HS3 – La Grande Église d’Auxerre, les statues de la façade

Nous voici donc face à la façade de la Grande Église d’Auxerre 🙂

J’ai dit déjà que le chœur se trouve à l’est. C’est pour ça qu’on dit que les églises sont orientées. Elles sont tournées vers l’orient 🙂 La façade est donc à l’ouest. En architecture gothique, tout a du sens. Tu sais que le soleil se lève à l’est et se couche à l’ouest. Il naît à l’est et meurt à l’ouest. L’ouest, l’entrée, est le côté de la mort. L’est, le chœur, est le côté de la naissance et de la résurrection. Parce que les Chrétiens croient en la résurrection ! Celle du Christ mais aussi celle de tout le monde (et j’espère des petizours. Parce que sinon, bonome serait pas vraiment au paradis sans ses petizours.)

La façade est très décorée ! C’est une autre caractéristique de l’art gothique. Certains thèmes se retrouvent sur presque toutes les façades gothiques. Au portail central on trouve la résurrection. Je te montrerai plus tard. Au portail de gauche, côté nord de la façade, on trouve souvent des scènes illustrant la vie de Marie, la Vierge, mère du Christ. Au portail de droite, le portail sud, il y a souvent la vie d’un saint. Soit un saint très important, dont on trouve la vie dans la Bible, soit un saint local. Ici, à Auxerre, c’est exactement le modèle de base. C’est parce qu’elle est du début du gothique… Enfin, pas complètement, puisqu’il a fallu 300 ans pour la construire…

Commençons par le portail nord. Celui de gauche.

Ah oui. Zutalor ! Bonome l’a pas fotoé ! Encore ouf dit Léo ! Sinon, on y passerait la nuit ! Bon, disons que son tympan illustre la vie de la Vierge. Mais il y a pas que le tympan. (Le tympan, c’est la zone au dessus de la porte). Ici, les piédroits sont décorés de bas-reliefs. Et eux, bonome les as fotoés 🙂

A gauche de la porte, il y a la Genèse, la création du monde par Dieu. Dans la Bible, il y a deux récits de la création du Monde. Ils sont très intéressants mais contradictoires. Bonome dit que c’est normal, qu’il y a pas eu de témoin de la création du monde et que les zoms ont écrit des choses très intelligentes mais en partie symboliques et en partie révélées par Dieu et qu’il faut des années pour bien comprendre. D’ailleurs les juifs, qui connaissent bien la Genèse, ont pas le droit de l’étudier avant l’âge de 40 et ils doivent le faire avec un maître. Pas tout seul.

Bon, nous, on a pas 40 ans. On est des juvéniles 🙂 Mais bonome c’est notre maître et on va étudier la Genèse. Les images de la création du monde représentées ici s’inspirent des deux récits de la création. D’abord le premier récit de la création : Genèse, chapitre 1, versets 1 à 25. Mais la suite, c’est le second récit : Genèse, chapitre 2 verset 4b à chapitre 3, verset 23. Comme souvent, les deux récits sont combinés mais en enlevant une partie du premier… C’est bizarre… Tout le monde connaît cette version. Du coup, les gens savent pas qu’il y a deux récits… Mais regardons un peu les images…

HS3 110 Genese 1 HS3 111 Genese 2
HS3 112 Genese 3 HS3 114 Genese 4

J’ai mis les images comme elles sont disposées. Et c’est pas facile parce qu’il faut les lire de bas en haut et de gauche à droite. De bas en haut, c’est pour s’élever vers Dieu. Dans l’art gothique, il faut s’élever vers Dieu. C’est pour ça que tout est haut et qu’il y a des lignes verticales bien visibles. Comme ça, le regard est attiré vers le haut et on regarde vers le ciel. Reprenons les images une par une dans l’ordre de lecture.

 HS3 112 Genese 3  HS3 114 Genese 4

1. 1Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. 2Or la terre était vague et vide, les ténèbres couvraient l’abîme, un vent de Dieu tournoyait sur les eaux.3Dieu dit : « Que la lumière soit » et la lumière fut. 4Dieu vit que la lumière était bonne, et Dieu sépara la lumière et les ténèbres. 5Dieu appela la lumière « jour » et les ténèbres « nuit » . Il y eut un soir et il y eut un matin : premier jour.

 HS3 110 Genese 1  HS3 111 Genese 2

1. 14Dieu dit : « Qu’il y ait des luminaires au firmament du ciel pour séparer le jour et la nuit : qu’ils servent de signes, tant pour les fêtes que pour les jours et les années : 15qu’ils soient des luminaires au firmament du ciel pour éclairer la terre » Et il en fut ainsi.. 16Dieu fit les deux luminaires majeurs : le grand luminaire comme puissance du jour et le petit luminaire comme puissance de la nuit, et les étoiles. 17Dieu les plaça au firmament du ciel pour éclairer la Terre, 18pour commander au jour et à la nuit, pour séparer la lumière et les ténèbres, et Dieu vit que cela était bon. 19Il y eut un soir et il y eut un matin : quatrième jour.

24Dieu dit : « Que la terre produise des êtres vivants selon leur espèce : bestiaux, bestioles, bêtes sauvages selon leur espèce et il en fut ainsi. 25Dieu fit les bêtes sauvages selon leur espèce, les bestiaux selon leur espèce et toutes les bestioles du sol selon leur espèce, et Dieu vit que cela était bon.

Voilà pour la création du monde. Les sculpteurs ont pas représenté tout le texte. Ils pouvaient pas. Ben non. Mais il y a la création du ciel et de la terre et l’apparition de la lumière. C’est important la lumière dans l’art gothique. Les zoms, en créant un grand bâtiment très lumineux, comme une cathédrale gothique, poursuivent l’œuvre de Dieu. Ils se prennent pas pour Dieu mais ils s’associent à son œuvre, la poursuivent. La création des luminaires du ciel c’est important aussi. Le texte dit que les luminaires servent à fixer les dates des fêtes. Les fêtes religieuses, évidemment ! C’est vrai pour la fête de Pâques. C’est la principale fête chrétienne. Elle célèbre la mort et la résurrection de Jésus. Et bien, la fête de Pâques a lieu après la première pleine lune suivant l’équinoxe de printemps. C’est pour ça que les zoms ont illustré ce texte. C’est pour dire qu’ils suivent bien les prescriptions de Dieu dans la Bible. Puis il y a la création des zanimos. C’est plus difficile à expliquer pourquoi ils ont illustré ça. D’abord, on peut dire que les zanimos c’est important parce que c’est le manger des zoms. Sans zanimos, pas de manger ! Et puis, les zanimos aident beaucoup les zoms pour les travaux des champs. Les bœufs, puis les chevaux, ont tiré les charrues. Mais c’est surtout parce que les zanimos ont été créés le même jour que l’homme. Pour bonome, c’est bien la preuve que le zom est un zanimo. La création des zanimos annonce celle du zom. Et la création du zom est pas loin. Regarde.

HS3 115 Adam et Eve

La création du zom est en haut. En bas, on regardera plus tard. Ah oui ! On change de récit de la création. C’est le second récit cette fois (chapitre 2).

 HS3 116 Adam

Au temps où Yahvé Dieu fit la terre et le ciel, 5il n’y avait encore aucun arbuste des champs sur la terre et aucune herbe des champs n’avait encore poussé, car Yahvé Dieu n’avait pas fait pleuvoir sur la terre et il n’y avait pas d’homme pour cultiver le sol. 6Toutefois, un flot montait de terre et arrosait toute la surface du sol. 7Alors Yahvé Dieu modela l’homme avec la glaise du sol, il insuffla dans ses narines une haleine de vie et l’homme devint un être vivant.

 HS3 117 Eve

18Yahvé Dieu dit : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul. Il faut que je lui fasse une aide qui lui soit assortie ». 19Yahvé Dieu modela encore du sol toutes les bêtes sauvages et tous les oiseaux du ciel, et il les amena à l’homme pour voir comment celui-ci les appellerait : chacun devait porter le nom que l’homme lui aurait donné. 20L’homme donna des noms à tous les bestiaux, aux oiseaux du ciel et à toutes les bêtes sauvages, mais, pour un homme, il ne trouva pas l’aide qui lui fût assortie. 21Alors Yahvé Dieu fit tomber un profond sommeil sur l’homme, qui s’endormit. Il prit une de ses côtes et referma la chair à sa place. 22Puis, de la côte qu’il avait tirée de l’homme, Yahvé Dieu façonna une femme et l’amena à l’homme.  23Alors celui-ci s’écria : « A ce coup, c’est l’os de mes os et la chair de ma chair ! Celle-ci sera appelée ‘femme’, car elle fut tirée de l’homme, celle-ci ! 24C’est pourquoi l’homme quitte son père et sa mère et s’attache à sa femme, et ils deviennent une seule chair. 25Or tous les deux étaient nus, l’homme et sa femme, et ils n’avaient pas honte l’un devant l’autre.

 HS3 118 L'arbre de vie

 18Yahvé Dieu planta un jardin en Éden, à l’orient, et il y mit l’homme qu’il avait modelé. 9Yahvé Dieu fit pousser du sol toute espèce d’arbres séduisants à voir et bons à manger, et l’arbre de vie au milieu du jardin, et l’arbre de la connaissance du bien et du mal. 10Un fleuve sortait d’Éden pour arroser le jardin et de là il se divisait pour former quatre bras. 11Le premier s’appelle le Pishôn : il contourne tout le pays de Havila, où il y a l’or ; 12l’or de ce pays est pur et là se trouvent le bdellium et la pierre de cornaline. 13Le deuxième fleuve s’appelle le Gihôn : il contourne tout le pays de Kush. 14Le troisième fleuve s’appelle le Tigre : il coule à l’orient d’Assur. Le quatrième fleuve est l’Euphrate. 15Yahvé Dieu prit l’homme et l’établit dans le jardin d’Éden pour le cultiver et le garder. 16Et Yahvé Dieu fit à l’homme ce commandement : « Tu peux manger de tous les arbres du jardin. 17Mais de l’arbre de la connaissance du bien et du mal tu ne mangeras pas, car, le jour où tu en mangeras, tu mourras certainement.

Bon, les sculpteurs ont pris quelques libertés. Selon eux, Dieu interdit de manger de l’arbre de la connaissance du bien et de mal à Adam et Ève réunis. Or d’après le texte, Ève est pas encore créée. Mais il faut pas leur en vouloir.

La suite est de l’autre côté de la porte. C’est important comme détail. Je t’expliquerai après. Voici une vue générale.

HS3 119 Adam et Eve Noé

Encore une fois, il faut regarder que les trois images du haut. Le bas, on verra plus tard.

C’est la suite de l’histoire d’Adam et Ève.

 HS3 120 La pomme

3. 1Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs que Yahvé Dieu avait faits. Il dit à la femme : « Alors Dieu a dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ? » 2La femme répondit au serpent : « Nous pouvons manger du fruit des arbres du jardin. 3Mais du fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n’en mangerez pas, vous n’y toucherez pas, sous peine de mort ! » 4Le serpent répliqua à la femme : « Pas du tout ! Vous ne mourrez pas ! Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme des dieux, qui connaissent le bien et le mal. » 6La femme vit que l’arbre était bon à manger et séduisant à voir, et qu’il était, cet arbre, désirable pour acquérir l’entendement. Elle prit de son fruit et le mangea. Elle en donna aussi à son mari, qui était avec elle, et il mangea. 7Alors leurs yeux à tous deux s’ouvrirent et ils connurent qu’ils étaient nus ; ils cousirent des feuilles de figuier et se firent des pagnes.

 HS3 121 La chute

8Ils entendirent le pas de Yahvé Dieu qui se promenait dans le jardin à la brise du jour, et l’homme et sa femme se cachèrent devant Yahvé Dieu parmi les arbres du jardin. 9Yahvé Dieu appela l’homme : « Où es-tu ? » dit-il. 10« J’ai entendu ton pas dans le jardin, répondit l’homme ; j’ai eu peur parce que je suis nu et je me suis caché. » 11Il reprit : « Et qui t’a appris que tu étais nu ? Tu as donc mangé de l’arbre dont je t’avais défendu de manger ! » 12L’homme répondit : « C’est la femme que tu as mise auprès de moi qui m’a donné de l’arbre, et j’ai mangé ! » 13Yahvé Dieu dit à la femme : « Qu’as-tu fais là ? » et la femme répondit : « C’est le serpent qui m’a séduite, et j’ai mangé. »

 HS3 122 Le chérubin au glaive de feu

23Et Yahvé Dieu le renvoya du jardin d’Éden pour cultiver le sol d’où il avait été tiré. 24Il bannit l’homme et il posta devant le jardin d’Éden les chérubins et la flamme du glaive fulgurant pour garder le chemin de l’arbre de vie.

Voilà pour l’histoire d’Adam et Ève. Ils ont mangé la pomme et ils ont été bannis du paradis. En vrai, si on lit bien, c’est pas parce qu’ils ont mangé la pomme qu’ils ont été bannis. C’est parce que Dieu a peur qu’ils mangent de l’arbre de vie. Celui qui donne la vie éternelle. Faisons un premier bilan : Dieu crée l’humanité et elle lui désobéit ! Quand je dis qu’ils sont terribles les zoms ! Ils font que des erreurs tout le temps ! Dès le début ! On leur dit de pas manger la pomme et que font-ils ? Ils la mangent ! Ils ont pas pu s’en empêcher ! C’est facile de dire que c’est la faute du serpent ! Il les a pas obligés le serpent quand même ! Voilà, c’est comme ça les zoms. En fait, c’est un récit symbolique qui montre qu’il est dans la nature des zoms de pécher contre Dieu. Toujours et en tous lieux !

Bonome insiste pour que je parle de la création de l’homme selon le premier récit de la création. Il est pas illustré ce passage. Il est sur aucune cathédrale, nulle part. Je te le livre tel quel. Il est juste après la création des zanimos de tout à l’heure.

26Dieu dit : « Faisons l’homme à notre image, comme notre ressemblance, et qu’ils dominent sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel, les bestiaux, toutes les bêtes sauvages et toutes les bestioles qui rampent sur la terre ». 27Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il les créa, homme et femme il le créa. 

Dans ce récit, l’homme et la femme sont créés ensemble. Dans un texte de la Grèce antique il y a un texte qui ressemble. Il décrit un troisième type de zoms : les Androgynes. « Le corps entier de chacun de tous ces Androgynes était d’apparence arrondie. Ils avaient en cercle le dos et les flancs ; ils possédaient quatre mains, des jambes en nombre égal aux mains, deux visages parfaitement semblables sur un cou orbiculaire, une seule tête pour situer ces deux visages opposés l’un à l’autre, quatre oreilles, deux organes générateurs et toutes autres choses que vous pourrez imaginer de par là. » Ils furent séparés par Zeus en deux corps semblables aux hommes et aux femmes et, depuis, ils recherchent leur moitié et c’est cela l’amour. C’est ce que raconte Aristophane lors d’un banquet auquel assista, entre autre, Socrate (un ami de bonome) et où l’amour fut le thème choisi de leur conversation. Dans le Testament de Salomon, un texte juif du 8ème siècle, cette idée des Androgynes est reprise pour expliquer ce texte de la création. Bonome aime beaucoup ce texte de la Bible car, selon lui, il fait de l’homme et de la femme des êtres parfaitement égaux. Il pourrait en parler pendant des heures 🙂 Toujours selon lui, les prêtres (des hommes) ont mis l’accent sur l’autre texte car il met la femme en position de soumission vis à vis de l’homme. Mais il dit aussi qu’il faut pas trop le dire sinon les prêtres vont se fâcher contre lui.

Revenons à notre cathédrale d’Auxerre et examinons ensemble la suite du portail nord. Tu te souviens que j’ai laissé de côté les images du bas, à chaque fois. Les revoici.

HS3 115 Adam et Eve

On voit pas bien, je sais. Si bonome dit pas des erreurs, c’est l’histoire d’Abel et de Caïn, les deux fils d’Adam et Ève. Abel était éleveur de petit bétail et Caïn cultivait le sol. Un jour, ils offrirent à Dieu, comme offrande, le produit de leur labeur. Yahvé agréa Abel et son offrande mais n’agréa pas Caïn. Caïn le prit mal et tua son frère. Dieu l’apprit et bannit Caïn des terres fertiles où il habitait et le condamna à l’errance.

Elle est belle l’humanité ! La première génération désobéit à son créateur, la seconde invente la jalousie et le meurtre ! Oserai-je dire que c’était mal parti ? Serait-ce exagéré de dire cela ? Dieu aurait mieux fait de créer les petizours tout de suite et il aurait été tranquille ! Parce qu’on chahute, on se chamaille… mais on désobéit pas et on s’entre-tue pas, nous !

Nous arrivons au chapitre 6 de la Genèse. « 4Yahvé vit que la méchanceté de l’homme était grande sur la terre et que son cœur ne formait que de mauvais desseins à longueur de journée et il s’affligea dans son cœur. » Il est observateur Dieu quand même ! Quelle perspicacité ! Il aurait dû me demander ! Je lui aurais expliqué, moi ! Les zoms… « 7Et Yahvé dit : ‘Je vais effacer de la surface du sol les hommes que j’ai créés, – et avec les hommes, les bestiaux, les bestioles et les oiseaux du ciel, – car je me repens de les avoir faits.’ 8Mais Noé avait trouvé grâce aux yeux de Yahvé. »

Tout le monde connaît l’histoire de Noé. Son arche, les couples de toutes les espèces de zanimos, la grande inondation, le reflux de l’eau puis la sortie de l’arche… Voici l’arche de Noé Princesse 🙂

HS3 124 L'arche de Noé

Puis, après la sortie de l’arche, Dieu fit alliance avec les zoms. Je peux pas m’empêcher de te donner le texte. Parce que c’est important l’alliance de Dieu avec les zoms.

9.9Dieu parla ainsi à Noé et ses fils : « Voici que je conclus mon alliance avec vous et avec vos descendants après vous, 10et avec tous les êtres animés qui sont avec vous : oiseaux, bestiaux, toutes bêtes sauvages avec vous, bref tout ce qui est sorti de l’arche, tous les animaux de la terre. 11J’établis mon alliance avec vous : nulle chair ne sera plus détruite par les eaux du déluge, il n’y aura plus de déluge pour ravager la terre. 12Et Dieu dit : « Voici le signe de l’alliance que je mets entre moi et vous et tous les êtres vivants qui sont avec vous, pour les générations à venir : 13je mets mon arc dans la nuée et il deviendra un signe d’alliance entre moi et la terre. 14Lorsque j’assemblerai les nuées sur la terre et que l’arc apparaîtra dans la nuée, 15je me souviendrai de l’alliance qu’il y a entre moi et vous et tous les êtres animés, en somme toute chair, et les eaux ne deviendront plus un déluge pour détruire toute chair. 16Quand l’arc sera dans la nuée, je le verrai et je me souviendrai de l’alliance éternelle qu’il y a entre Dieu et tous les êtres animés, en somme toute chair qui est sur la terre. » 17Dieu dit à Noé : « Tel est le signe de l’alliance que je mets entre moi et toute chair qui est sur la terre. »

Ce fut la première tentative de sauver l’humanité du péché et la première alliance entre Dieu et les zoms. La première alliance… On dit parfois l’ancienne alliance, ou encore l’ancien testament… Princesse, tu remarqueras que cette alliance est l’initiative de Dieu. Dieu demande rien aux zoms en retour. Sauf de faire un peu attention à pas pécher tout le temps, de se retenir de temps en temps… Dieu veut sauver l’humanité d’elle même. Tu remarqueras aussi que l’alliance se fait également avec les zanimos. C’est pour ça qu’il faut prendre soin des zanimos. D’abord parce qu’ils sont, eux aussi, des créatures de Dieu, mais aussi parce que Dieu a fait alliance avec eux. Léo dit que les petizours sont des zanimos, alors Dieu a fait alliance avec nous aussi, ce qui nous garantit d’aller au paradis si on est sages. On sera avec bonome pour les siècles des siècles 🙂 Il en a les larmes aux yeux mon doux Léo. Parce qu’il aime beaucoup bonome et qu’il envisage pas du tout d’être séparé de lui. Moi non plus d’ailleurs. Et Samuel non plus. Une dernière remarque. Le signe de l’alliance est l’arc-en-ciel. C’est Dieu qui l’a dit. C’est pour ça qu’on aime beaucoup les arcs-en-ciel 🙂 Par contre je comprends pas pourquoi il y a eu un arc-en-ciel juste avant la chute de bonome en Bretagne…

Que faut-il retenir de ce portail ? Et bien que l’humanité est pécheresse  depuis sa création ! D’une certaine façon c’est rassurant. Princesse, dis toi que quand tu pèches, c’est pas si grave que ça puisque c’est dans la nature des zoms. On peut pas lutter contre sa nature. Mais c’est pas une raison pour pécher quand même ! Bonome, qui utilise des mots compliqués que personne connaît à part lui, dit que ce portail montre que le péché est consubstantiel au zom. Ce portail nous rappelle aussi que bien que le zom soit pécheur, Dieu a quand même fait alliance avec lui. Et qu’il veut le sauver. Et n’oublions pas qu’au tympan de ce portail il y a la Vierge Marie. La bienheureuse mère de Dieu. Elle annonce le salut de l’humanité et rachète le péché d’Ève.

Ça va Princesse, c’est pas trop compliqué ? Ni trop long ? C’est toujours un peu long la théologie. Et là, je fais simple ! Si tu entendais bonome ! Lui, il t’aurait parlé de Lilith. Il aime beaucoup Lilith. Selon lui, c’est la première femme d’Adam. Celle qui fut créée en même temps que lui. Mais elle était trop libre pour supporter la moindre soumission alors elle serait partie. Et c’est pour cela que Dieu eut à créer Ève. Ce qui fait d’Adam le premier divorcé de l’histoire de l’humanité 🙂 Tu sais Princesse, c’est ça qui me plaît le plus chez mon bonome : sa liberté de penser et son humour décalé. Il sait bien que c’est pas très orthodoxe comme façon de voir les choses et qu’il risque de heurter certaines sensibilités. Mais il pense que ces réflexions sont intéressantes et enrichissantes et que si certaines personnes les ont écrites il y a longtemps, elles méritent d’être étudiées.

Il t’aurait aussi expliqué le péché. Selon lui, c’est pas très difficile : le péché c’est quand on abîme la relation qu’on a avec Dieu, avec les autres et avec soi. Il ajoute aussi avec l’environnement (Ça il l’a dit bien avant le Pape François). Un jour, il a discuté avec un rabbin. Et le rabbin lui a dit que c’était une bonne définition et qu’il était tout à fait d’accord. (Je précise qu’il invente pas tout bonome. Il lit beaucoup.)

On peut passer au portail sud ? Le voici !

HS3 125 Portail sud

Rassure-toi, bonome a fotoé que le tympan ! Le reste fait que préciser l’idée principale énoncée au tympan. Et on a même pas eu le temps de l’étudier, le reste ! Je t’ai dit tout à l’heure que, dans les cathédrales gothiques classiques, le portail sud montre la vie d’un saint, comme modèle pour plus pécher. Ici, c’est la vie de saint Jean le baptiste. On dit souvent saint Jean-Baptiste. Jean, c’est le cousin de Jésus. Comme Léo est mon cousin 🙂 Et Jean a baptisé Jésus. C’est pour cela qu’on l’appelle le baptiste. Examinons un peu les statues.

HS3 126 Le tympan

Voilà ! Tu as tout compris ! Bonnuit !

Il faut que j’explique ? D’accord, si tu veux. Je suis là pour ça 🙂 Nous allons étudier ce tympan image par image.

Il faut commencer en bas à droite. La première scène est la Visitation. C’est quand Marie, enceinte de Jésus, se rend chez sa cousine Elisabeth, qui est enceinte de Jean.

 HS3 127 La visitation

Lc 1, 39-45 : La Visitation.

39En ces jours-là, Marie partit et se rendit en hâte vers le haut pays, dans une ville de Juda. 40Elle entra chez Zacharie et salua Élisabeth. 41Or, dès qu’Élisabeth eut entendu la salutation de Marie, l’enfant tressaillit dans son sein et Élisabeth fut remplie du Saint Esprit. 42« Alors elle poussa un grand cri et dit : « Tu es bénie entre les femmes, et béni le fruit de te ton sein ! 43Et comment m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne à moi ? 44Car, vois-tu, dès l’instant où ta salutation a frappé mes oreilles, l’enfant à tressaillit d’allégresse en mon sein. 45Oui, bienheureuse celle qui a cru en l’accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur ! »

Je peux pas m’empêcher de mettre un petit morceau de musique à ce moment. J’ai enregistré bonome à son insu. Il faut pas lui dire ! C’est pas vraiment ce passage de la Bible qui est illustré mais on s’en fiche. Écoute Princesse. C’est la Petite Salutation, pièce d’orgue écrite par monsieur Berthier.

Puis il y a la naissance de Jean et la visite des voisins.

 HS3 127 Naissance de Jean Baptiste
Lc 1, 57-58 : Naissance de Jean-Baptiste et visite des voisins.

57Cependant le jour où Élisabeth devait enfanter arriva, et elle mit au monde un fils. 58Ses voisins et ses proches apprirent que le Seigneur avait fait éclater sa miséricorde à son égard, et ils s’en réjouissaient avec elle.

Ensuite, il y a la scène de la circoncision de Jean.

HS3 128 Visite des voisins

La circoncision est un autre signe de l’alliance entre Dieu et les zoms. C’est depuis Abraham, le grand patriarche. Abraham, c’est un personnage important de la Bible. Mais je peux pas en parler maintenant. Ce serait trop long. Juste quelque mots. Abram (avant son alliance avec Dieu, il s’appelait Abram) était très vieux et il avait pas eu d’enfant avec son épouse Sarah. Il était très triste. Mais Dieu lui accorda une descendance quand il était très avancé en âge. En échange, il lui demanda de se circoncire. Depuis, les juifs sont tous circoncis. Et Jean, comme Jésus, était juif. Je parle d’Abraham parce que les parents de Jean était très vieux aussi et ils pensaient qu’ils auraient plus d’enfant à leur âge. Mais Dieu leur en a accordé un quand même. Comme à Abraham. Dans la Bible c’est souvent comme ça. Il y a des correspondances entre l’ancien et le Nouveau Testament. On appelle ça la typologie. La première alliance préfigure la nouvelle…

Puis Jean grandit. Et il devint un prophète qui annonçait la venue du sauveur.

 HS3 129 La prédication de Jean Baptiste

Lc 3, 1-18 : Prédication de Jean-Baptiste.

3. […] la parole de Dieu fut adressée à Jean, fils de Zacharie, dans le désert. 3Il parcourut alors toute la région du Jourdain, proclamant un baptême de conversion pour la rémission des péchés, 4ainsi qu’il est est écrit dans le livre des oracles du prophète Isaïe : Une voix crie dans le désert : Préparez les chemins du Seigneur, aplanissez ses sentiers ; 5tout ravin sera comblé, toute montagne ou colline sera abaissée ; les passages tortueux deviendront droits et les chemins raboteux seront nivelés. 6Et toute chair verra le salut de Dieu. 7Il disait aux foules qui venaient se faire baptiser par lui : « Engeance de vipères, qui vous a suggéré de vous soustraire à la Colère prochaine ? 8Produisez donc des fruits qui soient dignes du repentir, et n’allez pas dire en vous-mêmes : ‘Nous avons pour père Abraham.’ Car je vous le dis, Dieu peut, des pierres que voici, faire surgir des enfants à Abraham. 9Déjà même la cognée se trouve à la racine des arbres ; tout arbre donc, qui ne produit pas de fruit va être coupé et jeté au feu. »

10Et les foules lui demandaient : « Que nous faut-il donc faire ? » 11Il leur répondait : « Que celui qui a deux tuniques partage avec celui qui n’en a pas, et que celui qui a de quoi manger fasse de même. » 12Des publicains aussi vinrent se faire baptiser et lui dirent : « Maître, que nous faut-il faire ? » 13Il leur répondit : « N’exigez rien au-delà de ce qui vous est fixé. » 14A leur tour, des soldats lui demandèrent : « Et nous, que nous faut-il faire ? » Il leur répondit : « Ne molestez personne ; ne dénoncez pas faussement et contentez-vous de votre solde. »

15Comme le peuple était dans l’attente et que tous se demandaient en leur cœur si Jean n’était pas le Christ, 16Jean prit la parole et leur dit à tous : « Pour moi, je vous baptise avec de l’eau, mais il vient, celui qui est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de ses chaussures ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le Feu. 17Il tient en sa main la pelle à vanner pour nettoyer son aire et recueillir le blé dans son grenier ; quant aux bales, il les consumera au feu qui ne s’éteint pas. » 18Et par bien d’autres exhortations il annonçait au peuple la Bonne Nouvelle.

La Bonne Nouvelle c’est la venue de Jésus, le Christ, sa mort et sa résurrection pour le pardon des péchés. Ça peut paraître bizarre mais c’est ce que croit les chrétiens. Et, quand les péchés sont rachetés, les zoms peuvent ressusciter et aller au paradis.

Ensuite, il y a le baptême du Christ par Jean. A partir de là on peut l’appeler Jean le baptiste.

 HS3 130 Le baptême du Christ
Mt 3, 13-17 : Baptême de Jésus.

13Alors paraît Jésus : de Galilée il vient au Jourdain vers Jean pour être baptisé par lui. 14Celui-ci voulait l’en détourner : « C’est moi, disait-il, qui ai besoin d’être baptisé par toi, et toi, tu viens à moi ! » 15Mais Jésus lui répondit : « Laisse faire pour l’instant : c’est ainsi qu’il nous convient d’accomplir toute justice. » Alors il le laisse faire. 16Aussitôt baptisé, Jésus remonta de l’eau ; et voici que les cieux s’ouvrirent : il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. 17Et voici qu’une voix venue des cieux disait : 17« Celui-ci est mon Fils bien aimé, qui a toute ma faveur. »

Il y a une autre scène mais elle correspond à aucun texte.

HS3 131 Le baptême du Christ

C’est pour prolonger le baptême de Jésus. Pour montrer l’importance de cet événement. Puis il y a une scène qu’on arrive pas bien à lire.

HS3 132 Jésus parmi les docteurs

Bonome suppose que c’est Jésus parmi les docteurs. Mais c’est pas vraiment en rapport avec la vie de Jean. Il pense que c’est ça parce que le personnage de droite à un nimbe crucifère. C’est comme un disque qui porte une croix. On voit pas bien. Le nimbe crucifère, il y a que Jésus qui le porte dans l’iconographie. Et là, il est avec des gens qui ont l’air de l’écouter attentivement. C’est pour ça que bonome pense que c’est Jésus parmi les docteurs.

Lc 2, 41-50 : Jésus parmi les docteurs.

41Chaque année ses parent se rendaient à Jérusalem pour la fête de la Pâque. 42Quand il eut douze ans, ils y montèrent, comme c’était la coutume pour la fête. 43Et comme au terme de la fête ils s’en retournaient, l’enfant Jésus resta à Jérusalem à l’insu de ses parents. 44Le croyant dans la caravane, il firent une journée de chemin, puis ils se mirent à le chercher parmi leurs parents et connaissances. 45Mais ne l’ayant pas trouvé, ils revinrent, toujours à sa recherche, à Jérusalem.

46Au bout de trois jours, ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant ; 47et tous ceux qui l’écoutaient étaient stupéfaits de son intelligence et de ses réponses. 48A sa vue, ils furent saisis d’émotion et sa mère lui dit : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois ! ton père et moi, nous te cherchons angoissés ! » 49Il leur répondit : « Et pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas que je me dois aux affaires de mon Père ? » 50Mais eux ne comprirent pas la parole qu’il venait de leur dire.

La dernière scène est assez macabre. C’est Salomé qui reçoit la tête de Jean de Hérode.

HS3 133 Salomé

Hérode avait rien contre Jean mais Hérodiade, la femme de son frère, lui en voulait à cause des remontrances qu’il lui avait faites. Alors elle a demandé à ce qu’il aille en prison. Mais c’était pas encore assez. Elle a voulu le tuer. Comme elle pouvait pas le faire elle même elle a demandé à Salomé d’obtenir la tête de Jean. Hérode, qui ne pouvait rien refuser à Salomé, la lui a offerte. Mais c’est pas grave. Parce que Jean avait fait sa mission. Il pouvait mourir en paix. Il savait qu’il irait au paradis.

Voilà pour ce tympan. Encore une fois c’était un peu long. Mais si on veut comprendre la religion il faut prendre le temps d’étudier. Sinon, on comprend rien du tout.

HS3 134 Le tympan

Que retenir de ce portail ? c’est pas facile parce qu’on en a vu qu’une partie. On peut dire qu’il nous offre un modèle. Quelqu’un qui a pas beaucoup péché. Et puis, il nous dit qu’il faut annoncer la Bonne Nouvelle. C’est la mission du chrétien. D’ailleurs, à la fin de la messe les chrétiens sont envoyés en mission. Ils doivent annoncer la mort et la résurrection de Jésus pour le pardon des péchés. C’est pas toujours facile mais il faut le faire. Bonome dit que la paix intérieure qu’on retire de la foi en Dieu rend la mission plus facile. Il dit aussi qu’on peut pas forcer les gens à croire. C’est un choix qui doit être librement consenti. Il ajoute que seul Dieu peut convertir mais que les chrétiens devraient montrer la joie et le bonheur qu’ils retirent de leur croyance et que ça peut aider Dieu à convertir. Mais c’est pas toujours facile. Parce que les chrétiens ont aussi des soucis des fois, et qu’ils ont pas toujours l’air joyeux et heureux. Mais c’est pas leur faute.

Résumons : Au nord, la création et la corruption de l’humanité mais une première alliance qui rachète et sauve l’humanité. Au sud, l’exemple d’un saint qui annonce la Bonne Nouvelle. Nous pouvons aller voir ce qu’il se passe au portail central. C’est toujours le plus grand et le plus illustré. Voyons un peu…

HS3 135 Le portail central

Effectivement il est très illustré ! Mais on va étudier que le linteau (la grosse pierre juste au-dessus de la porte), le tympan et les statues qui sont de chaque côté de la porte. Je vais d’ailleurs commencer par là. Regarde Princesse.

HS3 136 Le portail central

Bon, elles sont un peu cassées. C’est à cause des Guerres de Religions. Entre Catholiques et Protestants. Les protestants veulent pas qu’il y ait de statues alors ils les ont cassées. Mais c’étaient les protestants d’avant. Les protestants actuels cassent plus les statues. Eux, ils en mettent pas dans leur temple mais ils abîment plus celles des églises catholiques.

HS3 139 Une vierge sage HS3 140 Une vierge folle HS3 141 Un autre vierge folle

Ces statues représentent des vierges sages (à droite) et des vierges folles (à gauche). Depuis la cathédrale de Saint-Denis il y a souvent les vierges au portail central des cathédrales. Ces vierges illustrent un texte un peu compliqué. Le voici :

Mt 25, 1-13 : Parabole des dix vierges.

25. 1« Alors il en sera du Royaume des Cieux comme de dix vierges qui s’en allèrent, munies de lampe, à la rencontre de l’époux. 2Or cinq d’entre elles étaient sottes et cinq étaient sensées. 3Les sottes, en effet, prirent leurs lampes, mais sans se munir d’huile ; 4tandis que les sensées, en même temps que leurs lampes, prirent de l’huile dans des fioles. 5Comme l’époux se faisait attendre, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent. 6Mais à minuit un cri retentit : « voici l’époux ! sortez à sa rencontre ! » 7Alors toutes les vierges se réveillèrent et apprêtèrent leurs lampes. 8Et les sottes de dire aux sensées : « Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent » 9Mais celles-ci leur répondirent : « Il n’y en aurait sans doute pas assez pour nous et pour vous ; allez plutôt chez les marchands et achetez-en pour vous » 10Elles étaient parties en acheter quand arriva l’époux ; celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle de noces, et la porte se referma. 11Finalement les autres vierges arrivèrent aussi et dirent : « Seigneur, Seigneur, ouvre-nous ! ». 12Mais il répondit : « En vérité je vous le dis, car je ne vous connais pas. 13Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure. »

Ce texte est très compliqué. Je sais pas comment je vais te l’expliquer. Bonome a écrit une explication de douze pages… Je peux pas faire douze pages moi ! Bien… Alors…

Le Royaume des Cieux c’est le paradis. Ce texte nous explique comment aller au paradis. Nous c’est les vierges. Elles s’endormirent les vierges. Ça veut dire qu’elles sont tout mortes. Arg… L’époux c’est Jésus. Parce qu’on sait que Jésus va revenir pour le jugement dernier. Ça va ? C’est pas trop difficile ? Les morts attendent le retour de Jésus pour le Jugement Dernier, pour savoir si ils vont au paradis ou pas. Mais il y a le problème des lampes et de l’huile. L’huile ce sont nos bonnes œuvres, tout ce qu’on a fait de bien dans la vie. Mais du vraiment bien ! Pas pour frimer ! Tout ce qu’on a fait pour la galerie, par intérêt, pour le prestige… tout ça, c’est de l’huile qui se consume vite. Et il y en aura plus quand Jésus va revenir. Mais les œuvres vraiment bonnes vont faire briller nos lampes pendant très longtemps. Et Jésus les verra, nos lampes. Et il saura qu’on mérite le paradis. La meilleure huile, c’est l’amour. Ou la charité. Les deux mots sont équivalents dans la Bible. La vraie charité… C’est difficile à expliquer. Même impossible. On explique pas l’amour. Souvent les gens pensent que l’amour c’est quand on rencontre la femme ou l’homme de sa vie. Puis ses enfants. On les aime, c’est vrai. Mais le véritable amour c’est bien plus que ça. Le véritable amour c’est une façon de voir le monde. Tout le monde. Toujours et en tous lieux. Et ça c’est pas tout le monde qui sait le faire… Je comprends pas pourquoi. Pourquoi Dieu, le tout puissant, les aide pas à découvrir l’amour ?

