148 – Au revoir la mer…

Mardi 14 Février, An IV

Max : « Bonjour bonome. Bien dormi ? Il me semble que vous avez veillé tard hier soir avec notre petit Samuel 🙂 »

Le chevalier : « Bonjour Maxou. Oui, nous avons terminé l’étude du schéma structural puis nous avons écouté de la musique en câlinant. »

Max : « Samuel devait encore croire qu’il rêvait. Je crois qu’il arrive pas à s’habituer à notre vie. C’est trop bien pour lui. »

Léo : « Bonjour bonome. Petit Sam s’est couché tard. Il dort encore. »

Le chevalier : « Bonjour Léo. Malheureusement il va falloir aller le réveiller. Nous allons dire au revoir à la mer. »

Max : « On va dire au revoir à la mer ? Déjà ? Mais… Tu avais dit qu’il restait quelques jours. »

Le chevalier : « Je me suis un peu trop vite engagé. Nous devons rentrer demain. Aujourd’hui, promenade en bord de mer pour dire au revoir à la mer et à ses zoisos. »

Max : « Zutalor ! »

Léo : « Zutalor ? On va se promener et zoisoter et toi tu dis zutalor. Tu es étrange cousin Max. »

Max : « Zutalor parce que c’est le dernier jour. Bonome, on va où aujourd’hui ? »

Le chevalier : « Je rêve d’une journée qui ne commencerait pas par cette question… »

Max : « Ben, tu pourrais annoncer le programme du jour la veille au soir… »

Léo : « Max, tu sais bien que bonome sait jamais le soir où il va aller le lendemain 🙂 »

Le chevalier : « 🙂 »

Max : « Mouai… C’est trop difficile de faire un planning… »

Léo : « Max ! Bonome est en vacances je te rappelle ! Il va pas faire un planning pendant les vacances ! »

Max : « Ça c’est sûr ! Déjà qu’il en fait jamais quand il travaille… »

Léo : « Bonome, tu devrais aller réveiller notre petit Sam. Avec câlins et gratouillis. Je me suis réveillé un peu cette nuit et il avait un sourire jusqu’aux oreilles. Je crois qu’il a passé une bonne soirée. »

Max : « C’était la première fois que vous étiez que tous les deux non ? »

Le chevalier : « Oui. Je ne sais pas pourquoi. Je n’avais jamais fait attention à ça. »

Léo : « Vous avez remarqué qu’il a toujours peur qu’on l’aime plus ? »

Max : « Alors que tout le monde sait bien que c’est notre préféré, à nous trois 🙂 »

Léo : « Et dire qu’il est venu tout seul ! Rholala ! »

Max : « Bon, va le réveiller bonome. Et en douceur s’il te plaît. »

Le chevalier va dans la chambre et revient quelques minutes plus tard avec son petitours blanc dans la main.

Samuel : « Bonjour cousin Max. Bonjour cousin Léo. »

Max et Léo : « Bonjour petit Sam ! »

Samuel : « J’ai bien dormi moi 🙂 »

Max : « On s’en doute. Et non, tu as pas rêvé la soirée d’hier. Tu es bien resté seul avec superbonome. »

Samuel : « Ce fut une très agréable soirée 🙂  »

Max : « Plus tard tu nous raconteras. Pour le moment, on file se préparer. On va dire au revoir à la mer. »

Samuel : « C’est fini la Normandie ? »

Le chevalier : « Il faut bien que ça s’arrête un jour. Nous partons demain. »

Samuel : « D’accord. On a déjà beaucoup de chance d’être restés si longtemps. »

Max : « Bonome, café ! Nous on va mettre nos sacados. »

Un peu plus tard, après une chevauchée silencieuse et sereine… 

Max : « On est où là ? »

Le chevalier : « Au Cap romain. C’est une réserve géologique. Il ne faut absolument pas toucher les falaises, d’accord ? »

Max : « Ben oui. On veut pas être crabouillés nous. »

Léo : « On va faire la géologie ? »

Le chevalier : « Un peu… Programme de la leçon : les variations latérales de faciès. »

Max : « Pfff… On va encore étudier… »

Léo : « Max, je te rappelle qu’on inspecte, nous. C’est notre mission, sur ordre de Princesse. »

Max : « Oui bah Princesse elle donne pas beaucoup de nouvelles… Alors si on prend une journée de vacances elle va pas nous gronder ! »

