76.3 – Le four à chaux et la dune grise

Samedi 27 février (suite)

Le chevalier : « Les petizours ! Nous sommes arrivés au four à chaux ! »

Max (sortant la tête de la poche) : « Mmmmmm… Ondorplu ? »

Le chevalier : « Non 🙂 Ondorplu ! Allez, venez. »

Léo : « On peut rester dans ta poche avec les yeux qui dépassent ? »

Le chevalier : « Bien sûr. »

76 3 01 Four à chaux

Max : « C’est ça le four à chaux ? Il sert à quoi ? C’est quoi la chaux ? »

Le chevalier : « La chaux est un dérivé du calcaire qui sert dans la construction. Il me semble qu’elle intervient dans la fabrication du ciment. »

Max : « Le ciment, c’est pour coller les pierres les unes aux autres ! »

Le chevalier : « Oui Maxou. Mais c’est surtout pour répartir la pression uniformément sur toute la surface. »

Max : « Comment ça ? »

Le chevalier : « Imaginons que nous ne mettions pas de ciment. Les pierres vont être en contact direct les unes avec les autres. S’il y a un petit relief sur l’une des pierres, toute la pression des pierres accumulées par dessus va s’exercer sur une petite surface. »

Max : « Je comprends ! Ça ferait trop de pression et la pierre se casserait et tout s’effondrerait. Alors il faut du ciment. Mais comment on fait la chaux ? »

Le chevalier : « Tu veux que je t’explique la chaux ? »

Max : « Ben oui, on veut savoir, nous. N’est-ce pas Léo ? »

Léo : « Ben oui puisqu’on est là. On va pas repartir sans savoir le four à chaux quand même. Allez, explique nous. »

Le chevalier : « 🙂 Tout d’abord il faut du calcaire. »

Max : « Il y a pas du calcaire ici. On en a pas vu. »

Le chevalier : « Il y en a juste là. Je vous le montrerai. Le calcaire est cassé en petits morceaux. Puis les chaufourniers empilent des couches de calcaire et de charbon. Ici le chargement du four se faisait par le sommet, appelé gueulard. Puis ils allumaient un feu au pied de l’empilement. Ils devaient maintenir la température à environ 900°C. »

Léo : « Rholala ! C’est pas un four à chaux, c’est un four à très chaud ! »

Le chevalier : « 🙂 Avec la chaleur, le calcaire se transforme en chaux vive. »

Max : « Bonome. »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « Tu aurais pas des formules compliquées pour nous expliquer tout ça ? »

Le chevalier : « Vous voulez faire de la chimie ? »

Léo : « Oh oui ! Fais la chimie ! »

Le chevalier : « Il faut savoir que tout, dans l’univers, est constitué d’atomes. Il en existe un peu plus d’une centaine. La Terre est formée surtout d’oxygène, de silicium, fer, soufre, magnésium, calcium… »

Léo : « Et les zoisos ? »

Le chevalier : « Comme tous les êtres vivants ils sont constitués surtout d’oxygène, hydrogène, carbone et un peu d’autres éléments… Le phosphore et le calcium pour les os… »

Max : « Je suppose que tu nous dis ça pour expliquer la chaux ? »

Le chevalier : « Oui. Le calcaire est un carbonate de calcium CaCO3. Quand on le chauffe il se décompose en oxyde de calcium et dioxyde de carbone (CaO + CO2). L’oxyde de calcium est appelé chaux vive. Il est très dangereux car il brûle la peau. Il faut éteindre la chaux vive avec de grandes quantités d’eau. On obtient alors de la chaux éteinte (CaO + H20 Ca(OH)2). »

Max : « Alors pour faire la chaux il faut : du calcaire, du charbon et beaucoup d’eau. C’est pour ça qu’ils ont fait le four ici. »

Léo : « Mais il y en a pas du charbon ici, Max. »

Le chevalier : « Non, mais il pouvait arriver par la mer et la chaux pouvait être expédiée par voie maritime. »

Max : « Alors il est très bien placé ce four. On pourra le dire à Princesse. Bon, si Léo a pas de questions, je propose qu’on reprenne la géologie. »

Léo : « Non, j’ai pas de questions. Mais c’est bien aussi, la chimie. »

Max : « Euh… Il date de quand ce four à chaux ? »

Le chevalier : « Des années 1840, quelque chose comme ça… Mais les fours à chaux existent depuis environ 2000 ans. »

Max : « Tu as assisté à leur création alors ! Merci bonome 🙂 »

Le chevalier : « 🙂 Venez, les roches que je veux vous montrer ne sont pas loin… Voilà… »

76 3 02 Affleurement 76 3 03 Affleurement détails

Max : « Oulala ! Je comprends rien du tout, moi ! »

Le chevalier : « Je suis là pour vous expliquer. Approchons… Voilà, c’est plus lisible comme cela. Alors en haut à gauche, vous voyez les schistes et calcaires de Rosan et dessus, sous forme plus massive, ce sont des roches volcaniques. »

Max : « C’est encore un volcan qui explosait tout le temps ? »

Le chevalier : « Un peu, mais ici il y eut de réelles éruptions sous marines. Mais commençons par les schistes et calcaires. Vous savez que les calcaires se sont déposés au fond d’une mer chaude et peu profonde. » 76 3 04 Schistes et calcaires

Léo : « Oui, ça, on sait déjà. Et les schistes viennent des argiles. »

Le chevalier : « Oui mes petits géologues. Ces argiles proviennent du continent. Elles ont été apportées par un fleuve. »

Max : « Le Petit Fleuve d’Ici existait déjà ? »

Le chevalier : « Je dirais plutôt qu’il existait déjà un fleuve… Parfois, la sédimentation argileuse était plus importante que la sédimentation carbonatée… »

Max : « Carbonatée ? »

Le chevalier : « Calcaire. Vous savez maintenant que les calcaires sont des carbonates de calcium, et parfois d’un peu de magnésium. On parle donc de sédimentation carbonatée. D’autres fois, les apports par le fleuve étaient de moindre importance. Ceci explique l’alternance de couches de calcaires et de schistes. »

Max : « D’accord. Et les roches volcaniques ? »

Le chevalier : « Regardez les… »

76 3 05 Basaltes 76 3 06 Basaltes

Max : « Il y en a une grosse couche… Peut être 5 mètres d’épaisseur… »

Léo : « Et elles forment des espèces de boules allongées… »

Max : « Et il y a comme une croûte sombre autour des boules allongées… »

Le chevalier : « Vous observez de mieux en mieux. La bordure vitreuse n’est pas très visible. C’est la croûte sombre dont parlait Max. Vos observations indiquent que les laves se sont mises en place lors d’éruptions sous-marines. Des prélèvements ont permis d’analyser la roche. »

Max : « C’est pour ça qu’il y a des tas de trous dans les roches volcaniques ? »

Le chevalier : « Oui mon Maxou. Les géologues ont pu établir qu’il s’agissait de basaltes. »

Léo : « Mais il y avait la mer à l’époque du volcan. Il explosait pas à cause de l’évaporation de l’eau de mer ? »

Le chevalier : « Il y a eu des explosions. Mais quand la lave arrive à la surface, il n’y a plus d’explosions mais une éruption. Si on regarde bien l’ensemble de la falaise, on peut voir qu’il y a eu plusieurs éruptions. »

Max : « Et c’était quand ? »

Le chevalier : « Caradoc et Ashgill, à la fin de l’Ordovicien. »

Léo : « Comme les dolérites ! Tu crois que c’est la lave de ces éruptions qui a pas atteint la surface qui a donné les dolérites ? »

Le chevalier : « C’est possible, mon Léo. Avez-vous des questions ? »

Max : « Non. Tu as bien tout expliqué. »

Léo : « Oui, j’ai tout compris. Mais il va falloir que je révise si tu veux nous faire une interro. »

Le chevalier : « Il n’y aura pas d’interro 🙂 Mes petizours, que diriez-vous d’aller à la recherche de beaux oiseaux ? »

Max : « Tu veux aller aux zoisos ? »

Le chevalier : « Oui, le long du Petit Fleuve d’Ici… »

Léo : « Oh oui ! Allez, on y va ! »

***

Max : « Bonome, tu vas où là ? »

Le chevalier : « Sur le chemin. Pour longer la zone marécageuse et voir des oiseaux. »

Max : « Non non non ! C’est pas un chemin, ça. On a déjà vu des chemins. C’est pas sous l’eau un chemin ! »

Le chevalier : « Nous sommes en hiver. Il pleut… Le chemin est humide… »

Max : « Bonome, quand il y a 5 cm d’eau au dessus de 10 cm de boue on dit pas que le chemin est humide ! On dit même pas que c’est un chemin ! »

Le chevalier : « On ne va pas aux oiseaux alors ! »

Léo : « Si si ! »

Max : « Et ça te fait rien qu’il se ploufe les pieds jusqu’aux aisselles ! »

Le chevalier : « Maxou, tu exagères ! »

Max : « J’exagère rien du tout ! Tu vas être tout crotté et tes pieds seront tout ploufés ! »

Le chevalier : « Poche-toi alors ! »

Max : « Ah ça oui ! Il est hors de question que je mette une patte sur ce chemin ! Viens Léo, et tant pis si il se ploufe les pieds ! Léo ? … »

Léo : « Je regarde le héron cendré… Elle est belle, cette zone marécageuse. Rholala ! »

76 3 07 Héron cendré 76 3 08 Héron cendré

Max : « Regardez, on voit le four d’ici ! Et là… Il y a des Ardéidés ! »

76 3 09 Le four à chaux 76 3 10 Ardéidés

Léo : « Le héron cendré et une aigrette garzette ! »

Max : « Ardea cinerea et Egrette garzetta. »

Léo : « Rholala… C’est bien la Bretagne ! »

Le chevalier : « Chut ! »

Max : « Pourquoi chut ? Pourquoi tu avances comme un fantôme ? »

Léo : « Qu’est ce que tu as vu ? »

Le chevalier : « Un chevalier… »

76 3 11 Chevalier aboyeur 76 3 12 Chevalier aboyeur

Léo : « Rholala… »

Max : « C’est qui ce chevalier ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas… »

Léo : « Max, tu fais voir ton beau livre ? »

Max : « Non ! Je veux pas qu’il ploufe ! »

Le chevalier : « Je dirais que c’est un chevalier à pattes jaunes ou un chevalier aboyeur. »

Max : « On regardera ce soir dans la cabane. »

Léo : « Tu l’as fotoé ? »

Le chevalier : « Oui oui 🙂 »

Le soir on a bien regardé dans mon beau livre de zoisos mais on était pas sûrs. Bonome pensait au chevalier à pattes jaunes (Tringa flavipes). Léo, lui, voyait plutôt un chevalier aboyeur (Tringa nebularia). Alors on a décidé de demander à Brindille. J’ai fait une page secrète pour elle dans mon blog avec des fotos. Et elle a répondu que c’était un chevalier ouaf ouaf 🙂 Parce que quand Chien il aboie, il fait ouaf ouaf 🙂 On a bien re regardé les fotos. Et c’est vrai qu’il a pas les pattes jaunes ce chevalier. Et le bout de son bec est un peu penché vers le haut. Alors on était d’accord avec Brindille. Voilà Princesse. On connaît un chevalier de plus 🙂 Mais un chevalier Scolopacidés. Pas un chevalier comme bonome 🙂

Max : « Bonome ! Bonome ! Regarde ! Il y a des courlis ! Il faut tout zoomer ! »

Léo : « Rholala… On en voit des beaux zoisos… La chance ! »

76 3 13 Courlis cendrés 76 3 14 Courlis cendrés

Max : « Cendrés ou courlieu ? »

Le chevalier : « Cendrés. »

Max : « Tu peux redonner leur nom en scientifique s’il te plaît ? »

Léo : « Numenius arquata ! On en a vu tout à l’heure ! »

Max : « Oui, ben j’ai oublié ! Oulala ! »

Le chevalier : « Bon, j’en ai assez de ce chemin. Retournons à notre monture et allons dans la dune grise. »

Léo : « Il y a des zoisos dans la dune grise ? »

Le chevalier : « J’espère, Léo. C’est pour ça que je vous y emmène. »

Max : « Bonome, tu entends ? »

Le chevalier : « 🙂 Oui 🙂 »

Max : « Et c’est pas Léo ! Il y a des grébous ! Viens, on va les chercher ! »

76 3 15 Grèbes castagneux

Léo : « Oh zut ! Ils sont loin ! »

Max : « C’est pas grave ! Bonome, faut les fotoer. »

Le chevalier : « Léo a raison. Ils sont loin. Les fotos ne seront pas belles. »

Max : « TU LES FOTOES ! ON S’EN FICHE QU’ELLES SOIENT BELLES OU PAS ! »

Le chevalier : « D’accord mais ce n’est pas la peine de crier. Pourquoi autant d’insistance ? »

Max : « Ben, comme ça on pourra donner des nouvelles des grébous bretons à nos grébous à nous 🙂 On leur montrera les fotos ! »

Le chevalier : « 🙂 Bon, pochez-vous. Il faut chevaucher jusqu’à la dune. »

Max : « On peut pas traverser le Petit Fleuve d’Ici ? »

Le chevalier : « Si Maxou. Je l’ai fait l’an dernier. Une quarantaine de pas avec de l’eau jusqu’à mi-cuisses… »

Max : « Tu as fait ça ? Et tu étais tout seul ? Tu es fou dans ta tête ! Je veux pas que tu fasses ça ! Ou je te dénonce à Princesse : comportement dangereux mettant en danger la vie d’un grand chevalier ! Elle te mettrait en prison. »

Le chevalier : « Et qui te fournirait le chocolat ? »

Max : « Pfff… Bonome, Léo s’est déjà endormi 🙂 »

Le chevalier : « Cette journée est bien trop chargée… Moi aussi je suis fatigué. Et j’ai les pieds trempés. »

Max : « Forcément. Tu as vu le chemin de tout à l’heure ? C’était une gigantesque flaque d’eau et de boue ! Je t’avais prévenu. »

Le chevalier : « Oui Maxou. Réveille Léo. Nous sommes arrivés. »

Max : « Léo… Léo… … Oh le beau zoiso ! »

Léo : « Mmmmm… Un zoiso ? Iléou ? »

Max : « Voilà ! Léo est réveillé 🙂 »

Léo : « Je dormais même pas ! »

Le chevalier : « Regardez la dune grise… »

76 4 01 Dune grise 76 4 02 Dune grise

Max : « C’est très beau. Mais pourquoi tu dis la dune grise ? »

Le chevalier : « Côté mer, la végétation est peu abondante. Le sable est assez pur et paraît presque blanc. On parle de dune blanche. Ici, nous sommes un peu en retrait. Le vent est moins fort. La végétation s’est un peu développée et, en se décomposant elle a donné un peu d’humus qui s’est mélangé au sable. Il n’est plus blanc mais gris. »

Max : « D’accord. Mais on fera la botanique cet été. Tu nous trouveras bien une dune grise quelque part. Là, il faut vite trouver des zoisos sinon Léo va dodoer. »

Léo : « Je vais pas dodoer. Il y a un merle noir quelque part. Je l’entends. »

Max : « Un merle noir ? Turdus merula, Turdidés ? »

Léo : « Oui, Turdus merula, Turdidés. Je reconnais son chant. Tu l’entends pas ? »

Le chevalier : « Il est là-bas. Je l’ai fotoé. »

76 4 03 Merle noir 76 4 04 Merle noir

Max : « Il est loin et on le voit pas bien mais j’aime bien tes fotos. »

Le chevalier : « Maxou, tu dois être fatigué. »

Max : « Pourquoi tu dis ça ? »

Le chevalier : « Tu m’as dit une parole agréable 🙂 … Et celle-ci ? Elle te plaît aussi ? »

76 4 05 Tarier patre

Max : « C’est un tarier patre ! »

Léo : « Oui, j’en ai vu plusieurs. Ils arrêtent pas de se sauver. Je pensais pas que tu arriverais à en fotoer un. C’est Saxicola torquatus ? »

Le chevalier : « Oui mon Léo. »

Léo : « Et c’est un Muscicapidé. Mais je sais pas l’imiter. »

Max : « OUF ! »

Léo : « Et le zoiso qui chante fort ? On dirait qu’il est partout autour de nous… Tu le connais chevalier ? On pourrait le trouver ? »

Le chevalier : « Je pense reconnaître son chant. Si je pense juste, il sera difficile à voir… »

Léo : « Mais tu vas y arriver 🙂 Pour tes petizours… »

Max : « Allez, cherche bonome, cherche… »

Le chevalier : « Max ! Tu me prends pour un chien ? »

Max : « Ben non ! Tu es pas quadrupède et on te monte pas sur le dos. Et puis tu mangerais pas les friandises de Chien 🙂 »

Le chevalier : « Mouai… Faites silence et mettons nous en quête de ce zoiso… »

Max : « Zutalor ! Il s’est envolé ! »

Léo : « Chuuut ! »

Le chevalier : « … »

76 4 08 Alouette des champs 76 4 09 Alouette des champs

Léo : « Rholala… Il est bôôô… »

Max : « Tu le connais ? Tu nous présentes ? »

Le chevalier : « Il me semble que c’est une alouette des champs, Alauda arvensis, Alaudidés. Max, Léo, je vous présente l’alouette des champs. L’alouette des champs, je te présente les petizours Max et Léo. »

Max : « Bonjour Alouette des champs. Mais ! Il faut pas te sauver ! Pfff… Elle a cru qu’on allait lui chiper son manger… »

Léo : « Elle mange quoi l’alouette ? »

Le chevalier : « Des insectes, des larves, des graines… »

Max : « Comme tous les passereaux… »

Léo : « Il est long son chant. Je crois pas que j’arriverai à le reproduire. »

Max : « Chouette ! Deuxième zoiso que tu imiteras pas ! »

Léo : « J’en connais plein d’autres… Dis chevalier, c’est normal de la voir ici, l’alouette des champs ? Parce que la dune grise, c’est pas vraiment un champ. »

Le chevalier : « C’est vrai 🙂 Elle apprécie les milieux ouverts : champs, prairies, marais, dunes… mais évite les zones boisées. »

Max : « Et c’est normal de la voir faire des vols bizarres ? Regardez… »

Le chevalier : « Dommage que je ne puisse pas filmer… Oui, c’est normal. C’est probablement un mâle. »

Max : « Parce que chez les alouettes des champs, les mâles sont fous dans leur tête ? »

Le chevalier : « Non Maxou. Le mâle chante au-dessus de son territoire dans un rayon d’une cinquantaine de mètres autour du nid. »

Léo : « C’est un nid au sol ? »

Le chevalier : « Oui, un petit trou dans le sol tapissé d’herbes, de poils et de plumes… »

Léo : « Regarde où tu marches alors ! Il faudrait pas abîmer des nids. »

Le chevalier : « As-tu remarqué que je restais sagement sur les chemins ? »

Max : « Des VRAIS chemins ! Pas des flaques ou des mares… »

Léo : « Oui mais pour pas sortir du chemin, il marche quand même dans les flaques. »

Max : « Et ses pieds sont tout ploufés ! Bonome, ça m’étonnerait pas que tu attrapes la maladie. »

Le chevalier : « Non. Je me sécherai les pieds après la toilette dans la rivière. Le froid ne rend pas malade. Les pieds mouillés non plus. »

Léo : « Tu peux reprendre le vol de l’alouette s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Oui. Le mâle défend son territoire en le survolant et en chantant. Mais en ce moment, ce sont peut être des vols nuptiaux. »

Max : « Déjà ? Mais on est en février ! »

Le chevalier : « Et alors ? Les couples se forment tôt. Le mâle vole très haut. Enfin, pour une alouette… Puis il descend en spirales, en alternant vol battu et vol plané, mais toujours en chantant. Puis il se laisse tomber au sol où il continue la parade… »

Léo : « Rholala… J’aimerais bien voir cette parade. »

Max : « Moi aussi ! »

Le chevalier : « Nous avons déjà eu de la chance de voir cette alouette. C’est un oiseau qui a la réputation d’être difficilement visible. On l’entend bien mais on le voit peu. Tiens, nous arrivons déjà sur le sable… »

Léo : « Il y a des Laridés ! On va les voir ? »

Le chevalier : « De loin. Ils se reposent et je ne voudrais pas les déranger. »

76 4 10 Laridés 76 4 11 Laridés

Max : « C’est des Laridés tout mélangés… »

Léo : « Ce sont surtout des goélands marins… »

Max : « Et des argentés… »

Léo : « Avec les jeunes… Oh ! »

Max : « Quoi ? Oh ? »

Léo : « Ben là ! Regarde ! Chevalier, tu as vu ? »

Le chevalier : « Un goéland brun, avec ses pattes jaunes. »

Max : « Larus fuscus, Laridés ? »

Léo : « Ben oui ! Larus fuscus, Laridés 🙂 »

Max : « On a déjà vu 5 espèces de Laridés : La mouette qui rigole, la mouette mélanocéphale, les goélands argentés et marins et maintenant un goéland brun… »

Léo : « La chance ! »

Le chevalier : « Bon, laissons-les se reposer et rentrons. »

Max : « Oui, rentrons. »

Le chevalier : « Max, c’est la première fois que tu acceptes de si bon cœur de rentrer. D’habitude tu ne veux pas. »

Max : « Bonome, ça fait des jours qu’on marche ! On a exploré la falaise, l’autre falaise, une île, un four à chaux, la dune… On s’est promenés de l’Ordovicien au Silurien… On est allés se noyer sur un chemin inondé pour voir des zoisos… Tu as marché au bord d’une falaise… Alors oui ! Je suis d’accord pour rentrer. »

Léo : « Oui, Maxou a raison. On a marché des jours aujourd’hui… On rentre ? »

Le chevalier : « D’accord. Le temps de retraverser la dune et de chevaucher jusqu’à la cabane. »

Léo : « On regarde quand même les zoisos ? »

Max : « Ben oui ! … Bonome ! Regarde ! On voit le vent ! Il est venu nous voir ! On peut s’asseoir pour l’écouter un peu ? »

Le chevalier : « Tu ne veux plus rentrer ? »

Max : « Après ! Le vent est venu nous voir alors on peut l’écouter un peu quand même ! C’est notre ami, le vent. »

76 4 12 Le vent

Alors bonome s’est assis sur le sable. Léo et moi on s’est installés sur ses genoux et on a écouté. On a écouté les belles histoires du vent. Il a d’abord dit qu’il était content de nous accueillir ici. Parce que même si il est présent partout, la Bretagne, c’est un peu son territoire. Il peut souffler très fort depuis la Grande Mer Atlantique. Et puis il aime porter les Laridés et les regarder planer dans ses bourrasques. Après il a dit qu’il nous avait entendus parler des grosses tempêtes du Silurien d’il y a 410 millions d’années… Alors il nous a raconté un peu. Mais on doit pas répéter. On peut juste dire qu’à l’époque il soufflait beaucoup plus fort. Ensuite il nous a souhaité un bon séjour en Bretagne et nous a assuré qu’il nous accompagnerait partout et qu’il veillerait sur nous. On lui a pas dit au revoir parce qu’il restait avec nous. C’est notre ami le vent et on est toujours content d’être avec ses amis.

