqu’à ce que tu veuilles nous voir.

55 – Le royaume des Écureuils

Lundi 9 Novembre, An II

Le chevalier : « LES PETIZOURS ! OHÉ ! LES PETIZOURS ! »

Max : « On arrive bonome … »

Le chevalier : « Mais vous êtes tout essoufflés ! Que vous arrive-t-il ? »

Max : « On jouait aux foulques 🙂 »

Léo : « On se chamaillait pour de rire 🙂 »

Le chevalier : « 🙂 Vous êtes de vrais petits animaux ! J’allais vous proposer d’aller faire une petite promenade au Royaume des Écureuils mais peut être préférez-vous continuer à jouer tous les deux ? »

Max : « Oh non, on va aux zoisos ! »

Léo : « Oui chevalier, emmène-nous aux écureuils s’il te plaît. »

Le chevalier : « D’accord. Préparez-vous et allons-y. Mais pas de chamailleries pendant l’inspection, c’est compris ? »

Max : « Bien sûr. On va être sages, promis. »

Pendant la chevauchée, bonome nous a expliqué que hier il avait été déçu de pas avoir vu de pic vert ou de geai des chênes. Il avait envie d’en voir. Et il espérait revoir des sittelles ou des grimpereaux pour faire de plus belles fotos. Je crois surtout qu’il en avait assez de faire son travail pour la schola les fesses collées à sa chaise et qu’il avait besoin de prendre l’air.

N’empêche que des pics, on en a vu 🙂 Regarde Princesse comme il est beau celui-là.

55 01 Pic noir 55 02 Pic noir

Max : « Léo, ramasse ta mâchoire ! Dis bonome, tu le connais ce pic ? »

Le chevalier : « Je l’ai déjà vu deux fois fugacement. Je savais qu’il est présent dans la région mais je n’osais espérer pouvoir l’observer aussi bien. C’est le pic noir (Dryocopus martius, Picidés). Il fait partie des 12 espèces d’oiseaux rares et protégés pour lesquels les zones Natura 2000 ont été créées en Seine-Saint-Denis. »

Léo : « Tu connais ces 12 espèces ? »

Le chevalier : « Je vais essayer de les retrouver … Alors il y a le pic noir, le pic mar, le martin-pêcheur d’Europe, la sterne Pierregarin, le butor étoilé, le blongios nain, la gorgebleue à miroir, la pie-grièche écorcheur, le busard saint-Martin, le hibou des marais … »

Max : « Il en manque deux … »

Le chevalier : « Ils vont peut être me revenir … »

Léo : « Et tu en as déjà vu combien de ces 12 espèces ? »

Le chevalier : « La sterne Pierregarin, le butor étoilé, le blongios nain, le martin-pêcheur et le pic noir. Cela fait cinq. »

Léo : « Rhooo la chance … »

Le chevalier : « Tu en as déjà vu deux Léo. »

Max : « Et moi quatre ! »

Le chevalier : « Vous êtes de grands ornithologues tous les deux 🙂 »

Léo : « Merci chevalier 🙂 »

Max : « Parle-nous encore du pic noir s’il te plaît. »

Le chevalier : « C’est le plus grand des pics. Léo, tu devrais apprendre à l’imiter car il est curieux et s’approche quand on l’imite. Chez cet individu seul l’arrière de la calotte est rouge : c’est donc une femelle. Voilà, je n’en sais pas plus sur ce pic. »

Léo : « J’aime bien quand tu parles des zoisos. »

C’est rare qu’une promenade commence par une si belle rencontre : un zoiso qu’on a jamais vu ou jamais fotoé qui se montre aussi bien 🙂 Après ça bonome était radieux. Quoi qu’il arrive ensuite il aura eu une belle surprise. Parce qu’il est pas exigeant. Il demande pas à voir plein d’espèces et tout ça. Une belle rencontre lui suffit.

Puis on a vu un écureuil qui tenait une noix entre ses dents pour pouvoir grimper dans l’arbre et la manger en toute sécurité. Bonome l’a salué poliment puis l’a remercié pour la jolie foto. Et l’écureuil est monté dans l’arbre et on l’a plus vu. 55 03 Ecureuil roux

C’est après qu’il y a eu le geai des chênes (Garrulus glandarius, Corvidés). Il était loin le geai et ils se sauvent toujours les geais. Il ont une distance de fuite très importante.

55 04 Geai des chênes En plus, en se sauvant ils crient très fort et tous les zanimos de la forêt sont au courant qu’on s’approche. C’est pas très gentil de trahir notre présence comme ça. Après on voit plus de zoisos 🙁

Et on a revu des écureuils. Il avait raison bonome de dire qu’il en voyait souvent lors de ses inspections dans ce royaume. Il y en a partout des écureuils. Et on entend le bruit de leurs incisives qui rongent les coques des noix. C’est rigolo.

55 05 Ecureuil roux 55 06 Ecureuil roux

Beaucoup de gens pensent que les écureuils hibernent. Mais c’est pas vrai. Ils sont juste moins actifs l’hiver. Quand il fait très froid ils restent au chaud dans leur petit nid douillet. En ce moment, ils sont très actifs. Ils mangent tout ce qu’ils peuvent pour accumuler des réserves de graisse pour l’hiver. Et puis ils cachent des noix et des noisettes un peu partout. Le problème c’est qu’ils n’ont pas de tête les écureuils. On plutôt, ils sont tête en l’air. Ils oublient où ils ont caché leurs provisions. Et l’hiver, quand ils sortent de leur petit nid douillet pour les chercher, ils se souviennent plus où elles sont. Ils cherchent partout. Et comme il y a plein d’écureuils qui ont caché des noix et des noisettes, ils finissent par en trouver mais c’est pas forcément les leurs. Des fois, ce sont celles du voisin. Mais le voisin se souvient pas que c’est à lui alors il se fâche pas. Les écureuils ont inventé la mise en commun des réserves pour l’hiver. Mais sans le faire exprès.

Pendant qu’on regardait les écureuils, bonome a entendu un tac-tac-tac particulier. D’après ses superzoreilles ce bruit signalait un pic. Alors il a cherché en l’air et Léo et moi on a encore eu mal au cou. Mais ça en valait la peine : il y avait un pic vert tout là-haut (Picus viridis, Picidés). 55 07 Pic vert
55 08 Pic vert 55 09 Pic vert

Les fotos sont pas très belles mais suffisantes pour voir le rouge dans la moustache. C’est donc un pic vert mâle. C’est monsieur pivert 😉

Et puis on a revu des écureuils 🙂 Le premier mangeait sa noix pendant que le second nous surveillait. On va inspecter les Royaumes et ce sont les zanimos qui nous surveillent 🙂

55 10 Ecureuil roux 55 11 Ecureuil roux

Sur les fotos, on voit bien les doigts et les griffes. Et puis leur longue queue poilue. On appelle ça un panache. Il sert à l’équilibre du zanimo quand il se déplace et saute de branches en branches et aussi à le protéger du soleil quand il tape trop fort. Comme ça son cerveau fond pas. C’est pas comme bonome qui met jamais sa casquette. Bon, il la met pas mais il se souvient où il met ses noisettes lui. Et son chocolat 🙂 Mais il y en a plus dans la cabane depuis qu’on a tout mangé 🙁

Léo : « Max ! Chevalier ! Regardez le gros zoiso là-bas sur la branche ! C’est un gros rapace ? C’est quoi ? Dites moi. C’est quoi ce rapace ? » 55 12 Un rapace

Le chevalier : « C’est un gros rapace qui paraît tout gris. C’est le Rapassus griseus, Rapacidés. »

Léo : « Hummm … Il me semble que tu dis des bêtises. J’ai bien lu le beau livre de zoisos de Max et j’ai jamais vu le Rapassus griseus. Et les Rapacidés ça existe même pas. »

Max : « Quand il dit des bêtises exprès c’est qu’il sait rien du tout. Honte sur toi chevalier ! »

Léo : « Tu sais, toi ? Je suis sûr que non ! Honte sur toi Max ! »

Max : « Toi non plus tu sais pas ! »

Léo : « Mais moi je critique pas le chevalier. »

Le chevalier : « Dites les foulques, allez-vous cesser de vous chamailler ? »

Léo : « Oui, on a promis d’être sages. Mais tu sais vraiment pas ce que c’est, ce rapace ? »

Le chevalier : « Non Léo. On le voit mal sur la photo et je n’ai pas eu le temps de bien l’observer. Le plus probable est qu’il s’agit d’une buse variable (Buteo buteo, Accipitridés). La couleur ferait alors penser à un juvénile mais je ne veux rien affirmer. »

Léo : « C’est pas grave. Peut être qu’on le reverra un autre jour. »

Max : « Cousin, regarde par terre, là, sur la feuille. »

55 13 Galle du chêne 55 14 Galle du chêne

Léo : « Oh ! C’est quoi ? On dirait une petite pomme attachée à une feuille. Mais les pommes c’est pas sur les feuilles. Tu connais ça toi ? »

Max : « Un peu. C’est une galle du chêne. C’est à cause d’un insecte. »

Léo : « Tu m’expliques, s’il te plaît, comment un insecte peut faire une pomme sur une feuille. »

Max : « Ben, c’est une femelle insecte de je sais plus quelle espèce qui pond un tout petit œuf dans la feuille du chêne. Mais le chêne il aime pas ça alors il fabrique une protection autour de l’œuf et la protection grandit, grandit … Et ça donne cette boule qu’on appelle une galle. L’œuf est content parce qu’il est protégé par la galle. Puis il éclot et une larve se développe. En automne la feuille meurt et tombe. L’arbre est même pas abîmé et tout le monde est content. »

Léo : « Oulala c’est malin comme système ! Et c’est quel insecte ? Tu sais ? »

Max : « Ben non, je sais plus. Faut demander à bonome. »

Le chevalier : « Max, tu as oublié de dire que l’insecte adulte sort de la galle en plein hiver. C’est assez rare pour être signalé. A part ce détail, ton explication est très claire. Tu es un bon formateur. L’insecte en question est un cynips mais je ne sais pas lequel. »

Max : « Mais tu m’avais dit un jour ! »

Le chevalier : « C’était une autre galle du chêne, qui se forme sur les bourgeons, pas sur les feuilles. Elle donne ce qu’on appelle la pomme du chêne et elle est due au cynips de la pomme du chêne (Biorhiza pallida, Cynipidés). La galle que vous observez se trouve sur une feuille. Ce n’est donc pas la même espèce de cynips qui la provoque. Chut ! Écoutez ! »

55 15 Rougegorge familier

Léo : « C’est un rouge gorge familier Erithacus rubicula mais je me souviens plus de la famille. »

Max : « C’est les Muscicapidés. »

Le chevalier : « Et là, il y a un roitelet huppé ! »

Max : « Il est mignon ce zoiso. Et il a une bande jaune sur la tête. C’est une femelle alors. »

55 16 Roitelet huppé

Le chevalier : « Oui Max. Léo, il s’appelle Regulus regulus et appartient à la famille des Régulidés mais ne répète pas à voix haute si tu ne veux pas que Max se moque de toi. »

Léo : « Il se moque tout le temps de moi. A cause de ma mâchoire, parce que je répète les noms des zoisos … »

Le chevalier : « Mais il t’aime beaucoup tu sais. »

Léo : « Ben oui, je sais, et moi aussi je l’aime beaucoup mon cousin. Mais il se moque de moi 🙁 »

Le chevalier : « Bon, les petizours il va falloir rentrer. Mon travail m’attend. »

Max : « Déjà ? »

Le chevalier : « Il le faut Max. »

Léo : « On pourra passer par le Royaume des Mandarins s’il te plaît ? »

Max : « On est bien obligés Léo, c’est sur notre chemin. Allez, on y va. »

En chemin on a vu une belle toile d’araignée. Les toiles d’araignée, des fois, on les voit pas du tout et on les traverse. Et après on est tout couverts de fils tout collants. C’est pas agréable. Mais moi j’ai pas peur des araignées. J’ai pas expliqué les Arthropodes Arachnides à Léo. 55 17 Epeire diadème

En fait, on était déjà fatigués tous les deux. Ça nous arrangeait un peu que bonome doive rentrer. On s’est installés dans sa poche, bien confortablement, et on s’est laissés porter sans plus rien observer que la beauté. Léo, il a plein de beauté dans les yeux. Je suis content qu’il soit resté avec nous.

Puis on a fait une pause pour observer des écureuils.

55 18 Ecureuil roux 55 19 Ecureuil roux
55 20 Ecureuil roux 55 22 Ecureuil roux

C’est vraiment leur Royaume ici. On en voit plein, particulièrement le long d’un allée qu’on a baptisée ‘Allée des écureuils’. Quand on fait silence on entend des dents qui rongent des coques de fruits de tous les côtés.

Après, on est allés s’asseoir sur ma serviette au bord de l’eau. Mais il y a presque pas d’eau dans la mare. Et, pendant qu’on regardait les canards colverts, j’ai raconté ma première sortie avec mon bonome. Lui, il a fait le tour de la mare pour nous fotoer de loin.

55 23 Max et Léo 55 24 Max et Léo

Tu nous vois Princesse ? On est tout petits là-bas 🙂 Puis, il nous a rejoints et s’est assis à côté de nous. Léo est allé enlacer sa main pour lui faire un gros câlin et mon grand bonome lui a tendrement gratté le front. Ils étaient mignons tous les deux. Quand je pense qu’au château les gens disent qu’il est méchant et cruel ! J’ai attendu un peu puis je me suis installé dans sa poche pour donner le signal du départ. Il avait encore du travail et je ne voulais pas qu’il se couche trop tard alors il fallait rentrer. Je crois qu’il avait pas trop envie. Ça se sentait à son pas lent et nonchalant. Et il regardait partout, en espérant apercevoir un zanimo qui imposerait une pause pour fotoer. C’est comme ça qu’il a vu le grimpereau.

55 25 Grimpereau 55 26 Grimpereau

Sa silhouette toute trapue est rigolote 🙂 Et puis il a un long bec courbé. C’est ce long bec qui fait supposer que c’est un grimpereau des jardins (Certhia brachydactyla, Certhiidés). Parce que des deux espèces, c’est celle qui a le plus long bec.

Le chevalier : « La bondrée apivore et le busard cendré ! »

Max : « Qu’est-ce que tu racontes encore ? »

Le chevalier : « La bondrée apivore et le busard cendré sont les deux espèces que j’avais oubliées. »

Léo : « Ce sont des rapaces diurnes. Mais pas des Rapacidés 😉 Tu devrais savoir ça cousin. Honte sur toi Max ! »

Max : « Bonome, Léo m’embête ! »

Le chevalier : « Ramasse ta mâchoire Max et mets ta casquette tu as le cerveau qui fond. Ça va pas du tout ça Max ! Tu dis des erreurs. Oulala qu’est ce que je vais faire de toi ? Va falaizer, allez, va ploufer. »

Léo « 😀 »

Max : « Ah oui, d’accord, vous vous moquez carrément de moi tous les deux. Je vois. Bien. Bon ben si c’est comme ça je dirai plus rien 🙁 »

Léo : « Boude pas Maxou. Viens ici et on fait un câlin. »

On est allés dans la poche pour rentrer et Léo m’a fait un gros câlin. J’étais pas fâché quand ils se sont moqués de moi tout à l’heure. Je vois bien que ça les amuse que je fasse le ronchonneur. Ils rigolent tous les deux et Léo est encore plus heureux d’être avec nous.

Voilà Princesse. Le Royaume des Écureuils va bien. Léo et moi aussi, ne t’inquiète pas. Mais je m’en fiche de toi.