Léo : « Elle donne peut-être pas de nouvelles mais elle t’a envoyé une médaille. »

Samuel : « Tu es médaillé de l’Ordre de la Médaille, cousin Max ! »

Léo : « Quel honneur pour un petitours ! »

Max : « Vous avez raison ! Petizours de bonome, en mission pour Princesse, au travail ! »

Samuel : « Chevalier, explique nous les variations latérales de faciès s’il te plaît. »

Le chevalier : « Tout d’abord vous allez me rappeler ce que nous avons vu du Bathonien supérieur. »

Max : « Alors ? Qui veut faire le petit rappel ? »

Samuel : « Moi ! Je veux bien ! Si je dis pas des erreurs, on l’a observé aux Falaises des Confessionnaux. De bas en haut il y a : … La Pierre de Ranville, mais on a vu juste sa surface avec les grandes huîtres fossiles dessus… Puis… Les Marnes Blondes avec des tas de brachiopodes dedans et des beaux zoursins. Ensuite les lentilles à oncolites et des lentilles à échinodermes dans… les Calcaires de Langrunes ! Et au-dessus, tout en haut, il y a un peu les Argiles de Lion puis les dépôts quaternaires… C’est ça. Je crois que j’ai rien oublié. »

Max : « Bonome, il a tout bon ? »

Le chevalier : « Oui, il a tout bon 🙂 »

Max : « Samuel : 20/20 Bravo ! »

Léo : « Bravo petit Sam. Moi, j’aurais pas tout dit ! Rholala ! Quelle mémoire ! »

Samuel : « Merci mes cousins. Mais quand on a la chance de voir de si belles choses, ce serait dommage de pas s’en souvenir. »

Léo : « Ben oui mais quand même ! »

Max : « Bon, petit Sam connaît tout. Mais ici ? »

Le chevalier : « Allons voir la falaise qui, elle aussi, date du Bathonien supérieur… »

Max : « C’est le Bathonien supérieur ça ? »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « Mais ça ressemble pas du tout aux Confessionnaux ! »

Le chevalier : « Bien observé Max. »

Léo : « Je comprends. Ça ressemble pas. C’est pas le même faciès. Et on est à côté de l’autre faciès. Comme ça change quand on se déplace sur le côté, on parle de variations latérales de faciès. »

Max : « Lui aussi il a bon ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 Notre Léo a un sens de la déduction qui m’étonnera toujours. »

Samuel : « Il est fort cousin Léo. Il comprend tout tout seul. »

Max : « Bien bien bien… On a tous compris les variations latérales de faciès. Tu nous expliques la falaise s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Commençons par l’estran. Nous pourrions y voir la Pierre de Ranville. »

Max : « Comme aux Confessionnaux ! »

Le chevalier : « Oui Maxou. Comme là-bas c’est un calcaire bioclastique à entroques et stratifications entrecroisées. Dans les quelques décimètres supérieurs, nous pourrions observer deux surfaces d’érosion perforées. »

Samuel : « Chevalier, tu peux redire ce que c’est bioclastique et entroque s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Bien sûr Samuel. Bioclastique… »

Max : « Je sais ! Je sais ! »

Le chevalier : « Nous t’écoutons Maxou. »

Max : « Bio, comme vivant et clastique qui veut dire tout cassé. Ce calcaire est constitué de tout petits morceaux de coquilles calcaires tout cassés. »

Le chevalier : « Très bien Max. Est-ce que tu te souviens des entroques ? »

Max : « Mmmmm… Il me semble -mais je suis pas sûr – que ce sont des fragments de la tige des crinoïdes. »

Le chevalier : « Excellente réponse mon petitours 🙂 »

Samuel : « Cousin Max : 20/20 Bravo ! »

Max : « Merci, merci 🙂 Donc, même couche inférieure ici et là-bas. Mais après ? »

Le chevalier : « Approchons nous un peu… »

Léo : « On dirait qu’il y a deux fines couches en bas. Plutôt jaunâtre tout en bas et un peu verte juste au-dessus. »

Le chevalier : « Bien vu. Ce sont les Caillasses de la Basse-Ecarde et la Couche Infra-Récifale. La Caillasse de la Basse-Ecarde est en fait une couche de calcaires marneux jaunâtres à Brachiopodes (Goniorhynchia boueti). »

Max : « D’accord. Ça il y avait pas là bas. »

