109 – Encore l’Île et les bergeronnettes…

Mardi 26 Juillet, An III

Léo : « Bonjour chevalier 🙂 Tu traînes au lit ? »

Le chevalier : « Bonjour mon petitours 🙂 »

Léo : « Je peux te demander quelque chose ? »

Le chevalier : « Bien sûr mon petitours. »

Léo : « Tu te souviens, hier, on a vu une toute petite bergeronnette grise. »

Le chevalier : « Je me souviens Léo. »

Léo : « Je me demandais… Est-ce que tu voudrais bien… Rholala, j’ose pas te demander… »

Le chevalier : « Ose mon Léo 🙂 »

Léo : « Ben, j’aimerais bien retourner la voir, la toute petite bergeronnette grise. Si tu veux bien. Et sans l’embêter. Tu veux bien s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Tu veux que nous retournions sur l’Île Où On Va à Pieds pour observer une toute jeune bergeronnette grise. »

Léo : « Oui 🙂 S’il te plaît. »

Le chevalier : « Je suppose que tu en as parlé à Max avant de venir me voir. »

Léo : « Oui, et il est d’accord 🙂 »

Le chevalier : « Alors moi aussi, si cela te fait plaisir. Mais où est Max ? »

Léo : « Je crois qu’il fait du chat. »

Le chevalier : « Il fait du chat ? »

Léo : « Oui. On a croisé Mounette et elle s’est laissée caresser en ronronnant. Alors Max a essayé de la chevaucher et elle s’est laissée faire. Du coup, il lui a demandé de lui faire visiter tout le jardin. Comme ça il risque rien à cause des autres chats puisqu’il est avec Mounette. »

Le chevalier : « Max fait du chat dans le jardin… »

Léo : « Oui 🙂 Tu vas le gronder ? »

Le chevalier : « Mon petitours fait du chat pour explorer le jardin… »

Léo : « On ferait bien du zoiso mais on a jamais réussi… »

Le chevalier : « … »

Léo : « Tu vas traîner encore au lit ? »

Le chevalier : « Oui… »

Léo : « Je peux rester avec toi ? »

Le chevalier : « Oui mon Léo. Installe-toi 🙂 »

Léo : « Merci mon bonome 🙂 »

Un peu plus tard…

Max : « Vouzétou ? Ohé ! Vou-zééé-tou ? … Ben, ils dorment ! Bon, ben je grimpe avec eux alors… »

Le chevalier (qui entrouvre les yeux) : « Tu es revenu de ta chevauchée ? »

Max : « Oui, Mounette mange trop de chocolat. Elle a fait trois pas dans le jardin puis elle est revenue dans le fauteuil. Il faudrait lui faire prendre de l’exercice. Léo s’est endormi ? Il a osé te demander avant ? »

Le chevalier : « Il a fallu l’encourager un peu 🙂 Vous différez en cela. Toi, tu m’aurais enjoint de vous emmener sur l’Île 🙂 »

Max : « Mon bonome, je t’aurais pas enjoint, je t’aurais ordonné de nous emmener sur l’Île. J’aurais sûrement crié un peu aussi. Genre : ‘Quoi tu es encore au lit ! Saute dans tes chaussettes et plus vite que ça !’ »

Le chevalier : « La méthode douce de Léo n’était pas déplaisante… »

Max : « Oui, ça change un peu. Mais tu t’ennuierais si j’étais pas là 🙂 Tu es d’accord pour l’Île ? »

Le chevalier : « Bien sûr Maxou. »

Max : « Léo m’en a parlé toute la matinée. Il va falloir la trouver la petite bergeronnette. Je compte sur toi bonome. Hors de question de rentrer sans l’avoir vue ! Léo serait trop déçu. »

Le chevalier : « Et tu ne voudrais pas que Léo soit déçu. »

Max : « Ben non ! Dis, on a le temps avant de partir ? La marée, tout ça… »

Le chevalier : « Nous avons le temps. »

Max : « Je peux me joindre à Léo ? »

Le chevalier : « Tu peux mon petitours 🙂 »

Encore plus tard…

Léo : « Tiens, Maxou nous a rejoints. Chevalier, tu dors ? »

Le chevalier : « Plus maintenant 🙂 »

Léo : « Tu veux du café ? »

Le chevalier : « Tu me le préparerais ? »

Léo : « Oui 🙂 »

Le chevalier : « Attends un peu… » (Le chevalier lui gratouille le front.)

Léo : « Rrrroooonnnn rrrroooonnnn… »

Max : « Mmmmm… Moi aussi siteplaît… »

Max et Léo : « Rrrroooonnnn rrrroooonnnn… »

Le chevalier : « On y va ? »

Max : « Pas encore… »

Max et Léo : « Rrrroooonnnn rrrroooonnnn… »

Le chevalier : « Allez, levez-vous, les bergeronnettes nous attendent. »

Max : « Alors on y va bonome ! »

109 01 Des zoisos qui volent

Sur l’Île…

Léo : « Tu te souviens où on les a vues ? »

Le chevalier : « Oui mon Léo. »

Léo : « On y va tout de suite ? »

Max : « Il faut avancer sur l’estran Léo. Et si on voit des zoisos, on s’arrête. »

Léo : « Oui, mais pas trop quand même 🙂 »

Max : « Mon Léo, il faut pas vexer les autres zoisos ! Si ils viennent nous voir, on prend le temps de les fotoer et de papoter avec eux ! »

Léo : « Tu parles même pas le zoiso ! »

Max : « Toi non plus ! »

Léo : « Mais moi je sais les imiter ! »

Max : « Imiter le zoiso c’est pas pareil que parler le zoiso ! »

Le chevalier : « Oups, j’avais oublié ! »

Max : « Qu’est que tu as oublié bonome ? »

Le chevalier : « Qu’il faut que je vous inscrive en classe de foulques à la rentrée ! »

Max : « On se chamaillait pas ! »

Léo : « On est pas des foulques ! »

Max : « Les foulques sont des Rallidés. »

Léo : « Nous, on est des Petitursidés. »

Max : « De l’ordre des Peluchiformes. »

Léo : « Et c’est pas pareil ! »

Max : « Dites, il y aurait pas un goéland en plein repas tout là-bas ? »

Léo : « C’est presque le même endroit que le goéland marin d’hier 🙂 »

Max : « On va voir ? »

Léo : « Oh oui ! »

109 02 Un goéland brun 109 03 Un goéland brun

Max : « Approche-toi doucement bonome. Il faut pas le faire fuir ! … Pas plus près… Accroupis-toi sans mouvement brusque et prends le gros zoom… »

109 04 Un goéland brun 109 05 Un goéland brun
109 06 Un goéland brun 109 07 Un goéland brun

Léo : « Il mange une tête de poisson… »

Max : « Pattes jaunes, dos gris ardoisé… C’est un goéland brun, Larus fuscus, Laridés. Il te chiffonne pas celui-là Léo ? »

Léo : « Non, je suis pas du tout chiffonné 🙂 Vous pensez qu’on verra des goélands pontiques un jour ? »

Max : « On en verra, c’est certain ! Mais quand ? En attendant, il faut avancer. »

Léo : « On s’approche… Rholala ! Je suis tout impatient ! »

Max : « Bonome, là, il faut être furtif ! Tu fais le fantôme ! »

Le chevalier : « A tes ordres Max 🙂 »

Max : « Chuut ! »

109 08 Une bergeronnette griseLéo : « Il y a un adulte… »

Max : « Tu peux avancer encore un peu ? »

Le chevalier : « Quelques pas… »

Léo : « Un adulte… »

109 09 Une bergeronnette grise 109 10 Une bergeronnette grise
109 11 Une bergeronnette grise 109 12 Une bergeronnette grise

Max : « L’autre est là… »

109 13 Une bergeronnette grise 109 14 Une bergeronnette grise
109 15 Une bergeronnette grise 109 16 Une bergeronnette grise

Léo : « Ils crient… »

Max : « Cri d’alarme ? »

Le chevalier : « D’intimidation plutôt. »

Max : « Ils nous disent de partir ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « Vous voyez les petits ? »

Léo : « Non… »

Le chevalier : « Non plus… »

Max : « Alors on s’éloigne. On reviendra… »

Léo : « Zutalor ! On a pas vu les petits ! »

Max : « On les verra Léo, t’inquiète pas. Bonome a dû discuter un peu en zoiso avec les parents. On fait un tour, on revient, et cette fois ils seront là ! »

Le chevalier : « Tu as l’air bien sûr de toi Maxou. »

Max : « Bonome, je peux pas envisager que tu trouves pas les petits pour ton Léo. C’est pas possible. Et si tu nous expliquais les bergeronnettes en attendant… On va s’asseoir quelque part et on t’écoute. Qu’en penses-tu Léo ? »

Léo : « Oh oui ! Les bergeronnettes ! »

Le chevalier : « Alors allons nous asseoir au soleil. »

Max : « Mais tu mets ta casquette ! Je veux pas voir ton cerveau tout fondu couler par tes oreilles ! »

Le chevalier : « Toi, tu ne risques rien 🙂 »

Max : « Moi, j’ai une caquette cousue sur ma tête ! Alors mon cerveau est bien à l’abri ! »

Le chevalier : « Je crois qu’il a souffert lors de la couture 🙂 »

Max : « Pfff ! Je néglige… »

Le chevalier : « 🙂 Installez-vous… Que voulez-vous savoir ? »

Max : « Les bergeronnettes ! »

Le chevalier : « Je n’ai pas beaucoup de choses à en dire… Les bergeronnettes appartiennent au genre Motacilla et à la famille des Motacillidés. Les Motacillidés sont des oiseaux à l’allure effilée, à longue queue et au bec fin. En Charentmaritimie on peut rencontrer 7 espèces de cette famille : les bergeronnettes grises, printanières et celles des ruisseaux. »

Max : « On a déjà vu les trois espèces ! »

Léo : « Pas ici ! La bergeronnette des ruisseaux ont l’a vue chez nous là-bas. »

Max : « Mais on connaît quand même les trois ! »

Le chevalier : « Et il y a les pipits. »

Max : « Pfff… On reconnaît pas les pipits… Il nous faudrait une formation de pipits. »

Léo : « On sait quand même qu’ils appartiennent au genre Anthus et que ce sont des Motacillidés. »

Max : « Mais ce sont pas des bergeronnettes alors tu nous dis lesquelles peuvent s’observer ici puis tu reviens aux bergeronnettes. »

Le chevalier : « Il y a le pipit des arbres. »

Max : « Je crois qu’on l’a vu lui ! »

Le chevalier : « Pas sûr… Le pipit sponcielle. »

Max : « Fotoé aussi ! »

Le chevalier : « Non plus. C’est le pipit rousseline que nous avons fotoé. Mais je crois qu’un jour je vous ai dit des erreurs. Vous souvenez-vous d’un oiseau que vous n’arriviez pas à identifier et que je vous ai dit être une bergeronnette printanière juvénile. »

Max : « Oui ! Elle avait les pattes claires et ça nous chiffonnait 🙂 »

Le chevalier : « Je me demande si ce n’était pas un pipit spioncelle, Anthus spinoletta. »

Max : « On regardera ça ce soir. »

Le chevalier : « Oui. Puis il y a le pipit farlouse, Anthus pratensis, et quelques pipits maritimes, Anthus petrosus. »

Max : « Alors on a peut-être vu tous les Motacillidés de Charentmaritimie. »

Léo : « Mais on est pas sûrs. On demandera au gentil spécialiste en zoisos un jour. Il nous dira, lui. »

Max : « C’est compliqué les pipits, oulala ! Revenons aux bergeronnettes. On peut mettre des fotos ? »

Le chevalier : « Bien sûr Max. Tu fais ce que tu veux. C’est ton blog. »

Max : « Alors d’abord la bergeronnette grise, Motacilla alba alba. »

109 08 Une bergeronnette grise

Léo : « Il y en a juste au-dessus Max 🙂 »

Max : « J’en remets une quand même 🙂 »

Max : « Puis la bergeronette printanière, Motacilla flava. »

109 17 Une bergeronnette printanière 109 18 Une bergeronnette printanière
109 19 Une bergeronnette printanière 109 20 Une bergeronnette printanière

Léo : « Celles-là sont des M. flava flava. Parce qu’il y en a plein d’autres sous-espèces. »

Max : « Oui ! On a vu M. flava flavissima ! »

Léo : « Max, en vrai, on l’a pas encore vue 🙂 Je te rappelle que tu es très en retard dans ton blog. La flavissima on l’avait pas encore vue en Juillet de l’An III 🙂 »

Max : « M’en fiche ! Je la mets quand même 🙂 C’est pas tout le monde qui a déjà rencontré une Motacilla flava flavissima. »

109 21 Une bergeronnette printanière var flavissima 109 22 Une bergeronnette printanière var flavissima
109 23 Une bergeronnette printanière var flavissima 109 24 Une bergeronnette printanière var flavissima

Léo : « Elle a la tête toute jaune avec juste un peu de plus sombre sur la calotte et les joues. »

Le chevalier : « Ces photos ne sont pas très belles… »

Max : « C’est à cause de ton gros zoom. Il fait pas des belles fotos. Tu devrais en acheter un autre bonome. »

Le chevalier : « Avec quel argent ? »

Max : « Mmmmm… »

Le chevalier : « Je pourrais réduire le budget chocolat. »

Max : « Elles sont très bien tes fotos bonome. J’aime beaucoup ton gros zoom. Il nous rend de fiers services. Pourquoi en achèterais-tu un autre ? »

Le chevalier : « D’accord, je vois. »

Léo : « Et on a déjà pu observer la bergeronnette des ruisseaux, Motacilla cinerea. Elle ressemble beaucoup à la printanière mais elle a le dos gris, pas brun olive. »

Max : « Et sa queue est plus longue. »

109 25 Une bergeronnette des ruisseaux 109 26 Une bergeronnette des ruisseaux
109 27 Une bergeronnette des ruisseaux 109 28 Une bergeronnette des ruisseaux

Léo : « Bon, ben nous avons revu les bergeronnettes. Merci chevalier. On va faire un tour ? »

Le chevalier : « Allons-y, puis nous reviendrons tenter d’apercevoir le petit 🙂 »

Max : « On se promène sur l’estran là-bas. Vous savez, là où il y a les carrelets. »

Léo : « On voit pas souvent de zoisos là-bas. »

Max : « Pour une fois, c’est pas grave. On se promène, les mains dans les poches, en sifflotant 🙂 »

Le chevalier : « Alors, sortez de ma poche et allez vous dégourdir les pattes. Vous pouvez courir et chahuter ici. »

Max : « On y va bonome ! Viens Léo ! »

Le chevalier : « Mais ne vous approchez pas trop du bord de la falaise ! »

Max : « Oui bonome ! »

109 28 Z

Quelques minutes plus loin, les petizours s’arrêtent au bord de la falaise et observent attentivement. Le chevalier les rejoint.

Le chevalier : « Vous avez vu quelque chose ? »

Max : « Oui, un poisson tout mort. »

Léo : « Un très gros poisson même ! »

Max : « Regarde 🙂 »

109 29 Un congre tout mort

Le chevalier : « Effectivement, c’est un très gros poisson. »

Max : « Et il est tout mort. On peut aller l’étudier ? »

Le chevalier : « Si vous voulez. Mais vous vous pochez pour la descente. »

Max : « On grimpe ! Et fais attention bonome ! Il faut pas tomber et te tout casser en descendant. »

Le chevalier : « Il y a à peine deux mètres à descendre Maxou. »

Max : « A peu près comme en Bretagne… »

Le chevalier : « Voilà ! Et je ne suis pas tout cassé ! »

Max : « Bravo bonome ! Quel exploit ! Tu as réussi à descendre deux mètres de roches sans te casser l’épaule ! Tu fais des progrès 🙂 »

Le chevalier : « Pfff ! Je néglige ! »

Max : « Copieur 🙂 »

Léo : « Il est vraiment grand ce poisson ! Tu le connais ? Tu peux nous présenter ? »

109 30 Un congre tout mort 109 31 Un congre tout mort

Le chevalier : « Je ne suis pas un grand connaisseur des poissons. »

Max : « Tu es pas poissonlogue . »

Le chevalier : « Ichtyologue Max. »

Max : « Du grékancien Ichtyo qui signifie tu nous embêtes avec ton grékancien ! »

Léo : « Moi ça m’embête pas 🙂 Ça veut dire poisson en grékancien ? C’est ça ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours 🙂 Ichtus signifie poisson. »

Léo : « Et c’est qui ce poisson ? Parce qu’il est bizarre. Il a pas des nageoires comme on pourrait le penser. Et je vois pas des écailles. Les poissons devraient avoir des écailles. »

Max : « Léo, tu viens de parler de poissons là ? »

Léo : « Ben oui. »

Max : « Je crois me souvenir que bonome nous a dit que les poissons ça existe même pas… »

Léo : « Aïe ! »

Max : « Ouille ! »

Léo : « Parce que si il nous explique pourquoi les poissons ça existe pas, le bébé bergeronnette sera déjà grand avant qu’il ait fini son exposé. »

Max : « Et si on lui demande pas, il va croire qu’on s’intéresse pas aux poissons qui existent pas et il va plus nous aimer. »

Léo : « Aïe ! Qu’est ce qu’on fait ? »

Max : « On fait comme si tu avais pas parlé de poisson. »

Léo : « Tu crois qu’il a pas remarqué ? »

Max : « Ça m’étonnerait mais on peut essayer. Bonome, qui est donc ce zanimo ? »

Le chevalier : « Mes petizours… »

Max : « Oui bonome. C’est nous ! »

Le chevalier : « Quand vous discutez comme cela tous les deux, pourriez-vous vous chuchoter dans le creux de l’oreille s’il vous plaît. »

Léo : « Il a tout entendu. »

Max : « On a pas été très discrets… »

Le chevalier : « Vous savez combien prend de temps le développement d’une jeune bergeronnette ? »

Max : « D’après ce que j’ai dit il y a à peine quelques minutes, moins de temps que prendrait ton exposé sur les poissons qui existent pas 🙂 »

Léo (à Max) : « Tu tentes l’humour ? »

Max : « Tu trouves ça risqué ? »

Léo : « Non non, c’est bien d’essayer. »

Le chevalier : « Vous êtes bêtes ! Pourquoi ne vous aimerais-je plus si vous ne voulez pas savoir pourquoi les poissons n’existent pas ? »

Léo : « Tu nous aimes quand même ? »

Max : « C’est pas qu’on veut pas savoir bonome. C’est qu’on veut pas savoir maintenant. Et c’est pas pareil. Là, on veut bien connaître ce zanimo. Et plus tard tu nous expliqueras les poissons qui existent pas. D’accord ? »

Le chevalier : « D’accord. Bon, les nageoires sont étranges. Il n’y a pas d’écailles. Et ce zanimo est très grand. »

Max : « Oui bonome. »

Le chevalier : « Alors je suppose que c’est un congre, Conger conger, Congridés. Il vit dans la zone de balancement des marées ou plus bas. Il se nourrit de crustacés et de poissons. C’est un prédateur. »

Max : « Comme le brochet ? »

Le chevalier : « Oui, en bien plus grand. »

Max : « Et il y a beaucoup des congres dans la mer ? »

Le chevalier : « Beaucoup peut-être pas mais il y en a. »

Max : « Bonome, je renonce définitivement à apprendre à nager dans la mer. Je veux pas. Oulala non ! J’ai peur des congres encore plus que des brochets ! »

Léo : « Max, je crois que tout le monde a peur des congres. »

Max : « Et toi, bonome, tu te baignes dans la mer ? Malgré les congres ? »

Le chevalier : « Les congres ne sont pas, à ma connaissance, bonomophages. »

Max : « Alors ça te suffit pas de te faire dévorer le foie tout cru par des douves, il faut aussi que tu te fasses dévorer par les congres ! Bonome, je vais finir par faire un rapport à Princesse au sujet de ta conduite. Ça va pas du tout ça ! »

Le chevalier : « D’accord 🙂 Je te laisse le rédiger 🙂 »

Léo : « Dites, vous préférez pas retourner voir les bergeronnettes plutôt que vous chamailler ? On dirait des foulques 🙂 »

Max et le chevalier : « On est pas des foulques ! »

Léo : « 😀 Allez, venez. On va passer par l’intérieur de l’Île. »

Le chevalier : « Bonne idée mon petitours. Allons-y. »

Max : « Ah non ! Vous allez pas partir sans moi encore une fois ! »

Léo : « On part pas sans toi Maxou. C’est toi qui restes là. Viens. »

Max : « Ben oui, j’arrive ! Attendez-moi ! »

Léo : « On va encore passer devant la mare au cresson. Mais moi, je m’en approche pas. »

Max : « Même si il y a des zoisos ? »

Léo : « Je m’en approche pas trop 🙂 »

Max : « Bonome, qu’est ce qu’on voit là-bas ? Je rêve ou il y a un zoiso sur le mouton ? Tu peux fotoer et nous montrer ? »

109 32 Une étourneau sur un mouton 109 33 Une étourneau sur un mouton

Max : « Il y a bien un zoiso sur le mouton. Même que c’est un jeune étourneau. »

Léo : « Et il y a pas de garde-bœufs. »

Max : « Ben non ! Les garde-bœufs gardent les bœufs, pas les moutons ! »

Léo : « Pas toujours 🙂 »

Max : « Bonome, c’est normal que les étourneaux se perchent comme ça sur les moutons ? On doit laisser faire ? »

Le chevalier : « Mon Maxou, la laine des moutons héberge parfois des insectes parasites dont ils ne peuvent se défaire. »

Max : « Et ces insectes embêtent les moutons. »

Le chevalier : « Et oui ! »

Max : « Je crois comprendre… Les étourneaux se posent sur les moutons et se nourrissent des insectes parasites. Et c’est bien pour le mouton et pour l’étourneau. Alors il faut les laisser faire. D’accord. Je savais pas moi. »

Léo : « C’est bien pour le mouton et pour l’étourneau mais pas pour les insectes. »

Max : « Mais ils embêtent le mouton les insectes ! »

Léo : « Je sais bien ! Mais c’est leur mission. Ils y sont pour rien eux. C’est la nature qui l’a voulu. »

Max : « Léo a raison. Oulala ! Qu’est ce qu’on fait alors ? On félicite l’étourneau parce qu’il prend soin du mouton ou on le gronde parce qu’il mange les insectes ? Pfff… »

Le chevalier : « Max, t’ai-je déjà dit que beaucoup de concepts créés par l’Homme ne sont pas naturels ? »

Max : « Euh… »

Léo : « Oui. Tu l’as dit pour les espèces. C’est une création des zoms l’espèce. La nature s’en fiche. »

Max : « Oui, tu l’as dit. »

Le chevalier : « Et toi, tu veux féliciter l’étourneau parce que tu trouves ça bien de prendre soin du mouton ou le gronder parce que c’est mal de manger l’insecte. »

Max : « Oui et pas vraiment. C’est pas vraiment mal de manger l’insecte. Ce que je trouve pas bien c’est de devoir le tuer pour le manger. »

Le chevalier : « D’accord. Mais tu penses quand même au bien et au mal. »

Max : « Oui bonome. »

Le chevalier : « Et si je te disais que tu fais une erreur de méthode. »

Max : « Je te demanderais des explications. »

Le chevalier : « L’étourneau ne prend pas soin du mouton. Il s’en fiche du mouton. Ce n’est que son plateau repas. »

Max : « Alors c’est pas bien. »

Le chevalier : « Et qui t’a dit que c’était mal de tuer pour manger ? »

Max : « C’est pas mal ? »

Le chevalier : « C’est nécessaire. Toute la vie repose sur le fait de manger. Et, à part les nécrophages et les décomposeurs, tous les animaux tuent pour manger. »

