127 – Le Royaume des Sternes de Mer

Vendredi 28 Octobre, An III

Max : « Bonjour bonomou. As-tu bien dormi ? »

Le chevalier : « Très bien, merci. Et toi ? »

Max : « J’ai rêvé que le vent me faisait visiter le Pays des Zoisos 🙂 »

Le chevalier : « Tu as fait de beaux rêves alors 🙂 Léo et Samuel ne sont pas encore réveillés ? »

Max : « Léo si, mais il veut pas se lever. Samuel dort encore et il est tout serré contre lui. Dis bonome, on fait quoi aujourd’hui ? »

Le chevalier : « Nous partons pour Brétignolles. »

Max : « C’est vrai ? On y va aujourd’hui ? »

Le chevalier : «  Oui Maxou:) »

Max : « Je cours préparer mes affaires ! »

Le chevalier : « Tu as le temps. Nous ne partirons qu’en début d’après midi. »

Max : « D’accord. Je peux rester avec toi ? »

Le chevalier : « Voudrais tu que nous traînions au lit ? »

Max : « Ouiiii 🙂 En attendant que les cousins se lèvent. »

Le chevalier : « D’accord mon petitours. »

Max : « Dis bonome, si je dis pas des erreurs Brétignolles se situe au nord d’ici. »

Le chevalier : « Tu ne dis pas d’erreurs. »

Max : « Alors pour y aller, nous allons chevaucher sur la grande route qui passe pas loin du Royaume des Sternes de Mer… »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « Et au Royaume des Sternes de Mer il y a des beaux zoisos. Il plairait bien à Samuel ce Royaume. »

Le chevalier : « Et tu voudrais que nous nous y arrêtions. Mais seulement pour faire plaisir à ton cousin québécois. C’est bien ça ? »

Max : « Ben… C’est pas seulement pour cousin Samuel 🙂 »

Le chevalier : « Tu l’aimes bien ce Royaume. »

Max : « Oui, on s’installe sur la digue, on regarde les zoisos et c’est très beau. Tu veux bien s’il te plaît.»

Le chevalier : « Je veux bien. »

Un peu plus tard…

Léo et Samuel : « Bonjour chevalier. »

Le chevalier : « Bonjour mes petizours. »

Max : « On part à Brétignolles aujourd’hui ! Et en chemin on s’arrête au Royaume des Sternes de Mer ! »

Léo : « C’est vrai ? »

Max : « Oui c’est vrai ! »

Léo : « Rholala ! Tu vas voir Samuel, on voit de beaux zoisos dans ce Royaume ! »

Samuel : « Mais vous dites tout le temps qu’on peut pas savoir ce qu’on va voir au Pays des Zoisos… »

Léo : « C’est vrai. Disons que nous avons toujours vu de beaux zoisos dans ce Royaume. »

Max : « Il y a pas de raison que ça change. Bonome, en attendant est-ce qu’on peut aller présenter Samuel à Mounette ? »

Samuel : « C’est qui Mounette ? »

Léo : « C’est le chat. »

Samuel : « Un chat ? Vous connaissez un chat ? »

Max : « Ben oui. On connaissait un chien aussi mais il est tout mort et c’est triste. »

Le chevalier : « Allez préparer vos affaires et ensuite vous avez quartier libre. »

Max : « Bien bonome ! »

Nous avons sagement rangé nos affaires et nous sommes allés dans le jardin pour voir Mounette. On l’avait pas encore vue pendant ce séjour. Je l’ai appelée plusieurs fois et elle est venue. Samuel était pas très rassuré. Mais quand il a vu qu’elle ronronnait quand je lui gratouillais le menton il s’y est mis aussi. Elle s’est couchée sur le dos et on l’a gratouillé tous les trois. Elle arrêtait pas de ronronner 🙂 Et puis elle s’est relevée et elle est partie.

Le chevalier : « Les petizours ! Il est temps de partir ! »

Max : « On arrive ! »

Léo : « On est prêts ! »

Samuel : « On peut partir. »

Pendant la chevauchée…

Max : « Tu vas voir Samuel, il est bien ce Royaume. »

Léo : « Et on marche pas beaucoup. »

Max : « Ben non, on s’installe sur la digue et on observe. On bouge presque pas. »

Léo : « Et bonome fotoe. Il fait des centaines de fotos. »

Max : « Des milliers de fotos ! Et après il faut des heures et des heures pour les regarder et les trier. »