Léo : « Ben… Il y a les Marnes de Blondes à Brachiopodes… »

Le chevalier : « On peut les rapprocher des Caillasses de la Basse-Acarde, c’est vrai. La faune de Brachiopodes n’est pas exactement la même cependant. »

Max : « En tout cas, au-dessus, on a jamais vu des choses comme ça… Il y a comme des grands V évasés. C’est quoi ? »

Le chevalier : « Des biohermes. Entre les biohermes ce sont des biostromes. »

Max : « Bien sûr… Il recommence ! NON MAIS TU VAS PAS BIEN DANS TA TÊTE TOI ! METS TA CASQUETTE BONOME, TU AS LE CERVEAU QUI FOND ! »

Le chevalier : « Tiens, ça faisait longtemps 🙂 »

Max : « Ouiiii 🙂 C’était à mes débuts 🙂 Tu as encore perdu des cheveux depuis. Tu en as de moins en moins bonomou. Tu te laisses pousser la calvitie ? »

Samuel : « Cousin Max ! Voyons ! »

Max : « Oh mais je plaisante ! Oulala ! »

Léo : « Revenons aux biohermes et aux biostromes… »

Le chevalier : « Max devrait connaître. Nous en avons vu lors de notre première exploration du Kimméridgien de Charentmaritimie. »

Max : « Des biohermes et des biostromes… Le Kimméridgien… Pas loin du Petit Royaume des Barges ? »

Le chevalier : « Pas loin… Disons que c’est dans ce secteur… »

Max : « Mmmm… Ça me dit quelque chose… Des constructions avec des polypiers rameux… Ça faisait comme des grosses boules dans la falaise (20 – Le Royaume des Sternes de Mer) . »

Le chevalier : « Quelle mémoire Maxou ! Oui, il y avait des constructions récifales, séparées les unes des autres. »

Léo : « Comme ici ? »

Le chevalier : « Oui parce que dans les deux cas il y a des biohermes, c’est à dire des constructions récifales. Non, car ici ce ne sont pas des polypiers rameux mais des éponges qui ont édifié ces biohermes. »

Léo : « Des éponges ? »

Le chevalier : « Oui, venez voir… »

Max : « C’est une éponge à la base ? »

Le chevalier : « Oui Max. Une éponge pionnière massive. Dessus se sont développées d’autres éponges, généralement plus petites et en forme de coupes. »

Samuel : « Alors tout le grand V, c’est des éponges qui se sont développées les unes sur les autres ? »

Le chevalier : « Oui, c’est étonnant n’est-ce pas ? C’est assez rare de pouvoir les observer comme cela, en coupe, dans une falaise. C’est pour cette raison que le Cap Romain est devenu une réserve géologique protégée. »

Max : « Et les gens font attention ? Ils doivent pas savoir les gens ! »

Le chevalier : « Il y a un panneau d’information à l’entrée de la plage. Je ne sais pas si les gens le lisent… Et sur la falaise même un autre panneau indique que nous sommes dans une réserve géologique. Bon, à vrai dire, les gens qui viennent ici sont surtout intéressés par la plage. Les géologues sont rares. »

Samuel : « Des biohermes d’éponges… Rholala ! On voit vraiment des belles choses avec toi chevalier. »

Léo : « Quand on pense que ces biohermes se sont construits il y a 165 millions d’années… »

Le chevalier : « Pendant environ 200 000 ans. »

Max : « Avant que tu expliques pourquoi ça c’est arrêté, on peut regarder les biostromes ? »

Le chevalier : « Les espaces entre les biohermes ? Oui bien sûr. Ils sont remplis de sables bioclastiques grossiers contenant de nombreux débris d’une faune commensale. Ah oui… Il faut bien avoir en tête que le bioherme dépassait à peine des biostromes. Seules les éponges les plus hautes étaient vivantes. Les autres, mortes, étaient enfouies sous la partie vivante du biohermes et entourées de sables qui se déposaient au fur et à mesure de la croissance du bioherme. »

Max : « On avait compris bonome. La faune commensale, c’est la faune qui se développe autour des éponges ? »

Le chevalier : « Oui, et qui profite d’un abri relatif. »

Léo : « On étudie ça ? »

Le chevalier : « Approchons nous encore. Mais ne touchez à rien ! »

Max : « Des Brachiopodes… »