54 – Le Royaume des Écureuils

Dimanche 9 Novembre, An II

Max : « Bonome, je sais que c’est pas de ta faute, mais on va quand même souvent inspecter les mêmes royaumes. Tu en connaîtrais pas d’autres ? Pas trop loin. »

Le chevalier : « Te souviens-tu du Royaume des Mandarins ? »

Max : « Oui 🙂 C’est le Royaume de notre première promenade. Mais je le connais déjà celui là. »

Le chevalier : « Je sais bien Maxou mais juste à côté il y a un petit royaume forestier : le Royaume des Écureuils. »

Max : « Le Royaume des Écureuils ? Et il y a des écureuils ? »

Le chevalier : « Bien sûr. J’en vois même beaucoup quand je vais l’inspecter. »

Max : « Il y a des écureuils et tu ne m’y a jamais emmené ? Tu vas pas bien dans ta tête toi ! Voilà ce que ça fait de jamais mettre sa casquette. Ça va pas du tout ça, bonome ! »

Le chevalier : « Je te demande pardon mon Maxou. Mais j’ai toujours pensé que tu voulais voir des oiseaux alors j’ai privilégié les royaumes où tu pourrais en voir. »

Max : « Il y a pas des zoisos au Royaume des Écureuils ? »

Le chevalier : « Si, mais en forêt ils sont difficiles à observer. » Max : « Je rêve ! Tu connais un royaume où il y a des écureuils et des zoisos et tu m’y emmènes pas ! Qu’est ce que je vais faire de toi ? Léo, tu entends ça ? Il est pas possible ce bonome. Bon, tu te prépares, tu mets toutes nos affaires dans ton sac et tu oublies rien ! Léo, va mettre ton pantalon, et après on chevauche jusqu’au Royaume des Écureuils. »

Pendant la chevauchée …

Léo : « Dis Max, c’est comment la forêt ? »

Max : « La forêt ? C’est plein d’arbres. Il y en a partout. Des grands, des petits, des moyens. Et entre les arbres il y a des arbustes et des buissons. Il faut faire attention aux buissons parce que c’est souvent des ronces et les ronces ça a des épines qui piquent les fesses. Et puis, il y a aussi des plantes herbacées tout en bas. On dit qu’il y a différentes strates de végétation : la strate arborée, la strate arbustive, la strate des buissons et la strate herbacée. Ça fait beaucoup de strates et de végétos 🙂 Et puis dans chaque strate il y a des zanimos particuliers. »

Léo : « On voit pas les mêmes zoisos en haut et en bas ? »

Max : « Ben non ! »

Léo : « Et il y a beaucoup des zoisos dans la forêt ? »

Max : « Je sais pas trop, je connais pas bien encore la forêt. »

Le chevalier : « Allez les petizours, fini de papoter. Nous sommes arrivés. »

On a commencé par observer une plante à fleurs sur le chemin. Léo aime pas beaucoup faire la botanique avec la flore de Gaston. Il trouve que c’est trop long les descriptions et il dit que personne va les lire dans mon blog 🙁 Mais il est curieux mon cousin. Il voulait quand même connaître cette jolie plante à fleurs.

54 01 Pâquerette

Léo : « Tu la connais ? C’est une amie à vous ? »

Max : « Non, je la connais pas. Mais je sais que c’est une Astéracée. Tu vois la fleur ? »

Léo : « Ben oui, je suis pas aveugle 🙂 »

Max : « C’est même pas une fleur ! C’est un capitule ! »

Léo : « C’est quoi un capitule ? »

Max : « C’est des tas de fleurs côte à côte. En réalité, dans ce capitule, il y a deux types de fleurs : des fleurs en languettes blanches et des fleurs en tubes jaunes. Il y a que les fleurs en tubes qui sont fertiles. Les blanches, elles sont là que pour attirer les insectes pollinisateurs. »

Léo : « Tu en connais des choses … »

Max : « C’est bonome qui m’apprend. Dis grand chevalier aux petizours, c’est qui cette Astéracée ? »

Le chevalier : « C’est une pâquerette (Bellis perennis, Astéracées). Les feuilles sont toutes à la base de la plante et forment une rosette. En hiver, le capitule disparaît mais la rosette de feuilles survit. La pâquerette est donc une plante vivace. Savez-vous d’où vient son nom vernaculaire ? »

Léo : « C’est quoi le nom vernaculaire ? »

Max : « Je sais moi ! C’est le nom courant. Mais je sais pas d’où il vient. Tu sais toi, Léo ? »

Léo : « Non, je sais pas. »

Le chevalier : « C’est une plante qui fleurit assez tôt au printemps, aux environs de la fête de Pâques. Comme elle annonce la fête de Pâques, elle a été nommée pâquerette. »

Max : « Les fêtes religieuses, tu nous les expliqueras dans ta cabane, le soir au coin du feu. Si Léo s’endort pas 🙂 »

Léo : « Pfff … Et pourquoi il y a un petit tas de terre là, juste à côté de la jolie fleur de Pâques ? »

Max : « C’est vrai ça. Tu peux nous expliquer ? »

54 02 Une taupinière

Le chevalier : « C’est ce qu’on appelle une taupinière. Connaissez-vous les taupes ? »

Max : « Non, c’est quoi ? »

Le chevalier : « La taupe est un petit mammifère mesurant de 10 à 15 cm sans la queue. Elle vit dans des galeries qu’elle creuse elle même dans le sol des forêts de feuillus ou des prairies. Elle sort très peu de ses galeries. Mais quand elle le fait, c’est par ces monticules de terre. »

Léo : « On pourra voir des taupes ? »

Le chevalier : « Tu pourrais aller explorer sous terre, tu en verrais sûrement. »

Léo : « Oh non, j’aurais trop peur. »

Le chevalier : « Je te comprends petitours. »

Max : « Tu l’appelles petitours maintenant ?! D’accord 🙁 Et elle mange quoi la taupe ? »

Le chevalier : « Elle se nourrit de vers de terre, de larves d’insectes, de limaces … »

Max : « Et c’est quoi son petit nom ? »

Le chevalier : « Lucette ! »

Max : « Ben voilà, tu dis des erreurs. Tu vas pas bien dans ta tête … »

Léo : « MAX ! Arrêtes de dire ça au chevalier, c’est pas gentil. »

Max : « Mais, heu … Il sait bien que c’est pour de rire. »

Le chevalier : « Revenons à la taupe. Les scientifiques l’appelle Talpa europaea, Talpidés. Je pense qu’il doit y avoir un crâne de taupe dans les pelotes de régurgitation de Max. »

Max : « Oulala, j’ai pas le temps de m’en occuper. Pfff … il y a beaucoup de travail quand on est naturaliste. Bon, en reste sur cette pelouse ou on va dans la forêt ? »

On est allés dans la forêt. C’est pas une immense forêt mais c’est une belle forêt. Et d’un coup, superzoreilles a encore frappé ! Il avait reconnu le bruit de dents contre une coque dure.

Alors on a cherché un écureuil (Sciurus vulgaris, Sciuridés). Quand on l’a trouvé je me suis moqué de Léo parce que sa mâchoire est encore tombée 🙂 Il est rigolo mon cousin. C’est beau un écureuil. J’espère qu’on en verra d’autres … 54 03 Ecureuil roux

On est passés au petit Royaume des Mandarins. Mais il y avait pas beaucoup d’eau dans les mares. C’est parce qu’il ne pleut pas beaucoup. Alors les zoisos aquatiques doivent aller ailleurs. Du coup, il n’y avait pas de canards mandarins. Je suis curieux de voir la réaction de Léo face à un mandarin mâle. On a vu une mouette rieuse.

54 04 Mouette rieuse 54 05 Ecureuil roux

Je crois que si Léo se trompe encore je le corrigerai plus. J’aime bien quand il parle de mouette qui rigole au lieu de mouette rieuse. Là, la mouette riait pas du tout. Elle criait très fort. Peut être qu’elle appelait ses copines mouettes.

Et puis, en avançant dans la forêt, on a vu d’autres écureuils. Il y en même un qui était à l’envers 🙂

54 06 Ecureuil roux 54 07 Ecureuil roux

Bonome nous a expliqué qu’il était pas à l’envers. Les écureuils sont très agiles. Ils se déplacent très facilement dans les arbres en s’accrochant à l’écorce grâce à leurs doigts crochus. Et puis c’est très léger un écureuil : autour de 300 g. Alors ils peuvent descendre le long des troncs la tête en bas ou sauter d’arbres en arbres, courir dans les frondaisons … C’est très impressionnant. Et très beau.

Puis bonome nous a emmené près d’un bel arbre qu’il aime beaucoup. Parce qu’il connaît tous les arbres du Royaume des Écureuils. Un par un. Et il a des amis arbres. Ben oui, il est comme ça. Cet arbre c’est un vieux chêne du genre Quercus. Il l’aime bien parce qu’il accueille des tas de zanimos différents. On l’a vu guetter, observer partout le long du tronc, tout en haut dans les branches … Puis il a fotoé.

Max : « Montre nous ! Montre nous ! On voit pas avec nos petits yeux. Montre ce que tu as fotoé s’il te plaît. »

54 08 Sittelle torchepot 54 09 Sittelle torchepot
54 10 Sittelle torchepot 54 11 Sittelle torchepot

Léo : « Oh qu’il est beau ce petit zoiso ! »

Max : « Tu as déjà ramassé ta mâchoire, toi ? »

Léo : « Ça suffit Max, tu m’embêtes avec ma mâchoire ! »

Max : « Pardon cousin Léo. Dis bonome, tu nous expliques ce zoiso. Lui aussi il est à l’envers.»

Le chevalier : « J’espérais bien le trouver. Je l’aime beaucoup et j’étais certain qu’il vous plairait. Son plumage est caractéristique : gris bleuté dessus, orange dessous avec un gros sourcil noir et la gorge blanche. Il est impossible à confondre avec un autre. Et il se déplace souvent la tête vers le bas. Il est le seul à le faire à ma connaissance. C’est une sittelle torchepot (Sitta europaea, Sittidés). »

Léo : « Et pourquoi elle se déplace comme ça le long des troncs ? »

Le chevalier : « Pour se nourrir. Elle cherche de petits insectes qui vivent sur l’écorce des arbres. Elle peut également se nourrir de fruit à coques dures comme les noisettes. »

Max : « Comment elle fait pour les ouvrir ? Elle a pas d’incisives comme les écureuils. »

Le chevalier : « Elle a une autre méthode. Elle coince la noisette dans l’écorce d’un arbre ou dans un rocher puis elle brise la coque à coups de bec pour libérer l’amende et la manger. »

Léo : « Alors il est beau et malin ce zoiso. Oh ! Mais il vole très mal ! »

Le chevalier : « Beaucoup d’oiseaux ne font que voleter d’arbres en arbres. Le vol ne dure que quelques secondes et ne s’étend que sur quelques mètres. Le vol de la sittelle paraît effectivement assez maladroit. Mais elle est très agile lorsqu’elle se déplace le long des troncs et des branches. Regardez là-bas, il y a un autre oiseau adapté aux déplacement le long des arbres. »

Max : « On le voit pas 🙁 Montre-nous tes fotos. »

54 12 Grimpereau des jardins 54 13 Grimpereau des jardins
54 14 Grimpereau des jardins 54 15 Grimpereau des jardins

Max : « Même sur les fotos je le vois pas. »

Léo : « Si, regarde bien Max, il a le ventre blanc. »

Max : « Ah oui ! Et toi, tu le vois à l’œil nu, sans le zoom, à 15 m tout là-haut. »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Max : « Et tu es fier de toi ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Léo : « Parle-nous de ce zoiso s’il te plaît. »

Le chevalier : « Comme la sittelle, il se déplace le long des troncs et des branches à la recherche des petits insectes dont il se nourrit mais il ne descend jamais la tête en bas. Ses couleurs en font un animal difficilement visible. »

Max : « Ah ça oui ! Je l’avais pas vu. C’est quoi son nom ? »

Le chevalier : « J’ai un doute. C’est un grimpereau mais il en existe deux espèces difficiles à distinguer l’une de l’autre. J’opterai pour le grimpereau des jardins (Certhia brachydactyla, Certhiidés). Mais c’est peut être le grimpereau des bois (Certhia familiaris, Certhiidés). »

Puis, en avançant dans la forêt on a vu un grand champignon.

54 16 Coprin pie 54 17 Coprin pie

On a toujours pas de livre de champignons mais bonome le connaissait celui là. C’est le coprin pie (Coprinus picaceus, Agaricacés). On l’appelle comme ça à cause de ses couleurs : il est noir et blanc comme une pie. On a déjà vu un coprin. C’était le coprin chevelu. J’ai expliqué à Léo que ce qu’on voit d’un champignon, c’est la partie reproductrice. L’essentiel du champignon se trouve sous terre sous forme de très nombreux filaments. Bonome, qui aime utiliser des mots compliqués que personne connaît, appelle ça le mycélium. Quand la partie reproductrice apparaît, le pied et le chapeau sont tout petits et sont entourés d’un voile. Lorsque le champignon se développe, le voile se déchire. Les tâches blanches du chapeau du coprin pie sont des morceaux du voile. Après, quand le coprin a formé ses spores, il se digère tout seul et donne un liquide noir dans lequel les spores peuvent se déplacer et coloniser le milieu. C’est compliqué les champignons. Mais bonome a dit qu’on ferait la mycologie tous les deux alors j’écoute attentivement. J’aime bien qu’on fasse des choses savantes tous les deux. Et des câlins aussi. Et puis qu’on dise des bêtises pour s’amuser 🙂 Parce qu’il est pas toujours sérieux. Oulala non ! Mais il veut pas que j’écrive ses bêtises dans mon blog.

54 18 Un champignon Puis on a croisé un autre champignon. Léo savait pas que les champignons sont pas des végétaux. Les champignons sont des champignons et puis c’est tout. Moi, je connais pas bien. Mais je sais qu’on peut diviser les champignons en champignons à lamelles et champignons à tubes.

Il faut regarder sous le chapeau pour voir. C’est pour ça que sur la foto je suis tout penché pour regarder dessous. Bon, ça m’a pas beaucoup aidé pour trouver le nom du champignon mais je sais que c’est un champignon à lamelles.

D’un coup, Léo a levé la tête : il avait entendu un zoiso. On en entend souvent des zoisos dans une forêt, mais c’est ceux qui crient le plus fort. Là le zoiso avait une petite voix et disait : Pi-iou pi-iou pi-iou puis pi-pi-iou pi-pi-iou pi-pi-iou.

Léo l’a imité en sifflant et il tournait la tête dans tous les sens pour trouver avec qui il discutait.

54 19 Mésange charbonnière C’était une mésange charbonnière (Parus major, Paridés). Même que c’était un mâle. On le voit à la cravate noire qui s’élargit sous le ventre. Il imite bien les zoisos cousin Léo.
Et puis il y a eu une corneille. C’est un gros zoiso la corneille noire (Corvus corone, Corvidés). Il faut faire attention à pas la confondre avec le corbeau freux juvénile. Mais les corbeaux on les voit pas en forêt. On les voit à la campagne, dans les champs ou les espaces ouverts. En forêt, c’est toujours des corneilles. 54 20 Corneille noire

Puis on a revu des sittelles torchepots. Bonome les cherchait pour essayer de faire des belles fotos. C’est pas facile de fotoer en forêt à cause de l’éclairement. En plus c’est l’automne, le temps est nuageux … Alors les fotos sont un peu sombres et pas très nettes mais le zoiso est beau quand même.

54 21 Sittelle torchepot 54 22 Sittelle torchepot

On voit bien l’écorce du chêne et les cannelures entre lesquelles la sittelle peut coincer ses noisettes pour les casser. C’était pas un très vieux chêne. Un chêne peut vivre 200 ou 300 ans si on l’embête pas. Là il devait avoir 60-70 ans. Il y a un truc pour estimer l’âge d’un chêne : il correspond à peu près au diamètre de la base du tronc exprimé en centimètres.

Léo et moi on avait mal au cou à force de chercher des zoisos tout là-haut dans les branches. Alors on a décidé d’avancer un peu et on a aperçu une petite plante avec une jolie fleur blanche. Pour que je la vois mieux, il l’a inclinée vers moi. C’était très gentil de sa part. Alors après j’ai fait pareil pour lui.

54 23 Anémone des bois 54 24 Anémone des bois

Bonome était très content de la voir. C’est encore une de ses amies. Mais il était aussi très étonné. Il nous a expliqué que c’est une plante qui annonce habituellement le début du printemps. C’est l’anémone des bois ou anémone sylvie (Anemone nemerosa, Renonculacées). Sylvie c’est pas son prénom. Ça veut dire forêt en langue ancienne. Cet automne est très doux. La température est très élevée pour la saison alors les végétos et les zanimos croient que c’est le printemps et il y a des fleurs de printemps. Mais c’est pas bien parce que bientôt il va geler et les plantes vont mourir et il n’y aura plus de graines dans le sol pour le printemps parce qu’elles auront déjà germé.

J’ai profité de cette jolie fleur pour faire un peu la botanique avec Léo. On voit bien les différentes partie d’une fleur sur cette foto.

54 25 Anémone des bois A l’extérieur, il y a les pétales blancs. On dit blanc parce que pétale c’est masculin. On dit un pétale. Plus vers le centre il y a les étamines. Il y en a beaucoup. Elles sont constituées d’un filet (c’est le fil blanc) et d’anthères (les boules jaunes au bout du fil blanc).

Les anthères contiennent le pollen et sont donc les organes reproducteurs mâles. Tout au milieu, il y a des machins verts. Ce sont les carpelles. On dit que le pistil est constitué de plusieurs carpelles libres entre eux. Chaque carpelle contient un ovule. Ce sont donc les organes reproducteurs féminins. J’ai pas fait plus de botanique pour pas lasser cousin Léo. Lui, ce qu’il aime, c’est les zoisos et les insectes. Et les écureuils. On en vu beaucoup après.