Princesse, il faut que je t’explique un peu le Royaume des Sternes de Mer. Ce Royaume est un vaste estran vaseux qui occupe une grande baie délimitée par deux pointes rocheuses en calcaires durs. Au nord, c’est le premier épisode récifal du Kimmérdgien inférieur. Je t’ai déjà montré. Et au sud c’est la pointe formée par les calcaires du deuxième épisode récifal, toujours du Kimméridgien inférieur. C’est là que bonome m’a présenté le Kimméridgien il y a longtemps maintenant. Entre ces deux pointes de calcaires durs il y a une couche plus tendre qui a été tout érodée. C’est pour ça qu’il y a une baie. On sait pas bien ce que c’est, cette couche. Par endroits, sur l’estran, on aperçoit des argiles un peu dures. Peut-être que c’est ça. Ou alors ces argiles sont des dépôts un peu récents comme on a vu sur l’île d’Ut. On sait pas bien.

Sur l’estran vaseux, côté sud, il y a des cailloux tout cassés qui se sont accumulés. Ils forment de tout petits reliefs qu’on voit à peine à marée basse. Mais, quand la marée monte, ils sont un refuge pour les zoisos. Ils viennent se reposer après avoir bien mangé.

Le long de la baie, il y a une digue avec un beau chemin. Et un tout petit fleuve. On dit un étier. Pour passer cet étier il y a un pont. Enfin, normalement. Parce que là, la digue est en train d’être refaite. Pour bien protéger des grandes marées de tempête. Et il y a plus de pont…

Voilà, tu connais le Royaume des Sternes de Mer maintenant.

Ah… Je l’ai déjà dit. Dans ce Royaume, bonome fait des centaines et des centaines de fotos. Et après c’est très difficile d’en choisir pour mon blog. Alors, dans cet article, il y aura beaucoup de fotos. J’espère qu’elles te plairont Princesse.

Au Royaume des Sternes de Mer…

Max : « Bonome, c’est marée basse. Il y aura pas des zoisos… »

Le chevalier : « Nous pouvons nous promener le long de la digue pour patienter. »

Max : « Mais le chemin est fermé à cause des travaux ! »

Le chevalier : « Je peux aller sur l’estran. »

Max : « C’est l’estran vaseux ici. Tu vas être tout crotté. »

Le chevalier : « Est-ce si grave que ça ? »

Max : « Tu veux être tout crotté ? Libre à toi… »

Léo : « On y va alors ? »

Le chevalier : « Oui. »

Léo : « Chouette ! »

Samuel : « Arenaria interpres, Scolopacidés ! »

Léo : « Bravo Sam ! Et ce goéland, tu le reconnais ? »

Samuel : « Mmmmm… Il a les pattes jaunes… Son dos est gris mais je vois pas bien si il est clair ou foncé… »

Max : « Pense qu’il y a beaucoup de soleil. »

Samuel : « Alors il est foncé mais on voit pas bien à cause qu’il y a beaucoup de lumière. Dans ce cas c’est un goéland brun : Larus fuscus, Laridés. »

Léo : « Bravo ! Samuel : 20/20 ! »

Max : « Là, il y a une aigrette garzette. »

Samuel : « Egretta garzetta, Ardéidés ! »

Max : « Oui Sam 🙂 Regarde, on voit ses chaussettes jaunes. »

Samuel : « Elle cherche du manger ? »

Léo : « A marée basse, elle peut se nourrir de Crustacés ou de Mollusques qui vivent sur l’estran. Mais quand la marée monte, elle chasse les poissons. »

Samuel : « Encore des tournepierres ! »

Max : « Eux restent souvent en haut de l’estran, là où il y a des pierres. »

Léo : « Ils les retournent pour chercher leurs proies. »

Max : « Ils vont parfois sur la vase mais c’est plus rare. »

Léo : « Et souvent c’est pas que de la vase. Il y a des pierres disséminées ça et là. »

Samuel : « Ben oui. Les tournepierres tournent les pierres. Sinon ce seraient pas des tournepierres. »

Léo : « Absolument Samuel. Tu as tout compris aux tournepierres à colliers 🙂 »

Max : « Une mouette qui rigole… »

Samuel : « Je me souviens plus de son nom en scientifique. C’est Chro quelque chose ridibundus. Mais je sais que c’est un Laridé et cousin Léo aime beaucoup les Laridés. »

Léo : « Chroicocephalus ridibundus. Il est pas facile à retenir ce nom là. »

Samuel : « Je répète dans ma tête… »

Léo : « Petit Sam, reconnais tu ce zoiso ? »

Samuel : « C’est un grand gravelot. »

Léo : « Charadrius hiaticulata, Charadriidés. »

Samuel : « Tu connais bien les zoisos cousin Léo. »