Max : « Serais-tu en train de m’expliquer que le bien et le mal existent pas dans la nature ? »

Le chevalier : « Je suis 🙂 »

Max : « Le bien et le mal existent pas… Mais alors… C’est pas mal de manger tout le chocolat ! »

Le chevalier : « 🙂 Certes. Mais ça rend malade 🙂 »

Léo : « Oulala oui ! Je me souviens quand Max m’a fait goûter le chocolat pour la première fois. On a tout mangé puis on a tout vomi. On était pas bien après… »

Max : « D’accord bonome. Alors tu continues à le mettre sur l’étagère tout là-haut et on continue à pas pouvoir l’attraper… »

Léo : « Max, regarde, nos zoisos gardiens 🙂 »

109 34 Nos zoisos gardiens

Max : « Ils viennent toujours nous signaler leur présence. Tu as vu comme ils font semblant de pas nous regarder ? »

Léo : « Il y en a un qui nous observe attentivement quand même 🙂 »

Max : « Oui, mais pas les autres. Et ils font toujours un passage, comme ça, puis on les voit plus vraiment sauf qu’on les entend quand même. Ils sont jamais loin nos zoisos gardiens 🙂 Merci zoisos gardiens 🙂 Vous voulez toujours pas nous dire où il y a des dragons ? »

Le chevalier : « Tu n’as toujours pas renoncé à trouver un dragon ? »

Max : « Non 🙂 On finira bien par en dénicher un. Tu seras un grand chevalier sauroctone et Princesse te dé-bannira et on ira au château quand on veut. Ça te prendra longtemps pour bien le dresser ? »

Le chevalier : « Il faut d’abord que tu le captures 🙂 »

Max : « Non bonome. C’est ton travail ça. Moi je le trouve. La suite, c’est à toi de la faire. Parce que si c’est moi qui l’attrape, tu seras pas dé-banni. »

Léo : « Je serais curieux de voir Max attraper un dragon 🙂 Tu ferais comment ? Au lasso ? En le chevauchant ? »

Max : « Comme Ogmios ! Je le terrasserai par la parole ! »

Le chevalier : « Ogmios ? Le dieu de l’éloquence ? »

Max : « Tu en connais d’autres ? »

Léo : « Pauvre dragon ! Il préférerait se soumettre à toi plutôt que de supporter tes bavardages 🙂 Puis il ferait tout ce que tu veux pour plus que tu lui parles ! Avec toi, le dressage serait rapide 🙂 »

Le chevalier : « 😀 »

Max : « Tu le laisses dire des inepties pareilles ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 C’est bien trouvé et c’est très drôle 🙂 Bravo mon Léo 🙂 »

Max : « Et en plus tu l’encourages ! »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Max : « Si c’est comme ça, quand j’aurai capturé et dressé le dragon, j’irai au château sans vous et je serai bien tranquille. »

Max : « Tu retournerais pas au château. Les zoisos te manqueraient trop. Et nous aussi. Qu’est ce que tu deviendrais sans ton bonome ? Et sans ton doux cousin Léo ? Sur qui tu crierais ? Pas sur Princesse ! Tu partirais pas. Et je te laisserai pas faire ! »

Max : « Tu me kidnapperais ? Comme tu voulais kidnapper Brindille ? »

Léo : « C’est toi qui voulais kidnapper Brindille ! Parce que, quand elle est là, bonome fait pas des saproblagues 🙂 »

Max : « Oui, c’est vrai 🙂 Voilà la petite mare… »

Léo : « Il y a des linottes mélodieuses femelles. »

Max : « Carduelis cannabina, Fringillidés. »

Léo : « L’une d’entre elles descend vers l’eau. »

109 35 une linotte mélodieuse 109 36 une linotte mélodieuse
109 37 une linotte mélodieuse 109 40 une linotte mélodieuse

Max : « Elle est allée boire. Bonome, les zoisos peuvent être infectés par les douves du foie ? »

Le chevalier : « Je ne pense pas. »

Max : « Ouf ! Je veux pas que les zoisos attrapent la distomatose du foie, moi. »

Léo : « Bon, il est temps de retourner voir les bergeronnettes. »

Max : « Oui Léo, on y va. Bonome, il faut absolument que tu trouves les petits. »

Le chevalier : « Il ne faudrait pas que Léo soit déçu 🙂 »

Max : « Parce que tu le supporterais toi ? Imagine notre pauvre Léo, ce soir dans la cabane, si il a pas vu les petits, tout triste, assis sur son lit, le regard dans le vide… »

Le chevalier : « Tu n’exagères pas un peu ? »

Max : « J’exagère rien du tout ! Tu trouves les petits et c’est tout ! »

Le chevalier : « D’accord Max 🙂 »

Léo : « 🙂 On arrive sur l’estran… »

Max : « Il y a un tadorne au loin…»

109 41 Un tournepierre à collierLéo : « C’est beau les tadornes. »

Max : « Et on connaît leur Royaume maintenant. »

Léo : « Pas besoin de dragon pour y aller 🙂 »

Max : « Si bonome se perd pas 🙂 »

Le chevalier : « Je n’étais pas perdu. »

Max : « L’orgueil du grand chevalier a été écorné. Ça arrive bonome, c’est pas grave. On t’aime quand même 🙂 »

Léo : « Tiens, un tournepierre à collier. »

109 42 Un tournepierre à collier 109 43 Un tournepierre à collier

Max : « Arenaria interpres, Scolopacidés. »

Léo : « Il est en plumage nuptial. »

Max : « Il s’est fait beau pour faire des œufs 🙂 »

Léo : « Un autre ! Là ! »

109 44 Un tournepierre à collier 109 45 Un tournepierre à collier

Max : « Les tournepierres sont, de tous les zoisos qu’on connaît, ceux qui ont la plus courte distance de fuite. On peut s’en approcher à quelques pas. Ils ont pas peur de nous, eux ? »

Le chevalier : « Si. C’est pour cela qu’ils fuient quand même. »

Max : « Vous croyez qu’un jour les zoisos vont comprendre qu’ils ont pas à avoir peur de nous ? »

Léo : « Ils peuvent pas nous laisser approcher trop près parce que ce sont des zanimos sauvages. Il faut qu’ils préservent leur réputation. »

Max : « Mais on le dirait pas ! »

Léo : « Et si les autres les voient ! »

Max : « Pfff… »

Léo : « On arrive en territoire bergeronnette… »

109 46 Une bergeronnette grise 109 47 Une bergeronnette grise

Max : « Il faut furtiver bonome. »

Léo : « Il y a un petit 🙂 Regardez comme il est mignon 🙂 »

Le chevalier : « Je vais essayer de m’approcher et d’aller m’asseoir là. »

Max : « Doucement bonome, doucement… »

109 48 Une bergeronnette grise 109 49 Une bergeronnette grise

Léo : « Un autre petit ! Rholala ! »

109 50 Une bergeronnette griseMax : « L’autre se déplace ! »

Léo : « Son parent l’attire vers lui ! Regardez, il a du manger dans son bec. »

109 51 Une bergeronnette grise 109 52 Une bergeronnette grise
109 53 Une bergeronnette grise 109 54 Une bergeronnette grise

Max : « Je comprends ce qui s’est passé. Le parent trouvait que son petit était trop près de nous, alors il l’a attiré plus loin avec du manger. C’est malin ça ! »

Léo : « L’autre parent est juste devant nous. »

Max : « Il nous surveille. »

109 55 Une bergeronnette grise

Léo : « L’autre petit doit pas être très loin. »

Max : « Tu le vois ? »

Léo : « Non… Si ! Là ! »

109 56 Une bergeronnette grise 109 57 Une bergeronnette grise

Léo : « Rhoooo la chance ! Il est juste là ! Une toute petite bergeronnette grise juste à coté de nous ! Rholala ! »

Max : « Ses yeux se ferment. Il est tout fatigué ce petit. »

Léo : « On devrait les laisser tranquilles maintenant. »

Max : « Oui, on s’en va. Mais sans leur faire peur. »

Léo : « Rhooo la chance ! »

Max : « Bravo bonome ! Tu les as trouvés 🙂 Tu peux fotoer leur territoire s’il te plaît ? »

109 58 Leur territoire

Max : « Je crois que notre Léo va rêver de zoisos cette nuit 🙂 »

Le chevalier : « Je crois que mon Maxou va également rêver de zoisos 🙂 »

Max : « Et quelque chose me dit qu’un grand chevalier va rêver de petitours et de zoisos 🙂 Allez, on rentre maintenant. »

Le soir, dans la cabane de Charentmaritimie, au moment du coucher…

Léo : « Merci chevalier. »

Le chevalier : « De rien mon petitours. »

Léo : « On a vu des toutes petites bergeronnettes. Elles avaient même pas peur de nous. »

Max : « C’est vrai ça ! Les petits avaient pas peur ! Ce sont leurs parents qui avaient peur ! »

Le chevalier : « Malheureusement, les animaux apprennent à avoir peur des hommes en grandissant. »

Max : « C’est normal, ils sont bêtes les zoms. Ils font que des bêtises. C’est normal que les zanimos aient peur d’eux. »

Léo : « Quand même ! La chance ! »

Le chevalier : « Tu es comme la petite bergeronnette de tout à l’heure. Tes yeux se ferment. »

Léo : « Oui, je suis tout fatigué moi aussi. »

Le chevalier : « Alors il est temps de dormir. Bonnuit mes petizours. »

Max et Léo : « Bonnuit bonome 🙂 »

Continuer la promenade

108 – Les zoisos de l’Île Où On Va à Pieds

Lundi 25 Juillet, An III

Max : « Bonome, allez, on y va ! »

Le chevalier : « Où voulez-vous aller ? »

Léo : « On pourrait aller zoisoter sur l’Île Où On Va à Pieds. »

Max : « Et on fera des fotos pour la grande synthèse régionale. Mais on les mettra pas dans l’article d’aujourd’hui. »

Le chevalier : « Je suppose que vous êtes prêts. »

Max : « Bonome, on est toujours prêts pour aller aux zoisos. »

Sur l’Île…

Max : « Mon bonomou, je te lance un défi aujourd’hui 🙂 »

Le chevalier : « Un défi ? »

Max : « Oui 🙂 Même deux. Il faut voir le plus d’espèces de zoisos possibles et tu dois essayer de fotoer des scènes complètes. Pas juste une belle foto de zoiso, mais une scène. »

Léo : « Oulala ! Ils sont difficiles tes défis Maxou 🙂 »

Le chevalier : « Je veux bien essayer 🙂 Mais il va m’être difficile de fotoer une scène pour chaque espèce… »

Max : « Tu vas y arriver bonome 🙂 »

Le chevalier : « Mon petitours… »

Léo : « On fait comme d’habitude ? On fait le tour puis on coupe par le chemin qui traverse l’île et on termine par l’estran là-bas ? »

Le chevalier : « Deux défis, une longue marche et des fotos pour la grande synthèse régionale… Le programme est chargé. »

Léo : « Si c’est trop, on fait comme tu veux chevalier. »

Le chevalier : « Nous verrons bien. Il est encore tôt. La marée nous laisse du temps et il fait beau. Ça devrait aller. »

Max : « Il y a des tournepierres à collier, Aranaria interpres, Scolopacidés. »

Le chevalier : « Ils ne font rien de particulier. Je ne vais pas pouvoir fotoer une scène. »

Max : « Pas grave bonome. Tu es pas obligé pour chaque zoiso. »

108 01 Tournepierres 108 02 Tournepierre

Le chevalier : « Tu as bien dit qu’il fallait essayer de fotoer le plus d’espèces possibles Maxou ? »

Max : « Oui, je l’ai dit. »

Le chevalier : « Alors je fotoe même les pigeons. »

Max : « Même les pigeons. Tous les zoisos. »

108 03 Pigeon bisetLéo : « C’est la première fois que tu fotoes un pigeon biset ici 🙂 »

Max : « Columba livia, Columbidés. C’est le type féral. »

Léo : « D’habitude c’est pas ce pigeon là qu’on voit. »

Max : « Ce sont plutôt des pigeons colombins, Columba oenas, ou des ramiers, Columba palumbus. Mais, à vrai dire, je sais pas lesquels. On les regarde pas vraiment les pigeons ici. On les voit s’envoler et c’est tout. »

Léo : « On sursaute à chaque fois qu’ils s’envolent 🙂 »

Le chevalier : « Nous approchons de la Fontaine des Insurgés. Il y a un petit filet d’eau douce qui donne naissance à une petite flaque. J’espère que des oiseaux seront en train de faire leur toilette. »

Max : « Tu penses à ton défi ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Léo : « Alors il faut avancer doucement. Fais le bonome furtif, chevalier 🙂 »

Max : « Zutalor ! Ils se sont envolés ! »

Léo : « Ils sont allés sur la branche là-haut. »

108 04 Linotte mélodieuse 108 05 Linotte mélodieuse

Le chevalier : « C’est une linotte mélodieuse mâle qui s’ébroue. »

Léo : « Carduelis cannabina, Fringillidés. »

Max : « Je te le compte comme une scène bonome. »

Le chevalier : « Merci Maxou 🙂 Je vois une autre scène qui se profile 🙂 Venez… »

Léo : « En petizours furtifs ? »

Le chevalier : « Si tu veux mon Léo 🙂 »

Max : « C’est un goéland marin, Larus maritimus, Laridés. »

Léo : « Il est en plein repas. »

108 07 Un goéland marin 108 08 Un goéland marin

Max : « Je croyais que les goélands étaient kléptoparasites. »

Le chevalier : « Ils peuvent être nécrophages aussi. »

Léo : « On s’approche ? »

Le chevalier : « Doucement… »

Max : « On voit mieux le poisson. »

108 09 Un goéland marin 108 10 Un goéland marin
108 11 Un goéland marin 108 12 Un goéland marin

Léo : « On s’approche encore… »

Max : « Léo ! Tu l’as fait fuir ! »

Léo : « Je suis pas encore très fort en furtif, désolé. »

Max : « Une mouette qui rigole vient lui chiper son poisson ! »

108 13 Une mouette qui rigole 108 14 Une mouette qui rigole

Léo : « Elle a moins peur, la mouette qui rigole. »

Max : « Il faut rappeler son nom en scientifique : Chroicocephalus ridibundus, Laridés. »

108 15 Un goéland 108 16 Un goéland 108 17 Un goéland

Léo : « Oulala ! Il est fâché le goéland marin ! Vous entendez comme il crie ? »

Max : « Ben oui ! Forcément, il se fait voler son repas ! »

Léo : « Un kléptoparasite qui se fait parasiter 🙂 »

Max : « J’espère que tu as bien fotoé bonome. C’était une bien belle scène 🙂 »

Le chevalier : « J’ai fotoé Maxou 🙂 »

Max : « Bon, on avance alors. »

Léo : « Oh ! Un bébé zoiso ! Qu’il est mignon ! »

Max : « Sa maman vient le chercher ! »

Léo : « C’est un gentil petit. Il la suit. »

108 18 Une bergeronnette grise 108 19 Une bergeronnette grise 108 20 Une bergeronnette grise

Max : « Ce sont des bergeronnettes grises, Motacilla alba, Motacillidés. Il est pas un peu tard pour faire des petits ? C’est plutôt au printemps que les zoisos font des œufs. »

Le chevalier : « Ou en été Max. »

Léo : « Il était vraiment tout petit celui-là. La chance ! On a vu un même pas encore juvénile 🙂 »

Max : « Ben ! Le revoilà ! »

108 21 Une bergeronnette grise 108 22 Une bergeronnette grise 108 23 Une bergeronnette grise

Léo : « On a dû leur faire peur et ils ont avancé. Chevalier, si on est sages, on peut s’approcher de lui ? »

Le chevalier : « Même en étant sages vous risquez de lui faire peur à ce petit. Et il m’a l’air bien fatigué. »

Léo : « D’accord. On s’approche pas plus, alors. Il faudrait pas l’embêter. Vous voyez sa maman ? »

Le chevalier : « Elle doit nous surveiller. »

Max : « Elle devrait nous crier dessus ! »

Le chevalier : « Ah ? Elle s’appelle Max ? »

Max : « Pfff ! Je fais pas rien qu’à crier quand même ! »

Le chevalier : « Non… Parfois tu râles 🙂 »

Max : « C’est même pas vrai ! Je suis un gentil petitours ! Et même un gentillours je te rappelle ! »

Léo : « Ça faisait longtemps ! »

Max : « Parce que je suis discret et que j’étale pas mes références à longueur de journée. Mais je vous rappelle que Monsieur de La Fontaine a dit que je suis un gentillours ! Alors na ! »

Le chevalier : « Oui Maxou, tu es un gentillours 🙂 »

Léo : « Max ! Regarde ! »

Max : « Oulala ! Mais c’est qui ce zoiso ? On le connaît pas ! »

108 24 Un pluvier argentéLe chevalier : « Si, mais nous ne l’avons jamais vu en plumage nuptial. »

Max : « On le connaît ? »

Léo : « En plumage internuptial… Qui ça pourrait être ? … Mmmmm… »

Max : « Voilà ! Léo Mmmmm en se grattant la tête 🙂 »

Léo : « Je réfléchis… »

Max : « Tu vas aller dans ta tête, comme bonome, pour aller chercher les livres qu’il y a dedans ? »

Léo : « Oui, je vais m’installer dans la bibliothèque dans ma tête et je vais consulter mes livres. Et tu seras pas là pour m’embêter 🙂 »

Le chevalier : « Alors ? Avez-vous une hypothèse ? »

Max : « Oui… Mais c’est rien qu’une hypothèse. Je suppose que c’est un pluvier argenté, Pluvialis squatarola, Scolopacidés. »

Léo : « Oui ! C’est ça ! D’accord avec Max ! »

Le chevalier : « Bravo à tous les deux ! »

Max : « A tous les deux ? Mais il y a que moi qui ai hypothésé ! Ça alors ! C’est trop fort ! »

Léo : « Max a raison chevalier. Moi, j’ai rien hypothésé du tout. »

Le chevalier : « Alors bravo à toi Maxou 🙂 »

Max : « 🙂 Moi aussi j’étudie mon beau livre de zoisos 🙂 »

Le chevalier : « Je sais Maxou. Toi aussi tu es un petitours studieux. Tu joues parfois au mauvais élève mais tu étudies au moins autant que ton cousin Léo. »

Max : « On étudie souvent tous les deux. On est sérieux mais on rigole bien aussi. »

Léo : « Max t’imite très bien 🙂 Surtout quand tu fais ton regard sévère, comme ça, et que tu fais ta grosse voix pour nous gronder. »

Le chevalier : « Je vous gronde assez rarement. »

Max : « Parce que tu en as pas besoin 🙂 Bon, assez bavardé. Il y a une aigrette garzette qui nous attend. »

Léo : « Je l’avais pas vue… »

Max : « Ben ça alors ! On arrive et elle s’envole ! »

108 25 Une aigrette garzette 108 26 Une aigrette garzette 108 27 Une aigrette garzette

Léo : « Elle est même pas restée dire bonjour ! »

Le chevalier : « Mais j’ai eu son envol 🙂 Troisième scène de la journée 🙂 »

Max : « Bien joué ! Et combien d’espèces pour le moment ? »

Léo : « Les tournepierres, le pigeon, les linottes mélodieuses, le goéland marin et la mouette qui rigole, les bergeronnettes grises, le pluvier argenté et l’aigrette garzette. Ça fait déjà huit. »

Max : « Huit espèces et trois scènes. D’accord. C’est bien parti. »

Le chevalier : « Est-ce qu’une linotte mélodieuse femelle qui se nourrit me permettrait de marquer un quatrième point ? »

108 28 Une linotte mélodieuse 108 29 Une linotte mélodieuse

Max : « Combien de fotos ? Montre un peu… Pas celle-là, ces deux là sont identiques, floue, mal cadrée… Il en reste deux. Deux fotos, c’est pas une scène. Désolé. »

Le chevalier : « Tu es sévère Maxou. »

Max : « C’est toi qui m’as appris 🙂 et je suis pas sévère. Je suis exigeant pour que tu progresses. Dois-je te rappeler que dans élève il y a élever, aller plus haut ? »

Le chevalier : « Parce que je suis ton élève ? »

Max : « Aujourd’hui, oui 🙂 C’est moi qui note 🙂 En accord avec Léo, bien entendu. »

Léo : « Tu es le maître et moi le maître-assistant 🙂 »

Le chevalier : « 🙂 D’accord. »

Léo : « Nos zoisos gardiens ! Ils sont venus ! »

Max : « Ben oui 🙂 Ils font bien leur mission. Ils viennent toujours nous voir. C’est normal. Ils doivent nous surveiller. Tu les fotoes bonome ? »

108 30 Une chardonneret rigolo 108 31 Une chardonneret rigolo 108 32 Une chardonneret rigolo

Le chevalier : « Oui, il y a un juvénile qui se nourrit sur un cirse. »

Max : « Le cirse, c’est la plante ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « On dirait un chardon. Il pique comme un chardon. Aïe ouille ! »

Léo : « Tu dis toujours ‘aïe ouille’ quand tu parles de quelque chose de piquant même si tu t’es pas piqué 🙂 »

Max : « Parce que si tu t’approches tu risques de faire aïe ouille ! Bon, le cirse, c’est pas un chardon. Mais c’est quand même une Astéracée. »

Le chevalier : « Oui, et dans le langage commun on parle de chardon. Les chardonnerets élégants… »

Max : « Rigolos ! Les chardonnerets sont rigolos ! »

Léo : « Ils sont élégants aussi. »

Max : « Oui, mais nous, on les appelle les chardonnerets rigolos. Ou zoisos gardiens de Charentmaritimie. »

Le chevalier : « D’accord Maxou. Les chardonnerets rigolos se nourrissent souvent sur les ‘chardons’. C’est d’ailleurs de là que leur vient leur nom. »

Max : « Mais oui ! Chardon a donné chardonneret ! Bien sûr ! »

Léo : « On aurait pu y penser ! »

Le chevalier : « Et là, il y a des adultes. »

108 33 Une chardonneret rigolo 108 34 Une chardonneret rigolo

Max : « Bon, je te compte les deux séries de fotos comme une seule scène. Ça fait neuf espèces et quatre scènes. Tu vois que tu y arrives mon bonome 🙂 »

Léo : « Dites, si on allait sur l’estran pour faire une pause. Il y a une petite plage, on pourrait profiter du soleil. »

Max : « Tu veux te faire bronzer ? Méfie toi, c’est là que bonome m’a fotoé tout nu… »

Léo : « Tu voulais te faire bronzer 🙂 »

Max : « C’est nul de se faire bronzer. Ça sert à rien et il fait trop chaud. »

Léo : « Bonome, tu pourrais nous sortir mon beau livre de zoisos s’il te plaît. Je voudrais étudier le pluvier argenté. »

108 35 Les petizours 108 36 Les petizours

Max : « Il vient de la toundra, tout là-haut au nord. »

Léo : « Et ils migrent vers l’Afrique occidentale. »

Max : « Mais certains mâles s’arrêtent ici et restent tout l’hiver. »

Léo : « C’est pour ça qu’on en voit l’hiver. »

Max : « C’est un beau zoiso, le pluvier argenté. »

Léo : « On a donné son nom en scientifique ? »

Max : « Peut-être tout à l’heure. Je me souviens plus. »

Léo : « Pluvialis squatarola, Scolopacidés. »

Max : « On fait une pause ? »

Léo : « Oui, on va s’installer sur le rocher. »

Max : « Bonome, tu peux ranger le beau livre de zoisos de Léo s’il te plaît ? »

108 37 Les petizours 108 38 Les petizours

Max : « C’est beau la mer. »

Léo : « On la voit pas, Max. La marée est trop basse. »

Max : « Grrr ! C’est beau le paysage à la mer. »

Léo : « Oui Maxou, c’est très beau. C’est reposant. »