54 26 Ecureuil roux 54 27 Ecureuil roux

Léo : « Merci chevalier. »

Le chevalier : « Pourquoi me remercies-tu ? »

Léo : « Ben, tu as demandé aux écureuils de venir pour tes petizours. Je te l’avais demandé et tu l’as fait. Alors je te remercie. Tu parles l’écureuil 🙂 »

Le chevalier : « 🙂 »

Max : « Tu parles l’écureuil ? »

Le chevalier : « Vous êtes des petizours très imaginatifs 🙂 »

Max : « On imagine rien du tout. Tu parles le zoiso, l’écureuil et sûrement plein d’autres langages de zanimos et tu veux pas nous le dire. »

Léo : « Il a pas besoin de le dire Max. L’important c’est qu’il demande aux zanimos de venir nous voir. »

Max : « Il pourrait nous apprendre. »

Léo : « Il nous apprend déjà beaucoup de choses. Arrête un peu de ronchonner mon cousin. »

Max : « Je ronchonne pas d’abord. Bon, on arrête de papoter et on continue l’inspection. »

Le chevalier : « Regardez là-haut, le trou dans le tronc. »

54 28 Perruche à collier

Max : « Il y a une tête de perruche à collier qui dépasse (Psittacula krameri, Psittacidés. Tu connais les perruches Léo ? »

Léo : « J’en avais jamais vu. Regardez ! Elle sort ! Elle s’est envolée ! Dis chevalier, pourquoi il y a des trous dans les arbres ? Qui les a faits ? »

54 29 Perruche à collier 54 30 Perruche à collier

Le chevalier : « Ce sont souvent des pics. Mais ils ne les utilisent qu’une année. L’année suivante un autre oiseau peut se les approprier. »

A ce moment, on était revenu près du début du Royaume. Mais évidemment, on avait pas envie de rentrer dans la cabane de bonome. Lui non plus d’ailleurs. Il a décidé qu’on allait approfondir notre inspection, pour être vraiment sûrs que tout allait bien dans ce Royaume et on est repartis dans le sous-bois en regardant partout. Et il y a eu ce petit zoiso.

54 32 Roitelet huppé 54 33 Roitelet huppé
54 34 Roitelet huppé 54 35 Roitelet huppé

Le chevalier : « Comment trouvez-vous cet oiseau ? Il est mignon n’est ce pas ? C’est l’un des plus petits de l’avifaune française. C’est le roitelet huppé (Regulus regulus, régulidés). On voit bien la bande jaune qu’il a sur la tête. La couleur jaune indique que c’est une femelle. Chez le mâle, elle est orange. Cet oiseau s’observe souvent dans les arbustes même s’il peut gagner les branches les plus hautes des grands arbres. Il est peu farouche et se laisse facilement approcher. Mais il se débrouille toujours pour mettre le plus de branches possibles entre l’intrus et lui. Même s’il n’est qu’à deux ou trois mètres il est difficile à voir. Il s’agite beaucoup et change de support très souvent. Je l’aime bien ce petit oiseau. Il a une particularité assez rare : il peut voler sur place pour se nourrir. »

Max : « C’est vrai qu’il bouge beaucoup. On l’a à peine vu. Mais lui aussi il avait la tête en-bas. C’est la journée des zanimos à l’envers 🙂 On avance ? »

On est retournés au grand arbre ami de mon bonome. Et on a vu un pic épeiche (Dendrocopos major, Picidés).

54 36 Roitelet huppé 54 37 Roitelet huppé

J’en avais déjà vus mais pas Léo. Le rouge sur l’arrière de la tête indique que c’est un mâle. Il est très beau le pic épeiche mais il est toujours tout là-haut dans les arbres alors on le voit jamais bien. C’est dommage. Bonome l’a longuement observé. Nous, on avait mal au cou à force d’avoir la tête en l’air alors on s’est assis par terre et on a attendu en silence. Ça fait du bien le silence. Sauf que cousin Léo a entendu des mésanges alors il a essayé de les imiter. Mais c’était pas gênant.

Et bonome a vu quelque chose qui entrait et sortait d’un ancien nid de pic. Quand il m’a montré sur l’écran de son appareil, j’ai pas aimé du tout. C’était un Hyménoptère jaune et noir avec du brun sur le thorax, ça veut dire que c’est un frelon et moi j’aime pas du tout les frelons (Vespa crabro, Vespidés). 54 38 Nid de frelons

C’est un peu dangereux les frelons et leurs piqûres sont très douloureuses. Alors j’ai demandé à aller ailleurs. De toutes façons, on voyait pas des zoisos.

On a encore croisé un écureuil. Mais c’est normal de voir des écureuils au Royaume des Écureuils 🙂 54 39 Ecureuil roux

Léo a observé l’écureuil puis il a souri à mon bonome. Bonome, il dit toujours merci aux écureuils quand ils se sont laissés fotoer. Tu sais déjà qu’il parle aux zanimos mais c’est avec les écureuils qu’il est le plus bavard. Devant nous, il leur parle pas en écureuil. Il parle normalement, en français. Et les écureuils l’écoutent. Tu devrais venir avec nous un jour Princesse. Je suis sûr que tu aimerais inspecter les Royaumes. Je sais pas comment il était quand il faisait le troubadour au château, mais quand il fait sa mission dans la nature c’est vraiment un grand chevalier.

Puis on s’est dirigés vers le Royaume des Mandarins pour finir notre promenade. On s’est installés au bord de la mare et on a vu un rouge gorge familier (Erithacus rubecula, Muscicapidés). Évidemment Léo l’a imité. Mais il doit pas bien siffler le rougegorgien parce que le zoiso il est pas parti. Il est resté là, tranquillement, comme si il nous voyait pas et qu’il entendait pas. Bonome l’a fotoé et fotoé et fotoé …

54 40 Rougegorge familier 54 41 Rougegorge familier
54 42 Rougegorge familier 54 43 Rougegorge familier
54 44 Rougegorge familier 54 45 Rougegorge familier
54 46 Rougegorge familier 54 47 Rougegorge familier

Après, il a fallu rentrer. On est toujours un peu tristes de rentrer. Souvent la chevauchée de retour se fait en silence. On rentre en silence et on range nos affaires en silence. Et après on regarde les fotos. Aujourd’hui, Léo s’est endormi presque tout de suite. Il a pas encore l’habitude d’être naturaliste, c’est pour ça qu’il est très fatigué. Ça m’arrange qu’il s’endorme vite, comme ça je peux rester un peu tout seul avec mon bonome. On papote un peu, on fait les fous et il me câline. Et après il va me coucher.

Voilà Princesse. On a bien fait la mission aujourd’hui. Tout va bien au Royaume des Écureuils. Je sais pas si je t’embrasse mais je m’en fiche pas de toi.

53 – Encore le Royaume des Grèbes

Lundi 2 Novembre, An II

Max : « Bonjour bonome, réveille toi, Léo attend à la porte qu’on aille aux zoisos 🙂 »

Le chevalier : « Bonjour Maxou. Va lui dire de patienter alors. »

Max : « J’ai préparé le café et j’en ai pas mis partout 🙂 Dépêche toi quand même ou Léo va partir sans nous. »

Comme on savait pas où aller on est retournés au Royaume des Grèbes. Il est pas très loin ce Royaume et il y a toujours des beaux zoisos. Bonome était pas très enthousiaste à cause du temps. Il faisait gris et c’est pas facile de fotoer quand l’éclairement est faible. Surtout avec le gros zoom. Il risquait même de pleuvoir. C’est pas qu’on aime pas la pluie, c’est bien la pluie pour la nature, mais c’est quand même moins agréable de se promener en étant tout mouillé. Et puis on risque d’attraper le rhume ou la maladie.

Dès notre arrivée au premier observatoire, j’ai aperçu un gros zoiso blanc là-bas tout loin.

Max : « Bonome, c’est quoi le zoiso tout là-bas ? C’est une aigrette ? C’est une garzette ou une grande ? Fotoe-la et montre moi s’il te plaît. »

Léo : « C’est quoi une aigrette ? Tu me montreras aussi chevalier ? »

53 01 Aigrette garzette

Max : « Une aigrette c’est un Ardéidé comme le héron. Ça ressemble beaucoup au héron mais c’est tout blanc. Là on voit bien que le bec est noir alors c’est une aigrette garzette (Egretta garzetta, Ardéidés). Parce que la grande aigrette, en période internuptiale, elle a le bec jaune. J’aimerais bien que tu la vois de plus près cousin Léo. Tu en perdrais encore ta mâchoire 🙂 »

Léo : « Tu te moques encore de moi 🙁 Dis moi plutôt ce que c’est ce petit zoiso qui vient vers nous, là, au bord de l’eau. »

53 03 Bergeronnette des ruisseaux 53 04 Bergeronnette des ruisseaux
53 07 Bergeronette des ruisseaux 53 08 Bergeronnette des ruisseaux
53 09 Bergeronnette des ruisseaux 53 10 Bergeronnette des ruisseaux

Max : « Heu … Je sais pas trop. On dirait une bergeronnette. Mais j’en ai jamais vu de comme ça. Bonome, tu le connais ce zoiso ? »

Le chevalier : « C’est bien une bergeronnette Maxou, bravo ! Peux-tu nous la décrire ? »

Max : « Elle est grise dessus et jaune dessous. Le bord des ailes est noir et les bordures des plumes des ailes sont blanches. La gorge est claire et il y a un net sourcil blanc. Le bec est fin, un peu long. J’arrive pas à voir si il est gris ou rose. Et la queue est longue. Ça te dit quelque chose ? »

Le chevalier : « Oui Max, mais vous devriez la connaître vous aussi. »

Léo : « On l’a déjà vue ? »

Le chevalier : « Oui, hier je crois. C’est la bergeronnette des ruisseaux, Motacilla cinerea, Motacillidés. »

Léo : « Tu vois Max, j’ai pas répété et j’ai oublié. »

Max : « Ben voilà, c’est de ma faute. Pfff … »

Léo : « J’ai pas dit que c’était ta faute, oulala ! »

Le chevalier : « Regardez les fuligules au lieu de vous chamailler. On dirait des foulques ! »

Max : « On se chamaille même pas. Et ça, c’est des fuligules milouins (Aythya ferina, Anatidés). On voit bien les plumages différents des deux sexes. »

53 11 Fuligules milouins 53 12 Fuligule milouin mâle
53 13 Fuligule milouins mâles 53 14 Fuligules milouins femelles

Léo : « Je les connais déjà bien les fuligules milouins. On va ailleurs ? »

On est allés à l’observatoire suivant. Mon cousin et moi on a pris un raccourci pour rejoindre l’observatoire. Nous, on est tout petits et des fois c’est un avantage. On a pu se faufiler sous les grillages et entre les buissons pour aller plus vite. Heureusement qu’on avait mis nos pantalons sinon on se serait piqués les fesses 🙂

Max : « BONOME ! BONOME ! TU NOUS VOIS ? ON EST DÉJÀ ARRIVÉS 🙂 »

Mais il y avait pas des zoisos et en plus il s’est mis à pleuvoir…

53 15 Max et Léo

Max : « Qu’est ce qu’on va faire ? On va déjà rentrer ? »

Léo : « Oh non, je veux pas rentrer moi. »

Max : « Et si tu nous racontais une histoire en attendant que la pluie cesse. »

Léo : « Oh oui, raconte nous une histoire chevalier ! »

Le chevalier : « Vous voulez que je vous raconte une histoire ? Mais les histoires c’est le soir, avant de dormir. »

Max : « Pfff … Léo il s’endort tout de suite. Il entendrait même pas la fin de ‘Il était une fois‘ … »

Le chevalier : « Max, tu n’es pas gentil avec Léo. Et tu ne t’endors jamais longtemps après lui. Qu’est ce que vous voulez comme histoire ? »

Max : « Tu m’as jamais expliqué pourquoi tu avais souri au vent en Bretagne. »

Le chevalier : « Et tu veux que je te raconte… Mais Léo ne va pas comprendre. »

Max : « Ben si. Je lui ai raconté notre rencontre avec le vent. »

Léo : « Oui chevalier, raconte nous s’il te plaît. Pourquoi tu as souri au vent ? »

Le chevalier : « Pourquoi j’ai souri au vent ? Mais parce qu’il m’embêtait. »

Max : « Il t’embêtait ? Mais comment il pouvait t’embêter. Et tu souris quand on t’embête toi ? Raconte-nous s’il te plaît. »

Le chevalier : « C’était à la Pointe du Château, la pointe sud de la presqu’île du bout de la Bretagne. C’est un endroit magnifique qui vous plairait, j’en suis sûr. Cette pointe est faite de hautes falaises de plus de 60 m qui plongent à pic dans la mer. A un endroit, la pluie, la mer et le vent ont sculpté une forteresse de roche reliée à la falaise par une arche gigantesque. C’est cette forteresse qui est appelée le Château. J’y suis allé un jour de février de l’an II alors que la nature ne voulait voir personne. »

Léo : « Tu es comme elle chevalier. Toi aussi, parfois, tu ne veux voir personne 😉 »

Le chevalier : « 🙂 Le vent soufflait très fort et en rafales. Je pense qu’il atteignait 80 voire 100 km par heure. C’est sa mission de souffler. Et, à la pointe de la Bretagne il vient de très au large. Il n’y a rien pour l’arrêter ou le ralentir. Ce jour là, il faisait son travail de vent avec application, pour que la nature soit tranquille. Je n’ai croisé personne de la journée. Mais ses rafales rendaient la promenade dangereuse. Vous savez, lorsque le vent souffle très fort, il nous pousse, alors pour rester bien droit il faut lutter et se pencher dans sa direction. Mais quand il faiblit, on est déséquilibré et on risque de tomber. Il me semblait plus raisonnable de ne pas trop m’approcher de la falaise. Je voulais faire des photos du Château. Mais les rafales faisaient que je n’arrivais pas à être assez stable pour y arriver. Je ne pouvais pas faire de promenade, pas faire de photos … Le vent m’embêtait alors je lui ai souri. »

Max : « C’est bizarre comme réaction. Tu aurais pu lui en vouloir. »

Le chevalier : « Non Max. Il faisait son travail de vent. Je n’avais pas à lui en vouloir. Et tu sais bien que la nature est belle même quand les conditions sont difficiles. En lui souriant je voulais qu’il sache que je le comprenais et que je ne lui en voulais pas. La Bretagne est son territoire, pas le mien. »

Léo : « Et qu’est ce qu’il a fait ? »

Le chevalier : « Il a apporté des nuages pour qu’en plus de vent, il y ait la pluie. Une pluie battante, cinglante, froide … Mais j’ai continué ma promenade pour profiter de la beauté du paysage, des vagues qui battaient contre le pied de la falaise et des oiseaux. Ils sont très impressionnants. J’aimerais que vous les voyiez un jour, ces oiseaux de mer qui surfent sur le vent, planent sur place ou se chamaillent comme si de rien n’était. J’en ai même vu qui volaient à reculons tellement le vent soufflait. Bien évidemment j’étais seul sur cette Pointe. J’étais trempé, j’avais froid mais j’étais bien. Vraiment bien. Et je cheminais sur les chemins. Alors le vent a soufflé encore plus fort, comme pour me chasser. Là, j’avoue que j’ai renoncé à la promenade. Je me suis découragé et je suis retourné à ma monture en pataugeant dans les flaques et la boue. J’ai chevauché vers la cabane où je logeais mais, en chemin, un autre site m’a attiré. Un endroit encore plus beau, encore plus sauvage. Une plage magnifique, immense et déserte. Alors j’ai arrêté ma monture et je suis allé m’y balader. »

Max : « Le vent a dû se fâcher très fort contre toi. » 

Le chevalier : « Non, Maxou, au contraire. Devant mon obstination à vouloir profiter de la nature, mon admiration pour sa force et sa beauté, le vent a renoncé à me chasser. La nature avait compris que, moi non plus, je ne voulais voir personne et que je ne l’embêterai pas. Le vent s’est un peu calmé et a éloigné les nuages pour qu’ils laissent la place au soleil. Et, tous les deux, ils m’ont séché. Le vent m’avait accepté sur son territoire. Sur le moment je n’ai pas pensé à le remercier mais je lui ai souri encore et encore. J’étais seul sur une plage immense avec la Pointe des Tas de Pois à ma gauche et la Pointe du Toulinget à ma droite. Vu de loin je devais paraître minuscule, à peine plus grand qu’un grain de sable. J’ai adoré ce moment et je l’ai prolongé le plus longtemps possible. »

Max : « Tu n’avais pas envie retourner à ta cabane 🙂 »

Le chevalier : « Oh non ! Mais vous connaissez bien ce sentiment. Je pense que si vous aviez été là vous auriez demandé à faire une pause. Je me serais assis sur le sable et je vous aurais fait un câlin en vous grattant le front. Vous n’auriez pas eu envie de quitter cette plage. Mais le soleil commençait à baisser sur l’horizon. Il n’allait pas tarder à tomber dans la mer. Alors je suis parti à contre cœur mais, au moment de quitter la plage, je me suis retourné une dernière fois pour sourire au vent et lui dire merci. Tu sais, s’il n’avait pas soufflé si fort ce jour là, cette promenade aurait été plus calme, plus confortable mais aussi plus banale et je n’en garderais pas un si beau souvenir. Je sais ce que je lui dois. »

Max : « Et il se souvient d’un jour où un chevalier lui a souri 🙂 »

Le chevalier : « Je suis certain qu’il se souvient aussi qu’un autre jour un petitours l’a écouté 🙂 »

Léo : « Dis chevalier, tu nous emmèneras voir le vent en Bretagne ? J’aimerais bien le rencontrer. »

Max : « On peut le voir partout, le vent. Même ici. Mais c’est une bonne nouvelle qu’il souffle pas, ça veut dire que la mer va bien. »

Le chevalier : « J’aimerais vous emmener en Bretagne. Mais avant ça, il faut que nous te fassions découvrir la mer, Léo. »

Léo : « Oui ! Quand est-ce qu’on va à la mer ? »

Le chevalier : « Aux prochaines vacances. C’est promis. Dites les petizours, la pluie s’est arrêtée. On va aux zoisos ? »

Max : « On y va ! »

En chemin, on voyait pas des zoisos mais d’un coup bonome s’est arrêté. Ses superzoreilles avait détecté quelque chose. Elles sont bizarres ses oreilles mais elles fonctionnent bien 🙂 Il a analysé le bruit et en a déduit que c’était le bruit de dents qui rongeaient un fruit à coque dure. Et, selon lui, ça voulait dire qu’il y avait un écureuil pas loin. Oui Princesse. Je t’assure que c’est ce qu’il a dit. Il reconnaît les écureuils à l’oreille si ils sont à moins de 10 mètres. On avait jamais vu des écureuils alors Léo et moi on savait pas ce qu’on cherchait. Un mammifère avec une grosse noix dans les pattes. Mais c’est bonome qui l’a trouvé.