Le chevalier : « Mes petizours, cette fois nous rentrons. »

Léo : « On peut pocher ? »

Le chevalier : « Oui, installez-vous confortablement. »

Max : « Bonome, ce serait pas encore une alouette des champs ? »

76 4 13 Alouette des champs 76 4 14 Alouette des champs

Le chevalier : « Si 🙂 »

Max : « Et tu as dit qu’elles se montraient pas ! »

Le chevalier : « Elles sont effectivement difficiles à voir. »

Max : « Tu parles couramment l’alouette alors. C’est gentil de leur avoir dit de venir. Tu les remercieras discrètement. »

Léo : « Chevalier, c’est un merle là-bas, sur les arbustes ? »

Le chevalier : « Je vais le zoomer. »

76 4 15 Merle noir 76 4 16 Merle noir

Léo : « J’aime beaucoup les merles. Ils chantent bien et ils sont rigolos : ils ont les ailes légèrement écartées et, souvent, ils redressent la queue ! On les reconnaît bien. »

Max : « Ben oui, ils sont tout noirs avec le bec et le tour de l’œil jaunes. »

Léo : « Je parlais de leur silhouette ! On sait que c’est un merle avant de voir son bec jaune. »

Après le merle noir, on a plus rien vu du tout. On était trop fatigués. Bonome a chevauché doucement pour pas nous secouer. En arrivant, on dormait tous les deux. Il nous a réveillés en nous caressant le front parce qu’on devait faire la page secrète pour Brindille. En attendant sa réponse on a regardé les fotos. Mais nos yeux se fermaient tout seuls. Heureusement elle a répondu rapidement. Elle est gentille Brindille.

Max : « Bonome, on peut aller se coucher. »

Le chevalier : « Bien sûr. Allez-y, installez-vous, je vous rejoints pour le câlin du soir. »

Max : « Pas la peine bonome, on dormira déjà. »

Il est venu quand même, j’en suis sûr. Et il nous a caressé le front et fait notre bizou de bonnuit même si on dormait déjà.

Voilà Princesse, notre première journée en Bretagne. J’espère que tu vas bien. Je t’embrasse Princesse.

Continuer la promenade

76.2 – La pointe de Raguenez et l’île de l’Aber

Pendant la chevauchée…

Max : « Bonome, on va où maintenant ? »

Le chevalier : « A la pointe de Raguenez et sur l’île de l’Aber. »

Max : « On va faire la géologie encore ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

Max : « Et on va voir quoi ? »

Le chevalier : « Des traces du volcanisme datant de l’Ordovicien. »

Max : « C’est vieux l’Ordovicien ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. Entre 500 et 435 millions d’années avant nos jours. »

Léo : « Rholala ! C’est de plus en plus vieux ! L’Ordovicien c’est encore avant le Silurien. Rholala ! »

Max : « Bonome, pourquoi tu nous as pas montré la géologie dans l’ordre chronologique ? »

Le chevalier : « Bonne question 🙂 Et ça va être comme cela pendant tout le séjour 🙂 Je ne sais pas. Je vais là où j’ai envie. »

Max : « Le chevalier solitaire et sa liberté chérie 🙂 Tu changeras jamais 🙂 »

Le chevalier : « Pourquoi devrais-je changer ? Ne suis-je pas déjà parfait ? »

Max : « Oui, je sais, la perfection est ton seul défaut… Tu en as pas assez de dire des bêtises ? »

Le chevalier : « Non 🙂 Nous sommes arrivés. Descendez de notre monture. »

Max : « Tu nous prends pas dans tes bras ? Zutalor ! »

Le chevalier : « Allez, venez mes petizours. Regardez moi ce paysage ! »

Léo : « Rholala ! Comme c’est beau ! »

Max : « Oulala ! Il a raison Léo ! C’est très très beau ! »

Léo : « La chance… »

76 2 01 Pointe de Raguenez 76 2 02 Pointe de Raguenez 76 2 03 Plage de l'Aber

Le chevalier : « A gauche vous voyez la plage du Poul et la pointe de Tréboul. Devant vous c’est l’île de l’Aber… »

Max : « L’île où l’on va à pieds d’ici en Bretagne 🙂 »

Le chevalier : « Oui Maxou 🙂 Et à droite c’est la plage de l’Aber et la falaise que nous venons de quitter. Avançons un peu… »

76 2 04 Pointe de Raguennez

Max : « Heu… Bonome, il y a encore beaucoup d’eau dans la mer. Tu es sûr que la marée descend ? Tu vas pas aller te ploufer quand même ? »

Le chevalier : « Non, je ne vais pas me ploufer et oui Max, la marée descend. Ne t’inquiète pas. Voulez vous voir une carte géologique simplifiée du secteur que nous allons explorer ? »

Léo : « Oh oui ! Montre nous s’il te plaît. »

Le chevalier : « Voilà. »

Léo : « C’est toujours beau comme ça une carte géologique ? »

76 2 05 Carte simplifiée

Le chevalier : « Nous n’allons pas relancer le débat mon petit Léo, mais je crois bien que la beauté est dans l’œil de celui qui regarde. »

Léo : « Il y a des gens qui ne trouve pas ça beau ? »

Max : « Ben oui ! Tu sais bien ! Bon, elle est belle cette carte mais je comprends pas tout, moi. Filon de quartz, dolérite, tufs à lapilli… Tu vas nous expliquer tout ça. Allez, on attaque 🙂 »

Le chevalier : « Descendons… »

Max : « Fais attention bonome ! C’est tout boueux ! Oulala et en bas c’est plein de galets… Pfff… »

Le chevalier : « Voilà… Nous sommes face à la pointe de Raguenez constituée de calcaires et de tufs. »

Léo : « Tu expliques s’il te plaît ? »

76 2 04 Pointe de Raguennez

Le chevalier : « Bien sûr. Les calcaires sont des roches qui se forment souvent au fond des mer par accumulation de tests d’algues microscopiques. »

Max : « C’est quoi un test ? »

Le chevalier : « On pourrait appeler ça coquille. »

Max : « Quand on gravera mon blog, tu pourras mettre des fotos des tests d’algues calcaires s’il te plaît. Comme ça, Princesse comprendra mieux. »

Le chevalier : « Si tu veux Maxou… Je mettrai des coccolithes de la craie du Crétacé. »

Max : « Pourquoi le Crétacé ? C’est l’ère secondaire. Ici on est à l’ère primaire. »

Le chevalier : « Il est plus facile de trouver des images de coccolithes du Crétacé… »

images index

Le chevalier : « Je reprends : Certaines algues microscopiques fabriquent une coquille calcaire. Quand les algues meurent, leur coquille se déposent au fond de la mer. Elles s’accumulent, se compactent, l’eau est évacuée et, petit à petit, une roche calcaire se forme. Ce phénomène se produit plutôt dans les mers chaudes et peu profondes. »

Max : « D’accord. On est quand là, déjà ? »

Le chevalier : « A la fin de l’Ordovicien, dans une série appelée Ashgill. »

Léo : « C’est quoi la série ? »

Le chevalier : « Le découpage de base de la chronostratigraphie est l’étage. »

Max : « Oui ! Je connais les étages ! Tu sais bien Léo, j’ai expliqué les étages dans mon blog. On en a discuté avant de venir en Bretagne. »

Léo : « Oui, mais la série ? »

Max : « C’est un regroupement d’étages. »

Léo : « Alors pendant l’Ashgill, ce morceau de croûte terrestre était recouvert par une mer chaude et peu profonde riche en petites algues calcaires unicellulaires. »

Max : « Il résume bien Léo 🙂 Il a bien résumé. C’est un résumeur 🙂 »

Le chevalier : « Et toi tu es un petit plaisantin 🙂 »

Max : « Il y a que tonton Éric qui peut comprendre 😉 »

Le chevalier : « 🙂 Venez voir les calcaires… On voit bien la succession des couches. L’origine sédimentaire de ces roches se lit dans leur disposition. »

76 2 07 Calcaires et tufs de Rosan 76 2 08 Tufs et calcaires de Rosan

Max : « Pourquoi il y a des boules par endroits ? »

Le chevalier : « C’est dû à l’érosion. Des fractures apparaissent et découpent les couches en blocs plus ou moins parallélépipédiques. L’érosion par l’eau émousse les angles et des boules apparaissent. »

Max : « D’accord. On a compris les calcaires. »

Léo : « Mais tu as pas expliqué les tufs. »

Le chevalier : « Il s’agit ici de tufs volcaniques. Ce sont des roches constituées par des accumulations de projections volcaniques en fragments de quelques millimètres pouvant contenir des blocs ou des cendres, et consolidées sous l’action de l’eau. »

Max : « On arrive au volcan 🙂 »

Le chevalier : « Oui, mais ce n’est pas la montagne conique coiffée par un cratère qui crache de la lave que tout le monde imagine… Ici, les éruptions ont eu lieu sous l’eau. C’est un volcanisme de distension. La plaque tectonique s’est étirée et affinée. Par conséquent les roches du manteau, en dessous, ont été soumises à une pression plus faible et ont en partie fondu. On estime à 1 % environ la fusion des roches. La roche fondue est appelée magma. Il est essentiellement liquide mais contient des gaz dissous et des fragments de roches solides. Comme le magma est moins dense que les roches qui l’entourent, il remonte. Au fur et à mesure de sa remontée, les gaz dissous forment des bulles de plus en plus grosses. »

Max : « Pourquoi ? »

Le chevalier : « Parce que la pression diminue. C’est comme quand on ouvre une bouteille de soda. En ouvrant, on fait baisser la pression dans la bouteille. Si on tourne un peu le bouchon, la pression baisse doucement et les gaz forment des petites bulles. Si on ouvre brutalement, les gaz forment d’énormes et nombreuses bulles. »

Max : « D’accord. Plus le magma remonte, plus la pression baisse et plus les bulles sont nombreuses. Mais les bulles, en remontant, elles doivent entraîner le magma, non ? »

Le chevalier : « Tout à fait. Et donc la remontée est de plus en plus rapide. Au fur et à mesure de sa remontée, le magma perd ses bulles et devient de la lave. Et c’est la lave qui arrive à la surface, entraînée par les gaz. »

Léo : « Et il y a une éruption volcanique ! »

Le chevalier : « Normalement, oui. Mais n’oubliez pas qu’ici, il y avait la mer. Et donc de l’eau. En remontant, le magma doit fracturer les roches pour se frayer un passage. Des failles apparaissent. Et l’eau de mer peut s’engouffrer dans ces failles. Et quand l’eau de mer rencontre la lave… »

Léo : « Tu as pas dit la température de la lave. »

Le chevalier : « Environ 1200°C. »

Léo : « Si l’eau rencontre la lave, elle s’évapore immédiatement alors ! »

Le chevalier : « Oui ! Et il se forme une énorme quantité de vapeur qui fait exploser tout ce qu’il y a au dessus. Et la lave est pulvérisée. Ce ne sont que des fragment déjà presque solidifiés qui se déposent au fond de l’eau. Ils se soudent et donnent un tufs dans lequel on peut observer des morceaux de roches volcaniques un peu plus grands. En dessous de 2 mm les fragments sont appelés cendres. Entre 2 et 64 mm ce sont des lapillis et au delà de 64 mm ce sont des bombes. »

Max : « Tu veux pas nous montrer les tufs volcaniques s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Venez… »

76 2 10 Tufs et calcaires de Rosan 76 2 11 Détail

Le chevalier : « Sur la première foto, vous voyez les alternances de calcaires et de tufs. Cela veut dire qu’il y a eu de nombreuses éruptions explosives séparées par des périodes de calme au cours desquelles le calcaire s’est déposé… Regardez maintenant les détails d’une couche de tuf. »

76 2 12 Détail avec les petizours

Max : « Les gros morceaux blancs c’est des lapillis ? »

Léo : « Ou des bombes ! Ça dépend de la taille. »

Max : « Pourquoi il y a des petits trous dans les lapillis ou les bombes ? »

Le chevalier : « Ce sont des bulles de gaz qui sont restées piégées. On les appelle des vacuoles. »

Max : « Et le tout orangé, c’est des cendres tout collées. »

Léo : « Max, tu te rends compte ? On est sur des roches volcaniques ! Rholala ! »

Max : « Et le volcan, il arrêtait pas d’exploser ! »

Léo : « C’est bien, la géologie ! Quand on arrive, on voit que des cailloux et après, on sait qu’il y a eu une tempête il y a 410 millions d’années ou un volcan il y a plus de 460 millions d’années. Rholala ! C’est vraiment bien la géologie 🙂 »

Max : « On fait quoi maintenant ? »

Le chevalier : « Nous allons explorer la côte ouest de l’île. »

Max : « Et pourquoi pas la côte est ? »

Le chevalier : « Parce qu’il n’y a que des cailloux tout cassés, couverts d’algues et tout glissants et que je n’ai pas envie d’aller leur marcher dessus 🙂 »

Max : « Tu es devenu prudent ? »

Le chevalier : « Non, je suis fatigué. La chevauchée a été longue hier et la journée n’est pas terminée. J’ai exploré la côte est l’an dernier. On n’y voit pas grand chose de plus que sur la côté ouest, qui est bien plus facile d’accès. On y va ? Léo… Léo ! »

Léo : « Il y a un zoiso ! Regardez ! C’est un goéland argenté, Larus argentatus. C’est beau les Laridés 🙂 »

76 2 14 Goéland argenté 76 2 15 Goéland argenté

Max : « Il y en a un autre là-bas ! Regardez, il a trouvé quelque chose. Change d’appareil bonome et zoome le fort s’il te plaît ! »

76 2 16 Goéland argenté 76 2 17 Goélands argentés

Léo : « C’est un crabe ! Il a attrapé un crabe ! »

Max : « C’est un crabivore ! »

Léo : « Oups ! Il s’envole ! »

Max : « Il rejoint un jeune ! Il va donner le crabe à son petit ! »

76 2 18 Goélands argentés 76 2 19 Goélands argentés
76 2 20 Goélands argentés 76 2 21 Goélands argentés
76 2 22 Goélands argentés 76 2 23 Goélands argentés

Léo : « Ils se sont envolés ! »

Max : « Ils sont partis ! »

Léo : « Ils ont eu peur qu’on leur vole leur crabe ! »

Max : « Mais on est pas crabivores, nous. On est chocolatophages. »

Le chevalier : « Il faudra un jour que vous m’expliquiez comment des peluches arrivent à être chocolatophages 🙂 »

Max : « Alors toi ! Tu as des peluches qui parlent et qui t’accompagnent partout pour inspecter le Pays des Zoisos… »

Léo : « …qui font l’ornithologie et la géologie… »

Max : « … qui fotoent et qui jumélent… »

Léo : « … et qui font même du chien… »

Max : « … et la seule chose qui te surprend est qu’elles soient chocolatophages ! »

Léo : « Tu trouves pas qu’il est étrange? »

Max : « Je dirais même qu’il repousse l’étrange aux limites du bizarre ! »

Léo : « Chevalier, tu as déjà mangé du chocolat ? »

Le chevalier : « Oui, évidemment. Enfin, quand vous m’en laissez. »

Max : « Et tu te demandes encore pourquoi on est chocolatophages ? Pfff… Allez viens, on va voir la côte ouest de l’île. »

Léo : « Chut… »

Max : « Quoi chut ? »

Léo : « Il y a un goéland marin, Larus maritimus. Il faut pas le déranger. »

76 2 24 Goéland marin 76 2 25 Goéland marin

Max : « C’est vraiment des beaux zoisos, les Laridés. »

Léo : « Chevalier, tu trouves pas que quand Max parle d’un zoiso, on dirait toujours que c’est son préféré ? Tous les zoisos c’est son préféré 🙂 »

Max : « D’accord, je peux rien répondre. Bien joué Léo ! Oh zut on a fait fuir des zoisos ! »

Le chevalier : « J’ai réussi à les fotoer en vol 🙂 »

Max : « Montre moi ! … Montre les a Léo s’il te plaît ! »

76 2 26 Gravelots 76 2 27 Gravelots

Léo : « Merci chevalier ! Ce sont des gravelots ! »

Max : « Petits ou grands ? »

Le chevalier : « La barre alaire blanche sur les ailes est bien nette. Ce sont des grands gravelots. »

Max et Léo (à l’unisson) : « Charadrius hiaticulata, Charadriidés ! »

Max : « Bonome, regarde la falaise. Il y a un contact bizarre entre deux couches. Tu nous expliques. »

Le chevalier : « Je suis là pour ça ! Alors, à gauche se sont des dolérites. »

76 2 29 Contact dolérites Kermeur 76 2 28 Contact Dolérites Kermeur

Max : « Des dolérites ? C’est quoi des dolérites ? »

Le chevalier : « Ce sont des roches magmatiques. »

Max : « Comme dans les volcans ! »

Le chevalier : « Pas tout à fait. Le magma qui remonte reste parfois bloqué à faible profondeur. »

Max : « Il trouve pas le chemin vers le haut ? »

Le chevalier : « Oui, il n’arrive pas à se frayer un chemin. Ou alors il avance horizontalement… Dans ce cas il cristallise lentement et il donne une roche dite intrusive. »

Léo : « Mais le magma est le même que pour les roches des éruptions pourtant ! »

Le chevalier : « Oui. Mais la durée de refroidissement est plus longue alors il cristallise davantage. Une roche éruptive contient un verre, des cristaux et parfois des vacuoles. »

Max : « Les cristaux et les vacuoles, je comprends. Mais le verre, c’est quoi ? »

Le chevalier : « La partie du magma qui n’a pas cristallisé car le refroidissement a été trop rapide. Les roches intrusives, comme les dolérites, ne contiennent pas de verre, ni de vacuoles. Elles sont entièrement constituées de petits cristaux. Un même magma peut donner du basalte, en surface, ou des dolérites, en profondeur. »

Léo : « La cristallisation dépend du temps de refroidissement et en profondeur, ça refroidit plus doucement. C’est ça ? »

Le chevalier : « Exactement. »

Max : « Alors à gauche c’est une roche magmatique intrusive. Et à droite ? On voit des couches. C’est sédimentaire ? »

Le chevalier : « Ce sont des grès qui appartiennent à la formation de Kermeur. Ils datent du Caradoc. »

Max : « Du Caradoc ? Pas du Perceval ? »

Le chevalier : « 😀 Du Caradoc ! La série située juste avant le Ashgill. »

Max : « Tu fais tout dans le désordre ! »

Le chevalier : « Non, c’est l’inverse de l’ordre chronologique. Nous remontons le temps. »

Léo : « Et c’est quand le Caradoc ? »

Max : « Il l’a dit ! Juste avant le Ashgill ! »

Léo : « Et tu sais de quand ça date peut être ? »

Max : « Heu… Bonome, ça date de quand le Caradoc ? »

Le chevalier : « Autour de 470 millions d’années. »

Max : « Ah ouai ! Quand même ! »

Léo : « On verra du encore plus vieux ? »

Le chevalier : « Oui, bien plus vieux 🙂 Mais pas aujourd’hui. »

Léo : « Bien plus vieux ?! Rholala ! »

Max : « Zutalor ! On a encore fait fuir des zoisos ! »

Le chevalier : « Fotoés ! »

Max : « T’es trop fort ! Montre nous s’il te plaît. »

76 2 30 Pluviers argentés 76 2 31 Pluviers argentés
76 2 32 Pluviers argentés 76 2 33 Pluviers argentés

Léo : « Il y a une tâche noire à l’aisselle ! Ce sont des pluviers argentés ! »

Max : « Je me souviens plus du nom en scientifique 🙁 »

Léo : « Moi non plus 🙁 »

Le chevalier : « Pluvialis squatarola, Charadriidés. »

Max : « Tu n’oublies jamais rien toi ? »

Le chevalier : « Pas trop… Malheureusement… »

Max : « Des mauvais souvenirs ? »