Le chevalier : « C’est reposant pour vous qui pochez et qui faites des pauses assis sur un rocher 🙂 »

Léo : « Tu es fatigué ? Tu veux arrêter l’inspection ? »

Le chevalier : « Non Léo. »

Max : « Il se moque discrètement de nous, en nous faisant remarquer qu’on fait rien du tout. »

Léo : « Il a pas tort. »

Le chevalier : « Pochez-vous, nous reprenons. »

Max : « On grimpe ! »

Léo : « On va où ? »

Le chevalier : « Comme tu l’as suggéré nous allons traverser l’Île. »

Léo : « Chouette ! Il y a des tas de bosquets avec des zoisos ! »

Max : « Et il y a une petite mare. J’aime bien les petites mares 🙂 »

Léo : « Mais d’abord il y a la grande pelouse bordée d’arbustes. On y entend toujours des zoisos. »

Max : « Mais on les voit pas toujours… »

Le chevalier : « Il y a des linottes mélodieuses. »

Max : « Tu les as entendues ? »

Le chevalier : « Oui, et je les ai vues 🙂 Approchons doucement… »

108 39 Une linotte mélodieuse 108 40 Une linotte mélodieuse

Léo : « Carduelis cannabina, Fringillidés. »

Max : « Bonome, tu as vu qu’il y a un bourdon qui passe juste au-dessus du zoiso sur ta foto ? »

Le chevalier : « J’ai vu 🙂 Mais je ne l’ai pas fait exprès. »

Max : « Tu me diras un jour pourquoi tu aimes tant les linottes ? »

Le chevalier : « Un jour, oui… »

Léo : « Max, pourquoi poses-tu toujours des questions indiscrètes ? Bonome va aller dans sa tête maintenant et il va plus parler du tout. »

Le chevalier : « Non Léo, rassure-toi. Je ne vais pas aller dans ma tête. J’aime beaucoup les linottes. Mais, à vrai dire, il n’y a pas de raison particulière. »

Max : « Tu sais que c’est pas bien de mentir à ses petizours. »

Le chevalier : « Je sais Maxou 🙂 »

Léo : « Vous entendez ? »

Léo : « Je connais ce chant… Mmmmm… »

Max : « C’est la fauvette à tête noire. »

Léo : « Sylvia atricapilla, Sylviidés ? Tu es sûr ? »

Max : « Certain ! »

Léo : « Comment tu sais ? »

Max : « Parce qu’elle est là ! Devant toi ! »

108 41 Unefauvette à tête noireLéo : « On devrait dire ‘il’ est là. Avec la calotte noire, c’est un mâle. »

Max : « Bonome, ça fait neuf espèces. Mais seulement trois scènes. »

Le chevalier : « La journée n’est pas finie… »

Léo : « On pourrait aller là-bas, au bord du champ, derrière les arbres… »

Max : « Bonne idée ! En route bonome ! »

Le chevalier : « Doucement ! Vous allez faire peur aux oiseaux, s’il y en a. »

Léo : « On te suit alors ! »

Max : « Des perdrix grises ! Il y a toute la famille ! »

108 42 Des perdrix grises 108 43 Des perdrix grises
108 44 Des perdrix grises 108 45 Des perdrix grises

Léo : « Je crois qu’on leur fait peur ! »

Max : « Ben oui ! Deux zours ça fait peur 🙂 »

Le chevalier : « Deux petizours ! Et je ne suis pas sûr que vous soyez effrayants pour une famille de perdrix grises. »

Max : « Toi oui 🙂 Tu as fotoé ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « D’accord. Une espèce et une scène de plus. La fuite de la famille perdrix 🙂 »

Léo : « Perdix perdix, Gallinacées. Les petits se sont cachés dans le champ mais la maman est restée là. Pour nous surveiller. »

Max : « D’habitude, ici, il y a une bande de moineaux domestiques… »

Léo : « C’est vrai ça ! On les voit toujours ! »

Le chevalier : « Ils sont peut être partis en vacances. »

Max : « Les moineaux domestiques migrent pas. Tu dis des erreurs. »

Le chevalier : « Je n’ai pas parlé de migration mais de vacances 🙂 »

Max : « Je confirme : tu dis des erreurs 🙂 »

Léo : « Ils sont pas partis loin ! Il y a en a un là ! »

108 46 Un moineau domestique 108 47 Un moineau domestique

Max : « J’aime beaucoup les moineaux domestiques. C’est dommage que leur population régresse. On devrait faire quelque chose ! »

Le chevalier : « Que veux-tu faire Max ? »

Max : « Ils sont insectivores et ils régressent parce que les populations d’insectes diminuent à cause des insecticides et de la disparition des plantes à fleurs. »

Léo : « Il faut plus de plantes à fleurs et plus d’insectes alors. »

Max : « Bonome, on va mettre des hôtels à insectes partout où on peut. Et tu sèmeras des graines de plantes sauvages un peu partout. Comme ça, il y aura plus de moineaux. Et on devrait mettre des cabanes à moineaux aussi. Tu sais, comme au début du Royaume des Chevaliers. Il y a une grande cabane à moineaux. »

Le chevalier : « Je vais étudier la question. Dois-je écrire un rapport pour Princesse ? »

Max : « Mmmmm… Elle pourrait faire des annonces grâce aux crieurs publics. Pour dire à la population du Pays des Zoisos de plus utiliser d’insecticides. Il faudrait même des amendes pour les zoms qui utilisent des insecticides. Et des primes pour ceux qui ouvrent des hôtels à insectes et des cabanes à moineaux. Les amendes financeraient les primes. »

Le chevalier : « D’accord. J’écris le rapport et tu l’envoies à Princesse. »

Léo : « Et les pigeons ? Ils régressent les pigeons ? »

Max : « C’est à cause du ramier que tu poses la question ? »

Léo : « Oui 🙂 »

108 48 Un pigeon ramierMax : « Columba palumbus, Columbidés. On l’appelle également palombe. Bonome, que peux-tu nous dire sur les pigeons ramiers ? »

Le chevalier : « Pour répondre à la question de Léo, je peux affirmer que la population de ramiers augmente. Les individus du nord et de l’est de l’Europe sont migrateurs. Ils passent les Pyrénées. Certains s’arrêtent en Espagne d’autres vont jusqu’au Maghreb. Mais il me semble qu’ici, ils ne migrent pas. Les ramiers nichent dans les arbres. Leur nid est une simple plateforme de brindilles entremêlées. Les petits sont nidicoles. Ils restent longtemps dans le nid : de leur naissance vers avril jusqu’au mois de novembre. Ils se distinguent des adultes à ce qu’ils n’ont pas de tâches blanches sur le cou. Mais, vu le temps qu’ils passent dans le nid, je pense qu’ils ressemblent beaucoup aux adultes quand ils le quittent. »

Max : « Alors on voit jamais les petits ? »

Le chevalier : « Il nous faudra être attentifs vers novembre ou décembre, pour essayer d’apercevoir des juvéniles… »

Léo : « On est à combien d’espèces ? »

Max : « On s’est arrêtés à neuf. Puis il y a eu la fauvette à tête noire, les perdrix, le moineau et le ramier. Ça fait treize. »

Léo : « Rhoooo ! Déjà tout ça ! »

Max : « On arrive à la mare. Qu’est ce qu’on va voir ? »

Léo : « Nos zoisos gardiens ! »

Max : « Ils font bien leur mission dis donc ! »

Léo : « Ils sont venus boire ! »

Max : « Bonome, tu peux avoir une scène là 🙂 »

108 49 Un chardonneret rigolo 108 50 Un chardonneret rigolo
108 51 Un chardonneret rigolo 108 52 Un chardonneret rigolo

Léo : « Il y a d’abord eu un adulte puis un juvénile. »

108 53 Un chardonneret rigolo 108 54 Un chardonneret rigolo

108 55 Un chardonneret rigolo

Max : « Sous la surveillance d’un adulte, haut perché. Il y a un mâle ou une femelle dominant dans les bandes de chardonnerets rigolos ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas Maxou. »

Max : « Pas grave. Tu peux pas tout savoir. Il y a des lentilles d’eau sur l’eau. On les connaît déjà : c’est Lemna quelque chose, Lemnacées. Et les végétos derrière, sur la berge, tu les connais ? »

Le chevalier : « Vu d’ici, je dirais que c’est du cresson d’eau, Nasturtium officinale, Brassicacées. »

Max : « Les brassicacées ce sont les anciennes Crucifères, avec quatre pétales en croix. »

Léo : « Ça veut dire quoi Nasturtium ? »

Max : « Attention ! Cours de linguistique ! C’est du grékancien ? »

Le chevalier : « Non, du latin ancien 🙂 Nasum torquare, qui tord le nez, en référence à sa saveur piquante. »

Max : « Ça se mange le cresson ? On peut goûter ? »

Le chevalier : « Non ! »

Max : « Non ? »

Le chevalier : « Non ! »

Max : « Et pourquoi, s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Un : parce que quand je te propose de goûter un végétal tu me rappelles toujours que tu es un zoophage et que tu manges pas des végétos. Et deux : parce que vous risqueriez la distomatose hépatique. »

Max : « La distomatose hépatique ? Ah… Alors il faut pas en manger. »

Le chevalier : « Non ! »

Max : « Mais bonome, on a pas de foie nous ! On a du rembourrage, comme tous les Peluchiformes. On risque pas la distomatose hépatique. »

Léo : « On sait jamais… Moi, je goûte pas. C’est quoi la distomatose hépatique ? »

Le chevalier : « Une maladie qui touche le foie et la vésicule biliaire. Mais je ne suis pas médecin, je ne connais pas les symptômes et les complications possibles de cette maladie. »

Max : « Tu es pas médecin mais tu es naturaliste. Tu peux nous expliquer comment on l’attrape cette maladie. »

Le chevalier : « Oui, mais ça risque d’être un peu long. »

Max : « Pas grave. Si tu veux bien, on va s’asseoir pour écouter. »

Léo : « Voilà ! Alors, la distomatose hépatique… »

Le chevalier : « Cette maladie est causée par un petit ver plat, la fasciole hépatique, Fasciola hepatica, de la classe des Trématodes, à l’allure d’une petite feuille, d’où le nom de fasciole. A l’état adulte, ce petit ver vit dans les canaux biliaires des ovins, des bovins mais aussi, quoique plus rarement, des porcins, des équins, des léporidés, des ragondins… et parfois chez l’Homme. »

Max : « Ici, il y a des ovins, des porcins, des équins, des léporidés et des ragondins… »

Léo : « Alors il peut y avoir des fascioles. »

Le chevalier : « Oui. Il peut y en avoir. Ce petit ver plat est hermaphrodite simultané. »

Max : « Ce qui veut dire qu’il est en même temps mâle et femelle. »

Le chevalier : « Exact. Et il peut s’autoféconder. Donc, même s’il ne trouve pas de partenaire, il peut donner des œufs. Des tas d’œufs. Des milliers d’œufs… Ces œufs sont évacués lors de la vidange biliaire et vont se retrouver dans le tube digestif. Ils seront évacués dans les excréments. »

Max : « Les voilà dehors ! »

Le chevalier : « Un embryon se développe dans l’œuf. Il donnera une larve miracidium qui émergera de l’œuf. Cette larve contaminera un petit Gastéropode que vous connaissez déjà : la limnée. »

Max : « Qu’il y a peut-être dans cette mare. »

Le chevalier : « Et oui… La larve miracidium s’installe dans la cavité respiratoire de la limnée et donne une masse informe appelée sporocyste. Ce sporocyste donne, par reproduction asexuée, des rédies. Ces rédies ont un tube digestif et sont autonomes. Elles gagnent alors l’hépato-pancréas de la limnée où elles se développent, ou se reproduisent en donnant des rédies filles. Le développement des rédies donnent des cercaires, ressemblant à des têtards miniatures. Chaque rédie peut engendrer jusqu’à 20 cercaires. »

Max : « Et il y a beaucoup de rédies ? »

Le chevalier : « Beaucoup. »

Max : « Donc encore plus beaucoup de cercaires… »

Le chevalier : « Jusqu’à 4000 par limnée. »

Max : « Ah oui, quand même… »

Léo : « Ils deviennent quoi les cercaires ? »

Le chevalier : « Ils sont évacués par la limnée et gagnent des végétaux qui vivent les pieds dans l’eau. »

Max : « Comme le cresson des fontaines. »

Le chevalier : « Vous commencez à comprendre pourquoi je ne voulais pas que vous le goûtassiez ? »

Max : « Nous comprenons. »

Le chevalier : « Une fois fixés, les cercaires s’enkystent. Ils s’entourent d’un cocon protecteur à l’intérieur duquel ils deviennent de petites douves miniatures potentiellement infectantes appelées métacercaires. Et ils attendent que la plante soit mangée. Ils peuvent attendre un an si les conditions sont assez humides. Par temps sec, ils meurent en quelques jours. Quand la plante est ingérée, les sucs digestifs détruisent le cocon et le métacercaire est libéré. Ce sont maintenant des douves presque adultes qui gagnent le foie. Elles s’en repaissent pour terminer leur développement puis gagnent les canaux biliaires où les adultes matures se nourrissent de sang. »

Max : « Et nous, on voulait manger du cresson des fontaines. »

Léo : « Tu voulais en manger. Pas moi ! Et je savais même pas qu’il pouvait héberger des cercaires de douve du foie. Alors maintenant que je sais, je veux même plus m’approcher du cresson des fontaines. »

Max : « Tu en as déjà goûté toi, bonome ? »

Le chevalier : « Une fois. Un tout petit morceau. J’ai fait goûter à tonton Riko. »

Max : « Du cresson sauvage ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « Tu vas pas bien dans ta tête toi ! Bonome, quand même ! Alors tu nous expliques la maladie et toi tu goûtes ! Hopla ! ‘Tiens, si j’attrapais la distomatose du foie ? Je pourrais héberger une petite colonie de douves du foie, moi qui aime les zanimos ! Venez ici les Fasciola hepatica ! Mes canaux biliaires vous attendent !’ »

Le chevalier : « Je ne savais pas à l’époque… »

Max : « Tu savais pas ! Pfff ! Tu m’énerves bonome ! Tu m’énerves ! »

Le chevalier : « Max, calme-toi… »

Max : « Et si tu es infecté ? Tu fais quoi si tu es infecté ? Tu demandes gentiment aux douves de sortir de ton corps ? »

Le chevalier : « J’aurais déjà déclaré les symptômes. »

Max : « Léo, tu feras une recherche pour trouver les symptômes et on l’auscultera régulièrement. Il est pas possible ce bonome ! Pfff ! Il a goûté le cresson des fontaines sauvage… Mais qu’est ce qu’on va faire de lui ? »

Léo : « On pourrait en faire notre bonome 🙂 »

Max : « Et toi, tu t’inquiètes pas ? »

Léo : « Non. Il le saurait si il était malade. Arrête de t’énerver et on retourne zoisoter. »

Max : « Zoisoter ? Alors qu’il est en train de se faire dévorer le foie tout cru ? »

Le chevalier : « Max, je vais bien ! »

Max : « Tu es sûr ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « Absolument certain ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

Max : « Tu veux pas aller à l’hôpital faire le diagnostique ? »

Le chevalier : « Pas la peine, je t’assure. »

Max : « Léo, tu feras quand même la recherche. Et auscultation chaque semaine. »

Le chevalier : « Si ça peut te rassurer. »

Max : « Tu es en état de zoisoter ? »

Le chevalier : « Max, tu vas finir par m’agacer ! »

Max : « L’agacement ! C’est un symptôme ! J’en suis sûr ! »

Le chevalier : « Bon, Max, tu m’énerves. Léo, viens, on va zoisoter. »

Léo : « J’arrive 🙂 »

Max : « Hé ! Mais vous allez pas partir sans moi ?! »

Le chevalier : « Si, je ne voudrais pas t’imposer mon agonie. »

Max : « Bonome ! Me laisse pas ! »

Le chevalier : « Tu arrêtes avec mon foie ? »

Max : « Oui, mais tu me laisses pas tout seul. »

Le chevalier : « Alors viens 🙂 »

Léo : « On peut zoisoter de nouveau maintenant ? »

Max : « Oui. »

Le chevalier : « Je crois qu’un petit câlin s’impose. »

Max : « Oui. Mets ta main dans ta poche que je me serre fort. S’il te plaît bonome. »

Le chevalier : « Tu me crois quand je te dis que je vais bien ? »

Max : « Oui. »

Le chevalier : « Pas tout à fait. »

Max : « J’ai un peu peur quand même. »

Le chevalier : « Il ne faut pas Maxou. »

Léo : « Dites, on est arrivés sur l’estran et il y a des étourneaux sansonnets. Il faut les fotoer. »

Le chevalier : « Tu me lâches la main Max. »

Max : « Oui. »

108 56 Un étorneau sansonnet 108 57 Une étourneau sansonnet

Léo : « Sturnus vulgaris, Sturnidés. Ça fait quatorze espèces. On les voit souvent ici, parmi les algues brunes. »

Max : « C’est parce qu’ils se nourrissent des petits insectes qui se trouvent dans les algues. »

Léo : « C’est un petit écosystème les algues de l’estran. »

Max : « Bonome, c’est quoi la définition d’un écosystème ? »

Le chevalier : « En scientifique ? »

Max : « Ben oui, en scientifique. »

Le chevalier : « C’est l’ensemble du biotope et de sa biocœnose. »

Léo (à Max) : « Euh… Il a parlé quelle langue là ? »

Max : « Le scientifique 🙂 »

Le chevalier : « Le biotope est l’ensemble des composantes minérales et la biocœnose est l’ensemble des êtres vivants qui peuplent le biotope. »

Max : « Elle marche pas toujours ta définition. Un jour, tu m’as dit qu’un vieux chêne que tu aimes beaucoup est un véritable écosystème. Et dans un vieux chêne, il y a pas des composantes minérales. »

Le chevalier : « C’est vrai. Cette définition n’est pas parfaite. Comme toutes les définitions humaines. Tu sais bien que la nature se fiche de nos définitions. Dans l’exemple que tu donnes, le biotope est l’arbre. Il abrite des tas d’êtres vivants, animaux, végétaux, lichens… qui forment une biocœnose. »

Max : « D’accord. Bon, on est presque revenus à notre monture et on a pas envie de rentrer. La marée est pas encore haute donc on peut rester encore un peu. Ici, on a déjà vu des tas de zoisos. Je propose qu’on s’asseye quelque part et qu’on observe les zoisos sans bouger. »

Léo : « C’est une bonne idée Max. »

Le chevalier : « Je suis d’accord. »

Max : « Léo, tu peux m’aider à installer ma serviette. »

Léo : « Oui 🙂 »

Max : « Bonome, il en faudrait une pour Léo aussi. »

Léo : « Tu veux plus partager ? »

Max : « Ben si. Mais c’est pour que tu aies la tienne et que tu sois plus à l’aise. »

Léo : « J’ai pas besoin d’une serviette moi. »

Max : « Alors on va dire que c’est notre serviette à tous les deux. Tu viens t’asseoir ? »

Léo : « Chevalier, as-tu choisi ta place ? »

Le chevalier : « Oui, ici, c’est très bien. »

Léo : « Alors on approche la serviette 🙂 »

Max : « Pour être à portée de main 🙂 »

Le chevalier : « A portée de gratouillis surtout 🙂 »

Max : « Ouiiii 🙂 »

Léo : « Il y a un grand gravelot qui approche. »

108 58 Un grand gravelot 108 59 Un grand gravelot
108 60 Un grand gravelot 108 61 Un grand gravelot

Max : « Charadrius hiaticuluta, Charadriidés. Il est en train de manger. »

Léo : « Il pique la vase avec son bec pour attraper des vers. »

Max : « Il va être tout vaseux le grand gravelot. Tu as fotoé ? »

Le chevalier : « Bien sûr. Quinzième espèce, cinquième scène 🙂 »

Max : « Tu as réussi tes défis bonome 🙂 »

Le chevalier : « Et ce n’est pas fini 🙂 »

Léo : « Si tu fotoes le petit gravelot, ça fera seize espèces 🙂 »

108 62 Un petit gravelot

Max : « Un grand gravelot puis un petit 🙂 C’est la première fois qu’on voit les deux l’un après l’autre, comme ça. »

Léo : « Tu es sûr ? »

Max : « A vrai dire, j’en sais rien du tout 🙂 Bonome, je peux venir contre toi ? »

Le chevalier : « Tu penses encore aux douves ? »

Max : « Oui. Je veux pas que tu aies la maladie ou que tu te casses encore quelque chose. »

Le chevalier : « Ça peut arriver tu sais. »

Max : « Et qu’est ce qu’on deviendrait sans toi ? »

Le chevalier : « Brindille vous adopterait. »

Max : « Elle est gentille Brindille, mais c’est pas toi. »

Le chevalier : « Mon petitours, chasse tes idées noires et profite de la nature. Deviens le paysage et tu iras mieux. »

Max : « Devenir le paysage ? »

Le chevalier : « Oui. Fonds-toi en lui. Écoute le bruit des vagues, les cris des oiseaux, les cailloux qui roulent… Hume l’air marin chargé en iode, l’odeur des algues, de la vase… Regarde le ciel, l’eau, la vie… Goûte les embruns et sens le vent sur ton visage. Laisse le paysage entrer en toi et tu en feras partie. »

Max : « Comme toi en Bretagne 🙂 Il y a pas que toi qui peux le faire ? »

Le chevalier : « Non, vous aussi vous pouvez faire partie intégrante du paysage mes petizours 🙂 »

Alors on a fait comme il avait dit. J’avais jamais fait attention que les cinq sens sont en éveil dans la nature. Il a fallu qu’il me le dise. On a fait silence. Le vent aussi a fait silence. Il soufflait doucement, pour pas nous faire tomber, mais assez fort quand même pour qu’on le sente sur nos visages. Elle est agréable, la caresse du vent marin. J’ai découvert aussi que le vent nous entoure complètement quand il souffle un peu. C’est à cause qu’on crée des turbulences par notre présence. Je sais pas si c’est fait exprès mais, du coup, le vent nous caresse tout autour. Et c’est bien agréable. J’ai découvert aussi des tas de senteurs. Je pourrais pas les nommer, mais je les reconnaîtrai maintenant. Les sons, les goûts, les odeurs… tout ça entrait en nous et on était la nature. On était plus en elle. On était elle. On ne faisait plus qu’un, tous. Alors les zoisos avaient plus peur de s’approcher puisqu’on était le paysage. Ils sont venus tout près. Bonome bougeait plus, nous non plus. On parlait plus non plus. C’était pas la peine. Alors on les a pas fotoés quand ils étaient juste là, à picorer sous nos pattes. Je sais pas combien de temps ça a duré. Le temps n’existait plus. C’est le vent qui a rompu le silence le premier, pour nous prévenir que la mer montait et qu’on devait faire attention à la marée. Il est gentil le vent. C’est vraiment un ami.

