64 – Le Royaume des Écureuils

Mercredi 23 Décembre, An II

Max : « Bonome, c’est les vacances. Il y a pas la schola et il fait beau aujourd’hui. Tu veux pas nous emmener aux zoisos ? »

Le chevalier : « Vous voulez aller vous promener ? »

Max : « Oh oui ! Léo dit rien mais je sais bien qu’il en meurt d’envie. »

Le chevalier : « Je voulais terminer de corriger les copies mais si vous voulez aller vous promener … »

Max : « LÉO ! LÉO ! ON VA AUX ZOISOS ! »

Léo : « Chouette ! On va où ? »

Le chevalier : « Je n’ai pas envie de beaucoup chevaucher. »

Max : « On pourrait aller au Royaume des Écureuils. Il est pas loin ce Royaume et on y voit de beaux zoisos. »

Léo : « Et des écureuils 🙂 J’aime beaucoup les écureuils. On y va ? »

Le chevalier : « Allons-y ! »

On a chevauché doucement jusqu’au Royaume des Écureuils, au pas de promenade, en profitant du soleil.

Max : « Dis bonome, c’est pas l’hiver aujourd’hui ? »

Le chevalier : « Si, depuis hier. »

Max : « Et tu m’as pas dit que l’hiver, il faisait froid, il gelait et il y avait la neige ? »

Le chevalier : « En effet, je t’ai bien dit cela. »

Max : « Et éléoulanége ? »

Le chevalier : « Éléoulanége ? »

Max : « Oui, éléoulanége ? Et le gel ? Iléou ? »

Le chevalier : « Apparemment, ils ne sont pas là. »

Max : « Il a oublié de venir l’hiver ? Tu veux pas le prévenir, lui dire de venir. Ça va pas si il y a pas l’hiver ! »

Le chevalier : « Je suppose qu’il faut que je rédige un rapport et que je le fasse parvenir à Princesse … »

Max : « Ben oui, il faut faire quelque chose, parce que là, ça va pas du tout. »

Léo : « Vous avez fini de papoter tous les deux parce qu’on est arrivés 🙂 »

Max : « Attache notre monture et allons inspecter ! »

On a cheminé sur le chemin, le nez en l’air, en regardant partout. Mais je dois reconnaître que j’étais pas très attentif. J’avais juste envie de me promener. Léo était plus concentré, lui. Et il a repéré ce zoiso. Et sa mâchoire est tombée par terre, poum ! Bonome a souri et il a fotoé.

64 01 Perruche à collier C’est une perruche à collier (Psittacula krameri, Psittacidés). C’est magnifique comme zoiso avec ses grandes plumes vertes. Bonome en a dans sa collection de plumes. Il les a trouvées par terre. Il les aurait pas retirées sur la perruche. Ben non. Mais c’est bruyant. Oulala que c’est bruyant !

On regardait la perruche et on l’a vue s’approcher d’un trou dans la branche. Et puis, elle a regardé dans le trou. Et après, il y a une autre perruche qui a sorti la tête 🙂

64 02 Perruche à collier 64 03 Perruche à collier
64 04 Perruche à collier 64 05 Perruche à collier
64 06 Perruche à collier 64 07 Perruche à collier
64 08 Perruche à collier 64 09 Perruche à collier
64 10 Perruche à collier 64 11 Perruche à collier

Et puis, elles se sont câlinées toutes les deux. A cause du dimorphisme sexuel, on sait que c’est la femelle qui était dehors et le mâle qui a sorti la tête. Parce que, chez les perruches à collier, il y a que les mâles qui ont un collier noir.

Ensuite, la femelle s’est envolée mais pas trop loin. Elle est allée sur une branche pas loin et elle attendait. Puis le mâle l’a rejoint. C’est comme ça qu’on a vu le collier noir. Et ils se sont envolés tous les deux et on les a plus revus. 64 12 Perruche à collier

Léo est resté la tête en l’air bien après que les perruches soient parties. Il voulait plus bouger. Il faut dire que l’endroit est très beau. C’est juste à côté de la mare du Royaume des Mandarins. On était bien, là. Mais on a repris notre chemin.

Et d’un coup, superzoreilles s’est figé. Il avait entendu quelque chose. Une espèce de tambourinage. Il a cherché partout et il a trouvé le pic épeiche (Dendrocopos major, Picidés).

64 13 Pic épeiche 64 14 Pic épeiche
64 15 Pic épeiche 64 16 Pic épeiche

Et en observant le pic épeiche, on a vu un grimpereau (Certhia sp., Certhiidés).

64 17 Grimpereau Je t’ai déjà dit Princesse : il y a deux espèces de grimpereaux, le grimpereau des bois et le grimpereau familier. Mais on sait pas les distinguer. Même Léo est pas sûr ! Pourtant il connait bien les zoisos.

Et puis, en avançant, on a revu une perruche à collier. Ou plutôt un perruche, parce que c’est un mâle. Il sortait de son trou dans l’arbre, la tête en bas. Dans ce Royaume, on voit souvent des zanimos la tête en bas. On devrait l’appeler le Royaume des Têtes en Bas 🙂

64 18 Perruche à collier 64 19 Perruche à collier

Et puis, alors qu’on avançait, on a reçu des morceaux de bois sur la tête. Un morceau, puis un autre, et encore un … Alors on a levé la tête et on a identifié le coupable. Léo a levé la tête aussi mais sa mâchoire est restée à sa place de départ et il s’est encore retrouvé la bouche ouverte.

64 20 Pic mar 64 21 Pic mar
64 22 Pic mar 64 23 Pic mar
64 24 Pic mar 64 25 Pic mar
64 26 Pic mar 64 27 Pic mar

Léo : « Rholala … C’est un pic mar, Dendrocopos medius, Picidés. Rhoooo la chance … »

Max : « Tu as encore dit ‘Rhooo la chance‘ 🙂 »

Léo : « Oui ben on a de la chance de voir des beaux zoisos comme le pic mar. »

Max : « Je sais bien Léo. Dis bonome, tu savais qu’il y avait des pic mar dans ce Royaume ? »

Le chevalier : « Non, je n’en avais jamais vu. Je pense que la population augmente et que cet oiseau recolonise le département. »

Max : « C’est une bonne nouvelle alors ! »

Léo : « Il va y en avoir de plus en plus ? »

Le chevalier : « Il ne faut pas qu’il prolifère trop quand même. »

Léo : « Il faut que la nature trouve son équilibre. »

Le chevalier : « Oui mon Léo, et sans que l’Homme ne le perturbe trop. »

Max : « Les zoms font toujours des bêtises. Ils dérèglent tout, tout le temps 🙁 »

Léo : « Mais ils font de belles choses parfois. Ce sont les zoms qui ont créé les parcs et les zones protégées. »

Max : « Parce qu’ils avaient déjà tout abîmé. Et les zones protégées sont surtout protégées contre les zoms. »

Le chevalier : « Encore une fois vous avez raison tous les deux. Bon, on reste là à philosopher ou on continue l’inspection ? »

Max : « On inspecte bonome, on inspecte. »

Après, on a revu un pic épeiche. C’était la journée des pics 🙂

64 28 Pic épeiche 64 29 Pic épeiche

Il a raison Léo, on a de la chance de voir tous ces beaux zoisos. Et puis Léo s’est mis à siffler.

Max : « Oh non, tu vas pas recommencer ! »

Léo : « Je siffle si je veux ! »

Max : « Mais tu nous embêtes avec tes piou piou. Hein bonome qu’il nous embête ? »

Léo : « C’est pas vrai, je vous embête même pas. »

Le chevalier : « J’ai cru qu’aujourd’hui j’avais mes petizours avec moi mais encore une fois j’ai deux foulques ! »

Max : « C’est parce que Léo sifflote encore ! »

Léo : « J’imitais le rougegorge familier. A cause de toi on va pas le voir ! »

Le chevalier : « Chut ! Taisez-vous tous les deux ! Et regardez le rougegorge. »

64 30 Rougegorge familier 64 31 Rougegorge familier

Le rougegorge familier (Erithacus rubecula, Muscicapidés) a un tout petit bec. C’est souvent les insectivores qui ont ce genre de bec. Insectivore, ça veut dire qui se nourrit d’insectes. On peut aussi dire entomophage. Mais c’est un mot compliqué que personne connaît à part bonome et les grecs anciens du temps de la Grèce ancienne 🙂

Et puis on a vu des écureuils roux (Sciurus vulgaris, Sciuridés). Mais c’est normal de voir des écureuils au Royaume des Écureuils 🙂 Le deuxième avait la tête toute sale. Il avait dû aller traîner dans la boue et il avait pas encore fait sa toilette. Si il avait su qu’on le fotoerait il aurait sûrement fait sa toilette avant.

64 32 Ecureuil roux 64 33 Ecureuil roux
64 34 Ecureuil roux 64 35 Ecureuil roux

Et puis on a entendu des grands cris. Écoute Princesse :

Léo : « C’est un geai des chênes, Garrulus glandarius. C’est un Corvidé. On l’a déjà vu celui-là. Il prévient toute la forêt de notre présence et après on voit plus de zoisos. Mais il est très beau. »

64 36 Geai des chênes 64 37 Geai des chênes

Max : « Il a de très belles plumes bleues sur les ailes. J’aime beaucoup ses plumes. Je suis sûr qu’on pourrait en faire quelque chose de ces plumes … »

Comme le geai avait crié très fort, on voyait plus des zoisos … Alors bonome a avancé très vite. Il faisait des grands pas et nous on regardait rien du tout. On se chamaillait dans la poche mais je sais même plus pourquoi. On aime bien se chamailler. C’est parce qu’on est des juvéniles 🙂

Et puis bonome s’est arrêté net. Il avait entendu un zoiso.

Léo et moi on regardait en l’air pour le trouver.

Le chevalier : « Non non non, ne regardez pas en l’air. C’est un troglodyte mignon. Il s’observe toujours dans les buissons au ras du sol. Ou sur des branches basses. »

Max : « Un troglodyte mignon ? On l’a jamais vu celui là ! »

Léo : « Chut tous les deux ! Il va se sauver. »

Max : « Regardez ! Il est là ! »

64 38 Troglodyte mignon 64 39 Troglodyte mignon

Léo : « Il est tout petit ! Et il a la queue dressée. C’est normal ça ? »

Le chevalier : « Oui mon Léo. C’est l’une de ses caractéristiques. »

Max : « Bonome, Léo, veuillez vous taire s’il vous plaît. Je voudrais une minute de silence. »

Le chevalier : « Qu’y a t-il encore ? Tu fais une minute de silence en hommage à mon cerveau disparu parce qu’il est tout fondu ? »

Max : « 🙂 Tu me connais bien mon bonome. Je suis tout à fait capable de faire ce genre de chose. Mais là, tu dis une erreur. Je voulais faire une minute de silence en hommage à la centième espèce de zoisos que nous avons vue ensemble. »

Léo : « Vous avez vu 100 espèces de zoisos … Rhoooo la chance … 100 espèces … Rholala … Tout ça de zoisos … »

Le chevalier : « Tu en es certain ? »

Max : « J’ai peut être mal compté. C’est pas facile de tout savoir mais je crois bien que c’est notre 100ème espèce. »

Léo : « Vous en avez de la chance … »

Max : « Tu en as déjà vu beaucoup aussi toi. Et tu les connais, bien celles que tu as vues. Tu es un grand ornithologue Léo. »

Le chevalier : « Maxou a raison mon Léo. Un jour, tu auras vu 100 espèces aussi. Et plus vite que tu le penses. »

Léo : « Vous êtes gentils 🙂 Mais tu nous as pas dit le nom en scientifique du troglodyte mignon. »

Le chevalier : « Troglodytes troglodytes. C’est un troglodytidé. C’est le plus petit des oiseaux de France. Avec le roitelet huppé. »

Après le troglodyte mignon, on est retournés dans la poche de bonome et j’ai fait un gros câlin à Léo pour qu’il soit plus triste. Et d’un coup on a vu le Rapassus griseus, Rapacidés. C’est le rapace qu’on avait pas réussi à identifier la dernière fois. Là bonome a tout fait pour s’approcher discrètement. J’aime bien quand il fait ça 🙂 Il fait pas un bruit, avance lentement, sans gestes brusques … Et il a réussi à s’approcher.

64 40 Buse variable 64 41 Buse variable
64 42 Buse variable Cette fois, on a pu l’identifier. C’est pas un Rapassus griseus. Forcément, ça existe même pas le Rapassus griseus. En vrai, c’est une buse variable (Buteo buteo, Accipitridés). On était surpris parce qu’on s’attendait pas à ce qu’elle habite en forêt, la buse variable.

Mais on sait maintenant qu’il y en a une au Royaume des Écureuils. J’espère qu’elle croque pas des écureuils 🙁

Il commençait à être l’heure de rentrer alors on a pris le chemin du retour. Bonome savait bien qu’on voulait pas rentrer. Il a cherché des zoisos pour prolonger la promenade. Et puis on a vu des sittelles torchepots (Sitta europea, Sittidés).

64 43 Sittelle torchepot 64 44 Sittelle torchepot
64 46 Sittelle torchepot 64 48 Sittelle torchepot

On les voyait pas bien et les fotos sont pas très belles mais c’était surtout pour rester un peu au Royaume des Écureuils. C’est quand même mieux d’inspecter les Royaumes que de rester dans la cabane. Même si on y est bien, dans cette cabane.

Après on a vu un roitelet huppé (Regulus regulus, Régulidés).

64 50 Roitelet huppé On voit pas la bande sur la calotte alors on peut pas déterminer le sexe. Jaune pour la femelle et orange pour le mâle. Mais là, on a pas vu du tout. Tant pis.

Et, juste avant de sortir du Royaume, bonome a cherché attentivement sur les troncs des gros chênes pour trouver des grimpereaux. Et évidemment, il en a trouvé.

64 51 Grimpereau 64 52 Grimpereau

Léo pense que c’est un grimpereau des jardins (Certhia brachydactyla, Certhiidés). Il dit ça à cause de la barre alaire presque droite et du long bec pointu. Mais il est pas tout à fait sûr. Bonome non plus. Moi, je sais pas du tout comment on les distingue. Mais j’aime bien les grimpereaux.

Voilà, après on est rentrés. Il fallait bien 🙁 Comme d’habitude on a regardé les fotos et on les a triées. Et puis on a choisi celles qu’on mettrait dans mon blog. Parce que maintenant, je le fais toujours avec Léo. Et puis des fois bonome nous aide. Il grave bien plus vite que moi à cause qu’il a plein de doigts lui. Il en a plein les mains 🙂

Et puis on est allés au lit. Bonome est venu voir si on allait bien et il nous a gratouillé le front, comme ça et on a ronronné tous les deux. Et comme nos yeux se fermaient tout doucement il nous a fait nos bizoux de bonnuit Léo et bonnuit Max et on s’est endormis. Lui, il est retourné travailler pour la schola. Il travaille tard le soir pour que dans la journée on puisse aller au zoisos. Il est gentil ce chevalier. C’est un grand chevalier. Mais c’est pas un Scolopacidé 🙂

Je t’embrasse Princesse et ne t’inquiète pas : tout va bien au Pays des Zoisos.

Continuer la promenade

63 – Le Royaume des Grèbes

Mardi 22 Décembre, An II

Max : « Bonome, je peux te parler s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Bien sûr Maxou. Que t’arrive t-il ? »

Max : « Tu sais que j’aime beaucoup Léo et que je suis très content qu’il soit resté avec nous. »

Le chevalier : « Oui mais tu n’es pas toujours très gentil avec lui. »

Max : « Je sais pourquoi tu dis ça. Mais je lui ai demandé pardon pour avoir dit que c’était lui qui avait voulu aller jouer au lieu de tout nettoyer. Et puis parce que je moque parfois de lui. Mais il m’en veut pas. Il dit que je suis bête parfois et il a bien raison. »

Le chevalier : « Oui, il a raison 🙂 Bon, que voulais-tu ? »

Max : « Ben, depuis qu’il est là, on est plus jamais seuls tous les deux. J’aime bien qu’il soit avec nous mais j’aime bien aussi qu’on soit tous les deux, comme avant. Juste un peu. »

Le chevalier : « Je comprends. Que proposes-tu ? »

Max : « Tu veux pas qu’on fasse une inspection sans Léo ? Juste une. »

Le chevalier : « Mais que va dire Léo ? »

Max : « On peut lui en parler et voir ce qu’il en pense. Tu veux bien ? »

Le chevalier : « Je veux bien que tu lui demandes mais je ne veux pas qu’il soit triste. »

Max : « Moi non plus. On va voir ce qu’il va dire … Léo, tu peux venir s’il te plaît ? »

Léo : « J’arrive … Oui ? Que se passe-t-il ? »

Max : « Ben voilà, j’aimerais bien être un peu tout seul avec mon bonome. Tu nous en voudrais si on allait faire une inspection que tous les deux ? »

Léo : « Sans moi ? Vous voulez plus de moi ? »

Max : « Mais si on veut de toi. Et on veut pas aller sans toi, mais que tous les deux. »

Léo : « Pas sans moi mais que tous les deux … Si vous allez que tous les deux, vous y allez sans moi 🙁 »

Max : « Oui mais on veut encore de toi. C’est juste aujourd’hui. »

Léo : « D’accord. Je veux bien. Mais qu’est ce que je vais faire moi, pendant ce temps ? »

Max : « Tu veux bien ? Tu nous en veux pas ? »

Léo : « Non, je comprends. Je suis d’accord si tu me laisses le beau livre de zoisos et si le chevalier me prête son ordinateur. Comme ça je pourrai lire ton blog. »

Le chevalier : « Parce que tu ne l’as jamais lu ? Max, tu n’as jamais montré ton blog à Léo ? »

Max : « Un peu, quelques extraits … Mais je peux pas lui faire lire, il faut que je le grave. Et comme tu me laisses pas souvent l’ordinateur … »

Le chevalier : « D’accord. Alors Léo tu restes là avec le livre et l’ordinateur. Veux-tu quelque chose d’autre ? »

Léo : « Oui, du chocolat 🙂 »

Le chevalier : « 🙂 Bon, Maxou, va te préparer pendant que j’installe Léo. »

Max : « J’arrive ! »

Le chevalier : « Léo, te voilà installé ! As-tu tout ce que tu veux ? »

Léo : « Il manque le livre de zoisos 🙁 »

Le chevalier : « Oups, je l’ai oublié. Pardon petit Léo. Je vais te le chercher. »

63 02 Léo

Max : « Voilà ! Je suis prêt ! »

Le chevalier : « A tout à l’heure Léo. »

Léo : « Mmmm … Vous êtes encore là ? »

63 01 Léo

Je m’en voulais un peu d’avoir laissé Léo tout seul dans la cabane. Mais, en même temps, j’avais envie d’être un peu tout seul avec mon bonome. Comme avant.

Bon, on a tout chevauché et on est arrivés au Royaume des Grèbes. On le connaît bien ce Royaume mais il faut quand même l’inspecter régulièrement pour voir si tout s’y passe bien. 

Elle commençait mal cette inspection : on voyait rien du tout. J’espérais que les zanimos nous en voulaient pas d’être venus sans Léo 🙁 Et puis on a vu un cygne tuberculé (Cygnus olor, Anatidés).

63 03 Cygne tuberculé 63 04 Cygne tuberculé
63 05 Cygne tuberculé 63 06 Cygne tuberculé

Son plumage est pas tout blanc et son bec est pas bien orangé. Il est un peu grisâtre. C’est normal pour un juvénile. Il est né ce printemps ce cygne. Ce qui est bizarre c’est qu’il soit tout seul. Normalement les juvéniles restent avec leurs parents … Peut être qu’il a voulu faire une petite promenade tout seul. C’est comme les ados des zoms. Ils veulent toujours être indépendants 🙂

Et puis on a vu un couple de canards colverts (Anas platyrhynchos, Anatidés). Ils ressemblaient beaucoup au couple de la dernière fois. Tu te souviens Princesse ? Ceux qui étaient à contre-jour et qui se sont envolés sans qu’on puisse les fotoer ?

63 07 Canard colvert femelle 63 08 Canard colvert mâle

J’aime beaucoup les canards colverts mais je les connais depuis ma toute première sortie au Royaume des Mandarins. C’est pas rigolo de voir que des colverts 🙁

Alors bonome m’a emmené à un observatoire. Il y a parfois de beaux zoisos tout proches mais souvent, ils sont tout là-bas, sur la pointe de terre. C’était le cas. Ils étaient tout là-bas les zoisos. Heureusement qu’il a un zoom bonome 🙂 63 09 Des zoisos

On a pu voir un héron cendré (Ardea cinerea, Ardéidés), des grands cormorans (Phalacrocorax carbo, Phalacrocoracidés), des mouettes qui rigolent (Chroicocephalus ridibundus, Laridés) et une poule-d’eau (Galinulla chloropus, Rallidés). Oui oui ! Il y a une poule-d’eau sur la foto. Regarde bien Princesse ! Tu la vois ?

En sortant de l’observatoire, on a vu un roitelet huppé (Regulus regulus, Régulidés). On le voit souvent à cet endroit. Il doit habiter là. On l’a vu mais il se cachait tout le temps. Hop ! Derrière la branche ! Du coup, on a pas réussi à le fotoer. Bonome l’a grondé un peu parce qu’il voulait pas se montrer à son petitours. Lui, il s’en ficherait bien de pas voir de zoisos, mais il aime bien nous faire plaisir et nous montrer des zoisos.