Le chevalier : « Non… De bons souvenirs… »

Max : « Et tu voudrais les oublier ? »

Léo : « Max, je crois que tu es encore indiscret… Regarde plutôt la falaise. »

76 2 34 Formation de Kermeur 76 2 35 Formation de Kermeur

Max : « Ce sont des grès ? Ils sont tout penchés ! »

Le chevalier : « Oui, ce sont les grès de Kermeur. »

Max : « Pourquoi ils s’appellent comme ça ? »

Le chevalier : « Parce qu’ils ont été étudiés pour la première fois dans une petite localité appelée Kermeur. Nous y passerons un jour. »

Léo : « Et ils sont tout penchés parce que les plaques tectoniques sont entrées en collision et que tout a été tout plié. »

Le chevalier : « C’est ça. »

Max : « Les grès, avant, c’était du sable. Et pour qu’il y ait des dépôts de sable il faut soit une mer agitée, soit une plage et donc le bord de la mer. Comment on fait pour savoir ? »

Le chevalier : « Si vous regardez attentivement les dalles de grès vous verrez qu’elles sont couvertes de petites rides. Elles ressemblent à celles qu’on voit sur les plages à marée basse. Les géologues les appellent des ripples-marks. Elles indiquent que les grès se sont déposés dans la zone littorale. Bon, ça suffit pour la géologie. Au moins pour le moment. Faisons demi-tour et allons sur l’île. »

Max : « Regarde bonome, il y a des Laridés ! Fotoe-les ! »

76 2 36 Laridés 76 2 37 Mouette mélanocéphale

Léo : « Mais… Chevalier, tu vois la même chose que moi ? Zoome s’il te plaît ! »

Max : « Qu’est ce que tu as vu ? »

Léo : « Mais regarde ! C’est une mouette mélanocéphale ! »

Max : « Une mouette mélanocéphale ? »

Le chevalier : « Léo a raison ! »

Léo : « Rhoooo ! La chance … Larus mélanocephalus… Rholala ! »

76 2 38 Laridés

Max : « Oh zut ! Un chien l’a fait fuir ! Comment vous la reconnaissez ? J’ai cru que c’était une mouette qui rigole. »

Léo : « La pointe, à l’arrière, est toute blanche. Chez la mouette qui rigole, elle est noire. Et puis la tête est noire, pas brun-chocolat. Le bec est bien rouge sang et plus épais. Une mouette mélanocéphale… Rholala… Regarde Maxou, là c’est bien une mouette qui rigole. Tu vois les différences maintenant ? »

76 2 39 Mouette rieuse 76 2 40 Mouette rieuse
76 2 41 Mouette rieuse 76 2 42 Mouette rieuse

Max : « Léo ! Elle a même pas la tête brun-chocolat cette mouette qui rigole ! Comment je peux voir la différence ? »

Léo : « Ben regarde la pointe derrière, tête de piaf 🙂 »

Max : « Bonome, Léo il m’a dit tête de piaf ! »

Le chevalier : « Mon pauvre petitours 🙂 Méchant Léo a été vilain avec toi ! »

Max : « Et tu le laisses faire ! »

Le chevalier : « Maxou, je crois que tu commences à fatiguer. Viens, poche-toi un peu. »

Léo : « Je peux pocher moi aussi ? »

Le chevalier : « Bien sûr mon Léo… Vous êtes installés ? »

Max : « Oui mon bonome. On regarde le goéland argenté. Il y a beaucoup des Laridés à la mer. Léo doit être content. »

76 2 43 Goéland argenté 76 2 44 Goéland argenté

Léo : « Oui, j’aime beaucoup les Laridés 🙂 »

Le chevalier : « Alors tu vas être satisfait. Regardez, il y a un couple qui n’a pas l’air d’apprécier que nous approchions. »

Max : « Ils nous crient dessus ! »

Léo : « Chevalier, dis leur qu’on va pas les embêter. »

Max : « Qu’il y a le petit fleuve entre eux et nous. »

Léo : « Et qu’on aime beaucoup les zoisos. »

76 2 45 Goélands argentés 76 2 46 Goélands argentés
76 2 47 Goélands argentés 76 2 48 Goélands argentés

Le chevalier : « Ils vous ont entendus 🙂 Ils ont arrêté de crier. Allons sur l’île. »

Max : « Oulala ! Il est étroit ce chemin ! Et c’est tout des végétos qui piquent ! Fais attention bonome, tu vas te faire piquer les fesses 🙂 »

Léo : « C’est quoi cette végétation ? »

Le chevalier : « C’est la lande climacique. Regardez la plante la plus fréquente. »

76 2 49 Ajonc 76 2 50 Ajonc

Max : « Ben oui, elle est pleine d’épines ! »

Le chevalier : « Ce ne sont pas des épines mais ses feuilles ! »

Max : « Et tu m’expliques la différence ? Ça pique les fesses pareil ! »

Le chevalier : « Oui mais les épines sont sur les tiges et sont des formation de l’épiderme, alors que là, ce sont bien des feuilles. Vous voyez bien ! Elles sont vertes ! »

Max : « A cause de la chlorophylle 🙂 »

Léo : « Et c’est qui ce végéto ? »

Le chevalier : « C’est un ajonc. Peut être Ulex europaea, Fabacées. »

Max : « On connaît déjà les Fabacées ! C’est la famille du trèfle. Mais on est pas là pour faire la botanique. Allez, on va voir au bout de l’île. »

Léo : « Attends Max ! Chevalier, c’est quoi, la lande climatique ? »

Le chevalier : « Climacique Léo. La lande est une végétation base, dense, constituée de végétaux ligneux qui ont des branches horizontales. On y trouve des ajoncs, la bruyère cendrée, la callune, le genêt à balai… Normalement une lande évolue petit à petit. Des arbustes, puis des arbres apparaissent et la lande se transforme en forêt. Mais ici, le vent et les embruns empêchent l’évolution de la lande, qui reste la végétation d’équilibre. »

Max : « C’est pas à cause du vent ! C’est la faute aux embruns tout salés ! »

Le chevalier : « Si tu veux Maxou 🙂 »

Léo : « Alors ici ce sera toujours la lande ? »

Le chevalier : « Tant que l’île restera au bord de la grande mer de Bretagne, oui 🙂 »

Max : « Il y a un zoiso là-bas ! »

76 2 51 Troglodyte mignon

Léo : « C’est un troglodytes mignon ! Rholala… Il est tout petit ! »

Max : « Ben oui, c’est le plus petit zoiso de France ! »

Léo : « Troglodytes troglodytes, Troglodytidés ! Zut ! Il s’est sauvé ! »

Le chevalier : « Léo, tu sais bien que les troglodytes se cachent tout le temps. Ils volettent dans les fourrés et se cachent dès qu’ils détectent un intrus. »

Léo : « Ben oui, je sais bien. Et ils crient très fort ! C’est impressionnant pour un petit zoiso comme ça ! »

Le chevalier : « Oui, je pense que, relativement à sa taille, c’est celui qui a le chant le plus puissant. »

Max : « J’espère que tu sais pas l’imiter. »

Léo : « Si ! Écoute ! »

Max : « Pourquoi je lui ai demandé ça ? Oulala ! Maintenant il va croire qu’il peut troglodyter tout le temps ! Pauvre de moi 🙁 »

Le chevalier : « Regardez la falaise ! »

76 2 52 La falaise

Max : « Heu… Non non… Et toi tu t’approches pas. Tu restes là bonome… Bonome ! TU APPROCHES PAS DU BORD ! NON MAIS TU VAS PAS BIEN DANS TA TÊTE, TOI ! »

Léo : « Il y a des zoisos sur les rochers… C’est vraiment beau un zoiso… »

76 2 53 Courlis cendré 76 2 54 Courlis cendré

Max : « C’est un courlis cendré ! C’est comment déjà son nom, en scientifique ? »

Léo : « Numenius arquata et c’est un Scolopacidés. »

Max : « Ah oui ! Et à côté, c’est encore un jeune Laridé… Tu sais quel âge il a ? »

Le chevalier : « Je dirais que c’est un goéland marin dans son deuxième hiver… Tu ne regardes pas le courlis, Léo ? »

Léo : « Je regarde les Laridés tournoyer dans le vent au-dessus de nous… »

Le chevalier : « Bon, petite pause et nous repartons de l’île. »

Léo : « Je peux m’allonger sur tes genoux pour regarder les Laridés ? »

Le chevalier : « Oui mon Léo. Veux-tu que je te gratte le front ? »

Léo : « Ben non, sinon je verrais plus les zoisos 🙂 »

Max : « Moi je veux bien 🙂 Tu fotoes pas les Laridés ? »

Le chevalier : « Je ne peux pas ! J’ai des petizours sur les genoux 🙂 »

Léo : « Rholala… Ils sont beaux… La chance ! »

Max : « Rrrroooonnnn rrrroooonnnn… »

Le chevalier : « Allez, mes petizours, la pause est terminée. »

Max : « On va où maintenant ? »

Le chevalier : « J’ai une dernière chose à vous montrer avant de rejoindre notre monture et d’aller au four à chaux. »

76 2 55 Filon de quartz 76 2 56 Filon de quartz

Max : « Oulala ! C’est quoi ces roches toutes rouges ? Elles font une falaise ! C’est parce qu’elles sont très dures ! »

Léo : « C’est quoi ? Explique-nous s’il te plaît. »

Le chevalier : « C’est un filon de quartz. Il faudrait plutôt dire de jaspe. »

Max : « Ça j’ai vu sur la carte ! »

Léo : « Et pourquoi c’est tout rouge ? »

Le chevalier : « A cause des radiolaires. Ce sont de petites algues qui possèdent un test de silice. »

Max : « C’est quoi la silice ? »

Le chevalier : « Un autre nom pour le quartz ! SiO2 »

Max : « Bien sûr ! »

Le chevalier : « C’est la formule chimique de quartz. »

Léo : « Tu aurais pas des images des algues en silice ? »

RADIOLAIRES LA BARBADE G=100 b

Le chevalier : « Attendez… Voilà ! Ce sont des radiolaires. Parfois on les voit encore en observant attentivement les roches à la loupe. »

Léo : « C’est vrai ? Max, tu as ta loupe ? Tu me la prêtes ? »

Max : « Tiens cousin Léo ! »

76 2 57 Filon de quartz 76 2 58 Filon de quartz

Léo : « Zutalor ! On voit rien du tout. »

Max : « Tu peux expliquer un peu plus s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Le jaspe est une roche sédimentaire dérivant d’une vase à radiolaire silicifiée dès le début de la diagenèse dès que les roches se sont formées. La silice, qui représente 90 à 95 %, provient essentiellement des tests des radiolaires, dans lesquels elle est sous la forme de calcédoine, mais aussi du ciment, sous forme de calcédoine, de quartz ou plus rarement d’opale. La teinte rouge est due au ciment argileux riche en oxyde de fer. Dans certains cas, les radiolaires sont visibles à la loupe mais les recristallisations les font souvent disparaître. »

Léo : « Ben là, on voit rien du tout. »

Le chevalier : « Désolé mon petit Léo ! Je n’y peux rien. Allez, pochez-vous, nous retournons à notre monture. »

Max : « C’est loin ? Je pourrai dormir un peu ? »

Le chevalier : « Je crains que tu n’en aies pas le temps mon Maxou. »

76 2 59 Vue du petit fleuve

Continuer la promenade

76.1 – L’Aber : la falaise

Samedi 27 Février, An III

Max : « Bonome ! Réveille-toi ! Il est l’heure ! »

Léo : « Cheeeevaaaaliééééé ! Deeeeeebout ! »

Max : « Booonoooooome ! »

Le chevalier : « Mmmmmmm… »

Max : « Allez bonome ! On t’attend nous. »

Léo : « On est prêts depuis longtemps. Allez… »

Le chevalier : « Mmmmm… oui… Je me lève… »

Max : « Tu veux qu’on te prépare ton café ? »

Le chevalier : « Café ? »

Max : « Oui 🙂 Café ! »

Le chevalier : « Il y a du café ? »

Léo : « On te le prépare si tu veux. Mais tu sors de ton lit. »

Max : « Ou on te pousse et on te fait tomber du lit. »

Le chevalier : « D’accord 🙂 Je voudrais voir ça 🙂 »

Max : « C’est pas gentil ! »

Léo : « On peut même pas. »

Max : « On est trop petits. »

Léo : « Tu en profites ! »

Le chevalier : « Allez vous préparer. J’arrive… »

Max : « Tu te rendors pas ! »

Léo : « Allez ! Viens ! »

Le chevalier : « ALLEZ VOUS PRÉPARER ! »

***

75 1 01 Le départ 75 1 02 Le départ

Le chevalier : « Bonjour mes petizours 🙂 »

Max : « Bonjour bonome. »

Léo : « Bonjour chevalier. Tu es levé ! Dépêche-toi de te caféiner. »

Le chevalier : « Je vois que vous êtes déjà prêts 🙂 »

Léo : « Oui 🙂 On a mis nos sacados. »

Max : « On regardait le paysage en t’attendant. »

Le chevalier : « Cela vous plaît-il ? »

Max : « Oh oui ! C’est très beau. Oulala ! C’est quoi ce Royaume ? »

Le chevalier : « L’Aber. »

Max : « La ber ? J’avais pas fait attention que tu étais enrhumé. On voit bien que c’est la mer. »

Le chevalier : « 😀 Je ne suis pas enrhumé Maxou. C’est l’Aber. »

Léo : « C’est quoi l’Aber ? »

Le chevalier : « Le nom du lieu. Un aber est un golfe marin étroit, allongé, et relativement profond, qui résulte de l’envahissement de la partie basse d’une vallée fluviale par la mer. Voyez-vous le petit fleuve ? »

Max : « On le devine. »

Le chevalier : « Il devait être bien plus large autrefois. Actuellement il est barré par une digue, ce qui a permis de créer une zone marécageuse propice aux oiseaux. »

Léo : « Et il y a des zoisos ? »

Le chevalier : « C’est à peu près sûr 🙂 »

Léo : « On va aller voir ? »

Le chevalier : « Oui mon Léo. Nous allons aller voir 🙂 Mais pas aujourd’hui. »

Max : « Et on fait quoi alors ? »

Le chevalier : « Sous la maison que vous voyez devant-vous il y a une falaise. Nous allons aller l’explorer. Puis, pour profiter de la marée basse, nous chevaucherons jusqu’à l’autre côté du fleuve. Il y a là-bas des structures volcaniques que je voudrais vous montrer. Puis nous visiterons la petite île. »

Max : « Il y a une île ? »

Le chevalier : « Oui, tout à droite, derrière l’arbre. Nous irons à pieds secs. »

Max : « C’est encore une île où on va à pieds 🙂 Tu feras attention à la marée pour qu’on ne reste pas coincés. D’accord ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. Après avoir visité l’île, nous irons au four à chaux. »

Max : « Un four à chaud ? Tu à déjà vu un four à froid, toi ? »

Le chevalier : « A chaux. Avec un x à la fin. Je vous expliquerai. Là aussi, nous verrons des roches volcaniques. Puis, nous irons explorer la dune grise et les abords du marais. C’est la zone centrale de la photographie. Voilà le programme de la journée. »

Léo : « Rholala ! Tout ça ! »

Le chevalier : « Oui, tout ça 🙂 Le programme est effectivement bien chargé. Beaucoup de géologie. Mais nous verrons quand même des oiseaux. »

Max : « Tu as pensé à les prévenir de notre venue ? »

Le chevalier : « Nous en verrons. Je vous le promets. »

Max : « Alors tu les as prévenus. Sinon tu promettrais pas. Parce qu’on peut pas savoir ce qu’on va voir au Pays des Zoisos. Tu es bien caféiné ? On peut y aller ? »

Le chevalier : « Allons-y 🙂 »

***

75 1 03 La falaise

Le chevalier : « Voilà la falaise que nous allons explorer. »

Max : « Bonome, tu vas marcher sur les cailloux tout cassés, couverts d’algues et glissants ? »

Le chevalier : « Il le faut bien. »

Max : « Mais c’est dangereux ! »

Le chevalier : « J’en assume les risques. Je crois te l’avoir déjà dit. Ou alors nous nous inscrivons à un cours de tricot. »

Léo : « Il y a pas des zoisos au cours de tricot. Et on peut pas faire la géologie. On va explorer la falaise. »

Max : « Et si il tombe ? »

Le chevalier : « Je ne tomberai pas. »

Léo : « Il va être prudent Maxou. Sinon, on le gronde. »

Max : « D’accord. Si tu tombes, tu as des baffes ! »

Le chevalier : « D’accord Obélix 🙂 »

Max : « Pfff… Je ne suis pas gros. Tu veux bien nous expliquer un peu ce qu’on va voir ? C’est quoi comme roches ? Et elles datent de quand ? »

Le chevalier : « Difficile à dire. Il y a peu de données sur ce site. Je pense que les roches appartiennent au Groupe de Kerguillé. C’est un ensemble de roches qui datent du Silurien. »

Max : « Silurien ? C’était quand le Silurien ? Et le nom ? Il vient d’où ? De Silurie ? »

Le chevalier : « Le Silurien est compris entre 435 et 410 millions d’années avant nos jours. Et le mot vient des Silures, une ancienne peuplade du Pays de Galles. »

Max : « Il y a beaucoup de roches de cette époque au Pays de Galles ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. Elles y ont été bien étudiées. »

Max : « Et c’est quoi comme roches ? Tu as pas dit. »

Le chevalier : « Des schistes et quartzites. »

Léo : « C’est quoi des chistékoirzites ? »

Le chevalier : « 🙂 Des schistes. Et des quartzites. Ce sont des roches métamorphiques. »

Max : « C’est quoi ça ? Tu avais dit qu’on verrait des roches sédimentaires ! »

Le chevalier : « Au départ ce sont des roches sédimentaires. Vous vous souvenez des argiles de Charentmaritimie ? »

Max : « Oui. »

Léo : « Oui aussi 🙂 »

Le chevalier : « Les schistes ont été des argiles. Mais elles se sont transformées sous l’influence de la pression et de la température. »

Léo : « Comment ça ? »

Le chevalier : « Je vous expliquerai plus tard. Les quartzites ont été des sables. Ils se sont également transformés en raison d’une forte compression et de leur échauffement. Mais nous sommes arrivés. Observez un peu. »

75 1 04 C'est tout plié 75 1 05 Pli

Max : « Bonome ! C’est quoi ça ? Elles sont tout pliées les roches ! Oulala ! Si Princesse apprend ça ! Va chercher un fer à repasser, vite ! Il faut tout remettre à plat. Allez, dépêche-toi. Oulala ! »

Le chevalier : « Max ! »

Max : « Pas le temps bonome, pas le temps ! Le fer à repasser vite ! Oulalaaaaaa ! Comment on va faire ? Voilà, les vacances sont gâchées. On y arrivera jamais 🙁 »

Le chevalier : « MAX ! »

Max : « Tu es encore là ? Tu es pas allé chercher le fer à repasser ? Dépêche-toi voyons ! Tu te rends pas compte du travail ! Et on va les mettre où les roches quand elles seront bien à plat ? Elles vont recouvrir la mer ! Pfff… »

Léo : « Max, je crois que le chevalier voudrait te parler. »

Max : « J’ai pas le temps de papoter moi ! Il va falloir repasser toute la falaise ! »

Le chevalier : « MAX ÇA SUFFIT ! C’est normal que les roches soient pliées. Princesse ne dira rien ! Ce sont ces plis que je voulais vous montrer. »

Max : « C’est normal ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « Il faut pas tout repasser alors ? »

Le chevalier : « Non. »

Max : « Les vacances sont pas gâchées ? »

Le chevalier : « Non 🙂 »

Max : « Il y a des plis partout et c’est normal ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

Max : « Tu dis ça parce que tu as pas de fer à repasser et que tu es toujours tout chiffonné. »

Le chevalier : « 🙂 Non je t’assure. Ne t’inquiète pas. Je vais vous expliquer. Asseyez-vous. »

Léo : « On peut s’asseoir sur un pli ? Et tu nous fotoes sur le pli. »

Le chevalier : « D’accord… Voilà ! Je peux vous expliquer maintenant ? »

75 1 06 Pli

Léo : « Oui, Maxou se remet 🙂 Je vais lui gratter le front pendant que tu nous expliques. Ça finira de le calmer 🙂 »

Le chevalier : « Bonne idée 🙂 Vous savez peut être que la Terre est une grosse boule de 5500 km de rayon constituée de plusieurs couches. Au centre, il y a le noyau interne. Il est solide et son rayon est d’environ 400 km. Il y a ensuite le noyau externe qui a les propriétés d’un liquide. Il est compris entre 5100 et 2900 km de profondeur. Puis il y a le manteau solide recouvert d’une fine couche appelée croûte épaisse de 30 km environ. »

Max : « C’est pas de la lave en profondeur ? »

Le chevalier : « Non. C’est bien solide. J’expliquerai plus tard la lave. »

Léo : « J’ai bien compris les couches. Mais pourquoi tu nous racontes ça ? »

Le chevalier : « Vous avez bien compris ? »

Max : « Oui bonome. »

Le chevalier : « Je peux faire un peu plus compliqué ? »

Léo : « Pas trop quand même s’il te plaît. »

Le chevalier : « J’ai dit que la croûte reposait sur le manteau mais c’est un peu plus compliqué. De 300 à 100 km de profondeur, le manteau change de propriété. Il est un peu plus mou. On appelle cette couche asthénosphère. Au dessus, sur une épaisseur de 100 km, il y a une couche de roches solides et cassantes : c’est la lithosphère. »