Max : « Bonome, c’est comme ça qu’on redevient sauvage ? »

Le chevalier : « Non Max. C’est comme ça qu’on redevient heureux 🙂 »

Max : « Omnia meam mecum porto, c’est ça ? »

Le chevalier : « Oui Maxou 🙂 Quand on peut vivre ça, on a besoin de rien d’autre. »

Max : « Tu arrives à tout garder en toi ? »

Le chevalier : « Pas toujours, parfois j’oublie. Tu sais avec le travail, la schola, le stress… Mais, même à la schola, le chant d’un oiseau me rappelle la nature, la floraison des cerisiers. »

Max : « On devrait fêter hanami. »

Léo : « C’est quoi hanami ? »

Le chevalier : « C’est les Japonais. Il font une fête pour la floraison des cerisiers. Parce que les cerisiers qui fleurissent sont magnifiques mais que leurs fleurs sont éphémères et qu’il faut attendre un an pour les revoir. »

Léo : « C’est pas la peine de fêter hanami Maxou. »

Max : « Pourquoi ? »

Léo : « Parce que, grâce au chevalier, on fête chaque fleur qu’on rencontre 🙂 Et il y en a toute l’année. Pense aux fleurs de lierre qu’on voit en hiver. »

Le chevalier : « Il va bientôt falloir rentrer. »

Max : « Regarde, la mer est encore loin. Tu peux encore fotoer le grand gravelot qui fait sa toilette 🙂 »

108 63 Un grand gravelot 108 64 Un grand gravelot 108 65 Un grand gravelot

Le chevalier : « Sixième scène 🙂 Longue série de fotos. J’espère que tu vas pas toutes les mettre dans ton blog. »

Max : « Je les mets si je veux. »

Le chevalier : « Bien sûr Maxou. Tu sais bien que je ne t’ai jamais rien interdit. C’est ton blog et tu es totalement libre de l’écrire comme tu veux. »

Max : « J’aime bien que tu fasses des remarques. Même si j’en tiens rarement compte 🙂 »

Le chevalier : « Tu es un peu entêté parfois. »

Max : « Ouiiii 🙂 Mais ça fait mon charme 🙂 »

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108 85 Un grand gravelot 108 86 Un grand gravelot

Léo : « Il y a un merle noir sur l’estran. Je savais pas que les merles venaient sur l’estran eux aussi. »

108 87 Un merle noir 108 88 Un merle noir

Max : « Turdus merula, Turdidés. Ben, les merles sont insectivores et il y a des insectes dans les algues. Alors les merles qui vivent pas loin de la mer peuvent aller faire leur marché sur l’estran. J’aime bien les voir le bec rempli d’insectes. »

Léo : « Des fois, ils en ont tellement, que pour attraper les suivants, ils posent le tas qu’ils ont dans leur bec. Puis ils reprennent tout d’un coup. »

Max : « Ça leur évite de faire des tas d’allers-retours quand ils nourrissent leurs petits. »

Léo : « Quand même, avec tous les insectivores, il doit y en avoir beaucoup des insectes. »

Max : « Regardez la mouette qui rigole ! J’aime bien quand elle fait ça ! »

108 89 Une mouette qui rigole 108 90 Une mouette qui rigole
108 91 Une mouette qui rigole 108 92 Une mouette qui rigole

Léo : « Elle piétine la vase pour déranger les vers et elle les attrape quand ils remontent à la surface. »

Max : « Une scène de plus bonome. Je crois que c’est la septième. Léo, pourquoi tu te retournes tout le temps comme ça ? »

Léo : « J’entends un zoiso derrière nous mais je reconnais pas son chant. Vous l’entendez ? »

Max : « Bonome se lève ! Il va vouloir le débusquer 🙂 On t’attend ici nous. Tu nous montreras. »

Léo : « Tu crois qu’il va le trouver ? »

Le chevalier : « Je crois qu’il reviendra pas tant qu’il l’aura pas fotoé 🙂 »

Léo : « On va peut-être dormir ici alors 🙂 »

Max : « Tu sous-estimes bonome. Il va revenir dans deux minutes, le sourire aux lèvres, et dira simplement : ‘Voilà !’ »

Léo : « Il revient. Il sourit 🙂 »

Le chevalier : « Voilà ! »

Max et Léo éclatent de rire.

Le chevalier : « Qu’ai-je dit de si drôle ? »

Max : « Rien bonome 🙂 »

Léo : « Max avait prédit ton retour souriant et ton mot. Il te connaît bien, Max 🙂 »

Max : « Tu nous montres ? »

Léo : « S’il te plaît ? »

Le chevalier : « Regardez… »

108 94 Un verdier d'Europe 108 95 Un verdier d'Europe

Léo : « C’est un verdier d’Europe, Carduelis chloris, fringillidés. Ça fait combien d’espèces ? »

Max : « Je sais plus et je m’en fiche. On a vu des tas de beaux zoisos et ça me suffit. »

Léo : « Moi aussi 🙂 »

Max : « Bonome, tu as relevé les défis. Bravo ! J’en attendais pas moins de toi. »

Le chevalier : « Je fotoe quand même le chevalier guignette qui vient se nourrir devant nous. »

Léo : « Actitis hypoleucos. »

Max : « Scolopacidés. »

108 98 Un chevalier guignette 108 99 Un chevalier guignette 108 100 Un chevalier guignette
108 101 Un chevalier guignette 108 102 Un chevalier guignette 108 103 Un chevalier guignette

Léo : « Il s’approche du grand gravelot. »

Max : « Il y a assez à manger pour eux deux. Ils vont pas se chamailler. »

108 104 Le chevalier et le gravelot 108 105 Le chevalier et le gravelot 108 106 Le chevalier et le gravelot

Léo : « Dis chevalier, copain, ça veut dire qui partage le pain n’est ce pas ? »

Le chevalier : « Oui mon Léo. »

Léo : « Le pain, c’est un exemple de la nourriture ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours 🙂 »

Léo : « Alors on peut dire que le grand gravelot et le chevalier guignette sont copains ? »

Le chevalier : « On peut le dire 🙂 »

Max : « Bon, si tout le monde a du manger et que les zoisos sont copains, on peut dire que tout va bien dans ce Royaume. On peut rentrer maintenant. »

Le chevalier : « Tiens, d’un coup tu veux rentrer… »

Max : « Tu entends pas le vent bonome ? Il nous dit que la mer monte ! »

Alors on est rentrés en silence. On a tout chevauché. Bonome a pas fait de pause à la taverne parce qu’il avait bien vu qu’on était tout fatigués. Car, même si on poche beaucoup, on se fatigue vite à cavaler partout comme ça. On a des petites pattes nous. En rentrant on est allés se débarbouiller. Léo s’est bien frotté pour se débarrasser d’éventuelles douves. Il a raison Léo. Même si on est des peluches, on veut pas prendre le risque d’avoir la distomatose hépatique. Ce serait trop bête. Puis on est allés au lit, comme de gentils petizours. On s’est même pas chamaillés. Bonome est venus nous border. Et il nous a raconté une belle histoire qu’il tenait du vent. A nous, il peut les dire les histoires. On a demandé la permission au vent, et comme c’est notre ami, il a bien voulu 🙂 Je sais pas si Léo a entendu la fin de l’histoire mais moi non. J’ai juste senti le bisou de bonome qui me souhaitait bonnuit.

Voilà Princesse, encore une belle journée au Pays des Zoisos avec notre grand chevalier pas Scolopacidé 🙂

Je t’embrasse et j’espère que tu vas bien.

Continuer la promenade

107-4 – L’Île d’Ut, les Marais Salants

Samedi 23 Juillet, An III (fin)

Max : « Elle était bonne ta gaufre au chocolat ? »

Le chevalier : « Ma gaufre. »

Max : « Ta gaufre au chocolat bonome. »

Le chevalier : « Non, ma gaufre. Elle était au chocolat quand elle est arrivée puis vous vous êtes rués dessus comme deux petits goinfres et il ne me restait plus que la gaufre. »

Max : « On t’en a quand même laissé un peu. »

Le chevalier : « Pas vu. »

Max : « Il en restait un peu. »

Le chevalier : « Trop peu pour que j’en sente le goût. »

Max : « Tu es fâché ? »

Le chevalier : « Un peu. Je prends à peine le temps de manger pour vous montrer des oiseaux et, quand je fais une courte pause pour ne pas faire de crise d’hypoglycémie, vous sautez sur le chocolat et vous ne m’en laissez quasiment pas. Et je ne vous ai même pas entendus me remercier. »

Max (la tête basse) : « Pardon bonome. On est désolés bonome. Faut pas être fâché bonome. »

Léo (inquiet) : « Tu nous aimes plus ? »

Le chevalier : « Mon petitours, ce n’est pas parce que je suis momentanément fâché que je ne vous aime plus. Mais je me demande si vous n’aimez pas le chocolat plus que moi… »

Léo : « Même pas vrai ! T’as pas le droit de dire ça ! »

Max : « Oups, bonome, je crois que tu as énervé petit Léo 🙂 »

Léo : « Oui ! T’as pas le droit de dire des choses comme ça ! »

Le chevalier : « Tu ne m’aimes plus ? »

Léo : « Si ! Mais tu es méchant. (Léo se retourne, croise les bras sur la poitrine et boude.) » »

Le chevalier : « Mon petitours… »

Léo : « … »

Le chevalier : « Léo, mon petitours… »

Léo : « Mais euh ! »

Le chevalier : « Câlin ? »

Léo se retourne et saute dans les bras du chevalier.

Max : « Vous êtes mignons tous les deux 🙂 Bon, bonome, tu bois ton café et on va aux marais salants. »

Léo : « Oh oui ! S’il te plaît ! »

Le chevalier : « D’accord… Mais nous ne ferons qu’une courte excursion. Je suis un peu fatigué moi. Et il y a soirée fotos 🙂 »

Léo : « Avec supplément gratouillis pour toi et moi. »

Max : « Et on te donnera notre chocolat 🙂 »

Un peu plus tard…

Max : « Oulala ! Le vent a décidé de nous accompagner 🙂 Bonome, on reste dans ta poche sinon on va s’envoler. »

Le chevalier : « Il fait son travail de vent Maxou. Il est très utile dans les marais salants. »

Max : « Qu’est ce qu’il fait ? »

Le chevalier : « Il permet à l’eau de mer de s’évaporer. »

Max : « C’est pas le soleil qui fait s’évaporer l’eau ? »

Le chevalier : « Aussi. Mais, en chassant l’air saturé en vapeur d’eau du dessus des salines, le vent accélère le processus. »

Léo : « En fait, il fait comme aspirer la vapeur d’eau. »

Le chevalier : « On peut le dire comme ça. »

Max : « Tu peux nous expliquer l’eau de mer s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Vous expliquer l’eau de mer ? »

Max : « Ben oui. Quand on va à la mer on voit bien l’eau. Mais on s’est jamais demandés ce qu’elle contient. A part des poissons qui n’existent pas 🙂 Et des ovules, des spermatozoïdes, des larves, des excréments de zanimos… Toutes choses qui donnent pas vraiment envie de se baigner… »

Léo : « Elle contient aussi du sel. Mais c’est quoi le sel ? »

Le chevalier : « Il faudrait dire les sels. L’eau de mer contient de très nombreux constituants mais il y a en a 11 majeurs. »

Max : « Et je suppose que tu les connais 🙂 »

Le chevalier : « Je vais essayer de ne pas en oublier 🙂 Je les cite par quantités décroissantes : le chlorure (Cl), l’ion sodium (Na+), le sulfate (So42-), le magnésium (Mg2+), le calcium (Ca2+), le potassium (K+), le bicarbonate (HCO3), le bromure (Br), l’acide borique (B(OH)3), le carbonate (CO3) et le fluorure (F). »

Max : « Et tout ça ce sont des sels ? »

Le chevalier : « Oui. »

Léo : « Il y en a beaucoup dans l’eau ? »

Le chevalier : « En moyenne, 35g/L dont environ 19 g de chlorure de sodium. »

Léo : « C’est LE sel, le chlorure de sodium ? »

Le chevalier : « Oui Léo. Mais dans LE sel, il n’est pas le seul 🙂 »

Max : « Moi, j’aime pas le sel. Pouah ! Dis bonome, tu as vu ? Ils sont pas très bien entretenus les marais salants ici. »

107-4 01 Marais salants 107-4 02 Marais salants

Léo : « Ils commencent à être envahis par la salicorne. Ça la gêne pas la salicorne tout ce sel ? »

Le chevalier : « Il faut croire que non. »

Max : « Zoiso ! »

Léo : « Zoiso ? »

Max : « Chevalier guignette ! »

107-4 03 Chevalier guignetteLéo : « Actitis hypoleucos, Scolopacidés. Mais on est pas là pour zoisoter. »

Max : « Alors tu te fiches des courlis cendrés… »

Léo : « Ben non 🙂 Tu fotoes bonome ? S’il te plaît. »

107-4 04 Courlis cendrésMax : « Il y a un drôle de chevalier gambette parmi eux. »

Léo : « Il est un peu pâle. »

Max : « Il devrait se faire bronzer 🙂 »

Léo : « Bon, tu nous trouves un beau marais salant et tu nous expliques comment ça marche ! »

Le chevalier : « Je crois que ça commence ici… »

107-4 05 Marais

Max : « Bonome, mets ta casquette de temps en temps ! Pense à ton cerveau ! C’est pas du tout un marais salant ça ! »

Le chevalier : « Mon Maxou, un marais salant comprend de très nombreux bassins successifs dans lesquels l’eau s’écoule pas gravitation. »

Léo : « Ils doivent être de plus en plus bas alors ! »

Le chevalier : « Oui Léo 🙂 Mais très peu, pour que l’eau s’écoule lentement. »

Max : « Et tu connais le nom de tous ces bassins ? »

Le chevalier : « Je vais vous montrer ça sur un beau document que j’ai trouvé grâce à monsieur Internet. »

107-4 06 Schema Marais salants

Léo : « Joli document. Bien trouvé chevalier 🙂 »

Max : « Mais tu donnes pas la source et tu vas aller en prison. »

Le chevalier : « Je la mettrai plus tard. Vous voyez que tout commence par un petit canal, l’étier, qui conduit l’eau de mer jusqu’à la vasière. »

Léo : « Ce qu’on vient de voir c’est une vasière alors ? »

Le chevalier : « Je pense, oui. »

Max : « Elle sert à quoi la vasière ? »

Le chevalier : « Les particules en suspension vont se déposer sur le fond. C’est ce qu’on appelle la décantation. Puis, l’eau va avancer dans les corbiers, dans lesquels la décantation se poursuit. »

Max : « Comment elle fait pour passer l’eau ? Il faut pas qu’elle coule en continu sinon ça marche pas ! »

Le chevalier : « C’est vrai. Tous les bassins sont séparés par des écluses qui sont ouvertes ou fermées par le paludier. »

Max : « Le paludier c’est celui qui récolte le sel ? »

Le chevalier : « Oui, c’est celui qui exploite le marais et récolte le sel. »

Léo : « Je reprends : l’eau de mer arrive par l’étier, s’arrête dans la vasière puis dans les corbiers où la décantation enlève les particules en suspension comme la vase et tous les petits machins qu’il y a dans l’eau. Et après ? »

Le chevalier : « L’eau passe dans les fares. Ce sont de grands bassins peu profonds dans lesquels la concentration en sel commence. »

Max : « Ben oui, si c’est pas profond et que l’eau s’évapore, il y a de plus en plus de sel. »

Léo : « On dit que le sel se concentre. »

Le chevalier : « Puis l’eau arrive dans les adernes. Elles ont deux fonctions : continuer la concentration en sel et stocker de l’eau pour alimenter les bassins suivants. »

Léo : « Ils s’appellent comment les bassins suivants ? »

Le chevalier : « Ce sont les œillets. C’est dans ces derniers bassins qu’a lieu la récolte. Comme vous le voyez sur le schéma, ils sont alimentés par un étroit canal appelle délivre. »

Léo : « Tu nous emmènes voir des œillets s’il te plaît. »

Le chevalier : « Si tu veux mon Léo. Avançons un peu. »

Max : « Dis bonome, ils fonctionnent pas tous les marais ici. Regarde dans quel état ils sont ! »

107-4 07 Marais salants 107-4 08 Marais salants

Léo : « Celui-ci fonctionne Maxou. Regarde ! Il y a des tas de sel sur le côté. »

107-4 09 Marais salantsMax : « Je crois voir ce qu’il se passe… Au centre de la foto, il y a la délivre. De chaque côté se sont les fares. Puis il y a les œillets. On va les voir ! »

Léo : « On appelle comment les étroites zones de boue séchées qui séparent les bassins ? »

Le chevalier : « Ce sont les ponts Léo. Ils sont très fragiles et demandent beaucoup d’entretien. »

Max : « Et il faut enlever les végétos aussi ! Ça doit être difficile d’être paludier oulala ! »

Le chevalier : « Il y a énormément de travail, c’est vrai. Voilà… »

107-4 10 Marais salantsLéo : « On avance encore un peu ! On verra mieux ! »

Le chevalier : « D’accord mon Léo 🙂 »

107-4 12 Marais salants 107-4 13 Marais salants

Léo : « On voit le sel ! »

Max : « Il y a une croûte sur l’eau ! »

Le chevalier : « C’est la fleur de sel. Elle ne se forme que par fort vent et se récolte à part. On dit qu’elle se cueille. Ce sont les plus petit cristaux qui restent à la surface. Je crois qu’elle ne représente que 10 % de la récolte totale. »

Max : « Et le reste ? »

Le chevalier : « Dans les œillets, le sel est tellement concentré qu’il cristallise en gros cristaux qui se déposent sur le fond. Les œillets sont aussi appelés cristallisoirs. »

Max : « Et le paludier ramasse le sel avec son long râteau. Il a un nom ce long râteau ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 Il n’y a pas que les scientifiques qui utilisent des noms compliqués que personne connaît 🙂 Ce long râteau est un las. Le paludier entasse ensuite le sel sur la ladure pour qu’il s’égoutte. Puis il est entassé sur une plate-forme, le trémet, avant d’être entreposé dans des salorges, ou magasins à sels. »

Max : « Le vocabulaire des paludiers est aussi riche que celui des scientifiques dis donc ! »

Léo : « Je voulais venir voir les marais salants mais il faut pas me faire d’interrogation. Pfff ! »

Le chevalier : « Non, nous sommes là en touristes 🙂 Un dernier mot. C’est le saunier qui vient récupérer le sel et le transporter. »

Léo : « Chevalier. »

Le chevalier : « Oui mon Léo. »

Léo : « Tu peux remontrer la dernière foto s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Bien sûr. »

Max : « Léo a vu quelque chose ! »

107-4 13 Marais salants

Léo : « Regardez dans le bassin du milieu : l’eau est rose. Comment ça se fait ? »

Le chevalier : « La couleur varie en fonction des micro-organismes qui vivent dans l’eau et de la salinité. Par faible salinité, ce sont des algues vertes unicellulaires qui prolifèrent. »

Max : « Et l’eau est verte 🙂 »

Le chevalier : « Avec une salinité moyenne, de petites crevettes peuvent colorer l’eau en orange. Mais je ne les connais pas ces petites crevettes. »

Max : « Vous avez jamais été présentés 🙂 »

Le chevalier : « A mon grand regret 🙂 Par forte salinité, seules les algues Dunaliella salina survivent. Elles colorent l’eau en rose, voire en rouge, quand elles sont très nombreuses. »

Léo : « C’est dommage qu’on puisse pas aller voir si ce sont les Dunaliella ou les crevettes qui colorent comme ça. »

Max : « Ça m’a l’air rose. Ça doit être Dunaliella. »

Léo : « Mais on est pas sûrs. »

Le chevalier : « Mon Léo, es-tu satisfait de la visite ? »

Léo : « Oui mon bonome 🙂 Merci mon bonome d’avoir pris le temps de nous avoir expliqué les marais salants. »

Le chevalier : « Ce fut un plaisir mon petitours 🙂 »

Max : « Bonome, on a plus le temps d’aller ailleurs maintenant ? »

Le chevalier : « Je n’en ai pas le courage Maxou. J’ai déjà beaucoup marché et il y a plus d’une heure de chevauchée pour le retour… »

Max : « Oui, je comprends. Merci bonomou 🙂 C’était une bien belle journée. Même que Léo a cru qu’on était tout mort au paradis 🙂 »

Léo : « Ça ressemblait beaucoup 🙂 »

Max : « Pas assez de zoisos pour le paradis Léo ! »

Léo : « Tu en as jamais assez ! »

Max : « Pour un haut lieu de l’ornithologie nous avons rien vu d’extraordinaire ! »

Le chevalier : « Oui, mais je pense qu’il faut venir l’hiver. Ou aux inter-saisons lors du passage des migrateurs. »

Max : « Pour le moment, on arrive à notre monture. Bonome, nous on se poche. Et ça m’étonnerait pas qu’on s’endorme 🙂 »

Le chevalier : « Vous allez digérer le chocolat 🙂 »

107-4 14 Une sterne 107-4 15 Une sterne

Une sterne qui passe…

Le soir, après le repas…

Max : « C’est l’heure de la soirée fotos ! Bonome, installe l’ordinateur ! Léo, apporte le chocolat ! »

Léo : « Max, tu sais bien que le chevalier le cache ! »

Max : « Bonome ! Le chocolat ! Moi j’apporte nos beaux livres de zoisos ! »

Léo : « Tu vas jamais réussir à porter les deux livres ! … Bonome ! Max a voulu porter les deux livres de zoisos et il est tout crabouillé dessous ! »

Le chevalier (qui arrive en courant) : « Mon Maxou ! Comment vas-tu ? »

Max : « Mmmm… Un peu crabouillé… Les livres vont bien ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 Je les prends. Tu peux marcher ? »

Max : « Oui oui… Allez, soirée fotos ! »

On s’est installés dans la chambre. Bonome s’est allongé et Léo a grimpé sur l’oreiller pour lui gratouiller les tempes. De temps en temps, bonome faisait semblant de ronronner 🙂 Moi, je suis resté à côté de l’ordinateur pour appuyer sur le bouton pour avoir la foto suivante. On en a regardé des centaines. On pensait même plus au chocolat. Puis Léo est allé s’asseoir sur le ventre de bonome et c’est lui qui s’est fait gratouiller. Alors j’ai lancé le diaporama automatique et je suis allé à côté de Léo pour avoir des gratouillis aussi. On a ronronné tous les deux pendant que les fotos défilaient. Bonome est un peu fou dans sa tête. Il a fait 180 000 fotos depuis qu’il a son appareil et ça fait que trois ans. Alors des fotos, il y en a à regarder 🙂 Puis les gratouillis se sont arrêtés. Bonome s’était endormi. J’ai éteint l’ordinateur, et on l’a poussé tout au bout du lit. On pouvait pas le ranger. On est trop petits. Puis Léo s’est installé contre son grand chevalier. J’ai compris qu’il irait pas dans son lit. Et j’ai fait comme lui. Tu sais Princesse, ça me fait bizarre de dire ça, mais je crois que Léo aime bonome encore plus que moi. C’est peut-être à cause de sa vie d’avant. Il a passé toute sa vie d’avant suspendu à une clé d’armoire. Moi, au moins, je voyais des choses au château. Mais tu sais, je suis pas jaloux. Je l’aime beaucoup mon Léo et je te remercie de nous l’avoir envoyé. On est bien tous les trois.

Voilà Princesse, c’était notre longue journée sur l’Île d’Ut. Je t’embrasse et j’espère que tu vas bien.