Léo : « Un bivalve… »

Samuel : « Et une empreinte de Gastéropode… »

Le chevalier : « Nous pourrions également trouver des Bryozoaires et quelques oursins… »

Max : « Tu nous racontes un peu la formation de cette couche ? Et tu ajoutes pourquoi ça s’est arrêté. S’il te plaît mon bonome. »

Le chevalier : « Nous sommes en bordure du grand continent Laurasia, à la latitude de l’actuel sur marocain. La mer recouvre presque tout ce qui deviendra la France à l’exception du Massif Armoricain, du Massif Central et des Ardennes. Ces massifs hercyniens sont bien plus élevés qu’actuellement et forment de vastes îles. Ici, c’est la mer. Une mer épicontinentale peu profonde. Entre des mégarides de sables, des éponges ont édifié ces constructions récifales pendant 200 000 ans environ. Puis, une sédimentation plus active les a recouvertes de sables à Bryozoaires, provoquant la mort des récifs par asphyxie. »

Max : « Hopla ! Fini les éponges ! »

Léo : « Et au-dessus des récifs ? »

Le chevalier : « Les Couches Supra-Récifales 🙂 De bas en haut on trouve : les calcaires grossiers à thalassinoides, les Marnes Blondes et les Calcaires de Langrunes. »

Léo : « On connaît déjà. »

Max : « Alors, en fait, les biohermes sont intercalés entre la Pierre de Ranville et les Marnes de Blondes. A la place des couches à lentilles. »

Léo : « On a tout vu ? »

Le chevalier : « Léo, tu sais bien que nous pourrions passer des heures à étudier une telle coupe. »

Léo : « Ben oui. »

Max : « Mais on doit aller voir la mer pour lui dire au revoir. Et on a des zoisos à voir aussi. Alors ça suffit la géologie. La mer bonome ! La mer ! »

Le chevalier : « Retournons nous… »

Max : « C’est la mer 🙂 »

Samuel : « C’est bôôôô ! »

Léo : « C’est tout simple : une estran sableux, quelques cailloux et le ciel… »

Max : « C’est parce qu’on a de la beauté dans les yeux alors on voit tout beau 🙂 »

Le chevalier : « Pourtant vous êtes moches 🙂 »

Max : « Non mais tu t’es vu toi ! Dans le dictionnaire, à moche, il y a : exemple de moche : bonome est très moche ! »

Samuel : « Dites donc tous les deux, ça va pas de vous chamailler ? On se chamaille pas quand on dit au revoir à la mer ! Si vous continuez je vous envoie au coin ! Punis ! »

Max : « Bonome, tu as entendu Samuel ? »

Le chevalier : « J’ai entendu 🙂 »

Max : « Il veut nous envoyer au coin ! »

Le chevalier : « J’aimerais voir ça 🙂 »

Samuel : « Vous me croyez pas capables ? Attention ! »

Max : « Bonome, on devrait le ploufer ! Plouf le Samuel ! »

Léo : « MAX, TU PLOUFES PAS SAMUEL ! TU IMAGINES MÊME PAS PLOUFER SAMUEL OU JE TE FOSSILISE DANS LA FALAISE ! »

Max : « Oulala ! Pas fâcher Léo, pas fâcher ! On va pas le ploufer notre petit Sam ! C’était pour de rire ! »

Samuel : « Mais moi je rigole pas ! Si vous chamaillez je vous mets au coin et c’est tout ! Viens cousin Léo, on va voir les zoisos. »

Max : « Pfff ! Y a même pas de coin… »

Le chevalier : « Max, je pense que Samuel serait capable d’en fabriquer un en deux secondes juste pour nous y envoyer. »

Max : « Tu trouves pas qu’il prend de l’assurance ce petitours blanc ? »

Le chevalier : « En effet 🙂 »

Léo : « Arrêtez donc de papoter et venez voir les zoisos. »

Max : « On arrive. »

Léo : « Alors petit Sam, tu reconnais les zoisos ? »

Samuel : « Oui 🙂 Vous m’avez bien formé. Alors… là, c’est un grand gravelot, Charadrius hiaticulata, Charadriidés. Le bec orange à pointe noire c’est chez les adultes en plumage nuptial. Mais je sais pas si c’est un mâle ou une femelle… »

Max : « Demande à cousin Léo, il doit savoir. »