Léo : « Max aussi les connaît bien mais il fait semblant d’être un mauvais élève. Ça l’amuse. »

Samuel : « Qu’est ce que tu regardes cousin Max ? »

Max : « Les bécasseaux variables. »

Samuel : « Calidris alpina, Scolopacidés. Tu cherches d’autres bécasseaux ? »

Max : « Ben oui. J’aimerais bien en voir… »

Samuel : « Tu en verras cousin Max. »

Max : « Oui, un jour… »

Léo : « Ils sont beaux les bécasseaux variables. »

Max : « Sam, pour les reconnaître, il faut bien regarder le bec. Il est long et légèrement courbé vers le bas. »

Samuel : « Merci cousin Max. »

Le chevalier : « Venez, allons au fond de la baie… »

Max : « Bonome, c’est loin et il faut passer le petit fleuve et le pont est pas encore réparé. Comment tu vas faire ? »

Le chevalier : « Je vais le traverser pardi ! »

Max : « Et tu vas ploufer tes pieds ! »

Le chevalier : « Non Max. Regarde, en s’avançant sur l’estran le petit fleuve s’élargit et il n’a presque pas de profondeur. »

Max : « Tu as réponse à tout ! Tu fais attention à la marée bonome parce que si la mer monte, on pourra plus revenir ! »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « Alors toi ! Tu t’en fiches de ce que je te dis ? C’est ça ? »

Le chevalier : « Un peu… »

Max : « Ben voilà, tu es passé. Et comment on va faire au retour ? »

Le chevalier : « Nous verrons bien. La marée sera basse encore. »

Max : « Pfff… »

Léo : « Regardez ! »

Samuel : « Ooooh ! Tous les zoisos ! Tabarnak ! »

Léo : « Oh non ! On les a fait fuir ! »

Le chevalier : « Allons nous installer. Ils reviendront. »

Max : « Tu as raison bonome 🙂 Ils reviennent ! »

Max : « Léo, tu les as identifiés ? »

Léo : « En vol ? Pas tous ! »

Max : « Qu’est ce que tu as vu ? »

Léo : « Chevalier, as-tu réussi à fotoer ? »

Le chevalier : « Une seule foto… »

Léo : « Tu me la montres s’il te plaît ? »

Léo : « Merci. Le gros en vol au centre c’est une barge rousse, Limosa lapponica. Et il y a des bécasseaux… Des variables, des maubèches… et des sanderlings. »

Samuel : « Tu les reconnais en vol ? »

Léo : « En foto oui. En vrai ça va trop vite. »

Samuel : « T’es trop fort ! Et tu as dit la barge rousse ? On a jamais vu la barge rousse ! »

Léo : « En vol, elle a pas de barre blanche sur l’aile et le blanc remonte jusqu’au milieu du dos. C’est bien une barge rousse. »

Samuel : « Alors là ce sont des barges rousses ? »

Léo : « Voyons ça… »

Max : « Bonome, tu as vu passer la mouette ? »

Le chevalier : « Je crois que j’ai rafalé juste au moment de son passage 🙂 »

Max : « Rholala ! Et on la voit crier ! »

Samuel : « Elle est venue nous gronder ? »

Max : « Elles sont bien tes fotos ! »

Le chevalier : « J’ai eu de la chance qu’elle passe dans le cadre au moment où j’ai déclenché… »

Léo : « Revenons aux barges… Montre une foto s’il te plaît. »

Max : « Celle avec la mouette qui crie ! »

Le chevalier : « Bien Maxou. »

Léo : « Le bec est légèrement retroussé… Mais il devrait être tout noir. Pas orange et noir… Bon, le dos est pas vraiment uni. On voit bien qu’il est strié. Ce sont encore des barges rousses. D’après les couleurs du bec ce seraient des juvéniles mais je suis pas sûr. »

Samuel : « Tout ça de barges rousses… »

Léo : « Il faudrait en fotoer une en grand. Peut-être avec ton autre zoom ? »

Le chevalier : « Je vais essayer… Voilà Léo. Ça te va ? »

Léo : « Merci bonome 🙂 Je suis bête ! »

Max : « Ben oui, on sait ça ! Mais pourquoi nous le rappeler comme ça, d’un coup ? »

Léo : « Le bec tout noir, c’est seulement en plumage nuptial ! En internuptial il est bicolore ! C’est bien une barge rousse. Cette fois j’en suis certain. »

Max : « Et là c’est un pluvier argenté, Pluvialis squatarola, Charadriidés. »

Samuel : « C’est un beau zoiso. »

Max : « En plumage nuptial il est encore plus beau mais on l’a jamais vu. »