Voilà pour la parabole des 10 vierges. Bonome sourit. C’est parce qu’il pourrait écrire des pages et des pages et qu’il est admiratif devant tant de concision. Merci bonome 🙂

Alors il y a les vierges folles du côté du portail qui évoque le péché et la corruption de l’humanité et les vierges sensées du côté du portail qui nous annonce le salut. Si tu as bien suivi, tu me diras que les deux portails parlent du salut. C’est vrai. D’accord. Mais quand même ils sont pas pareils tous les deux. Cf. supra 🙂

Observons maintenant le tympan. Oups ! On l’a pas fotoé. J’ai que ça comme foto… Zutalor !

HS3 136 Le portail central

Bon, c’est Jésus assis sur un trône avec la Terre portée par des anges à ses pieds. Et il est entouré de grands personnages que je peux pas identifier parce que j’ai pas des fotos. Je pense qu’il y a Marie, sa mère. C’est le Christ en gloire, lors de son retour à la fin des temps. C’est ce qu’on appelle la Parousie quand on veut faire savant. Il y a un très beau texte qui annonce la Parousie dans l’évangile de Mathieu.

Mt 25, 31-46 : Le Jugement dernier.

31« Quand le fils de l’homme viendra dans sa gloire, escortés de tous les anges, alors il prendra place sur son trône de gloire. 32Devant lui seront rassemblées toutes les nations, et il séparera les gens les uns des autres, tout comme le berger sépare les brebis des boucs. 33Il placera les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche.

34Alors le Roi dira à ceux de droite : « Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le royaume qui vous a été préparé depuis la fondation du monde. 35Car j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire, j’étais un étranger et vous m’avez accueilli, 36nu et vous m’avez vêtu, malade et vous m’avez visité, prisonnier et vous êtes venus me voir. 37Alors les justes lui répondront : « Seigneur, quand nous est-il arrivé de te voir affamé et de te nourrir, assoiffé et de te désaltérer, 38étranger et t’accueillir, nu et de vêtir, 39malade ou prisonnier et de venir te voir ? 40Et le roi leur fera cette réponse :  » En vérité, je vous le dis, dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez faits. »

41Alors il dira encore à ceux de gauche : « Allez loin de moi, maudits, dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et ses anges. 42Car j’ai eu faim et vous ne m’avez pas donné à manger, j’ai eu soif et vous ne m’avez pas donné à boire, 43j’étais un étranger et vous ne m’avez pas accueilli, nu et vous ne m’avez pas vêtu, malade et prisonnier et vous ne m’avez pas visité. » 44Alors ceux-ci lui demanderont à leur tour : « Seigneur, quand nous est-il arrivé de te voir affamé ou assoiffé, étranger ou nu, malade ou prisonnier, et de ne te point secourir ? » 45Alors il leur répondra : « En vérité, je vous le dis, dans la mesure où vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, à moi non plus vous ne l’avez pas fait ». 46Et ils s’en iront, ceux-ci à une peine éternelle, et les justes à la vie éternelle.

C’est beau non ? Ce texte est pas trop difficile et celui qui le lit attentivement peut le comprendre aisément. Il faut juste savoir que le Fils de l’Homme qui revient dans la gloire, c’est Jésus qui va revenir pour le jugement dernier. Il séparera les brebis et les boucs. Les brebis à droite et les boucs à gauche. Tu vas me dire que tu es ni une brebis ni un bouc ! Mais c’est une image ! Rholala ! Tu pourrais faire un effort quand même ! Les brebis représentent les gens gentils, ceux qui ont vraiment fait le bien au cours de leur vie, par amour. Les boucs sont ceux qui ont été méchants et vilains, ceux qui ont pas compris ce que c’est l’amour. Les brebis sont les vierges sages alors que les boucs sont les vierges folles. Ben oui 🙂 Ensuite, il est dit que les brebis iront dans le Royaume de Dieu. C’est le paradis 🙂 C’est là qu’on va aller avec notre bonome quand on sera tout morts. Parce que nous, on est des gentizours et bonome c’est le plus grand des chevaliers. Les boucs, eux, iront dans le feu éternel, loin de Dieu. Ça, c’est l’enfer. Ça doit pas être drôle l’enfer. Mais bonome dit que ça existe pas vraiment. Parce que Dieu est amour. Et l’enfer c’est pas l’amour ! Oulala non ! Et, à la fin des temps, c’est Dieu qui gagne. Et Dieu, il peut pas laisser ses créatures aller en enfer loin de lui et sans amour. Le seul cas envisageable dans lequel un zom pourrait éventuellement connaître l’enfer c’est si il veut pas de l’amour de Dieu au moment du jugement dernier. Mais il faut être fou dans sa tête pour refuser l’amour de Dieu alors qu’il sera là, devant nous. Si le zom s’obstine, c’est bien fait pour lui qu’il aille en enfer ! Mais bonome ajoute que l’amour de Dieu est plus fort que tout. Alors l’enfer existe même pas. Pour être un bon catholique il faut dire que l’enfer est une possibilité réelle. Hopla ! On est des bons catholiques nous. Moi, j’aime beaucoup ce texte parce qu’il explique ce qu’il faut faire pour être une vierge sage qui sera une brebis après 🙂 Je te laisse relire toute seule Princesse… Ça y est ? Tu as relu ? Il faut faire la charité pour être une vierge sage. Mais la vraie charité. Il faut pas faire les choses parce que c’est écrit qu’il faut le faire mais parce qu’on a compris que c’est vraiment bien de le faire. Mais c’est normal de donner à manger à celui qui a faim ou à boire à celui qui a soif. C’est pas la peine de nous le dire. Visiter les prisonniers c’est plus difficile à faire. Mais on peut pas toujours tout faire.

Ce que Léo préfère dans ce texte c’est qu’il nous pousse à voir Dieu dans chaque zom. C’est ce qui est écrit. Alors si on aime Dieu, il faut aimer les zoms. Tous. Mais ça empêche pas de s’énerver ou d’avoir envie de les gronder. Ou d’avoir envie de leur casser la figure quand ils sont trop bêtes. C’est même prévu par la Bible. Si si ! Il y a psaume spécial. Les psaumes sont de très vieilles prières qui sont faites pour être chantées. C’est très beau. Brindille les chante très très bien. On dirait la voix d’un ange 🙂 Un jour qu’on était très énervés à cause de méchants zoms qui faisaient que des bêtises dans les Royaumes et qui embêtaient les zoisos, bonome nous a dit qu’il fallait prier. Nous on avait pas du tout envie. On était trop en colère. Alors il est allé chercher sa bible et il nous a chanté le psaume 3. Je me souviens bien de certains versets : ‘Tu frappes à la joue tous mes adversaires, tu brises les dents des impies.’ ‘Tu’ c’est Dieu. Alors on a repris ce psaume tous ensemble et après on allait mieux. C’est cathartique. Ça soulage 🙂 Maintenant, quand on s’énerve à cause d’un zom, on se dit : ‘Psaume 3 !’ et on rigole 🙂

Voilà Princesse, c’était une toute petite explication de ce texte magnifique. Il y aurait des tas de choses à dire encore mais il faut que je me limite.

Pour terminer ce portail, je voudrais te montrer une dernière statue. Mais d’abord revoyons le portail sous un autre angle.

HS3 137 Le portail central

Juste au-dessus de la porte, il y a une grosse pierre sculptée. On l’appelle le linteau. En vrai, un linteau est pas toujours décoré. Mais ici, il l’est. C’est la représentation des brebis et des boucs. Mais pas sous la forme de brebis et de boucs… Pfff ! Au moment du jugement dernier il y aura la résurrection des morts. Et les morts sortiront de leur tombeau pour aller soit au paradis soit en enfer. Mais ça tu sais déjà. La résurrection c’est une espérance. Un des articles de foi. On est pas bien sûrs que ça aura lieu. Les chrétiens le croient très fort parce que, pour eux, Jésus est ressuscité déjà pour nous montrer que nous aussi on le sera plus tard. Mais on a pas vraiment de preuves. Les théologiens disent qu’il y a pas de preuves contraignantes. Pour un scientifique, une preuve non contraignante c’est pas une preuve du tout. Mais ça, c’est un long débat. Sur ce linteau l’enfer est représenté sous la forme de la gueule ouverte du léviathan. Regarde.

HS3 138 Le léviathan

Le léviathan c’est un gros monstre. Mais on sait pas grand-chose sur lui. Les maîtres sculpteurs du Moyen-Âge représentaient l’enfer sous deux formes principales : la gueule ouverte du léviathan ou un chaudron posé sur un brasier. A Saint-Denis, l’enfer est représenté par des monstres qui dévorent les damnés. Je te montrerai un jour. Ici, à Auxerre, les maîtres sculpteurs ont fait une grosse erreur ! Ils ont mis le léviathan à la droite du Christ ! Tu te rends compte Princesse ! Ils ont mis l’enfer à droite ! Ça va pas du tout ça ! Pfff !

N’empêche que les maîtres sculpteurs, quand ils font pas des erreurs, ils sont très forts ! Parce que jusqu’à maintenant je t’ai montré que les grandes statues. Elles sont déjà très difficiles à faire les grandes statues. Mais en plus, il y a des tas de détails, des décors… pour lesquels il a fallu être très minutieux et très doués. Je t’en montre quelques-uns.

HS3 142 Détails HS3 143 Détails HS3 144 Détails

Tu imagines le travail Princesse ! C’est pas tout le monde qui sait faire ça !

Bon, ça suffit les statues de la façade. On va aller voir les vitraux maintenant. Dans le prochain article 🙂

Continuer la promenade

HS3 – La Grande Église d’Auxerre, l’architecture

Mardi 13 Juin, An IV

Bonjour Princesse,

Je vais te raconter la suite de la sortie de la Schola en Bourgogne. Je te raconte pas la nuit. Les élèves ont pas été très sages et bonome et les autres maîtres ont dû intervenir à plusieurs reprises pour les calmer. Il a pas dormi beaucoup mon bonome. Parce que, en plus, les élèves ont pas été très sages dès très tôt le matin. Coucher très très tard, tellement tard que c’était déjà tôt, et lever tôt… Mais bon, il dit que c’est comme ça les élèves. Ils profitent des sorties de la schola pour être encore plus bêtes que d’habitude. Enfin, pas tous… Bon, les maîtres ont rassemblé le grand troupeau et on a pris la grande calèche pour aller à Auxerre visiter la Grande Église. Léo, Samuel et moi étions très impatients. Tu sais Princesse, en fouillant dans l’ordinateur de bonome j’ai découvert des tas de documents sur la Grande Église de Saint-Denis. Il m’a dit qu’il avait commencé à écrire un livre. Il a déjà 120 pages… Mais il a autre chose à faire que d’écrire des livres sur les Grandes Églises. Alors il a arrêté d’écrire. Il reprendra à la retraite me dit-il 🙂 Il a aussi été guide à la Grande Église de Saint-Denis. Et il a fait des conférences. Un jour, il a discuté avec un professeur d’histoire de l’art d’une université de Lille. Le professeur lui a dit, je cite : « C’est très intéressant ce que vous dites là ! Et c’est original ! Publiez voyons ! Publiez ! » Quand il raconte ça, il rigole mon bonome. Tu te rends compte Princesse ? Il est comme ça. Il dit qu’il est un tout petit naturaliste et qu’il aime bien les Grandes Églises mais qu’il connaît juste quelques petites choses comme ça. Pas de quoi casser trois pattes à un canard 🙂 Mais quand il discute avec un spécialiste, c’est le spécialiste qui découvre des choses et qui lui conseille de publier. Et lui, ça l’amuse… Quand je te dis qu’il repousse l’étrange aux limites du bizarre 🙂 Bon, j’arrête parce que sinon il va me gronder… Tu comprends que nous étions impatients de visiter avec lui. Mais, dans la vie, il y a des impondérables, des imprévus non prévisibles qui perturbent tout… Là, l’impondérable imprévu a été le mal de grande calèche d’une gentille élève. Elle était tout pas bien cette élève. Elle a tout vomi et elle tenait à peine debout. Alors bonome s’est dévoué pour veiller sur elle à l’extérieur de la Grande Église. Alors on a pas fait la visite. Zutalor ! On a juste eu le temps de rentrer et de ressortir peu de temps après. Tant pis. On ira visiter Saint-Denis 🙂 Léo me dit que c’est mieux pour mon blog. Et il a raison Léo. Il a toujours raison Léo… On a vu les portails et un vitrail et bonome a mis des heures et des heures à tout nous expliquer. Alors imagine un peu si on avait tout vu ! J’aurais écrit un livre de 120 pages 🙂 Bon, je vais essayer de faire bref. Mais ça va pas être facile… Si tu aimes pas la théologie, il faut pas lire cet article Princesse. Je t’en voudrai pas. C’est promis.

Avant tout, je voudrais te montrer quelques images de la vielle ville d’Auxerre. C’est tout à fait charmant. Le centre est très ancien. Mais c’est quand même pas médiéval. On sait pas bien de quand ça date mais on s’en fiche. C’est très beau et ça nous suffit 🙂 Regarde un peu ça !

HS3 101 Une vielle maison HS3 102 Une vielle maison
HS3 103 Une vielle maison HS3 104 Une vielle maison

Sur la première image, tu vois des poutres en façade. On appelle ça des maisons à colombage. On fait plus comme ça maintenant. C’est dommage. Tout le quartier entre la Grande Église et le Grand Fleuve est comme ça. Le Grand Fleuve s’appelle l’Yonne. Il a donné son nom au département. Si tu regardes la liste des départements français, tu verras qu’il y en a beaucoup qui tirent leur nom d’un fleuve ou d’une rivière qui le traverse. Tiens, en fait, l’Yonne c’est pas un fleuve. C’est une rivière qui se jette dans la Seine. Dans l’Yonne, il fait pas tout bleu comme sur les fotos. Non non ! C’est l’appareil de bonome qui s’était déréglé 🙂

C’est en avançant dans ce beau quartier qu’on l’a aperçue, d’un coup, au détour d’une rue…

HS3 105 La cathédrale Face nordC’est la Grande Église 🙂 Le côté nord… En vrai, on doit dire une cathédrale. C’est une grande église quand même. Mais dans une cathédrale, il y a un siège particulier qu’on appelle la cathèdre. Il y a que l’évêque qui peut s’asseoir sur ce siège. L’évêque, c’est le chef des prêtres dans un diocèse. Un diocèse c’est comme un département mais pour l’Église Catholique. Chaque diocèse a un évêque et le siège de l’évêque est dans une grande église qu’on appelle la cathédrale. Mais si l’évêque vient avec son siège dans la cabane de bonome, eh bien la cabane de bonome devient la cathédrale du diocèse. Mais l’évêque se promène pas avec son siège. Il a pas que ça à faire. Bonome dit que, dans l’Église, il y a que l’évêque. Les prêtres et les diacres participent au ministère épiscopal. Mais bonome, il veut toujours faire croire qu’il connaît des choses fort savantes pour frimer 🙂

Léo, qui est un petitours très cultivé, a demandé de quand datait cette belle cathédrale et de quel style elle était. Parce qu’on connaît le style roman et le style gothique. Mais on sait pas bien les reconnaître encore.

Pour mieux comprendre, je vais utiliser une foto de l’intérieur. Tu vas comprendre…

HS3 145 La nef

Je te répète ce que bonome nous a expliqué. C’est pas très facile. Il a commencé par l’Égypte Antique. Il peut pas s’empêcher de remonter à l’Antiquité. Tout le temps. Si tu lui demandes le temps qu’il va faire demain, il va commencer par l’Antiquité. « Qu’est ce qu’on mange ? » Réponse : « Tout commence par une belle nuit d’été dans la Grèce Antique… » Là c’était pour expliquer les bâtiments. Les bâtiments des zoms sont tous pareils. Ils ont des murs et un toit. Toujours. C’est pas compliqué. Mais quand le bâtiment est grand, mettre un toit c’est difficile. Parce que si les murs sont très écartés pour faire un grand bâtiment, comment faire un toit ? Avec des poutres en bois ? Elles sont trop courtes ! Avec des longues pierres qui vont d’un mur à l’autre ? Elles sont trop lourdes et se cassent en leur milieu ! Les Égyptiens de l’Antiquité, qui ont construit de très grands temples, ont mis des colonnes partout pour porter les grosses pierres du toit. Mais 80 % du volume du bâtiment était occupé par les colonnes. Il restait presque plus de place. Après, les zoms ont inventé les charpentes en bois. Comme ça, on pouvait faire un toit relativement léger qui reposait sur les murs. Ou des colonnes. Souvent des murs et des colonnes. Mais pour faire des grands bâtiments, c’était quand même compliqué. Dans l’Antiquité, ils ont quand même réussi à construire des basiliques. Une basilique, c’est le bâtiment pour le basileus, c’est à dire le chef des Byzantins. C’est pas compliqué une basilique. C’est un grand rectangle coupé en trois par deux rangées de colonnes. Et l’un des murs est arrondi. On dit que c’est l’abside. C’est là que se trouvait le trône du basileus. Le toit était constitué de trois voûtes. Il y a eu des grandes basiliques. Mais je peux pas tout raconter. Après, les zoms ont voulu des toits en pierre. Il a fallu réduire la taille des bâtiments. Et ils ont inventé les voûtes de plein cintre. C’est une voûte en demi-cercle.

voute de plein cintreLe problème c’est qu’en posant le toit par dessus, la voûte pousse sur les murs qui ont tendance à s’écarter. Et quand les murs s’écartent, le toit s’effondre. La solution est de faire des voûtes pas trop grandes qui reposent sur des murs très épais. Et renforcés par des contreforts. Dans ces murs, on peut pas faire des fenêtres. Sinon les murs sont plus assez solides et ils s’écartent. Du coup le toit tombe. Ça c’est le style roman. Il est utilisé de la fin de l’Antiquité jusqu’au début du 12ème siècle. Il y a de très belles églises romanes mais elles sont toujours très sombres. Parce que les fenêtres sont très petites. Un jour, un monsieur a inventé la croisée d’ogives. On le connaît pas ce monsieur, mais il a révolutionné l’architecture. Au tout début, la croisée d’ogives, c’est quand deux arcs de cercle en pierre se croisent à angle droit. Entre les ogives, on met des voûtains. J’en ai parlé pour la chapelle de Guédelon. L’avantage de la croisée d’ogives est que le poids s’exerce uniquement sur les supports des arcs. Les murs sont plus porteurs ! Ils servent plus à rien ! Mais au début, on le savait pas. Puis, un autre monsieur s’est dit que ce serait encore mieux avec des arcs brisés. On peut construire plus large, plus haut…

croisée d'ogivesMais, on avait toujours pas compris que les murs portaient plus les voûtes et les toits. Alors on faisait toujours pas de fenêtres. C’était plus l’art roman mais pas encore l’art gothique. Bonome m’a donné des exemples mais j’ai peur de dire des erreurs. Je crois qu’il y a Notre Dame sous terre au Mont Saint Michel et une autre en Normandie. Il y a bien des arcs brisés, des croisées d’ogives. Mais c’est pas encore gothique. Le gothique, on sait qui l’a inventé. C’est un abbé que bonome aime beaucoup : l’abbé Suger de Saint-Denis. Bonome, il connaît toute la vie de l’abbé Suger. Suger, c’est un fils de paysans très pauvres. Il a été offert à l’abbaye de Saint-Denis à l’âge de 10 ans. Il est devenu abbé en 1122 et après il a été régent du Royaume. Deux fois. Sous Louis VI le gros et Louis VII le jeune. Régent, c’est comme roi à la place du roi quand le roi est pas là. Et Suger, il a inventé l’art gothique. L’art gothique, c’est quand, à la place des murs, on met des vitraux. C’est très beau les vitraux. Et ça raconte des histoires. Des tas d’histoires. Mais c’est pas tout le monde qui sait lire ces histoires. Bonome a fotoé un vitrail à la cathédrale d’Auxerre. Je te le montrerai après. Et tu verras que c’est pas facile à lire… Oulala ! Revenons à notre cathédrale d’Auxerre et à sa face nord.

HS3 105 La cathédrale Face nord

On voit bien qu’il y a des vitraux partout. Entre les tours, on voit aussi des gros piliers. Ce sont des contreforts. Entre les contreforts et le mur presque vide, il y a des arcs boutants. Parce que, quand la cathédrale est très haute, les murs s’écartent quand même un peu. Alors on met des arcs qui tiennent les murs et des contreforts qui tiennent les arcs. Au sommet des contreforts, il y a des pinacles. Ils appuient sur les contreforts pour les stabiliser.

coupe gothique

En fait, dans les cathédrales gothiques, le squelette est à l’extérieur, comme un gros insecte 🙂 A l’intérieur c’est tout vide et tout lumineux. A cause des vitraux. Oups, j’ai pas étudié la foto de l’intérieur. Je la remets.

HS3 145 La nefOn voit qu’il y a pas de murs en bas. Il y a des piliers. Bonome dit qu’on peut dater les églises à la forme des piliers. Au début, c’était que des colonnes à fût rond. C’est comme ça dans les parties anciennes de saint-Denis. Mais après, il y a eu la scholastique. La scholastique c’est compliqué. Pour faire simple, c’est une nouvelle façon d’enseigner. Elle apparaît vers le 11ème ou 12ème siècle. Il y a plein de bonnes inventions avec la scholastique : les sommes, qui sont de gros livres qui rassemblent toutes les connaissances de l’époque, l’utilisation de l’ordre alphabétique pour classer les livres dans les bibliothèques, le plan ou le sommaire dans un livre… Quelqu’un a dit que le sommaire permet de lire le livre sans le lire 🙂 Alors les architectes ont dit qu’il fallait pouvoir lire le plan de l’élévation dans une coupe de pilier. Je vais essayer d’expliquer. Tu vois qu’il y a des tas de fines colonnettes qui montent le long des piliers. Chacune a une fonction. Eh bien on les fait partir de tout en bas même si on est pas obligé. Comme ça, si on est malin et qu’on connaît bien, on peut retrouver la structure de l’élévation, juste en étudiant les colonnettes tout en bas. Mais c’est pas facile quand même…

Si tu regardes bien la foto, tu vas voir qu’il y a des éléments identiques collés les uns aux autres. Et ces éléments sont sur trois niveaux. Il y a les grandes arcades, le triforium et les fenêtres hautes. Les chrétiens croient que Dieu est unique mais en trois personnes : le Père, le Fils et le Saint Esprit. Alors ils aiment beaucoup le nombre trois, les chrétiens. C’est la Trinité. Sur la foto, tu vois aussi les croisées d’ogive. Au sommet, il y a la clé de voûte. C’est une grosse pierre énorme qui tient les nervures.

elevationSi tu regardes vraiment bien, tu verras que les piliers, là bas tout au bout, ont un fût cylindrique. Tu vois ? Regarde mieux que ça ! Voyons Princesse ! Ça y est ? Tu as vu ?

C’est parce que les cathédrales étaient toujours construites en allant de l’est vers l’ouest. Oups ! J’ai oublié ! Un truc important ! Les églises ont en général la forme d’une croix. Parce que Jésus a été crucifié… La grande barre c’est la nef. La barre perpendiculaire forme le transept et la suite de la grande barre, après le transept, c’est le chœur. C’est la partie où se trouve l’autel.

plan église gothiqueC’est très important le chœur. C’est pour ça que la construction commençait par là. Comme ça, même si c’était encore en chantier, on pouvait quand même célébrer la messe. La cathédrale d’Auxerre, il a fallu 300 ans pour la construire ! Bonome dit que celle de Cologne, en Allemagne, a été commencée en 1248 et qu’elle est même pas vraiment finie ! Ici, en 300 ans, il y a eu des changements de style. La partie la plus ancienne est le chœur. D’après son style, elle date presque de la même époque que saint-Denis, vers 1150-1180. Peut-être un peu plus tard. 1200… Mais pas plus.

Ça va Princesse ? C’est pas trop compliqué ?

Léo dit qu’il faut résumer un peu. Il est fort en résumés Léo. Je le cite : l’art gothique se caractérise par l’utilisation d’arcs brisés qui forment des croisées d’ogives. Les murs, non porteurs, sont évidés et remplacés par des vitraux qui racontent des histoires. Bonome insiste sur la lumière. L’art gothique fait entrer la lumière !

Question de Samuel : Pourquoi appelle t-on cet art, l’art gothique ?

Cet art, fort apprécié à partir du 12ème siècle, s’est d’abord appelé l’art français ou plutôt Opus francigenum. Parce qu’il est apparu dans la région qui s’appelle la plaine de France. C’est l’Île de France actuelle et une partie du bassin parisien. Saint-Denis, Mantes-la-Jolie, Senlis, Soissons, Laon… Il a été remplacé par d’autres styles : le baroque, le style Jésuite, la Renaissance… au 16ème siècle, un spécialiste de l’architecture, Vasari, a déclaré avec mépris, que cet art était l’art des Goths, considérés comme des barbares d’une époque ancienne. C’est le grand Victor Hugo, grâce à son chef d’œuvre Notre-Dame de Paris, qui a remis au goût du jour cet art. Mais le nom d’art gothique est resté. Bien bien bien… Je pense que je vais m’arrêter là pour la présentation de l’architecture.

Passons à la façade et ses belles statues… Mais pour cela, il va falloir lire l’article suivant 🙂

Continuer la promenade

HS2 – Le château de Guédelon

Samedi 10 Juin, An IV, dans la cabane du chevalier…

Léo : « Chevalier, c’était bien la sortie scolaire hier 🙂 »

Le chevalier : « Ça t’a plu ? »

Léo : « Rhooo oui 🙂 »

Max : « Bonome, on est allés au Muséum National d’Histoire Naturelle de la Ville-Capitale, alors forcément que ça nous a plu ! »

Léo : « On est naturalistes nous ! »

Samuel : « On a des sacados 🙂 »

Max : « On a vu des dinosaures ! »

Léo : « Dunkleostus ! »

Samuel : « Et le glyptodon 🙂 »

Max : « Et il y avait Teddy ! »

Léo : « Il y aura d’autres sorties de la schola ? »

Le chevalier : « Oui, lundi et mardi. »

Max : « Et tu l’accompagnes ? »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « Où allez-vous ? »

Le chevalier : « En Bourgogne. »

Léo : « On connaît pas la Bourgogne nous. »

Max : « Il y aura Teddy ? »

Le chevalier : « Non, c’est une sortie avec les cinquièmes. »

Max : « Il y a pas de petitours en classe de cinquième… »

Léo : « Mais on pourrait venir quand même. »

Samuel : « Oh oui ! On y va ! »

Le chevalier : « Vous ne savez même pas ce qu’il y a au programme ! »

Max : « Bonome, pourrais-tu nous dire ce qu’il y a au programme de cette sortie en Bourgogne ? »

Le chevalier : « Alors… Lundi nous passerons la journée au château de Guédelon. »

Samuel : « C’est le château de Princesse ? »

Max : « Je connais pas Guédelon mais c’est pas le château de Princesse. »

Le chevalier : « C’est un château en construction. »

Max : « Bonome, tu vas pas bien dans ta tête ! Tu as pas mis ta casquette hier et ton reste de cerveau a fondu et s’est écoulé par tes oreilles. Et maintenant tu dis des erreurs. Les châteaux, c’était au Moyen-Âge. On construit plus des châteaux aujourd’hui ! Voyons bonome ! »

Le chevalier : « Ce château est quand même en construction. C’est un chantier d’archéologie expérimentale. Il est construit comme on suppose qu’un château l’était à l’époque. »

Léo : « Alors c’est tout comme au Moyen-Âge ? »

Le chevalier : « Oui, à quelques détails près. »

Samuel : « Tabarnak ! Je veux voir ça moi ! Il y a pas eu le Moyen-Âge au Canada ! »

Max : « D’accord. Le château de Guédelon. Quoi d’autre ? »

Le chevalier : « Mardi, il y aura visite de la Grande Église d’Auxerre. »

Léo : « Chouette alors ! J’aime bien visiter les églises moi. Et on peut en profiter pour prier ! »

Max : « Tu feras le guide ? »

Le chevalier : « Non, un guide est prévu. »

Max : « Tu complèteras discrètement ses explications 🙂 »

Samuel : « Et après ? »

Le chevalier : « Visite de la carrière souterraine d’Aubigny. »

Léo : « Les carrières c’est là où on extrait les pierres. On pourra faire la géologie ! »

Samuel : « Ça c’est une chouette sortie de la schola ! »

Max : « Bon, bonome, la décision est prise à l’unanimité des petizours. On vient avec toi ! »

Léo (discrètement, à Max) : « Fais attention Maxou, parce que souvent, il finit par décider à l’unanimité de lui même. Et ça nous arrange pas du tout. »

Le chevalier : « D’accord. Réveil lundi matin 5h30. »

Les petizours : « Merci bonome ! »

Au château de Guédelon…

Bonjour Princesse, aujourd’hui je vais te raconter la sortie de la schola au château de Guédelon. Mais, avant de commencer, j’ai quelques remarques à faire. Tout d’abord il faut savoir que bonome est chien de berger pendant les sorties scolaires. Il veille sur les élèves. Alors il a pas que ça à faire que de fotoer. Du coup, par moment, il va manquer des fotos. Il faut pas lui en vouloir. C’est normal qu’il donne la priorité à la surveillance des élèves. Ensuite il faut que tu saches que son appareil à fotoer s’est déréglé. Et il a pas vraiment eu le temps de se pencher sur le problème. Alors certaines fotos sont un peu trop bleues. Il fera mieux la prochaine fois. Enfin, un compte-rendu de sortie de la schola c’est pas comme un compte-rendu d’inspection de Royaume. Là, les fotos seront pas dans l’ordre chronologique. Je les ai regroupées par thèmes. C’est mon choix et je l’assume. Voilà pour les remarques. La visite peut enfin commencer 🙂

Quand nous sommes arrivés au château de Guédelon nous avons été accueillis par un rougequeue noir mâle.

HS2 001 Un rougequeue noir

Apparemment c’était son territoire et il nous l’a clairement signifié. Samuel a demandé si c’était le Royaume des Rougequeues noirs. Bonome a souri à cette question. Puis il a dit que ça l’était peut-être mais que les zoms appelaient ce site la clairière de Guédelon. Samuel lui a répondu qu’il était fort probable que la plupart des zoms qui venaient ici voyaient pas les zoisos et qu’ils pouvaient pas savoir si c’était le Royaume des Rougequeues noirs. Léo a ajouté que si on était accueillis par un rougequeue noir c’est parce que c’était son Royaume et qu’on s’en fichait de ce que peuvent dire les zoms qui connaissent même pas le Pays des Zoisos. Puis le guide est arrivé. C’était un gentil guide. Ça s’est vu tout de suite. Il faut savoir qu’à Guédelon tous les guides sont en tenue médiévale. Sauf les chaussures. Ils sont obligés de porter des chaussures de sécurité pour des raisons de sécurité. Ben oui. C’est important la sécurité. Et les explications ont débuté.

Je t’ai dit que Guédelon c’est le Moyen-Âge. Peut-être faut-il réviser un peu le Moyen-Âge. Cette période s’est étendue de la chute de Rome en 476 à la découverte de l’Amérique en 1492. Bonome préfère dire que c’est l’invention de l’imprimerie par Gutenberg en 1489 qui marque la fin de l’époque. Mais ça, c’est parce qu’il veut faire croire qu’il connaît des tas de choses fort savantes. Comme ça il pense qu’il est intelligent et cultivé et il est content. Le Moyen-Âge a donc duré environ 1000 ans. Et pendant 1000 ans ça a pas toujours été pareil. Il y a eu différentes époques et différents types de châteaux. Ici, c’est le château de type philippien qui est construit. Qu’est ce qu’un château philippien me diras-tu ! C’est une bonne question et je te remercie de me l’avoir posée 🙂 Le château philippien est le type de châteaux construits à partir du roi Philippe-Auguste (1180-1223). Le premier château de ce type est le Louvre médiéval, à la Ville-Capitale. C’est pas le grand Louvre qu’on voit actuellement. Mais il y a des restes du Louvre médiéval. Bonome a déjà vu la base d’une de ses tours. Léo me fait remarquer que j’arrête pas de parler et que des fotos seraient les bienvenues. Et il a raison Léo. Voici donc des fotos.

HS2 002 La maquette HS2 003 La maquette

C’est même pas le vrai château ! C’est un modèle réduit construit à l’entrée de la clairière pour expliquer aux visiteurs 🙂 C’est pratique, comme ça on sait ce qu’on va voir. Je vais essayer de t’expliquer un peu. Regarde d’abord cette foto.

HS2 002 La maquette

Tu as bien regardé Princesse ? Alors au milieu de la façade il y a le châtelet. Il est constitué de deux tours et d’une double porte. C’est la grande entrée du château. Les tours sont là pour protéger l’entrée et il y a un pont-levis. Je te montrerai mieux tout à l’heure. Vers la gauche, la grande tour, c’est le pigeonnier. Puis il y a la tour et la chapelle. Ensuite c’est le bâtiment d’habitation flanqué de la tour seigneuriale puis on revient au châtelet par une autre tour. Et au milieu, il y a une cour. Je te remets l’autre foto pour que tu puisse réviser 🙂

HS2 003 La maquette

Voilà pour le château philippien. Samuel me fait remarquer que j’ai oublié de donner la date. Parce que, à Guédelon, on est pas en l’an IV. A Guédelon, on est en 1248. Les constructeurs ont décidé que la construction de ce type de château aurait pu commencer en 1228. Je me souviens plus pourquoi 1228 précisément. On a dû être distraits par un zoiso à ce moment. Mais comme la construction dure depuis 20 ans, là, on est en 1248.

Comme tu es curieuse, tu dois te demander à quoi ressemblaient les châteaux avant ceux du type philippien. Encore une bonne question ! Les gens de Guédelon ont pensé à tout et ils ont fait d’autres modèles réduits. Tout d’abord, au Haut Moyen-Âge, il y a eu la motte castrale. Regarde Princesse.

HS2 003 La motte castrale HS2 004 La motte castrale

C’est une butte de terre entourée de plusieurs palissades de bois et coiffée d’un donjon carré en bois. Le donjon servait de tour de défense mais aussi d’habitation. Le problème c’est que le bois, ça brûle. Les assaillants pouvaient mettre le feu au donjon en bois. Et puis, une section carrée c’est pas très pratique pour en faire le tour. Il y a des angles morts. Alors la motte castrale avec donjon carré en bois a été abandonnée. A la place, ils ont construit la motte coiffée d’un donjon rond en pierre. Comme ça.

HS2 005 Le donjon en pierre

C’était déjà mieux que la motte castrale coiffée d’un donjon carré en bois. Mais c’était pas suffisant. Et c’est pour ça que le château de type philippien est apparu. Samuel dit que si les zoms se faisaient pas toujours la guerre ils auraient pas eu besoin de châteaux et ça aurait été encore mieux. Léo est d’accord avec Samuel.

Les gens de Guédelon ont construit un donjon en bois pour montrer à quoi ça ressemblait en vrai. On l’a vu plus tard mais je te le montre tout de suite. Pour illustrer mon propos.

HS2 006 Le donjon en bois

Là, il y avait un panneau qui parlait des chouettes et comme on est naturalistes, on l’a bien étudié. Mais on a pas vu de chouette 🙁

HS2 006 La motte de la hulotte

Bien. Maintenant que tu connais l’évolution des châteaux forts, nous allons pouvoir commencer la visite. Faisons le tour de ce beau château. Là, c’est une vue générale du château dans sa clairière.

HS2 007 Le chateauIl est pas du tout sur une butte mais c’est pas grave puisqu’il y a plus de guerre médiévale de nos jours 🙂

Bonome, alias superzieux, a immédiatement repéré un objet étrange qu’il voulait ramener à la schola.

HS2 008 Le pilori HS2 009 Le pilori

C’est un pilori ! Bonome en voudrait un dans la cour de la schola pour les élèves qui sont pas sages. Le pilori, c’est pour punir les gens pas sages. On soulève la planche du dessus, on met le cou dans le grand trou, les poignets dans les petits et on remet la planche. En vrai, on pouvait fermer avec des verrous. Et les gens pas sages restaient là de plusieurs heures à plusieurs jours. Les autres gens pouvaient leur botter les fesses, leur lancer des fruits ou des légumes pourris. C’était infamant. Mais il suffisait d’être sage comme un petitours et on allait jamais au pilori.

Revoici le château vu de face.

HS2 010 Le chateauBon, comme le mur de façade et le châtelet sont pas encore construits, on voit le mur du fond de la cour. Si tu veux voir le château terminé, il va falloir y aller dans cinq ans. Là, tu verras bien le mur de façade et le châtelet. Mais tu verras plus les travaux puisque tout sera fini 🙂

De droite à gauche tu peux voir la tour majeure qui abrite le logis seigneurial, le bâtiment principal et la tour du pigeonnier.