Bien plus tard…

Max : « Bonome ! Viens voir 🙂 »

Le chevalier : « J’arrive Maxou. Que se passe t-il ? »

Max : « Regarde ! Brindille a envoyé une foto d’Arthur qui lit mon blog 🙂 Il faudra aller le voir un jour 🙂 »

IMG_1398Merci à Ludéo pour son aide précieuse. Si si 🙂

Continuer la promenade

107-3 l’Île d’Ut – Le Phare des Baleines

Samedi 23 Juillet, An III (suite)

Max : « C’est bien de chevaucher dans la poche de ta chemise 🙂 »

Le chevalier : « Vous allez être couverts de petits insectes écrasés 🙂 »

Max : « Meu non ! »

Léo : « Qu’est ce qu’on va voir au Phare des Baleines ? Il y a des baleines ? »

Le chevalier : « Je ne pense pas mon petitours. »

Léo : « 🙂 »

Max : « Il y a des zoisos ? »

Le chevalier : « Je l’espère. Mais n’oubliez pas que nous sommes en été. Nous ne verrons pas les visiteurs d’hiver. »

Max : « Bonome, c’est quoi ce bâtiment ? »

107-3 01 Le bâtimentLe chevalier : « C’est un ancien hangar qui abritait un bateau du secours en mer. »

Max : « Et il y a plus de bateau ? »

Le chevalier : « Apparemment non. »

Max : « Plus de secours en mer ? »

Le chevalier : « Si, bien sûr. Les bateaux sont plus puissants et vont plus vite maintenant, alors il n’est plus nécessaire d’en mettre partout. En plus, ici, à marée basse, il est difficile de sortir le bateau. »

Max : « On peut aller dans le hangar ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. C’est par là que nous allons accéder à l’estran. »

Max : « Oulala ! Qu’est ce qu’il a ce petitours ! Bonome ! Il est tout cassé ! »

107-3 02 Le panneau 107-3 03 Le petitours

Le chevalier : « Il a été secouru Maxou. »

Max : « Il a dû avoir mal ! Le pauvre ! Tu veux pas l’adopter ? »

Le chevalier : « Max, c’est une foto 🙂 »

Max : « Pauvre petitours. J’espère qu’il va mieux. »

Léo : « Dites, vous avez lu les consignes de sauvetage ? »

Max : « Non. Qu’est ce qu’elles disent ? »

Léo : « Je crois qu’elles disent des erreurs 🙂 Je cite : ’Introduire dans les intestins de la fumée de tabac par le fondement, en se servant de la machine fumigatoire. »

Max : « 😀 »

Léo : « Attends, c’est pas fini ! ‘Chatouiller le dedans du nez et de la gorge avec la barbe d’une petite plume, souffler dans le nez du tabac.’ »

Max : « 😀 Oulala ! Tu as raison. Elles disent des erreurs les consignes ! »

Le chevalier : « C’était la façon de secourir les noyés en 1871. »

Max : « En introduisant de la fumée de tabac dans les intestins par le fondement ? C’est original 🙂 »

Léo : « Chevalier, si on tombe à l’eau, on veut pas être secouru comme ça ! »

Max : « Oulala non ! »

Léo : « Bon, on va voir les zoisos ! Ça nous fera oublier les erreurs de cette affiche 🙂 »

Max : « La science a fait des progrès depuis ! »

Léo : « Il y a des Laridés tout mélangés ! On peut aller les voir ? »

107-3 04 Des goélandsLe chevalier : « Oui mon petitours. Allez-y. »

Léo : « Tu viens pas avec nous ? »

Le chevalier : « Je vous rejoins. J’aime bien vous voir courir vers les zoisos 🙂 »

Max : « Qui vois-tu comme Laridés mon Léo ? »

Léo : « Des goélands argentés et des marins. »

Max : « Et des juvéniles. Mais il faut pas le dire à bonome, il perdrait encore des cheveux 🙂 »

Léo : « Dis Max, ça t’embête pas qu’il m’appelle mon petitours ? »

Max : « Ben non ! Tu es son petitours toi aussi. »

Léo : « Mais tu l’étais avant. »

Max : « Ça change rien pour moi tu sais. Bonome a deux petizours maintenant. Je suis son petitours et toi aussi. »

Le chevalier : « Vous voyez de beaux Laridés ? »

Max : « Il y a des goélands marins… »

107-3 05 Des goélands 107-3 06 Des goélands

Léo : « Et des goélands argentés. »

107-3 07 Des goélands 107-3 08 Des goélands

Léo : « Des juvéniles aussi. Mais il faut pas te le dire 🙂 »

Le chevalier : « Je les ai vus 🙂 Rien de spécial ? »

Léo : « Non, j’avais lu qu’on pouvait voir des labbes parasites ou d’autres zoisos. Mais ça doit être l’hiver. »

Max : « Et même en cherchant bien, on voit pas de goéland pontique… »

Léo : « Et la mer est beaucoup montée. »

Max : « Bonome, je vois bien le phare. Mais c’est quoi l’autre tour ? »

107-3 09 Le phareLe chevalier : « C’est un sémaphore Maxou. »

Léo : « C’est quoi un sémaphore ? »

Le chevalier : « C’est un poste de signalisation pour communiquer par des signaux optiques. »

Max : « C’est pour parler aux bateaux avec de la lumière ? »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « D’accord. Bon, la marée est trop haute. On peut pas inspecter. Qu’est ce qu’on fait ? »

Léo : « J’ai une idée ! »

Max : « Dis nous ! »

Léo : « Notre ami le vent souffle un peu et il y a des Laridés. On pourrait aller s’allonger sur le sable et les regarder planer dans le vent 🙂 »

Max : « Bonne idée ! On y va ! »

On a couru sur la plage sans donner de signal de départ. Bonome a pas couru, lui. Il nous a rejoints calmement. Moi, je suis tombé dans le sable ! Poum le petitours ! On a choisi un bon endroit pour installer ma serviette et on s’est allongés pour regarder les Laridés tournoyer dans le vent.

107-3 10 Un goéland 107-3 11 Un goéland

Un goéland argenté est passé au-dessus de nous et nous a regardés avec curiosité. On lui a fait des signes avec nos pattes. On était un peu des sémaphores 🙂 Mais pour zoisos. Le goéland avait l’air très intrigué par ces deux petizours allongés sur le sable qui faisaient des signes aux zoisos en souriant. Et il a vu le chevalier qui souriait au vent. Il a dû croire qu’on était fous dans nos têtes et il a rejoint ses copains Laridés. Je sais pas ce qu’il leur a dit mais après, il y a eu plein de goélands qui sont passés au-dessus de nous. En fait, ils passaient pas vraiment. Ils se mettaient face au vent et essayaient de rester stationnaires. Et on agitait nos pattes pour les saluer en rigolant. On cherchait même plus à connaître leur espèce.

107-3 12 Un goéland 107-3 13 Un goéland 107-3 14 Un goéland

Pendant ce temps, bonome regardait la mer en souriant au vent. Et il a fotoé d’autres Laridés. Il était intrigué par un argenté qui jouait avec un morceau de bivalve.

107-3 15 Un goéland 107-3 16 Un goéland

Il le prenait, le laissait tomber, allait le rechercher. Il devait s’ennuyer et s’amusait tout seul.

Puis il y a eu un couple sur l’estran et un juvénile qui planait au-dessus des vagues…

107-3 17 Deux goélands argentés 107-3 18 Un goéland

Puis bonome s’est allongé à nos côtés. Au début, il a fotoé un peu.

107-3 19 Deux goélands 107-3 20 Deux goélands
107-3 21 Deux goélands 107-3 22 Deux goélands

Puis il a posé l’appareil et a profité de la beauté, du soleil qui brûle un peu la peau sans qu’on le sente à cause du vent, et des embruns. De très légers embruns, qui nous salent la peau et le pelage. On était bien, tous les trois, à regarder les zoisos voler. Je reconnais que c’est pas très sérieux comme inspection Princesse. Mais on peut pas toujours être sérieux. Bonome fait très bien sa mission. Il s’est accordé un petit moment de repos avec ses petizours. Il faut pas le gronder Princesse.

Le chevalier : « Léo, veux-tu toujours aller aux marais salants ? »

Léo : « Oui mon bonome 🙂 Mais seulement si tu es pas trop fatigué. Tu as déjà beaucoup marché aujourd’hui. »

Le chevalier : « Max ? »

Max : « Je suis d’accord ! »

Le chevalier : « J’ai faim. On pourrait aller manger une gaufre au chocolat avant d’aller dans les marais. »

Max : « Et tu pourrais étudier la chocolatophagie des petizours 🙂 »

Le chevalier : « Je connais déjà 🙂 Les petizours se jettent sur le chocolat comme deux petits goinfres. Ils s’en mettent partout, de la tête aux pieds, puis ils disent qu’ils ont trop mangé et geignent parce qu’ils ont un gros ventre. »

Max : « Léo, tu connais ces petizours toi ? »

Léo : « Il faut reconnaître qu’il a pas tout à fait tort 🙂 »

Max : « C’est pas notre faute bonome. C’est trop bon le chocolat 🙂 »

Continuer la promenade

107-2 L’Île d’Ut – Loix

Samedi 23 Juillet, An III (suite)

Léo : « Rholala ! C’était bien l’Îleau des Niges ! »

Max : « C’est une bien belle réserve naturelle. Mais je suis quand même déçu. J’avais lu qu’on pouvait y observer beaucoup de zoisos. C’est un site connu des ornithologues ! »

Léo : « Tu es déçu ? »

Max : « Juste un peu. On a vu de beau zoisos mais quand même rien d’extra-ordinaire. On les connaissait déjà tous ! »

Le chevalier : « C’est vrai Maxou. Mais je pense que l’hiver est une saison plus propice à l’ornithologie. Et puis nous y étions à marée descendante. Les oiseaux vont se nourrir sur l’estran à ce moment. »

Max : « A marée descendante ? Pourquoi on est pas allés au bord de la mer si la marée était descendante ? »

Le chevalier : « Elle aurait été trop haute à notre arrivée. Il fallait attendre. »

Max : « Mais maintenant, elle va remonter quand on va aller sur l’estran. Et on pourra pas rester aussi longtemps qu’on veut ! Pfff ! »

Léo : « Maxou ronchonne 🙂 »

Max : « Et toi tu te chiffonnes 🙂 »

Léo : « On va où maintenant ? »

Max : « Ben Léo, il nous l’a dit ce matin ! »

Léo : « Tu sais toi ? »

Max : « Heu… On va au deuxième endroit de la journée 🙂 »

Le chevalier : « Nous allons à Loix. Enfin, à l’ouest de Loix, sur l’estran qui borde l’île. Puis nous longerons le Fier d’Ars. »

Léo : « Tu peux nous montrer la carte s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Bien sûr Léo. Dès que nous arriverons 🙂 »

Léo : « Ah ben oui 🙂 Pas pendant la chevauchée. Je suis bête moi 🙂 »

Max : « On arrive bientôt ? »

Le chevalier : « Oui, nous laisserons notre monture ici. »

Max : « Tu vas encore tout marcher… »

Le chevalier : « Oui Maxou 🙂 Pour vous montrer des oiseaux 🙂 »

Léo : « C’est gentil 🙂 Tu nous montres la carte ? »

Le chevalier : « La voici. »

Carte Loix

Max : « Je vois Loix. D’accord. C’est sur le bleu. C’est quoi le bleu ? »

Le chevalier : « C’est le Kimméridgien inférieur. »

Max : « Encore ! Mais on l’a déjà vu ! »

Le chevalier : « Ici, c’est sa base. Je me demande même s’il n’y a pas le sommet de l’oxfordien supérieur à l’ouest du secteur. »

Léo : « Et le marron ? »

Le chevalier : « Je n’arrive pas à lire… MzG2 peut-être… »

Max : « Tu parles le géologien ? »

Le chevalier : « Ce sont les abréviations pour des terrains très récents. MzG2 indique des alluvions marines très récentes. »

Léo : « Et le jaune, avec un D dessus ? »

Le chevalier : « Ce sont des dunes. »

Léo : « Des dunes ? Avec du sable ? Alors l’Île d’Ut est surtout constituée de dunes sur les calcaires et les marnes du Kimméridgien. »

Max : « Il faudra étudier ça pour notre grande synthèse régionale. »

Le chevalier : « Oui Max. Tu en parles, mais vas-tu la faire ? »

Max : « Oui bonome. Je m’y mets dès la rentrée. Pendant que tu iras à la schola. »

Le chevalier : « Tu ne viendras pas avec moi ? »

Max : « Je redoutais ce moment. Bonome, il faut que je te parle. On peut s’asseoir ? »

Le chevalier : « Asseyons-nous. »

Max : « Bonome, je veux plus être maître-assistant à la schola. »

Le chevalier : « D’accord. »

Max : « D’accord ? C’est tout ? »

Le chevalier : « Oui Maxou 🙂 Tu es libre. Tu ne veux plus être maître-assistant à la schola. C’est ton choix. »

Max : « Tu demandes pas d’explications ? »

Le chevalier : « Je n’ai pas à en demander. Je regrette juste que tu ne viennes plus avec moi. »

Max : « Je pourrai venir de temps en temps si tu veux. Mais plus comme maître-assistant. Comme ton petitours. Et il y a quelques élèves que j’aimerais voir grandir. On s’y attache à ces machins 🙂 »

Le chevalier : « 🙂 Bien mon petitours. On va zoisoter ? »

Max : « On y va 🙂 »

Léo (discrètement, à Max) : « Tu vois que c’était pas si terrible. Je comprends pas pourquoi tu avais peur de lui annoncer. »

Max : « Je sais pas… J’avais peur qu’il le prenne mal. »

Le chevalier : « Je t’entends Maxou. Pourquoi l’aurais-je mal pris ? »

Max : « Parce que tu aimais bien que je sois ton assistant. »

Le chevalier : « Oui, mais si tu n’as plus envie, il ne faut plus venir. »

Max : « Merci bonomou 🙂 J’aurai plus de temps pour graver mon blog et former Léo. »

Le chevalier : « Et pour chahuter avec lui dans la cabane en mon absence 🙂 »

Max : « On est des juvéniles bonome 🙂 Alors on chahute 🙂 »

Le chevalier : « 🙂 Bien. Nous voici sur l’estran. »

107-2 01 L'estranMax : « Oulala ! Ça c’est un grand estran ! »

Le chevalier : « Oui. Nous regardons vers la passe qui permet l’entrée dans le Fier d’Ars. Le chenal est très étroit à marée basse. Il se trouve juste avant la dune que nous apercevons au loin. »

Léo : « Et on va tout droit ? »

Le chevalier : « Oui, dans quelques centaines de mètres nous irons vers la gauche. Nous serons en bordure du Fier. Je crois qu’il y a une espèce de chenal bordé de digues. »

Max : « Pour que la mer entre pas complètement dans l’île. »

Le chevalier : « Exact. Il y a une zone marécageuse à l’intérieur de cette digue, La Lasse. Nous y verrons peut-être des oiseaux. »

Léo : « Chouette alors ! »

Max : « Bonome, c’est quoi cette vase ? »

107-2 02 L'estranLe chevalier : « Bonne question… Les alluvions marines récentes ? Une couche de marnes du Kimméridgien ? Je ferai des recherche. Je n’avais pas prévu de faire de la géologie. »

Léo : « Et les galets… Vous pensez qu’il y a des fossiles ? »

Max : « Tu veux fossiler ? »

Léo : « Je sais pas. Mais je voudrais voir si on trouve des fossiles. »

Le chevalier : « Allons voir… »

Max : « Trouvé ! »

107-2 03 Un fossile

Max : « C’est un Mollusque Bivalve à côte radiales. Mais on peut pas savoir qui c’est. »

Léo : « On pourra fossiler un peu au retour ? »

Le chevalier : « Si tu veux. Pour le moment, on zoisote 🙂 »

Léo : « J’aperçois déjà une barge rousse. »

107-2 04 Une barge rousseMax : « Limosa lapponica, Scolopacidés. Il y en a une autre là. »

107-2 05 Une autre barge rousseLéo : « Et là-bas il y en a deux. »

107-2 06 Deux barges rousses

Max : « Il y a une unipattiste. La pauvre ! Bonome, tu devrais inventer la prothèse pour zoisos unipattistes. On ouvrirait un cabinet de prothésiste pour zoisos. Et ils viendraient se faire réparer chez nous. »

Le chevalier : « Et nous n’aurions plus le temps de faire nos inspections. Tu sais Maxou, elle n’a pas l’air de souffrir de sa patte manquante. »

Max : « Elle a dû avoir très mal quand même. »

Léo : « Excusez-moi de vous déranger mais j’ai vu quelque chose par terre. On peut regarder ? »

107-2 07 Une araignée de mer 107-2 08 Une araignée de mer 107-2 09 Une araignée de mer

Max : « C’est un zanimo tout mort. Un Crustacé Malacostracé Brachyoures. Mais je sais pas la suite. »

Léo : « Oulala, tu en connais des choses. Tu peux expliquer ? »

Max : « J’aurais du commencer par dire que c’est un Arthropode. Parce qu’il a une carapace et des pattes articulées. Après, c’est parce que je connais un peu. J’ai pas tout regardé. Crustacé c’est à cause des deux paires d’antennes. Malacostracé je sais plus pourquoi.

Le chevalier : « Veux-tu de l’aide ? »

Max : « Oui, s’il te plaît. Le corps est constitué de trois parties : la tête, le thorax et l’abdomen. La tête comporte 5 segments, le thorax en a huit et l’abdomen six ou sept. Parmi ces Malacostracés il y en a qui ont dix pattes. Ce sont les Décapodes. »

Max : « J’avais oublié les Décapodes… »

Le chevalier : « Ensuite, on peut dire que c’est un Brachyoure. »

Max : « Tu expliques les Brachyoures s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Leur carapace est aplatie, avec une bordure acérée et fusionnée avec la carapace ventrale sous la bouche. L’abdomen est petit et rabattu en permanence sous la carapace. Les péréiopodes, ou pattes, sont adaptés à la marche ou la nage à l’exception des premiers qui sont transformés en pinces. »

Léo : « Chevalier, il faut pas nous faire une interrogation de crustacés s’il te plaît. Ou alors tu nous laisses réviser avant. Parce que c’est compliqué les Crustacés. »

Max : « Tu en as dans ta collection ? »

Le chevalier : « Oui, quelques uns. »

Max : « Alors tu nous les montreras au retour. Et ce zanimo, tu le connais ? »

Le chevalier : « Pas exactement. C’est une araignée de mer. »

Max : « Les araignées sont pas des Crustacés ! Ce sont des Arachnides ! »

Le chevalier : « Je sais mon petitours. Mais les noms vernaculaires ne sont pas toujours satisfaisants. »

Max : « Et en scientifique, il s’appelle comment ? »

Le chevalier : « Ce ‘zanimo’ est du genre Maja. C’est peut-être l’espèce squinado, famille des Majidés. »

Léo : « C’est normal qu’elle soit couverte d’algues ? »

Le chevalier : « Là, je pense que c’est l’effet des vagues. Vous avez dû remarquer que sa carapace est couverte de pointes acérées. Les algues se sont plantées sur ces pointes. Quand l’araignée de mer est vivante, elle se couvre volontiers d’algues pour se camoufler. »

Max : « Elles sont futées les araignées de mer 🙂 Se sont des prédateurs ? »

Le chevalier : « Pas vraiment. Elles sont surtout détritivores et nécrophages, comme beaucoup de Crustacés. »

Léo : « Elles nettoient la mer. »

Max : « Merci bonome, grâce à toi on connaît un peu mieux les Crustacés. Mais les Crustacés sont pas des zoisos. »

Léo : « Ça c’est sûr ! »

Max : « Léo, il y a un goéland. Il va te chiffonner ou pas ? »

Léo : « Il faut le regarder pour savoir 🙂 »

107-2 10 Une goéland argentéLéo : « Non, ça va. Il me chiffonne pas 🙂 C’est un argenté, Larus argentatus, Laridés. »

Max : « Ouf ! »

Léo : « Et tout là-bas, il y a un groupe de sternes pierregarin. Il faut aller les voir. »

107-2 11 Des sternes pierregarinLe chevalier : « Et je dois avancer sur des cailloux tout cassés… »

Léo : « Si tu veux on y va pas. »

Le chevalier : « Non Léo. Ce ne sont pas quelques cailloux tout cassés qui vont m’arrêter ! »

Max : « Tu fais attention quand même bonome. Parce que sinon tu vas être comme les cailloux. »

Léo : « Max, regarde… »

107-2 12 Un goélandMax : « Ah… Celui-là te chiffonne… Forcément… »

Léo : « Ben oui ! »

Max : « Il a les pattes grises. Pfff… »

Léo : « Ben oui ! J’ai jamais vu ça dans nos beaux livres de zoisos ! »

Max : « Bonome, pourquoi ils font rien qu’à nous embêter les goélands de l’Île d’Ut ? »

Le chevalier : « 🙂 Ils ne vous embêtent pas. Vous regardez de plus en plus attentivement et vous ne laissez plus passer aucun détail. Ni aucun zoiso. »

Max : « Mais c’est qui ce goéland ! »

Le chevalier : « Négligez la couleur des pattes. »

Max : « Je diraid goéland brun alors. »

Léo : « Moi aussi. »

Le chevalier : « Alors c’est un goéland brun 🙂 »

Léo : « On s’approche des sternes… »

Max : « Un peu trop à leur goût ! Elles nous crient dessus ! »

107-2 13 Des sternes pierregarin 107-2 14 Des sternes pierregarin

Léo : « Il y a un petit ! »

107-2 15 Des sternes pierregarinMax : « C’est le plumage usé ! Il est plus tout neuf. »

Léo : « Ça fait longtemps qu’il est sorti de son œuf 🙂 »

Max : « Mais les adultes le gardent bien quand même. »

Léo : « Zutalor ! On s’est trop approchés ! Elles s’envolent ! »

107-2 16 Des sternes pierregarinMax : « C’est beau les sternes… »

Léo : « Tu dis ça de tous les zoisos 🙂 »

Max : « Et toi, tous les zoisos c’est ton préféré 🙂 »

Léo : « Ouiiii 🙂 »

Max : « Oh ! La drôle de mouette ! »

107-2 19 Une drole de mouetteLéo : « Sur l’Île d’Ut, il y a pas des Laridés. Il y a que des Chiffonnidés ! C’est qui encore cette mouette ! »

Max : « En plus, on la voit pas bien ! »

Léo : « Elle a le bec sale. On peut pas savoir si elle a une tâche noire au bout. »

Max : « Et on voit pas si les rémiges sont blanches… »

Léo : « Les pattes sont cachées. On voit que la bague… »

Max : « Il y a que la couleur de la tête. »

Léo : « Mais c’est pas très typique. »

Max : « Ça ressemble à la mouette mélanocéphale. »

Léo : « Mais on peut pas savoir. »

Max : « Et tu es encore tout chiffonné. »

Léo : « En plus, on se fait crier dessus par une sterne ! »

Le chevalier : « Asseyez-vous. Je vais essayer de la fotoer. »

107-2 17 Une sterne pierragarinMax : « Si on s’éloigne pas, elle va continuer à nous crier dessus. »

Léo : « Oui ! Et elle va voler juste au-dessus de nous. On va bien la voir et bonome pourra faire de belles fotos. On peut même s’allonger pour la regarder 🙂 »

107-2 20 Une sterne pierragarin 107-2 21 Une sterne pierragarin
107-2 22 Une sterne pierragarin 107-2 23 Une sterne pierragarin
107-2 24 Une sterne pierragarin 107-2 25 Une sterne pierragarin

Max : « Léo… Léo ! Bonome, Léo s’est endormi. Il s’est allongé et il s’est endormi 🙂 »

Le chevalier : « 🙂 Pourrais-tu le réveiller doucement ? »

Max : « Oui bonome. »

Le chevalier : « Réellement doucement, s’il te plaît. »

Max : « Oui bonome. En lui gratouillant le front… Peu-tit Lé-oo… Ré-vei-lleu toi… »

Léo : « Mmmm… Je me suis endormi en sursaut 🙂 »

Max : « Tu as pas vu la sterne alors. C’est dommage. »

Léo : « Chevalier, tu as fotoé ? »

Le chevalier : « Oui Léo. »

Léo : « Tu me montreras ce soir s’il te plaît ? »

Max : « Ce soir, après le repas, on installe l’ordinateur dans la chambre et on regarde toutes les fotos. Avec supplément gratouillis. Et jusqu’à ce qu’on s’endorme. Soirée fotos ! »

Léo : « Max, tu pourrais demander avant de décider. »

Max : « Tu veux bien Léo ? »

Léo : « T’es trop bête ! C’est pas à moi qu’il fallait demander 🙂 »

Max : « Bonome, si le supplément gratouillis est pour toi ? »