Léo : « Il vient chez nous après avoir changé de plumage. »

Max : « Pour le voir en plumage nuptial il faudrait aller tout au nord de l’Europe. »

Léo : « Et c’est bien trop loin. »

Samuel : « Il y en jamais qui viennent en plumage nuptial ? »

Max : « Ça doit bien arriver… »

Samuel : « Alors on en verra peut-être ! »

Max : « Samuel, j’admire ton optimisme 🙂 Il y a d’autres pluviers argentés… »

Léo : « Pas seulement ! Le deuxième à partir de la droite, ce serait un bécasseau maubèche ? »

Max : « Si ! »

Léo : « Le plus grand des bécasseaux… »

Max : « Calidris canutus. »

Samuel : « Calidris canutus, Scolopacidés et Pluvialis squatarola, Charadriidés. »

Léo : « Et là, il y a une barge, des maubèches, un pluvier argenté au fond à droite et des bécasseaux variables au premier plan… »

Samuel : « On en voit des beaux zoisos 🙂 »

Max : « Les bernaches ! Elles sont amerrir ! »

Le chevalier : « Amerrir ? Mais tu sais que ce mot existe Maxou ? »

Max : « Ben oui. Si un zoiso se pose sur la mer il amerrit. Tout le monde sait ça. Bonome, regarde ! »

Le chevalier : « Que dois-je regarder ? »

Max : « Le petit fleuve ! Ah ben ça c’est malin ! Et on fait comment maintenant ? »

Le chevalier : « Je peux encore traverser. »

Max : « Si tu te ploufes jusqu’aux aisselles ! Tu vas vraiment pas bien dans ta tête toi ! »

Léo : « Je suis pas d’accord pour que tu te ploufes jusqu’aux aisselles. »

Samuel : « Moi non plus ! »

Max : « Parce que ta poche est bien en-dessous de tes aisselles. »

Léo : « Et on serait tout noyés ! »

Samuel : « Tu veux pas nous noyer quand même ? »

Le chevalier : « Non, je ne veux pas vous noyer. »

Max : « Comment on va faire ? »

Le chevalier : « Je ferais le tour de la presqu’île. »

Max : « Mais il y a plusieurs lieues ! »

Le chevalier : « Ça, c’est mon problème. »

Max : « D’accord bonome. »

Le chevalier : « Bien, puisque nous sommes coincés ici, autant en profiter. Installons-nous et regardons la marée monter. »

Samuel : « Il y a un dortoir de zoisos ! »

Max : « Tu l’as fait exprès bonome ? »

Le chevalier : « Quoi ? Qu’ai-je fait exprès ? »

Max : « Tu as fait exprès de te faire coincer par le petit fleuve pour regarder le dortoir. Tu voulais une excuse pour rester là pendant des heures. C’est ça ? »

Le chevalier : « Max, je n’ai pas besoin d’excuses pour rester là pendant des heures. J’ai été négligent sur l’horaire de la marée. C’est tout. »

Max : « Tu es bizarre aujourd’hui. Tu vas bien ? »

Le chevalier : « 🙂 Oui merci Maxou. Je suis en vacances. Nous avons beaucoup marché ces derniers jours et là j’ai envie de me poser sur un rocher et d’observer les zoisos. »

Max : « Je comprends. Les cousins ! On s’installe sur les rochers ! »

Samuel : « On va regarder les zoisos ? »

Max : « Oui. On s’installe, on bouge plus et on se régale 🙂 Bonome, tu nous prêtes un appareil ? »

Le chevalier : « Je vous installe le gros. »

Léo : « Regarde par là Samuel. »

Samuel : « Ooooh ! Tout ça de zoisos ! »

Max : « Oui, ils mangent et font sa toilette. »

Léo : « Ce sont des bécasseaux variables et sanderlings. »

Max : « Ces cailloux vont être recouverts petit à petit par la mer et les zoisos vont se rassembler devant nous. Là… »

Samuel : « Il y en a déjà beaucoup ! »

Léo : « Ceux que nous avons déjà observés. Avec un peu de chance il y en aura d’autres… »

Max : « Il va y avoir des zoisos partout 🙂 »

Léo : « Ils commencent à arriver… »

Samuel : « On va rester longtemps ? »

Max : « Mmmmm… Il va falloir faire attention parce que je sens bien bonome redevenir sauvage… »

Léo : « Il faut le surveiller ? »

Max : « Oui oui. Et si vous voyez des signes de retour à l’état sauvage vous donnez le signal du départ. Sinon il va se creuser un terrier dans le petit marais derrière nous et on partira plus jamais d’ici. »