53 16 Ecureuil roux 53 18 Ecureuil roux
53 19 Ecureuil roux 53 20 Ecureuil roux

Max : « Oh ! Qu’il est beau ! Fotoe-le vite, il se cache. »

Léo : « Il croit qu’on veut lui chiper son repas ! »

Max : « On est zoophages nous, on va pas te voler ta noix ! »

Le chevalier : « Ne lui dites pas que vous êtes zoophages, il va croire que vous voulez le manger ! »

Max : « N’aies pas peur écureuil. On mange que du chocolat ! »

Léo : « Il s’appelle comment en scientifique ? »

Le chevalier : « Sciurus vulgaris, Sciuridés. Il fait partie du grand groupe des rongeurs. Ses incisives lui permettent de découper la coque des noix, des noisettes … Elles s’usent régulièrement mais poussent aussi régulièrement. Le problème est que si l’une d’elles vient à se casser, celle qui lui fait face ne s’use plus. Elle pousse donc régulièrement, le gène puis l’empêcher de manger. Et elle finit pas lui percer le crâne ou le palais et il meurt. »

Max : « Mais c’est terrible ça ! Il faut créer des dentistes pour rongeurs bonome. On peut pas laisser les écureuils mourir à cause de problèmes dentaires. Ça va pas du tout ça. Tu écris un rapport et tu l’envoies à Princesse. »

Léo : « Dis chevalier, tu parles l’écureuil ? »

Le chevalier : « Pourquoi me demandes-tu ça ? »

Léo : « Ben, j’ai pas eu le temps de bien l’observer. Tu pourrais leur demander de venir pour tes petizours ? »

Le chevalier : « Je vais voir ce que je peux faire 🙂 »

Après l’écureuil, on a repris notre promenade. Mais il y avait pas des zoisos dans les sous-bois 🙁 Ils devaient tous être au Royaume Secret. Il faudrait qu’on le trouve celui là. Alors on a avancé jusqu’à un observatoire. Et on a vu grébu 🙂

Léo : « Podiceps cristatus, Podicipédidés. C’est le grèbe huppé, celui que vous surnommez grébu. Je l’aime bien ce zoiso. Oh ! Qu’est ce qu’il fait ? »

53 22 Grèbe huppé 53 23 Grèbe huppé
53 24 Grèbe huppé 53 25 Grèbe huppé
53 27 Grèbe huppé 53 28 Grèbe huppé
53 29 Grèbe huppé 53 30 Grèbe huppé

On a pas bien compris. Il s’est étiré les ailes sur l’eau, puis il est allé faire trois pas sur la berge et il est retourné dans l’eau. Peut être qu’il voulait gronder le foulque parce qu’il en a assez de voir les foulques se chamailler. Le foulque, il a rien dit. Il a juste eu l’air surpris de cette visite express inopinée. Mais bon, ça nous a donné l’occasion de voir grébu hors de l’eau. C’est très rare de le voir sur la berge. Cet été on l’a vu sur son nid, au moment ou les parents se passaient le relais pour couver. On a pu observer les pattes très en arrière du corps ce qui fait que les grèbes se tiennent presque verticalement quand ils marchent.

Et puis Grébou est venu nous saluer. Léo a donné son nom en scientifique : Tachybaptus ruficollis, Podicipedidés. Il est pressé d’être au printemps pour le voir en plumage nuptial. Moi, j’aime beaucoup grébou. Il est rigolo avec sa tâche jaune à la base du bec. 53 31 Grèbe castagneux

Et il est tout mignon : il donne envie de le caresser. Mais il faut jamais caresser les zanimos sauvages. C’est pas des jouets.

Puis une autre bergeronnette est venue nous voir. Elle ressemblait pas tout à fait à celle de tout à l’heure alors on a demandé des explications à bonome.

53 32 Bergeronette des ruisseaux 53 33 Bergeronnette des ruisseaux

Max : « Cette bergeronnette est bien grise dessus donc c’est une Motacilla cinerea parce que cinerea ça veut dire gris en langue ancienne que personne connaît. Mais tout à l’heure, elle était bien jaune dessous. Là, il y a que l’arrière qui est jaune. Le devant est gris. Comment tu expliques ça ? »

Le chevalier : « Le plus simplement du monde : c’est un juvénile qui va vers son premier hiver. »

Léo : « On aurait pu y penser ! »

Max : « REGARDEZ ! VITE ! UNE AIGRETTE GARZETTE VIENT DE SE POSER ! »

53 34 Aigrette garzette 53 35 Aigrette garzette
53 36 Aigrette garzette 53 37 Aigrette garzette

Le chevalier : « Tu cries en chuchotant toi ? »

Max : « Je crie parce qu’il y a une aigrette qui vient de se poser et je chuchote pour pas qu’elle se sauve alors, oui, je crie en chuchotant ! MAIS JE PEUX TE CRIER TRÈS FORT DESSUS SI TU VEUX ! »

Léo : « Max, arrête tes bêtises et regarde l’aigrette garzette. Egretta garzetta, Egretta garzetta, Egretta garzetta … Oh ! Elle a fait caca ! »

Max : « Elle a clairement exprimé ce qu’elle pensait de ton habitude de répéter les noms en scientifique des zoisos 🙂 »

Le chevalier : « 😀 Max, tu n’es vraiment pas gentil avec Léo. Laisse le apprendre. Sa méthode est très efficace et il a raison de dire que l’apprentissage est fondé sur la répétition. »

Max : « Ben voilà, elle est partie 🙁 »

Léo : « J’ai vu une aigrette garzette de tout près ! J’ai vu une aigrette garzette ! On voit plein de beaux zoisos avec vous et des beaux zanimos. Merci de m’avoir gardé avec vous. »

Max : « Ce qui m’étonne c’est que ta mâchoire ne soit pas par terre ! »

Léo : « Tu m’embêtes. Je te parle plus. Chevalier, on avance ? »

Bonome a tenu à aller au bord de l’eau. Il nous a mis dans sa poche pour pas qu’on se fasse piquer par les branches et les ronces. Il espérait voir un râle d’eau. Il sait qu’il y en a dans ce Royaume mais il les a jamais observés. Du coup, moi non plus. Mais on l’a pas vu. On a vu un héron cendré qui s’envolait et se posait plus loin (Ardea cinerea, Ardéidés).

53 38 Héron cendré 53 39 Héron cendré
53 40 Héron cendré 53 42 Héron cendré

Grâce à sa calotte blanche on a su que c’était un adulte. Mais il avait pas envie de nous voir alors il s’est encore envolé et il est parti. Alors bonome a dit que c’était le moment de partir pour nous aussi. On s’est juste arrêtés au dernier observatoire, là où Martin vient nous voir. Mais c’était pas l’heure de notre rendez-vous. Il est pas venu. A la place on a vu un grèbe huppé. Il s’est étiré une patte, comme ça.

53 43 Grèbe huppé 53 44 Grèbe huppé

On a pu voir ses doigts palmés. Ils sont gentils les zoisos. Lors de notre précédente promenade, bonome nous a expliqué les Podicipédidés. Les pattes en arrière du corps, les doigts palmés … Et aujourd’hui les grébus nous ont montré ces caractéristiques. Quand je dis qu’il parle le zoiso ce chevalier …

Voilà Princesse, peut être que tu t’en fiches de nous mais je t’embrasse quand même.

Continuer la promenade

52 – Le Royaume des Grèbes

Dimanche 1er Novembre, An II

Léo : « Bonjour chevalier. »

Le chevalier : « Bonjour Léo, tu es déjà réveillé ? »

Léo : « Oui, j’arrive plus à dormir 🙁 »

Le chevalier : « Que t’arrive-t-il ? Tu as l’air contrarié. »

Léo : « C’est parce que, quand je suis arrivé, j’ai entendu que tu disais que je resterai avec vous pendant les vacances. Et puis les vacances vont bientôt se terminer et j’ai pas envie de repartir. Je veux plus être porte-clés. Je voudrais rester avec vous. Tu es un gentil chevalier et Max m’apprend des tas de choses fort savantes. Et j’ai envie de continuer à apprendre les zoisos. J’aime beaucoup les zoisos. »

Le chevalier : « Donc tu veux rester avec nous. Ma cabane va être envahie par des petizours naturalistes 🙂 Moi je veux bien que tu restes mais il faut demander à Max. MAX ! Veux-tu venir s’il te plaît. »

Max : « Mmmm … jedorencor … Et c’est pas moi … »

Le chevalier : « MAX ! Viens ici ! »

Max : « Késkya ? J’ai pas mangé le chocolat. C’est pas moi. J’ai rien fait. »

Le chevalier : « Léo voudrait te demander quelque chose. »

Max : « Oui cousin, que puis-je faire pour toi ? »

Léo : « Je veux plus partir. Je veux plus être porte-clés. J’aimerais rester avec vous. Le chevalier est d’accord. Tu veux bien que je reste ? »

Max : « Ben oui 🙂 Tu crois quand même pas que je t’aurais laissé repartir. Tu restes avec nous évidemment. On enverra un message à Princesse pour la prévenir. Dites, puisqu’on est réveillés tous les trois, on pourrait peut être aller aux zoisos 😉 »

Le chevalier : « Léo, je suppose que tu es d’accord. Allez mettre vos pantalons et allons au Royaume des Grèbes. »

Le Royaume des Grèbes je le connais bien et Léo y est déjà allé mais c’est l’automne alors peut être qu’on verra des visiteurs d’hiver qui viennent d’arriver. C’est ce que j’aime le plus dans nos inspections : à chaque fois on peut avoir une surprise. On sait pas ce qu’on va voir. Sauf les zoisos habituels mais ils sont nos amis maintenant et on est toujours contents de revoir un ami.

Pendant la chevauchée Léo était tout détendu. Je crois qu’il avait vraiment peur de devoir repartir. Maintenant qu’il sait qu’il va rester il se sent mieux. Je le comprends. Moi non plus je voudrais plus partir.

Chose étrange, c’est pas un zoiso qui nous a accueillis au Royaume mais un messieur. Bonome a essayé de le fotoer en vol. Il a pas tout à fait réussi mais c’est pas facile. Tu essayeras un jour Princesse. Tu verras : c’est pas tout facile.

52 01 Un messieur 1620999 52 02 Un messieur 1630003

Le messieur il avait l’air intrigué de nous voir. Un grand chevalier accompagné de deux petizours qui portent des pantalons : c’est pas banal ! Alors pour mieux nous voir, il penchait la tête d’un côté à l’autre. Et il nous fixait avec ses grands yeux. En fait, les yeux des insectes c’est pas des yeux comme nous. C’est des petits yeux collés les uns aux autres. Je crois qu’on appelle ça des ommatidies mais je suis pas sûr. Oulala mais je deviens comme bonome moi ! J’utilise des mots compliqués que personne connaît 🙁 Je reprends : les insectes ont des yeux composés de petits yeux tout petits. Chaque œil à un petit champ visuel et les champs visuels se superposent en partie. Je sais pas bien comment ils voient les insectes. Assez mal je suppose mais dans toutes les directions. Ils repèrent surtout les mouvements. (Bonome me souffle à l’oreille qu’ils voient comme nous au travers d’un kaléidoscope à très nombreuses lentilles. J’espère que tu sais ce que c’est, toi, un kaléidoscope.)

Léo m’a demandé si je connaissais ce monsieur et si je voulais bien le lui présenter mais je connais pas bien encore les Odonates alors on s’est tournés vers notre spécialiste en zanimos.

Max : « Dis, c’est qui cet Odonate ? »

Le chevalier : « Vous avez remarqué les gros yeux qui se touchent, les ailes perpendiculaires au corps et l’abdomen assez large : c’est donc un Anisoptère. »

Max : « Ça, je retiens jamais. Je sais qu’il y a les Zygoptères et les Anisoptères mais je sais jamais lesquels sont lesquels. »

Le chevalier : « J’ai mis très longtemps à retenir Maxou. Ne t’en fais pas. Peut être que l’étymologie t’aiderait à retenir. »

Max : « Voilà, c’est reparti pour le grékancien … Pfff … »

Léo : « C’est quoi le grékancien ? »

Max : « Le grékancien c’est une langue que personne connaît, que les anciens grecs parlaient à l’époque de la Grèce ancienne. A ce qu’il paraît beaucoup de mots scientifiques sont construits à partir de mots grékanciens. Ou des fois ils viennent du Latin. Le latin, c’est comme le grékancien mais à l’ancienne Rome, pas en Grèce ancienne. Bonome il peut pas s’empêcher de parler du grékancien comme ça il croit qu’il est intelligent et cultivé mais il y a que lui qui le croit. »

Le chevalier : « Merci Max pour ton intervention. Quelle image de moi vas-tu donner à Léo ? »

Léo : « Max dit souvent des bêtises tu sais chevalier. J’écoute pas tout. Et puis, je t’aime bien moi. »

Le chevalier : « 🙂 Je reviens à l’étymologie de Anisoptère. A- ou An- est un préfixe privatif qui signifie qui n’a pas ou qui n’est pas. Iso- veut dire pareil, identique et Ptère signifie aile. Un Anisoptère est un Odonate qui n’a pas des ailes identiques. Si vous observez attentivement vous verrez que les ailes postérieures sont plus larges que les antérieures. »

Max : « Ah oui ! »

Le chevalier : « Je ne dis pas que des erreurs 🙂 Tu suis Léo ? Je ne suis pas trop long ? »

Léo : « Oh non, j’aime bien apprendre les Insectes. C’est beau les Insectes. Continue s’il te plaît. »

Le chevalier : « Asseyez-vous alors. Pour identifier la famille à laquelle appartient cet individu la couleur rouge peut être suffisante. Tous les Anisoptères rouges appartiennent à la famille des Libellulidés. Mais il est possible de confirmer le diagnostique grâce au triangle alaire dirigé vers l’arrière et au fait que l’individu est posé. »

Léo : « Tu peux me montrer le triangle alaire s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Oui bien sûr. Tiens, c’est une ancienne photographie sur laquelle les ailes sont bien visibles. Vois-tu le triangle alaire ? »

52 03 Anisoptères Libellulidés Sympetrum sanguineum (Sympétrum rouge sang) Mâle à l'émergence 110262 52 03 Anisoptères Libellulidés Sympetrum sanguineum détail

Léo : « Oui il se voit bien. Elle est belle ta photo. »

Le chevalier : « Merci Léo. »

Max : « C’est important que l’individu soit posé ? »

Le chevalier : « Oui, souviens-toi du Royaume des Libellules. Les Aeschnes et les Anax patrouillent. Ils volent tout le temps pour surveiller leur territoire et se posent très rarement et très peu de temps. Un individu longuement posé appartient soit aux Libellulidés soit aux Gomphidés. »

Max : « D’accord. On connaît la famille maintenant. Et le genre ? Tu connais le genre ? »

Le chevalier : « La couleur rouge de l’abdomen est suffisante : c’est un sympètre. Les petites tâches jaunes à la base des ailes confirment mon diagnostique. »

Max : « Et l’espèce ? Tu la connais ? »

Le chevalier : « J’y arrive. Je dirais que c’est le sympètre rouge-sang (Sympetrum sanguineum, Libellulidés). »

Max : « Et tu justifies pas ? »

Le chevalier : « Non. J’ai pas envie. »

Max : « D’accord. On saura jamais comment tu fais et on pourra pas faire tout seul et Princesse va croire qu’on travaille pas et elle va nous chasser du Pays des Zoisos. »

Le chevalier : « Oui oui, absolument. »

Max : « Et tu t’en fiches ? »

Le chavalier : « Complètement 🙂 »

Max : « TU VAS PAS BIEN DANS TA TÊTE TOI ! »

Le chevalier : « Léo, que dirais-tu d’aller voir s’il y a des oiseaux ? »

Léo : « Ouiiii 🙂 »

Max : « Ben, et moi ? »

Léo : « On s’en fiche de toi 🙂 Allez bonome, on y va 🙂 »

Max : « Tu l’as appelé bonome ? Je rêve ou tu l’as appelé bonome ? … Hé ! Mais attendez-moi ! »

Le chevalier : « Allez, viens ici mon petitours. »

Il a dit ‘mon petitours‘. C’est moi son petitours 🙂 Après on est allés à un observatoire pour regarder les zoisos et j’ai proposé un jeu à cousin Léo. Il devait me décrire un zoiso le plus précisément possible et moi, je devais l’identifier. Pour mieux voir, il s’est bien installé et il a jumélé. Puis il a choisi un zoiso et il me l’a décrit sans que je le vois.