Le chevalier : « D’accord ! Et je ronronnerai comme un gros chat 🙂 »

Max : « On pourrait inviter Mounette… »

Le chevalier : « Non. Pas de chat dans la chambre. »

Max : « Oui bonome. Dis, est-ce que les Insectes Coléoptères avec des grosses mandibules peuvent manger des petizours ? Parce qu’il y en a un qui s’approche tout doucement. »

107-2 26 Une cicindelle 107-2 27 Une cicindelle

Le chevalier : « C’est une cicindèle maritime. »

Max : « On la connaît déjà ! On l’a vue sur l’Île Où On Va à Pieds ! Mais je me souviens plus de son nom en scientifique. »

Le chevalier : « Calomera littoralis, Cicindélidés. »

Léo : « Et elle mange quoi avec ses grosses mandibules ? »

Le chevalier : « Des limaces, des escargots, des vers de terre… »

Léo : « Pas des petizours ? »

Le chevalier : « Non, pas à ma connaissance. »

Léo : « Je propose quand même un repli stratégique. La petitoursophagie est peu documentée dans la littérature scientifique. Je voudrais pas être le sujet d’une publication moi. »

Max : « Repli stratégique accepté ! »

Le chevalier : « Vous reculez face à un insecte ? »

Max : « Tout à fait. »

Léo : « Et nous l’assumons. »

Max : « Ses mandibules bonome. Tu as vu ses mandibules ? »

Léo : « On veut pas se faire dévorer vivant. »

Max : « Et puis, il y a un autre site à inspecter avant d’aller aux marais salants. Alors il faut retourner à notre monture. »

Le chevalier : « Allons-y alors, et laissons la cicindèle en paix. Dites, je pense à quelque chose : vous pensez que je pourrais publier un article dans une grande revue scientifique sur la petitoursophagie chez les Cicindèlidés ? »

Max : « Léo, tu penses que je pourrais publier un article dans une grande revue scientifique sur la bonomophagie chez les Petitursidés ? »

Léo : « Je peux t’aider à l’écrire si tu veux 🙂 »

Le chevalier : « 🙂 Je propose plutôt d’étudier la chocolatophagie des Petitursidés ce soir en regardant les fotos. »

Max : « Ça, c’est une bonne idée ! Double supplément gratouillis pour toi ! »

Le chevalier : « Avec vos pattes pleines de chocolat ? »

Max : « Tu es jamais content ! On propose de prendre soin de toi et tu ronchonnes. Je te signale qu’il y a des instituts de beauté qui proposent des bains de chocolat. Ou des massages au chocolat. »

Léo : « Je propose que nous reprenions l’inspection. On est revenus aux argiles au nom bizarre. On sait pas ce que c’est. »

107-2 28 L'estranMax : « Elles ont l’air posées sur les calcaires. Moi je pense que ce sont des alluvions marines. Comment on peut savoir bonome ? »

Le chevalier : « Il faudrait étudier le contenu. Les alluvions marines récentes contiennent une faune de bivalves semblable à celle qu’on peut observer dans la région : des scobiculaires (scobicularia plana), des coques (Cardium edulis) et des huîtres (Ostrea edulis). »

Max : « Il faut tout creuser et chercher des coquilles ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « On a pas de pelle. On peut pas creuser. Il faudra revenir pour faire la géologie. »

Le chevalier : « Pour ta grande synthèse régionale ? »

Max : « Exactement ! »

Léo : « On a le temps de fossiler ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

Léo : « J’aime bien que tu m’appelles mon petitours 🙂 »

Le chevalier : « Tu es mon petitours Léo 🙂 »

Léo : « Tu le dis surtout à Max. »

Max : « C’est vrai ça ! »

Le chevalier : « Je te demande pardon mon Léo. Toi aussi tu auras un supplément gratouillis ce soir 🙂 »

Max : « Et pas moi ? »

Léo : « Ben non 🙂 On va où pour fossiler ? »

Le chevalier : « Un peu plus loin. Venez voir. »

107-2 36 L'estranMax : « Comment tu sais qu’il y a des fossiles ici ? »

Le chevalier : « Parce que je sais lire une carte géologique Maxou. Il y a un symbole qui indique les sites fossilifères. Il ressemble à un F mais symétrisé. »

Max : « Et donc, selon toi, il y a des fossiles ici ? »

Le chevalier : « D’après la carte, oui. »

Léo : « Alors on cherche ! »

Max : « J’en ai un ! Un Mollusque Bivalve ! »

Léo : « Moi aussi ! »

107-2 29 Un bivalve fossile 107-2 30 Un autre bivalve fossile

Max : « Et là ! Un Brachiopode ! »

107-2 32 Un brachiopode fossile 107-2 33 Un autre brachiopode fossile

Léo : « Il y en a beaucoup des Brachiopodes ! J’en ai déjà vu trois au quatre ! »

Max : « Bonome, tu peux les prendre pour ma collection ? »

Le chevalier : « Si tu veux. »

Léo : « Encore d’autres ! Rholala ! Tout ça de fossiles ! »

107-2 34 encore un autre 107-2 35 Et encore un

Max : « Et là il y a un morceau de corail ! »

107-2 31 Du corail

On est restés un moment à ramasser des fossiles. En fait, bonome nous regardait. Nous on cavalait partout et, quand on avait trouvé un fossile, on le lui apportait. Il avait l’air tout attendri pas ses petizours le grand chevalier 🙂 Et fier aussi. Du coup, il a pas pensé à nous fotoer pour te montrer. Au bout d’un moment il s’est assis par terre. Il s’est mouillé les fesses 🙂 Et il continuait à nous regarder. Puis Léo, en lui ramenant un énième fossile, a grimpé sur ses genoux. Alors je les ai rejoints et on a regardé la mer monter. C’était pas une bonne idée parce qu’après on devait aller au Phare des Baleines. Et, en restant longtemps ici, on aurait plus le temps d’aller sur l’estran au Phare des Baleines. Ben on était bien tous les trois à regarder monter la mer. Le vent est pas venu, par discrétion. Il nous a laissés tous les trois. Puis un courlis cendré est passé.

107-2 37 Un courlis cendré 107-2 38 Un courlis cendré

Léo s’est serré très fort contre son bonome et il a sauté par terre.

Léo : « En route tous les deux ! On va quand même pas rester toute la journée ici ! »

Bonome avait mis nos fossiles dans ses poches de pantalon. Alors on a été obligés de se pocher dans la chemise 🙂

Voilà Princesse. Et ça, c’était qu’une partie de la journée 🙂 On se retrouve au Phare des Baleines.

Continuer la promenade

107-1 L’Île d’Ut, l’Îleau des Niges

Samedi 23 Juillet, An III

Max : « Bonjour bonome 🙂 Bien dormi ? »

Le chevalier : « Très bien, je te remercie. Et toi ? »

Max : « Un peu agité. J’étais impatient 🙂 »

Léo : « Bonjour chevalier 🙂 »

Le chevalier : « Bonjour Léo. Je suppose que toi aussi tu as eu un sommeil agité. »

Léo : « Un peu 🙂 Dis, pendant que tu dormais encore j’ai fait quelques recherches sur l’Île d’Ut. »

Max : « Léonou, laisse bonome se caféiner. Tu sais bien que son cerveau fonctionne pas avant qu’il boive son café 🙂 »

Le chevalier : « Je vois que vous me l’avez préparé. Merci 🙂 Tu as fait des recherches ? Je peux savoir ? »

Léo : « Oui, je cherchais des cartes et j’ai trouvé la carte géologique de l’île d’Ut 🙂 »

Le chevalier : « Toi, tu es allé sur le site du Bureau de Recherches Géologiques et Minières 🙂 »

Léo : « InfoTerre 🙂 Tu peux nous montrer où tu nous emmènes s’il te plaît 🙂 »

Le chevalier : « Bien sûr. Montre-moi la carte… »

Ile d'Ut

Le chevalier : « Alors d’abord nous irons dans la réserve naturelle de l’Îleau des Niges (1) puis nous irons du côté de Loix (2) et enfin au phare des Baleines (3). S’il nous reste du temps nous trouverons bien un autre site à explorer. »

Léo : « Merci chevalier. »

Max : « Bonome, c’est pas très logique ça. On va là, on revient ici, on repart là-bas… »

Le chevalier : « Il faut tenir compte de la marée Maxou. »

Léo : « D’accord. C’est toi qui sais. »

Le chevalier : « Êtes-vous prêts ? Pouvons-nous partir ? »

On est pas partis tout de suite. Il fallait qu’on s’habille et qu’on se chocolate. Bonome s’est moqué de nous parce qu’on se moque de lui avec son café du matin. Mais nous, il nous faut notre chocolat 🙂 Puis on s’est débarbouillés et on a enfilé nos sacados. On peut pas partir sans nos sacados 🙂 C’est seulement après tout ça qu’on a tout chevauché. La chevauchée a été un peu longue. Et il a fallu traverser un grand pont qui va du continent à l’île. C’était très impressionnant. Puis on a tout traversé l’île pour aller jusqu’à la réserve naturelle. Avec Léo, on tenait pas en place. On allait inspecter des nouveaux Royaumes avec des tas de zoisos ! En tout cas, c’est ce qu’ils disent dans les sites que j’ai consultés. Parce qu’il y a pas que Léo qui a fait des recherches 🙂

A l’Îleau des Niges…

Léo : « Rholala ! Comme c’est bôôôô ! »

107-1 01 Le paysage

Max : « C’est vrai que c’est un beau paysage 🙂 Mais il y a pas beaucoup d’eau. La nature doit avoir soif. »

Le chevalier : « Max, nous sommes à marée basse. C’est pour cela que le canal paraît vide. »

Max : « Mais bonome, on est au milieu des terres ici. Il y a pas la marée ! »

Le chevalier : « Si ! Tu sais, sur cette île, nous ne serons jamais loin de la mer 🙂 Regardez la carte. »

Fiers d'Ars

Léo : « C’est la carte géologique ! Tu l’as agrandie 🙂 Elles sont belles les cartes géologiques. »

Le chevalier : « Oui, j’aime beaucoup. Merci au site du BRGM 🙂 »

Max : « C’est pas toujours facile à lire. Surtout là. On voit pas bien la limite entre la terre et la mer. Mes lecteurs vont pas bien comprendre. »

Le chevalier : « Tes lecteurs sont intelligents Maxou, sinon ils ne te liraient pas 🙂 »

Max : « Vil flatteur ! On est où là ? »

Le chevalier : « Voyez-vous la Pointe des Niges ? »

Léo : « Ben oui, tu l’a indiquée sur la carte ! »

Le chevalier : « C’est par là que nous allons. Vous voyez sûrement la zone centrale de la carte, celle qui est couverte de pointillés. C’est ce qu’on appelle le Fier d’Ars. Cette zone est directement sous l’influence de la marée. Autour, en blanc bleuté, ce sont des marais. Les canaux se remplissent à marée haute puis se vident à marée basse. »

Max : « D’accord, je vois. C’est une île bizarre alors, avec la mer autour et un peu dedans aussi 🙂 »

Le chevalier : « C’est ça 🙂 »

Léo : « Chevalier, tu peux fotoer l’aigrette garzette s’il te plaît ? »

Le chevalier : « C’est fait 🙂 »

107-1 02 Une aigrette garzette

Max : « Alors on peut avancer. Parce qu’on va beaucoup marcher aujourd’hui 🙂 »

Léo : « C’est tout du marais comme ici ? »

Le chevalier : « Ce sera comme cela partout où nous irons ce matin mon Léo. »

Léo : « On va voir de beaux zoisos alors 🙂 »

Max : « On peut pas savoir Léo. Peut-être, peut-être pas… »

Léo : « Il y a déjà un beau héron cendré 🙂 »

107-1 03 Un héron cendré

Max : « Ardea cinerea, Ardéidés. Mais c’était pas la peine de venir ici pour en voir. »

Léo : « Max, profite un peu. C’est un beau zoiso le héron cendré. Et elle est très belle cette île. On s’en fiche si on le connaît déjà le héron. On inspecte un nouveau Royaume. »

Max : « Il s’envole ! »

Le chevalier : « Fotoé ! »

107-1 04 L'envol du heron 107-1 05 L'envol du héron

Max : « Il fait chaud, vous trouvez pas ? »

Le chevalier : « Si, heureusement j’ai pris beaucoup d’eau. Vous avez soif ? »

Max : « Moi non, ça va pour le moment. »

Léo : « Non merci chevalier. »

Max : « Mais si on marche beaucoup, sous cette chaleur… »

Le chevalier : « Je vois 🙂 Grimpez ! »

Max : « Merci bonome ! Viens Léo, on se poche 🙂 »

Léo : « Rhoooo ! »

Max : « Il y a un juvénile de goéland ! On te demande pas qui c’est sinon tu vas encore perdre des cheveux 🙂 »

107-1 06 Des LaridésLéo : « En arrière plan, il y a une aigrette garzette et un héron cendré 🙂 »

Max : « Et a droite, il y a des Laridés ! »

107-1 07 Des Laridés 107-1 08 Des Laridés

Léo : « Rholala ! Vous avez vu ? »

Max : « Un goéland marin, Larus maritimus, et des mouettes qui rigolent, Chroicocephalus ridibundus. »

Léo : « Max ! Regarde bien voyons ! »

Max : « Je regarde bien ! … Ah oui ! J’avais pas vu 🙁 Il y a une jeune mouette qui rigole 🙂 »

Princesse, il faut que je te dise. Je sais pas pourquoi, mais l’appareil à fotoer de bonome était pas en forme ce jour là. Il a tout fotoé le poussin de mouette qui rigole. Mais les fotos étaient floues. Il y a que ces deux là qui sont présentables. Faut pas en vouloir à bonome.

107-1 09 Un beau paysageLéo : « Rholala ! C’est beau ! Ça va être comme ça toute la matinée ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas mon Léo. C’est la première fois que je viens sur l’Île d’Ut. »

Max : « Si c’est toujours comme ça, Léonou va pas arrêter de rholalaer 🙂 »

Léo : « C’est pas de ma faute si je suis sensible à la beauté. »

Max : « Je te l’accorde mon cousin 🙂 »

Léo : « Je te remercie mon cousin 🙂 »

Max : « Il y a une famille de cygnes, Cygnus olor, Anséridés. On peut aller les voir ? »

Le chevalier : « Ne vous approchez pas trop. »

107-1 10 Une famille de cygnesMax : « Vous avez vu comme ils s’étirent les pattes ? C’est rigolo 🙂 »

Léo : « Tu peux fotoer un petit qui s’étire la patte s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Bien sûr mon Léo. »

107-1 11 Un petit cygne 107-1 12 Un petit cygne

Léo : « Ils se l’étirent ou ils se la reposent ? »

Le chevalier : « Les deux. Ils l’étirent avant de la reposer. »

Max : « Ben oui. On fait ça aussi nous. Après une longue promenade on s’étire bien et après on se repose. »

Léo : « Ben oui, mais on met pas nos pattes dans des positions comme ça 🙂 »

Max : « Peut-être qu’on devrait 🙂 »

Léo : « Max, il y a un générateur aléatoire de câlin là-bas 🙂 »

Max : « Un rapace ? Où ? C’est qui ? Oui, je le vois ! C’est un faucon crécerelle, Falco tinnunculus, Falconidés. »

107-1 14 Un faucon crécerelleMax : « Alors, voyons ça… Je vois pas bien… Et toi Léo ? »

Léo : « Pas assez pour savoir si c’est un mâle ou une femelle. »

Max : « Zutalor ! On peut s’approcher ? »

Le chevalier : « Non. Pas envie. Je me souviens d’un petitours qui trouvait que je sortais trop des chemins. Il avait même écrit à Princesse qu’il se demandait si je savais ce qu’est un chemin. Je tiens compte de ses remarques et je reste sagement là où il ne se fait pas piquer les fesses. »

Max : « Il a fait ça ce petitours ? Il était tout jeune, c’est pour ça 🙂 »

Léo : « Chevalier, de l’autre côté, c’est aussi sous l’influence de la marée ? »

107-1 15 Un beau paysageLe chevalier : « Non Léo. »

Léo : « Il a pas plu beaucoup ces derniers temps alors. Maxou avait raison : la nature a soif. »

Max : « Et si il y a pas d’eau, il y a pas de zoisos… »

Léo : « Regardez… »

107-1 16 Encore le paysage 107-1 17 Encore le paysage

Max : « Tiens, Léo a laissé tomber sa mâchoire 🙂 »

Le chevalier : « Il faut reconnaître que cette réserve est magnifique 🙂 »

Léo : « Rho oui alors ! »

Max : « Mais il y a pas beaucoup de zoisos… Tu peux zoomer le goéland s’il te plaît. »

107-1 18 Un goéland qui chiffonne LéoMax : « Gris foncé mais pas trop, pattes jaunes… C’est un goéland brun. Larus fuscus, Laridés. »

Léo : « Il y a quelque chose qui me chiffonne avec ce goéland… »

Max : « Demande à bonome de te repasser 🙂 »

Léo : « T’es trop bête 🙂 »

Le chevalier : « Qu’est ce qui te chiffonne Léo ? »

Léo : « Les goélands bruns ont des taches blanches rondes sur les pointes noires. Et ils ont une tâche rouge sur la mandibule inférieures. Lui il a pas ces critères… »

Max : « Bien vu Léo ! »

Léo : « Et puis, il est pas assez foncé. Ça va pas ça, pour un goéland brun… »

Max : « Pas assez foncé ? Alors, avec des pattes jaunes, c’est un goéland leucophée, Larus michaellis. Ça explique la tâche rouge qui dépasse sur la mandibule supérieure. Mais pas l’absence de points blancs… Bonome, il faut trouver, sinon Léo va être tout chiffonné. »

Le chevalier : « Pauvre Léo 🙂 C’est à moi de trancher ? »

Max : « Oui bonome. »

Le chevalier : « Oulala ! Quelle responsabilité ! J’opterais pour le leucophée. Mais sans certitude. »

Max : « Ben voilà ! Léo va être tout chiffonné toute la journée ! Pfff… Pauvre Léo. »

Léo : « On étudiera ce cas dans la cabane ce soir… »

Le chevalier : « Bien Léo. En attendant, avançons. J’aimerais aller le long de la digue qui sépare le Fier d’Ars des marais. Il y a de nombreuses écluses qui régulent l’entrée de l’eau dans le marais. »

Max : « On pourra y aller, dans le Fier d’Ars ? »

Le chevalier : « Non Maxou. C’est une vaste zone vaseuse. »

Max : « Ah oui. On s’enfoncerait dans la vase… On va le voir quand même ? »

Le chevalier : « Oui, nous arrivons. Regardez… »

107-1 19 Un autre paysageMax : « Ah oui ! En effet ! C’est vaseux ! Il faut pas y aller bonome. »

Léo : « Il y a un zoiso… »

107-1 20 Un courlisMax : « C’est un courlis. Mais il faut trouver l’espèce sinon Léo va être encore pire chiffonné ! Oulala ! »

Léo : « On arrivera pas d’aussi loin. »

Max : « On peut essayer… Le bec est un peu long. Trop pour un courlis corlieu. C’est un cendré alors. En tout cas, c’est ce que j’hypothéserai. Numenius arquata, Scolopacidés. »

Léo : « Oui, ça se défend. D’accord pour le courlis cendré. Je suis pas plus chiffonné 🙂 »

Le chevalier : « Continuons dans les marais. Nous irons plus tard sur la digue, de l’autre côté. »

Max : « D’accord bonome. »

107-1 21 Encore un autre paysageMax : « Pfff ! C’est tout sec ! Ils pourraient pas ouvrir un peu les écluses ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas. »

Léo : « Il y a encore un faucon crécerelle. »

107-1 22 Un faucon crécerelle 107-1 23 Un faucon crécerelle

Max : « Tête grise, moustaches sombres : c’est un mâle. »

Léo : « C’est monsieur faucon alors. Bonjour monsieur faucon 🙂 »

Max : « Elles sont belles les fleurs violettes. On les aurait pas déjà vues ? »

Le chevalier : « Si, sur l’Île Où On Va à Pieds. C’est une lavande de mer. Limonium sp., Plombaginacées. »

Max : « Tu donnes que le genre ? Tu précises pas l’espèce ? »

Le chevalier : « Max, comment veux-tu que j’identifie précisément l’espèce à cette distance ? »

Max : « Oui c’est vrai. Pardon bonome. C’est déjà bien d’identifier le genre. Bravo bonome ! »

Léo : « Faut pas te moquer Maxou. »

Max : « Je me moque même pas ! Pour une fois que je l’encourage ! »

Le chevalier : « Merci mon petitours 🙂 »

Léo : « Il faut avancer, parce que le programme est chargé aujourd’hui. »

Max : « On y va Léo, on y va ! »

Léo : « Tiens, des Anatidés ! »

107-1 24 Des tadornes de Belon 107-1 25 Des bernaches du Canada

Max : « À gauche, ce sont des tadornes juvéniles et à droite, des bernaches du Canada. »

Léo : « Tadorna tadorna et Brenta canadensis. »

Max : « On voit bien que les tadornes sont des juvéniles. »

Léo : « Ils ont pas encore les bonnes couleurs. »

Max : « Pas de bande pectorale marron. »

Léo : « Et surtout le visage. C’est bien les couleurs du visage des juvéniles. Ça se voit bien. »

Le chevalier : « Vous vous rendez compte des progrès que vous avez fait en ornithologie ? »

Max : « On est de grands zoisologues maintenant 🙂 »

Léo : « Tu dis ça parce qu’on reconnaît les tadornes juvéniles au premier coup d’œil ? »

Le chevalier : « Oui. »

Léo : « C’est vrai qu’on se pose plus la question. On les voit et on sait. Hopla ! Comme dirait Max 🙂 »

Max : « C’est toi qui nous as appris bonome. »

Léo : « Et on a de beaux livres de zoisos alors on peut étudier et réviser:) »

Max : « Je crois que Léo va rholalaer 🙂 »

Léo : « Pourq… Rholalaaaa ! »

107-1 26 Le paysage 107-1 27 Le paysage

Léo : « On est déjà morts ? On est au paradis ? »

Max : « Nous sommes tous les trois, dans un paysage magnifique… C’est possible. Non, il y a pas assez de zoisos. On est pas encore tout morts au paradis, Léo 🙂 Au paradis, ça doit être tout pareil mais avec plus de zoisos. Là, il y a qu’une aigrette garzette. »

107-1 29 Une aigrette garzetteLéo : « Rholala… Merci bonome de nous avoir emmenés sur l’Île d’Ut 🙂 Rhooo ! Ça continue… »

107-1 30 Comme c'est beauMax : « Et il y a des zoisos… On est peut-être tout morts alors… »

Léo : « Oui ben si c’est comme ça quand on est tout morts, c’est pas grave du tout d’être tout mort 🙂 »

Le chevalier : « Mes petizours, je suis ravi que l’inspection vous plaise. Mais cessez de parler d’être tout morts s’il vous plaît. »

Léo : « Oui oui, si tu veux. On va voir qui c’est les zoisos. Allez, venez. »

Max : « Je vois un nid de sternes pierregarins, Sterna hirundo, Laridés. »

107-1 31 Un nid de sternes pierregarins 107-1 32 Un nid de sternes pierregarins

Léo : « Et il y a un poussin dedans ! Rhooo la chance ! J’en avais jamais vu ! »

Max : « Et des chevaliers guignettes, Actitis hypoleucos, Scolopacidés. C’est bizarre que la sterne les chasse pas. »

Le chevalier : « Effectivement. Les sternes n’aiment pas trop que d’autres oiseaux s’approchent de leur nid. Or, là, les guignettes sont vraiment très proches… »