Léo : « Bonome, il y a des tournepierres qui font sa toilette ! »

Le chevalier : « Et tu veux que je fotoe ? »

Léo : « Oui, s’il te plaît. »

Le chevalier : « Bien mon petitours 🙂 »

Max : « Et là-bas il y a des zoisos qui ont les pattes dans l’eau. »

Léo : « Ils ont pas envie de se déplacer. »

Max : « Ils vont bien être obligés ! La mer monte ! »

Samuel : « Ils se reposent encore. »

Max : « BONOME ! IL Y A MARTIN ! »

Léo : « Un Martin à la mer ! »

Max : « Il continue ! »

Samuel : « Ooooh ! Il vole sur place ! »

Max : « Il repère sa proie et après il lui ploufe dessus ! »

Léo : « Il s’est posé ! »

Max : « Rholala ! Martin à la mer ! »

Léo : « Je savais pas qu’il pouvait pêcher en mer. »

Max : « Ben, il habite peut-être dans le marais qui est juste là. Alors un petit poisson marin de temps en temps… »

Léo : « Il a décollé ! »

Max : « Bonome ! »

Le chevalier : « Fotoé ! »

Max : « Il continue ! »

Le chevalier : « Je vois Maxou. »

Max : « Rholala ! On a vu Martin ! »

Samuel : « Martin c’est vraiment un beau zoiso ! Et il vole sur place ! »

Max : « C’est sa technique de chasse. »

Léo : « Pendant ce temps, des zoisos sont arrivés. »

Max : « Il y en a de plus en plus. »

Léo : « Voyons un peu… »

Léo : « Toujours les mêmes : bécasseaux maubèches, variables et sanderlings et un pluvier argenté. »

Max : « Et là, les barges… »

Samuel : « Barges rousses, Limosa lapponica, Scolopacidés. »

Léo : « Il y en a une qui dort mais l’autre a l’air de se demander si elle va pas s’envoler… »

Max : « Là-bas il y a un goéland brun et deux bernaches cravants… »

Samuel : « Il y a des zoisos partout ! »

Max : « Et encore, on regarde pas derrière. Il doit y avoir des passereaux dans la haie. »

Léo : « Des fois, des rougequeues noirs viennent sur les rochers de la digue. Des bergeronnettes grises aussi. »

Max : « On peut pas tout voir… »

Samuel : « Des barges rousses viennent se poser ! »

Léo : « Rholala ! La chance ! Tout ça de zoisos ! »

Max : « Bonome, il faut bien observer. Il y a peut-être des bécasseaux qu’on a jamais vus. »

Le chevalier : « J’observe Maxou… Tu sais, moi aussi j’aimerais les voir. »

Samuel : « Là ! Avec le long bec recourbé ! »

Max : « Long bec recourbé ? Serait-ce un courlis ? »

Léo : « Oui, il est là ! »

Max : « Et il y en a un autre… »

Samuel : « Cousin Léo, tu connais les courlis ? »

Léo : « Il y en a deux espèces courantes et c’est comme les barges. Les deux espèces se ressemblent et ne sont pas toujours faciles à distinguer l’une de l’autre. »

Samuel : « Et toi cousin Max, tu sais les distinguer ? »

Max : « Léo, on essaye ? »

Léo : « Déjà fait 🙂 Sur le premier on remarque que la tête est unie. Il y a pas de sourcil clair. Et le bec est très très long. Ça se voit bien. Je dirais que c’est un courlis cendré, Numenius arquata, Scolopacidés. C’est le plus grand des Scolopacidés. Je pense même que c’est une femelle. Pareil pour le second. Mais en mâle cette fois. Qu’en penses-tu ? »

Max : « D’accord pour le premier. Mais tout à fait sûr pour le second. Le bec est pas très long. »

Léo : « C’est pour cette raison que je pense que c’est un mâle. »

Max : « Ça se tient. Et souvent les courlis sont en groupe. On a jamais vus de courlis tout mélangés ? »

Le chevalier : « Non, je ne pense pas. »

Max : « Ça a toujours été les cendrés avec les cendrés et les courlieux avec les courlieux. »

Le chevalier : « Oui Max. Mais… »

Max : « Oui, je sais. Ça pourrait arriver. »

Léo : « Un maubèche se pose… »

Samuel : « C’est beau tous ces zoisos. »

Léo : « La barge rousse se met la tête sous l’aile… »

Max : « Ils sont tranquilles ici les zoisos. »

Léo : « Il suffirait que le chevalier descende la digue pour qu’ils s’envolent tous. »

Max : « Tu crois ? Ils sont loin quand même. »