HS2 012 Le chateau HS2 013 Le chateau

Là, tu peux voir deux autres faces du château. On retrouve la tour du pigeonnier, la bâtiment principal et la tour seigneuriale.

HS2 014 Le chateau HS2 015 Les latrines du seigneur

A gauche, c’est la tour seigneuriale. Il y a un drôle de petit machin qui dépasse. Ce sont les latrines du seigneur. Parce que le seigneur il pouvait quand même pas aller aux mêmes latrines que ses gens. Oulala non !

HS2 016 Le chateauBon, là, on est revenus face à l’entrée principale qui est cours de construction.

HS2 017 Le chateau HS2 018 Le chateau

Sur l’une des fotos on peut voir la grue 🙂 Au Moyen-Âge, on dit pas une grue. On dit une chèvre, comme le zanimo. On voit la chapelle aussi. Elle est pas encore terminée la chapelle, mais elle est déjà très belle. Voilà pour la visite extérieure. Maintenant on va te faire visiter l’intérieur, Princesse. Mais d’abord on est allés tout au pied du château. Regarde.

HS2 013 Le chateau

J’ai déjà montré cette foto. On s’est regroupés au pied du mur pour les dernières explications avant de rentrer. Tu vois qu’il y a des douves aux pieds du mur. Mais ce sont des douves sèches. Il y a pas d’eau dedans. Jamais. On laissait pousser des plantes dans les douves : des ronces, des orties, des prunus, des chardons… Des plantes qui piquent et qui font aïe ouille quand on les touche. Ça calmait un peu les ardeurs des envahisseurs potentiels 🙂 Parce qu’en plus, d’en haut, les défenseurs jetaient de la chaux vive ou du sable brûlant pour accueillir les envahisseurs. C’était leur façon de dire qu’ils étaient pas les bienvenus. Ils pouvaient aussi tirer des flèches avec leurs arcs ou des traits avec leur arbalètes. Samuel dit que tout ça ça devait pas apaiser les relations entre les défenseurs et les envahisseurs. Mais c’est parce qu’il connaît rien à la guerre Samuel. Quand on fait la guerre, il est d’usage de jeter de la chaux vive sur son ennemi qui se débat dans les ronces ou de lui fendre le crâne à coups de hache. Ce sont des signes de respect. Ça montre bien qu’on reconnaît que l’adversaire est un valeureux combattant et non un vil manant. Et après, quand l’ennemi est tout mort, on l’enterre dignement et on pleure sur sa tombe. Parce que c’était un bon ennemi. Même que des fois on regrette qu’il soit tout mort parce que grâce à lui, on s’amusait bien à la guerre. Ben oui, comme il y avait pas la télé au Moyen-Âge, il fallait occuper les longues journées d’été. Mais revenons à notre visite.

Là, ce sont les latrines des gens qui sont pas le seigneur.

HS2 020 Les latrines

Elles sont au-dessus des douves. Ça permettait un autre type de cadeau de bienvenue adressés aux envahisseurs 🙂 Bonome dit que c’était pour les emm… mais je peux pas dire ça dans mon blog. C’est pas poli.

Pendant les explications, on a entendu un moineau domestique. Alors on l’a observé. D’abord, il était tout en haut d’une cabane pour montrer que c’était lui le chef sur ce territoire.

HS2 021 Un moineau domestiquePuis, il est venu sur un poteau et il a eu un comportement étrange. Léo en était tout chiffonné.

HS2 022 Un moineau domestique HS2 023 Un moineau domestique
HS2 024 Un moineau domestique HS2 025 Un moineau domestique
HS2 026 Un moineau domestique HS2 027 Un moineau domestique

Bien que ce fût un mâle adulte, il se comportait comme un juvénile qui demande du manger. On a pas bien compris. Bonome non plus. Peut-être qu’il allait pas bien dans sa tête. Ou qu’il souffrait du syndrome de Peter Pan…

Puis on a étudié la poterne. La voici en détail.

HS2 028 La poterneLa poterne, c’est une entrée. Mais on sait pas qui passait par là. Peut-être les serviteurs ou peut-être que c’était la sortie privée du seigneur. On peut pas savoir. Tu diras que c’est pas très malin de mettre une entrée là, comme ça, à la portée du premier envahisseur venu. Et tu aurais bien raison Princesse. Mais les constructeurs avaient pensé à tout. Ben oui. D’abord, l’entrée se fait parallèlement au mur. Et, juste en face, il y a une meurtrière d’où les archers pouvaient ajuster leurs tirs pour souhaiter la bienvenue aux envahisseurs. Et il y avait une porte. Une grosse porte en bois bien épaisse renforcée de jolis motifs en fer, pour empêcher qu’on la défonce à coups de hache. Parce que les zoms de l’époque aimaient beaucoup les coups de hache. Dans les portes, dans les crânes… Ensuite l’escalier était seize. (Note de Léo : vous avez là l’exemple type des saproblagues de Max. Parce que treize et trois ça fait seize. Et l’escalier est très étroit. Note de Samuel sur la note de Léo : Une saproblague est une blague pourrie. Révisez un peu votre grékancien. Note de Max aux notes de ses cousins : Dites les gars, vous allez vous moquer de moi longtemps ? Note du chevalier : Mes petizours, si vous continuez à mettre des notes vous irez au lit sans câlin.) L’escalier étant très étroit, l’envahisseur pouvait pas se servir de son épée ou donner des coups de haches. Et il était bien embêté. D’autant que les marches étaient très inégales. C’était fait exprès pour déstabiliser l’envahisseur. Et pour finir, l’arrivée, en haut, se faisait orthogonalement à l’escalier. Ce qui était pas très pratique pour défoncer la porte. Même à coups de hache. Vous imaginez le désarroi de l’envahisseur ! Il s’était préparé psychologiquement à tout défoncer à coups de haches et le voici privé de l’usage de son jouet préféré ! Pfff ! Ça sert à quoi d’envahir un château dans ces conditions !

Voilà pour la poterne. Nous, on est pas des envahisseurs, alors on a grimpé les escaliers calmement, sans pousser de hurlements sauvages et sans brandir notre hache. Et nous sommes arrivés dans la cour. Une bien jolie cour. On a pu observer le bâtiment principal.

HS2 029 La haula HS2 030 La haula

Quand on veut faire croire qu’on a beaucoup de vocabulaire on dit la haula. La haula est sur deux niveaux. En bas, il y a la salle commune dans laquelle on dressait la table. Dresser la table ça veut dire l’installer. A l’époque, les tables étaient constituées de tréteaux sur lesquels on posait des planches. Et hop ! La table est dressée ! Les zoms avaient pas d’assiettes. Ils mettaient leur manger sur une grosse tranche de pain et ils mangeaient avec les mains. Et après ils mangeaient la grosse tranche de pain. Puis ils enlevaient la table et mettaient de la paille par terre pour dormir au chaud. Tous les uns contre les autres. C’était comme ça au Moyen-Âge.

Là, ce sont les portes. A gauche, la porte des communs au rez de chaussée. A droite la porte de la salle des hôtes un peu importants, au premier étage.

HS2 031 Une porte HS2 032 Une autre porte

La première est de plein cintre et la seconde en arc brisé. On voit que pour la voussure de la porte du premier étage il y a des pierres de deux couleurs. Les beiges sont de Guédelon. Les blanches viennent de plus loin. En fait, ça sert à rien de mettre des pierres blanches qui viennent de loin. Celles de Guédelon ferait très bien l’affaire. Mais en mettant des pierres blanches qui viennent de loin, on montre qu’on a les moyens de payer ces pierres et leur transport. Ça montre qu’on est riches ! Des pierres blanches, il y en a aussi pour les créneaux. Comme ça, l’envahisseur voit tout de suite à qui il s’attaque. Un châtelain riche défend mieux son château qu’un pauvre. Et donc il y aura plus de signes de respect comme la chaux vive, le sable chaux, les carreaux d’arbalètes… Et ça c’est une bonne nouvelle pour l’envahisseur, de savoir tout de suite qu’on va le respecter à coups de hache.

Là, c’est une fenêtre. En pierre blanche très chère. Et décorée de trilobes.

HS2 033 Une fenetre

A l’époque on mettait pas de vitres aux fenêtres. C’était bien trop difficile à faire une vitre. Et beaucoup trop cher. Alors, soit on laissait ouvert, soit on mettait du parchemin ou du vélin très fin. Ce sont des peaux de bovins finement tannées. Quand elles étaient vraiment très fines on les trempait dans la graisse pour les rendre translucides. Comme ça la lumière passait mieux. Mais les châteaux, c’était jamais très lumineux.

Ça c’est la chapelle.

HS2 034 La chapelleNous on aime bien les chapelles. Les églises aussi. On peut se recueillir, méditer et prier pour les élèves. Et pour toi Princesse. A côté, il y a l’escalier en bois pour monter au chemin de ronde. Samuel a été très impressionné par ce bel escalier en bois.

HS2 035 L'escalierMoi, j’ai tout de suite demandé à bonome de nous porter quand on devrait le grimper. On est trop petits, nous. On se serait épuisés à l’escalader. Et puis, on aime bien pocher 🙂

Puis on a vu la tour du pigeonnier en construction et le mur de la façade principale.

HS2 036 Le pigeonnierLes pigeons, c’est pour communiquer par Pigeon-Express. Quand l’envahisseur arrive, on peut prévenir le seigneur voisin de venir s’associer à la guerre. Comme ça le voisin peut aussi respecter l’envahisseur à coups de hache. Ou de masse d’arme. La masse d’arme, c’est un bel outil pour bien respecter son ennemi. C’est un bâton avec un gros morceau de métal au bout. En général le morceau de métal est bien ouvragé pour qu’il y ait des pointes, des reliefs… tout ce qu’il faut pour montrer son respect à son ennemi. Le problème c’est l’efficacité de l’objet. Quand l’adversaire l’a pris en pleine figure il peut plus profiter de la beauté de l’objet et du respect de son adversaire. A moins qu’il réussisse à rassembler les morceaux de son crâne qui sont dispersés sur le sol. Mais même là, ça m’étonnerait qu’il puisse pousser des cris d’admiration. Avec une triple fracture de la mâchoire inférieure et des morceaux de cerveau qui traînent par terre c’est pas facile.

Les pigeons ça sert aussi en cas de long siège. Ce pigeonnier peut contenir 5000 pigeons. Et ça fait beaucoup de manger. (Inutile de te dire que Léo défaille à la simple évocation d’un festin d’œufs de pigeon ou de pigeons rôtis.) Pour tenir un siège il faut de l’eau aussi. Il y a donc un puits dans la cour. Le voici.

HS2 037 Le puit

Bien, la visite depuis la cour est terminée. Tu peux aller en récré Princesse. Je reprendrai plus tard pour la visite intérieure.

Fin de la récréation ! C’est terminé la manifestation groupale compulsive dans un espace interstitiel de liberté ! Au travail Princesse !

Nous voici dans une tour.

HS2 038 Une fente de tir HS2 039 La salle de garde

Là, c’est la salle des gardes et plus précisément une meurtrière. Quel doux nom ! Meurtrière ! Ce mot respire l’amour et le respect 🙂 Il faudrait qu’un grand écrivain écrive la scène de la meurtrière comme Edmond Rostand a écrit la scène du balcon 🙂 J’espère qu’il oubliera pas les coups de hache 🙂 A droite, c’est juste une fenêtre. C’est moins drôle.

Ensuite, nous sommes allés à l’étage en prenant un escalier en colimaçon. Ces escaliers sont toujours d’enroulement dextre. Ça veut dire qu’il tourne dans le sens des aiguilles d’une montre. Du coup, quand on monte, on a l’axe de l’escalier à droite. Et on peut pas grimper les escaliers en hurlant et en brandissant l’épée de la main droite. Encore un truc pour embêter l’envahisseur. Le voilà obligé de brandir sa hache de la main gauche ! Comment peut-il assener des coups de hache dignes de ce nom de la main gauche ?! Pauvre envahisseur…

En haut de l’escalier il y a les latrines. Tu te souviens ? Celles qui servent aux gens du communs.

HS2 040 Les latrines

Puis c’est le chemin de ronde.

HS2 041 Un couloirMais c’est pas vraiment le chemin de ronde puisqu’il donne sur la cour. C’est plutôt un couloir. Il aboutit à la chambre des hôtes de marque. Elle est très belle cette chambre. Et elle a une cheminée.

HS2 042 La chambre des invités HS2 043 La chambre des invités

Sur le mur, ce sont des fresques. Les fresques sont des peintures réalisées sur un enduit humide. Il faut tout peindre avant que l’enduit soit sec. C’est très difficile à faire une fresque. C’est pas tout le monde qui sait en faire. Les artisans spécialisés étaient payés très cher. C’est pour ça que c’est que dans la chambre des hôtes de marque qu’il y a des fresques. Ensuite, il y a la salle commune des gens de marque, mais moins importants que le seigneur qui les accueille. C’est une belle salle avec cheminée.

HS2 044 La salle commune superieure HS2 045 La salle commune superieure

Léo a été très impressionné par la charpente. Regarde un peu ça.

HS2 046 La salle commune superieureOn dirait une charpente de bateau à l’envers. Ah ! J’ai oublié de te dire : tout ce qui constitue le château est fabriqué au château. Pour la charpente, il y a des charpentiers spécialisés. Les tomettes, au sol, sont fabriquées ici aussi. Tout est fait sur place. Si si, je t’assure. Même ce sommet de fenêtre décoré d’un quadrilobe.

HS2 047 Un quadrilobeIl est en pierre blanche qui coûte très cher pour montrer la puissance du seigneur.

De là, on accède facilement à la chapelle. C’est une très belle chapelle mais très petite. Bonome a pas pu la fotoer. Alors il a fotoé le lavabo liturgique. (Le prêtre doit se laver les mains avant la consécration du pain et du vin et lavabo ça veut dire je laverai.) Puis il a fotoé une fenêtre et la voûte.

HS2 048 Le lavabo liturgique HS2 049 La chapelle HS2 050 La chapelle

Une bien belle voûte sur croisée d’ogives. Voilà pour la visite intérieure. Ça te plaît Princesse ?

Bon, maintenant nous allons attaquer la construction. Parce que ce château est en construction. Je te le rappelle. Pour construire un château il faut : de la pierre, de l’eau, du sable, de la chaux, de l’argile et du bois.

C’est pour ça qu’il a été construit ici. Il y a des roches qui peuvent être exploitées dans une carrière, une forêt qui donne du bois, un ruisseau pour l’eau et l’argile. Le sable et la chaux doivent pas venir de loin. J’ai déjà expliqué la fabrication de la chaux dans un article sur le four à chaux de l’Aber, en Bretagne. Allons donc dans la carrière. Bonome a dit qu’il fallait y aller après les personnes plus âgées que nous parce que : Nous entrerons dans la carrière quand nos aînés n’y seront plus ! Mais c’est parce qu’il peut pas s’empêcher de dire des bêtises 🙂

Voici la carrière.

HS2 051 La carrière HS2 052 La carrière HS2 053 La carrière

Elle est vraiment pas loin du château 🙂 Ça évite les frais de transport. La roche est un grès ferrugineux. Ferrugineux ça veut dire qu’il y a du fer dedans. Bonome, qui est aussi géologue, nous a expliqué les grès ferrugineux. C’est un peu compliqué mais je vais simplifier. Le grès se forme par compression et cimentation de sable. Et le sable vient de l’érosion de montagnes granitiques. Il y a érosion puis transport et enfin sédimentation. Le sable se dépose au fond de la mer. Mais là, la mer devait pas être profonde du tout. Parce que la présence de fer oxydé, couleur rouille, montre que les sables ont été exposés à l’air. Donc la mer a dû se retirer. Puis revenir. Puis se retirer… A chaque fois, le fer s’est oxydé et a donné la couleur marron foncé qu’on retrouve dans le grès. Léo a demandé à quel étage appartenait ces grès. Et bonome a répondu. Ils datent de l’Albien inférieur, au Crétacé inférieur d’il y a 120 à 100 millions d’années. Les grès ferrugineux de Guédelon font suite aux sables verts de l’Albien inférieur et sont surmontés par les sables du Puisaye de l’Albien supérieur. Cet ensemble forme une grande écharpe orientée SW/NE entre l’Yonne et la Loire. Elle sépare le plateau calcaire de l’Auxerrois datant du Jurassique (au SE) de la craie du Sénonien (au NW). Voilà pour la géologie.

Le grès est une roche qui peut être très dure. Surtout quand elle est riche en fer. Mais les carriers de Guédelon sont très forts et ils savent extraire les pierres. Ils font des trous dedans puis y insèrent des coins de bois très secs. Ensuite, ils arrosent les coins de bois. En se gorgeant d’eau, ils gonflent et font éclater la roche. Et hopla ! Une nouvelle pierre. Bon, après il faut bien la tailler. Mais ça, les carriers savent faire aussi. Puis, la pierre va chez le tailleur de pierre. Bonome a pas fotoé l’atelier des tailleurs de pierres. Tant pis.

Ça c’est un cœur de pierre 🙂 Bonome voudrait faire croire qu’il a le même dans sa poitrine mais on sait bien que c’est pas vrai 🙂

HS2 054 Un coeur de pierreC’est un maître carrier qui l’a taillé pour montrer son savoir faire.

Après, on s’est un peu dissipés. On a vu des lézards des murailles qui se chamaillaient. Alors on a demandé à bonome de les fotoer.

HS2 055 Un lézard HS2 056 Un autre lézard

Et on pas pu suivre les explications du guide. Surtout qu’une bergeronnette grise est venue nous dire bonjour.

HS2 057 Une bergeronnette grise HS2 058 Une bergeronnette grise

Bonome a papoté avec elle, en zoiso, pour prendre des nouvelles du Royaume des Rougequeues noirs. Apparemment tout va bien dans ce Royaume. On était rassurés tous les quatre et on a de nouveau écouté le guide. Il expliquait la construction et les échafaudages.

HS2 059 Le chantierComme tu peux le voir, ils sont pas construits à partir du sol, les échafaudages. Ils sont construits sur des grosses poutres enchâssées dans le mur. Ces poutres ont un nom précis mais on l’a pas entendu parce qu’on écoutait la bergeronnette. Alors on va dire que ce sont des grosses poutres. Les bâtisseurs de châteaux laissaient de petits espaces entre les pierres, par endroits, pour pouvoir mettre ces grosses poutres ensuite. Puis, quand ils enlevaient les échafaudages, ils bouchaient les trous mais pas tout à fait. Comme ça, quand ils avaient des réparations à faire, ils pouvaient s’en resservir.

HS2 060 Le chantierLe problème était de monter les lourdes pierres jusqu’en haut du château. Les zoms du Moyen-Âge ont inventé un système très efficace : la cage à écureuil. Regarde un peu ça Princesse.

HS2 061 La cage à écureuil HS2 062 La cage à écureuil

La cage à écureuil est un système très simple et très ingénieux pour lever de lourdes charges. Tiens ! Tu connais l’origine du mot ingénieux ? Ça vient d’engin. Le fabricant des engins est l’engénior qui a donné ingénieur et ingénieux 🙂 Revenons à la cage à écureuil. Il y a une roue. Un zom prend place dans la roue et marche. La roue tourne et une corde s’enroule (ou se déroule) autour de l’axe de la roue. Si la corde est passée dans une poulie au sommet de la construction, la charge peut monter ou descendre. Un seul zom peut lever jusqu’à 250 kilogrammes. A Guédelon ils ont une double cage ! Elle peut permettre de soulever 500 kg !

HS2 063 La double cage HS2 064 La double cage

Pour construire les voûtes, il faut un gabarit en bois. C’est ça, un gabarit.

HS2 065 Un gabarit HS2 066 Un gabarit

Ce sont les maîtres charpentiers qui les construisent. On le met à l’endroit où on veut construire la voûte. On place les pierres des arcs sur le gabarit puis, quand on a bien tout mis les pierres, on enlève le gabarit et, normalement, la voûte tient toute seule. Et on peut construire les voûtains. Ce sont les morceaux de plafond entres les arcs.

Puis on a vu une femelle rougequeue noir. Elle est venue nous voir, comme ça, pour dire bonjour.

HS2 067 Un rougequeue noir HS2 068 Un rougequeue noir

Les rougequeues peuvent pas s’empêcher de remuer tout le temps. Quand ils se posent, ils tiennent pas en place. Ils fléchissent leurs pattes puis se redressent, très vite. Et ils recommencent. C’est rigolo 🙂 La femelle rougequeue est pas vraiment noire. Elle est plutôt grise. Mais ça, je te l’ai déjà expliqué.

HS2 069 Un rougequeue noirAprès, on a visité les différents ateliers qu’il y a autour du château. Et j’ai demandé à bonome de fotoer différentes choses : les brouettes, les chars à bras, les seaux…

HS2 070 Une brouette HS2 071 Une brouette HS2 072 Des seaux

Tout ça, c’est fait sur place. Pour pouvoir faire les travaux. D’ailleurs, on est allés voir les travaux.

HS2 073 Le pigeonnier HS2 074 Le pigeonnier

Les oeuvriers (à l’époque, on dit oeuvriers, pas ouvriers) étaient en train de construire le pigeonnier, le mur de la façade et le châtelet. Pour construire un mur, il faut des pierres et du mortier. Le mortier, c’est pas pour coller les pierres les unes aux autres. C’est pour répartir la pression uniformément sur toute la surface des pierres. Imagine un peu une pierre qui ne soit pas parfaitement plate. Imagine qu’il y ait un petit relief dessus. Même tout petit. Si on pose une pierre par dessus puis une autre encore et ainsi de suite, toute la pression va s’exercer sur une petite zone de la pierre au-dessus du petit relief. La pierre va se casser. Et ça c’est pas bon du tout pour le mur. Alors, pour éviter ça, on met du mortier. Le mortier c’est pas très difficile à faire. Il faut mélanger deux tiers de sable et un tiers de chaux et on ajoute de l’eau. Puis il faut agiter. On dit gâcher le mortier. Et on peut l’utiliser.

Là c’est le mur de la façade. J’ai déjà mis cette foto mais je la remets pour montrer comment est fait un mur.

HS2 075 Le mur de la facadeOn voit que c’est très épais un mur de château philippien. Et il y a, de chaque côté du mur, une couche de pierres bien taillées et bien alignées. Entre ces deux parements, on mets des moellons et du mortier. C’est très solide et plus économique. Parce que si il fallait tailler toutes les pierres…

C’est seulement après qu’on est allés voir les ateliers. On a commencé par la forge.

HS2 076 La forgeC’est important la forge. Je t’ai dit tout à l’heure que les grès de Guédelon sont très riches en fer. A certains endroits la teneur en fer est tellement élevée qu’on peut s’en servir de minerai. On peut extraire le fer du grès. Et avec le fer, on peut faire des tas de choses : des clous, des outils, les anses de seaux, des haches pour montrer son respect à son ennemi… Sans fer, et sans forgeron, il y aurait pas de travaux possible.

HS2 077 La forge HS2 078 Le soufflet

Puis on a vu une hirondelle rustique. En fait, on en a vu beaucoup mais elles sont difficiles à fotoer en vol. Là, elle s’est posée alors bonome en a profité.

HS2 079 Une hirondelle rustiqueC’est un beau zoiso l’hirondelle rustique.

Puis, en allant voir l’atelier des tailleurs de pierres, on a aperçu une mare. Les naturalistes ont repris le dessus 🙂 On a couru pour aller l’observer.

HS2 080 La mareC’est Samuel qui a vu la grenouille le premier. Samuel, il est pas naturaliste depuis longtemps mais il a déjà des superzieux 🙂

HS2 081 Une grenouillePuis on a regardé la libellule.

HS2 082 Une libellule déprimée HS2 083 Une libellule déprimée

Bonome a pas fait l’odonatologie complète. On était pas là pour ça. Il nous a dit tout de suite que c’était une libellule déprimée.

Après, on est allés à l’atelier du potier. Bonome avait vu un documentaire sur Guédelon dans lequel on voyait le four fonctionner. C’est l’archéologie expérimentale. C’est ça l’intérêt de faire un château comme au Moyen-Âge. Comme ça, les historiens peuvent vérifier leur hypothèse. C’est ce qu’ils ont fait avec le four du potier. Le four peut monter à une température de 1000°C. Tu te rends compte Princesse. Mille degrés Celsius ! Nous on serait pas cuits, on serait tout morts !

HS2 086 Le four du potier HS2 087 Le four du potier

Mais avant de mettre les poteries au four, il faut les faire. Et pour cela, il faut un tour. Le voici.

HS2 084 L'atelier du potier HS2 085 Le tour du potier

Le tour tourne grâce aux mouvements des pieds du potier. Une fois que l’objet a été façonné, on le laisse sécher à l’air ou on le cuit. A Guédelon, les historiens ont pu comprendre comment on faisait les canalisations en terre cuite. Et c’est très important de comprendre comment on faisait des canalisations en terre cuite au 13ème siècle.

Puis on a vu une cabane en rondins. Mais c’était pas la cabane de bonome 🙂

HS2 088 La cabaneSamuel a dit qu’elle était très bien cette cabane et qu’on pouvait s’y installer. Bonome pourrait être herboriste au 13ème siècle. Léo et moi étions tout à fait d’accord. Bonome a répondu qu’il fallait savoir ce qu’on voulait ! On avait déjà demandé une cabane en Bretagne et maintenant on en voulait une autre en Bourgogne ! Du coup, on a plus rien dit et on est allés au moulin en silence. Le moulin est assez loin du château. Plusieurs minutes à pattes. Mais c’est un beau moulin.

HS2 089 Le moulin HS2 090 Le ru

Pour le construire, il se sont inspirés d’un moulin datant du 11ème ou 12ème siècle, découvert dans le Jura. Il a été retrouvé tout cassé, dans le lit d’une rivière. Les historiens ont sorti les morceaux, mais ils étaient pas sûrs de savoir comment il fonctionnait. Alors les charpentiers de Guédelon ont bien étudié les morceaux et ont essayé d’en construire une réplique. Et ils ont réussi 🙂 Bon, il a fallu des réglages mais ils ont appris des tas de choses fort savantes sur les moulins du Moyen-Âge et c’est très important.

Là, c’est le mécanisme du moulin.

HS2 091 L'engrenageL’eau fait tourner une roue que tu peux voir sur la première foto du moulin, à droite. La roue entraîne un axe horizontal cranté et les crans entraînent un axe vertical. Mais on a pas vu à quoi sert cet axe vertical. Cet axe fit tourner les meules. Comme ça on peut faire la farine. 3 à 5 kg par heure. Et avec la farine, on peut faire du pain. Il faut savoir qu’au Moyen-Âge les zoms mangeaient beaucoup de pain. Alors c’est important d’avoir un moulin.

Ensuite, il a fallu retourner au château parce que les élèves avaient un atelier à faire. En chemin on a vu de jolies fleurs roses.

HS2 092 La digitaleCe sont des digitales. Princesse, il faut jamais toucher la digitale. Promets moi de jamais toucher la digitale s’il te plaît. Elle contient un produit, la digitaline, qui augmente le rythme cardiaque. Si tu ingères trop de digitaline, ton cœur va battre de plus en plus vite et tu risques la crise cardiaque. Si ton cœur s’arrête tu vas être toute morte Princesse et je veux pas que tu sois toute morte. Tu promets Princesse ?

Les digitales ont des pétales soudées qui forment comme une clochette. Ou alors l’extrémité d’un doigt de gant. Ben oui 🙂 Doigt, digitale… MAIS IL FAUT PAS METTRE LES DOIGTS DANS LA COROLLE DES DIGITALES ! ON TOUCHE PAS AUX DIGITALES ! JAMAIS !

En cheminant sur le chemin, on a aperçu un papillon.

HS2 093 Le papillon HS2 094 Le papillon

Mais comme on était pas en inspection naturaliste, on a pas fait la lépidoptérologie. Nous dirons juste que c’était un beau papillon.

Puis on a emmené les élèves à leur atelier. Il ont dû faire des plans sur des épures en sable. Je mets pas les fotos parce qu’il faut pas mettre des fotos des élèves. Pour faire les plans ils avaient juste le matériel de l’époque. Princesse, je vais t’expliquer un peu les mesures au Moyen-Âge. Les unités de mesure s’inspirent du corps humain. Il y a le pouce qui correspond à la largeur du pouce. Puis la paume qui va de la base du pouce à la base du petit doigt. La palme qui correspond à la distance séparant le bout de l’auriculaire de celui de l’index quand les doigts sont écartés. L’empan va du bout du pouce au bout de l’auriculaire doigts écartés. La coudée est la mesure du segment limité par la pointe du coude et la base du majeur. Puis il y a la toise qui mesure environ 1,80 mètres. Oups, j’ai oublié le pied. Le problème, c’est que ces mesures varient d’un individu à l’autre. Sur un chantier, les mesures étaient fixées par le commanditaire. Le maître d’œuvre et les oeuvriers se conformaient à celles-ci. Tout oeuvrier arrivant sur un chantier allait voir le maître d’œuvre pour recevoir sa pige, c’est à dire sa règle graduée selon les mesures du chantier. Un oeuvrier d’âge mûr avait beaucoup de piges 🙂

Une dernière chose : tout oeuvrier qui se respecte possède une corde à treize nœuds. Cette corde est l’instrument de géométrie le plus efficace qu’il soit. Comme son nom l’indique, elle porte treize nœuds et comporte douze intervalle d’un empans chacun ou d’une coudée. Avec cette corde on peut faire des tas de choses. Il faudrait un article complet là-dessus. Je le ferai peut-être un jour…

Pour terminer cette belle journée les élèves ont eu droit de jouer comme les zoms du Moyen-Âge. Un maillet tenu par six cordes devait être inséré dans un trou percé dans une souche.

HS2 098 Le jeu HS2 099 Le jeu

Pour y arriver, les élèves devaient tenir les cordes en fermant les yeux. Chaque élève tenant une corde avait un binome qui le guidait. « Tire vers toi ! Plus a droite ! Mais non à droite ! Tire ! » Ils ont pas réussi à faire rentrer le maillet dans son logement mais ils se sont bien amusés. Et nous aussi 🙂

Voilà Princesse pour cette première journée de la sortie scolaire. En conclusion nous pouvons dire que Guédelon est vraiment un très beau château 🙂 C’était très intéressant et assez étrange de passer une journée en 1248 🙂

Je profite de cet article pour remercier le gentil professeur d’histoire qui a organisé cette sortie de la schola et, au nom des petizours, de nous avoir acceptés dans son groupe. C’était un voyage très intelligemment conçu et très intéressant. Je voudrais également féliciter les artisans qui construisent Guédelon. Ils sont vraiment très très forts.

Coquelicot, j’espère que tu as aimé la visite 🙂

Je t’embrasse Princesse, et j’espère que tu vas bien.

Un documentaire sur Guédelon

Continuer la promenade

118 – Arthur nous raconte le mini Royaume de Brindille

Salut les petizours, c’est Arthur ! 🙂

Max, voici les zoisos du jardin de Brindille 🙂 Mes fotos sont souvent des flouïdés, je suis pas un petitours naturaliste, j’ai pas de sacado et tout ce que je sais, c’est ce que votre chevalier a appris à Brindille ou qu’elle a lu dans son gros livre des zoisos. Alors je vais faire simple, avec mes yeux, mes zoreilles et mon cœur  🙂

Le jardin de Brindille, c’est plus petit avec moins de zoisos que les Royaumes que vous inspectez. Mais c’est son Royaume à elle 🙂 Elle dit qu’il y a de la beauté autour de nous, même dans les villes, quand on sait ouvrir nos oreilles et nos yeux pour la découvrir !  Comme elle est pas souvent libre d’aller visiter les grands Royaumes, elle  passe tout son temps dans son mini Royaume, rholala elle me fatigue rien qu’à la regarder gratouiller la terre 🙂

Lui répétez pas, mais je sais qu’elle préfère quand même gratouiller les fronts des petizours 🙂

Là, c’est moi en train de fotoer 🙂 Je suis petit, mais les zoisos me repéraient quand même.

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Alors je me cache 🙂 Coucou ! Vous me voyez  les copains ? Je suis au milieu des sauges 🙂

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J’ai aussi trouvé des grandes fleurs pour m’abriter de la pluie 🙂 Il paraît que c’est une sauge de Jérusalem, phlomis fructicosa, de la famille des Lamiacées, un mot compliqué que personne connaît à part le chevalier, ses petizours naturalistes et les grecs anciens du temps de la Grèce ancienne 🙂

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Et j’ai même des provisions de framboises au cas où j’aurais une petite faim 🙂

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Dans le mini-Royaume de Brindille, on a repéré une vingtaine d’espèces de zoisos 🙂 D’abord les plus courantes : les mésanges.

Les charbonnières sont les plus nombreuses. Le monsieur a une cravate large toute noire. La dame mésange, sa cravate est toute fine. Ils ont un dimorvisme sexuel. Oups, non, Brindille rectifie : c’est du « dimorphisme sexuel » 🙁 Ça veut dire que les zoisos garçons sont pas habillés comme les zoisos filles. Les zoisos garçons, ils s’habillent bien quand ils cherchent une femelle pour faire des œufs et ensuite remettent leurs vieux habits pour rentrer au nid. C’est Brindille qui m’a expliqué tout ça 🙂 Moi, je change pas de salopette, parce que toute façon, j’ai pas de femelle et je fais pas des œufs 😀

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Ensuite, il y a les mésanges bleues.  Elles sont un peu plus petites que les charbonnières.

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Enfin, il y a la « huppée », le zoiso préféré de Brindille, parce qu’elle vient souvent seule, toute discrète. Mais on l’a pas vue depuis le printemps, j’espère qu’elle va bien 🙁

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Les mésanges ont des petites pattes fines, et comme elles pèsent qu’une vingtaine de grammes, 1/5ème de plaque de chocolat, tu te rends compte, Max ? 🙂 elles peuvent s’accrocher sur de très petites branches, dans toutes les positions ! Rholala de vraies acrobates !! 🙂

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Ensuite il y a rougegorge. Il mange des insectes. C’est un insectophage. Oups,  quand on est naturaliste, on dit entomophage. Rougegorge c’est un drôle de zoiso. Votre bonome a raison : il est pas très poli rougegorge, il crie après ceux qui s’approchent de lui ! Je parle pas le zoiso comme votre chevalier, mais il doit dire en gros :

«T’approche pas, toi, je suis petit mais costaud ! Fais gaffe, c’est mon territoire » !  Ça nous fait rigoler, parce que si rougegorge fait le méchant, il vient souvent quand il y a personne ! 🙂

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a018 On l’a fotoé dans le vent, et il est tout ébouriffé  🙂

L’autre zoiso qu’on aime bien, c’est l’accenteur mouchet. C’est tout le contraire de rougegorge. Il est surnommé « traîne buisson », « gagne-petit » ou « auxiliaire du jardinier » ! Il retourne les feuilles sous les buissons pour trouver des petits insectes. Il a un chant discret, il se déplace discrètement, il a un plumage modeste, bref, c’est un modeste discret, un peu comme le chevalier 🙂

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Les petizours, voici une vidéo de ce gentil petit jardinier qui retourne toutes les feuilles 🙂

On voit beaucoup de pinsons des arbres aussi. Là, on voit un mâle et une femelle. Les belles plumes rousses de monsieur pinson sont superbes dans le soleil couchant 🙂

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Et voici les verdiers. Ils ont un bec plus fort que celui de rougegorge, car ils  mangent des graines. Ils viennent aux restos parfois, mais le plus souvent, préfèrent ramasser les graines que les mésanges ont fait tomber par terre. Parfois, ils partagent avec les moineaux et les mésanges 🙂 Un peu comme s’ils allaient au resto entre potes 🙂

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Et il y a les plus gros zoisos. La grive mauvis par exemple.  On en a vu arriver toute une colonie dans l’acacia cet hiver !  Dis, Max, tu savais que les grives se déplacent en grand nombre, et que durant leur migration, elles volent de nuit ? J’ai dit à Brindille :  » c’est sans doute parce qu’il y a moins d’embouteillages dans le ciel la nuit, peut-être ? »  Elle m’a répondu que mes saproblagues étaient du niveau de celles du chevalier ! 🙁

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De temps en temps, une merlette vient nous voir. Les maris sont tout élégants, on dirait qu’ils ont un smoking !  Les dames sont plus marrons, mais belles quand même 🙂 Tu le dis dans ton blog, Max, c’est la beauté intérieure qui compte 🙂

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J’aime beaucoup aussi les 2 tourterelles turques à collier  🙂 Les zoms ne font pas toujours attention à elles ou les confondent avec les pigeons, même si elles sont plus fines et ont une jolie robe gris clair. Elles vivent en couple toute leur vie. C’est romantique, Léo, tu trouves pas ?  🙂 Brindille a lu qu’elles nourrissent leurs petits avec du « lait de pigeon » : ce serait une sorte de bouillie de graines produite par leur jabot,  riche en protéines et en graisse. Elles peuvent même faire des œufs quand elles ont encore des bébés au nid, c’est fou ! 🙂 Vous saviez ça, les copains je suppose ?