Et puis on a avancé un peu. Bonome s’est arrêté parce que, à cet endroit, on voit parfois un rougegorge familier ou des pics verts. Alors on a bien observé et on a vu ça :

63 10 Le renard roux 63 11 Le renard roux
63 12 Le renard roux 63 13 Le renard roux
63 14 Le renard roux 63 15 Le renard roux

Max : « Bonome ! Regarde le renard roux (Vulpes vulpes, Canidés) ! Qu’est ce qu’il est beau ! Rholala ! Il est tout près ! Tu le fotoes bien. On le montrera à Léo. »

Le chevalier : « Chut ! »

Max : « Oh, il s’est sauvé ! Il a eu peur de nous tu crois ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. Les renards sont très craintifs. Ils se sauvent toujours. C’est très difficile de les approcher. Nous avons eu de la chance de le voir de si près. »

Max : « Et Léo n’est même pas là 🙁 Je m’en veux. On aurait pas dû le laisser tout seul. »

Le chevalier : « C’était ton idée petitours. Mais ne t’inquiète pas. Je suis certain qu’il ne t’en voudra pas. »

Max : « Ben oui, mais il aura pas vu le renard lui 🙁 Il aime tellement les zanimos … »

Le chevalier : « Nous lui montrerons les photographies. »

Max : « C’est pas pareil, tu sais bien. Pfff … C’est ma faute. »

Le chevalier : « Allez Maxou, reprenons notre inspection. »

On est allés à un autre observatoire. Mais j’étais triste parce que, à cause de moi, Léo a pas vu le renard. Alors, en chemin, je voyais rien du tout. Bonome voyait bien que j’étais triste et il me grattait le front gentiment. Et puis, il m’a montré les beaux zoisos au loin.

63 16 Des zoisos 63 17 Des zoisos

On a d’abord observé les fuligule milouins (Aythya ferina, Anatidés) puis des zoisos tout mélangés. Il y avait les même que tout à l’heure avec des fuligules morillons (Aythya fuligula, Anatidés).

Juste au pied de l’observatoire, il y avait un grébou (Tachybaptus ruficollis, Podicipédidés). Il ploufait pour se nourrir alors bonome a essayé de faire des fotos de ploufage. Il adore ça. Il pourrait rester des heures à faire ce genre de fotos.

63 18 Grèbe castagneux 63 19 Grèbe castagneux

Il aurait pu rester là pendant des heures aussi mais moi, je m’ennuyais un peu à force. Je préfère qu’on se promène parce qu’on a plus de chances de voir des belles choses en changeant d’endroits de temps en temps. Alors j’ai ronchonné un peu. Mais bonome m’a montré une jolie scène.

63 20 Un héron cendré 63 21 Un héron cendré
63 22 Un héron cendré 63 23 Un héron cendré
63 24 Des zoisos 63 25 Des zoisos

Un héron cendré (Ardea cinerea, Ardéidés) s’était envolé pour aller se poser parmi les autres zoisos. En arrivant, il a fait peur aux Laridés qui se sont envolés. Il s’est posé et les autres zoisos se sont re-posés à côté de lui. Puis tout est redevenu calme et bonome a accepté de reprendre la balade.

On voyait pas grand chose jusqu’à ce que j’entende un rougegorge familier (Erithacus rubecula, Muscicapidés). Bonome l’a repéré tout de suite. C’est dommage que Léo ne soit pas là. J’aurais bien aimé qu’il l’imite. Il imite très bien les zoisos.

63 26 Un rougegorge familier 63 27 Un rougegorge familier

Et à un autre observatoire on a pu observer une morillonne. La morillonne c’est la femelle du fuligule morillon. Ça existe même pas comme mot mais c’est le surnom qu’on lui a donné entre nous.

63 28 Fuligule morillon femelle 63 29 Fuligule morillon femelle

Elle aussi a de beaux yeux jaunes. Et une petite huppe sur l’arrière de la tête. La huppe est toujours plus courte que celle du mâle. C’est parce que les femelles sont toujours plus discrètes. Elles sont pas frimeuses comme les mâles 🙂 Puisqu’on parle du mâle, on voici un. Lui aussi ploufait pour se nourrir.

63 30 Fuligule morillon mâle 63 31 Fuligule morillon mâle

Puis un grébu (Podiceps cristatus, Podicipédidés) est venu se nourrir lui aussi.

63 32 Grèbe huppé 63 33 Grèbe huppé
63 34 Grèbe huppé 63 35 Grèbe huppé

Il doit y avoir des tas et des tas de petits zanimos dans les étangs parce qu’il y a des tas de prédateurs. Les grébus, les grébous, les hérons cendrés, les grands cormorans … Ils mangent tous des poissons, des amphibiens, des larves d’insectes … Et ils mangent beaucoup. Il en faut des proies pour nourrir tout ça. Et puis, les canards ploufeurs se nourrissent de Gastéropodes. Il en faut beaucoup aussi. Je crois que je vais demander à bonome de m’apprendre à nager pour aller explorer sous l’eau et voir tous les zanimos aquatiques. Avec Léo on sera des petizours ploufeurs 🙂

Au loin, il y avait une femelle milouin. Bonome l’a fotoé parce qu’elle était en train de s’étirer les pattes. C’était rigolo 🙂

63 36 Fuligule milouin femelle 63 37 Fuligule milouin femelle

Les zanimos ça fait sa toilette, ça s’étire, ça se gratte, ça baille … J’aime bien les voir quand il font tout ça 🙂 Parce que, quand ils font rien, c’est pas rigolo.

Et puis après, il fallait rentrer. Bonome avait du travail pour la schola et puis je m’en voulais d’avoir laissé Léo tout seul même si il lisait mon blog en mangeant du chocolat. Plus jamais je le laisserai tout seul. J’aime bien quand il est là même si on se chamaille un peu. Je l’aime bien Léo. Merci Princesse de me l’avoir confié. Sur le chemin du retour à notre monture, on a vu des canards chipeaux (Anas strepera, Anatidés).

Bonome les aime beaucoup ces canards. Et je suis d’accord avec lui : ils ont l’air gentils. C’est pas forcément vrai parce qu’un jour, au Royaume des Sternes, on les a vus se chipoter qu’on aurait dit des foulques 🙂 Mais ils ont une bonne tête bien ronde et des grosses joues. Et puis, vus de près, ils ont vraiment des belles couleurs. Enfin, ce sont pas vraiment des couleurs mais il y a des tas de nuances de gris très jolies.

63 40 Canard chipeau mâle 63 41 Canard chipeau mâle
63 42 Canards chipeaux 63 43 Canard chipeau mâle
63 45 Canards chipeaux 63 46 Canards chipeaux

Et puis on est rentrés. En chevauchant, je pensais à Léo. J’étais très déçu qu’il ait pas vu le renard. J’espérais qu’il m’en voudrait pas.

De retour dans la cabane …

63 47 Le retour 63 48 Le retour

Max : « Léo ! Léo ! On a vu un renard roux ! Il était tout près comme ça et j’ai même pas eu peur 🙂 »

Léo : « Un renard roux ? Rhooo la chance ! »

Max : « Tu m’en veux pas ? A cause de moi, tu l’a pas vu toi 🙁 »

Léo : « Ben non, je t’en veux pas. Tu as eu de la chance et je suis content pour toi. »

Max : « Tu es le plus gentil des petizours. »

Léo : « Merci Maxou 🙂 Et puis, tu sais, je suis sûr que le chevalier parle le renard. Il demandera bien aux renards de se montrer pour ses petizours 🙂 Tu le feras chevalier ? »

Le chevalier : « Tu es sûr que je parle le renard ? »

Léo : « Évidemment, mais tu le diras jamais. »

Max : « Tu veux voir les fotos du renard ? »

Léo : « Oh oui ! Montrez les moi s’il vous plait. »

Max : « Tu peux faire bonome ? »

63 49 Le retour

Léo : « Oh ! Qu’il est beau ! Il était tout près ! La chance … »

Le chevalier : « Et toi petit Léo, tu ne t’es pas ennuyé ? »

Léo : « Non, j’ai pas eu le temps. J’ai lu le blog de Max. »

Max : « Il te plaît ? »

Léo : « Il est très beau, vous avez vu des tas de zanimos et j’ai beaucoup appris mais il y a des erreurs. »

Max : « Il y a des erreurs ? Bonome, tu dis des erreurs ? Il y a quoi comme erreurs ? »

Léo : « Ben déjà on dit une foulque macroule. C’est féminin les foulques macroules, même les mâles. »

Max : « Tu savais ça bonome ? Rholala, il est fort ce Léo 🙂 »

Léo : « Et puis le plumage d’éclipse, c’est pas comme le plumage internuptial. Le plumage d’éclipse c’est pendant la mue. Parce que beaucoup de zoisos muent d’un coup. Ils perdent beaucoup de plumes et ils en changent. Le cygne par exemple, et ben il mue. Il perd ses grosses plumes et il peut plus voler pendant ce temps. Chez les espèces qui ont un dimorphisme sexuel, comme les canards souchets, le mâle a des couleurs un peu ternes pendant l’éclipse. »

Max : « Rholala … Tu en connais des choses. Tu entends bonome ? »

Le chevalier : « Oui Max, j’entends et je suis très impressionné 🙂 Y a t-il d’autres erreurs ? »

Léo : « Je sais pas. Je connais pas tout, moi. Il doit bien y en avoir d’autres. »

Le chevalier : « J’en ai peur, malheureusement. »

Max : « Tu peux pas tout connaître mon bonome. Et puis ça peut arriver de dire des erreurs. »

Léo : « Dis chevalier, tu te souviens du zoiso qui t’énervait au Royaume des Chevaliers ? »

Le chevalier : « Oh oui ! Je m’en souviens ! »

Léo : « Je suis pas sûr mais je crois que c’est un combattant varié, Philomachus pugnax, Scolopacidés. »

Le chevalier : « Crois-tu ? »

Léo : « Ben je suis pas sûr. On le voit pas bien sur les fotos et le beau livre de zoisos de Max dit qu’il est occasionnel mais je sais pas ce que ça peut être d’autre. »

Le chevalier : « Mon petit Léo tu m’impressionnes vraiment. J’ai fait le même raisonnement que toi. »

Max : « Pourquoi tu l’avais pas dit ? Tu aurais pu hypothéser quand même ! »

Le chevalier : « Je ne sais pas … En tout cas, bravo petit Léo ! »

Léo : « Merci chevalier 🙂 »

Max : « Dis Léo, tu as même pas mangé ton chocolat. Tu veux bien partager ? »

Léo : « Bien sûr ! »

On a partagé le chocolat tous les trois et on a tout mangé. Miam 🙂 Et puis j’ai fait un câlin à Léo. Il est gentil Léo. Vraiment je l’aime beaucoup. Et puis on a regardé les fotos du jour. Bonome nous grattouillait le front et on s’est endormis petit à petit. Il nous a couchés et a veillé un peu pour être sûr qu’on dormait bien. Il a raison Léo : on a de la chance de voir toutes ces belles choses et surtout d’être avec le chevalier. C’est un grand chevalier bonome et il fait bien sa mission.

Voilà Princesse. Je t’embrasse et ne t’inquiète pas, tout va bien.

Continuer la promenade

62 – Une longue promenade

Max : « Bonome ! Léo ! Vous voulez bien venir s’il vous plaît ? »

Léo : « J’arrive ! »

Le chevalier : « Voilà Max, je suis là. Que pouvons-nous faire pour toi ? »

Max : « Je vais graver mon blog. Vous voulez le faire avec moi ? »

Léo : « Tu veux qu’on t’aide ? Moi aussi je peux t’aider ? »

Max : « Oui, ce serait bien qu’on travaille tous les trois. »

Le chevalier : « Max, dois-je comprendre que tu n’as jamais proposé à Léo de t’aider à rédiger les articles de ton blog ? »

Max : « Oui, tu dois comprendre ça 🙁 J’y avais jamais pensé. Honte sur moi ! »

Le chevalier : « Léo, ne penses-tu pas que nous devrions offrir une plus grande casquette à Maxou ? Je crois qu’il a le cerveau qui fond 🙂 »

Léo : « Oui, je crois bien. Il lui faudrait une énorme casquette et un grand parasol 🙂 »

Max : « Je me demande si je ne regrette pas déjà d’avoir fait appel à vous 🙁 Bon, au travail. »

Dimanche 20 Décembre, An II

Bonjour Princesse, aujourd’hui on avait décidé de retourner au Petit Royaume Sauvage pour pousser un peu plus l’exploration et voir des beaux zoisos comme le pic mar. Mais quand on est arrivés, il y avait des panneaux partout qui disaient ‘Chasse en cours‘. Léo et moi, on savait pas ce que c’est la chasse alors on a demandé à bonome. Il sait toujours tout, lui. Il nous a bien expliqué mais j’ai pas bien compris. Il dit que la chasse c’est quand des zoms prennent des gros fusils pour tuer des zanimos. Quand il a dit ça, Léo a failli avoir un malaise. Il supporte pas qu’on tue des zanimos Léo. Moi, je voulais savoir pourquoi les zoms décidaient de tuer des zanimos avec leurs gros fusils. Alors il nous a dit que, parfois, il y a trop des zanimos, alors il faut en enlever quelques uns. Il appelle ça réguler les populations. Mais nous, les petizours, on a jamais vu trop de zanimos. Même que, des fois, on en voit presque pas … Et on comprenait pas la régulation des populations. Alors il a expliqué que la chasse c’était aussi pour manger la viande des zanimos. Parce que les zoms sont omnivores alors ils mangent de la viande. Mais, on comprenait pas non plus parce que pour avoir de la viande, il suffit d’aller dans une échoppe et de dire : ‘Bonjour monsieur l’échoppier, je voudrais de la viande s’il vous plaît. Et hop, on a du manger. Avec Léo, on pense que la chasse, c’est parce que les zoms voient pas du tout la beauté, qu’ils ont peur de tous les zanimos et qu’avec leurs gros fusils ils ont l’impression de dominer la nature … Nous on est pas d’accord pour la chasse. Voilà Princesse, c’est toi qui décides, mais nous, on voudrait que tu interdises la chasse dans les Royaumes pour laisser les zanimos en paix. Mais c’est pas nous qui décidons.

Bon, comme on pouvait pas aller au Petit Royaume Sauvage on a décidé de présenter le Royaume de Rien du Tout à Léo. On l’a bien prévenu : au Royaume de Rien du Tout, on voit rien du tout. Mais il nous croyait pas. Il était sûr qu’on y verrait des zoisos.

Il avait raison Léo. On était même pas encore dans le Royaume qu’on a vu ça :

62 01 Un aigle 62 02 Un aigle

Léo : « Oooooh ! Regardez ! C’est un aigle ! »

Max : « C’est quoi cet aigle ? Il y a pas des aigles normalement ici ! Et puis, pourquoi il a des lacets en cuir à ses pattes ? »

Léo : « C’est vrai ça … Je connais pas par cœur le beau livre de zoisos mais il me dit rien cet aigle. Tu le connais Chevalier ? »

Le chevalier : « Non, je ne le connais pas. Je n’arrive pas à identifier l’espèce à laquelle il appartient. Disons que c’est Aquila sp., Accipitridés. Quant aux lacets en cuir, ils nous indiquent que c’est un aigle domestique. »

Max : « Un aigle domestique ? C’est le zoiso d’un zom ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Léo : « Nous aussi on a des zoisos 🙂 »

Là, je suis obligé de faire une petite parenthèse. Bonome a installé une petit mangeoire à l’une des fenêtres de sa cabane pour nourrir les zoisos. On a d’abord essayé de mettre un mélange de graines mais ça n’a pas eu de succès. Alors on est allés au magasin pour zanimos et on a pris une poudre d’insectes, des graines de tournesol et une boule de graisse. Et il y a que les graines de tournesol qui ont intéressé les zoisos de chez nous. Il y a des mésanges charbonnières qui viennent en chiper régulièrement (Parus major, Paridés). On les voit dans l’arbre en face de la fenêtre. Elles piou-pioutent un peu et puis elles volent vers nous, s’accrochent au volet puis se posent sur la mangeoire, chipent une graine et vont la manger dans l’autre arbre. On a bien observé et apparemment, ce sont deux mâles qui viennent. Ce sont nos zoisos 🙂 Regarde les, Princesse. Ils sont beaux nos zoisos 🙂

62 55 Nos zoisos 62 56 Nos zoisos
62 57 Nos zoisos 62 58 Nos zoisos

Après le bel aigle, on a beaucoup marché et on voyait rien du tout … Même Léo commençait à désespérer de voir des zoisos. Bonome nous a emmenés au bord d’un étang qui s’appelle l’étang des nettes rousses. Il espérait pouvoir nous en montrer. Mais il y avait pas des nettes rousses 🙁 A la place, on a vu des mouettes qui rigolent (Chroicocephalus ridibundus, Laridés). Elles étaient toutes alignées sur les rambardes d’un ponton. Quand on s’est approchés, elles se sont toutes envolées, sauf une. Elle dormait sur une patte et on l’a réveillée. Et elle a fait comme tous les zanimos quand ils se réveillent : elle s’est étirée 🙂

62 03 Mouettes rieuses 62 04 Mouette rieuse
62 05 Mouette rieuse 62 06 Mouette rieuse
62 07 Mouette rieuse 62 08 Mouette rieuse

Et puis on a vu un faucon crécerelle (Falco tinnunculus, Falconidés) qui tournoyait au-dessus de nous.

62 09 Faucon crécerelle Léo le regardait avec la mâchoire pendante 🙂 Moi, je connais bien les faucons crécerelles maintenant mais j’aimerais bien en voir un de tout près. Ils sont souvent loin, les faucons. C’est dommage.

Sur l’étang, il y avait des grébus (Grèbes huppés, Podiceps cristatus, Podicipédidés). Ils étaient loin les grébus. Bonome a longé l’étang pour aller au plus près d’eux mais ils avaient pas l’air d’avoir envie de venir nous voir. Ils sont restés loin de nous. On les a quand même fotoés de loin. C’est beau un grébu.

62 10 Grèbe huppé 62 11 Grèbe huppé

Et puis on a croisé mon amie végéto. C’est la clématite (Clematis vitalba, Renonculacées).

62 12 Clématite 62 13 Clématite

C’est une plante vivace, lianescente, qui s’accroche à d’autres plantes. Elle fleurit l’été et les fruits apparaissent rapidement. Ils ont un long appendice plumeux qui se dessèche petit à petit. Là, on a vu que les fruits. Ils sont tout doux. Petit à petit, ils se détachent, s’envolent avec le vent et emportent les graines au loin. Et puis, au printemps, la graine germe et une autre clématite pousse. Et j’ai une nouvelle amie 🙂

Bonome avait déjà beaucoup marché et on avait pas vu grand chose alors on lui a demandé de faire une pause sur un banc. Comme ça il pourrait se reposer et se caféiner. Ça lui fait du bien de se caféiner, même si il boit du déca. Mais il tient pas en place ce bonome ! A peine assis, il a repéré des zoisos dans les arbres autour de nous. Il aurait pu s’en ficher et continuer sa pause, mais non, il fallait qu’il sache ce que c’était ces zoisos. Il a laissé son sac et puis il est allé là, puis là et là-bas … pour réussir à les fotoer. Quand il est revenu s’asseoir, il a regardé tout de suite les fotos avec les sourcils froncés, comme ça. C’est bizarre parce qu’il regarde jamais les fotos tout de suite. Il préfère les découvrir au retour, dans la cabane, avec ses petizours sur les genoux 🙂 Là, il fallait qu’il les voit tout de suite … Il les a observées très attentivement puis les a montrées à Léo.