Samuel : « Et pourquoi il ferait ça ? »

Léo : « Lui, le ferait pas. Mais, tu sais, les zoms sont pas toujours malins… »

Max : « Toujours pas d’autres bécasseaux bonome ? »

Le chevalier : « Non, toujours des maubèches. L’un d’entre eux vient de s’envoler… »

Max : « On en avait jamais vu jusqu’à cette semaine et là ils se comptent pas centaines 🙂 »

Léo : « Peut-être que si on reprenait les anciennes fotos… »

Max : « Même pas en rêve ! Il faudrait des semaines pour toutes les regarder ! »

Samuel : « Anas platyrhynchos, Anatidés. »

Max : « Des colverts ? A la mer ? »

Samuel : « Oui Maxou. Regarde. »

Léo : « Max, je ne vois pas pourquoi tu es surpris. On en avait vu à la mer, en Bretagne. »

Max : « Ah oui ! Je m’en rappelle maintenant. »

Léo : « Eux aussi doivent vivre dans les marais. Il y a des marais partout ici. »

Samuel : « Le chevalier nous fotoe 🙂 »

Sam : « Il peut pas s’en empêcher 🙂 »

Samuel : « Vous vous tournez pas ? »

Sam : « On est occupés. »

Léo : « On observe les zoisos. »

Samuel : « Ben moi je prends la pause. »

Le chevalier : « J’aime beaucoup ce petitours blanc moi 🙂 »

Max : « On zoisote nous. »

Léo : « Là, il y a une barge rousse, un bécasseau maubèche et un pluvier argenté les pattes dans l’eau… »

Max : « Et là une barge, des maubèches, des variables et des sanderlings… »

Léo : « Et toi bonome, qu’est ce que tu observes ? »

Le chevalier : « Je fotoe des oiseaux isolés. Un pluvier argenté… »

Le chevalier : « Et un grand gravelot… »

Max : « C’est bien. Comme ça mes lecteurs pourront s’entraîner à les identifier. Parce qu’en groupe c’est pas facile. »

Léo : « Une arrivée de zoisos ! »

Samuel : « Ooooh ! »

Max : « Il y a un retardataire 🙂 »

Léo : « D’autres arrivent ! »

Samuel : « Alors Maxou, tu trouves des bécasseaux ? »

Max : « Ben non… Il y bien des maubèches mais pas le moindre cocorlis ou violet… On va jamais les voir… »

Samuel : « Pauvre Maxou. »

Léo : « Il y a une barge qui en a assez d’avoir les pattes dans l’eau… »

Max : « Elle s’en va 🙂 »

Léo : « Oh ! Une barge unipattiste ! »

Max : « La pauvre ! Elle s’est fait croquer la patte ! »

Léo : « Qui est ce qui lui a croqué la patte ? »

Max : « C’est un congre. C’est méchant les congres ! »

Le chevalier : « Max, pas d’accusation en l’air s’il te plaît. »

Max : « Mais c’est méchant les congres ! »

Le chevalier : « Ce sont des prédateurs. Mais je ne vois pas pourquoi tu dis qu’ils sont méchants. »

Max : « Ils pourraient nous dévorer d’un coup ! »

Le chevalier : « Les congres ne sont pas petitoursophages. »

Max : « C’est toi qui le dis… »

Léo : « Regardez les maubèches. Ils vont bientôt se noyer 🙂 Bon, observons un peu de l’autre côté… »

Samuel : « La mer est bien montée. »

Léo : « Oui petit Sam. Les rochers sont recouverts petit à petit et les zoisos vont venir en face de nous. »

Samuel : « Il arrivent 🙂 »

Samuel : « Tout ça de zoisos ! Ooooh ! »

Léo : « On a en a jamais vu autant dans un dortoir. »

Max : « Surtout avec des bécasseaux maubèches 🙂 »

Léo : « Rholala ! »

Les petizours applaudissent…

Le chevalier : « Vous applaudissez maintenant ? »

Max : « Bonome, tu as vu ça ? »

Léo : « On va pas rholalaer tout le temps. »

Samuel : « Alors on applaudit. »

Le chevalier : « Mes petizours applaudissent les oiseaux en vol… »

Max : « Bonome, regarde un peu cette densité de zoisos. »

Léo : « Ils sont tout serrés. »

Samuel : « Mais il y en a d’autres qui vont venir. »

Léo : « J’aimerais bien aller avec eux. »

Max : « Oh oui ! »

Les petizours applaudissent de nouveau.