Max : « D’accord. Tu suis Léo ? »

Léo : « Oui oui. Mais il faut pas faire d’interro tout de suite 🙂 »

Le chevalier : « En surface, la lithosphère est découpée en une douzaine de plaques. »

Max : « Les plaques tectoniques ! »

Le chevalier : « Tout à fait ! Et ces plaques se déplacent les unes par rapport aux autres en glissant sur l’asthénosphère. Les plaques sont indéformables. Enfin presque. Elles ne peuvent se déformer qu’en leurs marges. »

Max : « C’est quoi les marges ? »

Léo : « C’est les bords ! »

Le chevalier : « Oui Léo ! Les plaques ne peuvent se déformer que sur leurs bords. »

Max : « Et quel est le rapport avec les plis que tu trouves normaux ? »

Le chevalier : « Si deux plaques se rapprochent et entrent en collision… »

Max : « Boum ! Il faut faire un constat d’accident ! »

Le chevalier : « 🙂 Si elles entrent en collision, leurs bordures vont se déformer : elles vont se plier et se casser. Et parfois, elles peuvent se chevaucher. »

Léo : « Mais pas les 100 km de la lithosphère quand même ! »

Le chevalier : « Souvent les déformations ne touchent que la croûte. »

Max : « Alors si il y a des plis c’est qu’on est pas loin de la zone de collision des bords de deux grandes plaques. C’est ça ? »

Le chevalier : « C’est ça ! »

Léo : « Mais si elles se chevauchent… Ça fait des gros machins très épais, tout cassés et tout pliés… C’est des montagnes ?! C’est comme ça que se forment les montagnes ? Par collision de deux plaques ? »

Max : « Mes petizours, vous êtes de grands naturalistes ! Vous comprenez tout ! »

Léo : « Arrête, je vais te croire 🙂 »

Max : « Mais quand même… Si les plaques se rapprochent, c’est qu’elles étaient séparées. Qu’est ce qu’il y avait entre les plaques ? »

Le chevalier : « Un océan. La formation d’un océan n’est pas au programme aujourd’hui. Retenez seulement que l’océan se ferme petit à petit quand les plaques se rapprochent et qu’elles entrent en collision et donnent une chaîne de montagnes. »

Max : « Alors quand on voit des montagnes c’est qu’il y avait un océan avant. Oulala ! Les Alpes… Il y avait un océan entre la France et l’Italie. »

Léo : « Mais la Bretagne c’est pas des montagnes. Elles sont passées où les montagnes ? »

Le chevalier : « Elles ont été usées. »

Max : « C’est l’érosion ! Les roches s’usent à cause de l’eau, du gel, du vent… Mais il a fallu longtemps pour user des montagnes ! »

Le chevalier : « Environ 300 millions d’années. »

Max : « Bonome, c’est quand même un peu compliqué tout ça. On peut faire une pause ? Et on va chercher des plis. Des beaux plis. Pour montrer à Princesse. »

Le chevalier : « Allons-y. »

Max : « Il y en a là ! Dans la falaise ! »

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Max : « Celui de gauche dessine un M ! C’est rigolo 🙂 »

Léo : « Et là ! Sur l’estran ! Il y en a d’autres ! »

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Le chevalier : « Oui, ces couches sont fortement plissées. Et les couches de quartzites sont bien visibles dans les schistes. »

Léo : « Les quartzites sont beiges. Et ils dépassent souvent des schistes. »

Le chevalier : « C’est parce qu’ils sont plus durs. Venez voir, je connais deux endroits où il y a de beaux plis. »

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Léo : « Rholala ! Ils sont beaux ! Et quand on connaît leur histoire c’est encore plus beau ! Rhooo… »

Max : « Celui de droite, on dirait un serpent 🙂 Heureusement qu’on doit pas tout repasser 🙂 »

Le chevalier : « Oui Maxou 🙂 »

Max : « Je peux te poser une question ? »

Le chevalier : « Bien sûr mon petitours. »

Max : « Pourquoi des fois les roches cassent et ça fait une faille et d’autres fois elles se plient ? »

Le chevalier : « Bonne question Maxou. Tout dépend de la profondeur des roches. Quand on s’enfonce dans la Terre la température s’élève. Quand les roches s’enfoncent, elles s’échauffent et deviennent légèrement molles. Dans ce cas, lorsqu’elles sont soumises à des contraintes, elles se plient. »

Max : « Alors les failles c’est plus en surface et les plis c’est plus en profondeur. »

Le chevalier : « C’est ça. »

Léo : « Je peux tenter un résumé ? »

Le chevalier : « Nous t’écoutons petit Léo. »

Léo : « Du sable puis des argiles se sont déposés au fond de la mer. Ils ont formé des couches. Puis les couches ont été enfouies et les sables ont donné des quartzites et les argiles ont donné des schistes. Et puis il y a eu des mouvements et les couches se sont déformées et les plis sont apparus. Et puis encore après, l’érosion a fait remonter les couches à la surface et on peut voir des plis dans les schistes et les quartzites. Et tout ça, ça a pris en gros 400 millions d’années. »

Max : « Il est bien son résumé 🙂 »

Le chevalier : « Très bien mon Léo. »

Max : « Tu nous montres autre chose ? »

Le chevalier : « Oui, un zoiso 🙂 »

Léo : « Iléou le zoiso ? »

Max : « Vu ! »

75 1 12 Pipit maritime

Léo : « Vu aussi ! C’est qui ce zoiso ? Tu le connais ? »

Le chevalier : « C’est un pipit maritime, Anthus petrosus, Motacillidés. »

Max : « Tu es sûr ? Parce que d’habitude tu reconnais jamais les espèces de pipits. »

Le chevalier : « Je suis assez sûr de moi. Les couleurs sombres… Et puis on est à la mer… »

Max : « Pas très scientifique… Léo, tu en penses quoi ? »

Léo : « Je le crois. C’est un beau zoiso le pipit maritime 🙂 MAIS TU DIS PAS QUE C’EST MON ZOISO PRÉFÉRÉ ! C’EST PAS MON PRÉFÉRÉ ! ET TOUS LES ZOISOS C’EST PAS MON PRÉFÉRÉ ! »

Max : « Calme Léo ! Caaaalme ! Respire profondément ! Bonome, gratte lui le front. Vite ! »

Léo : « C’est parce que tu dis toujours que tous les zoisos c’est mon préféré. Tu l’as même dit à Brindille ! Tu m’énerves ! J’aime beaucoup les zoisos parce que c’est beau un zoiso. Et tu te moques pas de moi. Je veux pas. »

Max : « D’accord Léo. Moi aussi j’aime beaucoup les zoisos. Bonome, on continue la géologie ? »

Le chevalier : « Si vous voulez. Je vous ai montré des figures tectoniques, je vais maintenant vous montrer des figures sédimentaires. »

Max : « On peut en voir même dans des roches transformées par la chaleur et la pression ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. Venez voir. »

75 1 13 Megarides de courant 75 1 14 Megarides de courant

Max : « Oulala ! C’est quoi cette grosse dalle ? Elle est pas plissée. Elle est ondulée. »

Léo : « Tu as vu Maxou ? Au premier plan, en bas à gauche, toutes les couches fines. On dirait un mille-feuilles de roches. »

Max : « Tu nous expliques bonome ? »

Le chevalier : « Le mille-feuilles est constitué de fines couches de schistes. La grosse dalle ondulée est une quartzite. Venez voir sur le côté. »

75 1 15 Megarides de courant

Max : « Oulala ! On voit bien les superpositions de couches. Et puis on peut voir l’épaisseur de la dalle ondulée. »

Léo : « Mais là, c’est pas tout plié. »

Le chevalier : « Non, ces couches sont plus résistantes. Ce sont les couches de schistes qui ont subi les plissements. Ici nous sommes à la fin du Silurien ou à la base de Dévonien. Nous avons changé de formation et nous sommes passés dans la formation des schistes et quartzites de Plougastel. Elle est au contact de la formation de Kerguillé par une faille mais nous ne l’avons pas vue 🙁 »

Max : « Mais la dalle ? Tu as pas expliqué. »

Le chevalier : « C’est probablement la conséquence de vagues de tempête sur une plate forme marine peu profonde. »

Léo : « C’est quoi la plate forme ? »

Le chevalier : « Une mer côtière à fond assez plat et peu profonde. »

Max : « Tu es en train de dire qu’on voit la trace d’une tempête d’il y a 410 millions d’années ? »

Le chevalier : « Oui Maxou, ce jour là il y a eu une grosse tempête 🙂 »

Léo : « Rholala ! C’est bien la géologie. On se promène et on voit des tempêtes d’il y a 410 millions d’années. Rholala… »

Max : « Bonome, tu crois que le vent voudra bien nous raconter cette tempête ? Si on lui promet de pas répéter. »

Le chevalier : « Nous le demanderons Maxou. Je suis aussi curieux que toi d’entendre cette histoire. Léo, que regardes-tu comme cela ? Tu m’as l’air bien perplexe. »

Léo : « Oui, je cherche la faille… Tu peux fotoer le contact ente les schistes et la dalle de quartzite s’il te plaît… Montre-moi. »

75 1 16 Contact grès schistes

Le chevalier : « A quoi penses-tu ? »

Léo : « Je connais pas bien la géologie moi et ici, ça a l’air très compliqué. Mais regarde : les schistes, à gauche, sont tout plissés. La dalle, à droite, est pas du tout plissée. Et le contact entre les deux a l’air bizarre. Si c’était la faille le contact ? »

Le chevalier : « Bien observé… C’est intéressant… J’aime bien ton hypothèse. D’après la carte, la faille est presque perpendiculaire à la falaise. C’est cohérent avec ce que tu dis. »

Max : « Il est fort ce Léo 🙂 »

Le chevalier : « Oui, même si je ne suis pas sûr que son hypothèse se vérifie. »

Léo : « 🙂 Tu peux fotoer les plis. J’aime beaucoup les plis. »

Le chevalier : « D’accord. Et après, on fait une pause. »

75 1 17 Plis 75 1 18 Les petizours

Max : « Bonome, il y a des falaises ici. »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « Je peux faire l’escalade ? »

Le chevalier : « Bien sûr. Mais tu fais attention à toi. »

Max : « Oui 🙂 Viens Léo, je vais t’apprendre l’escalade. C’est rigolo. »

Léo : « Non merci. Mais je veux bien te surveiller. Et je te rattrape si tu tombes. »

Le chevalier : « Si tu tombes, tu as des baffes 🙂 »

Max : « Je tomberai pas. Et j’assume les risques 😉 »

75 1 21 L'escalade 75 1 22 L'escalade
75 1 23 L'escalade 75 1 24 L'escalade
75 1 26 L'escalade 75 1 27 L'escalade

Max : « Ohé ! Vous me voyez ? Je suis tout là-haut ! »

Léo : « Tant mieux pour toi ! Nous, on va voir des zoisos 🙂 Viens bonome. »

Max : « Ben et moi ? Hé ! Me laissez pas tout seul ! Cavapalatête ! HÉ ! HÉÉÉÉ ! BONOME ! »

Le chevalier : « Saute dans mes bras Maxou. »

Max : « Vous m’avez fait peur ! J’ai cru que vous alliez me laisser tout seul 🙁 »

Le chevalier : « Comment peux-tu croire ça ? Qu’est ce que je deviendrais sans mon petitours ronchonneur ? »

Léo : « Ça suffit tous les deux. Venez voir les zoisos. Max, installe ta serviette s’il te plaît. »

Le chevalier : « Observation statique ? »

Léo : « Oui. On s’installe, on regarde et les zoisos vont venir nous voir. »

75 1 28 Goéland argenté 75 1 29 Goéland argenté

Léo : « Rholala… Un goéland… Qu’est ce qu’il est beau ! »

Max : « C’est un goéland argenté. Larus argentatus, Laridés. »

Léo : « Max, il faut expliquer pourquoi tu dis que c’est un argenté. »

Max : « Tu sais pas ? Pourtant tu aimes bien les Laridés. »

Léo : « Oui, mais c’est pour Princesse. Elle a peut être oublié. »

Max : « Je vois… Tu me fais un interro de goéland… Je veux bien 🙂 Il a les ailes gris clair, les pattes rosées et l’œil jaune. On voit bien le cercle orbitaire rouge. Et la tâche rouge sur le bec. Je pense que c’est suffisant pour identifier le goéland argenté. Voilà ! Trop facile ton interro 🙂 »

Léo : « Oh zutalor ! Il s’envole ! »

Max : « C’est parce qu’il y a des jeunes qui chahutent. Ça l’a dérangé. »

75 1 30 Goélands en vol 75 1 31 Goélands en vol
75 1 32 Goélands en vol 75 1 33 Goélands en vol

Léo : « Maxou, tu sais reconnaître les jeunes goélands ? Moi j’y arrive pas. Je mélange tout. Les premières années marins avec les deuxième années bruns… C’est compliqué les jeunes goélands. »

Max : « Moi aussi je mélange tout. On regardera ça dans la cabane, au calme. Tu veux bien bonome ? … Bonome ? »

Le chevalier : « Oui ? »

Max : « Tu rêvais ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Max : « De quoi ? »

Léo : « Max ! On ne demande pas ce genre de choses ! Laisse le rêver si il veut. »

Max : « Pfff… »

Léo : « C’est beau la mer. Il y a de belles vagues aujourd’hui. C’est à cause du vent ? »

Max : « Oui. Mais c’est pas la tempête 🙂 »

Léo : « Rholala… Le gros goéland ! Avec les ailes foncées comme ça et les pattes gris-rosé c’est un goéland marin. C’est sûr ! »

75 1 36 Goéland marin 75 1 37 Goéland marin

Max : « Larus maritimus, Laridés. C’est le plus gros des goélands. La mer c’est son royaume. On le voit jamais à l’intérieur des terres celui-là. Lui aussi il est ami avec le vent. Bonome, tu crois qu’on en verra planer et surfer sur les bourrasques quand on ira sur les pointes ? »

Le chevalier : « Qui te dit que nous irons inspecter les caps ? »

Max : « Bonome, tu nous as montré tous les sites que nous devons explorer. Fais pas semblant de pas savoir. »

Le chevalier : « 🙂 »

75 1 38 Goélands 75 1 39 Goélands

Léo : « Vous avez vu les Laridés ? »

Max : « Ah ouai ! Parce que toi aussi tu crois que je suis aveugle ? Tu m’as vu avec un chien et une canne blanche ? »

Léo : « Avec un chien, oui 🙂 La canne blanche ne devrait pas tarder. Ils sont beaux les Laridés… La chance… »

Max : « On voit bien que le goéland marin est très très grand. Il est bien plus grand que le goéland argenté. Bonome, tu sais toujours pas identifier les jeunes goélands ? »

Le chevalier : « Non Maxou. Je n’ai pas appris au cours des cinq minutes qui viennent de s’écouler 🙂 »

Max : « Tu veux pas qu’on regarde dans mon beau livre de zoisos ? On va peut être trouver. »

Le chevalier : « Nous pouvons essayer… »

Léo : « D’abord il faut bien décrire le jeune qu’on veut identifier. Comme ça on est obligés de bien l’observer. »

Max : « Bien oui ! Bon, on essaye celui de la foto de droite. Il est allongé sur le sable… Il est plutôt sombre. »

Léo : « Son bec est tout noir et la zone autour des yeux est très sombre aussi. Presque noire… »

Max : « On dirait qu’il a des tâches en damier sur les ailes… »

Léo : « Quoi d’autre ? »

Max : « Bonome ? Tu nous aides pas ? »

Le chevalier : « Je vous écoute… »

Max : « On sait plus quoi dire… On regarde dans le beau livre ? »

Le chevalier : « Où voulez-vous chercher ? »

Max : « Ben… Dans les Laridés ! Toi alors ! »

Léo : « Je crois qu’il veut savoir quels Laridés ? »

Max : « Ah oui 🙂 Il est à côté d’un goéland marin et d’un goéland argenté. Si on cherchait de ce côté là ? »

Le chevalier : « Bonne idée 🙂 »

Max : « Le goéland marin d’abord… Alors… Non, celui là est trop sombre et son bec n’est pas assez fort. Ça ressemble pas à un jeune goéland marin. »

Léo : « Je suis d’accord avec toi Maxou. »

Le chevalier : « Je cherche le goéland argenté ? »

Max : « Non ! Attends ! Regarde le goéland brun du premier hiver ! Ça ressemble bien. Tu en penses quoi Léo ? »

Léo : « On a pas encore vu de goéland brun… Lis le commentaire. »

Max : « … extrêmement variable, ressemblant parfois au G. argenté… D’accord… Bon, tourne les pages bonome. On va voir le G. argenté… Tu trouves que ça ressemble ? »

Léo : « Le juvénile un peu… Mais pas le 1er hiver… »

Max : « Pfff… Tu en penses quoi bonome ? »

Le chevalier : « Il est fort probable que ce soit un goéland argenté qui passe son premier hiver… »

Max : « Fort probable… »

Léo : « Donc pas certain… »

Max : « On sait pas vraiment alors… »

Léo : « Chevalier, tu peux me remontrer la page avant le goéland argenté s’il te plaît ? »

Max : « Tu as vu quelque chose ? »

Léo : « Oui, il montre des goélands en vol. »

Max : « Bien joué Léo. Bonome, la foto avec les goélands en vol s’il te plaît. On va étudier tout ça. »

Le chevalier : « 🙂 »

Max : « Pourquoi tu souris ? Tu te moques ? »

Le chevalier : « Non… j’aime vous voir étudier les oiseaux 🙂 Voilà ce que vous m’avez demandé. »

76 1 40 Guide ornitho 75 1 30 Goélands en vol

Léo : « Merci 🙂 Regarde Maxou. Les différences entre le dessus des ailes des goélands bruns et argentés sont plus nettes en vol. »

Max : « Mais ils disent que ce sont des juvéniles… »

Léo : « Oui, j’ai vu mais on peut peut être s’aider quand même de ce document. Regardons la foto. »

Max : « La pointe de l’aile est sombre… »

Léo : « La base de la queue semble blanche… »

Max : « C’est un argenté. »

Léo : « C’est fort probable 🙂 »

Max : « Bon, on va dire que c’est un goéland argenté dans son premier hiver. Peut être que c’est une erreur. »

Léo : « Mais on est pas tout à fait affirmatifs. Et puis, ça arrive de dire des erreurs. »

Le chevalier : « Dites mes petizours, si nous allions de l’autre côté de la plage ? »

Léo : « Voir le volcanisme des temps anciens ? »

Max : « Et l’île où on va à pieds d’ici ? »

Le chevalier : « oui. »

Max : « On y va ! »

75 1 41 Goélands argentés

Continuer la promenade

75 – Vive les vacances !