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Et puis il y a des étourneaux ! Rholala leurs plumes  sont belles ! 🙂 Et les étourneaux, c’est des super chanteurs qui imitent d’autres zoisos chanteurs ! Ils font plein de vocalises différentes ! Eux aussi, ils venaient en bande dans le grand arbre… jusqu’à … leur arrivée 🙁 … qui ça, Max ? Ben les pies !

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Les pies ! Oulala, elles me font peur ! Elles sont belles pourtant. On dirait qu’elles ont un pantalon noir 🙂 Mais tous les autres zoisos les craignent ! Quand les pies arrivent en rase motte sur la pelouse, les mésanges poussent des piiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii très aigus, et tout le monde décolle ! En plus, elles sont culottées, car une fois, une pie est même venue sur le bord de fenêtre du bureau de Brindille pour la regarder au travers de la vitre 🙂

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Brindille a pensé aux familles en quête de logement. Le chevalier lui avait offert une maison rougegorge, mais rougegorge n’est pas venu l’habiter 🙁 Brindille avait aussi installé un nid en osier.  Les mésanges l’ont visité mais il leur a pas convenu.

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Normal, car le Chevalier a expliqué que c’est un nid pour troglodyte, et que les troglodytes habitent bien plus bas dans les arbustes. Faut bien réfléchir où on installe des appartements pour zoisos. Ils ont pas tous les mêmes habitudes ! Nids semi-ouverts pour rougegorge, petit trou rond entre 26 et 28 mm selon les mésanges, etc.. Du coup on a ouvert un magasin  pour zoisos. Comme ça, ils aménagent où ils veulent. On rassemble toutes les brindilles et même les fibres du sèche-linge sous le grand arbre, et les zoisos viennent se servir gratuitement 🙂 Les pies et les tourterelles sont notamment venues souvent au magasin pour zoisos !

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« Bonjour monsieur le vendeur  pour zoisos. J’aurais besoin de quelques brindilles, c’est pour le mur de mon salon.  » 🙂

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Mr. et Mme Pie ont bâti leur nid tout en haut du grand arbre, un arbre tellement grand qu’il dépasse la cabane de Brindille. C’est un cyprès du Canada. Il peut atteindre 30 m ! Et il offre plein d’abris et de petites graines à manger aux zoisos 🙂 Rholala la chance qu’on a 🙂 Les pies, on dirait qu’elles montent l’escalier quand elles sautillent de branche en branche pour arriver au dernier étage de l’immeuble ! Les pigeons et tourterelles se posent à mi-hauteur de l’arbre, et les mésanges, pinsons et verdiers sont au rez de chaussée près des restos 🙂

On a aperçu aussi deux visiteurs qui cherchaient peut-être le Royaume Secret ? Un geai des chênes à gauche, et un pic épeiche à droite. La tourterelle est même gentiment venue lui dire : « bonjour Monsieur le geai des chênes, bienvenue chez Brindille et Arthur » 🙂

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Et enfin, des pigeons ramiers. Monsieur pigeon était tout seul cet hiver, ça nous faisait de la peine, et puis un jour, il est venu avec sa fiancée 🙂 Même Chien est venu lui dire bonjour 🙂

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Max et Léo, je vous ai parlé des restos  ? Y en a plusieurs, dont un distributeur de cacahuètes, un silo à graines et des boules de graisse 🙂 Le soir, monsieur mésange doit dire à sa femme : « Allez poulette, on sort ce soir ? Je t’invite ! Que préfères-tu ? Graisse ou cœur de tournesol ?» Parfois,  tous les messieurs mésanges sortent avec leur femelle, et il y a foule aux restos 🙂 Mais ils ne restent pas comme les zoms pendant des heures ! Ils arrivent, prennent une graine, et hopla, ils repartent la manger sur une branche 🙂

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Regardez cette petite vidéo ! ça bouge un peu, parce que on faisait que rholalaer en voyant les mésanges s’envoler 🙂

Le problème, c’est quand les grands zoisos viennent aux restos,  telles les pies, tourterelles et perruches, car elles mangent trop de graines à la fois et souvent, les petits passereaux n’osent plus venir 🙁

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Les perruches ! Alors là, quelles voraces ! Et puis pas gênées ! Regardez moi ça les copains ! De vraies acrobates !! Monsieur Perruche a un collier noir autour du cou. C’est bizarre, chez les zoms, c’est plutôt les dames qui portent les colliers offerts par leur amoureux transi d’amour, non ? 🙂  Brindille dit que les perruches sont pas gênées, car elles s’installent dans les nids des pigeons colombins et des sitelles, qui logent dans des troncs d’arbres. Ce sont des profiteuses culottées, et qui en plus, chantent très mal ! Pire que la Castafiore ! Mais leur plumage est d’un si beau vert 🙂

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Je vous mets un petite vidéo prise de très près. On a joué à 1 – 2 – 3 soleil avec la perruche 🙂 Quand la perruche mangeait, on en profitait pour avancer, et on s’immobilisait comme une statue dès que perruche regardait 🙂

Mais il faut que je vous raconte un truc, le répétez pas à Brindille..

Un jour Brindille était tellement énervée après les 3 perruches qui mangeaient toutes les graines qu’elle les a chassées avec le jet d’eau 🙁 Les perruches n’ont pas été touchées bien sûr, mais se sont envolées avec des cris stridents qui ont vrillé mes petites oreilles ! Mais ça ne les a pas empêchées de revenir 😀

Mais plus joyeux :  au printemps, les mésanges charbonnières et bleues ont fait des bébés 🙂 On entend les piou piou des petits affamés ! Voici des bébés charbonnières 🙂 C’est-y pas cro minion ça ? 😀

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Et un bébé verdier sans doute ?  Ou un bébé moineau ? Qu’en pensez-vous les petizours ? à cause du bec..

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Et enfin… une petite vidéo : un bébé mésange bleue nourri par son parent   🙂

Les zoisos ça fait beaucoup sa toilette 🙂 On remplit tous les jours la piscine. Et été comme hiver, les zoisos viennent se baigner. Il paraît que les zoisos se débarrassent des petits insectes en prenant des bains dans l’eau, ou même dans le sable ou la terre, parfois. Rholala parfois ils se baignent à plusieurs ! Mésanges, rougegorge, pinsons quand ils sortent du bain, ils sont tout ébouriffés, ça me fait bien rigoler 🙂

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Regardez ces 3 mésanges bleues ensemble ! On les trouve attendrissantes  🙂

Depuis qu’elle a un appareil à fotoer, Brindille se balade tout le temps avec, même quand elle gratouille la terre. Hopla un flouïdé par ci, une vidéo par là 🙂 Alors je résiste pas… voici la dernière vidéo : une mésange qui fait caca dans les bambous 🙂 On n’a pas fait exprès  🙂  Madame mésange nous en voudra peut-être d’avoir filmé ce moment d’intimité mais elle avait qu’à fermer la porte des WC 😀

On aurait encore plein de flouïdés à vous montrer, mais on va pas abuser, c’était déjà gentil de nous avoir invités sur ton blog, Max 🙂 Continuez les amis, on apprend tant de choses grâce à vous et vous nous aidez à voir la beauté autour de nous 🙂 Vous nous avez contaminés et ce serait tellement bien si vous arriviez à contaminer plein d’autres zoms pour qu’ils prennent soin des zoisos 🙂

Je vous serre la patte bien amicalement 🙂 Et Brindille dit qu’il faut que vous veniez fotoer dans son royaume un jour 🙂 J’ai hâte 🙂 Mes respects petizoursiens au grand chevalier 🙂

Arthur

Continuer la promenade

Continuer les promenades d’Arthur

117 – Notre ami blongios

Mercredi 10 Aout, An III

Max : « Bonome, bonomou, mon bonome à moi 🙂 »

Le chevalier : « Mon petitours. »

Max : « Tu te souviens de ce que tu m’as dit hier ? »

Le chevalier : « Pas du tout Maxou 🙂 »

Max : « Hier soir. Je suis sûr que tu te souviens. »

Le chevalier : « Je t’ai souhaité bonnuit Max. »

Max : « Bonome ! Fais un effort ! Réfléchis un peu ! »

Le chevalier : « Serait-ce en rapport avec… »

Max : « Avec ? »

Le chevalier : « Un beau zoiso… »

Max : « Ouiiii ! »

Le chevalier : « Ton ami blongios ? »

Max : « Oui bonomou 🙂 Tu m’as dit qu’on irait le voir aujourd’hui. On y va ? »

Le chevalier : « Tout de suite ? »

Max : « Sauf si tu es occupé. »

Le chevalier : « Non, je n’ai rien de spécial à faire… Mais Léo me semble en plein travail. »

Max : « Léo, il étudie tout le temps. Il est comme toi : il peut pas faire rien. Alors il étudie. Mais si on lui propose d’aller voir blongios il arrête d’étudier. C’est certain. »

Le chevalier : « Alors va lui en parler. »

Max : « J’y cours ! »

Quelques secondes plus tard Max et Léo, le sac sur le dos, reviennent vers le chevalier…

Léo (timidement) : « Saute dans tes chaussettes bonome et emmène nous voir blongios ! »

Le chevalier : « Le style de Max dans la bouche de Léo 🙂 »

Max : « Il le fait avec moins de conviction. Léo, il faut être plus sec dans ta façon de parler. Tiens, écoute (Max prend une voix forte et sévère) : Bonome tu te bouges un peu ! Ça suffit de faire rien ! Allez hop ! Aux zoisos et en vitesse ! (à Léo) Tu vois, il faut de la conviction et de la fermeté. Tu t’entraînes pas assez. On travaillera ça plus tard. Bon, bonome, tu es prêt ? On t’attend nous ! »

Le chevalier : « Alors je saute dans mes chaussettes et nous y allons 🙂 »

Au Royaume des Bernaches…

Max : « On va tout de suite à la roselière. Il faut pas faire attendre blongios. »

Léo : « Non Maxou. On s’arrête au Marais. Je veux voir si il y a des zoisos moi. »

Max : « Mais… Bonome, Léo se rebelle ! »

Le chevalier : « Il suit tes conseils 🙂 »

Max : « Tu le soutiens ? »

Le chevalier : « Oui, je soutiens mes petizours. »

Max : « D’accord. Alors on s’arrête au Marais. »

Léo : « L’oie cendrée est encore toute seule… »

117 01 Une oie cendrée 117 02 Une oie cendrée

Max : « Ça devient inquiétant là. Bonome, tu vas lancer un avis de recherche ? »

Le chevalier : « J’en parlerai aux gardes. Ils ont peut-être des nouvelles. »

Max : « Oui bonome. Qu’est ce qu’elle va dire Princesse si on a perdu une oie cendrée. Pfff… On va se faire gronder. »

Léo : « Max ! Tu penses qu’à toi ! Elle va peut-être pas bien du tout l’oie cendrée. Ou alors elle est toute morte ! Et toi, tu te demandes si Princesse va nous gronder ! »

Max : « Oui Léo, encore une fois tu as raison. »

Léo : « Pauvre oie cendrée… »

Le chevalier : « Venez ici tous les deux. »

Max : « Oui bonome. Je crois qu’on a besoin d’un câlin. »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « Allons à la roselière. »

Léo : « Au Phragmition communis Max. »

Max : « Tu parles le phytosociobiologiste toi ? Fais attention, tu vas plus avoir d’amis. »

Léo : « Je dis pas tous les noms compliqués, juste l’alliance. C’est pas trop compliqué. »

Max : « Méfie toi Léo. On commence par parler des alliances puis on sait plus s’arrêter et on se retrouve phytosociobiologiste. C’est le cercle vicieux. Tu es sur une pente savonneuse mon Léo. »

Léo : « Mais non Maxou. Je dis juste les noms des alliances végétales ! »

Max : « Une pente savonneuse Léo, une pente savonneuse ! Attention ! »

Le chevalier : « Un cercle vicieux sur une pente savonneuse ! »

Léo : « C’est mieux qu’un cercle savonneux. »

Le chevalier : « Une planche vicieuse ? »

Max : « Moquez-vous ! M’en fiche ! »

Léo : « Oui Maxou 🙂 Regardez le jeune héron cendré ! »

Max : « Bien vu Léo. Il a la calotte grise. »

Léo : « Ben oui, c’est un juvénile. »

Max : « Qu’est ce qu’il fait ? »

117 03 Une jeune héron 117 04 Un jeune héron
117 05 Un jeune héron 117 06 Un jeune héron
117 07 Un jeune héron 117 08 Un jeune héron

Léo : « On dirait qu’il se chamaille avec la branche qui pend au-dessus de lui 🙂 »

Max : « Il a pas un cousin avec lequel se chamailler lui 🙂 »

Léo : « Il va pas bien dans sa tête ce patapon. »

Max : « C’est un juvénile Léo. Les juvéniles aiment jouer. Même avec une branche. Bon, je suppose que vous voulez aller de l’autre côté du marais. »

Léo : « Tu supposes juste 🙂 On va voir le Nymphaeion albae et l’Hydrocharition morsus-ranae. »

Max : « Fais attention à toi Léo, s’il te plaît. »

Le chevalier : « La pente savonneuse Léo ! »

Léo : « 🙂 J’ai fait exprès 🙂 »

Max : « Je t’aurais prévenu Léo. »

Léo : « Oui, merci Maxou. »

Max : « Le héron cendré ! »

Léo : « Il est venu se poser juste devant nous. »

117 09 Un héron adulte 117 10 Un héron adulte

117 11 Un héron adulteMax : « Calotte blanche… C’est un adulte. »

Léo : « C’est peut-être le parent du patapon de tout à l’heure. »

Max : « Il y a pas des zoisos… »

Léo : « Bonome fotoe le héron. »

Max : « Des hérons, on en a vu plein. Il y a pas des zoisos… »

Léo : « Et l’oie cendrée ? »

Max : « C’est l’autre ? »

Léo : « Je crois pas. Mais regarde, on dirait qu’elle a une couche ! »

117 12 Une oie cendrée

Max : « Une couche bien remplie 🙂 Bonome, tu devrais lui proposer de la changer. »

Le chevalier : « Mon petitours… »

Max : « Oui mon bonome ? »

Le chevalier : « Tu dis des bêtises 🙂 »

Max : « Oui mon bonome. N’empêche qu’il y a pas des zoisos ici. »

Le chevalier : « Voudrais-tu aller au Phragmition communis ? »

Max : « Ah non ! Tu vas pas t’y mettre ! On va à la roselière ! »

Léo : « Oui Max. Allons-y. »

Max : « On a pas de rendez-vous avec blongios. J’espère qu’il va venir. »

Le chevalier : « On ne peut pas savoir Maxou. »

Max : « Zutalor ! J’ai oublié de te demander ! »

Le chevalier : « Qu’as-tu oublié ? »

Max : « Mais bonome… De dire aux zoisos de prévenir blongios de notre arrivée ! Qu’il puisse s’organiser pour venir ! Tu y as pensé toi ? »

Le chevalier : « Non. »

Max : « Tu penses à rien ! Il faut tout faire tout seul. Pfff ! »

Léo : « Voilà ! Max ronchonne. »

Max : « Je ronchonne même pas ! Je constate votre inefficacité. Et c’est pas pareil. Je vais apprendre le zoiso moi, comme ça je pourrai passer mes messages tout seul… »

Léo : « On arrive. »

Max : « Bonome, on s’installe et on attend. Toute la journée si il le faut. Mais on repart pas sans avoir vu blongios. »

Léo : « Qu’est ce qu’on va faire en attendant ? »

Max : « On pourrait le présenter ! »

Léo : « Le présenter à qui ? »

Max : « Ben… Pour mon blog ! »

Léo : « D’accord. Qui commence ? »

Max : « Moi ! »

Léo : « D’accord Maxou. Nous t’écoutons. »

Max : « Le blongios nain est un Ardéidé. C’est même le plus petit des hérons. Il mesure de 30 à 38 cm et pèse de 125 à 170 grammes. C’est plus qu’un petitours mais c’est tout petit pour un gros zoiso. Son nom, en scientifique, est Ixobrychus minutus. À toi Léo 🙂 »

Léo : « J’ai étudié un peu sa répartition mondiale. On le trouve en Europe, en Afrique, en Nouvelle-Zélande, en Nouvelle-Guinée et en Australie. Mais peut-être qu’il existe plus en Nouvelle-Zélande. On sait pas. Il hiverne en Afrique ou dans le sous-continent indien. En France, il est très inégalement réparti. Je sais plus tous les départements où on peut le voir. Mais c’est pas partout. Non non ! A peu près la moitié du territoire. »

Max : « Merci Léo. Je fais son écologie. Il habite les roselières hautes avec des Phragmites, des Typha… Mais aussi là où il y a des saules. Il aime bien là où il y a des saules. Même qu’il recherche les endroits où il y en a. Mais c’est quand même pas obligé. Le nid se trouve toujours là où la végétation est dense. Et il faut que ce soit calme et pas loin de l’eau. »

Léo : « D’après ce que tu viens de dire on peut affirmer qu’il se trouve dans les marais, les étangs, les bords des lacs, les gravières… »

Max : « Et c’est pour ça qu’il est difficile à observer. Il vit dans les roselières et c’est pas facile d’y aller. Bonome, pourrais-tu nous parler du nid de blongios ? »

Le chevalier : « C’est un nid constitué de brindilles, de roseaux, d’herbes… Il fait environ 8 à 30 cm de haut pour un diamètre de 18 à 35 cm. Quand il est construit dans la roselière il se trouve entre 10 et 60 cm au-dessus de l’eau. Mais il peut être dans des saules, des aubépines ou même des ronces s’il se trouve plus loin de l’eau. »

Max : « Et les œufs ? Quand est-ce qu’il fait des œufs blongios ? »

Le chevalier : « De la mi Mai à Juillet. Il existe parfois une seconde couvée mais c’est souvent une couvée de remplacement. La femelle pond de 4 à 7 œufs (jusqu’à 9). Les deux parents se relaient pour les couver pendant 16 à 24 jours. Les petits quittent le nid avant de savoir voler mais ils y reviennent pour se faire nourrir. Ils volent vers un mois et atteignent la maturité sexuelle vers 1 an. Le blongios peut vivre 6 ans. »

Max : « Merci bonome. Léo, peux-tu nous parler du régime alimentaire de blongios ? »

Léo : « Oui Max, je peux. Il se nourrit de petits poissons, d’amphibiens et d’invertébrés aquatiques, surtout d’insectes. »

Le chevalier : « Je prends la suite. Léo, ce que je vais dire va t’intéresser. Max, bouche toi les oreilles. »

Max : « Et pourquoi devrais-je me boucher les oreilles s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Parce que je vais parler le phytosociobiologiste 🙂 »

Max : « Toi aussi tu es sur une pente savonneuse ! »

Léo : « Tu connais tous les habitats dans lesquels on trouve blongios ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas si ce sont tous les habitats mais j’en connais. »

Léo : « Chouette alors ! Dis nous ! »

Le chevalier : « 3130 : Eaux stagnantes oligo à mésotrophes avec végétation du Littorelletea uniflorae et/ou du Isoëto-Nanojuncetea.

3140 : Eau oligo à mésotrophes calcaires avec végétation benthique à Chara ssp.

3150 : Lacs eutrophes naturels avec végétation du Magnopotamion ou Hydrocharition.

7210 : Marais calcaires à Cladium mariscus et espèces du Caricion dovallianae. »

Max : « Ça y est ? Tu as fini ? »

Léo : « Rhoooo, tout ça d’habitats… On les connait pas tous. Il faudra nous les présenter chevalier. »

Max : « Çavapalatête ? Vous allez arrêter avec les habitats ! Il faut que ça cesse ! »

Léo : « C’est qu’on est naturalistes nous 🙂 Alors on s’intéresse aux habitats. »

Max : « On peut pas être naturaliste sans étudier les habitats ? »

Léo : « Tu peux. Si tu veux avoir des lacunes… »

Max : « Vous m’embêtez avec les habitats… Mais je veux pas avoir des lacunes. J’ai un sacado moi. Même que je l’ai eu avant toi. Je suis naturaliste aussi. Il y a pas que vous. »

Léo : « Oui Maxou. Tu es un grand naturaliste. Chevalier, est-ce que tu connais le statut de conservation du blongios ? »

Le chevalier : « Pas au niveau mondial. En France il est classé en danger de disparition. Comme pour beaucoup d’oiseaux, ses effectifs ont beaucoup baissé entre 1968 et 1980. On estime que 90 % de la population a disparu. Depuis, les effectifs augmentent de nouveau. En 1990 on comptait 200 à 300 couples reproducteurs. »

Max : « Pour toute la France ? »

Le chevalier : « Oui Max. Actuellement, il y a entre 500 à 830 couples dont 40 à 50 en Île de France. »

Max : « C’est vraiment pas beaucoup… Pauvre blongios. Comment on pourrait faire pour qu’il y ait plus de couples ? »

Le chevalier : « Essayons de comprendre pourquoi les effectifs ont si fortement baissé. »

Léo : « Tu sais toi ? »

Le chevalier : « Oui. Les phragmites ont été fortement exploités. On les a donc coupés. Les points d’eau accueillant des phragmites ont été asséchés. Les aménagements touristiques (pontons, chemins…) se sont multipliés. Il y a eu surpopulation de sangliers et de ragondins. Les chiens en divagation peuvent déranger les couples nicheurs. Et l’utilisation de pesticides pour l’agriculture intensive a abouti à une pollution toxique pour de nombreux oiseaux. »

Max : « Tout ça… »

Léo : « Qu’est ce qu’on peut faire ? »

Le chevalier : « Nous ? Rien. »

Max : « Et les zoms ? »

Le chevalier : « Ils peuvent faire l’inverse de ce qu’ils ont fait. Je te rappelle que dans le département les zoms ont investi près de 300 000 euros pour développer les roselières. »

Max : « Au Royaume des Hérons et au Royaume des Grèbes. »

Le chevalier : « Oui. J’oubliais. Il faut limiter les populations de brochets (Esox lucius) et de sandres (Sander lucioperca) qui se nourrissent des même proies que blongios. »

Max : « Et avec tout ça blongios va se développer de nouveau ? »

Le chevalier : « Cela va prendre du temps, mais oui 🙂 »

Max : « Bon, on a tout dit. Maintenant il faut attendre… »

Léo : « Tu veux vraiment attendre toute la journée ? »

Max : « Oui, si il le faut… »

Léo : « D’accord. On attend. »

Bien plus tard…

Max : « Bonome ! Il arrive ! Le voilà ! »

117 13 Blongios arriveMax : «  Il s’est posé ! Bonjour blongios ! Bonome, on s’approche ! Oulala ! Blongios est venu ! »

Léo : « Rhoooo la chance ! Blongios est là, juste devant nous ! »

117 14 Blongios 1 117 15 Blongios 1
117 16 Blongios 1 117 17 Blongios 1

Le chevalier : « Allez le voir. Ne soyez pas timides. »

Max : « Tu viens pas ? »

Le chevalier : « Non, il aurait peur de moi. Allez-y. »

Les petizours s’approchent doucement de blongios. Le chevalier les observe tout en fotoant. Il les entend parler sans distinguer ce qu’ils se disent. Il les entend rire, parler encore… Blongios s’en va et les petizours reviennent vers lui.

117 18 Blongios 2 117 19 Blongios 2 117 20 Blongios 2

Le chevalier : « Vous avez bien ri tous les trois 🙂 »

Max : « Ouiiii 🙂 C’est à cause de blongios 🙂 »

Le chevalier : « Que vous vous êtes vous racontés ? »

Max : « Tu as pas écouté ? »

Le chevalier : « Non, je voulais vous laisser avec votre ami. Accepteriez-vous de me raconter ? »

Max : « Bien sûr bonome 🙂 »

Léo : « Rholala… On a discuté avec un blongios nain… Rhooo… La chance… Un blongios nain tout près comme ça… »

Max : « Bonome, c’est moi qui vais raconter parce que Léo en est incapable. Je crois qu’il va rholalaer un petit moment. La chance, rhooo et tout ça 🙂 »

Le chevalier : « Je t’écoute Maxou. »

Max : « D’abord je lui ai dit bonjour, qu’il m’avait manqué et que j’étais très content de le revoir. Lui, il est resté silencieux mais il a regardé Léo avec insistance. Tu as dû voir ça. Alors je lui ai présenté mon cousin Léo. Et il a rigolé. J’ai pas demandé pourquoi. J’y ai pas pensé sur le moment. Puis je lui ai demandé si son hivernage tout là-bas s’était bien passé. Et là, il a répondu. Tu te rends compte ? Blongios nous as parlé ! »

Le chevalier : « Parce que tu lui as parlé avec ton cœur Max. Que t’a t-il dit ? »

Max : « Que, tout là-bas, il avait discuté avec ses copains blongios. Tu sais, quand ils se retrouvent pendant l’hivernage, ils prennent des nouvelles les uns des autres, pour savoir comment s’est passée la saison de reproduction. Blongios a raconté à ses copains qu’il avait rencontré un petitours qui avait un sacado et qui accompagnait partout un grand chevalier. Même que ce petitours aime beaucoup les zoisos. Les autres se sont moqués de lui. Parce qu’un petitours ça a pas de sacado et ça parle pas aux zoisos. Et puis, les grands chevaliers ont pas de petitours. Blongios a continué à raconter. Il a dit qu’il aimait bien ce petitours, que c’était pas encore son ami mais que ça viendrait si on se revoyait. Alors les autres blongios se sont encore plus moqués de lui. Mais lui s’en fichait. Il savait bien qu’il disait la vérité. Et pendant tout l’hivernage les autres blongios l’ont raillé et chahuté. Et, au moment de repartir, ils lui ont dit de bien saluer le grand chevalier au petitours. Alors blongios leur a dit qu’il se fichait de ce qu’ils pensaient et qu’il se réjouissait par avance de devenir ami avec un petitours. »

Le chevalier : « Et qu’est ce qui vous a fait tant rire ? »

Max : « Ben bonome, c’est à cause de Léo. Blongios, quand il va retourner tout là-bas, et que ses copains vont lui demander des nouvelles du petitours, il va devoir dire que maintenant le grand chevalier a plus un, mais deux petizours 🙂 C’est pour ça qu’il avait rigolé en voyant Léo 🙂 »

117 21 Blongios 2 117 22 Blongios 2 117 23 Blongios 2

Le chevalier : « Il va encore se faire moquer pendant tout l’hiver. »

Max : « Il le sait bonome mais il s’en fiche. Parce que lui, il a des amis petizours. »

Le chevalier : « Vous êtes amis alors ? »

Max : « Oui bonome. C’est notre ami blongios maintenant. »

Léo : « Rhooo la chance ! On est amis avec un blongios nain. Il y en a même pas mille en France et nous on est amis avec un blongios nain. Rholala… »

Max : « Oui Léo. Rhooo la chance 🙂 Ah, au fait, il souhaite que ton épaule se remette bien. »

Le chevalier : « Tu lui en as parlé ? »

Max : « Pour lui expliquer pourquoi on était pas venus plus tôt. Mais le vent lui avait raconté ta mésaventure et l’avait rassuré sur ton état. Il était quand même triste de pas nous avoir vu plus tôt. »

Le chevalier : « Vous allez vous revoir ? »

Max : « Il veut pas trop montrer aux autres zoisos qu’on est amis. Il a peur que ça suscite des jalousies. Mais on va essayer de le revoir avant qu’il reparte. »

Le chevalier : « D’accord. »

Max : « Après, il a dit qu’il pouvait pas rester plus pour papoter parce qu’il avait des trucs de blongios à faire. Il nous a dit au revoir et il est parti. Tu as fotoé ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. J’ai quelques belles fotos. »

Max : « Toi ? Tu as des belles fotos ? Pfff ! »

117 24 Blongios s'en va 117 25 Blongios s'en va
117 26 Blongios s'en va 117 27 Blongios s'en va
117 28 Dans les phragmites 117 29 Dans les phragmites

Léo : « Un blongios nain tout près… Et on a des fotos… »

Le chevalier : « Regardez. »

Max : « Les autres sont mieux. »

Léo : « Tout ça de fotos de blongios… »

Max : « Bonome, tu crois que Léo va se remettre avant ce soir ? »

Le chevalier : « Non, il va se coucher en rholalaant. »

Max : « Oui, c’est aussi ce que je pense 🙂 »

Léo : « On est bêtes ! »

Max : « Qu’est ce qu’il t’arrive Léo ? »

Léo : « C’était pas blongios mais blongiote ! C’était une femelle ! »

Max : « Ben oui. Léo, tu étais tellement fasciné que tu as pas fait attention. Oui, c’était une femelle. J’ai dit blongios par commodité, mais c’était bien blongiote. »

Léo : « Rhoooo… »

Max : « Oui Léo 🙂 Bonome, on peut rester encore ? »

Le chevalier : « Tu avais prévu de rester toute la journée s’il le fallait… »

Max : « Merci bonomou 🙂 Viens Léo, on va s’installer sur les genoux de bonome. »

Le chevalier : « Installez-vous confortablement. Mais laissez moi libre de saisir l’appareil au cas où… »

Max : « Oui, d’accord… Ça va comme ça ? »

Le chevalier : « Oui, très bien. »

Max : « Tu as qu’une seule main de disponible… Gratouille le front de Léo. »

Léo : « Rrrroooonnnn rrrroooonnnn … »

Max : « Bonome, tu l’a vue ? »

Le chevalier : « Oui. Tu veux d’autres fotos ? »

Max : « Elle est loin et les fotos seront pas terribles mais oui 🙂 »

117 30 De loin 117 31 De loin
117 32 De loin 117 33 De loin

Léo : « C’est pas tout le monde qui est ami avec blongios. »

Un peu plus tard…

Le chevalier : « Max ! Léo ! Regardez ! »

Max : « Ça alors ! »

Léo : « Rholala de rholala ! »

Max : « Monsieur blongios… »

117 34 Monsieur

Léo : « On a vu monsieur et madame… »

Max : « Ils sont tous les deux dans les phragmites. Ils vont peut-être faire des œufs. »

Le chevalier : « Ils ont déjà dû les faire… »

Max : « Bonome, dans l’intérêt de notre Léo et de son équilibre psychologique, il vaut mieux pas qu’on voit le nid et les petits aujourd’hui 🙂 »

Le chevalier : « Tu veux rentrer ? »

Max : « Nous sommes venus voir blongios et nous l’avons vu. On peut rentrer maintenant. Sauf si tu veux rester. »

Le chevalier : « Inutile. Nous ne verrons plus rien maintenant. »

Max : « Les images de blongios sont gravées sur notre rétine 🙂 Léo, file dans la poche ! »

Léo : « Oui Maxou… Tu peux venir. »

Max : « En route bonome ! »

En rentrant, bonome a transféré les fotos dans l’ordinateur et on a passé la soirée à les regarder 🙂 Tu te doutes que Léo a pas arrêté de dire rholala rho la chance 🙂 Bonome et moi avons fini par changer d’activité. On a papoté un peu, chahuté aussi. Léo, lui, est resté à regarder les fotos. Il en revenait toujours pas d’avoir vu une femelle blongios nain d’aussi près. Il faut dire que c’est rare comme rencontre. Tu sais Princesse, il y a des zoms qui viennent de très loin pour voir blongios ici. On en a croisé un qui venait de la Ville-Capitale. Il y a un fotoeur qui passe des journées complètes au Royaume des Bernaches pour fotoer ce zoiso. Il a de belles fotos mais parce qu’il a un gros appareil avec un énorme zoom. Je sais pas combien de gens ont vu un blongios nain à moins de dix mètres comme nous. Et pendant longtemps en plus. Léo s’est endormi devant l’ordinateur. Quand bonome s’en est rendu compte, il l’a pris délicatement dans sa main. Il a vu que mes yeux se fermaient et m’a pris dans son autre main puis il nous a couchés. Léo a eu son bisou de bonnuit même s’il dormait déjà. Et moi, en plus du bisou, j’ai eu des gratouillis 🙂

Voilà pour cette belle journée au Pays des Zoisos. J’espère que tu vas bien Princesse. Je t’embrasse.