52 04 Max et Léo 1630006 52 03 Grèbe castagneux 1630010

Léo : « Le zoiso que j’ai choisi est sur l’eau. Il est assez petit. Son cou est court. La tête est arrondie et brune et son corps est beige. On dirait qu’il est coupé droit derrière et … »

Max : « C’est grébou ! C’est le grèbe castagneux Tachybaptus ruficollis. C’est un Podicipédidé. C’est le plus petit des grèbes et le chouchou de MON bonome. Descends Léo et viens voir dans mon beau livre. »

52 05 Max et Léo 1630007

On a tout lu la description. Léo l’avait déjà vu mais il voulait tout savoir. J’ai dû lui expliquer les plumages nuptiaux et internuptiaux. Et puis il a posé des tas de questions sur les autres grèbes de la page. Mais on les avait jamais vus.

Bonome a dit que des grèbes esclavons et des grèbes à cou noir avaient été vus ces dernières années dans des Royaumes proches d’ici. Peut être qu’il nous y emmènera un jour et qu’on les verra nous aussi. J’aimerais bien.

Et puis il y a eu une pie bavarde (Pica pica, Corvidés). Léo en avait jamais observé et il a encore laissé tomber sa mâchoire. Poum ! C’est magnifique une pie. Les zoms font pas attention aux pies parce qu’il y en a beaucoup mais c’est vraiment superbe. On croit toujours qu’elles sont noires et blanches mais si on prend le temps de les regarder on voit les reflets bleus et verts. Et puis c’est un Corvidé. Et les Corvidés sont très intelligents. Bon, là, la pie elle faisait pas des choses intelligentes.

52 06 Pie bavarde 1630014 52 07 Pie bavarde 1630023
52 08 Pie bavarde 1630024 52 09 Pie bavarde 1630026

Elle faisait sa toilette au bord de l’eau. Les zoisos ça fait souvent sa toilette. Et d’un coup, bonome s’est penché pour voir au pied de l’observatoire. Alors nous aussi on s’est penchés et on a vu un beau zoiso.

52 10 Bergeronnette des ruisseaux 1630031 52 11 Bergeronnette des ruisseaux 1630032

Léo avait pas encore remis sa mâchoire en place alors c’est moi qui ai demandé :

« C’est qui ce zoiso ? On le connaît déjà celui là, non ? »

Le chevalier : « Je ne souviens plus. Je crois que oui. C’est la bergeronnette des ruisseaux (Motacilla cinerea, Motacillidés). Elle est grise dessus ce qui explique son nom d’espèce. Cinerea signifie cendre et, par extension, gris, qui est la couleur de la cendre. Cet individu a la gorge grise et le bec clair. Le croupion est jaune alors que le plastron est blanc sale. J’en déduis que c’est un juvénile. »

Léo : « C’est quoi un juvénile ? »

Max : « Je sais ! Je sais ! C’est moi qui réponds ! Un juvénile c’est un jeune. Ce zoiso est né ce printemps ou cet été. Il est tout jeune encore et il a pas son plumage d’adulte. »

Léo : « Merci Max. Alors ça veut dire que les plumages des zoisos changent tout le temps. Il y a les plumages des jeunes puis les plumages internuptiaux et les plumages nuptiaux. Et des fois les mâles et les femelles sont pas pareils à cause du dimorphisme sexuel. Ça fait beaucoup de plumages tout ça. »

Max : « Oui cousin mais tu verras, on s’y fait. Sauf que des fois c’est pas facile d’identifier l’espèce. »

Mais on a pas pu continuer à discuter. Léo voulait regarder encore les zoisos et on a vu des ploufeurs. D’abord il y a grèbou qui a ploufé juste devant nous.

52 12 Grèbe castagneux 1630056 52 13 Grèbe castagneux 1630057

Et puis c’est un fuligule morillon (Aythya fuligula, Anatidés) qui l’a imité.

52 14 Fuligule morillon 1630062 52 15 Fuligule morillon 1630063

Et il y a eu une mouette. Mais elle me paraissait bizarre cette mouette.

52 16 Mouette rieuse 1630071

Max : « Bonome, c’est quoi cette mouette ? »

Léo : « Mais Max, c’est une mouette qui rigole ! Tu la reconnais pas ? »

Max : « Une mouette rieuse Léo, pas une mouette qui rigole. La mouette rieuse est pas tout à fait comme ça. Elle a bien les ailes grises et la pointe de la queue noire. Mais j’ai jamais observé du un peu marron entre le gris et le noir. Et puis, normalement le bec et les pattes sont rouges. Or là ils sont plutôt jaunes. C’est qui cette mouette bonome ? »

Le chevalier : « Tu as finement observé Maxou et Léo a raison : c’est bien une mouette rieuse (Chroicocephalus ridibundus, Laridés). La description que tu as faite ressemble à celle d’une mouette rieuse qui va sur son premier hiver. »

Max : « Alors on a vu des poussins, des juvéniles, des presque premier hiver, des adultes internuptiaux et des adultes nuptiaux. On connaît bien les mouettes rieuses maintenant. »

Léo : « Vous avez vu des poussins de mouettes ? Rhooo, la chance … »

Max : « C’était au Royaume des Sternes, au mois de juin. On t’emmènera Léo et tu en verras toi aussi. Bon, on change d’observatoire ? »

On a avancé sur les chemins mais on a pas vu de zanimos en chemin. Par contre, en arrivant là-bas, on a dérangé un héron cendré (Ardea cinerea, Ardéidés) qui s’est envolé. Bonome a réussi à le fotoer entre les branches.

52 17 Héron cendré 1630079 52 18 Héron cendré 1630080
52 19 Héron cendré 1630082 52 20 Héron cendré 1630092

J’aime beaucoup ces fotos même si elles sont pas bien cadrées. C’est sûrement à cause de la beauté que j’ai dans les yeux.

Léo : « Regardez tout là-bas. Il y a le canard aux fesses noires. C’est le canard chipeau (Anas strepera, Anatidés). »

Max : « Faut fotoer bonome ! Vas-y fotoe le ! On l’a jamais vu d’aussi près. Et puis là, ils se chipotent pas ! »

52 21 Canard chipeau 1070642 52 22 Canard chipeau 1070666

Il est beau ce canard. J’aime beaucoup les couleurs du cou. On dirait qu’il a des écailles. Et puis, je sais pas pourquoi, il a une bonne tête. Il a l’air gentil ce canard.

Après le chipeau, on voyait plus rien du tout alors on a encore changé d’observatoire. Il y avait un couple de canards de surface. Parce que les canards peuvent se diviser en deux : les canards de surface et les canards ploufeurs. Les premiers comprennent le colvert, le chipeau, le souchet et d’autres que je connais pas encore. Et parmi les seconds il y a les fuligules milouins et morillons et certainement d’autres encore.

52 26 Canard colvert 1630116 52 27 Canards colverts 1630122

Max : « Léo, connais-tu ces canards de surface ? »

Léo : « Pfff, c’est facile : c’est des colverts. Un mâle et une femelle. »

Max : « Et ils s’appellent comment en scientifique ? »

Léo : « Je sais pas 🙁 »

Max : « Anas platyrhynchos, Anatidés. »

Léo (tout bas) : « Anas platyrhynchos, Anas platyrhynchos, Anas platyrhynchos … »

Le chevalier : « Dites les petizours, venez voir par ici. »

52 29 Bécassine des marais 1630127 52 28 Bécassine des marais 1070679

Léo : « Anas platy… Oulala, quel grand bec ! Il est beau ce zoiso ! C’est qui dites ? C’est qui ? »

Max : « C’est la bécassine des marais (Gallinago gallinago, Scolopacidés). Les Scolopacidés c’est la famille des chevaliers. Mais pas les chevaliers comme bonome, les chevaliers qui sont des zoisos. Comme le chevalier guignette, le chevalier culblanc, le chevalier gambette et le chevalier arlequin. Bonome c’est un grand chevalier mais pas un Scolopacidé 🙂 »

Léo : « Tu pourrais répéter le nom en scientifique s’il te plaît ? »

Max : « Gallinago gallinago. »

Léo (tout bas) : « Bécassine des marais, Gallinago gallinago. Bécassine des marais, Gallinago gallinago. Bécassine des marais, Galli »

Max : « Dis cousin, tu vas répéter tous les noms comme ça à chaque fois ? »

Léo : « Ben oui, l’apprentissage est fondé sur la répétition. Alors pour apprendre, je répète. »

Max : « Encore un qui va pas bien dans sa tête 🙁 Il y a beaucoup de soleil Léo. C’est pas bon pour le cerveau. Mets ta capuche s’il te plaît. J’en ai déjà un avec le cerveau qui a fondu. »

Léo (au chevalier) : « Qu’est ce qu’il raconte ? »

Le chevalier : « Je t’expliquerai Léo. Mais tu as dit que Max racontait souvent des bêtises et que tu n’écoutais pas tout. C’est une sage décision 🙂 »

Léo : « On va voir des zoisos bonome ? »

Le chevalier : « Allons-y 🙂 »

Max : « Ah non ! Vous n’allez pas recommencer ! »

On avait à peine fait quelques pas que Léo s’est mis à siffler en regardant partout.

Léo : « Il y a un rouge-gorge quelque part ! Il est où ? »

52 34 Rougegorge familier 1630148 52 35 Rougegorge familier 1630154

C’est bonome qui l’a trouvé. Puis il y a eu une bataille de sifflement entre Léo et le rougegorge (Erithacus rubicula, Muscicapidés). Nous, on rigolait. Cousin Léo s’est un peu vexé. Il croyait qu’on se moquait de lui. Alors je lui ai expliqué que le rougegorge est un petit zoiso pas poli du tout, qu’il dit des grossièretés pour qu’on s’en aille et que, en l’imitant, il était lui même pas poli et que c’était pour ça qu’on rigolait. Il a rougi d’un coup cousin Léo 🙂 C’est devenu un rouge-joues, mais pas un Muscicapidé. N’empêche qu’il imite drôlement bien le rougegorge.

On a repris notre chemin tous les trois pour essayer de voir d’autres belles choses. Je crois que bonome espérait voir des sarcelles d’hiver. Les sarcelles sont des canards de la famille des Anatidés. La sarcelle d’hiver on l’appelle comme ça parce qu’elle vient ici en hiver. Il y en a une autre qui se montre en été alors on l’appelle la sarcelle d’été. Mais ce sont des migrateurs ces zoisos. Et dans les pays d’où elles viennent, leur nom vernaculaire doivent être inversé. Ben oui. Forcément. Mais je dis tout ça alors qu’on les a même pas vues les sarcelles d’hiver. En s’approchant de l’eau on a encore fait peur à un héron cendré (Ardea cinerea, Ardéidés). Il s’est envolé et s’est posé un peu plus loin. Bonome a encore fotoé entre les branches et Léo a encore perdu sa mâchoire inférieure 🙂

52 36 Héron cendré 1630162 52 37 Héron cendré 1630164
52 38 Héron cendré 1630165 52 39 Héron cendré 1630166

En observant le héron cendré on a aperçu une poule-d’eau qui faisait sa toilette.

52 40 Poule d'eau 1630175 52 41 Poule d'eau 1630176
52 42 Poule d'eau 1630177 52 43 Poule d'eau 1630178
52 44 Poule d'eau 1630179 52 45 Poule d'eau 1630180

Aujourd’hui, on se serait crus dans une immense salle de bain. Il y avait des zoisos qui faisait sa toilette tout le temps. Évidemment Léo a voulu tout savoir sur la poule-d’eau.

Max : « La poule d’eau est un Rallidé, comme la foulque macroule. En scientifique on l’appelle Gallinula chloropus. »

Léo : « Dis chevalier, ça veut dire quoi Gallinula chloropus ? C’est du grékancien ou du latin ? »

Le chevalier : « Gallinula vient du latin Gallus. C’est le coq. Le mot est à l’origine du mot Gaule car les gaulois avait pour emblème un coq. Gallinula signifie petite poule. Chloropus est construit à partir du grec. Chlore veut dire vert et Pous signifie pied. Si vous observez attentivement une poule d’eau vous verrez qu’elle a les pattes vertes. Bon, les petizours il va falloir rentrer maintenant. »

Max : « Oh non ! Pas déjà ! »

Léo : « S’il te plaît chevalier, on reste encore un peu. »

Max : « Oui bonome, on reste encore. S’il te plaît. »

Le chevalier : « D’accord 🙂 »

Alors on a repris le chemin qui traverse le Royaume pour retourner aux observatoires de l’autre étang. Et on a vu des mésanges bleues (Parus caeruleus, Paridés). Léo en avait jamais vu. Il s’est figé d’un coup et a observé attentivement. Et puis il s’est mis a siffler comme la mésange bleue.

52 46 Mésange bleue 1630192 52 47 Mésange bleue 1630193

Max : « Dis cousin, tu vas imiter tous les zoisos comme ça ? »

Léo : « J’aimerais bien 🙂 »

Le chevalier : « Maxou serais-tu jaloux ? »

Max : « Toi, tu parles le zoiso, Léo siffle comme les zoisos et moi je fais rien du tout 🙁 »

Le chevalier : « Ben fais toi garder par un héron garde-rien 🙂 »

Max : « C’est pas drôle 🙁 »

Léo : « Tu fais pas rien du tout Max. Tu m’apprends les zoisos et la nature. Il s’appelle comment ce zoiso ? »

Max : « Parus caeruleus, Paridés. ET TU RÉPÈTES SI TU VEUX MAIS DANS TA TÊTE ! »

Léo (tout bas) : « Parus caeruleus, Parus caeruleus, Parus caeruleus … »

Il a répété jusqu’à ce qu’on arrive à l’observatoire. Cette nuit je vais rêver en grékancien ou en latin …

On a observé l’étang mais il y avait pas des zoisos sur l’eau. C’est bonome qui nous a indiqué le grébou et les colverts sur la berge.

Léo : « Anas platyrhinchos, Anatidés. Et l’autre ? J’ai oublié. »

52 48 Grèbe castagneux et colverts 1070778

Max : « L’autre c’est grébou, le grèbe castagneux, Tachybaptus ruficollis, Podicipédidés. »

Léo : « Ah oui, c’est ça, Tachybaptus ruficollis. »

Max : « Profite bien, c’est rare de le voir en dehors de l’eau. »

Le chevalier : « Max a raison. Et puis on voit bien la position des pattes, très en arrière du corps, caractéristique des Podicipédidés. On ne voit pas d’ici mais les pattes ne sont pas palmées comme chez les Ansériformes ou les Laridés mais les doigts sont plats et élargis. »

Mais les zoisos sont pas restés très longtemps sur la berge. Grébou est allé pêcher et les canards colverts ont fait leur toilette. On a pu voir le mâle s’étirer les ailes.

52 49 Canards colverts 1630215 52 50 Canards colverts 1630216
52 51 Canards colverts 1630217 52 51 Canards colverts 1630218

Et puis ça a été le tour de la femelle.

52 52 Canards colverts 1630220 52 53 Canards colverts 1630221
52 54 Canards colverts 1630222 52 55 Canards colverts 1630224

Léo commençait à fatiguer. Moi un peu aussi. C’est très fatiguant d’être randonneur naturaliste. Même si on se déplace surtout en poche, on marche beaucoup quand même. On a des toutes petites pattes nous 🙁 Et puis il faut avoir tous les sens en éveil pour être naturaliste. C’est vraiment très fatiguant. Léo s’est endormi dans la poche de bonome. Mais pas moi.