Léo : « Il faut bien observer la tête. Vous voyez la bande sombre sur le front? Chez le mâle le masque autour des yeux est de la même couleur. Sur ce zoiso, elle se détache nettement du brun clair autour. Et puis le sourcil blanc passe un peu au-dessus de l’œil. D’après ces critères je pense que c’est une femelle. »

Samuel : « Rholala cousin Léo, tu connais drôlement bien les zoisos toi. »

Léo : « En continuant à étudier comme tu le fais, tes connaissances vont bientôt surpasser les miennes petit Sam. »

Samuel : « Je serais bien content de connaître comme toi déjà. »

Max : « Et celui-là Sam ? »

Samuel : « C’est Pierre Petitpierre 🙂 Le tournepierre à collier, Arenaria interpres, Scolopacidés. Je pense qu’il est en plumage internuptial. Cousin Léo, tu sais si c’est un mâle ou une femelle ? »

Léo : « Non. A ma connaissance il y a pas de dimorphisme sexuel chez les Pierre Petitpierre. Tu continues à nous présenter les zoisos ? Il y en a un beau là… »

Samuel : « C’est un bécasseau variable, Calidris alpina, Scolopacidés. On le reconnaît à son bec légèrement courbé vers le bas. Et il est plutôt long ce bec. »

Max : « Chez les bécasseaux, il y a plusieurs espèces à bec courbé. Le bécasseau violet par exemple. En internuptial il ressemble une peu au variable. Mais son bec paraît plus long et plus fin… »

Léo : « Ils se mélangent ces zoisos… »

Max : « Ben oui, les Scolopacidés et les Charadriidés sont copains entre eux. »

Max : « Bonome, on continue ici où on va ailleurs ? »

Le chevalier : « Il y a plusieurs arrêts possibles sur la route du retour à la cabane… »

Max : « On va voir ? »

Le chevalier : « Si vous voulez. »

Léo : « On y va alors ! »

Un peu plus tard…

Max : « On est où ? Qu’est ce que tu vas nous montrer ? »

Le chevalier : « Les Calcaires de Langrune, dans la localité type. »

Max : « C’est quoi la localité type ? »

Le chevalier : « Le lieu où la formation a été le mieux décrite. »

Léo : « C’est un peu comme le stratotype mais pour une formation, pas pour un étage. »

Le chevalier : « C’est ça mon Léo. »

Samuel : « Cousin Léo, il y a des Laridés 🙂 »

Le chevalier : « Allons les voir… »

Samuel : « Des mouettes qui rigolent et un goéland cendré… Chroicocephalus ridibundus et Larus canus. »

Léo : « J’aime bien être accueilli par des Laridés à la mer. »

Max : « Léo, à la mer il y a des tas de zoisos. »

Léo : « Je sais Maxou. Mais pour l’accueil j’aime bien les Laridés. Et puis quand ils planent au-dessus de nous. »

Max : « Tu te souviens à la l’Île d’Ut ? Quand on s’est allongés et que des goélands étaient en vol stationnaire juste au-dessus de nous ? »

Léo : « Ouiiii 🙂 »

Samuel : « Les goélands sont venus vous observer 🙂 »

Max : « Ils avaient l’air intrigués. »

Léo : « Il faut dire que c’est pas banal un grand chevalier et deux petizours… »

Max : « Dis bonome, on fait la géologie ici aussi ? »

Léo : « Ben oui Maxou ! On est dans la localité type des Calcaires de Langrune ! »

Max : « Je sais ça ! Et on les voit où, les Calcaires de Langrunes Léo qui sait tout ? »

Léo : « Euh… Je vois pas de falaise… »

Max : « Alors Léo qui sait tout ? Comment on fait la géologie Léo qui sait tout ? »

Samuel : « Moi je sais ! »

Max : « Toi tu sais ? Ben explique nous alors, Sam qui sait tout. »

Samuel : « Je sais même pas tout ! T’es trop bête cousin Max ! C’est facile. On regarde par terre… Ouvrez un peu les yeux et observez l’estran… »

Max : « Il a bon bonome ? »

Le chevalier : « Oui, les Calcaires de Langrunes affleurent sur l’estran. Comme ils sont légèrement penchés, en arpentant l’estran, on découvre des couches de plus en plus récentes en allant par là. »

Max : « Alors c’est parti ! »

Léo : « On voit beaucoup des éponges ici. Mais c’est pas un bioherme. »