PS : Princesse, il faut que je te raconte… Tu sais que nous avons des restaurants pour les zoisos chez nous. Alors les zoisos viennent beaucoup autour de la cabane. Et, ces derniers jours, il a fait très chaud. Bonome a laissé les fenêtre ouvertes pour dormir. Un matin, quand il est allé dans le bureau, il y avait un pigeon qui se promenait. On aurait dit qu’il visitait pour s’installer. Quand il a vu bonome arriver, il est parti calmement. C’était pas la peine de visiter puisque c’était occupé. Un autre jour, c’est une petite mésange qui est entrée. Elle, elle a eu peur en voyant bonome. Elle a essayé de se cacher dans les plantes. Puis elle a voulu se sauver par la fenêtre. Mais elle a pas vu la vitre ! Et poum la mésange ! On a eu très peur parce qu’elle est tombée et qu’elle bougeait plus. J’ai cru qu’elle était toute morte ou toute cassée. Bonome s’en est approché pour prendre de ses nouvelles. Et elle a réussi à se cacher sous l’étagère. Mais elle avait pas l’air en forme. Elle gardait le bec ouvert et elle tenait plus sur ses pattes. Puis elle a encore essayé de se sauver et elle s’est retrouvée dans la cuisine. Sous l’étagère. Alors bonome lui a dit d’arrêter de se sauver, qu’il voulait l’aider. Et elle a voleté dans la cuisine et s’est cachée derrière le robinet. C’est pas une bonne cachette un robinet. Bonome lui a jeté un torchon dessus puis il a réussi à l’attraper. Il a tenu la petite mésange dans sa main ! Tu te rends compte ! La chance ! Et il lui a gratouillé le front. La mésange elle avait plus l’air d’avoir peur. Elle fermait les yeux comme nous le faisons Léo et moi quand on se fait gratouiller le front. Je crois bien qu’elle se serait endormie la petite mésange. Mais bonome s’est approché de la fenêtre et a ouvert la main pour la libérer. Mais il avait attendu quelle aille mieux. Notre grand chevalier a fait un câlin à une mésange 🙂

Continuer la promenade

116 – Le Royaume des Grèbes

Mardi 9 Août, An III

Le matin, dans la cabane du chevalier…

Max : « Léo… Léo, tu es réveillé ? »

Léo : « Mmmmm… »

Max : « Léo ! Réveille toi ! »

Léo : « Max… Qu’est ce que tu veux ? Laisse moi dormir. »

Max : « Mais non ! Réveille toi ! »

Léo : « Tu me laisseras pas… Que se passe t-il ? »

Max : « Hier bonome avait pas l’air en forme. Il faut pas le laisser seul du tout. Viens, on va le réveiller par un câlin et des chatouillis. Et après, on lui demandera de nous emmener aux zoisos. »

Léo : « Tu crois qu’il va vouloir ? On y est allés hier. »

Max : « Oui, mais après avoir fait rien du tout. Ça lui réussit pas de faire rien du tout. »

Léo : « Il faut dire qu’il a pas l’habitude 🙂 »

Max : « Ben oui. Il tient pas en place ce bonome. Bon, tu es assez réveillé pour grimper dans son lit ? »

Léo : « Oui 🙂 On va le chahuter 🙂 »

Les petizours grimpent dans le lit du chevalier. Léo lui fait un câlin pendant que Max le chatouille… 

Le chevalier : « Max ! »

Max : « Oui bonome 🙂 »

Le chevalier : « C’est ta façon de me souhaiter le bonjour ? »

Max : « Ouiiiii 🙂 »

Léo : « Encore une fois, la méthode de Léo est plus douce. »

Max : « Mais moins efficace. On a chacun notre style 🙂 On fait la bagarre ? »

Le chevalier : « Je ne suis plus un juvénile moi. »

Max : « Bonome, tu as peut-être un milliard d’années mais tu as su rester jeune dans ta tête 🙂 Léo, bagarre générale ! »

Quelques minutes plus tard…

Max : « Bonome, fais pas semblant d’être tout mort 🙂 »

Léo : « Il fait la couleuvre sur le dos avec la langue qui pend 🙂 »

Max : « Bonome, tu es même pas tout mort ! Allez, lève toi maintenant. »

Léo : « Sinon, on tire sur ta langue avec nos pattes toutes sales. »

Le chevalier : « Non, pas ça ! »

Max : « Bonjour bonome 🙂 »

Le chevalier : « Bonjour mes petizours 🙂 »

Max : « Dis, ça fait longtemps qu’on a pas vu Martin. »

Le chevalier : « C’est vrai. »

Max : « Que dirais-tu d’aller lui rendre visite ? »

Le chevalier : « Si vous voulez. »

Max : « Tu crois qu’il va venir au rendez-vous ? »

Le chevalier : « Mon petitours, notre rendez-vous était plutôt en fin d’après midi, pas le matin. »

Max : « Ah oui… Mais il patrouille sur son territoire. Tu diras aux autres zoisos de l’avertir de notre présence. Bon, on y va ? »

Léo : « Max, tu devrais laisser le temps au chevalier de se caféiner. »

Max : « Lui et son café ! Pfff ! Tu es prêt toi ? »

Léo : « Je n’ai qu’à enfiler mon sacado 🙂 »

Max : « Alors on va préparer le café. Bonome, saute dans tes chaussettes et rejoins nous dans la cuisine. Tu connais la cuisine ? C’est la pièce dans laquelle se trouve la cafetière 🙂 »

Pendant la chevauchée…

Max : « Tu fais des progrès bonome, tu t’es pas arrêté à la taverne pour ton petit café d’avant inspection. »

Le chevalier : « Nous nous arrêterons à la prochaine 🙂 »

Max : « Alors on se cache dans ta poche 🙂 »

Au Royaume des Grèbes…

Max : « Bonome, on va directement à l’observatoire du rendez-vous. Et tu papotes avec les zoisos. Comme ça Martin aura le temps de s’organiser pour passer nous voir. »

Léo : « Il a dû se trouver une Martine et faire des petits… »

Max : « Même plusieurs portées. On a jamais vu un terrier de Martin. »

Léo : « Il faut trouver une berge verticale, assez haute au dessus de l’eau. Au moins 50 cm. »

Max : « Le problème c’est qu’on peut pas tout explorer au Royaume des Grèbes. Il faut rester sur les chemins autorisés. Et, de ces chemins, on voit pas des berges verticales de 50 cm. Alors on peut pas trouver le nid de Martin. »

Léo : « On arrive 🙂 »

Max : « Oh ! Une oie grise ! »

116 01 Une oie grise 116 02 Une oie grise
116 03 Une oie grise 116 04 Une oie grise

Max : « C’est peut-être l’oie cendrée qui manque au Royaume des Bernaches. »

Léo : « Mmmmm… »

Max : « Tu mmmmmes déjà ? Qu’est ce qu’il t’arrive ? »

Léo : « Elle me chiffonne cette oie… »

Max : « Elle s’étire les ailes ! »

116 05 Une oie grise 116 06 Une oie grise
116 07 Une oie grise 116 08 Une oie grise

Max : « Pourquoi te chiffonne t-elle mon cher Léo ? »

Léo : « Observe bien Maxou… Elle a le dessus de la tête et du cou plus foncé que le reste. Et puis le bout de son bec est noir. C’est pas comme ça une oie cendrée… »

116 09 Une oie grise 116 10 Une oie grise
116 11 Une oie grise 116 12 Une oie grise

Max : « C’est vrai ça ! Bonome ? »

Le chevalier : « Moi aussi je suis chiffonné… Le dessus de la tête et du cou plus sombres sont caractéristiques de l’oie cygnoïde (Anser cygnoides) mais l’oie cygnoïde a le bec entièrement noir… Un bec orangé se terminant par une pointe noire… Cela exclut l’oie cendrée… On trouve ce caractère chez les oies des moissons (Anser fabalis) et les oies à bec court (Anser brachyrhynchus)… »

Max : « Il faudra faire des recherches alors. »

Princesse, Léo et moi avons fait des recherches pour graver cet article. Il se trouve qu’un grand fotoeur spécialisé en zoisos grave un blog sur le Royaume des Grèbes. Il y va souvent, presque toutes les semaines. On aime bien regarder son blog parce qu’on voit les mêmes choses que lui quand on y va 🙂 Ce fotoeur dit que c’est une oie cygnoïde. Mais on est pas d’accord nous, même si on est que des petizours. On a regardé un autre site de zoisos et l’oie cygnoïde a bien le bec noir. Bonome avait raison. Elle a un bec de cygne l’oie cygnoïde. Alors on sait pas du tout qui c’est cette oie. Et on est bien embêtés. Mais il faut pas nous gronder Princesse. On peut pas tout savoir nous. (www.faune-nature.net www.oiseaux.net)

Max : « Tiens, il y a grébu et son petit qui passent. Bonjour Grébu 🙂 »

116 13 Une oie grise et des grébus 116 14 Les grébus

Léo : « Tu les invites pas en Charentmaritimie ? »

Max : « Ben, c’est pas la peine ! Les grébus parlent entre eux. Ils savent qu’ils sont tous invités. »

Léo : « Rholala ! Tu imagines tous les grébus des Royaumes d’ici qui volent au-dessus de notre monture la prochaine fois qu’on va à la mer ! »

Max : « Il faudrait faire beaucoup de pauses pour pas qu’ils se fatiguent trop. »

Léo : « Max, les grèbes peuvent pas décoller du sol. Ils décollent seulement de l’eau. »

Max : « Alors on prendrait ceux qui seraient trop fatigués avec nous pour finir le trajet. »

Léo : « Ils pocheraient 🙂 »

Max : « Et bonome ronchonnerait parce qu’il aurait des tas de grébus dans la poche 🙂 »

Léo : « Des tas de têtes de grébus dépasseraient de la poche 🙂 »

Max : « Avec deux têtes de petizours 🙂 »

Le chevalier : « Cessez donc de dire des bêtises et regardez le héron cendré se poser. »

Max : « On disait même pas des bêtises ! Tu as fotoé ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. Mais un peu tard. »

116 15 Des hérons cendrés 116 16 Des hérons cendrés

Max : « Ben voilà ! Tu as encore raté tes fotos ! Pfff ! Quel mauvais fotoeur ! On va aller au magasin de bonomes pour te rendre et on en prendra un autre. »

Léo : « Un bon fotoeur cette fois ! »

Max : « Qui fait toujours des fotos extraordinaires. »

Léo : « Pas comme toi ! »

Le chevalier : « D’accord 🙂 N’oubliez pas d’en choisir un qui supporte votre ingratitude et vos exigences. »

Max : « Nous sommes ni ingrats ni exigeants. »

Léo : « Nous sommes ironiques. »

Max : « Un peu caustiques aussi. »

Léo : « Mais on t’aime bien quand même 🙂 »

Le chevalier : « Je sais 🙂 »

Max : « Tu as parlé aux zoisos ? »

Le chevalier : « Pour prévenir Martin ? »

Max : « Oui. »

Le chevalier : « Tu sais bien qu’on ne peut pas prévoir Maxou. »

Max : « Si tu as laissé un message, il va venir. On peut avancer un peu. »

Plus loin…

Léo : « Tiens, un grébou et son petit. »

116 17 Des grébousMax : « C’est la saison des petits 🙂 Mais on voit pas bien de ce côté là. L’étang est trop loin. Il faut encore avancer un peu. »

Léo : « Oui, mais plus loin, on regarde de l’autre côté, face au soleil. Et le chevalier va ronchonner parce que ses fotos sont à contre-jour. »

Max : « Eh bien nous le laisserons ronchonner, oulala ! »

Léo : « Regardez ! Grébou ! »

116 18 Grébu qui glisse 116 19 Grébu qui glisse

Max : « Il a tout glissé sur son ventre 🙂 »

Léo : « Il était pressé de venir nous voir 🙂 »

Max : « Bonjour grébou. Tu vas bien ? Tu as pas fait des œufs ? »

Léo : « Si Max, son petit le rejoint. »

116 20 Des grébous 116 21 Des grébous

116 22 Un petit grébou

Max : « Tu as un beau petit grébou. Il faut en prendre soin et lui trouver du manger. »

Léo : « Il faut rappeler le nom de grébou en scientifique. »

Max : « Tu crois ? Mes lecteurs doivent le connaître maintenant. »

Léo : « Il faut le faire quand même ! »

Max : « Oulala ! D’accord. Grébou, c’est le grèbe castagneux. Castagneux ça vient de châtaigne. Parce que grébou il a la couleur de la châtaigne. Il s’appelle Tachybaptus ruficollis et c’est un Podicipédidé. C’est le cousin de grébu, le grèbe huppé, Podiceps cristatus. »

Léo : « Et du grèbe à cou noir, Podiceps nigricollis. »

Max : « Il y a d’autres espèces de grèbes mais on les a jamais vues. »

Léo : « On peut pas tout voir. »

Max : « Oh ! Regardez ! Il y a une pelote de régurgitation sur le poteau ! »

Léo : « Elle contient des noyaux de cerises… Des morceaux de cuticule d’insectes… »

116 23 Une pelote de régurgitationMax : « Alors on sait que le zoiso a mangé des cerises et des insectes. Il y cerivore et insectophage. »

Léo : « Tu inventes toujours des mots. Ça existe même pas cerivore et insectophage. On dit frugivore et insectivore. Ou entomophage. »

Max : « C’est rigolo d’inventer des mots 🙂 Bonome, tu sais quel zoiso a régurgité cette pelote ? »

Le chevalier : « Un zoiso cerivore et insectophage 🙂 »

Max : « Tu sais pas ? Bon, d’accord. On va pas pouvoir le dire et Princesse va nous gronder et on sera bannis du Pays des Zoisos. »

Le chevalier : « Certes. Mais comme tu vas lui trouver un dragon, on sera dé-bannis 🙂 »

Max : « Il y a pas des dragons au Royaume des Grèbes. Ils sont tous au Royaume Secret. Et tu veux pas nous y emmener. »

Le chevalier : « Comment sais-tu qu’ils sont au Royaume Secret ? »

Max : « Bonome, il fut un temps où tous les chevaliers voulait tuer des dragons. Pour montrer que c’étaient de grands chevaliers et plaire à leur dame. Alors les dragons sont tous allés au Royaume Secret. C’est pour ça qu’on en voit plus. »

Le chevalier : « Bien. Je crois que Léo a vu quelque chose. »

Léo : « Oui, mais c’est pas un dragon. Ce sont des Insectes in copula. »

116 24 Pentatomes rayés in copula 116 25 Pentatomes rayés in copula

Max : « Ils font des œufs. Ce sont des punaises. Souvent, les punaises se mettent dos à dos pour faire des œufs. Ces punaises, on les a déjà vues. Ce sont des pentatomes rayés. Mais je me souviens plus du nom en scientifique… »

Le chevalier : « Graphosoma italicum, Pentatomidés. On l’appelle parfois le graphosome d’Italie ou encore le pentatome d’Italie. »

Max : « Les noms vernaculaires changent tout le temps. C’est pour ça qu’il faut donner les noms en scientifique. C’est plus précis. Dis, ils ont des rayures rouges et vivent sur des végétos verts. Et, si j’ai bien compris, le rouge et le vert étant complémentaires, ils se mettent en valeur l’un l’autre. Donc, un zanimo rouge sur fond vert se voit très bien. C’est une espèce suicidaire le pentatome d’Italie ? »

Le chevalier : « Bien sûr que non Maxou. »

Max : « Alors ce sont encore des couleurs qui préviennent d’un danger. Ils sont toxiques les pentatomes rayés. Ils aposématisent. »

Le chevalier : « Encore un mot inventé 🙂 »

Max : « Bonome, tu reconnaîtras quand même que le verbe aposématiser est bien pratique. Comment on dit sinon ? »

Le chevalier : « On dit qu’ils ont des couleurs aposématiques pour prévenir qu’ils sont toxiques. »

Max : « Tu dis ça si tu veux. Pour moi, ils aposématisent. Hopla ! Et lui, là ? Il a pas l’air en forme ce papillon. »

116 26 Un minime à bandes jaunesLe chevalier : « Je dirais même qu’il est tout mort 🙂

Max : « C’est un Lépidoptère. Je dirais même un Hétérocère. Genre papillon de nuit quoi… »

Léo : « C’est même pas vrai que les Hétérocères sont des papillons de nuit. Pas tous. La classification des Lépidoptères est très artificielle. Les Rhopalocères passe encore. C’est à peu près un vrai groupe. Mais le reste ! Pfff ! On dit les Hétérocères et les microlépidoptères mais ça veut rien dire du tout scientifiquement. Je comprends même pas que les scientifiques utilisent encore ces termes. »

Le chevalier : « Ils les utilisent uniquement parce qu’ils sont pratiques. »

Max : « J’apprécie vos discussions à tous les deux mais ça nous dit pas qui c’est ce papillon. »

Léo : « Moi, je le connais pas. Je suis pas spécialisé en Lépidoptérologie. »

Max : « Moi non plus. Il reste que toi bonome. Nous t’écoutons. »

Le chevalier : « Voilà, encore une fois vous vous tournez vers moi comme si je connaissais tout. Et si je disais une erreur ? »

Max : « Bonome… C’est pas grave si tu dis des erreurs. Tu sais bien que ça arrive ! »

Le chevalier : « Oui, mais il doit y en avoir plein ton blog… »

Max : « Non. Il y en a certainement. Mais pas plein mon blog. Non non. »

Le chevalier : « Je rêve quand même que quelqu’un de plus compétent que moi le corrige. »

Max : « Et tu connais personne qui pourrait le faire ? »

Le chevalier : « Ben non. Tu sais bien que j’ai pas d’amis 🙂 »

Max : « Pfff ! Bon, revenons à notre papillon. C’est qui ? »

Le chevalier : « Peut-être un minime à bandes jaunes, Lasiocampa quercus, Lasiocampidés. Ce serait un mâle. Mais il existe diverses sous-espèces qui se distinguent par l’étendu du jaune et du brun. »

Max : « Merci bonome. Un papillon de plus ! On continue ? »

Léo : « Ouiiii ! »

Max : « Alors on refait un tour ! »

Léo : « Les grébus sont encore là. »

116 27 Des grébusMax : « Le petit demande du manger. »

Léo : « Les petits demandent toujours du manger. Il faut bien qu’ils grandissent. »

Le chevalier : « Les petizours demandent toujours du chocolat. Et ils ne grandissent pas. Par conséquent, ils demanderont toujours du chocolat… »

Max : « On va rester des juvéniles toute notre vie 🙂 »

Léo : « On se chamaillera toujours. »

Max : « On chahutera. »

Léo : « On fera la bagarre. »

Max : « Et on mangera du chocolat. »

Le chevalier : « Pauvre de moi… »

Max : « Mais on te fera des câlins aussi. »

Le chevalier : « C’est plutôt moi qui vous les fais. Et qui vous gratouille le front. Léo, si tu ajoutes que Brindille gratte bien le front je te ploufe ! »

Léo : « J’ai rien dit ! C’est pas juste ! »

Max : « Tu dis toujours que Brindille gratte bien le front 🙂 Ça fait longtemps qu’elle est pas venue en inspection avec nous… »

Le chevalier : « Vous devriez l’inviter. »

Max : « Bonne idée ça ! On lui enverra une invitation par Pigeon-Express ! »

Léo : « Grébou vient nous voir… »

116 28 Un grébou 116 29 Un grébou
116 30 Un autre grébou 116 31 Un autre grébou

Max : « Il est vraiment mignon grébou. Je comprends qu’il soit ton chouchou zoiso. »

Léo : « Il est en plumage nuptial. »

Max : « Il est mignon quand même en internuptial. »

Léo : « Ben oui. C’est vraiment un beau zoiso. »

Max : « Ce sont des poules-d’eau là-bas ? »

116 32 Des poules d'eauLe chevalier : « Oui, un adulte et son petit. »

Max : « Encore un petit ! »

Léo : « Ils sont très farouches les petits des poules-d’eau. »

Max : « Quand ils sont tout petits oui, mais après, ils le sont un peu moins. »

Léo : « Des fois c’est l’inverse. Quand ils sont petits ils ont pas peur des zoms mais après ils les fuient. »

Max : « Alors que c’est quand ils sont petits qu’ils sont le plus vulnérables… Bon, on avance. »

Léo : « Cheminons sur les chemins 🙂 »

Max : « Mais pas en touristes. On sifflote pas les mains dans les poches. On est naturalistes nous. On doit regarder partout, écouter, sentir… »

Le chevalier : « Et comment faites-vous pour écouter alors que vous papotez ? »

Max : « On est très forts ! »

Léo : « Il y a quelque chose là-bas sur le chemin… »

116 32 Quelque chose sur le cheminMax : « On dirait un Amphibien. Ça existe les Amphibiens ? »

Léo : « On peut s’en approcher doucement ? »

Le chevalier : « Une chose à la fois ! Approchons nous doucement… »

116 33 Un petit crapaud 116 34 Un petit crapaud
116 35 Un petit crapaud 116 36 Un petit crapaud

Max : « Il a pas l’air en forme ce petit amphibien. Tu le connais ? »

Le chevalier : « Non, je ne connais pas bien les Amphibiens. Et non, je ne proposerai pas de nom, aucun hypothèse, rien du tout ! »

Max : « Te fâche pas bonome. C’est pas grave. Mais tu as pas répondu : ça existe les Amphibiens ? »

Le chevalier : « A vrai dire, je n’en sais rien. Je crois qu’il y a deux subdivisions principales qui ne forment pas un groupe monophylétique. »

Max : « C’est reparti pour les mots compliqués que personne comprend à part toi… »

Léo : « Ça veut dire que les Amphibiens n’existent pas mais qu’il y a deux groupes. »

Le chevalier : « Je n’en suis pas sûr. »

Max : « D’accord. Quoi d’autre ? »

Le chevalier : « Si on ne considère que les Amphibiens actuels de nos régions, la classification est assez simple. Il y a des Anoures et des Urodèles. »

Max : « Évidemment ! Tout le monde sait ça. »

Le chevalier : « Je n’ai donc pas besoin d’aller plus loin 🙂 »

Max : « Pour nous, non. On connaît ! Mais pense un peu à mes lecteurs. »

Le chevalier : « Tu leur expliqueras dans ton blog. »

Max : « Tu veux pas répondre ? »

Le chevalier : « Pas la peine ! Tout le monde sait ça ! »

Max : « Bonome, s’il te plaît, cesse de faire le pénible et explique nous les amours et les hures modèles. »

Le chevalier : « Les amours et les hures modèles ? »

Max : « Oui, les amours et les hures modèles. »

Le chevalier : « Les Anoures et les Urodèles ! »

Max : « Oui, c’est ce que j’ai dit. Bonome, quand tu te nettoies les oreilles, enlève les coton-tiges après. Tu entendras mieux et tu auras l’air moins bête. »

Léo : « Max, c’est toi qui es bête 🙂 »

Max : « Pfff ! »

Le chevalier : « Les Anoures sont des Amphibiens sans queue, comme les grenouilles et les crapauds. Les Urodèles sont des Amphibiens dotés d’une queue : il y a les salamandres et les tritons. »

Max : « Bonome, mon bonomou. Un jour tu nous as expliqué les Reptiles qui existent pas. A la fin des tes passionnantes explications qui ont duré des jours et des jours tu nous as parlé des Amniotes : les Vertébrés dont les petits se développent dans une annexe embryonnaire qu’on appelle l’amnios. Les Amniotes ont soit des œufs avec une coquille autour pour que le petit se développe dans l’eau soit un utérus. Et tu as pas inclus les Amphibiens. Dois-je en déduire que les Amphibiens sont pas des Amniotes ? »

Le chevalier : « Tu dois 🙂 »

Max : « Comment ils font les œufs ? »

Le chevalier : « Les Amphibiens doivent pondre dans l’eau. C’est pour cette raison qu’ils vivent toujours à proximité d’un point d’eau. »

Max : « Bien, bien, bien. Merci bonomou. »

Léo : « Tu peux nous parler du développement des œufs ? »

Le chevalier : « Oui, un peu. Quand les œufs éclosent, il sort un petit individu appelé têtard. C’est parce qu’il a une grosse tête et une petite queue. Puis les pattes arrières commencent à se développer. La queue régresse et les pattes avant apparaissent. Petit à petit le corps se transforme pour devenir un corps adulte mais de petite taille. En général, à ce moment, les petits quittent leur mare pour en coloniser une autre. Ceci évite que, plus tard, les accouplements se fasse entre individu d’une même ponte. »

Max : « Oulala ! Mais ils doivent se perdre ! Ou se faire dévorer en chemin ! »

Le chevalier : « Ou se faire marcher dessus. Oui Maxou. Mais les Amphibiens pondent souvent de très nombreux œufs. Parfois plusieurs milliers. Alors ce n’est pas grave si beaucoup n’atteignent pas l’âge adulte. Ai-je répondu à vos questions ? »

Max : « Oui, pour le moment. Mais tu nous feras un long exposé sur les Amphibiens un jour, comme tu as fait pour les reptiles qui existent pas. »

Le chevalier : « A tes ordres petitours 🙂 »

Léo : « On arrive à un observatoire 🙂 »

Max : « Qu’allons nous voir… Léo, il y a un fulugule morion ! »

Léo : « Pfff ! Je néglige. C’est un fuligule morillon Aythya fuligula, Anatidés. Il fait sa toilette 🙂 »

116 37 Un fuligule morillon 116 38 Un fuligule morillon

Max : « Et là-bas, au loin, il y a un drôle de canard. Tu peux le fotoer bonome ? »

116 39 Un drôle de canard 116 40 Un drôle de canard

Léo : « C’est qui ce canard ? »

Max : « Je crois savoir ! On en a déjà vu des drôles de canards pâles. Ils ont des problèmes de pigmentation. Bonome a un mot compliqué que personne connaît à part lui pour dire ça. »

Le chevalier : « On parle d’individu leucique. Mais ce n’est pas un mot compliqué. »

Max : « Pour toi non. Mais pour les gens normaux… Non mais, bonome, tu as déjà entendu quelqu’un parler d’individus leuciques ? Franchement ! »

Le chevalier : « Je peux pas savoir, j’ai pas d’amis 🙂 »

Léo : « Ça nous dit pas qui c’est ce canard. »

Max : « On peut supposer que c’est un colvert qui a pas fait les bonnes couleurs de colvert. »

Le chevalier : « Ou alors c’est un canard casserole 🙂 »

Léo : « C’est quoi un canard casserole ? »

Max : « C’est le gentil spécialiste en zoisos de Charentmaritimie qui a utilisé cette expression 🙂 Des fois, les canards s’hybrident. Et il y a des hybrides féconds. Parce qu’ils s’en fichent que les zoms disent qu’un hybride c’est stérile et que les espèces peuvent pas se reproduire entre elles. Alors on obtient des drôles de canards qui ressemblent à aucun canard. Et on les appelle des canards casseroles. »

Léo : « Il est beau quand même ce canard. »

Max : « Le morillon reprend sa toilette ! »

116 41 Un fuligule morillon 116 42 Un fuligule morillon
116 43 Un fuligule morillon 116 44 Un fuligule morillon
116 45 Un fuligule morillon 116 46 Un fuligule morillon
116 47 Un fuligule morillon 116 48 Un fuligule morillon

Max : « Tu peux essayer de la zoomer avec le gros zoom s’il te plaît. »

Le chevalier : « Les fotos ne seront pas belles Max. »

Max : « On sait bonome, on sait ! » 

Le chevalier : « Voilà ! »

116 49 Un fuligule morillon 116 50 Un fuligule morillon
116 51 Un fuligule morillon 116 52 Un fuligule morillon

Max : « Oulala ! Qu’est ce qu’elles sont moches tes fotos ! Elles sont floues, pas cadrées, surexposées… Princesse devrait de mettre en prison ! »

Léo : « 🙂 »

Max : « Bon, il est l’heure d’aller au rendez-vous. Martin a eu le temps de s’organiser maintenant. Allez, en route ! »

Léo : « Cours pas comme ça Maxou. On est même pas sûrs qu’il va venir Martin. »

Max : « Si un ami venait te voir, tu irais pas au rendez-vous toi ? »

Léo : « Je ferais en sorte d’y aller. Mais Martin est très occupé. Il a peut-être pas que ça à faire que d’aller saluer des petizours. »

Max : « Il est pas obligé de rester papoter longtemps ! Il peut faire que passer. Bonome, où vas-tu ? »

Le chevalier : « A l’observatoire ! »

Max : « Mais Martin vient pas souvent ici ! »

Le chevalier : « Max, mon petitours, je te rappelle que nous sommes en inspection. Nous devons nous rendre dans chaque observatoire pour vérifier que tout va bien dans le Royaume. »

Max : « Oui bonome. Allons-y bonome. »

Léo : « Il y un colvert et un grébou. »

116 53 Grébou et un colvert 116 54 Grébou et un colvert

Max : « Grébou profite de l’activité du colvert. En tirant sur les végétos pour s’en nourrir, le colvert déloge des petits zanimos de leurs cachettes. Et grébou en profite pour les attraper. Gloub les zanimos ! »

Léo : « Grébou c’est pas un profiteur ! »

Max : « Ben non ! C’est un commensal du colvert. Grébou, il commensalise 🙂 On verra rien d’autre ici. Il faut avancer ! »

Le chevalier : « D’accord Max. Allons-y. »

Léo : « Max ! Ne cours pas comme ça voyons ! Attends nous ! »

Max : « Je cours pas ! C’est vous qui traînez ! »

Léo : « Si il y a des zanimos, on les verra même pas ! »

Max : « Si ! Regarde ! Il y a robert le diable ! »

116 55 Robert le diable 116 56 Robert le diable

Léo : « Il est fréquent ce papillon. En scientifique, il s’appelle Polygonia C-album et c’est un Nymphalidé. »

Max : « Ses ailes sont pas abîmées. Il doit dater de cette année. Il est tout neuf ce Robert. »

Léo : « Vous avez vu toutes les nuances de bruns sur le revers de ses ailes ? C’est bôôô ! Et les tâches bleues. Rholala ! »

Max : « C’est vrai que c’est un beau papillon. Mais discret. »

Léo : « C’est mieux pour se cacher des prédateurs. »

Max : « Et pour pas se faire dévorer. »

Léo : « Il est parti ! »

Max : « Il est venu nous saluer, comme ça, en passant. »

Léo : « Pour qu’on s’ennuie pas en cheminant sur les chemins. »

Max : « Ici, on voit des zanimos surtout aux observatoires. C’est plus rare sur les chemins. »

Léo : « Il y a quand même eu le petit Amphibien. »

Max : « Oui. J’ai pas dit qu’on croisait personne. Mais on fait moins de rencontres. »

Léo : « On arrive Max ! »

Max : « Oulala ! Est ce qu’il va venir ? »

Le chevalier : « Il y a un grébou 🙂 »

116 57 GrébouMax : « On voit beaucoup de grébous ici. »

Léo : « C’est normal de voir des grèbes au Royaume des Grèbes 🙂 »

Max : « Il ploufe ! »

Max : « Oulala ! Tu as réussi à le fotoer sous l’eau ! T’es trop fort bonome ! »

116 58 Grébou qui ploufe 116 59 Grébou qui ploufe

Le chevalier : « Merci Maxou 🙂 Princesse ne me mettra donc pas en prison en raison de la piètre qualité de mes fotos ? »

Max : « Mon bonomou, il y a que toi qui ronchonnes au sujet de tes fotos. On les aime bien nous. Bon, il nous reste plus qu’à attendre… »

Le chevalier : « Tu es vraiment convaincu que Martin va venir ? »

Max : « Oui bonome. Il va venir. »

Léo : « Pourtant on peut pas prévoir au Pays des Zoisos. »

Max : « Ce qu’il y a de bien avec les amis, c’est qu’on se réjouit à l’avance de les voir. Et après, on est encore contents. Même si on les as pas vus longtemps. Martin, il va passer en coup de vent parce qu’il a des tas de trucs de Martin à faire. Mais il sera passé quand même. Et peut-être que cette nuit je rêverai de lui. »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « Chut maintenant. On attend en silence. »

Quelques minutes plus tard…

Max : « Il est là-bas, sur la branche de saule. Vous voyez qu’il est venu 🙂 »

116 60 Notre ami Martin 116 61 Notre ami Martin
116 62 Notre ami Martin 116 63 Notre ami Martin

Max : « Bonjour Martin. Je savais bien que tu viendrais. Ça me fait très plaisir de te voir. Tu restes loin ? Tu veux pas montrer aux autres zoisos que tu es notre ami ? Je comprends. »

Léo : « Il est fort Martin parce que le vent fait rien qu’à balancer la branche et lui, il fait comme si c’était pas grave. »

Max : « Il reste un peu avec nous 🙂 »

116 64 Notre ami Martin 116 65 Notre ami Martin
116 66 Notre ami Martin 116 67 Notre ami Martin

Léo : « Oh ! Il est parti ! »

Max : « Ben oui, il pouvait pas rester. Il est occupé Martin. Mais il est venu 🙂 On peut rentrer maintenant. »

Léo : « Tu veux pas continuer l’inspection ? »

Max : « Mmmm… Si, si vous voulez. »

Léo : « Parce qu’il y a un petit grébu qui vient nous voir. »

116 69 Un petit grébu 116 70 Un petit grébu

Max : « Il est pas très vieux ce petit grébu. Il connaît pas encore le grand chevalier aux petizours. »

Léo : « Il en a peut-être entendu parler. »

Max : « Tu crois que les zoisos parlent du grand chevalier aux petizours entre eux ? »

Léo : « Au Pays des Zoisos, il y a pas beaucoup des petizours naturalistes avec des sacados qui inspectent les Royaumes avec un grand chevalier. Les zanimos doivent en parler entre eux. Je sais pas si tu as remarqué mais, parfois, on a l’impression que ce sont eux qui viennent nous voir. »

Max : « Alors, selon toi, ce petit grébu est venu voir ce dont il a entendu parler ? »

Léo : « C’est plausible. »

116 71 Un petit grébu 116 72 Un petit grébu

Max : « Et maintenant qu’il a vu, il peut repartir. C’est vrai qu’il avait l’air intrigué en arrivant. Peut-être qu’un jour il nous invitera au Royaume Secret… J’en parlerai à Martin la prochaine fois. »

Le chevalier : « N’embête pas Martin avec le Royaume Secret Max. »

Max : « Mais bonome, il pourrait nous y introduire ! »

Le chevalier : « Il le fera s’il en a envie. »

Max : « Oui bonome. »

Léo : « Regardez là-bas ! »

Max : « Il y a des bernaches. Et alors ? On connaît bien les bernaches du Canada. »

Léo : « Regarde bien Maxou ! »

116 73 Une oie et des bernaches 116 74 Une oie et des bernaches

Max : « Mmmmm… Oui ! Il y a l’oie grise ! Elle est parmi les bernaches du Canada. »

Le chevalier : « Je l’avais vue tout à l’heure et même fotoée. Je pensais que vous l’aviez vue vous aussi ! »

Max : « Bonome ! »

Le chevalier : « Pardon Maxou. »

Max : « Je suis rassuré que les bernaches l’aient accueillie. Elle sera pas tout seule cette oie grise qu’on connaît pas. »

Léo : « Elles sont gentilles les bernaches du Canada. Elles accueillent souvent les autres oies, comme au Royaume des Bernaches avec la petite bernache nonnette. »

Max : « Les oies et les bernaches sont copines entre elles. C’est une bonne nouvelle. »

Léo : « Alors cette fois, on peut rentrer. »

Max : « D’accord. Mais on observe quand même en cheminant. »

Léo : « Ben oui Maxou. Tiens, par exemple, on s’arrête pour saluer la mésange charbonnière. »

116 75 Une mésange charbonnièreMax : « C’est une jeune femelle. Bonjour mésange. Ce printemps on a nourrit des mésanges dans nos restaurants. Il y a eu deux familles de charbonnières avec quatre petits chacune. Et deux familles de mésanges bleues de quatre petits chacune aussi. On avait seize petits à nourrir nous. Mais une petite bleue est morte. On a rien pu faire pour elle. Alors on l’a enterrée dignement. Elle doit être au paradis des zoisos maintenant. Au revoir petite mésange. A bientôt. »

Léo : « Maxou parle aux zoisos 🙂 »

Max : « Oui, je parle aux zoisos. C’est bonome qui m’a appris. Lui parle à tous les zanimos. Surtout aux écureuils. Et les zanimos l’aiment beaucoup. »

Léo : « Oui Max. Et tu parles aux cygnes aussi ? »

Max : « Les cygnes, je m’en approche pas trop. J’ai peur de leur bec ! »

Léo : « Surtout ceux des parents quand ils ont des petits. »

Max : « C’est à cause d’eux que tu parles des cygnes ? »

Léo : « Oui. Les petits s’étirent les pattes. »

116 76 Des petits cygnes 116 77 Un grand cygne

Max : « Et les parents veillent. Il faut pas s’approcher. Oulala non ! »

Léo : « On va pas s’approcher, on rentre dans notre cabane. »

Max : « Bonome, on peut pocher pour retourner à notre monture ? »

Le chevalier : « Dans la poche de ma chemise. Je vous aide, venez. »

Max : « Merci bonome. »

Alors on est retournés à notre monture. Moi, j’ai fermé les yeux pour revoir Martin sur la branche de saule qui ployait sous le vent. Léo s’est serré contre moi et s’est mis a ronronner. Ça m’a donné envie de lui gratouiller le front. Et il a encore plus ronronné. Puis il s’est endormi. Quelques minutes plus tard je l’ai rejoint au Pays des Rêves. C’est un beau pays aussi, le Pays des Rêves. Il y a plein de zoisos. Et Tante Yvonne vient nous y rendre visite. Elle continue de naviguer dans le temps sur son bateau, accompagnée de Chien. Elle reste à l’ère primaire Tante Yvonne. Elle dit que c’est calme et qu’elle s’y sent bien. Elle espère peut-être croiser bonome quand il était tout jeune 🙂 Le vent lui tient compagnie et lui raconte de belles histoires. Elle a besoin de rien d’autre Tante Yvonne. Quelques nouvelles de sa famille. Mais le vent se charge de lui en donner. Il est gentil le vent.

En arrivant dans la cabane, Léo était tout endormi. Il a pris son beau livre de zoisos et est allé le lire dans le lit de bonome. Et il s’est encore endormi. Moi je suis resté dans le fauteuil à penser à la chance que j’ai d’avoir un bonome, un cousin, une tante et des amis zoisos. Bonome est venu me rejoindre dans le fauteuil et je lui ai demandé si il voulait bien qu’on aille voir blongios demain au Royaume des Bernaches. Il a rigolé. Il a dit que c’était plus des inspections mais la tournée des amis 🙂 Mais que si ça me faisait plaisir, on irait. On a papoté et chahuté un peu. Mais mes paupières devenaient trop lourdes. Il m’a pris dans sa main pour me porter dans mon lit. Léo s’était couché. Il lui a fait un bisou sur le front en lui disant bonnuit. Puis ce fut mon tour. Et, encore une fois, je me suis dit que c’est pas juste que personne soit là pour lui.

Voilà Princesse, c’était encore une belle journée au Pays des Zoisos. Je t’embrasse.

Continuer la promenade.