Max : « Dis, on a pas vu Martin aujourd’hui. Tu crois qu’il va bien ? »

Le chevalier : « Petitours, tu sais que notre rendez-vous est toujours en fin d’inspection. Peut-être le verrons-nous ? »

Max : « J’aimerais bien qu’il vienne tout près comme ça on pourrait lui présenter Léo. »

Le chevalier : « Il perdrait encore sa mâchoire 🙂 »

Max : « Il est rigolo cousin Léo. Je l’aime bien. Il va vraiment rester avec nous ? »

Le chevalier : « Max, tu avais l’air sûr de toi ce matin. Tu voulais envoyer un message à Princesse pour la prévenir. »

Max : « Elle s’en fiche de nous Princesse. Elle s’en fiche carrément de nous. On peut pas se ficher de nous plus que le fait Princesse. »

Le chevalier : « Max, tu exagères. »

Max : « J’exagère rien du tout bonome. Elle s’en fiche tellement qu’elle verra même pas que Léo est resté avec nous. On lui envoie pas de message et on s’en fiche d’elle. Tiens, regarde le grébu. On réveille Léo ? »

52 56 Grèbe huppé 1630251 52 57 Grèbe huppé 1630252

C’est bonome qui l’a réveillé et il m’a fait rigoler parce qu’il a retenu la mâchoire de Léo, pour pas qu’elle tombe encore.

Max : « Le grèbe huppé. Podiceps cristatus, Podicipédidés. Mais tu répètes pas sinon je te ploufe et tu nourris les brochets. »

Et puis Martin est venu. Il nous a observés de loin, comme un grand timide. Je lui ai parlé de cousin Léo et je l’ai prévenu que maintenant il serait avec nous, qu’il fallait pas qu’il ait peur parce qu’il est très gentil cousin Léo. Et il aime beaucoup les zoisos, encore plus que moi. Mais qu’il peut pas leur parler parce que, quand il les voit, sa mâchoire tombe par terre. Martin nous a encore regardés. Bien attentivement. Et puis il est reparti.

52 58 Martin pêcheur 1630242

Max : « Tu as vu Léo ? C’est Martin, le martin-pêcheur d’Europe (Alcedo atthis, Alcédinidés). C’est notre ami. Il vient toujours nous voir quand on vient dans ce Royaume. C’est le plus beau de tous les zoisos du monde. »

Léo : « Je sais bien Max, on l’a déjà vu. Mais je suis d’accord avec toi : c’est le plus beau de tous les zoisos. »

On est restés un peu à regarder la nature, pour gagner du temps avant de rentrer. Puis on s’est glissés dans la poche de bonome pour la chevauchée du retour. Léo s’est endormi. Moi, je lui ai gratté le front pour qu’il fasse de beaux rêves. En arrivant, il s’est même pas réveillé. Bonome est allé le coucher et puis il m’a fait mon câlin du soir en regardant les fotos du jour.

Voilà Princesse pour cette belle journée. Je t’embrasse pas parce que je m’en fiche de toi.

Continuer la promenade

51 – Le Royaume des Sternes et autres Royaumes

Mardi 27 Octobre, An II

« Bonjour bonome, on va aux zoisos aujourd’hui ? »

« Nous y sommes allés hier Maxou. »

« Oui mais c’est les vacances. On peut y aller tous les jours si on veut. Et puis il faut former Léo. Il aimerait bien retourner au Royaume des Sternes. Tu veux bien nous y emmener s’il te plaît ? »

« Vous voulez retourner au Royaume des Sternes ? »

« Oh oui ! Léo a beaucoup aimé. »

« D’accord. Vous êtes déjà prêts je suppose. »

« Ben oui, on a déjà mis nos pantalons 🙂 »

Bonjour Princesse,

Aujourd’hui, on est retournés au Royaume des Sternes parce que Léo a beaucoup aimé ce Royaume. Il aime beaucoup les zoisos Léo. On va en faire un grand ornithologue. On a commencé tout de suite en arrivant, dans les sous-bois. J’ai reconnu le chant d’un petit zoiso pas poli du tout. Il nous criait dessus pour nous dire de déguerpir. Léo a pas été choqué parce que bonome lui a jamais traduit ce qu’il dit. Moi, j’ai pas voulu traduire non plus pour pas faire mal aux oreilles de cousin Léo. Le zoiso pas poli du tout, c’est le rougegorge (Erithacus rubecula, Muscicapidés).

51 01 Rougegorge 51 02 Rougegorge

Léo regardait le rougegorge de tous ses yeux, sans bouger. Il avait l’air figé. Et puis il a essayé de siffler comme le rougegorge. C’était pas tout à fait exact mais ça ressemblait beaucoup quand même. Bonome le regardait en souriant. Je crois que le rougegorge a pas aimé.

Plus loin, on en a vu un autre. Lui aussi nous a crié dessus. Mais Léo a pas essayé de l’imiter. 51 03 Rougegorge

On avançait, on avançait et on voyait pas des zoisos. Alors j’ai dit à bonome qu’on venait pas dans ce royaume pour se promener dans les sous-bois mais pour aller au bord des étangs. Il a juste répondu d’accord et on est allés au bord d’un grand étang pour voir des canards. Et il y avait des tas de canards 🙂 Léo était ravi. Il souriait béatement 🙂

51 04 Des zoisos

Tout là-bas au loin, j’ai vu des canards chipeaux (Anas strepera, Anatidés). Et tu sais ce qu’ils faisaient les chipeaux ? Ils se chipotaient 🙂 On aurait dit des foulques ! Mais ils étaient bien trop loin pour qu’on les gronde.

51 05 Canards chipeaux 51 06 Canards chipeaux
51 07 Canards chipeaux 51 08 Canards chipeaux

On est restés un peu à regarder les zoisos. J’ai fait réviser les canards à Léo. Il se souvenait bien des fuligules milouins et des fuligules morillons. Il se souvenait aussi du nom de genre en scientifique : Aythya. Il l’avait répété des dizaines de fois hier, pendant la promenade. Mais les canards étaient tous trop loin pour qu’on les voit bien. Alors on a changé d’endroit. On a cheminé sur les chemins et on a vu un beau papillon blanc.

51 09 Piéride 51 10 Piéride

Léo connaissait pas les papillons. Il était tout étonné d’en voir. Moi aussi parce que c’est l’automne depuis longtemps et les papillons adultes devraient être tout morts ou alors hiberner. Mais Léo m’a pas laissé le temps de méditer sur la présence tardive des papillons. Il m’a demandé : « C’est qui ce zanimo ? »

« Tu vois Léo, ce zanimo a trois paires de pattes et une paire d’antennes. En plus il a deux paires d’ailes. Alors on dit que c’est un insecte. Il y a beaucoup des insectes sur terre. On voit pas d’ici mais sur les ailes il y a des tas de petites écailles. A cause du grékancien on appelle ces insectes des Lépidoptères. C’est comme ça qu’on dit papillon en scientifique. »

« C’est très beau les papillons. »

« Oh oui ! Celui là est tout blanc mais il y en a des tout colorés très très beaux. Je te montrerai le machaon dans mon blog. Dis bonome, je me souviens plus de la famille des papillons tout blancs. Tu veux bien nous expliquer ? »

« Bien sûr Maxou. Les papillons tout blancs sont les Piéridés. Il en existe de nombreuses espèces. Là, j’avoue que j’ai du mal à l’identifier. Il faudrait que je vois la face inférieure des ailes. J’hésite entre le piéride de la rave (Pieris rapae) et le piéride du navet (Pieris napi). »

« Merci mon bonome. Tu as compris Léo ? »

« Oui oui. Ce zanimo est un Insecte Lépidoptère de la famille des Piéridés et c’est un piéride mais on sait pas bien lequel. C’est très beau un papillon mais je préfère les zoisos. »

On a repris notre chemin en direction de l’étang. Au bord de l’eau, il y avait des canards colverts (Anas platyrhynchos, Anatidés).

Léo est encore resté bouche bée. C’est vrai que c’est très beau les colverts. Surtout le mâle. Quand il a levé la tête pour regarder plus loin, il a aperçu un cygne tuberculé. 51 11 Canards colverts

« Max ! Regarde, il y a un cygne ! Comme il est beau ! C’est un très gros zoiso ! Tu l’as déjà vu voler ? »

51 12 Cygne tuberculé 51 13 Cygne tuberculé

« Oui cousin 🙂 Le cygne tuberculé s’appelle Cygnus olor et c’est un Anséridés. Mais viens, je voudrais te montrer quelque chose. »

« C’est un zoiso ? »

« Non Léo. C’est un fossile. »

« C’est quoi un fossile ? »

« Un fossile c’est la trace très ancienne d’un être vivant disparu depuis trèèèèès longtemps. »

« Très longtemps comment ? »

« Oulala ! Plusieurs millions d’années ! Bonome il a un fossile qui a 540 millions d’années. »

51 14 Un fossile

« Tu es sûr Max ? Tu dis pas des bêtises ? »

« Bonome, Léo me croit pas que les fossiles c’est vieux de plusieurs millions d’années 🙁 »

« Maxou, je te rappelle que tu as cru que je me moquais de toi ! Léo, tu peux croire Max. Mais, s’agissant du fossile que tu vois là, je suis incapable de lui donner un âge, disant 20 à 40 millions d’années. »

« Et il y a des fossiles de zoisos ? »

« Oui Léo. Certains fossiles montrent la présence de plumes. On en trouve surtout en Chine dans des couches datant du Jurassique et du Crétacé. »

« On pourra aller chercher des fossiles de zoisos en Chine ? »

« Non Léo, je suis désolé. C’est bien trop loin. Mais on peut aller voir des oiseaux vivants si tu veux. J’entends un petit grébu qui piaille. »

Il avait bien entendu, Superzoreilles. Il y avait vraiment un petit grébu qui piaillait (Grèbe huppé, Podiceps cristatus, Podicipédidés. Il avait faim le petit grébu et son parent lui a apporté un poisson.

51 16 Grèbes huppés 51 18 Grèbes huppés
51 20 Grèbes huppés 51 21 Grèbes huppés
51 22 Grèbes huppés 51 24 Grèbes huppés

Le petit a avalé le poisson d’un coup. Gloub, le poisson 🙂 Mais un seul c’était pas suffisant alors le parent est retourné chercher des poissons. Nous, on est restés à regarder le paysage et les zoisos.

51 25 Paysage

Léo regardait partout pour trouver des zoisos. Et il a vu le cygne qui s’étirait les ailes après avoir fait sa toilette. 51 26 Cygne tuberculé
51 27 Cygne tuberculé 51 28 Cygne tuberculé
51 29 Cygne tuberculé 51 30 Cygne tuberculé
51 31 Cygne tuberculé 51 32 Cygne tuberculé

Léo il est pas très bavard mais quand quelque chose lui plaît ça se voit tout de suite. Il est resté immobile à regarder le cygne. Je crois qu’il pourrait rester des heures à regarder les zoisos en silence. Là, il était debout au bord de l’eau. C’est vrai qu’il était magnifique le cygne qui s’étirait les ailes. Puis bonome a levé la tête. Il avait aperçu quelque chose dans le ciel, tout là-haut. Moi, j’ai reconnu un rapace. Sûrement une buse. Mais c’était trop pour Léo. Il s’est laissé tomber d’un coup sur les fesses. Poum ! N’empêche qu’il suivait bien le zoiso des yeux.

51 33 Buse variable 51 34 Buse variable
51 35 Buses variables 51 36 Buses variables

Alors je lui ai expliqué les rapaces avec leurs serres aiguisées pour attraper leurs proies, leur bec crochu pour les déchiqueter et les yeux dans le même plan pour avoir une bonne vision en relief. Il avait même pas peur. Il observait attentivement en écoutant mes explications. On a l’impression qu’il écoute pas, tellement il est concentré sur l’observation mais, quand il s’agit des zoisos, il enregistre tout cousin Léo. Et je savais qu’en rentrant il allait sauter sur mon beau livre de zoisos pour tout apprendre sur les rapaces.

Après, le chevalier nous a emmenés à l’observatoire. Pour la première fois, il y avait pas des zoisos. Aucun. Rien du tout. Le genre de rien du tout qu’aiment garder les hérons garde-bœufs 🙂

51 37 Paysage

Bonome s’est assis par terre pour profiter du calme. Léo et moi on s’est installés sur ma serviette et on a profité du silence mais pas du bon air à cause de la fumée de super pétuneur. Il peut pas s’en empêcher 🙁 Et il s’est caféiné en plus parce qu’il a toujours une gourde de café froid dans son sac. Princesse, tu vas le gronder un jour s’il te plaît ? Je l’aime bien mon bonome. Je voudrais pas qu’il fasse l’infarctus du myocarde en pleine nature. Parce que même en lui sautant dessus à pattes jointes je pourrais pas le sauver avec un massage cardiaque moi, je suis trop petit.

Après il s’est gratté la tête et il nous a annoncé qu’il n’y avait pas assez de zoisos ici aujourd’hui, qu’il voulait pas qu’on soit déçus et qu’il nous emmenait ailleurs. Ailleurs c’est le Grand Étang de T. jusque auquel il nous a fallu chevaucher. Dans les champs, il y avait de gros attroupements de Laridés et de vanneaux huppés. Mais on pouvait pas fotoer en chevauchant.

Quand on est arrivés au premier observatoire, Léo a reconnu tout de suite les canards souchets (Anas clypeata, Anatidés).

51 39 Canards souchets 51 40 Canard souchet femelle
Il est rigolo le canard souchet avec son gros bec aplati 🙂 Et puis il y avait des fuligules milouins (Aythya ferina, Anatidés). 51 41 Fuligules milouins

Dans les étangs on voit beaucoup des Anatidés et des Anséridés mais c’est normal c’est des zoisos adaptés à la vie sur l’eau. Bon mais il y avait quand même pas beaucoup de zoisos 🙁 Il faudra un jour qu’on se mette en quête du Royaume Secret. Je préfère pas en parler à Léo de ce Royaume, il deviendrait fou dans sa tête 🙂

« Bonome ! Léo ! Regardez le papillon ! Je le connais pas celui là. C’est qui ce papillon ? »

51 42 Robert le diable 51 43 Robert le diable

« C’est Robert le Diable ! »

« Tu dis des erreurs bonome. Le diable c’est pas un papillon. Et nous, on va aller au paradis alors on va jamais rencontrer le diable. C’est qui ce papillon bonome ? »

« Max, je t’assure que son nom vernaculaire est Robert le Diable. Je ne sais pas pourquoi. Il doit y avoir une légende qui explique ce nom mais je ne la connais pas. Par contre son nom scientifique s’explique plus facilement. Polygonia C-album, Nymphalidés. C album signifie C blanc. »

« En grékancien ? »

« Non Maxou, en Latin 🙂 Voyez-vous le C blanc au revers de l’aile postérieure de ce papillon ? »

« Oui bonome, on a toujours pas de chien ni de canne. On est pas aveugles nous ! »

« C’est ce C blanc qui est à l’origine du nom d’espèce. L’autre caractéristique de ce papillon est le bord des ailes qui est très découpé. Il a beaucoup de côtés et c’est justement ce que signifie Polygonia. C’est le premier papillon que j’ai ‘fotoé’ . J’aime bien le rencontrer. »

« Oui ben tu parles, tu parles et Robert est loin maintenant. Allez, on avance. »

Max : « Oh ! Regarde Léo, c’est un lapin (Oryctolagus cuniculus, Léporidés). »

51 44 Pauvre lapin 51 46 Pauvre lapin

Léo : « C’est un lapin ça ? C’est bizarre, je l’imaginais autrement le lapin. »

Max : « Mais … c’est parce qu’il est tout mort et qu’il manque des morceaux. Il en reste pas grand chose de ce lapin. On voit juste son crâne et ses mandibules. »

Léo : « C’est quoi les mandibules. »

Max : « Les mandibules c’est les mâchoires inférieures. Normalement elles sont soudées devant mais là elles sont séparées. C’est un puzzle de tête de lapin 🙂 On a déjà vu un puzzle de faisan un jour, avec bonome 🙂 Dis, tu peux retourner le crâne s’il te plaît, qu’on puisse voir l’autre face ? Oups, il a perdu des dents et l’arrière de son crâne ce lapin. Mais bon, ça doit plus le gêner maintenant. »

Léo : « J’aimerais bien voir un lapin en vrai. Pas un tout cassé. On peut voir des lapins ? »

On en a vu. Il y a beaucoup des lapins autour du Grand Étang de T. Léo était très content et très impressionné de les voir cavaler. Ça court vite un lapin. Mais c’est normal. Les proies doivent pouvoir se sauver vite. Ou alors elles ont des trucs, comme la couleuvre à collier qui fait croire qu’elle est toute morte. Mais ça, je l’ai déjà raconté. Et puis on est allés au second observatoire. Et on a vu un cygne qui faisait sa toilette. Bonome a tout fotoé. Léo a perdu sa mâchoire inférieure. Elle s’est décrochée et elle est tombée 🙂 Il m’amuse cousin Léo quand il voit un zoiso.