Jeudi 25 février, An III

75 01 Les petizours Max : « Bonome, on voudrait te parler. »

Le chevalier : « Je vous écoute mes petizours. Que puis-je faire pour vous ? »

Max : « Ça fait presque une semaine que tu es en vacances et tu arrêtes pas de travailler. On est même allés en inspection une seule fois. Bonome, il faut qu’on y aille ! On devient fous dans ta cabane. Et Princesse va nous gronder si on fait pas notre mission. »

Le chevalier : « J’y pense Max, j’y pense. Mais je voulais terminer mon travail pour pouvoir faire une très longue inspection. »

Léo : « Tu vois, je te l’avais dit ! Il travaille pour être tranquille après. Je suis sûr qu’il va nous emmener à la mer. »

Max : « C’est vrai ça ? On va aller à la mer ? »

Le chevalier : « Oui Max. Léo avait raison 🙂 »

Max : « Chouette alors ! On va en Charentmaritimie 🙂 On ira au Royaume des Chevaliers ? Et au Royaume des Sternes de mer. Il doit y avoir des migrateurs. Oulala ! Ça va être bien 🙂 »

Le chevalier : « Nous n’irons ni au Royaume des Chevaliers ni à celui des Sternes de mer. »

Max : « QUOI ? ON VA PAS DANS CES ROYAUMES ? Ben qu’est ce qu’on va faire alors ? »

Le chevalier : « En visiter d’autres 🙂 »

Max : « En Charentmaritimie ? »

Le chevalier : « Non Max, en Bretagne. »

Max : « On va en Bretagne ! On va voir le vent ! »

Léo : « J’étais sûr qu’il nous réservait une surprise 🙂 Je commence à le connaître mon chevalier. Rholala… On va aller en Bretagne… Rhoooo la chance… »

Max : « Oh oui ! Rholala rhoooo la chance ! Tout à fait d’accord avec toi Léo ! Rhoooo la chance. »

Léo : « On part quand ? »

Le chevalier : « Demain 🙂 »

Max : « Et tu attendais quoi pour nous avertir ? Et Princesse ? Elle sait qu’on va tout là-bas Princesse ? Je fait comment pour la prévenir maintenant ? Pfff… »

Le chevalier : « J’attendais de terminer mon travail. Je voulais vous l’annoncer au moment de votre coucher. Entre deux gratouillis de front. Ils ne sont peut être pas aussi agréables que ceux de Brindille mes gratouillis mais… »

Léo : « On les aime bien quand même 🙂 On prend Brindille avec nous ? Et Chien ? »

Le chevalier : « Non Léo. Brindille et Chien ne viennent pas avec nous. »

Max : « Et on va où en Bretagne ? »

Le chevalier : « Nous allons sur la presqu’île de Kraozon. Elle se trouve pas loin de là où se termine la terre. Nous occuperons une grande cabane située sur une falaise. Vous aurez chacun votre chambre. »

Max : « On s’en fiche d’avoir chacun sa chambre. »

Léo : « Ben oui. On veut être ensemble. »

Max : « Et avec toi. »

Le chevalier : « D’accord 🙂 »

Max : « Et on va rester longtemps ? »

Léo : « Il y a des zoisos ? »

Le chevalier : « Nous resterons une semaine. Et oui mon Léo, il y a des zoisos. »

Max : « Dis bonome, tu es déjà allé là-bas ? »

Le chevalier : « Oui, l’an dernier à la même époque. »

Max : « Et tu as fait des tas de fotos. »

Le chevalier : « Oui Maxou. Ça à l’air de te contrarier. »

75 02 Max inquiet Max : « Ben, tu sais que je fouine dans ton ordinateur et un jour j’ai ouvert le dossier Kraozon. Il y a des centaines de fotos, des tas de documents, des cartes… Tu as fait beaucoup la géologie. »

Le chevalier : « Je ne comprends toujours pas ce qui te contrarie. »

Max : « C’est à cause de mon blog… Il va me falloir plusieurs semaines de travail par jour pour graver tout ça. J’y arriverai jamais 🙁 »

Le chevalier : « Ne pense pas à cela pour le moment mon petitours. »

Léo : « On va faire beaucoup la géologie ? »

Le chevalier : « Oui Léo. Je suis sûr que tu vas aimer cette science passionnante. Et puis, en nous promenant sur les estrans, parce que la géologie se fait surtout au bord de mer, nous verrons des oiseaux. Et puis je connais un bel endroit pour faire l’ornithologie. »

Léo : « Ça va être bien alors 🙂 Rholala, j’ai hâte d’y être. »

Max : « Bonome, tu vas encore marcher sur des cailloux tout cassés. Tu promets de faire attention à toi ? Et ta cheville qui te fait mal ? Tu as pensé à ta cheville ? Je n’ose même pas parler de tes genoux qui craquent dès que tu bouges. »

Le chevalier : « A t’entendre je suis cassé de partout Maxou 🙂 La cheville, les genoux… »

Max : « Et la tête ! »

Léo : « Alouette ! »

Le chevalier : « Vous êtes bêtes tous les deux ! Voulez-vous que je vous montre une carte géologique simplifiée de la presqu’île de Kraozon ? »

Léo : « Et tu nous montres où on va aller ! »

Le chevalier : « D’accord. Regardez la carte ! Non. Les cartes. A droite c’est un assemblage des cartes au 1/50 000ème éditées par le Bureau de Recherches Géologiques et Minières. A droite, c’est une carte simplifiée. On devrait plutôt parler de schéma structural. »

75 05 Carte BRGM 75 03 Carte simplifiée
75 06 La carte
75 07 Les petizours 75 08 Léo

Léo : « Rholala ! Qu’est ce qu’elles sont belles ! »

Le chevalier : « Vous voyez, j’ai entouré tous les sites que nous allons explorer. Enfin, si le temps le permet. »

Max : « Oulala… Mais il y en une douzaine ! On va faire tout ça en une semaine ? »

Le chevalier : « Oui Maxou 🙂 Les journées vont être chargées. Mais nous pourrons tout faire. S’il fait beau, nous pourrons même aller plusieurs fois aux mêmes endroits. Pour les oiseaux surtout. »

Léo : « Chevalier, c’est quoi toutes ces couleurs ? »

Le chevalier : « Regardez la légende. »

75 09 La légende Max : « Phyllades de Douarnenez… Schistes de Postolonnec… Arénig… Ashgill… Caradoc… Grauwackes du Faou… Mais bien sûr ! Ah ben elle nous aide bien la légende. Merci bonome. »

Le chevalier : « Chaque couleur correspond à une formation rocheuse. La légende indique l’âge et la nature des roches. Je vous expliquerai tout cela sur le terrain. »

Max : « D’accord… Ce sont des roches sédimentaires comme en Charentmaritimie ? Il y a des fossiles ? Elles ont quel âge ces roches ? »

Le chevalier : « Oui, ce sont des roches sédimentaires. Avec quelques épisodes volcaniques. Oui, il y a des fossiles. Ils sont rares et difficiles à observer mais il y en a. Et les roches les plus anciennes que nous verrons se sont déposées au fond d’un océan il y a 485 millions d’années. »

Léo : « Rholala… Tout ça ! Elles sont très très vieilles ces roches ! »

Max : « Et dire que tu t’es baigné dans cet océan ! Tu étais tout jeune à l’époque et tu avais encore beaucoup de cheveux sur la tête 🙂 »

Le chevalier : « Mais bien sûr 🙂 Voulez vous voir l’échelle stratigraphique pour l’ère primaire qu’on appelle paléozoïque ? »

Max : « Pas la peine, on l’a vue, suspendue à une falaise, en Charentmaritimie 🙂 »

Léo : « L’écoute pas chevalier. Montre-nous l’échelle stratigraphique s’il te plaît… Rholala… C’est compliqué mais c’est très beau. Je crois que ça va me plaire la géologie. Surtout si en plus on peut voir des zoisos 🙂 »

75 10 Echelle stratigraphique

Le chevalier : « Oui, je suis sûr que ça va te plaire. Nous verrons l’ouverture d’un océan et les conséquences de sa fermeture, nous évoquerons de vastes chaînes de montagnes aujourd’hui complètement disparues… Nous verrons des plis, des failles, des chevauchements… Nous verrons que les roches qui se sont formées au fond de l’océan ont été enfouies en profondeur avant de revenir, transformées, au niveau de la mer… Nous verrons des graptolithes, des trilobites… qui peuplaient les mers et océans il y a 450 millions d’années… Et nous verrons nos amis : le vent et les oiseaux… »

Léo : « Merci chevalier de nous faire découvrir tout ça. »

Le chevalier : « Merci de m’accompagner dans mes inspections. Bon, la chevauchée va être longue demain. Préparez vos affaires et allez vous coucher. »

***

Max : « Voilà ! Nos affaires sont prêtes. Il y a nos sacados, mon pantalon, ma loupe, ma serviette, les jumelles, le beau livre de zoisos, ton couteau… Je prends ma flore de Gaston ? »

75 11 Les affaires 75 12 Les affaires

Le chevalier : « Pas la peine. Nous sommes en hiver. Et la botanique n’est pas au programme de notre séjour. »

Léo : « Non non ! On fait l’ornithologie et la géologie. Et c’est tout. »

Max : « Bon, ben on va se coucher. Tu viendras nous faire notre bizou de bonnuit ? »

Le chevalier : « Et votre câlin du soir 🙂 »

Bon, après le câlin, on arrivait pas à dormir. On était trop impatients d’aller en Bretagne. Alors on a chahuté, comme des cormorans au fond de la classe. Au bout d’un moment bonome nous a grondés parce qu’on l’empêchait de dormir. Et avec la longue chevauchée du lendemain, il avait besoin de repos. Pour pas faire l’accident… Mais il nous a pas grondés fort. Juste ce qu’il fallait pour nous calmer. Et puis, il nous a de nouveau câlinés. Et on s’est endormis dans ses bras. En ronronnant 🙂

Princesse, demain, on sera en Bretagne. Rhoooo la chance… 😉

Je t’embrasse Princesse. Et ne t’inquiète pas. On va très très bien 🙂

Continuer la promenade

74 – Le Petit Royaume Sauvage

Lundi 15 février, An II

Le chevalier : « Max ! Léo ! Voulez-vous venir s’il vous plaît ? »

Max : « On veut bien 🙂 »

Léo : « On arrive ! »

Max : « On est là ! »

Léo : « Qu’est ce qu’on peut faire pour toi ? »

Le chevalier : « Est-ce que ça vous dirait d’aller faire une petite inspection ce matin ? »

Max : « C’est à nous que tu demandes si on voudrait aller inspecter ? »

Léo : « Tu es sérieux ? »

Max : « Bonome, tu sais bien qu’on ne supporte plus les inspections. »

Léo : « On y va seulement pour te faire plaisir. »

Max : « Mais on doit faire de gros efforts. Oulala ! »

Léo : « Parce qu’on en peut plus des inspections. »

Le chevalier : « Ah… D’accord. C’est dommage. Brindille va être déçue de ne pas vous voir. »

Léo : « Parce que Brindille vient avec nous ? »

Max : « On rigolait bonome. »

Léo : « Tu sais bien qu’on adore aller aux zoisos. »

Max : « On est des naturalistes nous. On a des sacados. Alors on veut toujours aller inspecter. »

Léo : « Et si en plus il y a Brindille… »

Le chevalier : « Bien. Alors préparez-vous et dépêchez-vous 🙂 »

Max : « On est prêts ! »

Léo : « Chevalier, on peut passer chez Brindille ? Pour voir le chien. »

Max : « Oh oui bonome ! S’il te plaît ! »

Le chevalier : « C’était prévu 🙂 J’ai même acheté une friandise pour le chien. Vous pourrez lui offrir si vous voulez. »

Léo : « Rhoooo… Merci chevalier. »

Max : « Allez, on y va. »

***

Max : « Bonjour Brindille ! »

Brindille : « Bonjour Max ! Bonjour Léo ! »

Léo : « Bonjour Brindille ! Tu viens avec nous aujourd’hui ? »

Brindille : « Oui petit Léo. Où m’emmenez-vous ? »

Max : « On a pas réfléchi à ça 🙁 On était pressés de voir ton chien. On peut aller le voir ? »

Brindille : « Bien sûr ! Suivez-moi. »

Léo : « Rholala ! Il est beau ton chien. Il s’appelle comment ? »

Brindille : « Le chevalier l’appelle Chien 🙂 »

Max : « C’est le chien Chien ? »

Le chevalier : « Oui Maxou 🙂 Installez-vous sur le banc et Chien va venir vous voir. »

Léo : « On pourra le caresser ? »

Le chevalier : « Chien adore les caresses. »

Max : « Oulala ! Il s’approche ! »

Léo : « Tu as peur Maxou ? »

Max : « Un peu… Il est très grand ! »

Léo : « Chevalier, tu peux nous fotoer avec Chien s’il te plaît ? »

74 02 Avec Chien

Léo : « Chien, on t’a apporté une friandise. Tu la veux ? »

Max : « Hé ! Doucement Chien ! »

74 03 La friandise 74 04 La friandise
74 05 On est tombés

Max : « Il nous a bousculés ! »

Léo : « On est tombés ! »

Brindille : « Pauvres petizours ! Venez ici que je vous gratouille le front. »

Max et Léo : « Rrrroooonnnn rrrroooonnnn… »

Le chevalier : « Dites tous les trois, il va falloir y aller. Brindille n’a pas beaucoup de temps pour l’inspection. »

Max : « Zutalor ! »

Léo : « Mais… On a pas encore fait du chien ! Chien, viens ici s’il te plaît. On va monter sur ton dos. Il faudra être gentils avec nous. Allez, approche. Et couche toi. Allez ! Couché Chien ! »

Max : « Il t’a obéi ! Il s’est couché ! »

Léo : « Ben oui ! Je sais parler aux chiens moi 🙂 Allez, viens Maxou. On va le chevaucher… Tu es installé ? Tiens-toi à moi… Debout Chien ! »

74 06 On fait du chien 74 07 On fait du chien

Max : « Oulala ! J’ai le mal de mer moi 🙁 »

Léo : « On fait juste un petit tour. Courage Maxou ! Rholala… On fait du chien 🙂 »

Max : « ça suffit maintenant. On descend Léo. Dis à Chien de se coucher pour qu’on descende. »

Léo : « Stop Chien ! Voilà… C’est bien… Couche-toi maintenant. Couché Chien ! Tu peux descendre Maxou. Bon, on fait des fotos avec Chien et on va aux zoisos. » 74 08 Avec Chien

Max : « Bonome, on va où ? Quelle décision unanime as-tu prise ? »

Brindille : « Décision unanime ? Il prend des décisions unanimes tout seul ? »

Max : « Euh… Oui… C’est parce que la dernière fois, Léo et moi on l’a un peu énervé. Alors il a choisi tout seul notre destination. A l’unanimité de lui même. Et depuis j’ose plus trop lui demander où on va. »

Le chevalier : « 🙂 Que pensez-vous du Petit Royaume Sauvage ? »

Léo : « Oh oui ! Il est beau ce Royaume. Tu vas voir Brindille. Je suis sûr qu’il va te plaire. »

Brindille : « On y voit des oiseaux ? »

Léo : « On a vu un pic mar. Il est très beau le pic mar Et des sitelles… Oui, il y a de beaux zoisos. Allez, on y va maintenant. »

Max : « Attendez ! Brindille, tu peux signer ce papier avant de partir s’il te plaît ? »

Brindille : « Quel papier ? Montre-moi… »

Le chevalier : « Max, c’est quoi ce papier ? »

Max : « T’occupe pas de ça. C’est entre Brindille et moi. »

Brindille : « Max, je ne peux pas signer ça 🙂 »

Max : « Et pourquoi pas ? »

Brindille : « Parce que tu dis mon bonome et le chevalier n’est pas mon bonome ! »

Max : « Alors tu barres mon et tu dates et tu signes. »

Brindille : « D’accord 🙂 »

P1810052Le chevalier : « Max, je ne savais pas que tu t’inquiétais pour moi à ce point. »

Max : « C’est par pour toi que je m’inquiète. Si tu vas en prison, qui nous fournira du chocolat ? »

***

Max : « Nous voilà arrivés 🙂 »

Le chevalier : « Vous entendez ? Puuuiiiit puuuiiiit… »

Léo : « Chevalier, c’est comme ça que tu imites le zoiso ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Léo : « Tu es rigolo 🙂 Ce qu’on entend, c’est le cri d’appel. Écoute chevalier. »

Brindille : « Tu imites drôlement bien les oiseaux Léo. »

Léo : « Merci Brindille 🙂 Mais il faut le trouver maintenant. »

Le chevalier : « C’est fait 🙂 Il est même déjà fotoé. »

Léo : « Je l’ai vu ! »

Max : « Moi aussi ! Il est là Brindille. Tu le vois ? »

Brindille : « Vu ! »

74 11 Pinson des arbres 74 12 Pinson des arbres

Max : « C’est un pinson des arbres. »

Léo : « Fringilla coelebs, Frindillidés. Il a pas de rouge sur les joues. C’est donc une femelle. Tu connais les pinsons des arbres Brindille ? »

Brindille : « Il y en a qui viennent manger les graines dans mon jardin. »

Léo : « Rhooo la chance… Tu as tes propres pinsons des arbres… »

Max : « Nous on a que des mésanges charbonnières… »

Léo : « Regarde comme il est beau ce Royaume 🙂 »

Brindille : « Il est magnifique ! »

74 13 Le Petit Royaume Sauvage

Max : « On va passer derrière les arbres. Il y a deux grands chênes là-bas. On verra peut être les sittelles torchepots. Chut ! Il faut pas se faire repérer. »

74 14 Le chevreuil 74 15 Le chevreuil
74 16 Le chevreuil

Léo : « Rholala… Rhooolaaalaaa... »

Brindille : « C’est un chevreuil ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 Fotoe-le vite ! »

Max : « Il s’en va 🙁 »

Léo : « Il est parti… Rhooo la chance ! On vient d’arriver et on a déjà vu un chevreuil… La chance ! »

Max : « Brindille, tu parles le mammifère ? »

Brindille : « Pourquoi me demandes-tu cela ? »

Max : « Quand tu es venue, la première fois, on a vu des renards. Aujourd’hui, on voit un chevreuil. C’est pas du hasard. Tu parles le mammifère : le renard, le chevreuil… C’est pour ça que tu t’entends bien avec bonome. Vous parlez le zanimo tous les deux. »

Brindille : « Tu crois vraiment que ton bonome parle le zanimo et que je parle le chevreuil ? »

Max : « On en est sûrs ! La preuve, on voit des mammifères avec toi. »

Brindille : « Vous en aviez déjà vus avec le chevalier. »

Max : « Ben oui ! Il parle l’écureuil et un peu le renard. Je savais pas qu’il parlait le chevreuil. C’est sûrement toi qui lui as dit de venir. Donc, tu parles le chevreuil. Toi non plus tu voudras pas l’avouer. Mais merci de lui avoir dit de venir. C’est très gentil à toi. »

Léo : « Vous pourriez quand même nous apprendre le zanimo. »

Brindille : « Mais Léo, tu imites parfaitement les oiseaux. »

Max : « Imiter et parler c’est pas pareil. Léo imite très bien mais il sait pas ce qu’il dit. Alors que bonome, il parle vraiment. Toi aussi tu parles le zoiso ? »

Le chevalier : « Max, ça suffit tes histoires de langues animales. Allez, on zoisote. »

Max : « Max, ça suffit … On peut même pas discuter dans ce Royaume… Il a raison Léo : ils pourraient nous apprendre le zanimo… »

Léo : « Je crois que Maxou ronchonne 🙂 »

Max : « JE RONCHONNE PAS ! »

Léo : « Chevalier, on voit pas des zoisos 🙁 »

Brindille : « Ce n’est pas grave. Profitez de la beauté. Il est vraiment magnifique ce Royaume. »

74 17 Le Petit Royaume Sauvage 74 18 Le Petit Royaume Sauvage

Max : « Bonome, c’est quoi les végétos qu’il y a partout ? Ils poussent sur les troncs, par terre… Et ils sont tout petits. Tu connais ? »

74 19 Les mousses 74 20 Les mousses

Le chevalier : « Les mousses ? Oui, je connais. Enfin, un peu… »

Max : « Tu connais les mousses Brindille ? »

Brindille : « J’en ai déjà vues mais je ne pourrais pas vous expliquer les mousses 🙂 »

Max : « Non ? Tant pis. Il va falloir écouter bonome. Allez, explique-nous les mousses. Au travail. Et ne sois pas trop assommant pour une fois. »

Le chevalier : « Les mousses : du grékancien Mousse qui veut dire mousse en latin ancien qui est une langue ancienne que personne ne parle à part moi 🙂 »

Max : « Tu te moques là ! C’est pas bien de se moquer ! ON SE MOQUE PAS DE SON PETITOURS QUAND ON EST UN GRAND CHEVALIER ! »

Léo : « Là, je crois que Maxou crie 🙂 »

Brindille : « Il ronchonne, il crie… Quel caractère ! »

Max : « Je vous néglige… Bonome, les mousses s’il te plaît. »

Le chevalier : « Elles sont vertes. »

Max : « On voit bien qu’elles sont vertes ! On a pas besoin de toi pour voir qu’elles sont vertes ! »

Le chevalier : « C’est important quand même. Te souviens-tu des algues ? Il en existe de différentes couleurs en raison des pigments qu’elles contiennent. Max, mon petitours, comment s’appelle le pigment vert ? »

Max : « Attends… Oui oui, ça me dit quelque chose… C’est le vert des feuilles mais il faut le dire en grékancien… Comment on dit vert déjà ? … Et la feuille ? … Pfff… »

Léo : « Max, pense à la poule-d’eau. »

Max : « Parce qu’elle est verte la poule d’eau ? »

Léo : « Mais non ! Ses pattes seulement ! »

Max : « Ah oui ! Pattes vertes = chloropus ! Le pigment vert des feuilles, c’est la chlorophylle ! Merci Léo. Sans toi j’aurais eu une mauvaise note à l’interro. »

Brindille : « Parce que le chevalier vous fait des interrogations ? »

Léo : « Non, jamais. Ou alors pour de rire. Mais dès qu’il pose une question Max dit que c’est une interro. Il est comme ses élèves ! »

Le chevalier : « 🙂 Il y a un pigment qui permet l’utilisation de la lumière solaire pour se nourrir : c’est donc un végétal. »

Max : « Un végéto. En Petitursie on dit un végéto. Tu devrais savoir ça depuis qu’on se connaît. »

Le chevalier : « D’accord. C’est donc un végéto. Les mousses n’ont pas de racines. C’est ce qui leur permet de pousser sur des rochers ou des troncs. »

Brindille : « Pourtant j’ai appris que les végétos prélevaient l’eau et les sels minéraux dont ils ont besoin dans le sol grâce à leur racines. Comment font les mousses ? »

Le chevalier : « Elles le font directement par leur feuilles. Ce ne sont pas exactement des feuilles d’ailleurs. Mais ne compliquons pas. »

Léo : « Et sans racines, comment elles tiennent sur leur support ? »

Le chevalier : « Elles ont de petits crampons qui s’insinuent dans les petites fentes du support. Ce n’est pas très solide mais c’est largement suffisant pour elles. »

Max : « Et elles ont pas des fleurs. Or les fleurs servent à la reproduction des plantes à fleurs. Elles font comment pour se reproduire, les mousses ? »

Le chevalier : « Vous souvenez-vous des fougères que nous avons vues au Royaume des Papillons ? »

Max : « Je l’avais oublié ce Royaume ! Il faudra y retourner pour faire l’entomologie. Tu aimes l’entomologie Brindille ? »

Brindille : « Je ne connais pas beaucoup. Vous m’apprendrez 🙂 »

Max : « Les Odonates, les Hyménoptères, les Diptères, les Lépidoptères… »

Brindille : « Les hélicoptères 🙂 »

Max : « Ah non ! Pas de blagues pas drôles ! Normalement, quand tu es là, bonome en fait pas. Alors tu vas pas t’y mettre ! »

Brindille : « Si 🙂 »

Le chevalier : « Je n’ai donc plus aucune raison de kidnapper Brindille 🙂 »