115 – Le Grand Étang

Lundi 8 août, An III

Max : « Bonome, tu te reposes ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. Je profite un peu des vacances 🙂 »

Max : « Tu fais rien du tout ? C’est rare que tu fasses rien du tout. Même pendant les vacances. »

Le chevalier : « Tu sais Max, il y a toujours du travail quand on est maître dans une schola. »

Max : « Je m’en rends bien compte. Je peux faire rien du tout avec toi ? »

Le chevalier : « Si tu veux mon petitours. »

Max s’installe sur les genoux du chevalier et ils font rien du tout ensemble…

Léo : « Vous êtes là ? Que faites-vous ? »

Max : « On fait rien du tout 🙂 »

Léo : « Le chevalier fait rien du tout ? C’est la première fois que je vois ça 🙂 »

Max : « C’est parce que maître dans une schola c’est beaucoup de travail. »

Léo : « Et prendre soin de deux petizours naturalistes aussi 🙂 Je peux me joindre à vous ? »

Max : « Tu veux faire rien du tout avec nous ? »

Léo : « Oh oui ! »

Max : « Alors installe toi tout seul. On peut pas t’aider, on fait rien du tout 🙂 »

Après un long moment d’inactivité commune…

Max : « C’est quand même bien le rien du tout… »

Léo : « Ça me fait penser aux hérons garde-bœufs. »

Max : « Et les hérons sont des zoisos. »

Léo : « On aime beaucoup les zoisos nous. »

Max : « On pourrait aller leur rendre visite. »

Léo : « Au Pays des Zoisos. »

Max : « Une toute petite visite. Et après, au retour, on referait rien du tout. »

Léo : « A part penser aux beaux zoisos qu’on aurait vus. »

Max : « Qu’en dis-tu bonome ? »

Le chevalier : « Auriez-vous envie d’aller vous promener ? »

Max : « Ben oui… »

Léo : « On peut pas s’en empêcher. »

Max : « C’est ta faute aussi ! »

Léo : « C’est toi qui nous as montré la beauté de la nature ! »

Max : « Avant, on savait pas. »

Léo : « Il faut que tu assumes maintenant ! »

Max : « C’est dans l’ordre des choses ! »

Léo : « Allez chevalier ! Ça suffit le rien du tout ! »

Max : « Saute dans tes chaussettes et emmène nous aux zoisos ! »

Le chevalier : « D’accord ! Mais où voulez-vous aller ? »

Max : « C’est vrai ça ! On va où ? »

Pendant la chevauchée…

Léo : « C’est une bonne idée d’aller au Grand Étang. On y est pas allés depuis le mois de Mai. »

Max : « On avait eu des tas de belles surprises. »

Léo : « Les guifettes noires… »

Max : « Les avocettes élégantes… »

Léo : « Les grèbes à cou noir… »

Max : « Le chevalier sylvain… »

Léo : « On se serait crus en Charentmaritimie 🙂 »

Max : « Tu te souviens de ce qu’avait dit un fotoeur du Royaume des Sternes à bonome quand il lui avait énoncé la liste de zoisos que nos avions observés ? »

Léo : « Oui 🙂 Une liste digne de l’Île d’Ut ! »

Max : « On a vu moins d’espèces à l’Île d’Ut 🙂 »

Léo : « Mais il avait pas voulu accompagner bonome parce que lui, il voyait que des goélands au Grand Étang. »

Max : « Le jour où on a vu les avocettes 🙂 »

Léo : « Si on le revoit, il faudra le lui dire ! »

Max : « On lui montrera mon site 🙂 »

Léo : « Mais il faudra pas lui dire que c’est parce que le chevalier parle le zoiso. »

Max : « Il le croirait pas ! »

Léo : « Ben non. Le chevalier, quand il parle avec d’autres fotoeurs, il prend toujours une petite voix timide et il est plein d’humilité alors les autres l’écoutent pas vraiment. »

Max : « Ils racontent leurs exploits. »

Léo : « Les autres fotoeurs, quand ils parlent, ils ont toujours vu des choses extraordinaires ! »

Max : « Toujours ils voient de l’extraordinaire ! »

Léo : « Et ils font que des fotos magnifiques. Toutes leurs fotos sont magnifiques. Forcément. »

Max : « Tu sais, ils me font penser aux chasseurs dans certaines tribus africaines. J’ai lu ça quelque part. Le soir, autour du feu, ils racontent toujours qu’ils ont chassé un lion ou une gazelle. Mais quand on les voit revenir de la chasse, ils ont juste quelques petits mammifères ou des zoisos 🙂 (Nigel Barley, Un anthropologue en déroute, Petite Bibliothèque Payot. C’est peut-être dans Le retour de l’anthropologue, du même auteur, je sais plus.) »

Léo : « Le chevalier, lui, dit toujours que ses fotos sont pas terribles 🙂 »

Max : « Et qu’il a pas vu grand-chose. »

Léo : « Mais il est content quand même. »

Max : « C’est ça son problème : il sait pas se vendre ! »

Le chevalier : « Vous papotez ? Il va vous falloir arrêter. Nous arrivons. »

Max : « On parlait de toi 🙂 »

Le chevalier : « Ah… Et que disiez-vous ? »

Léo : « Que tu es le plus grand des chevaliers 🙂 »

Le chevalier : « Je n’en crois pas un mot 🙂 Vous pochez ou vous marchez ? »

Max : « On voit pas beaucoup des zoisos en chemin ici. Alors c’est mieux si on poche. Comme ça, tu peux marcher vite jusqu’à l’observatoire. »

Le chevalier : « D’accord Maxou. Installez vous confortablement. »

Léo : « Merci bonome 🙂 »

Max : « Et tu nous aideras à nous installer à l’observatoire. »

Le chevalier : « Je vois. Vous continuez à faire rien du tout. »

Max : « ON TE SUPPORTE ! Et c’est déjà énorme ! »

Léo : « 🙂 Comment fais-tu, mon Maxou, pour toujours trouver quelque chose de désagréable à dire à ton bonome ? »

Max : « 🙂 Ça me vient tout seul 🙂 Je suis doué tu trouves pas ? »

A l’observatoire…

Max : « Ben ça alors ! On voit rien du tout ! »

Léo : « Il y a des végétos qui ont poussé devant l’observatoire ! »

Max : « Comment on va faire pour prendre des nouvelles des zoisos ? »

Léo : « Ben oui. Zutalor ! »

Le chevalier : « Il va falloir viser entre les plantes… »

Max : « On pourrait passer de l’autre côté de l’observatoire… »

Léo : « Max ! Çavapalatête ! C’est interdit ! »

Max : « On irait doucement. Bonome ferait le chevalier furtif et se glisserait dans une touffe de végétos et on pourrait voir les zoisos. »

Léo : « Je veux pas ! Et, dans les touffes de végétos, il y a peut-être des nids ! On va pas abîmer des nids quand même ! »

Max : « Oulala, t’énerve pas Léo. Je proposais ça comme ça. Tu crois que je prendrais le risque d’aller en prison ? »

Léo : « Oui, on sait, en prison il y a pas de chocolat… »

Max : « 🙂 »

Léo : « Il y a un petit cygne… »

Max : « Cygnus olor ? »

115 01 Un petit cygne 115 02 Un petit cygne

Léo : « Il est encore un peu gris. »

Max : « On voit ni ses parents, ni ses frères et sœurs… »

Léo : « Ils doivent être cachés par les végétos. »

Max : « Il va sur le bord… »

115 03 Un petit cygneLéo : « Il fait sa toilette 🙂 »

Max : « Bonomou, on voit un peu les végétos sur ta foto. La plante toute penchée et toute sèche on la connaît déjà mais je me souviens plus du nom. »

Le chevalier : « Dipsacus fullonum, Dipsacacées. »

Max : « Oui, c’est ça ! Le cabaret-des-oiseaux. Lui, on le connaît. Mais il y en a d’autres. Il y aurait pas le lycope d’Europe ? »

Le chevalier : « Je ne pense pas. Mais ces plantes sont trop loin pour que je les identifie… »

Max : « D’accord. »

Léo : « LÀ ! »

Max : « Oulala ! C’est allé très vite ! Tu as réussi à fotoer ? Montre ! »

Max : « Oh zut ! Il est flou ! »

115 04 Un faucon hobereau 115 05 Un faucon hobereau

Léo : « C’est un faucon hobereau ! Falco subbuteo, Falconidés. Rhooo… »

Max : « Vous avez vu si il a attrapé un poisson ? »

Léo : « Ben non. »

Max : « On voit bien quand même sur ta foto bonome. Bravo ! »

Le chevalier : « Merci Max mais… »

Max : « Oui, on sait, tu aurais pu mieux faire… Si tu avais eu le temps tu aurais mieux cadré la focale en zoomant plus et tout ça. On sait : tu es nul en foto et tu as zéro. Hopla ! Léo, on la mettra quand même dans mon blog. »

Léo : « Ben oui ! Un faucon hobereau qui essaie d’attraper un poisson ! C’est pas tout le monde qui a déjà vu ça ! Rhooo la chance ! Déjà, juste le faucon hobereau… J’en avais jamais vu moi ! »

Max : « Avec bonome, on a a déjà vu un. C’était ici. Il est venu se poser là, de l’autre côté, à 20 mètres. C’était le jour où j’ai vu la cigogne 🙂 »

Léo : « On a de belles surprises ici 🙂 »

Max : « Il y a des sternes pierregarin. »

Léo : « Sterna hirundo, Laridés. »

Max : « Bonome, tu peux essayer de les fotoer en vol s’il te plaît. »

Le chevalier : « Je peux essayer… »

Max : « Alors ? »

Le chevalier : « Max, laisse moi un peu de temps ! »

Max : « Ça y est ? »

Léo : « Max l’impatient ! »

Max : « Montre ! »

Le chevalier : « En voici une à peu près présentable… »

115 07 Une sterne pierregarin

Léo : « J’aime beaucoup ta foto. »

Max : « Oui, moi aussi. Tu peux arrêter. »

Le chevalier : « Il y a des Odonates mais j’hésite à vous les montrer. Je crains d’avoir à faire une détermination. »

Max : « Non, pas aujourd’hui. On se promène bonome. Pas de détermination compliquée au programme. Ils sont où ces Odonates ? »

Le chevalier : « Là. »

115 08 Deux odonates in copulaMax : « Ils sont in copula 🙂 »

Léo : « Chevalier, tu nous as jamais expliqué pourquoi ils se mettent dans cette position pour faire des œufs. »

Max : « C’est vrai ça ! »

Léo : « Tu veux bien nous expliquer s’il te plaît. »

Le chevalier : « Oui mes petizours. L’anatomie des Odonates est assez originale. Le pénis, chez le mâle,… »

Max : « Le pénis chez le mâle. Bien bonome. Et tu trouves ça original toi ? »

Le chevalier : « Non, effectivement. Le pénis se situe sous le ventre, sur l’un des premiers segment abdominal. Mais l’orifice par lequel sort le sperme se trouve à l’extrémité de l’abdomen. Le mâle, avant l’accouplement, doit se contorsionner pour que l’extrémité de son abdomen touche son bas ventre. Il peut ainsi remplir de sperme un réservoir qui se trouve proche du pénis. »

Max : « Le plus simple aurait été de mettre tous les organes reproducteurs côte à côte. »

Le chevalier : « Effectivement 🙂 Chez la femelle, l’orifice reproducteur se situe également au bout de l’abdomen. Pour l’accouplement, le mâle attrape la femelle par le cou grâce aux cercoïdes qu’il a à l’extrémité de son abdomen. La femelle doit alors courber son abdomen pour que son orifice reproducteur vienne au contact du pénis. »

Max : « Oulala ! C’est compliqué ça ! »

Léo : « Tu peux nous remontrer la foto s’il te plaît. »

115 08 Deux odonates in copulaLéo : « Merci chevalier. Alors, sur cette foto, le mâle est vers la droite, au dessus. Et la femelle a courbé son abdomen pour qu’il rejoigne le pénis de son partenaire. Et leurs corps dessinent un cœur 🙂 »

Max : « Léo le romantique 🙂 »

Léo : « Et alors ! »

Max : « Te fâche pas Léo. Tu as raison. Comme d’habitude… »

Léo : « Il y a un Odonate solitaire posé sur la branche au pied de la palissade… »

115 09 Un odonateMax : « Bonome, tu te sens d’aller dans la bibliothèque de ta tête pour nous dire qui c’est cet Odonate ? »

Le chevalier : « Non, je n’ai pas envie. Aujourd’hui, je fais rien 🙂 »

Max : « D’accord. »

Léo (à Max) : « Là, si il va dans la bibliothèque dans sa tête, il risque de s’installer dans le fauteuil et de faire rien. Et après, il resterait dans sa tête et on le verrait plus jamais. »

Max : « Tu crois qu’il pourrait rester bloqué dans sa tête ? »

Léo : « Je veux pas prendre le risque. Je l’aime bien notre bonome. »

Max : « Ben oui. On s’y est habitués 🙂 »

Léo (au chevalier) : « Ça suffit les Odonates. On revient aux zoisos. Il y a une fuligule milouin. Elle ploufe ! »

115 10 Une fuligule milouin 115 11 Une fuligule milouin

Max : « A tes débuts d’ornithologue, tu avais dit le fulugule 🙂 »

Léo : « C’est pas gentil de me rappeler mes erreurs ! »

Max : « C’était une petite erreur rigolote 🙂 Maintenant tu reconnais tous les zoisos. Et tu connais même leurs noms en scientifique. »

Léo : « Pas tous. Mais le fuligule milouin s’appelle Aythya ferina, Anatidés. Là, c’est une femelle. C’est pour ça que j’ai dit une fuligule. »

Max : « Mon Léo, ce zoiso m’a l’air d’avoir une coloration très homogène. Et je vois pas de ligne blanche en arrière de l’œil. »

Léo : « Je vois. Tu penses que c’est un juvénile ? »

Max : « Je sais pas et j’en suis tout chiffonné 🙂 »

Léo : « 🙂 C’est compliqué les zoisos. »

Max : « En plus, aujourd’hui on a décidé de faire rien. »

Léo : « On a qu’à dire que c’est une jeune femelle 🙂 »

Max : « Oulala ! Léo ! Quel manque de précision dans ta détermination ! »

Léo : « Ouiiii 🙂 »

Max : « D’accord. Alors les deux fuligules qui s’en vont, on dit que ce sont des fuligules et puis c’est tout ! On dit même pas l’espèce ! »

115 12 Deux fuligules milouinsMax : « Bonome, qu’est ce que tu observes ? »

Le chevalier : « Le faucon hobereau… »

115 13 Un faucon hobereau 115 15 Un faucon hobereau

Max : « C’est un beau zoiso 🙂 On pourrait peut-être déterminer son sexe… »

Léo : « Oui, ça doit être possible… »

Max : « Il faudrait réfléchir… »

Léo : « Prendre les beaux livres de zoisos… »

Max : « Mais on pas envie… »

Léo : « Regardons plutôt le jeune goéland sur sa branche. »

115 16 Un jeune goéland 115 17 Un jeune goéland

Max : « Tu sais à quelle espèce il appartient. »

Léo : « Ben non. Tu sais bien qu’on reconnaît pas les juvéniles chez les goélands. »

Max : « Ah oui, c’est vrai ! Et bonome perd ses cheveux quand il cherche. »

Léo : « Il en a plus beaucoup des cheveux. »

Max : « Il faut pas lui demander de chercher alors. »

Le chevalier : « Vous m’avez l’air bien apathiques aujourd’hui. »

Max : « Oui. C’est ta faute ! On a fait rien avant de venir et maintenant on est tout mous ! »

Le chevalier : « Quoi qu’il arrive, c’est de ma faute ! Sautez dans ma poche ! »

Max : « Pourquoi ? On est punis ? »

Le chevalier : « Non 🙂 J’ai envie d’aller voir le Petit Royaume Sauvage. »

Léo : « Oh oui ! »

Max : « D’accord. On se poche 🙂 »

Plus tard, à l’orée du Petit Royaume Sauvage…

Max : « Bonome, c’est tout boueux ici. »

Le chevalier : « Oui, je m’en rends compte… »

Max : « On va pas pouvoir explorer le Petit Royaume Sauvage. »

Le chevalier : « Non. En général, ce chemin est la partie la plus sèche du parcours 🙂 »

Max : « Et là, tu te ploufes déjà tes pieds jusqu’aux aisselles 🙂 »

Le chevalier : « 🙂 Au moins les aisselles ! »

Léo : « Je suis d’accord si les aisselles sont juste au dessus des pieds 🙂 »

Max : « Pfff ! Bonome, il faut pas aller plus loin. Ce serait pas raisonnable. »

Le chevalier : « Tu as raison. Regardons un peu l’étang. »

Léo : « Rhoooo… »

Max : « Qu’est ce que tu as vu Léo ? »

Léo : « Là-bas… On dirait une grande aigrette ! »

Max : « Une grande aigrette ? Comme dans ‘La grande aigrette s’appelle Casmerodius albus’ ? »

Léo : « Exactement ! »

Max : « Bonome, tu l’as fotoée ? Ben oui, forcément ! Je suis bête moi. Montre nous ça. »

115 18 Une grand aigrette 115 19 Une grande aigrette

Max : « Le bec est jaune. Le cou est très long. C’est bien Casmerodius albus. Ça alors ! Je m’attendais pas à la rencontrer ici. »

Le chevalier : « Nous en avons vu une au Royaume des Bernaches. »

Max : « C’est vrai ! Mais quand même ! »

Léo : « Un faucon hobereau, une grande aigrette… La chance ! »

Max : « Moi, ça m’arrange pas tout ça. »

Léo : « Pourquoi ? Tu aimes plus voir de beaux zoisos ? »

Max : « Ben si ! Mais c’est à cause de mon blog. Je suis très en retard moi. Oulala ! Et si on voit des beaux zoisos un peu rares, je peux pas passer l’article pour rattraper mon retard ! »

Léo : « Parce que, sinon, tu écrirais pas les articles pour chacune de nos sorties ? »

Max : « Je crois que j’en passerais quelques unes. »

Léo : « Mais… Que dirait Princesse ? »

Max : « Princesse, elle sait pas quand on va en inspection. Alors elle peut pas savoir si je grave pas l’article. Et puis, elle donne pas beaucoup de nouvelles. Et ça m’étonnerait qu’elle en donne juste pour nous gronder. Bonome, tu peux remontrer la foto s’il te plaît. »

Le chevalier : « La voici. »

115 22 Une grande aigretteMax : « C’est bien ce que je pensais. Derrière la grande aigrette, ce sont pas des phragmites et, devant elle, qui dépassent de l’eau, ce sont pas des nénuphars. Bonomou, pourrais-tu nous parler de cet habitat ? »

Le chevalier : « A cette distance ? Sans pouvoir observer les végétaux ? »

Max : « Oui superzieux ! Au travail ! »

Le chevalier : « Bien… Il y a bien quelques phragmites mais ils sont rares. Les plantes principales sont peut-être des joncs… Je dirais : Classe Phragmiti australis ; Ordre : Phragmitelia australis mais je ne connais pas l’alliance… Il faudrait faire des recherches. »

Léo : « C’est quand même un roselière haute. »

Le chevalier : « Oui Léo. Passons aux plantes qui sortent de l’eau. Diriez-vous que les parties émergées sont roses ? »

Max : « Oui, il me semble. »

Léo : « Pareil. »

Le chevalier : « Alors il est probable que ce soient des renouées amphibies. Ou du moins leur accomodat aquatique. »

Max : « Leur accommodat. Oui oui. Léo et moi en parlions ce matin. N’est ce pas Léo ? »

Léo : « Oh oui ! Je demandais justement à Max si son accommodat aquatique se portait bien. »

Max : « Et je lui ai répondu qu’il allait très bien puisqu’il commensalise et qu’il est même pas aposématique. »

Léo : « Ce qui prouve qu’il va bien 🙂 »

Le chevalier : « D’accord. Un accommodat aquatique est une population d’une espèce qui s’est accommodée à vivre dans l’eau. Elle s’est adaptée. »

Max : « Ben voilà ! Donc, la renouée amphibie peut vivre dans l’eau. »

Léo : « Mais pas toujours. »

Max : « Ben non ! Léo, quand même ! Il faut pas oublier l’accommodat terrestre voyons ! »

Léo : « Pfff ! Quel piètre naturaliste je fais ! »

Max : « Pauvre Léo ! Qu’est ce qu’on va faire de toi ? »

Léo : « Il me reste qu’à me ploufer. Je deviendrai peut-être un accommodat aquatique 🙂 »

Max : « 🙂 Bonome, pourrais-tu nous donner le nom de la renouée amphibie en scientifique s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Polygonum amphibium, Polygonacées. »

Max : « Et cet habitat, le connais-tu ? »

Le chevalier : « Il n’est pas signalé dans notre département et ici nous sommes en dehors. »

Max : « Ah… On est à l’étranger ? »

Le chevalier : « Oui, pour mes sources 🙂 »

Léo : « Et cette jolie plante à fleurs ? »

115 20 Une belle plante 115 21 Une belle plante

Le chevalier : « Je ne suis pas sûr… »

Max : « Bonome, toi, tu es pas sûr ? »

Le chevalier : « Oui Max. J’ai peur de dire des erreurs. En ce moment, j’ai l’impression de ne plus rien connaître… »

Max : « Bonomou… Qu’est ce qu’il t’arrive ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas… »

Max : « Tu veux pas donner un nom ? »

Le chevalier : « Et s’il est faux ? »

Max : « Pourquoi tu aurais faux ? Tu connais tout ! »

Le chevalier : « C’est gentil Max, mais c’est moi qui t’apprends tout ce que tu sais. Comment pourrais-tu savoir si je dis des erreurs ? »

Max : « Ben là, tu en dis une ! Tu m’as beaucoup appris, je le reconnais volontiers. Mais j’étudie tout seul aussi. Et avec Léo. Alors c’est pas toi qui nous as tout appris. Bonome, présente nous cette plante ! »

Le chevalier : « Elle ressemble au jonc fleuri, Butomus umbellatus, Butomacées. »

Léo (à Max) : « Max ! Max ! »

Max : « Oui Léo ? »

Léo : « Je crois que le chevalier est pas très en forme. Il vaudrait mieux rentrer. »

Max : « Tu crois ? »

Léo : « Oui, regarde. Il a l’air tout triste. Et c’est la première fois que je le vois douter comme ça. Allez, propose lui de rentrer. »

Le chevalier : « Que chuchotez vous comme ça ? »

Max : « Léo est fatigué. Il ose pas te le dire mais il voudrait rentrer. »

Le chevalier : « C’est vrai Léo ? »

Léo : « Oui. Tu m’en veux pas ? »

Le chevalier : « Non. Rentrons. »

On avait à peine commencé la chevauché qu’un faisan a croisé notre chemin. Bonome s’est arrêté pour le fotoer.

115 23 Un mâle faisanPuis on est rentrés en silence. Léo était inquiet. De retour dans la cabane, bonome est retourné dans son fauteuil pour faire rien du tout. Ce matin, j’avais trouvé ça bien qu’il fasse rien du tout. Il travaille trop d’habitude. Il s’arrête jamais. Mais ce soir, je comprenais l’inquiétude de Léo. Alors, on lui a préparé un café et on lui a apporté dans son fauteuil. On en a même pas mis partout 🙂 Puis Léo s’est installé sur ses genoux. Mais moi, j’ai grimpé jusque sur son épaule. Pour lui gratter la tête. Il avait pas l’air en forme mais il a quand même fait semblant de ronronner. Pour nous faire plaisir.

Voilà Princesse, c’était une petite inspection mais avec des beaux zoisos. Léo et moi allons bien. Mais ça faisait longtemps que j’avais pas vu bonome comme ça.

Je t’embrasse Princesse et j’espère que tu vas bien.

Continuer la promenade

114 – Un autre beau dessin

Au mois d’Avril de l’An IV…

Léo : « Max ! Max ! Viens ! Regarde ! Rhooo ! »

Max : « Ben Léo, qu’est ce qu’il t’arrive ? Tu as l’air tout énervé ! »

Léo : « Regarde ! C’est bonome qui l’a apporté de la schola ! »

Max : « Léo, calme toi ! Qu’est ce qu’il a encore fait bonome ? »

Léo : « Mais regarde ! »

Le chevalier qui chevauche un cygne

Max : « Oulala ! Bonome ! C’est toi, avec ton armure, qui chevauche un cygne ! »

Léo : « Il est superbe ce dessin ! »

Max : « C’est la même élève ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « Elle est vraiment douée 🙂 Dis, tu lui avais donné mon petit mot de remerciements pour le premier dessin ? »

Le chevalier : « Bien sûr. Elle l’a fait circuler dans toute la classe 🙂 »

Max : « J’ose pas le publier ce petit mot. J’ai écrit son prénom et je voudrais pas que les autres élèves l’embêtent. »

Le chevalier : « Je vais tâcher de faire disparaître son prénom, comme cela tu pourras le publier. »

Léo : « Rhooo… Notre grand chevalier en armure ! Max, tu as vu, tu es dessiné sur l’épaule du chevalier 🙂 »

Max : « Bonome, je suis ton blason ! »

Le chevalier : « Certains chevaliers ont un lion, d’autres un aigle… Moi, j’ai un petitours 🙂 »

Max : « C’est toi le plus chanceux 🙂 Il faudra le montrer à Princesse ce dessin. »

Léo : « Si elle voit son armement… »

Max : « C’est vrai ça ! Tu as vu la lance qu’elle t’a dessinée ? C’est une brindille 🙂 »

Léo : « Mais non ! C’est pas Brindille ! C’est une branche ! »

Max : « Oulala ! Bonome, il faut qu’elle en fasse d’autres ! Tu pourras lui demander s’il te plaît ? Et on pourrait lui offrir du chocolat pour la remercier. Ça fait toujours plaisir du chocolat. »

Le chevalier : « D’accord Maxou. Tu viendras à la schola pour le lui offrir. »

Max : « D’accord bonome. Oulala, quel beau dessin ! »

Amis lecteurs, si vous avez oublié… Ce dessin fait allusion à un grand fou-rire de Léo et moi quand, au Royaume des Tadornes, nous avions imaginé que nous chevauchions chacun un cygne pour parcourir le Pays des Zoisos. Nous avions pensé au pauvre cygne qui porterait bonome 🙂

Continuer la promenade

113 – Les habitats du Royaume des Bernaches (Oulala c’est compliqué)

Dimanche 7 Août, An III

Léo : « Chevalier, qu’est ce que tu lis ? »

Le chevalier : « La description d’un milieu. »

Léo : « Quel milieu ? »

Le chevalier : « Hydrocharition morsus-ranae, variante à Utriculaire citrine. »

Léo : « L’utriculaire citrine ? La jolie fleur jaune qui dépasse de l’eau ? »

Le chevalier : « Oui mon Léo. »

Léo : « Et c’est quoi l’hydrokarition de la morsure rayée ? »

Le chevalier : « Hydrocharition morsus-ranae. »

Léo : « Oui. C’est quoi ? »

Le chevalier : « Un groupement de végétaux en milieu aquatique. »

Léo : « C’est ce qu’on voit au Marais du Royaume des Bernaches ? »

Le chevalier : « Oui. »

Léo : « On pourrait y aller pour que tu nous expliques. »

Le chevalier : « Pourquoi pas 🙂 »

Léo : « MAX ! METS TON SACADO ! ON VA AU ROYAUME DES BERNACHES ÉTUDIER L’HDROCHARITION DE LA MORSURE RAYÉE ! »

Max (qui arrive dans la seconde avec son sacado sur le dos) : « Le quoi ? »

Léo : « L’hydrocharition de la morsure rayée. C’est un groupement de végétos en milieu aquatique. »

Max : « On va pas aller dans l’eau ? »

Le chevalier : « Non, promis. »

Max : « Parce que j’ai peur des brochets moi. »

Le chevalier : « Je sais Maxou. »

Max : « Et on sait pas nager nous. »

Le chevalier : « Je le sais aussi 🙂 »

Max : « C’est la première fois qu’on va étudier un milieu. »

Le chevalier : « Il y en a beaucoup à étudier. »

Max : « Et c’est seulement maintenant que tu nous le dis ? »

Le chevalier : « Je n’en avais jamais eu l’occasion. »

Max : « Il y a une classification des milieux ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « Et tu nous l’a pas enseignée ? »

Le chevalier : « Ben non. »

Max : « A nous, tes petizours naturalistes ? »

Le chevalier : « Et non. »

Max : « Tu nous laisses graver un blog naturaliste alors qu’on est totalement ignorants de la classification des milieux. »

Le chevalier : « Absolument. »

Max : « Bonome ! »

Le chevalier : « Max ! »

Max : « Mais… Mais bonome, quand même ! Pour qui tu nous fais passer ? »

Le chevalier : « Pour des petizours naturalistes qui connaissent des tas de choses fort savantes mais pas encore la classification des milieux. Parce que l’un des deux a un peu plus d’un an de pratique et l’autre 10 mois à peine. On y va ? »

Léo : « On y va ! »

Pendant la chevauchée…

Léo : « Chevalier, tu peux nous expliquer un peu la classification des milieux s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Bien sûr. Dans le secteur il existe cinq grands types d’habitats. »

Max : « Habitats ou milieux ? »

Le chevalier : « Habitats Max. Pardonnez mon erreur. »

Max : « Ça arrive de dire des erreurs bonome. C’est pas grave. Il y a donc cinq grands types d’habitats. Peux-tu nous les citer ? »

Le chevalier : « De tête, comme ça, en pleine chevauchée ? »

Max : « Oui. Et c’est noté 🙂 »

Le chevalier : « Il y a les habitats aquatiques et amphibies, les habitats des murs et des pieds de murs, les habitats anthropiques et nitrophiles herbacés, les habitats des mégaphorbiaies, prairies et pelouses et enfin les habitats des fourrés, manteaux arbustifs, des forêts et de leurs coupes. J’ai bon ? »

Max : « Euh… Oui oui. Tu as une bonne note. Bravo bonome ! »

Léo : « Et l’hydrocharition à morsure rayée, il appartient aux habitats aquatiques et amphibies je suppose. »

Le chevalier : « Tu supposes bien. Mais nous voici arrivés. Parquons notre monture et allons explorer. »

Au Royaume des Bernaches…

Max : « Je propose que nous allions d’abord faire le tour de l’étang avant d’étudier l’hydrocharition de la morsure rayée. »

Léo : « Moi je veux bien. »

Le chevalier : « Alors allons faire le tour de l’étang. »

Max : « On va peut-être voir de beaux zoisos. »

Léo : « Ouiii 🙂 »

Max : « On commence par une jeune poule-d’eau. »

113 01 Une jeune poule d'eau 113 02 Une jeune poule d'eau

Léo : « J’aime beaucoup ses grandes pattes avec de longs doigts fins. »

Max : « Elles sont un peu verdâtres. Et tout le monde sait que pattes vertes se dit chloropus en grékancien. D’où le nom de la poule-d’eau : Gallinula chloropus. »

Léo : « Ses fins doigts permettent de la distinguer de la foulque macroule qui, elle, a les doigts aplatis. »

Max : « Oui Léo, tout à fait Léo. Les plumes blanches de sa queue le permettent aussi. Même qu’on appelle ça un miroir. Mais on se voit pas dedans 🙂 »

Léo : « Tu voudrais t’admirer dans les fesses d’une poule-d’eau toi ? »

Max : « 🙂 Tiens, des Odonates. Ça fait longtemps qu’on a pas fait l’Odonatologie 🙂 Les triangles alaires, les nervures anténodales et tout ça… Bonome, peux-tu nous expliquer ces Odonates s’il te plaît. »

113 03 Des Odonates

Le chevalier : « On les voit mal. Ils sont trop loin. »

Max : « Et bien zoome ! »

Le chevalier : « Oui Maxou. Bien Maxou. Voilà Maxou. »

Max : « C’est bien bonomou 🙂 Commence par celui qui est tout seul. »

113 04 Un OdonateLe chevalier : « A tes ordres chef ! Alors… L’abdomen est couvert d’une pruine bleuâtre, le triangle de l’aile antérieure est tourné vers l’arrière et l’individu est perché. Ou plutôt posé. Je déduis de ces caractères que nous avons affaire à un libellulidé. »

Max : « Tu as ouvert le livre que tu as dans ta tête ? »

Léo : « Max, le coupe pas. J’écoute moi ! »

Le chevalier : « Pas de tâche noire à la base des ailes antérieures… Oui, il y a plus de 8 nervures anténodales… »

Max : « Léo, tu as remarqué que quand bonome étudie un Odonate, il est imperméable à ce qui se passe autour de lui ? Il est dans sa tête. »

Le chevalier : « Zutalor ! On ne voit pas bien l’aile sur cette foto ! Tant pis… Genre Orthetrum… Le ptérostigma est sombre. Je dirais qu’il est noir. Ce doit être un orthétrum réticulé, Orthetrum cancellatum. Mais il manque les bandes jaunes sur le bord de l’abdomen. Mes petizours, je vous présente l’orthétrum réticulé. »

Max : « Tu es revenu avec nous ? Je faisais remarquer à Léo que tu es toujours totalement absorbé par ton analyse quand tu étudies un Odonate. »

Le chevalier : « C’est que ce n’est pas facile 🙂 »

Max : « Et ceux qui sont en train de s’accoupler ? Tu les connais ? »

113 05 Deux autres OdonatesLe chevalier : « Tu me demandes une seconde détermination ? Maintenant ? »

Max : « J’aimerais bien. Mais tu es pas obligé. »

Le chevalier : « Tu ne m’en voudras pas si je ne le fais pas tout de suite ? »

Max : « Non bonome. On le fera à la cabane, un soir ou un jour de pluie. Pas de problème bonome. »

Léo : « Et comme ça on peut avancer et aller à la roselière. »

Max : « Toi, tu as envie de revoir blongios 🙂 »

Léo : « Ben oui 🙂 Je l’ai juste aperçu de loin. Je voudrais bien lui être présenté quand même ! »

Max : « On y va Léo mais tu sais bien qu’on peut pas prévoir au Pays des Zoisos. Il sera peut-être pas là. Bonome, tu veux bien t’activer une peu ? On traîne là ! »

Le chevalier : « Alors sors de ma poche et cours devant nous 🙂 »

Max : « Non, il faudrait que je vous attende et ça m’énerverait 🙂 »

Léo : « On approche… »

Max : « LE ZOISO EN VOL ! Tu as fotoé bonome ? On aurait dit grébu ! »

113 06 Grébu qui vole 113 07 Grébu qui vole

Le chevalier : « C’était effectivement grébu. Quel œil ! »

Léo : « Toi aussi tu deviens un superzieux 🙂 

113 08 Grébu sur l'eau 113 09 Grébu sur l'eau

Max : « Grébu en vol… Il était pressé de venir nous voir 🙂 Bonjour Grébu, tu vas bien ? As-tu pensé à notre invitation ? »

Le chevalier : « Max, nous n’irons pas à la mer avant des mois. »

Max : « Oui, ça je sais. Mais si on en parle maintenant ça nous laisse le temps de régler tous les détails. Il faut qu’il prévoit son itinéraire grébu. C’est pas à côté la Charentmaritimie. »

Léo : « Les juvéniles sont invités aussi ? »

Max : « Je sais pas. Bonome ? Qu’est ce que tu en penses ? »

Le chevalier : « J’en pense que les zoisos sont libres de se déplacer et que, s’ils veulent aller à la mer, ils vont à la mer. Ils n’ont pas besoin de notre invitation. »

Max : « Oulala ! Il est d’humeur ronchonne chonchon. Léo, pourquoi tu parlais des juvéniles ? »

Léo : « Parce qu’il y en a un là, juste devant nous. »

113 10 Un jeune grébu 113 11 Un jeune grébu

Max : « Son cou est encore un peu rayé mais c’est plus un tout petit. »

Léo : « C’est un juvénile Max. C’est plus un nourrisson. »

Max : « Bonome, tu as vu quelque chose ? »

Le chevalier : « Oui, je fotoe une poule-d’eau qui fait sa toilette sèche. »

113 12 Une poule d'eau 113 13 Une poule d'eau
113 14 Une poule d'eau 113 15 Une poule d'eau

Max : « Mademoiselle aux pattes vertes 🙂 Qu’est ce qui court là-bas ? »

113 16 Un petit rongeur 113 17 Un petit rongeur

Léo : « Un petit rongeur ! »

Max : « On connaît pas bien les petits rongeurs. Bonome, tu le connais toi ? »

Le chevalier : « Non… »

Max : « Tu as pas un livre de Mammifères dans ta tête ? Pourtant tu en as acheté un ! Tu le connais pas encore par cœur ? C’est pas grave. On regardera ce soir, dans la cabane. »

Le chevalier : « Je pense quand même que c’est un rat, Rattus sp., Muridés. »

Léo : « Qu’est ce qu’il fait là ? »

Le chevalier : « Observez attentivement. »

Léo : « Je vois ! Il vient manger le poisson mort ! »

Max : « Il est nécrophage le rat ? »

Le chevalier : « Omnivore. Il mange tout ce qu’il trouve. »

Léo : « Il est pas difficile lui 🙂 »

Max : « Et, du coup, il nettoie la nature en éliminant les cadavres. Ça évite la prolifération des microbes. Merci le rat. »

Léo : « Les zoms aiment pas les rats. »

Le chevalier : « Pourtant ils les emmènent partout où ils vont 🙂 Les rats sont présents sur toutes les îles sur lesquelles les navigateurs ont fait escale. »

Max : « Voilà ! Encore une bêtise des zoms. Les rats ont perturbé tous les écosystèmes. »

Le chevalier : « Oui, ils sont souvent responsables de la disparition d’oiseaux car ils se nourrissent de leurs œufs. »

Léo : « C’est vrai qu’ils sont intelligents les rats ? »

Le chevalier : « Oui mon Léo. Ils sont très intelligents. C’est aussi pour cela qu’ils sont utilisés comme animaux de laboratoire en neurobiologie. Saviez-vous que dans la Ville-Capitale il y a au moins autant de rats que d’habitants ? »

Max : « Oulala ! Ça fait beaucoup ! »

Le chevalier : « Oui, mais comme tu le disais ils nettoient l’environnement. Le problème est qu’ils peuvent porter des microbes transmissibles à l’homme : le virus de la rage, la bacille de la peste… »

Max : « Aïe ! Je comprends pourquoi les zoms les aiment pas alors. »

Léo : « Moi, je les aime bien quand même. Ce sont de beaux zanimos. »

Max : « Oui Léo mais on peut pas passer la journée à parler des rats. On a des habitats à étudier nous. »

Léo : « Attends Maxou ! Il y a un petit zoiso ! Chevalier, le vois-tu ? »

Le chevalier : « Oui… Je fotoe… Voilà ! »

Max : « Tu as pas fait au gros zoom ! On va pas le voir ! »

Le chevalier : « Le gros zoom n’est pas assez rapide et les fotos ne sont pas belles. Voyons celles-ci… »

113 18 Une rousserolle 113 19 Une rousserolle

Max : « On le connaît pas ce zoiso… Léo, il te dit quelque chose ? »

Léo : « On voit pas bien… Il ressemble un peu à un pouillot mais c’est pas un pouillot. Tu as pris ton livre de zoisos ? »

Max : « Oui, il est dans le sacado de bonome. »

Léo : « Chevalier, pourrais-tu… »

Le chevalier : « Te donner les livres 🙂 Oui Léo, les voici. »

Léo : « Merci chevalier 🙂 Les pouillots… Page 328 du beau livre de Max… »

Max : « Tu as dit que c’était pas un pouillot ! »

Léo : « Oui oui, il faut regarder quelques pages avant… Les rousserolles… Mmmmm… Voyons ça… Qu’est ce que tu en penses chevalier ? »

Le chevalier : « Tu penses que c’est une rousserolle ? »

Léo : « Oui, je suis à peu près sûr. Mais laquelle ? Elles se ressemblent beaucoup les rousserolles. »

Le chevalier : « Regardons ça de plus près. D’après les cartes de répartition en Europe, nous pouvons exclure les rousserolles des buissons et les rousserolles Isabelle. Restent les rousserolles effarvatte et verderolle… Mmmmm… »

Max : « Vous êtes rigolos tous les deux 🙂 Vous Mmmmmez en vous grattant la tête 🙂 »

Léo : « Nous, au moins, on cherche. »

Max : « Et moi je vous laisse faire 🙂 »

Le chevalier : « Bien, d’après ce que je viens de lire je dirais que c’est une rousserolle verderolle. »

Léo : « Oui, c’est celle qui peut s’observer dans les phragmites. Acrocephalus palustris, Acrocéphalidés ! Un zoiso de plus ! »