51 49 Cygne tuberculé 51 50 Cygne tuberculé
51 51 Cygne tuberculé 51 52 Cygne tuberculé
51 53 Cygne tuberculé 51 54 Cygne tuberculé
51 55 Cygne tuberculé 51 56 Cygne tuberculé
51 57 Cygne tuberculé 51 58 Cygne tuberculé

Max : « Léo ramasse ta mâchoire et remets la en place, tu vas en avoir besoin un jour 🙂 »

Léo : « Le cygne tuberculé c’est Cygnus olor. C’est peut être un Anatidé Ansériné ou alors c’est un Anséridé. La première proposition est la plus probable. C’est l’un des plus gros zoisos en France. »

Max : « Bonome, tu entends Léo ? »

Le chevalier : « Je ne suis pas sourd petitours. Il va rapidement connaître plus de choses que toi sur les oiseaux. »

Max : « Et on aura plus besoin de toi ! Oh ! Regarde il y a un messieur. Mais il est pas mûr, il est tout vert 🙂 Léo, viens ici que je t’explique les Odonates. » 51 59 Un messieur

Léo : « C’est quoi un zodonate ? »

Max : « Un – Odonate. C’est un mot compliqué que personne connaît pour dire Libellule. Les odonates ont trois paires de pattes et deux petites antennes qu’on voit à peine et deux paires d’ailes. »

Léo : « Ben c’est un Insecte alors ! »

Max : « Oui cousin 🙂 Mais je t’ai dit qu’il y a beaucoup des insectes. Ils sont répartis en différents ordres. Tout à l’heure on a vu les Lépidoptères, maintenant on voit les Odonates. Les Odonates ont des gros yeux et un long abdomen. Parce que je t’ai pas dit mais les Insectes ont un corps divisé en trois parties : la tête, le thorax et l’abdomen. Là, tu peux voir que les ailes sont perpendiculaires au corps alors c’est un messieur que je sais jamais comment on les appelle en scientifique. »

Le chevalier : « Ce sont les Anisoptères. »

Max : « Merci bonome. Si tu regardes bien, tu verras une tâche jaune à la base de l’aile. Tu vois ? Ça veut dire que c’est un membre de la famille des Libellulidés. J’ai bon bonome ? »

Le chevalier : « Pas tout à fait. Est ce que vous voyez un triangle sur l’aile antérieure ? Bien sûr, vous n’êtes pas aveugles. Il est tourné vers l’arrière. Avec le fait que l’individu est perché sur le poteau depuis un moment, on peut être certain que c’est un Libellulidé. La tâche jaune fait penser au genre Sympetrum. D’après la couleur du corps, je dirai que c’est un juvénile mais je ne sais pas à quelle espèce il appartient. J’en suis désolé. »

Max : « Honte sur toi ! »

Léo : « MAX ! On parle pas comme ça à un chevalier voyons. Tu vas pas bien dans ta tête. »

Le chevalier : « Merci Léo mais ne t’inquiète pas, j’ai l’habitude de l’ingratitude de ton cousin 🙂 »

Max : « Je suis pas un gras, c’est mon pantalon qui me grossit 🙂 »

Ils se sont moqués de moi tous les deux. Et on a plus rien vu du tout. On voulait pas rentrer alors on a chevauché au hasard et puis on s’est arrêtés là où on avait vu le renard. J’espérais le revoir pour montrer à Léo. Mais il y avait pas de renard. A la place, on a vu des traces de chevreuil.

51 60 Des traces 51 61 Des traces

On voit souvent des traces de chevreuil ici. Peut être qu’un jour on en verra. J’aimerais bien. J’en ai vu qu’en foto mais c’est très beau un chevreuil. Et puis il y avait des terriers. Plein de terriers creusés dans le sable. Avec tous les lapins qu’on aperçoit ici, ça devait être des terriers de lapins. On a cherché des empreintes mais on a vu que des traces qui ressemblaient à des traces de renards. Ça me paraissait bizarre alors j’ai voulu aller explorer le terrier. Léo est resté en retrait. Je crois bien qu’il avait peur.

51 62 Un terrier 51 63 Un terrier

Bonome m’a pas laissé avancer dans le terrier alors on saura pas ce qu’il y avait dedans. Tant pis 🙁 Je suis remonté avec eux et on s’est assis pour regarder le soleil se coucher. C’était le signe de la fin de la promenade.

Quand on est rentrés on a enlevé nos pantalons et on a fait notre toilette. Et puis on est allés au lit. Bonome est venu nous lire mon livre de zoisos. Léo voulait qu’il lise les rapaces diurnes. En scientifique on dit les Accipitriformes et les Falconiformes. Léo s’est endormi au gypaète barbu. C’est le premier qui est décrit 🙂 Alors bonome a posé le livre et il m’a fait un câlin en me grattant le front et moi aussi je me suis endormi. Lui, il a jamais de câlins pour s’endormir. C’est pas juste.

Voilà Princesse, c’était encore une belle journée au Pays des zoisos. Je t’embrasse, et ne t’inquiète pas, on va bien.

Continuer la promenade

50 – Le Royaume des Sternes

Samedi 24 Octobre, An II

Le chevalier : « Max ! Léo ! Vous voulez venir ici s’il vous plaît. »

Max : « Oulala ! On va se faire gronder ! Je t’avais dit de pas tout manger le chocolat. »

Léo : « Tu en as mangé plus que moi ! »

Le chevalier : « Les petizours ! Vous venez ? »

Max : « Bon, il faut y aller 🙁 »

01

Max : « Pardon bonome. On a pas fait exprès. »

Le chevalier : « Qu’est ce que tu racontes Max ? »

Max : « Ben oui, on a pas fait exprès. C’est à cause de Léo. Il avait jamais mangé de chocolat alors j’ai voulu lui faire goûter. Et puis on en a mangé un peu. Il a trouvé ça bon. On en a remangé, et puis encore, et encore … Et puis il y en avait plus. On a pas fait exprès de manger tout le chocolat. On t’en a pas laissé. On regrette et on le fera plus. Nous gronde pas s’il te plaît. »

Le chevalier : « Vous avez mangé TOUT le chocolat ? »

Max : « Oui, désolé 🙁 Tu vas nous punir ? »

Le chevalier : « Vous irez au lit dès que j’aurai fini de vous parler. Sans câlins et sans bisous. Et vous aurez mal au ventre si vous avez tout mangé. »

Max : « Sans câlins ? Non bonome, s’il te plaît. Pas sans câlins. »

Le chevalier : « Nous verrons. J’avais une surprise pour vous mais je me demande si vous la méritez. »

Max : « Une surprise ? Quoi comme surprise ? »

Le chevalier : « Regardez ! »

02 03

Max et Léo : « Des pantalons ! »

Max : «  Tu nous as trouvé des pantalons ! T’es trop fort bonome ! On peut les essayer ? »

Le chevalier : « Bien sûr ! Ils ont été faits sur mesure, rien que pour vous. Mais avec tout le chocolat que vous avez mangé je ne suis pas sûr que vous réussissiez à les enfiler 🙂 »

Max : « Regarde bonome ! On a des pantalons ! On est beaux avec nos pantalons ? Princesse va être très impressionnée ! »

Léo : « Merci chevalier. J’aurai plus froid dans la nature. »

04

Le chevalier : « Vous êtes très beaux avec vos pantalons. Mais ils doivent vous serrer le ventre. Vous êtes pleins de chocolat 🙂 Que diriez-vous d’aller au Royaume des Sternes demain ? »

Max : « Oh oui ! Tu verras Léo, c’est un très grand et très beau Royaume. »

Léo : « Max, j’ai mal au ventre. Je crois que je vais vomir 🙁 »

Max : « Oups, moi aussi. C’est à cause du chocolat. »

On était pas bien du tout. On a tout vomi le chocolat. Bonome nous a tout débarbouillés et puis il nous a mis au lit. Et puis il est resté à veiller sur nous en nous grattant le front. On a ronronné tous les deux. Finalement il me l’a fait mon câlin mais je le méritais même pas.

Dimanche 25 Octobre, An II

Ce matin le réveil a été très difficile. On a mal dormi à cause du chocolat. Je crois que je vais pas en remanger de sitôt 🙁 Mais bon, on s’est levés et on a mis nos pantalons 🙂 Moi j’ai enfilé mon sacado et préparé mes livres et mes jumelles et puis on est partis au Royaume des Sternes. Léo commence à s’habituer aux longues chevauchées. Il est pas, comme moi, impatient d’arriver. Il regarde le paysage en souriant. Ça doit le changer de la chambre dans laquelle il est resté suspendu pendant des années.

50 01 Héron cendré C’est un héron cendré qui nous a accueillis au Royaume des Sternes (Ardea cinerea, Ardéidés). Il nous regardait bizarrement. Mais c’est normal. Dans les Royaumes, les zanimos s’étaient habitués au grand chevalier et son petitours bleu. Maintenant c’est un grand chevalier aux petizours qui ont des pantalons 🙂

Au bord de l’eau, il y avait de jolies petites plantes à fleurs jaunes. On les connaît déjà celles-là. C’est la renoncule scélérate (Ranunculus sceleratus, Renonculacées).

Elle pousse toujours dans la vase du bord de l’eau. Elle supporte très bien d’être inondée ou exondée. Mais il faut que la terre reste toujours très humide. Ses fleurs donnent de très petits fruits à une seule graine. On appelle ça des akènes. 50 02 Renoncule scélérate

Ils tombent directement au sol près de la plante mère. Des fois, il y a des renoncules scélérates tout autour des étangs et c’est très beau. On a regardé le paysage. Il y avait pas des zoisos mais c’était pas grave.

50 03 Paysage

Léo avait l’air très à l’aise et très content d’être là. Je l’aime bien cousin Léo. Je crois que ça va être facile de le former parce qu’il a beaucoup de beauté dans les yeux. Et il aime beaucoup les zanimos. Il a même plus peur dans la nature.

Un peu plus loin, il y avait plein de zoisos tout mélangés alors j’ai fait une interro à Léo.

Max : « Tu vois tous ces zoisos mon cousin ? Tu les connais presque tous. Dis moi ceux que tu reconnais. »

50 04 Des zoisos

Léo : « Oulala, mais il y en a beaucoup … Bon … Les gros presque au milieu, un peu marron, c’est les bernaches du Canada … Les tout blancs un peu pointus, c’est des mouettes qui rigolent … Tout noir avec du blanc sur le front et le bec, c’est les foulques macroules … et puis il y a des canards colverts mâles et femelles … Mais le tout noir avec le bec rouge et une fine bande blanche sur l’aile, je le connais pas. Et puis, je connais aucun nom en scientifique. J’ai pas retenu. »

Max : « C’est pas grave mon cousin. Tu t’en sors très bien. Mais on dit pas des mouettes qui rigolent mais des mouettes rieuses 🙂 Et celui que tu connais pas encore c’est la poule-d’eau (Gallinula chloropus, Rallidés). C’est la même famille que la foulque. Les noms en scientifique, on les reverra plus tard. »

Léo : « Dis Max, vous voyez toujours des zoisos comme ça ? »

Max : « Pas toujours mais souvent. Mais c’est normal, bonome parle le zoiso couramment alors il leur demande de venir pour son petitours. »

Léo : « Il parle le zoiso ? »

Max : « Ben oui 🙂 »

Léo : « Mais les zoisos parlent pas tous pareil ! »

Max : « C’est pas grave. Il parle tout le zoiso. Tu verras. Il veut pas le dire, mais il parle le zoiso. Allez Léo, on avance et on va s’asseoir au bord de l’eau. On partagera ma serviette. »

50 05 Max et Léo 50 06 Max et Léo
En chemin, on a vu une jolie plante à fleurs. Je la connaissais pas mais j’ai quand même reconnu la famille. On a cueilli un capitule de fleurs, des fruits et des feuilles et puis on a cherché un bel endroit pour faire la botanique. Je voulais initier Léo à l’utilisation de la flore de Gaston. 50 07 Coronille bigarée Fleurs
50 08 Coronille bigarée Feuilles 50 09 Coronille bigarée Fruits

On a d’abord bien regardé les morceaux de plante et puis on a attaqué la botanique. Il faut toujours commencer par le tableau général de la page 25. Je l’ai laissé chercher un peu puis je lui ai expliqué les fleurs papilionacées.

50 10 La botanique 50 11 La botanique

On a tourné les pages pour aller à la famille des Fabacées (c’est le vrai nom des Papilionacées).

50 12 La botanique Et je l’ai laissé faire le choix suivant : les feuilles se terminent ni par une vrille ni par un filet. Il est allé tout seul à la page des Lotées et il a voulu continuer tout seul. Mais il savait pas ce que c’est des folioles. Alors j’ai expliqué et il a fait la suite. Fleurs en couronnes … de plus de 5 mm …
50 13 La botanique 50 14 La botanique

On a pas bien regardé le calice mais on a reconnu le fruit de la coronille sur le dessin. On a demandé à bonome si on avait bon. Léo était surpris que je vérifie 🙂 Bonome a souri et il nous a dit que c’était la coronille bigarée (coronilla varia, Fabacées).

Puis il nous a proposé d’aller au bord de l’eau. Il m’a rassuré en disant qu’il n’y avait pas assez de profondeur pour les brochets. Alors on y est allés. Et on a vu des coquilles de bivalves.

50 15 Corbicula sp 50 16 Corbicula sp

Moi, je les avais déjà vus. Mais je me souvenais plus du nom. Du coup j’ai appelé mon bonome à mon secours. Il m’a gentiment rappelé que c’était des corbicula.

Et puis on a regardé le paysage.

50 18 Paysage 50 19 Paysage

Il est très beau cet étang. Il est très peu profond alors il y a des tas de végétos qui poussent. C’est comme la slikke et le schorre mais pas à la mer et sans la marée. On peut pas aller faire la botanique sinon bonome aurait les pieds tout boueux. Et je veux pas qu’il attrape le rhume ou la maladie à cause de moi.

En cheminant vers un autre étang j’ai aperçu un de mes amis végétos. J’ai emmené Léo pour les présenter.

50 20 Trèfle rampant 50 21 Trèfle rampant

Mon ami végéto c’est le trèfle rampant (Trifolium repens, Fabacées). Il est pratique pour illustrer les folioles, les capitules et les fleurs papilionacées. Léo a bien observé comme il faut pour tout retenir. Parce qu’un jour, il devra se débrouiller tout seul alors il faut qu’il fasse bien attention. Je serai pas toujours là, moi.

Comme on voyait pas des zoisos dans les sous-bois, bonome a décidé de nous emmener au bord d’un autre étang. Quand on y est arrivés, Léo a voulu faire une pause pour regarder en silence. Il commençait déjà à fatiguer un peu mais, grâce à son pantalon, il avait pas froid aux fesses 🙂 50 23 Max et Léo

Il est beau cet étang. C’est le plus grand du Royaume. Et il y a des tas de canards dessus.

50 26 Des zoisos

J’ai attendu un peu puis on s’est remis au travail. Et j’ai remarqué un canard gris aux fesses noires.

« Bonome, c’est quoi ce canard tout là-bas. Je le vois pas bien mais il me semble que c’est un canard chipeau. C’est ça ? »

50 28 Canards chipeaux 50 29 canards chipeaux

« Bien vu Maxou. C’est bien un chipeau. Je suppose que tu veux que je te rappelle son nom en scientifique ? »

« Tu supposes bien bonome 🙂 »

« Anas strepera, Anatidés »

« Merci mon bonome. »

Puis on a étudié les fuligules grâce à mon beau livre de zoisos. D’abord les fuligules milouins (Aythya ferina, Anatidés).

50 30 Fuligules milouins 50 35 Le livre de zoisos
50 43 Max et Léo

Et puis bonome m’a fait une interro avec une foto sur l’écran de l’appareil. Il avait tout zoomé et la foto est pas très nette mais il y a plusieurs espèces tout mélangées. Il aime bien me faire des interros comme ça.

50 42 Des zoisos

Mais j’ai tout reconnu avec les noms en scientifique et les familles. De bas en haut et de gauche à droite il y a : un fuligule milouin femelle (Aythya ferina, Anatidés), un morillon mâle (Aythya fuligula, Anatidés), un autre milouin femelle, un chipeau (Anas strepera, Anatidés), deux foulques macroules (Fulica atra, Rallidés), un grèbe huppé (Podiceps cristatus, Podicipédidés) et un grand cormoran (Phalacrocorax carbo, Phalacrocoracidés). Léo était très impressionné et bonome très fier de moi. Il m’a pris dans ses bras et m’a gratté le front. Léo était un peu jaloux je crois.