Brindille : « Me kidnapper ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 Depuis qu’il t’a rencontrée, Max veut que je t’enlève. Il dit qu’au vu de ma réputation au château je ne risque rien. Et Léo ne dit trop rien mais je crois qu’il est d’accord. »

Léo : « Oui 🙂 Tu nous grattes bien le front 🙂 »

Brindille : « Est ce une raison suffisante pour m’enlever ? »

Léo : « Ouiiiiii 🙂 »

Le chevalier : « Merci pour moi 🙁 Et si nous revenions aux mousses ? Ou plutôt aux fougères. Rappelez-moi comment se reproduisent les fougères. »

Max : « Voilà ! Encore une interro ! Alors… Elles n’ont pas de fleurs, jamais… Il y avait des petits machins marrons au dos des feuilles… »

Léo : « Des frondes ! Chez les fougères il y a pas des feuilles. On dit des frondes. Et les petits machins marrons sont pas des machins mais des amas de sporanges. »

Max : « Qui produisent des spores ! Les fougères se reproduisent grâce à leurs spores. Elles en fabriquent des milliers et elles sont dispersées grâce au vent. Il est gentil le vent. »

Le chevalier : « Les mousses produisent également des spores. Voyez-vous les petites urnes brunes parmi les feuilles ? Ce sont les sporogones : les organes qui produisent les spores. »

Léo : « Tu peux remontrer la foto s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Bien sûr ! »

74 20 Les mousses Léo : « Là, je les vois. Et donc les sporogones éclatent et libèrent les spores qui seront dispersées par le vent. »

Max : « D’accord. Tu as tout compris Brindille ? Il a pas été trop barbant ? »

Brindille : « Non 🙂 Rassure-toi. »

Max : « Bonome, connaîtrais-tu un mot compliqué que personne connaît pour dire mousses en scientifique ? Tu sais, le genre de mots qui viennent du grékancien et que mes lecteurs ne lisent même pas 🙂 »

Le chevalier : « Oui, évidemment ! Ce sont les Bryophytes 🙂 »

Max : « Bah oui ! Bryophytes ! Tout le monde sait ça ! Et elles commensalisent ou elles sont mimétiques ? »

Le chevalier : « Max aime beaucoup mettre plusieurs mots que personne connaît dans la même phrase, pour me parodier 🙂 J’allais oublier quelque chose d’important. Deux choses, même ! Savez-vous que les mousses sont reviviscentes ? »

Max : « Mais bien sûr ! Évidemment ! Voyons, bonome quand même ! Pour qui nous prends-tu ? La reviviscence des mousses… »

Le chevalier : « Alors tu vas nous expliquer. »

Max : « Non non, je laisse Brindille le faire. »

Brindille : « Les mousses peuvent se dessécher entièrement. Elles paraissent mortes mais reprennent vie dès qu’elle sont de nouveau humides. »

Léo : « Rhoooo… Tu en connais des choses. Toi aussi tu es naturaliste ! Tu devrais avoir un sacado. »

Max : « C’est vrai ça ! Pourquoi tu as pas de sacado ? »

Brindille : « Je ne sais pas… Parce que je suis pas une naturaliste, moi… Par contre je sais que les mousses sont des plantes pionnières. »

Le chevalier : « C’est la seconde chose importante que j’avais oubliée ! Comme elles n’ont pas besoin de sol, elles peuvent se développer sur des rochers. Elles s’accumulent et forment, petit à petit, une couche d’humus qui peut accueillir d’autres plantes qui, elles, ont des racines. »

Max : « Merci bonome. Maintenant je connais bien les petites plantes qui poussent partout. Merci aussi Brindille. »

Léo : « N’empêche que pendant tout le temps que tu nous a expliqué les mousses on a pas vu des zoisos. Il y a pas des zoisos aujourd’hui. »

Brindille : « Ce n’est pas vrai petit Léo. Écoute ! »

Léo : « C’est très énervant quand on les entend et qu’on les voit pas. Ils veulent pas venir nous voir 🙁 »

Brindille : « Continuons la promenade, nous en verrons sûrement. »

Max : « On se promène pas ! On inspecte ! On est au service de Princesse pour vérifier que tout se passe bien au Pays des Zoisos ! On est en mission nous ! »

Brindille : « Alors continuons à inspecter 🙂 Il est vraiment magnifique ce Royaume ! »

Max : « Tu dis toujours il est magnifique ! »

Le chevalier : « Et toi, tu embêtes tout le monde ! »

Max : « Mais… »

Brindille : « Il ne m’embête pas. Il m’amuse 🙂 »

74 21 Le Petit Royaume Sauvage 74 22 Le Petit Royaume Sauvage

Max : « Il y a des zoisos noirs là-bas, sur l’eau. On va voir ? Dis bonome, il était pas tout inondé comme ça le Petit Royaume Sauvage quand on l’a découvert. »

Le chevalier : « Non, effectivement. Mais il a beaucoup plu ces derniers temps. Vous devriez le savoir. Nous n’avons pas beaucoup inspecté à cause de la pluie. »

74 23 Les foulques 74 24 Les foulques

Léo : « Ce sont des foulques ! Tout ce chemin pour des foulques macroules ! »

Brindille : « Tu n’aimes pas les foulques, Léo ? »

Léo : « J’aime tous les zoisos mais ce sont pas les plus rares. Et puis, elles font rien que se chamailler et j’en ai déjà deux à la maison 🙂 »

Léo : « Chevalier ! Il y a un zoiso là ! Fotoe-le ! C’est qui ce zoiso ? »

74 27 Un zoiso 74 28 Un zoiso
74 29 Un zoiso 74 30 Un zoiso

Le chevalier : « Je dirais un pouillot. »

Max : « Alors tu sais pas. Tu connais rien aux pouillots. Tu sais pas les différencier. Et puis il y a des espèces qui se ressemblent et je suis sûr que tu les mélanges toutes. »

Le chevalier : « C’est vrai 🙂 Mais il est beau quand même ce zoiso. »

Max : « Il est magnifique 🙂 »

Brindille : « Tu te moques là ! C’est pas bien de se moquer ! ON SE MOQUE PAS DE BRINDILLE QUAND ON EST UN GRAND PETITOURS ! 🙂 »

Léo : « Tiens, Brindille crie sur Max 🙂 »

74 25 Le Petit Royaume Sauvage Le chevalier : « Bon, le reste du Royaume est totalement inondé. Nous ne pouvons plus avancer. Il va falloir faire demi-tour. »

Max : « Tu veux toujours rentrer 🙁 »

Le chevalier : « Pas plus que toi Max. Si tu veux continuer à avance,r il va te falloir nager. »

Max : « Je sais pas nager. D’accord, on fait demi-tour. »

Brindille : « Regardez ! Il y a des tas d’empreintes dans le sol. »

Léo : « On va voir ! »

74 31 Une empreinte 74 32 Une empreinte

Léo : « Ça, c’est une empreinte de chevreuil ! Il est passé par ici ! »

Max : « Viens voir Léo, il y en a une autre ici ! »

Léo : « On est en territoire chevreuil 🙂 C’est mieux qu’en territoire sanglier. »

74 33 Une autre empreinte

Brindille : « J’ai lu vos aventures au Royaume des Sangliers. Vous avez eu peur ? »

Léo : « Ben oui. C’est dangereux un sanglier. »

Max : « Même bonome pourrait pas forcément nous protéger. »

Léo : « Ils ont des grosses dents. Ils pourraient nous déchiqueter. »

Max : « Et ils pèsent 180 kg. Tu imagines un sanglier qui fonce vers toi ? »

Brindille : « Je ne préfère pas. »

Le chevalier : « Il y en a probablement dans le secteur. »

Max : « C’est pas vrai ! C’est territoire chevreuil ! »

Léo : « Tu dis ça pour nous faire peur ! »

Max : « Parce que tu veux rentrer ! »

Léo : « T’es pas gentil ! »

Le chevalier : « Non, je ne cherche ni à vous faire peur, ni à vous pousser à rentrer. Mieux vaut être averti du danger. Et ici, il peut y avoir des sangliers. Voyez vous les petites plates-formes disposées régulièrement le long des chemins ? »

Max : « Oui, je me demandais… Elles servent à quoi ? »

Le chevalier : « Ce sont des refuges 🙂 Si un sanglier arrive, il faut courir se réfugier sur l’une de ces plates-formes. Il y en a beaucoup. Nous ne risquons rien. Et si nous allions nous asseoir un peu sur l’une d’entre elles pour nous reposer un peu ? »

Max : « D’accord. Et puis comme ça, Brindille pourra te poser sa question. »

Brindille : « Quelle question Max ? »

Max : « Mais tu sais bien, celle que tu as posée dans les commentaires de mon blog. Je t’avais pas répondu exprès. »

Brindille : « Oui 🙂 Je m’en souviens maintenant. »

Max : « J’ai fait quelques recherches dans les livres qui tapissent les murs de la cabane. On s’installe et tu poses ta question. »

74 34 Les petizours 74 35 Les petizours

Max : « Oups, on est encore tombés ! »

Brindille : « Vous tombez tout le temps 🙂 »

Léo : « C’est parce qu’on est tout petits. On pèse à peine quelques grammes. »

Max : « Et le vent nous a poussés. »

Brindille : « Mais n’est-il pas votre ami ? »

Max : « Si si ! Il a pas fait exprès. Je sais bien qu’il est désolé. »

Brindille : « Installez-vous sur mes genoux. Vous ne tomberez plus. »

Léo : « Merci Brindille 🙂 »

Max : « Allez, pose ta question ! »

Brindille : « Il y a des canards ploufeurs et des non-ploufeurs, les canards de surface. Est-ce que tu peux m’expliquer pourquoi ? Les non-ploufeurs sont-ils arrivés en retard au cours de natation ? Et est-ce qu’ils mangent la même chose ? »

Léo : « Tu vas répondre à tout ça ? Rholala… »

Max : « Bonome va m’aider. D’abord il faut savoir que les non-ploufeurs étaient très sages au cours de natation. Ils chahutaient pas au fond de la classe comme les cormorans. Et ils apprenaient bien leurs leçons de natation. En fouinant dans les fotos de bonome, j’ai bien vu que les petits colverts, pas les tout petits, et ben ils savent ploufer. Oui oui ! C’est après qu’ils arrêtent. C’est parce qu’ils mangent tout le temps et qu’on leur a dit qu’il fallait pas se baigner pendant les trois heures qui suivent les repas. Il y a jamais trois heures entre leurs repas alors ils ploufent pas. Les autres, ils font pas attention à ça. Ils s’en fichent des règles. C’est même pire que ça : ils mangent en ploufant ! C’est comme si tu allais te baigner dans la rivière avec ton sandwich 🙂 Alors eux, les trois heures… »

Le chevalier : « Max… »

Max : « Ouiiiii 🙂 »

Le chevalier : « Rien. Continue… »

Max : « J’ai pas raison ? Tu as jamais fotoé des petits colverts en train de ploufer ? »

Le chevalier : « Si Max, tu as raison. »

Brindille : « D’accord. Et leurs régimes alimentaires ? »

Max : « Ils ont tous à peu près le même. Des végétos, des larves, des petits gastéropodes, quelques insectes quand ils se présentent… »

Brindille : « Alors pourquoi certains plongent ? »

Max : « Parce qu’ils aiment bien ! Tu as déjà vu les zoms quand ils vont se baigner ? Il y en a qui vont sous l’eau et d’autres qui gardent précautionneusement la tête hors de l’eau. »

Le chevalier : « Tu dis des erreurs Maxou. Et tu le fais volontairement. »

Max : « Tu sais pourquoi il y a des ploufeurs et des non-ploufeurs, toi ? Tu as déjà trouvé quelque chose là-dessus dans tout tes livres ? »

Le chevalier : « Non, jamais. Je pense que c’est dû à leur flottabilité. Chez le colvert 25 % du volume est occupé par de l’air. Cela l’isole contre le froid. Mais la conséquence est qu’il flotte trop bien. Pour s’enfoncer dans l’eau, il devrait dépenser beaucoup d’énergie. »

Léo : « Il y a 25 % d’air dans un canard colvert ! »

Le chevalier : « Environ, oui. Entre les plumes surtout. C’est une bonne protection contre les variations de température. »

Léo : « Et les autres ont moins d’air donc ils s’enfoncent plus facilement dans l’eau. Mais ils sont moins bien protégés contre le froid alors. Les pauvres. »

Max : « Cet hiver il faudra leur distribuer des manteaux. »

Le chevalier : « Oui Maxou 🙂 Mais vous savez, il ne faut pas changer beaucoup la proportion d’air dans le corps pour modifier la flottabilité. Chez l’Homme… »

Max : « On s’en fiche des zoms. »

Le chevalier : « Chez l’Homme, la différence tient à deux litres environ. Avec les poumons remplis, l’individu flotte. Avec les poumons à moitié vide, il coule. 2 litres pour un poids moyen de 75 kg… »

Léo : « Si j’ai bien compris, la différence entre ploufeurs et non ploufeurs vient de la proportion d’air entre les plumes. Tu as compris ça aussi Brindille ? »

Brindille : « Oui petit Léo. »

Max : « Bonome, tu es sûr de ce que tu racontes ? »

Le chevalier : « Autant que toi avec les 3h 🙂 Non, ce n’est qu’une hypothèse. »

Brindille : « Je m’en contenterai. »

Max : « Il vaut mieux, sinon il va se relancer dans des explications interminables. »

Léo : « Brindille, tu veux bien nous grattouiller le front avant de reprendre l’inspection ? »

Brindille : « Bien sûr Léo. »

Max et Léo : « Rrrroooonnnn rrrroooonnnn… »

Le chevalier : « Mes chers petizours, je suis désolé d’interrompre vos ronronnements gratouillesques avec Brindille mais l’heure tourne… »

Max : « On s’en fiche, on la kidnappe. Elle reste avec nous maintenant. On peut rester des heures si on veut. »

Le chevalier : « Malgré sa blague pas drôle ? »

Max : « Ah… oui… J’avais oublié… Brindille, nous te relâchons. Il y a déjà bonome qui fait des blagues pas drôles. Deux dans la même cabane, ça serait vraiment trop. »

Brindille : « On est bien peu de choses… »

Léo : « Moi je veux bien te garder quand même 🙂 »

Brindille : « Merci Léo, c’est gentil. »

Max : « Au retour, on pourra s’arrêter le long de l’étang ? Pour voir si il y a des zoisos ? »

Le chevalier : « D’accord. De toutes façons nous y passons. »

***

Léo : « Regardez ! Il y a des sarcelles d’hiver, Anas crecca, Anatidés. »

Brindille : « Tu les reconnais à cette distance ? »

74 37 Sarcelles d'hiver

Léo : « Oui 🙂 C’est parce que j’aime beaucoup les zoisos. Et elles sont très belles, les sarcelles d’hiver. »

Max : « Tu as vu, Brindille ? Quand Léo parle d’un zoiso, on a toujours l’impression que c’est son préféré. Tous les zoisos c’est son préféré à Léo 🙂 »

Brindille : « 🙂 Je le comprends. La sarcelle d’hiver, c’est un canard plongeur ou un canard de surface ?»

Léo : « C’est un canard de surface. »

Max : « Il faudrait le dégonfler un peu, comme ça, il pourrait ploufer 🙂 »

Léo : « Levez la tête ! Il y a un faucon crécerelle, Falco tinnunculus, Falconidés. »

74 39 Faucon crécerelle 74 40 Faucon crécerelle

Max : « On a peur des rapaces ! »

Brindille : « Générateurs aléatoires de câlins ? »

Max et Léo : « Ouiiiii !!! »

Brindille : « Vous voulez pocher ? »

Max : « Dans TA poche ? Bonome, tu veux bien ? »

Le chevalier : « Si vous voulez. Après tout, Brindille n’est pas la première venue 🙂 »

Brindille : « Venez 🙂 Léo, tu veux bien m’expliquer comment tu reconnais le faucon crécerelle ? »

Léo : « Oui Brindille. D’abord, il vole sur place. On appelle ça muloter. A ma connaissance il n’y a que les faucons qui font ça. Et puis c’est le faucon le plus probable. Le chevalier et Max ont vu un hobereau au Grand Étang de T mais il est quand même assez rare. Et tu vois, il a les plumes de la queue étalée. Tout ça, on le voit vite. Après, il faut regarder les couleurs. Mais c’est pas facile par en dessous et à contre-jour. N’empêche que c’est un faucon crécerelle. Et qu’il est parti… »

Brindille : « Merci petit Léo. Nous aussi nous allons devoir partir. Il faut que je rentre. Chien m’attend 🙂 »

Léo : « On pourra rester sur tes genoux pendant la chevauchée du retour ? »

Brindille : « Si vous voulez et si le chevalier est d’accord. »

Max : « Il est d’accord. Bonome, tu chevaucheras lentement. C’est plus prudent. »

***

Le chevalier : « Voilà, nous sommes arrivés. Dites au revoir à Brindille. »

Max : « Au revoir Brindille. A bientôt. »

Léo : « Au revoir Brindille. Tu reviendras encore ? »

Brindille : « Je vais faire de mon mieux. C’est un plaisir d’inspecter le Pays des Zoisos avec vous. Au revoir chevalier. Au revoir les petizours. »

Léo : « Tu caresseras Chien de notre part s’il te plaît. »

Voilà Princesse. Brindille est revenue avec nous. Mais ça nous a pas empêchés de bien faire notre mission. Au Petit Royaume Sauvage il y a des beaux zoisos mais ils veulent pas se montrer.

On va bien tous les trois Princesse. J’espère que toi aussi. Je t’embrasse.

Continuer la promenade

73 – Le Royaume des Grèbes et le nouveau Royaume

Samedi 6 Février, An III

Max : « Bonjour mon bonome. On va où aujourd’hui ? »

Le chevalier : « Bonjour Maxou. Tu attaques fort aujourd’hui 🙂 Tu ne me demandes même pas si j’ai bien dormi. ‘On va où aujourd’hui ?‘ direct ! »

Max : « Je vois à ta tête que tu as bien dormi. Quand tu as la trace de l’oreiller sur la joue et les cheveux, enfin ce qu’il en reste, dans tous les sens, c’est que tu as bien dormi. Et puis on va pas refaire les mêmes dialogues à chaque fois. Ils aboutissent inévitablement à la même question : On va où aujourd’hui ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas. Où veux-tu aller ? »

Max : « Bonome, si j’avais décidé je te demanderais pas ‘On va où aujourd’hui ?‘ Réfléchis un peu. Oulala ! Bien dormi mais pas réveillé le bonome… »

Léo : « Max, tu sais bien qu’il faut pas parler au chevalier avant son deuxième hectolitre de café. Là, il a à peine bu sa première cafetière 🙂 »

Le chevalier : « Merci mon Léo, je savais que je pouvais compter sur toi. »

Léo : « A ton service chevalier. Bon, on va où aujourd’hui ? »

Le chevalier : « Ah non ! Tu ne vas pas t’y mettre ! Faites ce que vous voulez. Moi, je retourne me coucher. »

Max : « Bonome, mon bonome, mon petit bonome… »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « TU AVALES TON CAFÉ, LA TASSE, LA CAFETIÈRE ET TOUT CE QUE TU VEUX. TU TE PRÉPARES FISSA ET TU NOUS EMMÈNES AUX ZOISOS !!! »

Léo : « Je n’aurais pas dit ça 🙂 »

Max : « Puis-je savoir, cher cousin, comment tu aurais formulé la chose ? »

Léo : « Je peux ? »

Max : « Faites donc mon cousin 🙂 »

Léo : « BONOME TU AVALES LE PAQUET DE CAFÉ ET TROIS LITRES D’EAU BOUILLANTE. ÇA INFUSERA DANS TON ESTOMAC ET PENDANT CE TEMPS TU SAUTES DANS TES CHAUSSETTES POUR NOUS EMMENER AUX ZOISOS DE TOUTE URGENCE !!! »

Max : « C’est pas mal… Un peu long mais j’aime bien 🙂 »

Léo : « C’est vrai ? Ça te plaît ? Parce que c’est une première pour moi. »

Max : « Tu as un vrai potentiel mon Léo. Tu es doué. Avec un peu de pratique tu deviendras un grand maître. Ça infusera dans ton estomac… Tu sautes dans tes chaussettes… C’est bien, bravo Léo 🙂 On sent un style qui émerge. Quel talent ! »

Le chevalier : « Dites mes petizours, au risque de vous déranger, puis-je vous poser une question ? »

Max : « Bien sûr. »

Le chevalier : « On va où aujourd’hui ? »

Max et Léo : « GRRRRR !!! »

Bon, après négociations la décision fut prise à l’unanimité moins deux voix : nous irions au Royaume des Grèbes. Mais une surprise était possible si nous nous tenions bien. C’est donc dans le plus grand calme que nous avons chevauché jusqu’au Royaume des Grèbes.