Max : « Ben non. Elles ont pas fait une construction récifale. Elles sont côte à côte… »

Le chevalier : « Exact. Il me semble qu’il n’y a qu’une seule couche d’éponges… »

Max : « Un petit épisode à Spongiaires… »

Samuel : « Là c’est un calcaire bioclastique à Bryozoaires et Brachiopodes… »

Léo : « Avec quelques Bivalves… »

Max : « Je suppose qu’on pourrait trouver des zoursins aussi. »

Le chevalier : « Oui, il y en a quelques uns… »

Léo : « Bonome, regarde là-bas, les zoisos… Tu veux bien zoomer pour confirmer s’il te plaît ? »

Max : « Quels zoisos ? Confirmer quoi ? C’est qui ces zoisos ? »

Le chevalier : « Bien vu Léo ! Sam, Max, regardez un peu ce que notre petit Léo a repéré… »

Max : « Des sternes caugeks ! Tu as vu Sam ? »

Samuel : « Ben oui. Bravo cousin Léo ! »

Max : « On va les voir ? »

Léo : « Oui mais furtivement. Il faut pas les déranger… »

Max : « Bonome, tu as entendu Léo ? Tu furtives, tu fais le fantôme et tu t’approches au plus près sans qu’elles s’envolent. Hoplà c’est parti ! »

Léo : « Sterna sandvicensis internuptiales… »

Max : « On sait toujours pas si ce sont des Sternidés ou des Laridés. »

Léo : « Il me semble qu’on a décidé qu’on dirait des Laridés Sterninés. »

Samuel : « Et là… »

Léo : « Des mouettes qui rigolent, des bécasseaux variables, un goéland cendré… »

Max : « Bonome, on peut aller voir les bécasseaux ? Peut-être qu’il y a les espèces qu’on cherche… »

Le chevalier : « Allons voir. »

Max : « Alors… »

Max : « Là c’est un variable. »

Léo : « Il y a des sanderlings… »

Samuel : « C’est Piper, le petit bécasseau 🙂 »

Max : « Bonome, en rentrant tu nous remontreras ce dessin animé s’il te plaît. Il est rigolo 🙂 »

Piper, Pixar

Léo : « Dis bonome, tu peux faire une foto avec un individu de chaque espèce s’il te plaît ? Comme ça les lecteurs de Max pourront bien voir les différences. »

Le chevalier : « Bonne idée. Voyons ça… Là… »

Max : « Bonome il aime beaucoup les Pipers. C’est un peu ses chouchous. »

Le chevalier : « C’est vrai. Je ne sais pas pourquoi… »

Samuel : « Comme cousin Léo avec les Laridés. »

Max : « Et les Pipers aiment bien bonome. Ils le laissent les approcher de très près. Avec lui, ils respectent pas leur distance de fuite habituelle. Du coup, on peut les approcher à moins de deux mètres par moments. Ils le laissent faire. Plus près, ils veulent pas. Sinon les autres zoisos comprendraient pas et ils auraient des ennuis. »

Léo : « Vous avez vu tout ces bécasseaux… »

Max : « Des variables et des sanderlings… Pas d’autres espèces. On va jamais les voir les autres… »

Samuel : « On va bien finir par les voir cousin Max. Sois patient. »

Léo : « Encore un goéland cendré… »

Max : « Là, il est à côté d’un marin. On voit bien la différence de taille. »

Samuel : « Le goéland marin c’est le plus grand ! C’est lui le Prince des Goélands 🙂 »

Léo : « C’est le plus impressionnant, c’est vrai. C’est lui le meilleur planeur. Et ses coups d’aile sont les plus lents et les plus puissants. J’aime beaucoup le voir en vol. »

Max : « On commence à bien les différencier même en vol les goélands. »

Le chevalier : « Je n’arrête pas de vous dire que vous progressez chaque jour. »

Samuel : « C’est grâce à toi chevalier. Merci beaucoup. »

Le chevalier : « Vous étudiez beaucoup quand je vous laisse à la cabane. C’est grâce à ce travail personnel que vous progressez. »

Max : « Bonomou, on a tout fait l’estran ici. On fait quoi maintenant ? »

Léo : « On pourrait retourner aux Confessionnaux ! C’est sur le chemin. Il y a des beaux zoisos et on pourrait chercher des Hemicidaris luciensis sur l’estran tout en zoisantant. »