On est restés encore un peu à regarder les zoisos. Léo lisait attentivement mon beau livre. Et puis on est retournés vers notre monture pour rentrer. On était tout fatigués tous les deux parce qu’on a mal dormi cette nuit à cause de nos excès de chocolat 🙁

Bonome s’est arrêté devant un panneau tout neuf. Il a tout lu et a souri. Et il l’a fotoé. 50 47 Le panneau

Quand il a avancé, il a vu un gentil couple en train de donner du pain aux zoisos. Alors il a fait sa mission : il a dit au gentil couple de lire attentivement le panneau et de pas donner du pain aux zoisos. C’est gentil de leur part mais les zoisos sont pas raisonnables : ils sont gourmands, mangent le pain et après ils sont malades. Même que des fois ils meurent à cause du pain. Leur foie supporte pas. On appelle ça la cirrhose. Le gentil couple était tout surpris. Ils savaient pas. Ils ont rangé le pain et ont dit merci à mon chevalier. Bonome leur a dit merci pour les zoisos mais pas en zoiso 🙂 Et puis on est rentrés.

Le soir, Léo et moi, on a pas du tout mangé. Bonome nous a proposé du chocolat pour nous taquiner. En entendant le mot chocolat, on est devenus tout pâles et tout pas bien. Et il s’est bien moqué de nous 🙂 On a enlevé nos pantalons et on est allés nous coucher. Bonome est venu nous raconter une histoire. Une belle histoire que le vent lui avait raconté. Léo a pas entendu la fin. Moi, j’attendais qu’il termine pour avoir mon câlin du soir et mon bisou de bonnuit.

Voilà Princesse. Peut être que tu t’en fiches de nous mais moi je pense encore à toi et je t’embrasse.

Continuer la promenade

49- Le Royaume des Bernaches et le Royaume des Pics

Mercredi 21 Octobre, An II

Bonjour Princesse,

Aujourd’hui on est allés au Royaume des Bernaches et au Royaume des Pics pour faire la formation de Léo. Il connaît déjà quelques zoisos mais on doit tout lui apprendre. Oulala, elle est difficile ma mission 🙁

Bon, on a commencé par observer le Marais. Il y avait pas des zoisos alors je lui ai montré les mouettes rieuses dans mon beau livre (Chroicocephalus ridibundus, Laridés). Parce qu’après, c’était sûr qu’on allait en voir alors il fallait le préparer.

49 01 Max et Léo 49 02 Max et Léo

Et j’ai eu raison ! Parce que, plus loin et toujours au Marais, on a vu des mouettes faire sa toilette. Léo a pas compris tout de suite ce qu’elles faisaient les mouettes. Je lui ai tout expliqué et il a trouvé ça rigolo. Et on a bien rigolé en regardant les mouettes faire sa toilette.

49 03 Mouette rieuse 49 04 Mouette rieuse
49 05 Mouette rieuse 49 06 Mouette rieuse

On aurait pu rester là des heures mais bonome m’a rappelé ma mission. Alors on a observé le Marais. Et on a vu le drôle de canard. Je retiens jamais son nom à celui-là. Je sais juste qu’il a un gros bec aplati. J’ai bien fait remarquer à Léo. Et puis j’ai réexpliqué le plumage d’éclipse, le dimorphisme sexuel. Mais je me souvenais pas de son nom à ce canard.

« Bonome, excuse-moi de te demander cela au risque de passer pour un béotien, mais pourrais-tu, s’il te plaît, me rappeler le nom de ce canard ? Sans vouloir te commander … » 49 07 Canards souchets

« Max, c’est parce qu’il y a ton cousin Léo que tu me parles sur ce ton ? D’habitude, tu es plus direct 🙂 »

« J’avais envie 🙂 Bon, c’est qui ce canard ? »

« Le canard souchet Maxou, Anas clypeata, Anatidés. »

Léo connaissait pas le canard souchet. Je lui ai dit de bien observer et de bien retenir parce qu’on le voit pas très souvent. Et puis, c’est un visiteur d’hiver. Il faut se dépêcher de le mémoriser avant qu’il reparte. Du coup, j’ai tout redit à Léo sur les migrations. Dans l’hémisphère nord, les migrations, c’est souvent des déplacements vers le sud des populations de zanimos, mais surtout des zoisos. Les zoisos du nord viennent ici l’hiver et les zoisos d’ici vont tout là-bas au sud. Après ces brillants rappels, on est allés au Royaume des Bernaches. Ce sont des colverts qui nous ont accueillis (Anas platyrhynchos, Anatidés).

49 08 Canard colvert mâle 49 09 Canard colvert femelle

Léo les avait déjà vus alors j’ai pas parlé du dimorphisme sexuel : il savait déjà. Par contre, j’ai pu lui montrer les plumes iridescentes. Elles se voient bien sur ces canards. Ce sont les plumes vertes du cou du mâle et les plumes bleues du miroir alaire. Il y a que les canards qui en ont. Pas les oies, les cygnes ou les bernaches. Mais j’arrête de parler des ces zoisos parce que sinon, je vais encore déprimer. Est ce que quelqu’un pourrait m’expliquer, un jour si c’est des Anatidés Anatinés et Ansérinés ou des Anatidés et des Anséridés ? Pfff …

Et puis, on a vu un couple de Fuligules morillons.

49 11 Fuligules morillons 49 12 Fuligules morillons

Léo les a reconnus mais il s’est encore trompé sur le nom. Il a dit : Fulugule morion. Mais j’ai pas rigolé parce que ça arrive de dire des erreurs. Il a pas fait exprès. Et après il arrêtait pas de répéter tout bas : fuligule – morillon – fuligule – morillon … En scientifique, c’est Aythya fuligula, Anatidés.

Il répétait encore quand il a aperçu le héron cendré sur la barge. Il s’est figé d’un coup, sa mâchoire inférieure est tombée et il est resté 2 minutes la bouche ouverte à regarder le héron cendré. 49 13 Héron cendré

Léo : « Qu’il est beau ce zoiso ! Et il est immense ! Oulala qu’est ce qu’il est grand ! Max, je sais bien que tu me l’as déjà montré mais tu veux pas qu’on reste un peu pour l’observer ? »

J’ai bien voulu. Je me suis souvenu de mes débuts avec mon bonome. Moi aussi, des fois, je restais ébahis en face d’un beau zoiso. J’ai demandé à bonome de nous installer mon beau livre sur le banc et on a observé en lisant le livre.

49 14 Max et Léo 49 15 Max et Léo

Léo regardait le héron, puis le livre, puis le héron … Et d’un coup il a dit :

« C’est un héron cendré adulte. On le voit à sa calotte blanche. En scientifique, il s’appelle Ardea cinerea, Ardéidés. »

Bonome a souri. Il est doué cousin Léo. Je crois que, lui aussi, il aime beaucoup les zoisos. Ça va être facile de le former alors 🙂 Ouf, je suis rassuré.

A côté de nous, il y avait une foulque macroule qui faisait sa toilette (Fulica atra, Rallidés). 49 16 Foulque macroule
49 17 Foulque macroule 49 18 Foulque macroule

En vrai, c’est pas parce qu’il faisait sa toilette qu’on l’a regardé. C’est bonome qui avait remarqué qu’il boitait. Il voit tout bonome. C’est vraiment superzieux 🙂 Les foulques c’est très embêtant parce que ça se chamaille tout le temps mais j’aime pas quand elles sont blessées 🙁 J’aimerais bien être docteur en zanimos pour pouvoir les réparer quand ils sont abîmés. Parce que là, tout ce qu’on a pu faire c’est de lui souhaiter de vite se remettre. C’est gentil mais pas très efficace 🙁

Après, Léo a vu des zoisos qui dormaient sur l’eau et il m’a demandé : « Dis Max, c’est qui ce zoiso ? » Il me rappelle quelqu’un cousin Léo 😉

49 19 Grèbe huppé 49 22 Max et Léo

Alors je lui ai expliqué les grébus (Grèbe huppé, Podiceps cristatus, Podicipédidés). Les grèbes ça a les doigts palmés, pas les pattes. Et puis ça a le bec pointu. Et ça ploufe. Ça ploufe même très bien. C’est les meilleurs ploufeurs des étangs les grèbes. Et c’est très beau comme zoiso.

On avait envie d’aller au bord de l’eau, alors bonome nous a emmené sur le petit ponton. Il est tout petit, le petit ponton, et il est au milieu des phragmite. Quand on est dessus, on a l’impression d’être encore plus dans la nature. Et puis on voit les zoisos qui sont sur la barge en face. Cet été, il y avait des sternes Pierregarin. Mais elles aussi elles ont migré tout là-bas. J’ai pas pu les montrer à Léo.

49 21 Max et Léo 49 22 Max et Léo

 

49 23 Grands cormorans Mais il y avait des cormorans (Phalacrocorax carbo, Phalacrocoracidés). On a bien observé les cormorans. Et puis on a rigolé parce qu’il y en a qui faisait des postures bizarres.
Mais notre observation a été interrompue par des foulques qui se chamaillaient. 49 24 Foulques macroules
49 25 Foulques macroules 49 26 Foulques macroules

Elles sont pas possibles ces foulques ! Il faut toujours qu’elles se chamaillent et qu’elles se courent après. Mais bon, on les a laissées faire. De toute façon, elles nous écoutent jamais. Après, on a repris l’observation des cormorans. Ils se séchaient les ailes.

49 27 Grand cormoran 49 28 Grand cormoran

J’ai dû expliquer les glandes uropygiennes à Léo. Mais j’ai fait avec des mots simples, pas comme bonome quand il m’a expliqué à moi. J’ai pas dit du grékancien comme hydrophobe et tout ça 😉 N’empêche que je sais toujours pas pourquoi ils ont pas des glandes uropygiennes les cormorans. C’est vraiment pas de chance pour des zoisos aquatiques 🙁

On est restés un peu à regarder le paysage. C’est vraiment beau les Royaumes.

49 29 Paysage 49 30 Paysage

Léo a l’air de se sentir à l’aise dans la nature alors on a continué la promenade. On est allés voir les bernaches du Canada (Brenta canadensis, Anséridés).

49 31 Bernaches du Canada 49 32 Bernaches du Canada

Il y a un énorme troupeau de bernache du Canada au Royaume des Bernaches. C’est très impressionnant comme zoiso. Léo en revenait pas qu’un gros zoiso comme ça puisse voler. Bon, on les a pas vu voler mais il m’a cru quand même. J’aimerais bien être déjà au printemps pour voir les petits bernachons. Bonome dit que, quand ils sont petits, ils sont tout petits et tout jaunes. Ils doivent être mignons les bernachons.

Et puis on a continué à avancer. En chemin, j’ai vu une jolie plante au bord de l’eau. On s’en est approchés et j’ai dit à Léo de bien faire attention à pas ploufer dans l’eau. Il sait pas nager non plus et puis il faut faire attention aux brochets. C’est très dangereux les brochets. Ils pourraient nous gober en une seul fois. Et hop ! Plus de petizours 🙁

49 35 Renouée persicaire 49 36 Renouée persicaire

La jolie plante c’est la renouée persicaire (Polygonum persicaria ou Persicaria maculatum, Polygonacées). C’est bonome qui nous l’a dit parce qu’on avait pas envie de faire la botanique compliquée. Et puis on est allés au Royaume des Pics pour voir des zoisos.

Et on a vu un pic vert (Picus viridis, Picidés). J’ai pas tout expliqué les pics. J’ai déjà écrit tout ça dans mon blog. Je vais donner des devoirs à cousin Léo 🙂 49 37 Pic vert

Il aura à lire certaines pages le soir, en fonction de ce qu’on verra dans la journée. Ce soir, son travail sera de se documenter sur les pics. Et on regardera l’article sur grébu et son poisson.

En cheminant, on a vu une drôle de chenille sur un poteau. Elle était bizarre cette chenille. Regarde Princesse !

49 38 Chenille de Psi 49 39 Chenille de Psi
49 40 Chenille de Psi 49 41 Chenille de Psi

Ben oui, elle a comme une épine sur le dos. Bonome la connaissait pas alors il a dû faire de longues recherches et il fini par trouver. Cette chenille c’est la larve du Psi. Le Psi c’est pas le docteur de la tête 🙂 Ben non 🙂 C’est un papillon de nuit qui s’appelle Acronicta psi en scientifique. Il appartient à la famille des Noctuidés. Léo connaissait pas le développement avec métamorphose alors j’ai fait un petit résumé. Tu te souviens, toi, Princesse. L’adulte femelle pond un œuf. Quand il éclos, une larve en sort. La larve des papillons, on l’appelle chenille. Mais c’est quand même une larve. Et puis un jour, la larve se trouve un endroit qui lui plaît et elle s’immobilise. Petit à petit elle se transforme en nymphe. La nymphe des papillon, on l’appelle la chrysalide. Ça vient du grékancien chryso-quelque chose que ça veut dire doré en grékancien. Parce que souvent les chrysalides ont des reflets dorés. La chrysalide se transforme petit à petit en papillon dans le cocon. Et un jour, le papillon fend son cocon et sort. Il déploie ses ailes, les laisse sécher un peu puis il s’envole. Mais tout ça c’est plutôt au printemps ou en été. Je crois pas que beaucoup de chenilles passent l’hiver. C’est plutôt les adultes et les nymphes.

Après la chenille du Psi, on a repris notre promenade au Royaume des Pics. Mais il y avait pas de zoisos. Ils devaient être au Royaume Secret pour se reposer tranquillement. Alors on est retournés au Royaume des Bernaches.

En chemin, on a vu un geai des chênes dans un chêne (Garrulus glandarius, Corvidés). Les geais sont à leur place eux. C’est pas comme les hérons garde-bœufs qui gardent des moutons ou du rien du tout. 49 42 Geai des chênes

Et puis, on a observé le Marais par l’autre côté. Il y avait des bécassines des marais (Gallinago gallinago, Scolopacidés).

Elles étaient très loin les bécassines. Léo les voyait pas. Bonome les a fotoées et ils les a montrées à Léo. Mais il était fatigué mon cousin. Il voulait plus voir de zoisos. Alors on s’est dirigés vers notre monture. 49 43 Bécassines des marais
49 44 Tipule Mais en chemin j’ai aperçu un drôle d’insecte. On voit qu’il n’a que deux ailes alors c’est un Diptère. J’étais très surpris parce que je croyais que les Diptères c’était toujours des mouches. Mais non.

Bonome m’a expliqué que les moustiques et les tipules sont aussi des Diptères. Je dis qu’il m’a expliqué et pas nous a expliqué parce que Léo était allé dormir dans la poche. Il était trop fatigué. C’est normal : il a pas l’habitude des longues promenades. Revenons aux tipules. Les tipules c’est comme des grands moustiques mais ça pique pas. La plupart ont pas de bouches. Ils se nourrissent pas quand il sont adultes. Ils passent la plus grande partie de leur vie à l’état de larve. Quand ils sont adultes, ils cherchent un ou une partenaire et se reproduisent. Et après ils meurent. Ça peut aller très vite la vie adulte d’un tipule. C’est pour ça qu’ils ont pas de bouche. Ils ont même pas le temps de se nourrir. Après ça, on est rentrés à la cabane pour que Léo puisse aller se coucher. Je voulais lui donner des devoirs et lui montrer grébu et son poisson mais j’ai pas eu le temps. Il nous a dit bonnuit et il s’est endormi. Moi, je suis resté un peu avec bonome parce que j’avais quelque chose à lui demander.

« Bonome, il nous faut des pantalons. »

« Tu veux que je vous trouve des pantalons ? »

« Oui bonome. Il nous faut des pantalons. Léo a froid aux fesses quand on va se promener alors il nous faut des pantalons. Toi, tu as toujours un pantalon. »

« Où veux-tu que je trouve des pantalons pour des petizours Max ? »

« Je sais pas moi. Tu m’as trouvé un sacado. Tu vas bien réussir à nous trouver des pantalons. Tu voudrais pas que Léo ait froid aux fesses quand même ? »

« D’accord Maxou. Je suppose que tu en veux un aussi. »

« Ben oui, si cousin Léo à un pantalon, il m’en faut un aussi. Évidemment. Dis bonome, tu veux bien m’aider à graver mon blog ce soir ? »

« Bien sûr mon petitours. »

J’aime bien quand il m’aide à graver mon blog. Il s’installe dans son fauteuil avec l’ordinateur sur les genoux et je m’installe sur lui. Et puis je lui dicte les textes et il grave pour moi. Il va beaucoup plus vite que moi. Mais c’est normal : il a des doigts lui. Il critique jamais ce que je lui dicte. Mais des fois, il m’apprend des nouvelles choses que je ne connaît pas encore. Et puis on fait des pauses pour regarder des fotos et il me gratte le front. Ce soir, on a bien travaillé. Et puis mes yeux ont commencé à piquer. Alors il m’a porté dans mon lit, m’a fait un bisou de bonnuit et il a attendu à côté de moi que je m’endorme.

Voilà Princesse. Peut être que tu t’en fiches de nous mais je t’embrasse quand même.

Continuer la promenade