Léo : « Dans le Gros Livre de la Religion, il est écrit qu’au paradis, le loup sera proche de l’agneau et le lion de la gazelle. Enfin, quelque chose comme ça. Je me souviens plus exactement. Et là, la sterne laisse les chevaliers venir sur leur nid alors qu’il y a un poussin… »

Le chevalier : « Mon Léo… »

Léo : « Mon bonome 🙂 »

Le chevalier : « Nous ne sommes pas au paradis. J’en suis désolé. »

Léo : « D’accord. Mais ça ressemble quand même un peu. C’est un avant goût 🙂 Comme ça on sait ce qui nous attend si on est sages 🙂 »

Le chevalier : « Vous êtes sages 🙂 »

Léo : « Assez pour avoir un câlin ? »

Max : « Pas maintenant Léo ! On a d’autres zoisos à voir ! Allez, viens ! »

Léo : « A la pause alors. D’accord bonome ? »

Le chevalier : « D’accord 🙂 »

Max : « Tu vois ! Il y a des avocettes élégantes, Recurvirostrata avosetta, Récurvirostridés. »

107-1 33 Des avocettes élégantes 107-1 34 Des avocettes élégantes

Léo : « Si je dis pas des erreurs, il y a un juvénile 🙂 »

Max : « Les parents le surveillent pendant qu’il se nourrit. Ils ont l’air fiers de leur petit. »

Léo : « Les points noirs qu’on voit sur l’eau, ce sont des insectes ? »

Le chevalier : « Je crois bien. »

Léo : « Alors c’est pas dur de se nourrir dans cet étang. »

Max : « Léo, regarde par là ! »

Léo : « Rhoooo ! Un autre couple de sternes ! »

107-1 35 Un couple de sternes pierregarins

Max : « Je crois que monsieur sterne voudrait faire des œufs avec madame 🙂 »

Léo : « Ils font la parade dans le nid. Il a toutes ses chances monsieur sterne 🙂 »

Max : « Ce sont les dernières négociations. ‘Oui, je veux bien faire des œufs avec toi mais si tu participes aux tâches ménagères. Je veux pas tout faire toute seule. Et puis, tu iras chercher des beaux poissons pour nos petits. Et gare à toi si tu t’arrêtes au bistrot avec tes copains !’ À ce moment là, monsieur sterne, il promet tout ce que veut madame sterne 🙂 »

Léo : « 🙂 Max, tu dis encore des bêtises 🙂 »

Max : « Oui, mais je vous ai fait rigoler 🙂 On continue bonome ? »

Le chevalier : « Oui, le chemin se poursuit encore. Allons-y… »

Léo : « Un grand cormoran ! »

107-1 36 Un grand cormoran

Max : « Phalacrocorax carbo, Phalacrocoracidés. On en voit pas beaucoup à la mer. »

Léo : « C’est vrai ça ! On en voit presque plus dans les Royaumes de chez nous. »

Le chevalier : « Les colonies en bord de mer sont beaucoup plus peuplées. Nous n’allons pas dans les bons endroits pour les voir. »

Max : « C’est quoi les bons endroits pour voir des grands cormorans ? »

Le chevalier : « En bord de mer, ils apprécient les falaises sur lesquelles ils nichent. En Bretagne ce sont plutôt les cormorans huppés qui nichent dans les falaises. »

Max : « Les cormorans huppés ? »

Le chevalier : « Phalacrocorax aristotelis, oui. »

Max : « On en a pas vu en Bretagne. Pourquoi ? »

Le chevalier : « Nous ne sommes pas allés aux bons endroits je suppose. »

Léo : « Alors il faut retourner en Bretagne ! »

Max : « Voilà ! Léo va faire une crise de nostalgie bretonne ! Léo, je te rappelle que si on retourne en Bretagne, bonome va redevenir sauvage ! Tu veux qu’il redevienne sauvage et qu’il vive tout nu dans un terrier ? »

Léo : « Si on est avec lui et qu’on est en Bretagne, ça me dérange pas 🙂 »

Max : « J’en reste bouche bée ! »

Léo : « Ça veut dire que tu vas plus parler ? Chouette alors ! »

Le chevalier : « 🙂 »

Max (au chevalier) : « Et toi tu souris ! Pfff ! »

Léo : « Il y a deux goélands sur l’eau… Ils sont étranges aussi ceux-là. »

107-1 37 Des goélands 107-1 38 Des goélands

Max : « C’est peut-être encore des leucophées… »

Léo : « Sûrement… »

Max : « Tu vas pas encore être chiffonné ? »

Léo : « C’est parce qu’il existe le goéland pontique, Larus cachinnans. Il ressemble un peu aux argentés et aux leucophées. Il est rare et on l’a jamais vu. Alors je me dis que, peut-être… »

Max : « Je vois. Tu regardes bien tous les goélands pour voir si, par hasard, il y aurait pas un pontique égaré. Je comprends. Mais le goéland qui crie, il a bien les pattes roses. C’est un argenté. »

Léo : « Oui, je l’ai vu. Je l’ai entendu surtout 🙂 »

107-1 39 Un goéland qui crie

Le chevalier : « Mes petizours, le chemin rejoint une route très fréquentée par les vélos. Je propose que nous fassions une pause puis que nous fassions demi-tour pour aller explorer la digue. Êtes-vous d’accord ? »

Max : « Moi oui. Et Léo aussi je suppose. Tu vas l’avoir ton câlin 🙂 »

Le chevalier : « Tu peux te joindre à nous tu sais. »

Max : « Mais j’y compte bien ! »

Max et Léo : « Rrrroooonnnn rrrroooonnnn… »

Le chevalier : « Vous savez que le ronronnement est une caractéristique des félins juvéniles normalement. »

Max : « On s’en fiche ! »

Max et Léo : « Rrrroooonnnn rrrroooonnnn… »

Le chevalier : « Bien, il va falloir y aller maintenant. »

Max : « Non. »

Le chevalier : « Comment ça, non ? »

Max : « Ben non. C’est pas difficile à comprendre quand même, ‘non’. »

Le chevalier : « Nous restons là ? »

Max : « Ben oui 🙂 On reste sur tes genoux et tu nous gratouilles le front. C’est très bien comme ça. »

Le chevalier : « Et nous allons rester longtemps comme ça ? »

Max : « Oui 🙂 »

Léo : « Peut-être même qu’on redevenir sauvages ici 🙂 Tu pourras creuser un terrier dans le marais. »

Max : « Mais évite de te mettre tout nu quand même. Sauvage, mais habillé. »

Le chevalier : « Bien. Je vous laisse redevenir sauvages. Moi, je continue l’inspection. »

Max : « NON ! NOUS LAISSE PAS ! »

Léo : « On vient avec toi ! »

Le chevalier : « D’accord. Alors pochez-vous. Et il est interdit de ronchonner 🙂 »

Max : « D’accord bonome. »

Léo : « A tes ordres bonome ! »

Max : « On va sur la digue le long du Fier d’Ars ? »

Le chevalier : « Oui, je ne pense pas que nous y verrons des choses extraordinaires mais j’ai envie d’aller voir. »

Max : « Ben oui. Il faut aller inspecter. On peut savoir avant si c’est bien. »

Léo : « Tiens, une avocette élégante 🙂 »

107-1 41 Une avocette éléganteMax : « Bonome, tu te souviens que, un jour, tu m’avais emmené au Royaume des Chevaliers parce que tu avais aperçu sur une foto de la veille une avocette. Tu espérais la revoir. »

Le chevalier : « Je me souviens Maxou. »

Max : « C’était la première fois que tu en voyais une ? »

Le chevalier : « Oui Maxou 🙂 »

Max : « On les connaît bien maintenant les avocettes élégantes. Mais on est pas amis. »

Léo : « Pourquoi ? »

Max : « C’est comme ça Léonou. On peut pas expliquer l’amitié. On les aime beaucoup les avocettes élégantes et elles se sauvent pas quand on s’approche. On est copains. Mais pas amis. Oulala ! Des goélands ! Léo va encore être tout chiffonné 🙂 »

107-1 42 Deux goélands bruns 107-1 43 Deux goélands bruns

Léo : « Ben non. Je me chiffonne pas toujours moi 🙂 Ceux là sont vraiment des goélands bruns. Larus fuscus. Ça se voit bien. »

Max : « Ouf ! Et là, dans le nid, on va dire que c’est un argenté. Comme ça on aura vu quatre espèces aujourd’hui. »

107-1 44 Un goéland dans son nid

Léo : « Mais on sait pas vraiment puisqu’on le voit pas bien. »

Max : « Non. Mais on va pas le déranger dans son nid juste pour voir qui c’est ! Il a l’air de couver. Ou alors il se repose. Et il faut pas embêter les zoisos quand ils couvent ou qu’ils se reposent. »

Léo : « Mais on peut pas dire que c’est un goéland argenté. On sait pas. Il faut pas tricher. »

Max : « D’accord Léo. Tu as raison Léo. Tu as toujours raison Léo. »

Léo : « C’est pas vrai. Moi aussi je dis des erreurs parfois. Mais jamais exprès. Rhoooo ! »

Max : « Bonome, Léo a raison une fois de plus. Rhoooo ! Qu’est ce que c’est beau ! »

107-1 45 Encore un beau paysageLe chevalier : « Oui, effectivement. Tu as eu raison de vouloir venir sur cette île. Sans toi, je n’en aurais pas eu le courage. »

Max : « Tu étais jamais venu ? »

Le chevalier : « Jamais. »

Max : « Même pas à l’ère primaire ? »

Le chevalier : « 🙂 Max ! Tu sais, la forme de cette île a beaucoup varié au cours des derniers siècles. Je ne sais pas à quoi elle ressemblerait sans les digues qui la protègent des assauts de la mer côté Atlantique ou de l’envasement dans le Fier d’Ars. »

Max : « Qu’est ce que tu regardes Léo ? »

Léo : « Le goéland qui se fait sécher les ailes. Il est très beau. Tu pourrais le zoomer chevalier ? S’il te plaît. »

Le chevalier : « Bien sûr Léo. Voilà. »

107-1 46 Un grand cormoranMax : « Devant lui il y a encore un goéland brun qui chiffonne pas Léo 🙂 »

107-1 47 Un goéland argentéLéo : « Et là, il y a un goéland argenté. Larus argentatus. C’est vraiment un argenté celui-là. Tu vois, c’était pas la peine de tricher tout à l’heure. On a vraiment vu les quatre espèces. »

Max : « Peut-être qu’on verra un goéland cendré aussi. »

Léo : « Moi, j’aimerais bien voir un goéland pontique un jour. J’ai ouï dire qu’ils se mélangeaient parfois avec les autres espèces. Il faudra bien regarder quand on verra des Laridés tout mélangés. »

Le chevalier : « Oui Léo. Moi aussi j’aimerais en voir 🙂 Bon, nous avançons sur la digue et il n’y a rien d’exceptionnel. Je vais faire une pause pour m’hydrater et nous retournons à notre monture. »

Max : « D’accord. Mais avance encore un peu s’il te plaît. J’ai l’impression que le virage là-bas est plus favorable à la zoisologie 🙂 »

Le chevalier : « Pas plus loin que ce virage Maxou. La journée va être longue tu sais. »

Max : « Oui, mais j’ai vu des zoisos ! »

Le chevalier : « Voilà. Alors, où sont-ils ces zoisos ? »

Max : « Regarde ! Sur l’autre rive ! Ils cherchent du manger ! »

107-1 48 Deux chevaliers gambettesLe chevalier : « Tu les as vu d’aussi loin ! Tu as de superzieux toi aussi ! »

Max : « Merci bonomou 🙂 Tu les fotoes et tu nous montres. Parce qu’ils sont trop loin pour qu’on les identifie. »

Léo : « On dirait des chevaliers gambettes. »

Max : « Tringa totanus, Scolopacidés. »

Léo : « Oh ! On a un visiteur ! »

107-1 49 Un rougequeue noirMax : « C’est un rougequeue noir. D’après sa couleur, je dirais que c’est un mâle adulte. »

Léo : « Phoenicurus ochruros, Muscicapidés. Il est venu nous voir 🙂 »

Max : « Bonjour rougequeue noir 🙂 »

Léo : « C’est un curieux. Il voulait apercevoir le grand chevalier avec ses petizours 🙂 »

Max : « Notre réputation nous précède 🙂 »

Léo : « Il est venu. Il a vu. Il est reparti 🙂 »

Max : « Par contre monsieur linotte mélodieuse est pas venu pour nous voir. Il est venu manger. Regardez le ! »

107-1 50 Une linotte mélodieuse mâle 107-1 51 Une linotte mélodieuse mâle
107-1 52 Une linotte mélodieuse mâle 107-1 53 Une linotte mélodieuse mâle
107-1 54 Une linotte mélodieuse mâle 107-1 55 Une linotte mélodieuse mâle

Léo : « C’est un beau zoiso la linotte mélodieuse. »

Max : « Bonome les aime beaucoup. C’est un peu ses chouchous zoisos. Mais je sais pas pourquoi. »

Léo : « Il y a une femelle ici. Elle est belle, elle aussi. »

107-1 56 Une linotte mélodieuse femelle 107-1 57 Une linotte mélodieuse femelle

Max : « Elle est plus discrète. Elle est pas rouge comme le mâle. »

Léo : « C’est pour mieux se cacher mon enfant 🙂 »

Max : « Allez bonome ! Il faut retourner à notre monture maintenant. Tu as assez bu. »

Le chevalier : « Il fait très chaud Maxou. Il faut que je m’hydrate. »

Léo : « Pour une fois qu’il boit de l’eau ! Tu devrais le laisser faire. »

Max : « Bonome, c’est vrai que le café ça déshydrate ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. La caféine est un diurétique. »

Max : « Un diurétique ? Ça fait faire pipi ? Alors on perd de l’eau et on se déshydrate. Il faut pas te caféiner par ce temps bonome. Oulala non ! »

Le chevalier : « C’est pour cela que je bois de l’eau 🙂 Allons-y. »

Au retour, on a vu un courlis cendré qui cherchait du manger sur la vase.

107-1 59 Un courlis 107-1 60 Un courlis 107-1 61 Un courlis

Avec son long bec, il peut attraper les petits zanimos qui sont sur, et même, dans la vase. Gloub le petit zanimo 🙂 Et puis on avançait, on avançait… et il y avait pas de zoisos… Et d’un coup, on a vu une étrangeté 🙂

107-1 62 Un bateau tout cassé 107-1 63 Un bateau tout cassé

Max : « Bonome, c’est qui ce bateau ? »

Léo : « Il est tout cassé. Il doit moins bien flotter maintenant. »

Max : « Mais il a encore son moteur. C’est important pour avancer un moteur. »

Léo : « Mais lui, il avance plus beaucoup. »

Max : « Bonome, tu connais l’histoire de ce bateau ? C’est tonton Yvon ? »

Le chevalier : « 🙂 Je ne le connais pas celui-là. »

Léo : « Il y a comme une poésie qui se dégage de tes fotos. C’est très beau. Tu devrais faire de la foto chevalier 🙂 »

Max : « C’est dommage que tu connaisses pas son histoire. J’aime bien quand tu racontes des histoires. »

Le chevalier : « Désolé Maxou. »

Max : « C’est pas grave bonome. »

Léo : « Pfff ! Il fait chaud ! »

Max : « Ben oui, tu portes ton pantalon ! C’est pas la peine par cette chaleur ! »

Léo : « Je suis un petitours civilisé moi ! Et j’ai ma pudeur. Alors je garde mon pantalon. Tant pis si j’ai chaud. Et puis je voudrais pas me faire piquer les fesses ! En plus, c’est bonome qui me l’a offert. Alors je le porte. Ça me fait plaisir de lui faire plaisir 🙂 »

Max : « Alors te plains pas que tu as chaud ! »

Le chevalier : « Vous n’allez quand même pas vous chamailler ! »

Max : « Non non. »

Léo : « On est sages. »

Max : « Et il y a une bergeronnette printanière alors c’est pas le moment de se chamailler ! »

107-1 64 Une bergeronnette 107-1 65 Une bergeronnette

Léo : « Elle s’est posée puis elle est repartie. »

Max : « Elle aussi est venue nous voir 🙂 »

Léo : « Pourquoi c’est pas les zoisos qu’on a jamais vus qui viennent nous voir ? »

Max : « Parce qu’ils ont pas pu faire le bec à oreilles ! Les bergeronnettes, ou les rougequeues, nous connaissent déjà. Alors ils parlent entre eux et les curieux viennent nous voir. Mais les zoisos qui nous connaissent pas peuvent pas parler de nous entre eux. »

Léo : « Chevalier, c’est quoi ça ? »

107-1 66 Un marais salant 107-1 67 Un marais salant

Le chevalier : « C’est un marais salant Léo. »

Léo : « C’est quoi un marais salant ? »

Le chevalier : « C’est là où les hommes prennent le sel de la mer. »

Max : « Ils prennent le sel de la mer ? J’espère qu’ils lui disent merci ! »

Léo : « Tu veux bien nous expliquer les marais salants s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Pas maintenant Léo. En fin de journée, si nous avons le temps, je vous emmènerai dans un marais salant bien plus grand que celui-ci et je vous expliquerai. »

Léo : « Tu promets ? J’aimerais savoir les marais salants moi. »

Le chevalier : « Je te le promets si nous avons le temps. »

Léo : « D’accord. On inspecte les trois sites prévus et après, si tu es pas trop fatigué, on ira au marais salant. Merci chevalier. »

Max : « Pour le moment, on regarde le rassemblement d’aigrettes garzettes 🙂 »

107-1 68 Des aigrettes garzettes 107-1 69 Des aigrettes garzettes

Léo : « Rholala ! Tout ça d’aigrettes garzettes ! On en a jamais vu autant en même temps ! »

Max : « Pourquoi elles sont toutes rassemblées ici ? Et on dirait qu’elles se chamaillent un peu. Tu les grondes pas, elles ? »

Le chevalier : « Ce ne sont pas mes aigrettes garzettes 🙂 »

Max : « D’accord. Mais pourquoi elles sont rassemblées ? Tu as une hypothèse ? »

Le chevalier : « Peut-être… »

Max : « Dis-nous ! »

Le chevalier : « Vous voyez bien qu’elles sont dans un petit ruisseau et qu’il y a une ouverture derrière elles. »

Max : « Elle est fermée l’ouverture ! »

Le chevalier : « Oui, c’est vrai 🙂 Mais on peut supposer qu’à ce niveau, l’eau est légèrement plus profonde. Et les petits poissons doivent venir se réfugier à cet endroit quand l’eau baisse. »

Max : « C’est intéressant comme hypothèse. Ce serait donc un restaurant à aigrettes garzettes. Et elles se chamailleraient pour avoir la meilleure place. »

Léo : « Oui, ça se tient. »

Max : « Bon, on avance. Le programme s’est chargé un peu plus encore, si on doit aller au marais salant. Au trot bonome ! »

Léo : « Le faucon crécerelle est encore là ! »

107-1 70 Un faucon crécerelle

Max : « Tu crois que c’est le même que tout à l’heure ? »

Léo : « Il est exactement sur la même branche. »

Max : « Alors c’est son perchoir. On le voit mieux. On regarde ? »

Léo : « Oui ! »

Max : « Le dessus de la tête est marron et la queue a des rayures. »

Léo : « Alors c’est une femelle ! Bonjour madame faucon 🙂 On a vu votre mari tout à l’heure. Vous avez des petits dans le quartier ? »

Max : « Vous voulez bien nous les présenter ? »

Le chevalier : « Je crois que je les entends piailler dans le bosquet de l’autre côté du chemin. »

Max : « Mais tu vas pas vouloir qu’on aille voir. »

Le chevalier : « Non Maxou. Ce ne serait pas raisonnable. Ni très gentil. La maman et les petits auraient peur. »

Max : « Oui. Et on pourrait pas grimper dans l’arbre pour les voir dans leur nid. Mais on peut penser qu’il y a des petits faucons crécerelles. C’est une bonne nouvelle. Il va bien ce Royaume. On pourra le dire à Princesse. »

Léo : « Il va bien et il est magnifique 🙂 »

Max : « Tu as beaucoup rholalaé, en effet 🙂 »

Léo : « On va passer le long de l’étang où il y avait le poussin de mouette. On va peut-être le revoir… »

Max : « Je le vois pas. »

Léo : « Il a dû partir. »

Max : « Mais il y a des zoisos sur le rocher… »

107-1 71 Des zoisosLéo : « Tiens ! Un tadorne adulte ! »

Max : « Il est pas parti muer tout là-bas lui ? »

Léo : « Dis tadorne, tu sais que tu dois aller muer tout là-bas ? Tu as oublié ? »

Max : « Il dort. Il ira plus tard. Il a bien le droit de s’accorder des vacances. Les zoms viennent beaucoup en vacances sur l’Île d’Ut. Pourquoi pas les tadornes ? »

Léo : « 🙂 Il y a aussi des mouettes qui rigolent. »

Max : « Et une échasse blanche. »

Léo : « Ils ont l’air de bien s’entendre. »

Le chevalier : « Ils ne se chamaillent pas, eux ! »

Max : « On s’est même pas chamaillés ! »

Léo : « On a été sages ! »

Max : « Même que ça fait longtemps qu’on s’est pas chamaillés ! »

Le chevalier : « C’est vrai. Vous êtes d’adorables petizours. »

Max : « Ben oui. »

Léo : « On pourra se pocher dans la poche de ta chemise pendant la chevauchée ? »

Max : « Oh oui ! Face au vent ! »

Le chevalier : « Si vous voulez. »

Max : « Bonome, c’est quoi ça ? »

107-1 72 Un hotel à insectes

Le chevalier : « Ça, mon petitours, c’est un hôtel à insectes 🙂 »

Max : « Un hôtel à insectes ? Pour les insectes qui viennent en vacances à l’Île d’Ut ? Ils peuvent réserver une semaine en pension complète avec petit-déjeuner au lit ? »

Le chevalier : « 🙂 C’est pour les insectes locaux. Chaque élément accueille une espèce, ou un groupe d’espèces particulier. Je ne connais pas assez pour vous donner les détails. Mais il doit y avoir des Hyménoptères solitaires, des coccinelles, des perce-oreilles… »

Max : « Et pourquoi on a pas un hôtel à insectes dans notre cabane ? »

Le chevalier : « Où le mettrait-on ? »

Max : « On va y réfléchir… Alors on est des naturalistes, et on aurait même pas d’hôtel à insectes ! Ça va pas du tout, ça bonome ! »

Léo : « Max, on a déjà des restaurants à zoisos à chaque fenêtre ! »

Max : « On pourrait l’installer dans le jardin de la cabane de Charentmaritimie ! »

Le chevalier : « Nous allons y réfléchir. Pour le moment pochez-vous dans ma chemise. »

Max : « Allez Léonou ! On grimpe ! »

Le chevalier : « Vous êtes installés ? »

Max : « Oui bonome ! »

Le chevalier : « Alors en route ! »

Voilà Princesse, pour la première partie de la journée sur l’Île d’Ut. C’est une très belle île où on prend soin des zoisos et où on construit des hôtels pour les insectes. Les sites de monsieur Internet disent qu’il y a une grande diversité de zoisos. C’est vrai qu’on a vu quelques espèces. Mais même si on a rien vu d’extraordinaire, c’était bien quand même 🙂 

À bientôt pour la suite 🙂

Continuer la promenade

106-2 La petite promenade

Vendredi 22 Juillet, An III (suite)

Max : « Bon, on est tous les trois d’accord pour aller en promenade. Mais on va où ? »

Le chevalier : « LA question de Max ! On va où ? »

Max : « Ben oui ! Et alors ? »

Léo : « Il y a un marais de l’autre côté du Grand Fleuve d’Ici. C’est pas trop loin. On peut y aller. Je le connais pas, moi, ce marais. »

Max : « De l’autre côté du Grand Fleuve d’Ici ? Oui, c’est là que bonome m’avait expliqué la vache et le cheval. On avait pas vu beaucoup de zoisos. »

Léo : « Pas beaucoup de zoisos… »

Max : « Ben non. Et les garde-bœufs gardaient pas les bœufs ou étaient une dizaine pour garder les chevaux… »

Léo : « C’est pas une bonne idée alors… »

Le chevalier : « Nous pourrions aller… Je ne sais pas… Je n’ai pas envie de découverte, ni d’une longue promenade… »

Max : « J’ai la solution ! »

Léo : « Nous t’écoutons 🙂 »

Le chevalier : « Si bonome veut bien, le plus simple est d’aller au Royaume des Chevaliers. On connaît, il y a des zoisos, on peut se promener et c’est peut-être pas trop loin. En plus, il y a des tas de tavernes sur le chemin et tu pourras te caféiner 🙂 »

Léo : « Oui ! La taverne qui est pas loin de l’embouchure du Grand Fleuve d’Ici ! On voit les zoisos de mer ! On est assis, bonome se caféine et on regarde les zoisos. On peut même se faire gratouiller le front tout en zoisotant 🙂 »

Max : « Tu veux bien bonome ? »

Le chevalier : « Le Royaume des Chevaliers ? N’en avez-vous pas assez ? »

Max : « Non non 🙂 Et puis là, c’est pour la promenade. »

Le chevalier : « Alors c’est d’accord ! Je suppose que vous êtes prêts. »

Max : « Nous le sommes ! »

Alors on est partis. Et on a tout chevauché. Puis on s’est arrêtés à la taverne comme Léo l’avait suggéré. Bonome s’est assis en terrasse et s’est caféiné en pétunant. On voudrait bien qu’il arrête de pétuner parce que c’est pas bon pour la santé. Mais ça sert à rien qu’on le gronde. Pour ça, il nous écoute pas du tout. Peut-être que toi, tu pourrais le gronder Princesse. Nous, on s’est assis sur la table et on regardait les zoisos tournoyer dans le ciel. C’était surtout des Laridés : des mouettes qui rigolent, des goélands… Le vent a fait exprès de souffler plus fort pour que les Laridés planent dans ses bourrasques. Léo avait un sourire jusqu’aux oreilles. Parce qu’il aime beaucoup les Laridés Léo. Et puis là, on cherchait pas à les identifier. Savoir que c’était des goélands nous suffisait. A un moment, Léo a voulu suivre du regard un goéland qui tournoyait au-dessus de nous. Mais il voulait le suivre juste en tournant la tête. Il l’a tournée, tournée, tournée puis ça l’a déséquilibré et il est tombé à la renverse. Poum mon Léo ! Et on a bien rigolé 🙂 On est restés là un moment, sans s’inquiéter du temps qui passait. C’est bonome qui a donné le signal du départ. Il avait envie de marcher. Il tient pas en place ce bonome. Alors on a enfourché notre monture et on est partis pour le Royaume des Chevaliers.