Max : « Bonome, c’est pas pour critiquer notre décision unanime mais on vient souvent au Royaume des Grèbes. Notre dernière sortie était déjà au Royaume des Grèbes. Princesse va en avoir assez du Royaume des Grèbes. On sait que tout se passe bien ici. »

Le chevalier : « Maxou, si ça ne te plaît pas je te propose de rentrer à la cabane. Que penses-tu de cette option ? »

Max : « Il est bien ce Royaume ! N’est ce pas Léo ? »

Léo : « Oh oui ! On y voit beaucoup des zoisos. C’est vraiment un beau Royaume. »

Le chevalier : « Alors nous allons pouvoir l’inspecter dans le calme. »

Max : « Oui oui ! »

Léo : « Max… Tu fais la botanique toi ? »

Max : « Oui Léo, avec Gaston 🙂 »

Léo : « Tu connais cette plante à fleurs jaunes ? Il y en a partout. C’est bizarre. En hiver il y a pas des fleurs normalement. »

Max : « Bonome, on peut aller voir la fleur s’il te plaît ? »

73 01 Le tussilage

Le chevalier : « Bien sûr Max. »

Max : « Aloraloralor… Il y a des tas de fleurs en languettes… et des fleurs en tubes au centre. C’est pas facile à voir parce qu’elles sont toutes jaunes. Comment on dit déjà ? Les radiées ! C’est une radiée ! Oups, j’ai oublié la famille… C’est les Astéracées. Alors Astéracées, Radiées… Je connais pas la suite et j’ai pas pensé à prendre ma flore 🙁 On est en hiver et c’est pas la saison des fleurs… Bonome, tu peux m’aider s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Je voudrais bien Max, mais comment puis-je faire sans la flore ? »

Max : « De tête ! Tu connais tout par cœur… Allez, au travail ! »

Le chevalier : « Crois-tu vraiment que je connais tout par cœur ou essayes-tu de me flatter ? »

Max : « Je flatte rien du tout, oulala ! Allez, explique nous cette plante. »

Le chevalier : « Je la connais, ce qui me permet de savoir à peu près où je vais… Mais de tête, je vais sûrement oublier des étapes. Chez les Radiées, le premier critère est la présence de feuilles piquantes. Ce n’est pas le cas ici. Les feuilles ne sont d’ailleurs pas encore sorties. »

Léo : « C’est normal, ça ? Les fleurs avant les feuilles ? »

Le chevalier : « Oui, c’est normal. Pour deux genres d’Astéracées Radiées : le tussilage et le pétasite. Le premier a des capitules isolés. Chez le second, les capitules sont disposés en grappes ou en ombelles. »

Léo : « C’est quoi un capitule ? »

Max : « MOI ! MOI ! JE SAIS ! »

Le chevalier : « Nous t’écoutons Maxou. »

Max : « C’est quand les fleurs sont toutes serrées les unes contre les autres. Comme chez les Astéracées. Tu sais Léo, ce que tu vois, c’est pas une fleur. C’est un capitule. Un bouquet de petites fleurs collées les unes aux autres. »

Léo : « D’accord… Alors ce sont des tussilages qu’on voit partout ? »

Le chevalier : « Oui petit Léo. Tussilago farfara, Astéracées. On l’appelle aussi pas-d’âne. »

Léo : « Et c’est normal de le voir en cette saison ? »

Le chevalier : « Ce n’est pas anormal. Elle fleurit entre février et avril… »

Léo : « Elle a pas peur de l’hiver alors. »

Le chevalier : « Non, elle peut supporter le froid et la neige. Max, j’aimerais bien que tu penses à prendre tes affaires : tes jumelles, ta flore… C’est à toi de penser à les prendre. »

Max : « Oui bonome. Je ferai plus attention. Mais me gronde pas. »

Le chevalier : « Comme si j’allais te gronder… »

Léo : « On voit pas des zoisos. »

Le chevalier : « C’est un peu vrai… »

Max : « Un peu, un peu… On voit rien du tout. Allez, venez, on va à l’observatoire… »

***

Léo : « Chevalier, qu’est ce que tu regardes comme ça ? »

Le chevalier : « Venez voir… »

Léo : « Oh ! Il y a un couple de colverts et un ragondin ! »

73 02 Colvert et ragondin 73 03 Colvert et ragondin
73 04 Colvert et ragondin 73 05 Colvert et ragondin

Max : « A leur place je me méfierais du ragondin… Parce que c’est pas un vrai phytophage. Contrairement à ce que m’a dit un jour un graaaaand chevalier, il lui arrive de manger des zanimos comme un mollusque qu’on aurait dit un Anodonte des cygnes… »

Le chevalier : « Je reconnais avoir dit une erreur. Mais je n’imagine quand même pas un ragondin s’attaquer à un canard. Je ne suis pas sûr que le canard se laisserait faire. »

Léo : « Et deux ragondins ? Ils pourraient s’en prendre au canard ? »

Max : « Je crois que le colvert a préféré esquiver et ne pas savoir 🙂 Regardez ! Il se sauve. »

73 06 Colverts et ragondin 73 07 Colvert et ragondin

Léo : « Qu’est ce qu’ils font les ragondins ? Ils se font des bisous ? »

73 08 Ragondins 73 09 Ragondins

Le chevalier : « 🙂 Ils se reniflent pour se reconnaître… »

Max : « Tu fais pas ça toi ! »

Le chevalier : « Oulala ! Ce n’est pas la peine de te renifler pour te reconnaître ! Tu pues à 20 mètres ! »

Max : « HÉ ! HO ! ÇA SUFFIT MAINTENANT ! TU ARRÊTES DE DIRE QUE JE PUE. MES NOMBREUX LECTEURS VONT FINIR PAR LE CROIRE ! ET C’EST PAS MA FAUTE SI TU N’AS PAS VOULU QUE JE PRENNE UN BAIN ! ZUTALOR ! »

Le chevalier : « Tu n’aurais pas eu le temps avant l’arrivée de Brindille mais depuis, rien ne t’en empêchait 🙂 »

Léo : « Et voilà ! Ils se sont encore transformés en foulques ! Vous êtes terribles tous les deux. Je vais faire un rapport à Princesse si ça continue. »

Max : « Non non non ! Pas de rapport à Princesse ! Surtout pour dire que je suis terrible. On arrête. N’est ce pas bonome ? »

Le chevalier : « Tu sais Max, au château, ils pensent déjà que je suis cruel et méchant et que je t’ai kidnappé. Je ne risque plus rien… Tu peux envoyer ton rapport, Léo 🙂 »

Léo : « On verra… Bon, il y a pas des zoisos… On va voir de l’autre côté ? »

Le chevalier : « Voulez-vous pocher ? »

Léo : « Oui 🙂 C’est moins fatiguant et plus agréable 🙂 Tu nous grattes le front en chemin ? »

Le chevalier : « Si tu veux mon Léo. »

Max : « Ben… Et moi ? »

Le chevalier : « Je n’allais pas t’oublier petit jaloux 🙂 »

Léo : « Regardez, il y a un grand cormoran qui passe… »

Max : « Tu as fotoé ? Fais voir s’il te plaît. »

73 10 Un grand cormoran passe 73 11 Un grand cormoran passe
73 12 Un grand cormoran passe 73 13 Un grand cormoran passe

Léo : « Rholala… C’est beau un zoiso qui vole… J’aimerais bien savoir voler… »

Max : « Moi aussi. Un jour j’ai rêvé qu’une échasse blanche me prenait sur son dos pour me faire visiter le Pays des Zoisos. »
Léo : « Et tu sifflotais dans ton sommeil ? »

Max : « Je sais pas… Mais on rendait visite à tous les zoisos et c’était bien… »

Léo : « C’est un peu ce qu’on fait avec le chevalier… On est pas sur son dos mais dans sa poche et on rend visite aux zoisos dans les Royaumes. On voit pas du ciel mais l’échasse blanche nous gratterait pas le front et nous ferait pas de bisou de bonnuit. »

Max : « Toi, tu vas encore dire qu’on a de la chance… »

Léo : « Ben oui. On a de la chance d’être avec le chevalier. Toi, tu préférerais peut-être être avec Princesse, mais moi je suis très heureux dans la cabane du chevalier. »

Max : « Je veux pas retourner au château. Moi aussi j’aime bien la cabane. Et mon bonome 🙂 »

Le chevalier : « C’est peut être le moment de faire une pause… Venez sur mes genoux mes petizours 🙂 »

Max : « Rrrrroooonnnn rrrroooonnnn… »

Léo : « Rrrroooonnnn rrrroooonnnn… »

***

Le chevalier : « Mes petizours, on voit pas des zoisos ici. Je vous propose de retourner à notre monture. »

Max : « QUOI !!! DÉJÀ !!! »

Léo : « Oh nooon ! On va pas rentrer quand même… »

Le chevalier : « Qui a parlé de rentrer ? Nous allons calmement à notre monture et après j’ai une surprise pour vous 🙂 »

Max : « Une surprise ? C’est quoi ? Dis le nous ! »

Léo : « Oui, dis nous la surprise ! »

Le chevalier : « Ce ne serait plus une surprise 🙂 Je vous l’annoncerai en chemin. Pour le moment, finissons l’inspection. Allez, dans ma poche tous les deux. »

Max : « Tu veux vraiment pas nous dire ? »

Léo : « Max, il a raison. Ce serait plus une surprise. Fais lui confiance. Tiens… Il y a deux femelles milouins… Pas de mâles… » 73 14 Deux fuligules milouins femelles

Max : « On a pas donné les noms en scientifique aujourd’hui. Brindille est pas là alors Léo frime pas 🙂 »

Léo : « C’est pas pour ça ! Je suis pas un frimeur. C’est parce que aujourd’hui je suis pas très sérieux. J’ai plus envie de me promener que de faire l’inspection. »

Le chevalier : « En aurais-tu assez des inspections ? »

Léo : « Oh non ! Mais on voit pas beaucoup des zoisos alors je me promène en profitant de la beauté. »

Max : « Tu as beaucoup de beauté dans les yeux Léo. »

Léo : « Non, je crois pas que la beauté soit dans l’œil de celui qui regarde. Pas seulement. La beauté existe. Certains la voient, d’autres pas. Et ils doivent être très malheureux. »

Max : « Toi tu la vois toujours. Et ça fait tomber ta mâchoire 🙂 »

Le chevalier : « 🙂 Regardez là-bas, il y a un pic vert ! »

Max : « Oussa ? Ah oui ! Picpic il est souvent au sol. C’est pas un pic des arbres comme le pic épeiche ou le pic mar. »

73 15 Picpic

Le chevalier : « Non, en effet. Les pics ont chacun leur place. Les pics verts sont au sol où ils se nourrissent d’insectes, notamment de fourmis. »

Max : « Mais pourtant on en a déjà vus dans les arbres ! »

Le chevalier : « Effectivement. Ce sont des pics, tu sais. Ils sont bien adaptés à la vie arboricole. »

Max : « Tu m’as déjà expliqué ça. Ils ont deux doigts vers l’avant et deux vers l’arrière pour mieux grimper et ils peuvent s’appuyer sur les longues plumes rigides de leur queue pour s’équilibrer. »

Léo : « Et les autres pics ? »

Le chevalier : « Le pic épeiche préfère les troncs et les grosses branches. Son rôle est très important. En se nourrissant des insectes xylophages, il protège les arbres. »

Max : « Il évite les parasites aux arbres. Il est gentil le pic épeiche. »

Le chevalier : « Non mon Maxou. Il se nourrit. C’est involontairement qu’il rend service aux arbres. Le pic épeichette et le pic mar s’observent sur les plus petites branches. Ils peuvent s’y déplacer car ils sont très petits. Le pic épeichette est à peine plus grand qu’une mésange charbonnière. »

Max : « Nos mésanges à nous ? Celles qui viennent chiper des graines dans la mangeoires , »

Le chevalier : « Oui. Mais cesse donc de dire qu’elles viennent chiper les graines. C’est pour elles que nous les mettons ! Elles ne les volent pas. »

Max : « Oui, je sais. Mais on a l’impression qu’elles viennent les voler. Elles arrivent, chipent une graine et s’envolent illico ! Avec Léo on leur a répété cent fois qu’elles pouvaient s’installer pour les manger sur place mais elles se sauvent tout le temps. »

Léo : « C’est pas vrai Max. Depuis quelques temps, il y en a une qui mange ses graines dans la mangeoire. Elle en prend une entre ses pattes et la tapote avec le bec pour l’ouvrir. C’est rigolo. Des fois, elle en mange trois au quatre de suite. Et puis, sous l’arbre où vont manger les autres, il doit y avoir un gros tas d’écailles de graines de tournesol 🙂 »

Max : « 🙂 Bonome, tu peux revenir aux pics s’il te plaît ? »

Le chevalier : « J’allais oublier le pic noir. C’est, je crois, le plus grand des pics. Lui aussi s’observe sur les troncs et les grosses branches. »

Léo : « Alors si j’ai bien compris, la répartition des pics dans un arbre ne se fait pas au hasard. Ils se répartissent en fonction de leur taille. »

Max : « Il est fort ce Léo ! C’est exactement mon cours pour la schola ! La répartition des êtres vivants dans l’environnement ne se fait jamais au hasard ! »

Léo : « Ben oui, je suis fort ! Évidemment ! J’ai un sacado 🙂 Tu connais d’autres choses sur les pics ? »

Le chevalier : « Vous savez qu’ils creusent leurs nids dans les troncs grâce à leur bec ? J’ai vu un film un jour, sur la page de Cali Méro, c’est très impressionnant. Mais ils n’utilisent ce nid qu’une seule année. Au printemps suivant ils l’abandonnent. Et il y a des tas d’autres animaux qui se battent pour le récupérer. »

Max : « Qui comme zanimos ? »

Le chevalier : « Les étourneaux sansonnets, les mésanges, les sittelles torchepots… Nous avons vu des perruches à colliers dans des nids creusés par des pics. Et il peut y avoir des écureuils roux… »

Max : « Ils font tous la bagarre pour les nids des pics ? »

Le chevalier : « La bagarre… Tu exagères un peu, mais il peut y avoir des conflits ponctuels. »

Max : « Il va falloir trouver une solution plus pacifique… Et si on recensait les nids abandonnés et qu’on faisait un fichier avec les locataires potentiels. Avec un guichet dans la forêt. ‘Bonjour madame la mésange. C’est pour un nid ? Exposé plein sud ? D’accord. Vous allez faire des œufs ? Oui ? Combien ? Oulala, il vous faut un grand nid alors. Léo, tu peux faire visiter le nid de l’arbre A4XB12 à madame la mésange s’il te plaît... Oui oui, son dossier est complet. Suivant s’il vous plaît ! »

Le chevalier : « Max, tu as une solution pour chaque problème qui se pose au Pays des Zoisos 🙂 Mais tu ne pourrais pas mettre cette merveilleuse idée en application. »

Max : « Et pourquoi pas ? »

Le chevalier : « Parce que tu ne parles pas le zanimo ! Allez, aux zoisos ! »

Léo : « Dis chevalier, ce sont pas des sarcelles d’hiver là-bas ? »

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73 18 Sarcelles d'hiver 73 19 Sarcelles d'hiver

Le chevalier : « Si ! Bien vu superzieux ! »

Léo : « J’aime beaucoup les sarcelles d’hiver. »

Max : « Tu aimes tous les zoisos. Dès que tu en vois un, on a l’impression que c’est ton préféré. Tous les zoisos c’est ton préféré ! Mais c’est vrai qu’elles sont rigolotes les sarcelles d’hiver. Elles sont colorées aux deux extrémités : la tête rouge et les fesses jaunes. Et tout terne au milieu ! Ça aurait coûté trop cher en pigments de les colorer partout 🙂 On va voir les zoisos sur la pointe de terre ? Allez, on y va… »

73 20 Des zoisos 73 21 Des zoisos
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Léo : « Vous avez vu ? Il y a un grébou qui est sorti de l’eau, en arrière plan. »

Max : « Alors toi ! Il y 30 mouettes qui rigolent, 2 grands cormorans et tu vois le grébou en arrière plan ! »

Léo : « Et les deux poules d’eau 🙂 »

Max : « Les deux poules d’eau ? Il y a des poules d’eau ? Tu les vois bonome ? »

Le chevalier : « On ne voit les deux que sur une seule foto. Léo, tu es vraiment doué pour l’observation. Rien ne t’échappe ! »

Léo : « Vous allez arrêter de me flatter ! Je vois bien parce que j’aime ce que je regarde. Et puis, on est pas souvent dans la nature alors je veux rien louper. Bon, on retourne à ta monture chevalier ? »

Max : « Quoi ? Léo est pressé de rentrer ? Tu as de la fièvre ? Tu as attrapé la maladie ? »

Léo : « Mais non ! Je suis pressé de connaître la surprise ! »

Le chevalier : « Alors on ne s’arrête pas pour regarder le grébou ? »

Léo : « Ben si ! Quand même ! »

73 24 Grébou 73 25 Grébou
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Max : « Brindille aime bien les grébous. Elle l’a dit. »

Léo : « Chevalier, toi aussi tu aimes bien les grébous. Mais vous êtes pas amis. Pourquoi ? »

Le chevalier : « J’aime beaucoup tes questions Léo. Je ne sais pas. Tu sais, l’amitié est irrationnelle, difficile à expliquer. Parfois on apprécie quelqu’un, sincèrement, et pourtant l’amitié ne naît jamais. Et puis une autre personne devient immédiatement une amie alors qu’elle est totalement différente de nous, de ce qu’on pourrait attendre. C’est étrange parfois. Mais c’est le charme des rencontres… »

Max : « Et nous, on est tes amis ? »

Le chevalier : « Bien sûr ! Te souviens-tu m’avoir dit un jour que j’étais ta mère, ton père, ton maître et tout ce que je pouvais être ? »

Max : « Tu avais l’air triste ce jour là. »

Le chevalier : « C’est pareil pour vous. Vous êtes bien plus que des amis. Dites donc, ce n’est vraiment pas une journée d’inspection scientifique aujourd’hui 🙂 »

Max : « C’est pas grave… Pour une fois… Princesse va pas nous gronder quand même ! Et puis c’est pas notre faute si on voit pas des zoisos ! »

Léo : « Il y a un couple de chipeaux là-bas ! »

73 28 Canards chipeaux 73 29 Canards chipeaux

Max : « Des chipeaux là-tas 😀 »

Le chevalier : « Non Max ! Pas celle-là ! S’il te plaît ! »

Max : « Désolé 🙁 »

Léo : « Chevalier, tu devrais vraiment kidnapper Brindille ! C’est la meilleure protection contre les blagues pas drôles. »

Le chevalier : « Bon, un dernier arrêt à l’observatoire et en avant pour la surprise ! J’ai peur qu’elle vous déçoive 🙁 »

Léo : « Mais non, ne t’inquiète pas. »

Max : « LÉO ! LÉO ! VIENS VOIR ! VITE ! »

Léo : « Qu’est ce qui se passe ? Qu’est ce que tu as vu ? »

Max : « C’est grébou ! Là ! En plumage nuptial ! »

73 30 Grébou 73 31 Grébou
73 32 Grébou 73 33 Grébou

Léo : « Rholala… Qu’est ce qu’il est beau ! La chance… »

Max : « Tu arrives à parler avec la mâchoire inférieure qui traîne par terre toi ? »

Le chevalier : « Il a beaucoup d’expérience 🙂 »

Léo : « ÇA SUFFIT MAINTENANT ! ARRÊTEZ OU JE VOUS PLOUFE ! LAISSE MOI ADMIRER GRÉBOU ! Rholala… Rhoooo… C’est un grébou nuptial ! On viendra voir ses œufs et ses petits ? Et la parade ? Tu as déjà vu la parade des grébous ? »

Le chevalier : « Nous reviendrons, Léo, et tu verras les petits. Et non, je n’ai jamais vu la parade des grébous. Je ne sais pas à quoi elle ressemble. Ce que je sais c’est que la période de reproduction approche. Nous verrons peut être un couple faire des œufs. Les nids sont bien cachés dans les phragmites. Nous ne les verrons pas couver. Mais les premiers petits devraient arriver fin avril. »

Léo : « Ils font plusieurs couvées par an ? »

Le chevalier : « Il me semble. Je n’en suis pas absolument certain mais… »

Max : « Grébu fait plusieurs couvées, lui. On l’a vu cet été. Il y avait un ado de la première portée quand l’œuf de la seconde a éclos. On a des fotos de la famille au complet. »

Léo : « Oui, j’ai vu dans ton blog : les parents, l’ado et le tout petit tout neuf en parent-stop. Il avait une plume dans le bec en guise de tétine 🙂 »

Le chevalier : « Ben voilà, l’inspection du Royaume des Grèbes est terminée. Tout va bien il me semble et je suis prêt à parier que vous n’avez pas envie de rentrer. »

Max : « Ben non, on veut pas rentrer. »

Le chevalier : « Et si nous allions inspecter un autre Royaume ? »

Léo : « Maintenant ? C’est vrai ? »

Max : « Lequel ? Les Bernaches ? Les Mandarins ? »

Le chevalier : « Non, un nouveau Royaume. »

Max : « Qu’on ne connaît pas encore ? Il y a des Royaumes qu’on ne connaît pas encore ? »

Le chevalier : « Oui, il y en a. »

Léo : « Et on va voir des zoisos ? »

Le chevalier : « Ce n’est pas pour les oiseaux que je veux y aller. »

Max : « C’est pour quoi alors ? Les insectes ? Tu veux faire l’entomologie ? Il est encore un peu tôt dans l’année pour faire l’entomologie. »

Le chevalier : « Non, pas d’entomologie non plus. J’ai eu des informations sur ce Royaume et la presse en a parlé. Tenez, lisez vous même cet extrait de gazette. »

LE CAPITALIEN

Jeudi 4 février de l’an III

Haro sur les sangliers ! Ce jeudi 4 février, le Royaume des Sangliers est fermé toute la journée, pour cause de… chasse aux sangliers.