62 14 Tarin des aulnes 62 15 Tarin des aulnes
62 16 Tarin des aulnes 62 17 Tarin des aulnes

Le chevalier : « Dis mon Léo, que penses-tu de cet oiseau ? »

Léo : « Oh ! Qu’il est beau ! »

Max : « Montre-moi s’il te plaît … Merci bonome. »

Le chevalier : « Alors Léo, qu’en penses-tu ? »

Léo : « Il est jaune … Il y a pas beaucoup des zoisos jaunes. Il y a les mésanges charbonnières et les mésanges bleues mais c’est pas une mésange. Il y a le loriot aussi, mais c’est un gros zoiso, pas un petit comme ça. Le serin cini est jaune aussi… Et il y a le tarin des aulnes … Il y en a sûrement d’autres … »

Max : « Et moi ? Tu me demandes pas à moi ? »

Le chevalier : « Si Maxou, qu’en penses-tu ? »

Max : « Ben, en fait, je sais pas du tout. Je connais même pas ceux dont parle Léo. Il est fort ce Léo 🙂 … Heu, comme zoisos un peu jaunes, il y a les bergeronnettes printanières et les bergeronnettes des ruisseaux. Mais c’est pas ça 🙁 »

Léo : « Ben non, c’est pas une bergeronnette … Non, c’est un serin cini ou un tarin des aulnes. Je pense plutôt au tarin des aulnes. Et toi chevalier, tu en penses quoi ? »

Le chevalier : « J’en pense que tu connais bien le beau livre de zoisos de Max. Et toi, Maxou, tu connais bien les oiseaux que nous avons déjà observés. J’ai de la chance d’avoir deux petits ornithologues comme vous 🙂 Léo, comme toi, j’hésite entre le serin cini et le tarin des aulnes avec une préférence pour le second. Regardons de nouveau les photographies. »

62 15 Tarin des aulnes 62 17 Tarin des aulnes

Max : « C’est dommage que tu n’aies pas réussi à le fotoer sous tous les angles. »

Le chevalier : « Il est vrai que les photographies ne sont pas très belles … On voit quand même une zone noire sous le bec, une calotte noire, des ailes sombres … Le plastron est jaune … Le ventre est plutôt blanc et on dirait qu’il y a de fines stries noires. Je dirais que c’est un tarin des aulnes. »

Léo : « Tu connais son nom en scientifique ? »

Le chevalier : « Carduelis spinus. C’est un Fringillidé. »

Max : « On connaît déjà des Fringillidés. Je peux les dire ? »

Le chevalier : « Bien sûr petitours. Nous t’écoutons. »

Max : « Le premier qu’on ait vu est le chardonneret rigolo, Carduelis carduelis. »

Léo : « C’est pas le chardonneret rigolo mais le chardonneret élégant. »

Max : « Oui, je sais 🙂 Mais je le trouve plus rigolo qu’élégant alors je l’appelle le chardonneret rigolo. Et toi tu dis mouette qui rigole au lieu de mouette rieuse. »

Léo : « Toi aussi ! »

Max : « Parce que j’aime bien ton erreur 🙂 »

Léo : « Alors moi aussi, je dirai chardonneret rigolo 😉 »

Max : « Je reprends les Fringillidés qu’on a déjà vus : le pinson des arbres (Fringilla coelebs), le chardonneret élégant (Carduelis carduelis) la linotte mélodieuse (Carduelis cannabina), le verdier d’Europe (Carduelis chloris), le bouvreuil pivoine (Pyrrhula pyrrhula) et maintenant le tarin des aulnes (Carduelis spinus). »

Léo : « Rhooo la chance ! Vous avez vu 6 espèces de trois genres différents … »

Max : « Tu sais Léo, toi aussi tu as déjà vu beaucoup de zoisos. Tu vas vite nous rattraper. Et tu les connais mieux que moi. »

Léo : « Merci Maxou, c’est gentil. Bon, on reprend notre inspection ou on reste là ? »

Max : « On inspecte ! En route bonome ! »

Évidemment, on voyait rien du tout ! Mais alors du rien du tout de compétition ! On avançait, on avançait … Puis il y a eu la plage 🙂 Alors j’ai installé ma serviette et on s’est installés dessus. J’aime bien partager ma serviette avec Léo.

62 18 Les petizours 62 19 Les petizours

Je suis bien content que bonome lui en a pas offert sinon on pourrait pas la partager. Je crois qu’il l’a fait exprès. J’ai expliqué un peu la mer à Léo parce que, à la mer, il y a des plages aussi. C’est bientôt les vacances. Peut être que bonome va nous emmener à la mer. Ça serait bien. Et je suis certain que ça ferait plaisir à Léo. Et puis, il verrait les zoisos de mer … Oulala, il faudrait prévoir un élastique pour retenir sa mâchoire 🙂

De loin, on a aperçu une petite famille de cygnes tuberculés (Cygnus olor, Anséridés) alors on est allés prendre de leurs nouvelles. 62 20 Cygnes tuberculés
62 21 Cygnes tuberculés 62 22 Cygnes tuberculés

Un des parents nous surveillait du coin de l’œil. Il était prêt à défendre ses petits. Mais mon chevalier lui a parlé et il nous a laissé approcher un peu, pour mieux voir ses petits. Après, on a décidé d’aller ailleurs parce qu’il est pas drôle, le Royaume de Rien du Tout 🙁 On a juste fotoé des vanneaux huppés en vol (Vanellus vanellus, Charadriidés).

62 23 Vanneaux huppés 62 24 Vanneaux huppés

C’est beau les zoisos qui volent. J’aimerais bien qu’ils nous laissent les chevaucher. On pourrait inspecter les Royaumes de tout là haut 🙂

Max : « Bon, on quitte le Royaume de Rien du Tout, d’accord. Mais on va où maintenant ? »

Léo : « Oui, on va où chevalier ? On veut pas rentrer maintenant. »

Le chevalier : « Nous avions prévu d’aller au Petit Royaume Sauvage n’est ce pas ? »

Max : « Oui, mais on a pas pu à cause de la chasse. »

Le chevalier : « La chasse doit être terminée. Si nous faisions ce qui était prévu ? »

Léo : « Tu veux aller au Petit Royaume Sauvage ? »

Le chevalier : « Pas vous ? »

Max : « Oh si ! »

Léo : « Oh oui ! Allez bonome, on y va. »

Dans la grande allée bordée d’arbres, on a vu des tas de champignons.

62 25 Des champignons 62 26 Des champignons

C’est beau les champignons. J’ai hâte que bonome m’offre un livre de champignons. J’aimerais bien faire la mycologie avec lui. Ceux-là, on sait pas ce que c’est. Mais c’est pas grave. Ils sont beaux quand même.

Et puis, on cherchait des zoisos. Il se sauvaient tout le temps les zoisos. C’est parce qu’ils ont pas l’habitude de voir un zom. Ils connaissent pas bien les zoms. Malheureusement ils en ont vus tout à l’heure mais ils avaient des gros fusils et ils tiraient partout 🙁 Alors c’est normal qu’ils aient peur des zoms.

On a quand même réussi à en trouver un, de zoiso. Il était là-haut, dans les branches d’un arbre. Alors bonome l’a fotoé et il nous l’a montré. Parce qu’avec nos petits yeux de petizours, on le voyait pas bien. Léo était ravi de découvrir un nouveau zoiso. Il a bien observé mais il l’a pas reconnu.

62 27 Grive litorne 62 28 Grive litorne
62 29 Grive litorne 62 30 Grive litorne
62 31 Grive litorne 62 32 Grive litorne

Max : « Bonome, on dirait une grive. On a déjà vu des grives. C’était des grives draines je crois. Mais je me souviens plus de leur nom en scientifique. »

Le chevalier : « Turdus viscivorus. Mais ce n’est pas une grive draine. »

Max : « Oui je sais, mais il existe d’autres espèces de grives et on dirait une grive. »

Le chevalier : « Tu as raison Maxou. Celle-ci a le dessus de la tête et le cou gris, une bande marron sur le dos, et les plumes de la queue noire. De face, vous pouvez voir son ventre blanc tacheté de noir. Et on devine une zone ocre orangée sur le plastron. Je pense que c’est une grive litorne, Turdus pilaris, Turdidés. Cela veut dire que j’ai photographié les quatre espèces présentées page 295 du beau livre de Max. »

Léo : « Rhooo la chance … »

Max : « Tu dis toujours ‘Rhooo la chance‘. Tu es rigolo 🙂 »

Léo : « Je dis ça parce que vous avez de la chance d’avoir vu tous ces zoisos. Vous vous rendez pas compte de la chance que vous avez d’avoir vu toutes ces belles choses. » 62 33 Le Petit Royaume Sauvage

Le chevalier : « Je m’en rends compte Léo. Mais je sais aussi que j’ai appris à regarder. La beauté est peut être dans l’œil de celui qui regarde, mais il faut se mettre en condition pour voir les belles choses. »

Léo : « Et toi, tu nous donnes l’occasion de voir plein de beauté. Merci chevalier. »

Max : « Oui, merci bonome. Tu nous trouves toujours des beaux endroits et des beaux zanimos. »

62 34 Grive litorne 62 35 Grive litorne
62 36 Grive litorne Après on a revu une grive. Il y en a beaucoup ici. C’est pour ça qu’il y a beaucoup de gui des feuillus. Et comme il y a beaucoup de gui, ça attire les grives. Ben oui.

Parce que les grives mangent les fruits et rejettent les graines dans leurs excréments. Pour les zoisos, il faut dire les fientes. Parce que que l’urine et les fèces sont tout mélangés. Mais ça, je te l’ai déjà expliqué. Plus il y a de grives, plus il y a des gui et plus il y a de gui, plus il y a de grives 🙂 Et elles font caca partout.

Après, bonome a décidé de s’arrêter un moment pour profiter du calme. Il s’est assis quelque part et nous aussi. Et puis on écoutait les zoisos, le vent dans les branches … Il faisait pas très chaud et c’était plutôt humide. Mais on était bien. On serait bien restés là très longtemps.

62 37 Le Petit Royaume Sauvage 62 38 Le Petit Royaume Sauvage

Mais il fallait repartir. Alors on a repris notre inspection pour voir si tout va bien dans ce Royaume. On avançait, on avançait … Et puis bonome a vu un grand chêne du genre Quercus et on est allés le voir. Parce que, selon lui, on peut observer des sittelles et des grimpereaux le long de leur tronc.

Alors on a bien observé et on a vu une sittelle torchepot (Sitta europaea, Sittidés). La foto est floue mais c’est parce qu’il y avait pas beaucoup d’éclairement. C’est pas la faute de bonome. 62 39 Sittelle torchepot

Et puis, on a trouvé des poils par terre.

62 40 Des poils 62 41 Des poils

Déjà qu’on avait vu des traces de sang … C’est à cause de la chasse, tout ça. Faut pas faire de mal aux zanimos. Princesse, il faut que tu fasses une loi pour interdire d’embêter les zanimos et pour que les zoms fassent pas la chasse. Tu es une grande Princesse toi, tu pourrais faire ça. S’il te plaît. J’aime pas qu’on fasse du mal aux zanimos.

Les poils, on sait pas de quelle espèce ils viennent. C’est un mammifère, ça c’est sûr. Mais on sait pas lequel. Tant pis. Bonome les a mis dans sa poche pour ma collection mais ils se sont tout dispersés et emmêlés alors on les a pas gardés. Il en avait partout dans sa poche. Et il y en a qui ont même traversé sa poche et il en avait partout sur lui 🙂

Comme on s’approchait de notre monture, Léo et moi, on était un peu tristes. Bonome l’a vu mais sans rien dire. Et il a décidé d’aller voir là-bas, sur le chemin qui mène on ne sait où. C’était juste pour prolonger la promenade. On a marché, marché … On a vu un pic épeiche, des faucons crécerelles, une buse variable, des étourneaux sansonnets … Et puis il a décidé d’aller voir le Royaume des Libellules malgré l’heure tardive. Il faut pas le dire mais on a pas le droit d’y aller au Royaume des Libellules. C’est une partie d’une carrière qui est en cours de réaménagement. Mais il voulait voir. Et on a été très déçus 🙁 C’est très moche pour le moment. Mais c’est normal, c’est en travaux. J’espère qu’au printemps ce sera plus beau et qu’on pourra aller voir les émergence des libellules … Et puis on a dû marcher encore pour retourner à notre monture. Les chemins étaient tout boueux. Il était tout crotté, bonome. Et c’est difficile de marcher dans la boue. C’est très fatiguant et on peut tomber. Mais dans la boue, on a vu des tas d’empreintes 🙂

62 42 Des empreintes 62 43 Des empreintes
62 44 Des empreintes 62 45 Des empreintes

Il y avait des empreintes d’Artiodactyles et celles d’un canidé. On voit tout ça sur la première foto. La deuxième montre juste l’empreinte de Canidé.

Max : « Dis, c’est quoi l’empreinte de Canidé ? C’est un renard ? »

Le chevalier : « C’est peut être tout simplement un chien. »

Max : « Mais on a déjà vu un renard pas loin d’ici. C’est peut être son empreinte. »

Le chevalier : « Peut être … Et si nous étudiions pour savoir ? »

Léo : « Oui chevalier. Explique nous les empreintes s’il te plaît. Max, installe ta serviette, qu’on puisse s’asseoir … Merci … Allez chevalier, fais nous un cours d’empreintes. Nous t’écoutons. »

Le chevalier : « Le chien et le renard sont des digitigrades… »

Max : « STOOOOOP ! Mon bonome, pourrais-tu, s’il te plaît, avoir l’obligeance de ne pas commencer tout de suite par des mots compliqués que personne connaît, si cela ne te dérange pas trop, bien évidemment 🙂 »

Le chevalier : « Quelle amabilité ! Digitigrade signifie qu’ils marchent sur leurs doigts. Ils en ont 5 aux pattes antérieures et quatre seulement au pattes postérieures. »

Max : « Nous, on a pas de doigts 🙁 »

Léo : « Mon cher cousin, pourrais-tu, sans te commander, cesser de couper la parole au chevalier, s’il te plaît. PARCE QUE LÀ, TU COMMENCES SÉRIEUSEMENT À M’AGACER ! »

Max : « Il me crie dessus ! Bonome, Léo vient de me crier dessus !!! »

Le chevalier : « J’ai remarqué. Et je le comprends 🙂 »

Max : « Ah ouai, d’accord. Je vois. Ben si c’est comme ça je dirai plus rien. »

Léo : « Chouette 🙂 Allez bonome, je t’écoute. »

Le chevalier : « Cinq doigts devant, quatre doigts derrière. Mais le doigt le plus interne de la patte antérieure est si haut qu’il ne laisse aucune trace. Une empreinte de patte antérieure est formée de quatre pelotes digitales et d’un grand coussinet. Et les griffes laissent également une trace. Ici, nous avons affaire à une empreinte de patte antérieure. »

Max : « De chien ou de renard ? »

Le chevalier : « J’y arrive. L’empreinte du chien est assez arrondie et les pelotes et le coussinet sont très resserrés alors que chez le renard, l’empreinte est plus allongée et l’espace entre les deux pelotes les plus en avant et le coussinet est assez grand. De plus, les griffes du renard sont plus pointues que celles du chien. »

Léo : « C’est une empreinte de chien alors. »

Le chevalier : « Il me semble bien. La trace est presque ronde et les griffes ont laissé des traces rondes. Il y a un dernier indice. Si on trace une ligne qui passe par le sommet des deux pelotes digitales latérales, elle passe en dessous des deux pelotes antérieures chez le renard mais les coupe chez le chien. »

Léo : « Alors c’est bien un chien. Tu connais le nom du chien en scientifique ? Et celui du renard ? »

Le chevalier : « Canis familiaris pour le chien et Vulpes vulpes pour le renard. »

Léo : « Merci chevalier. Et les autres empreintes ? »

Le chevalier : « Regardons les de nouveau. »

62 44 Des empreintes 62 45 Des empreintes

Le chevalier : « Vous voyez peut être les traces de quatre doigts. »

Léo : « J’en vois que deux 🙁 »

Max : « Regarde bien Léo, on voit deux petites traces en arrière, sur le côté … Tu vois ? »

Léo : « Ah oui. Merci Maxou. »

Le chevalier : « Le nombre pair de doigts caractérise les Artiodactyles. Max, tu as bien observé. Les deux petites traces que tu as montrées à Léo s’appellent les gardes. Ce sont donc probablement des empreintes de sangliers. »

Max : « Des sangliers ? Il y a des sangliers ? Il faut les trouver bonome ! Je veux voir des sangliers moi. »

Léo : « J’aimerais bien en voir moi aussi. »

Le chevalier : « Peut être se montreront-ils … Mais vous savez mes petizours, je crois que j’aurais peur si je voyais des sangliers. Ce sont de gros animaux. Ils peuvent atteindre 320 kg, pour une moyenne de 100 à 130 kg. Quand ils ont peur, ils leur arrive de charger. Ils courent droit devant eux et rien de les arrête. »

Léo : « Oulala, il faut faire attention alors … Et tu n’as pas donné son nom en scientifique. »

Le chevalier : « Sus scrofa et c’est un Suidé. »

Léo : « Sus scrofa, Sus scrofa, Sus scrofa … »

Max : « Ça y est ! Il recommence … »

Léo : « Oups, pardon. J’ai pas fait exprès 🙂 »

Max : « Dis, des traces de chiens qui longent des traces de sangliers … C’est une scène de chasse ça. Les zoms ont chassé les sangliers avec leurs gros fusils. Le sang, tout à l’heure, c’était un sanglier. Et les poils aussi. »

Le chevalier : « Je ne peux pas te dire pour le sang. Les poils m’ont l’air trop fins et trop doux pour des poils de sangliers. Mais oui, c’est une scène de chasse. »

Max : « Jémpalézoms 🙁 »

Léo : « Tu dis des bêtises Max. Bonome est un zom. Et Princesse aussi … »

Max : « Oui, eux peut être, mais sinon jémpalezoms et puis c’est tout ! Bon, on avance ? »

J’ai rangé ma serviette et on est retournés dans la poche de bonome. Et il a repris sa marche. Il a beaucoup marché aujourd’hui, et souvent dans la boue. Tout ça pour qu’on voit des zoisos … Et puis on est arrivés à notre monture. Le silence s’est installé et on a commencé la chevauchée du retour. Mais c’était bizarre. On faisait un détour … Un drôle de détour.

Max : « Tu nous emmènes au Grand Étang de T. ? »

Léo : « C’est vrai ? Rhoooo merci chevalier. »

Le chevalier : « On ne va pas rentrer maintenant quand même 🙂 »

Léo : « J’ai déjà entendu ça 🙂 »

Bonome a attaché notre monture à un arbre et Léo a immédiatement détecté un pinson des arbres. Il avait reconnu le chant. On l’a cherché et il était pas bien loin. Juste là, dans l’arbre à côté de l’observatoire.

62 46 Pinson des arbre 62 47 Pinson des arbres
62 48 Pinson des arbres Il nous a regardés comme ça, droit dans les yeux. Il avait l’air de dire : ‘Tiens, vous voilà. Ça fait longtemps qu’on vous avait pas vus. Bon, moi, je me sauve …’

A l’observatoire, on a pu observer des grébous. Plein de grébous (Tachybaptus ruficollis, Podicipédidés). Léo en avait jamais vu autant d’un coup.

62 49 Grèbes castagneux 62 50 Grèbes castagneux
Et il y avait un canard chipeau avec les grébous. Le canard chipeau s’appelle Anas strepera et c’est un Anatidé. On le connaît bien le chipeau mais il est toujours aussi beau. Bonome a réussi à le zoomer, avec sa femelle. 62 51 Canards chipeaux

 Les fotos sont pas terribles mais c’est à cause du manque d’éclairement. Quand le ciel est gris, on fait jamais des belles fotos. Mais la nature est magnifique quand même. Avec Léo, on espérait aller à l’autre observatoire. On voulait pas demander parce qu’il faut encore tout marcher et qu’après il faut re-marcher encore pour revenir et bonome devait être fatigué.

Mais il a décidé tout seul d’aller voir tout là-bas. Alors on l’a suivi 🙂 En chemin en regardait les nuées de zoisos. Regarde tous ces vanneaux huppés Princesse ! 62 51 Vanneaux huppés

On les voit pas bien et c’est qu’une petite partie de tout ce qu’on voyait. Il y en avait plein le ciel 🙂 Et des Laridés aussi. Ils formaient des nuages distincts qui se croisaient et se re-croisaient sans se mélanger. Qu’est ce que c’était impressionnant ! Je crois que je n’avais jamais vu autant de zoisos d’un coup. Léo les regardait la bouche ouverte 🙂 Il y en avait des milliers.

Et sur l’étang, tout au loin, il y avait des Laridés. Des centaines de Laridés.

62 52 Des Laridés 62 53 Des Laridés

C’est pas facile de reconnaître les espèces à cette distance. Bonome pense qu’il y avait au moins trois espèces : des mouettes qui rigolent (Chroicocephalus ridibundus) et deux espèces de goélands et leurs juvéniles. Peut être des goélands leucophées (Larus michaellis) parce qu’on en a déjà vu beaucoup et des goélands bruns (Larus fuscus). Mais c’est que des hypothèses.

Et on a fait une dernière foto avec un couple de chipeaux, un couple de morillons (Aythya fuligula, Anatidés) et deux foulques macroules (Rallida atra, Rallidés). 62 54 Des zoisos

Et puis on est retournés dans la poche. Léo s’est endormi tout de suite avec un grand sourire aux lèvres. Il a dû rêver de zoisos 🙂 Moi aussi je me suis endormi. On s’est réveillés alors qu’on était déjà dans la cabane. En vrai, on s’est pas vraiment réveillés. On a entrouvert les yeux et on a senti que bonome nous conduisait au lit. Il nous a grattouillé le front et nous a fait nos bizoux de bonnuit. Et j’ai rêvé de toi Princesse.

Voilà, c’était une très longue promenade au Pays des Zoisos. Je t’embrasse Princesse et ne t’inquiète pas, on va bien.