Léo : « Rholalaaaa ! »

Samuel : « Cousin Léo recommence à rholalaer 🙂 »

Max : « Regardez là haut ! »

Samuel : « Un sterne caugek ! Sterna sandvicensis mais on sait pas si c’est un Laridé ou un Sternidé. »

Max : « Tu as entendu bonome ? Il est doué cousin Samuel. »

Samuel : « J’ai de bons professeurs 🙂 »

Léo : « Il faut surveiller à gauche. On voit plus du tout les rochers. Les zoisos ont tous les pattes dans l’eau et ils vont pas tarder à s’envoler. »

Samuel : « Ils arrivent ! »

Samuel : « Pourquoi voit-on seulement une patte quand ils volent ? Ils sont tous unipattistes ? »

Léo : « Non petit Sam. Tu as dû remarquer que les zoisos se reposent sur une seule patte. L’autre est bien repliée et toute cachée. Parce qu’ils ont pas de plumes sur les pattes et c’est la zone de leur corps qui se refroidit le plus vite. Et quand ils s’envolent pour aller se reposer quelques mètres plus loin ils déplient pas la patte qui est bien au chaud. »

Samuel : « Et ils se posent sur une seule patte ? »

Max : « Ils peuvent déplier l’autre en urgence si l’atterrissage se présente mal. »

Samuel : « Qu’est qu’il y a comme zoisos ! »

Léo : « Et il en arrive encore ! »

Léo : « Chevalier, tu as dû remarquer que tous les bécasseaux maubèches avaient pas les mêmes couleurs sur les ailes. Certains ont du noir alors que d’autres ont les ailes entièrement grises. Comment tu expliques ça ? »

Le chevalier : « Il me semble que ce sont les juvéniles qui ont du noir sur les ailes. »

Léo : « Merci chevalier. »

Samuel : « Il en reste encore là-bas… »

Max : « Plus beaucoup. Ils vont pas tarder à venir. »

Samuel : « C’est impressionnant tout ces zoisos… »

Max : « J’avais déjà vu des images dans les livres… »

Léo : « Oui, les Charadriiformes forment souvent de grands groupes avec des zoisos tout mélangés. Surtout dans les dortoirs ou les reposoirs. »

Max : « Qu’est ce que tu appelles les reposoirs ? »

Léo : « Je sais pas si ça se dit. Les marais ou les étangs où ils vont se reposer après avoir mangé sur l’estran. »

Max : « Dis bonome, comment ils font pour aller manger quand la marée basse est la nuit ? »

Le chevalier : « Bonne question Max. Pour utiliser ton vocabulaire, ils s’en fichent qu’il fasse nuit. »

Max : « Ils s’en fichent ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. Le seul rythme qui compte pour eux est celui de l’alternance des marées. »

Max : « Alors ils volent de nuit ? »

Le chevalier : « Oui. Ils ont une excellente vue de jour comme de nuit. »

Max : « Tu savais ça Léonou ? »

Léo : « Non. J’en apprends tous les jours 🙂 »

Max : « On pourrait venir une nuit de pleine lune quand la marée monte. »

Le chevalier : « Toi tu as envie de faire des sorties nocturnes. C’est la deuxième fois que tu le proposes. »

Max : « Oui, ça me plairait bien. Mais tu pourrais pas fotoer. »

Léo : « Je comprends pas pourquoi ils restent sur le bord, là où la mer remonte le plus vite. Pourquoi ils viennent pas tout de suite ici, tout près ? »

Le chevalier : « Bonne question. Peut-être se sentent-ils plus en sécurité loin de la terre… »

Max : « Oh ! C’est rigolo ça ! Vous avez vu comme le pluvier argenté a soulevé les ailes pour éviter la petite vague ? »

Léo : « Une arrivée de barges rousses… »

Max : « Et là ! Le goéland brun ! Il donne l’impression de surveiller le troupeau de zoisos 🙂 »

Samuel : « Tout ces zoisos… »

Max : « Il en reste quelques uns à gauche. Qu’est ce qu’ils attendent pour venir ? »

Léo : « Ce bécasseau en a assez des vagues. Il s’en va… »

Max : « Ce pluvier a l’air de se demander ce qu’il fait encore là… »

Léo : « La barge se le demande plus. Elle s’envole 🙂 »

Léo : « Si on ne regarde pas attentivement en passant sur la digue, on voit même pas qu’il y a des tas de zoisos. »

Max : « Il faut dire que leurs couleurs les camouflent bien. »

Léo : « Et ils sont pas très grands. Ils dépassent à peine des cailloux. »

Max : « Nous on observe attentivement, alors on les voit. »

Léo : « Et avec l’appareil du chevalier on peut les zoomer. »