Au Royaume des Chevaliers…

Léo : « C’est bien de savoir qu’on va juste se promener. »

Max : « Oui, c’est reposant. Parce que naturaliste c’est épuisant. Il faut regarder partout, écouter, sentir… Puis il faut observer attentivement, identifier le zanimo ou le végéto… »

Léo : « Là, on regarde ce qu’on veut. Et tant pis si on rate un zoiso. »

Max : « Mais il faut pas que ça devienne une habitude. »

Léo : « Ben non, on finirait par s’ennuyer. On est pas des promeneurs nous. On est des naturalistes. »

Le chevalier : « Et des bavards 🙂 »

Max : « On bavarde pas, on discute ! » 

Léo : « C’est pas pareil ! »

Max : « Et on te parle même pas, toi ! »

Le chevalier : « Vous ne me parlez que pour savoir ‘on va où’ ou ‘c’est qui ce zoiso’. Ou pour que je vous explique. Je dois expliquer la vache, le cheval, le zoiso, la géologie. Alors pour tout ça j’ai le droit de parler ! »

Léo : « Max, je crois que bonome ronchonne 🙂 »

Max : « Il ronchonne, il a ronchonné, c’est un ronchonneur 🙂 »

Léo : « Chonchon le ronchonneur est de retour 🙂 »

Max : « Oulala, dis pas ça malheureux ! Tu vas nous l’énerver ! »

Léo : « Il va s’énerver. Il s’est énervé, C’est un énerveur 🙂 »

Le chevalier : « Pfff ! Je néglige ! »

Max : « Oh ! Il y a un zoiso ! Tu le connais Léo ? »

106 03 Bergeronnette printanière

Léo : « Non, il me dit rien du tout celui-là. »

Max : « Bonome, tu peux nous présenter ce zoiso s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Non. »

Max : « Bonome ! J’ai dit s’il te plaît. »

Le chevalier : « C’est bizarre, je vois bien que tu me parles mais je n’entends rien du tout. »

Léo : « Oups, je crois qu’on l’a fâché. »

Max : « Il se défâchera ! »

Léo : « Oui mais j’aime pas ça. On a pas été gentils je crois. On aurait pas dû se moquer. »

Max : « Ça lui passera… Mais on sait pas qui est ce zoiso… »

Plus tard, quand les deux petizours gravent le blog…

Max : « Zutalor ! On connaît toujours pas ce zoiso ! On a oublié de demander à bonome. »

Léo : « Moi, j’avais bien pensé lui demander en rentrant mais j’avais peur qu’il se souvienne qu’on avait été pas gentils avec lui… »

Max : « Mais il était plus fâché quand on est rentrés. »

Léo : « Oui, mais il aurait pu se souvenir qu’il l’avait été. Et je voulais pas que ça recommence. Sinon, on aurait peut-être été au lit fâchés. Et ça je veux pas. »

Max : « Je comprends. Pas de bisou de bonnuit, pas de gratouillis… »

Léo : « Ben oui. Et j’aurais pas bien dormi en sachant qu’il était fâché. »

Max : « D’accord. Mais comment on fait pour le zoiso ? Je vais quand même pas dire à Princesse qu’on connaît pas ce zoiso. Qu’est ce qu’elle penserait de nous ? Elle dirait qu’on fait pas bien notre mission. »

Léo : « Maxou, tu dis toujours notre mission. Mais c’est celle de bonome. Il nous prend avec lui parce qu’il veut bien. C’est pas notre mission à nous. »

Max : « C’est quand même un peu la nôtre. »

Léo : « Ben non. »

Max : « Mais on l’aide ! »

Léo : « Non plus. C’est lui qui nous aide. »

Max : « On sert à rien alors. »

Léo : « Si. Il nous l’a déjà dit. Sans nous, il aimerait moins les inspections. Je crois même qu’il s’ennuierait. Et il serait triste. »

Max : « Comme quand je suis arrivé… Il était souvent triste au début. »

Léo : « Plus maintenant 🙂 »

Max : « Alors notre mission c’est qu’il soit plus triste ! »

Léo : « Et il faut plus le fâcher. Plus jamais. »

Max : « D’accord. Mais pour le zoiso ? »

Léo : « J’ai une idée 🙂 BOONOOOOOME ! BOOOONOOOOOOME ! »

Le chevalier : « Oui, je suis là. C’est toi, Léo, qui m’appelle en criant ? C’est plutôt le style de Max 🙂 »

Max : « Oui, mais je dois former Léo 🙂 Il fait des progrès, tu trouves pas ? »

Le chevalier : « Malheureusement… Que puis-je pour vous ? »

Max : « Il y a un zoiso qu’on arrive pas à identifier. Tu veux bien nous aider ? »

Léo : « S’il te plaît bonomou 🙂 »

Le chevalier : « D’accord 🙂 Vous me montrez la foto s’il vous plaît ? »

Max : « Voilà ! »

106 03 Bergeronnette printanière

Le chevalier : « Ah oui, je me souviens… »

Léo : « Ah… »

Le chevalier : « Oui 🙂 Vous vous étiez moqués de moi. »

Léo : « On est désolés bonome. On le fera plus. Il faut pas te fâcher. »

Le chevalier : « Bien sûr que non mon Léo. Alors, voyons ce zoiso… Mmmm… Je dirais que c’est une bergeronnette printanière juvénile. »

Max : « Avec les pattes roses ? Normalement elles ont les pattes sombres. Presque noires… »

Le chevalier : « C’est vrai. Mais elle est peut-être toute jeune. Et je n’ai pas d’autre hypothèse. »

Max : « Alors on va dire que c’est une bergeronnette printanière. Merci bonomou. »

Léo : « Tu veux bien rester avec nous et nous aider à graver ? »

Max : « Oh oui ! On te dicte et tu graves ! »

Le chevalier : « D’accord. Je m’installe… Bien, venez ! »

Max et Léo : « Merci bonome ! »

Au Royaume des Chevaliers, pour la suite de la promenade…

Léo : « Voilà, il est fâché et il va plus nous parler. »

Max : « Mais si, t’inquiète pas 🙂 »

Léo : « LES CANARDS ! »

Max : « Fotoage bonome ! Fotoage ! »

106 04 Canards colverts 106 05 Canards colverts

Léo : « Rhoooo ! Ils sont passés juste au-dessus de nous ! »

Max : « On dirait des colverts. Tu nous montres s’il te plaît. »

Léo : « Ce sont bien des colverts, Anas platyrhinchos. Imagine si ils avaient fienté en passant 🙂 »

Max : « Ils nous auraient pas fait ça ! On est gentils nous ! »

Le chevalier : « Pas toujours… »

Max : « Si ! »

Le chevalier : « Ah… »

Léo : « Pardon chevalier ! Écoute pas Max. Il va pas bien dans sa tête, tu sais bien. »

Max : « Ben merci ! »

Le chevalier : « 🙂 »

Max : « Un héron cendré ! »

106 06 Héron cendré

Léo : « Ardea cinerea, Ardéidés. »

Max : « C’est un beau zoiso 🙂 »

Léo : « Mais il a fait que passer. »

Max : « Ben oui. Il avait des choses de héron à faire. Il pouvait pas s’arrêter pour papoter avec nous. »

Léo : « Regardez le garde-bœufs ! »

106 07 Héron garde-boeuf 106 08 Héron garde-boeuf

Max : « Lui aussi est en vol ! »

Léo : « C’est le jour des zoisos qui volent 🙂 »

Max : « Il s’est posé 🙂 Et il garde même pas de bœuf… Pfff… »

Léo : « Ils nous font du souci les garde-bœufs… »

Max : « Ben oui… Tiens, il se pose… Et il nous crie dessus ! »

106 09 Héron garde-boeuf 106 10 Héron garde-boeuf

Léo : « Peut-être qu’il nous demande si on a vu des bœufs. »

Max : « Petit héron, on te dit où sont les bœufs et tu nous dis où on peut trouver un dragon. Comme ça tu te fais pas gronder par Princesse et nous on a notre dragon. »

Léo : « Il répond pas. Peut-être qu’il sait pas où il y a des dragons… »

Max : « Je vais finir par croire qu’il y en a pas du tout en Charentmaritimie. Bonome, tu es un grand chevalier toi. Tu devrais savoir où sont les dragons. »

Le chevalier : « Pourtant je ne sais pas. »

Max : « Pfff… Tu sais rien du tout ! »

Léo : « Maxou, tu dis des bêtises. Et puis, les dragons, ça se mérite. Il faut faire une longue quête. On les trouve pas comme ça, tout de suite. Venez, on continue notre promenade. »

Max : « Oui. On va derrière la palissade. Et on attend les zoisos 🙂 »

Léo : « Il y a un vanneau huppé 🙂 »

106 11 Vanneau huppé 106 12 Vanneau huppé
106 13 Vanneau huppé 106 14 Vanneau huppé

Max : « Vanellus vanellus, Charadriidés. Il est tout près. »

Léo : « Ben oui. Il nous voit pas à cause de la palissade 🙂 »

Max : « On dirait qu’il cherche du manger. »

Léo : « C’est un beau zoiso le vanneau huppé. La huppe lui va bien. »

Max : « Des fois, le matin, bonome est un chevalier huppé 🙂 »

Léo : « Mais ça lui va moins bien 🙂 »

Max : « En plus, quand il a la huppe du matin, il a aussi la trace de l’oreiller sur le visage 🙂 et je parle pas du filet de bave. »

Le chevalier : « Non, n’en parle pas, c’est mieux. »

106 15 Spatules blanches

Léo : « 🙂 Vous avez vu les spatules blanches ? »

Max : « Tout là-bas ? »

Léo : « Oui 🙂 »

Léo : « Vous vous rendez compte qu’on a l’habitude de voir des spatules blanches. J’irai pas jusqu’à dire que ça nous fait plus rien de les voir mais… »

Max : « Tu as raison. On connaît des tas de zoisos que la plupart des gens savent même pas qu’ils existent. »

Léo : « On est même amis avec certains d’entre eux. »

Max : « Ou au moins copains. »

Léo : « On a de la chance quand même. »

Max : « C’est grâce à toi bonome. Toi, tu connais tous les zoisos. »

Le chevalier : « Non Max. J’en connais beaucoup, mais pas tous. On continue la promenade ? »

Max : « Oui, mais tu marches doucement s’il te plaît. Parce qu’on a des petites pattes, nous. Pas des grandes échasses comme toi 🙂 »

Le chevalier : « Voulez-vous pocher ? »

Max : « Non, on se promène tranquillement. Sauf si Léo veut. »

Léo : « Non, ça fait du bien de tout marcher. Et on est pas pressés. Mais marche doucement quand même 🙂 »

Le chevalier : « D’accord. »

Max : « Oh ! Un drôle de papillon ! »

Léo : « Il est tout mort ! »

Max : « On peut s’approcher pour l’étudier ? »

Le chevalier : « Oui, mais laissez-moi le fotoer d’abord… Voilà, vous pouvez l’étudier. »

106 16 Zeuzère du poirier 106 17 Zeuzère du poirier 106 18 Zeuzère du poirier

Max : « Tu le connais ce papillon ? »

Léo : « Max, on est des naturalistes nous. »

Max : « Ben oui, je sais. »

Léo : « Alors il faut pas dire papillon. »

Max : « Tu as raison ! Bonome, connais-tu ce Lépidoptère ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 C’est la zeuzère du poirier, Zeuzera pyrina, Cossidés. »

Max : « La quoi ? »

Le chevalier : « La zeuzère du poirier 🙂 »

Léo : « Zeuzère zeuzère zeuzère… »

Max : « Il recommence ! »

Léo : « Je répète pour me souvenir 🙂 Parce que c’est pas tous les jours qu’on voit des zeuzères. »

Max : « Ben non ! On en avait jamais vu. Bonome, mon bonomou, peux-tu nous parler de la zeuzère s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Je peux 🙂 Elle apprécie les vergers. »

Max : «C‘est quoi un verger ? »

Le chevalier : « Une plantation d’arbres fruitiers. »

Max : « Avec des cerisiers, des pommiers, des poiriers… »

Le chevalier : « Oui 🙂 Mais on la trouve partout où elle peut trouver des troncs à forer. »

Max : « Pourquoi elle fore les troncs la zeuzère ? »

Le chevalier : « Pour y pondre des œufs 🙂 Les larves se nourrissent du bois… »

Max : « Elles sont xylophages ! »

Le chevalier : « Oui 🙂 et c’est pour cela que les arboriculteurs ne l’aiment pas beaucoup. Les larves peuvent faire de gros dégâts dans les vergers. »

Max : « C’est pas leur faute ! C’est comme ça la nature ! »

Le chevalier : « Je sais bien Maxou. Les cossidés sont souvent appelés gâte-bois quand même. »

Léo : « Rhoooo ! On a vu une zeuzère du poirier 🙂 Alors qu’on inspectait même pas. »

Max : « Même en promenade, on reste des naturalistes. On pouvait pas passer à côté de ce papillon tout mort sans l’étudier. J’aurais dû le prendre pour ma collection. »

Léo : « Chevalier, tu peux marcher moins vite s’il te plaît ? »

Max : « Ben oui ! On est obligés de cavaler nous. Pfff… On va être tout fatigués. »

Le chevalier : « Je peux vous mettre dans la poche de ma chemise si vous voulez. »

Max : « Oh oui ! On voit mieux de là-haut ! »

Léo : « Et on sent ton cœur 🙂 »

Max : « On arrive à l’autre palissade ! Quels zoisos allons nous voir ? »

Léo : « C’est une surprise ! »

Max : « Alors… »

106 19 Des zoisos

Léo : « Il y a des échasses blanches… »

Max : « Et des colverts… »

Léo : « Des chevaliers. Ce sont sûrement des gambettes. »

Max : « Et tout là-bas il y a des vaches. Si on revoit le garde-bœufs il faudra lui dire. Comme ça il aura des zanimos à garder 🙂 »

Léo : « Dis Maxou, vu qu’il savent pas distinguer les bœufs des moutons, ou du rien du tout, il vaut mieux pas qu’ils nous indiquent où on pourrait trouver un dragon 🙂 On risquerait d’être déçus 🙂 »

Max : « Je sais pas quel zanimo ils nous indiqueraient. Peut-être un popotame 🙂 »

Léo : « Ou un crocodile 🙂 »

Le chevalier : « Il n’y a ni l’un ni l’autre dans la région mes petizours. »

Max : « Alors ils nous indiqueraient du rien du tout 🙂 »

Léo : « Oh ! Regardez ! Il y a un Lépidoptère sur le petit panneau. »

106 20 Vulcain

Max : « C’est un vulcain. En scientifique, il s’appelle Vanessa atalanta, Nymphalidés. »

Léo : « Il est tout usé. »

Max : « Il doit avoir plusieurs années. J’ai été très surpris quand j’ai appris que les papillons pouvaient vivre jusqu’à dix ans. Je croyais qu’ils mouraient à la fin de l’été. »

Léo : « Ben non, il y en a qui hibernent et d’autres qui migrent. »

Max : « Un petit papillon peut migrer sur des centaines de kilomètres. Oulala ! »

Le chevalier : « Connaissez-vous les monarques ? »

Léo : « Ce sont des papillons ? »

Le chevalier : « Oui. Danaus plexippus, Danaidés. »

Max : « On en a jamais vu. »

Le chevalier : « Non, ils sont exceptionnels en France. Ils vivent normalement en Amérique du Nord. Ils migrent par centaines de milliers entre le Mexique et les États-Unis. Il me semble qu’il y a quatre générations au cours de la migration vers le nord. »

Max : « Quatre générations ? Mais elle dure combien de temps la migration ? »

Le chevalier : « Quelques semaines… »

Max : « Et il y a quatre générations ! Oulala ! »

Le chevalier : « Par contre, le retour est fait par une seule génération. Et le papillon revient sur le territoire précis de son ancêtre. »

Léo : « Comment il fait ? Il a jamais vu le territoire de son ancêtre ! »

Le chevalier : « C’est surprenant, non ? »

Léo : « Oh ben oui alors ! »

Max : « Regardez ! Il y a Princesse ! »

Léo : « Princesse ? Ou ça ? »

Max : « Là ! Sur le cabaret des zoisos ! »

106 22 Belle dame 106 23 Belle dame

Léo : « Max ! C’est pas Princesse ! C’est un papillon ! »

Max : « Je sais ! Mais son nom vernaculaire est belle dame. Et Princesse aussi c’est une belle dame. Alors ce papillon c’est Princesse 🙂 »

Léo : « Tu vas pas bien dans ta tête toi ! »

Max : « Pfff ! Je néglige. Bonome, tu peux fotoer Princesse s’il te plaît. »

106 24 Belle dame 106 25 Belle dame

Le chevalier : « A ton service mon petitours 🙂 »

Léo : « Tu as même pas donné son nom en scientifique. »

Max : « Vanessa cardui, Nymphalidés. »

Léo : « C’était la séquence papillons 🙂 »

Max : « Trois de suite 🙂 »

Léo : « Il y a des tadornes qui arrivent ! »

106 26 Des tadornes 106 27 Des tadornes

Léo : « J’aime beaucoup les tadornes. »

Max : « Tu aimes tous les zoisos Léonou 🙂 »

Léo : « Il faut dire que ce sont de beaux zanimos 🙂 »

106 28 Des tadornes

Max : « Oui, je suis d’accord. Ces tadornes sont des juvéniles. Ça se voit à la couleur de leur visage. »

Léo : « Et depuis qu’on est allés au Royaume des Tadornes, on sait que les adultes vont là-bas l’été, pour muer. Alors ici c’est surtout des juvéniles. »

Max : « Bon, la promenade se termine… »

Léo : « Il va falloir rentrer… »

Le chevalier : « Que diriez-vous d’un arrêt en terrasse au retour ? »

Max : « La même taverne ? »

Léo : « Celle d’où on peut voir des zoisos ? »

Le chevalier : « Oui, la même, avec des zoisos et des gratouillis 🙂 »

Max : « Léo ? »

Léo : « Oh oui ! Comme ça on rentre pas tout de suite ! »

Max : « C’est d’accord ! »

Le chevalier : « Alors retournons calmement à notre monture. »

Max : « On peut rester dans ta poche ? »

Le chevalier : « Si vous voulez. »

Après, on a vu un héron cendré et une aigrette garzette. Ce sont des beaux zoisos aussi, même si on les connaît bien.

106 29 Un héron cendré 106 30 Une aigrette garzette

Ensuite, on a fait une pause pour regarder le paysage.

106 31 Le ciel

Il est vraiment beau ce Royaume. On est restés comme ça, sans rien faire. On cherchait même pas des zoisos. Le vent soufflait tout doucement et je l’ai laissé me caresser le visage, en fermant les yeux. On a pas papoté. C’était pas la peine. On était tous ensemble et c’était suffisant.

Puis on s’est arrêtés à la taverne, pour pas rentrer tout de suite. Léo a encore regardé les Laridés tournoyer dans le ciel. Moi, je suis resté sur les genoux de mon bonome pour faire un câlin en ronronnant. Et puis on est retournés à notre cabane de Charentmaritimie.

Dans la cabane…

Max : « Bonome, il est tôt. C’est pas encore l’heure d’aller au lit. On peut aller jouer dans le jardin ? »

Le chevalier : « Je veux bien. Mais je viens avec vous et vous courrez vers moi si un chat arrive. »

Max : « Chouette ! Tu viens Léo ? »

Au moment du coucher, les petizours sont au lit et le chevalier va les border…

Max : « Bonome, pendant que tu étais occupé, j’ai enquêté un peu. Il y a une grande île pas trop loin d’ici, tu voudrais bien nous y emmener un jour ? »

Le chevalier : « Quelle grande île ? »

Max : « L’Île d’Ut je crois. »

Le chevalier : « J’ai eu peur que ce soit l’Île Do 🙂 »

Max : « On ira plus tard sur l’Île Do. Alors, tu veux bien ? »

Le chevalier : « Et si nous y allions demain ? »

Max : « Demain ? Léo, tu as entendu ? Demain on va à l’Île d’Ut ! »

Léo : « Rhooo la chance ! Je crois que je vais rêver de zoisos 🙂 »

Max : « Mais si tu sifflotes, je t’enferme aux toilettes ! »

Le chevalier : « Ne vous chamaillez pas maintenant. Il est l’heure de dormir. »

Max : « Oui bonome. On est sages. Tu nous fais nos bisous ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max et Léo : « Rrrroooonnnn rrrroooonnnn… »

Le chevalier : « Bonnuit mes petizours. »

Max et Léo : « Bonnuit bonome 🙂 »

Voilà Princesse, c’était pas vraiment une inspection aujourd’hui. On a visité le jardin de notre cabane d’ici puis on s’est promenés. Mais c’était bien quand même.

Je t’embrasse Princesse et j’espère que tu vas bien.

sourireMerci Brindille 🙂

Continuer la promenade