Continuer la promenade

61 – Le Petit Royaume Sauvage : L’exploration

Lundi 7 Décembre, An II

Max : « Bonjour bonome. »

Léo : « Bonjour chevalier. »

Le chevalier : « Bonjour Max, bonjour Léo. »

Max : « Tu as bien dormi ? Tu as vu, on a été sages. On a pas fait de bruit pour pas te réveiller. »

Léo : « Parce que tu t’es couché tard pour faire ton travail pour la schola. »

Max : « Hier aussi, on a été sages. Tu as bien travaillé ? »

Léo : « Tu as réussi à tout faire ? »

Le chevalier : « Oui, j’ai réussi à tout faire 🙂 »

Max : « Alors tu es libre aujourd’hui. Qu’est ce que tu vas faire ? »

Léo : « Tu risques de t’ennuyer si tu restes dans la cabane. »

Max : « Moi, je pense que tu devrais aller prendre l’air. Ça fait du bien de prendre l’air plutôt que de rester enfermé. »

Le chevalier : « Je pourrais aussi me reposer. Faire rien du tout. Je pourrais dormir, faire une sieste, aller me recoucher puis dormir encore. »

Léo : « Non non. C’est pas une bonne idée ça. Après tu ne dormiras plus de la nuit et tu seras fatigué toute la semaine. Oulala, il faut pas faire ça. »

Max (à Léo) : « Je crois qu’il se moque de moi. Je lui ai dit ça un jour, à la mer. Bonome, il faut pas tout dormir. Il faut aller prendre l’air. »

Le chevalier : « Et vous viendriez avec moi, n’est ce pas ? »

Max : « Oui, si tu veux. On ne va pas te laisser seul quand même. »

Léo : « Si tu nous le demandais, on viendrait avec toi. Mais seulement si tu nous le demandais … »

Le chevalier : « Non, je crois que je vais rester dans ma cabane. Vous n’avez pas l’air très motivés pour aller vous promener. »

Max : « Bon ça suffit maintenant. Tu vas te préparer et tu nous emmènes au Petit Royaume Sauvage. »

Léo : « Allez, dépêche-toi un peu. On attend depuis des heures, nous. »

Le chevalier : « 🙂 Je m’y attendais un peu. Ce n’est pas pour que je prenne l’air que vous insistiez tant. Vous voulez aller explorer le Petit Royaume Sauvage. Vous ne pouviez pas le demander simplement ? J’ai veillé tard pour être libre aujourd’hui et vous y emmener. »

Léo : « C’est vrai ? Merci chevalier. On y va alors ? »

Le chevalier : « Bien sûr ! Moi aussi j’ai envie d’aller inspecter ce Royaume. Êtes-vous prêts ? »

Max : « Léo te l’a dit : on attend depuis des heures. »

Bonome s’est vite préparé et on a tout chevauché. Il s’est arrêté pour se caféiner un peu mais il avait réservé tout sa journée pour nous alors on a pas râlé. On a quand même beaucoup chevauché parce que le Petit Royaume Sauvage se trouve pas loin du Grand Étang de T. C’est pas juste à côté. Léo était très impatient d’y arriver. Il espérait voir des tas de zoisos. Moi aussi j’avais hâte d’y être. C’est pas tous les jours qu’on va explorer un Royaume inconnu. Même bonome le connaît pas. Peut être qu’on va se perdre …

Quand on est arrivés à l’entrée du Royaume, bonome a attaché notre monture à un arbre, a pris ses appareils fotos et ses petizours et on a commencé l’exploration. Je crois que je t’ai déjà dit que le Royaume commence par une longue allée bordée d’arbres. C’est là qu’on avait vu le pic épeiche. Léo espérait le revoir mais il était pas là le pic épeiche. En avançant, on a pu observer le grand étang. C’est pas celui de T. mais il est beau quand même. Et superzieux a repéré un canard. De très loin, il lui semblait qu’il avait les fesses jaunes ce canard. Nous, on le voyait même pas le canard alors ses fesses jaunes … Mais bonome l’a fotoé avec le gros zoom puis il nous a montré.

60 01 Sarcelle d'hiver 60 02 Sarcelle d'hiver
60 03 Sarcelle d'hiver 60 04 Sarcelle d'hiver

Tu te doutes de la réaction de Léo Princesse ! Ben oui, sa mâchoire est tombée par terre. Poum 🙂 Mais il s’est vite repris mon cousin.

Léo : « C’est des sarcelles d’hiver mâles. En scientifique on les appelle Anas crecca et ce sont des Anatidés. Mais je me souviens plus : ce sont des ploufeurs ou pas ? »

Max : « Ben alors Léo ! Tu te souviens plus ? Ce sont des canards de surface. Tu devrais savoir ça quand même ! »

Léo : « Oui ben j’avais oublié, oulala. Ça peut arriver non ? Tu oublies jamais rien toi ? »

Max : « Ben non. »

Léo : « C’est même pas vrai ! C’est même pas possible de jamais rien oublier ! »

Le chevalier : « 🙂 Dites les foulques, vous vous chamaillez dès le début de la promenade maintenant ! Vous n’attendez même plus quelques minutes. Regardez plutôt les sarcelles d’hiver. Elles ne viennent qu’en hiver, il faut en profiter. »

Léo : « Oh zut, elles s’en vont 🙁 »

Max : « J’aime beaucoup la tête du mâle. Elle est rigolote : brun-rouge avec les côtés verts. On voit pas bien de loin mais la zone verte est bordée de jaune émail. C’est très beau. »

Léo : « On en voit de près parfois ? »

Le chevalier : « Rarement Léo, malheureusement. Les sarcelles ne se laissent pas approcher. »

Léo : « Tant pis. Bon, on avance ? »

On s’est un peu enfoncés dans le Royaume. Sur le chemin, il y avait des tas de champignons. On a toujours pas de livre de champignons et on voulait tout explorer alors on faisait pas trop attention mais il y en a un qui nous a attirés plus que les autres. Regarde-le Princesse, tu en as déjà vu des comme ça ?

60 05 Un drôle de champignon 60 06 Un drôle de champignon

On sait pas ce que c’est mais c’est pas grave. Il est très beau ce drôle de champignon. Mais il faut faire attention avec les champignons. Parce qu’il y en a qui se mangent et qui sont très bons mais il y en a d’autres qui sont très mortels ! Dès qu’on les touche, on peut mourir. Faut que tu fasses attention, Princesse, si tu croises un champignon. Il faut pas le toucher. D’accord ? Tu promets ? Parce que je veux pas que tu sois tout mort, moi.

En avançant, on cherchait des pics épeiches mais on en voyait pas. Il y avait des merles noirs, des mésanges et mêmes des pinsons des arbres. Mais on arrivait pas à les fotoer. Au bout de l’allée, bonome s’est arrêté : il avait vu un zoiso tout là-haut sur une branche. 60 07 Bouvreuil pivoine
60 08 Bouvreuil pivoine 60 09 Bouvreuil pivoine

Il est loin ce zoiso mais on peut réussir à l’identifier quand même. Déjà, on voit qu’il a une calotte noire et que son plastron est un peu rouge. Et puis son dos est gris et l’aile est noire avec une bande blanche. Et on voit bien que son croupion est blanc. C’est suffisant pour savoir que c’est un bouvreuil pivoine mâle. En scientifique, il s’appelle Pyrrhula pyrrhula et c’est un Fringillidé. Léo était tout content de voir un nouveau zoiso. Parce qu’il voudrait voir tout ceux du livre. Mais c’est pas possible, il y en a qui n’existe même pas dans nos Royaumes 🙁 Moi, j’étais content qu’on l’ait pas entendu. Sinon Léo l’aurait imité et déjà qu’il sifflote tout le temps …

60 10 Le Petit Royaume Sauvage 60 11 Le Petit Royaume Sauvage
60 12 Le Petit Royaume Sauvage On s’est arrêtés un peu pour profiter de la beauté du paysage. Dans ce Royaume, les arbres sont pas tout droits comme souvent ailleurs. Ils sont tordus, penchés, bizarres parfois … Et ils sont couverts de gui des feuillus.

Mais c’est pas grave parce que le gui des feuillus c’est seulement un hémiparasite. C’est pas comme les vrais parasites. Le gui tue pas sa plante hôte. Et puis, dans ce Royaume, les arbres cassés sont pas enlevés. Ça fait des cachettes pour les zanimos et les xylophages ont beaucoup à manger. Les xylophages sont les animaux qui mangent le bois. Ils aiment bien le bois même quand les arbres sont morts. Comme xylophages il y a surtout des insectes et leurs larves. Mais il y a aussi des Myriapodes. Myriapode c’est un mot compliqué que personne connaît pour dire mille-pattes. Je t’expliquerai les Myriapodes quand on en verra. Mais il vaut mieux dire Myriapodes parce qu’il y en a aucun qui a vraiment mille pattes. On dit mille pour dire qu’il y en a beaucoup. Et quand il y a des myriapodes et des insectes, il y a aussi des insectivores. Alors c’est bien quand il y a des arbres morts. Et puis, il y a des champignons qui se développent sur le bois mort. Et après il y a des zanimos qui mangent des champignons comme les limaces … Alors le bois mort, ça fait des tas et des tas de zanimos contents.

Mais ici, il y a pas que des arbres morts. Il y a aussi de beaux chênes. Les chênes appartiennent au genre Quercus et se sont des Fagacées. Les chênes peuvent vivre très longtemps et ils abritent des tas de zanimos, dont beaucoup d’insectes. Là, tu peux voir qu’il y a même de la mousse entre les branches. Et dans la mousse, il y a encore des insectes, des araignées, des myriapodes. Tout ça c’est des Arthropodes. Et quand il y a des Arthropodes, il y a des oiseaux qui les consomment comme les sittelles torchepots (Sitta europaea, Sittidés).

60 13 Sitelle torchepot 60 14 Sittelle torchepot
60 15 Sittelle torchepot J’aime beaucoup les sittelles torchepots. Elles sont très belles avec leur gris bleuté et leur orange. Et puis, elles marchent souvent la tête en bas. C’est rigolo 🙂

Léo : « Chevalier, il y a un zoiso tout là-haut. Je le vois pas bien. Tu peux le fotoer et me le montrer s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Bien sûr mon Léo … Tiens, regarde. »

Max : « Ben et moi ? »

Le chevalier : « Sois patient Maxou, j’allais te le montrer aussi. »

60 16 Pinson des arbres 60 17 Pinson des arbres

Léo : « On dirait un pinson des arbres, Fringilla coelebs, Fringillidés. C’est ça ? »

Max : « On en a vu un tout près au Royaume de Rien du Tout. Il ressemblait pas à celui-là. Il était plus coloré. »

Le chevalier : « Vous avez raison tous les deux mes petizours. Enfin, si c’est bien un pinson des arbres … Ce serait une femelle et, comme souvent, elle est moins colorée que le mâle. La femelle pinson des arbres peut être confondue avec le moineau domestique. »

Léo : « C’est pas une femelle moineau domestique chevalier. C’est bien une femelle pinson des arbres. »

Le chevalier : « Tu as l’air bien sûr de toi Léo. »

Léo : « Je connais pas tous les zoisos mais c’est pas une femelle moineau domestique. Et là-bas ? Ce serait pas un étourneau sansonnet ? »

60 18 Etourneau sansonnet Max : « Il est noir avec des reflets bleus-verts … On voit des tâches jaunâtres … Le bec à l’air sombre … On dirait bien un étourneau sansonnet en plumage internuptial. Tu es penses quoi bonome ? »

Le chevalier : « J’en pense que vous êtes de grands ornithologues 🙂 Je suis fier de vous. »

Léo : « C’est grâce à toi et au beau livre de zoisos que tu as offert à Maxou. »

Max : « Oui bonome, c’est grâce à toi. »

Le chevalier : « C’est vous qui travaillez. Vous savez, un maître ne peut pas forcer ses élèves à apprendre. Je vous propose les connaissances mais c’est vous qui vous les vous appropriez. »

Léo : « Oui, mais tu nous donnes envie d’apprendre et de connaître toutes ces choses fort savantes que tu enseignes. »

Le chevalier : « Vous êtes de bons disciples 🙂 Oh, regardez la mésange bleue ! Elle se cache sous l’écorce de l’arbre 🙂 »

60 19 Mésange bleue

Léo : « On dirait qu’elle nous regarde ! »

Max : « Elle nous surveille !

Léo : « La mésange bleue s’appelle Cyanistes caeruleus, Paridés. Elle est très belle cette mésange. Mais on voit jamais les autres ! La nonette, la boréale, la noire ou la huppée 🙁 »

Max : « On l’a pas déjà vu la mésange nonnette ? »

Le chevalier : « Si, pas loin d’ici d’ailleurs, mais Léo n’était pas encore avec nous. »

Léo : « Vous avez vu la mésange nonnette ! Rhooo, la chance ! »

Après ça, on a continué l’exploration du Petit Royaume Sauvage. Il est magnifique ce Royaume. En cheminant sur les chemins, on a aperçu des tas de zoisos : des rougegorges familiers, des merles noirs, des grives … Il y avait beaucoup des grives mais de loin on arrivait pas à identifier leur espèce.

Et puis on a revu une mésange bleue. Elle cherchait des insectes sur un arbre mort. Léo a sifflé un peu en mésange bleue. Mais elle a pas papoté avec lui. Elle devait avoir faim alors elle avait pas le temps de parler. 60 20 Mésange bleue
60 21 Mésange bleue 60 22 Mésange bleue

Et puis, d’un coup, Léo a perdu sa mâchoire. Le cœur de bonome s’est arrêté et mes yeux sont sortis de leur orbite. On a vu ça :

60 23 Pic mar 60 24 Pic mar
60 25 Pic mar 60 26 Pic mar
60 27 Pic mar 60 28 Pic mar

Léo : « Chevalier, c’est celui auquel je pense ? C’est bien lui ? »

Le chevalier : « Je ne suis pas dans ta tête mon Léo, je ne peux pas savoir 🙂 »

Max : « Tu pourrais aller dans sa tête ! C’est pas son cerveau qui prend beaucoup de place 🙂 Mais, c’est quoi ce zoiso ? »

Léo : « C’est l’un des douze drôles de zoisos ! C’est ça n’est ce pas ? »

Max : « Un des douze drôles de zoisos !? C’est un pic mar alors ? »

Léo : « Je crois bien ! Regarde, il a le plastron jaune tacheté de noir, le croupion rouge … C’est un pic mar. Chevalier, répond, s’il te plaît. »

Le chevalier : « Je pense que oui 🙂 C’est bien un pic mar, Dendrocopos medius, Picidés. »

Léo : « Rholala ! On a vu un pic mar ! La chance ! Merci chevalier ! Un pic mar … Rhoooo la chance … »

Max : « Alors tu as vu 6 des douze drôles de zoisos : la sterne pierregarin, le martin-pêcheur, le butor étoilé, le blongios nain, le pic noir et le pic mar 🙂 »

Léo : « Et toi 5 ! Moi, j’en ai vu que 3 🙁 »

Max : « Oui, mais tu vas me rattraper dès le printemps. Les sternes vont revenir et tu les verras. Et puis, on te présentera à blongios. Sois patient Léo, tu les verras ces zoisos. Viens faire un câlin en attendant. »

Après le gros câlin on a repris notre exploration. Léo était radieux à cause du pic mar. Bonome avait du mal à se concentrer. Mais après une telle rencontre, il est toujours satisfait de sa promenade. Il a plus besoin de rien. Je le comprends. C’est pas tous les jours qu’on fait une si belle rencontre 🙂 En avançant, on est arrivés à une clairière dans laquelle il y a une petite mare. Il y avait pas de zoisos aquatiques. Elle est trop petite la mare. On a bien vu un rougegorge mais il était de l’autre côté et il nous criait dessus. Léo lui a répondu en rougegorge et le zoiso s’est tu 🙂 Et puis on s’est assis pour faire une pause parce que bonome avait déjà beaucoup marché.

60 29 Le Petit Royaume Sauvage 60 30 Les petizours
60 31 Les petizours 60 32 Les petizours

On est restés un peu au bord de l’eau. Bonome s’est allongé un peu et on est allés s’installer contre lui pour un autre câlin. La terre était humide et froide, il y avait des cailloux qui nous rentraient dans les côtes mais on était bien tous les trois. On écoutait les zoisos sans rien faire. Léo cherchait ni à les identifier, ni à les imiter. C’était bien 🙂

Et puis on a repris l’exploration. On a revu des zoisos : des mésanges, des roitelets huppés, un autre pic mar … Mais bonome avait plus la tête à fotoer. Et puis, on avait déjà fait des belles fotos. Je crois que c’est ce qu’il préfère, quand il a déjà fait des belles rencontres et des belles fotos, il peut se promener tranquillement. Et puis nous, on l’embête moins pour voir des zoisos puisqu’on en a déjà vu. On profitait de la beauté, tout simplement.

60 33 Le Petit Royaume Sauvage 60 34 Le Petit Royaume Sauvage

Dans ce Royaume, il y a beaucoup de mousses. Les mousses, c’est des plantes sans fleurs. Elles se reproduisent aussi avec des spores, comme les fougères et les champignons. Leurs principales caractéristiques sont leur absence de racines et la reviviscence. L’absence de racines explique qu’elles peuvent pousser partout : sur les rochers, sur les arbres, sur les toits … La reviviscence c’est quand une plante peut être tout desséchée qu’on dirait qu’elle est morte mais qu’elle reverdit dès qu’elle a de l’eau. En scientifique, les mousses ça s’appellent les Bryophytes. Bonome nous expliquera un jour, mais là, on avait pas envie de faire la botanique.

60 35 Le Petit Royaume Sauvage

Voilà, on avait bien exploré le Petit Royaume Sauvage. Il nous avait offert de belles surprises. Je crois qu’on va bien s’entendre tous les quatre. Mais il fallait rentrer. On peut pas rester toujours dans les Royaumes 🙁

Princesse, je m’en fiche pas de toi mais je comprends pas pourquoi tu prends pas de nos nouvelles. Tu pourrais nous convoquer au château un jour. Je t’embrasse et ne t’inquiète pas, tout va bien au Pays des Zoisos.

Continuer la promenade

60 – Le Petit Royaume Sauvage : la découverte

Dimanche 6 Décembre, An II

Max : « Bonome, je peux t’interrompre dans ton travail ? Je voudrais te parler ? »

Le chevalier : « Bien sûr Maxou. Que se passe t-il ? »

Max : « On est dimanche. Il est déjà tard et le soleil commence à baisser sur l’horizon. Et Léo est inquiet. Il se dit qu’on ne va pas aller à se promener et il est triste. »

Le chevalier : « Léo est triste ? »

Max : « Oui, il a même pas envie de lire mon beau livre de zoisos. Il dit que ça sert à rien parce qu’on voit pas de zoisos. Il veut même plus jouer avec moi. »

Le chevalier : « Il est déjà tard. Si nous allons nous promener nous ne pourrons pas rester très longtemps. Et j’ai besoin de faire une pause. Si nous allions faire une petite inspection ? Nous pourrions aller là où le soleil se couche. Penses-tu que ça plairait à Léo ? »

Max : « Oh oui ! Merci mon bonome. Je cours lui annoncer … Léo ! Léo ! Mets ton pantalon ! On va aux zoisos ! »

Il a retrouvé le sourire d’un coup, mon cousin. Il a sauté dans son pantalon et on a tout chevauché.

Là où le soleil se couche, c’est en fait l’un des deux observatoires du Grand Étang de T. Mais le soleil se couche là qu’en été. En automne, il va se coucher ailleurs. C’est embêtant parce que j’ai plus de sable qui fait dormir. C’est quand même pas trop grave que j’ai plus de ce sable parce que Léo dort bien. Il se couche toujours tôt et il est le premier levé. En attendant que le chevalier se réveille, il lit mon livre. Il le lit beaucoup. Il va être tout usé mon beau livre. Des fois, il étudie les livres d’insectes aussi. Mais moins. Et je crois qu’il aimerait bien un livre de mammifères. Il y a pas les petizours dans les livres de mammifères. Bonome dit que c’est parce que les petizours sont des Peluchiformes et que cet ordre de zanimos est négligé par les naturalistes.

Bon, quand on est arrivés là où se soleil se couche, tous les zoisos partaient. On a vu un grébu qui avait pêché un gros poisson. Grébu, c’est le grèbe huppé (Podiceps cristatus, Podicipédidés).

60 01 Grèbe huppé C’est un grand pêcheur grébu. Là, il se promenait avec son poisson dans le bec. Peut être pour montrer aux autres zanimos sa belle capture. Il est un peu frimeur grébu 🙂

Et puis, il y a eu des canards souchets (Anas clypeata, Anatidés).

On a d’abord vu le mâle avec ses belles couleurs. Lui aussi il a de beaux yeux jaunes. Je dis lui aussi parce qu’il y a les fuligules morillons qui ont de beaux yeux jaunes (Aythya fuligula, Anatidés). Et j’aime bien son gros bec plat et élargi au canard souchet. 60 02 Canard souchet mâle
60 03 Canard souchet mâle 60 04 Canard souchet femelle

Après, on a vu une femelle souchet. On pourrait dire une souchette 🙂 Elle aussi s’en allait. Les zoisos, ils avaient pas envie de nous voir 🙁 On est restés un peu là, à regarder la beauté du paysage. Mais on voulait voir des zoisos alors on a tout marché pour aller à l’autre observatoire. Mais on a pas vu de zoisos 🙁 Sauf une cane, tout loin.

Il y a que superzieux qui peut reconnaître une chipeaute à cette distance. La chipeaute, c’est la femelle de canard chipeau (Anas strepera, Anatidés). Elle s’est pas éloignée la chipeaute. Elle était déjà loin.

60 05 Canard souchet femelle

Bonome était très contrarié. Il avait arrêté de travailler pour montrer des zoisos à ses petizours et il y avait pas des zoisos. Alors il a décidé d’explorer le secteur. On a un peu chevauché et il a arrêté d’un coup notre monture : il avait vu un chemin qu’il ne connaissait pas. Et c’est comme ça qu’on l’a découvert, ce Royaume. Il le connaissait pas du tout et on l’a exploré alors que le soleil se couchait. Il est magnifique, ce Petit Royaume Sauvage.

Il commence par une allée bordée d’arbres et dans ces arbres, on a pu observer un pic épeiche (Dendrocopos major, Picidés). Il était tout là-haut, le long du tronc. Il avait pas l’air inquiet du tout de nous voir. Et on a pu le fotoer.

60 06 Pic épeiche
60 07 Pic épeiche 60 08 Pic épeiche

Mais, sans éclairement et avec le gros zoom, les fotos sont pas exceptionnelles. N’empêche que Léo était ravi de voir ce pic épeiche.

Et on a poursuivi l’exploration de ce Royaume. Qu’est ce qu’il est beau ! Et sauvage ! On voyait pas de zanimos. Il était trop tard. Et puis c’était plus possible de faire des fotos. Mais on avançait, on avançait. Léo n’avait jamais rien vu d’aussi beau.