En effet, les gardes forestiers vont procéder à une grande battue pour éradiquer les sangliers de la Forêt. Selon le prévôt de la ville la plus proche, « la présence de ces mammifères représente une réelle menace pour la sécurité des habitants ». Ainsi, la fermeture des treize portails d’accès au massif a lieu la veille de la chasse, soit dans la soirée du mercredi 3 février, à partir de 20 heures.

Max : « Le Royaume des Sangliers… »

Léo : « Rhoooolaaaalaaaaa… Des sangliers… »

Max : « Et on va voir des sangliers ? »

Le chevalier : « Au Pays des Zoisos on ne peut rien prévoir. Tu sais bien Maxou. »

Max : « Des sangliers… Oulala ! J’ai un peu peur quand même. »

Léo : « Moi aussi… Mais j’aimerais bien en voir quand même. »

Max : « Bonome, il y a quand même quelque chose qui me chiffonne… Il parle de chasse dans la gazette. Et ça veut dire quoi ‘Eradiquer‘ ? »

Le chevalier : « Éradiquer ? Ça veut dire supprimer totalement. »

Max : « C’est ça ta surprise ? Tu nous annonces qu’il y a un Royaume des Sangliers quand ils les ont tous tués ! Bonome, tu vas vraiment pas bien dans ta tête ! »

Le chevalier : « Je comprends ta réaction Maxou. Je regrette de vous parler de chasse. Mais si les gardes forestiers ont décidé cette battue, c’est qu’il y avait trop de sangliers pour ce petit Royaume. Il est proche de la campagne, ce Royaume. Et les sangliers vont y revenir, ne vous inquiétez pas. Je voudrais aller voir si la recolonisation a déjà commencé. C’est possible. Nous verrons bien. »

Max : « Tu crois qu’ils ont vraiment tué tous les sangliers ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas mais j’en doute. Allons voir. Vous voulez bien ? »

Léo : « Oui oui 🙂 On va peut être en voir… Et puis, tu vas bien nous trouver quelques zoisos. »

Pendant la chevauchée entre les deux Royaumes, Léo arrêtait pas de rholalaer 🙂 Et entre les rholalas j’entendais ‘des sangliers…’ Moi, je pouvais pas m’empêcher d’imaginer la rencontre : deux petizours et un chevalier face à une bande de sangliers… Bonome c’est un grand chevalier. Mais il met jamais son armure et prend pas son épée. Il veut même pas prendre son couteau. Je le glisse quand même dans son sacado parce que c’est un couteau avec un sifflet très fort. Comme ça si il tombe et se fait mal dans un endroit isolé, il peut siffler pour se signaler. Mais je le vois mal nous défendre avec un simple couteau. Quoique… Pour nous protéger il serait capable de se mesurer à un sanglier… Peut être qu’il ne gagnerait pas le combat mais le sanglier serait pas indemne. Et puis il connaît bien les zanimos, leur anatomie, leurs comportements, leurs points faibles… Il serait bien capable de tuer un sanglier avec son petit couteau tout compte fait… Mais il se le pardonnerait jamais. Lui, tuer un zanimo ? En fait, je veux pas croiser de sanglier. Parce que bonome serait déchiré entre nous protéger et tuer le zanimo ou pas tuer le zanimo et nous laisser nous faire déchiqueter.

Le chevalier : « Max… Max ! Tu rêves ? On est arrivés. Allez, on y va. »

Léo : « C’est un Royaume forestier ? »

Le chevalier : « Oui Léo, avec quelques pelouses et des étangs… »

Léo : « Ça fait des milieux de vie différents et donc plein de zanimos possibles… »

Le chevalier : « C’est vrai. Maxou parlait d’entomologie tout à l’heure. L’entomofaune est très riche ici. »

Max : « Lentomofaune ? »

Le chevalier : « La faune d’insectes. »

Max : « Ah ! Oui ! L’entomofaune ! D’accord ! »

Léo : « Et l’avifaune ? »

Max : « Lavifaune ? Allo ! On est en pays étranger ? Quelqu’un parler français ? »

Le chevalier : « La faune d’oiseaux. »

Max : « Ben oui, je le savais ! Pfff… »

Le chevalier : « Je ne sais pas trop… Je ne suis pas venu ici depuis plusieurs années… A l’époque j’avais mon petit appareil, celui que j’ai donné à Max. »

Max : « Il peut pas zoomer. Tu pouvais pas faire des fotos de zoisos. »

Le chevalier : « Et c’est pour cela que je ne connais pas bien l’avifaune de ce Royaume. Ne pouvant fotoer, je délaissais l’observation des oiseaux pour me concentrer sur celle des insectes. »

Max : « Mais là il y a un geai des chênes. Et tu peux le zoomer 🙂 »

Le chevalier : « Difficile… L’éclairement est faible… Voilà ! »

73 34 Geai des chênes

Max : « Il est flou ce geai ! Tant pis. Bonome, tu entends les sangliers ? »

Le chevalier : « Non Max. N’aie pas peur. »

Max : « Ben… J’aimerais les voir mais j’ai peur. »

Le chevalier : « Moi aussi Max, moi aussi… Nous arrivons à la pelouse et je crois apercevoir ce que je voulais voir… »

73 35 Sangliers

Max : « Quoi ? Ça ? La terre toute retournée ? C’est pour voir ça que tu nous a emmenés ici ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 Ce que vous voyez là est le résultat du travail des sangliers. »

Léo : « Comment ils ont fait ? »

Le chevalier : « Avec leur groin. Il est renforcé par du cartilage très solide et ils s’en servent pour labourer la terre. »

Max : « Pourquoi ils font ça ? »

Le chevalier : « Pour se nourrir ! Ils cherchent des graines, des racines, des vers… »

Max : « Ils sont phytophages les sangliers ? »

Le chevalier : « Non, omnivores. Ils peuvent manger des petits rongeurs et parfois des faons de chevreuils ou de cerfs. »

Max : « Et les petizours ? Ils mangent les petizours ? »

Le chevalier : « Je ne les laisserai pas faire Max. »

Max : « J’ai mis ton couteau dans ton sacado. Tu veux bien le prendre à la main ? Ouvert s’il te plaît… Bonome, s’il te plaît. »

Le chevalier : « Vous avez peur ? »

Max : « Oui. »

Le chevalier : « Restez dans ma poche pour le moment alors. »

Léo : « Tu es sûr de toi ? C’est un sanglier qui a fait ça ? »

Le chevalier : « Un ou plusieurs… oui. Si vous voulez nous pouvons chercher leurs empreintes… Tenez, il y en a une là ! On voit bien les deux doigts principaux et une garde sur la droite. Je vous ai déjà expliqué les traces de sangliers. Vous souvenez-vous ? »

73 36 Sangliers

Max : « On peut en chercher d’autres ? »

Le chevalier : « Si vous voulez ! Mais il faut sortir de ma poche 🙂 »

Max : « Oui, mais tu surveilles bien et tu gardes ton couteau à la main. »

Léo : « Max, tu es sûr de vouloir sortir de la poche ? »

Max : « Mais oui, il surveille et nous protège. Allez, viens. »

Léo : « Il y en a une là ! Venez voir ! Rholala… Une trace de sanglier… »

73 37 Sangliers 73 38 Sangliers

Max : « Tu sais de quand elle date ? Elle est fraîche ? Elle date d’avant mercredi ou après ? »

Le chevalier : « Je suis incapable de répondre. Je n’ai pas assez d’expérience. Nous sommes samedi… A-t-elle plus ou moins de 4 jours ? Non, je ne sais pas… »

Max : « Tu peux pas dire si elle est d’avant ou après la chasse alors… On peut pas savoir si les sangliers sont déjà revenus. Zutalor ! »

Léo : « Ben franchement, je préfère qu’ils soient pas encore là. Chevalier, tu parles le sanglier ? »

Le chevalier : « 🙂 Pourquoi mon Léo ? »

Léo : « Tu peux dire en sanglier qu’on est des peluches et qu’on se mange pas. Et qu’il ne faut pas te manger non plus parce que tu es en mission pour Princesse. »

Le chevalier : « Je leur dirai Léo. »

Léo : « On peut retourner dans ta poche ? »

Le chevalier : « Non, vous aller rester là toute la nuit et vous me ferez un rapport demain. Y-a t-il oui ou non des sangliers dans ce Royaume ? »

Léo : « Non, je veux pas. Je reste pas ici cette nuit. Je veux aller dans ta poche et me cacher tout au fond. Et que tu me grattes le front. J’ai peur ! »

Léo : « Viens mon Léo. N’aie pas peur. »

Max : « Heu… Je peux pocher moi aussi ? »

Le chevalier : « Bien sûr. Cachez-vous tant que vous le voulez. N’ayez pas honte d’avoir peur. Seuls les inconscients ignorent la peur. Mais, vous savez, il y a un peu de monde dans ce Royaume et les zoms font toujours beaucoup de bruit. Ça m’étonnerait que les sangliers se montrent. Ils doivent surtout sortir à l’aube ou au crépuscule. Vous voulez continuer l’inspection ou vous préférez rentrer ? »

Max : « Tu promets qu’on ne risque rien ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « On peut rester dans ta poche avec juste la truffe qui dépasse ? »

Le chevalier : « Vous pouvez 🙂 »

Max : « Et si on a trop peur, on rentre ? »

Le chevalier : « Promis. »

Max : « Léo, tu en penses quoi ? On reste un peu ? »

Léo : « Oui, mais là où il y a des zoms et pas longtemps. »

Le chevalier : « D’accord. Alors allons voir le grand étang. »

Max : « Pourquoi tu t’arrêtes déjà ? Qu’est ce que tu as vu ? »

Le chevalier : « Des fleurs… Regardez… »

73 39 Rosacées 73 40 Rosacées

Léo : « C’est un drôle d’hiver ! Il fait pas vraiment froid, il neige pas et il y a des fleurs 🙂 »

Max : « Tu la connais cette plante ? »

Le chevalier : « Pas exactement. C’est une Rosacée. Un prunus peut être… »

Max : « Une Rosacée ? Comme la rose ? »

Le chevalier : « Oui mon Maxou 🙂 J’aime beaucoup les prunus et les cerisiers. Ils fleurissent assez tôt. Chez eux aussi les fleurs paraissent avant les feuilles. En quelques jours l’arbre, qui paraît mort après l’hiver, se couvre de milliers de petites fleurs blanches ou roses. C’est magnifique. Au Japon il y a une fête des cerisiers. On l’appelle Hanami. Les zoms se rassemblent et admirent les cerisiers en fleurs. »

Max : « Et c’est tout ? Ils font rien d’autre ? »

Le chevalier : « Je connais peu la culture japonaise. Il doit y avoir d’autres réjouissances. Mais l’idée d’aller admirer un arbre en fleurs me plaît beaucoup 🙂 »

Léo : « Tu le fais à chacune de nos inspections. Tu as pas besoin d’une fête, toi 🙂 »

Le chevalier : « Regardez l’étang ! »

73 41 L'étang 73 42 L'étang

Léo : « Rhoooo… C’est bôôô… »

Max : « Il y a des phragmites tout autour ! Blongios peut venir ici ! Tu as déjà vu blongios dans ce Royaume ? »

Le chevalier : « Je n’en ai jamais vu. Mais il est possible qu’il vienne. Le milieu lui convient bien. »

Max : « Il faudra venir voir ! »

Le chevalier : « Max, les berges sont peu accessibles et l’étang est large. On ne voit pas bien de l’autre côté. Tu crois qu’on pourrait voir un blongios nain à cette distance ? »

Max : « Avec mes jumelles et tes superzieux, oui ! Il faudra venir. C’est Princesse qui veut connaître tous les blongios. Elle me l’a dit ! »

Le chevalier : « Princesse te l’a dit ? Tu as eu des nouvelles de Princesse et tu ne m’en as pas parlé ? »

Max : « Euh… Non, pas vraiment… Mais je suis sûr qu’elle voudrait qu’on vienne voir et qu’on recense tous les blongios. »

Le chevalier : « Alors tu viendras pendant que j’irai à la schola. Et tu en profiteras pour recenser les sangliers 🙂 »

Max : « C’est pas drôle 🙁 J’ai peur des sangliers. »

Le chevalier : « Et puis tu inspecteras l’étang. Je me suis toujours demandé si il était peuplé de brochets 🙂 »

Max : « C’est VRAIMENT pas drôle 🙁 »

Léo : « Ils sont vraiment beaux les colverts. »

73 43 Canard colvert

73 44 Canard colvert 73 47 Canards colverts

Max : « Le premier a la tête bleue. C’est un canard colbleu 🙂 »

Léo : « C’est à cause des reflets. C’est comme ça avec les plumes iridescentes. Des fois, on a l’impression qu’elles changent de couleur. »

Max : « Bonome, il y a des Martins ici ? »

Le chevalier : « Je n’en ai jamais vus. »

Léo : « Et des grébus ? »

Le chevalier : « Oui, l’an dernier il y avait un couple et deux petits. J’ai des fotos des parents qui nourrissent leurs petits. Gloub la libellule ! Gloub l’écrevisse ! »

Max : « Gloub l’écrevisse ??? Tu nous montreras ? Je pourrai mettre des fotos dans mon blog ? »

Le chevalier : « Seulement si tu précises bien la date ! Je ne veux pas que Princesse pense que la scène a été fotoée cette année. »

Max : « D’accord. »

Le chevalier : « Tu te souviens du grand cormoran qui avale un poisson ? La série de fotos que tu as mises dans ton blog ? »

Max : « Gloub le poisson ! Oui, je me souviens. Pourquoi cette question ? »

Le chevalier : « J’ai fait les fotos de Gloub l’écrevisse le même jour 🙂 »

Léo : « Rhoooo la chance… Un cormoran qui avale un poisson… Un grébu qui donne une écrevisse à son petit… »

Le chevalier : « Et un grébu qui donne une libellule a ses petits 🙂 Ils n’avaient pas envie de l’avaler. Je crois qu’ils n’aimaient pas les libellules. Mais les parents les ont grondés et ils ont fini leur assiette 🙂 »

Léo : « Chevalier, tu aurais pas ton ordinateur dans sac ? J’aimerais bien voir les fotos. »

Le chevalier : « Si tu veux 🙂 Max, installe ta serviette et asseyez confortablement. »

Max : « Tu surveilles quand même les sangliers s’il te plaît. Et laisse ton couteau à portée de main, c’est plus sage… On est installés 🙂 Tu nous montres les grébus 🙂 »

Le chevalier : « D’abord la libellule… C’était le 10 Mai de l’an II, vers 12h. »

Max : « Il était midi douze et les petits grébus avaient faim 🙂 »

Le chevalier : « Ils étaient affamés et n’arrêtaient pas de piailler. Et j’ai vu l’adulte arriver avec une proie dans le bec. Je n’ai pas compris tout de suite de quoi il s’agissait… Il l’a d’abord proposé à son petit le plus proche qui a dédaigné l’offrande. Puis l’autre petit s’est approché. Il n’avait pas l’air très intéressé non plus. »

Max : « Tu veux pas nous montrer au lieu de parler ? »

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Léo : « Rholala… Deux petits grébus… Quelle belle scène tu as vue ! La chance ! »

Max : « Apparemment ils n’aimaient pas trop manger de la libellule ces petits ! »

Léo : « Tu mangerais de la libellule toi ? »

Max : « Euh… Pas sûr… Surtout avec les ailes ! Il aurait pu enlever les ailes, le parent ! Dis bonome, ça existe les libellules en chocolat ? »

Le chevalier : « 🙂 »

Léo : « Montre-nous l’écrevisse maintenant. S’il te plaît. »

Le chevalier : « Attendez… Il faut que je retrouve les fotos… Voilà ! C’était donc le 8 Juin de l’an II, en fin d’après midi. Je suis resté assis au bord de l’étang pendant au moins 2 heures. »

Max : « Mais tu as dit que les trois scènes avaient eu lieu le même jour ! »

Le chevalier : « Alors je me suis trompé ! Mais je suis certain que Gloub le poisson et Gloub l’écrevisse ont eu lieu en même temps ! »

Léo : « Tu en as eu de la chance ! Rholala ! J’aimerais bien voir ça moi aussi ! »

Le chevalier : « Sois patient mon Léo, toi aussi tu verras des tas de belles choses. »

Léo : « J’en ai déjà vu beaucoup grâce à toi. Merci chevalier. Allez, montre-nous. »

Le chevalier : « D’abord le petit affamé… Ce sont ses cris ininterrompus qui ont attiré mon attention. Il criait famine. Alors j’ai guetté l’adulte. Il plongeait, plongeait, plongeait… Mais revenait toujours bredouille. Le petit essayait lui aussi de pêcher. Il ploufait aussi. Mais sans succès. Et il criait, criait… dès que son parent ressurgissait de l’eau il essayait de le rejoindre à toute vitesse. Regardez. »

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Max : « Il est rigolo ! Il est tout enfoncé dans l’eau ! »

Léo : « Pourquoi il fait ça ? »

Le chevalier : « Il avance en se propulsant avec les deux pattes en même temps. Il va très vite mais son corps s’enfonce plus que d’habitude. Ça m’amuse beaucoup 🙂 Surtout avec le cou étiré vers l’avant… Cette partie de la scène a duré un bon quart d’heure. Des cris, des sprints et la déception de voir ressurgir le parent le bec vide… Et il y a eu l’écrevisse. Là non plus je n’ai pas identifié la proie tout de suite. J’ai pensé à un poisson. Ce n’est qu’en regardant les photographies que j’ai compris. »

Max : « Mais tais-toi un peu et montre… Allez… »

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Léo : « Mais elle est énorme cette écrevisse ! Comment il va faire pour l’avaler ? Il a même pas de mains pour la décortiquer 🙁 »

Max : « Et comment il va la digérer ? »

Le chevalier : « Seules les parties molles, à l’intérieur, vont être digérées. Le reste sera recraché. Regardez la suite. »

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Max : « Gloub l’écrevisse ! La digestion va être difficile. »

Léo : « Voilà, c’est fini 🙁 »

Le chevalier : « Non Léo. Si vous aviez observé attentivement, vous auriez remarqué qu’il manquait une pince à l’écrevisse. Elle s’était probablement détachée quand le petit a reçu son repas. Ou pendant qu’il la plaçait convenablement dans son bec pour l’avaler. Alors il a plongé et a retrouvé la pince manquante. »

Max : « Il avait encore faim ? »

Le chevalier : « Probablement. Et puis ses parents l’ont bien éduqué. Il savait qu’on ne doit rien laisser dans son assiette 🙂 »

Léo : « Tu as fotoé la suite ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Léo : « Rhoooo la chance… »

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Max : « C’est tout ? Il y en a plus des fotos ? »

Le chevalier : « Non Maxou. »

Max : « Alors range moi tout ton matériel et on finit l’inspection. »

Le chevalier : « Et toi, range ta serviette 🙂 »

Léo : « On entendrait pas des mésanges ? Chut ! Laissez-moi écouter… Hummm… Une mésange à longue queue… Non, il y en a plusieurs. Et des charbonnières. Il faut les trouver et les fotoer. En route ! »

Max : « Parce que c’est toi qui commandes maintenant ? »

Léo : « Je commande rien du tout. Mais si on cherche pas les zoisos quand on les entend autant arrêter les inspections et nous mettre au tricot 🙂 »

Le chevalier : « Je préfère trouver les mésanges 🙂 Allons voir dans les arbres, là-bas ! »

Max : « J’en ai vu ! Elles sont là ! Bien joué bonome 🙂 »

73 49 Mésange à longue queue 73 50 Mésange bleue

Léo : « Aegithalos caudatus et Cyanistes caeruleus. »

Max : « Aegithalos caudatus et Cyanistes caeruleus. Pfff… Moi aussi je le savais ! »

Léo : « Alors il fallait le dire au lieu de ronchonner. »

Max : « Je ronchonne pas ! Vous dites toujours que je ronchonne mais c’est même pas vrai ! »

Le chevalier : « D’accord Maxou. Allons voir le canal. J’aime beaucoup cet endroit. »

Léo : « D’accord. »

73 51 Le canal 73 52 Le canal

Le chevalier : « Il y a un endroit qui me plaît beaucoup sur la berge, à droite, sous un saule. Voulez-vous y aller ? »

Max : « Non bonome. Non non non. C’est dans les fourrés et je veux pas aller dans les fourrés. Et puis j’ai entendu des branches qui bougeaient et des grognements. »

Léo : « DES GROGNEMENTS ? Comme des grognements de sangliers ? »

Max : « Je sais pas, je connais pas les grognements de sangliers. »

Léo : « Pas la peine. Je veux rentrer. Je resterai pas un instant de plus dans ce Royaume ! Allez, je me poche et on s’en va. Et vite s’il te plaît. »

Moi aussi je me suis poché. On était pas très rassurés avec Léo. Bonome a mis la main dans sa poche et on s’est serrés très fort contre elle. On a bien senti qu’il se dépêchait. Et puis on est arrivés à notre monture et on est rentrés dans notre cabane. Bonome a bien vu qu’on était pas bien. Alors il nous a raconté de belles histoires qu’il tenait du vent. Il faut pas répéter les histoires du vent normalement. Mais pour nous, il veut bien. Parce qu’on est ses amis. On s’est détendus petit à petit. Nos yeux commençaient à piquer alors bonome nous a couché et il nous a gratouillé le front. Pas longtemps. Parce qu’il voulait nous faire notre bisou de bonnuit avant qu’on soit endormis.

Voilà Princesse. C’était encore un belle journée au Pays des Zoisos. On va bien Princesse. Ne t’inquiète pas.

Continuer la promenade