Max : « C’est une bonne idée ça. Tu veux bien bonomou ? »

Le chevalier : « Je veux bien 🙂 »

Max : « Merci bonomou. Tu es toujours d’accord pour faire plaisir à tes petizours. »

Samuel : « Merci chevalier. »

Un peu plus tard…

Samuel : « Encore des Laridés 🙂 »

Max : « Il y a un griset ! On dirait qu’il mange quelque chose… Superbonome, tu veux bien furtiver pour t’approcher ? S’il te plaît ? »

Samuel : « Pourquoi tu dis un griset cousin Max ? »

Max : « Tu vas comprendre quand on sera plus près… Voilà…

 

Max : « Les goélands juvéniles sont gris alors on les appelle les grisets. Là, il mange du savon de mer, les œufs de buccin… Je savais pas que les zoisos mangeaient ça moi. »

Léo : « Les Laridés sont opportunistes. Ils mangent tout ce qu’ils trouvent. »

Max : « Pas les petizours quand même ? »

Le chevalier : « Ben… A vrai dire… »

Max : « ET C’EST SEULEMENT MAINTENANT QUE TU LE DIS ! ON AURAIT PU SE FAIRE DÉVORER DES DIZAINES DE FOIS ET TU NOUS AS MÊME PAS PRÉVENUS ! TU VEUX TE DÉBARRASSER DE NOUS OU QUOI ? »

Le chevalier : « Je pensais que vous vous en doutiez… »

Samuel : « Ils nous mangeraient pas. On est les petizours du grand chevalier. Et ils doivent bien voir qu’on aime beaucoup les zoisos. »

Léo : « Et bonome est toujours avec nous. Il nous protégerait. Bonome, tu as bien observé ce jeunot ? »

Max : « Aïe ! Samuel j’espère que tu es patient. Ils vont se lancer dans les juvéniles de goélands… »

Samuel : « Moi ça m’intéresse. Je veux savoir les juvéniles de goélands. »

Léo : « C’est une première année… Je fais pas bien la différence entre les leucophées et les argentés… »

Max : « Léo, on a pas vu de leucophée. Aucun. Mais il y a des argentés. »

Léo : « Par élimination ce serait donc un goéland argenté dans sa première année. »

Samuel : « Tu vois cousin Max, ça a pas pris longtemps. »

Max : « Ils font des progrès tous les deux. Je les ai déjà vus se gratter la tête en mmmmant pendant de trèèèèès longues minutes. »

Léo : « Dites, si on continuait les Laridés ? »

Max : « Si tu veux Léo. On a déjà vu les mouettes qui rigolent, les goélands argentés, marins et cendrés, les sternes caugeks… »

Léo : « Et le goéland brun. Là ! »

Samuel : « Tout ça de Laridés. Tu dois être aux anges cousin Léo. »

Léo : « Pas autant que toi hier soir 🙂 »

Max : « On voit bien ses pattes jaunes. Il est facile à identifier celui-là. »

Léo : « La nature nous a gâtés. »

Samuel : « Oh ça oui alors ! »

Max : « On cherche des zoursins ? »

Léo : « Oui, on est pile au bon endroit. »

Max : « Bonome, on descend. Mais tu surveilles les goélands. Je veux pas être leur repas moi. »

Le chevalier : « D’accord Maxou. »

Cette fois, il y a que bonome qui a trouvé un hémicidaris de Luc. Ça tombe bien parce que la première fois il était le seul à pas en avoir trouvé 🙂

Il a eu un peu de mal à le dégager mais il est très beau son zoursin. Ensuite, on a trouvé un machin bizarre.

Max : « Bonome, c’est quoi ça encore ? »

Le chevalier : « Un calice de crinoïde vu en coupe. Bel exemplaire. »

Max : « On peut trouver des crinoïdes entiers ici ? »

Le chevalier : « Ça doit être possible. Mais il faut étudier tous les gros galets que l’on rencontre et essayer de les casser. Avec beaucoup de temps on finit par trouver de belles pièces. »

Max : « Je vois. On fait pas ça nous. On casse pas les galets et on a tellement de belles choses à voir qu’on reste pas pendant des heures à chercher un beau fossile. On prend ceux que la nature nous offre. »

Léo : « Bien… C’est fini maintenant. On a vu les zoisos. Bonome a son zoursin… »

Samuel : « On va rentrer chez nous. »

Max : « Au revoir la mer. Et prends soin de tes zoisos. »

Voilà Princesse. Je t’ai tout raconté la Normandie. C’était un peu long et j’ai mis longtemps à tout graver mais je pense que ça en valait la peine. On a fait beaucoup la géologie et c’était très intéressant. J’espère que ça t’a plu. Maintenant, je vais reprendre un peu nos aventures par chez nous. Mais je vais pas faire un article pour chacune de nos sorties. Je suis trop en retard. On verra bien.