60 09 Le Petit Royaume Sauvage 60 10 Le Petit Royaume Sauvage
60 11 Le Petit Royaume Sauvage 60 12 Le Petit Royaume Sauvage

Mais il était très tard. La nuit tombait et il fallait rentrer.

De retour à la cabane, bonome s’est remis au travail. Léo est allé s’installer sur ses genoux, sans le déranger, et lui a fait un gros câlin. C’était sa façon à lui de dire merci. Et je l’ai rejoint parce que, moi aussi, je voulais le remercier. Il a continué à travailler. Il s’est couché tard. Très tard même. J’ai compris pourquoi tout de suite. Il voulait finir son travail ce soir, cette nuit même, pour pouvoir nous emmener au Petit Royaume Sauvage dès demain.

Voilà Princesse. C’était une toute petite promenade. Mais elle était magnifique et le Pays des Zoisos a un nouveau Royaume.

Je t’embrasse Princesse.

Continuer la promenade

59 – Le Royaume des Grèbes

Max : « Bonome ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

Max : « Il fait pas très beau en ce moment et on va pas beaucoup se promener. Et puis, je suis en retard dans mon blog. Tu veux bien qu’on le grave tous les deux ? Je te dicte et tu tapes avec tous tes doigts. »

Le chevalier : « Si tu veux Maxou. Mais Léo, que va-t-il faire pendant ce temps ? »

Max : « Il est d’accord. Il va lire mon beau livre de zoisos. Il pourrait passer des heures à le lire. Il aime beaucoup les zoisos Léo. »

Le chevalier : « D’accord. On s’y met ? »

Max : « Je peux m’installer sur toi ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Samedi 28 Novembre, An II

Aujourd’hui, on a décidé tous ensemble d’aller au Royaume des Grèbes. Dans ce Royaume il y a des zoisos aquatiques sur les étangs et des zoisos dans les arbres qui bordent les chemins. Quand on a de la chance, on voit plein de zoisos 🙂

Léo et moi, on était très pressés d’aller au premier observatoire. Parce que des fois, il y a des bécassines des marais. Avec bonome, on en a vu de tout près. J’aimerais que Léo puisse les voir comme ça. Mais il y avait pas de bécassines des marais.

 59 02 Rat musqué  59 03 Rat musqué

Max : « Bonome ! Regarde ! On dirait un ragondin mais c’est pas un ragondin. Il a des petits yeux et un museau plus fin. C’est quoi ce zanimo ? »

Le chevalier : « C’est un rat musqué : Ondothra zibethicus. Je ne suis pas sûr de la famille. Il me semble que c’est la famille des Arvicolidés. »

Max : « Les Arvicolidés ? C’est la famille des Arvicola ? C’est qui Arvicola ? »

Le chevalier : « Les campagnols. »

Max : « Je connais pas les campagnols, moi. Tu connais, toi, Léo ? »

Léo : « Ben non. Je connais pas bien les Mammifères. Chevalier, tu devrais avoir un beau livre de Mammifères, comme le beau livre de zoisos de Max. »

Le chevalier : « C’est une bonne idée ça Léo. Je vais voir ce que je peux faire. »

Léo : « Tu nous expliques le rat musqué s’il te plaît ? »

Le chevalier : « C’est le plus grand des campagnols. Il peut atteindre 40 cm sans la queue. Et en moyenne, il mesure plutôt 30 cm. Il a une longue queue comprimée latéralement, ce qui le distingue du ragondin. Sinon, les modes de vie de ces animaux sont assez semblables. »

Max : « Lui aussi c’est un phytophage qui se nourrit parfois de mollusques bivalves qui devaient être des Anodontes des cygnes ? »

Le chevalier : « Pour lui, c’est officiel 🙂 Il est surtout phytophage, mais peut se nourrir de mollusques. »

Léo : « C’est un beau zanimo, le rat musqué, mais c’est pas un zoiso. On en voit pas ici des zoisos. On avance ? Il est parti le rat musqué. »

Alors on a avancé en longeant l’étang. Il y avait des zoisos sur l’eau mais ils étaient loin, alors on s’est pas arrêtés. Et puis, dans ce Royaume, les berges des étangs sont pas accessibles et il y a des végétos, comme ça les zanimos sont tranquilles. Mais nous on peut pas bien les voir 🙁

Sur le chemin de l’observatoire on a vu un couple de canards colverts (Anas platyrhynchos, Anatidés). Bonome les a fotoés et les a remerciés mais, eux, ils ont pas voulu rester pour papoter avec nous.  59 04 Canards colverts

Ils se sont envolés en profitant que le chevalier avait baissé son appareil. On a pas pu fotoer l’envol. C’étaient pas des gentils canards 🙁

Et puis Léo s’est mis à siffler. Il avait reconnu un zoiso avec ses oreilles et il discutait avec lui. Il est rigolo Léo. Il est dans la poche de bonome avec juste la tête qui dépasse et il discute avec des zoisos qu’il voit même pas. C’est bonome qui l’a vu le premier le zoiso : c’était une mésange bleue (Cyanistes caeruleus, Paridés).

 59 05 Mésange bleue  59 06 Mésange bleue
 59 07 Mésange bleue  59 08 Mésange bleue

Quand on s’est approchés, elle chantait plus la mésange bleue. Elle faisait des acrobaties sous une branche. Je sais pas bien pourquoi elles font ça les mésanges bleues. Je crois qu’elles se nourrissent des petites feuilles  présentes dans les bourgeons. Mais je suis pas sûr.

On avait repris notre marche vers un observatoire quand Léo nous a arrêtés.

Léo : « Chut ! Écoutez ! On l’a jamais entendu celui-ci ! Chevalier, trouve-le s’il te plaît et fait de belles fotos. »

Max : « Bonome ! Il est là, dans le bosquet. Fotoe-le ! »

Léo : « Tu l’a eu ? Fais moi voir s’il te plaît … Oh ! Qu’il est beau ! »

 59 09 Accenteur mouchet  59 10 Accenteur mouchet

Max : « Tu le connais bonome ? »

Le chevalier : « Il me dit quelque chose … »

Léo : « Moi aussi, je l’ai vu dans le livre. Venez, on va s’asseoir et on va chercher. »

Léo : « Alors alors alors … Voilà, je l’ai ! Regardez ! C’est l’accenteur mouchet, Prunella modularis, Prunellidés. Elles sont belles tes fotos. Merci chevalier. »  59 11 Les petizours

Max : « Mais c’est un insectivore ! On le voit bien à son petit bec fin. Comment il fait pour se nourrir en hiver ? »

Le chevalier : « Maxou, tu sais bien qu’il reste des insectes même en hiver sous forme de larves, de nymphes ou même d’imagos. »

Max : « C’est quoi des imagos ? »

Le chevalier : « C’est la forme adulte. »

Max : « ET TU PEUX PAS JUSTE DIRE ADULTE ! Il faut vraiment que tu utilises des mots que personne connaît ! C’est plus fort que toi ! IMAGO TOI-MÊME ! »

Léo : « Et voilà, Max crie sur le chevalier ! »

Max : « Ouiii 🙂 Ah, j’ai failli oublier : SI TU METTAIS TA CASQUETTE, TON CERVEAU SERAIT PAS TOUT FONDU ET TU UTILISERAIS DES MOTS QU’ON CONNAÎT ! »

Léo : « Et toi tu le laisses faire ! »

Le chevalier : « Max ne serait pas vraiment lui même s’il ne me criait pas dessus 😉 »

Léo : « Ben moi je trouve que c’est pas gentil de sa part. Allez, emmène-nous à un autre observatoire s’il te plaît. »

On avançait tranquillement sur le chemin tout boueux quand bonome s’est arrêté. Il avait repéré quelques chose tout là-haut. Alors on a cherché nous aussi.  59 12 Pic épeiche

Max : « Léo, ramasse ta mâchoire 🙂 C’est un pic épeiche, Dendrocopos major. C’est la famille des Pidicés comme le pic vert et le pic noir. Tu en as déjà vu … »

Léo : « Oui, mais il est très beau quand même. Je pense pas qu’on s’habitue et qu’on devienne indifférent à toute cette beauté. »

Max : « C’est parce que tu as beaucoup de beauté dans les yeux mon cousin. C’est vrai qu’on s’habitue pas. Moi, j’ai vu beaucoup de hérons cendrés par exemple et je les trouve toujours aussi magnifiques. Le pic épeiche est très beau aussi. C’est dommage qu’on le voit pas mieux. »

Le chevalier : « Les pics ont une distance de fuite assez importante. C’est dommage. Et puis, à part le pic vert, ils sont souvent assez haut dans les arbres. Ils ne risquent rien de deux petizours et d’un chevalier. »

Léo : « Il est parti et on l’a même pas entendu 🙁 »

Max : « Tu pourras pas l’imiter 😉 Pourquoi on en voit surtout en cette saison ? On en a pas vu beaucoup cet été. Ce sont pas des migrateurs pourtant … »

Le chevalier : « Maxou, tu as dû remarquer que les pics s’observent dans les arbres, le long de leur tronc ou sur les grandes branches. En été, les arbres sont couverts de feuilles et les Pics sont cachés. Nous en avons vu cet été mais presque toujours en vol. Sauf au Royaume des Pics où nous avons observé de nombreux pics verts au sol. »

Max : « Ah oui, tu as raison. Bon, on va à l’observatoire. »

 59 13 Fuligule morillon femelle  59 14 Fuligule morillon mâle

On y est allés et on a pu observer des fuligules morillons : une femelle et un mâle. Je t’explique plus qui est le mâle et qui est la femelle. Tu connais bien maintenant Princesse. Ils ont de beaux yeux jaunes ces fuligules.

Max : « Wouhou, bonome ! »

Léo : « Fais attention Max, tu vas tomber et ploufer 🙁 »

 59 15 Max

Le chevalier : « Et nous serons au calme tous les deux, Léo … Il n’y aura plus personne pour me crier dessus et tu pourras imiter les oiseaux tant que tu le voudras. »

Léo : « 🙂 Penche-toi encore un peu Max, bonome te voit pas bien. Allez, encore un peu… »

Max : « Non mais oh ! Tu vas pas bien dans ta tête toi ! Mets ta capuche, le vent tourbillonne entre tes oreilles ! Tu veux que je ploufe ? Et c’est MON bonome je te rappelle ! »

Léo : « Dis chevalier, tu veux pas qu’on le laisse là et qu’on aille voir ailleurs ? Il y a pas des zoisos ici. »

Le chevalier : « D’accord, allons-y. »

Max : « Ah non ! Vous n’allez pas recommencer tous les deux. Je viens avec vous. »

On est allés à un autre observatoire. Les chemins sont pas du tout entretenus dans ce Royaume. Ils sont tout boueux et ils glissent. Il faut faire très attention à pas tomber. Et même, souvent, ils sont fermés pour pas que les zoms tombent. Dans ces cas-là bonome ronchonne. Il dit qu’il tombe si il veut, et que lui, il fait très attention et que ça le gêne pas d’être tout crotté à la fin de la promenade et que les gardes n’ont qu’à mettre un panneau pour prévenir que c’est dangereux et qu’il faut pas y aller si on a peur de tomber. Mais bon, là, c’était ouvert. Mais on a pas vu de zanimos en chemin. Par contre, en arrivant à l’observatoire, on a vu Martin (Alcedo atthis, Alcédinidés). Mais de loin et il nous a tourné le dos comme si il était fâché.

 59 16 Martin-pêcheur  59 17 Martin-pêcheur

Max : « Bonome, pourquoi il est fâché Martin ? Tu veux pas lui expliquer en zoiso qu’on peut pas toujours venir au rendez-vous ? Que c’est pas notre faute, que c’est à cause de la schola, que tu es très occupé … Et puis il faut lui dire que c’est important que tu ailles à la schola parce que tu apprends aux élèves qu’il faut protéger le milieu de vie des zoisos. Il faut lui dire tout ça. »

Le chevalier : « Je pense qu’il t’a entendu Maxou. »

Léo : « Il parle le zom Martin ? »

Max : « Les zanimos comprennent quand on leur parle avec notre cœur. C’est bonome qui me l’a dit. »

Il est pas venu nous voir Martin 🙁 Mais en sortant de l’observatoire, on a vu un roitelet huppé (Regulus regulus, Régulidés).

 59 18 Roitelet huppé  59 19 Roitelet huppé

Il est mignon ce zoiso. Je crois que je t’ai déjà dit que c’est l’un des plus petits de tous les zoisos de France. Il bouge tout le temps mais se laisse approcher du moment qu’il y a des branches entre lui et nous. Alors ça énerve bonome parce qu’il est tout près mais il est difficile à fotoer. Et il ronchonne bonome. Léo a pas encore appris à l’imiter. (Pas bonome, le roitelet). Heureusement parce que, quand on est que tous les deux à la cabane, il sifflote souvent. Il révise les chants qu’il connaît déjà en lisant mon beau livre de zoisos.

Et puis, en cheminant sur les chemins, on a vu un écureuil. Il était tranquille, tout là-haut, à nous regarder. 59 20 Ecureuil roux
 59 21 Ecureuil roux  59 22 Ecureuil roux

Il était pas du tout inquiet. Bonome lui a parlé. Il parle toujours aux écureuils. Il les rassure en leur disant qu’on est pas des prédateurs, prend de leurs nouvelles, les remercie d’avoir pris la pause … Sur la première foto, on a l’impression qu’il sourit, l’écureuil 🙂 Ah, j’oubliais : son nom, en scientifique, c’est Sciurus vulgaris et c’est un Sciuridé. J’aime bien les écureuils. J’aimerais bien être copain avec l’un d’entre eux. Je pourrais le chevaucher et on sauterait de branches en branches au sommet des arbres. Je crois que j’aurais quand même un peu peur.

Et puis Léo s’est remis à siffler et il a fallu qu’on trouve le rouge gorge familier (Erithacus rubecula, Muscicapidés).

 59 23 Rougegorge familier  59 24 Rougegorge familier

On aime bien les rougegorges tous les trois. Ils paraissent tout fragiles. Non mais tu as vu leurs pattes ? Comme elles sont toutes fines ? Et pourtant ils nous crient dessus pour nous chasser ! C’est rigolo 🙂

Après, on a décidé de refaire un grand tour du Royaume parce qu’on était déjà revenus au point de départ et que, bien évidemment, on avait pas envie de rentrer. On a jamais envie de rentrer 🙂 Et c’est comme ça qu’on a recroisé l’accenteur mouchet (Prunella modularis, Prunellidés).

 59 25 Accenteur mouchet Il avait l’air de dire : « Tiens, vous revoilà ! On se connaît, non ? » Alors bonome lui a parlé. Il arrête pas de parler aux zanimos. « Ne t’inquiète pas accenteur, on ne fait que passer. Ce n’est pas la peine de te sauver, nous n’allons pas t’embêter bien longtemps. »

Et il a veillé à rester le plus loin possible du zanimo, pour pas le déranger. Et l’accenteur s’est retourné, tranquillement, comme si on était plus là. J’aime bien quand un zanimo nous accepte sur son territoire. Parce que l’accenteur, c’est un zoiso territorial. Il se ballade pas beaucoup. Il va un peu là, un peu là-bas mais il revient toujours ici. Son chez lui c’est ici, pas là-bas.

Après, on a regardé l’étang parce que c’est un bel étang. Regarde comme c’est beau Princesse. Tu vois le héron cendré (Ardea cinerea, Ardéidés) ? 59 26 Un étang

Si, il y a un héron cendré, je t’assure. Regarde bien. Je t’aide un peu : il est sur la gauche. Ça y est ? Tu l’as vu ? Bonome l’a zoomé : regarde.

59 27 Héron cendré Je me lasse pas de voir des hérons cendrés. Même quand ils font rien, comme celui-ci. Il attend, immobile, et il est beau quand même. C’est dommage qu’il y ait pas de hérons pourprés ici. Je pourrais les présenter à Léo. Il en perdrait sa mâchoire 🙂

Ensuite, on est retournés à un autre observatoire. De là, on voit presque toujours des zoisos et souvent des fuligules. Et puis des grébus, des grébous, des hérons … Bonome, il resterait des heures à fotoer les fuligules en train de ploufer, pour réussir une belle foto de ploufage. C’est pas facile à faire parce que le fuligule prévient pas quand il va ploufer. Il faut voir la petite impulsion de départ et déclencher l’appareil au bon moment.

 59 28 Fuligule morillon mâle  59 29 Fuligule morillon mâle
 59 30 Fuligule morillon femelle  59 31 Fuligule morillon femelle

Là, il est à peu près satisfait du ploufage d’un morillon mâle puis d’un morillon femelle. (Entre nous, on dit une morillonne mais ça existe pas comme mot).

Moi, j’aime bien la deuxième foto de la femelle. Elle est presque totalement en dehors de l’eau sauf les deux bouts : les pattes et la tête. Elle fait un joli plongeon canard 🙂

Les morillons sont presque toujours en groupe. Oulala, mais j’oublie tous les noms en scientifique aujourd’hui ! Les fuligules morillons s’appellent Aythya fuligula et ce sont des Anatidés. Mais ça tu le sais déjà.

 Ici, les groupes de morillons sont pas très importants. Là, il y a un mâle et trois femelles côte à côte. Après, il y a eu quatre femelles et deux mâles. 59 32 Fuligule morillon

Au Royaume des Sternes on a déjà vu des groupes comprenant des dizaines de morillons. Et ils étaient tout mélangés avec des dizaines de fuligules milouins (Aythya ferina, Anatidés) et des autres canards comme les chipeaux (Anas strepera, Anatidés). Mais là-bas, les étangs sont plus grands et c’est plus la campagne. On est restés un long moment à observer les morillons. Léo était assis, la bouche ouverte. Il faudra qu’il fasse attention à partir du printemps pour pas gober trop de moustiques 🙂

Et puis bonome a décidé qu’on irait de l’autre côté du Royaume, vers l’autre étang. Il y a trois observatoires là-bas et on y voit souvent des zoisos mais aussi du rien du tout parfois. J’aime pas voir du rien du tout 🙁 C’est difficile de voir de la beauté dans du rien du tout, et moi, j’aime beaucoup la beauté. D’un autre côté, si il y a du rien du tout, les hérons garde-bœufs viendront peut être le garder 🙂 Bonome rit aux larmes quand il m’imagine en train de faire la formation des hérons garde-bœufs. Il me voit devant un tableau blanc avec une blouse blanche et une grande baguette face à une classe de garde-bœufs très attentifs. Et puis il y a des fotos qui apparaissent sur l’écran. La première montre un bœuf. Je le montre avec la baguette en disant : « Ça c’est un bœuf et il faut le garder. » Puis il y a la foto du mouton et je dis : « Ça, c’est un mouton et il se garde tout seul. » Et puis, il y a un écran blanc et j’annonce : « Ça c’est du rien du tout et il faut pas le garder ! » Et il rigole tout seul. Même que des fois il a des fous-rires tout seul et il se trouve ridicule et il rit encore plus 😀 Il est bête ce bonome 🙂 Mais qu’est ce qu’il m’amuse quand il est bête !

Bon, en avançant on a vu des orites longicaudes (Aegithalos caudatus, Paridés). Mais je sais plus si il faut dire orite longicaude ou mésange à longue queue et si c’est un Paridé ou un Aegithalidé. Je sais plus moi. Là, j’avoue, je sais plus du tout. Mais c’est très beau.

 59 33 Orite longicaude  59 34 Orite longicaude

Léo nous a expliqué que ces zoisos se promènent souvent en groupes familiaux. Il avait remarqué qu’ils se déplacent très souvent à la queue-leu-leu. Et puis, ils ne sont pas très farouches mais ils bougent tout le temps. Un peu comme le roitelet huppé mais le roitelet est tout seul la plupart du temps. Et après il nous expliqué qu’il existe plusieurs sous-espèces en Europe. Ici, c’est Aegithalos caudatus europaeus et qu’il aimerait bien voir des Aegithalos caudatus caudatus parce qu’ils sont mignons avec leur tête toute blanche mais qu’on les voit qu’au Nord de l’Europe. Bonome le regardait en souriant. Il aime bien Léo. Je crois qu’il est très fier de son petitours ornithologue. Moi, je sais bien que c’est lui qui a communiqué à Léo son amour des zoisos. Parce que tu dois le savoir Princesse, bonome, il déborde d’amour quand on le connaît. Mais il le montre pas parce qu’il est pudique et bourru et qu’il se cache derrière sa grosse armure qui fait peur.

A l’observatoire, on a vu une pie bavarde faire sa toilette (Pica pica, Corvidés). Les zanimos ça fait beaucoup sa toilette 🙂

 Là, elle s’est lavée, est ressortie de l’eau, s’est ébrouée un peu et puis elle a trouvé qu’elle était pas assez propre alors elle est retournée au bain. Et on a fait des belles fotos.  59 35 Pie bavarde
 59 36 Pie bavarde  59 38 Pie bavarde
 59 39 Pie bavarde  59 40 Pie bavarde
 59 41 Pie bavarde  59 42 Pie bavarde

Tu as vu les reflets sur les plumes de sa queue ? Il y a du bleu, du vert … C’est très beau. Les zoms ont une mauvaise image des pies mais c’est parce qu’il la regarde pas bien, sinon il verrait que c’est un très beau zoiso.

Et puis un grèbu est venu nous voir (Podiceps cristatus, Podicipédidés).