Max : « Bien. Vous pouvez arrêter de vous gratter la tête maintenant 🙂 Si on a vu un nouveau zoiso, on verra pas blongios. »

Léo : « Pourquoi ? »

Max : « Léo, on peut pas avoir trop de belles choses d’un coup. Sinon, après, on aurait plus rien à voir. Et puis, blongios était un peu fâché de pas nous avoir vus plus tôt. Alors il va nous faire attendre un peu. Il va pas venir comme ça, là, tout de suite. Bonome, dis aux zoisos de le prévenir qu’on est venus et qu’on comprend qu’il soit un peu fâché. On reviendra le voir. Et si il le faut, on reviendra encore et encore. »

Le chevalier : « Bien Maxou. Je transmets. »

Léo : Dis chevalier, la phragmitaie, ce serait pas un habitat aquatique et amphibie ? »

Le chevalier : « Si mon Léo. »

Léo : « Tu voudrais bien nous le présenter. S’il te plaît. »

Le chevalier : « Si tu veux. Max, qu’en penses-tu ? »

Max : « Bonomou, veux-tu bien cesser de demander l’avis de l’autre petitours quand l’un est d’accord ? »

Le chevalier : « Léo, qu’en penses-tu ? »

Léo : « 🙂 T’es trop bête bonome ! »

Max : « On pourrait revenir à la phragmitaie oui ? »

Le chevalier : « Revenons y ! 1.6 Végétation des eaux sur sol mésotrophe à eutrophe (roselières et cariçaies). »

Max : « Qu’est ce que c’est que ça ? »

Le chevalier : « C’est le titre ! »

Max : « Ça faisait longtemps 🙂 Mésotrophaheutrophe ? Cariçaies ? Pourrais-tu nous éclairer mon bonome ? »

Le chevalier : « Mesotrophe. Eutrophe. Cela vient… »

Max : « Du grékancien. D’accord. J’aurais dû m’y attendre. Et sans grékancien ? C’est possible ? »

Le chevalier : « Absolument ! Ce sont des sols moyennement riches ou riches en substances nutritives. »

Léo : « Et la cariçaie ? »

Le chevalier : « Une végétation constituée essentiellement d’espèces de carex. »

Max : « On connaît pas les carex ! »

Le chevalier : « Si ! Nous en avons vu ! Souvenez-vous. A l’Aber, dans l’arrière dune. »

Max : « A l’Aber, en Bretagne ? »

Léo : « Oui, je me souviens. Mais tu connaissais pas l’espèce. »

Le chevalier : « Merci de me le rappeler… »

Max : « Bon, ici c’est la roselière qu’on doit appeler phragmitaie. C’est un habitat ? »

Le chevalier : « Bien sur Maxou. 1.6 C Végétation dominée par les hélophytes hauts (Roselière haute). »

Max : « Et il a pas un nom bizarre ? Parce que phragmitaie c’est trop simple pour les scientifiques. Ça fait pas sérieux. Nous t’écoutons. »

Le chevalier : « Classe : Phragmiti australis – Magnocaricetea elatea ; Ordre : Phragmitella australis ; Alliance : Phragmition communis ; variante à roseau commun (Phragmites australis). »

Max : « Ben voilà ! Là, ça fait scientifique ! C’est grâce à des noms comme ça que les élèves deviennent allergiques aux sciences ! »

Léo : « L’écoute pas chevalier. Continue. »

Le chevalier : « Les habitats de cette classe sont dominés par des plantes hautes sur les berges des cours d’eau calme, des étangs et des mares. La variante à roseau commun colonise les ceintures des grands étangs parfois sur de vastes surfaces. Elle se développe dans des tranches d’eau allant de 10 cm à l’exondation totale, c’est à dire hors de l’eau. »

Léo : « On a déjà vu des phragmitaies au Marais, au Royaume des Sangliers, au Royaume des Hérons. »

Max : « Au Royaume des Sternes aussi. »

Le chevalier : « Les trois premières constituent l’essentiel des phragmitaies du département. Les gardes des Royaumes font des travaux pour les développer au Royaume des Grèbes et les étendre aux Royaumes des Hérons. »

Max : « C’est une bonne idée ça. Il faudra le dire à blongios. »

Le chevalier : « C’est pour lui que ces travaux sont entrepris. Mais nous verrons cela plus tard. »

Léo : « Chevalier, si la mare ou l’étang est pas profond, il y aura de plus en plus des phragmites. Et il y aura plus d’étang ! »

Le chevalier : « C’est vrai Léo. Une mare, ou un étang, peut être complètement envahi. On passe alors à un sol détrempé sur lesquels s’installent des arbustes pionniers, tels que des saules. Viennent ensuite les bouleaux puis les aulnes. Et on en arrive à un milieu forestier de type aulnaie, c’est à dire une forêt d’aulnes. »

Léo : « Alors les mares et les étangs vont tous disparaître ! Comment on peut faire ? »

Le chevalier : « Il faut les entretenir et faucher régulièrement les roseaux. Mais en partie seulement pour que les animaux puissent se déplacer dans les parties non fauchées. »

Max : « Et l’année d’après, on fauche une autre partie ! »

Léo : « Ça alors ! Alors la nature a besoin des zoms ! »

Le chevalier : « En milieu naturel, non. Mais en ville, ou en périphérie des villes, oui. Sans entretien le Marais disparaîtrait. Tous les Royaumes que nous connaissons finiraient par devenir des forêts. »

Léo : « D’accord. Mais, selon ce que tu as dit, un habitat est une association de végétos. Là, tu as parlé des roseaux (Phragmites australis). Qu’est ce qu’il y a d’autre comme végétos ? »

Le chevalier : « La baldingère, ou petit roseau (Phalaris arundinacea, Poacées), le lycope d’Europe (Lycope europaeus, Lamiacées), l’iris faux-acore (Iris pseudacorus, Iridacées), le rubanier noueux (Sparganium erectum, Sparganiacées) et le carex faux-souchet (Carex pseudocyperus (Cypéracées). »

Phalaris arundinacea 1
Lycope d'Europe Iris faux acorejpg
Sparganium erectum OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Max : « C’est tout ? »

Le chevalier : « Oui, c’est tout. Et il est rare d’observer toutes ces plantes à la fois. »

Max : « Les roselières c’est surtout des roseaux alors. »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « Et c’est important les roselières. »

Le chevalier : « Assez pour définir une ZNIEFF. »

Max : « Avec que ça comme végétos ? »

Le chevalier : « Oui. Mais il n’y a pas que les végétaux. »

Léo : « Ben oui. Dans un habitat, il y a des habitants 🙂 Pourrais-tu nous dire quels sont les habitants des roselières ? »

Le chevalier : « Je vais vous étonner. J’ai fait des recherches sur les habitats. Et bien, les spécialistes des habitats ne parlent quasiment jamais des habitants. Ce sont des botanistes et les animaux ne semblent pas vraiment les intéresser. »

Max : « Ils définissent des habitats avec des noms compliqués que personne comprend à part toi, et ils étudient pas les habitants ! Ils vont pas bien dans leur tête ces scientifiques ! Il faudra faire un rapport à Princesse ! C’est urgent ! Des habitats et pas d’habitants ! Pfff ! Et comment on fait nous ? »

Le chevalier : « Nous n’avons besoin de personne mon petitours. Nous sommes naturalistes nous 🙂 »

Max : « C’est ça ! Les scientifiques dont tu parles doivent pas avoir de sacado. Dans le rapport, tu demanderas à Princesse de leur en envoyer. »

Léo : « Max, le chevalier a raison. On a pas besoin d’eux. On a beaucoup observé les roselières. »

Max : « Je préfère quand même parler de phragmitaies. Soyons précis. »

Léo : « Oui, on les a beaucoup observées. On peut retrouver quelques habitants. »

Max : « Il y a des zoisos ! Dans les phragmitaies, on a vu : des rousserolles, des bruants des roseaux, des fauvettes à tête noires, Martin, blongios 🙂 »

Léo : « Ceux-là vivent, ou se posent sur les tiges. Il y en a qui nichent dans les phragmites. »

Max : « Bien oui ! Blongios ! »

Léo : « Les foulques et les poules-d’eau aussi. »

Le chevalier : « Vous oubliez le butor étoilé. »

Max : « Parce qu’on l’a jamais vu nous. »

Léo : « Ça fait déjà beaucoup des zoisos. Et il doit y en avoir d’autres ! »

Max : « Et si les zoisos viennent là, c’est pour se cacher mais aussi pour manger. »

Léo : « Il y a donc des proies. »

Max : « Il doit y avoir beaucoup des Insectes. »

Léo : « Tout ceux qu’on connaît pas parce qu’on peut pas aller dans les phragmitaies. »

Max : « Nous, on a vu les Odonates. Ils se perchent sur les phragmites. »

Le chevalier : « Certains pondent dans leurs tiges. »

Léo : « Les poissons et les amphibiens ! Ils vont pondre entre les tiges ! Comme ça, les poissons peuvent pas venir manger les œufs ! »

Max : « Les amphibiens vont beaucoup dans les phragmites ! Ils attrapent les insectes ! »

Léo : « Et blongios les mangent ! »

Max : « Oulala ! Il y en a des habitants ! »

Léo : « Je comprends mieux que les phragmites définissent des ZNIEFF ! Rhoooo, c’est bien d’étudier des habitats ! »

Max : « Maintenant, on connaît le Phragmition communis. »

Léo : « On va en voir d’autres ? »

Le chevalier : « Nous pouvons aller observer le Marais. »

Léo : « Rhoooo oui ! Il s’appelle comment déjà l’habitat des utriculaires ? »

Max : « Je crois que c’est l’hydre aux trois troncs de la morsure rayée. »

Le chevalier : « L’hydrocharition morsus-ranae. »

Max : « C’est ce que je viens de dire bonome ! Allez, on y va ! »

Léo : « Il y a beaucoup des habitats aquatiques et amphibies ? »

Le chevalier : « Dans le département, il y en a 6 qui ont été recensés et il y a des sous-types. En fait, il faudrait dire qu’il y en a 6 classes qui comprennent plusieurs ordres regroupant plusieurs alliances. »

Léo : « Rholala ! Et tu vas tout nous enseigner ? »

Le chevalier : « Non 🙂 Ou pas aujourd’hui. »

Max : « On peut s’arrêter pour observer les papillons ? »

Le chevalier : « Bien sûr Maxou. »

Max : « Là, c’est un amaryllis, Pyronia tithonius, Nymphalidés. On en a parlé dans le précédent article. »

113 22 Un amaryllis

Max : « Et celui-ci c’est un vulcain, Vanessa atalanta, Nymphalidés. »

113 23 Un vulcain 113 24 Un vulcain

Léo : « Ils sont toujours sur la même plante ! C’est qui cette plante ? »

Le chevalier : « C’est le sureau yèble, Sambucus ebulus, Caprifoliacées. C’est le seul sureau non ligneux, c’est à dire qu’il ne fait pas de bois. Ses fleurs en ombelles attirent de nombreux insectes. Au Royaume des Pics il y en a de fortes concentrations. Ce sont de bons endroits pour fotoer des insectes. »

Max : « Pourquoi y a t-il autant d’insectes sur ses fleurs ? »

Le chevalier : « Bonne question 🙂 Je crois qu’elles produisent beaucoup de nectar. »

Max : « Les insectes viennent s’en nourrir et, au passage, ils pollinisent les fleurs. Et après, il y a des fruits qui contiennent des graines et la plante a des petits. »

Le chevalier : « Exact. Mais il faut se méfier des fruits du sureau yèble. Ce sont des baies toxiques. »

Léo : « Et cet insecte ? C’est qui ? »

113 25 Volucelle zonée 113 26 Volucelle zonée

Max (qui se gratte la tête) : « Mmmmm… Alors… Il a que deux ailes : c’est donc un Diptère… Mmmmm… »

Léo : « Max ! Tu nous parodies ! »

Max (même jeu) : « Mmmmm… Des couleurs voyantes… Du jaune et du noir en bandes alternées… C’est bien ce que je me disais : Aposématisme ! Mais il pique pas cet insecte ! Il mimétise ! Je parlerai donc de mimétisme aposématique mais comme personne connaît ces mots à part moi je peux parler à personne et j’ai pas d’amis… Mmmmm… »

Léo : « Bonome, si Max va dans sa tête pour faire comme toi, il risque d’être aspiré par le vide qui y règne 🙂 »

Max : « Je suis dans ma tête alors je vous entends pas ! Mmmm… »

Léo : « Alors Maxou, tu trouves ? »

Max : « C’est la volucelle zonée ! Volucella zonaria, Syrphidés ! Na ! »

Le chevalier : « Bien Maxou ! »

Max : « Il y a pas que vous qui connaissez des choses ! Je vous imite bien ? »

Léo : « A merveille ! On aurait cru voir un bonome miniature 🙂 »

Le chevalier : « La méthode a l’air de fonctionner ! »

Max : « D’accord. Maintenant moi aussi je me gratterai la tête en Mmmmmant 🙂 »

Léo : « Regardez le héron cendré ! »

113 27 Un héron cendré 113 28 Un héron cendré

Max : « J’aime bien le voir prendre le soleil 🙂 »

Léo : « Il est tranquille sur son ponton. Il faut pas lui faire peur. »

Max : « Non, on s’en va et on le laisse bronzer 🙂 »

Léo : « On va arriver au Marais 🙂 »

Max : « Voilà, ça c’est Léo. On va étudier des choses fort savantes avec des tas de mots compliqués et il est content. Tout le monde serait rebuté. Lui, il est pressé 🙂 »

Léo : « J’aime bien apprendre la nature 🙂 Et je sais bien que toi aussi Maxou. »

Max : « Ben oui 🙂 C’est normal. On est naturalistes 🙂 Bonome, tu promets de pas faire une interro tout de suite ? »

Le chevalier : « Promis Maxou. »

Max : « Alors, tu peux commencer ton exposé interminable et soporifique. On fera semblant d’être intéressés comme ça tu seras content et fier de nous et ce soir on aura du chocolat et des câlins. »

Léo : « L’écoute pas chevalier. Il dit des bêtises. Allez, explique nous les habitats. »

Le chevalier : « Commençons par observer autour de cette jeune poule-d’eau. »

Max : « Elle fait sa toilette ! »

113 29 Un petite poule d'eau 113 31 Un petite poule d'eau
113 30 Un petite poule d'eau 113 32 Un petite poule d'eau
113 33 Un petite poule d'eau 113 35 Un petite poule d'eau

Léo : « Mais on regarde pas les zoisos. On étudie les habitats. »

Max : « On regarde quand même les zoisos ! »

Le chevalier : « Oui Maxou. Que voyez-vous ? »

Max : « Il y a la jolie plante à fleurs jaunes qui dépasse de l’eau. »

Léo : « C’est l’utriculaire probablement citrine, Utricularia australis, Lentibulariacées. »

Max : « Bonomou, que veut dire ce nom ? Utriculaire ? C’est du grékancien ? »

Le chevalier : « Non, du français. L’utriculaire, ou plutôt les utriculaires, ont des utricules. »

Max : « Ben oui ! Oulala ! Tout le monde sait ça ! Et c’est quoi une utricule ? »

Le chevalier : « Une petite outre. »

Max : « D’accord. Et c’est quoi une petite outre ? »

Le chevalier : « Un petit sac ? »

Max : « Ben voilà ! Enfin un mot que les gens normaux peuvent comprendre ! »

Le chevalier : « Je préfère parler de petites outres. Elles se prolongent par un cil et quand une petite proie touche le cil, l’outre ce gonfle ce qui crée un mouvement d’aspiration et la proie est aspirée dans l’outre. L’outre se referme et des sucs digestifs sont libérés. »

Max : « Et la petite proie est digérée vivante ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « Cette plante là, avec ses jolies fleurs jaunes, est carnivore et dévore ses proies vivantes ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « Ses outres sont assez grandes pour aspirer un petitours ? »

Le chevalier : « Non, rassure toi. »

Léo : « Quelles petites proies peut-elle attraper ? »

Le chevalier : « Des larves d’insectes surtout, comme des larves de moustiques, ou des alevins, des tout petits têtards… »

Léo : « Et l’habitat ? »

Le chevalier : « Quand vous voyez des utriculaires vous observez l’hydrocharition morsus-ranae. »

Léo : « D’accord. Tu parlais de classes, d’ordres et d’alliances tout à l’heure. »

Le chevalier : « Oui Léo. Nous avons devant nous des végétaux flottant librement à la surface d’eaux calmes eutrophes, c’est à dire riches en substances nutritives. C’est la classe Lemnetea minoris. »

Max : « Lemnetea… Comme Lemna ? Les lentilles d’eau ? »

Le chevalier : « Oui, les lentilles d’eau flottent librement à la surface des eaux riches en substances nutritives. »

Léo : « D’accord pour la classe des Lemnetea minoris. Les ordres maintenant. »

Le chevalier : « Je n’en connais qu’un : Lemnetalia minorisi. Il comporte trois alliances au moins : le Lemnion minoris, le Lemnion trisulcae et l’hydrocharition morsus-ranae. »

Léo : « On les distingue comment ces alliances ? »

Le chevalier : « Il y a des plantes discriminantes c’est à dire dont la présence nous permet de préciser l’alliance. La petite lentille d’eau (Lemna minor) pour le Lemnion minoris, la lentille d’eau à trois lobes (Lemna trisuca) pour le Lemnion trisulcae et l’utriculaire citrine (Utricularia australis) pour une variante de l’hydrocharition morsus ranae ou le cératophylle submergé (Ceratophyllum demersum) pour l’autre variante. »

Max : « Pfff ! Encore ouf que tu vas pas faire d’interro ! »

Léo : « Chevalier, le Lemnetea minoris doit avoir des végétos flottant librement à la surface. Mais l’utriculaire a pas des racines au fond de l’eau ? »

Le chevalier : « Non, on parle plutôt de léger ancrage. Il peut se détacher. Il en est de même pour les cératophylles. »

Max : « Au Royaume des Mandarins il y a une mare couverte de lentilles d’eau. C’est le Lemnetia minoris, Lemnetalia minoris, Lemnion on sait pas parce qu’on a pas bien observé les lentilles d’eau. »

Le chevalier : « Oui Max. »

Léo : « Il faut l’entretenir aussi cet habitat ? »

Le chevalier : « Oui, bien sûr. J’ai oublié de vous dire que cet habitat se développe dans les milieux bien éclairés. Il faut donc élaguer les arbres qui se trouvent sur ses bordures. Pour éviter que l’étang ou la mare se comble, il est nécessaire de faire des curages réguliers, par zones, pour laisser aux animaux la possibilité de se déplacer. Et, évidemment, il faut faucher les phragmitaies qui se trouvent en périphérie. »

Max : « Et est ce que tu connais les habitants de l’hydre au carton de la morsure rayée ? »

Le chevalier : « Non. »

Léo : « Il y a grébou. Et les poules d’eau. Et puis le héron cendré. »

Max : « Le héron est là 🙂 »

113 36 Un héron cendré 113 37 Un héron cendré

Léo : « Et grébou a attrapé un poisson. »

113 38 Grébou et son poisson 113 39 Grébou et son poisson
113 40 Grébou et son poisson 113 41 Grébou et son poisson

Max : « Il y a donc des poissons et des grenouilles dans cet habitat. Mais on en sait pas plus parce que les spécialistes s’occupent pas des habitants ! C’est quand même incroyable ça ! Oublie pas le rapport pour Princesse bonome ! »

Le chevalier : « Non Max, je n’oublie pas. Je passe mes soirées à rédiger des rapports pour Princesse… »

Max : « C’est notre mission bonome ! On doit l’informer quand quelque chose ne va pas au Pays des Zoisos ! Et, selon moi, des spécialistes des habitats qui s’intéressent pas aux habitants, c’est quelque chose qui ne va pas. »

Léo : « Max a raison chevalier. Quand même ! »

Le chevalier : « Oui mes petizours. »

Max : « Bon, on connaît le Phragmition communis et l’hydrocharition morsus-ranae. On fait quoi maintenant ? »

Léo : « On peut regarder la jeune foulque qui court sur les feuilles de nénuphar. »

Max : « Comme blongios 🙂 »

113 42 Une jeune foulque 113 43 Une jeune foulque
113 44 Une jeune foulque 113 45 Une jeune foulque

Léo : « Les nénuphars… Ils définissent pas un habitat aquatique ? »

Le chevalier : « 1.2 Végétation enracinée des eaux calmes, stagnantes à faiblement courantes. C Végétation dominée par les nénuphars. Classe : Potametea pectinati ; Ordre : Potametalia pectinati ; Alliance : Nymphaeion albae. »

Max : « Bonome, Nymphaeion albae ça fait penser à Nymphea alba et Nymphea alba c’est pas le nénuphar jaune mais le nénuphar blanc. Tu dis des erreurs. »

Le chevalier : « Non, les deux espèces de nénuphars peuvent très bien cohabiter. Il fallait un nom et c’est celui du nénuphar blanc qui a été choisi. »

Max : « D’accord. On s’en fiche du Nuphar lutea alors. Merci pour lui. »

Le chevalier : « Pauvre nénuphar jaune… La végétation peut être très couvrante. De grandes feuilles flottent à la surface de l’eau. La floraison est abondante du printemps à l’été et, en hiver, les plantes restent totalement invisibles. »

Léo : « Je suppose qu’il faut de l’entretien et que c’est à peu près le même que pour les deux habitats précédents. »

Le chevalier : « Oui mon Léo. »

Max : « Et les habitants ? »

Le chevalier : « J’ai vu des fotos de nids de guifettes moustac flottant librement entre les feuilles de nénuphars. »

Léo : « Rhooo… Des guifettes moustac… J’aimerais bien en voir… »

Max : « On a vu les guifettes noires nous. »

Léo : « On a vu beaucoup d’espèces de zoisos quand même. La chance… »

Max : « 130 espèces à peu près 🙂 »

Léo : « Tout ça de zoisos… Merci chevalier. 130 espèces de zoisos… »

Max : « Ah ben oui ! C’est pas tout le monde qui en a vu autant 🙂 Bonome, as-tu d’autres choses à dire sur le Nymphaeion albae ? »

Le chevalier : « Pfff… »

Max : « En aurais-tu assez ? »

Le chevalier : « Mmmm ? Oui 🙂 Et pense un peu à tes lecteurs. Je crois qu’ils vont trouver cet article assez indigeste. »

Max : « On peut rester encore un peu ? Juste pour profiter de la beauté. On t’embête plus avec des choses fort savantes. »

Léo : « Oui, s’il te plaît chevalier. »

Le chevalier : « D’accord. »

Max : « Merci bonomou 🙂 »

Léo : « Un héron passe… »

113 46 Un héron qui passe 113 47 Un héron qui passe

Max : « Ta foto est un peu floue. C’est pas un Ardéidé mais un Flouidé 🙂 »

Léo : « Sur cette foto, on voit les trois habitats : le Nymphaeion albae, l’hydrocharition morsus-ranae et le Phragmition communis. »

Max : « Quand on est arrivés, on connaissait même pas tout ça ! »

Léo : « On était ignorants. »

Max : « Quels piètres naturalistes étions nous ! »

Léo : « Mais nous avons fait d’énormes progrès ! »

Max : « Bonomou, la science qui étudie les habitats, aurait-elle un nom ? »

Le chevalier : « Oui, mais j’ai peur qu’il te déplaise… »

Max : « Je t’écoute. »

Le chevalier : « C’est la phytosociobiologie. »

Max : « Ah oui… Alors, en fait, c’est la science des noms compliqués. ‘Bonjour, je suis phytosociobiologiste. J’étudie les Phragmition communis et les hydrocharition morsus-ranae. Oui oui, c’est passionnant. Bon, il faut lire les noms trois millions de fois avant de les retenir et personne comprend alors on a pas d’amis. Mais qu’est ce qu’on s’amuse. Par exemple, je racontais à un collègue que j’avais observé un Ceratophyllium demersum au beau milieu du Nymphaeion albae et il m’a pas cru. Évidemment. Qu’est ce qu’on a rigolé… Oui, c’est ça, les habitats… Non, nous étudions pas les habitants. Non, non, c’est trop vulgaire… La zoologie… C’est une science de rustres. Les noms sont bien trop simples pour nous. Bien sûûûr. ’ »

Léo : « T’es trop bête Max 🙂 »

Max : « Il faut pas aller bien dans sa tête pour passer sa vie à étudier des habitats et pas s’intéresser aux habitants ! Et en plus, ils enchaînent les mots compliqués. Bonome, si on en croise un phytomachin, il faut pas lui parler. Parce que, après, on saurait plus comment on s’appelle. Non non ! Oulala ! Promets moi ! »

Le chevalier : « Si tu veux Maxou 🙂 »

Léo : « Le héron repasse. »

113 48 Un héron qui passe 113 49 Un héron qui passe

Max : « Il est pas comme bonome. Bonome, il repasse pas et il est tout chiffonné. C’est son style. C’est pas comme ça qu’il va attirer les femelles… »

Léo : « Tant mieux pour nous 🙂 »

Le chevalier : « Mes petizours, il est temps de rentrer. »

Max : « Oui bonome. On se poche. »

Léo : « Allez, grimpe Max. »

Max : « Hé ! Me pousse pas ! Bonome, Léo m’a poussé ! »

Léo : « Tu traînes ! »

Max : « Je prends mon temps ! Je traîne même pas ! »

Léo : « Tais-toi et installe-toi ! Et tu prends toute la place ! »

Max : « Je me demande si tu as pas grossi… »

Léo : « Pfff ! C’est toi qui as grossi ! Avec tout le chocolat que tu manges ! »

Le chevalier : « Je me disais aussi… Pas une seule chamaillerie jusqu’à maintenant. Ça ne pouvait pas durer. »

Max : « On arrête ! »

Léo : « On est sages ! »

Max : « Tu as pas grossi Léo. C’est la poche de bonome qui était mal mise. »

Léo : « Et toi, tu manges pas trop de chocolat. »

Max : « Ton pantalon te va de mieux en mieux. »

Léo « Et tu as eu raison de grimper doucement dans la poche. Prudence est mère de sûreté. »

Le chevalier : « C’est fini ? »

Max : « On est des gentizours. »

Léo : « Affectueux et attentionnés l’un envers l’autre. »

Max : « Des petizours modèles. »

Léo : « Tu en rencontreras jamais des comme nous. »

Max : « Nous sommes tout simplement les plus adorables petizours de tout le Pays des Zoisos 🙂 »

Le chevalier : « Oui, bien sûr. Oulala ! Rhooo la chance de vous avoir ! »

Max : « Tu te moques ! »

Léo : « C’est pas bien de se moquer de ses petizours ! »

Le chevalier : « Regardez le paysage… »

113 50 Le Marais

Max : « Il est beau ce marais. »

Léo : « Même si il est tout petit. »

Max : « Encore le héron ! »

Léo : « Tu crois que tes lecteurs vont le voir sur la foto ? »

Max : « Nous, on le voit 🙂 »

Léo : « Chevalier, zoome un peu s’il te plaît. Mais pas trop. »

113 51 Le Marais

Max : « Il a attrapé un poisson ! Zoome fort ! »

113 52 Un héron et son poisson 113 53 Un héron et son poisson
113 54 Un héron et son poisson 113 55 Un héron et son poisson

Léo : « Il l’a fait tomber ! »

Max : « Mais il le reprend ! Gloub le poisson ! »

113 56 Un héron et son poisson 113 57 Un héron et son poisson
113 58 Un héron et son poisson 113 59 Un héron et son poisson

Léo : « J’aimerais pas être un poisson dans cet étang ! »

Max : « Tu sais même pas nager ! »

Voilà Princesse. Cet article est un peu compliqué. Mais c’est aussi ça être naturaliste. On fait pas que se promener dans la nature, les mains dans les poches, en sifflotant. Parfois, on fait des trucs bizarres. Mais rassure-toi, la phytosociobiologie c’est pas un sport dangereux 🙂

Je t’embrasse Princesse. Et si tu veux donner de tes nouvelles, tu sais comment faire 🙂

Continuer la promenade

Max : « Bonome ! Viens voir ! »

Le chevalier : « Qu’y a t’il Maxou ? »

Max : « Regarde ! Arthur a envoyé une foto ! Il est à Munich dans la cathédrale de Benoit XVI ! »

IMG_2002Léo : « Rhooo la chance ! Il va voir les zoisos d’Allemagne ! »

Max : « Je lui envoie un message par Pigeon-Express pour qu’il fotoe les zoisos ! »

112 – Le Royaume des Bernaches

Lundi 1er Août, An III

Le chevalier : « Mes petizours, que faites-vous ainsi assis dans mon fauteuil ? »

Max : « Mmmm… »

Le chevalier : « Vous n’étudiez pas ? Vous ne gravez pas le blog de Max ? Vous ne vous chamaillez pas non plus ? »

Léo : « Non. »

Le chevalier : « Que se passe t-il ? »

Max : « Rien… »

Le chevalier : « Quelque chose ne va pas ? »

Léo : « Pfff… »

Le chevalier : « Je crois comprendre… Que diriez-vous d’aller aux zoisos ? »

Max : « Peut-être… »

Le chevalier : « Peut-être ? »

Léo : « Ou peut-être pas… »

Le chevalier : « Aïe ! »

Max : « Tu t’es fait mal ? »

Le chevalier : « Non, j’ai mal à mes petizours ! Avez-vous de la fièvre ? »

Léo : « Non… »

Le chevalier : « Vous manquez de chocolat ? »

Max : « On a déjà tout mangé… »

Le chevalier : « Allez-vous me dire ce qui ne va pas ? »

Max : « On s’ennuie ! »

Le chevalier : « Alors allons aux zoisos ! »

Max : « Où ça ? A la mer ? »

Le chevalier : « Nous en revenons à peine ! »

Max : « Bonome, où veux-tu qu’on aille ? On connaît tout par cœur ici ! »

Léo : « On connaît tous les zoisos ! »

Max : « Et il y a même pas des étages ! »

Léo : « On peut pas faire la géologie ! »

Le chevalier : « Ça suffit ! Allez mettre vos sacados et je vous emmène au Royaume des Bernaches. Une zoisothérapie s’impose ! Allez ! Et dépêchez-vous ! »

Max : « On se dépêche si on veut ! Et on connaît tout le Royaume des Bernaches. Le Marais de ce Royaume il est tout petit. Alors qu’en Charentmaritimie on peut marcher des lieues et des lieues et on fait qu’une toute petite partie du Marais. Et il y a des tas de Scolopacidés, de Threskiornithidés, de Récurvirostridés… »

Léo : « Et des Laridés ! »

Max : « On a même vu des bihoreaux gris ! Ici, il y en a même pas ! »

Le chevalier : « Ici, il y a ton ami blongios Max. »

Max : « Pfff ! On est même pas allés le voir au printemps. Il va croire qu’on l’aime plus et il va pas se montrer ! »

Le chevalier : « Max, je te rappelle que je ne pouvais pas trop sortir au printemps. Puis nous sommes allés en vacances. Sacados et en vitesse ! »

Léo (à Max) : « Oulala ! Si on veut pas qu’il se fâche, on a intérêt à lui obéir ! »

Max : « C’est de la maltraitance de petizours ! »

Le chevalier : « Tout à fait d’accord ! J’écrirai moi-même le rapport pour Princesse. Tu n’auras qu’à le signer. »

Max (qui enfile son sacado) : « Elle va te mettre en prison Princesse ! Et elle aura bien raison. »

Le chevalier : « D’accord. Êtes-vous enfin prêts ? »

Léo : « Oui. »

Le chevalier : « Alors pochez-vous. »

Max : « On grimpe. Mais sache que c’est par peur des représailles ! Nous t’obéissons contraints et forcés. »

Le chevalier : « Je le note. Allez, en route ! »

Au Royaume des Bernaches…

Le chevalier : « Nous voici au grand air 🙂 »

Max : « Pfff ! Le vent est même pas là ! »

Le chevalier : « Max, mon petitours, vas-tu cesser de ronchonner ?  … Tu ne me réponds même plus ? … D’accord. »

Léo : « Il y a une oie cendrée, Anser anser, Anséridés. »

Max : « En Charentmaritimie il y en a des dizaines ! »

Léo : « Max, tu dis vrai ! Mais elles sont pas toutes proches comme celle-là. »

112 01 Une oie cendrée 112 02 Une oie cendrée

Max : « C’est vrai ça ! Oulala ! Elle est toute proche cette oie ! Mais, bonome, il y en a pas deux normalement ici ? Et tu as pas dit qu’elle forment des couples unis pour la vie ? Elle est où l’autre ? »

Le chevalier : « Elle est peut-être cachée… »

Max : « Peut-être ? Tu sais pas ? Bonome, ça va pas du tout ça ! Il faut trouver la seconde oie cendrée ! Appelle les gardes ! Lance un avis de recherche ! Une oie cendrée a disparu ! »

Le chevalier : « Attendons un peu avant de lancer une alerte. Nous en discuterons avec les gardes du Royaume. »

Max : « Oulala ! Elle gît peut-être dans une mare de sang en agonisant dans d’atroces souffrances et toi tu veux attendre ! »

Le chevalier : « Max, si ce que tu crains est vrai, nous ne pouvons plus rien pour elle. N’imagine pas le pire. Elle doit être quelque part dans les roseaux. Allez, viens mon Maxou. »

Max : « Elle va bien ? Bonome ? »

Le chevalier : « Celle que nous voyons n’a pas l’air inquiète. Ni triste. Alors ne t’inquiète pas non plus. »

Max : « Tu demanderas quand même aux gardes ! »

Le chevalier : « Oui Max. Promis. »

Léo : « Chevalier, tu vois ces jolies fleurs jaunes qui dépassent de l’eau ? On les a jamais vues. Tu les connais ? »

112 03 L'utriculaire citrine 112 04 L'utriculaire citrine

Le chevalier : « Elles sont loin Léo. Je ne peux pas être sûr de l’espèce mais je dirais que ce sont des utriculaires citrines, Utricularia australis, Lentibulariacées. C’est une plante des eaux stagnantes assez riches en éléments nutritifs. »

Léo : « Elle est rare ? »

Le chevalier : « Oui, assez rare. Dans le département elle s’observe uniquement ici et au Royaume des Hérons. Elle est protégée à l’échelle régionale et déterminante ZNIEFF. »

Max : « ZNIEFF ? On a déjà parlé des ZNIEFF il me semble… Zone Naturelle d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique. J’ai bon ? »

Le chevalier : « Tu as bon Maxou 🙂 Quelle mémoire ! »

Max : « Ouiiii 🙂 »

Le chevalier : « Pour être précis, cette plante est déterminante pour les ZNIEFF de type I »

Max : « Si je me souviens bien, une plante rare peut permettre de classer son environnement en ZNIEFF, c’est à dire que cet environnement est protégé. On peut pas y toucher sinon on a des amendes. Mais je me souviens pas ce que ça veut dire de type I. »

Le chevalier : « Une ZNIEFF de type I regroupe différents environnements séparés les uns des autres. Les ZNIEFF de type II regroupe différents environnements liés les uns aux autres. »

Max : « Tu vas faire une interro sur les ZNIEFF ? »

Le chevalier : « Non Maxou. »

Max : « J’aime mieux ça. »

Léo : « Il y a pas beaucoup des zoisos dans le Marais… »

Max : « Ils doivent être au Royaume Secret. »

Léo : « Quel Royaume Secret ? »

Max : « Aïe ! Là, j’ai gaffé ! »

Léo ! « Max, c’est quoi ce Royaume Secret ? »

Le chevalier : « Mon Léo, le Royaume Secret est un Royaume imaginé par Max, il y a déjà longtemps, pour expliquer que certains jours nous ne voyons pas d’oiseaux. Selon Max, les oiseaux se rendraient dans ce Royaume, dont personne n’a jamais entendu parler, pour se reposer à l’abri des regards. »

Max : « J’imagine rien du tout. Je suis sûr qu’il existe ce Royaume. »

Léo « : « Un Royaume Secret… Avec des tas de zoisos… Tu le connais ce Royaume chevalier ? »

Le chevalier : « Léo… Il est le fruit de l’imagination de Max. »

Léo : « Mais il expliquerait pourquoi certains jours on voit pas de zoisos… Un Royaume Secret… Il faudra nous y emmener. »

Max : « Il veut pas ! Il dit qu’il en a jamais entendu parler ! »

Le chevalier : « Et si nous allions faire le tour de l’étang. Nous sommes certains de son existence au moins. »

Léo : « Oui, on y va. Viens Max ! »

Max : « On peut aller sur le petit ponton. On peut s’y asseoir et regarder la beauté. »

Le chevalier : « D’accord. Mais vous… Ils sont encore partis en courant… »

Max et Léo s’arrêtent brutalement de courir…

Le chevalier : « Que se passe t-il ? »

Max : « Chut ! »

Léo : « Regarde ! »

112 05 Une famille colvert

112 06 Une petit canard 112 07 Un petit canard

Le chevalier : « Une famille colvert ! »

Max : « Il y a des petits 🙂 »

Le chevalier : « Avant de t’adopter, je venais déjà souvent ici. Un été, une famille de colverts avait l’habitude de faire la sieste ici, l’après midi. A force de venir, ils me reconnaissaient et me laissaient les approcher. Je pouvais passer juste à côté d’eux et m’asseoir sur le ponton sans qu’ils se sauvent. »