Je t’embrasse Princesse et j’espère que tu vas bien. Même si tu donnes pas de nouvelles.

Continuer la promenade

Un très beau dessin animé, quoique triste… Mary et Max

3 réflexions au sujet de « 148 – Au revoir la mer… »

  1. Bonjour Max!
    Rholala la chance! Vous avez vu blongiote! 🙂
    On va balader jusqu’a la Pointe du Grouin aujourd’hui et de là on apercevra peut-être la presqu’ile du Cotentin et le Mont St Michel si le soleil et le vent chassent les nuages 🙂
    On n’a pas encore vraiment vu de zoisos en arrivant car à Cancale y avait des centaines de zom hier après midi qui profitaient du soleil pour taverner et manger des huîtres le long de la plage 🙂
    Mais on espère en voir ce matin sur le sentier qui longe toute la côte de Cancale à St Malo. On est inscrits à Faune Nature Ile de France mais Brindille va s’inscrire à la page Bretagne 🙂 on vous tient au courant de nos observations 🙂
    En tous cas, au dessus de la fenêtre de notre chambre à Brindille et moi, y a un zoiso sculpté, on se sent accompagnés 😀 On t’a Envoyé la foto, Max 🙂
    Serrage de pattes à tous 3 et mes respects à votre grand chevalier!
    Arthur

  2. Bonjour Arthur 🙂 Ou plutôt demat Arthur !
    Brindille m’a prévenu que vous étiez arrivés en Bretagne. Rhooo la chance ! On y retournerait bien encore nous. Peut-être que tu vas croiser notre cousin breton…
    Le zoiso dont tu parles fait partie d’un groupe de passereaux de la famille des Plocéidés qu’on appelle tisserins. Ils cousent, ils tressent… Ils font des nids très compliqués et très impressionnants. C’est pas comme les guillemots de Troïl qui posent leur œufs directement sur le rocher… Tu vas voir de beaux zoisos en Bretagne. J’espère que tu es inscrit sur Faune Bretagne pour publier tes observations. Nous, aujourd’hui, on a vu 21 canards mandarins au Royaume des Mandarins. 8 mâles, une femelle et 12 petits 🙂 Ensuite, on est allés au Royaume des Bernaches. Il y avait des tas de bernaches. Peut-être plus de 40… Il y avait une sterne pierregarin aussi. Je crois qu’elle est toute seule. Elle pourra pas faire des œufs si elle est toute seule. Et on a vu blongios !!! Enfin, c’était blongiote. Elle est revenue ! J’espère qu’il va y avoir un mâle et qu’ils vont faire des œufs. On a rentré nos observations dans Faune IDF et tu sais quoi ? Il n’y a eu que 4 observations de blongios en l’an V ! On a fait 25 % des observations de blongios en IDF à ce jour 🙂 🙂 🙂
    Bon, je te souhaite de bonnes vacances en Bretagne. Hésite pas à nous envoyer des belles fotos. On fera peut-être un petit article après.
    Gratouillis à toi et salutations distinguées à Brindille de la part des petizours de bonome 🙂

  3. Demat les boute-en-train 🙂

    Oulala ça chauffe ! Max dit que dans le dictionnaire, à « moche » on peut trouver bonome, Samuel veut envoyer le chevalier et Max au coin, Léo veut falézer ceux qui embêtent Samuel 😀
    On a bien rigolé chez Brindille 😀

    Avec les potes bavarois Hans et Fritz, on a découvert un petit zoiso exotique qui sait coudre ! Son bec lui sert d’aiguille, il récupère des fibres comme fil, et il coud son nid avec des feuilles, c’est incroyable ! Regardez la vidéo les copains 🙂
    https://www.youtube.com/watch?v=QQMYpzbQIDA

    Serrage de pattes amical à tous et respect au grand Chevalier : )
    Arthur

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