 59 43 Grèbe huppé  59 44 Grèbe huppé

Je suis pas sûr mais il me semble que c’est un ado. On l’aurait vu tout petit cet été. C’est parce qu’il a pas du tout de huppe que je pense ça. Mais c’est juste une hypothèse. J’ai hâte que Léo voit un adulte en plumage nuptial de près. Et puis j’ai vu dans l’ordinateur de bonome une série de 80 fotos qui montrent une petite parade nuptiale. Oulala qu’est ce que c’est beau ! J’aimerais bien qu’on voit ça tous les trois. Peut être en février …

A l’observatoire suivant, Martin est venu nous voir pour nous dire qu’il boude pas et il est pas fâché 🙂 C’est juste qu’il est très occupé.  59 45 Martin-pêcheur

 Il faut qu’il mange beaucoup avant l’hiver pour prendre des forces. Alors il a moins de temps pour les amis. Mais il a quand même pris le temps de venir nous l’expliquer. C’est gentil de sa part. J’ai pas eu le temps de lui demander comment il fait pour pêcher, Martin, quand les étangs sont tout gelés 🙁

Et on voulait pas rentrer. Non non ! Alors on a fait demi-tour pour tout retraverser le Royaume et pas partir tout de suite. Bonome a encore beaucoup marché. Il en fait des kilomètres ! Il faudrait compter les kilomètres parcourus pour faire ce blog. Au moins 400, je pense. Sûrement plus. Mais la nature et ses belles surprises se méritent.

Arrivés à l’autre étang, on a vu un couple de canards chipeaux (Anas strepera, Anatidés). Bonome trouve qu’il a l’air gentil ce canard. Mais je connais pas de canards méchants ! On a vu le mâle, la femelle puis le mâle avec la femelle.

 59 46 Canard chipeau mâle  59 47 Canard chipeau mâle
 59 48 Canard chipeau femelle  59 49 Canards chipeaux
 Et Léo a trouvé une astuce pour prolonger la promenade : il a dit qu’il fallait retourner s’asseoir pour étudier le canard chipeau dans le livre. Bonome a souri parce qu’il avait compris la ruse mais il nous a emmenés et  installés sur une table.  59 50 Les petizours
59 51 Les petizours 59 52 Les petizours

Et Léo a tout lu. Il était très attentif. Puis il a posé des questions sur les autres canards de la page : le colvert, le pilet, le noir. Parce qu’il y a un canard noir. Il faut faire attention parce qu’il ressemble beaucoup au colvert et on peut le confondre avec un colvert mélanique.

Et on a re-longé l’étang encore une fois et j’ai insisté pour qu’on s’arrête pour observer les fuligules milouins (Aythya ferina, Anatidés). Et bonome les a fotoés en souriant. Il savait bien que les fotos ne seraient pas exceptionnelles, qu’on en a déjà beaucoup …

 59 54 Fuligules milouins femelles  59 55 Fuligule milouin mâle

Et on est allés jusqu’au dernier observatoire. Et là, on a vu ça :

 59 56 Héron cendré  59 57 Héron cendré
 59 58 Héron cendré  59 59 Héron cendré

C’est encore un héron cendré (Ardea cinerea, Ardéidés). Il était tout près. C’est l’avantage des observatoires. Si on est sages, les zanimos savent pas qu’on est là. Sauf si on sent pas bon ou alors qu’on sent le parfum ou le savon. Il est beau ce héron ! Tu as vu comme la lumière traverse son bec ?

 59 60 Grèbe castagneux Et puis il y a eu grébou (Grèbe castagneux, Tachybaptus ruficollis, Podicipédidés). Quand on l’a vu, il s’éloignait de nous. Ça a été le signal du départ et du silence.

En rentrant, on a rangé notre matériel, on s’est débarbouillés et puis Léo est allé voir bonome et lui a fait un énorme câlin. C’était pour le remercier de lui montrer toutes ces belles choses. Tu sais Princesse, il est très heureux avec nous, Léo. C’était une bonne idée de nous le confier.

Voilà Princesse. C’est pas vrai que je m’en fiche de toi. Tu me manques.

Je t’embrasse, et ne t’inquiète pas, on va bien.

Continuer la promenade

58 – Le goéland et le Ragondin

Mardi 24 Novembre, An II

En rentrant à sa cabane, le chevalier entend des éclats de rire venant de la chambre. Il y entre discrètement et observe.

 58 02 Le goéland  58 03 Le goéland
 58 04 Le goéland

Léo : « Pousse-toi Max, c’est à mon tour ! »

Max : « Mais heu … Laisse moi ! »

Léo : « Non descends ! »

Max : « Me pousse pas ! Çavapalatête ! »

Le chevalier : « Bonjour mes petizours. Vous amusez-vous bien ? »

Max : « Bonjour mon bonome 🙂 On joue à chevaucher un zoiso 🙂 »

Léo : « Et on demande au vent d’essayer de nous faire tomber 🙂 »

Max : « C’est pas le vent qui m’a fait tomber, c’est toi ! »

Léo : « Parce que tu me laissais pas la place ! »

Le chevalier : « Et où avez-vous trouvé cette mouette ? »

Max : « Bonome, voyons, je croyais que tu connaissais un peu l’ornithologie. »

Léo : « C’est vrai chevalier, quand même… Un Laridé aux ailes grises, aux pattes et bec jaune et à l’œil noir … »

 58 06 Le goéland

Max : « Ça peut pas être une mouette ! »

Léo : « Un goéland d’Arménie, à la rigueur 😉 »

Le chevalier : « Larus armenicus ? »

Léo : « Ben oui, Larus armenicus, le goéland d’Arménie. Tout le monde sait ça ! »

Le chevalier : « 🙂 D’accord, vous jouez avec un goéland d’Arménie. Mais, Max, ne m’avais-tu pas dit que tu restais à la cabane pour étudier et travailler avec Léo ? »

Léo : « Il a beaucoup étudié et on a bien travaillé. »

Max : « Oui c’est vrai 🙂 Viens voir, on a nettoyé le crâne du ragondin. »

Max : « Regarde ! Il est tout propre ! »

Le chevalier : « Attendez un peu, je vais me faire un café et j’arrive. »

Max : « Un café ? Dans la cuisine ? Non bonome, tu te caféines trop. C’est pas bon pour ta santé. Pas de café dans la cuisine s’il te plaît. »

Le chevalier : « Si tu veux Maxou. Je vais chercher un verre de lait alors. »

Max : « Non plus ! Pas du lait de la cuisine. Il est périmé. C’est pas la peine d’aller dans la cuisine. Viens voir tout de suite. »

Le chevalier : « Un verre d’eau. J’ai soif. M’autorises-tu à aller me chercher un verre d’eau ? »

Max : « Pas de l’eau de la cuisine. Elle est pas bonne. Va plutôt en chercher à la rivière. »

Le chevalier : « Juste une question : Où vous êtes-vous installés pour nettoyer le crâne ? »

Max : « Nulle part ! »

Le chevalier : « D’accord. Je vois. Ne bougez pas, je reviens. »

Max : « Non bonome, ne va pas dans la cuisine. N’y va plus jamais. Ça sert à rien une cuisine. On t’invitera au restaurant mais ne va pas dans la cuisine. »

Léo (tout bas à Max) : « Je crois qu’on va se faire gronder cette fois. Je t’avais bien dit qu’il aurait fallu tout nettoyer avant d’aller jouer. »

Le chevalier ouvre la porte de la cuisine, observe, soupire et revient vers ses petizours.

Le chevalier : « Montrez-moi votre travail. »

Léo : « Tu nous grondes pas ? »

Max : « C’est la faute à Léo ! Il a voulu aller jouer alors que j’allais tout nettoyer. »

Léo : « MAX ! C’est même pas vrai ! »

Le chevalier : « Montrez moi votre travail. »

Max : « Voilà ! »

 58 07 Crâne de ragondin vu de face
 58 08 Crâne de ragondin vu de profil  58 09 Crâne de ragondin vu de dessous

Le chevalier : « Vous avez bien travaillé … Il reste un peu de tissus sous les bulles tympaniques … L’arcade zygomatique gauche était cassée ? Je n’avais pas vu … C’est du beau travail. Et tout ça sans doigts. Je suis fier de vous. »

Max : « Oui, on a bien travaillé 🙂 Tu veux voir la mandibule ? »

Le chevalier : « Bien sûr ! Montrez-la moi. »

 58 10 Mâchoire inférieure  58 11 Mâchoire inférieure

Le chevalier : « Elle est très propre ! Bravo ! Mais il manque les incisives, c’est dommage. Et la symphyse s’est cassée. Je vais voir si je peux la recoller. »

Max : « Je pourrais mettre le crâne dans ma collection ? »

Le chevalier : «Il fait déjà partie du fouillis sur l’étagère que tu appelles ta collection. Une collection doit être classée, Max. »

Léo : « Tu vas nous gronder ? »

Le chevalier : « Non Léo. Max va aller nettoyer la cuisine et ce sera tout. »

Max : « Pourquoi moi ? »

Léo : « Parce que tu as accusé Léo d’avoir voulu aller jouer alors que tu allais nettoyer. J’ai entendu ce que Léo t’a dit tout bas. Tu n’es pas gentil avec ton cousin. Va nettoyer. »

Max (En s’éloignant vers la cuisine) : « C’est pas juste, lui aussi il a sali et il a mis de l’eau partout aussi. Et il y a que moi qui vais nettoyer. C’est vraiment trop injuste. Je vois pas pourquoi il y a que moi qui vais nettoyer »

Léo : « Moi aussi j’ai sali, chevalier. Je vais aller aider Max. »

Le chevalier : « Libre à toi. »

Léo : « Oui, je vais nettoyer aussi. Max, je viens t’aider. »

Le chevalier les laisse quelques minutes.

Le chevalier : « Bien, je vois que vous faites de votre mieux pour réparer vos bêtises. Allez vous débarbouiller, je vais terminer. »

Léo : « Tu vas le faire à notre place ? Mais tu n’as pas sali, toi ! »

Le chevalier : « Non, mais je voudrais pouvoir accéder à la cuisine. Allez vous laver : vous sentez le rat mort ! »

Max : « Le ragondin, bonome, pas le rat, le ragondin. Il avait encore des poils de sa moustache mais ils étaient sur le haut de son crâne 🙂 »

Le chevalier : « ALLEZ VOUS LAVER ! Et je veux des petizours qui sentent bons. »

Léo : « Voilà, on est tout propres. »

Max : « On sent bon le savon 🙂 Dis bonome, tu nous expliques le ragondin. »

Léo : « Oh oui 🙂 Fais nous un cours de crâne de ragondin s’il te plaît. »

58 12 Un beau travail 58 13 Un beau travail

Le chevalier : « Un cours de crâne de ragondin !? Que voulez-vous que je vous explique ? »

Max : « Tu trouves toujours quelque chose à dire. Débrouille-toi 🙂 Allez bonome, au travail ! »

Le chevalier : « Un cours de crâne de ragondin … Je relève le défi 🙂 Première chose : le squelette de la tête peut se décomposer en deux ensembles. »

Max : « Je sais ! La mâchoire inférieure et le crâne ! J’ai bon ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. La mâchoire inférieure est elle même constituée de deux os soudés vers l’avant dans le plan de symétrie. La soudure est appelée symphyse. Ce n’est pas une soudure très solide. »

Léo : « Et pourquoi les os sont-ils penchés sur le côté ? »

Le chevalier : « Je pense que c’est pour accueillir les puissants muscles masticateurs. On les appelles les masséters. Ils s’insèrent quelque part sur le crâne et permettent la fermeture de la bouche. Ils doivent être puissants pour pouvoir ronger les branches dures. »

Max : « Et pourquoi il n’y a pas de dents entre les incisives et les grosses dents ? »

 58 15 Les dents  58 16 Les dents

Le chevalier : « Les grosses dents sont les pré-molaires et les molaires. Ici, il y a une pré-molaire et trois molaires. L’espace entre les incisives et les pré-molaires, dépourvu de dents, est appelé barre jugale. C’est une caractéristique des phytophages. Chez les zoophage cet espace est occupé par les canines. L’animal les plante dans la chair et tire pour en arracher un morceau. Les canines ne sont pas utiles chez les phytophages et ont donc disparu. On retrouve la barre jugale à la mâchoire supérieure. Puisque nous parlons des dents, observez un peu les molaires. »

Léo : « Elles ont des reliefs dessus. Ça fait comme des crêtes et des creux. »

Le chevalier : « Bien vu Léo. Une dent est constituée de deux matières. L’extérieur est fait d’émail appelé ivoire chez certains animaux. A l’intérieur il y a la dentine. C’est l’émail qui est le plus dur. Là, ce que vous voyez, ce sont des crêtes d’émail qui dépassent de la dentine. Ces crêtes permettent au ragondin de broyer les végétaux lorsqu’il les mâche afin de faciliter leur digestion. »

Max : « D’accord pour la mâchoire inférieure. Sauf si tu as des questions, cousin. »

Léo : « Non Max. Tu nous expliques le crâne maintenant ? »

Le chevalier : « Je termine avec les dents. Il y a deux incisives par mâchoire, une prémolaire et trois molaires. On peut donc donner la formule dentaire qui indique le nombre de dents par demi-mâchoire. La formule dentaire du ragondin est : 1/1 0/0 1/1 3/3. Ah, j’allais oublier : les dents du ragondin, comme celles de tous les rongeurs, ont une croissance continue. Elles s’usent au fur et à mesure de leur croissance. Ou elles poussent au fur et à mesure qu’elles s’usent. »

Max : « N’empêche que tu dis que sa denture est caractéristique des phytophages mais on l’a vu manger un Mollusque Bivalve qui devait être un Anodonte des cygnes. Et l’Anodonte des cygnes c’est pas un végéto. »

Le chevalier : « Je sais bien, Max. Il doit compléter son alimentation avec quelques animaux au corps mou de temps en temps. »

Max : « D’accord. Le crâne maintenant s’il te plaît. »

Le chevalier : « Le crâne est beaucoup plus complexe. Il est constitué de nombreux os. On voit les sutures entres les os : ce sont les lignes ondulées. Les voyez-vous ? »

Max : « Bonome, vois-tu des cannes blanches et des chiens ? Non ? C’EST PARCE QU’ON EST PAS AVEUGLES ! On voit bien les articulations ! »

Léo : « Max, arrête de crier sur le chevalier. Tu vas pas bien dans ta tête, toi. Pardonne-le chevalier, il ne sait pas ce qu’il fait. »

Le chevalier : « 🙂 Je ne me souviens pas exactement mais je crois qu’il y a 27 ou 29 os dans un crâne humain. Il y en a au moins un de plus chez le ragondin. »

Léo : « Pourquoi un de plus ? »

Le chevalier : « L’Homme est un Primate et chez les Primates les deux os frontaux sont soudés en un seul. Donc chez le ragondin, il y a deux os frontaux puisqu’il n’est pas un primate. »

Max : « Ce sont lesquels ? Et les autres, tu les connais ? »

Le chevalier : « Oh ! Pas tous ! Je peux essayer d’en nommer certains. Je vais écrire sur le crâne … »

Max : « TU N’ÉCRIS PAS SUR LE CRÂNE ! CAVAPALATÊTE ! »

Le chevalier : « Ne crie pas Max. Tiens, regarde ce que je vais faire … »

Max : « Qu’est ce que tu vas faire ? … Qu’est ce que tu fais avec ces étiquettes ? … Bonome, dis moi ce que tu vas faire … Ah oui ! Je comprends maintenant. C’est malin ça 🙂 »

 58 17 Crâne légendé de dessus  58 18 Crâne légendé de profil
 58 19 Crâne légendé de dessous

Le chevalier : « Voilà, j’ai collé des étiquettes qui portent chacune une lettre correspondant au nom d’un os. »

Léo : « Tu connais tout ça ? Tu nous expliques s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Commençons par une vue de dessus. Vous voyez, d’avant en arrière, le nasal (N), le frontal (F), le pariétal (P). Tout derrière et visible seulement en regardant le crâne de derrière, il y a l’occipital. Ces os constituent l’essentiel du toit dermique. S’y ajoutent le jugal (J), l’arcade zygomatique (AZ) et le squamosal (SQ). Une vue latérale montre le pré-maxillaire (PM). »

Max : « Oulala, je vais pas retenir tout ça moi 🙁 »

Léo : « Moi non plus, mais c’est pas grave. Continue chevalier. »

Le chevalier : « Passons à une vue de dessous. Nous retrouvons le pré-maxillaire (PM), le maxillaire (Mx), le palatin (PA) puis le ptérygoïde (Pt), le basi-occipital (BO) et les bulles tympaniques (B). Plus au fond, vers le centre, il y a le basi-sphénoïde (BS). Et sur les côtés nous retrouvons, le jugal (J), le squamosal (SQ). »

Max : « Pfff … »

Léo : « Mais ça fait pas 27 ou 29 os, ça ! »

Le chevalier : « Non, bien sûr. Les autres constituent l’endocrâne, visible uniquement si on coupe le crâne en deux. Les noms des os de l’endocrâne sont encore plus compliqués. Je ne les connais presque pas. »

Max : « Et pourquoi il y a des trous ? Entre le PM et le Mx ou vers BS et tout au bout dans BO ? »

Le chevalier : « Le premier entre les pré-maxillaires et les maxillaires est normalement caché par le voile du palais. Vers l’avant, le palais est osseux et recouvert d’un voile qui se prolonge vers l’arrière. Au niveau de BS, c’est le choane secondaire. »

Max : « Bien sûr, tout le monde sait ça ! Quand on se salue, on se demande ‘comment va ton choane secondaire ?’ »

Le chevalier : « Ça faisait longtemps ! Tu pourras répondre que ton choane secondaire va bien, qu’il commensalise 🙂 »

Max : « 🙂 »

Le chevalier : « Vous savez que les mammifères peuvent respirer soit par la bouche, soit par le nez. Normalement c’est par le nez. L’air passe par les narines externes (au-dessus des incisives supérieures) et avance vers la trachée. Mais la cavité nasale est séparée de la cavité buccale par le palais puis par d’autres os. L’air arrive au dessus de la trachée par le choane secondaire. La séparation des deux cavités – nasale et buccale – permet aux mammifères de manger et respirer en même temps. »

Léo : « Il y a des zanimos qui peuvent pas ? »

Le chevalier : « Oui, les amphibiens par exemple. Il n’y a pas de palais et pas de choane secondaire. Soit ils respirent, soit il mangent. Saviez-vous que les crapauds avalent grâce à leurs yeux ? »

Max : « Oulala, c’est quoi cette histoire ? »

Le chevalier : « Pour avaler, le crapaud est obligé de fermer les yeux. En s’abaissant, les globes oculaires appuient sur la nourriture et la font descendre dans l’œsophage. Il avale grâce à ses yeux 🙂 »

Max :  « D’accord. Mais le troisième trou tout au bout ? »

Le chevalier : « C’est le foramen magnum. Enfin je crois … Je suis sûr de foramen … Savez-vous ce qu’il y a dans le crâne ? »

Max : « Ben oui, le cerveau. Sauf si il est complètement fondu parce qu’on met pas sa casquette ! »

Le chevalier : « Et à quoi est-il relié ? »

Léo : « Je sais pas. »

Max :  « Moi non plus. »

Le chevalier : « A la moelle épinière qui passe dans la colonne vertébrale. Le foramen laisse le passage à la zone de transition qui est le tronc cérébral. »

Léo : « C’est compliqué tout ça mais j’aime bien ton cours de crâne de ragondin 🙂 Dis, j’ai vu que dans la cavité nasale il y avait des trucs bizarres. C’est quoi ? Il a oublié de se moucher le ragondin ? »

Le chevalier : « Ce sont les processus nasaux. Ils ont une double fonction. Il créent des mouvements tourbillonnants qui permettent de refroidir l’air en été ou de le réchauffer en hiver. Et ils permettent de filtrer l’air avant son arrivée dans la trachée… Je vous propose d’arrêter là la leçon. »

Léo : « C’était bien 🙂 »

Max : « Parle nous encore du ragondin s’il te plaît, mais plus de son crâne, de tout le zanimo. »

Le chevalier : « Je connais quelque chose qui va vous amuser. »

Léo : « Raconte ! »

Max : « Oui ! Raconte ! »

Le chevalier : « Le ragondin est phytophage – sauf quand il mange des mollusques bivalves qui devaient être des Anodontes des cygnes. Or les végétaux se digèrent très mal et très lentement. Alors pour ne pas s’encombrer le tube digestif il a trouvé une solution. »

Léo : « C’est quoi ? »

Le chevalier : « Il fait des crottes molles. »

Max : « C’est pas une solution ça. Tout le monde fait des crottes molles ! »

Le chevalier : « Certes, mais elles ne sont pas recouvertes de sucs digestifs. La digestion se poursuit à l’extérieur de l’animal. Puis, plus tard, il revient et il mange ses crottes molles dans lesquelles la digestion a bien avancé. Elles repassent dans son tube digestif et la digestion se termine. Ensuite, il fait des crottes sèches dans lesquelles il n’y a plus rien à manger. Ou presque plus rien. »

Max : « C’est dégoûtant 🙁 … Tu imagines à la cantine les élèves en train de manger leurs crottes molles 🙂 »

Léo : « Max ! C’est toi qui es dégoûtant. »

Le chevalier : « Ce n’est pas dégoûtant. En tout cas chez le ragondin 🙂 La nature est ainsi faite. Je connaissais ce comportement chez le lapin mais je pense qu’il existe chez de nombreux animaux phytophages. Ils ont un long organe branché sur le gros intestin qui s’appelle le cæcum. Les crottes molles ou humides y résident un moment et c’est là qu’elles se couvrent de sucs digestifs avant d’êtres rejetées. Ce comportement s’appelle la caecotrophie. Mes chers petizours je crois que j’ai épuisé toutes mes connaissances sur le ragondin. Au fait, nous n’avons pas rappelé son nom scientifique. »

Max : « Myocastor coypus, c’est un myocastoridé ! »

Le chevalier : « Bien Maxou. Voilà, j’ai fini. »

Léo : « Oh c’est dommage, j’aime bien quand tu nous expliques un zanimo. Tu nous en expliqueras d’autres ? »

Le chevalier : « Si vous voulez, mais pas ce soir. Vous devez être fatigués avec tout votre travail, vos jeux de Laridés et ma longue leçon ennuyeuse. »

Léo : « C’était pas ennuyeux. »

Max : « Et on veut pas aller se coucher. Raconte nous une histoire. »

Léo : « Oui, s’il te plaît, raconte nous une histoire. »

Le chevalier : « Une toute petite histoire alors, et au lit ! Connaissez-vous Monsieur de la Fontaine ? »

Max : « Ben oui, il a laissé un commentaire sur mon blog 🙂 Il a dit que j’étais un gentilours 🙂 »

Le chevalier : « Je vais vous lire une de ses fables. »

Léo : « Ouiiiii 🙂 »

Le chevalier : « Et s’intitule : Rien de trop.