Max : « Je crois qu’on a vu les fotos dans ton ordinateur 🙂 Là, on peut pas aller sur le ponton : il y a un petit. Il faut pas l’embêter. »

Le chevalier : « Ce qui m’étonne est que tu ne demandes pas si vous pouvez aller chahuter avec eux. »

Max : « Ben non, ils sont trop petits encore ! Bonome, quand même ! »

Léo : « Et la maman nous surveille. On risquerait des coups de bec 🙂 »

Max : « Bon, on doit aller ailleurs. Nous reviendrons tout à l’heure et, si ils sont partis, nous irons sur le ponton. »

Léo : « J’ai pas envie d’aller de l’autre côté moi. C’est pas beau là-bas. Il y a trop du béton. On peut rester de ce côté ci ? »

Le chevalier : « Si Max est d’accord, je n’y vois pas d’objection. »

Max : « Et pourquoi je serais pas d’accord avec cousin Léo ? »

Le chevalier : « Alors restons de ce côté ! »

Léo : « Grébu vient nous voir ! »

112 08 Grébu 112 09 Grébu

Max : « Bonjour Grébu ! Tu as pas de famille en Charentmaritimie ? On voit jamais de grébu là-bas. »

Léo : « C’est vrai ça ! Grébou non plus ! »

Le chevalier : « J’en ai entendu un, non loin du Royaume des Sternes de mer, mais je n’en ai jamais observé… »

Max : « Bonome, et si on emmenait grébu avec nous la prochaine fois ? Peut-être qu’il se plairait là-bas ! »

Le chevalier : « Nous l’inviterons, si vous voulez. Mais nous ne l’emmènerons pas ! »

Max : « Il va pas voler jusqu’en Charentmaritimie ! C’est loin ! »

Le chevalier : « C’est à lui de choisir. »

Max : « Pfff ! Bon, grébu, tu as entendu bonome ? Tu es invité en Charentmaritimie. Il y a des tas de marais avec des beaux poissons. Tu viens quand tu veux. Nous, on y va souvent aux vacances de la schola. On te présentera aux autres zoisos. »

Léo : « Il y a un papillon… »

112 10 Un vulcain 112 11 Un vulcain
112 12 Un vulcain 112 13 Un vulcain

Max : « C’est un vulcain. Vanessa atalanta, Nymphalidés. Il doit pas être tout jeune celui-là. Vous avez vu les couleurs de ses ailes ? Elles sont passées. Et puis les bordures sont un peu abîmées. »

Léo : « Il migre ou il hiberne ce papillon ? »

Le chevalier : « Il migre. »

Léo : « Un petit papillon comme ça qui vole sur des grandes distances. Rholala ! »

Max : « Il va où ? »

Le chevalier : « En été, ils peuvent remonter jusqu’en Finlande. »

Max : « Tout là haut ?! Oulala ! »

Léo : « Et l’hiver ? »

Le chevalier : « Le sud de la France, la péninsule ibérique… Peut-être que certains gagnent l’Afrique du Nord… »

Max : « Ils migrent avec les cigognes alors. »

Léo : « Je pense pas Max. Les cigognes se nourrissent aussi d’insectes. Elles pourraient les manger. »

Max : « Ce serait pratique pour elle 🙂 Elles volent parmi les papillons et quand elles ont faim elles en gobent quelques uns, comme ça, en vol. »

Léo : « Je crois pas les vulcains assez bêtes pour voler parmi les cigognes. »

Max : « Tiens, voilà Robert le diable. »

112 14 Robert le diable

Léo : « Lui aussi est tout usé. »

Max : « Robert le diable, c’est son nom vernaculaire. En vrai il s’appelle je sais plus comment. Et tu nous a même pas raconté pourquoi on l’appelle Robert le diable. »

Le chevalier : « Je ne vous l’ai pas raconté parce que je n’en sais rien. »

Max : « Ça m’étonne… Tu sais tout normalement. »

Le chevalier : « Non Maxou, loin de là. »

Léo : « Et son nom en scientifique ? »

Le chevalier : « Polygonia c-album, Nymphalidés. »

Max : « Ben oui ! Polygonia c’est à cause de ses ailes très découpées. Elles ont beaucoup de côtés. Poly-gone. C’est sûrement du grékancien. Et c-album, ça veut dire c blanc. Parce que, au revers de l’aile, il y a un c blanc. »

Léo : « Et celui-là, c’est qui ? »

112 15 Un amaryllis 112 16 Un amaryllis

Max : « On dirait un Myrtil. »

Le chevalier : « Mais c’est un Amaryllis, Pyronia tithonus (Nymphalidés, Satyrinés). Ça se voit à ses ocelles doubles sur l’aile antérieure. Et il y a plus d’orange sur le recto des ailes de amaryllis que sur celles des myrtils. »

Max : « Mais là, il y a une grande bande marron sur le orange. Il y a pas beaucoup du orange. »

Le chevalier : « Plus que chez les myrtils. Et cette bande est une tâche androconiale qui ne s’observe que chez les mâles. »

Max : « Une tâche quoi ? Tu recommences bonome ! Voilà ! Encore un mot compliqué que personne connaît à part toi ! C’est normal que t’as pas d’amis ! Personne comprend ce que tu dis ! »

Léo : « Max ! Ça suffit ! Je t’interdis de dire que le chevalier a pas d’amis ! C’est toi qui vas pas bien dans ta tête ! Cette fois je fais vraiment un rapport à Princesse ! »

Max : « Ah oui ? Et qu’est ce que tu vas dire ? »

Léo : « Que tu es méchant avec ton bonome ! Et je vais lui demander de te reprendre comme porte-clés ! Tu mérites pas bonome et tu mérites pas d’aller aux zoisos ! »

Max : « Je peux plus être porte-clés. Mon fil rouge est coupé. »

Léo : « Il suffit de t’en coudre un autre ! »

Le chevalier : « Léo, c’est gentil d’intervenir en ma faveur mais, tu sais, j’ai l’habitude des bêtises de Max. Il n’est pas méchant. »

Léo : « Ça se fait pas ! On dit pas des choses comme ça à un grand chevalier. Et c’est même pas vrai d’abord ! »

Le chevalier : « C’est pour cela que ça ne m’atteint pas. Revenons aux androconies. Ce sont des amas de cellules qui produisent des phéromones. »

Léo : « Des phéromones ? »

Max : « Ah ! Tu vois ! Il utilise pas des mots compliqués que personne connaît à part lui peut-être ? »

Léo : « Il est obligé. C’est comme ça en scientifique. Sinon, il faut faire des longues phrases qui s’arrêtent jamais. »

Le chevalier : « Les phéromones sont des molécules qui diffusent dans l’air et qui transmettent des informations. Ce sont des messagers chimiques. Les papillons utilisent des phéromones pour trouver des partenaires. »

Max : « Quand ils veulent faire des œufs ? »

Le chevalier : « Oui, le mâle se signale aux femelles. »

Léo : « Les femelles détectent les phéromones et viennent voir si c’est un beau mâle. Et, si ils se plaisent, ils font des œufs. Elles vont loin les phéromones ? »

Le chevalier : « J’ai lu que, chez certaines espèces, elles pouvaient signaler la présence d’un individu à deux kilomètres à la ronde. »

Max : « Et nous, on les sent pas ? »

Le chevalier : « Nous n’avons pas les récepteurs à ces messagers. »

Max : « D’accord. Tu devrais faire des phéromones pour attirer les femelles bonome. Maintenant que tu es réparé, tu pourrais faire la parade. »

Le chevalier : « Tu veux que je fasse des œufs ? »

Max : « Pfff ! Les zoms, ça fait pas des œufs ! »

Léo (à Max) : « Max, si bonome fait des bébés, il aura plus le temps de s’occuper de nous. Et on ira plus au Pays des Zoisos. Il faut pas dire ça. Oulala non ! »

Max : « Il mettrait son bébé dans son sacado, l’emmènerait aux zoisos et il lui expliquerait tout. Avec des mots compliqués que personne connaît à part lui. Les premiers mots du bébé seraient pas papa ou areu mais aposématisme, commensalisme ou androconie 🙂 Et nous, on pourrait lui faire sa formation de naturaliste. On dirait à bonome qu’il fait pas assez de progrès le bébé et qu’il faut aller encore plus en inspection. »

Léo : « Je suis pas sûr moi. Et j’ai pas envie de finir sur une étagère comme ça t’est arrivé au château. »

Max : « D’accord. Je comprends. Alors pas de phéromones pour bonome. »

Le chevalier : « Vous discutez tous les deux ? »

Max : « Oui, on se disait qu’on retournerait bien observer le marais. Pour voir si blongios se montre. »

Le chevalier : « Alors allons-y. »

Max : « Il y a grébou. »

112 19 Grébou 112 20 Grébou
112 21 Grébou 112 22 Grébou

Léo : « On a pas donné le nom en scientifique de grébu tout à l’heure. »

Max : « Je fais ! Grébu, c’est le grèbe huppé. Il s’appelle Podiceps cristatus. Grébou, c’est le grèbe castagneux, Tachybaptus ruficollis. Ce sont tous les deux des Podicipédidés. Et de très beaux zoisos. »

Léo : « Regarde, bonome fotoe grébou qui ploufe. »

Max : « Bonome, j’espère que tu vas faire de belles fotos. »

Le chevalier : « Je fais de mon mieux Maxou 🙂 »

Léo : « Dis chevalier, tu as vu le canard là-bas ? »

Le chevalier : « Où ? … Oui, vu. Je suppose que tu veux que je le fotoe. »

Léo : « Oui. S’il te plaît. »

112 23 Une sarcelle d'hiver femelle

Léo : « On dirait une sarcelle d’hiver femelle. »

Max : « Anas crecca ? Il y a une Anas crecca ici ? On en a jamais vu ici ? Elle est toute seule ? Qu’est ce qu’elle fait toute seule ? »

Le chevalier : « Max, tu imagines vraiment que j’ai les réponses à toutes tes questions ? Comment pourrais-je savoir ce que cette sarcelle fait toute seule dans ce marais ? »

Léo : « Elle fait peut-être une pause pendant sa migration. »

Max : « Mais c’est pas le moment de la migration ! »

Léo : « Mon cher Max, j’ai appris, au fil de nos observations, que les zoisos migrent pas tous en même temps. A chaque fois, il y a un pic pendant lequel il y a beaucoup des zoisos. Mais, en dehors de ce pic, il y a quand même des migrateurs. »

Max : « D’accord. Et tu vas me dire que celle là est en retard parce qu’elle s’est arrêtée dans sa famille en chemin. »

Léo : « Peut-être. Je connais pas sa famille moi. Ou alors elle était fatiguée et elle a fait une longue pause. Ou encore, elle se plaît bien ici et profite du paysage. »

Max : « En fait, tu sais rien du tout. Tu ressembles vraiment de plus en plus à bonome toi 🙂 »

Léo : « Tu continues à fotoer grébou qui ploufe ? »

Max : « Tu sais bien qu’il pourrait y passer ses journées 🙂 »

112 24 Grébou qui ploufe 112 25 Grébou qui ploufe
112 26 Grébou qui ploufe 112 27 Grébou qui ploufe

Le chevalier : « Ça suffit. Nous verrons bien si j’ai quelques belles fotos. Que diriez-vous d’aller vers la roselière ? »

Max : « Oui, j’allais le proposer. On voit souvent blongios là-bas. On y va ? »

Léo : « Mais on fait une pause en chemin. J’ai aperçu des zoisos. Il me semble que ce sont des hirondelles. »

Max : « On connaît trois espèces d’hirondelles : les hirondelles des fenêtres, les hirondelles des rivages et les hirondelles rustiques. »

Léo : « Ici, je pense pas qu’il y a des hirondelles des rivages. »

Le chevalier : « Ici, dans ce Royaume, non. Mais il peut y en avoir dans la région. »

Léo : « Elles sont pas seulement à la mer ? »

Le chevalier : « Non Léo. Elles s’observent partout en bordure de plans d’eau, de fleuves, de rivières… On les trouve partout où il y a des falaises sableuses, même peu élevées. »

Max : « Pourquoi ? »

Le chevalier : « Elles se creusent un terrier d’un mètre de profondeur dans la partie abrupte des falaises. »

Max : « Je vois. Si il y a pas de falaises, elles peuvent pas faire de nid. Et ce genre de falaises s’observe un peu partout. »

Léo : « Oui, mais elles sont pas très stables ces falaises de sable. Elles peuvent s’effondrer. Les hirondelles des rivages doivent pas pouvoir utiliser le même nid tous les ans. »

Le chevalier : « Effectivement. Et les populations se déplacent beaucoup. »

Max : « On s’approche des hirondelles… Alors… »

112 29 Des hirondelles rustiques 112 30 Des hirondelles rustiques
112 31 Des hirondelles rustiques 112 32 Des hirondelles rustiques

Max : « Ce sont des hirondelles rustiques, Hirundo rustica, Hirundinidés. »

Léo : « Il est comment leur nid ? »

Max : « Mais ! Léo ! On a déjà vu des fotos dans l’ordinateur de bonome. Souviens-toi ! Les adultes vont prendre de la boue sur le bord du ru. Après, ils en font des petites boules et les agglomèrent pour faire leur nid. Il a une forme un peu sphérique. »

Le chevalier : « Max, tu oublies de dire que la boue séchée est là pour cimenter des brindilles entremêlées. »

Max : « Ah oui ! Je pensais l’avoir dit. Après, elles mettent des brins d’herbe, des plumes ou d’autre choses toutes douces, pour plus de confort. »

Le chevalier : « J’ai lu dans La Hulotte… »

Max : « Le journal le plus lu dans les terriers 🙂 »

Le chevalier : « Vous connaissez ? »

Max : « Oui, et on se demandait pourquoi on était pas abonnés… »

Le chevalier : « C’est noté 🙂 Je disais donc que j’ai lu dans La Hulotte qu’une hirondelle a été observée en train de piquer sur le dos d’un chat pour lui arracher des poils afin de garnir son nid (La Hulotte, n°60, pp. 12-17) ».

Max : « Oulala ! Il faudra dire à Mounette de faire attention à elle ! »

Léo : « Tu connais d’autres choses sur les hirondelles rustiques ? »

Le chevalier : « Restons au nid. Elles préfèrent utiliser un nid existant plutôt que d’en construire un nouveau. »

Max : « Je les comprends. Ça fait moins de travail. »

Le chevalier : « Alors, au printemps, il y a parfois des bagarres chez les hirondelles. Les moineaux domestiques apprécient également les nids d’hirondelles. Ils peuvent s’y installer avant le retour des hirondelles. Parfois, ils les chassent même du nid. »

Max : « Les moineaux ? Comme nos moineaux à nous ? Ils chassent les hirondelles de leur nid ? »

Le chevalier : « Cela arrive. »

Max : « Je suis pas d’accord ! Chacun son nid ! Les moineaux dans les nids des moineaux et les hirondelles dans les nids d’hirondelles. Bonome, quand on ouvrira nos restaurants à zoisos, on demandera aux moineaux où ils habitent. Et si ils ont volé un nid d’hirondelles, on les servira pas ! Non mais ! »

Léo : « Ce sont des beaux zoisos les hirondelles rustiques. On en a pas chez nous. »

Le chevalier : « Je n’en ai jamais vues… »

Max : « Allez, on avance. On va voir si blongios est là ! »

On est allés à la roselière et on a attendu, attendu, attendu… Mais il est pas venu blongios. On sait même pas si il est revenu de sa migration. Peut-être qu’il est allé ailleurs… Je veux pas moi. C’est mon ami blongios. Je voudrais bien lui présenter cousin Léo.

Max : « Bon, on va pas passer la journée ici. Bonome, laisse un message aux autres zoisos qu’ils expliquent à blongios pourquoi on est pas venus plus tôt. »

Le chevalier : « Oui Maxou. D’accord Maxou. »

Max : « On continue l’inspection maintenant. »

Léo : « Vous voyez les corneilles ? »

112 33 Une famille corneille 112 34 Une famille corneille
112 35 Une famille corneille 112 36 Une famille corneille

Max : « Corvus corone, Corvidés. Quel étrange comportement… »

Léo : « Mais… Max ! Ce sont deux petits et leur maman ! »

Max : « Deux petits ? Mais oui ! Oulala ! C’est la première fois qu’on voit des petites corneilles ! »

Léo : « Elles sont déjà grandes les petites corneilles ! »

Max : « Zutalor ! Elles sont parties ! »

Le chevalier : « Dommage. J’ai surtout fotoé la maman. Si j’avais su… »

Max : « Tu as quand même fotoé la petite famille ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Léo : « Il y a qu’un parent ? »

Le chevalier : « Cela m’étonne. Chez les corneilles les couples sont unis pour la vie normalement. Les deux parents devraient s’occuper des petits. »

Léo : « Oui, mais il y a aussi de trois à cinq œufs. Donc trois à cinq petits. Peut-être que l’autre parent est avec les autres petits. »

Le chevalier : « Bonne hypothèse Léo. Il est plus facile de trouver de la nourriture pour trois que pour six. »

Max : « Et si on retournait encore au Marais ? »

Le chevalier : « Vous ne voulait pas inspecter le Royaume des Pics ? »

Max : « Moi non. Et toi Léo ? »

Léo : « Je sais pas. Je voudrais bien que vous me présentiez blongios. »

Le chevalier : « Alors tentons notre chance au Marais:) »

Max : « On va encore rien voir… En Charentmaritimie, on voit toujours des zoisos… »

Léo : « Même pas vrai ! Parfois, on voit rien du tout. Il y a peut-être un autre Royaume Secret en Charentmaritimie. »

Le chevalier : « Ne me dis pas que tu crois à l’existence du Royaume Secret. »

Léo : « Disons que je pense que c’est une hypothèse plausible. Il faudra enquêter. »

Max : « J’ai déjà fait des recherches. Aucune trace nulle part. Le secret est bien gardé. Et bonome veut pas nous renseigner. »

Le chevalier : « Je ne peux pas vous renseigner ! Il n’existe pas ce Royaume ! »

Max : « C’est toi qui le dis ! Mais on finira bien par te faire avouer. »

Léo : « On pourrait le chatouiller jusqu’à ce qu’il parle. »

Max : « Il préférerait mourir de rire plutôt que de révéler son secret. »

Léo : « Je veux pas le tuer moi ! Mon bonome ! »

Max : « TON Bonome ? »

Léo : « Notre bonome 🙂 »

112 28 Le Marais

Max : « Nous voici arrivés… Tiens, un héron cendré. »

Léo : « En Charentmaritimie, on les voit jamais d’aussi près. Peut-être qu’il y a moins de diversité ici mais les zoisos se laissent plus approcher. »

Max : « Oui Léo. Tu as raison Léo. Comme toujours… »

Léo : « Il chasse… »

112 37 Un héron cendré 1

Max : « Il a attrapé quelque chose ? Tu as fotoé ? »

Le chevalier : « Avant et après, mais pas le moment où il a plongé la tête dans l’eau. »

Max : « Ben, ça va très vite. Montre s’il te plaît. »

112 38 Un héron cendré 1 112 39 Un héron cendré 1

Léo : « Bravo chevalier ! »

Max : « Il se remet en position ! Sois vigilant bonome. »

Le chevalier : « Encore raté ! »

112 40 Un héron cendré 2 112 41 Un héron cendré 2 112 42 Un héron cendré 2

Max : « Il se déplace… »

112 43 Un héron cendré 3

Léo : « Il chasse encore ! »

Max : « En position…. »

112 44 Un héron cendré 4 112 45 Un héron cendré 5

Léo : « Plouf ! »

112 46 Un héron cendré 5 112 47 Un héron cendré 5
112 48 Un héron cendré 5 112 49 Un héron cendré 5

Le chevalier : « Trop tard ! »

Léo : « Il a quelque chose dans son bec. On dirait la queue d’un têtard. »

112 53 Un héron cendré 6

Max : « Bonome, il a l’air de vouloir continuer. Essaye de pas rater cette fois. »

Max : « Zutalor ! Il est sorti du cadre ! Pfff ! »

112 58 Un héron cendré 7 112 59 Un héron cendré 7 112 60 Un héron cendré 7

Léo : « Il a encore attrapé une proie. »

112 61 Un héron cendré 8 112 62 Un héron cendré 8

Max : « Regardez ! Il se secoue les plumes. »

112 63 Un héron cendré 9 112 64 Un héron cendré 9
112 65 Un héron cendré 9 112 66 Un héron cendré 9
112 67 Un héron cendré 9 112 68 Un héron cendré 9

Léo : « Ben oui. Il a ploufé plusieurs fois. Il doit être tout mouillé. Il faut bien qu’il s’ébroue. »

Max : « Vous croyez qu’il va encore manger ? »

Léo : « Il est affamé ce héron cendré. »

Max : « Il pourrait nous gober en une fois. »

Le chevalier : « Léo ! Pourquoi tu grimpes dans ma poche ? »

Léo : « Je veux pas me faire gober par un héron moi. Oulala non ! Je suis trop jeune pour mourir. J’ai encore plein de belles choses à vivre. »

Max : « Léo, il est de l’autre côté de la barrière, les pattes dans l’eau. Il pourrait pas te gober. Descend de là ! »

Léo : « Je suis bien dans la poche moi. »

Max : « C’est vrai que c’est plus confortable que par terre avec les fourmis. Je grimpe ! »

Léo : « Aïe ! »

Max : « Je t’ai fait mal ? »

Léo : « Non Maxou. Mais le chevalier fotoe un insecte qu’il arrive pas à identifier. »

112 69 Une espèce de fourmi à ailes 112 70 Une espèce de fourmi à ailes

Max : « Ah oui. L’espèce de grosse fourmi à ailes. Ouille ! Il va encore passer sa soirée à se gratter la tête en cherchant dans ses livres. »

Léo : « Il faudrait qu’on cherche aussi. »

Max : « Bonome, montre nous tes fotos. »

Max : « Ah ! Mais je la reconnais ! C’est la grosse fourmi qui a des ailes. J’ai lu quelque chose sur elle. Elle s’appelle Megaformicus pterosus. Oui oui, c’est ça. »

Le chevalier : « Peux-tu répéter le nom ? »

Max : « Bien sûr bonome : Megaformicus pterosus. C’est du grékancien. Mega comme grand. Formicus comme fourmis. Et pterosus : du grékancien ptère qui veut dire aile. C’est l’espèce de grande fourmi qui a des ailes. Voilà. Plus la peine de chercher et plus la peine de te gratter la tête. Ne me remercie pas bonome. Je suis ravi de t’avoir aidé. Bon, que voit-on maintenant. »

Le chevalier : « Megaformicus pterosus. »

Max : « Mais oui ! Allez, passe à autre chose ! On va pas y passer la journée. »

Le chevalier : « Quelle imagination. Mais que va dire Princesse quand elle va se rendre compte que tu me mens ? »

Max : « Elle va pas s’en rendre compte. Oups ! Je te mens pas bonome 🙂 »

Le chevalier : « C’est gentil de ta part de me proposer une réponse imaginaire. Mais tu dois te douter que je vais vérifier. »

Max : « Euh… »

Le chevalier : « Tu as inventé ? »

Max : « Oui bonome. J’avoue bonome. Me gronde pas bonome. »

Le chevalier : « Tu sais Max, ce n’est pas grave si je n’arrive pas à identifier une espèce. Ce n’est pas la peine d’inventer un nom. »

Max : « D’accord bonome. Je suis un méchant petitours. J’aurais pas dû mentir. Honte sur moi ! »

Le chevalier : « 🙂 »

Max : « C’est quoi ce bruit ? … LÀ-BAS ! FOTOE ! VITE ! »

112 71 Blongios 112 72 Blongios
112 73 Blongios 112 74 Blongios
112 75 Blongios 112 76 Blongios
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Max : « C’est blongios ! Oulala ! Blongios ! Te sauve pas ! On est là ! »

Léo : « C’était blongios ? »

Max : « Oui ! Oulala ! Il est parti… »

Léo : « Il est tout petit blongios. »

Max : « Oui, c’est le plus petit des Ardéidés. C’est pour ça qu’il s’appelle le blongios nain. Ixobrychus minutus. Pourquoi il s’est sauvé ? »

Léo : « Il courait sur les nénuphar ! Rholala ! On a vu blongios ! »

Max : « J’ai même pas pu te le présenter ! »

Le chevalier : « Tu peux lui parler Max. »

Max : « Mais il est tout là-bas ! Il va pas m’entendre. »

Le chevalier : « Parle lui avec ton cœur et le vent lui portera tes paroles. »

Max : « Oui, tu as raison. Bonjour blongios. On est désolés de pas être venus plus tôt. Bonome s’est tout cassé l’épaule en Bretagne alors il pouvait plus aller en inspection. Mais on pensait à toi. Et maintenant, je suis plus le seul petitours naturaliste. Il y a cousin Léo. Il est tout doux cousin Léo et il aime beaucoup les zoisos. J’aimerais bien te le présenter. Il faut pas nous en vouloir de pas être venu te voir blongios. J’espère que tu vas bien et que tu viendras nous voir. A bientôt blongios. »

Léo : « Chevalier, tu crois qu’il va venir ? »

Le chevalier : « Oui, mais pas aujourd’hui. »

Léo : « Pourquoi ? »

Le chevalier : « Parce qu’il est occupé. »

Max : « Alors on reviendra. Mais on peut aller de l’autre côté du Marais ? Là où était blongios. On le verra peut-être ? »

Le chevalier : « Si vous voulez. »

Léo : « C’est vraiment un petit héron ce blongios. »

Max : « Oui. Il mesure environ 35 cm pour une envergure d’un peu plus de 50 cm. C’est à peu près comme une poule d’eau. »

Léo : « Et c’était un mâle ou une femelle ? »

Max : « Revoyons la foto. »

112 71 Blongios

Max : « Merci bonome. Tu vois le cou beige strié de brun ? Le bout des ailes sombre ? »

Léo : « Oui, je vois. »

Max : « Ça fait penser à une femelle. Mais il était loin. C’est peut-être un juvénile. Les juvéniles ressemblent un peu aux femelles. Mais je pense plus à une femelle adulte. »

Léo : « Une blongiote qui courait sur les nénuphars… Rhooo la chance ! »

Max : « Ben oui ! C’est pas tout le monde qui a déjà vu des blongios nains. »

Léo : « Et c’est ton ami en plus. »

Max : « Oui. Je l’aime beaucoup blongios. Mais vous serez amis aussi, dès que je vous aurai présentés. Il va rigoler en voyant un autre petitours. »

Léo : « Nous sommes arrivés. »

Max : « On le verra pas. Il est dans les phragmites sous nos pieds. »

Le chevalier : « C’est un oiseau cryptique. »

Max : « Hé ! Ho ! T’insulte pas blongios ! »

Le chevalier : « Ce n’est pas une insulte Maxou. Cryptique signifie qu’il se cache. Blongios se cache dans les roseaux et son plumage lui sert de camouflage. »

Max : « D’accord. Blongios, tu savais que tu étais cryptique ? »

Léo : « Regardez la poule d’eau ? Qu’est ce qu’elle a dans le bec ? »

112 81 Une poule d'eau

Max : « Une fleur de nénuphar, Nuphar lutea, Nymphéacées. Qu’est ce qu’elle fait avec une fleur de nénuphar dans le bec ? »

Le chevalier : « Les poules-d’eau sont phytophages. Peut-être emmène t-elle cette fleur dans son nid pour nourrir ses petits. »

Léo : « C’est une bonne hypothèse. Dans l’ovaire il y a des ovules. Et, d’après ce que je sais, ils sont tout tendres les ovules. Les petits pourraient les manger. »

Max : « Ou alors c’est un mâle qui offre des fleurs à sa femelle pour la draguer parce qu’il veut faire des œufs. »

Léo : « Max, tu dis des bêtises 🙂 »

Max : « C’est pour rigoler 🙂 »

Léo : « Chevalier, tu as vu un zoiso ? »

Le chevalier : « Oui, regardez. »

112 82 Trois zoisos 112 83 Trois zoisos

Max : « Un chevalier guignette ! Actitis hypoleucos, Scolopacidés. Ils viennent souvent dans le Marais du Royaume des Bernaches. »

Léo : « Il y a aussi une jeune foulque macroule et une poule d’eau adulte. »

Max : « Gallinula chloropus et Fulica atra, Rallidés. En arrière plan, on voit les jolies fleurs bleues que tu aimes beaucoup bonome. Ne m’oubliez pas 🙂 »

Le chevalier : « Bien vu Max. C’est un myosotis. »

Max : « On refait un tour ? »

Léo : « Le chevalier va devoir tout marcher encore… »

Le chevalier : « Ce qui ne me dérange pas. »

Léo : « On continue alors ? »

Le chevalier : « Oui Léo 🙂 »

Max : « Dites, ce serait pas le canard musqué tout là-bas ? »

Léo : « Le seul du Royaume ! On en a jamais vu d’autre… »

Max : « On peut aller lui dire bonjour ? »

Le chevalier : « Oui mes petizours. »

Léo : « Il doit s’ennuyer tout seul. »

Max : « Oui, mais les canards sont copains entre eux. Il a dû être adopté par les autres canards. »

Léo : « Mais il peut pas trouver une femelle et faire des œufs. »

Max : « Bonome, il vient d’où ce canard ? »

Le chevalier : « Il est probable qu’il se soit échappé d’un poulailler. »

Max : « Ou alors des zoms l’ont abandonné. »

112 84 Un canard musqué

Léo : « Bonjour canard musqué. »

Max : « Tu vas bien ? »

Léo : « Les autres canards sont gentils avec toi ? »

Max : « Il faut nous le dire. Si ils sont pas gentils, bonome peut les gronder. »

Léo : « Et on ira voir dans les autres Royaumes si il y a pas une femelle qui s’ennuie toute seule. »

Max : « Et on te donnera son adresse. »

Léo : « A bientôt canard musqué. »

Max : « Au revoir. »

Léo : « Dites, vous connaissez le nom du canard musqué en scientifique ? »

Max : « Moi non. Et toi bonome ? »

Le chevalier : « C’est Cairina moschata. »

Max : « Merci bonome. »

Léo : « Il y a pas beaucoup de zoisos ici. »

Max : « Ils sont au Royaume Secret. »

Léo : « Tu es sûr qu’il existe ce Royaume ? »

Max : « Ben oui ! C’est évident ! »

Léo : « Je pense à quelque chose… »

Max : « Oui Léo, je t’écoute. »

Léo : « Je me disais… Mais c’est qu’une hypothèse. Comme on trouve pas de dragon nulle part, c’est peut-être qu’ils sont au Royaume Secret. »

Max : « Bonome, tu entends ça ? C’est une hypothèse intéressante. Tu as plus le choix maintenant. Il faut que tu nous y emmènes. »

Le chevalier : « Le Royaume Secret n’est donc pas réservé aux zoisos ? »

Max : « Il est réservé à tous les zanimos qui veulent se reposer à l’abri des regards. Même les dragons. »

Le chevalier : « Et tu oserais aller déranger les animaux au Royaume Secret pour capturer un dragon ? »

Max : « Bonome, tu parles le zanimo. Tu pourrais leur expliquer que c’est pas vraiment un kidnapping, qu’on veut pas de mal au dragon mais qu’on veut juste le dresser pour le donner à Princesse afin que tu sois dé-banni. Princesse serait impressionnée mais elle saurait pas quoi faire du dragon et on pourrait le renvoyer au Royaume Secret. Hopla ! »

Le chevalier : « A ce que je vois, tu as tout prévu 🙂 »

Max : « Tu vas quand même pas me reprocher d’essayer de résoudre tes problèmes ! Pfff ! Il est terrible ce bonome ! Alors on s’intéresse à lui, on veut l’aider pour qu’il retrouve sa place au château et voilà comment il nous remercie ! »

Le chevalier : « C’est très gentil à toi Maxou. Oserai-je faire remarquer que tu espères, en arrangeant mes affaires, pouvoir revoir Princesse ? »

Max : « Carrément ! Je veux t’aider et tu m’accuses d’être égoïste ! »

Le chevalier : « Je n’ai rien dit de tel mon petitours. »

Max : « Mouai… Peut-être… »

Léo : « Dites, vous préférez pas observer les poules d’eau ? Il y a un petit. »

112 85 Deux poules d'eau 112 86 Deux poules d'eau

Max : « C’est la saison des petits. On a pas vu de petites foulques encore… »

Léo : « Non, mais on a vu des petites bergeronnettes grises. C’était bien…. »

Max : « Oulala ! Le héron cendré chasse encore ! »

112 87 Un héron cendré 112 88 Un héron cendré 112 90 Un héron cendré

Léo : « Il va manger tous les poissons de l’étang ! »

Max : « Et après il va avoir un gros ventre. »

Max : « Il a encore attrapé une proie. »

112 91 Un héron cendré 112 92 Un héron cendré 112 93 Un héron cendré.JPG

Léo : « C’est un grand chasseur ! »

Le chevalier : « Et moi j’ai encore raté la scène ! »

Max : « Pas grave bonome. Elles ont belles quand même tes fotos. »

Le chevalier : « Merci mon petitours. »

Léo : « Je suis fatigué moi. »

Le chevalier : « Veux-tu pocher ? »

Léo : « Tu veux bien ? »

Le chevalier : « Bien sûr ! »

Léo : « Je grimpe alors ! Tu viens Maxou ? »

Max : « Oui, moi aussi je fatigue. On a beaucoup marché aujourd’hui. »

Le chevalier : « Alors rentrons. »

Léo : « Mais on s’arrête si on voit des zoisos ! »

Le chevalier : « Oui, bien sûr, si vous ne vous endormez pas immédiatement. »

Max : « On dormira pas avant le début de la chevauchée bonome 🙂 »

Le chevalier : « Heureusement pour moi que j’aime chevaucher en silence. »

Max : « On est désolés de pas te tenir compagnie. Mais je t’ai déjà expliqué. On est des petizours. Des juvéniles en plus. Alors les inspections nous épuisent. Et on s’endort dans ta poche parce qu’on est fatigués et que la chevauchée nous berce. »

Le chevalier : « Je sais Max. Ce n’était pas un reproche. »

Léo : « L’oie cendrée est encore là. »

112 95 Une oie cendrée 112 96 Une oie cendrée

Max : « Et elle est encore toute seule ! On a pas demandé aux gardes ! J’espère qu’il est rien arrivé à l’autre. Bonome…»

Le chevalier : « Je ne sais pas Maxou. »

Léo : « Elle s’approche. »

112 97 Une oie cendrée 112 98 Une oie cendrée

Max : « Bonjour oie cendrée. Tu es toute seule ? »

Léo : « Elle répond pas. Si elle était inquiète, elle nous le dirait. »

Max : « Elle agite les ailes ! »

112 99 Une oie cendrée 112 100 Une oie cendrée 112 101 Une oie cendrée

Léo : « C’est vraiment un beau zoiso l’oie cendrée. »

Max : « Elle s’appelle Anser anser et c’est un Anséridés. »

Léo : « Elle s’en va. »

112 102 Une oie cendrée

Max : « Bon, on va dire qu’elle est ni triste ni inquiète. Mais il faudra revenir prendre de ses nouvelles. »

Le chevalier : « D’accord Max. »

Léo : « Voilà, l’inspection est terminée. »

Le chevalier : « Alors allez bien au chaud dans ma poche et faites un petit somme. Je vous réveille en arrivant à la cabane. »

Max : « A tout à l’heure bonome 🙂 »

Il nous a réveillés en nous grattant le front. On est sortis doucement puis on s’est étirés en baillant. Bonome a rigolé en disant qu’on faisait comme les zanimos. Alors Léo lui a rappelé que les Peluchiformes étaient des zanimos et les zoms aussi. Et que bonome aussi s’étire en baillant. Et, des fois, il se gratte mêmes les fesses 🙂 On a bien rigolé. Après, il a installé l’ordinateur pour qu’on regarde les fotos pendant qu’il mangeait. Puis il nous a rejoints. On était en train de supprimer des fotos. Parce que les séries sur le héron cendré étaient très très longues. Il nous a pris sur ses genoux pour que ce soit plus confortable pour nous. Et inévitablement, il nous a gratouillé le front. Alors on regardait plus du tout les fotos. On ronronnait les yeux fermés. Quand bonome s’en est rendu compte, il a rien dit. Il a continué à nous gratouiller. Puis, il s’est mis à nous chatouiller pour nous faire avouer où se trouve le Royaume Secret. On pouvait pas répondre tellement on rigolait 🙂 Léo a essayé de le chatouiller lui aussi mais il s’est pas laissé faire. Alors ça s’est transformé en bagarre. Mais pas une vraie bagarre. Une bagarre pour de rire. Comme on est tout petits on a aucune chance mais il fait toujours semblant de perdre à la fin. Des fois, il fait même semblant d’être tout mort en se mettant sur le dos en laissant pendre sa langue, comme les couleuvres. Là, il s’est juste allongé sur le dos en faisant semblant d’être tout mort. Léo en a profité pour se coller à lui et lui faire un câlin. Et j’ai fait pareil. Comme on était tout fatigués on s’est endormis comme ça. Bonome nous a pris délicatement dans ses bras et il est allé nous coucher. Et même si on dormait il nous a fait un bisou et nous a souhaité bonnuit.

Voilà Princesse. On est de retour chez nous. C’était une bien belle journée. J’espère que tu vas bien. Tu me manques Princesse. Je t’embrasse.

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