Max : « Comment tu dis Léo ? ‘Rholala ! Rhooo la chance !’ C’est bien ça ? »

Léo : « C’est bien ça 🙂 »

Max : « BONOME ! Regarde un peu ça ! »

Le chevalier : « Tu as vu quelque chose de particulier ? »

Max : « Je sais pas. Regarde. Celui qui dort la tête sous l’aile, un peu en haut et à gauche du centre de la foto. Il a une patte orange. Et il a l’air plus foncé. C’est qui ? »

Le chevalier : « Avec une seule foto d’un oiseau qui dort la tête sous l’aile… Léo ? »

Léo : « Mmmmm… »

Le chevalier : « A ma connaissance le seul bécasseau qui a les pattes orange est le bécasseau violet en plumage internuptial. »

Max : « Léo ? »

Léo : « Je sais pas… »

Max : « Ce serait un bécasseau violet ? Bonome ? »

Le chevalier : « C’est un hypothèse. »

Max : « Alors sur cette foto il y aurait : des maubèches, des variables… Zutalor il y a pas de sanderling ! Et un bécasseau violet ! »

Léo : « Il a pas de sanderling mais il y a des barges rousses. »

Max : « Il s’appelle comment en scientifique le bécasseau violet ? »

Le chevalier : « Calidris maritima, Scolopacidés. »

Max : « Je peux aller le voir pour lui demander si il est bien violet ce bécasseau ? »

Le chevalier : « Tu parles le bécasseau ? »

Max : « Ah non… Tu veux pas y aller ? »

Samuel : « Çavapalatête ! Tous les zoisos s’envoleraient ! »

Léo : « Samuel a raison. »

Max : « Alors personne y va et on saura jamais si c’est un bécasseau violet ou pas. D’accord. »

Léo : « Là, il y a des tournepierres… »

Samuel : « Et là, une barge rousse se gratte 🙂 »

Max : « Mais pourquoi ils restent les pattes dans l’eau ceux-là ? »

Max : « Bonome, tu dis plus rien. Tu es pas en train de redevenir sauvage quand même ? »

Le chevalier : « Mmmmm… Tu m’as parlé Maxou ? »

Max : « Les cousins ! On range tout et on s’en va ! »

Samuel : « On regarde plus les zoisos ? »

Max : « Non on regarde plus les zoisos. »

Léo (doucement à Samuel) : « Le chevalier peut redevenir sauvage à tout moment. Et là, il vaut mieux qu’on parte… »

Samuel : « Alors on regarde plus les zoisos ! »

Max : « Bonome, tu feras quand même quelques fotos des zoisos en chemin s’il te plaît. »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « Alors en route pour Roubignolles ! »

Continuer la promenade

2 réflexions au sujet de « 127 – Le Royaume des Sternes de Mer »

  1. Bonjour Arthur 🙂
    Quelle chance tu as d’être en Bretagne et de pouvoir te promener.
    Rholala !
    Il y a des beaux zoisos en Bretagne et les paysages sont magnifiques. J’aimerais bien que bonome se trouve une cabane là-bas.
    Léo veut savoir si tu as vu des korrigans. Si tu les croises, salue-les de notre part s’il te plaît.
    Tu voudras bien nous montrer tes fotos à ton retour ? Et tu pourrais graver des articles sur la Bretagne. On t’aidera si tu veux.
    Nous te serrons la pattes. Transmets nos gratouillis à Brindille.
    A bientôt.
    Max, Léo et Samuel.

  2. Coucou les amis, c’est Arthur! Je suis en Bretagne avec Brindille et on voulait vous remercier pour toutes ces belles photos de zoisos! 🙂
    C’est grâce à ton blog, Max, qu’on peut maintenant reconnaître et apprécier tous les zoisos qu’on voit! Et on en voit ici, on n’arrête pas de rholalaer 🙂
    Des aigrettes garzettes, des huîtriers pies avec leur joli bec rouge, des gravelots, des bécasseaux qui courent, des goélands argentés qui n’ont même pas peur de nous, des mouettes qui rigolent, des cormorans en vol, des hérons majestueux 🙂 On a aussi parcouru une réserve naturelle dans des marais, où des gentils photographes ont papoté avec Brindille 🙂
    Enfin on a fotoé de magnifiques falaises et criques de granit battues par les vagues 🙂
    On sait que c’est long à graver un blog, et que la tectonique c’est compliqué, mais continue de nous apprendre, Max 🙂 On a plein de beauté dans les yeux grâce à toi 🙂
    Serrage de pattes amical à tous les trois et nos respects amicaux au grand chevalier 🙂

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