Je ne vois point de créature se comporter modérément.

Il est certain tempérament que le maître de la nature veut que l’on garde en tout.

Le fait-on ? Nullement.

Soit en bien, soit en mal, cela n’arrive guère.

Le blé, riche présent de la blonde Cérès, trop touffu bien souvent épuise les guérets :

En superfluités s’épandant d’ordinaire, et poussant trop abondamment, il ôte à son fruit l’aliment.

L’arbre n’en fait pas moins ; tant le luxe sait plaire.

Pour corriger le blé, Dieu permit aux moutons de retrancher l’excès des prodigues moissons.

Tout au travers ils se jetèrent, gâtèrent tout, et tout broutèrent ;

Tant que le Ciel permit aux loups d’en croquer quelques-uns : ils les croquèrent tous ; s’ils ne le firent pas, du moins ils y tâchèrent.

Puis le Ciel permit aux humains de punir ces derniers : les humains abusèrent à leur tour des ordres divins.

De tous les animaux l’homme a le plus de pente à se porter dedans l’excès.

Il faudrait faire le procès aux petits comme aux grands. Il n’est âme vivante qui ne pèche en ceci.

Rien de trop est un point dont on parle sans cesse, et qu’on n’observe point. »

Max : « C’était beau ! »

Léo : « C’est à cause du chocolat ? C’est pour ça que tu nous as lu cette fable ? Parce qu’on a mangé trop de chocolat ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Léo : « Je ne le ferai plus, chevalier, c’est promis. Je veux plus être tout malade. Rien de trop est un point dont je ne parlerai point et que j’observerai 🙂 »

Max : « Moi aussi, c’est promis. »

Le chevalier : « Alors je peux de nouveau acheter du chocolat. Un câlin et au lit ? »

Max et Léo : « OUIIIII 🙂 »

Il nous a pris contre lui et nous a caressé le front. Léo ronronne lui aussi 🙂

Max : « Bonome ! Regarde, Léo s’est déjà endormi 🙂 Moi je vais pas tarder à l’imiter. »

Le chevalier : « Je vais aller le coucher. »

Max : « Tu m’emmènes aussi ? »

Le chevalier : « Si tu veux Maxou. »

Il nous a portés jusqu’à la chambre et il a couché Léo. Moi, je me suis mis au lit tout seul parce que je dormais pas encore. Et puis il m’a gratté le front doucement jusqu’à ce que je m’endorme.

Je t’embrasse Princesse et ne t’inquiète pas je vais bien.

Continuer la promenade

57 suite – Le Royaume des Papillons

Dimanche 22 Novembre, An II

Suite

Il m’a bien fait rigoler Léo ! Lui toujours si timide et si doux, il a grondé bonome parce qu’il nous a jamais emmenés au Royaume des Papillons. Il lui a même dit de mettre sa casquette 🙂 Mais il a bien eu raison. Il est juste à côté ce Royaume. Je sais pas pourquoi on y est jamais allés. Mais bon, il a accepté de prolonger la promenade malgré son travail à faire pour la schola. Il va encore devoir se coucher tard à cause de nous.

On a pas chevauché beaucoup. Juste quelques pas comme ça. Il a laissé notre monture et puis on est allés inspecter le Royaume des Papillons. Il est très beau ce Royaume. Il y a des sous-bois, des prairies, une pinède et même une vigne. Mais, au début, on voyait pas des zoisos 🙁 Léo était tout triste. Si il avait été tout seul, je crois que bonome s’en serait fiché de pas voir des zoisos. Il avait l’air très content de se promener dans la nature. Mais il avait ses petizours avec lui alors il fallait qu’il en trouve, des zoisos. Et c’était pas facile parce que, comme c’était pas prévu qu’on vienne, il leur avait pas dit de venir avant notre arrivée. Alors on marchait, on marchait … Ou plutôt, il marchait, il marchait … et nous, on pochait 🙂

Et d’un coup, il y a eu un rapace !

Max : « Fotoe-le ! Vite ! »

Léo : « C’est quoi ce rapace ? Un Rapassus griseus, Rapacidés ? 🙂 »

Max : « Montre-nous les fotos et explique-nous s’il te plaît. On l’a pas bien vu, nous. »

Léo : « Oui ! Montre nous ! »

 57 32 Buse variable  57 33 Buse variable

Le chevalier : « Ce serait plutôt un Rapassus striatus 🙂 Vous n’avez toujours pas de canne blanche ni de chien, donc vous voyez bien les rayures claires sur le plastron et les zones blanches sous les ailes. »

Léo : « Oui, je vois bien. »

Max : « Moi aussi ! »

Le chevalier : « Le bord de fuite est sombre. »

Léo : « C’est quoi le bord de fuite ? »

Max : « C’est le bord de l’aile. Il peut pas s’empêcher d’utiliser des mots compliqués que personne connaît. Il dit bord de fuite pour paraître intelligent et cultivé. »

Léo : « Tu n’es pas gentil avec lui. Il nous apprend des tas de choses fort savantes et toi tu le critiques tout le temps. »

Le chevalier : « Merci de ton soutien mon Léo. Bon, d’après ce que je vois, ce rapace est une buse variable, Buteo buteo, Accipitridés. »

Max : « On a déjà des buses variables, nous. »

Léo : « Ben moi aussi maintenant. C’est beau les rapaces. J’espère qu’on en verra d’autres. »

Max : « Quand on va en Charentmaritimie, on en voit plus. On a vu quoi comme rapaces ? »

Le chevalier : « Beaucoup de faucons crécerelles, des milans noirs, des busards des roseaux … »

Léo : « Rhooo la chance … Vous avez déjà vu beaucoup de zoisos, vous. »

Le chevalier : « Toi aussi mon Léo. Et puis, tu les verras ces rapaces. »

Après, il a encore beaucoup marché. On a bien vu un geai des chênes mais il s’est sauvé. Et puis, il y a eu le merle noir.

 57 34 Merle noir  57 35 Merle noir

On le voit pas bien le merle noir. Il était en train de manger des fruits d’un arbuste de la famille des Rosacées. Quand on s’approchait, il se cachait. Mais on a été très patients. Et sa gourmandise a été la plus forte. Il est venu manger près de nous et on l’a fotoé. Et puis, quand il a eu assez mangé, il a chanté. Et, évidemment, Léo l’a imité. Ils ont discuté tous les deux en Merle noir.

Max : « Le merle, c’est Turdus merula. C’est un Turdidé comme les grives. »

Léo : « Tu connais peut être son nom en scientifique mais tu sais pas l’imiter ! »

Max : « Et alors ! Ça sert à quoi d’imiter un zoiso ? »

Léo : « Tu dis ça parce que tu sais pas le faire ! »

Max : « Je m’en fiche moi, d’imiter les zoisos. »

Le chevalier : « Tiens, ça faisait longtemps … Ce qui m’étonne, c’est que c’est toi qui aies commencé, Léo. »

Léo : « C’est parce que Max, il arrête pas de frimer. »

Max : « Je frime même pas ! »

Léo : « Si, tu veux toujours me montrer que tu connais mieux les zoisos que moi. Mais c’est parce que tu inspectes les Royaumes depuis plus longtemps. »

Le chevalier : « Max ! Léo ! Asseyez-vous ! Max, tu es un grand naturaliste. Tu connais des tas de choses. Mais Léo a raison. C’est parce que tu as commencé avant lui ta carrière de naturaliste. Léo, tu es un grand ornithologue et tu imites merveilleusement les oiseaux mais Max en connait plus que toi. Ça suffit tous les deux. Cessez donc de vous jalouser ou je vous transforme en porte-clés ! »

Léo : « Non, s’il te plaît, pas ça ! »

Max : « Tu peux pas, nos fils rouges sont coupés 🙂 »

Léo : « Et puis, on aime bien se chamailler 🙂 »

Max : « C’est parce qu’on est des juvéniles 🙂 »

Le chevalier : « Je veux bien que vous vous chamailliez mais pas de jalousie entre vous, d’accord ? »

Max et Léo : « D’accord 🙂 »

Max : « Mais on se chamaille quand même 🙂 »

Après ça, on a encore marché 🙁 Vraiment, c’était pas une journée à zoisos. Alors bonome a voulu nous montrer une plante qu’on avait jamais observée.

Max : « C’est quoi cette plante ? On en a déjà vu mais on l’a jamais observée. Je sais juste que je l’ai jamais vue en fleurs. Elle a jamais des fleurs ? »  57 37 Polystic fougère-mâle

Léo : « Ça existe les plantes sans fleurs ? »

Le chevalier : « Oui, les plantes sans fleurs existent. Il y en a même beaucoup. »

Max : « Mais … Tu m’as expliqué que les fleurs permettaient aux plantes de se reproduire. Comment elles font alors, les plantes qui n’ont jamais de fleurs ? Elles se reproduisent pas ? »

Le chevalier : « Vous posez beaucoup de questions 🙂 Je vais essayer de faire simple et complet. D’abord, reprenons les plantes à fleurs. Vous savez qu’elles produisent du pollen dans les étamines et des ovules dans le pistil. Quand le pollen rencontre l’ovule, c’est à dire qu’il y a fécondation, l’ovule se transforme en graine. Vous suivez ? »

Léo : « C’est un peu compliqué parce que j’ai pas fait beaucoup la botanique mais oui, je comprends. »

Max : « Moi aussi. Et si tu comprends pas tout Léo, je t’expliquerai dans la cabane quand on aura que ça à faire. »

Léo : « Merci Max. Tu peux continuer chevalier. »

Le chevalier : « La graine peut être dans un fruit ou posée sur une écaille. Dans le premier cas, on parle d’Angiosperme et dans le second de Gymnosperme. Les Angiospermes ont donc des fleurs et des fruits. Les Gymnospermes ont des fleurs très simplifiées et des cônes. Ce sont les résineux comme le pin, le sapin, l’épicéa … »

Léo : « Tu nous montreras des Gynopermes s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Gymnosperme, Léo. Bien sûr. Il faudra juste que j’y pense. »

Max : « Pfff … Avec ton cerveau tout fondu, tu vas oublier … »

Léo : « Angiosperme et Gymnosperme, ça veut dire quoi ? C’est du grékancien ? »

Le chevalier : « Oui Léo, ces mots viennent bien du grec. Sperme veut dire semence. Cela indique la graine. Angio signifie caché. Chez les Angiospermes les graines sont cachées dans le fruit. Gymnos signifie nue. Et effectivement, les graines sont nues sur les écailles des cônes. »

Léo : « Merci chevalier. »

Max : « Dis, tu veux pas revenir à cette plante sans fleur s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Si, j’y reviens. Donc elle n’a donc ni fleurs ni graines. »

Max : « Comment elle se reproduit alors ? »

Le chevalier : « Retournez la fronde et observez. »

Max : « C’est quoi la fronde ? »

Le chevalier : « C’est un mot compliqué que personne connaît pour dire la feuille 🙂 »

 57 38 Polystic fougère-mâle  57 39 Polystic fougère-mâle

Max : « Il y a des petits machins marrons. C’est quoi ? »

Léo : « Et dessous les petits machins marrons, il y a comme de la poudre ? C’est quoi ? »

Le chevalier : « Ce sont les organes qui permettent la reproduction. Ils contiennent des sporanges qui produisent des spores. »

Max : « Des spores ? Comme les champignons ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. Les spores permettent la reproduction de ces plantes. »

Léo : « Et c’est quoi cette plante ? »

Le chevalier : « C’est une fougère. Elle est constituée de plusieurs frondes qui poussent à partir du rhizome. »

Max : « Le rhizome, c’est une tige souterraine, horizontale et vivace. Je sais, tu l’as enseigné à tes élèves quand je t’assistais. »

Léo : « Et pourquoi tu dis fronde et pas feuille ? C’est pour faire savant ? »

Le chevalier : « Non mon Léo 🙂 Une feuille sert à la nutrition. »

Léo : « Oui, tu nous as expliqué la photosynthèse avec le vert des feuilles. La chlorophylle, je crois. »

Le chevalier : « C’est bien ça. Chez les fougères, la feuille sert à la nutrition mais aussi à la reproduction. C’est pour cela qu’on les appelle des frondes. »

Max : « Et tu n’as pas un mot compliqué que personne connaît à part toi pour dire fougère ? »

Le chevalier : « Si bien sûr 🙂 Les végétaux de ce groupe sont appelés Ptéridophytes. »

Léo : « J’aime bien que tu nous expliques des choses comme ça, mais là, ça fait beaucoup en une seule fois. On peut arrêter les végétos s’il te plaît. Je réviserai quand tu seras à la schola et on refera une autre fois. Ça t’embête pas ? »

Le chevalier : « Je suis à votre service mes petizours. »

Max : « Le grand chevalier est chevaleresque 🙂 Elle doit être un peu folle dans sa tête, Princesse, pour l’avoir chassé. On va chercher des zoisos ? »

Mais on en trouvait pas 🙁 Alors on a encore fait la botanique. On a montré des fruits charnus à Léo.

 57 40 Troène  57 41 Troène

Max : « Regarde mon cousin, ce sont des fruits charnus. Il y a de la pulpe dedans et puis des graines. Les zanimos les mangent et après, il y a des graines dans leur caca. Mais entre temps, ils se sont déplacés et les graines ont voyagé. Quand les zanimos se débarrassent de leurs excréments, ils rejettent aussi les graines qui se retrouvent loin de leur plante mère. Et puis, les excréments c’est plein de bonnes choses pour les graines. C’est comme de l’engrais. »

Léo : « C’est comme ça que les plantes peuvent pousser loin de leurs parents alors. »

Max : « Ben oui, parce qu’un végéto ça se déplace pas tout seul. Dis bonome, c’est quel végéto celui là ? »

Le chevalier : « C’est le troène (Ligustrum vulgare, Oléacées). »

J’aime bien la botanique mais il y avait toujours pas de zoisos. Pfff … On aime bien être dans la nature mais quand même, si il y a pas des zoisos, c’est pas rigolo 🙁 Et puis, on a vu une autre plante. Elle avait des graines orangées.

 57 42 Fruits  57 43 Fruits
 57 44 Fruits

Max : « C’est quoi cette plante ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas. »

Max : « Tu ne sais pas ? »

Le chevalier : « Non, je ne sais pas. »

Max : « C’est tout ce que tu as à dire : ‘Je ne sais pas’ ? »

Le chevalier : « Ben oui, puisque je ne sais pas. »

Max : « Et tu cherches pas ? Tu hypothéses pas ? Tu dis rien du tout ? »

Le chevalier : « Non. »

Max : « Et nous on saura rien du tout. Et Princesse va nous gronder. Et ce sera ta faute. »

Le chevalier : « Oui 🙂 Et elle va vous chasser du Pays des Zoisos. Je sais tout ça. »

Max : « Ah oui, je vois. D’accord. Tu t’en fiches de nous. »

Le chevalier : « Totalement 🙂 »

Léo : « Max, il peut pas tout savoir. Et puis, j’en ai assez de la botanique. Je voudrais voir un zoiso. Allez, arrête. »

Alors il nous a trouvé une mésange charbonnière (Parus major, Paridés).

 57 45 Mésange charbonnière  57 47 Mésange charbonnière

Léo était tout content et ils ont chanté tous les deux. Pi-iou pi-iou Pi-pi-iou pi-pi-iou …

Après, on a décidé de rentrer pour pas trop embêter bonome à cause de son travail. Mais en chemin, il cherchait quand même des zoisos. Et il y a eu la mésange bleue (Parus caeruleus, Paridés).

 57 48 Mésange bleue  57 49 Mésange bleue

Léo : « Dis chevalier, les mésanges bleues, tu les appelles toujours Parus caeruleus mais le beau livre de zoisos de Maxou les appelle cyanistes caeruleus. Qui a raison ? Tu dis des erreurs ou c’est le livre ? »

Max : « C’est pas bonome qui dit des erreurs. C’est les scientifiques qui sont pas tous d’accord. Ils donnent un nom et puis après un autre et nous, on sait plus comment on doit dire. C’est pas la faute de mon bonome. »

Le chevalier : « Max a raison. Parfois les scientifiques changent les noms des êtres vivants, mais toujours pour de bonnes raisons. Je pensais que la mésange bleue était du genre Parus mais, apparemment, je me trompais. Max et moi avions décidé de suivre les dénominations de son beau livre. Il nous faut donc appeler la mésange bleue Cyanistes caeruleus. Merci Léo. »

Léo : « Merci à toi chevalier. Mais qu’est ce qu’elle fait la mésange bleue ? »

 57 50 Mésange bleue  57 51 Mésange bleue
 57 53 Mésange bleue  57 54 Mésange bleue
 57 55 Mésange bleue  57 56 Mésange bleue

Max : « Ben oui. Tu as vu ? Elle arrache des petits morceaux d’écorce de l’arbre et elle les jette. Pourquoi elle fait ça ? Elle abîme l’arbre. Elle va pas bien dans sa tête ? Elle est fâchée contre l’arbre ? Tu vas le dire à Princesse ? »

Le chevalier : « Max, je ne vais pas embêter Princesse avec des histoires de mésanges. Et je ne pense pas que la mésange soit fâchée contre l’arbre 🙂 »

Max : « Ben pourquoi elle l’abîme alors ? »

Le chevalier : « Je ne peux que formuler une hypothèse. Je suppose qu’elle recherche des insectes ou des larves qui vivent sous l’écorce. »

Léo : « Et il a pas mal l’arbre ? »

Le chevalier : « La douleur est une sensation qui ne peut exister que chez les êtres vivants qui ont un système nerveux. L’arbre n’en a pas et ne ressent donc pas de douleur. Il n’a pas mal. Mais il doit ressentir un stress. Et puis, la plaie, même légère, que produit la mésange peut permettre à un champignon de se développer. »

Max : « Bonome, il faut gronder la mésange bleue. »

Le chevalier : « Non Max, il faut laisser faire la nature. »

Max : « Mais l’arbre va peut être mourir à cause des champignons ! »

Le chevalier : « Il va mourir un jour. Et si la mésange ne se nourrit pas c’est elle qui va mourir. »

Max : « Alors on laisse faire sinon Léo va pas aimer que la mésange meure. Bon, il est tard. On a pas vu beaucoup des zoisos aujourd’hui. Il faut rentrer maintenant. »

Comme d’habitude, la chevauchée du retour s’est faite en silence. En rentrant, bonome a transféré les fotos dans son ordinateur et il nous a installés dans la chambre pour qu’on les regarde et qu’on les trie. Mais il est pas resté avec nous à cause de son travail. En regardant les fotos on s’est chamaillés avec Léo, mais pour de rire 🙂 Et puis, bonome nous a rejoints. On était bien tous les trois. Mais on était fatigués et nos yeux piquaient. Alors il nous a gratté le front et nous a couchés et il est retourné travailler.

Voilà Princesse, on fait bien notre mission d’inspecter les Royaumes. Je t’embrasse et ne t’inquiète pas, on va bien.

Continuer la promenade

57 – Le Royaume des Bernaches et le Royaume des Pics …

Dimanche 22 Novembre, An II

Le chevalier : « Max ! Léo ! Que diriez-vous d’une inspection ? »

Max : « Une inspection ? Là, tout de suite ? »

Léo : « On va aux zoisos ? »

Le chevalier : « Voulez-vous ? »

Max : « On se prépare et on y va 🙂 »

Léo : « Mais on va où ? »

Max : « Aux Bernaches et aux Pics. On va voir les oies cendrées. Allez, dépêchez-vous ! »

J’ai proposé ces deux Royaumes parce qu’ils sont pas loin. Parce que bonome a toujours du travail pour la schola. Alors si je demande à aller loin, il va ronchonner et puis il risque de plus vouloir sortir du tout.

Léo s’est préparé en un clin d’œil. Il a sauté dans son pantalon et il est allé chercher mon beau livre de zoisos. Moi j’ai enfilé mon sacado. J’ai pas mis mon pantalon parce que j’ai pas froid moi. J’ai l’habitude de la nature et je suis pas frileux comme Léo. Et on a tout chevauché.

On a été accueillis par une oie cendrée (Anser anser, Anséridés).

57 01 Oie cendrée 57 02 Oie cendrée
57 03 Oie cendrée Elle était toute seule et on voyait pas l’autre. C’est bizarre parce que la dernière fois, elles étaient deux. Et puis, chez les oies, les couples sont définitifs et ils se quittent pas, jamais. J’espère qu’il est rien arrivé à l’autre. Oulala …

Mais bon, elle avait l’air ni triste ni inquiète cette oie. Elle faisait sa toilette. Elle lissait ses plumes. C’est important de bien lisser ses plumes. Sinon, après, le zoiso peut plus voler. Et ça, c’est très embêtant pour un zoiso, de plus pouvoir voler.

Plus loin, il y avait des bécassines des marais qui dormaient la tête sous l’aile. Quand il les a vues, Léo a tout de suite donné leur nom en scientifique : Gallinago gallinago. 57 04 Bécassines des marais

Il l’avait répété des dizaines de fois quand on en avait vu. Mais il avait pas pensé à mémoriser le nom de famille 🙂 J’ai dû le lui rappeler.

Max : « La bécassine est un Scolopacidé. »

Léo : « Ah oui. J’avais oublié. Les Scolopacidés c’est la famille des chevaliers. Mais pas les chevaliers comme bonome, les chevaliers zoisos 🙂 Il y a quoi d’autres comme Scolopacidés ? »

Max : « On en a vu beaucoup des Scolopacidés. Alors déjà il y a les chevaliers : le gambette, le culblanc, l’arlequin et le guignette. Je donne pas les noms en scientifique pour que ce soit pas trop long… »

Léo : « Dis plutôt que tu les connais pas 🙂 »

Max : « Si je les connais ! »

Léo : « Ben dis les alors ! »

Max : « Je les dis si je veux ! »

Léo : « C’est bien ce que je pensais, tu les connais même pas ! »

Le chevalier : « Tiens, c’est étrange. Je pensais avoir pris mes petizours avec moi et je me retrouve avec des foulques qui se chamaillent 🙂 »

Max : « On se chamaille plus. Promis. »

Léo : « Oui, on est pas des foulques nous. »

Le chevalier : « Max, Maxou, mon petitours … Et si tu donnais les noms scientifiques à ton cousin ? »

Max : « D’accord, mais si il les répète à voix haute, je le ploufe ! »

Léo : « Je répéterai dans ma tête. »

Max : « Alors, alors, alors … Le guignette c’est Actitis hypoleucos, le culblanc : Tringa ochropus ; l’arlequin : Tringa erythropus ; Le gambette : Tringa totanus. C’est ça bonome ? »

Le chevalier : « Oui Max. Mais nous avons vu d’autres Scolopacidés. »

Max : « Oui, oui … Le courlis corlieu : Numenius phaeopus. Et puis les barges. La barge rousse : Limosa lapponica ; la barge à queue noire : Limosa limosa… Et les bécasseaux aussi : le bécasseau variable, Calidris alpina, et le sanderling, Calidris alba… Et aussi le tournepierre à collier : Arenaria interpres … Je crois que c’est tout. »

Léo : « Vous avez vu tout ça de Scolopacidés ? Rhooo la chance ! »

Max : « Toi aussi tu les verras quand on ira à la mer. N’est ce pas bonome ? »

Le chevalier : « On ne sait jamais … »

Max : « … ce qu’on va voir au Pays des zoisos ! Je sais bien. Mais on les verra. C’est pour Léo, alors ils vont venir les zoisos. Et puis, tu vas leur demander. Bon, c’est fini l’interro orale ? J’ai une bonne note en Scolopacidés ? »

Le chevalier : « Excellente note Maxou ! Qu’en penses-tu Léo ? »

Léo : « Que j’aurais pas dû dire que tu connaissais pas les noms scientifiques. Je te demande de m’excuser cousin Max. »

Max : « Bon, on va zoisoter ou on reste là à me féliciter ? »

Le chevalier : « Allons ‘zoisoter’. »

En longeant l’étang, on a vu un rougegorge familier (Erithacus rubecula, Muscicapidés). Léo a hésité un peu mais il a pas résisté longtemps : il l’a imité 🙂 Il imite drôlement bien les zoisos Léo. Je sais pas comment il fait. J’y arrive pas du tout moi. 57 05 Rougegorge familier

Et puis, sur la grande pelouse, il y avait les bernaches (Brenta canadensis, Anséridés).

57 06 Bernache du Canada Elles broutaient tranquillement alors on les a pas embêtées. On connaît bien les bernaches du Canada. C’est pas la peine de les inquiéter pour rien. Et puis, je voudrais ni me faire pincer, ni me prendre un coup de bec. Oulala non !

On est restés un peu sur les berges de l’étang. On espérait voir Martin, mais il vient plus nous voir ici. Peut être qu’il est fâché ou qu’il est jaloux parce qu’on a beaucoup observé blongios et lui moins. Mais blongios il venait se montrer alors que Martin se sauve tout le temps. Faut pas bouder Martin. On t’aime bien.

Max : « Bonome, on voit pas des zoisos. J’aime pas quand on voit pas des zoisos. JE VEUX VOIR DES ZOISOS !!! »

Le chevalier : « C’est vrai qu’ils ne se montrent pas beaucoup aujourd’hui … Allons on Royaume des Pics. »

Max : « On en voit pas beaucoup là-bas. Ils sont où les zoisos ? Pourquoi tu leur dis plus de venir ? Léo va croire qu’on voit jamais de zoisos. Ça va pas du tout ça ! »

Léo : « Max, arrête d’embêter le chevalier. On en voit des zoisos. Faut pas ronchonner comme ça ! »

Le chevalier : « Léo, on voit que tu ne connais encore beaucoup Max. Il aime bien ronchonner 🙂 »

Max : « Ça te va bien de dire ça : Chonchon le ronchonneur ! »

Léo : « Dites donc tous les deux, je pensais que j’avais emmené mon bonome et mon cousin et je me retrouve avec deux foulques 🙂 »

Le chevalier : « 🙂 »

Max : « C’est MON bonome ! »

Le chevalier : « Chut ! Regardez là-haut ! »

57 07 Ecureuil roux 57 08 Ecureuil roux
57 10 Ecureuil roux

Max : « C’est un écureuil ! »

Léo : « Il ne manque pas de panache ce zanimo 😉 »

Max : « Qu’est ce que c’est beau les écureuils ! T’as pas une noisette pour l’attirer ? »

Léo : « Oui chevalier, demande-lui de s’approcher en écureuil. »

Le chevalier : « Laissez-le en paix. Il est tranquille sur sa branche. Il viendra si il le décide. Et puis, vous savez, au Pays des Zoisos, les animaux ne s’approchent pas des humains. »

Max : « On est pas des zoms nous. »

Léo : « C’est vrai, on est des petizours ! »

Le chevalier : « Alors demandez lui en petitoursien de venir nous voir 🙂 »

Léo : « Chut ! Écoutez ! …

C’est une mésange bleue! Éléou ? »

57 12 Mésange bleue

Le chevalier : « Derrière toi petit Léo. »

Max : « Parus caeruleus, Paridés. »

Léo : « Je le savais ! »

Max : « Fallait le dire alors ! Mais tu pouvais pas, tu cherchais ta mâchoire par terre ! »

Léo : « Toi tu sais même pas siffler comme elle ! »

Le chevalier : « Mais vous n’arrêtez donc jamais de vous chamailler ! »

Max : « C’est parce qu’on est des juvéniles 🙂 »

Léo : « Et les juvéniles ça se chamaille tout le temps 🙂 »

Max : « Si tu préfères, on peut se chipoter 🙂 »

Léo : « Oui, comme les canards chipeaux. Anas strepera, Anatidés. »

Le chevalier : « Filez dans mes poches ! Un petitours par poche. »

Léo : « Tu es fâché ? »

Le chevalier : « Bien sûr que non, mais ‘il y a pas des zoisos’ ici, alors je vous emmène plus loin. »

Max : « Merci bonome. »

Plus loin, il y avait une troupe de mésanges : des bleues, des charbonnières, des à longues queues … Mais elles voulaient pas se faire fotoer. Elles se sauvaient tout le temps. On s’approchait, elles se sauvaient. On s’approchait, elles se sauvaient … Alors bonome les a un peu grondées. Ils leur a dit qu’elles étaient pas gentilles, qu’elles pourraient se laisser fotoer pour faire plaisir à ses petizours et qu’il le dirait à Princesse. Mais elles sont parties quand même 🙁 Et puis, un peu plus loin, une mésange à longue queue nous a attendus dans un arbuste. Oups, je dis mésange à longue queue mais il faut dire orite longicaude (Aegithalos caudatus, Paridés).

57 15 Mésange à longue queue 57 16 Mésange à longue queue

On la voit pas bien sur les fotos. Elle l’a fait exprès. Elle nous narguait. Dès qu’on s’approchait, elle filait derrière une branche et on la voyait plus. On faisait le tour, et hop, derrière une branche. C’est beau les orites longicaudes. J’espère qu’un jour on arrivera à en prendre une en gros plan.

Après l’orite longicaude, bonome est allé voir là-bas. Il voulait nous montrer une plante. Léo était pas très enthousiaste. Il aime pas trop la botanique. Il pense que tu n’aimes pas les longues déterminations. Mais moi j’aime bien. Parce qu’un naturaliste se doit d’être botaniste. Et j’ai un sacado moi alors je fais la botanique.

57 17 Gui 57 18 Gui

Max : « C’est quoi cette plante ? Elle pousse sur un arbre. Il me semble en avoir vu sur le petit arbre dans la cour de la schola. C’est pas normal ça, une plante qui pousse sur une plante ! Tu nous expliques ? »

Le chevalier : « C’est le gui des feuillus (Viscum album, Loranthacées). Il pousse effectivement sur un arbre, un saule je pense. On voit qu’elle forme une boule. Le gui est une plante hémiparasite. »

Léo : « C’est quoi hémiparasite ? »

Le chevalier : « J’allais vous l’expliquer. Le gui a un crampon enfoncé dans une branche grâce auquel il prélève la sève brute de l’arbre. A partir de cette sève brute, il élabore sa sève à lui par photosynthèse grâce à ses feuilles vertes. Il dépend en partie de son hôte mais pas entièrement. C’est pour cela qu’il est qualifié d’hémiparasite. »

Max : « Alors hémiparasite ça veut dire à moitié parasite. »

Le chevalier : « C’est exact. Voyez vous ses fruits ? »

Max : « Chien, canne blanche … »

Le chevalier : « Vous n’êtes pas aveugles, d’accord. Ils sont très appréciés d’une espèce de grive mais je ne sais plus laquelle. Il me semble que c’est la grive draine. Elle s’en gave mais ne les digère que partiellement ce qui fait que certaines sont évacuées dans les fientes, couvertes de sucs digestifs gluants. Cette glu naturelle permet à la graine de s’attacher à une branche et de germer sur l’arbre. La plantule grandit et développe son crampon. »

Léo : « C’est compliqué la botanique. Je sais même pas ce que c’est la sève. Et je connais pas la photosynthèse. »

Le chevalier : « Il y a deux types de sèves. Les racines prélèvent de l’eau et des sels minéraux dans le sol. Ils forment une solution appelée sève brute qui remonte dans la plante par des vaisseaux. Arrivée dans les feuilles, cette sève s’enrichit en substances nutritives fabriquées dans les feuilles par photosynthèse. On a alors de la sève élaborée qui circule dans tout l’arbre, ou toute la plante, en passant par d’autres vaisseaux. Cette sève élaborée distribue la nourriture dans toute la plante. »

Léo : « D’accord. Je vois à peu près les sèves. Mais la photosynthèse ? »

Le chevalier : « C’est très compliqué petitours. Pour simplifier, on peut dire que les feuilles captent le dioxyde de carbone de l’air puis le combinent avec de l’eau pour faire du sucre. Mais pour réussir cette combinaison, cette réaction chimique, il faut de l’énergie. L’énergie est celle du soleil qui est captée par la chlorophylle. »

Max : « C’est quoi la chlorophylle ? »

Le chevalier : « Je ne te l’ai jamais expliqué ? C’est un pigment qui permet de capter la lumière. Il est vert et dans les feuilles. En grec ancien, vert se dit Chloros et feuille, Phylla. La chlorophylle est ce qui colore la feuille en vert. Pas trop perdus ? »

Léo : « Tu vas faire une interro ? »

Le chevalier : « Demain matin. Et si vous avez une mauvaise note, vous serez privés de zoisos. »

Léo : « Oh non ! S’il te plaît ! »

Max : « Il se moque de toi. Il y aura pas interro. Et il m’a jamais privé de zoisos. »

Léo : « C’est pas gentil. J’ai eu peur. Et puis vous vous moquez souvent de moi. J’en ai assez ! »

Je voulais pas que cousin Léo soit triste alors je lui ai fait un gros câlin en lui grattant le front. Et après, c’est bonome qui l’a câliné. Léo a ronchonné un peu. On est trois ronchonneurs 🙂 Peut être que ça va de paire avec naturaliste ? Et on a décidé de retourner au Royaume des Bernaches pour voir si on verrait plus de zoisos. Sur le grand étang, il y avait des colverts (Anas platyrhynchos, Anatidés). Léo s’est assis au bord de l’eau pour les regarder.

57 19 Canard colvert mâle Il a vu le mâle en plein soleil. Sa mâchoire inférieure est tombée par terre. Il observait le colvert la bouche ouverte. Quand il s’en est rendu compte, il nous a regardés et il a dit :

« Ben alors, ma mâchoire tombe par terre et vous ne vous moquez pas ? »

Et on a bien rigolé 😀 Bonome s’est assis, on a grimpé sur ses cuisses pour regarder l’étang et on était bien tous les trois. Tu devrais venir avec nous Princesse. Tu rigolerais bien aussi. Et on serait bien tous les quatre.

Après, on est retournés au Marais. Les bécassines des marais étaient réveillées alors on les a bien observées. Le problème des bécassines c’est qu’elles sont toujours loin. Elles viennent jamais nous voir tout près 🙁 Nous, on les voyait pas bien mais bonome a tout zoomé. Elles se lissaient les plumes.

57 20 Bécassines des marais 57 21 Bécassines des marais

Et d’un coup, elles ont eu un comportement étrange. Regarde Princesse !

57 22 Bécassines des marais 57 23 Bécassines des marais

Elles mettent leur queue en éventail en se penchant en avant ! Bonome était aussi surpris que nous.

Léo : « Dis chevalier, elles font quoi les bécassines ? Pourquoi elles mettent leur queue en éventail comme ça ? »

Le chevalier : « Je n’avais jamais observé ce comportement auparavant. Je ne peux que faire une hypothèse pour l’expliquer. »

Max : « Une hypothèse c’est une supposition tirée d’une observation. C’est quand on est pas sûr. »

Le chevalier : « Merci pour ce rappel Maxou. Si vous observez attentivement, vous verrez qu’une poule-d’eau est en train de s’approcher. Je suppose que les bécassines prennent une posture d’intimidation pour repousser la poule-d’eau. »

Léo : « Elles défendent leur territoire alors. »

Le chevalier : « Oui petit Léo. »

Max : « Bonome ! Regarde ! Le cormoran va décoller ! Il faut le fotoer ! »

57 24 Grand cormoran 57 25 Grand cormoran
57 26 Grand cormoran Il a réagi rapidement et il a réussi à le fotoer. Il est fort ce bonome. Bon, les fotos sont pas parfaitement nettes. Mais le zoiso, il bouge pour décoller. Et pour faire trois fotos comme ça, il faut bouger aussi. Ça fait beaucoup de mouvements tout ça.

Et quand on bouge en fotoant, ben les fotos peuvent être floues. Là, elles sont bien quand même. On voit les impacts des pattes. Parce que le cormoran, pour décoller, il est obligé de s’aider en poussant sur l’eau avec ses pattes. Et ça fait des gros splash 🙂 Le grand cormoran, il s’appelle Phalacrocorax carbo et c’est un Phalacrocoracidé et il vit entre 10 et 15 ans.

Léo : « Oh, regardez, il y a des tas de mouettes qui rigolent. La mouette qui rigole c’est Chroicocephalus ridibundus et c’est un Laridé. J’aime bien les Laridés. C’est des beaux zoisos. »

57 27 Mouettes rieuses 57 28 Mouettes rieuses

Le chevalier : « Regardez bien. Parfois une mouette mélanocéphale se glisse dans le groupe. »

Max : « Elle est comment la mouette mélanocéphale ? »

Léo : « En plumage nuptial, elle a la tête toute noire. Son bec est rouge sang et ses pattes aussi. Et les ailes ont les pointes blanches. Elle s’appelle Larus melanocephalus. »

Max : « Tu connais la mouette mélanocéphale toi ? Mais on l’a jamais vue ! »

Léo : « Elle est dans ton beau livre de zoisos et j’aime beaucoup les Laridés. En ce moment, les mouettes sont en plumage internuptial. La mélanocéphale ressemble à celle qui rigole mais avec pas de noir au bout des ailes. Moi, j’en vois pas. Mais il y a une mouette qui rigole avec la tête grise. »

Le chevalier : « Bien observé petit ornithologue. »

Max : « Ben et moi ? »

Le chevalier : « Toi, tu es jaloux 🙂 »

Max : « Léo c’est un bon ornithologue mais il connaît pas la botanique, l’entomologie et il sait même pas ce que c’est un étage. »

Le chevalier : « Ça suffit Max. Faites-vous un câlin. »

C’était pas dur de faire un câlin à Léo parce que je l’aime beaucoup mon cousin, même si il est meilleur ornithologue que moi.

Après le câlin, on a décidé de faire le tour du marais. Et d’un coup, la mâchoire de Léo est tombée par terre ! Poum ! Mais c’était pas à cause d’un zoiso.

Léo : « Oulala qu’il est beau ce papillon ! Vous le connaissez ? Vous voulez bien me le présenter ? » 57 29 Vulcain
57 30 Vulcain 57 31 Vulcain

Max : « C’est un Lépidoptère. Lépidoptère c’est un mot compliqué que personne connaît pour dire papillon. Quand on est naturaliste, il faut dire Lépidoptère. Ils ont des écailles microscopiques sur les ailes qui donnent les couleurs. Il y a beaucoup des Lépidoptères. Celui-là, je dirais que c’est un Nymphalidé parce que la face inférieure des ailes est pas beaucoup colorée contrairement à celle du dessus. Et ça, on le voit souvent chez les Nymphalidés. Et puis je crois que c’est un Vanessa quelque chose. Mais pas Vanessa cardui, parce c’est la belle dame, comme Princesse, et que je le reconnaîtrais. »

Léo : « Rhooo … Tu connais bien les Lédipoptères. »

Max : « Lépidoptère, Léo. Lé-pi-do-ptè-re. »

Le chevalier : « Tu m’impressionnes Maxou. Quelle mémoire ! C’est effectivement Vanessa quelque chose 🙂 Vanessa atalanta. On l’appelle le vulcain. Je suis très surpris d’en voir en cette saison. »

Max : « Elles sont belles tes fotos. Mais on dirait des fotos du printemps. Il y a des fleurs, un papillon et le ciel bleu. Bonome, tu m’as dit qu’en hiver, il fait froid, il gèle, il y a de la neige. C’est bientôt l’hiver. Et il fait beau et les fleurs sortent. Ça va pas du tout ça ! Tu crois que l’hiver va venir ? Où alors il va falloir le convoquer et lui expliquer l’ordre des saisons. Tu vas devoir lui rappeler qu’il arrive après l’automne et qu’il peut se montrer un peu avant. Pour qu’on s’habitue. Il est où l’hiver ? »

Le chevalier : « 🙂 Il devrait arriver. Sinon, je ferais un rapport pour Princesse. »

Max : « Ben oui, parce que là, ça va pas du tout ! »

De l’autre côté du Marais, on a rien vu du tout. On a attendu un peu. Mais, il y avait quand même pas de zoisos. Léo disait plus rien. Il sentait bien qu’on aller pas tarder à rentrer. Et il avait pas envie.

Max : « Bonome, on veut pas rentrer. Il est tôt. Il fait beau. On va quand même pas aller s’enfermer dans ta cabane. Il faut qu’on aille inspecter ailleurs. Où est ce que tu nous emmènes ? »

Léo : « Oui chevalier. Tu veux bien qu’on aille ailleurs ? On a pas envie de rentrer. S’il te plaît. »

Le chevalier : « Vous ne voulez pas rentrer … Il fait beau … Il est tôt … Et si on allait au Royaume des Papillons ? »

Max : « OUIIII ! Il est loin ? Il va falloir chevaucher longtemps ? »

Le chevalier : « Non, il n’est pas loin. Il est juste de l’autre côté de la route. »

Max : « Qu’est ce que j’entends ? Il y a un Royaume que je ne connais pas, juste à côté d’ici et tu ne m’y as jamais emmené ? J’ai bien compris ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Max : « Non, mais tu vas vraiment pas bien dans ta tête toi ! »

Léo : « Max, arrête un peu de gronder le chevalier. »

Max : « Léo, tu as entendu ! Il y a un Royaume qu’on ne connaît pas encore, juste là ! Bonome, tu attendais quoi pour nous y emmener à ce Royaume des Papillons ? »

Le chevalier : « Je visite ce Royaume à la période des papillons Maxou. Au printemps, et en été. Je n’y vais pas en cette saison. »

Max : « Et il y a des zoisos ? »

Le chevalier : « As-tu déjà vu un Royaume sans oiseaux ? »

Léo : « Il y a des zoisos ! Et tu nous y a jamais emmenés ! Max, tu as raison. Il va pas bien dans sa tête. Tu devrais mettre ta casquette bonome ! Allez ! En route pour le Royaume des Papillons. »

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